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Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey]

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Mara Leros
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyJeu 31 Mar 2016 - 22:06
Bon, bah c'était très bien tout ça. Elle entendait Jean-Baptiste se battre à côté, mais il ne l'aidait pas. Bon, il avait peut-être autre chose à faire, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de lui en vouloir un poil, pour le coup. Après l'instant de silence, le gros chat se remit à feuler à son intention:

"Pour qui tu te prends espèce de sale gosse? Pour la reine du monde? Tu te crois chez les bisouchatons? Tu pensais que t'allais pouvoir te balader avec tes deux guignols ici, comme si de rien n'était, regarder un peu, et repartir aussi tranquillement?"

Cette fois, l'enfant se prit l'attaque en pleine face. Inquiète, en plein dérapage, sans la moindre idée de comment se sortir de cette situation, elle n'arrivait pas à ignorer les déluges de reproches et de moqueries qu'il lui déversait à la chaîne. Il finit par se taire, lui demandant ce qu'elle avait à répondre à ça, mais elle ne lui opposa qu'un silence aux lèvres pincées, collée à une caisse dans son dos, et la capuche la plus baissée possible pour éviter son regard. C'est ce moment que choisit Corey pour arriver tel un sauveur. Mais au lieu de prendre sa défense, il se contenta de lui dire qu'il s'était occupé de l'autre, en restant dans son rôle. Evidemment, fichue capuche, c'est pas comme s'il avait pu voir son expression qui lui criait de venir l'aider. Mais seul un ricanement agressif du marchand retentit:

"Quoi, ces types sont vraiment à ta solde? J'arrive pas à y croire, quelle bande de déchets vous devez faire! Je suis sûr que vous n'avez même pas le moindre EV sur vous, allez savoir comment vous allez me rembourser ces dommages!"

Il était passé de la colère au défoulement total, il ne semblait presque plus donner d'importance au fait qu'ils étaient dans sa réserve, il se contentait de se lâcher sur eux, ou plutôt sur elle pour le moment. Il tenta même de lui porter un coup assez mou mais la fillette parvint tout de même à l'éviter, se décalant sur le côté. Dans son mouvement, sa main toucha quelque chose de métallique: la cage qu'elle avait remarqué. Corey ne réagissait pas, peut-être surpris ou alors occupé à autre chose, mais elle ne s'en souciait plus vraiment, toute son attention portée sur les barreaux que sa main enserrait. En voyant ça, le marchand lança agressivement:

"Je t'ai dis de lâcher ça!"

Et sur ces mots, par un esprit de contradiction qui lui vint tout naturellement au vue des circonstances, elle lui tourna le dos et commença à secouer violemment le cadenas de la cage, tandis que sa chatte sautait de son épaule pour atterrir souplement sur une caisse proche. Voyant son entêtement à vouloir briser le verrou, le gros commença à s'approcher, n'osant peut-être pas encore porter la main sur un Voyageur, mais l'invectivant de toutes ses forces:

"Lâche ça ou tu vas finir par les rencontrer, les fournisseurs de ces créatures auxquelles tu tiens tellement! Et tu seras pas du bon côté de la cage!"

Mais sur ces mots, la force athlétique de la jeune fille était venue à bout du morceau de métal qui avait volé sous le choc, et elle avait enchaîné directement sur une onde de son pouvoir sur la bestiole enfermée, bestiole qui jaillit sur le gros marchand et s’agrippa à son visage pour le griffer méchamment. L'enfant essoufflée observa l'espèce de reptile qui ressemblait un peu à un commodo d'une quarantaine de centimètres de long, mais avec une petite crête de pics, de cornes sur le crâne et une couleur rouge vif. Alors qu'elle remarquait que ce truc ressemblait quand même vachement à un dragon, ce que le marchand avait dit atteignit finalement son cerveau. Sous le coup du léger pic d'adrénaline, de son essoufflement et peut-être du fait qu'elle ne réfléchit pas plus que ça à ses mots, elle lâcha machinalement, dans un souffle:

"Parfait, c'est justement là où on veut aller..."

Tant pis pour sa voix aiguë, de toute manière il l'avait remarquée, ça n'avait plus vraiment de sens de tenter de la cacher. Se redressant en soufflant, s'approchant de la Créature des Rêves qui se roulait par terre en geignant, tentant vainement de retirer l'animal de son visage, Mara se demanda comment elle avait pu être impressionnée par un type aussi faible. Pourtant son pouvoir avait eut effet plus tôt, c'était quand même un bon indicateur de l'écart de force. Surtout que le coup qu'il avait tenté de lui envoyer était vraiment nul.

Sortant ses bras de sa cape et agrippant sa capuche, profitant de la douce sensation de fourrure sur sa peau, elle lança un autre regard au gros qui se tortillait toujours et rappela doucement le commodo. Se dernier leva le museau et trottina jusqu'à elle, levant les yeux vers sa tête. Elle jeta un coup d’œil au visage parcouru de petites griffure du gros chat essoufflé. C'était la première fois qu'elle le voyait. Pendant un instant, elle imagina ce museau retroussé et ces yeux exorbités formant un visage moqueur, méchant, crachant son venin sur elle, et sa bouche s'étira légèrement dans une grimace.

Comment elle avait pu se laisser impressionner? Ce type n'était qu'un marchand, il n'était sans doute pas fort, pas comme les deux autres dont ses deux amis avaient dû s'occuper. Pourquoi s'était-elle laissée faire comme ça? À défaut d'avoir un pouvoir très puissant, elle aurait pu se battre, au moins essayer. Elle aurait sans doute gagné en quelques coups. Ses poings agrippèrent plus fort les plis de fourrure qu'ils avaient saisis. Un soupir lui échappa. Quelque chose n'allait pas. Son corps évoluait, mais elle ne suivait pas. Au moindre retournement de situation, à la moindre sensation de perte de contrôle, elle avait l'impression d'avoir cinq ans. C'était déjà la deuxième fois que ça lui arrivait cette nuit.

Elle n'aimait pas cette nuit, elle se sentait mal, faible, incapable, loin de tout, complètement dépendante des deux autres. Ses coudes s'étaient rejoins et cachaient son visage, la plongeant dans le noir. Où était sa motivation de devenir aussi forte que Megan, cette motivation de sa première nuit où elle avait put voir cette Voyageuse vaincre un type aussi facilement que celui-ci les avait mis à terre, Pan et elle? Elle ne faisait rien, se laissait porter par le courant, terrifiée par tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une menace. Quand avait-elle vaincu une quelconque phobie? Même son "réveil", elle ne l'avait pas fait par elle-même, mais car des gens passaient à proximité. Quand sera-t-elle capable de se débrouiller seule? Elle lâcha un demi-ricanement, à peine audible, tandis que la réponse lui paraissait évidente: jamais, car c'était la base même de son pouvoir. De ne plus jamais affronter la solitude. Comment considérer avoir vaincu une telle phobie après ça?

Inspirant et expirant lentement, laissant retomber ses bras après cette réflexion qui n'avait peut-être duré que quelques secondes, elle lança un regard dur au marchand, du moins, aussi dur que puissent l'être des yeux de onze ans. Au fond de son cœur, elle ne pouvait ignorer cette petite sensation satisfaisante de pouvoir regarder quelqu'un de haut, quelqu'un qui était visiblement effrayé. Alors on ressentait ça quand on était dans l'autre camps, hein? Elle n'aimait pas se battre, elle avait peur de se faire mal et de toutes manière, ce n'était pas bien. Mais pour une fois, même si ce n'était pas pour donner un coup, elle allait profiter d'être du côté du bourreau, pour gagner en assurance. Suffisamment pour dire d'une voix sure et peut-être un peu plus menaçante que voulue:

"Ok, maintenant tu vas nous emmener les voir, tes fournisseurs."

Elle ne savait pas ce que Corey avait fait pendant ce temps, elle n'avait pas non plus fait attention au combat de Jean-Baptiste, peut-être que les deux s'étaient battus ensemble? Aucune idée, mais l'affrontement devait toucher à sa fin maintenant. Elle ne savait pas ce qui allait se passer ensuite, mais elle serrait les poings pour s'empêcher de réfléchir. Elle faisant à peine attention à ses deux chats qui revenaient, l'une pour renifler le reptile avec curiosité et l'autre qui lui tendait son foulard entre ses crocs, le collier d'or autour du cou.
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptySam 2 Avr 2016 - 21:43

Il ne bougeait vraiment plus, apparemment. Bon; je tentais de me relever (j'étais un peu assis sur lui après tout), en faisant acte de mon état actuel. Il m'avait bien blessé, tout de même, le bougre ! Mon flanc me tirait quelque peu, mais ce n'était rien de grave; enfin, j'espère. Mais bordel, qu'est-ce que mes mains me faisaient mal ... J'avais un peu trop forcé pour moi. Mes membres supérieurs m'élançaient comme si je les avais écrasé contre la roche, ou tordus comme des branches pour les casser. Je me les massais l'une l'autre doucement en me redressant un peu mieux, vaguement tenté de donner un coup de talon sur la nuque du gangster pour être sûr qu'il ne puisse se relever. C'eut été un peu sévère tout de même, non ? Petit conflit interne, mais mon aura, toujours embrasée, allait bien plus dans un sens que dans l'autre. Je m'exécutais donc, sécurisant mes arrières d'un coup un peu salaud tout de même. Enfin bon ! Je ne pensais pas être capable de le tuer comme ça.

Me retournant vers Mara, je me rendis compte de la situation telle qu'elle était. Corey était là, maintenant, un peu écorché lui aussi mais en un seul morceau, et surtout sans l'autre grand chat. Le marchand, quant à lui, était au sol, la jeune fille le surplombant (de peu, mais tout de même). Oh ! J'étais donc sourd au point de ne me pas me rendre compte de ça, alors que la chose venait d'arriver à quelques mètres de moi. C'était ... un peu inquiétant. Je n'en montrais rien, et m'avançais vers mes deux compagnons, en posant des yeux amusés sur le gros lézard qui s'ébattait au sol. Tout se passait plutôt bien, pour le moment, on dirait !

"Tout va bien, vous deux ? Pas la peine de répondre pour le troisième."

Petit regard froid au "troisième", qui après tout était notre captif. Mes deux équipiers avaient bien mené leur affaire, et d'aller bien ils avaient l'air, en tout cas. Pour ma part, j'étais très satisfait. Les choses se passaient mieux que je ne l'avais espéré. Une chose cependant, qui ne faisait aucun doute, c'était qu'il nous fallait ne pas traîner. Embrayant sur la dernière phrase de Mara, je continuais.

"Autant ne pas nous arrêter plus que nécessaire. Tu as commencé à ouvrir les cages, Mara, à ce que je vois. Je me charge de finir cela, et compte sur toi pour  ne pas les laisser faire n'importe quoi, ça va ? Pendant ce temps, surveillez donc notre cher marchand, et essayez de savoir où nous devons nous diriger."

La deuxième partie de mon laïus s'adressait surtout à Corey. Un peu sec peut-être, je le craignais, mais je ne pouvais pas m'étendre en moelleuses demandes, le temps pressait. Qui sait combien de minutes avant que toute un gang nous tombe dessus, de tous les cotés, et nous piègent dans ces égouts, ou je ne sais quoi d'autre. Nous étions dans une situation qui pouvait dégénérer à tout moment, et il n'était pas question de nous tirer une balle dans le pied par laxisme. Je m'activais donc sans attendre, attrapant tout ce qui passait.

Les contenus des cages étaient pour le moins ... exotiques. Le gros reptile aux couleurs pétantes qui se prélassait aux pieds de notre jeune Voyageuse ne constituait qu'un tout petit échantillon. Bien qu'il n'y ai qu'un dizaine de spécimens, à chaque nouvelle cage, j'avais l'impression de me trouver en face de la rencontre improbable (quoique) mais pour le meilleur ou pour le pire productive entre un pokémon, un bestiaire médiéval et un savant cocktail de LSD, amphétamines et sans doute une pointe de THC. Je ne m'attardais pas sur leur contemplation, me contenant de les faire sortir doucement mais ferment de leur prison, avant de passer au suivant.

Au dernier, je me permis un petit soupir de soulagement. J'avais parcouru les quatre coins du petit entrepôt, en enjambant les caisses et tentant de garder un calme malgré l'agitation croissante que provoquait le nombre, lui aussi croissant, des bestioles en liberté tout autour. Ou était-ce simplement mon expectative de ce qui allait suivre. Ou alors la douleur à mon flanc qui, décidément, ne voulait pas partir. En la palpant du bout des doigts, je récoltais encore un tout petit peu de sang frais. Mauvais signe, ça ... Je cicatrisais habituellement un peu plus vite que cela, me semblait-il, du moins dans mes rêves. A moins que ma perception du temps ne soit décidément distordue ? En tout cas je n'en fis aucunement part à Mara et Corey.

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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyJeu 7 Avr 2016 - 13:00


Encore sonné par son combat, il lui fallut quelques secondes pour appréhender la situation, le temps que le marchand essaie de s’en prendre physiquement à la blondinette. Malgré la brume douloureuse qui enveloppait son esprit, son sang ne fit qu’un tour, peu importe les circonstances, il était hors de question qu’il laisse quelqu’un s’en prendre à Mara. Il voulut s’approcher du gros marchand pour lui coller une grosse correction, mais en esquivant, la fillette l’avait éloigné de lui. Le temps que l’héliophobe parcourt la distance qui le séparait du chat colérique la voyageuse avait libéré une sorte de mini dragon onirique. La bestiole, probablement guidée par le pouvoir de la blondinette que le geek n’arrivait toujours pas à bien cerner, se jeta sur son geôlier et se mit à le griffer et à le mordre.

Savourant la scène de ce gros marchand pédant, l’héliophobe laissa sa camarade savourer son instant de gloire. Lorsqu’elle rappela la créature à elle, Corey s’occupa du chat et lui fit une clé de bras avant de le redresser alors que Jean Baptiste les rejoignaient après s’être apparemment débarrasser de l’autre chat. Contrairement à sa tendance à la concertation depuis le début de la soirée, il se montra assez dirigiste pour la suite des évènements. Mais comme le geek était de nature plutôt arrangeante et qu’il était d’accord avec les décisions annoncées par le voyageur il laissa passer. Il resserra sa clé de bras pour montrer au marchand qu’ils n’étaient pas là pour plaisanter et qu’il n’avait aucune chance de s’enfuir. Il était loin d’être un expert dans le domaine de la contention mais il avait vu suffisamment de films et séries pour savoir comment faire efficacement ce genre de clé. Même si elle n’était pas parfaite, surtout sur une créature aussi souple qu’un chat, avec sa force surnaturelle de voyageur expérimenté, le malheureux n’avait aucune chance d’échapper à son emprise.

« Bouge pas… Sinon je laisse le … lézard… s’occuper de toi. » dit-il au marchand pour l’intimider.

JB était en train de libérer toutes les créatures et un doute insidieux naquis en Corey, il choisit de l’ignorer pour l’instant. Mais il craignait un peu qu’ils aient pris tous ces risques pour essayer de lutter contre un trafic de créatures « inférieures ». Il était d’accord que même des bestioles comme celles-là avaient le droit à la liberté, mais au fond de lui il avait espéré que c’était le même genre d’esclaves que ceux qu’il avait libéré à Mirage Space. Des humanoïdes, avec des familles qui attendaient leurs retours, pas des animaux qui ne parviendraient probablement jamais à rejoindre leur royaume d’origine s’ils les libéraient ici. Il était à deux doigts de demander au chat qu’il tenait si ses fournisseurs proposaient des esclaves plus haut de gamme mais il se retint. Peu importe la réponse, ils iraient essayer de les libérer et de mettre un terme à cette négoce intolérable.

Il attendit encore quelques secondes, que les animaux soient tous libérés et rassemblés aux pieds de Mara, puis il remonta le bras de son captif un peu plus haut dans son dos.

« Alors, on les trouve où tes fournisseurs ? » demanda-t-il fermement.

« Vous savez pas à qui vous avez affaire, ils vont faire qu’une bouchée de vous. Surtout maintenant que vous avez bousillé deux de leurs membres ! Ils vous laisseront jamais vous en sortir vivants. »

Voilà qui était inattendu, outre le fait de venir s’en prendre au mauvais voyageur, c’était le groupe qui se faisait appeler la griffe verte qui était à l’origine du trafic de créatures des rêves. Vu qu’ils étaient présents au marché noir, ce n’était pas tout à fait surprenant, mais ça risquait de compliquer les choses. Il avait été blessé en se débarrassant d’un seul de leurs membres, et même si il essayait de ne pas le montrer, Jean Baptiste avait pris des coups lui aussi. Il allait falloir qu’ils se montrent plus efficaces s’ils voulaient avoir une chance de venir à bout de ce trafic.

« Et on les trouve où ? »

« Comme si j’allais vous le dire, à cause de vous j’ai déjà tout perdu, je les ai payés ces bestioles, si je les revend pas il me restera plus rien et je vais être associé à vous … » Ses gémissements furent interrompus par une nouvelle torsion du bras. « Aie aie aie… Doucement, doucement… »

« Où ? »

« J’espère qu’ils auront votre peau… » Un nouveau cri de douleur. « Prenez cette galerie. » Il désigna une des seules issues de ce boyau. « Ça vous emmènera dans un conduit plus large qui vous ramènera sur la rivière sous-terraine, suivez là pendant une bonne dizaine de minutes, vers l’aval, quand le chemin semble s’arrêter sur un cul de sac, traversez, c’est un passage a guet dissimulé, l’entrée de leur repaire est juste après. »

Les indications semblaient trop précises pour être inventées de toutes pièces mais le voyageur ne savait pas trop quoi en penser. Il interrogea ses compagnons du regard, pour avoir leur avis. Devaient-ils le croire ? Le laisser ici ? L’emmener avec eux ?
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyJeu 7 Avr 2016 - 19:36

La jeune fille se saisit en soupirant du tissu que le chat lui tendait et l'enroula de nouveau autour de son bras, avant de remercier le félin d'une caresse entre les oreilles. Elle regarda Corey maîtriser facilement le marchand, la confortant dans l'idée qu'il était vraiment faible, et acquiesça silencieusement à la demande de JB. L'adrénaline retombant, elle se sentait légèrement mal, sans vraiment savoir pourquoi.

Mettant cette impression de côté pour le moment, elle se tourna vers les animaux que JB libérait un par un, tous aussi originaux voir absurdes les uns que les autres, mais dans l'ensemble d'aspect assez faibles. Ils semblaient pour la plupart épuisés et mal en point, et beaucoup paraissaient méfiants malgré leur libération, jetant des regards autour d'eux et grognant plus ou moins fort, mais la fillette s'occupa de ce dernier problème d'une simple onde qu'elle voulait rassurante et qu'elle projeta sur les quelques bestioles. Celles-ci semblaient trop fatiguées pour être aussi bavardes que certains compagnons qu'elle avait pu avoir, mais des mots fusaient déjà çà et là.

"Qu'est-ce qu'il se passe?", "On est libre?", "J'ai faim", "Vous êtes qui?", "Où est ma sœur?", "On va partir?", "J'ai froid", "J'ai du mal à respirer", "Ma patte me fait mal", "On va rentrer chez nous?", "Cet endroit me fait peur"... Toutes ces voix tourbillonnaient autour d'elle, et Mara sentait son cœur se serrer en les entendant, enviant le silence dans lequel devaient être les deux autres. D'autant que certaines questions posaient vraiment problème. Mais dans l'immédiat, il s'agissait surtout des animaux fatigués, ou qui avaient du mal à se déplacer. L'enfant ne se voyait pas les abandonner ici en tas dans une réserve de marché noir, ni même demander à ses deux amis de s'encombrer les bras à porter des bestioles. Même si l'image de Jean-Baptiste essayant de porter trois des Créatures en même temps lui effleura l'esprit, lui redonnant un demi-sourire.

Elle décida donc de demander aux plus gros qui semblaient plus en forme, certains atteignant la taille d'un chien, de transporter les plus faibles. Les autres devraient se contenter de leurs pattes fatiguées ou engourdies pour ça, mais elle ne voyait pas vraiment de meilleures solutions. Elle-même se saisit d'un petit serpent qu'elle passa autour de sa nuque, à l'intérieur de son col. La sensation contre sa peau était étrange, mais le reptile épuisé était à peine capable de faire le tour de son cou, donc elle ne craignait pas trop l'étranglement.

Elle avait écouté d'une oreille la dispute entre Corey et la Créature des Rêves, et suivit en silence les autres quand ils avaient décidé après délibérations de suivre le boyau, se contentant d’acquiescer au besoin. Elle aurait bien aimé faire croire que c'était car ça lui demandait des efforts de maintenir son pouvoir, mais la petite troupe n'avait pas besoin d'autres ondes pour suivre ses pas. En vérité, elle avait toujours un sale goût qui lui restait en travers de la gorge, un malaise bizarre, sans vraiment savoir de quoi il retournait. Elle se contentait simplement de faire de son mieux pour l'oublier, regardant avec intérêt l'eau qui coulait le long de leurs pas.

Elle aurait bien aimé réfléchir à cette eau, se poser des questions sur d'où elle venait ou n'importe quoi, et essayer de tirer des conclusions à la Sherlock Holmes, mais là, ses pensées restaient méticuleusement vides. Elle avait juste cette impression d'avoir un tourbillon de questions gênantes, de petites remarques sur elle-même enfermées à l'arrière de son crâne, et qui se libéreraient et tomberaient en cascade dans son esprit à l'instant où elle relâcherait son attention. C'était assez désagréable mais pour une fois, ça la forçait à faire particulièrement gaffe à son environnement. Ce fut peut-être pour ça qu'elle entendit cette voix.

*Comme une perle perdue dans les abysses...*

Enfin, "entendre" restait tout de même un terme assez peu adapté, dans la mesure où son pouvoir lui traduisit quelque chose, alors qu'elle-même n'avait strictement aucune idée de la provenance de la fameuse voix, puisque ses oreilles n'avaient rien entendu. Cette surprise eut au moins l'avantage de balayer ses doutes, alors qu'elle cherchait à comprendre ce qu'il se passait, tendant l'oreille pour essayer de deviner d'où provenait le son, voir même s'il y en avait un.

*Tel un dauphin laissé à l'abandon...*

La fillette fronça les sourcils. Il n'y avait vraiment aucun son, aucun cri, pourtant elle entendait distinctement ces mots, qui ressemblait presque à un chant. Et pourtant, son pouvoir avait tendance à prendre les distances en compte quand il traduisait quelque chose, elle entendait ce qui était dit aussi distinctement qu'une créature de la même race à sa place, alors pourquoi?

*Chute sans perdre espoir, petite goutte...
Car un jour, tu retrouveras l'Océan.*
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyLun 11 Avr 2016 - 22:42

Revenant vers Mara et Corey, j'interceptais le regard du jeune homme. La question passa presque toute seule, j'avais brièvement entendu son échange (enfin, si l'on pouvait qualifier ainsi quelque chose d'aussi unilatéral) avec le gros marchand. Nous n'avions plus qu'à suivre ses indications; tout autre choix ne nous profiterait pas. Rester ici plus longtemps c'était nous exposer tout autant danger, mais en réduisant nos chances d'accomplissement quelconque. Aller de l'avant impliquait forcément de le mettre soi hors d'état de nuire, soi de le prendre avec nous, en tant qu'otage peut-être.

"Au point où nous en sommes, nous n'avons plus trop le choix, n'est-ce pas ? Gardons le avec nous, au cas où ils nous auraient menti, puis il pourra nous être utile. Corey, Mara, ça va bien ?"

La jeune fille acquiesça d'un air un peu absent, ce qui me suffit. Corey avait eu l'air plus dubitatif que réellement réticent, si nous étions plus ou moins d'accord cela suffisait. J'eus une petite seconde de flottement, alors qu'une onde de crispation courrait dans mon flanc jusqu'au bout de mes doigts. Bon, nous devions décidément ne pas traîner. Je répétais cette dernière pensée sur un ton le plus doux possible, et m'engageais le premier, regardant cependant si tout le monde suivait bien.

Toute cette sarabande de bestioles nous donnait tout de même une drôle de touche. Je n'avais strictement aucune idée de ce que nous allions en faire, à part les laisser se débrouiller une fois sortie d'ici. Mara semblait plus ou moins les guider, réduisant tout risque de débordement, bien que la ménagerie ne soit manifestement pas au meilleur de sa forme. Je redoutais un incident malencontreux, ou que certains, à bout de force, s'arrêtent et nous laissent dans l'embarras d'un choix quelque peu difficile.

Comme prévu, la galerie étroite menait sur une voie plus large, parsemée ça et là de quelques petits îlots de lumière, alternant de chaque coté et se reflétant sur la nappe liquide et mouvante qui coulait sur la roche. Quelques centimètres d'eau tout au plus, certes, simplement de l'eau de ruissellement venant de la surface, mais tout de même. La pierre était polie mais irrégulière, et le courant soutenu, emplissant le lieu clos d'un bruissement continu.

Le chemin, sans être impraticable, ne me plaisait pas du tout. Outre la sporadicité extrême des éclairages (nous devions nous estimer heureux qu'il en aie, cependant), l'endroit ruisselait de partout, et le sol devenait glissant comme le lit rocheux de la rivière ... qu'il était. Être pieds nus ne me dérangeait pas plus que cela, mes orteils constituaient une bonne prise pour éviter toute chute fortuite. Mes pas se faisaient précautionneux, d'autant plus que je me sentais de moins en moins en état. Loin de récupérer de la désagréable sensation que ma blessure m'avait donné, tout semblait s'empirer doucement.

La blessure, si elle ne me brûlait plus, irradiait à présent d'une sorte d'engourdissement fébrile, comparable à la sensation que donnait les membres frigorifiés, mais sans le froid. En outre mes mouvements se trouvaient empâtés, pas réellement pénible, mais indéniablement pesant. Je restais toujours en tête de groupe, mais je ne faisais aucunement attention à ceux qui me suivaient. Me répétant les indications, j'égrenais les secondes dans ma tête, mon champ de vision se réduisant dans un flou grisé, progressivement. Bordel ! Je ratais un pas, manquant de tomber à la renverse, et me rattrapais un peu de justesse. Marcher, marcher. C'était une tâche simple, répétitive. Loin d'être insurmontable ! Et nous étions encore à quelques minutes du guet ...

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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyMer 13 Avr 2016 - 14:15


Mara avait l’air perdue dans ses pensées et le jeune homme n’aimait pas vraiment ça, il se demanda si le fait d’utiliser son pouvoir sur d’aussi nombreuses créatures n’était pas en train de saper ses forces. Tenant toujours fermement leur prisonnier il hésita à poser directement la question à la jeune fille mais il se retint, de peur de commettre une nouvelle bévue diplomatique. Ils avaient déjà été maladroits en début de nuit avec la gamine, ce n’était pas le moment de la vexer en la sous-estimant. Il se contenta de se dire qu’il allait falloir la surveiller pour ne pas qu’elle prenne de risque, si elle dépassait ses limites, qui sait ce qu’elle deviendrait ou comment réagiraient les créatures.

JB avait l’air d’avoir compris sa question muette, l’héliophobe cru un instant qu’il allait lui dire d’assommer le marchand mais il exprima l’idée inverse, le garder avec eux jusqu’au dernier moment. Il était vrai que si ce chat les avait envoyés droit dans un piège, ce serait pratique de l’avoir sous la main pour lui faire assumer son mensonge éventuel. Le voyageur s’enquit ensuite de l’état de Mara, ce qui inquiéta un peu le geek, si ils étaient deux à avoir remarqué qu’elle n’était pas dans son état normal c’était peut-être qu’elle n’allait vraiment pas bien. Mais la pré-adolescente acquiesça, l’air toujours un peu distrait.

Ce fut le voyageur, dont Corey n’avait pas vraiment compris le pouvoir, qui prit la tête de leur petite cohorte hétérogène. L’héliophobe lui emboita le pas, poussant sans ménagement son prisonnier devant lui, puis Mara et sa petite troupe suivirent. Ils laissèrent derrière eux cette espèce de réserve de marché noir, Corey se dit que s’il avait été intéressé par l’argent il aurait probablement fouillé un peu les caisses entreposées non loin des cages car elles refermaient probablement des biens de valeurs. Probablement illégaux mais ayant une valeur marchande tout de même, il hésita presque à émettre cette idée à voix haute, mais se retint, l’objectif était de mettre fin à ce trafic, le reste avait peu d’importance.

« Avance ! » ordonna le geek au félin qui ne mettait pas beaucoup de bonne volonté à abandonner ainsi son stand et sa réserve.

Ils suivirent JB dans le petit boyau qui rejoint rapidement celui plus praticable dont le marchand avait parlé. Rapidement le meneur ralentit le rythme car la pierre devenait glissante au fur et à mesure qu’on se rapprochait de la rivière sous-terraine. Le trafiquant avait la griffe sure et Corey se servait de lui comme d’un appui lorsqu’il glissait un peu. Ils continuèrent d’avancer l’héliophobe constata que son allié commençait à fatiguer lorsqu’il manqua de tomber.

« Attend !  » lui dit-il. « On va le laisser passer devant… Au cas où…  »

Il laissait entendre que le marchand les avait peut être envoyés dans un piège et que c’était pour ça qu’il voulait le faire passer devant, mais ça avait aussi pour but de soulager un peu JB du fardeau d’ouvrir la voix. La galerie humide et mal éclairée se jeta rapidement dans celle plus grande mais tout aussi sombre qui abritait la rivière. Sans hésiter, le matou commença à la longer, à la descente, comme il leur avait dit de faire. Corey se demanda ou débouchait ce cours d’eau sous-terrain, peut-être dans un lac, mais avec Dreamland rien n’était moins sûr. Les sources de lumière se firent encore plus rares, vu que les félins voyaient bien dans l’obscurité ce n’était pas spécialement étonnant mais pour leur petit groupe ce n’était pas évident. L’héliophobe hésita un peu puis fini par faire appel à son pouvoir, d’une main il conservait sa prise sur le bras de leur otage, de l’autre il émit un halo lumineux assez diffus et faible pour ne pas les aveugler. Il pointa ce faisceau légèrement derrière ses pieds, ainsi ceux qui venaient derrière n’auraient aucun problème.

Ils continuèrent à avancer jusqu’à croiser la dernière galerie qui partait sur leur droite et qui semblait remonter plus ou moins directement à la surface. Le chemin praticable qu’ils avaient emprunté jusque-là était celui qui partait avec cette galerie, il fallait maintenant qu’ils progressent sur la berge de la rivière à quelques centimètres de l’eau, sur un terrain encore plus traitre et glissant. Désormais il n’y avait plus que la lumière du contrôleur, les trafiquants devaient avoir des lanternes dissimulées dans des caches mais le matou qui ouvrait la marche n’avait pas l’air décidé à leur en fournir.  

« Le guet est encore loin ? » s’impatienta l’héliophobe qui commençait à en avoir plein les jambes de cette expédition.

« Pas vraiment… »

Soudainement, le chat se jeta à l’avant, trop rapidement pour que Corey ai le réflexe de le rattraper par l’épaule ou les vêtements. Il courut sur un ou deux mètres avant de traverser le court d’eau sans trop d’hésitation, il semblait faire très attention à l’endroit où il mettait les pieds et lorsqu’il fût à nouveau au sec de l’autre côté, il jeta un regard triomphant au groupe resté de l’autre côté. Si il l’avait voulu et si il n’avait pas eu la seule source de lumière, Corey aurait pu le rattraper avant qu’il ne traverse la rivière mais c’était trop tard.

« Maudits voyageurs, vous débarquez avec vos grands airs, vous me faites perdre tout l’argent que j’ai et vous croyez vous en tirer comme ça ? Personne ne connait ces galeries aussi bien que nous et vous n’arriverez jamais à traverser ce guet sans moi, un seul faux pas et vous tombez à l’eau. Les courants sont traitres, vous n’en sortirez pas vivant.  »

Il avait l’air bien content du petit tour qu’il avait joué aux voyageurs, sans connaître l’espace précis entre les différentes pierres et leur emplacement, c’était presque impossible de traverser à cet endroit. Il avait fallu qu’on lui montre plusieurs fois le chemin pour qu’il parvienne à le retenir, il était persuadé que ces voyageurs n’avaient pas pu le retenir, surtout avec le manque d’éclairage. Il ne lui restait plus qu’à aller prévenir la griffe verte.

« Tu y vas ou j’y vais ? » demanda Corey en se tournant légèrement vers JB avec un demi-sourire complice.
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyVen 15 Avr 2016 - 23:37

Mara se concentrait maintenant sur la voix, tentant d'en deviner l'origine, ou au moins la nature. Rendue nerveuse par son environnement et par ses réflexions précédentes, elle se faisait un devoir de résoudre ce mystère, ne serait-ce que pour s'occuper la tête. Réfléchir à quelque chose. Mais sa réflexion semblait aller droit dans une impasse: après une demande discrète aux animaux les plus proches, seule une bande de chauves-souris avait plus ou moins perçu quelque chose, sans rien comprendre évidemment. Des ultrasons, un truc du genre? Mmh, ça ne l'avançait pas à grand chose... Enfin si, quand même, ça lui confirmait qu'elle était pas en train de devenir folle à entendre des voix.

*Éclat naïade, larme de lune...
Ô Mer, offre-moi ta fortune...*


Ce qui était quelque part assez rassurant. Elle porta son attention vers JB et Corey devant elle, puis baissa le regard quand elle devina que l'un d'eux jetait un œil dans sa direction. Elle n'avait pas envie de parler. L'une des chauves-souris semblait s'être prise d'affection et s'était posée sur sa capuche, rajoutant sa petite touche au léger bavardage qui l'entourait, un bavardage silencieux pour quiconque d'autre, à l'exception de quelques grognements ou couinements qui ressortaient parfois un peu plus.

*Loin de ma mère, de ma Mer,
Loin de mon père, de mes pairs...*


La mélodie était difficile à percevoir, mais ses mots chantaient clairement plus qu'un simple poème. Le pouvoir de Mara lui permettait d’appréhender un peu les distances, mais sans réel son pour soutenir ce qui lui parvenait, elle n'arrivait pas encore à en deviner la direction. Elle avait donc plus ou moins l'impression le chant ne venait de nulle part, qu'il était juste là... et ça la perturbait sensiblement. Cependant, après avoir un peu discuté avec le volatile posé sur sa tête, elle avait compris que ce dernier arrivait à déterminer plus ou moins l'origine du son, et il lui confirma qu'ils allaient plus ou moins dans la bonne direction, mais que ce n'était pas en ligne droite. À cela, la fillette répondit par un haussement d'épaules: évidemment que c'était pas tout droit, ils s'en seraient rendus compte.

*Où donc est ta promesse de mon retour?
Elle attend, la goutte, et est en pleurs...*


*L'homme à la barbe sent fort...*

La jeune fille lança un regard surpris à la chatte, un poussin fatigué juché sur son dos, puis à Jean-Baptiste, et de nouveau à la Créature. Le regard brillant dans le noir, la féline semblait perplexe. Mara ne sentait rien pourtant et fronça les sourcils vers l'animal, demandant silencieusement plus d'explications. Il sentait fort? Comment ça? Ça changeait quelque chose? La blanche sembla tout aussi ignorante qu'elle, se contentant de répondre:

*Je n'avais pas remarqué non plus au début, mais ceux qui ont l'odorat sensible passaient leur temps à l'observer. C'est difficile à expliquer, il n'a pas la même senteur qu'au début de la nuit. Elle est plus... ferreuse? Je ne sais pas trop...*

La Voyageuse maintint son regard plein d'incompréhension, mais bon, ce n'était sans doute pas très important. Il avait dû se tacher avec quelque chose, ou quoi... Une odeur que les anciens prisonniers semblaient reconnaître, en tous cas...

*Chute sans perdre espoir, petite goutte...
Car un jour, tu re-*


Un soudain brouhaha détourna l'attention de Mara, qui sursauta. Levant la tête avec surprise, elle vit sans pouvoir agir le marchand qui se débarrassait de la prise de Corey, et qui traversait le cours d'eau par un guet invisible dans la pénombre. Elle eut le temps de se rapprocher des deux autres, regardant avec une surprise un peu déçue la fuite du gros chat. Impossible de traverser, hein? C'était pas faux. Elle avait deviné qu'il devait y avoir des rochers permettant d'avoir bien pied, mais là... Sa chauve-souris lui confirma qu'il y avait des trucs immobiles sous l'eau. Cool, elle pourrait prévenir les autres, il devrait y avoir moyen d'utiliser le... le "sonar" du volatile, non? Oui, un truc comme ça, pour pouvoir trouver le passage.

"Tu y vas ou j’y vais ?"

La voix de Corey qui s'adressait visiblement à l'autre Voyageur lui serra la gorge. Pourquoi? Évidemment que l'un d'eux devrait y aller, ils étaient bien plus forts qu'elle, c'était de la sécurité de base. Puis s'ils tombaient, ils avaient plus de chance de s'en sortir qu'elle avec sa petite taille. Ils pourraient faire des sauts plus sûrs, mieux équilibrés, sans doute mieux calculés... D'ailleurs, le pouvoir de Jean-Baptiste ne lui permettait-il pas carrément de survoler le chemin comme si de rien n'était? Non, il valait mieux qu'elle reste en arrière, passant quand le chemin sera plus sûr. Ça relevait du bon sens.

"J'y vais."

Elle avait peut-être parlé presque sèchement, à cause de la frustration qui s'était libéré en elle. Et elle ne laissa même pas le temps à l'un des adultes de l'en empêcher qu'elle sautait déjà dans l'eau, là où sa compagne volante lui avait indiqué le premier caillou. Caillou qui était d'ailleurs plutôt plat et stable, clairement pas naturel.

*Danse et chante, ruisseau des abysses,
Porté par le courant, tu rentreras chez toi...*


Elle faisait de son mieux pour ne pas être perturbée par la voix, bien ancrée sur un seul pied alors que l'autre partait à la recherche de l'étape suivante, sous les conseils de la bête volante. Le courant battait ses chevilles, mais n'était pas assez fort à cette profondeur, et elle progressait plutôt efficacement en ignorant les deux autres. Elle en avait marre de répondre au bon sens, il lui faisait toujours rester en arrière, loin du danger, là où elle était le moins utile. Une voix au fond d'elle essayait de se convaincre que Corey aurait eut autant du mal, et que Jean-Baptiste avait sans doute pas une énergie illimitée, mais elle n'avait même pas besoin de l'écouter pour refouler sa culpabilité. Elle avait décidé qu'elle ferait quelque chose. Les animaux avec qui elle tissait des liens avaient des capacités qu'elle pouvait leur demander d'utiliser, et elle essayait de le montrer aux deux Voyageurs de la manière la moins raisonnable ou pourvue de tact qui soit.

*Les couplets fusent, les rimes pêchent,
La joie est partout, ignore donc ta tristesse...*


Son pied se posa finalement de l'autre côté de la rive, et elle se retourna vers les deux hommes. D'une onde mentale, elle rappela le vol de chauves-souris, et leur demanda d'indiquer le chemin en indiquant la position des rochers, volant au ras de l'eau. D'une seconde impulsion, elle encouragea la troupe d'animaux à suivre les Voyageurs, quitte à ce que les plus fatigués soient soutenus par les volatiles. La plupart étaient méfiants vis à vis des autres espèces, mais elle arrivait à suffisamment effacer cette tension pour que les camps s'entraident. Très rapidement d'ailleurs, son chat de gouttière la rejoint en quelques sauts calculés, et elle s'accroupit devant lui. Caressant ses oreilles, grattant un peu son cou, l'entendre ronronner avait le don de la calmer. Dans un demi sourire, après avoir légèrement soupiré, elle demanda doucement:

"Alors, tu te souviens de son odeur?"

Le chat n'eut pas besoin de miauler: son regard brillant, sa queue dressée et son sourire de défi répondirent pour lui. À présent, il leur faudrait s'enfoncer dans ces galeries que "personne ne connaissait aussi bien qu'eux".

*Chute sans perdre espoir, petite goutte...
Car un jour, tu retrouveras l'Océan.*
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyVen 22 Avr 2016 - 22:54

D'être à ce point chancelant mettait un sérieux coup à mon ego, mais lorsque Corey proposa de passer devant avec notre otage, je le laissais faire. Mon état s'empirait encore, je ne pouvais le nier. Plus en retrait, je continuais à marcher, après m'être un peu secoué. Le saignement ne s'arrêtait toujours pas, n'augmentait pas non plus; mon sang ne coagulait pas. Il fallait que je comprenne ce qui se passait ou bien je n'allais pas finir la nuit debout. J'avais même du mal à penser correctement, du moins en marchant en simultané. Je me serais foutu des claques, en d'autres situations; dans quelle impotence d'esprit tombais-je donc ?! La difficulté ne constituait en rien une raison suffisante à ce que je ne me reprenne pas. Sous le coup, mon aura eut un sursaut brusque, puissant, qui me fit mal à la peau, comme si je me faisais mordre de partout.

Me reprenant avec plus de détermination, je suivais donc Corey, et recommençais à palper ma blessure, plus profondément cette fois. Le bout de mes doigts, après avoir bien identifié les contours, plongèrent, malgré une certaine réticence d'une part du petit douillet que j'étais, dans les chairs abîmées. Pire que la douleur, finalement, son absence me remplit d'une angoisse accrue, jusqu'à ce que mes ongles butent contre une résistance, à peut-être 2 centimètres en dessous de mon épiderme déchiré (je n'avais pas vraiment pris la mesure de cela avant).

Mon sang ne fit qu'un tour, mais je matais le fouillis de pensées qui surgissaient à ces informations. Tout s'agençait très vite dans ma tête, faisant le rapport entre ce corps étranger et les difficultés que le mien avait. Je retirais ma main en serrant les dents, la trempant brièvement dans l'eau pour la rincer de mes fluides corporels en essayant que mes compagnons ne le remarquent pas.

Ma propre idiotie me fascinait presque, mais en tout cas avoir l'impression de mieux cerner ce qui m'arrivait me rendait une partie de ma forme, tout du moins de ma volonté. Je ne chancelais pas une fois de plus (et remarquais que Corey produisait de la lumière, également) avant que nous arrivions en vue claire de la rivière souterraine. Moi qui étais déjà plutôt respectueux devant le tapis liquide qui coulait à nos pieds ... Soufflé, tout simplement. J'entendis le cours d'eau bien avant de le voir. Il était ironique, également, de se rendre compte que je passais une nuit à accumuler de la fatigue en rêve.

Malheureusement, j'étais trop perdu dans le mélange de ma lente agonie corporelle et les papillonnements de mes pensées pour faire quoi que ce soit lorsque le marchand parvint, sur un coup de surprise, à se libérer, et traverser les tumultes de petits bonds précis. Je m'avançais un peu plus, tentant de percer du regard l'écume des flots pour distinguer le moindre appui, mais en vain. Comment diable avait-il fait ? J'écoutais à peine ses railleries avant qu'il ne s'enfonce dans les ténèbres. Bordel de ...

La question de Corey avait pour moi une réponse toute trouvée. Diminué ou pas, je pouvais me soustraire à cette barrière que constituait la rivière, tout simplement en passant au dessus. Je pouvais même prendre Mara avec moi s'il le fallait. J'allais verbaliser cela, mais la jeune fille me pris de vitesse. C'était si inattendu de sa part que je ne réagis pas avant qu'elle ne saute sans hésitation. La rapidité et la force qui se dégageait de son mouvement étaient trop soudain.

"Mara ..."

Je parlais entre mes dents, et de toute manière avec le tumulte on ne pouvait m'entendre, mais ... Mes dieux, pourquoi m'étonnais-je tant ? Je ne la pensais pas incapable, au contraire, pleine de ressource et d'utilité; pourtant elle nous (Moi, Corey, et peut-être qui sait la petite ménagerie qui nous accompagnait encore) avaient complètement pris au dépourvu. Autour d'elle, des petite chauve-souris voltigeaient, spiralant jusqu'au ras de l'eau, au fur et à mesure de ses petits sauts précis. Mara fut de l'autre coté sans encombre en peu de temps. Cela brisé également ma torpeur.

"Plus qu'à la rejoindre alors."

Mon aura me donnait encore assez, et après une inspiration profonde (et un peu tremblotante l'espace d'un instant), je la convoquais pleinement, et passait d'une sorte de saut qu'elle étira, me portant tout du long jusqu'au guet. Mon flanc m'élança à nouveau l'instant d'après, alors que je me rétablissais. Si fortement que ma vision se troubla d'un filtre gris rougeâtre pendant une terrifiante seconde. Je prenais une décision qui me fis paraître plus stupide encore à mes yeux, mais tant pis. Alors que toutes les bestioles (et sans doute Corey) traversaient à guet, j'allais vers Mara.

"Tu m'as fait peur, je l'admet, mais ce n'était pas légitime, manifestement. Avant que l'on continue en revanche, j'ai ... J'ai besoin de toi pour quelque chose."

Une petite pause, et je repris. Je baissais les yeux quelques instants sur le chat aux pieds de la jeune fille avant de revenir à elle. Je haussais également le ton, pour que notre compagnon puisse m'entendre aussi.

"Tout à l'heure, j'ai reçu une blessure, que je croyais bénigne. Mais maintenant je comprend que ce n'est pas le cas. Le chat de la griffe verte avait enfoncé ses griffes dans mon flanc, et il y a laissé quelque chose, je ne sais pas quoi. Je ne peux pas l'enlever tout seul facilement. Ni bien comprendre si c'est un dard empoisonné ou juste une foutue bague."

Ce disant, j'écartais le pan de mon manteau, et soulevais partiellement ma chemise de plus en plus assombrie pour lui montrer un aperçu de la blessure. Elle allait sans doute être dégoûtée par sa vue (peau déchirée sur la largeur d'une main, avec plusieurs entailles inégales et plutôt profondes, toujours saignantes), mais tant pis.  
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyJeu 28 Avr 2016 - 12:08


Corey s’attendait à une réaction quasi-immédiate de l’autre voyageur mais ce dernier n’était pas du tout sur la même longueur d’onde. Au lieu de la réponse complice, il tomba sur un jeune homme, perdu dans ses pensées, presque hagard. Ce n’était pas vraiment le moment, il fallait qu’il agisse vite où le marchand lui échapperait une nouvelle fois et il ne comptait pas le laisser faire. Il allait utiliser sa capacité à ne devenir qu’une silhouette lumineuse pour avaler rapidement la distance qui le séparait de l’autre rive et botte les fesses du fuyard mais la gamine le prit de vitesse. Il ne s’y attendait absolument pas, il ne l’avait même pas inclue dans la conversation persuadé que vu que son pouvoir ne s’y prêtait absolument pas elle n’aurait aucune chance de réussir cette tâche. Enfin, il pensait qu’elle aurait bien moins de facilités que lui ou Jean-Baptiste. Il voulut la retenir pour lui expliquer qu’il valait mieux que l’un d’entre eux traverse et qu’il rattrape le fuyard pendant que les autres prenaient leur temps mais elle s’était déjà lancée.

« Vas-y doucement Mara… »

Il ne comprenait pas trop comment elle s’y prenait mais apparemment elle arrivait à passer d’un rocher immergé à l’autre sans trop hésiter. Peut-être que son pouvoir avait des facettes qu’il ne soupçonnait même pas, il se demanda si elle était capable d’utiliser les capacités physiques des animaux non loin d’elle. Pouvait-elle emprunter l’excellente vision nocturne des félins ou le sonar des chauves-souris ? Il fallait vraiment qu’il prenne le temps de mieux comprendre exactement comment les capacités de la jeune fille fonctionnaient. Il ne s’en rendit pas compte mais il retint son souffle pendant presque l’intégralité de la traversée de la voyageuse. Il ne fût soulagé que lorsqu’elle fut fermement campée de l’autre côté, il voulut lui sourire mais eut peur qu’elle le prenne pour de la condescendance. Décidément il avait du mal à savoir comment se comporter avec les enfants même si celle-là était plutôt mature pour son âge, enfin d’après ce qu’il savait.

Les animaux les plus gros commencèrent à traverser, mais les plus petits se jetèrent sur lui, il eut la furieuse envie de se secouer pour faire tomber l’espèce de gros rat qui s’était agrippé à sa jambe et était remonté jusqu’à sa ceinture mais il se retint. Il était vrai que vu la taille de la créature elle n’aurait pas pu traverser sans risque, le jeune homme devait se résoudre à servir de transporteur et se baissa pour qu’une sorte de tout petit singe, ou de lémurien, puisse se percher sur son épaule. Ainsi reconverti en porteur, il ne pouvait plus utiliser son pouvoir comme il avait pensé le faire et fût contraint de se joindre aux autres créatures qui suivaient le chemin indiqué par les chauves-souris qui frappaient légèrement l’eau aux endroits où se situaient les rochers. L’eau rempli rapidement ses chaussures et l’une d’entre elle fût emportée par le courant, au final ça arrangeait presque le voyageur, plus habitué à se balader pieds nus, il se débarrassa de l’autre et continua.

Même si le débit rendait les rochers glissants et commençait à lui geler les pieds, il arriva à bon port grâce au Guidage Par Chauve-Souris (marque déposée). Jean-Baptiste venait de relever son t-shirt et parlait d’une blessure gênante, le geek grimaça, ce n’était pas vraiment le moment. Si le gros marchand les précédait il aurait le temps de prévenir les trafiquants qui n’auraient qu’à leur tendre une embuscade ou tout simplement s’enfuir. Mais il remarqua que le chat de gouttière avait déjà commencé à s’enfoncer dans la galerie empruntée par le scélérat pour disparaitre. Apparemment Mara lui avait demandé de retrouver le marchand, l’héliophobe décida de ne pas perdre une seconde et de suivre le félin.

« Je m’occupe du gros, vous me rejoindrez une fois que ça ira mieux. »

Il se lança à la poursuite du marchand, bien décidé à le rattraper avant qu’il ne donne l’alerte, restait à espérer que, trop sûr qu’ils ne passeraient jamais le guet, il ait prit son temps. Même si dans le monde réel Corey avait autant d’endurance qu’un obèse asthmatique, dans le monde onirique, entre l’activité régulière que lui obligeait sa survie et son était de voyageur, il pourrait largement maintenir le rythme du chat de gouttière qui ouvrait la voie. Il ne cherchait même pas à ménager le lémurien toujours perché sur son épaule, le rat lui avait lâché prise dès qu’ils étaient revenus sur la terre ferme, tant pis s’il tombait, rattraper le fuyard était trop important.

Rarement il avait couru aussi vite tout en restant aussi concentré, il fallait qu’il ne perde aucun dixième, la moindre glissade, la moindre perte de temps, pouvait couter des dizaines de vies. Il ignora complètement les entailles qui ne tardèrent pas à apparaître sur ses pieds confrontés à la roche coupante. Il fallait juste qu’il parvienne à capturer à nouveau le marchand avant que ce dernier ne prévienne les trafiquants de créature oniriques. Il commençait à perdre espoir mais soudain il fût là, affalé au pied d’une colonne, adossé à la pierre, le souffle court. Il pensait probablement avoir réussi à semer ses poursuivants avec le guet et les labyrinthes de galeries mais son expression se figea lorsqu’il remarqua Corey qui se dressait devant lui. Essoufflé mais toujours parfaitement capable de lui coller une bonne rouste.

« Alors… Comme ça… Tu essaies de… Me fausser compagnie ? » Dit le voyageur, en essayant de reprendre son souffle. L’autre grimaça pour toute réponse avant de se redresser.
« Tu veux réessayer… La manière forte ? » Dit corey, presque souriant à l’idée de lui faire payer cette course effrénée et douloureuse.

Mais quelque chose clochait, le marchand afficha un demi-sourire.
« Pas cette fois enfoiré… »

Un cri aigue du singe sur son épaule lui confirma que quelque chose clochait vraiment mais c’était trop tard, un coup derrière la tête, puis le noir…
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyJeu 28 Avr 2016 - 14:14
La fillette se détourna brusquement de la vision, plaquant sa main tremblante contre sa bouche. Elle sentait des frissons la parcourir et sa gorge se nouait, tandis qu'un goût désagréable remontait dans sa bouche. Même sans avoir la plaie sous les yeux, l'odeur métallique qui s'en dégageait faisait revenir l'horrible image comme une réminiscence. Quelle idée, mais quelle idée! Elle en aurait presque pleuré si elle n'avait pas de principes. Tournant le dos à Jean-Baptiste, elle prit la chatte blanche dans ses bras et la serra en plongeant le nez dans sa fourrure. Tout pour se détourner de cette odeur atroce, tout. L'idée d'aider le Voyageur à retirer ce qui gênait sa plaie lui vint soudainement, et elle la repoussa avec un sursaut de dégoût, regardant sa main droite appuyée contre la fourrure blanche. Elle l'imaginait pleine de sang, enfoncée dans la chair chaude, ses ongles griffant involontairement les bords, elle imaginait la douleur que ça serait pour le barbu et elle sentit sa nausée prendre de plus en plus d'ampleur.

*Tes eaux sont froides, ton ciel est clair,
Et le soleil entame ma solitude...*


Elle vit Corey prendre les devants pour ne pas perdre de temps et devina qu'elle n'avait pas le choix. Pendant un instant, elle le détesta de la laisser faire ça. Tentant de réunir un semblant de courage, repoussant son envie de vomir, elle se tourna de nouveau vers la plaie ouverte, d'un horrible rouge et entourée de quelques plaques brunes de sang à moitié coagulé. Un tremblement froid la reprit et elle détourna de nouveau les yeux. Comment faire, comment faire...

Ses yeux parcoururent les différentes bestioles qui étaient restées, la regardant d'un air fatigué ou jetant parfois un regard au blessé. Est-ce qu'elle avait vraiment le droit de demander à l'un d'eux de faire ça à sa place? Après une seconde d'hésitation, elle demanda au serpent autour de son cou s'il était venimeux, ce qu'il confirma. Une autre petite grimace. Et un frissonnement avec une nouvelle image mentale de ses propres doigts dans la chaire de son ami. Elle se força à déglutir et balaya du regard les Créatures qu'ils avaient libéré. Finalement, un oiseau de la taille d'un pigeon avec un cou et un bec assez long, installé sur le dos d'un gros chien, attira son attention. Il semblait un peu fatigué, son plumage ébouriffé et vaguement clairsemé laissait deviner son état de santé, mais il avait l'air suffisamment éveillé.

Laissant sa chatte rejoindre souplement le sol, elle se saisit délicatement de l'oiseau entre ses mains, jetant un nouveau regard en coin à la blessure avant de déglutir. Elle n'osait même pas échanger un regard avec Jean-Baptiste. Elle demanda doucement à l'oiseau s'il voulait bien faire ça, s'il s'en sentait capable. Ce dernier hésita un peu mais sembla finalement accepter. La fillette ne savait pas si c'était un effet passif de son pouvoir qui l'incitait à faire ça, ou s'il était vraiment d'accord. Elle préféra ne pas y réfléchir plus que ça et approcha l'oiseau de la plaie, soufflant doucement à l'homme:

"J'suis vraiment, vraiment désolée..."

L'animal approcha lentement sa tête du trou, posant son bec au milieu et le faisant lentement passer entre les chaires. L'enfant ne réussit pas à maintenir son attention et priant pour que les tremblement de ses mains ne gênent pas l'opération, elle baissa la tête en fermant les yeux, grimaçant et focalisant son ouïe sur le chant qui persistait:


*Grande est ma crainte, mon corps frissonne...
Cesse donc ton mensonge.*


Sa gorge était sèche à force de respirer par la bouche, espérant oublier l'odeur de sang. Finalement, il y eut un bruit de quelque chose qui tombait au sol et l'oiseau lui annonça que c'était fini. Sans un regard pour l'autre Voyageur ou pour l'objet, tentant de ne pas imaginer ce qu'elle lui avait imposé, elle amena l'oiseau au bord de la rivière et l'aida à rincer son bec. Elle voulait à tous prix se retenir de vomir. Qui savait ce que ça pourrait impliquer en vrai, dans son sommeil?

Quand elle fut sûre que toute trace de sang avait disparu du volatile et que ce dernier eut fini de boire. Elle le redéposa sur la bête qui lui servait de monture en le remerciant infiniment. Un regard en coin lui apprit que son camarade avait rabaissé sa chemise, même s'il était difficile d'ignorer la tâche écarlate qui s'étendait dessus. Une nouvelle excuse glissa entre ses lèvres, presque inaudible.

Soudain, un cri lointain lui parvint, un écho à travers le tunnel. Son pouvoir lui avait traduit quelque chose mais la distance empêchait de comprendre ce que la voix déformée disait. Qu'est-ce que c'était? Il ne pouvaient pas être aussi proche de la réserve, il y aurait d'autres voix... mais un tel cri, c'était forcément un appel à l'aide. Attends, Corey n'était-il pas parti avec un autre animal sur son épaule. Ses dents se serrèrent. Il leur était arrivé quelque chose? Soudainement inquiète pour son autre compagnon de route et les animaux qui l'accompagnaient, elle lança à celui qui était encore avec elle d'une voix un peu aiguë:

"J'crois que Corey a un problème!"

*Les miens sont loin, je suis perdu...
Mes larmes tombent, ne tarissent plus...*


Et demandant mentalement la blanche de lui indiquer le chemin, elle commença à courir à sa suite. Si le Voyageur de Lumière était aussi mis hors jeu, ils allaient vraiment avoir des ennuis. Elle tendait l'oreille pendant sa course, cherchant désespérément un bruit rassurant, prouvant que son ami allait bien. Elle ignorait les intersections que la chatte n'empruntait pas, la suivant sans réfléchir, pourvu que l'autre n'ait pas de problèmes.

Finalement, la femelle s'arrêta au niveau d'une sorte zone un peu plus large d'où partaient différents couloirs, et son poil se hérissa légèrement. Elle répondit au regard interrogateur de Mara avant même que celle-ci ne le lui demande:

*Les odeurs, celles du Voyageurs, du malotru et du marchand se mélangent à d'autres...*

La fillette jeta un regard sur le sol, mais il faisait trop sombre pour distinguer d'éventuelles taches de sang. Cependant, elle devinait avec appréhension ce qui avait dû se passer, espérant que ce ne soit pas le pire scénario qui lui venait. Elle fit volte-face en entendant des bruits de pas s'approcher, mais fut rassurée de reconnaître Jean-Baptiste et la petite troupe. Elle sentit une légère honte la traverser en voyant qu'elle avait obligé le blessé à courir, mais à présent qu'il était là...

"J'crois que Corey est tombé sur une bande..." souffla-t-elle.

*Chute sans perdre espoir, petite goutte...
Car un jour, tu retrouveras l'Océan.*
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptySam 30 Avr 2016 - 20:57

Corey restait efficace, et c'était une très bonne chose. Il pourrait sans doute rattraper le gros marchand sans trop de soucis. Mara avait l'air décidée à ne pas laisser la petite ménagerie à la traîne de toute manière, qu'il parte devant allait bien; moi, j'avais besoin de m'arrêter. La douleur revenait, avec une horrible sensation de perte de contrôle sur mes muscles. Il fallait retirer ce corps étranger, à défaut de pouvoir me soigner efficacement. Demander une telle chose à la jeune fille me gênait quelque peu, mais quelle autre solution ?

Son dégoût me fit me sentir mal pour elle, la pauvre. Je ne connaissais pas son âge exact, mais au delà même de sa jeunesse manifeste, bafouer ainsi ses probables limites, avec aussi peu d'égards surtout, était à sa cérébrale manière douloureux pour moi. Le tact n'était pas mon point fort, et la brusquer ainsi n'aidait aucun de nous deux. Rabaissant momentanément mon vêtement, je lui laissais le temps de se reprendre. Observer ma blessure lui coûtait manifestement, et elle ne parvint pas à le faire plus de quelques secondes.

"Je te demande un sale truc, n'est-ce pas ? Excuse moi ..."

Elle gardait les yeux baissés, s'affairant un peu autour des animaux qui avaient à présent presque tous traversés la rivière. Je la laissais faire; si elle avait besoin de temps ou d'aide, pourquoi pas. J'espérais juste qu'elle n'allait pas me faire poireauter trop longtemps. Je tâtais lentement mon flanc en attendant, remarquant que le sang semblait (enfin !) commencer à coaguler, tout du moins à mesure qu'il s'éloignait de la plaie. Sa texture collante sous mes doigts avait quelque chose de rassurant, si l'on outrepassait le coté répugnant. Je me secouais un peu en me rendant compte que mes yeux se fermaient. Mara revint près de moi avec un drôle d'outil d'opération : un oiseau. Aussi insolite que bien trouvé ! Elle l'approcha, bafouillant des excuses à l'avance.

"C'est moi qui le suis."

L'instant d'après le bec commençait à fouiller dans ma plaie, et je serrais bien vite les dents. Des lignes rouges dansaient devant mes yeux, reflet du désarroi de mon corps, mais ce n'était rien. Enfin, j'aimerais pouvoir me le dire avec suffisamment de force pour que la chose soit vraie ailleurs que dans ma tête. Mais rien à faire, je dégustais sévère, à tel point que je finissais par juste fermer les yeux, et me concentrer sur rester debout; tomber comme une feuille morte ainsi serait bien ridicule.

Lorsque, précédé d'une affreuse explosion de souffrance dans mon flanc, le volatile arracha finalement ce qui s'était logé dans mes chairs, mes genoux s'affaissèrent sous moi, cependant. Sans m'en rendre compte ma respiration s'était bloquée, et je repris une goulée d'air avec brusquerie, si bien que j'en toussais quelque peu. Souffler quelques secondes, au moins. Le saignement avait un bref regain, mais je n'en avais cure, pour le moment. Ma vision tardait à redevenir normale. Allez, allez ... Une fois un minimum rétabli, je me redressais, m'ébrouais un peu.

"Mer... Merci, Mara. Et à l'oiseau, aussi."

Elle n'était plus à coté de moi. Partie vers l'eau pour se nettoyer de toute souillure, hein ? Mon attention se rabaissais à ce que l'on venait d'extraire de mon flanc palpitant. La taille de la chose me surprit quelque peu. Un anneau serti d'une grosse pierre, large et épais. Alors c'était tout ? Encore un peu fébrile, je le pris maladroitement entre mes doigts, le portant au niveau de mon visage pour l'observer plus en détail. Après l'avoir sommairement épongé de mon sang, je le prenais sous toutes ses coutures, intrigué. Donc c'était juste un corps étranger qui me ... Une partie de l'anneau s'ouvrit sans que je m'y attende lorsque je la poussais du gras de l'index. Merde, une bague à poison ?! Un liquide clair et épais s'était répandu hors de la petite cache. Du calme, du calme; si il y en avait encore, peut-être n'avais-je juste pas été empoisonné du tout. Quand je me penchais de plus près dessus, je remarquais que mon hémoglobine (à quel point s'était-elle répandue ?) se trouvait aussi dans le contenant à moitié vidé; c'était d'ailleurs apparemment grâce (ou à cause) de mon sang, qui humidifiait le contenu, qui avait du être de la poudre.

En élaborant le cours probable de la chose, je venais à une conclusion un peu bancale mais dont je devais me contenter pour le moment : le poison s'était très partiellement dilué dans mes fluides internes, pendant que la bague faisait un petit séjour en moi, ce qui expliquait les désagréments supérieurs à ce que j'attendais d'un bout de métal coincé dans les tissus flottants de mon ventre, mais inférieur à un empoisonnement tout de même. Je n'eus pas le temps de me demander si je pouvais me faire un bandage avec mes vêtements, ou autre joyeuserie; comme le disait Mara, Corey avait peut-être un problème.

"Il faut qu'on y aille sans tarder, alors."

Je parlais surtout pour moi, la jeune fille avait déjà démarré. Je la suivais de peu, quitte à me tirer tout seul une autre grimace de douleur. La chose restait dans la circonscription du supportable j'aurais même pu dire qu'elle l'était bien plus que lorsque j'avais failli tombé, il y a quelques minutes. Suivre Mara dans la pénombre me posait, en effet, de moins en moins de problème, ou plutôt ne me donnait plus ce goût d'insurmontable et de perdition intense. La petite ménagerie, à sa vitesse moindre, était sur mes talons (enfin, un peu plus loin tout de même). J'avais toujours l'anneau dans la main, et le triturait distraitement. Assez rapidement, la jeune fille, attentive aux réactions de la chatte qui ne l'avait pas quittée, s'arrêta. Mon sang (même, me sembla-t-il, celui qui avait coulé hors de son chemin habituel) se glaça à ses paroles. Sur le même ton bas, je la questionnais.

"Tu as possibilité de pouvoir analyser un peu plus la situation, les lieux, avec l'aide de quelque créature ? Si Corey est tombé dans un piège, il ne faut surtout pas suivre son erreur. Nous devons agir au mieux."

Mon acuité auditive se laissait toujours attendre pour revenir à un niveau digne de ce nom, et même après la découverte somme toute assez rassurante (compte tenu de mes attentes) de la bague, je ne devais pas me leurrer sur mon état, diablement affaibli. De même, la plupart des évadés bestiaux ne se trouvaient pas dans une forme éblouissante. Sans compter sur le fait que nous progressions à présent dans ces galeries à l'aveuglette. Pitoyable de ma part d'autant me reposer sur une si jeune fille, mais malheureusement je ne me sentais pas la possibilité d'un autre choix. Merde, pourvu que Corey ne se fasse pas tuer ...

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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyMar 3 Mai 2016 - 14:14


Pouvait-on rêver alors qu’on était déjà à Dreamland ? Corey se le demanda tant il flottait dans une sensation d’irréalité. Il avait l’impression de bouger tout en étant immobile, comme s’il était balloté par les flots, pourtant il n’entendait pas le bruit de la rivière ou de la mer. Des tâches de lumière perçaient l’opacité de ses paupières avant de disparaître aussi vite qu’elles étaient venues. Il entendait des bruits, des voix peut-être, d’autres bruits plus métalliques, parfois lointains, d’autre fois plus proches. Il ne sut pas du tout combien de temps ça avait duré mais soudainement tout cessa, le ballotement, les bruits et la tâche de lumière devint fixe. Soudain, la sensation de chute puis un choc qui lui coupa le souffle. Il mit plusieurs secondes à comprendre ce qui venait de se passer et encore plus à émerger du brouillard dense dans lequel son esprit était plongé. Il se concentra sur ce qu’il ressentait, la morsure du froid de barres métalliques dans son dos, une sensation étrange autour de son cou et surtout une douleur aigue qui irradiait de l’arrière de son crâne et pulsait dans toute sa boite crânienne.

Il tenta d’ignorer la douleur pour se concentrer sur le reste, avec ses mains il palpa le sol sur lequel il reposait et devina une barre métallique puis une autre une dizaine de centimètres plus loin. Il porta ensuite ses doigts à sa gorge et sentit une sorte de collier étrange, la matière ressemblait plus à de la pierre qu’a un métal mais semblait solide. Il se força à ouvrir les yeux et dû s’y reprendre à trois ou quatre fois pour y arriver. D’abord il ne discerna rien, puis peu à peu, il devina la silhouette de barreaux dans l’obscurité.

** Une cage ! ** Pensa-t-il instantanément. ** Merde… **

Il se fit violence pour se redresser un peu et la bosse à l’arrière de sa tête se rappela aussitôt à lui, manquant de lui faire perdre à nouveau connaissance. Il resta immobile encore quelques secondes, à demi assis, essayant d’habitude son œil à l’obscurité ambiante. Il constata alors qu’il était bel et bien dans une cage métallique à peine assez grande pour qu’il se tienne debout. Il se redressa, avec précaution, et s’aperçu que la seule lumière de l’espèce de galerie sans issue dans laquelle il était provenait d’une torche qui brulait derrière la silhouette de cet enfoiré de marchand.

« Tu fais beaucoup moins le gros dur hein ? » lui cracha-t-il plein de cette suffisance qui avait fait que l’héliophobe l’avait détesté dès le premier coup d’œil. « Vous êtes de sacrés emmerdeurs avec tes petits camarades, mais voilà ce qu’il se passe quand on vient fourrer son nez dans les affaires de la griffe verte. » Il avait l’air tellement satisfait de lui. « J’ai bien cru que Feraz allait me faire butter quand il a appris que j’avais attiré un voyageur aussi près de son repère mais finalement, il est content d’avoir une marchandise aussi rare. Et moi j’ai pu lui vendre ce joli collier autour de ton cou, donc tout le monde est gagnant… »

« Si tu crois que ce collier et cette cage vont m’empêcher de te transformer en passoire et de mettre fin à votre business dégueulasse tu te goure ! »

Pour appuyer ses paroles il voulut tirer un rayon sur le félin grassouillet mais rien ne vint, presque comme s’il avait essayé de le faire dans le monde réel. Comme s’il avait essayé de matérialiser un rayon de soleil dans le prolongement de son doigt sans en avoir le pouvoir. Il crut d’abord à un effet secondaire du coup qu’il avait reçu mais lorsqu’il réessaya, il sut que ce n’était pas ça. Son pouvoir était comme effacé, comme si quelqu’un avait coulé un mur de deux mètres de béton entre lui et sa lumière.

« T’es un peu long à la détente non ? Comme je lui ai expliqué, ces colliers sont de pures merveilles, non seulement ils empêchent un voyageur d’utiliser ses pouvoirs mais en plus, le lendemain ils reviendront dans le collier, tant qu’il ne leur est pas enlevé dans ce monde. »

L’horreur de la situation frappa le jeune homme et cela dû se lire sur son visage car le marchand se fendit d’un immense sourire.

« Je voulais juste te l’annoncer moi-même. » Il avait l’air extatique. « Oh et si tu comptes sur tes amis pour t’aider, dis-toi bien que je lui ai vendu trois colliers et qu’il sait qu’ils vont arriver bientôt… »

Satisfait de son petit effet il tourna les talons et laissa l’héliophobe dans le noir en emportant la torche avec lui. Laissé ainsi seul, sans réelle solution, le jeune homme se trouva totalement désemparé.
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyJeu 5 Mai 2016 - 1:16

"Analyser un peu plus la situation", hein? L'enfant survola la salle peu éclairée du regard, comme si quelque chose avait pu jaillir en surbrillance avec un panneau clignotant "je suis un indice" à côté. Mais rien qui ne soit à sa portée directe bien sûr, sinon Jean-Baptiste l'aurait sans doute déjà remarqué. Pinçant un peu les lèvres, elle s'accroupit vers les animaux les plus proches et leur demanda s'il sentaient quelque chose de précis, s'il était possible de deviner le nombre d'attaquant ou quelque chose du genre.

"Ouvre les yeux, mon bel enfant,
Car l'eau ne peut mentir..."


Il y eut un petit instant silencieux tandis que ces derniers semblaient chercher ou réfléchir, la truffe remuant pour la plupart d'entre eux. Finalement plusieurs voix finirent par s'élever plus ou moins en même temps, et l'enfant tenta de faire le tri entre les différents grognements, ou cris indéfinissables caractérisant telle ou telle créature. Au final, plusieurs points ressortaient: il y avait peut-être deux ou trois inconnus, en plus du marchand et de Corey, mais c'était difficile à dire à cause de l'odeur envahissante du blessé. La petite grimaça et se releva, se contentant de lâcher la première information. Juste deux ou trois Créatures? Ils avaient dû avoir leur ami par surprise, ou alors ils étaient tellement forts qu'il avait rien pu faire. Car entre toutes les descriptions d'odeurs qu'on lui disait ressortaient celles de la peur, celles du cuir, du tissu sale, celles de transpirations, celles naturelles d'une grotte, celles d'un singe, celles du sang... mais aucune odeur de brûlé. À son souvenir, le Voyageur lançait des rayons lumineux, ça aurait sans doute laissé des traces s'il avait eut l'occasion de s'en servir. Elle lança finalement à voix haute, presque plus pour elle que pour son compagnon, cherchant sans doute davantage une confirmation de son raisonnement ou de nouvelles idées:

"J'arrive juste pas à savoir s'il est tombé sur beaucoup plus fort que lui où s'il a juste été pris par surprise... En tous cas, faudra vraiment faire gaffe..."

Mais elle ne cherchait pas vraiment à rentrer dans une quelconque conversation. L'atmosphère lui semblait plus pesante, menaçante, et même si les chuchotements de sa petite troupe l'empêchaient de subir le silence pesant qui devait les entourer, elle avait du mal à se sentir à l'aise. Corey avait quand même été une présence rassurante, il donnait l'impression d'être sûr de lui et maintenant qu'il n'était plus là et que l'enfant était seule avec l'autre Voyageur blessé, elle se sentait un peu trop exposée.

Ils se mirent finalement en marche, suivant les odeurs qui se mêlaient le long de l'un des tunnels. Il était impossible d'en déduire dans quel état pouvait être Corey, mais s'il n'avait pas disparu, normalement... La jeune fille déglutit. Sa transpiration lui donnait froid sous sa cape, et elle tentait de percer la pénombre qui les entourait, priant pour ne pas qu'ils soient pris par surprise. Même ses animaux s'étaient tus, progressant à pas si légers qu'ils étaient à peine audibles. Elle-même faisait de son mieux pour ne pas faire trop de bruit, remerciant toutes les fois où elle s'était entraînée à aller aux toilettes pendant la nuit sans faire grincer le parquet. Mais rien à faire, elle avait l'impression que les petits bruits à l'intérieur de son corps, même ses bruits de déglutition, formaient un vacarme insurmontable.

"Regarde au loin et espère donc,
Ne reconnais-tu pas ces abysses?"


Elle se rendait compte que le chant se rapprochait de plus en plus, du moins sa chauve-souris l'en informait, et elle se prit à espérer que les solutions à tous leurs problèmes se trouveraient dans une même salle. Elle portait de plus en plus d'attention à ce dernier, essayant de distinguer le son à l'origine de la mystérieuse voix. Elle laissait sa main courir le long du mur à sa droite, s'en aidant pour ne pas se cogner et faisant attention à ne pas prendre les bifurcations par accident. Mais à l'un des embranchements, le volatile sur sa tête lui dit que le chant venait de là et sans vraiment réfléchir, elle tourna. Elle avait les lèvres pincées, concentrée sur la voix qui la suivait depuis un moment maintenant. Ce chant la prenait aux tripes, elle ne savait pas vraiment pourquoi. Ce n'était pas tant les paroles que le rythme lui-même, le ton que la voix semblait prendre, les sentiments qu'elle exprimait. Elle aurait eut du mal à en définir l'origine.

Finalement, elle arriva dans une salle légèrement plus éclairée, et la voix monta clairement jusqu'à elle, même si elle ne la percevait toujours pas à l'oreille. Son regard balaya l'endroit, se rendant à peine compte qu'elle était légèrement essoufflée. C'était un entrepôt moyennement important, qui comportait plusieurs grosses cages pour la plupart vides, une dizaine environ. Les silhouettes qu'elles y distinguaient étaient affalées, elle n'arrivait pas à définir s'il s'agissait d'êtres humains où d'animaux.

"Qui es-tu?"

La petite Voyageuse tourna brusquement sa tête vers la gauche et vit une sorte d'aquarium de près de deux mètres de haut, sur une surface qui devait faire environ un mètre carré. Le contenant était remplis d'une eau un peu sale, où semblaient flotter de petites algues. Et surtout, une chaîne ancrée au fond retenait la cheville d'une Créature à la peau bleue qu'elle n'avait pas imaginé croiser ici.

Elle avait une silhouette presque humaine, du moins au premier coup d’œil. En effet, la Créature d'aspect vaguement juvénile était recroquevillée à l'envers, tête vers le bas en train de flotter, ses bras entourant ses genoux. Ses pieds semblaient dotées de longues palmes qui dépassaient derrière son dos, des nageoires jaillissaient de ses coudes et sa peau était recouvertes de tâches d'un bleu plus sombre par endroit, comme des écailles. Mais son visage retirait toute ressemblance possible avec un être humain. Lisse, dépourvu de bouche ou de narines, deux longues et souples antennes jaillissant de son crâne sans chevelure, elle était dotée de deux paires d'yeux fins et intégralement noirs qui semblaient évoquer toutes les émotions du monde. L'enfant s'approcha de l'être aquatique, respirant à peine sous le choc.

L'entité relâcha ses genoux et tourna souplement dans l'eau pour se mettre dans le même sens que la nouvelle venue, révélant une maigreur qui ne semblait vraiment pas naturelle, et quelques marques qui ressemblaient à des plaies, de la même couleur sombre que la peau au niveau de sa cheville enchaînée. La petite mit un instant à retrouver sa voix, comme si cette dernière était bloquée dans sa gorge, et elle souffla d'un ton enroué:

"... Tu as mal?"

La Créature ne répondit pas, inclinant un peu la tête sur le côté, l'air intrigué. Elle n'était pas beaucoup plus grande que Mara mais à la réflexion, elle n'était peut-être pas si jeune. Ses antennes se mouvèrent dans l'eau et virent délicatement se poser sur la surface du verre. L'enfant s'approcha un peu plus et posa sa main sur la surface froide, ce à quoi l'autre répondit par un regard interrogateur, avant de poser sa main palmée de l'autre côté de la vitre. Elle reporta son attention sur la Voyageuse, comme demandant son approbation sur ce qu'elle venait de faire. Celle-ci déglutit, retrouvant plus ou moins le fil de ses pensées, caressant légèrement l'aquarium du bout du pouce tendit que son autre main se serrait en poing sous sa cape, et demanda dans un souffle:

"Tu peux tenir longtemps hors de l'eau...?"

Les antennes de la Créature vibrèrent légèrement et elle se contenta de répondre:

"Pas très longtemps, quelques minutes. Pourquoi?"

Les lèvres de l'enfant se pincèrent et les articulations de son poing se serrèrent à en blanchir, avant de relâcher ce dernier dans un tremblement. Doucement, elle appuya son front contre l'aquarium et ferma les yeux, les dents serrées.

"Tu as mal quelque part?"

Elle libéra un sanglot mais comme à son habitude, luttait contre les larmes. Elle sentait que sa respiration était irrégulière, que son cœur battait trop vite, elle ne savait pas si ce qu'elle ressentait était une profonde détresse ou une rage sans nom. Elle avait à peine remarqué qu'une partie de sa troupe et que Jean-Baptiste ne l'avaient pas suivi dans cette salle, ni même que celle-ci avait d'autres entrées. Elle était juste là, appuyée contre la prison d'une énième Créature au plus mal, voyant à peine à travers ses paupières plissées les antennes qui glissaient autour d'elle de l'autre côté de la barrière, comme pour tenter de l'aider.
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyLun 9 Mai 2016 - 16:46


Mara n'allait pas bien.
Eh bien, bravo, Jean-Baptiste, brillant ! T'avais trouvé ça tout seul ?! Une telle sagacité, c'en était bluffant. Pas même digne de pitié. Le mépris de soi ne constituait pas une saine attitude, mais rien à faire, je m'énervais de mon ingérence. La situation présente relevait du gâchis pur et simple, et j'étais part de ce gâchis; les créatures émaciées, le demi fiasco de notre bravade intrusive ... Le bilan, s'il ne justifiait pas l'accès de colère qui m'envahit à la directe suite d'une petite remarque personnelle, l'expliquait quelque peu. Bref, je bouillais intérieurement de frustration et du goût exécrable de l'échec prolongé qu'était mon initiative de la nuit.

Elle se trouvait dans un drôle d'état mental elle aussi, j'en avais la conviction, cependant Mara, grâce à ses bestioles, donnant succinctement mais efficacement les informations collectées à la diable. Pas très nombreux, en tout cas pas dans des proportions totalement affolantes, bon point; si l'on oubliait que Corey s'était tout de même fait cueillir facilement. Trop imprudents, trop imprudents, rien à faire ! Le pêché mortel de beaucoup de Voyageurs, et nous étions du lot. J'étais du lot ...

"Je n'ai pas d'autre choix que de te suivre, Mara."

La petite affichait une mine fermée, presque douloureuse, ou gênée, je n'arrivais pas vraiment à savoir. Toujours est-il qu'elle se mit en marche, suivant la trace flairée par la chatte blanche et d'autres spécimens sur lesquels je ne m'attardais pas; je me contentais de suivre. En enchaînant un pas après l'autre, je triturais nerveusement, avec insistance, l'anneau fraîchement retiré de mon flanc que j'avais gardé en main. Il restait une part de mystère dans cet objet, mais l'envie de simplement le jeter me chatouillait les doigts. Cette saloperie constituait après tout une belle cristallisation de ma faiblesse. Mais je n'en faisait rien. La sensation de vertige mouvant, qui m'avait assailli auparavant, ne semblait pas vouloir me reprendre, ce qui était une bonne chose. Je me concentrais sur mes mouvements, pour ne pas trop m'attarder sur les pensées qui s'agitaient dans ma tête.

Corey, Corey, mieux valait penser à lui. Récupérer notre compagnon et mener notre petit plan initial à bien relevait quelque peu de l'impossible, il fallait bien l'admettre. Si nous arrivions à ne pas casser notre pipe (de Voyageur) dans l'escapade, ce serait presque parfait. Je me sentais mieux, maintenant que mes chairs ne subissaient plus la contrainte métallique du corps étranger, mais je ne pouvais m'illusionner au point de me dire que j'étais en forme. La farandole bigarrée qui me collait aux basques ne brillaient pas non plus par l'énergie de ses membres, malheureusement. Et je n'étais sans doute pas vraiment capable de tirer plus d'eux que la trêve présente, contrairement à Mara. Je me demandais brièvement en quoi consistait vraiment ses capacités, jusqu'où elles s'étendaient surtout; la petite semblait capable de tellement ... Mon égoïste aura, en comparaison, me faisait voir à quel point je n'étais décidément pas bien équipé pour aider les autres efficacement. Ou du moins la chose me paraissait ainsi.

Mara progressait sans discontinuer, et la tension montait dans l'atmosphère autour de nous alors que nous nous approchions, en tout cas pour mes humbles nerfs. Alors qu'avec un petit crépitement je sentais mon aura m'entourer, je me demandais s'il je n'allais pas tomber de fatigue en dormant, quoique ça veuille dire. Je ne l'avais pas encore beaucoup utilisée, mais je ne me sentais pas vraiment capable de bien évaluer mes réserves, pas dans ce genre de conditions. De la lumière se rapprochait, un embranchement. Le recul réflexif n'avait plus sa place. La jeune fille allait vite, presque comme si elle courrait après quelque chose.

Arrivé au seuil d'une grande salle, je me stoppais, et eus l’ambiguë satisfaction de me rendre compte que les animaux, derrière moi, firent de même. Non, c'était trop loin, trop eu prudent. Mara n'en avait cure, elle jeta quelques rapides regards avant de s'y engouffrer, avant que je puisse la retenir. Je serrais dans ma main l'anneau, un peu trop fort d'ailleurs, mais c'était ça ou faire une connerie. Au lieu de m'avancer de suite, je me retournais plus complètement.

Autant d'yeux sur moi à la fois me fit un drôle d'effet. Les animaux semblaient tout aussi gêné que moi de la situation, la rendant presque comique si les circonstances avaient été autres. Ma crainte présente était de nous faire cueillir comme Corey, surtout avec Mara qui, faisant fi de toute prudence, s'exposait si dangereusement, à foncer ainsi alors que nous pouvions être sûr que les autres issues de l'entrepôt se rempliraient sous peu du gang de chats. Que faire, que faire ... Un tressaillement chez les chauve-souris, toujours voletant près de moi, qui soudain partirent en flèche, s'engouffrant dans la grande salle plus éclairée. Comme si elles avaient donné un signal tacite, l'agitation monta brusquement dans la ménagerie sauvage. Je n'attendis pas d'entendre de mes propres oreilles ou de me faire doubler pour réagir.

C'était bien un entrepôt, en effet, cavité au plafond haut et à la forme indécise, pourvue de deux autres entrées. Merde. Je ne me permis pas de ralentir au léger choc que provoqua l'observation un peu plus poussée de l'endroit; les quelques spécimens étaient bien trop anthropomorphes à mon goût. Un rapide coup d’œil suffit à confirmer que Corey ne se trouvait dans aucune des cages (sait-on jamais, les Voyageurs à l'air ahuri se vendaient peut-être bien). Les animaux à ma suite se dispersaient mollement de tous cotés, renforçant l'impression que nous étions talonnés. L'excitation prenait possession de moi, et j'avais la mitigée satisfaction de moins en moins sentir le poids de mes membres, ma vision se couvrant du léger voile bleu-grisé de mon aura.

Mara semblait avoir dépassé sa limite émotionnelle, et sanglotait douloureusement. Ma poitrine se serra à cette constatation, mais la pitié se devait d'attendre. Mon œil droit ne m'en démangeait pas moins, plus humide que jamais. Il fallait réagir, et maintenant. Je m'avançais jusqu'à elle, me baissant à sa hauteur (et ne pouvant retenir un regard à l'étrange triton, dont les yeux me dérangèrent sur le champ), et posait le plus doucement, tendrement possible ma main sur son épaule.

"Mara, je ... Tiens le coup, nous le sortirons d'ici comme les autres."


Bordel, je détestais la situation. Difficile d'être plus maladroit et désemparé ... Je haïssais mon coté émotif dans ces moments, encore plus parce qu'il ne s'accompagnait pas du nécessaire pour le partager de saine manière. Mara pleurait, luttait pour ne pas pleurer plus, alors que nous étions en plein milieu d'un repaire de trafiquants de créatures; je n'avais pas besoin de vraiment savoir pourquoi pour en être bouleversé aussi, mais il m'incombait de redresser la barre, d'essayer de faire quelque chose. Pourtant je n'osais pas plus la toucher, je ne savais quoi dire.

Le cri d'un des animaux, aussi rauque et ténu que possible, me rappela à l'ordre. J'attendrais de voir ce qui allait venir; je me sentais capable de mieux réagir qu'agir. Puis je n'osais pas laisser Mara comme ça.
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MessageSujet: Re: Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey] - Page 4 EmptyMer 11 Mai 2016 - 16:04


Le jeune homme eut envie d’hurler en voyant le peu de lumière projeté par la torche disparaître, probablement après un tournant. Mais comme le son devait porter, il était hors de question qu’il donne à cet enfoiré la satisfaction de le voir perdre son calme. Il s’était rarement trouvé en aussi mauvaise posture depuis qu’il était devenu voyageur, mais il ne devait pas perdre espoir. Il devait rester calme et réfléchi pour se sortir de ce mauvais pas, il fallait qu’il envisage les différents scénarios. Il estima qu’il n’avait pas vraiment besoin de signaler sa position, Mara et Jean-Baptiste se feraient probablement guidés par un des animaux et ça risquait bien de les amener droit dans un piège. Il pouvait peut être essayé d’hurler des mises en garde en espérant que ses deux alliés les entendent ou qu’un des animaux le fasse et transmette l’information. Mais comprenaient-ils autre chose que les instructions de la blondinette ? Il n’en savait rien, il allait vraiment falloir qu’il se pose et essaie de comprendre précisément comment le pouvoir de la gamine fonctionnait.

Il ne pouvait donc pas faire grand-chose vis-à-vis de ses alliés, à part espérer qu’ils ne foncent pas tête baissée dans le guet-apen que les chats de la griffe verte devaient leur avoir tendu. Il allait falloir qu’il se débrouille tout seul pour sortir de cette cage, et surtout de ce maudit collier. Ils approchaient probablement de la fin de la nuit, s’il réussissait à retirer cet artefact, il n’aura qu’à penser à un autre endroit la nuit prochaine. La priorité était donc claire, il fallait qu’il enlève cette aberration de son cou mais il présumait que ce ne serait pas simple. Dans l’obscurité, il n’eut d’autre choix que de palper le contour de cet accessoire, il avait du mal à en deviner la matière, c’était soit une roche très dure et légère soit un métal plutôt léger et relativement chaud. Il trouva rapidement l’emplacement de l’ouverture mais la forme était étrange, ce ne devait pas être une clé classique, ou alors son sens du touché était dérèglé. En tous cas, sans accessoire il ne pourrait pas y faire grand-chose, lorsqu’il tirait dessus le mécanisme ne bougeait pas d’un millimètre, il devina qu’il y avait quelque chose de magique la dessous.

Il lui restait donc peut être la serrure de la cage, qui avec un peu de chance serrait plus facile à ouvrir, mais il n’y croyait pas vraiment et ses doutes furent rapidement confirmés. Cette cage avait été prévue pour que ce qu’il y avait à l’intérieur n’en sorte que si les geôliers le voulaient bien. Le désespoir commença à le submerger, seul, dans une cage, dans le noir, au fin fond d’une grotte sous-terraine, avec un collier qui le ramènerait captif tous les soirs, il y avait de quoi. Il dépendait du bon vouloir de ce fameux Feraz ne décide quoi faire de lui ou que ses amis viennent le libérer, ou le rejoindre.

** Il faut que je me bouge, que je tente quelque chose, n’importe quoi… **

Si la serrure n’était pas le point faible de ce collier peut-être était-ce la matière ? Avec ce marchand au rabais, il avait peut être négligé la solidité pour augmenter ses marges ? Il fallait y croire, il fallait qu’il essaie, qu’il continue d’y croire quoi qu’il arrive. Il s’approcha des barreaux de métal et se plaqua contre la cage, avant de chercher le bon angle, celui où le collier toucherait les barres métalliques avant que son corps ne les percute. Le mieux qu’il trouva était une position bizarre, presque en diagonal de la paroi de la cage, dos à cette dernière, incapable de trouver des appuis efficaces. Mais il n’avait pas le choix, c’était le mieux qu’il pouvait faire, il se mit donc à reculer brusquement pour que son sautoir magique heurte les barres de métal le plus fort possible. Un coup, puis un autre, puis encore un autre, il se rendit compte que même si c’était bien l’artefact qui touchait en premier, son dos finissait par heurter les barreaux lui aussi et la douleur commençait à être bien présente. Il continua encore un peu son manège et s’arrêta pour se dégourdir un peu les membres ankylosés par cet exercice. Il palpa l’endroit où il espérait trouver une fissure bien entamée mais ne trouva qu’un accroc presque négligeable. Le défaitisme s’abattit sur lui comme une chape de plomb mais il se força à l’ignorer et à s’y remettre, si il abandonnait maintenant il était foutu.

Il avait mal dans tous le dos, les épaules et les cervicales mais il tenait bon, continuant de frapper son collier contre les barreaux. Ce n’était pas l’effet escompté mais soudain une lueur apparut au bout du boyau d’accès à sa dépendance privée. Il se força à rester calme, à ne pas espérer que ce soit ses amis, et à tranquillement s’assoir, dos à la griffe du fond. Il avait eu raison de ne pas se faire de faux espoirs car c’est un chat, de toute évidence un sous-fifre membre de la griffe verte qui débarqua avec une torche qui aveugla temporairement l’héliophobe.

« Hé toi, j’sais pas c’que tu cherches à faire, mais arrête ton boucan, ça raisonne dans tous les sens. »

Faute de mieux le jeune homme se laissa aller à la provocation. « Toutes mes excuses, c’est vrai que votre petit confort m’importe grandement… »

Avec un demi-sourire il se mit à nouveau à taper son collier contre les barreaux en abaissant la tête et en la relevant vivement. Il avait beaucoup moins de force que dans la position qu’il avait prise quelques minutes plus tôt mais ce n’était pas le but recherché.

« Une forte tête ? » Il décrocha le fouet passé à sa ceinture et approcha de la cage, un sourire sadique sur le visage. « Parfait j’avais besoin de me détendre… »

Corey allait probablement passer un sale quart d’heure mais ce serait peut-être une occasion de sortir de ce pétrin.
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Chats des villes, chats d'égouts [PV JB et Corey]

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