Tournoi équipes ! Finales ! The Aces Vs The Desperadoes

[HRP : Postez comme vous avez vu par MP, avec les Aces qui commencent.
Vous avez sept jours pour répondre, après, votre tour sera sauté. Si votre tour saute deux fois d'affilée, vous êtes considérés comme assommés.
Pour les rangs, je récapitule : JB et Dan sont rangs 3, Dan et Noah sont rang 4, Nedru et Kala sont rang 5
Si les spectateurs le veulent, ils peuvent ouvrir un sujet "Gradin" où ils réagissent au combat.]

L’arène numéro 10 était la plus énorme de toutes ; elle avait été prévu pour les finales et pour accueillir tout ce beau-monde intéressé par voir à quoi ressembleraient un affrontement entre les deux meilleures équipes. Je voyais autour de moi quatre cent mille spectateurs, tentez d’imaginer la chose, aucune place de vide, afin d’aller voir ce duel par équipes qui allait être extrêmement dense : un trois contre trois, tout simplement.

Quand je m’avançais au centre du terrain, je provoquais tout d’abord une seconde de calme qui préparait la furie dans laquelle rentrèrent tous les gens autour de moi : des hurlements, voire même des applaudissements m’assaillaient de toutes parts, ce qui faisait un sacré parallèle avec l’espace juste au-dessus et son silence habituel. Je voyais ci et là des écrans géant qui me relayaient en direct, ainsi que le terrain sur lequel je grimpais. Le terrain était légèrement spécial, j’y reviendrais ; enfin, spécial, un bien grand mot, ça n’était qu’un carré de pierre taillé surélevé d’un mètre qui n’aurait pas démérité dans un shonen comme Dragon Ball Z. Dès que je fus au centre, alors que l’excitation commençait même à me gagner, j’approchai le micro et soufflai un tout doux :

« Hm, bonsoir… » J’adorais la réaction disproportionné des spectateurs à cette modeste salutation : voilà que les cris s’amplifiaient, et que même au bout d’un moment, traversant tout le stade progressivement, les gens se mettaient à frapper dans leur main en trois rythmes, et un air à la « We Will Rock You » pour manifester aussi bien leur impatience que leur taux d’adrénaline qui allait crescendo, trois notes qui prenaient ici des proportions épiques. Et ainsi, je continuai d’une voix bien plus forte, affermie de mon expérience : « Spectatrices, spectateurs, gnomes de tous âges, voici la finale du tournoi par équipes ! Deux équipes ont surmonté les dangers de leur poule afin de faire leur show devant vous, rien que pour vous ! Elles ont dû bataillé durs, des fois mêmes, changer un de leur membre, mais ça reste le même esprit de vaincre qui les anime ! Sauf que voilà, après avoir éliminé leurs concurrentes, sans qu’aucune n’ait essuyé de défaite, elles se retrouvent face à un bloc : l’autre ! On les applaudit bien fort !!! » Aussitôt dit… Infernal brouhaha. Les Aces arrivèrent sur le côté gauche du terrain, et les Desperadoes, sur le côté droit, au milieu de leurs supporters qui les acclamaient à tout rompre. J’allais voir les premiers : « A ma gauche, les Aces ! Leur spécialité, c’est le jeu, brutal ou enfantin ! Ils ont survécu à la première poule avec un esprit jamais vu jusqu’ici, une originalité incroyable et tordue. Que réservent-ils pour leurs adversaires ?! » Je passais maintenant près des seconds, en courant, ivre de la puissance qu’on avait entre tous ces gradins : « A ma droite, les Desperadoes ! Attention, voici l’incarnation de l’énergie, avec trois combattants aguerris et qui ont défait leurs adversaires dans de beaux duels. Si leur jeu en équipe est aussi bon que leur jeu individuel, ça risque de faire mal ! En tout cas ! » Je me mis au centre du terrain, je rayonnais d’être ici : « Aurons-nous ici un combat de l’esprit face à la force ? La ruse tranchera-t-elle les tendons, ou bien la force aura toute la marge de manœuvre pour s’expliquer ? Pas une défaite, je vous le dis, enregistrée parmi ces deux équipes ! Pour le moment ! Il faudra bien que ça change dans les instants qui vont venir ! Ça sera un trois contre trois, quelque chose de bête et méchant ! Et ça ne sera pas tout ! Car sur ce terrain de trois cent mètres carrés environ, il y a des limites, exactement ! Attendez un instant ! » Je frappai dans mes mains puissamment ; en quelques secondes, le sol autour du terrain disparut purement et simplement. Nous avions donc des gradins flottant dans l’espace, autour du terrain flottant dans l’espace, sans rien au-dessous, sans rien au-dessus, sinon un cosmos qui traversait toutes les nuances du noir au violet, sachant qu’il y avait environ cinquante mètres qui séparaient l’arène des spectateurs. On sentait que même les étoiles s’étaient rapprochées pour voir la finale. En tout cas, c’était impressionnant et rendait explicite la règle : « Ceux qui tombent du terrain seront donc éliminés ! MAINTENANT, que les deux équipes se fassent faces ! Qu’elles se saluent en se serrant la main ! » Une paire de portails me transporta à mon propre siège, vu qu’il n’y avait plus de sol, alors que je laissais l’arène aux six combattants. « Que les deux équipes rejoignent leur coin respectif ! » Alors que les six Voyageurs obéissaient, on sentait la tension extrême autour du terrain, plus personne ne disait quoique ce soit. Chaque seconde était comme une énorme percussion dans les ventres, chaque pas que faisait chaque Voyageur était gravé dans la rétine des gens. Ils furent tous en position au bout d’un moment. « Trois ! » Je lançais le chrono, les choses sérieuses commençaient véritablement. « Deux ! » On pouvait sentir le stress partout, lourd et chaud, qui envahissait tout le stade. « UN !!! » Les étoiles en frémissaient, le spectacle allait commencer, je n’imaginais pas l’état de tension qui devait parcourir chacun des combattants, ainsi que le public. La finale allait se dérouler : « GOOO !!! »

FINALES DU TOURNOI

Arène numéro 10

THE ACES Vs THE DESPERADOES

Messages : 249 Date d'inscription : 30/01/2013 Age du personnage : 31

C9H13NO3. Formule obscure désignant l'adrénaline. Ce mot vient du latin ad renes, littéralement près du rein. C'est une hormone de la famille des catécholamines. Sécrétée lorsque le corps est en état de stress ou en approche d'une activité physique, elle à plus d'utilisation qu'un couteau suisse; accélérant le rythme cardiaque en augmentant la vitesse des contractions du cœur, une hausse de la pression artérielle ainsi qu'une dilatation des bronches et des pupilles, elle réponds à un besoin d'énergie, dans une situation dangereuse par exemple.

Pourtant, le vestiaire était calme. Merci à l'isolation des lieux. Seul un vague murmure emplissait l'espace, trahissant l'agitation qui régnait dehors. Le même phénomène affectait Noah; affreusement calme à l'extérieur, son cerveau était en pleine ébullition à l'intérieur. Se concentrant sur le canevas régulier de son manteau, il se trahissait en tapotant ses cuisses de ses doigts fins, jouant un air qui aurait rappelé aux mélomanes le troisième mouvement de Sonate au clair de lune de Beethoven. Énergique, endiablé, il contrastait avec la respiration lente et régulière de Noah qui se calmait doucement. Mais c'était quasiment perdu, son cerveau s'était emballé; tactiques, techniques et stratégies s'emmêlaient pour former un canevas plus régulier et serré que celui de ses vêtements. "S'il attaque comme ça, je réponds comme ceci, pied gauche légèrement décalé pour garder l'équilibre..." Noah brodait avec le fil de ses pensées des ouvrages imaginaires, tous menant à la victoire. Vite oubliés ceux qui prenaient la défaite comme éventualité, détruits à jamais et ignorés ceux qui la prenaient comme une évidence. Le filet serait tissé assez serré pour attraper victoire et gloire.

C'était d'ailleurs ce qui attendait les Aces de l'autre côté de ce sas, et au diable la défaite et la consolation au rabais. "La victoire ou rien" c'était ce qui animait Noah lorsqu'il se leva. Continuant sa routine d'avant combat, il enfila sa capuche. Cela lui permettait d'être encore plus dans son monde, relié au réel par le fil des événements. Et comme un funambule travaillant sans filet, il se raccrochait à celui-ci pour ne pas tomber dans les abysses du rêve. Assez ironique lorsque l'on se rends compte qu'il était le seul produit onirique qui foula du pied le terrain. Il avait combattu l'autre créature et l'avait battue. Se morfondant que ce genre de tournoi était déserté par les êtres oniriques, il comptait bien prouver la valeur de ses semblables en donnant tout ce qu'il avait; ce n'était pas un exemple de fierté mal placée, ou de ségrégation imaginaire, mais nombreux étaient les voyageurs qui pensaient que les créatures étaient des bandes d'incapables, à la seule exception des Seigneurs. Noah n'était pas seigneur, mais il comptait tout de même régner sur le champ de bataille.

La porte s'ouvra, Noah avança. Premièrement, ce fut son ouïe qui fut sollicitée. Du bruit, des cris, des chants dans les gradins. C'était la folie, incomparable aux autres combats. Puis vint la vue. L'arène était beaucoup plus grande que les autres. Certains avaient eu la chance de se battre dans des arènes alternatives, lui restait dans le basique. Les amateurs de Mangas auraient dit Dragon Ball, Noah se dit juste qu'elle était diablement peu originale. Les organisateurs auraient pu trouver quelque chose de plus impressionnant, combat sur le haut d'un volcan ou une arène digne d'un bon Smash Bros. Mais là, c'était triste à en mourir. Des dalles, l'espace, les gradins. Cela dit, l'espace était joli, avec ses reflets violacées et sombre. Mais c'était triste à en mourir, on aurait à peine pu en faire une bonne photo.

Et ce fut le tour de l'annonceur de crier les règles. Il fallait dire qu'il avait du talent, il aurait pu être annonceur dans le monde réel que Noah n'aurait pas été étonné. Et ce fut au tour des spectateurs de s'extasier. Des gens qui tombent dans l'espace, sûr que c'est excitant. D'un autre point de vue, heureusement que ce n'était l'espace, le vrai, sinon tout le monde serait mort. Asphyxie, ébullition des fluides corporels avec à la clé une petite implosion pour clore le spectacle. Drôle de show auquel Noah n'aurait pas aimé participer

"Et dans l'espace, personne ne vous entendra crier." C'était une phrase reprise un nombre incalculable de fois par des films, sûrement parce que personne ne prendrait la peine de vérifier chaque film en rapport avec l'espace. En général, on voyait des sabres lasers, des vaisseaux spatiaux et à l'occasion un grand gars en costume noir ou un pirate avec un oeil en moins. Là, c'était six personnes, toutes des hommes. C'était un des autres problèmes des tournois, la parité. Mais bon, relever tout les problèmes d'un tournoi serait une tâche plus titanesque que celle de compter les tirs ratés par des clones dans la série Star Wars. Noah détailla rapidement ce qu'il avait devant lui, à savoir un albinos qu'il connaissait de nom, Kala Kourou; Dan Sorro avec lequel il avait déjà passé un petit moment mais dont il ne connaissait malheureusement pas le pouvoir; et un certain Jakob Baekland avec lequel il avait gagné un trophée de musique au cimetière de Dreamland. Il se souvenait vaguement de son pouvoir, des tentacules. Mais c'était bien le maximum qu'il arrivait à faire revenir des tréfonds de sa mémoire.

Inspirant un grand coup, il fit un pas en avant, sortant du rang régulier formé par l'alignement des membres du groupe. Il enleva sa capuche, dévoilant son visage pour s'adresser à ses adversaires. Il toussota pour s'éclaircir la voix et écarta les bras, dans une attitude pacifique:

"-Aujourd'hui est un grand jour; alors nous changeons nos méthodes. Cette fois-ci, c'est vous qui pouvez proposer le jeu auquel nous jouerons. Cela dit, si vous n'avez pas d'idées, chacun de mes compagnons en proposera un. Voulez-vous jouer?"

Cette phrase, c'était le slogan du groupe. C'était aussi leur force. Force quelque subjective étant donné la variété de jeux pouvant être proposée par ses adversaires. Faisant une révérence en ramenant son bras droit au niveau de son torse et en mettant son bras gauche derrière lui, il se pencha en peu. Néanmoins, il prit la précaution de dresser un mur de plateformes devant lui, se rappelant son adversaire précédant, Kaïjin, qui l'avait tout de même attaqué. Il espérant que ses adversaires du jour seraient plus fair-play, ils n'avaient pas l'air de mauvais bougre. Toutefois, prudence est mère de sûreté, et à plus forte raison lors d'une finale.

Messages : 351 Date d'inscription : 06/07/2013 Age du personnage : 28

Même loge, même emmerdes informatiques,la tension nouait sa gorge au fur et à mesure que les annonces gagnaient en intensités sur le petit écran flottant. Son combat s'était plutôt mal terminé. Non seulement il avait enduré une douleur infernale pour rien, mais en plus il avait faillit y rester. Raison pour laquelle ils l'avaient fait mariner dans un étrange cercueil métallique. L’assistante médicale avait ensuite déblatéré des tas de choses insensées sur son état et sa folie. Mais ses souvenirs s'arrêtaient là,il y avait aussi une vague image de pile géante mais ça lui semblait un peu trop irréel. Soupirant désespéré par la situation dans laquelle il s'était fourré. Non seulement les membres de son équipe devaient douter de lui, mais en plus il s'était sûrement tapé la honte face à la foule. Il entendait déjà les vannes foireuses fouetter ses tympans. Lucas était un bon gars dans le fond, enfin, en vérité il n'en savait rien. Après tout, si Dan l'avait laissé crever la dernière fois, peut être serait-il tombé sur quelqu'un de moins fourbe le jour du combat! Le coup de pied dans les bourses lui était resté en travers de la gorge. Il n'aimait pas être rancunier, il désirait vraiment parvenir à lui pardonner. Mais la prochaine fois qu'il le croiserait Lucas avait intérêt à se méfier.

La porte de sa chambre s'ouvrit en libérant un bip sonore aussi long qu'irritant. Les Desperados avait fait un semblant de stratégie. Le plus motivé du trio était le contrôleur d'eau. Ouais, Dan et Jakob ne pouvaient que lui faire confiance. Il ne savait pas pour l'homme aux tentacules, mais lui il n'y connaissait rien en stratégie de groupe. Et bien que le manque d'envie jouait, il n'imaginait pas pouvoir se permettre de dire quoique ce soit. Il n'abordait pas le sujet, essayait de se convaincre qu'il n'avait rien à prouver. Mais merde, cette défaite le démangeait profondément. L'envie d'en découdre secouait péniblement ses sens. Ses clignaient de plus en plus, il ne pouvait s'empêcher de mordiller sa lèvre inférieure. Plus il approchait de l'entrée de l'arène, plus les voix lui semblaient lointaine et forte à la fois. Lorsque il discerna les silhouettes de ses deux partenaires c'est rassuré qu'il retrouva son sang froid. Tremblotant légèrement, il fut bien moins à l'aise que lors de sa première entrée.

L'arène semblait déjà bien moins infantile, même si il se doutait que l'espace généré autours d'eux les ramènerait quelque part dans le complexe spatiale. Il appréciait moins bien les distances, ils étaient six, trois contre trois. Son pouvoir n'avait aucun moyen de s'allier efficacement avec ceux de ses alliés. Il ne lui restait plus qu'à viser juste. Se détendant un peu en secouant ses épaules, il ajusta son T-shirt et son short. Il ne voulait pas être gêné lors de cette bataille, pas par un détail aussi con. Le combat fut lancé après un décompte classique. Il trouvait ce présentateur flippant, malgré son aisance et son professionnalisme. Dan semblait ne pouvoir se détacher d'un certain traumatisme.

Avant qu'il ne puisse aller plus loin dans son analyse inutile, l'un de leurs adversaire s'avança. Il leur sortit un joli discourt, puis leur proposa de jouer. Non, ils poussèrent le vice plus loin. Ils laissaient les Desperados définir les règles du jeu. Ca c'était plutôt cool! Amusé par la tournure des événements, il mit plus d'une petite minute pour reconnaître l'homme aux cheveux bleus! Une créature des rêves qui avait assisté lui aussi à l'ampleur de sa faiblesse. Ne cherchant même pas à lui faire un signe amicale, il interrogea ses camarades du regard.

"Enfin, je suppose ..."

Dans le brouhaha d'une salle oblongue, aux murs polis et incurvés, nous nous préparons à entrer dans l’arène. Un vestiaire. Spatial, rempli de capteurs divers et tout de métal, mais un vestiaire tout de même. Mes deux coéquipiers sont là, eux aussi, entourés par des scientifiques, quelques curieux et des employés de la station.
Après Noah, qui m'avait assez bien inspiré, j'ai donc rencontré, ou plutôt aperçu Nedru, le dernier des Aces. Plus ambigu, lui. Insondable. Je n'ai pas pu lui parler plus que cela, mais il m'a laissé une impression en demi-teinte, entre une sympathie naturelle et ... une je ne sais quoi, à la fois attirance et répugnance. Sans doute une exagération de ma part ... Un détail, cependant, m'a fait tiquer.
Nedru, comme Noah, malgré leur style vestimentaire clairement différent, portent une veste ou un manteau à capuche. Or si mes vêtements, comme à leur habitude, sont parfait à mon goût, il me vient l'envie de compléter le trio encapuchonné, d'autant plus qu'il semble être une habitude chez les deux de se couvrir ainsi.
Je n'ai rien de tel sur moi, malheureusement. Long manteau bleu nuit, chemise anthracite à lacets, épaulette et gantelet (décoratif uniquement, à mon grand désarroi), pantalon large de toile d'un ton plus clair, et mes pieds nus. Quelques ajustement s'imposent !

Je plonge le regard dans la presque foule qui se presse ici. Assez vite, la couleur que je cherche me saute aux yeux. Un long manteau muni d'une capuche ample, et de manches évasées. Cela ferait bien l'affaire, en effet.
Je m'approche, lentement, essayant de distinguer le porteur de cet habit que je convoite. Non, la porteuse. Une habitante des rêves, aux longs cheveux d'un pourpre élégant, dont la nuque, de ce que j'en distingue, possède une teinte gris/violet délicat. Détail important, le le remarque en approchant, le bas de son corps est, disons "faunesque"; assez proche de la fusion d'un fauve et d'une biche, entre le violet et le pourpre. Une queue fine et élégante dépasse légèrement. Elle est seule, presque immobile, comme si elle attendait quelqu'un.

"Pardonnez moi, belle inconnue."

Elle se retourne à moitié, dévoilant un visage triangulaire, aux yeux très grands, lumineux et pourpres. Ses traits sont espiègles, d'une régularité onirique, et ses oreilles pointues ornées de piercings, de petits pics mat. Elle semble presque torse nu, seulement vêtue de son manteau et d'une bande du même bleu nuit sur les seins, qui, loin d'être masqués, sont ici soulignés, d’autant qu'ils sont loin d'être petits. Ses courbes sont assez irréelles, ses hanches retombant avec grâce, son ventre légèrement creusé, d'apparence tonique.
J'évite de m'attarder sur l'observation, et enchaîne rapidement.

"Milles excuses, mais j'ai une requête à formuler."

"Ah oui ? T'es qui, d'abord ? Et tu veux quoi ?"

Son ton est plus taquin que réellement agacé. Un bon point pour moi. Sa voix est un peu rauque, son ton railleur, mais pas agressif.

"Je suis le remplaçant des Aces, Jean-Baptiste Dubois. Pour être honnête, je suis un peu un arriviste ici, débarquant au dernier moment. Et c'est pour assouvir un de mes caprices que je viens te solliciter. J'aimerais que tu me prête ton manteau. Assez emprunté, assez soudain, certes ... Mais quel est ta réponse, et ton nom ?"

Elle adoptait, pendant que je lui exposait ma requête, une attitude mi amusée mi surprise, une main sur sa hanche, un sourcil levé. Elle fait un pas vers moi, dévoilant ses dents, assez aiguisées et d'un blanc éclatant, en un sourire ambigu.

"Eh ben, t'y vas pas par quatre chemins ! Mon manteau, hein ? J'ai pas beaucoup d'autres vêtements, tu sais. Tu veux me dépoiler ?"

"Loin de moi cette idée, je te laisserais ce choix. Mais, si tu veux, je peux te prêter le mien, le temps de gagner le tournoi. Je ferais attention à ne pas l’abîmer."

"Ne pas l'abîmer ? Au pire je m'en fous. Mais pourquoi je te le donnerais ? J'ai rien à gagner, moi."

"Je peux t'être utile, je pense. Et ma parole est unique."

Elle s'approcha encore, tandis que mes traits reproduisaient son expression, en moins joli cependant. Elle était un peu plus petite que moi, mais sa prestance égalait largement la mienne. Une énergie sauvage se dégageait d'elle, une impression de tonicité qui me plaisait particulièrement.
Elle me jaugea du regard, bien plus longuement que je ne l'avais fait, l'air critique.

"T'es encore un novice, ça se voit, mais t'as un minimum de potentiel, pour un voyageur. Ouais ... Tu pourrais peut-être me rendre service, ouais. Mais je te préviens, tu risques de remballer tes belles paroles !"

En disant cela, elle planta ses prunelles dans les miennes, presque agressive. Elle me testait à sa manière, manifestement. Enthousiaste, je répondais à son regard, implacable. Elle sembla satisfaite, car d'un geste souple, se débarrassa de son manteau et me le tendis, l'autre main posé sur la courbe de sa hanche. Je pris le tissu entre mes doigts, mais elle planta soudain les siens dans mon bras, en se penchant vers moi, son nez touchant presque le mien.

"Nous nous reverrons bientôt, et ton manteau sera en bon état, je pense. J'ai bien fait de t'aborder, tes paroles m'ont intrigué."

Je remontais vivement mes doigts, crochetant son poignet fin, doucement mais fermement, les yeux dans les siens. Sa peau était fraîche, un peu rêche et très ferme. Je sentais ses tendons onduler sous la pulpe de mes doigts, tandis qu'elle essayait de se défaire de mon étreinte à un bras. Je souris de toutes mes dents, lui montrant que moi aussi, j'avais des crocs, même dérisoire.

"Je me permet de te laisser mon propre habit, en gage de bonne foi."

Je la lâchais doucement, et enlevais rapidement mon épaulette et mon gantelet, avant de retirer mon pardessus. Elle le pris, souriant férocement. Je refixais promptement mes effets sur ma chemise, avant d'enfiler le vêtement de la jolie mais farouche créature. Il m'allait plutôt bien, et le tissu ne pesait rien. J'éprouvais le contact suave, avant de questionner une dernière fois mon interlocutrice.

"Me donneras tu ton nom ?"

"Feylane, troisième dartre. T'as intérêt à revenir en un seul morceau."

Oh, mais j'y compte bien ! La saluant d'une révérence, je me dirigeais derechef vers l'entrée de l’arène, il était grand temps. Noah était au centre, moi à gauche, Nedru à droite. Je mis ma capuche comme les deux autres, amusé. Nous avançâmes d'un pas régulier sous un tonnerre d'acclamations débridées. Mon aura, surexcitée, faisait légèrement voler les pans du manteau, et distillait en moi les prémisses du combat. J'avais presque mal aux membres, tant l'envie de foncer dans les airs, fondre sur mes adversaires me tiraillait. Mon envie, plutôt la sienne à vrai dire. Je jugulais sévèrement son impatience, en même temps que la mienne. Pas question de faire un faux pas, ni le premier d'ailleurs, en tout cas pas comme cela. C'était contraire à l'idée du groupe.
Nous nous étions rapidement mis d'accord sur cela : ce serais à nos opposants de choisir le jeu auquel ils joueront, s'ils le souhaitent. Après l'annonce d'un Noah impeccable, je relevais moi aussi ma capuche, et mes cheveux volèrent en tous sens, porté par mon aura. J'attendrais patiemment la réponse des Desperadoes. Enfin, pas trop longtemps tout de même !

Et bien et bien. On peut dire qu'il ne s'était pas trop forcé pour arriver jusque là... Cette édition du tournoi trahissait bien tout à la fois les mentalités humaines individualistes et les aspirations échevelées des jeunes gens.

Les équipes avaient changé de composition tellement de fois que certaines d'entre elles avaient tout bonnement disparues. Le Gris doutait que ses maigres interventions en coulisse pour semer la discorde ou provoquer la fuite de certains participants puisse être la seule source d'une pareille débandade. Il fallait voir les choses en face ; les « jeunes talents » étaient bien plus jeunes que talentueux.

A quoi ressemblait sa propre équipe désormais, hein ? A quoi bon se donner le nom des as s'ils n'étaient plus que trois ? Et même pour arriver à ce chiffre, il avait fallu recruter !

On pouvait sans doute applaudir le flair de Noah à ce propos. La créature humanoïde n'était sans doute pas ce qu'elle pensait (ou voulait) être, mais elle n'était pas sans quelques qualités. Trouver quelqu'un prêt à se battre dans la grande arène pour une finale n'avait certainement rien de difficile, les volontaires n'avaient cessé d'affluer depuis le début du tournoi, conscients que chaque désertion se solderai par une place à prendre. Mais leur nouveau collègue avait du potentiel et le Renard se félicitait que l'habitant céleste s'en soit rendu compte. Ils n'avaient pas vraiment eu le temps de faire connaissance et Nedru s'était contenté de lui présenter son propre Big Smile, son masque de sympathie à lui, fait de phrases enjouées et d'assurance.

Pourtant, l'heure n'était pas aux idioties. Le Gris lui même était traversé par l'émotion, l'angoisse, le trac. Son égo n'admettrait pas qu'il se fasse humilier devant un tel public. Aussi, plongé dans ses pensées, Nedru n'avait plus parlé depuis un moment. Mais chacun savait ce qu'il avait à faire... Et puis, ils étaient bien accordés !

Le rythme des mains et des pieds frappées à intervalles réguliers, par séquences de trois coups, marquait la cadence avec une jubilation animale. A l'ombre de sa capuche, mains dans les poches, le londonien avançait un pied après l'autre sur ce rythme, presque malgré lui. Son attention était entièrement focalisée sur le jeune homme aux cheveux blancs qui avançait en face.

C'était lui le plus fort.
Kala Kourou.

Son adversaire.

Chaque groupe s'arrêta à distance respective de l'autre. Fidèle à leurs règles Noah, porteur incontesté de l'équipe annonça le jeu qui consistait à... laisser le choix à l'adversaire. Cela eut à peu près l'effet escompté. L'indécision. C'était trop dur pour eux, hein ? Nedru admira avec plaisir les regards troublés qu'ils s'échangèrent. Constant que cela s'éternisait et peu enclin à voir cette joyeuse ambiance se dégrader si rapidement, le Gris prit les devant.

Il baissa sa capuche et, dans la foulée, fit tomber le manteau, et le fit « discrètement » tournoyer pour le poser sur ses épaules. Le côté théâtral du geste était suffisant pour ne pas forcer chaque mouvement.

Et bien et bien, que d'imagination !

Laissez moi proposer... un pierre papier ciseau ? Chacun d'entre nous incarnera l'un des « objets ». Le reste de la partie se déroule normalement ; nous baissons nos mains simultanément et la majorité d'un seul objet élimine la minorité, toute équipe confondue. Quand tous les membres d'une équipe se font éliminer, le joueur de l'équipe gagnante qui incarne l'objet ayant permis la victoire a le droit de frapper une seule fois le membre de l'équipe adverse qui incarne l'objet qui a causé la défaite.

La partie continue jusqu'au KO ou l'abandon d'une équipe.

Maintenant, voulez vous jouer ?

J'avais remporté mon combat contre Clem. Et maintenant que j'avais gagné contre mon ami, plus rien ne me préoccupait, plus rien ne me tracassait. Si je possédais une aura ou si on pouvait ressentir mon âme combatif, on pourrait la remarquer tout de suite car tout mon corps réclamait du combat, car je le savais au plus profond de moi : tu peux gagner tous tes duels. Tu peux tout gagner si tu y mets du tien. Alors j'allais tout donner, balancer des coups de canon, déployer mes épées et mes bulles pour mettre KO mon adversaire. Et avec mon équipe, nous allions gagner ce Tournoi.

J'avais mieux appris à connaître mes coéquipiers, grâce à mon Tatouage bien évidemment. Grâce à cette entente, nous avions pu dresser une stratégie pour affaiblir nos adversaires mais on ne connaissait aucun gus donc bon, on avait fait une stratégie avec les moyens du bord. Mais je les sentais en confiance et moi aussi. J'étais une puissance à moi tout seul, et je comptais bien m'y mettre à fond dès le début.

Jakob avait remporté de justesse son combat contre Lithium qui avait failli le buter. J'espérais juste qu'il n'avait pas gardé un traumatisme, sinon on allait se foirer sur toute la ligne. Dan me paraissait plutôt à l'aise lui aussi. Allez, on était les finalistes de ce tournoi, il fallait qu'on se batte jusqu'au bout.

Je m'allumais une cigarette juste avant que la porte électronique de l'arène ne s'ouvre pour nous et tirais une bouffée. Nous avancions tranquillement jusqu'au centre, à distance égale de nos adversaires. Miro était sur mes oreilles, me disant que s'il voyait un coup en traître se proférer, qu'il me préviendrait. Je fis craquer mes doigts et mon cou. Ed se ramena, fit le blabla habituelle, nous montra la particularité du terrain. Je souriais, cela allait rajouter encore plus de choses intéressantes.

J'appris rapidement les noms de chacun. Dan était en face de Jean-Baptiste, Jakob en face de Noah et moi, j'étais en face de Nedru. Lorsque nous avions serré la main de l'autre, chacun avait pu détecter la tension dans le regard de son adversaire. Alors mon gars, tu pouvais juste être satisfait d'être là : t'allais enfin voir de la vraie castagne.

On se remit à nos positions, ma clope se finissait presque. Mais j'entendis leur baratin. Bordel les gars, vous êtes sérieux ? Un jeu ? Pas question. Alors je dis tout bas :

« Bon, les gars, ils font chier. On rompt la formation pour le moment, le combat va commencer dès que je chargerai. »

Dan me fit un signe et je regardais Jakob. Ce dernier ne me répondit pas. Merde Jakob, fallait pas nous faire ce coup-là maintenant !
Bon, tant pis.
Je jetais ma clope loin et dès qu'elle toucha le sol, je m'élançais vers mes adversaires avec ma vitesse de Voyageur, plus précisément en direction de Nedru. Tant pis si j'enclenchais le boost dès le début.
Je fis apparaître deux pistolets dans chacune de mes mains et je tirais sur JB et Noah plusieurs bulles. Je m'en fichais si ça allait faire mouche, je voulais juste avoir l'effet de surprise. Je continuais de foncer sur Nedru et je changeais mon pistolet droit en katana d'eau.
J'étais très proche du brun. J'effectuais un premier tranchant qui partait du bas et allait vers le haut en diagonale vers la droite. S'il esquivait, je continuerai de charger vers lui et effectuerais un tranchant de haut en bas et s'il esquivait encore, je lui tirerais des bulles d'eau pour le déstabiliser. Tout en continuant de faire en sorte de le faire reculer pour essayer de voir s'il pouvait tomber. Tout simplement.

J'espérais que Jakob allait bouger ses fesses et que Dan saurait trouver un bon adversaire à son niveau. On va tout faire pour gagner. On va gagner.

Messages : 249 Date d'inscription : 30/01/2013 Age du personnage : 31

Le silence était tombé comme une chape de plomb sur l'arène. Apparemment, la proposition de Noah les laissa froids et dubitatifs. La tension avait remplacée l'effervescence du début de combat et tous attendaient la réaction du membre, n'importe lequel, et ce fût Ned qui prit la parole en premier, brisant la glace et proposant un jeu car les adversaires n'en avaient proposé aucun. Noah quant à lui recula et rentra dans le rang, s'assurant que chaque membre de l'équipe était protégé.

On dut encore attendre une grosse minute avant que le combat ne commence à s'animer. Cela dit, ce n'était pas de la manière qu'aurait souhaité Noah; ce fut Kala qui prit la main en attaquant. Si refuser un jeu qui leurs laissait toutes les chances de gagner n'était qu'une légère preuve du manque de réflexion de l'équipe adverse, attaquer sans réfléchir fut la seconde preuve de leurs manque de jugeote, ou du moins de Kala qui semblait être le leader plus ou moins officiel. Ledit leader fit apparaître ce qui semblait être des pistolets à eau, ou n'importe quelle arme qui aurait autant eu sa place dans les mains d'un enfant pendant une période de canicule. Mais le malheureux ne comptait pas arroser gentille ment ses adversaires, mais peut être occasionner un peu plus de dégâts. Manque de chance pour l'hydrophobe, les bulles projetées s'ecrasèrent sur les plateformes de Noah comme boule de neige sur métal. Si Jean-Baptiste y pensait, il comprendrait sûrement qu'il n'aura pas besoin de bouger pour se protéger de la piètre attaque de l'albinos. D'ailleurs celui ci troqua son pistolet à eau contre une maigre épée qu'il usa sur Ned, lui aussi protégé. La plateforme de Noah avait accusé le coup de justesse et si Kala frappait avec une force suffisante, il éclaterai sûrement le mur de Noah, mais au moins le coup serait paré, ou du moins ralenti et Ne dru s'en sortirait sûrement sans dommage.

C'est donc en faisant preuve d'un peu d'anticipation et de réflexion qu'il réussit ou du moins espérait parer le premier assaut d'une équipe adverse qui n'était que peu réfléchie. Pourtant, Noah se doutait qu'il ne pourrait agir de la sorte pendant tout le combat. En effet, dans un combat trois contre trois, il ne pourrait anticiper les attaques de tout les adversaires et les parer en conséquence. Il pourrait se protéger lui même, c'était sûr. Protéger un autre membre de l'équipe serait possible même si difficile. Il ne connaissait que peu les membres de l'équipe adverse; Il avait croisé Dan à delirium city mais cela faisait longtemps et il avait sûrement évolué. Quand à Jakob, il l'avait rencontré au cimetière de Dreamland mais cette aventure était tout aussi distante. Cela dit, ce serait l'un d'eux qu'il devrait attaquer.

Mais qui attaquer? Dan ou Jakob? "Entre les deux mon coeur balance" auraient répondu certains. Et Noah ne prit même pas la peine de choisir. Il envoya une bourrasque sur chacun de ses adversaires restants, à savoir Jakob et Dan. Les deux seraient projetés vers un côté différent de l'arène. Cela dit, Noah avait forcé au maximum sur la puissance des deux attaques, si bien que le risque de projection hors de l'aire de jeu restait présent pour le combattant imprudent. En tout cas, si les deux réussissaient à se remettre d'aplomb correctement, il en suivrait un et son combat pourrait commencer.

Messages : 351 Date d'inscription : 06/07/2013 Age du personnage : 28

Tant pis, ils auraient pu tirer profit de cet avantage si ils avaient étés un peu plus réactif. Kala était prêt à sonner la charge, mais Jakob en plus de ne rien dire, demeurait immobile. Tout comme Dan en fait, le problème était bien là. Le jeu proposé puait maintenant, ils n'avaient plus qu'à s'en tenir au plan initial. Il aurait bien aimé pouvoir le suivre à la même vitesse, mais une forme de fatigue mentale l’empêchait d’arriver à se jeter dans la mêlée. Il en avait vue des conneries, du monstre au voyageur killers incompétents. Mais là c’était différent, le combat n’était pas une contrainte sur ce ring, sa vie n’était pas réellement en jeu. Non, la vérité c’est qu’il se chiait dessus là. Se donnant une bonne baffe pour retrouver ses esprits, il s’élança au pas de course pour défendre le flan de Kala. Son hésitation lui couta cher, une forme, non, qu’importe. L’un de leurs adversaires possédait un pouvoir plutôt dangereux, projetant Dan avec une force étonnante sur le flanc Est du Ring.

Boulant sur la roche pendant une ou deux brèves secondes, son cœur s’emballa. Il parvint à freiner sa projection en se rattrapant maladroitement plusieurs fois sur le sol. Son flanc gauche lui faisait mal, ses mains avaient pas mal morflées avec ses coudes et son genou gauche. Serrant les dents en gémissants, le voyageur se releva rapidement sans perdre de vue ses cibles. Sans sourire, ni pleurer il se contenta d’avancer prudemment vers eux, il se remémora où et comment l’avait frappé l’étrange pouvoir. Il n’aurait su dire si Noah avait ce genre de dons. Mais il allait s’y frotter, pas de problèmes, ça ne tranchait pas donc c’était bon pour lui. Il retrouvait confiance, il pouvait bien le mettre en pièces ça devrait le faire. Si les flammes blanches ne venaient pas il tomberait inconscient et se réveillerait plus tard.

Une fois à trois mètres d’eux et donc du centre de la surface de combat, Dan s’arrêta, estimant sa dernière position, tout en prenant les mesures de la nouvelle. A vue de nez, il allait être une cible facile. En position de défense, il restait sur ses appuis, évaluant calmement la situation. Pas d’ouverture évidente pour entrer directement dans le tas, il allait devoir patienter calmement. Les jambes légèrement pliées, il se préparait à un peu prêt tout. Loin d’être effrayé, il espérait simplement voir Jakob ou Kala se ramener d’ici sous peu.

L'équipe adverse, confuse, ne répondis pas, se concertant vaguement du regard les uns les autres. Ne s'y attendaient-ils pas ? C'était après tout une tradition, qui jamais ne s'était rompue depuis le début du tournoi. Ils devaient s'y être préparé, non ?
Au vu des têtes mitigées que nos adversaires tirées, j'eus un léger mais prégnant début d'agacement. Je le sentais poindre, aussi innocemment qu'indéniablement pertinent. Le caractère en apparence irréfléchi et à la limite de l'idiotie de mes adversaires se précisait dans mes pensées, passant rapidement d'une simple idée volatile en supposition de plus en plus ancrée dans la réalité. La relance de Nedru, aussi piquante et intelligente soit-elle, ne fis qu'accentuer, semble-t-il, leur indécision.
Me serais-je trompé, quand j'ai vu chez eux une équipe digne de ce nom, un défi à relever ? Le ramassis incohérent qui s'étalait devant moi, aux expressions variées mais assez hétéroclites n'y ressemblait à présent plus en rien. Je me savais moins expérimenté qu'eux trois, bien moins. Loin, peut-être, de leur niveau. Mais cependant leur manque de sérieux, ou tout du moins de réflexion concertée apparente me fis un drôle d'effet. Certes, qu'il en paraisse ceci ne voulait pas dire cela, mais ...
Nourrie par ma soif de combat, une colère froide, terrible mais salvatrice. Mes derniers scrupules s'envolaient à mesure que le silence s'étoffait devant nous. Pas d'états d'âme parasite et bridant mes actions. Je sentais pulser en moi, remplaçant la douleur lancinante et délicieuse de l'attente fébrile du combat une froide expectative, enthousiaste et agressive. Mon esprit avait déjà pris les devant, peu importe ce qui suivrait. Rompant brutalement la tension qui s'était accumulé entre nos deux groupes, Kala, l'albinos aux cheveux blanc en pétard, s'élança sans préavis.

Rapide. Très rapide, plus que ce à quoi j'aurais pu m'attendre. Cependant, j'étais à ce moment prêt à pire, faute de pouvoir réagir aussi vite que lui. Je m'attendais à quelque chose, et réagis avec promptitude. Me positionnant derechef, je me préparais à l'accueillir. Avançant ma jambe gauche, je butais tout d'abord contre une surface mystérieuse. Mon étonnement réflexe s'effaça aussi vite que vint la compréhension de la nature de cet obstacle.
Noah. Un des murs de vent de la créature, positionné en prévention, apparemment. Pas le temps de se questionner, je devais profiter de cet avantage. Comme en réponse à cet état de fait, notre adversaire tira je ne sais trop comment des bulles d'eau qui s'écrasèrent sur la protection. J'attendis qu'elles finissent leur impact en fléchissant mes jambes, les yeux rivés sur Kala. Nous ignorant moi et mon camarade, il se dirigeais droit dans sa lancée sur Nedru, dégainant une arme faite d'eau. Il ne m'en fallait pas plus, ma décision était prise.

Je décollais sitôt l'assaut aquatique sommairement bloqué, dans une courbe ascendante, les yeux balayant l'espace entre mes trois adversaires. Ils se firent brusquement repoussé, balayé par la bourrasque que Noah leur avait envoyé. Jakob roula et ne bougea plus, étendu sur le sol de l'arène. Le plus proche de moi, Dan, se repris, traînant sur la roche.
C'est sur lui que je portais mon dévolu. Fonçant sans plus d'incertitudes, j’atterris derrière lui. Je me mis en garde, presque de profil, les mains détendues, les orteils chargés, pleins de la tension qui me poussait vers l'avant. Le visage de marbre, j'allongeais une première et énergique foulée vers Dan. Je m'étais posé à quelques mètres derrière lui, alors qu'il se rapprochait du centre des hostilités.
D'un bond, je m'élançais, comblant la distance nous séparant et entrant dans la zone de danger, au corps à corps. Du plus rapide de mon aura, qui pulsait sauvagement autour de moi, je m'envolais à moitié dans un coup de pied sauté, à hauteur de sa nuque. Que mon coup porte ou pas, je continuerais, sans m'arrêter, sans ralentir, mon offensive, descendant brutalement le tranchant de ma main vers ses côtes, le repoussant du plat du pied à plein, si je le pouvais. Mon objectif était d'échanger les coups rapidement, sans interruption. Pas de lutte stérile de catcheurs, se traînant au sol par les vêtements. Des frappes, dures, promptes, de la gestion de garde et de feinte. Placer un coup, s'esquiver en tentant d'en mettre un autre, et ainsi de suite. Tous mes mouvements me coûtaient, baignant dans ma plus rapide énergie. Qu'il ne puisse les esquiver ou pas, pas d'erreurs permise de sa part.

[hrp=désolé Kala, mais comme tu n'as pas pris en compte l'existence du mur dans ton post j'ai tenté de faire un compromis]

Bon. Ca n'avait pas marché.

Tandis que l'albinos se jetait sur lui, Nedru lâcha la bride à son pouvoir et ce dernier s'écrasa frontalement sur son adversaire en pleine course, sans pour autant lui faire le moindre mal.

Mais si elle n'ébranla pas une seule seconde son assaillant, l'assimilation d'une telle quantité de données n'était pas dépourvue de conséquences pour lui même. Comme un ressac violent, les informations reçues par le Gris lui troublèrent l'esprit et il serait faux d'affirmer que sans le mur de Noah, il eut été capable d'éviter une ou deux attaques douloureuses. Seulement voilà ; le mur était en place comme prévu et c'était donc un luxe qu'il avait pu se permettre.

Or, même salement ébréché par les premières b(a/u)lles de son adversaire, ce rempart effectua son office. Le guerrier du royaume de l'eau pourrait facilement le contourner ou le briser d'un coup supplémentaire, mais c'était trop tard pour lui.

Nedru connaissait Kala, désormais. Le moindre frisson de muscle serait détecté et avec lui, le geste suivant serait immédiatement anticipé. C'était comme s'il avait toujours connu son adversaire, comme s'il l'avait vu grandir et s'était battu contre lui des centaines de fois. Chaque seconde qui passait renforçait ce sentiment et l'analyste n'arrivait tout simplement pas à être surpris par les mouvements qu'on lui opposait. Un pas ici, suivi d'un autre là, tandis que les bras suivaient cet angle ? Alors la lame baissée, remonterait ainsi.

Cela, pourtant, ne suffisait pas ; Kala n'était pas un jeune poussin que Nedru pouvait dominer physiquement car ses muscles se tendaient avec une force et une rage que le Renard ne pouvait pas égaler. En outre, savoir qu'une épée s'apprête à vous trancher en deux n'a rien de particulièrement salvateur, faute de posséder les moyens d'éviter cet inéluctable. Cependant, il faut admettre que savoir exactement le mouvement qu'elle effectuera aide à se détourner de son chemin.

Pour cet affrontement pourtant, il n'y avait qu'une solution et elle ne consistait pas à esquiver lame et balles dans un ballet chorégraphique sophistiqué (malheureusement ; s'eut été très joli). La fuite était rendue impossible par les armes à distance détenus par le cas là ; courroux. Et ce dernier maintenait efficacement la mi-distance, profitant de l'allonge de son arme pour se situer à plus d'un mètre vingt de lui. Il sanctionnerait toute intrusion dans son cercle vital par une arabesque mortelle et tout immobilisme par une balle d'eau.

Nedru attendit que le mur invisible se brise pour jeter son manteau dans les yeux de son adversaire (artifice tout aussi éculé qu'un simple coup de poing au museau désormais, mais bon) et se jeter dans le même temps vers l'avant mais dans une direction légèrement décalée. La réaction logique serait de tirer dans le manteau et de garder un bras libre pour le trancher une fois qu'il se serait approché. La balle ne le toucherait pas en traversant et quant à la trajectoire... Il fallait qu'il puisse l'éviter.

Nedru avait gardé ses jambes basses, préférant une série de pas rapides pour maintenir ses appuis prêts du sol, disposés à bondir pour éviter le tranchant aquatique. Il pouvait se tromper, mais il l'éviterait avec une probabilité nettement supérieure aux autres possibilités qu'il avait. Il pourrait ensuite saisir le bras de Kala qui tenait le sabre facilement, s'il passait outre ce coup.

Attraper l'avant bras qui tenait le pistolet serait plus délicat. Il faudrait improviser. Et espérer que son adversaire parte sur un simple coup de poing en laissant parler la violence plutôt que l'efficacité.

Achevez le plus faible avant qu'il ne se relève ! Il aurait aimé pouvoir crier ça, mais il se contenta de le penser.

Ok, la difficulté montait dès le début du combat, it was pretty cool. Je ne savais franchement pas si j'allais gagner ce combat, vraiment car Jakob allait sûrement se faire battre puisqu'il ne bougeait pas. Je pouvais encore compter sur Dan mais je doute que la créature des rêves laisserait passer une occasion de nous battre facilement car elle pouvait très bien aider Nedru ou Jibé. Bordel, dans quoi je mettais embarqué ? De toute façon, chaque combat que je menais, que c'était dans ce tournoi ou en dehors pour sauver ma peau, à chaque fois je me disais qu'il fallait que je devienne plus fort, plus endurant, plus intelligent. Et là, je me retrouve face à un mec dont je ne connaissais absolument pas le pouvoir, et impossible à déterminer si le mur invisible qui me bloquait venait de lui ou de quelqu'un d'autre parce que, il semblait ne pas s'attendre à mon attaque tout de même et on aurait presque dit qu'il se préparait à encaisser mes coups d'épée avec son propre corps. Mais en même temps, c'était simplement un avis subjectif de la situation, et je devais réfléchir à ce que je devrais faire plutôt que de penser à des choses inutiles.

Mon premier coup d'épée ayant été bloqué par ce mur invisible, je m'acharnais comme un forcené pour essayer de le repousser ou de le briser. Un, deux, trois, quatre, pas le choix, j'envoyais mon poing droit devant, faisant disparaître l'épée. Je sentis une résistance mais cette dernière céda : parfait. Mais je ne m'attendis pas à ce que Nedru me réservait comme surprise. Le voyageur m'avait lancé le manteau qu'il portait pour me le jeter à la gueule. Bonne tactique, mais je connaissais la combine mon gars, je l'avais déjà faite lors de précédent tournoi contre Tashi-roux. Le manteau avait été lancé assez rapidement, je n'avais pas eu le temps de l'enlever avant qu'il ne touche mon visage mais je me dépêchais de le faire. Et voilà Kala, tu t'étais fais avoir, l'adversaire avait attrapé ton bras droit, REAGIS MAINTENANT.

Avant que Nedru ne fit quoique ce soit avec mon bras, je me collais à lui aussi vite que je pouvais et tirais au moins cinq ou six bulles d'eau dans le bide avec mon pistolet d'eau de ma main gauche. Le recul et l'impact feraient sûrement desserrer son emprise sur mon avant-bras droit. Je lui assainirais alors un majestueux coup de boule qui le ferait reculer. Je ferai alors disparaître mon pistolet pour entreprendre le corps-à-corps avec lui : un enchaînement rapide mais basique mais rapide et puissant de poings, gauche-droite-gauche puis un coup de pied retourné-sauté. S'il arrivait à esquiver mes enchaînement, je lui lancerai deux bulles sur son crâne, une sur sa gauche, l'autre sur sa droite en mimant un mouvement de mains où ces dernières se colleraient devant moi, avec une projection du crâne de Nedru entre les deux. Cela aura pour effet de le déstabiliser et ainsi, je pourrai sauter assez haut pour lui donner un puissant coup de genou en plein dans le menton. Et bordel, si tout ça ne réussissait pas, je pense, je pense... Que je réagirais au talent.

Spoiler:

Messages : 351 Date d'inscription : 06/07/2013 Age du personnage : 28

Son nouvel adversaire se désigna naturellement, un grand mec un peu effacé quoi que probablement solide. Ne pouvant empêcher la progression de ce dernier, le voyageur se concentra sur son état actuel. Il avait chaud, son corps commençait à peser, il allait devoir s’arracher pour rester conscient au milieu de ce bordel. Son œil le grattait un peu, alors qu’une étrange lueur enrobait son adversaire en position de combat.

Ne voulant pas le lâcher trop longtemps des yeux Dan se retourna vivement, en amenant ses coudes fermer le haut de son abdomen, les poings serrés à quelques centimètres de son menton. Le premier assaut visant sa nuque, fut donc paré, Dan s’effondra sous la puissance de l’attaque, roulant un mètre plus loin. Profitant de l’élan donné par l’attaque pour se redresser vivement, Dan sentit son œil gauche s’irriter d’avantage, alors qu’une étrange aura émanait de son adversaire qui revenait à la charge. Lorsque ce dernier frappa ses côtes du tranchant de la main, Dan tenta de ceinturer son bras. Interrompant son geste d’un coup de pied que Dan dut parer avec son genou, il fut de nouveau obligé de prendre de la distance. Continuant de subir les assauts de coups qu’offrait son adversaire.

Répondant à l’aura qui enrobait son adversaire, des flammes vertes englobèrent partiellement son corps. Certaines flambaient depuis ses bras, d’autres s’installaient autours de ses jambes et de son ventre. Dan encaissa durement un nouvel assaut prodigué par les bons soins de Jean Baptiste. Sans chercher à tomber dans son jeu, le berserk s’évertuait à parer les attaques visant son flanc ou son visage en visant les biceps exposés de son adversaire. Il ne comprenait pas d’où venaient les flammes mais il comptait bien s’en servir. Les coups de pieds étaient l’ouverture que Dan attendait, pour frapper le torse de son adversaire. Son physique était actuellement supérieur au siens, obligeant Dan à limiter ses assauts en privilégiant la défense. Il n’hésitait pas à se pencher, ou à bondir en arrière après plusieurs séries de coups pour pousser son adversaire à la faute et exploiter ses failles.

Le combat continuait de progresser, poussant les voyageurs à repousser leurs limites. Dan articulerait ses assauts sur les articulations ou les muscles de son adversaire. Il le briserait petit à petit, profitant inconsciemment du bonus qu’offrait ses flammes dénuées de chaleur. Lorsque Jean Baptiste et lui se disputait la victoire à grand coups de poings et de genoux, les flammes vertes cherchaient à s’agripper à son adversaire. Consumant l’énergie que ce dernier déployer pour le diffuser dans la nature.

Je me sentais ... étrange. Je menais quelque peu le rythme de l'échange, en m'y engageant, certes. Mon adversaire avait subi mes premiers coups sans qu'ils portent vraiment, et à présent il reprenait contenance, me présentant une garde de boxeur. Je remarquais que son œil gauche papillonnait, comme s'il avait une poussière qui le gênait. Mon globe oculaire droit, lui, s'il était toujours aussi rougi et humide qu'à l'habitude, ne me dérangeait nullement. En outre, la possibilité qu'il ai une faille du coté gauche ne serait pas pour me déplaire.

Il se défendait avec une sorte d'empressement improvisé propre à ceux qui, selon moi, ne se battaient pas en dehors de leurs rêves. Il ne manquait pas de ressource, et ses parades me le prouvèrent bien. Mais ce n'était pas suffisant pour moi. Alors qu'il tentait de reculer, je le suivais, le tiraillant. Mon coude partit vers sa tempe, dans un moulinet impressionnant, alors que ma jambe se repliait et se détendait sèchement, visant son ventre. En faisant ces mouvements, je me reposais sur mon aura, m'envolant à moitié. Mon coude n'était qu'une feinte, mais mon pied rencontrerais la mollesse sensible de ses entrailles, à moins qu'il n'ai les abdominaux contractés, auquel cas il allait avoir quelques douleurs tout de même. Je n'attendis pas de savoir, repliant ma jambe du plus rapide que je pouvais, en faisant un pas de coté très vif, vers la gauche.

Tourner autour de son adversaire a toujours été ma grande passion. Depuis que j'étais Voyageur, c'était ma manière de faire quasiment à tous mes combats. Il était si jouissif de profiter de cet avantage. Puis perdre l'autre dans l'aspect peu orthodoxe de la chose palliait à mes défauts, le plus souvent.

Ma garde se reposait sur la souplesse de ma palette de mouvements et ma vitesse. De trois quarts, mes mains étaient mobiles, menaçantes, mes abdominaux gainés, le dos droit, les jambes à demi fléchies, prêtes à se plier ou se détendre brusquement. Je protégeais ainsi tout mon corps, préférant l'esquive à la parade, contre un adversaire à mains nues comme moi.

Jaillissant du corps de mon adversaire, soudain, une aura d'un vert trouble me fit un drôle d'effet. Elle ressemblait à la mienne, dans une version approximative. Qu'il ai le même pouvoir que moi me sembla hautement improbable, aussi elle attisa ma fureur, quelle qu'elle put être. Crochet du droit, en plein dans son buste protégé par sa garde, de pair avec un atémi plus bas, vers ses cotes flottantes. Je ne sus si mes coups portaient, je me retirerais de sa zone d'action, en bondissant de coté, toujours à gauche, légèrement en retrait. En reculant, je ferais un salto arrière, mes pieds fouettant l'air au niveau de sa tête.

J'avais une étrange et désagréable impression dans les membres, alors que je le frappais. Comme si cela me coûtait, bien plus que je ne voulais. Certes, utiliser ainsi mon aura sans interruption était une action vorace, mais ... mes bras me semblaient un peu engourdis, mes mains gourdes, enfourmillées. Je respirais profondément, avec la régularité et les expirations propre au maniement du sabre, chassant l'air à chaque coup. Et cependant cette sensation me dérangeait, profondément. Je n'en comprenais pas la cause, et m'en inquiétais.

Si la chorégraphie avait été exclue pour l’approche à mi distance, le fait de tenir l’un des bras de son adversaire facilitait considérablement l’approche en pas de danses. Aussi Nedru parvint-il à éviter les balles que s’apprêtait à recevoir son ventre en pivotant sur lui même, emportant avec lui le poignet qu’il tenait. A cette distance, les mouvements étaient à la fois plus faciles à anticiper mais plus délicats à éviter. Aussi le coup de boule majestueux lancé dans la foulée par Kala fit-il lâcher prise à Nedru, contraint de reculer.

La pluie de coup qui suivit était digne d’un contrôleur d’eau. Pas assez boxeur, le londonien se contentait de dévier les trajectoires en tapant légèrement du tranchant de la main les poignets de l’albinos, mais les résultats étaient imparfaits; la douleur à sa tempe issue du coup précédent le lançait et il se focalisait désormais sur une manière d’éviter la poursuite de l'affrontement.

Il saisit sa chance alors que le combattant face à lui jetait son corps à l’assaut des cieux pour lui placer un coup de pied à la force prodigieuse.
Prendre tant d’élan pour frapper était sûrement la méthode la plus sûre de plonger un adversaire dans le coma d’un seul coup mais c’était, dans le même temps, affreusement facile à éviter. Est-ce qu’on le sous-estimait à ce point ? Pas question de tenter de retourner la force de l’adversaire contre lui sur cet assaut, cependant; il s’y ferait briser les doigts à coup sûr. Nedru passa sous la jambe en commentant;

Tu portes bien ton nom Water-Boy; t’es plutôt à chier finalement.

Bon, tant pis pour éviter la rencontre. Il estimait que Kala ne cesserait pas de se battre. Autant le déconcentrer et miser sur son tempérament fort.
La réplique ne se fit pas attendre. Un déchaînement de pouvoirs aquatiques et de corps à corps violent. Ca fonctionnait ? Les coups étaient localisés sur son visages et Nedru encaissa avec une garde destinée à être parfaite. Pour un bouclier, sans doute. La répercussion du choc dans ses avants bras le laissa groggy l’eau vint noyer ses oreilles et une partie précieuse de ses sens. Le coup qui suivit était, heureusement, une fois encore maladroit face à un adepte des arts martiaux. Se repliant sur lui même tout en se jetant en arrière, Nedru accompagna le mouvement de l’albinos par une roulade arrière ponctuée d’une extension des jambes visant à repousser au loin son adversaire. Une planchette japonaise, pour les intimes.
A la suite de quoi il continua sa roulade en arrière pour se redresser rapidement et, dans un volte face, se coller à nouveau à proximité de Kala, contre qui la distance était un désavantage sérieux. Se redresser lui avait permis de constater un fait des plus plaisant et sitôt à portée d’oreille de Kala il ajouta;

L’un de tes amis vient de se réveiller. J’espère qu’il n’a pas été tué, ce serait ridicule d’avoir des adversaires aussi faibles en finale.

Pourquoi provoquer un combattant meilleur que soi ? Pour le pousser à faire des erreurs. Que l’homme-fontaine continue de sauter dans tous les sens pour le frapper, et il finirait par subir de sévères contre-attaques. Du bout de son talon, Nedru visa le genoux de Kala dans un coup destiné à le briser ou au moins à lui faire un gros bobo. Pas de quoi entamer sa garde cependant...

Je n'avais pas réussi à le toucher, je n'avais pas réussi à toucher ce petit... Ce petit... Ce petit salopard ! Je n'arrivais pas à être précis, à allonger mes coups. A part le coup de boule, je n'avais pas réussi à le faire plier. Mais ça ne saurait tarder, il fallait que je l'immobilise et peut-être que je pourrais lui sortir un coup de canon pour le lui fourrer dans sa gueule de renard. Ouais, c'était ce qu'il était, un renard ou une fouine de merde, trop sournois, à pouvoir attaquer comme un lâche sans que ça le dérange. Mais moi aussi ça ne me dérangeait pas d'attaquer en traître, tu croyais que j'avais du scrupule ?

« Tu portes bien ton nom Water-Boy ; t'es plutôt à chier finalement. »

Oh mec, toi, tu t'aventurais sur une pente glissante. J'espère pour toi que tu vas pas continuer à me parler comme ça sinon je te bute, vraiment. Essayer de m'insulter ou de me provoquer résulterait à la fin d'une existence probablement prodigieuse mais je m'en fichais à un tel point de l'état de ma victime. Parce que, c'était bien gentil, mais quand la personne en face de toi exagérait ben le seul remède contre ça était une minime extermination. Pour lui répondre, je lui balançais mes bulles sur ses côtés mais bien sûr, il les bloqua. Cela ne m'empêcha pas de me jeter sur lui pour lui porter mon coup de genou dans sa gueule. Mais il m'attrapa au vol, fit perdre mon équilibre avec une roulade arrière et me balança derrière lui. Ce n'était pas lancé assez fort pour perdre mon équilibre et je pus me réceptionner sur les pieds.

Je crois qu'il avait utilisé une technique de judo, je n'en étais pas trop sûr mais en tout cas, ça m'énervait encore plus car je n'y connaissais rien en techniques de combat. Et si c'était un expert en arts martiaux, j'étais pas sorti de l'auberge. Je me contentais de porter des coups suivant mon instinct et suivant la dextérité de mon corps, je ne cherchais pas à exécuter de vrais mouvements qui étaient appris par des professeurs. Donc le Nedru, je vais me le faire cuire en mode tartare. Mais ce petit casse-burnes arriva encore une fois à se coller à moi d'une façon que je n'avais pas remarqué, j'étais perdu dans mes pensées. Il signa enfin sa tombe :

« L'un de tes amis vient de se réveiller. J'espère qu'il n'a pas été tué, ce serait ridicule d'avoir des adversaires aussi faibles en finale. »

Je répliquais tout de suite, ce con s'était collé à moi. Je lui balançais ma plus grosse patata dans sa gueule, qu'importe s'il avait bloqué ou s'il se l'était bien reçue, ça l'aurait fait éloigné de moi avec la force que j'avais foutu dans mon poing.

« MAIS FERME TA GUEEEEEEEUUULE !!! »

Je courrais vers lui et je me rapprochais. Close combat mon gars. Maintenant j'étais proche de lui, j'enchaînais mes poings et visais tout : son visage, ses épaules, son cœur, son ventre, tout. Je ne lui laissais aucun répit et pendant qu'il était proche de moi, je chargeais en moi la puissance de mon canon d'eau, pour le frapper tout de suite. Mais pour le frapper aussi rapidement avec mon attaque, il fallait que j’emmagasine beaucoup de puissance magique concentrée pour pouvoir la relâcher d'un coup et ça allait prendre encore une ou deux minutes. Pour le moment, je continuais à le garder proche de moi, autant que je le pouvais. Alors là mon gars, tu es foutu, foutu.

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