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Anaïs Nell, agoraphobe (fini)

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Anaïs Nell
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Anaïs Nell
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MessageSujet: Anaïs Nell, agoraphobe (fini) Anaïs Nell, agoraphobe (fini) EmptyDim 22 Nov 2015 - 3:55


NOM
PRÉNOM

Personnage.

Anaïs Nell, agoraphobe (fini) 625553AvaAnas
© Avatar taille 160x320 pixels.


  • Nom : Nell.
  • Prénom : Anaïs.
  • Surnom(s) : Multiple Jacks ?
  • Âge : 22 ans.
  • Nationalité, origine(s) : Française.
  • Pouvoir et description : Agoraphobie (foule). Ou plus précisément, la peur d’être perdue dans la foule, de s’y fondre au point d’y disparaître. En surmontant sa peur, Anaïs a fini par accepter l’idée de ne plus être qu’une silhouette parmi d’autres, méconnaissable, interchangeable. Résultat : elle a acquis la capacité de se dupliquer elle-même en plusieurs exemplaires.
    Anaïs est donc une invocatrice… d’elle-même. Elle est chacune de ses copies : il n’y a absolument aucune différence entre ses invocations et elle. Ce qui veut dire qu’il faut tuer tous les exemplaires d’Anaïs pour tuer Anaïs. Tant qu’il reste une copie quelque part, elle survivra en elle. De même, les copies n’étant finalement qu’une seule et même personne, mais avec des corps différents : elles partagent instantanément leurs souvenirs, mais pas les sensations. Par exemple, si l’une des copies est frappée, les autres le sauront immédiatement mais n’auront pas mal. Cela vaut aussi pour la volonté : chaque corps a en soi sa propre initiative et se concentre sur ce qu’il fait, seule la personnalité est partagée.



Description Physique.

Anaïs est tout à fait commune d’apparence et affirmer le contraire serait difficile. Ses cheveux ont beau être longs, ils sont surtout châtains sombre. Et châtain, tout le monde le sait, ce n’est pas très original. Elle aura beau y mettre un fond de couleur pour agrémenter ses mèches de reflets roux, ça n’y changera rien. De même, avec des yeux d’une belle couleur marron, il n’y a pas de quoi affirmer qu’elle sort de l’ordinaire, même lorsqu’elle les souligne d’un trait de crayon : toutes les filles le font de nos jours. Son visage, certes est unique, inimitable, mais l’unique est à la mode, que voulez-vous ! Alors oui, un poète pourrait trouver que son nez s’élance doucement vers l’avant et forme une pointe revêche tout à fait craquante. Que ses sourcils sont comme deux arcs bruns, deux traits finement ciselé dans un océan de peau claire et lisse qui créent des vagues chaque fois qu’elle les plisse. Ou encore que ses lèvres discrètes vous chuchotent des sourires. Et pourquoi pas même que ses joues encore rondes ont conservé l’éclat de sa jeunesse.

Oui, mais voilà, tout ça, c’est de l’emballage, de la poudre aux yeux. Bien sûr, on pourrait dire qu’Anaïs est belle, qu’elle dégage quelque chose. Mais, elle manque de ce petit plus qui fait le charisme des actrices hollywoodiennes. Vous savez, ce mignon petit défaut qui fait tout le charme : comme le grain de beauté de Marylin ou le sourire de Keira Knightley. Vous voyez ? Eh bien, Anaïs, elle, elle n’a pas ça. Et tout le maquillage du monde n’y changera rien. En fait, même son corps n’a rien d’extraordinaire. Sa silhouette est svelte, ses hanches tombent comme la plupart des hanches, sa poitrine est atrocement bien proportionnée, ses épaules ne sont même pas trop musclées. C’est à ce point affligeant qu’à chaque fois qu’elle entre dans un magasin, il y a forcément sa taille ! Et même en terme de hauteur, son carnet de santé la situe pile au milieu : juste comme il faut.

Pourtant, je vais vous dire, il y a bien un truc qui m’a marqué chez Anaïs la première fois que je l’ai vue : c’est son chien, la détermination dans son regard. Cet air qu’elle a qui vous dit « Hey, toi là ! Oui, toi ! Regarde-moi ! », juste avec les yeux et sans jamais vous fixer directement. Quand elle se déplace, quand elle se pose dans un coin, quand elle parle, elle a cette façon subtile d’accrocher votre regard sans en avoir l’air. Et ça, déjà, c’est quelque chose.



Caractère.

Si vous croisez Anaïs pour la première fois, vous aurez sûrement l’impression d’avoir en face de vous une femme forte, pleine d’assurance, à l’aise avec les autres, à la parole facile. C’est vrai après tout, elle se tient toujours là, au milieu des autres, cherche à s’imposer dans les conversations sans hausser le ton, lance des regards envieux et séducteurs aux garçons qui l’entourent – et qui valent la peine, c’est entendu. Elle est souriante, semble vouloir s’amuser en permanence, mais est aussi capable d’un grand sérieux lorsqu’il le faut. Elle n’a pas peur de montrer ses émotions ou d’exprimer sa pensée et peut parfois défendre son point de vue jusqu’aux larmes.

Mais en vrai, c’est pas ça du tout. Anaïs, c’est une coquille très fragile qui lance comme plein d’appels à l’aide sans en avoir l’air. Elle cherche sans cesse l’attention des autres. C’est comme une drogue pour elle, c’est le seul moyen d’exister qu’elle connaisse : il faut que les autres la regardent, sans cesse, qu’elle se sente aimée, admirée, désirée, qu’on la plaigne lorsqu’elle va mal, qu’on veuille la consoler. C’est pas tant qu’elle veut que toute l’attention soit en permanence braquée sur elle, elle est même capable d’une grande empathie envers les autres. C’est qu’elle ne se sent bien que si elle sent qu’au moins une autre personne la regarde, même discrètement. Ça la rassure, ça lui donne confiance en elle. En fait, quand personne ne la regarde, elle redevient comme une enfant timide, discrète, maladroite et manquant de confiance en elle. Elle se met à douter de tout. Mais comme ça n’arrive que quand personne la regarde, personne ne sait qu’elle est comme ça.

Sauf que le truc, c’est que toute la belle façade qu’elle donne au monde, c’est que du vent. Son assurance, ses sourires aguicheurs, sa façon de danser ou même de travailler comme si elle maîtrisait parfaitement le sujet, tout ça, c’est rien qu’un déguisement. Un peu comme un super héros qui a une identité secrète. Au fond d’elle, elle sait que tout ça est faux et ses entrailles sont comme contractées en permanence à l’idée que quelqu’un, un jour, découvre que tout ça, c’est rien que du vent.



Histoire.

Il n’y a pas vraiment de point d’origine ou de traumatisme dans la peur d’Anaïs, ça n’est pas venu d’un coup, comme ça, à cause d’un film d’horreur ou de la découverte d’un cadavre dans le placard de sa mère. Non, ça s’est fait comme ça, au fur et à mesure, en grandissant. Peut-être que, quand elle était petite, ses amis ne la remarquaient pas trop, ou qu’elle ne s’imposait pas assez, qu’on l’oubliait facilement. C’est vrai que ça mère était du genre distraite et que son père était du genre à se préoccuper de son travail. Alors, petite dernière d’une famille de quatre enfants, elle s’est sûrement dit qu’il fallait qu’elle existe, qu’elle crie sa présence. Et le collège, avec tous ces mômes qui vous jugent au moindre faux pas, ça n’a pas dû aider des masses.

Au final, les années ont passé et Anaïs a fini par craindre d’un jour finir seule, oubliée de tous, juste une personne de plus dans la foule, aliénée par son travail, sans histoire, sans aventure. Elle a fini par craindre cette foule oppressante. Pas les groupes d’amis dans les soirées mondaines. Non, la foule, la vraie, celle qui vous écrase, vous rend anonyme. Celle dans laquelle des gens sont oubliés et meurent ! Car oui, ce qu’elle a fini par craindre c’est autant l’immense masse informe de gens dans les grandes manifestations, où certains se retrouvent écrasés, asphyxiés et s’écroulent, sans que personne n’y prête attention, que la foule en générale, la société dans son ensemble, qui fait de nous des gens ordinaires, simples, remplaçables. Et rien pour Anaïs, n’était pire que cette idée atroce de n’être plus personne et de mourir… Elle n’est jamais allée à la moindre manifestation et a toujours évité les trop grands rassemblements pour cette raison. Mais bien sûr, elle n’en a jamais parlé à personne et développé une longue panoplie d’excuses pour ne jamais avoir à se rendre à ce type d’événements.

On pourrait bien sûr parler aussi, du divorce de ses parents, quand elle avait douze ans, ou du remariage de sa mère avec un crétin fini du nom de Fabrice, plus âgé de dix ans et qui a beau ne pas être méchant, a accaparé toute l’attention maternelle. Son père, quant à lui, a préféré la vie en solitaire, en père rédempteur de toutes ces années passées à ignorer ses quatre filles, les couvrants de cadeaux, sans être jamais vraiment présent, sans vraiment les comprendre ou entendre leurs suppliques. Et surtout, en ne cessant de se comparer à l’abominable beau-père qui lui, essayait maladroitement de se faire leur meilleur ami.

Anaïs, bien sûr, c’est aussi Anaïs et les garçons. Elevée par trois grandes sœurs toutes affublées de fortes personnalités et suffisamment jolies pour attirer les proies masculine dans leur lit avec facilité, elle a elle-même fini par développer un sens de la tradition familiale sur ce sujet, mais sans imiter ses modèles. Car voyez-vous, il ne fallait pas qu’Anaïs se retrouve avec n’importe quel garçon. Il fallait qu’elle finisse LE garçon, le prince charmant, le Léonardo de Titanic et personne d’autre. Sans quoi, elle aurait été comme tout le monde, à se contenter du gars banal et sympa, qui vous écoute, certes, mais qui ne vous fait pas vibrer à chaque caresse. Ah ! Comme si ça pouvait exister ! N’empêche, voilà, Anaïs dès ses 13 ans environ, s’est lancée dans cette quête perdue d’avance avec une technique bien connue : trouver la qualité dans la quantité, en essayant et en faisant le tri. Mais son idéalisme romantique déplacée l’a surtout menée à être perpétuellement insatisfaite et à rejeter plus d’un homme au cœur d’or qui ne rêvait pourtant que de l’emmener en croisière-catastrophe afin de se sacrifier en lui laissant l’exclusivité de la seule planche disponible durant le naufrage.

S’il faut parler des études, autant dire qu’Anaïs n’y a jamais mis tout son cœur et que les notes s’en sont souvent ressenties. Que voulez-vous, à force de rêver qu’un jour, on vous découvrira un talent caché qui vous propulsera dans la gloire et la célébrité, vous finissez par oublier de développer les autres. Et au final, vous vous retrouvez à galérer comme n’importe qui et au lieu de devenir la grande artiste du siècle, vous finissez vendeuse dans une petite librairie de quartier à raconter à tout le monde qu’un jour viendra où tout ça changera, mais qu’en attendant, vous devez bien payer vos factures.

Voilà, c’est à peu tout ce qu’il y a à dire sur cette jeune demoiselle. Enfin presque. Car voyez-vous, il vous manque un élément crucial pour bien comprendre ce qu’a été la vie d’Anaïs, une pièce essentielle du puzzle. Cette pièce, bien entendu, c’est moi : Aterro, dieu de la malchance, pour vous servir ! Oui, oui, vous avez bien entendu, dieu de la malchance. Je suis à ses côtés depuis le début… Enfin, depuis un bon moment en tout cas. Je l’accompagne partout où elle va : on est in-sé-pa-ra-ble ! Je vous assure. Chaque fois qu’elle apparaît à Dreamland, je suis là, fidèle compagnon. Je ne la lâche pas d’une semelle. Je lui apporte conseil et aide à l’occasion. Je rajoute un peu de piment dans sa vie quoi !

Pourquoi je suis là ? Parce qu’Anaïs est maudite bien sûr ! Alors, ne me demandez pas par qui, ça, j’en sais rien. Mais en tout cas, elle a été maudite, quelque part dans sa plus tendre enfance et depuis, je suis là ! C’est moi que le roi de toutes les bonnes ou mauvaises fortunes a désigné pour l’accompagner dans sa malédiction. Une chouette mission, vous ne trouvez pas ?

Bon, depuis qu’elle est voyageuse, c’est vrai qu’elle n’arrête pas de dire qu’elle voudrait que je disparaisse, que je la laisse tranquille. Elle s’est même mise en quête de trouver un moyen de lever la malédiction la bougresse. Mais moi, de mon côté, je sais qu’au fond, elle m’adore : je vous assure, elle ne pourrait pas se passer de moi…



Post Rp.

« Hey ! Hey ! Debout là-dedans ! »

Ce fut comme si elle sortait enfin la tête de l’eau une longue séance d’apnée. Anaïs ouvrit grand ses yeux et inspira à fond, on aurait pu croire que sa vie en dépendait. Elle ne réalisa pas tout de suite qu’elle était étalée sur le bitume. Des sons l’entouraient, mais ils ne formaient rien d’autre qu’un brouhaha étouffé, lointain, ils ne la concernaient pas. Ses paupières papillotèrent pour que ses yeux puissent s’accoutumer plus vite à la lumière éclatante qui l’assaillait. L’un de ses bras couvrait son visage, tandis que l’autre était écrasé sous sa poitrine. Elle sentait l’irrégularité du goudron s’incruster dans sa peau dans sa peau et la poussière acre qui s’était infiltré dans sa gorge lorsqu’elle avait inspiré. Elle se mit à toussoter pour chasser l’irritation et pris enfin conscience de la chute qui l’avait amenée dans cette position ridicule.

« Allez ! On se lève ! On va pas y passer toute la nuit quand même ? »

Cette voix, à nouveau. Elle en reconnaissait le timbre, c’était une voix familière et pourtant, Anaïs était incapable de se rappeler à qui elle appartenait. Elle se mit à en chercher l’origine du regard. A présent, ses yeux étaient assez habitués à la lumière pour distinguer les formes et les couleurs. Elle paniqua. Elle était au milieu d’une foule, une foule intensément dense. Le brouhaha diffus qu’elle avait entendu un peu plus tôt, se transforma soudain en vacarme ahurissant alors que son esprit faisait le rapprochement entre les deux. C’étaient des milliers de gens qui l’entouraient, des milliers de paires de chaussures qui battaient la voie qui menaçaient de l’écraser à tout moment. Elle ne voyait même pas les bâtiments qui encadraient la rue, seulement le bleu uni du ciel qui siégeait au-dessus de toutes ces silhouettes. Par quel miracle avait-elle été épargnée par toutes ces semelles ? Mais on lui écrasa assez vite la main pour qu’elle révise son jugement. Elle grogna sa douleur en serrant les dents et chercha aussitôt à se relever. Sa tête fut percutée par un tibia avant qu’elle ne puisse se redresser complètement. Elle ne perdit cependant pas l’équilibre et força sur ses muscles pour se tenir à nouveau debout.

« Hey ! Pauvre tâche ! Regardez où vous marchez bordel ! » héla la voix à l’intention de l’inconnu qui l’avait heurtée. « Crétin ! »

Mais la silhouette s’était déjà fondue dans la foule, elle avait disparue. Anaïs, enfin sur ses deux jambes, respira avec rapidité pour évacuer sa panique. Elle n’était plus en danger, plus vraiment. Cette seule pensée oblitéra toutes les autres, tant elle sonnait faux. Elle était au milieu d’une foule et ce qui ressemblait à un vieux réflexe cherchait à lui rappeler qu’il fallait se recroqueviller sur soi-même et pleurer, peut-être même fuir au plus vite dans une telle situation. L’idée seule de cette réaction envisagée lui parut absurde. Pourquoi ? Elle ne se souvenait pas avoir été un jour à ce point à son aise ainsi bousculée par des milliers de passants. Quelque chose n’allait pas, sans qu’elle puisse mettre le doigt dessus.

« Hey ! Qu’est-ce qu’il t’arrive, tu dors debout ou quoi ? » fit la voix, sur le ton de la moquerie.

Cette fois, Anaïs accrocha immédiatement du regard l’origine du problème. Un nouveau vent de panique la balaya, elle poussa un cri effarée, voulu reculer, trébucha et tomba à nouveau, à la renverse cette fois. Ses fesses, non contentes de lui transmettre une profonde douleur, s’écrasèrent dans la seule flaque à des kilomètres à la ronde.

« Tu as des problèmes d’équilibre ou quoi ? »

Anaïs n’en croyait pas ses yeux. Devant elle se tenait ce qu’elle n’aurait pu décrire autrement que par le mot « lutin ailé ». La créature avait un corps minuscule surmonté d’une tête beaucoup trop grosse. Le lutin ne semblait pas porter le moindre vêtement sur sa peau verdâtre, à l’exception d’un chapeau haut de forme. Mais le plus étonnant était peut-être qu’il ne se maintenait dans les airs, à quelques centimètres d’elles, que grâce à deux ailes ridiculement petites qui ne battaient que par intermittence. Anaïs ne put s’empêcher de croire qu’elle rêvait, ou qu’elle hallucinait. Et soudain, ce fut toute une série de questions qui l’assaillirent. Où était-elle ? Comment était-elle arrivée-là ? Pourquoi les autres passant ignoraient-ils la présence de la créature, ou même la sienne ? Comme pouvaient-ils ne pas remarquer le lutin ?

« Héhé ! » sourit la créature, non sans sadisme. « Bienvenue à Dreamland petite ! »

Elle ouvrit les bras, comme pour désigner tout l’univers qui les entourait.

« Dream… ? » balbutia Anaïs d’une petite voix, juste avant de reprendre un autre coup dans l’épaule.

Il lui fallut alors quelques instants pour se sortir de la flaque dans laquelle elle s’était enfoncée, éviter les pas de la foule et revenir sur ses deux pieds. Dreamland ? Ignorant un instant la créature, elle fit un tour sur elle-même et observa la ville. Elle n’était pas sur Paris, pas dans sa banlieue non plus. L’architecture ne ressemblait à rien de ce qu’elle connaissait. En réalité, l’architecture semblait surtout ne ressembler à rien de cohérent. Et la foule qui l’entourait… Elle écarquilla les yeux et en oublia de respirer. Tous ces gens, tous ses gens n’étaient pas de simples passants ! Tous ces gens… C’était elle !

Des centaines, des milliers de copies d’elle-même ! Une foule entière de pâles copies de sa personne, agglutinées autour d’elle et du petit lutin. Ses yeux, incrédules, voulurent y regarder de plus près. Mais bien vite, les traits que tous ces passants avaient en commun avec elle s’estompèrent et la diversité regagna les rangs comme si rien de tout cela n’avait existé. C’était impossible, comment était-elle arrivée là ? Elle chercha la réponse dans sa mémoire, mais ses souvenirs étaient trop confus. Elle se souvenait d’un danger, d’être oppressée, perdue dans une foule immense, peut-être même plus immense que celle dans laquelle elle se trouvait. Elle avait cru s’y noyer, s’y enfoncer dans l’indifférence générale. Puis, quelque chose s’était passé. Quoi ? Elle aurait été incapable de le dire, mais l’image fugace d’une foule de clones marchant avec elle s’imposa et terrassa le peu de sens qu’elle aurait pu tirer de tout cela. C’était comme sortir d’un rêve et d’avoir la certitude que quelque chose d’important venait de se produire, sans pouvoir savoir exactement quoi.

Mais à force de constatations, elle réalisa que les passants n’étaient humains, pas tout à fait, que la rue et la ville qui l’entouraient n’étaient forcément cohérents : les disproportions étaient trop nombreuses. Elle n’était pas sur Terre, pas dans le monde dont elle avait habitude, elle était… ailleurs. Et ce petit lutin semblait finalement bien moins étranger à ce décor qu’au premier abord.

« Ça y est, tu te réveilles un peu ? » railla la petite créature ailée. « Tu encaisses le choc ? Tu sais combien de temps j’ai attendu ce moment ? »

« Ce moment ? » lâcha Anaïs, sans même faire attention.

« Ce moment, oui ! » sourit l’autre. « Ça y est ! Tu es enfin une voyageuse ! Ah ah ! C’est trop fort, non ? »

Anaïs fronça les sourcils. Voyageuse ? Enfin ? Et tout à l’heure, n’avait-il pas parlé de nuit alors qu’il faisait grand jour ? Soudain, son esprit fit le rapprochement entre toutes ces informations et réfuta si vite l’idée qu’elle n’eut même pas le temps de s’y accrocher. C’était bien trop absurde pour être vrai de toute manière, elle ne pouvait pas être en train de rêver, pas vrai ? Elle inspira à fond, serra les poings et planta son regard dans celui du lutin.

« Tu as dit que j’étais quoi ? »

« Une vo-ya-geu-seuh ! » répéta la créature en relevant son menton.

Et alors que la foule continuait de déambuler autour d’eux sans cesser de leur attribuer quelques coups d’épaule, il lui expliqua tout. Dreamland, les rêveurs, les voyageurs, les royaumes, les zones, les pouvoirs, les créatures… Il fallut plusieurs minutes à Anaïs pour encaisser ce lot d’inepties de la manière la plus logique possible. Elle finit donc tout naturellement par conclure que si tout cela n’était qu’un rêve, elle se réveillerait bientôt et que le reste n’aurait alors plus la moindre importance.

Elle secoua doucement la tête pour la débarrasser de toutes ces idées loufoques et avisa les environs. Sa priorité était de s’extirper de cette rue où la foule devenait plus harassante qu’autre chose. Mais en regardant plus attentivement autour d’elle, elle se rendit compte que toutes les rues qu’elle pouvait voir était elles aussi occupées par des milliers et des milliers de passants. Le seul moyen d’y échapper semblait être de se diriger vers l’un des bâtiments. Elle n’avait guère envie de tester la solidité de ces constructions bancales, hélas le choix restait limité.

Elle commença donc à se frayer un passage dans la foule, s’excusant poliment à chaque fois qu’elle était obligée de bousculer quelqu’un. Au bout de dix mètres de lutte acharnée pour réduire la distance entre elle est le bâtiment le plus proche, Anaïs s’arrêta et commença à masser ses muscles endoloris. Elle jeta alors un œil mauvais au lutin qui la suivait à la trace, insensible à la pression de la masse qui l’entourait.

« T’as pas mieux à faire que de me suivre ? » lâcha-t-elle un peu sèchement, dans sa jalousie.

« Non, pas du tout. » avoua-t-il avec un sourire qui cachait forcément quelque chose.

« Pourquoi, on t’as demandé de me surveiller, c’est ça ? » suspecta-t-elle aussitôt.

Si tout ce qu’il lui avait dit sur les voyageurs, les royaumes et le monde des rêves regorgeait d’un seul soupçon de vérité, il aurait pu être un agent des environs, chargé de s’assurer qu’elle ne commettait pas d’impair ou quelque chose comme ça.

« Pas tout à fait. » expliqua-t-il. « En fait, je te suis depuis des années ! Je veille sur toi en quelque sorte. »

« Quoi ? » s’indigna-t-elle.

Elle venait d’arriver ici, comment pouvait-il la suivre depuis des années ?

« Oui ! » s’amusa-t-il. « Je suis à tes côtés depuis très longtemps dans le monde des rêves ! Tu as été maudite quand tu étais encore toute petite ! Je m’appelle Aterro, je suis ton dieu de malchance personnel, attitré par le roi de toutes les bonnes et mauvaises fortunes lui-même ! »

Les yeux d’Anaïs doublèrent soudain de volume.

« Dieu personnel de quoi ?! »

« De mal… »

Mais ils furent soudain interrompus par une série de sifflets stridents qui retentirent dans toute la ville et stoppèrent net le flux des passants. Anaïs sentit ses entrailles geler et l’ensemble des poils de son corps se dressa sans qu’elle ne puisse identifier clairement l’origine de son malaise.

« Oh oh… » fit Aterro d’un air un peu trop détaché au goût de la jeune femme. « C’est l’heure des mouvements de panique… »

Puis, ce fut le chaos.



Autres.

Aime : Le dessin, la lecture, les films à l’eau de rose, la musique rock, les robes et la danse.
N'aime pas : La lecture, les beaufs et le foie de canard.
Particularités, autres : Anaïs est maudite par la malchance. Cela veut concrètement dire qu’elle attire les ennuis et les malheurs à répétition. A cause de la présence perpétuelle d’Aterro à ses côtés, ne peut faire trois pas sans que quelque chose aille de travers à Dreamland. Cela dit, elle n’est pas à éviter pour autant, bien au contraire ! Lorsque vous vous baladez avec elle, c’est Anaïs qui glisse sur toute les peaux de banane à votre place !
Note concernant Aterro : ce n’est rien de plus qu’un esprit, il n’est pas tangible. Tout ce qu’il peut faire, c’est parler, commenter etc. Et il est naturellement impossible de s’en débarrasser à moins de lever la malédiction.
Niveau d'étude hors de Dreamland : Bac+3 de littérature révolu.


Comment avez-vous découvert le forum ? Grâce à Internet.
Première impression : Nouveau design, il faut que je m’y fasse. Mais vous en faîtes pas, ça va venir, ça va venir…
Pour les DC (double compte) ou TC (triple compte), qui a donné son accord ? Me, myself and I. M’enfin, c’est pas vraiment un DC ou un TC non plus alors…
Avez-vous lu les règles et les respecterez-vous ? Oui.
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Clem Free
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MessageSujet: Re: Anaïs Nell, agoraphobe (fini) Anaïs Nell, agoraphobe (fini) EmptyDim 22 Nov 2015 - 11:33
Une agoraphobe ! Ouiiiiiiiiiiiiii !

Plus sérieusement... (re)bienvenue sur le forum ! Je ne sais pas si tu étais là lorsque la chose a été faîte mais la description du seigneur et du royaume agoraphobe a été faîte. je te conseillerais d'y jeter un coup d'oeil pour voir de quoi il en retourne dans la section background, cela pourrait toujours te servir lors de tes rp ^^

Sinon pour ta fiche, rien à dire dessus. C'est propre, de belle longueur et bien rédigé. On ne voit certes pas le moment où Anaïs bat sa peur lors du post RP mais ce n'est pas une obligation donc pour moi, tout est bon. Je serais pour une validation en tant qu'Invocateur rang 3 ! Un second avis ?
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Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: Anaïs Nell, agoraphobe (fini) Anaïs Nell, agoraphobe (fini) EmptyDim 22 Nov 2015 - 11:37
Bienvenue sur le forum !

Ne t'inquiètes pas, un thème fun est en préparation, il devrait arriver d'ici quelques mois si tout va bien ! Et avec un sélecteur si notre bon vieux forum le supporte.

En tout cas, j'aime beaucoup la fiche.
C'est bien écrit, c'est intéressant... Personnellement, ça me convient.
A bien regarder ta présentation d'ailleurs, je serais tenté pour un rang 3 !

Quant aux spécificités de ton pouvoir, il faudra bien sûr faire tout ça dans ta fiche technique hein ! Vis-à-vis du pouvoir, je vais laisser mon cher camarade agoraphobe valider le tout.

Encore la bienvenue et n'hésites pas si tu as une question quelconque !

EDIT : Mais c'est qu'il a été plus rapide que moi le saligaud !
Bon, bah je suis d'accord sur absolument tout et je te mets les couleurs ! Bienvenuuue !
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Anaïs Nell
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Anaïs Nell
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MessageSujet: Re: Anaïs Nell, agoraphobe (fini) Anaïs Nell, agoraphobe (fini) EmptyDim 22 Nov 2015 - 12:45
Wah ! Ce fut bref, mais intense !

Merci à vous deux, je commence à m'occuper du reste dans l'après midi ! Smile
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Anaïs Nell, agoraphobe (fini)

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