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Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini]

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MessageSujet: Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] EmptyDim 16 Aoû 2015 - 18:08


Beaumont
Eva

Personnage.


Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] 462169testIeva
© Avatar taille 160x320 pixels.


  • Nom : Beaumont
  • Prénom : Eva (prononcé Iva)
  • Âge : 21 ans
  • Nationalité, origine(s) : Anglaise, "britannique pour être précise"
  • Pouvoir et description : Eva, suite à quelques traumatismes, a une peur maladive des animaux à la morsure venimeuse. Phobie assez particulière, baptisée daknophobie par commodité, elle s'axe principalement autour de trois animaux : le serpent, l'araignée, et le scolopendre. Plus que de leur apparence, c'est bien le poison qu'ils inoculent en mordant le centre de sa peur. Phobie assez complexe dans ses tenants et aboutissants, elle ne la vaincra pas de si tôt.



Description Physique.

La première chose que l'on peut remarquer chez Eva est sa magnifique paire ... d'yeux. Grands, ils sont d'un bleu clair, limpide, très lumineux, aux tons électriques. Le reste de sa personne est éclipsé au premier regard par le sien. Ils n'ont ni forme ni maquillage spécial, mais leur couleur en fait deux attractions visuelles, bien malgré elle. Qu'elle le veuille ou non, qu'elle vous fixe ou non, qu'elle ne daigne pas même poser ses yeux sur vous, ils attireront probablement votre attention comme deux aimants. Une fois la stupeur passée, les détails se révèlent, d'une tout autre veine, bien moins colorée et visible.

Ses cils, très clairs, se ne voient qu'à peine, malgré leur longueur prononcée. Jamais maquillés, relevés d'un mascara qui mettrait plus encore en valeur ses yeux si magnétiques. Pas de trait au crayon, de blush, de khôl, ou toute forme de cosmétique. Non, rien, rien que la couleur naturelle et discrète. Ils sont, tout comme ses cheveux, d'un blond terne, pâle, plus une absence de couleur qu'autre chose: sa peau est, de même, tout aussi peu voyante, d'un teint presque diaphane, qui supporte mal la lumière agressive du soleil, sans trop y brûler cependant. Eva a la pâleur de ceux et celles qui restent confinés en intérieur. En accord avec ce teint donc, sa chevelure blond platine. Ondulés, ils sont coupés mi-longs devant, retombant à demi sur son front et ses yeux. Ils masquent ses oreilles, qui sont petites, rondes, exemptes de toute décoration, et s'allongent à l'arrière, descendant jusqu'à mi-dos. La majeure partie du temps, elle les tresse, laissant sa nuque recouverte mais évitant à ses mèches longues de voler à tout va.

Ses traits même sont assez discret. Un nez plutôt petit, un rien retroussé, des joues ni rondes si creuses, tombant délicatement vers un petit menton, surplombé d'une bouche qui, elle aussi, ne brille pas par sa taille. Ses lèvres sont pâles, peu charnues. Son visage est néanmoins plus triangulaire qu'ovale, relativement fin. Rien de très remarquable. Si ce n'est les yeux. Ils pourraient servir de préambule à la découverte de ses traits, à leur appréciation, mais ils ne font que les masquer, leur ôter l'attention pour se la réserver exclusivement. Cruelle attirance qu'ils exercent.
Un mètre septante, cinquante kilos. Eva est d'apparence fine. Elle n'a cependant ni de particulièrement longues jambes, ni une silhouette très profilée. Des proportions usuelles, avec des épaule et des hanches étroites, une taille plus étroite encore, des attaches fines, mince sans être osseuse. Son ventre n'est pas plat ou ferme, et a une douce rondeur, restreinte, autour de son nombril. Elle n'a que très peu de poitrine, et se tient les épaules fermées, légèrement repliées vers elle. Petits pieds, petites mains, le ton était déjà donné et se confirme aux extrémités. Les ongles sont coupés très courts, cependant. La pâleur se perpétue aussi : aucun poil visible, que ce soit sur les bras ou les jambes. Sa blondeur à la limite du blanc lui a octroyé un système pileux paresseux et fragile. Les quelques amies qu'elle a lui envient ce trait qui lui évite la devenue "nécessaire" torture de l'épilation.

Pour ce qui est de son habillement, Eva a des goûts bien précis. Frileuse, elle porte souvent plusieurs couches de vêtements, même en été, sauf cas extrêmes. Le plus souvent, son accoutrement se compose ainsi : un t-shirt à longues manches (jamais ses bras ne sont découvert), suivi d'un ou deux pulls, de laine ou de coton épais, amples et chauds. Elle affectionne les tuniques, qu'elle porte par dessus un sous-pull ou deux. Si elle n'apprécie pas particulièrement les décolletés, elle n'a rien contre, bien qu'elle n'en porte jamais un sans écharpe. Pour ce qui est de la forme, ses goûts se résument à "quelque chose de plutôt long et chaud". Pour ce qui est des couleurs : pâles, encore et toujours, avec quelque touches plus sombres. Le gris dans toutes ses nuances, le vert tendre et pastel, ou plus forestier et penchant vers le brun, le bleu qui flirte avec le gris, le rouge qui tend vers le rose pâle ou le bordeaux, en passant par le lie-de-vin. Elle tente de plus ou moins les assortir entre elle, mais se limite à ces tons là. Pour le bas, elle porte autant des jupes longues que courtes, mais toujours avec des bas ou des collants de laine, des pantalons, mais toujours larges ou souples. Et pour ses pieds, au grand dam de sa mère, des Doc Martens uniquement, noires ou bordeaux, qui montent haut.



Caractère.

Eva est douée d'une certaine retenue de prime abord, une édulcoration de ses manifestations extérieures. La plupart du temps, elle est silencieuse, réservée, d'une très mauvaise volonté de dialogue et de communication. Elle pourrait paraître timide, si on ne voit que cet aspect de sa personne, et le plus souvent c'est tout ce que les gens peuvent obtenir d'elle. Un évitement systématique. Elle n'est cependant ni intimidée, ni impressionnée par ses contemporains. C'est un peu différent; elle est dotée d'une défiance envers la plupart, à la limite du mépris. Eva a une très mauvaise opinion du genre humain en général, et traite avec une méfiance systématique tous ses représentants. C'est sans doute son premier trait de caractère marqué, car c'est celui qui se montre et s'exprime le plus. Son esprit est quelque peu ... fermé à certaines choses. Quoique, fermé est un peu fort, disons plutôt qu'il s'ouvre difficilement. Ses opinions sur tel ou tel sujet se montrent marquées, et d'une assez grande fixité, avec une légère tendance à l'irrationnel. Le rejet de surface qu'Eva affiche n'en est qu'un des aspects, même s'il est le plus dur à passer. 

Le dégoût des autres n'est pas son seul trait, et heureusement ! Une fois passé le cap de l'acceptation de l'autre, vient le corrosif de son humour. Un peu inconsciemment, elle met à l'épreuve constamment ceux qui retiennent son attention, les pique sans cesse, n'hésite pas à mettre du sel sur leurs petites plaies de ses mots acérés. Beaucoup d'esprit, de dérision. Elle n'est pas aussi raide qu'elle voudrait bien le faire croire, et le dévoile par son sens critique jamais à court de remarques acerbes, que ce soit sur l'extérieur ou sur elle. Elle n'est cependant ni très compatissante, ni particulièrement gentille, dans le sens où elle ne ment que très peu, et lance souvent la vérité avec violence dans ses paroles et ses actes. Si elle s'échine à conserver des apparences pour ce qui la concerne, elle est très prompte à briser celle des autres.

Au demeurant, c'est une jeune femme qui cherche à se protéger de ce qui peut la blesser, et ces choses là sont nombreuses. Sans aller jusqu'à la paranoïa non plus. Elle redoute les mauvaises intentions, la malhonnêteté intellectuelle, les faux semblants. Elle est émotive, et le sait. Vite touchée, vite émue, vite énervée. Eva est quelqu'un avec une sensibilité à fleur de peau, et qui ne fait pas grand chose pour maîtriser cet aspect, au contraire; en s'enfermant dans une fausse apparence, elle garde cet excès intact. Eva a un goût assez prononcé pour les sons et formes agressives, en tant qu'esthétique, d'ailleurs; paradoxal ou logique, à votre libre appréciation. 



Histoire.

Eva a une drôle d'histoire familiale. Elle n'a pas du tout connu son père, qui s'est évaporé assez rapidement après sa naissance. Il était militaire, marin qui plus est.Il n'en était pas à sa première affaire du genre, et peut-être pas la dernière. La mère d'Eva avait espéré le faire changer, et qu'un enfant serait un argument pour le faire rentrer dans l'image du couple qu'elle voulait vivre. Égoïsme ou bons sentiments, toujours est-il que lui ne se sacrifia pas. Il partit après trois ans de visite de plus en plus espacé à la jeune mère et sa fille, n'ayant pas refait l'erreur de se marier après les déboires qu'il avait déjà vécu. De son début d'enfance, Eva garde des souvenirs contradictoires, joyeux ou au contraire très triste voire même tendu.

Elle fut en tout cas élevée par sa mère "seule", qui travaillait en tant que bibliothécaire à la London Library (plus grande bibliothèque de prêt au monde, ladies and gentlemen, et sa fille en eu les oreilles rebattues encore et encore) en tant que membre associatif, ayant une famille plus qu'aisée et un patrimoine qui subvenait à tous ses besoins de toute manière. Le "seul" est ici bien relatif; Eva avait une une femme de ménage qui ne pouvait s'empêcher de parler avec elle, et sa mère ne souffrait en rien de s'occuper d'un enfant, puisqu'elle ne le faisait pas vraiment. Une nurse, Emily, était assigné à cela. Elle logeait avec elles dans leur duplex, et pourvoyait à tous les besoins d'Eva la plupart du temps, même du temps où son père passait encore. Certes, sa mère la voyait tous les jours, et la traitais avec amour. Mais elle ne s'occupait pas d'elle, elle était plus souvent à s'occuper d'elle même, de ses vernissages, conférences diverses, rendez-vous, etc ... Eva fut assez peu réceptive aux discours de sa mère sur la piètre condition de ceux qui n'étaient pas "de leur milieu", comme son père, qui, finalement, ne méritait pas son affection, et encore moins celle de sa fille ! Elle l'écoutait, sans trop y accorder crédit. Elle accordait, plus généralement, peu de crédit à celle qui l'appelait "my heart".

Le premier de ses traumatismes qui allaient forger sa phobie particulière se produisit lors de sa troisième année de vie, une des dernière fois où son père vint. Il avait ramené, seul son esprit fantasque sait pourquoi, une mygale du bengale dans un vivarium. Eva, du haut de ses 3 ans, n'avait aucune idée de ce qu'était cette grosse boule de poils blottie dans un coin de la boîte transparente. Faisant fi des recommandations dont elle se fichait éperdument, elle avait ouvert la boîte, attrapé sans ménagements la drôle de peluche. L'araignée, d'un naturel peu agressif, l'avait mordu une première fois, sans venin. Eva avait hurlé de douleur, de frustration, avait tenté de frapper la mygale, encore et encore, si bien qu'elle fut mordue à nouveau, mais avec du venin cette fois. La petite fille s'évanouit alors que que la bête agressée et excédée se faisait renfermer promptement par son père, sa mère et sa nurse à sa suite, alors qu'ils avaient enfin été attiré par les cris qu'Eva poussait avec la douleur. Elle se réveilla rapidement, encore sous les effets du poison de la mygale, un neurotoxique. Elle ne voyait presque plus, n'arrivait pas à bouger ses jambes et à peine le reste, et ressentait une perte de contrôle de son corps affolant. Elle ne réussit pas à s'évanouir, ni à se calmer de sa frayeur, même une fois que les effets s'étaient estompé. Elle ne remarqua pas que sa bêtise avait occasionné une dispute de plus entre ses parents, pas plus qu'elle ne fit attention au médecin, à sa nurse, pas plus qu'elle ne dormit les 2 jours qui suivirent, jusqu'à ce qu'on lui donne un somnifère. Elle se remémorait la perte de contrôle, la morsure de l'araignée, la semi paralysie alors qu'elle lui grimpait dessus, la douleur de ses crochets et ce qu'ils avaient apportés. "Premier Evénement", ainsi resta-t-il dans la mémoire d'Eva. Plus tard elle associa systématiquement les problèmes d'entente mutuelle avec l'image d'une araignée, et une terreur qui prenait à la gorge, la terreur de l'impuissance.

Eva n'avait été une enfant très démonstrative, que ce soit avec sa mère ou sa nurse. Idem dès le début de sa scolarité. Elle était discrète, parlait peu, ne se mêlait pas aux autres. Système privé, avec des enfants de milieux aussi aisé que le sien. Confis dans leur conformisme dès le plus jeune âge. Mais elle restait de marbre, se faisait exclure sentencieusement, sans remous ni brimades. Tout du moins, à l'école primaire. De bons résultats sans être géniaux, tout en retenue, elle eut à ce sujet sa première réelle altercation avec sa mère. Le système britannique privé à son propre rythme, séparé du public. De 2 à 8 ans, elle était dans une école pré-préparatoire, une "pre-prep-school", puis jusqu'à ses 13 ans, Eva était dans une "prep-school", une école préparatoire (oui, les britanniques sont assez tordus), conduisant aux "public schools" (qui soit dit en passant n'ont rien de public, justement) prestigieuse, en l'occurrence, Wycombe Abbey School, un internat de jeunes filles uniquement. Hors de question pour Eva, qui si elle n'avait pas le plaisir de se rebeller pour la forme, nourrissait une sorte de mépris douloureux pour tout ce que sa mère lui proposait. Ce fut houleux, très houleux, plein de larmes, de mots lancés pour blesser et d'une haine insoupçonnée. Elles trouvèrent un point d'entente cependant, et Eva partit aux Etats Unis, dans le New Hampshire, de 13 à 16 ans. 

Elle rentra plus ou moins précipitamment après le "Second Evénement". Dans le cadre d'un voyage qu'elle avait effectué avec les quelques rares amis qu'elle avait (trois, en fait), elle était au Nouveau Mexique, dans le parc de Big Bend. Le désert exerçait chez elle un attrait particulier, elle appréciait le coté aride, complètement nu, de l'endroit. Une forme d'esthétique dans le vide, une grande force brûlante et minérale, piquetée d'une végétation rabougrie mais tenace. Elle s'était isolée pour mieux apprécier la plénitude qu'elle ressentait ici. Le soleil tombait, nimbant le tout d'une lumière surréaliste. Elle était dans une douce extase, et ne fis pas du tout attention quand elle s'assit sur le sol rocailleux. Elle savait qu'il y avait des serpents, parfois venimeux, et elle avait été très attentive à faire du bruit en marchant et à éviter certaines zones trop pierreuses ou broussailleuses. Elle n'avait en revanche aucune connaissance de ce qui grimpa sur sa chaussure, puis rapidement sur sa jambe. Scolopendra Heros, un myriapode de 18 centimètres de long, prédateur, avec de beaux crochets à venin, très douloureux et nécrosant, qui plus est. Elle était néanmoins crépusculaire, et plutôt rare.

Dès qu'elle sentit le mille pattes lui monter dessus, elle se leva brutalement, secouant frénétiquement la jambe. La scolopendre ne lâchais pas, à demi enroulé haut sur sa cuisse. Sans trop paniquer, Eva cessa de bouger, dégoûtée et fascinée par l'arthropode. Il s'arrêté brièvement, puis continua sa progression, vers l'entre-cuisse, de plus en plus. Elle voyait ses antennes s'agiter, ses pattes déplacer le long corps chitineux et étonnamment rayé dans un horrible mouvement qui emprisonnait le haut de sa jambe, alors que la tête allait vers son aine. Elle n'avait pas vraiment peur, pas encore, c'était bien pire. Elle était complètement subjuguée, malgré l'horreur de la scène, et n'arrivait pas à bouger. Elle voyait les crochets de la scolopendre (des forcipules, apprit-elle plus tard), à présent, alors qu'elle progressait encore sur sa braguette. Le cri d'appel angoissé d'une de celle qui l'accompagnait fut un déclic, et elle réagit convulsivement avec un gémissement rauque d'angoisse. Attrapant la grande bestiole à pleine main, elle la jeta de toutes ses forces, en se relevant brusquement, manquant de trébucher. C'est cette hésitation qui donna à la scolopendre le temps de la mordre. Ce n'était pas très profond, mais très douloureux, et les complications furent spectaculaires, avec une nécrose cutanée impressionnante mais heureusement sans gravité. Cependant la morsure avait eu un effet désastreux sur le mental d'Eva, lui rappelant le traumatisme de la mygale, en pire si la chose était possible. A l'impuissance et la douleur s'était couplé la nécrose noirâtre.

Après cet événement, elle se renferma sur elle-même, intérieurement comme extérieurement, et se rapatria avant la fin de l'année, sans plus donner de nouvelles à ses amis. Elle ne sortait plus dehors, ne supportait plus trop qu'on la touche, surtout avec des objets pointus, était plus distante que jamais, faisait la chasse aux toiles suspectes et aux recoins des habitations. Tout cela alla decrescendo, et elle resta avec une vague terreur morbide qu'elle ne voulait pas cerner. Il reliait trop de choses, et soulevait trop de sentiments contradictoires et mal compris. Elle continua sa scolarité selon les envies de sa mère, se pliant jusqu'à ses 18 ans à l'uniforme d'une école de filles, sans pour autant se couler dans le moule qu'on lui tendait. Elle était assez mal vue, mais avec son nom, personne n'osait trop lui faire remarquer. Elle entra donc à Oxford, grâce (ou à cause, question de point de vue) à sa mère et ses relations, et y étudie encore à présent. C'est également en tant qu'étudiante à Oxford qu'elle vécut le "Troisième Evénement" ...



Post Rp.

Mai, le début des beaux jours. Faisant fi du "respect" et de la quiétude dont jouissait habituellement la pelouse des lieux, une jeune femme y déambulait avec désinvolture, papillonnant avec une certaine prudence dans les pas. Ses semelles laissaient une légère trace dur les brins réguliers, les couchant de manière désordonnée. Trois fois rien, ils se relèveraient bien tout seul au bout d'un temps. Visuellement, seul le reflet du soleil sur eux permettaient de voir la progression d'Eva sur le gazon. Elle était en revanche assez facile à voir, seule en plein milieu de cette étendue verte. Avec ses cheveux clairs qui tombaient en longue tresse dans son dos, ressortant sur le vert sombre de son pull, relevé d'un foulard pourpre, et une jupe anthracite ainsi que des bas de la même teinte que  l'étole, elle était assez typique et reconnaissable. Surtout de face, avec ses yeux à la couleur magnétique. Eva était très satisfaite de ne plus porter l'uniforme de son université. Elle foulait aux pieds l'interdit en toute tranquillité, profitant de la douceur du temps et de la lumière naturelle, sans trop y penser, sans même s'en soucier.

Si l'hiver était une saison qu'elle appréciait pour certains de ses aspects, entre autre l'absence d'insectes, les premiers grands soleils restaient un plaisir qu'elle avait du mal à se refuser. Elle ne prenait pas grand risque, sur une pelouse anglaise, de croiser quelque grosse bestiole agressive, n'est-ce pas ? Elle avait longuement raisonné sur le sujet, maint et maint fois. Certaines choses n'étaient pas logiques, et une tentative de les convertir conduit le plus souvent à une contradiction intime gênante pour l'intellect. Eva en avait souffert quelques temps. Irraisonnée, la peur qui lui donnait des angoisses dans certains lieux l'était. Ce n'était cependant pas assez fort pour l'empêcher d'aller profiter de la douce chaleur nouvelle.

Ce qu'elle avait vraiment du mal à supporter, c'était certains contact ou évocations. Les objets pointus, la joie de la zoologie, entre autre ... Elle qui avait pourtant un certain intérêt pour ce qui avait attrait à la biologie, avant, en était dégoûtée d'une manière bien frustrante. Mais à présent, Eva n'y pensait plus du tout, et se contenter de se laisser aller aux agréables sensations de la fin du printemps. Les odeurs, la chaleur ténue des rayons sur sa tête, son dos. Elle venait de sortir d'une lecture léthargique, qui la laissait, comme souvent, à la fois fourbue et frigorifiée par son immobilisme prolongé. Finalement, depuis l'hiver, elle était tout simplement restée en intérieur quasiment toute la saison nouvelle, et avait senti brusquement le besoin de sortir, de savourer l'extérieur. Elle sourit en remarquant les picotements qu'elle ressentait sur sa tête, ses bras, son dos, ferma les yeux, admirant le filtre rouge orangé de ses paupières contre la lumière naturelle. Pour mieux en goûter, elle s'assis par terre, sans aucune attention pour ce que ce gazon était sensé être. Rapidement, elle s'endormit à moitié, allongée à demi dans l'herbe, sommeillante, sur les lèvres un sourire de pure joie enfantine. Elle se sentait bien, vraiment bien. C'était une propriété privée, entretenue jalousement. Que ce soit son oncle qui la possède n'y changeait strictement rien, elle n'avait rien à faire dessus. Ce n'était pas la première fois, loin de là, et elle exaspérait au plus haut point pour cela, d'autant qu'elle traitait les remontrances avec un manque d'intérêt à la limite du mépris. Le fait est qu'elle n'était pas seule. Le nouvel amant de sa mère, qui était avec eux en ce long week-end, un des rares ou Eva condescendait à les rejoindre. Pas un militaire, ni un technocrate en costume ou un noble à l'air pincé; un "artiste", celui-ci, un spéculateur dans le marché de l'art, plutôt. La jeune femme n'avait pas même retenu son nom, avait simplement gravé ses traits dans sa mémoire, et ignoré superbement comme elle le faisait souvent. Ça n'avait pas plu à l'homme, qui sous ses airs de marginal caricaturé était d'un conformisme terrible, ainsi que d'une fierté de parvenu très prononcée. Que sa mère fréquente pareil imbécile ne l'étonnait qu'à moitié, et elle soupçonnait vaguement quelque raison plus matérielle, ou simplement une ouverture sur le marché de l'art pour elle.

Le cuistre prétentieux, en tout cas, avait pris sa presque belle-fille en grippe. Quand il la vit en train de piétiner impunément sur la pelouse, il n'en eut d'abord pas grand chose à fiche. C'est de la voir sourire au ciel en s'allongeant à moitié sur le gazon qui le mis en rage. Elle qui regardait tout le monde avec ses yeux à la couleur exceptionnelle comme s'ils n'étaient que tapisserie, la petite princesse qui se croyait au dessus de tout et tout le monde, qui le narguait avec ses pas légers alors qu'elle donnait la sensation de se foutre de leur gueule dès qu'il avait le dos tourné, qui ne l'écoutait pas quand il parlait, lui répondait comme à un idiot embêtant, qui vous faisait toujours une tête d'enterrement, cette petite merdeuse souriait comme une gamine attardé au soleil ! Pris d'une impulsion subite, il sortit de l'allée de gravier, malmenant sans ménagements les brins savamment réguliers et entretenus bien plus que la jeune femme, allant droit sur elle.

Elle ne l'entendit pas, complètement plongée dans ses sensations. Elle avait l'impression de flotter dans un cocon tiède et doux, respirait l'odeur de l'herbe chauffée par le soleil, de l'humidité encore présente de la nuit. Immergée dans son propre corps, le contact brutal sur son bras, alors qu'elle se faisait tirer violemment par une poigne qui lui rentrait presque dans la peau déchira son sentiment de bien-être, la laissant hébétée. Elle n'entendit pas l'imbécile lui crier dessus, jeta des regards confus au dessus d'elle, d'où venait la force qui lui faisait mal et la traînait hors de sa plénitude. Quelque chose lui tenait l'avant-bras, l'écrasait d'un étau implacable, par delà ses couches de vêtements, rentrant presque dans sa chair. Elle la vis plus ou moins comme une main, mais pas quelque chose qu'elle aurait rattaché à un corps. Elle se débattit par réflexe, l'esprit embrumé. Les détails continuaient d'affluer, déformés, teintés d'une angoisse qui ne faisait que monter. Le bras était pour Eva presque invisible, mais il y avait dessus un grand tatouage, qui se découvrait à mesure que la manche remontait dans les gesticulations de l'homme qui tentait à la fois de la lever de force et de la traîner comme une enfant. Il couvrait quasiment tout la chair, remontait jusqu'à sa main. Un long fouillis écailleux, qui se tortillait sur tout l'avant bras. Une tête, stylisée mais plus que reconnaissable, ou plutôt une gueule grande ouverte, avide, les crochets en avant, la langue bifide découverte. Un serpent, en pleine agression, la tête pointant sur le dos de la main, épousant le mouvement recourbé des doigts cruels qui se plantaient dans son bras.

Eva n'avait jamais rencontré de serpent en action, mais les quelques images qu'elle avait vu lui avaient suffi. Elle était prise d'engourdissement et d'une sourde angoisse à la seule évocation de ces animaux, de leur morsures venimeuses, leur crochets. Elle se remémorait avec horreur que leur bouche était conçue pour s'ouvrir très grand et se refermer sur n'importe quelle forme, les mâchoires se déboîtant presque pour s'accrocher à la proie alors que les crochets se plantaient dans la chair emprisonnée par l'étau des dents. Son bras, prisonnier alors qu'elle se débattait en vain, encore à moitié dans son sommeil, couplé à ses souvenirs qui lui donnaient des frissons de malaise à chaque fois, finirent de la confondre. Elle perdit tout contact avec la réalité, commençant à hurler et se démenant comme une folle pour s'échapper de l'homme qui essayait toujours de lui faire la morale en lui tordant à moitié le bras. Il en fut tout d'abord étonné, estomaqué même quand il reçut son coude dans le ventre, mais sa colère déjà malvenue revint rapidement, et il serra plus encore, la traînant carrément hors du gazon en lui criant dessus. Il ne s'en doutait pas un seul instant, mais cet instant d'excès, caractéristique de sa personne (qui faisait d'ailleurs sa renommée, il était très connu pour ses moment enflammés et assassins, où il donnait l'impression d'être prêt à vous étrangler si vous l'interrompiez; les snobs trouvaient cela très amusant), allait lui valoir quelques déboires bien sérieux dans le futur proche. Pas seulement pour lui, d'ailleurs. Eva était en pleine crise d'angoisse, l'adrénaline coulait à flot mais pourtant elle n'arrivait pas bouger, en partie à cause de lui, en partie à cause de sa peur qui la paralysait, lui remémorant les moments de terreur après la morsure de l'araignée, ou pendant que la scolopendre lui grimpait dessus, agitant ses antennes et serpentant sur son bas-ventre, ses crochets à quelques centimètres de sa peau. L'incapacité à faire quoi que ce soit, la douleur, l'intrusion agressive et pointue dans son corps, dans sa chair, le venin, la réduction à l'état de proie, de tas de viande amorphe ... Dans son panthéon intérieur des symboles de la peur qui tournait à la maladie physique, les idoles des démons de sa terreur, venait de s'ajouter un troisième, icône vertébrée et écailleuse. Araignée, scolopendre, serpent, sa trinité personnelle accomplie, personnifiant sa peur.





Autres.


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N'aime pas : L'autorité, la bêtise, les gens en général
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Pour les DC (double compte) ou TC (triple compte), qui a donné son accord ? : Ed, Clem, Lithium, Kala
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MessageSujet: Re: Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] EmptyMar 18 Aoû 2015 - 10:57
Eh bien voilà, fiche terminée, dans l'attente de vos jugements bienvenus ! Je demande le statut de rêveuse, en l'occurrence, et n'ai rien contre quelques critiques.
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MessageSujet: Re: Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] EmptyMar 18 Aoû 2015 - 12:55
Fiche bien écrite et très complète, les "Traumatismes" sont particulièrement bien rendu. Je note juste un nombre assez important de virgule se trouvant en des endroits où on aurait très bien pu s'en passer mais ça en serait presque du chipotage que de le faire remarquer au vu du niveau du reste de la fiche.

Pas de souci donc pour te valider en tant que Rêveuse il va juste falloir attendre l'avis d'un autre admin et tu pourras RP.
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MessageSujet: Re: Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] EmptyMer 19 Aoû 2015 - 11:18
Je viens rapido, pour dire que la fiche est cool et que je valide Rêveuse aussi !
En revanche Clem, si tu pouvais me faire, ça m'arrangerait. Via le portable, je risque de galérer... Bisous et bravo !
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MessageSujet: Re: Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] Eva Beaumont (Double compte de Jean-Baptiste Dubois) [fini] EmptyMer 19 Aoû 2015 - 11:36
Pas de souci, c'est fait !
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