*Ce genre de course, je le hais. C’est le plus chiant, le plus brutal et on comprend en fait rarement comment on en est arrivé là à la fin. Dans le jeu lui-même, c’est peut-être là que j’ai le plus de mal, parce que ça va un peu trop dans tous les sens. Je me prend tous les objets dans la gueule et j’arrive pas à remonter, parce qu’il n’y a pas de circuit à proprement parler et qu’on ne peut donc pas rattraper le coup ou prendre de la distance. On est tous les uns sur les autres et la bataille acharnée, c’est pas exactement mon dada. Je crois même, mais il ne faut pas le lui répéter, que Ed serait beaucoup plus doué que moi dans le genre. Il est beaucoup plus apte à balancer des trucs dans tous les sens et à ricaner lorsque quelqu’un glisse sur une peau de banane. Enfin, c’est à moi qu’il incombe de faire les sept tours de celle-ci, je vais faire avec. Le petit plus, c’est que j’ai moins à rattraper que par rapport aux autres fois, mais quand même, il serait bien que je ne plombe pas nos chances de réussite non plus. Le truc est en forme de pilule vu de haut. Et elle sera sûrement dure à passer. En dehors de tout commentaire débile, je crois sincèrement qu’il va falloir que je me concentre bien sur celle-là et que je chasse la peur qui me nique le ventre depuis tout à l’heure… Et putain, que Ed fasse avancer l’enquête maintenant… Pas envie de TOUT me taper…* Dans sa bulle, l’intouchable déglutit et regarde les concurrents qui se trouvent à côté de lui. En réalité, il n’y en a qu’un seul, c’est Bernard Maddoff. Les autres sont derrières ou devant. Il le toise un instant, alors que la tension est à son comble. *Il ressemble à rien dans ce simili limousine. En fait, il m’énerve. Il se la pète avec sa carrosserie qui a toujours l’air flambant neuve alors même qu’il y a déjà cinq courses de passées quoi. Bon, cette fois-ci, je ne vais pas essayer de m’acharner spécialement sur ceux que je soupçonne et je vais me contenter de faire de mon mieux. N’empêche, si je peux t’en foutre un deux dans la foulée… Rah, j’aime pas cette position. Je suis déjà d’office dans le peloton, au milieu de toute la cohue de tirs et tout. Vraiment, non, je ne la sens pas cette course…*

Alors, les feux commencent à s’allumer et toute son attention est accaparé par la route devant lui, une belle et longue ligne droite. *Il paraît que sur ce terrain, en contre la montre, les Grease font du 9 secondes et des poussières. Il y a deux sacrées lignes droite tout de même, c’est pas aussi simple de faire si peu. Mais de toute manière, avec la flopée de truc qu’on va s’envoyer, impossible de faire la même chose.* Un autre feu s’allume et cette l’appréhension de Jacob remonte. [color=violet]*J’aurais presque envie de fermer les yeux là. Je le sens pas, mais alors pas du tout. En plus, comme j’entend rien, je vais pas pouvoir repérer la moitié des objets qui viendront sur moi… Et je risque de faire du roulé boulé presque systématiquement…*[color] Le troisième feu s’allume et les moteurs commencent à gronder. *Non, Jacob, il faut que tu te raisonne un peu et que tu aies une stratégie. L’idée, se serait de ne pas partir trop vers le centre de la piste et d’essayer d’atteindre l’une des extrémité. Ce qui est chiant, c’est que la bonne extrémité, c’est celle où je ne suis pas. Parce que si je sers à droite alors que les virages sont à droite, je ne vais pas pouvoir prendre correctement les tournants. Ok, ok. Je vais tenter la diagonale…* Le dernier feu annonce le départ et toutes les voitures, sans exceptions, se lancent dans un départ entièrement réussi, parfait.

Mais dès la première ligne droite, le chaos s’installe déjà et les concurrents, sans avoir d’objet, se livrent une guerre acharnée. Jacob tente la diagonale dès le départ, mais il rencontre déjà une série de problèmes, par l’essentiel des concurrents, à l’exception notable de l’équipe des Grease Lightning, qui tentèrent eux aussi de rester sur l’extérieur. Hélas, ce ne fut qu’une tentative, car le véhicule léger de leur équipe ne supporta pas longtemps le jeu de la bataille et fut ballotté quelques instants avant d’être complètement éjecté vers l’extérieur. Jacob, lui, eut plus de chance, avec son poids moyen, il trouva le moyen d’être plus fort que certains concurrents. Ce fut d’ailleurs le lot des plus petits que d’être complètement désavantagés, poussés par les plus gros qui prirent immédiatement la tête de la cohue, écartant de leur passage et de par leur poussée plus grande tous ceux qui ne pouvaient leur résister. Lorsque l’intouchable arriva enfin sur l’extérieur, devant les Grease Lightning qui se remettaient en position et tentaient de reprendre de la vitesse, il découvrit alors que la première ligne de cubes arrivait, avec le premier virage dans la foulée. Déjà, le peloton commençait à s’étirer en fonction du poids de chacun dans et tous savaient que le virage et les objets relanceraient complètement la bagarre, car naturellement, les plus légers obtiendraient les plus puissants items.

Le terrain d’ailleurs, n’était pas aussi anodin que celui du jeu vidéo, qui n’offrait finalement qu’une route qu’il fallait remplir d’obstacle soi-même. Là, on se trouvait dans les tunnels du métro, dans les voix de garage d’une large station souterraine. De temps à autre, sur des quais répartis au hasard, on voyait une foule d’admirateurs qui encourageaient les concurrents. Mais le pire était sûrement la route elle-même. Elle était en béton, mais dans lesquels on avait creusé des rails, comme celles des tramways parisiens, pas assez pour constituer des obstacles, mais il fallait tout de même faire attention à ne pas y laissait tomber l’une de ses roues, sous peine d’avoir du mal à s’en dégager. Naturellement, ses rails allaient dans tous les sens, sauf le bon. *Et tout cela sans compter sur l’infernal Major. Putain, ce crétin défonce tout ce qu’il trouve sur sa route, mais il conduit comme une merde. Il sera peut-être rapidement largué remarque. Après un ou deux virages. Il ne suivra pas le rythme, mais continuera à nous envoyer ses beuglantes tout du long. Bon, allez, il va falloir prendre ce virage serré… Et repasser à l’intérieur du groupe…*

« Ah ! Lé prémier viragé ! Oune dit toujours qué c’est lé plous révélateur !
—TOUT À FAIT, Marrriooo. C’est là qué l’on sait qui va sourvivre, héhéhé.
—Ah ! Léo Flarrrretty commence soune dérapagé !
—Brillant coundoucteur, il va préndré la tête dou péloton ! »

*Wah ! Je comprend ce qu’ils voulaient dire lorsqu’ils parlaient de moins de dix secondes par tour. Il l’a commencé super tôt son dérapage ! Et maintenant, il glisse derrière le peloton et passe juste entre nous et le bord du virage, près à repartir. Même moi, qui prend le truc serré, je ne fais que gagner une ou deux place. Léo est en train de massacrer tout le peloton, d’un seul coup. Au virage suivant, s’il tient la ligne droite, il sera hors de portée. En trois tours, il aura rattrapé les derniers à ce rythme. Nous, on se gènent les uns les autres, mais là, c’est peut-être justement le terrain où il ne faut pas se préoccuper des autres. Regardez-le glisser !* En effet, le pilote des Grease Lightning prend le virage comme un Dieu. Le peloton empêche les autres de faire aussi bien et tous regardent avec horreur l’équipe leur voler la victoire. *Ils pourraient bien sauver leur peau dans ce tournoi, au moins pour une course avec ça. Le problème, c’est que dans les trois candidats à l’élimination son Magneto, Bond et moi-même là. Bordel de merde. Il faut que je surveille ces crétins, parce que je ne crois pas pouvoir battre les Greases…* Et effectivement, au classement de la course affiché sur tous les écrans, la dernière équipe au général renverse totalement la donne en passant de la douzième à la première place, en un seul virage, arrivant, à la fin de la manœuvre, juste devant tous les autres, près à manger la ligne droite d’un premier boost… Puis, le Major leur roule dessus, sans leur laisser le temps de lâcher la pédale de frein et d’appuyer sur l’accélérateur. Et la magnifique performance de Léo Flaretty est réduite à néant tandis que le kart léger fini balayé par les poids lourds. *Dommage… C’était beau.*

Et soudain, les objets commencent à entrer en jeu. En tout, un concurrent sur deux a réussi à s’emparer d’un cube et Jacob, qui a pris un virage serré depuis l’extérieur, n’en fait pas parti. Aussitôt qu’ils apparaissent, une déferlante de carapaces, de peaux de banane, de faux cubes et d’autres éléments plus ou moins issus du jeu originel. L’ensemble provoque une cohue telle que personne ne suit réellement la ligne droite. Jacob a réussi à se placer dans le groupe des cinq têtes, mais tous sont des poids lourds à présent et il doit faire attention. Seul Magneto, de l’équipe X-men, est un danger moindre. *N’empêche moins dangereux, mais carrément plus mon concurrent. Si Léo parvient à nous refaire un coup important au virage suivant ou s’il finit par prendre le dessus à un moment ou à un autre, c’est de l’équipe X-men que je devrais absolument me méfier. Bordel, il faudrait que j’ai un cube la prochaine fois. Là, ça va, je ne me suis pris qu’une seule peau de banane, mais ça risque de ne pas être aussi simple.* La ligne droite défile vers le prochain virage et cette fois, Jacob peut tranquillement se déplacer vers l’extérieur à se préparer au virage. *Allez, pourvu que j’ai un objet ! Je vais tenter de me taper un trip à la Leo Flaretty. Peut-être pas aussi brillant, mais clairement aussi serré… Le tout pour le tout Jacob, c’est la seule façon de prendre de l’avance de peut-être décrocher la première place…*

« Oh ! Régardez ! Jacobé Ioumé ténté oune viragé aussi serré qué Léo Flaretty !
—Oune piloté brillanté et couragéux !
—Ou coumplétément souicidairé, héhéhé ! Il véut péut-étré se faire écrasé par lé Majoré !
—Ou doubler par Léo qui révient en forcé ! »

La bataille fait rage, cette fois, en tentant d’écraser un concurrent, le Major a mieux pris son virage, écartant le voyageur masqué, suivi de près par Magneto et Jack Billions. Prenant par l’intérieur, Jacob risque de passer entre eux, attendant l’objet qui lui échouera, issu du cube qu’il a réussi à traversé. Encore davantage à l’intérieur, le Grease Lightning fait son dérapage contrôlé. Au moment où les objets apparaissent, l’intouchable heurte le kart léger de son concurrent et l’envoie tant à l’intérieur qu’il heurte le terre-plein central et est complètement bloqué. *Voilà, celui-là, c’est fait. Maintenant, il faut essayer de passer le Major. Et j’ai un cube de merde. On sent fout, le tout pour le tout. Prenez vous ça !* Il lance son objet dans la cohue, espérant toucher le Major, mais c’est l’équipe MKR qui subit l’attaque et se retrouve retardé, relégué au peloton. Jacob vole la première place et lâche le frein pour l’accélérateur. Il repart en trombe, se croyant enfin vainqueur, le Major le talonnant, mais sans le rattraper pour l’écraser. Puis, accélérant au maximum, le pilote du monstreux kart-tank s’élance sur la piste et roule proprement sur l’intouchable, pour passer la ligne qui marque la fin du premier tour, le tout en poussant un rire rauque et effrayant. *Raaah ! Non merde ! Fais chier, j’y étais. Si seulement il avait eu un autre objet ! Ou si j’avais eu une carapace pour le défoncer ! Fais chier ! Et voilà Magneto qui passe, avec MKR et ce connard masqué. Allez, il faut repartir…* sous le feu de l’arrière garde, qui est toujours aussi fourni.

Mais alors que les X-Men et le Major de la Compagnie Panda s’élancent seuls à l’avant du groupe, un événement se produit, au début du second tour. Ayant obtenu son spécial et avec un seul concurrent devant lui, Magneto utilise son pouvoir de contrôle du métal et tente de retenir le Major pour lui passer devant… Mais le voyageur de la ligue S s’énerve sur son accélérateur, rageant de ne pouvoir avancer comme un bœuf, en hurlant. Et au moment où Magneto passe devant lui, qu’il ait compris que c’était là le responsable du problème ou qu’il soit seulement énervé qu’on en profite pour le dépasser, le Major s’emporte et lève le bras en visant le fou qui ose s’emparer de sa victoire. L’instant suivant, le kart du maître de la Confrérie des mutans est balayé par un tir de balles anti-char, du même type que celles utilisés par les avions de chasse, subissant le coup d'un autre spécial… Une seconde plus tard, le Major repart en tête de course, tandis que sur côté, Magneto, éventré en même temps que son véhicule, reste, inerte, sur le côté. Un silence total s’installe dans le public et sur la piste où tout le monde ralentit plus ou moins brutalement.

« Oh mon Dieu…
—Il l’a toué…
—Vraiment toué… »

Si la journée avait été bonne ? Ahah, mais bien sûr que non.

Premier sujet de conflit, l’avance dans l’enquête. Ce connard de Jacob m’en avait voulu pour avoir si peu avancé dans l’enquête, qui était, ne l’oublions pas, notre véritable mission, la course n’étant là que pour nous permettre de rester plus longtemps dans les parages, au milieu des concurrents et des autres traîtres. Evidemment, je lui avais répondu avec légitimité que ce n’était pas moi qu’il fallait blâmer, mais les types de chez Nintendo, dont le gars désagréable dont je ne connaissais toujours pas le nom, avaient décidé que j’avais rien de mieux à foutre que de ne pas enquêter et de m’entraîner tranquillement sur un bébé circuit. Et ce à quoi Jacob répondit systématiquement qu’il ne parlait pas forcément de ça, mais aussi de mon appel, qui était le second sujet à conflit.

Il m’accusait d’avoir perdu mon temps et d’avoir pris des risques inutiles. Mais c’était bien moi qui le blâmait : je lui avais donné une chance en or de récupérer des pièces de véhicule tout en mettant des bâtons dans les roues des MKR, une des équipes la plus sérieuses, et il avait décidé de ne rien en faire. MAIS MERDE !!! EVIDEMMENT, QUE C’ETAIT DES RISQUES INUTILES SI ON N’EN PROFITAIT PAS !!! PEUT-ETRE QUE JE N’AVANCAIS PAS DANS L’ENQUETE, MAIS JE FAISAIS AU MOINS EN SORTE QU’ON PUISSE CONTINUER JUSQU’AU BOUT !!! ET MERDE !!!

J’avais tenté de me calmer, mais il me semblait que Jacob avait délibérément décidé de détruire à coups de talon la seule véritable avancée que j’avais eu. Je n’étais pas bon aux courses, l’enquête, je patinai comme tout le monde patinerait, et mon coup de fil restait mon meilleur coup d’éclat de ces dernières nuits. J’avais bien aimé ma position de huitième à la dernière course, même si une petite voix insolente m’avait dit qu’être fier d’être aussi nul ne pouvait supposer qu’un esprit vraiment faible. Je l’avais envoyé chier tandis que je me repassais en boucle les vidéos de mes exploits, notamment les commentaires élogieux des deux arbitres (en sautant évidemment quelques passages de faiblesse).

__

J’avais donc deux cibles pour cette soirée : l’équipe de Wall Street Influence, ainsi que celle de Star Wars. Les premiers me paraissaient décalés, et les seconds, dans le thème. Pire encore, les deux étaient de très bonnes équipes ; réussir à les éliminer en prouvant leur mauvaise foi ne me ferait que du bien au niveau du classement de la course. Je m’étirai, mais n’attendis pas que la course commence avant de me farcir l’enquête : je n’avais aucunement envie de voir Jacob, et pire encore, de le voir rouler pour le podium devant des arbitres qui pleuraient dans leur moustache devant une course si belle. Donc, sans attendre, je décidai de parcourir moi-même les allées du métro et de retrouver l’endroit où nous étions. Disons que le Métro de Dreamland ne contenant pas particulièrement d’hôtel, nous étions tous un peu éparpillés dans notre coin. Par exemple, moi et deux autres équipes (celles de Bibi ainsi que les MKR) étions dans un endroit immense, bien éclairé, chacun dans trois wagons différents. Je supposais, vu les machines qui bordaient la salle et les quais, que nous étions dans une pièce quelconque de maintenance. Par contre, il faudrait un peu marcher pour trouver les autres. Heureusement que je ne m’étais pas laissé le luxe de regarder la course. Je gagnai ainsi un quart d’heure sans problème.

Il me suffit de regarder les cartes du métro actualisées avec les noms des participants marqués à différentes stations afin de retrouver mon chemin. Nous étions presque tous regroupés dans un centre immense rempli de magasins, ou à sa périphérie comme moi, ce qui ne m’obligeait pas à circuler par métro et autre tramway, qui étaient de toute façon interrompues par la course qui se déroulait sur un carrefour important de voies. Je me dirigeai maintenant à grands pas vers l’équipe de Wall Street Influence. Je passai près d’un magasin de montres, de sandwichs, ainsi que de revues débiles qui se disaient « de la presse ». Je dédaignai farouchement tous les commerçants qui me dévisageaient en espérant que je leur achète quelque chose, et préférai regarder les prémisses de la course sur les grands écrans, avec les voix de Mario et Luigi en commentateurs qui étaient toujours annoncées par un jingle sonore propre au Royaume. La course n’avait pas encore commencé, mais tout le monde était en place, et ça, c’était le plus important. Je balayai la zone mercantile du regard, juste voir s’il y avait des Voyageurs dans les environs. Je râlai en me rendit compte que oui, il y en avait pas mal. Mais la grande majorité n’était que des spectateurs qui attendaient de voir le début de la course. Je tentai de passer à travers une foule de plus en plus concentrée sur ce qu’il se passait à l’écran. Mes cheveux blonds étaient nettement un désavantage dans ce genre de situations. Quelle bonne idée j’avais eu de laisser mon panneau dans mon petit wagon/local, où il était parfaitement en sécurité.

J’avais rapidement compris que les boursiers logeaient quant à eux dans le coin : dans un bâtiment désaffecté qui n’attendait qu’un propriétaire pour ouvrir une nouvelle boutique aux articles hors-de-prix. Evidemment, niveau sécurité, c’était parfait : y avait beaucoup de monde autour, sans compter les serrures aux portes. Par contre, je notai qu’il y avait un Voyageur à l’intérieur des murs grâce à mes verres. Je tentai de reconnaître l’un des deux pilotes, mais mes lunettes n’étaient pas assez précises pour déterminer la taille exacte de l’arête du nez. En tout cas, il était dans une baraque où il y avait des fenêtres. Feignant d’être un simple spectateur de la course, je cherchai un endroit pour profiter du spectacle, tournai gentiment autour de la maison. Je fus ravi d’en trouver une bien plus qu’intéressante : car dans la maison, je pus voir quelqu’un qui fouillait activement les dossiers entreposés dans l’endroit par l’équipe, ouvrant les tiroirs mis à disposition, jetant un œil à chaque papelard et jetant le tout négligemment au sol. Petit enfoiré, tu allais voir…

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« MAIS QUELLES SALOPES ROUMAINES !!! »

Fino hurla encore une fois cette insulte tandis qu’il faisait les cent tours de sa propre cabine. Il n’en revenait pas de s’être fait avoir aussi facilement. Putain de merde ! Voilà ce qui était chiant avec Ed : il était extrêmement con, ce qui faisait que des éclats d’intelligence étaient toujours des coups en traître. Le bébé phoque pensait cependant que Jacob y était pour beaucoup dans l’élaboration de ce plan, vu que c’était lui qui les avait dénoncés. Germaine regardait son compagnon d’un œil impassible, sans émettre la moindre hypothèse. Elle savait juste que c’était dommage qu’elle n’ait pas pu remplir des dossiers pour une fois : il y avait tellement peu d’occasions dans cette compétition.

« CES MINIPUTES ANALES ONT VOLER EUX-MÊMES LES PIECES DES MKR, LES ONT LAISSE TRAINER PENDANT QUELQUES MINUTES DEVANT MA GUEULE, ET J’AI MORDU A L’HAMECON COMME LE DERNIER DES JUIFS !!! ET PAF, UNE ARMEE D’ORGANISATEURS SUR LE CUL !!! MAIS CE SONT CES CONNARDS QUI ENQUETENT !!! JE VAIS LES FAIRE VIRER A MON TOUR !!! GERMAAIINNE !!! LA CAMERA !!!
_ Nous n’avons pas de caméra.
_ On est dans un lieu public et touristique ! Tu verras si on n’a pas de caméras ! Suffit de demander gentiment. »

Quelques minutes plus tard, après avoir à moitié tué quelqu’un pour lui piquer sa caméra, Fino comprit son fonctionnement en quelques secondes. Il eut une sorte de ricanement sadique quand il allumait le petit DVD à l’intérieur et qu’il tournait. Germaine derrière lui, ils faisaient attention à ne pas se faire remarquer (mission presque impossible en ce qui les concernait). Ils avaient vu Ed passer dans les environs. Il ne devait pas être bien loin. Heureusement, des têtes blondes rôdant près des baraques d’autrui, même entourés par une foule, ça se trouvait facilement. Fino savait là qu’il tenait son premier scoop. Il filmait la scène et s’occupait directement de la voix off :

« Tandis que la compétition bat son plein, nous espérons tous que les courses se passeront sous le signe de la joie, de l’égalité, ainsi que d’un esprit bon enfant. Ça serait vraiment cruel de voir quelqu’un bafouer les règles ouvertement alors que tout le monde a le dos tourné. Mais personne ne serait aussi mauvais joueur… Oh, mais attendez ! Qu’est-ce que je suis en train de trouver ? Mais oui ! Regardez-moi ce petit connard de Ed Free, de l’équipe médiocre des Private Jokes, qui tente d’espionner le pauvre compartiment d’une équipe concurrente. Mais quel spectacle honteux pour la jeunesse ! Restons en arrière et voyons jusqu’où vont ses méfaits.
_ C’est le baraquement de l’équipe d Wall Street Influence.
_ Hey, Germaine, vous pouvez pas la boucler pendant que je fais régner la justice, bordel de merde ? »

*Je crois que jamais une course n’a été aussi bizarre que celle-ci. Aussi morbide et aussi effrayante. Bordel, il l’a tué. Il a utilisé son pouvoir, sans avoir l’objet le lui permettant, et il l’a massacré… C’est… Atroce… Oh putain…* La course, en effet, a radicalement changé. La cohue première a laissé placé à l’indécision la plus totale. Le Major McKanth s’en est allé loin à l’avant, fier de lui et tout le monde l’a laissé faire. Néanmoins, il roule toujours aussi mal et ne fait pas une performance particulièrement brillante. Le problème, c’est qu’à présent, plus personne ne veut tenter de le doubler et tout le monde roule donc à plusieurs mètres de lui, sans accélérer. Et toute la course se fait alors ainsi, dans le sillage du Major, sans que personne ne cherche réellement à former une échappée ou à prendre les virages. On avance au ralenti et on passe devant le cadavre de Magneto avec une touche de respect silencieux. *Plus rien ne sera pareil maintenant. Bordel, mais pourquoi ils ne nous arrêtent pas ? Pourquoi ils n’envoient personne disqualifier le Major ? Sûrement parce que personne n’oserai faire une chose pareille. Même moi j’ai pas envie d’aller essayer de lui dire. Et je suis protégé par une bulle impénétrable… Mais l’idée de subir un tir pareil, même aussi bien protégé que je le suis… Brrrr ! Putain, je suis combientième maintenant ? Il y a le Major devant, c’est sûr. Le Masqué, les MKR et Bibi m’ont doublé. Bibi ? Ouais, il a pas dû ralentir au même rythme que les autres. Bref. Du coup, ben, X-Men… Est relégué à la dernière place. Et je n’ai même pas envie de me réjouir du fait que j’ai un concurrent en moins… J’ai un truc en travers de la gorge et il va falloir que j’arrive au bout de cette course, en essayant de me placer au plus proche de la première place…*

Le second tour débute donc ainsi et Jacob essaie vaguement de se frayer un chemin entre les autres véhicules, tous massés au même endroit, pour tenter de gagner une ou deux places. Il parvient à passer les MKR et Bibi, mais n’ose pas aller plus loin. *Le problème, c’est qu’on doit dépasser les autres en conservant la distance de sécurité qu’il y a entre le premier du peloton – le voyageur masqué pour l’instant – et la tête brûlée, devant. Et comme le second et le troisième sont au coude à coude là, je vais avoir du mal à passer au delà sans objet… Oh bordel. Comment va-t-on se sortir de ce merdier ? Il reste encore six tours. Et on ne va pouvoir s’en sortir qu’avec des objets. Chacun devant défendre sa place, sauvagement si possible. Tient, regardez moi ce bond qui tente de passer avec sa belle caisse de rêve… Dégage !* Pour garder sa suprématie sur la quatrième place, Jacob fait un écart pour heurter avec son flanc l’avant du kart du MI6 et Bond est plus ou moins contraint de reculer pour tenter de passer par un autre endroit. Mais Han Solo saisi l’occasion et passe devant Hume pendant sa manœuvre. *Merde ! Mais… Putain, ça va trop être chiant…* La ligne de cube arrive et le virage avec elle. Jacob s’arrange pour avoir un objet, refusant la place à l’Adjudant Perkinson, qui est peut-être le seul du peloton à ne pas s’imposer de limite de vitesse, mais qui conduit toujours comme un pied. *Allez, une carapace, que je puisse latter l’un des deux autres premier ou virer le pilote du Falcon de ma route. D’autant qu’il ne me dépasse pas de beaucoup celui-là. En fait, je pourrais l’égaler de mon côté, mais je préfère que les autres s’acharnent à le doubler lui, pour ravir la quatrième place et me laissent tranquille. Ah ! Carapace rouge. Très bien. Le voyageur masqué a une peau de banane, ah ! ça lui fait une belle jambe. Jack a un champignon… Le pauvre. Il ne pourra sûrement pas l’utiliser. L’adjudant, n’a rien eu, bonne nouvelle. Ah ! putain, j’avais pas vu Dorian… Comme il galère ce con avec ses loups ! Pas pratique pour se glisser entre les autres. Hey, les Greases sont pas loin non plus et Bond a une étoile. Mais il ne l’utilisera pas. L’invincibilité n’étant que temporaire, il ne se risquera pas à l’utiliser pour remonter vers le Major, seulement pour aller jusqu’au début du peloton. Bon, que la guerre commence…*

Jacob jette sa carapace vers l’avant, tandis que d’autres objets fusent un peu partout. En quelques instants, la situation change et le Private Joke se retrouve au coude à coude avec Bond, toujours muni de son étoile, tandis que Han Solo, Léo Flaretty et le voyageur masqué barrent le passage à tous les autres. C’est sous cette configuration que le second virage du second tour est appréhendé, mais à la sortie de celui-ci, les choses ont déjà changé du tout au tout. Car la course doit à présent continuer ainsi, dans une cohue tranquille, lente, presque silencieuse, une procession étrange qui ressemble à un concours subtil et brutal à la fois. Tantôt, il s’agit de se placer entre deux voitures pour gagner une place, ou de bloquer un adversaire en lui coupant ses trajectoires, tantôt il faut se battre et écraser ses ennemis avec toute la force que l’on peut déployer. Le parcours n’est pas si long, mais la distance entre chaque rangée d’objets est souvent bien trop longue aux yeux de ceux qui lorgnent les premières places et qui ne peuvent les conquérir que par la force. Les poids lourds, encore une fois, semblent constamment revenir vers l’avant, gagnant ce jeu en couplant le poids de leur véhicules aux objets pour continuer à avancer. Mais jamais, ô grand jamais, personne n’ose tenter d’aller rejoindre le Major qui caracole inutilement en tête, plus dangereux que jamais.

*Je ne pourrais pas vraiment me faire un avis sur le sujet. Chaque fois que je passe devant le cadavre de l’autre, je me sens mal et en même temps, la course continue et il faut bien tenter sa chance. Cesse de se battre et attendre à la fin du peloton, c’est prendre le risque que lorsque tout se décidera, on ne pourra répondre présent. Le plus drôle serait peut-être de disposer d’un éclair et de le conserver jusqu’à la dernière ligne droite, puis de frapper… Si j’en choppe un à un moment ou à un autre, promis, je le fais… Et en même temps, je ne vois pas pourquoi j’en aurais un. Ma moyenne dans un machin comme ça, c’est la quatrième place, juste derrière le duo qui mène la danse. J’ai du mal à rester devant et je reviens là facilement, où je peux verrouiller pendant un certain temps le truc. C’est pas une mauvaise place, mais tout est aléatoire. Seule comptera la place que j’aurais une fois que je passerai la ligne d’arrivée. Et je ne vois absolument pas comment faire pour conserver la quatrième, la seconde, la troisième ou même la cinquième place si c’était la mienne. À chaque nouvelle volée d’objet, c’est la débandade. Si j’ai de la chance, je peux de défendre une fois. Si j’en ai pas, je subis comme un bleu et je peux juste espérer faire un peu plus de dégât. Le pire dans tout ça ? C’est l’Adjudant et le terrain, qui commence à être jonché de saloperies, dont une bonne partie est laissé là pour nous, par le Major. L’Adjudant, son problème, c’est qu’il n’a pas peur. Il fonce dans le tas, il nous attaque tous et il vient tenter de faire une échappée, sachant très bien que son supérieur ne viendra pas le détruire comme il a détruit Magneto… Pourquoi pas après tout. Mais il y a un genre de consensus général dans le groupe. Je crois le comprendre en tout cas. Un peu pour se venger de la compagnie panda qui vient de détruire une équipe concurrente, on tape sur celui qui est à notre portée et qui ne peut pas braver les règles du jeu avec le même brio que l’autre. Par contre, il a beau s’en prendre plein la gueule et on a beau le rejeter à l’arrière aussi souvent qu’on peut, ça l’empêche pas de conduire d’une façon pour le moins excentrique… Autant dire que c’est à coup de carapaces qu’on doit le remettre dans la bonne direction…

Celui qui n’arrive à rien dans cette situation, c’est Dorian. Ça lui apprendra à ce con. Il a tellement de difficulté à passer entre les autres avec ce putain de traîneau qu’il ne verra jamais le podium. À moins qu’il ne choppe un éclair. Mais depuis tout à l’heure, il n’a que des conneries qui ne l’aident pas beaucoup. Je suis assez étonné par la façon dont Bibi gère le truc. Il doge bien. Après, dès qu’il s’approche un peu trop des premières place, il tient pas, mais bon. Léo est le plus perdu dans ce pâté. Sa spécialité, c’est d’allier la vitesse à la maîtrise du terrain. Il est complètement à l’ouest dans cette course au ralenti. MKR, le voyageur masqué et Madoff sont ceux qui tirent le plus avantage de la situation. Ce sont les poids lourds. Ils tapent sur ceux qui les emmerdent et ça fonctionne bien, ils nous écartent sans problème. L’avantage, c’est que Jack est toujours coincé avec son champignon entre les mains – qui le rapprocherait trop du Major – et que l’autre magna de la finance pas très nette manque de chance et enchaîne les cube ou les peaux de banane. Rien de très offensif quoi. Quant aux trois derniers, c’est à dire Han Solo, Bond et moi-même, ben, on est dans un cas intermédiaire. On arrive à reléguer l’un ou l’autre de nos adversaires à l’arrière, on tient notre position, puis on se fait éjecter et on recommence. Bond a toujours son étoile, dommage pour lui. C’est un bon objet, mais l’utiliser maintenant serait une mauvaise idée. Enfin bref, tout ça pour dire que finalement, je ne saurais dire si cette course est pire que je ne le pensais ou se passe dans un esprit qui ressemble davantage à ce que j’espérais... Une chose est sûre en revanche : maintenant que je me retrouve avec cette carapace bleue, les choses risquent d’être beaucoup, beaucoup plus difficile de mon côté…*

« Il a pas solemment toué son concourent…
—Il a carrément toué la coursé là… »

Une paire de portes me permit de rentrer à mon tour dans la bâtisse sans faire un seul bruit. J’entendais distinctement les bruits de fouille sauvage qu’animait l’individu étrange et masqué. Je mis cinq secondes à le reconnaître, tandis que je l’espionnai doucement, caché à un coin de couloir. C’était le connard qui avait parlé à Fino lors de la seconde course, et ils étaient tous les deux liés par un contrat qui impliquait non seulement de l’argent, ainsi qu’une mission que le bébé phoque allait faire. Ils représentaient à eux deux une bonne partie des complots qui transformaient ce championnat en tournoi organisé par la pègre. Ce qui me faisait deux encapuchonnés dont je devais deviner l’identité : le pilote talentueux que Fino avait trouvé, ainsi que celui qui foutait actuellement le boxon dans la casse à Wall Street Influence. Si je ne pouvais pas vraiment toucher au pilote actuellement, je pouvais certainement dévoiler la tête de ce gars pour lui mettre un mandat d’arrêt dans la gueule. Si Jacob osait dire que j’avais passé mon temps à me frotter la nouille, je lui ferais avaler la Gamecube qui nous servait d’entraînement pendant les journées.

Ce qui était étrange, c’était que je ne savais pas ce qu’il était en train de chercher, ce mec. Il balançait des papiers partout, vérifiait à peine (mais en tout cas, vu le petit temps qu’il passait à la lecture de chaque feuille qu’il trouvait, on pouvait penser qu’il recherchait un document écrit ; peut-être un contrat). Je me demandais si c’était lui qui avait aussi mis à sac notre propre compartiment il y avait quelques nuits de ça, ce qui voudrait laisser entendre que ce type cherchait quelque chose, et qu’il ne l’avait pas trouvé chez nous. Et il n’avait pas l’air de le trouver ici aussi. Je me dis pendant un instant que ça pourrait peut-être être un coéquipier, mais ça m’étonnerait de Nintendo de ne pas nous parler de potentiels alliés à ne pas fouiller. Si nous étions dans le même camp depuis le début, alors ce mec ne serait pas venu foutre le boxon dans notre case. J’en prenais note et Jacob aurait son petit topo dès qu’il aurait raclé une super place. J’attendis un peu qu’il finisse de trouver son papelard ; sinon, j’irais lui foutre une main sur l’épaule et je le neutraliserai. Ce mec avait des pouvoirs de téléportation ou de dissimulation, selon la nuit dernière où il m’avait faussé compagnie sans même que je m’en rende compte. Il fallait savoir ce qu’il cherchait comme dossier intéressant.

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« Cela fait maintenant trois minutes que notre enfoiré s’est infiltré dans la maison. Nous n’imaginons pas tous les secrets qu’il cherche ainsi à découvrir, au nez et à la barbe de nos très chers arbitres. Quelle honte de violer ainsi les règles établies alors que leur bateau coule lamentablement dans es tréfonds du classement. »

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« On s’arrête ici, sac à foutre. »

Dès qu’il semblait avoir terminé de chercher, après un chou blanc, j’avais sauté sur lui afin de lui foutre un pain dans sa gueule. J’avais craché la phrase pendant l’action, sans trop chercher à copier les héros de shonen qui avaient tendance à avertir l’ennemi du piège avant de tenter leur attaque surprise, mais sa vitesse de réaction ne l’aiderait pas ce coup-ci.
Et en fait, si.

Ce mec était un Voyageur très expérimenté. Mon poing fut paré par un bras, et je faillis m’en prendre une bien violente dans la tempe si je ne m’étais pas laissé tomber. Je sentis la puissance de l’attaque, je l’entendis même, et je compris que le type en-face n’était pas du tout un plaisantin. Peut-être un MKR ? Il faudrait que j’apprenne leurs pouvoirs afin de faire une correspondance avec ce que je savais de cet individu. Loin de rechercher l’affrontement, sachant peut-être qu’il dévoilerait son identité qu’il cherchait tant à conserver, i se dépêcha donc de fuir, profitant de ma surprise afin de traverser une fenêtre dans une superbe pirouette. Je créai une seconde paire de portails à toute vitesse afin de rattraper le temps que j’avais perdu, et fus même à ses côtés. Il me bouscula d’un bras, me faisant perdre une seconde, et je me dépêchai de reprendre la course-poursuite accélérant peu à peu.

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« Et regardez-le ! Il se met maintenant à poursuivre un pauvre hère tout simplement parce qu’il ne l’aime pas ! Autant de violence et de stupidité dans le corps d’un être humain ferait sérieusement réfléchir Darwin. Regardez-le foncer pour lui péter la gueule. Cet acharnement inhumain mériterait de se faire virer du tournoi à coups de pied dans le cul, si on écarte l’hypothèse que sa maîtresse aux cheveux violets ne se fait pas écraser pendant la course. »

Malheureusement, la suite de ce passionnant documentaire allait tourner au vinaigre vu qu’un bébé phoque armé d’une caméra n’irait pas aussi vite que deux Voyageurs costauds. Fino se dépêcha d’interpeller un Rêveur quelconque en lui crachant sur la cheville. L’autre fit tomber son regard pour apercevoir une limace énorme et malfaisante, avec un bébé phoque tout aussi malfaisant, qui lui beuglait :

« Fous-moi sur ton épaule, et poursuis les deux salopes qui courent là-bas !
_ Je vous demande pardon ?
_ Bouge ton cul ! Je sais où tes enfants vont à l’école, et je sais quels bonbons ils préfèrent !
_ Mais je n’ai pas d’enfant.
_ Alors la chose qui se ballotte tristounette dans ton string devrait se faire arracher pour ordre d’inutilité publique, tu crois pas ? »

__

L’autre courrait vite, j’étais obligé de l’avouer. Je parvenais à peine à garder la distance, alors que lui écartait tous les individus devant lui sans se faire rattraper. En ligne droite, il m’aurait rapidement séché. Je sautai par-dessus un gamin qui ne voulait pas bouger, et nous continuâmes la course en zigzaguant à travers la foule quand on ne la dépassait pas. Soudainement, le type devant moi jeta une poignée d’EV par-dessus son épaule, et provoqua une ruée des gens aux alentours vers la monnaie, que je dû esquiver avec une autre paire de portails. Je me dépêchai même de me mettre à sa hauteur que je pouvais deviner, mais dès que j’y parvins, dès que je passai encore à travers mon portail, je le perdis tout à fait de vue. Mes lunettes n’indiquaient aucun Voyageur qui sprintait, aucun Voyageur dans les alentours. Ah la chienne ! Il m’avait fait le même coup qu’avant ! Je penchais plutôt pour de la téléportation. Moins pratique que mes portails, mais plus efficace dans le domaine de la distance à avaler.

J’arrêtai de courir comme une merde, voilà tout. Il m’avait filé entre les doigts, et vu ses capacités physiques, son pouvoir n’avait pas été sa seule option pour s’enfuir. Juste que voilà, c’était tout de même plus rapide. Je rageai. Bordel, il s’était vite échappé ce connard… Que faire maintenant ? Peut-être allait-il continuer les nuits suivantes à s’occuper de ravager tous les casiers pour trouver le document qui l’intéressait… Je n’en avais aucune idée. Je ne pouvais pas demander une surveillance plus étroite des casiers à Nintendo sans tirer une balle dans le pied à notre propre enquête.

En tout cas, je rayai les boursiers de ma liste des équipes à surveiller. Je mourrais d’envie d’éliminer une bonne équipe de la compétition, mais comme venait de montrer ce type étrange, ils n’avaient rien de caché chez eux de très intéressant. Et ils étaient les victimes de cette affaire. Bon, il ne me restait plus qu’une seule équipe à surveiller maintenant, celle de Star Wars. Puis je mettrai en parallèle mes résultats et ceux de Jacob, et on arriverait bien à réaliser quelques hypothèses de piste à suivre pour les prochaines nuits.

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« Flanqué de ma nouvelle monture…
_ Heeeyyy…
_ Ta gueule, arrête de bêler ! Je disais, flanqué de ma nouvelle monture, je tente de poursuivre ce foutu agresseur de mes couilles à travers la foule. L’œil de ma caméra pointée sur le blondinet, je ne peux pas vous montrer les petites filles innocentes qu’il a frappé sur son passage, mais le spectacle est atroce. Elles sont en train de pleurer, les lèvres en sang. ET MERDE, IL S’EST ARRETE !!! RALENTIS, ABRUTI !!! » Fino voyait Ed qui s’était arrêté au beau milieu de la gare. Son Rêveur était caché dans la foule, Ed ne le trouverait pas facilement. Plutôt bien camouflé, Fino continua à filmer en ricanant : « Le prédateur a loupé son gibier. Je sens d’ici vos soupirs de soulagement quant au sort auquel a échappé la pauvre victime.
_ Vous pouvez descendre maintenant ? J’ai en… AAAAIIIEEE !!! » Fino recracha la moitié d’oreille qu’il venait de bouffer et continua :
« Ma monture souffre de problèmes d’estomac. Je tenterais de la soigner dès que ce sinistre épisode sera passé. »

« Ah ! Enfin, lé dérnier tour !
—Parfaitement Louigi ! Enfin. On va pouvoir aller préndré oune café mainténant.
—Héuréux que ce soit biéntôt fini. J’en pouvais plous dé rester assis là…
—J’espére que le joury fera quélqué chosé pour qué lé Majoré pouissé pas récommencer… Sinon, cé séra pareil tous les soirs…
—Tou as raison Mario. J’ai mieux à faire qué dé comménter des courses dé papys…
—Fais gaffé tout dé mémé, si tou té barré avant la fin, ils te soucrent ta soldé…
—Ah ? »

*Dernier tour ? Déjà ? Enfin, putain, j’avais l’impression qu’on en aurais jamais fini. Bon au moins, on va pouvoir sortir de ce merdier et mettre un point final à ce peloton catastrophiquement lent et violent à la fois. Je suis un peu soulager d’en fois le bout. Ça n’a pas l’air sur les écrans, mais c’est un combat de tous les instants et je commence grave à fatiguer là. J’ai de plus en plus de mal à me concentrer sur ce que je fais. Hey ! Mais pourquoi vous vous excitez là, tout autour de moi ? Hein ? Ah non Han, je te laisserai pas passer encore une fois. Jarte-moi de là. La sixième place est à moi… Euh. Merde. Mais… Putain. Le Major a une bonne longueur d’avance sur nous. Personne ne veut essayer de le rejoindre certes et on lui a tous accordé la première place, sans essayer de se battre, comme Magneto – paix à son âme. Mais… Là, il a déjà fait la moitié du tour. Et on en sera à peu près à la moitié lorsqu’il passera la ligne et alors… Alors… Ce sera la merde absolue. Mais putain oui, ils vont tous partir en trombe dès que l’autre aura fini sa course. Ah ! Tu m’étonnes qu’ils s’énervent. Il y aura même pas un tour complet de véritable course ! Partir dans les premiers, c’est une victoire quasiment assurer. Bordel ! C’est pour ça qu’il faut se battre maintenant. Pour se placer… Dès que le Major sera plus dans le coup, ça va chier. Raah ! Prends-toi ça capitaine Solo !* Jacob commence à son tour à regagner en tension et à bousculer les autres pour se placer un peu plus vers l’avant. Il fait un écart pour éjecter Han Solo au loin. Mais c’est Jack Billions qui lui bloque le passage et qui le bloque à merveille. Jacob, en le touchant, se retrouve éjecté vers l’arrière. *Ah ! Huitième ! Mais bordel ! Non quoi ! Va chier Perkinson, dégage de ma route. Arg, non pas une carapace ! Putain ! Heureusement qu’il sait pas tirer, ça t’apprendra Dorian. Allez, poussez-vous bordel ! Tient Bibi, prend toi ça dans le cul.*

On joue des coudes, on se pousse, on s’énerve. Jacob, en quelques mètres faits des allers et retours entre les dernières et les premières places du peloton, le temps d’être rejeté vers l’arrière ou d’accélérer entre les autres concurrents. Et il n’est pas le seul. En moins de cinq seconde, le classement de la course a déjà changé sept fois du tout au tout. La lutte est à ce point acharnée que même les poids lourds, qui avaient jusque là un avantage, ne parviennent pas à s’en sortir mieux que les autres. Ce ne sont plus deux concurrents qui verrouillent la tête, mais bientôt quatre, voire cinq à certain moment. L’avant dernière rangée de cube est passé et bientôt, tout le monde est armée, le Major, lui, entre dans sa dernière ligne droite, celle qui lui permettra d’enfin décrocher la premier place et de libérer la furie meurtrière de tous les autres, d’un seul coup. Jacob est finalement bloqué juste derrière la première ligne lorsqu’il repère, juste derrière lui, le mouvement subtil de Leo Flaretty, vers l’extérieur du peloton, muni d’un trio de champignon. *Ah ! Pute ! Mais bien joué. La deuxième place est à toi si tu la joue bien. Moi, avec ma carapace bleue, je vais pas aller bien loin. Quoi que, elle ira frapper le second si le premier a déjà passé la ligne quand je la lance. Mmh, ça veut dire qu’aussitôt que le Major aura passé la ligne, je pourrais éliminer la masse de concurrents qui se battent pour a première place d’un seul coup. Oh yeah. Allez, suivons l’exemple de mister Flaretty et prenons ce virage avec classe. Avec un peu de chance, je peux taper dans le podium, même si en réalité, tout le monde va balancer ses objets en même temps et que ça va vraiment être galère.*

Puis, le silence s’installe dans le peloton, la lutte cesse et chacun regarde le Major passer la ligne et hurler de joie pour sa victoire facile. Un moment de latence et tout, absolument tout, explose. Les premiers à réagir sont Grease Lightning, MKR, Madoff et le voyageur masqué, les autres sont bloqués ou accusent un temps de réaction sensiblement plus long. Aussitôt, le peloton s’étire, se disloque et la bataille la plus enragée de tout le tournoi se lance. Léo et Jack s’emparent en moins de deux de la tête de la course. Ils bouffent ce qu’il reste de ligne droite avec leurs champignon et dans un moment de gloire infini, c’est même Léo qui devance tout le monde en utilisant son second boost. Le voyageur masqué, et le pilote de Wall Street Influence, profite de la force de leur bolide pour accélérer, tandis que bibi, plus léger, le rejoint grâce à l’accélération plus forte de son accélération. Il n’y a que très peu d’écart entre les concurrents. Han Solo, balance deux carapaces rouges, celles qui lui restait, mais ce prend une verte de la part de l’Adjudant. Jacob lance sa carapace bleue et engage, comme Léo, un superbe virage serré. Enfin libéré, Dorian, qui était le seul a ne pas avoir eu d’objet s’élance aussi vite qu’il le peut pour rattraper les autres, tandis que Bond, actionne enfin l’étoile qui le portera sûrement vers la victoire.

L’instant d’après, toutes les cartes sont relancées. Se poussant et s’invectivant le voyageur masqué Et Jack ont presque rattrapé Léo, mais n’ont pas pris le virage aussi bien que lui. Madoff, en revanche est sur le point de le rattraper ainsi que l’Adjudant et Bibi, qui tous, viennent de récupérer de nouveaux objets. Mais c’est sans compter sur la carapace bleue qui vient frapper Léo au moment où il s’apprête à utiliser son dernier champignon et voler la seconde place. L’explosion est telle qu’elle emporte les trois qui le suivent de près dans les difficultés et tous perdent leurs objets. Même Jack et son opposant au visage couvert sont ralentis par le choc. Jacob arrive à l’instant où l’explosion prend fin, mais doit légèrement manœuvrer pour passer entre les différents éléments qui minent le terrain. Il s’arrange même, fourbe, pour toucher le champignon des Grease Lightning. Il le manque de peu, mais qu’à cela ne tienne il poursuit. Dans son sillage, Han Solo n’a pas su éviter une carapace verte et a manqué son virage. MKR et le masqué sont encore devant lui, tandis que James Bond les rattrape, toujours poussé par son invincibilité, mais ralenti par un mauvais virage. Au moment où Jack passe la ligne d’arrivée, un éclair, lancé par Dorian, écrase tous les concurrents, à l’exception de l’agent anglais. Sans la moindre difficulté, ce dernier achève de rattraper son retard en dépassant Jacob. Hélas le voyageur masqué était trop près de la ligne et le bat de trois centièmes de secondes. Sans attendre, l’intouchable arrive et il est suivi par Léo qui profitait du sillage de l’invincible. Tout comme lui, Bibi a profité de son véhicule léger pour repartir plus vite que les autres et arrive, toujours dans la même seconde. La seconde suivante, Kerviel, grâce à son poids lourd, prouve la supériorité de sa force motrice, même en taille miniature. Immédiatement derrière, un petit Han solo s’empare de la neuvième place. Quant à l’Adjudant, il s’était pris un objet au moment de l’éclair et a donc échappé au Fléau, mais il a préféré s’acharner, avec son kart, sur Dorian, empêchant celui-ci de profiter de son avantage. Ils arrivent tous les deux un peu en arrière et Perkinson verrouillant fermement sa dixième place comme s’il s’agissait de la première. Jamais Magneto ne passa la ligne d’arrivée, mais personne ne jugea nécessaire de considérer que la course n’en était pas achevée pour autant.

*Bien ! Cinquième… C’est pas trop mal par rapport à ce que j’ai pu faire dans ces circonstances. Putain, c’était vraiment de la merde cette course, vraiment le bordel. Je me demande si Ed n’avait pas raison finalement. Au vu de la façon dont le Major a triché, peut-être faudrait-il prouver qu’il est là pour saper la course… Ne serait-ce que pour éviter d’autres morts… Putain, il l’a tué quoi…*

La loge de Star Wars n’était pas excessivement loin… très maigre consolation par rapport au poisson que je venais de louper. Peut-être que Jacob pourrait attraper cet énorme indice et mettre fin à une bonne partie de l’affaire, mais je venais de rater mon coup pour cette nuit, et même une surveillance active et simultanée de toutes les loges des participants ne pourrait peut-être pas me donner une nouvelle chance de lui foutre le grappin dessus. Ce fut donc d’un pas rageur que je partis discrètement vers la loge de Star Wars, de nombreuses hypothèses me farcissant la tête, mais aucune ne trouvant de réponse, ou un tant soit peu de crédit à mes yeux. Tout était tiré par les cheveux, rien n’avait de sens, et n’importe quelle théorie incluant une traîtrise de Nintendo, des spectateurs mécontents voulant voir leur poulain gagner (ainsi que leur pronostic pour les paris), n’étaient aucunement écartés face au peu d’hypothèse que j’avais pour le moment.

Je dû quitter l’immense salle où j’avais foutu énormément de grabuge, ce dont je devrais en répondre devant Nintendo et le public, avec s’il vous plaît des excuses crédibles. Un « je l’ai trouvé bizarre, et je l’ai suivi », ça ne le ferait pas, pas plus que la vérité sans me griller. Mais je réfléchirais à ça plus tard, j’aurais bien assez de temps. D’abord, il fallait juste que j’aille voir ma dernière équipe afin de me faire un avis. Après, on pouvait penser Jacob et moi qu’on avait passé aux cribles tous les participants et qu’on pouvait élaborer des théories à partir de nos recherches, et les communiquer à Nintendo afin que la firme nippone nous aide dans nos travaux. Dès que cette course serait terminée, il ne nous en manquerait plus que trois avant la grande finale, qui serait certainement la course de toutes les tricheries, avec des bombes posées n’importe où par les vilains de cette affaire. Mais si on virait ou dénonçait tous les vilains avant, on avait des chances de réussir à avoir une course potable. Il faudrait déjà éliminer Fino, mais malgré l’espèce de tentative de Jacob, ça allait être très compliqué. Où était donc ce phoque de malheur, d’ailleurs ?

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« Nous continuons à suivre notre agresseur par votre cameraman zélé, votre reporter intrépide. La direction qu’il emprunte ne laisse aucune place aux doutes : il se dirige vers la loge du Major, de James Bond, ainsi que de Star Wars. Ça sent le nouveau crime à plein nez. Comme si les concurrents étaient des bandits. James Bond est un gars transparent, Darky est un type bien, et le Major est innocent comme un agneau. »

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Cinq minutes après, alors que la course était presque terminée comme le stipulait les écrans (le Major conduisait même si bien que personne ne parvenait à le rattraper), je me retrouvais sur un nouveau quai où avait été installé trois autres équipes. Celle sous la grosse tente militaire devait être le Major, je voyais les James Bond Girl se presser dans une salle vitrée qui devait servir anciennement de cabine, et il ne manquait plus que Star Wars, qui se trouvait à l’instar de ma propre loge, dans un wagon abandonné. Malheureusement, la facilité s’arrêtait ici car leur garagiste se trouvait sur place. Pire que ça, il n’était pas dans le wagon, et R2D2 se dirigeait vers moi par des roulis étonnés. Et merde ! Le droïde me salua de quelques bips auxquels je ne comprenais rien, et j’essayais de trouver un sens, alors que même petit, je n’avais pas réussi à décrypter une seule de ses phrases. Je lui demandai comment il allait, gentiment, genre j’étais surpris de le voir ici, mais je sentais des bips plus pressants, s’enchaînant légèrement plus vite, et je me demandais si c’était censé vouloir signifier un sentiment plus vif, comme une colère qui commençait à faire chauffer ses circuits.

« Excuse-moi, mec. Je me suis trompé d’endroit.
_ Quelqu’un qui sert d’excuse ne peut être que quelqu’un de mauvais.
_ Bippoonnbipibip.
_ Mais nan ! Je ne suis pas venu tricher !
_ Impressionnant. Une défense incroyable, dépourvue de la moindre parcelle d’imagination. Ed Free est vraiment un pédé.
_ Tipibipibpoooonnpooonntitbip.
_ Si tu veux, je reste là. Je bouge plus pour prouver ma bonne foi. » Très bonne idée que j’avais eu là. Une paire de portails se forgea, invisibles, dans les airs. Un se plaça juste devant mes yeux, et l’autre se trouvait dans le wagon qui servait de loge et me permis de fouiller à ma convenance la pièce tout en maintenant une discussion avec le chien de chasse.
« BipBippompinpi.
_ Je suis juste venu t’avertir justement de garder toujours quelqu’un dans ton wagon. Je viens de voir un gars qui fouillait la loge de Wall Street Influence.
_ Vous sentez cette douce odeur d’hypocrisie ?
_ BipBipBipBippuuuiiii ?
_ Ouais, je suis parfaitement d’accord, c’est dégueulasse. »

Je me rendis compte de l’effroyable vérité : R2D2 était tout simplement incompréhensible, et tous les personnages de Star Wars depuis la création, peut-être en exceptant C3PO, ne faisaient que meubler autour de ses bip bip en n’y comprenant que goutte. Très triste. Cela devait donner à n’importe quel spectateur extérieur l’impression que j’entretenais une discussion avec lui.

Pendant ce temps, je fouillai la cabine de mes yeux, et je ne mis pas longtemps à trouver l’élément important de cette équipe : sur une étagère trônait une dizaine de coupes provenant de différents circuits. Je voyais qu’ils avaient remporté les trophées des circuits de Tatooine, de Hoth, une grande coupe pour la course dans l’Etoile Noire, l’Etoile de la Mort, et de nombreuses récompenses. On pouvait penser qu’ils n’étaient là que pour gagner un nouveau trophée. De rapides recherches par Nintendo permettront certainement de confirmer ces dires et de savoir enfin s’ils étaient une équipe qui n’avait rien à se reprocher ou non. Des champions ou des voleurs ? Je pouvais aussi les barrer de ma liste de suspect, et Nintendo confirmerait derrière moi. En attendant, j’en avais fini avec cette équipe aussi.

« Bon et bien, ravi de t’avoir parlé R2. Je repasserai te voir si j’ai des nouvelles, mais ça m’étonnerait.
_ BonBipBipBon.
_ Putain de merde ! Il a dit quoi ?
_ Qui ? Le droïde ? », demanda le Rêveur presque en pleurnichant.
« Trou du cul ! Je te parle du connard de blond !
_ Il me semble qu’il a dit…
_ MERDE !!! Il vient vers nous ! Dégage de là ! Dégage ! » Le Rêveur, apeuré d’une autre punition expéditive, fuit le plus rapidement possible. Si brusquement que lors de son demi-tour, Fino lâcha la caméra avec la cassette à l’intérieur.

Je trouvai par terre une caméra avec une cassette à l’extérieur.

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Largement après la fin de la course, quand Nintendo me demanda ce que j’avais foutu pour mettre autant de bordel, j’avais un super alibi à lui montrer. Mon argument « je l’ai trouvé bizarre, je l’ai suivi », pouvait fonctionner sans problème avec cette preuve, ce qui empêchait les évidences de me traiter comme d’un enquêteur à la solde de Nintendo. Tout était bien qui se finissait bien. Malheureusement, ce fut le cas aussi pour Fino, car aucune règle ne l’interdisait de suivre un autre joueur avec une caméra, vu que les joueurs ainsi filmés ne devraient pas avoir de choses à se reprocher, n’est-ce pas ? En tout cas, je sus que la caméra avait été détruite, contrairement à la cassette afin que je puisse m’en servir, voir si je récoltais des indices en la visionnant.



Résultat de la course :

Place	Équipe	Points gagnés
1er	Compagnie Panda Major	+10pts
2ème	MKR	+9pts
3ème	??? (Voyageur Masqué)	+8pts
4ème	MI6	+7pts
5ème	Private Jokes	+7pts
6ème	Grease Lighting	+6pts
7ème	Black Magic Dragon	+6pts
8ème	Wall Street Influence	+5pts
9ème	May The Force Be With You	+5pts
10ème	Compagnie Panda Adjudant	+4pts
11ème	Immortal	+4pts
12ème	X-Men	+3pts

Classement général :

Place	Équipe	Total des points
1er	MKR	46
2ème	??? (Voyageur Masqué)	44
3ème	Compagnie Panda Major	43
4ème	Wall Street Influence	42
5ème	Immortal	36
6ème	Compagnie Panda Adjudant	35
7ème	May the force be with you	35
8ème	Black Magic Dragon	33
9ème	MI6	32
10ème	Private Jokes	32
11ème	X-men	28
12ème	Grease Lightning	27 (éliminés)

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INTERVIEW !!!
EQUIPE « MAY THE FORCE BE WITH YOU » !!!

Journaliste : Je vous en prie, présentez-vous.
D.V. : On m’appelle Dark Vador, hhhhhh… Je suis extrêmement connu, hhhhhh… Et surtout, je suis un pilote de course émérite, hhhhh… J’ai engagé avec moi deux personnes, hhhhhh… à qui je reconnais le talent, hhhhhh…
H.S. : Han Solo, mais je ne préfère pas trop parler de moi. Je m’occupe avec R2 du véhicule, et comme je suis un des meilleurs pilotes existant, je conduis aussi.

Journaliste : Quels sont vos points forts et vos faiblesses ?
H.S. : Justement, c’est notre véhicule. On a le meilleur garagiste de tous les participants restants, et certainement un des meilleurs véhicules. Il n’y a que l’équipe des MKR dont le kart doit être aussi bon que le nôtre.
D.V. : Mes problèmes familiaux sont ma faiblesse, hhhhhh… Par contre, j’ai la Force avec moi, hhhhh…

Journaliste : Quels sont les concurrents qui vous semblent les plus redoutables ?
H.S. : Les trois actuellement sur le podium, justement. Le Voyageur inconnu a des résultats extrêmement bons, mais il n’est pas insurmontable. Par contre, le Major est une plaie, mais sur un terrain compliqué, il est simple à gérer. Il faut s’éloigner dès le début.
D.V. : Les MKR sont les seules forces rebelles, hhhhhh…. qu’il sera difficile de vaincre, hhhhhhh… Il est temps de contrattaquer, hhhhhh…

Journaliste : Quelles tactiques allez-vous déployer pour arracher la victoire à vos adversaires ?
H.S. : Je préfère ne pas en parler.
D.V. : S’éloigner du Major, hhhhhh… Faire en sorte qu’il ne nous rattrape pas, hhhhh... Et surtout, nous comptons sur les deux derniers terrains, hhhhhh… qui seront parfaitement à notre avantage, hhhhhh…

Journaliste : Vos pronostics des concurrents pour la dernière course ?
H.S. : Nous, déjà [Rires]. MKR, le Major, l’inconnu, Wall Street. Je mettrais ensuite l’Adjudant, et peut-être Kerviel, malgré son kart étrange. Pour le dernier, ça va être très serré, mais je pense plutôt à James Bond, sauf si les Private Jokes se réveillent, vu qu’ils ont fait quelques tours sympas.
V.D. : Je ne crois pas en la victoire de Spyro et Bibi, hhhhhh… Ils dépendent trop de la chance, hhhhhh… Même si la Force est puissante en eux, hhhhh…
Journaliste : Vous voulez dire, leur Special ?
V.D. : Si vous voulez, hhhhhh…

Journaliste : L’interview est terminée ! Nous vous remercions ! Nous espérons que vous arriverez à la finale, et tous vos fans vous embrassent !