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"J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] »

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Ed Free
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyMer 31 Juil 2013 - 22:38
Ma flûte de champagne arriva près de mon coude tandis que je refermai la carte avec une grimace de dégoût. J’en sirotai la première gorgée sans tenir compte de la forme du verre (si je l’avais fait, si j’avais remarqué à quoi le verre ressemblait, j’aurais recraché le champagne aussi sec et j’aurais balancé l’abomination à travers la pièce en poussant un hurlement de terreur). Il flottait dans la pièce comme une flagrance de débauche dégueulasse, une insouciance terrible que je n’approuvais pas. Il fallait que je me casse d’ici et que je résolve ce mystère. Un esprit plus intelligent aviserait que les deux étapes devraient être inter changées, mais j’avais ma priorité.

Arriva à ce moment l’autre star dont la bite était mise à 3000 EV : le fameux Ned. Lui aussi avait des oreilles de Voyageur, et une sorte de sentiment me fit demander si lui aussi n’était pas dans la même galère que moi. Il s’assied à la même table que la mienne sans rien commander. Il me demanda si tout se passait sans problème. Je ne lui en voulais pas trop de ne pas comprendre la merde dans laquelle j’étais mais je ne lui répondis rien, quitte à passer pour un asocial. J’espérais trouver un signe sur lequel je pourrais me raccrocher, qui me dirait que je n’étais pas seul dans ma galère (faite de matelas d’eau). On était toujours mieux quand on était en danger de mort avec une autre personne. Y avait un problème là-dedans, dans toute cette maison close, et tout clochait. Tout semblait faux, trop véritable. L’autre star me fit un clin d’œil ; je ne savais pas ce qu’il voulait faire passer dans ce message, mais moi, j’y vis une complicité qui allait au-delà de l’amitié. Comme une relation actif/passif dégueulasse.

Et enfin, Ned balança sa deuxième phrase et un soulagement immense remplit ma poitrine. Oui, il était avec moi ! Je comprenais enfin ce qu’il voulait dire et je vis la référence. Je me penchai légèrement vers lui en vidant la moitié de mon verre et acquiesçai avec enthousiasme ce qu’il venait de dire :


« Mais je sais pas ce que je fous là. Je suis devenu une pute de luxe. » Non, c’était faux. « Une bonne pute de luxe. »

Le barman nous jeta un coup d’œil pétillant et je sentis un frisson me parcourir le dos, comme s’il me frôlait la peau avec sa… Rah…
Mais bordel de merde.

Je demandais à Ned comment on pouvait s’échapper. Je voulus créer une paire de portails qui nous téléporterai loin de ce merdier, mais on pourrait fermer la porte sur les réponses à nos questions. Ma curiosité personnelle ainsi que mes poings avaient envie de connaître quelques secrets afin de faire regretter aux comploteurs de comploter. Il fallait se calmer, réfléchir, poser les bonnes questions aux bonnes personnes. Cependant, c’était la dernière chose dont j’avais envie : rencontrer d’autres personnes de cet asile de fous en manque. Il fallait que je fasse quelque chose… D’ailleurs, il était où, mon panneau de signalisation ? Je savais que l’avoir en plein acte n’était pas le summum du fétichisme et que mon « moi » inconscient avait dû le poser quelque part. Quand j’étais dans une situation qui puait la merde, il me fallait mon panneau. C’était un peu comme un nounours, mais un nounours qui frappait mal.

Quelques instants après, à peine avions-nous eu le temps de discuter qu’un petit être râblé mais sapé comme un directeur de cirque pénétra dans la pièce comme un cowboy. Il leva ses bras en l’air de satisfaction quand il vit le barman, et si ses bras pouvaient s’étirer encore plus, ils l’auraient certainement écartelés quand il posa les regards sur ses deux poulains fétiches.


« Ned ! Ed ! Si vous saviez comme j’étais content de vous voir ! »

Il portait une moustache, et s’approcha de nous, toujours les bras en l’air. Je n’avais pas du tout envie de savoir jusqu’à quel point il était heureux de nous voir, surtout quand le pantalon pouvait répondre à sa place. Je lui fis un petit sourire très discret, très gêné, et il entoura ses deux bras autour de nos épaules. Ne sachant pas encore comment je devais le prendre, je me laissais faire. Ce type me faisait flipper : il avait une lueur dans le regard qui voulait dire qu’on allait faire de grandes choses ensemble, surtout si ça impliquait de brûler des trucs.

« On ne parle plus que de vous dans le secteur, vous êtes fantastiques ! C’est la première fois que j’ai un tel retour sur investissement. Cent pour cent de mes clients satisfaits ! Et ce n’est que la première étape, mes petites boules aux œufs dors. » Il avait une haleine de sperme. Non, Ed, dis-toi que c’était du dentifrice. « D’ailleurs, la seconde étape va commencer daaaanns… quelques minutes. Préparez-vous, les champions ! Nous ferons le film homo le plus rentable de l’histoire de la pornographie onirique ! Des dizaines d'affiches de ce futur chef-d'oeuvre ont enflammé les foules !»

Ma bouche eut une grimace explicite. Je la refermai aussi sec, car je l’avais ouverte assez grande pour que… disons qu’elle semblait être prête pour une partie du film.
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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyMer 25 Sep 2013 - 13:24

La conversation entre Nedru et son collègue blond tourna court tandis qu'un petit être beaucoup trop heureux au goût du Gris les enlaçaient jovialement.

Ses paroles donnèrent assez de grain à moudre à l'analyste surnaturel pour qu'il ne perde pas son temps en une réponse quelconque. « Un tel retour sur investissement ? » Alors il était là depuis longtemps ? Sa mémoire était confuse et il avait l'impression de n'avoir rien retenu des précédentes nuit, à l'exception de quelques mots mal choisis. Ce simple fait, en soit, n'était déjà pas normal. En considérant que l'on était dans Dreamland, il était admissible, mais tout de même...

Même s'il avait eu des difficultés anormales à se rappeler de quoi que ce fut, pourquoi avait-il focalisé ses efforts mémoriels sur de tels mots ? Le Renard n'était pas du genre à ne prendre en note que l'existence d'un gros dragon noir ou d'une lampe torche, ni même le fait qu'il était nu ; ces informations n'avaient pas le moindre valeur... S'il avait décidé de jouer un rôle et devenir effectivement une « pute de luxe » pour quelques temps, n'aurait-il pas inscrit en lettre de feu dans son esprit « tout ceci est une comédie » plutôt qu'autre chose ? Avait-on implanté dans son esprit des faux souvenirs afin de lui faire jouer un rôle ? De le faire tourner dans un film homo ?

Pour ridicule qu'était l'hypothèse, elle restait de l'ordre du probable Dreamlandien et l'esprit du Gris s'enflamma en partie sur cette piste et en partie sur une foule d'autre tandis qu'on le menait gentiment -les bras du directeur de cirque corrompu étaient descendu au niveau des fesses de ses pouliches- vers une pièce au décor plus savamment élaboré.

Une caméra se trouvait là, ainsi que nombre d'autres objets que la décence impose de ne pas décrire en détail. Mais Nedru avait pris sa décision ; il fallait poursuivre pour qu'il en sache plus. Si c'était un piège, il était trop grossier pour que la révolte pure et dure n'ait pas été envisagée par celui qui l'avait fomenté. La fuite ne lui apporterait rien, et ce n'était pas vraiment son genre. Si c'était là une sorte de jeu... Il jouerait.  


« -Pardonnez moi, mais faire un film est un peu brutal. Nous sommes des stars après tout... Je sors juste du lit et...  »
« -Oui, je comprends bien !...  Et bien il va falloir vous mettre en condition ! On va faire la  séance photo promotionnelle avant ! Vous vous tiendrez un peu plus droit comme ça !  »

Les clins d'oeils qui suivirent auraient pu donner envie à Nedru lui même de frapper ce type révoltant. Un regard sur l'autre Voyageur lui apprit qu'il ne se maîtrisait qu'avec une grande difficulté également. Il hocha la tête de manière à lui faire comprendre qu'ils n'allaient pas se contenter d'obéir.

Comment expliquer qu'il se trouvèrent bientôt tout deux vêtus d'un costume blanc et rose ? Pour Nedru, l'accoutrement était toujours moins repoussant que le pantalon de cuir qu'on lui avait fourni, et cela suffisait. Quant à Ed, on lui avait fourni une cigarette et cela sembla l'aider à se calmer. Le Gris suivit les instructions du photographe chaque fois que cela n'impliquait pas de contact trop direct avec son collègue, tout en cherchant à tirer des informations du cowboy ou de ses assistants. Rien n'était concluant. Ils soutenaient toujours qu'il était là depuis ses début en tant que Voyageur, malgré ses allusions à son maigre palmarès connu.
Pendant ce temps, l'obturateur de l'appareilphotovibrait sans montrer de signe de faiblesse.


Mais la patience de son allié sembla s'épuiser lorsqu'il leur fallut porter un costume de lapin, tandis que les questions obtenaient de moins en moins de réponses.
costume de lapin


« -Bon, on va commencer à tourner. Vous êtes chauds non ? Non ?! Allons, je vois bien qu'Ed a du mal à se contenir, il a serré TRES FORT le jouet qu'on lui a donné ! En place tout le monde !  »

Une équipe de tournage envahit le plateau, le bruit général étouffant sans mal les objections que l'on pouvait chercher à fournir. Alors que les deux stars partaient s'entretenir avec celui qui semblait diriger les opérations. Mais la voix du cameraman couvrit le brouhaha -qui s'était tu d'un seul coup.

« -L'image est brouillée, je comprend rien ! Il y a une sorte de truc blanc au milieu. AU MON DIEU !  »

Une créature était apparue dans le salle. En costume noir, beaucoup trop grande, les membres trop longs, son visage totalement blanc ne présentait pas la moindre trace d'yeux, de nez, de bouche, d'oreille ou de pilosité ; rien de ce qui compose normalement un visage. Il sembla à Nedru que sa vue elle même se brouillait alors qu'il tournait sa tête dans leur direction.

*****


Ce putain de blond ! Il avait osé foutre les pieds dans mon quartier... Je lui avais pourtant interdit d'y poser un seul de ses putains de pieds !! Ce connard n'avait jamais cessé de chercher la merde depuis notre rencontre, on ne compte plus le nombre de gens envoyés à l'hôpital par sa faute et j'ai moi même failli y passer à quelques reprises. Et il était là, en ce moment, devant moi.

Ou bien ? Etait-ce vraiment le cas ? Quelque chose dans l'esprit du Gris chercha à le prévenir que quelque chose n'allait pas, mais il n'y pris pas garde.

Tant de colère ! Ce putain de blond ! Je choppais le premier truc lourd qui se trouvait devant moi, pour écraser sa sale petite face de fouine en dessous. Les cafards doivent être tués. Un distributeur de boisson finit bientôt dans mes bras avec force étincelles et crépitement, tandis que je hurlais lentement, d'un air lugubre, le nom de celui qui n'avait pas le droit d'oser jamais reparaître devant moi.

Une telle force, vraiment ? Depuis quand ? Mais cette rage... Il fallait sans doute crever ce blond, pour une raison ou une autre.

Je jetais mon projectile d'une tonne sur une vingtaine de mètre, facilement, en direction de ce sale type, de son sale manteau à capuche en fourrure et de tous ses mauvais coups. Le distributeur éclata sur la route, fracassant un peu le béton en soulevant un grand nuage de fumée.

Et derrière... La cible me narguait de son sourire intangible narquois.

Putain. De. Bordel. De. Merde !

Ce sale type allait crever, cette fois.
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyVen 3 Jan 2014 - 20:25
La ville était un échiquier dans laquelle se battaient d’innombrables pièces. Pas de multiples plateaux, mais un unique, qui les réunissait tous, dans lequel les cases s’enchevêtraient et plusieurs pièces pouvaient tenir ensemble sur un carré, et être à plusieurs endroits à la fois. La ville était complexe, mais n’était pas bien différente d’autres mécanismes : si vous passiez du temps à déterrer les ficelles, si vous écumiez les rues, réunissiez les informations, si vous cherchiez à comprendre, à comprendre profondément tout ce qui vous entourait, en ayant le pourquoi et le commun sur chaque sujet, sur chaque pièce, alors doucement, vous deveniez le maître. Une action, mille réactions ; mais avec du temps, on apprenait par la compréhension, par l’expérience, on savait tout simplement, et il suffisait juste de connaître les nouvelles données, soit de savoir toutes les nouveautés qui frappaient votre secteur, et vous pouviez anticiper et réagir au mieux.

Mais certaines pièces ne pouvaient pas être déplacées, ou alors, il fallait y aller avec la main et pas les pousser d’un doigt. Quelques fois, les choses ne se passaient pas comme prévues, mais c’était cette impossibilité d’omnipotence, d’omniscience, qui rendait la partie tellement plus intéressante. Une réaction qu’on n’avait pas vu venir, quelque chose qu’on ne savait pas, ou tout simplement la théorie du chaos qui relativisait tout ce dont on était persuadé d’être certain, et une bille qu’on avançait rendait les choses tellement imprévisibles.

En parlant de pièce qui ne se laissait pas déplacer… J’évitais d’un petit pas de côté, comme si je n’avais pas effectué le moindre mouvement, le lourd projectile qui se fit fort de réduire en purée les VTT à-côté dans un bruit de ferraille brisé impitoyable. Le brun… encore ce type. Il avait la force, c’était certain, mais il fallait avouer que son importance restait mineure. C’était extrêmement amusant de voir une force de la nature, dans mon quartier, qui était… impuissant, dirons-nous, face à tout ce qui l’entourait, toutes les richesses et les nœuds de la ville. C’était comme un requin dans un aquarium pile à sa taille : il vivait, pouvait nager s’il se contorsionnait légèrement, mais ne ferait rien d’autre. Impossible de ne pas vouloir l’asticoter de temps en temps, surtout qu’il était totalement… inflexible. Dans un monde totalement maîtrisé, c’était toujours amusant d’avoir un grillage électrifié sur laquelle poser le doigt, qui nous rappelait que le danger existait toujours. On se souvenait de ce qu’était la douleur, sans se mettre en danger.

Il avait un véritable défaut qui pouvait passer pour de l’ennui : quand quelque chose ne tournait pas en rond en ville, il m’accusait. Malheureusement pour moi, il avait souvent raison. Etait-ce de l’intuition, ou bien une réaction exagérée à mon égard ? Qu’importe, il avait la rage. Mais pas la subtilité. Esquiver son prochain coup fut d’une facilité exemplaire. J’aurais pu y mettre plus d’entrain, mais ça l’énervait tellement que je parvienne à éviter ses coups si facilement. De toute façon, ce type n’était pas vraiment humain ; tout le temps contrôlé par ses pulsions de violence…

Le quartier allait encore être détruit. Par la faute du brun. Certes, je n’aidais pas, surtout quand je m’y mettais avec mes couteaux, mais la majorité du temps, ça ressemblait un chat-souris mortel. Pour le quartier. Mais pas le temps de s’appesantir, je sortis un couteau argenté d’une poche intérieure de ma veste. De quoi découper encore une autre veste de barman de l’homme préhistorique. D’ailleurs, un lancer direct vers sa tête, juste pour s’amuser, serait de bon aloi.
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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyDim 5 Jan 2014 - 18:54

Marre de ce jeu à la con ! Quand quelqu'un essaye de vous tuer, c'est normal de lui rendre la pareille non ? J'avais arrêté de considérer ce type comme un mec normal depuis des années ; c'était le mal, le mal incarné dans mon quartier, le cancer d'Ikebukuro, un truc qu'il valait mieux écraser et brûler avant de le jeter aux ordures. Et il avait essayé de me tuer, c'était mon droit de lui rendre la pareille.

Les flics et les gangs n'y touchaient pas, mais bordel, les parcmètres devaient se contrefoutre de son réseau d'influence. J'arrachais l'un des membres de cette saine communauté en me jetant sur lui avec toute la force de mon corps anormal. Le coup que je lui balançais vers le visage aurait probablement coupé en deux un type de deux fois son gabarit, mais le blondinet passa en dessous en se penchant mollement. Putain de merde, ce geste ! Tout dans ses attitudes me foutait en boule, c'était physique, une allergie à cette saloperie d'indolence narcissique que dégageait cette ordure.

Il fallait que je le crève. En retournant ma jambe droite, je pourrais sans doute donner à au légiste de quoi faire un puzzle avec ce qu'il resterait de son crâne.

Un éclat dans la limite de mon champ de vision ; il sortait une lame ! Ce connard se contrefoutait de l'interdiction de porter des armes, évidemment ! Et ce serait encore moi qu'on accuserait d'avoir foutu le bordel.

Mais ce serait la dernière fois qu'il m'attirerait des ennuis. J'étais déséquilibré par mon coup et il profitait déjà de l'ouverture pour jeter son couteau vers mon visage. Il voulait vraiment me buter ! Esquiver, puis le crever. C'était mon seul objectif maintenant.





Braiiiiiins !


Esquiver et les crever. Ne pas crever. Surtout ne pas crever. Ne pas se faire toucher. Esquiver oui, esquiver !

Depuis avant hier, c'était comme ça. « Ca », c'était la merde. Ces trucs avaient déboulés d'on ne sait où. Pourquoi, comment ? L'adolescent avait vu des films de zombis et il pouvait imaginer quelques raisons, sans vraiment y croire. Personne ne pouvait y croire. Le ciel était sombre, zébrés d'éclats jaunes là où les gouttes de pluie s'interposaient entre lui et les lampadaires de la ville. Caché derrière la carcasse défoncée d'une vieille Ford qui avait passé la nuit précédente à brûler, le jeune homme parcouru des yeux l'espace qu'il lui restait à franchir avant d'être en sécurité.

Tout le long de l'avenue, le bitume du sol était couvert de trous et de crevasses. Pourquoi ? Comment ? Il ne savait pas. Sans toute un régiment de char avait-il creusé la route en passant par là, pour défendre le pays. Un drapeau américain déchiré coulait le long d'une fenêtre, comme pour incarner le succès de l'opération. L'enseigne du « Picadillo », c'était tout ce qui restait d'à peu près coloré dans les façades qu'il pouvait voir. Un incendie dans le bloc de l'angle de la treizième rue avait achevé de lui donner des allures d'apocalypse. Toujours est-il que le bâton rouge et blanc qui indiquait l'entrée pour aller se faire raser chez Marcus, le vieil l'irlandais, était resté intact. Comme une provocation, ou un avertissement... La boutique du barbier avait déjà été visitée, comme l'indiquaient les tâches rousses qui jonchaient le macadam à son entrée. Des corps avaient été tirés à l'intérieur...

L'adolescent détourna son regard, un peu plus loin dans la rue. La pluie l'empêchait de voir convenablement et les gouttes qui rebondissaient sur la carrosserie à quelques centimètres de son oreille ne l'aidaient pas à entendre quoique ce soit, mais il connaissait le chemin. Pour une raison ou une autre, il se sentait
encerclé , ce mot était comme gravé dans son esprit. C'était au moins aussi compréhensible que son désir de lampe torche ... Pour le reste, il devait avoir un début d'hallucination.
L'idée du
sauvetage ça ouais, il était d'accord ! C'était le seul truc qui comptait et il contempla le sac des stocks de l'armée qui pendait contre son flanc. Bourré d'armes et de munitions, ouais. Avec ça, ceux du pub seraient obligés de le laisser entrer.

Le garçon trempé sous son manteau rampa discrètement jusqu'à une nouvelle carcasse avant de prendre son élan. Il n'y avait pas si loin à faire. Il calcula les distances et le temps qu'il mettrait pour attendre l'autre côté avec une acuité surprenante, qu'il ne se connaissait pas. Le stress sans doute.. Il s'en était sorti jusque là après tout ! S'il courait assez vite il ne lui arriverait rien.

Mais au dernier moment, un bruit sur sa gauche le coupa net, poussant son coeur à un nouveau rythme d'enfer en une fraction de seconde. Il passa sa tête au dessus de la carrosserie, pour observer discrètement derrière les vitres ce qui venait de produire le bruit singulier du côté de la route.

Un type venait d'émerger d'une ruelle, le souffle court. Il avait l'air encore normal. Un blanc, assez grand, blond, plutôt costaud. Il ne le remettait pas mais... Putain, impossible de le laisser crever là. Il tendit le bras au dessus de la voiture, laissant émerger sa tête et lui fit signe de venir le rejoindre d'un geste beaucoup trop ample, qu'il regretta immédiatement. Ca allait le mettre en danger, merde ! Se tassant derrière la voiture, il ramena sa main pour ronger furieusement l'ongle de son pouce. Admirablement conservé malgré le fait qu'il n'avait pu que se soumettre à ce tic instinctivement le reste des précédents jours... Cette simple pensée arrêta son geste. Il n'avait pas vraiment envie de se ronger l'ongle. Il ramena sa main droite jusqu'à l'ouverture de son sac, prêt à l'ouvrir pour saisir le 9mm en cas de problème. Faire feu, c'était attirer la merde sur soi mais...

C'était déjà vraiment la merde.
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyMar 7 Jan 2014 - 0:40
Trop nombreux, trop forts, et bien trop rapides. J’allais mourir. Aujourd’hui, dans quelques secondes ou dans quelques heures. Et sinon, ça serait demain, après-demain, la semaine prochaine même, si j’étais chanceux. Mais au bout du mois… Non, inutile d’y penser. Car au bout du compte, j’étais crevé. Si Dieu avait pas voulu tous nous tuer, comment il s’y serait mieux pris sans faire exploser la planète ? Parce que la Terre était sa création, j’entendais bien, et il voulait la garder. Mais il fallait se débarrasser des parasites qu’il avait installés malencontreusement. Au début, tout était calme, c’était certain. Mais moi, je crois qu’il a commencé à péter les plombs quand le maxi Best-Of est sorti, une connerie du genre. A moins que ce ne fut Internet. Rien à foutre.

Je me cognais contre le mur tant mon élan était ridicule et que la pluie faisait glisser les pavés. Je continuai dans la ruelle, mi-trot, mi-galop. Pour seule arme, je n’avais qu’un couteau pliable, et dieu sait où est-ce que j’avais récupéré un machin comme ça. Je m’en étais rendu compte au même moment où une de ces… saletés a fondu sur moi, toutes dents dehors, ma gorge en cible. Il m’avait bousculé, on s’était battus sur le sol, et avant qu’il ne me fasse le moindre dégât, le couteau était dans un de ses yeux, et son cri d’agonie fut aussi violent que bref. Sa tête était tombée, inerte contre mon épaule, et ma survie avait commencé à partir de là. Et je me rendis compte de l’horreur : cette chose, ce type, avait griffé sévèrement mon avant-bras. Je savais que c’était infectieux, mais jusqu’à quel point. Normalement, les victimes mourraient, puis revenaient. Mais est-ce qu’un vivant pouvait se transformer ? Etais-je contaminé ? Si oui, comment ça allait se passer ? La fièvre allait me faire mourir ? Je n’en avais aucune idée. Et horrible pensée, j’étais tellement préoccupé par le reste que cette blessure passait en second plan.

Avant de me retrouver dans cette ruelle où je fuyais inlassablement, j’étais chez moi, j’avais barricadé ma porte d’entrée, mes fenêtres, et j’avais tremblé comme personne ne pouvait trembler. Puis j’avais allumé la radio, et évidemment, les grésillements courraient sur toute la ligne. La seule chose que j’avais compris du magnétophone, c’était que Londres avait été englouti. Sous la flotte ? Je ne savais pas, mais c’était ce que laissait imaginer le verbe. Et New-York avait disparu. Une faille, à ce qu’il paraissait. Des catastrophes naturelles, des zombis infectés qui pouvaient piquer un sprint. Dieu pouvait enlever toute chance aux habitants pour que ça fut encore plus drôle. Mais actuellement, là, je ne riais pas.

J’étais parti pour une autre ville, conscient que des volets n’arrêteraient pas ces… morts-vivants. J’étais sorti par la seconde porte de ma cave pour échapper à ce qu’il semblait être une invasion de ma maison. J’avais récupéré ma voiture, puis j’étais parti le plus loin possible. Extrêmement loin. Dans la bagnole, j’avais allumé la radio encore une fois, mais faute de chaîne potable, je l’avais rapidement éteinte, conscient que ça allait sucrer ma batterie plus rapidement. Quand ma voiture commençait à manquer d’essence, je l’avais quitté en périphérie d’une autre ville, puis je m’étais fait agresser par quelque chose de plus terrifiant. Ca, et en plus, mon humeur déclinait, pour la simple et bonne raison suivante : cela faisait cinq heures que je n’avais pas vu d’être vivant autre que moi. Et je pourrais me vanter d’être la dernière personne que je connaissais ou que j’avais vu à avoir survécu.

Je me mis à sprinter, à courir le plus rapidement possible, et je les sentis me suivre, sur mes talons, je sentais un ersatz de respiration sortir de leur bouche putride et ensanglantée, et la peur me les fit entendre à un mètre derrière moi, alors que je savais qu’ils étaient à quinze mètres. Si je fatiguais, si je trébuchais, je mourrais. Putain non ! Je ne pouvais pas mourir ! Et pourtant, je savais que c’était inévitable… Aujourd’hui, dans quelques secondes ou dans quelques heures. Et sinon, ça serait demain ou après-demain, la semaine prochaine même, si j’étais chanceux. J’avais le choix des morts en tout cas : me faire bouffer, me faire tuer par d’autres survivants, une catastrophe climatique personnelle, par la griffure et la maladie qu’elle avait dû propager dans mon organisme, et de loin la pire, le suicide, après m’être rendu compte que j’étais un des derniers survivants qui devaient se battre contre la Terre et le reste de la population transformée en monstres, et que fatalement, la vie ne valait pas le coup d’être vécue.

Je sortis sur une plus grande avenue, et je me laissai trois secondes de pause pour récupérer. Ils étaient loin, et le grillage que je venais de passer allait être compliqué à passer. Je respirai une fois, deux fois, et je repartis, quand je sentis l’obstacle grincer et céder sous la pression. Et comble de miracle, et de désespoir pour lui, je vis un autre survivant. Il me fit un grand signe, il pensait que j’étais seul, mais derrière moi, il y avait les autres. Je fonçai dans sa direction :


« COURS !!! COURS POUR TA VIE !!! »

Et il avait intérêt à bouger son cul et à repartir de là où il venait dare-dare. Parce que derrière moi, il n’y avait pas cinq zombies, ni dix. Il n’y en avait pas cent, pas deux cent, pas cinq cent. Pas mille, pas trois mille.
Même pas cent mille.

Ils m’avaient surpris quand j’étais sorti de l’autoroute et que j’avais quitté ma voiture. Je pensais que la majorité de ces salopards seraient à l’intérieur de la ville. Erreur de débutant : j’étais trop geek. On ne pouvait pas comprendre le surnaturel. Des millions et des millions de zombie, certainement toute l’ancienne population, m’avait rabattu sur la ville et m’obligeaient à courir depuis maintenant une demi-heure, entre l’autoroute, des parkings, un parc, de grandes allées, et finalement, dans les ruelles pour une nouvelle avenue. Le type n’avait pas dû les entendre : les morfales étaient plus légers qu’on ne le pensait, avaient le pied leste, vu que généralement, il leur manquait la moitié du corps, et surtout, la pluie camouflait tout. Peu à peu, me voyant foncer vers lui, il pouvait voir jaillir de la ruelle un zombie, trois zombie, quinze zombies, et ils se succédaient en une vague ininterrompue qui pourrait prendre des heures et des heures. Mais ils avaient l’odorat sensible, l’ouïe fine, étaient rapides, et pire que tout, increvables. Je ne voyais pas comment on pouvait l’emporter contre ça.
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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyMar 7 Jan 2014 - 12:19

Le cri du grand blond fit sursauter l'adolescent, qui se retourna brusquement, braquant son flingue bien droit, comme son père lui avait appris, en direction de la ruelle d'où sortaient les abominations. Ce type était en train de se barrer ! Après avoir bien ramené la merde ! Un miracle qu'il ai survécu autant de temps en gueulant comme ça. Mais bon, lui, il était pas fait de la même espèce. Il s'en sortirait.
Esquiver, et buter, voilà, c'était comme ça qu'il fallait faire. Et il avait de quoi en buter un paquet. Un rictus satisfait se glissa sur les lèvres de l'adolescent.

La détonation claqua, emportant un peu son poignet à cause du recul. L'un de ces trucs s'était montré, et il était tombé. Ha, qu'est ce que tu dis de ça l'étranger ? Le 9 mm vit vibrer l'air trois coups de plus. A chaque balle -qui toutes faisaient mouche- la physionomie du garçon changeait. Satisfaction. Stupeur. Consternation. Horreur.

Ca ne leur faisait rien. Et ils étaient trop nombreux putain, beaucoup trop nombreux ! Son bras se mit à trembler, à cause de la peur ouais, mais pas seulement. La terre entière tremblait. C'était pas que des zombies cette fois ci. C'était pas simplement la merde. C'était la fin du monde. Un liquide âpre lui retourna l'estomac tandis que sa dernière douille rebondissait sur la tôle froissée, tournant sur elle même dans un boucan insupportable et moqueur. Ca pouvait pas finir comme ça ! L'adolescent fut partagé entre des sentiments contradictoires. Il avait envie de rester là, de vider  ses chargeurs, de tuer chacune de ces putains de saloperies, mais quelque chose au fond de lui -qui le traitait de petite merde-criait qu'il fallait se barrer d'ici, tout simplement, et le plus vite possible.
L'instinct de survie fut plus fort que l'éducation de bon patriote, de bon soldat qu'on avait bien voulu lui inculquer. Il tourna les talons en lâchant le sac qui lui pesait sur l'épaule et détala avec toute la puissance de ses jeunes jambes tandis que des larmes de rage et de terreur lui piquant les yeux, noyées par la pluie.

Ses foulées le faisait voler au dessus des flaques d'eau, au dessus des carcasses de voitures, de caddies, d'électroménager abandonné par les premiers pillards... Il n'allait pas crever là ! Déjà, il rattrapait l'autre, cette saloperie d'étranger, ce connard de blond . C'était de sa faute ! L'adolescent braqua son regard sur l'homme qui zigzaguait entre les débris. Il gagnait sur lui, secondes après secondes ; les foulées de l'étranger étaient lentes, elles étaient celles d'un homme épuisé. Et, ce ne serait plus sa faute s'il crevait.

Sa mort ralentirait-elle un peu les zombies ? Ouais, sans doute. Un peu, rien qu'un peu ouais, mais c'était déjà ça... Il lui devait bien ça après tout ; c'était de sa faute s'ils avaient débarqué dans sa ville. !Sa mort, au moins, serait utile, à cet enfoiré ! L'adolescent serra le flingue dans son poing, défiguré par une expression de haine hideuse tout en sautant au dessus d'une poubelle renversée sur la route.

Et puis, l'idée s'évapora en même temps que les immeubles de l'avenue s'effaçaient pour laisser placer à la route qui la coupait à la perpendiculaire. Devant eux, c'était Long Bridge. Un pont bordel, ouais ! Ca les ralentirai, clairement ! Le fleuve en dessous, d'un noir d'encre tranché d'écume blanche, promettait d'accueillir toute les abominations de la terre en rugissant ; la fin de l'hiver l'avait fait sortir de son lit et son débit était effrayant.  L'adolescent posa sur le pied sur le pont en même temps que le blond, sa fugace envie de meurtre évaporée aussi rapidement qu'un nouvel espoir était apparu. Devant lui, le béton s'élevait légèrement comme pour faire apparaître un nouvel horizon, radieux...

Mais soudain, la perspective se brouilla, le pluie se fit plus assourdissante, le fracas de la terre plus insupportable. Merde ! Pourquoi ses jambes devenaient-elles si lourdes ? L'autre repassa devant lui. Putain, qu'est ce qui lui arrivait ? Ces trucs derrière lui étaient de plus en plus proche, il en était sûr, il entendait leurs râles et les bris de vitre qui tremblaient sous leurs innombrables pas.

Courre ! Mais qu'est ce qu'il se passe ?! Bouge ! Ses jambes cotonneuses ne le portaient plus que par principe. La pente remonta, et l'horizon avec. Mais au lieu d'un avenir radieux, il ne lui offrait dans l'immédiat rien de plus qu'un... gouffre. C'était en tout cas l'idée que l'adolescent se faisait du trou qui perçait le pont, béant, large, impossible à contourner. Il fallait sauter par dessus. Oh, avec de l'élan, ouais, c'était jouable ! Mais ses jambes refusaient de lui donner plus de vitesse qu'un vieillard paralytique dans son escalier. Le gouffre approchait. Lentement, mais beaucoup trop vite, quelque chose dans ce gout là...

Plus que quelques mètres.
Plus que deux mètres. Bougez, putains de jambes, gonflez vos muscles, faites quelque chose, merde !
C'était foutu, il n'y arriverait pas. Le trou était là, ouvert devant lui, une immense bouche que le fleuve tendait vers lui pour l'engloutir.

L'adolescent banda tout ses muscles et sauta.
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyDim 12 Jan 2014 - 12:24
Ca grattait le bras. Des traces de je-sais-pas-quoi, mais j’avais peut-être plus de soucis à me faire que ça.
Etalé sur une plage de sable extrêmement fin, la face reposant tranquillement, le corps se faisant lécher par une mer étrangement poisseuse, il me fallut environ cinq minutes pour trouver le courage de me relever. Mes yeux papillotaient et mon corps éprouvait une grande fatigue, comme si je venais de courir sur des kilomètres et des kilomètres… Ou bien que j’avais fait un véritable naufrage sur une île de Dreamland. Je tentais de repiocher dans ma mémoire éparse les événements qui m’avaient conduit ici, mais plus je fouillais, et plus une douleur naissait et m’épuisait. Sachant que je me réveillerai de toute façon, je me dis que tout me reviendrait à ce moment-là et qu’il n’y avait pas d’inquiétude à se faire. Mon panneau de signalisation dans mon dos, je me mis à regarder l’île sur laquelle je venais d’atterrir.

Il ne me fallut… allez quoi, douze secondes, ou quatorze, pour comprendre la spécificité de l’île mystérieuse : tout était fait de bouffe. Le sable sur lequel je m’étais évanoui me n’était en vérité que du sucre : une immense plage de sucre que venait lécher par le biais de courants inconnus une mer de sirop de grenadine bien dilaté. Le soleil qui lorgnait tout le territoire n’était qu’un énorme bout de pain d’épice jaune. Alors, ça, c’était pas banal… Si les cuisiniers de Gastroland trouvaient ce refuge, je n’étais pas certain que beaucoup repartent. Et cette pensée se précisa au fur et à mesure que je m’enfonçais dans une jungle épaisse recouvrant la moitié de l’île, d’une simple estimation.

A chaque arbre poussait un fruit, même si ce fruit n’était pas forcément un véritable fruit. Je voyais des ananas à celui-ci, des bananes à celui-là, des pommes de ce côté, puis des kebabs dans un autre. Et ensuite, des patates, des tourtes, du poulet et j’en passais. Autre exemple d’une faune qu’on pouvait qualifier de savoureuse (ou d’indigeste), c’étaient des sortes de buissons faits entièrement en petit pois. Et tout était comme ça… Mis à part le sol, et j’avouais ne pas l’avoir goûté, tout semblait produire ou être de la nourriture (et je n’avais pas non plus goûté ce qui produisait, mais j’avais peur de mordre dans un baobab où à ses branches s’agitaient du surimi, de peur de paraître totalement ridicule). Quand je marchais, je pouvais voir un petit lac de limonade – les bulles remontant promettant une baignade relaxante), des (ferre)rochers qui étaient aussi agréables à manger qu’à s’asseoir dessus, une forêt de chips où il était extrêmement difficile de ne pas marcher sans se faire entendre, des sucres d’orge qui faisaient des arches qu’on aimerait bien avoir chez soi, du lait s’échappant d’une crevasse naturelle…

Et je ne vous avais pas parlé de la faune. Je n’étais pas seul sur cette île… Résidaient dans la région des dizaines et des dizaines d’animaux différents qui ouvraient l’appétit. Revenant une fois près d’une berge, j’avais surpris des poissons panés qui gigotaient dans l’océan, et retournant dans la jungle, j’avais trouvé une carotte avec des yeux qui sautillaient vers une salade (qui tentaient de s’échapper, et qui y parvint en agitant ses feuilles tellement vite qu’elle s’envola). J’avais aussi vu des espèces de quadrupèdes entièrement faits de lait et dont le liquide se maintenait par je ne savais quel miracle. Je croisai aussi des lilliputiens faits de cheeros, des pizzas qui roulaient en meute voir d’autres horizons, des spaghettis qui sifflaient et cherchaient à s’enrouler autour de votre jambe, des gâteaux qui se faisaient cuir au soleil, des…
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyDim 19 Jan 2014 - 17:21

Il tombait. Cette façon d'apparaître à Dreamland n'était pas commun, aussi le Gris, ouvrit-il immédiatement les yeux, le corps en alerte, pour se rendre compte que... Ses pieds étaient fermement ancrés au sol. Son oreille interne s'excusa tandis qu'il cherchait la raison de cette impression surprenante.

Puis l'analyste plissa le nez en observant d'un œil critique l'endroit où il se trouvait. C'était là un décor étrange, bien loin de ce qu'il s'était imaginé lorsqu'il s'était endormi en quête de l'un des temples des rêves de Dreamland... Pour l'heure, il était au fond d'une petite grotte dont les rochers semblaient composés de caramel solide, troué ici et là de cristaux de sucre et de boules de chocolat pralinées. Pas étonnant que l'odeur soit aussi insupportable. Le londonien passa sa manche sous son nez délicat afin de supporter les effluves infectes de l'endroit, sortant en titubant de cette œuvre pour géologue diabétique.

L'air extérieur ne lui laissa pas inspirer profondément pour se laver les poumons de tout le sucre qui était en train de s'y coller...  Nedru toussa en s'étranglant  à la vue de la jungle qu'il avait sous les yeux. Les mets les plus gras, les plus salés, les plus sucrés... Les formes de nourriture les plus laides et insipides qu'un cerveau de yankee perfusé au soda eût put imaginer s'ébattaient joyeusement devant lui, tantôt sous forme animale, tantôt végétale. S'il avait pu trouver un endroit où poser ses fesses sans que ce support ne fonde, il serait tombé dessus en soupirant.

A la place, Nedru se contenta donc de soupirer sur le sort funeste de cette nuit perdue. Il se sentait épuisé, d'une façon parfaitement anormale. Il ne s'était pas couché en souffrant particulièrement ; aucune chance que cela se reporte sur le monde des rêves...

Bref. Toujours était-il que tout lui donnait la nausée dans cet endroit qui n'avait pas l'air aussi hospitalier que les papillons-chips pouvaient le laisser penser. Un lapin en chocolat venait de se faire dévorer sous ses yeux, d'un seul coup, par ce qui n'avait semblé être à première vue qu'une innocente laitue mais s'était trouvé être une sorte de sandwich prédateur en position de chasse. Un sucré salé qui donna la nausée au brun. Absurde et meurtrier ; les deux mots définissant le mieux Dreamland régnaient ici en maitre.

Mais le vrai problème n'intervint que quelques minutes plus tard, alors qu'une créature des rêves grotesque accompagnée d'un primate assorti firent leur apparition devant le Gris. Ils s'étaient d'abord figés devant le jeune homme, avant de se mettre en garde, pour finalement émettre des gargouillis déplaisants ;  


Oho, wow, woaaa... Salut ! Flint Lockwood, chercheur, inventeur, savant, découvreur, explorateur, pilote, enchanté. Il avait débité tout ça en moins de deux secondes, d'un air à la fois gêné et fier, oscillant entre la crainte de regarder son interlocuteur dans les yeux et le désir de crier haut et fort son statut « prestigieux ». Il marchait d'un pas rapide, voûté, sans doute pour se donner l'air du scientifique fou qu'il réclamait être. La créature sur son épaule -ou plutôt l'espèce de serre-tête électronique que cette dernier arborait - commenta d'une voix aiguë et débile ; STEEVE !

Alors, Nedru plongea dans ses souvenirs en quête d'un indice sur l'origine de ce duo et il y trouva le drame insensé ; les mots gravés dans son esprit sans qu'il n'ait la moindre idée de ce qui les avait hissé à un si haut rang au sein de son dictionnaire mental. Si c'était une blague, celui qui l'avait conçue s'était  donné les moyens...

« Tout est la faute de ce putain de blond ! » ? La formulation de cette phrase, inscrite en lettre capitale dans son esprit, ne laissait aucun doute sur la raison de ce phénomène. Quelqu'un lui avait implanté des idées absurdes dans la tête ; jamais en effet l'analyse ne se serait permis de penser de façon aussi vulgaire et moralisatrice. Quand à douter du fait qu'il puisse ou pas être « une pute de luxe », cela ne pouvait décemment pas venir de ses propres réflexions...
Pendant ce temps, l'autre, le dénommé Flint, avait profité du mutisme du londonien pour s'étaler sur un monologue survitaminé saupoudré des phrases et concepts scientifiques incompréhensibles. Nedru se gratta les yeux, stoppant net la diatribe de la créature qui sauta en arrière d'un bond en agitant ses bras devant lui comme pour combattre un boxeur invisible.


-Bon, je ne comprends rien. Un aveu insupportable, mais il fallait empêcher ce type de continuer à parler tout seul. -Vous avez l'air de pouvoir survivre là dedans... Cet endroit est grand ? J'aimerai m'en aller, si possible. L'autre se calme instantanément.
Si je peux ? Ahahaha ! Aha.... Aha ! Bien sûr que oui ! Que non ! Que je peux survivre ! mais s'en aller, non non non... Je dois retrouver...
mon…
Invention.

Hum... Et bien je suppose que c'est toujours mieux que de rester ici... Je vous suis, alors ?


Après un nouveau STEEVE! la proposition fit l'unanimité. Flint se révéla être un compagnon horrible. Sa connaissance de cet endroit n'avait d'égale que sa maladresse, à peine aussi imposante que son désir de parler pour ne rien dire. Il goûta à ce qu'il assura n'être qu'un minéral, déclenchant ainsi l'ire d'un de golem indomptable qui tentait de ressembler à un rhinocéros. Ils n'avaient pu s'échapper qu'en se dirigeant vers un lac de friture dont la chaleur avait repoussé le monstre en chocolat. Malheureusement, Nedru partageait avec cette dernière le dégoût pour les bains à 180 degrés et il ne survécut que grâce à un banc de frittes qui dérivait à la surface. Portés par un courant invisible, ils avaient ensuite dérivé, luttant contres les fameux serpent spaghettis et autres Hippos-nuggets, jusqu'à ce que leur embarcation ait failli finir dévorée par des piranhas panés. Seule les plantes cure-dent-olive avaient permis de repousser les créatures et désormais, le trio, éreinté se reposait dans une clairière.

« Tout est la faute de ce putain de blond ! ». Celui qui venait d'apparaître dans son champ de vision ? Alors la plaisanterie finissait par avoir un sens ? Nedru se leva, prêt à découvrir la vérité, tandis que Flint se tassait comme pour observer sans être vu. Tentative ridicule bien avant qu'un
STEEVE ! ne retentisse.

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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyMar 4 Fév 2014 - 23:51
« Que pensais-tu faire contre moi, le seigneur Dark Angel 42, tu m’expliques ? »

  Je me tenais debout, parfaitement droit, et pas du tout essoufflé par les efforts violents que je venais de faire. Dans la salle immense recouverte de noir et ponctuées de colonnes de marbre sombre, me tenant devant mon trône de seigneur du mal, je voyais le pauvre héros qui se traînait lamentablement recouvert de blessures à dix mètres de mes pieds. Effectivement, que pensait-il faire donc ? Ma puissance supérieure lui a été conté et répété par tous les personnages secondaires et inutiles qu’il avait croisés…

  Tout ça pour ça... Cette histoire avait duré plus cent cinquante tomes de manga dont la moitié était inutile, et l'autre moitié, des combats inutiles. Tout ça pour que finalement, le héros vienne crever à ses pieds sans avoir tenu plus de quinze chapitres de bataille, ce qui était déjà à peine acceptable pour un combat normal, et totalement inapproprié pour le dernier boss. Le destin voulait de la dramaturgie, c'était normal, mais je me disais que j'avais été peut-être un peu trop dramaturge.


« San Luchito, il est temps d'en terminer... » Je fis quelques mantras très diaboliques et bien sentis, et la formule magique apparut, s'inscrivant dans le monde, puis fit son office :
San Luchito   ========>   [chocolate]San Luchito[/chocolate]

 Le héros, gisant à ses pieds, devint une boîte de chocolat Milka violet (toute ressemblance avec une marque ou un produit existant ne serait pas du tout fortuite). Et voilà, manga terminé, point final. Héhé, qu'est-ce que j'étais démoniaque. Je me permis de dévoiler une dent pointue, puis d'éclater d'un rire éminemment diabolique :

« MOUAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
AHAHAHAHAHAHAHAHAHA !!! »
Ouh... Fallait faire tout ça sans respirer. « MOUAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !!! »


  Le pouvoir du code était redoutable. Mon adversaire, transformé en chocolat, s'était découvert ce don au début de l'aventure, car il était le Catalyseur/Héros de cinquante prophéties/Réincarnation du Renard Gris à cinquante-six queues/l'Unique/l'Elu qui n'apparaissait que tous les 500 000 ans. Il avait voulu évidemment sauver le monde des forces obscures qui l'entouraient, s'était fait une clique de compagnons dont la moitié avait une personnalité qui tenait sur un post-it et devait entretenir une relation pseudo-amoureuse avec sa petite amie d'enfance, la dernière représentante d'un des cinq cent peuples anciens qui peuplaient la planète. Pseudo-amoureuse, parce qu'une fois, ils s'étaient serrés l'un contre l'autre très très fort (et elle pleurait et il la réconfortait).

  Les forces du code... San Machintruc était censé avoir battu le chef de l'organisation qui employait le code à de mauvaises fins vers les quinze premiers tomes. Pour se rendre compte que ce chef avait un supérieur caché, pour voir qu'en fait, c'étaient des démons qui contrôlaient les forces du code, puis ensuite après quelques batailles dantesques, les dieux des démons, puis le chef des dieux des démons, puis ensuite, une organisations secrète d'Illuminatis, puis les dieux de cette organisation, et enfin, le sommet de la hiérarchie, moi-même. Il fallait avouer que le héros avait accompli des miracles et connaissait le code sur le bout des doigts. Mais moi, j'étais le code, le créateur, celui qui avait fourni cette magie indestructible au monde. Personne ne pouvait me battre en utilisant mes propres outils. C'était comme... Je ne savais pas... tenter de m'écraser avec une voiture alors que c'était moi qui avais les clefs. Je contrôlais si bien ma propre magie que je pouvais coder n’importe quoi n’importe comment. Bref, j’étais le dieu parfait.

  Pourquoi je cherchais à détruire le monde, me direz-vous ? Ça ne vous concernait pas, même si le flash-back l'expliquant avait pris deux volumes reliés à lui tout seul et ainsi, tout le monde pouvait le savoir. Deux volumes, c'était la longueur nécessaire pour croire que j'avais une personnalité profonde, et implicitement, qu'un traumatisme pouvait justifier un génocide, mais que vous étiez quand même considérés méchants. Un paradoxe assez martelé pour que personne ne se rende à quel point il était stupide.

  Mais en tout cas, aujourd'hui était une bonne journée : le héros était vaincu, la méchanceté pourrait régner, la nature allait disparaître parce qu'à chaque fois qu'un méchant prenait le contrôle d'un territoire, la végétation dépérissait. Mais si cette journée était si bonne... pourquoi je me sentais aussi... Non, c'était ridicule. Je me sentais heureux… Oui, c’est ça… Heureux… Je crois… N’est-ce pas ?
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-Nooooooooooooooooooooooooon !

La plainte déchira l'air, puis rien.

J'étais dans le néant. J'étais vaincu. Si j'avais été un personnage secondaire ou un héros en début de série, je me serai sans doute apitoyé sur mon sort pendant un ou deux chapitres (trois pour les femmes) en attendant de me faire sauver par un deus ex machina quelconque, mais les lecteurs s'en chargeraient à ma place en s'entre-déchirant pour savoir si l'histoire s'arrêtait là et s'ils avaient dépensés leur argent de poche pendant des années pour parvenir à une conclusion aussi faible.

De mon côté, mon esprit avait pris la forme d'un homme nu en position foetale, yeux fermés, pure âme étincelante (et émasculée) au milieu du néant silencieux dans lequel m'avait plongé le maître du code. Tel le héros assagi par les batailles que j'étais, j'acceptais ma défaite et la mort avec une simplicité à sanctifier. Mon esprit était beaucoup trop plein de souvenirs de mes combats pour se rappeler que j'avais juré la mort de mon adversaires de nombreux tomes plus tôt, sur les cendres fumantes de chaque ville que cet infâme avait détruit. Après tout, la mort de personnage trop secondaires pour avoir un chara-design ne pouvait m'affecter autant que ma propre défaite...

Heureusement, ma personnalité n'était pas assez fouillée pour que les introspections puissent aller plus loin et, puisque j'avais déjà utilisé tout mon quota de flash-back pour repousser mes adversaires depuis les portes portes de la mort, cet épisode d'âme étincelante flottant au milieu du vide ne dura pas.

Mais cela ne pouvait pas s'arrêter comme ça ! Les visages géants de mes amis (plus adorateurs qu'amis, mais comment leur en vouloir ? ) apparurent en flou dans le néant, m'enjoignant, chacun à leur manière, à me lever ! La tsundere me grondait les larmes aux yeux, mon rival se moquait de ma faiblesse, la femme à qui j'avais une fois touché la main pleurait en disant qu'elle me faisait confiance, les mais jointes devant son menton et l'enfant du groupe avait les yeux en ponts au dessus d'un sourire plus large que son visage ; il savait que j'allais réussir et me faisait lui aussi confiance pour l'emmener retrouver ses parents disparus ! Mes amis ! Je ne pouvais pas les abandonner !

Dans la salle du trône maléfique, des étincelles enveloppèrent le chocolat où reposait mon âme, aveuglant le méchant dans un éclair tandis que mon corps reprenait sa forme normale.

Le pouvoir de l'amour avait vaincu celui du code ! Je n'avais plus besoin de me battre et rendait au vilain le monologue qu'il m'avait imposé.


- Le pouvoir de l'amour est invincible... Tu es plus faible que moi ! Mais comment t'en vouloir, toi qui a été privé de la chaleur d'une mère ou de la main d'une femme... Souviens toi, Dark Angel 42... Ou devrais-je dire; Sepirot Metatronas ! Tu étais bon avant d'être mauvais !

Le méchant était à genoux, le visage crispé dans une grimace d'incompréhension et de colère tandis que son corps tremblait pour signifier la confusion de ses sentiments. Son argumentaire maléfique était détruit par la force de mes propos, ou, comme le veut l'adage « l'histoire est écrite par les vainqueurs », ma supériorité dans les faits prouvait à elle seule le bien fondé de mes dires et de chacun de mes actes.

Déjà, l'antre du Mal, bâtie sur de la terreur et de la méchanceté concentrée, issue de l'esprit autrefois malade de mon ennemi, commençait à trembler, allégorie si grosse qu'elle en était vulgaire de la foi que je ne venais de briser chez mon adversaire. Il acceptait la supériorité du Bien et de l'Amour et ses convictions s'écroulaient en même temps que les colonnes de marbre violet sombre de son palais.

Prenant conscience du fait que cet écroulement métaphysique avait des incidences physiques potentiellement mortelles pour ma personne, je tendais la main vers mon ancien ennemi ;


- Vite, fuis avec moi ! Il n'est pas trop tard pour te racheter ! Use le code pour le bien, pour faire de cette terre un monde meilleur !

Se relevant d'un air digne, le visage adouci par la bonté dont je l'avais inondé (la première fois qu'un être humain lui en accordait autant à n'en pas douter) mon nouvel ami, ex-supra-dieu-maléfique-du-culte-des-dieux-du-culte-lui-même-divin-des-Illuminatis-du-mal-dirgeant-les-seigneur-du-chaos-du-monde-et-de-ses-4-dimensions … refusa mon offre.

Comment ?! Ma bouche restait ouverte aussi largement que si j'avais eu l'intention de manger un burger en entier, d'un coup, pour marquer ma surprise. Comment pouvait-il se sacrifier pour moi ? Il devait me haïr normalement ! Enfin non, puisqu'il avait accepté l'amour et la bonté, mais...  Quel retournement de situation poignant et inattendu !

Comme je refusais de le laisser se sacrifier pour sauver ma vie, préférant mourir avec un individu qui avait tué une infinité d'innocent plutôt que d'honorer les nombreuses promesses disséminées tout au long de mes interminables voyages, ce dernier convoqua le code une ultime fois. Je connaissais ce code ; il allait me téléporter au loin !

Je tendais une fois encore le bras, criant un dernier mot d'espoir au Sepirot Metatronas, puis disparu lentement tandis que résonnaient dans ma tête ses derniers mots, qui me serrèrent le cœur ; «tu m'auras appris ce qu'était...l'amour... »


Rideau.
Acte 1, scène 12 ;

Nedru Etol étonné  : - Cet endroit ne me dis rien... Me serais-je trompé ?

(il parcoure la scène sur sa largeur, palpe les murs avant de courir, l'air effrayé, à l'opposé, pour reproduire l'opération)
Nedru Etol : -Quelle est cette folie ?! Où suis-je ?

(Un chérubin entre sur scène par les airs, suivi d'un second)

Le premier chérubin joyeux : -Tu es au temple !
Le second chérubin  sur le même ton  : -Au temple ! Ce rêve était l'instant rêvé pour entrer en scène !
Les chérubins en choeur  : Sur scène ! (ils s’esclaffent)

Les angelots virevoltent tandis que Nedru s'avance vers l'avant de la scène, l'air renfrogné. Au moment d'enjamber le bord, il se heurte à un mur invisible

Le premier chérubin : -Hé, n'abîme pas le quatrième mur ! Tu ne sors pas de là !
Nedru Etol pour lui même :- Ca ne s'arrêtera donc jamais ?
Le second chérubin : -Oh, tu étais plus amusant vu d'en haut ! Tu ne veux pas jouer ?

(Les chérubins se posent au sol et prennent des poses dramatiques dans lesquelles l'analyste semble se reconnaître)

Nedru Etol manifestement renfrogné :- Pourriez vous m'expliquer les règles ?
Le second chérubin : -Les règles ?
Le premier chérubin : -Nous parlions de théâtre !
Nedru Etol soupire  : - Très bien... Alors quel est mon rôle ?
Les deux chérubins en choeur :- Mais il est écrit là !

(Les angelots rient d'un air hystérique en se donnant des tapes sur les cuisses, puis se calment, regardent à nouveau Nedru et se remettent à rire)

Le premier chérubin essuyant une larme :- Pardon mais c'est trop drôle.
Nedru Etol:- Oh, je vois... Vous êtes fous...
Le second chérubin:- Nous ne te plaisons pas ? Ton partenaire te manque ? Attention, chassé croisé !

(Ils s'envolent et disparaissent vers le haut, tandis qu'entre en scène un nouvel acteur)
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyDim 9 Fév 2014 - 14:37
Acte 1, scène 11 :

(Ed Free est seul sur scène. Il tourne en rond et soupire)

Ed Free : - Pourquoi Dieu, pourquoi… Je peux prier le ciel que mes atouts masculins ne soient pas assez prononcés afin de me permettre ce déguisement, mais j’ai peur que le Compte le perce. Que ne ferais-je pour Germaine, ô douce Germaine, dont la beauté étourdit même les étoiles les plus lointaines ? Elle est allée me voire, tremblante d’excitation et de frayeur et me tint un discours qui laissait transparaître une idée odieuse, que j’avais d’abord rejeté, mais me perdant dans ces yeux émeraude, j’avais fini par accepter. Je peux hurler à la nuit tant que je le peux, elle est toujours promise à ce maudit Compte, ce méprisable, et sans deviner les odieux tourments qui envahissent mon cœur depuis une dizaine d’années, elle me fait jouer à moi ce rôle, là… Aaah, que je souffre d’avoir obéi… Mais que j’aurais souffert encore plus d’avoir décliné sa jolie demande !

(Ed Free ajuste sa robe, s’arrête, soupire encore une fois et se remet à tourner en rond, plus rapidement)

Ed Free : - Vérifier que le Compte ferait un bon amant ! Ah ! Vérifier que le Compte ferait un bon amant, en jouant le rôle de sa sœur et en le courtisant, voire s’il flancherait ! Mais ! Ah ! Si Germaine savait ce que je pensais d’elle, elle pourrait s’attendre à un drôle de résumé qui la dégoûterait de cet odieux rival. Mais elle ignore tout, la sotte, et elle me torture si bien qu’elle ne s’en rend pas compte, et je n’ose pas la troubler en lui demandant grâce : elle pourrait se pencher sur mon problème, et je serais forcé de tout lui avouer ! Me voilà pris au piège, me voilà femme ! Pour mon amour, je dois tester le sien ! Pour mon malheur, je dois le jouer en me travestissant et le créer en confirmant leur bonheur ! Quel destin le Destin m’inflige-t-il ! Me tourmenter ainsi ! Falsifier mon rapport serait odieux, peu charitable, et je trahirai son cœur sans même qu’elle ne le sache. Et pourtant, j’y suis si tenté !

(Ed Free se palpe pour vérifier de quel genre il est, et ajuste sa robe)

Ed Free : - Si mes pauvres parents me voyaient, ils n’oublieraient pas de me rappeler que l’amour tue, et si c’est possible par le ridicule, alors je devrais rejoindre de suite le royaume céleste ! Allez, il faut prendre son courage à deux mains et se lancer. La peur ne vient pas de l’acte, mais de l’attente ! Mon ruban est bien serré, ma robe est bien mise. J’ai toujours mes lunettes de soleil afin de cacher une partie du visage, cela le trompera-t-il ? Que ne sais-je ? Avec un peu de chance, il ne se rendra pas compte de ma barbe naissante. Un peu de duvet n’a jamais enlaidi tant une femme que ça. Allez, je prends mon courage à deux mains, et je fonce.

Acte 1, scène 12


Acte 1, scène 13 :

(Ed Free sort des coulisses à pas rapide, comme essoufflé, et se jette dans les bras du Compte)

Ed Free : - Oh, mon Compte, oh mon Compte ! Je vous ai cherchés dans tout le palais, mais en sotte que je suis, c’est vers le soleil que j’aurais dû me diriger, ce que j’ai fait et vous voilà trouvé dans cette pièce.
Nedru Etol, pour le public : - En voilà une drôle de dame, diantre. Parlant à Ed Free et se détachant de lui : - Mais à qui ais-je l’honneur, ma douce ? Et pourquoi donc me cherchiez-vous ?
Ed Free : - L’empressement et l’aveuglement me font perdre la tête. Je m’excuse de cela… Je suis la sœur de votre cœur Germaine, et je me nomme… Dark Angel 42.
Nedru Etol : - Ma foi, voilà un nom bien contemporain !
Ed Free : - Et je vous cherchais, car ma sœur Germaine vous conte comme une fable vivante, un éphèbe, et j’ai accouru pour vérifier la vérité, et je la trouve odieuse d’avoir abusé de tels euphémismes sur vous.
Nedru Etol : - Vous êtes toutes les deux des coquines. Où se trouve Germaine ?
Ed Free : - Elle se toilette, dieu vivant, Monsieur mon Compte, elle se toilette et vous prendra dans ses bras d’amour dès qu’elle en sortira.
Nedru Etol : - Je n’en doute point. Voilà qui me sied et qui m’honore. Germaine a toujours été très folâtre.
Ed Free : - Je ne peux qu’abonder en votre sens, mais n’oubliez pas que c’est par amour qu’elle brise toutes les étiquettes. Mais certes, elle déborde trop d’émotions, et Père s’est toujours demandé si elle ferait une bonne femme.
Nedru Etol : - Ce n’est pas l’amour qui lui manque.
Ed Free : - Si l’amour noie la tête, autant s’éprendre d’un chien affectueux.
Nedru Etol, rie : - Que vous nous chantez-vous là ! Ne seriez-vous pas une petite commère ?
Ed Free, rie aussi : - Juste une petite jalouse. Si ma sœur pouvait me donner seulement une petite partie de vous, je serai comblée pour le restant de mes nuits.
Nedru Etol : - Vous êtes audacieuse, ma douce Dark Angel 42.
Ed Free : - Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à un flirt innocent, doux seigneur. Il n’y a pas d’arrière-pensée derrière mes propos, juste la vérité brûlante qui sort de ma gorge et de mon cœur. En aparté : - Le séduire est moins compliqué que je n’eus cru : non seulement mon déguisement semble l’amadouer, mais de plus, je dois avouer qu’il n’est pas vilain garçon et que si je me laissais tenter, peut-être trouverais-je ses lèvres aussi prometteuses que celles de Germaine.
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Nedru Etol s'écartant de la courtisane = Cette gourgandine a fort à faire ! Je ne peux pas croire qu'elle soit la sœur de la douce Germaine... Leur beauté est égale, tout comme leur pilosité, mais je ne puis ...
Ed Free s'approchant = Que se passe-t-il, tendre sire ?
Nedru Etol =Ce n'est rien ! toutes ces discussions m'enivrent et saoulent mon esprit... Votre sœur en a-t-elle encore pour longtemps ? [/i]
Ed Free = J'en suis sûr !
Nedru Etol soudain étonné = Sûr ?
Ed Free = Sûre ! Sûre, bien sûr !

Nedru écarte une fois encore Ed Free avant de tourner en rond dans la pièce

Nedru Etol= Tout cela est étrange... Quelque chose cloche ! Si le nom de cette douce ne sonnait pas si divinement à mes oreilles, j'en concevrai quelque soupçons. Mais je ne …
??? = Me voilà !
Nedru Etol se tournant vers la voix mystérieuse, absente de la scène=Qui va là ?
??? = Mais voyons ! C'est moi ! Germaine !
Nedru Etol et Ed Free en choeur = Impossible !
???= Comment cela ; « impossible » ?!
Ed Free = Et bien, vous n'êtes pas...
Nedru Etol = Et puis, vous n'avez pas vraiment l'air...
Ed Free= Et il faut avouer que...
Nedru Etol = Que vous êtes plus...
Ed Free = Parfaitement ! Beaucoup plus...

??? = Mais je ne vous permet pas !


Nedru Etol attrapant Ed Free par la main = Et bien...
Ed Free = Tant pis !

Les deux amants s'enfuient, mais ne parviennent pas à quitter la scène.

Nedru Etol = Quoi encore ?
Ed Free= Nous sommes bloqués !
Nedru Etol= Cet imposteur nous retient prisonnier !
Ed Free= Qu'avez vous fait de mon aimée, escroc de pacotille ?
Nedru Etol = Votre aimée ? Mais je croyais que...
Ed Free = Je heu... De ma sœur bien aimée ! Parlez et sortez de l'ombre !
???= Ce que vous dites n'a aucun sens, voyo...
Nedru Etol = Silence ! Rendez-nous Germaine !
Ed Free = Et libérez nous !

??? = CA SUFFIT ! Très bien ! Vous avez gagné ! Pour une fois que j'avais de la compagnie, vous avez tout gâché ! JE NE SUIS PAS CONTENT !

Le sol se mit à trembler fissurant le décor qui finit par voler en éclat,

dévoilant une pièce aux allures de bazar marocain où étaient suspendus quantités de sphères semblables à des boules de cristal géantes. A l'intérieur des sphères, diverses scènes étaient en train de se jouer ; une voiture sautant sur une route de campagne déserte, un espion braqué par des hommes de mains en sortant d'une piscine...


-Oups...
-Imbécile !
Tout dégringole !
Le stock d'aujourd'hui va être détruit !

Et sur ces mots prémonitoires, le bazar et son contenu s'ébranlèrent à leur tour, à tel point que les sphères tombèrent au sol l'une après l'autre pour s'y écraser dans un fracas assourdissant. Sons, lumières, couleurs, odeurs et sensations se muèrent en une cacophonie unique. Pour Nedru, tout devint noir et il lui sembla tomber, comme s'il perdait connaissance.
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Kaléidoscope infernal qui me vrillait la cervelle... Dégage, dégagez, enlevez-vous de là, laissez-moi tranquilles. Comme dans un cauchemar, je courrais en restant sur place et les ombres jouaient des scènes que seule la folie inconsciente pouvait comprendre ou chercher à interpréter. Mon amour dans la main, sans oser la regarder (je ne savais pas qui c'était mais vu que je n'étais pas gay, ça devait être une fille).

Quelques instants après, les ombres nous engloutissaient, prenaient des couleurs, et leurs formes et leurs sons devenaient de plus en plus compréhensibles. En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire nous étions en plein milieu d'une super soirée où la musique déchirait les oreilles et le papier-peint, où tout le monde hurlait en se jetant de l'alcool dessus, où ça se castagnait joyeusement, ça se percutait, tout le monde dansait au son de la musique techno délirante. L'ambiance était quasiment au niveau de l'orgasme tant on était tous bourrés, tous abattus par le délire contagieux, ça chantait, ça hurlait. Les filles criaient, les mecs se désapaient, c'était la fête.

Mais avec un peu d'observation (et un litre de vodka en moins dans le sang), et on pouvait se rendre compte que les danseurs et les jeunes formaient une sorte de cercle vers lequel ils étaient tournés, un cercle vide aux dimensions floues dont le périmètre se mouvait tout le temps selon les secondes cause des corps qui se tiraient qui se poussaient, mais il y avait le clou de la soirée et personne ne voulait rater ça. L'euphorie semblait-il être tellement contagieuse que j'étais tout à fait nu, au milieu de tout le monde, et que mon pote (je savais plus comment il s'appelait, c'était pas important de toute façon) était aussi vêtu dans le plus simple appareil, et tout le monde était en train de nous observer les parties et la raie à l'air. Personnellement, j'étais en train de terminer une bouteille de tequila après avoir trinqué sauvagement avec mon partenaire (je crois qu'il avait une bouteille de rhum, mais ça aurait pu être du pulco que je l'aurais pas remarqué) et une fois le cul sec englouti, je fis une pose de la victoire en beuglant comme un putois pendant de longues secondes jusqu'à ce que mes cordes vocales lâchent. Ayant fini lui aussi sa bouteille, on se la regarda l'un l'autre (la bouteille), puis on se remit à hurler avant de trinquer à nouveau avec les deux bouteilles vides.

Le public totalement fou nous envoya d'autres bouteilles, et je ne vis pas ce qu'on me passa, mais j'en reconnus le goût impitoyable : plus fort que du whisky irlandais fermenté, on m'avait refilé du sirop de grenadine pur que j'engloutissais devant les visages hilares de la foule. Dès que je l'eus terminé vingt secondes plus tard, j'envoyai la bouteille par la baie vitrée ; mon compagnon avait aussi fini de son côté, et tout le monde nous hurla :


"UN BISOU ! UN BISOU ! UN BISOU ! UN BISOU !"

J'explosai de rire et m'approchai de mon pote avec un déhanché extrêmement vulgaire. Il me fit une moue mi-scandalisée mi-amusée, et je passai ma main derrière sa nuque. Et avant que je ne puisse faire le moindre geste, on entendit un hurlement de T-Rex extrêmement massif. Et quelques secondes plus tard, le toit de la maison se fit arracher des murs par les serres puissantes d'un dragon noir. Quelques morceaux de brique retombèrent sur nous tandis qu'on observait les étoiles et le reptile volant hurler à nouveau dans la nuit avec les charpentes de la maison dans les pattes. J'entendis dire un type à-côté de moi, commentant le silence épais que cette apparition a eu sur nous :

" Le blanc qu'il a foutu..."
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » - Page 2 EmptyMer 19 Mar 2014 - 16:40


Il est de choses que l'on sait sans avoir à y penser, des choses ancrées en soit si terriblement que les évidences se forment avant que la réalité ne prenne sa pleine consistance. Une de ces choses était en train de se produire, et la terrible évidence était là ; le brun avait trop bu. Il le savait.
Expirant un hoquet désavouant soudain tout intérêt pour ces questions, l'analyste posa son pied droit devant son autre pied, ce qui était déjà beaucoup plus amusant.

Déambulant à la manière d'un marin sur le pont d'un navire en pleine tempête, il s'accrochait sur chaque îlot du mobilier sans grande considération pour le support réel qu'ils pouvaient apporter. Deux halogènes avaient ainsi sombré sur la mer de moquette souillée, dans une vaine et héroïque tentative de l'aider à conserver son équilibre.

Ah ! Trouvant auprès du blond une béquille satisfaisante, il suivit son nouveau capitaine en saluant d'un air joyeux chacun des occupants de la pièce, lesquels semblaient ravis de le voir, au moins autant que de constater la faible stabilité de ses jambes. Sans doute ? Leurs regards semblaient plus ou moins fixés vers le bas et... oh ?

En voilà un drôle d'accoutrement ?! Boaaaa après tout, c'était l'uniforme de son capitaine. Ces marins d'eau douce s'y mettraient aussi ! Nedru traça quelques arabesque dans le vide avec un sabre imaginaire pour repousser les sourires goguenard de ces pirates, puis suivit le blond dans sa cahoteuse traversée chaotique. En voilà un qui était brave !

Le reste des événements lui échappa quelque peu. Le contenu d'une bouteille de rhum finit dans son estomac avant qu'il n'ait eu le temps d'y songer (et partiellement sur son menton. Et son torse, aussi) puis lui et son capitaine hurlèrent leur toute-puissance par un cri caractéristique ;


AAAARRRRRRRR !!

Trouvant un appui stable sur ses deux pieds simultanément, Nedru expira son cri pestilentiel en se penchant en arrière, manqua de tomber à la renverse avant de retrouver son équilibre, face à une beauté blonde qui s'approchait de lui, complètement n... Ah non, c'était encore le capitaine. Diantre, que la vie de mousse était dure ! Plutôt sexy le capitaine ce soir... Et joueur !

Mais ce moment de complicité virile fut interrompu par un cri monstrueux. La pression de l'alcool sur le cerveau génial du brun sembla se relâcher en peu, car il s'écarta de son acolyte tandis que poussière et briques tombaient à terre dans un silence quasi total. Un personnage secondaire prit soin de faire un commentaire déplacé, aussi Nedru inspira-t-il profondément, chancelant sur ses appuis incertains, avant de prendre la décision qu'il fallait. Après tout, c'était lui, le héros ;


-Suiptez le révile !
...
C'estàdirequejeveuxdirequ'ilfaudrait...

Sus au lézard !


Fiou ! C'est dur d'être un héros ! Sa proposition fut néanmoins accueillie par un rugissement unanime de l'assemblée avant que tous ne se précipitent vers l'extérieur. Saisissant un trousseau de clef, Nedru suivit la marée mugissante et s'installa bientôt au volant du véhicule ayant daigné clignoter après qu'il eut écrasé le petit boîtier noir contre ses doigts. Le moteur ne tarda pas à rugir tandis qu'il tournait les clefs en poussant du pied l'accélérateur.

Cet instant héroïque fut néanmoins quelque peu gâché par le fait qu'il cala. Qu'importe ! Le capitaine blond de tout à l'heure profitait déjà de ce qu'il réitérait l'opération pour s'installer à ses côté et cette fois la voiture s'ébranla pour de bon avant de se jeter vers l'avant en toussant.

La lune était belle et la silhouette du dragon s'éloignait au dessus de la cime des grands pins, impossible à manquer. La chance voulait qu'il volât en suivant la trajectoire de la route. Aussi Nedru poussa-t-il la pédale d'accélération jusqu'au fond de la carlingue, secouant la carcasse de la voiture sur la petite route qui serpentait ses écailles de goudron sur des centaines et des centaines de mètre. Il fallut un certain temps au jeune homme avant de réaliser que ce n'était probablement la chose la plus prudente à faire (rouler à fond sur une route sinueuse de nuit, s'entend). Les autres n'avaient probablement pas eu cette audace car leurs phares avaient disparu des rétroviseurs mais pour une raison confuse, Nedru ne voulait pas lâcher prise. Il devait rattraper ce gros lézard.

Aussi, c'est sans surprise qu'il hurla tout son désarroi quelques minutes plus tard en menaçant du poing la tâche sombre qui s'enfuyait dans le ciel, après que la voiture se soit coincée dans un fossé. Les passagers avaient survécu à un accident qui en aurait tué bien d'autre vu l'état de la carrosserie, mais Nedru n'avait pas le cœur à s'en réjouir car rien ne semblait alors capable de le faire dessaouler.

Cet état de choses, cependant, ne tarderait probablement pas à changer étant donné que la nudité, la nuit, la température et l'ambiance de cette forêt auraient suffit à dégriser un irlandais réveillé (et donc ivre) depuis l'aube.


-Nous vla beau. T'aurais pas une lampe torc..

Il s'interrompit en constant que son partenaire n'avait pas eu le temps de passer de pantalon non plus.

-Un briquet ?
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La chasse au dragon tournait court ; j’approuvais totalement l’idée de mon compagnon de m’enfuir avec une bagnole, l’autre à mes côtés conduisant comme un pote pouvait conduire, et nous étions tous partis pour la grande chevauchée sur un cheval de fer, les autres à pied, ce qui réduisait constamment leur importance vu qu’on allait, allez, six mille fois plus rapidement que les autres. Nous, on ne quittait pas la bestiole des yeux, les autres, franchement, je n’en avais plus rien à faire. Qu’ils crèvent (mon vœu sera exaucé rapidement mais attendez un petit paragraphe s’il vous plaît).

Alors la route défilait sous nos roues, docile, et tandis que nous foncions s’installait une nuit si sombre que seules les étoiles nous permettaient de voir (aidées des phares, mais il ne fallait pas briser l’instant poétique de l’instant). Le dragon cachait tous les astres, ce qui était simple à suivre, mais encore moins simple que le fait que la route nous obligeait à suivre un tracé en pleine forêt, virages partout, mais mon compagnon avait le cerveau pas trop endommagé par le sirop de grenadine, ce qui était un plus, car elle me laissait un goût tellement sucré dans la bouche, dans l’œsophage et dans l’estomac qu’elle me déconcentrait totalement sur la mission qu’on s’était assignés. Dur d’être un héros.

Evidemment, on se retrouva rapidement seuls, mais on continuait tout de même car de toute façon, nous étions les plus rapides et certainement les plus forts. Mais évidemment, l’alcool aidant, il ne conduisait pas très bien et c’était tout naturellement qu’on se crasha dans un arbre, et si quelqu’un nous avait filmer, il aurait pu tourner une superbe publicité sur le thème « Boire ou conduir, il faut absolument choisir, regardez les deux bouffons qui avaient explosé leur pare-brise sur le tronc d’un chêne totalement innocent. »

Heureusement, le karma rétablit ses droits et tous ceux que nous avions délaissés car leurs pieds ne valaient pas une cinq cent chevaux, et tous ceux-ci ayant écouté ma prière (celle qui dit « qu’ils crèvent ») s’étaient tous transformés en zombie, ces sales morts-vivants qui avaient la facheuse manie de mager tout ce qu’il ressemblait à eux, mais avec des cœurs qui battaient. A peine ébranlés par notre accident, ébranlés par notre solitude dans cette forêt sombre, on entendit les beuglements terribles de nos ex-compagnons qui avaient soudainement envie de nous bouffer la gorge pour nous transformer en un des leurs.

Une fois la ceinture de sécurité détachée, Ned et moi nous enfuyons si rapidement que déjà nos poursuivants perdaient du terrain. A travers les bois, nous courrions si vite que nos souffles se perdaient derrière nous et partaient en évanescence au moment même où les zombies les avalaient en respirant. Les branches nous fouettaient mais la course continuait, car des blessure sur des joues ne valaient pas une gorge déchirée. La buée formée par nos lèvres sous l’expiration de nos poumons nous fouettait la gueule, mais toujours on courrait, la vitesse du dragon ayant ralenti comme s’il voulait désespérément être le fil rouge de cette affaire. Les milliers de zombies approchaient, sprintaient, et les précieux invités qui nous avaient encerclés il y avait quelques minutes pour observer notre fun étaient revenus cette fois-ci pour nous.

Le Slenderman se dressa soudainement nous tel une apparition d’un autre genre et d’un autre âge, et tandis qu’il tenta d’émettre ses ondes radio dans nos esprits, on le bouscula si férocement qu’il tomba sur terre comme la grande gigue qu’il était, et on dépassait déjà sa position que les morts-vivants nous remplaçaient et piétinaient le pauvre monstre folklorique. On réussit tout de même à trouver une cachette ma foi fort satisfaisante dans un buisson à bananes (ma fois, très appétissantes).


[Post écrit après avoir bu beaucoup de bière et beaucoup de rhum
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