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"J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] »

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Nedru Etol
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MessageSujet: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyLun 18 Fév 2013 - 16:18


Comme à son habitude, Nedru laissa à ses quatre sens le soin de détailler l’endroit où il se trouvait, le temps d’une fraction de seconde. Odeurs de plein air, en zone boisée. Agréable. Sans ce vent frais, troublant un silence pesant par le bruissement des feuilles et le craquement sinistre des branches d’arbres, il aurait pu se trouver apaisé. Quelque chose de lourd gonflant la poche de son manteau, l’obligea à ouvrir les yeux prestement, sa curiosité trop éveillée pour « savourer » l’instant.
Ses yeux s’ouvrirent sur une pénombre inquiétante. Au dessus de lui, un ciel étoilé. Sous ses pieds et pour une raison inconnue, du gravier tapissait ce qui semblait bien être une forêt aménagée.

Que faisait-il là ? Cette interrogation ne trouvant pas de réponse, il plongea la main dans sa poche pour y trouver un objet cylindrique métallique et froid. Une lampe torche, estimèrent ses doigts. Il l’alluma dans sa poche pour constater qu’elle marchait puis l’éteint avant de se diriger lentement vers un arbre, ramassant au passage une poignée de cailloux.

Restait une question toujours aussi insoluble. Mais que faisait-il ici ?! Il avait pourtant du s’endormir en pensant à quelque chose de moins étrange que ce…lieu ? Impossible, pourtant de se souvenir de ce qu’il était parti faire en allant se coucher. Un sentiment qui n’aurait pas dû lui être inconnu (mais il l’ignorait ). Autrement, il aurait naturellement conclu à une modification de sa mémoire.

De ce qu’il en savait et malgré sa faible connaissance des films d’épouvante, ce rêve était plutôt axé cauchemar. Tout s’y prêtait; silence pesant, forêt, nuit, faible lampe torche... Et marcher l’obligeait à faire du bruit. Inutile d’allumer la lampe pour s’ajouter un handicap.
Pas à pas, il se dirigea vers un tas de pierres qu’il distinguait à peine, plus loin. Autour des pierres, peu d’arbre; il aurait une vue dégagée en escaladant le monticule. En arrivant sur l’obstacle, ses doigts agrippèrent une bonne prise en hauteur. Pourtant, alors qu’il balançait ses pieds pour prendre appui, sa semelles froissèrent un bout de papier, suspendant net son geste. Il redescendit lentement, décrochant la
note (s’en était une) qui se trouvait là, plissant les yeux pour la décrypter.

Sans succès. Il ne distinguait rien, ici, à l’ombre des rochers, aussi le Gris fourra-t-il le bout de papier sans sa poche avant d’escalader aussi rapidement que possible les rochers. S’il n’était pas très fort, son agilité était assez remarquable; franchir l’obstacle ne lui pas plus d’une dizaine de secondes. Un bond de plus le plaça au centre d’un petit cercle de pierres serrées les unes aux autres. Une sécurité relative. Il sortit la note de sa poche et déchiffra péniblement le gribouillage qu’elle contenait. Y étaient dessinés…

Des arbres ?

« DONG » sonna sinistrement une cloche, au loin, très loin -ou alors faiblement, mais dans l’esprit du londonien ? Comme pour y répondre, des bruits de pas se firent entendre. D’abord presque inaudibles, puis craquant distinctement, tempo lent. Ils approchaient. Nedru se plaqua autant que possible contre son rocher, la main sur la lampe, prête à aveugler quiconque s’aventurait vers lui. Une longue silhouette noire marchait là, plus loin.

Lentement, sa main libre alla chercher le plus gros gravier qu’il avait récupéré un peu plus tôt. Laissant à son pouvoir le soin de calculer un tempo idéal, il le jeta au moment où l’inconnu posait son pied contre le sol, le bruit des pierres écrasées étouffant quelque peu le frottement de son manteau. Nedru retint son souffle, guettant la réaction.

Plus haut derrière une voûte céleste plus vraie que nature, des créatures ailées se retenaient de rire, retardant autant que possible le moment où ils utiliseraient leur pouvoir, le doigt tendu vers deux Voyageurs hagards.

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Lou Evenstein
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyMer 20 Fév 2013 - 1:31
« Étrange » était le seul mot me venant à l’esprit tandis que j’analysais la situation présente. Silencieux, je ne pouvais m’empêcher de faire tourner ce mot inlassablement dans ma tête. C’était la première fois, depuis mon Eveil à Dreamland que je ressentais une telle sensation de désorientation. La première fois que j’étais incapable de dire précisément à quel moment je m’étais endormi de « l’autre coté du mur », et surtout, comment j’étais arrivé ici. Complètement différent d’un éveil normal ou j’ouvrais simplement les yeux sur un décor, j’avais ici la sensation d’être bel et bien là depuis un certain temps sans être capable de donner une durée exacte ou même une simple raison a ma présence ici. C’était comme si mon cerveau avait été déconnecté au moment même ou j’avais posé le pied en ce lieu.

Eloignant toutes ces élucubrations fantasques d’un geste de la main, tel la queue d’une vache chassant les mouches à merde de son cul. Je me surprenais alors à observer plus attentivement le paysage autour de moi pour me rendre compte qu’il était... des plus anodins. Tel un anachronisme visuel, et ne collant absolument pas a la touche artistique de Dreamland. J’avais le sentiment de me retrouver dans un livre fantastique que l’ont aurait dépouillé de tout dragon, magie ou autres touche fantaisiste qui faisait le succès du genre. Un lieu en tout point normal en soit... .

Vous attendez surement une description de ma part, mais tout ce que je pourrais dire ayant déjà surement été dit par la personne que je ne tarderais pas à rencontrer, je préférais me lancer sans plus attendre dans le feu de l’action.

M’engouffrant d’un pas lent dans cette forêt noire, je me surprenais une nouvelle fois en me rendant compte que plus je m’y enfonçais, plus j’étais incapable de refouler cette angoisse croissante au sein de mon estomac. On pouvait pas dire que j’étais du genre à avoir peur de quoi que ce soit. Pourtant, cette scène était décidément carrément sordide. Et me rendre compte qu’a chaque nouveau pas, je ne pouvais m’empêcher de jeter un bref regard derrière moi était une sensation des plus désagréable, d’autant plus désagréable que mon moi intérieur ne pouvait s’empêcher de m’insulter de tarlouze honteuse… . Ouais… décidément, j’aimais vraiment pas cet endroit.

Deux minutes plus tard, je tombe nez à nez avec un arbre.

Rien de choquant la dedans étant donné que je me trouve au beau milieu d’une forêt… . Non, le problème ici n’est pas l’arbre en lui-même mais plutôt la feuille de papier qui y est accroché. Arrachant cette dernière d’un geste vif tout en me retournant une énième fois dans un élan de paranoïa, j’observe les ombres alentours jusqu'à enfin parvenir à me convaincre que je suis bel et bien seul en ce lieu, pour me décider a enfin déchiffrer cette note. Enfin… J’y suis décidé jusqu'à ce que je me rappelle pour la énième fois que je suis analphabète. Haussant les épaules d’un air nonchalant tranchant net avec l’inquiétude d’il y a quelques secondes, cette dernière ne tarde pourtant pas à revenir au galop quand un bruit de branche cassante retentit non loin de moi… .
Je gueulerais bien que l’auteur de ce script est une brèle sans aucune originalité et que son scénar de même que ses rebondissements sont cousus de fil blanc, mais le frisson qui me parcoure soudainement l’échine me convainc de fermer ma grande gueule. Les poils s’hérissent, l’adrénaline grimpe en flèche, et il me faut une autre minute pour enfin me décider à esquisser un geste. Le pire dans tout ça étant que j’avais bien conscience d’être largement plus tiraillé par la honte que par la peur elle-même… . C’était… bizarre. Comme si cette peur n’était pas la mienne, comme si j’étais entrain de partager mon corps avec quelqu’un d’autre… . Ou peut être que je me cherchais tout simplement des excuses pour pas avoir à avouer que j’étais vraiment une tantouze… .

Déglutissant bruyamment, je parviens finalement à retrouver mon calme pour reprendre aussitôt l’exploration de ce bois. Un pas, deux pas, trois … .

Quand je rouvre les yeux, je suis allongé par terre, j’ai mal a la tête… très mal a la tête… et un drôle de type se trouve au dessus de moi.


T’es qui enfoiré ? Sont les seuls mots parvenant à sortir de ma bouche tandis que mes doigts vont automatiquement se porté a ma tempe pour en revenir une seconde plus tard ensanglantés.

C’quoi ce bord…

Encore une fois, j’ai pas le temps d’aller jusqu’au fond de ma pensée qu’un type en costard noir apparait derrière mon agresseur. Comme enveloppé de fine langues noires, son visage vide me fixe par-dessus l’épaule de l’autre tandis que ma vision se trouble peu à peu tel un vieil écran cathodique… Mais euh… Au sens littéral quoi, les couleurs (pour le peu que j’en voyais dans cette nuit d’encre…) laisse petit à petit place a plusieurs nuances de gris dégueulasse et saturé. Je continue à fixer ce… truc ? Peut être quoi ?10 secondes ? Sans être capable de faire quoi que ce soit d’autre que me baver dessus tel un mec lobotomisé. En fait tout ça j’en savais trop rien a ce moment là, j’vous le raconte d’un point de vue totalement extérieur puisque si je devais dire a quoi je pensais véritablement a ce moment là, ça aurait donné un truc du genre

Reeeeedruuum… Reeeeedruuum…





« Étrange » était le seul mot me venant à l’esprit tandis que j’analysais la situation présente. Silencieux, je tentais de le faire rouler sur mon palais tel un tâteur en vin avant de presque aussitôt me stopper pour masser mes tempes douloureuses. Recouverte d’un liquide poisseux que mes doigts ne reconnurent que trop bien. C’était décidément vraiment perturbant… . D’aussi loin que je me souvienne, jamais je m’étais encore éveillé a Dreamland d’ors et déjà couvert de blessure. Si encore on pouvait parler ici « d’ eveil »… . Bien que je n’aurais su dire pourquoi, cette désorientation qui embrumait alors mon esprit me faisait prendre conscience que je ne venait pas de tout simplement franchir l’autre coté du mur, séparant la vie réelle de ma vie onirique. Ouvrant les yeux sur le décor m’entourant, c’était comme si mon cerveau s’était déconnecté au moment même ou j’avais posé le pied en ce lieu.

Secouant la tête pour me débarrasser de ces idées, je me relève lentement lorsqu’une ombre s’abat violemment sur moi… ou plutôt sur mes lèvres. La sensation aurait pu être agréable si les poils de barbe de la personne n’étaient pas venus me chatouiller les narines… Et en même temps que ces pensées me traversaient l’esprit, une révulsion certaine s’emparait de moi et m’amenait à repousser violemment mon agresseur d’un coup de genou dans le ventre. Le temps de m’essuyer les lèvres tout en lui lançant un regard noir de haine, les joues empourprées par la gêne, que je remarquais enfin ces lunettes que je connaissais si bien. J’aurai pu dire son nom, mais ma droite rencontrait déjà sa mâchoire avant même que ma bouche s’entrouvre.


Recommence ça et j’te fais bouffer ta colonne vertébrale…

Ce connard avait mis la langue en plus...
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Ed Free
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyMer 20 Fév 2013 - 23:09
Le plus perturbant n’était pas que je ne savais pas où je me trouvais ; Dreamland m’avait élevé à pire, et les débuts de chaque Voyageur naissant en-dehors de leur Royaume étaient extrêmement difficiles. L’achèvement, c’était de savoir que les Royaumes de la Zone 1 étaient parfaitement éphémères, ce qui était une idée géniale pour ruiner les cartes de Dreamland. Enfin, je m’en fichais bien de savoir où les terres oniriques me balançaient, tant qu’elles ne me faisaient pas vagabonder en touriste dans le Royaume Obscur où la xénophobie était à peu près aussi répandue que l’obscurité, et plus violente que la Guilde de Taurus. Mon énorme problème, là, actuellement, c’était que j’avais mis une bonne quinzaine de minutes avant de me rendre compte que j’étais sur Dreamland. Ce n’était pas un problème de conscience ou d’inconscience, plutôt de rêve, de rêve véritable, et que seuls le temps et un éclair de génie me tirèrent de ma condition de simple Rêveur. Putain de merde, ça faisait longtemps que je n’avais pas existé sans vivre (ou l’inverse, et merde à la définition lyrique du verbe rêver).

Je devais bien l’admettre, je ne savais pas où j’étais ; aucun Royaume de ma connaissance ne semblait aussi banal, et aucun n’avait la particularité d’enclaver mon esprit libre dans les méandres du statut de simple rêveur. Et encore moins ne ressemblait à une fête étudiante parfaitement typique, dans un salon un peu serré, à peine éclairé, avec une musique que je ne connaissais pas mais sur laquelle je dansais avec une énergie incontrôlable, comme si j’étais totalement ivre. Entre deux musiques assourdissantes, je jetai des coups d’œil sporadiques à une magnifique brune, qui me rendait le regard avec un sourire en coin. La connexion entre elle et moi était tellement puissante que sans même lui avoir parlé ne serait-ce qu’une syllabe, je savais déjà ce qui allait se passer : j’irai la voir à un moment ou à un autre, et on monterait dans une chambre pour danser à notre manière. Pourquoi je savais aussi rapidement ce qui était censé se passer ? J’avais véritablement l’impression d’être dans un rêve (en tant que rêveur, s’entendait), mais même si je sentais que je disposais de mon libre-arbitre, mon libre-arbitre préférait suivre une sorte de scénario bien suivi. Puis, même si la musique était désagréable, elle n’était pas assez dégueulasse pour me faire partir de la piste. J’avais un verre dans les mains, j’avais mes lunettes de soleil, et à entendre le bruit que mon panneau faisait contre le plafond, il était toujours accroché à mon dos.

Après deux chansons à la suite pourries, je décidai qu’il était temps d’aller voir cette jeune fille inconnue qui m’attirait mystérieusement. En même temps, elle avait un foutu charme, un je-ne-sais-quoi qui éclairait son visage, qui me donnait envie de l’embrasser. Elle me fixa avec joie quand je m‘approchai d’elle, et je m’arrêtai à quelques centimètres de son visage, nos vêtements se frôlant. Et je lui sortis la phrase la plus badass du monde :


« Bonsoir, charmante demoiselle, vous habitez chez vos parents ? » Si elle ne s’était pas enfuie, c’est qu’elle était marteau. Elle me répondit, accentuant la bizarrerie de la scène, comme si ma phrase d’accroche était parfaitement normale alors qu’elle était déjà périmée dans les années soixante-dix :
« Justement, c’est chez moi, ici.
_ Hey, génial. Tu me ferais visiter alors ? »
Une phrase déjà plus banale, et qui avait l’avantage d’être parfaitement explicite. En réponse, son sourire m’illumina et elle frôla ses lèvres de mon coup, avant de se retourner dans un gloussement, et m’inviter à la suivre d’un regard pétillant.

Nous montâmes des escaliers qui ne grinçaient pas (je ne savais pas pourquoi ce détail me frappa), et on se retrouva bien vite dans une chambre, certainement la sienne. Elle me regardait, je la regardais, et il y avait toujours ce courant électrique qui nous entourait, qui nous chuchotait qu’on allait baiser parce que ça se passait comme ça, maintenant, là, tout de suite. Alors doucement, sans pouvoir résister à un petit affrontement de regard gêné, je m’approchai d’elle, posai ma main sur sa nuque et commençait à l’embrasser, d’abord, doucement, puis de plus en plus férocement.

Inutile de vous dire qu’après vingt secondes, je constatai qu’à la place d’une jolie demoiselle prête à ouvrir ses jambes pour moi, j’étais tout simplement en train de foutre une galoche à Lou, le crétin dont j’arrêtais pas de me foutre de sa gueule (derrière son dos et devant lui-même ; dans le second cas, il ne comprenait pas la moitié de mes allusions). Il me gratifia d’un sévère coup de poing dans la gueule qui me fit reculer contre le mur. Je réagis moins violemment, en le regardant comme si je venais d’embrasser un poisson mort depuis une semaine : je crachai sur le sol à plusieurs reprises ainsi que quelques jurons salissants. Je regardai de nouveau l’albinos pour vérifier que c’était bien lui. Un peu de sang coulait de ma lèvre, et je me l’essuyais d’un revers de manche en grondant :


« Putain de merde ! Mais qu’est-ce que tu fous, là, tarlouze de mes couilles ?! »

Je me rendis enfin compte que ma question était loin d’être bête : comment avait-il subtilisé la place d’une Rêveuse aussi facilement ? C’était quoi le Royaume dans lequel j’étais tombé ?
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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptySam 23 Fév 2013 - 4:19


Nedru ouvrit les yeux presque instantanément. Les bruits de fête étouffés qui lui parvenaient ne lui inspiraient rien du bon. Luxuria ? Un lieu autre lieu de débauche ? Quelque chose de dangereux ? Ses sens ne l’informaient de rien de plus. L’odeur était correcte, l’humidité… Mais c’était suffisamment anodin. Une fois ses yeux ouverts, le londonien se rendit compte qu’il était, en fait, dans une bête chambre. Assis sur un meuble, un peu trop haut, Nedru assistait à la scène d’un homme sur un lit en embrassant tendrement un autre. Il réprima un frisson.

Pourquoi se réveiller là ? N’avait il rien programmé de plus intéressant ? Un rendez vous à Luxuria peut être ? Mais quand même…pourquoi lui imposer ça, bordel ?!

Enfin… La folle aux cheveux blanc semblait avoir trouvé le geste de l’autre un brin trop cavalier. Une bonne droite dans la face de son amant calma les ardeurs de ce dernier. « Recommence ça et je te bute ! » ,« Tarlouze de mes couilles ». La scène ne dura pas plus d’une poignée de seconde. Assez pour que Nedru grave dans son esprit un mot.

Gayyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy !

Il jeta ses jambes pour descendre de l’armoire où il était perché, histoire que les deux homos arrêtent leur scène de ménage. Une fois en bas, et sans égard pour le regard étonné qu’ils lui jetaient, Nedru plongea machinalement les mains dans ses poches. Un bout de papier et… quelque chose d’autre, aux arrêtes dentelées. Il sortit l' objet de sa poche.



Ailleurs, non loin, les gardiens d’un temple s’esclaffaient.



Les sons étaient… normaux. D’après les odeurs de gaz, d’asphalte, de feuilles d’arbre..Une rue, tout ce qu’il y avait de plus banale. Pourtant, il était bien dans Dreamland. Pourquoi faire ?

Et puis ?!

Il palpa son torse en ouvrant les yeux. Il était nu. En face du lieu, une bonne centaine d’élèves railleurs commentaient avec plus ou moins d’intérêt son anatomie. Les deux autres centaines avaient le regard rivé sur quelque chose à sa droite. Deux autres humains se trouvaient là, Rêveurs ou Voyageurs, tout aussi nus et mal à l’aise. S’ils n’évoquaient rien à Nedru, un mot lui revint à l’esprit.

Gayyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy ? Lampe torche ?
Spoiler:


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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptySam 23 Fév 2013 - 23:51
Il est une règle dans Dreamland qui dit qu’a chaque éveil, la personne était comme réinitialisée. C’était un fait. De même qu’a chaque rêve, qu’importe la nature de ce dernier, nous nous retrouvions toujours égal a l’état dans lequel nous nous étions endormis, qu’importe les faits précédents. Lorsqu’un voyageur retournait dans Dreamland, toute réminiscence physique disparaissait, et ceux qu’importe les actions de la nuit précédente. Le voyageur pouvait pertinemment se rappeler d’un démembrement terriblement douloureux sans pour autant en garder la moindre trace le lendemain. En soit, si on voulait, on pouvait en arriver a créer une règle absolue n’étant d’autre nature que « La seule différence entre un voyageur et un rêveur n’est rien de moins que la conscience d’exister ». Qui a conscience d’exister se rappelait forcément de l’avoir fait. Pourquoi chacune de ces paraphrases digne d’un auteur plus tellement conscient de ses propres idées suite a un trop fort abus d’alcool ? Paraphrase amenant alors ce même auteur a ce poser la question quant a sa propre définition ? Dans l’instant présent, en sachant qu’il aurait surement oublié tout ce qui s’était passé la nuit précédente, qu’était il vraiment ? S’apparentait il plus a un rêveur qu’un voyageur ? Ou plutôt l’inverse… .

Une odeur… Toute cette introduction pour une odeur persistante. Jamais encore je ne m’étais éveillé a Dreamland en remarquant une subsistance d’un fait passé, en l’occurrence, dans notre cas, une odeur, ou plutôt, une haleine. Pas foncièrement agréable, cette dernière aux lourdes notes pestilentielles avait tendance a rester assez en tête pour qu’on oublie rarement son origine.

Fixant le blond a lunette d’un regard noir, complètement dénudé des orteils jusqu’au cheveux, je ne pouvais retenir un vieux crachat involontaire. Incapable de me rappeler de ce qui avait bien pu se passer précédemment, et imaginant qu’il valait peut être mieux que cela n’arrive jamais, je me rendais cependant rapidement compte d’un nouveau détails… Ou plutôt, d’une « moultitude » de nouveaux détails. Qu’il s’agisse des blessures présente sur mon corps ou encore, comme cité précédemment, le fait que je me réveille au milieu de nulle part, complètement a poil, en présence de Ed - dans le même état que moi, d’un autre brun inconnu a ma personne - lui aussi dans le même état que moi - ou encore de peut être des 300 élèves autour de nous – qui eux, étaient bel et bien toujours habillés, dont nous étions d’ailleurs la source de leurs moqueries – Ou enfin le fait que ce lieu était dénué de toute signature Dreamlandienne et que je ne me souvenais absolument pas avoir posé a un instant précis les pied en ce lieu, ni ne m’être réellement réveillé ici. Tout ces détails faisait que j’en arrivais bientôt a préférer refouler toute questions trop évidente par peur de tomber sur une quelconque réponse forcément gênante.

Etais je bel et bien a Dreamland et pas tout simplement drogué dans la vie réelle ? La bouche d’égout qui allait aussitôt éclater la gueule d’un des étudiants ne tardait pas a m’ôter tout doute de ma pensée. J’aurais en effet pu tout simplement constater que j’étais doué de vue, mais le taux d’alcool présent dans le corps de l’auteur de ce post me dissuadait de penser aussi rationnellement.

Dénué de toute pudeur, je ne pouvais me cantonner a cacher mon intimité dans un geste purement efféminé. Valorisant la provocation a l’exposition de mes bijoux de familles, je grattais ces dernières d’une main pour lever mon majeur de l’autre pour alors m’écrier a l’attention de chaque personne ici présente.


Ouais baaaaah… Ca peut arriver à tout le monde de perdre ces fringues !

Spoiler:
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyDim 24 Fév 2013 - 1:31
Si quelque part, sur Dreamland, quelque personne disposant d’un humour douteux et ayant une envie effroyable de le partager, et que ces dites personnes devaient faire une caméra cachée, ils ne s’y prendraient pas autrement ; finalement, embrasser Lou n’était qu’un début. Ce n’était qu’un début car même si j’avais été surpris d’avoir été attiré dans tel endroit par un processus mystérieux à mettre sur le compte d’un hypnotisme quelconque et d’avoir roulé une galoche à un des pires abrutis de Dreamland qui avait remplacé une sorte de Rêveuse/Créature des Rêves/projection mentale quelconque, je me rendis enfin compte qu’il y avait une nouvelle personne qui nous regardait, et que son air hébété au vu de notre incartade n’était pas feinte et témoignait d’être une victime de cette étrange soirée onirique. J’en avais presque peur, car j’étais en terrain inconnu, totalement. Dreamland mettait normalement des Voyageurs, dans un état physique et mental parfaitement normal, sur des terrains désordonnés, loufoques, dangereux, et n’importe quel autre adjectif qu’on pourrait trouver dans un Petit Robert ; par contre, ce n’était pas tant l’endroit qui était bizarre que les mystères qu’on pouvait déceler en réfléchissant quelques secondes ainsi qu’aux circonstances barrées, que les circonstances dont je parlais juste avant camouflaient juste assez les contours afin qu’on ne comprenne TOTALEMENT rien à ce qui se passe. C’était un bad trip. Un truc bizarre, une sorte de maladie. J’avais pensé à quoi avant de m’endormir ? Parce que sérieusement, je ne savais plus quelle sauce j’avais fait couler dans mes pâtes, mais si je retrouvais la recette, je p…

Un campus universitaire. Ne me demandez pas comment je le savais, mais c’était un campus universitaire, et ce constat, je l’avais eu avant même de voir véritablement les bâtiments gris, sales, disposant de quelques vitres ça et là, et enfin toutes ces têtes d’étudiant, souvent clope au bec, souvent cheveux gras, souvent une chemise verte si commune aux étudiants en art (futurs chômeurs qui pourraient dessiner de très belles fleurs sur leur carton « J’ai faim »), mais dont le seul point commun était la stupéfaction nous dévisageant. La raison en était toute simple, la vérité, toute nue. Comme nous. Oui, je disais nous car de la même façon que le fait qu’on se trouvait devant une université était établie sans preuve précédant la réflexion, je n’étais pas seul : un Voyageur brun dont je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam, ainsi qu’un des pires abrutis de Dreamland, que j’ai nommé Lou Evenstein, étaient à mes côtés. On était ensemble, très bien. Mais pourquoi ? Etais-je bien sur Dreamland ? Le décor environnant était si banal, mais la situation était si particulière et si… normale. Non, elle n’était aucunement normale, mais si nous étions de simples Rêveurs, ce rêve aurait été parfaitement normal, selon des critères oniriques.
Pour terminer, et pour conclure sur ce débat si nous étions sur Dreamland ou non, Lou fit une démonstration de ses pouvoirs en saluant un étudiant au hasard avec une bouche d’égout jeté violemment. Nous étions sur Dreamland.

Cependant, cela ne changeait pratiquement rien au fait que nous n’avions absolument aucun vêtement, et que mon engin se balançait dans les airs à la vue de tous ceux qui voulaient bien les regarder. Le détail le plus frappant que je remarquai dans cette situation était mes poils pubiens qui se baladaient à l’air libre, sous un vent un peu frais. Si j’avais été seul, j’aurais trouvé la sensation agréable. Bon, bah… je savais où aller. Sans vouloir dire que la sensation était directe, qu’elle n’était pas subtile, une sorte de boussole interne, semblable aux pigeons, me disait , sans savoir pourquoi, qu’il fallait aller là. Presque dans un même pas, nous marchâmes, certainement épris par la même sensation, nous traversâmes une cinquantaine de mètres dans la cour, alors que personne ne semblait pouvoir réussir à décrocher leur regard de nos corps de pochtron. Je n’étais pas si musclé, mais je devais avouer que contrairement aux deux qui m’entouraient, je pourrais entrer dans l’Olympe avec mention. Tandis que nous marchions, mi-gêné, mi-intrigué, je tentais d’éclater un peu la bulle qui nous entouraient tous les trois :


« Bon bah… On leur fait coucou, les gars, on leur faire coucou. »

Je levais une main peu assurée en guise de salut, mais elle se rétracta bien vite devant le manque de réactions des étudiants qui ne comprenaient toujours pas ce qui se passait. Je compatissais avec eux, et l’avis de Lou semblait être que la compassion devait être réciproque. Nous entrâmes enfin à l’intérieur du bâtiment (où nous déclenchâmes un nouveau silence de mort), après une longue marche semblable à n’importe quelle production hollywoodienne couplée au plus mauvais porno sénégalais. Sans nous départir d’une certaine assurance, la dernière couverture qui restait à des hommes nus au milieu d’autres étudiants, nous fîmes quelques mètres pour rentrer dans un amphithéâtre. Il était amusant de souligner qu’au passage, une étudiante plus farouche que les autres, près de laquelle Lou passa un peu trop près, décrocha à ce dernier un coup de pied dans les roubignolles si terrible que malgré le caractère volcanique de l’albinos, celui-ci ne préféra pas riposter et rentra derrière nous dans un amphithéâtre en se tenant douloureusement l’entrejambe.

« Messieurs ! Vous êtes encore en retard ! Et bien sûr, vous êtes encore en train de faire vos intéressants ! »

La voix criarde d’un petit homme chauve nous agaça les oreilles ; il semblerait qu’effectivement, on fut arrivés en retard à ce cours (de quoi exactement ?), et que le prof nous en tenait rigueur. Il fallait dire qu’avec son powerpoint chargé d’inscriptions illisibles, on avait dû l’interrompre dans quelque leçon sacrément importante. Evidemment, tous les élèves présents dans la salle eurent la même réaction que ceux précédemment : des yeux abasourdis, un regard fixe. Et nous trois, en bas de la salle, dévisagés par une bonne centaine de regards ainsi qu’un professeur furibond, totalement immobiles. Puis ils éclatèrent de rire.

__

Ski ? Pas ski ? On s’en foutait ?
Il y avait une falaise à-côté, je tombais, et je prenais de la vitesse, je prenais de la vitesse, je prenais de la vitesse, je prenais de la vitesse. Une chute de fou, un cauchemar, et j’avais envie de me réveiller.



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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyMar 5 Mar 2013 - 10:22


Que faisaient ces deux Voyageurs avec lui ? Car malgré la ressemblance avec le monde réel, Nedru savait qu’il était à Dreamland. Les créatures moqueuses, copies d’humains, avaient presque tous de longues oreilles plus ou moins grossièrement dissimulées. Un détail qu’il nota trop rapidement du reste, pour ne pas accuser son pouvoir de l’en avoir informé (c’était avant que sa capacité d’analyse ne pète un boulon).

Et donc, quelqu’un avait en son pouvoir trois Voyageurs, qu’il avait décidé de dénuder en guise d’humiliation. Ou de punition ? Si oui, pour quels faits ? Il ne connaissait aucun d’eux. Les seules choses qui lui venaient à l’esprit (une lampe torche et des gayyyyyyyyyys ) ne l’aidaient absolument pas - pas à le rassurer en tout cas. Comme les deux autres avançaient, Nedru fit de même, plongé dans ses réflexion. Avait-il un ennemi capable de faire ça ?

Le Renard n’étant pas un animal au sang froid, il ne parvint pas à empêcher le rouge le lui monter aux joues. Pourquoi s’humilier de la sorte ? En temps normal, il ne lui aurait pas fallu autant de temps pour se décider à « emprunter » à n’importe qui de quoi se vêtir le pubis. En fait, Nedru n’était simplement pas maitre de lui-même. Son irritant pouvoir ne cessait plus de lui répéter; « Tu es nu, tout nu ! on voit tes fesses ! utilise tes deux mains pour te cacher ! Ils se moquent parce que tu n’es pas assez musclé ! » et autres analyses hautement développées. Comme le costaud du trio décidait qu’il fallait faire coucou, Nedru demanda;


Mais on se connait ? Comment on en est arrivé là ?

Pas de réponse. Ils entrèrent dans un bâtiment. Pour y faire quoi ? Bon sang, tout le monde était massé à l’intérieur, pourquoi ses pieds le portaient-ils là dedans ? Il ressentait comme un besoin impérieux, une boule dans l’estomac l’obligeant, malgré la honte, à se diriger vers un objectif ultime.

Il poussèrent la porte (avec leurs mains et tout ce que ça implique) pour entrer (au ralenti) sous le flash des projecteurs.

Ils avaient voulu… Se rendre en cours ? Nedru se sentit mal. Son amour propre était trop malmené, son égo surdimensionné venait de prendre l’estoCade ultime. Une bouffée de rage l’assaillit compulsivement tandis que des points noirs dansaient devant ses yeux. Il y eut des éclats de rire, et puis le noir.

****


Danger ! Cria son cerveau après un avertissement hurlé par son oreille interne et son estomac. C’était comme s’il avait pris une impulsion de trop, comme s’il avait voulu battre le record du monde de saut en hauteur… Devant un à-pic vertigineux. Il ouvrit les yeux, renforçant l’impression.

En bas, très loin, il y avait le sol. Entre lui et ce dernier, il n’y avait rien. Lui ? Mais il n’était pas seul ! A ses côtés se tenaient deux autres Voyageurs (prions pour que ce ne soient pas des Rêveurs), dans la même situation. A en juger par leurs yeux écarquillés et les larmes qui leur perlaient aux yeux (à cause du vent évidemment, ce n’étaient pas des… gayyyyyyyyyyy ? Hum ? Un vague souvenir lui revint. Mais il y avait plus pressant).


Qu’est ce qu’on fout là ? Si l’un d’entre vous à de quoi nous faire voler, ou nous ralentir, qu’il le fasse !

Sa voix s’étrangla. Il ne pouvait pas crever comme ça ! Mais de quoi avait-il fallu qu’il pense en s’endormant bordel ?! Nedru fourra ses mains dans ses poches en désespoir ce cause (la chute serait longue) et il fallait qu’il trouve un moyen de s’en sortir. Ou de comprendre… Il eut bientôt dans la main un préservatif. S’il l’ouvrait, y-avait-il une infime chance que Dreamland compte ça comme un parachute ?

Mais Nedru ne l’ouvrit pas. Le sol qui se rapprochait était devenu obsédant, par trop terrifiant.

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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyVen 24 Mai 2013 - 16:11
Ça n’avait pas commencé directement par la chute en fait. Mais étrangement, j’avais reconnu le rêve car je l’avais déjà fait une dizaine de fois. Contrairement à la plupart des gens, j’avais le droit en ce qui me concernait à des préliminaires. Tout le monde rêvait, et paf, ils chutaient dès la première seconde et ils se réveillaient quelques secondes plus tard quand la chute devenait intolérable. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu droit à ce rêve, vu que quelque part, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait de rêve tout court ; pourtant, il restait tout frais dans mon esprit.

Alors, en quoi étais-je plus original que vous ?
En fait, je commençais sur des skis ou sur une luge, et à l’occurrence, c’était une luge cette fois-là. Même si je ne la voyais pas, je la sentais contre mon ventre. J’étais en position allongé, et le paysage autour de moi était évidemment de la neige, des montagnes gigantesques, et j’aurais juré qu’il y avait de vrais skieurs sur les côtés, mais trop loin, trop éloignés de moi mentalement parlant qu’autant dire qu’il n’y avait personne, sinon des formes mouvantes qui n’en avait rien à foutre qu’un type soit en luge et qu’il foncerait vers une chute vertigineuse. Sans attendre, ma luge engloutissait déjà les mètres et les mètres, et même si la piste était lisse, la vitesse rendait le moindre cahot un véritable chaos. Plus que des mètres, ce que je prenais véritablement, c’était la vitesse. De façon exponentielle, s’il vous plaît. Donc je fonçais, je fonçais, j’allais de plus en plus vite, et toujours sur la luge, je commençais à ressentir l’effet désagréable de chute.

Puis enfin, le vide, je chutai vraiment, je perdis ma luge, et je me retrouvais maintenant dans le même bain que tout le monde, à ne voir que des falaises verticales, à ne pas voir le sol, car il était trop loin. Non, ce qui prédominait de loin, c’était cette sensation de chute qui m’écrasait les poumons et m’empêchait de respirer. Je ne pouvais pas hurler, juste descendre et attendre que le cauchemar se termine, ce qu’il avait le mérite de faire rapidement. Mais voilà, le cauchemar continuait, je ressentais chaque seconde comme une torture et je commençais à craindre pour ma vie de Voyageur.

Deux autres suicidaires se tenaient prêts de moi, chutant plus ou moins loin, et ils semblaient aussi terrifiés l’un que l’autre de leur situation. Si je n’avais pas peur de prendre des risques, j’avouerais que leur tête me disait quelque chose… Nan, plutôt, leur présence. Je ne pouvais de toute façon pas les identifier avec les larmes aux yeux, et leur visage défiguré par la chute. Il y en avait même, et je ne savais pas lequel, était en train de hurler quelques chose, mais je ne compris rien. Si je n’avais pas peur de perdre toutes mes dents sous la pression, je l’enverrais se faire foutre. Car le sol se rapprochait, même si je ne savais toujours pas où il était, et moi, je faisais ce que je pouvais pour ne pas faire une crise cardiaque à cause de la chute qui déformait ma cage thoracique et qui me faisait craindre le pire. Au moins, ça serait rapide. Oh, attendez, de toute façon, j’avais des portails. Si on était assez malin, ils pouvaient aisément nous permettre de ne pas crever.

A cause de la trop grande pression, je ne parvins pas à atteindre le dernier moment pour les déployer, même si on pouvait dire aussi que je ne savais pas quand allait venir le sol. Pour au moins me rassurer et empêcher de crever par la dureté de la chute, je créai un énorme portail qui nous enverrait en l’air avec l’élan de la chute. Malheureusement, mon portail ne fut pas assez gros. Je vis que le brun rentrait dedans, que moi aussi, j’allais rentrer dedans, par contre, l’albinos allait continuer tout seul dans son coin. Je jurai l’avoir vu s’écraser dans une couche de cinq mètres de neige avant que je ne m’écrase sur le sol, à mon tour. Mais de façon beaucoup moins violente que ce que la chute avait…

Attends, quelle chute ? J’étais où là ? J’avais juré utiliser mon portail pour quelque chose, mais je ne me rappelais plus très bien de l’utilité.
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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyMar 28 Mai 2013 - 23:09


Et le sol continuait de progresser à une vitesse ahurissante.
Impossible impossible impossible impossible !! Il ne pouvait pas mourir comme ça, sans raison ! Non c'était trop absur .. !

Même paniquer devant une mort certaine était utopique? Le londonien remonta soudain à une vitesse proportionnelle à celle de la chute. Un bon physicien aurait sans doute tapoté sa langue contre son palais tout en hochant la tête de gauche à droite en signe de désapprobation mais fort heureusement il n'y avait pas de physicien dans les parages et Dreamland était l'endroit idéal pour faire des surprises. Seul le pouvoir de Nedru exprima son mécontentement devant l'étrangeté et l'illogique de la chose. Nedru au contraire aurait soupiré d'aise s'il l'avait pu, gravant dans son esprit une seule et unique information ; il était sauvé.

****

Nedru ouvrit les yeux immédiatement. Une boule au ventre des plus déplaisante, une angoisse indicible l'y obligea. Il tenait entre ses mains le volant d'une voiture modeste au vu de son intérieur ; ni cuir ni faux bois ; rien que du plastique et du tissu à l'odeur infecte qu'un petit sapin accroché au rétroviseur ne parvenait pas à dissiper. Le pire de tout restait ce qu'il avait sous les pieds : il n'avait rien. Aucune pédale, ni frein, ni accélérateur, ni embrayage. Rien. Pourtant, la voiture qu'il conduisait roulait à toute vitesse sur une route de campagne -pour le moment déserte- et de nuit ! Pour couronner le tout, ses phares étaient éteints. Du coin de l'oeil et du bout des doigts, il constata qu'il n'avait rien pour permettre de les allumer. La route de son côté s'en donnait à cœur joie et se perdait dans des virages on ne peut plus dangereux, rendant toute visibilité nulle. La voiture vrombissait bruyamment en s'enfonçant en rase campagne. Alors pourquoi pensait-il qu'il était..

« Sauvé ? »

Pourquoi diable avait-il ce mot en tête ?! Quelle situation merdique ! Sauter en route était suicidaire ; s'il avait été du genre Voyageur-incassable, peut être, mais il jugea que ses chances étaient encore plus hautes en tentant de conduire le véhicule infernal. Et elles étaient plutôt mince. Rien que le moteur semblait prêt à exploser !
Mais après tout, la route était déserte.... Il respira lentement, sa concentration entièrement focalisée sur la route et la conduite du véhicule. Il se débrouillait très bien, jusque là. Tout irait bien...

Le Renard se risque alors à fouiller dans ses pensées. Il avait voulu s'endormir pour visiter... Une sorte de temple, à la base ? Ses souvenirs étaient confus. Lampes torches, préservatifs, notes froissées, et gayyyy ? se bousculaient péniblement dans son esprit. Il déglutit. Etait-ce une sorte d'hallucination provoquée suite à une visite à Luxuria ? Temple de la débauche ? Nedru pria intérieurement pour qu'il n'en soit rien. Il tendit presque timidement sa main gauche (il conduisait de l'autre côté, en bon londonien) vers l'emplacement du levier de vitesse, et soupira d'aise en constant qu'il n'y en avait pas. Quelque chose de phallique en moins, c'était toujours ça de pr... c'était toujours ça. A la place, sa main rencontra la cuisse de quelqu'un.

La voiture fit un écart difficilement contrôlable et Nedru fixa l'inconnu qui venait d'apparaître sous ses yeux. Un blond en lunettes de soleil. Avec difficulté, il avait réussi à caler un gros panneau de circulation dans la voiture. Une créature locale certainement, il ne fallait pas être devin pour le deviner ; il était dans le thème. Oreilles rondes. Merde ! Voyageur ?


Qu'est ce qu'on fait là ? Cette voiture ne s'arrête pas !

Un regard sur la route pour se rendre compte qu'il y avait un autre véhicule juste devant. Il fallait doubler, là, maintenant tout de suite ! En plein virage ? oui, c'est trop facile sinon. Nedru fit de son mieux pour doubler proprement sans les envoyer tous les deux dans le fossé et s'en tira avec un crissement de pneu des plus encourageants. Au compteur, 65 miles à l'heure. 66, 67...

Comme ses yeux sautaient entre le compteur et la route, Nedru se rendit compte d'une nouvelle chose avec horreur. Il sentait la fermeture éclair de son pantalon contre sa peau. Il n'avait pas de caleçon. Le Gris refuse obstinément de tenter d'en déduire quoi que ce soit.
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyLun 10 Juin 2013 - 16:22
L’atterrissage fut sec…
Enfin, je disais atterrissage alors que je n’avais jamais chuté. Cette nuit-là, je me retrouvais dans un bolide fonçant à travers une campagne ténébreuse. L’odeur de plastique inutile fut la première à me réveiller complètement, car l’odeur des voitures était une caractéristique que j’adorais relever. Je me rendis compte juste après que cette voiture qui fonçait avait un conducteur brun dont je ne connaissais rien, même si son visage venait titiller des souvenirs si brumeux qu’il était certain que mon cerveau me jouait des tours. Peut-être un vieux voisin, ou un passant rencontré dans un tramway.

Il ne me laissa pas le temps de respirer qu’il me posa sa main sur ma cuisse en la serrant fortement. Mon poing faillit voler, mais il n’oublia pas que frapper un conducteur en pleine action venait à arracher le volant de la bagnole et à la jeter à travers la fenêtre (non descendue). Heureusement, le gar cessa aussitôt en se rendant compte de ma propre présence, et il se dépêcha de me demander ce qu’il fallait faire pour résoudre le problème. Je le regardais fixement dans les yeux en essayant de lui faire comprendre que je n’en avais rien à battre de ses problèmes, puis je remarquais que c’était un Voyageur, puis je remarquais aussi qu’il devrait changer de vitesse quand il dépassait quelqu’un aussi vite. Oh putain de merde ! Sans ceinture, je fus rejeté contre la portière avec force. Je compris vite qu’il n’y avait pas de frein à main. Je lui dis de ne pas faire attention à moi, car il me semblait que ses jambes ne bougeaient pas beaucoup. Je me penchais contre ses cuisses pour vérifier si les pédales étaient bien là. Et non, elles ne l’étaient pas.

Pendant ce temps-là, sans que je ne sache pourquoi, je savais que le type avait fait un virage brusque pour éviter une voiture, que le couple de la voiture en question avait vu un jeune homme conduire avec le passager en train de fourrer sa tête près de ses jambes dans une position qui ne laissait guère de toute quant à la raison pour laquelle la voiture n’était pas très droite. Je relevais ma tête cinq secondes plus tard après que mes yeux aient fouillé l’obscurité, et n’aient rien trouvé d’autre que de l’obscurité.


« Elle marche pas très bien ta voiture », diagnostiquais-je en serrant les dents, et en comprenant l’étendue de la merde dans laquelle on était.

Moi aussi, je voyais le compteur de vitesse, dont la flèche grimpait lentement, mais sûrement. Sans se déstabiliser, inexorable, elle commençait à frôler à des vitesses relativement vertigineuses quand on comparait avec l’état du véhicule. Le trafic n’était peut-être pas très dense, le manque de luminosité nous empêchait de voir à une dizaine de mètres. Que pouvait-on faire dans cette situation ? Sortir du véhicule ? Ca semblait impossible, même avec mes portails. Une autre grimace. En prenant compte de la vitesse du véhicule, de notre énergie cinétique, on allait se faire défoncer si on sortait de là. De toute façon, j’avais légèrement mal à la tête, comme si j’étais shooté à je ne sais pas quoi.

On empruntait maintenant des routes de montagne dont les chemins étaient bordés d’arbres menaçants. Les talents de pilotage du brun étaient de plus en plus sollicités, car les chemins devenaient raides, avec des virages qui se terminaient souvent par un dérapage involontaire des roues arrières, et des frôlements avec des branches de pin. Ne pouvant rien faire, je serrai les dents en laissant mon partenaire s’occuper des manœuvres délicates, qui devenaient encore plus difficiles quand d’autres routards s’y mêlaient. Ce fut pendant cette portion de route, quand solitaire, je vis un être à la taille et aux membres surdimensionnés portant une cagoule blanche et un costume noir qui nous épiait, immobile, à travers les arbres. Mon cœur sauta si haut qu’il faillit se coincer dans ma gorge tandis que l’apparition ne fut plus à portée de vue.


« Putain de merde, tu l’as vu ? Y avait un foutu truc dans le bois ! »

Nous continuâmes à rouler ainsi pendant une durée de deux ou trois minutes. Je me demandais si je devais me présenter, mais l’étrangeté de la situation balayait les mondanités habituelles, et je me contentais de laisser mon regard errer dans les bois, à la recherche de l’apparition.

Nous passâmes ensuite dans un large tunnel où il y fit totalement noir. On ne voyait plus rien, sinon la lumière au bout, scintillante, prometteuse. En espérant que nous ne foncerions pas dans un autre véhicule invisible, nous continuâmes à avancer, avancer… Puis à arriver à l’autre bout du tunnel, où la nuit avait laissé place à un jour ensoleillé et un périphérique sur lequel circulaient de nombreuses voitures. Et le frein à main, ni les pédales, ne souhaitaient apparaître. Cette chance…
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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyDim 23 Juin 2013 - 19:44
 
Les chances de survies devenaient-elles de plus en plus faibles, ou de plus en plus élevées, considérant qu'elles étaient déjà extrêmement basses depuis le début, que la voiture accélérait mais que la faculté de Nedru améliorait progressivement sa gestion des virages et des dérapages incontrôlés ? Peut être même restaient elles constantes ? L'analyste ne pouvait s'empêcher de se le demander dans un coin de son esprit, alors même qu'il devait souffler sur les mèches de cheveux qui lui tombaient dans les yeux, de plus en plus imbibées de sueur. Sans oublier la question de son absence de caleçon.

L'autre serrait les dents, à côté. Bordel mais qu'il se rende utile ! Ou non, qu'il continue de rester sage, en fait... Nedru n'aurait probablement pas supporté que quelqu'un interrompe sa concentration dans cette situation. Il amorça un virage particulièrement difficile sur la droite, s'engageant dans une route de montagne escarpée. Même ainsi, c''était comme s'il était impossible de faire perdre de la vitesse à la voiture.

L'homme au panneau de signalisation le fit sursauter tandis que la voiture bondissait entre des rangées d'arbres de plus en plus sombres. Un truc dans les bois ? Il avait peut être aperçu un point blanc sur sa gauche, mais comment aurait-il pu déterminer ce que s'était ? Et qui iraient les agresser maintenant, d'ailleurs ? Malgré tout, ces arbres lui évoquaient quelque chose de particulièrement atroce. Il déglutit.

Avant de s'engouffrer dans un tunnel, sombre et oppressant. Mais divinement linéaire. Si quelque chose se présentait face à eux, une silhouette en contre-jour s'annoncerait poliment, sans doute ! La voiture en profita pour prendre de la vitesse. Encore. Et encore. Toujours plus.

Comme leur sortie se faisait de plus en plus proche, Nedru comprit que la lumière l'éblouirait trop pour qu'il réagisse de façon optimale, que son véhicule était maintenant trop rapide pour que ses réflexes, même un peu optimisés, lui fassent éviter un obstacle probablement imminent. Il ne parvenait pas à comprendre comment il avait réussi à se mettre dans cette situation. C'était comme si ses actes suivaient un chemin déterminé à l'avance, qu'il pouvait regretter mais jamais anticiper.

Et soudain... Sortie du tunnel. Et aucune ville pleine de Lonney Toons pour les accueillir. Jamais il ne verrait ce qui les avaient fait décoller. Quoi que ce fut, ça n'avait bloqué que les roues. D'un coup. La voiture s'était proprement envolée sous le choc, projetée à une hauteur absurde, entraînant avec elle ses passagers ( et étonnamment, Nedru constata que ses organes internes étaient à peine plus chamboulés qu'au départ d'un grand huit quelconque) avant de disparaître corps et bien.

Le Gris contempla le sol, loin sous ses pieds, à peine saisit d'une impression de déjà vu. Le tunnel devait avoir abouti à flanc de falaise, jugea-t-il en même temps qu'il calculait la seconde à laquelle il mourrait.

Une donnée chamboulée pour la patte démesurée qui le saisit en vol avant de le jeter au sommet d'une montagne enneigée (sortie d'où ? Bonne question. Cette nuit était la cerise sur un gâteau nommé Dreamland). Il eut un mal de chien à se redresser, étant donné qu'il portait une armure digne d'un viking et qu'un bouclier trop imposant pour ses biceps lui ligotait le bras gauche. Epuisé, l'analyste leva les yeux sur la silhouette qui effectuait un demi tour dans les cieux. Sa tête était douloureuse ; son pouvoir tournait à toute vitesse dans un néant gluant. Que le blond qui portait un heaume à cornes devant lui s'occupe de trouver une solution ; lui même n'avait aucune idée de la façon dont on pouvait gérer un dragon.

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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyDim 21 Juil 2013 - 15:22
Le vide, encore un moment de flou, et la tête dans la neige. C’était rafraîchissant, ce qui était étrange, car je savais parfaitement qu’en temps normal, il n’y avait rien de plus désagréable. Je relevais ma tête hors de la congère pour apercevoir un paysage digne des plus grands climax d’Heroic Fantasy. La neige soufflait, animée d’une volonté propre et de courants d’airs antédiluviens, balayant des monts escarpés, recouverts d’une dense couche de poudreuse. Et moi, je faisais partie du paysage, et je me relevais pour faire honneur à ce conglomérat d’épique.

En face de nous (pourquoi je pensais à nous, et pas à moi ?), un énorme dragon volait dans les airs, dont les écailles brillaient de noirceur. Il tournait autour de nous, à basse altitude, et comme remué d’un spasme dantesque, il lâcha un jet de flammes incandescentes qui illumina l’endroit et fit fondre la neige la plus proche. Je regardais autour de moi, et aperçus un guerrier, tout d’armes et d’armures vêtues, peinant pour je ne savais quelle raison. En ce qui me concernait, j’arborais une tenue de mage élégante, mais néanmoins inconfortable pour marcher dans un tel bourbier de flocons, et mon panneau de signalisation réagissait étrangement : tel un bourdon de magicien, le bout du panneau (représentant la figure iconique d’un vieux magicien barbu avec la mention « You shall not pass) était illuminée d’une lueur irréelle, rougeoyante. Pour compléter le tableau de deux guerriers venus affronter le seigneur des lézards au sommet d’un pic enneigé ravagé par un blizzard, on pouvait entendre (et voir) distinctement à une bonne vingtaine de mètres de là une quinzaine de personnes barbues revêtant une tunique grise qui chantait un chœur particulièrement énergique.

Je voulus questionner le brun sur les raisons de toute cette agitation et de mon rôle dans tout ceci, mais le dragon en décida autrement : il s’arrêta de tourner autour de nous tel un grand requin blanc et après une pirouette aérienne classieuse, piqua vers nous. Il lâcha un torrent de flammes qui grilla jusqu’à la roche, et si je n’avais pas fait un plongeon sur le côté, je serais devenue une magnifique bougie hurlante. Je me retrouvais à nouveau la tête dans la tête dans la neige, quand une personne s’approcha de moi, sortie de nulle part, et d’une voix plutôt sincère, me demanda :


« Je peux vous aider ? »

Petit black-out de trois secondes, et mon corps décida enfin de se relever. Aucune trace de la personne, ça devait être un rêve. J’avais le dragon en visuel, j’avais mon « allié » qui était là aussi. Encore une fois, le gros lézard volant nous tournait autour, attendant une ouverture ou je ne savais quoi avant de fondre à nouveau. Je ne lui laisserais pas le temps de répliquer sans réagir. J’empoignai fermement mon panneau de signalisation et visai vers la bestiole qui nous surplombait des cieux. J’avais compris le rôle que je jouais : le magicien. J’avais compris que mon panneau de signalisation n’était que le bâton qui me permettrait de lancer des sorts. Je visai soigneusement en fermant un œil, concentrai mon énergie comme je le faisais généralement pour créer des portails, visualisai cette énergie qui passait de mon corps à mes mains, de mes mains à mon arme, et je m’imaginai une boule de feu tracer dans les airs et exploser la gueule du dragon.

… Mais rien ne vint…
A l’occurrence, je ne savais pas faire de magie parce que je ne savais pas comment en faire.

Tandis que le chœur entamait un refrain épique, le dragon avait voltigé vers moi, et à cause de la surprise du non-fonctionnement de mon idée, me surprit. Une gigantesque patte griffue m’explosa le bide, et la puissance me fit envoler assez loin pour que le vide fasse place à la neige. Mon corps se retourna, je vis le kilomètre de descente infernale que j’allais devoir me taper avant de m’écraser comme une merde. Heureusement, sans que je ne comprenne pourquoi, il y avait un portail come ceux que je créai prêt à me réceptionner. Ca, c’était de la chance…

Mon corps était maintenant lourd. Mais pas parce que j’avais chuté. Plutôt parce que ma chaise pliante était siiiiii confortable… J’étais en maillot de bain, avec des lunettes de soleil dont une branche devait valoir trois fois plus que mon appartement, et devant moi s’étalait une piscine (trente fois plus grande que mon appartement), dont l’eau ressemblait à celle qu’on trouvait dans les tropiques. Je remarquai même que la chaise longue dans laquelle j’étais tranquillement adossé était en or massif. Je tenais en main un grand verre à cocktail pourvu de jus de fruits exotiques et de beaucoup de champagne. J’étais au paradis, et mieux encore, j’en étais le maître.

Autour de moi, j’étais dans un immense jardin dont l’herbe était coupée au millimètre. De très rares domestiques s’affairaient ça et là, d’une discrétion absolue. La chaleur était caniculaire sans être assommante. Derrière moi, une grande bâtisse de milliardaire me tendait les bras. Sans savoir comme je le savais, je savais qu’à l’intérieur, aucun objet, ne serait-ce que les couverts, ne valaient pas en-dessous de quinze mille euros. Le temps était parfait, tout me souriait, j’étais apaisé.

Les seules fois où l’on vint me déranger, ce fut quand un domestique me proposa un cigare que je refusais car ma main était déjà prise, et quand un autre m’apporta un téléphone en or dans le creux d’un plateau mieux entretenu qu’un oscar.


« C’est le patron de Labor Company, afin de finaliser l’OPA. Votre capital s’élève maintenant à deux billions d’EV.
_ Dîtes-lui que je ne suis pas disponible maintenant, Alfred. »
Je savais comment il s’appelait à l’occurrence, mais j’avais eu une chance sur deux : soit Alfred, soit Nestor. « Dîtes-lui que je suis en plein entretien avec Mr. Cocktail.
_ Je comprends, Monsieur, tout à fait. Et au fait, je voudrais vous féliciter, Monsieur, pour cette transaction exceptionnelle. Quelle audace.
_ Je ne vous paie pas deux millions d’EV par mois pour que vous me complimentiez, Alfred.
_ Oui, Monsieur, excusez-moi. Tout à fait. »


Et il s’en alla. J’étais vraiment un type ignoble, mais le sentiment de puissance et de suffisance acheté par mon patrimoine était tout simplement révoltant. J’étais un homme qui avait fait sa vie. J’installai ma tête contre le transat, et but à la baille quelques gorgées de mon cocktail, dont le goût était divin : on aurait dit qu’on y avait fondu un billet de banque au montant très élevé dedans.

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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyMer 24 Juil 2013 - 22:22


En l'état actuel, Nedru était inutile. Qu'on se le dise ; un informateur n'a rien à faire en haut d'une montagne, surtout lorsqu'il est équipé comme un barbare pouilleux et est en face d'un IMMENSE DRAGON NOIR. Et la meilleur capacité d'analyse du monde n'est d'aucun recours face au piqué d'une créature de ce genre. Surtout qu'il se savait être dans Dreamland et qu'ici les dragons n'avaient pas la réputation de faire des cadeaux aux impertinents venus les défier.

Le Gris se jeta dans la neige au passage du prédateur, sourd aux encouragements d'une chorale en plein refrain épique, non loin. La seule chose raisonnable qui lui vint à l'esprit pour sortir vivant fut de faire le mort. Quelque chose lui viendrait sans doute après. Il resta couché dans la neige après le piqué et, sur le dos, ouvrit faiblement les yeux pour tenter de trouver chez son partenaire des talents à exploiter. Mais il n'en trouva pas dans le vain balayage de panneau de signalisation luminescent qu'il eut sous les yeux. Au piqué suivant du dragon, Nedru ferma les yeux, dans la panique.



Inutile de garder les yeux fermés plus longtemps !Cette pression sur son corps, ce silence abyssal, cette sensation... Nedru ouvrit les yeux, paniqué ; il était sous l'eau ! Mais un regard plus posé lui dévoila le dallage en camaïeu bleu d'une mosaïque de l'immense piscine dans laquelle il se trouvait et il n'eut qu'à lever les yeux pour se rendre compte de la proximité de la surface, de l'intensité du soleil. Il n'en perdit pas moins de temps pour se hisser d'une secousse jusqu'à l'oxygène béni. Déjà de mauvaise humeur, d'accord ; mais n'est-ce pas là tout à fait normal  ?! Se réveiller en plein début de noyade était une nouveauté et, faute de prêtre, ce baptême inopiné n'avait pas donné lieu à une nouvelle naissance  ou à un tout nouveau Nedru compréhensif.

Néanmoins, le Renard savait s'adapter. Il n'avait aucune idée de ce qu'il fichait là mais cette pensée ô combien déroutante ne l'empêcha pas d'étudier son environnement proche pour trouver une parade au problème. Il s'accoudait donc tranquillement au bord de la piscine (probablement du marbre) quand une pensée, fulgurante, lui traversa l'esprit. « Je n'ai pas de caleçon ». Une information jugée capitale par son cerveau ou son pouvoir, qui l'avait inscrite en lettre de feu dans son esprit. Pourtant, le londonien n'eut qu'à lever une jambe pour rencontrer une résistance ; il portait bien un short de bain... Fallait-il s'en trouver satisfait, ou pas ?  Pourquoi cette information erronée était-elle gravée dans son esprit ?

Nedru tenta de se vider la tête, sourd aux quelques autres choses qui lui traversaient la tête. Il y avait plus urgent ; comprendre où il était. Ce n'est qu'alors qu'il posa son regard habituel et acéré sur son environnement et nota, outre le … faste des lieux, la présence d'un autre homme assis sur une chaise longue, qui le regardait d'un air sévère. Ou du moins, rendu sévère par ses lunettes de soleil, jugea-t-il. Le Renard se dressa prestement hors de l'eau.


-Pardonnez cette intrusion ; je n'ai aucune idée de l'endroit où je suis ou de comment je suis arrivé ici.

Si Nedru était plus volontiers arrogant que servile, il savait encore reconnaître quelqu'un de puissant quand il en avait un sous les yeux. Il n'ajouta pas qu'il n'avait aucune idée quant à l'identité de son interlocuteur, pour ne pas le froisser. Le blond en face de lui ne semblait pas né de la dernière pluie et il était relativement probable qu'il ait conquis de ses poings et piscine et villa et parasols plaqué or. Comment s'était-il mis dans une situation pareille ? Il ne se souvenait pas avoir cherché à prendre contact avec quelqu'un d'important ces derniers temps, alors... un coup de malchance ?

Son cortex à deux mille à l'heure, le jeune homme s'apprêtait à fouiller sa mémoire de fond en comble quand d'autres mots s'imposèrent à lui pour son plus grand désarroi. Aux côtés de(s désormais classiques) « gayyyyyyy », « capote »,  « lampe torche », « forêt d'arbres », « sauvetage » et « pas de caleçon », se trouvait à présent l'imposant «GROS DRAGON NOIR », souvenir d'un autre songe dont Nedru ne gardait que cette trace obscure. D'exotiques scènes orgiaques lui traversèrent vaguement l'esprit, comme si c'était là la seule conclusion logique à tirer de ces éléments hétérogènes... Mais l'analyste refusa cette conclusion et accepta l'hypothèse avec un taux de probabilité plus faible ; le blond qu'il avait en face de lui avait le pouvoir d'implanter des idées dans l'esprit de ses victimes. Et c'est comme ça qu'il serait parvenu à obtenir villa, piscine et parasols en or ! Mais pourquoi lui implanter ce genre d'idées, alors ?

Un détraqué sexuel, donc ? Probable vu son air de nouveau riche et en admettant qu'il avait ce pouvoir, mais ça n'expliquait pas sa propre présence au beau milieu de cette piscine. Ce que Nedru appelait « le facteur Dreamland » devait encore être pris en considération ; l'absence totale de logique et de cohérence. Le problème du facteur Dreamland étant justement qu'il était impossible de le prendre convenablement en considération.

Quelle sensation atroce que celle de ne pas comprendre ! Pour avoir les bonnes informations, restait à aller les quérir. Dissimulant mal un mouvement de recul, Nedru s'épousseta par réflexe, pour réaliser qu'il ne faisait qu'étaler de l'eau sur ses épaules, avant de demander d'un air égal ;


- A qui ai-je l'honneur ?

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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptySam 27 Juil 2013 - 18:31
  Le silence qui m’entourait était si impressionnant qu’un moustique à quinze mètres aurait pu le briser. Un petit bruit dans la piscine m’interpella aussitôt, et je levais mon cocktail de mes yeux pour remarquer l’intrus qui venait d’apparaître dans l’eau. Je crus d’abord que c’était un rat gigantesque jusqu’à ce que des cheveux laissent place à un visage. Je plissai mes yeux derrière mes lunettes de soleil en me demandant combien de poils allaient laisser cet intrus dans ma superbe piscine, et les domestiques s’affairaient déjà autour du bassin avec des filets pour repêcher les incommodités du nouveau venu. Ce n’était pas n’importe qui… Je ne savais pas comment il s’était infiltré ici, ni comment il avait survécu à la dose incroyable de chlore (qui rendait l’eau si transparente qu’elle en rongeait le fond, laissant une vue impeccable sur les zones les plus touchées).

  Ce fut encore plus singulier quand l’autre s’excusa en admettant qu’il ne l’avait pas fait exprès. Le problème de phénomènes paranormaux comme celui-ci, c’est qu’ils dépassaient de loin le cadre de la logique. Et ce qui détruisait la logique détruisait le monde. Je me levais avec mon cocktail à la main ; le nouveau venu me demanda qui j’étais alors. J’eus une petite moue amusée de bâtard sournois. Je claquai des doigts, et le bruit qui s’en réchappait me fit penser à une chiquenaude contre un meuble en chêne. Aussitôt, une quinzaine d’hommes armés de mitrailleuses (en or) encerclèrent la piscine et pointèrent de leur canon ultrasophistiqué l’intrus. Voilà, plus qu’à commencer mon petit speech. Je me mis lentement à marcher autour de la piscine, faisant des demi-tours.


« Voilà jeune homme, il se trouve que vous êtes sur mon domaine. Pire encore, vous n’y avez pas été invité. J’ai énormément de mal à croire que vous avez réussi à venir par « téléportation » par hasard dans ma piscine, car le hasard n’existe pas. Vous allez malheureusement mourir. Oui, je ne suis pas un hôte très accueillant, mais qui aime les commerçants au porte-à-porte, me direz-vous, hein ? Et vous avez l’audace de me demander qui je suis ? Sachez que je suis assez riche pour ordonner à mes hommes de tirer avec de véritables balles réelles et non les fléchettes qu’ils ont actuellement afin de souiller ma piscine de votre hémoglobine, et de construire un bassin trois fois plus grand à-côté. Sachez juste que je suis… »

  J’allais à ce moment lui dire mon nom, mais je me rendis compte que je m’appelais Ed Free, que j’étais un Voyageur qui aux dernières nouvelles, était dans son Royaume des Deux Déesses si je me souvenais bien. Il était temps de me réveiller, j’étais où ? A Dreamland ?

__

  J’étais certainement sur Dreamland : je venais tout juste de me coucher et me voilà arrivé. Un truc comme ça… Par contre, le lieu était totalement inconnu. Au lieu de me retrouver dans une allée du Royaume des Chats ou derrière mon bureau à mon propre Royaume, je me retrouvais dans un lit, avec des draps aussi soyeux qu’étouffants, de couleur doré. La pièce elle-même disposait d’une lumière tamisée par des volets. Il y faisait chaud, et j’étais fatigué. La pièce dans laquelle j’étais ne disposait que de l’immense lit dans lequel j’étais allongé. C’était un lit à baldaquin royal, massif.

  Et j’étais nu dedans. Enfin, même pas dedans, tiens ! J’étais posé sur les draps, mes boules à l’air libre, et la situation aurait été moins bizarre si à mes côtés, il n’y avait pas une femme dans le plus simple appareil à la respiration saccadée, étendue sur le dos. Avant que je ne fasse le moindre geste, comme si bouger allait confirmer la scène qui se jouait, la femme (oreilles rondes, une Voyageuse ?) se pencha vers moi avec un sourire complice. Elle m’embrassa la joue, et dit avec des yeux pétillants :


« C’était super. Je reviendrai. » Elle se leva du matelas, se rhabilla en vitesse, et compléta avant de sortir : « Tu penseras à moi, hein ? » Tu pouvais toujours te toucher, espèce d’inconnue de violeuse. Je ne lui en voulais pas trop car elle avait dit que c’était super. Je ne me rappelais pas exactement ce que j’avais fait avec cette femme, mais le décor et mon état laissait peu de doute quant au véritable début du rêve.

  Je me levais à mon tour du lit et cherchai des vêtements. Ce qui était tout à fait étrange, car il n’y en avait aucun. Qu’est-ce qui était en train de se passer ? La fille avait eu droit à ses vêtements, alors pourquoi j’étais nu de base ?

  Le cerveau rempli de complexes et tordues machinations, je me levais vers le seul autre meuble de la pièce : une grande armoire. Je l’ouvris à peine que je soupirais déjà de fatigue : devant moi, aucun vêtement ne s’étalait, ou en tout cas, aucun vêtement qui ne fut d’autre couleur que noir, en cuir, et qui cachait les parties intimes. Si je me croyais, je pourrais être tenté de croire que j’étais un… que je vendais mon corps à ceux qui avaient de la tune, et qu’en plus, je n’étais pas n’importe quelle pute brésilienne. Le seul costume que je trouvai était une robe de chambre doré aux plis noirs, une veste tape-à-l’œil, mais qui avait le mérite de paraître habillé quand on la portait.

  Je m’en vêtis prestement, serrai le ruban qui servait de ceinture, et ouvris lentement la porte menant à un couloir dont le sol était fait de planches de bois. Il y avait d’autres portes menant certainement à d’autres chambres, avec chacun le nom de la personne écrit sur un écriteau. En me retournant pour observer ma propre porte, je constatai qu’il y avait une étoile en guise de panneau. Une étoile dans laquelle il y avait marqué « Ed Free ». Je pris peur. Etait-ce une machination de Fino ? Ou non, attendez… Fino… Il ne fallait de toute façon certainement pas qu’il me voit ici. Sans bien comprendre ce qui était en train de se passer, disposant d’un léger frottement, je marchai dans le couloir et tombai sur un escalier qui menait à un rez-de-chaussée. Quelques marches plus bas, je tournais vers une porte ouverte. J’étais maintenant dans une large salle qui ressemblait à un pub : un comptoir, un barman derrière, une centaine de bouteilles encore derrière, et devant, une vingtaine de tables rondes qui portaient les menus. Si je faisais attention au barman, celui-ci disposait ce qu’on pouvait appeler « une bien belle moustache », c’est-à-dire, une moustache qui dépassait des deux cadres de sa joue. Il était vêtu seulement d’un veston rose ridicule. Seulement ça : les poils de se poitrine dépassaient insidieusement au milieu. Je ne savais pas s’il portait un pantalon, mais j’avais l’impression que mis de côté le veston, il était nu comme un ver.

  Quand je me posai sur une chaise, le barman m’interpella :


« Hey, Ed !
_ Hey ! »
, lui répondis-je en lui faisant un grand sourire. Il s’appelait comment ? Heureusement, le type continua sans se soucier de mon état :
« Tu veux prendre quoi ?
_ Euh…
_ Oui ?
_ Ca dépend… C’est combien ?
_ Buarf buarf buarf ! Ed, comme si je te faisais payer ! Une de nos deux stars. Arrête de jouer à l’idiot, tu pourrais commander du champagne qu’il n’y aurait pas de problème.
_ Va pour du champagne, alors…
_ Mais bien sûr, minette ! »


  Tandis qu’il était en train de me servir à boire, je regardais la carte. Sur la première moitié, il y avait la carte des boissons et éventuellement des sandwichs à manger. La grande majorité des cocktails portait un nom qu’on devrait censurer. Heureusement que j’avais pris du champagne, car je ne me serais pas laissé tenter par la « branlette de l’ecclésiaste ». La dernière page de la carte me donna envie de vomir : on ne parlait plus de boisson, mais de corps. Et là, l’offre était plus que large. Je lisais des extraits à moitié, terrifié.



_ Laissez-vous tenter par Lala et sa poitrine taille J. Jamais votre instrument n’aura été aussi bien caché. (En photo, on avait la partie supérieure de la tête de Lala, car la bouche et le visage étaient cachés par ce qu’on pouvait appeler des seins). Prix : 250 EV.
_ Jin et Tchin : deux sœurs jumelles chinoises qui sauront vous dévoiler les mystères et les plaisir de l’Orient. (On voyait deux filles d’âge certainement pas majeures avec un sourire délicieusement pervers). Prix : 350 EV.
_ Si vous êtes vous-mêmes asiatiques, alors vous adorerez Paul, dont les membres sont incroyablement souples. (Oui, malheureusement, Paul était une pieuvre. Sérieusement ?). Prix : 175 EV.
_ Drago, le puissant, est toujours de l’homme de la situation quand vous êtes nus : cet athlète pourra vous porter pour des rapports verticaux endiablés (Un gros type avec une moustache et la pilosité d’un ours). Prix : 300 EV.
_ Si personne ne peut plus vous satisfaire, alors demandez les meilleurs : Ned ou Ed. Ces deux hommes sont la coqueluche mondiale du milieu, deux superstars de la baise. Prix : 3000 EV.

Qu’il remballe son champagne… Il me fallait de l’eau minérale maintenant… Beaucoup d’eau.
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MessageSujet: Re: "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » "J'ai rêvé que... Ah ba j'sais plus" [avec Lou et Ed l'incruste] » EmptyMar 30 Juil 2013 - 16:03

Bordel, mais pour qui se prenait ce type ? Nedru avait l'impression d'être un agent secret au service de la reine perdu au beau milieu de la propriété d'un maniaque psychopathe incapable de résoudre une crise de narcissisme pourtant habituellement calmée en invitant ses ennemis à jouer au poker. Un cliché, de bout en bout ; si l'analyste avait connu l'existence de caméras cachées dans Dreamland, il aurait sans aucun doute émis cette hypothèse.

L'individu face à lui se comportait comme un vulgaire rêveur, il parlait trop, d'une manière trop impersonnelle et pourtant... Il dégageait une puissance certaine, rare même chez les Voyageurs. Et c'était sans compter sur les quinze hommes armés qui avaient répondu à son appel. Des mitraillettes en or... Sans aucun égard pour le métal précieux, le Renard estima qu'il était bel et bien foutu. Il plaqua ses cheveux mouillés en arrière pour éviter qu'ils ne se collent sur ses paupières quand il tenterait de s'enfuir, seul signe extérieur de nervosité. En attendant,  ses méninges préparaient sa réplique, un mot qu'il pourrait lancer pour arrêter l'individu dans son délire juste avant qu'il ne donne l'ordre de tirer. « Je suis là pour signer un contrat », ferait-ce l'affaire ? Le pouvoir du Gris ne fonctionnait pas sur ce type mais il ne fallait pas être une lumière pour comprendre ses motivations dans la vie...

« Sachez que je suis.. » ? Au moins, ceci pourrait lui servir à dire quelque chose de vraiment percutant... Mais peut être l'avait-il trop laissé parlé ? Peut être que la seule évocation de son nom serait l'ordre pour les hommes de tirer ? Sans doute valait-il mieux qu'il parle avant que le grand méchant ne dise son nom. Nedru se lança.

...

S'il n'y avait pas eu ce faible relent, l'odeur aurait pu être agréable. Quant à ses autres sens ; ils ne le mettaient en garde contre rien d'autre que du satin sous ses fesses, un oreiller confortable sous sa nuque et le clapotis agréable de l'eau. Hum ?.. Sous... ses fesses ? Nedru se dressa sur son séant, ouvrant les yeux sur sa nudité. Le lit dans lequel il se trouvait pouvait accueillir au moins cinq personnes, raison pour laquelle l'homme qui se trouvait au bout, manifestement endormi dans une béatitude d'ivrogne, n'effleurait même pas les pieds du Gris. S'il n'avait pas été lui même nu et couvert d'une fine pellicule de sueur, l'alcool et la béatitude qu'elle procure aurait presque pu , en fait, être une hypothèse valable. Mais outre les apparences, les odeurs ne mentaient pas.

L'analyste se dressa brusquement, jetant ses pieds contre un tapis en peau de bête. Et il chercha dans ses souvenirs en même temps qu'il ouvrait la penderie qui lui faisait face, quelques mètres plus loin. Le londonien cru qu'il allait faire une attaque. Sans exagération. Son cœur se crispa douloureusement alors que le contenu du meuble étalait ce que l'on pouvait considérer d'une façon ou une autre comme un « gros dragon noir » et « une lampe torche ». Les capotes étaient là, et le gayyyyyy était vraisemblablement audible derrière lui. Son absence de caleçon, en lettre feu dans son esprit, était tout aussi facile à interpréter que le fait qu'il se soit senti « encerclé ».

Nedru força sa respiration à redevenir normale et la furie qui lui vrillait l'esprit à s'apaiser. Quelle putain de situation ! (choix de mot peu judicieux). Pourquoi ne se souvenait-il correctement de rien ? Son pouvoir lui donnait mille et unes interprétations toutes plus vraisemblables les unes que les autres et parmi elles se trouvait l'idée qu'il était à Luxuria, avait été drogué et amené ici dans un but lubrique. Cette idée vola en éclat tandis qu'une femme empourprée par la chaleur d'une douche sortait d'une porte sur sa gauche, à peine vêtue d'une serviette trop petite, et se jetait sur lui d'un air inquiet.


-Nedounet, ça ne va pas ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette ?

La sincérité transpirait dans ses agréables traits. Elle connaissait son nom et était inquiète. Elle l'aidait même à se redresser, avec délicatesse. Le Gris ne pouvait faire autre chose qu'accepter sa situation ; il n'obtiendrait rien en se montrant violent. Restait à la comprendre.

-Ca va oui, je vais aller prendre l'air un moment.

Il ôta la serviette de la métisse pour en couvrir son propre corps, qu'il jugea trop rachitique pour avoir pu éveiller un désir quelconque chez cette femme bien faite. Il ne pu s'empêcher de contempler d'un œil dégoûté l'homme qui se tenait encore sur la couche, avant de quitter la pièce, non sans entendre une voix inquiète derrière lui «  On a fait quelque chose de mal ? . Il claqua la porte. S'il s'était retourné, il aurait pu lire son nom sur la plaque, encadré de deux étoiles témoignant de son statut de VIP.

L'ambiance dans le couloir était en accord avec celle de la chambre, pour le plus grand déplaisir du bourgeois aristocratique qu'était le membre de la famille Etol. Pour résumer, si les pierres noires, les chandelles, les chaînes et instruments de tortures étaient d'une propreté immaculée et agencées dans un esthétisme assez sûr, la raison de cette propreté et l'idée véhiculée par l'ensemble n'était pas au goût du jeune homme. Il s'avança ainsi le long d'une sorte de tunnel en arche censé représenter une sorte de crypte, sans doute, avant de monter des escalier qui le menèrent dans un bar d'apparence bien plus classique. Si l'on passait sur quelques détails, au nombre desquels figurait le barman qui l'interpella ;



-Hey, Ned ! Quel timing, les stars ! Vous savez exactement combien de temps dure une heure et demie, hein ? Tu sors en serviette maintenant ?

Que faire d'autre que sourire d'un air modeste en calmant ses envies de meurtre ? Nedru n'était pas du genre à chercher l'esclandre sans avoir toutes les cartes en main. Il était connu ici. Et ce type là, c'était évidemment l'autre star. Celui qui auparavant pensait qu'il vivait en vendant des informations s'installa donc à la table du blond et de sa coupe de champagne. Un rêveur, ou un Voyageur.. Son pouvoir ne s'activa pas de façon active sur lui, mais Nedru l'interrogea quand même :

-Tout va comme tu veux ?

L'intonation ne dissimulait en rien l'ambiguïté de la question. Lorsque son « collègue » croisa son regard, Nedru ne cacha pas l'oeillade qu'il passa sur la salle, pour montrer qu'il ne savait manifestement pas où il était. Mais il ne voulait pas prendre le risque de détruire le rôle qu'il avait ici. S'il était une star, il avait probablement lutté pour obtenir ce titre, et ce n'est pas une drogue ou quelque chose d'autre qui devrait lui faire oublier un objectif de long terme. Il ajouta tout de même ;

- Ca ressemble à un traquenard, cette nuit...

Cela dit, le barman lui apporta un pantalon de cuir noir qui -bien que moulant et profondément laid, était parfaitement à sa taille- comme pour rappeler son statut d'habitué. [/i]
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