Dormir.. dormir... DORMIR..!

J'ai besoin de dormir... Déjà que la nuit dernière n'avait pas été très reposante, alors si en plus je commence à galérer pour trouver le sommeil... En plus, la journée m'avait epuisé. L'approche des examens prenait une bonne partie de mon temps libre, et la soirée de la veille était ma dernière soirée depuis des lustres. Autrement dit, le seul moment ou je vais pouvoir me reposer, c'est dans dreamland. Et encore...

Bon, c'est décidé, je vais prendre un bon petit chocolat chaud et me mettre sérieusement au pieu, plutôt que de plonger la tête dans mes bouquins d'informatique, dans tout les sens du terme.

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Qu'est-ce qu'un jeune fait au minimum deux fois par jour pendant une semaine? Non, ce n'est pas la masturbation, mais prendre les transports en commun. Tu dois te tenir à côté de gens dégueulasses qui puent la transpiration pour la majorité, tenir devant la musique médiocre des jeunes "wesh" qui préfèrent pourrir la vie des autres plutôt que de se ranger convenablement, supporter les piaillements des sales gosses que les parents préfèrent ignorer, retenir sa respiration dans le pire des cas, lorsqu'une piquante et amère odeur de pisse tente d'aspirer ton âme par les trous de nez.

Eh bien merci dreamland. Franchement. Comme si j'en avais pas déjà assez avec le métro la journée, il a fallut que j'apparaisse encore une fois dans un train. Cela dit, c'était moins pire que la vraie vie. Enfin, en apparence.

Il y avait moins de bruit, mais il faut dire qu'il y avait beaucoup plus de brutes sanguinaires que de gamins mal léchés. Autant dire qu'il y avait pas mal de pression. Moi? Je me faisais tout petit. En même temps, si je tentais de faire pousser un arbre ici, il y aurait de grande chance de faire dérailler le train, et je n'avais pas spécialement envie de mourir aussi connement dans dreamland. Le mieux à faire était de garder le silence...

Je suis descendu à la première sortie. J'étouffais la dedans! Puis, j'ai regardé autour de moi. c'était une gare tout ce qu'il y a de plus commun à Paris. Je fis quelques pas pour contempler les environs. Beaucoup de gens, très diversifié, il y avait de tout. C'est comme si l'entièreté de dreamland se trouvait la, dans cette gare.

Ma marche fut néanmoins interrompue un peu brutalement. Un mastodonte me bloquait le chemin et m'avait fait trébucher dans mon absence.

"Aie... Pardon..!" dis-je d'un air simplement désolé.

Mais la montagne de muscle n'était apparemment pas du même avis. De gigantesque main, il me prit aisément entre ses doigts, m'empêchant de faire quoi que ce soit avec mes pouvoirs. J'ai tenté de me dégager en vain.

"Putain..." murmurais-je alors en poussant de toute mes forces pour ne pas me faire broyer.

Lilith se retrouva au beau milieu d'une gare insalubre. Pourquoi ? Elle y réfléchis un moment. Elle avait seulement du se poser trop de questions quant au choix qu'elle devait faire à propos de telle ou telle chose et Dreamland lui offrit de poursuivre ce dilemme... Autour d'elle se pressaient un amas de gens, rêveurs, voyageurs ou encore créatures oniriques. Tous avaient l'air pressés ou perdus, c'était un joyeux bordel... Toujours perdue dans ses interrogations existentielles, elle esquivait les passants aussi nombreux soient ils à la recherche d'une destination. Elle lisait les panneaux, incertaine d'avoir ne serait-ce qu'envie d'aller ailleurs, cette nuit, elle n'était pas vraiment motivée... Il faut dire que sa journée n'avait pas été de tout repos, d'abord elle avait été réveillé aux aurores par les ébats disgracieux de ses parents, l'obligeant à se couvrir la tête de son oreiller jusqu'à manquer d'air. A ce moment là elle décida qu'il était temps de se préparer pour se rendre à la fac... Oui, à 5h30. Elle partit en trombe et arriva plus vite qu'elle ne l'aurait cru, comme si elle avait pressé le pas tout le long du trajet. Elle avait profité de son avance pour relire ses cours une énième fois, et bien figurez vous que le hasard avait bien fait les choses pour une fois, car elle eut droit à un examen non prévu dès la première heure. Examen qu'elle avait sans doute réussit. Sa journée s'était ensuite poursuivit dans la solitude désagréable, ses amis n'étaient pas là aujourd'hui pour X ou Y raison. Ah mais attendez ! C'est peut être parce que le concours préparatoire se déroulait justement cette après-midi à l'autre bout de la ville ? Se souvenant d'un événement aussi important au dernier moment, elle s'était mise à courir comme une dératée jusqu'au lieu de rendez vous où elle arriva légèrement en retard, essoufflée et dégoulinante de sueur. Par chance elle avait été acceptée in extremis et avait passé son concours dans des conditions fort peu agréables : les poumons brûlants, le ventre vide et des frissons tout du long.

Et la voilà ce soir qui déambule dans une gare de métro à la recherche d'une occupation calme... Remarque, elle savait pertinemment que cela n'arriverait pas, elle avait lu dans dream-mag la liste des endroits à éviter, le métro en faisait partit, il regroupait tout un tas de voyageurs tous plus dangereux les uns que les autres, ou encore des créatures peu fréquentables... Elle savait que si elle restait trop longtemps dans ce lieu mal odorant elle allait s'attirer des ennuis. Et quand on parle du loup...

-Eh l'albinos !

Une voix stridente et aussi peu virile que celle d'une pucelle en panique l’interpella. Elle l'ignora dans un premier temps, sans se retourner, préférant éviter toute confrontation. Mais une main vint se poser sur son épaule et la força à se retourner.

-J'te cause l'albinos !

Elle le fixait droit dans les yeux, muette. Il avait l'air tellement gringalet pour se comporter de façon aussi impolie. Mais elle savait qu'elle devait se méfier de ce personnage quand elle remarqua son regard fou et tous ces piques qui dépassaient de son dos tel un herisson. Elle soupira en le fixant toujours de ses yeux rouge sang et demanda d'une voix agacée :

-Que me voulez vous.
-J'aime bien ton p'tit cul alors j'vais m'le faire. Annonça-t-il fièrement en faisant glisser sa main le long de son dos pour rejoindre ses hanches.

Ce ton condescendant accompagné de ce geste tout autant répugnant commençait à la mettre hors d'elle. Sans crier gard elle appela Eila et enfila son armure defensive sans le quitter du regard. Les sourcils froncés, elle avait empoigné son poigner et commençait à serrer, espérant entendre un craquement significatif. Quand elle vit qu'il allait utiliser son pouvoir, quel qu'il soit, elle le prit de vitesse et lui asséna un violant coup de boule accompagné d'un coup de genoux bien placé entre ses deux jambes maigrichonnes. Il s'affessa au sol completement sonné. Elle lui tourna le dos et retira son armure en se frotta les mains comme si elle venait de toucher quelque chose de sale et partit dans une autre direction pour ne plus voir sa face de rat décomposé.

Ca y est. Elle était énervée. Elle n'aimait pas cela. Mais cet énergumen avait été insupportable, mais il aurait été dangereux d'engager un combat danc un lieu aussi peuplé et potentiellement remplit de gens bien plus dangereux. Elle tentait de se calmer en respirant calmement jusqu'à ce qu'elle aperçut une autre rixe un peu plus loin. Une espèce de masse de muscle peu rassurante tenait à la gorge un jeune homme qui faisait deux fois sa taille de moins. Lilith détourna le regard, cela ne la regardait pas et comme elle venait de se le dire, il valait mieux éviter les combats ici... Surtout que cette colline semblait largement plus puissante qu'elle !

-Oh et puis zut !

Elle enfila son armure du ninja de l'ombre en faisant appel à Laika et se glissa dans le dos du monstre à forme humaine aussi discrètement que possible. Elle s'arma de ses saï et les pointa dans le dos musculeux de l'agresseur.

-Lâche le ou tes tripes tapisseront le sol.

Elle avait lâché ça sans réfléchir. Ce dernier lâcha sa proie et se retourna leeentement... Aucune lueur ne trahissait une quelconque émotion dans son regard si ce n'est qu'il avait l'air très... très agacé.

J'étais dans mes pensées, calme... pépère... Cherchant un moyen de me casser d'ici, ou bien une raison quant à ma présence. Bien que le lieu soit bondé et bruyant, j'avais enfin réussi à en faire abstraction jusqu'à ce quelques mots déchirent cette toile... que dis-je... ce patchwork hétéroclyte qu'est l'ambiance de cette station de métro !

"Aïe... Pardon..." dit un homme, suivi sous-peu de
"Putain...".

J'vais lui apprendre à jurer en lieu public, moi... Manquait plus que ça... La racaille... Je serre le poing et me lève, marchant d'un pas énergique et décidé, dans la direction d'où provient le bruit. Me frayant un chemin au travers de la foule, je commence à voir deux têtes dépasser de ce tas de culs terreux bondant la station. Puis... J'aperçoit le reste de la scène. Une espèce de troll aux grosses paluches, tenant un gars en l'air. Un rouquin... qui à l'air de souffrir. Je m'arrête... La vision de cette scène me rappelle  mon passé. Quand j'étais persécuté, isolé et moqué à cause de mes cheveux... A ce moment là, j'aurai aimé que quelqu'un m'aide, m'épaule. Mais rien, puis je suis devenu ce que je suis. Ce qui n'est pas si mal, au final ! Qu'est-ce je le laisse s'endurcir ? Ou bien est-ce que je le sauve ? Bah... Si je le sauve, je ne lui rend pas vraiment service... Je me retourne et...

Et puis merde ! J'me sentirai coupable si j'y vais pas ! C'te truc n'est pas si impressionnant après tout ! C'est juste une espèce de grande raclure avec des mains comme des tractopelles ! Je sors mes poings de mes poches, les serre, et aborde le petit titan par le côté. J'ai une idée, et j'en suis fier. Il a l'air stupide, j'vais m'en servir. Je touche légèrement son bras gauche du doigt, alors qu'il repose déjà le jeune homme, pour une raison que j'ignore. Mais... je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin, hein ?

"- Hey, toi !
- Grmph ? Kessya !" répond-t-il.

Le troll se retourne, et alors que son visage pivote sur son cou, je saute et lui met un bon gros crochet du droit, c'est alors que je remarque à peine une jeune femme, plantant ses dagues dans son dos au même instant. Sous l'effet de la surprise, le monstre tombe sur son séant quelques mètres derrière, à moitié sonné. Le jeune homme au sol, je me place devant, tel une muraille. S'il veut le retoucher, il devra me cogner. Et je suis plutôt robuste pour un homme. La chose se relève, visiblement en colère. Ses yeux sont injectés de sang, et sur ses bras se remarquent ses veines saillantes, signe de colère. Il cogne son propre torse. Et grogne. Je ne parviens à remarquer de nouveau la jeune ninja, qui doit certainement être en train d'épier ce qu'il se passe. Je me méfie, je ne sais de quel côté elle est...

"- Tu as kogné Krall, Krall va te kasser le krâne !"

Je reconnais cette façon de parler... On croirait un Ork, tout droit venu de l'univers de Warhammer 40,000... Mais comment as-t-il eu de telles paluches ?! Et... Aussi grand...? Et puis merde, je ne laisserai pas ce merdeux toucher au rouquin ! Alors qu'il se rue vers moi, mon médaillon se met à briller, et Audace apparait à mes côtés, comme prête à combattre.

"- Rah putain NAN ! Casse toi, toi !!!, dis-je énervé à l'armure. J'ai pas besoin d'une canette ambulante !"

Le heaume se tourne vers moi. Je crois pas qu'elle m'aie compris... Quelle conne, celle là ! Elle m'énerve ! Depuis que je l'ai, elle m'emmerde à apparaître à chaque fois que les choses commencent à devenir intéressantes ! Je sais même pas qu'est-ce qu'elle me veut ! Elle se bat à mes côtés, sans rien demander en retour... mais elle est molle, elle se bat comme une enclume ! Un BOULET c'te chose ! voila ce que j'en dit ! J'y met un coup d'épaule dans le bras dans la bousculer, mais je reçoit une partie de la douleur dans mon propre bras. Une fois encore, je sais pas pourquoi ! Tout ce que je sais, c'est que cette conne d'armure est en train de foncer vers le troll ! Beh, elle va se faire enfoncer, et puis c'est tout ! Ça lui apprendra à faire de la merde !

Je réfléchis un instant... A chaque fois que je l'ai frappée, j'ai eu mal... Donc... En toute logique... Si c'te titan la défonce...

"- Oh merde..."

Je me sens obligé de la suivre, va falloir jouer coopératif... pour une fois... enfin, si je ne veux pas y perdre mes dents sans même avoir approché le bestiau !

Dans quelle merde je me suis retrouvé?

Les muscles tendus pour ne pas me faire écraser par le tas de muscle qui me hurlait aux oreilles, ma cape me brûlait les bras tant j'essayais de glisser hors du piège, il me fallait me libérer de son emprise pour pouvoir l'attaquer. Les brutes comme lui, je sais comment les vaincre, encore faut-il que je ne me fasse pas attraper par surprise.

Entre deux contractions, je tournais la tête pour voir autour de moi. La quasi totalité des gens qui se trouvaient pourtant en masse se sont mit en cercle, comme pour former une arène. Personne ne bougeais. Puis, je vis une armure foncer droit sur nous. Vide.
... hein? Vide? Qu'est-ce c'est que ces conneries? Et il y a un mec qui a l'air de commencer a courir. Ce types semblait suivre l'armure. Un voyageur? Y'a des chances. Jusqu'ici, soit on m'ignorait, soit on m'attaquait. Il semblerait que pour une fois, ce soit l'option improbable. Ce n'est pas plus mal remarque.

Je me décide donc de forcer un peu plus. La brute avait remarqué l'armure qui lui fonçait dessus, et s'apprêtait à asséner une nouvelle attaque de sa main libre. Mais d'un coup, j'entendis une voix féminine parler, et la pression de la main qui me tenait se relacha brusquement, me laissant tomber au sol. Autant d'effort musculaire m'ont ramolli les muscles, mais je pouvais toujours utiliser de mon pouvoir pour m'en sortir.

Voyant que l'armure s'apprêtait a se joindre a la mêlée, j'ai posé mes mains sur le sol.

"Ring of.. Thorns!" m'exclamais-je alors qu'une lueur verte commenca a briller sous ma main.

Soudainement, une armée de ronce sort du sol partout autour de moi. Rapidement, je me fond dans le champ végétal pour en ressortir un peu plus loin, près de l'homme qui semblait accompagner l'armure. Il avait l'air d'un dur. En fait, il me faisait penser à un militaire. En tout cas, il en avait la carrure. Plus loin, une femme aux cheveux blancs. J'avais du mal a la regarder en détail, car elle se trouvait derrière le colosse qui hurlait de douleur et de rage.

"Pourquoi j'attire que les emmerdes?.." dis-je à moi même avant de me lever péniblement.

Je me tourne vers le type qui venait de me sauver pour lui adresser quelques mots.

"Je vais l'immobiliser, profites en." lui appris-je avant de prendre position, un bras tendu vers l'avant, deux doigts pointé vers Krall, qui cherchait a retirer les armes plantés dans son dos.

Lorsque mes deux doigts rejoignirent le reste de ma main, des arbres commencèrent a pousser violemment autour de la brute.

"Maintenant!" ai-je hurlé pour que tout le monde entende bien, et qu'on mette fin à ce combat futile.

-Hey toi !

Une voix bourrure avait interpelé le géant qui se retournait, pas le temps de réagir, le poing de l'inconnu heurta la mâchoire carrée de l'indiscipliné. Ce dernier fit un pas en arrière et s'enfonça maladroitement les saï au creux des reins. Mais quel boulet !! Lilith n'avait aucunement l'intention de le blesser de la sorte ! Zut, c'est elle qui allait tout prendre du coup... Elle fit une roulade inextremis pour se dégager du point d'impact entre la montagne et le pavé poussiéreux du sol et atterit aux limites du cercle formé par des personnes lambdas avides de coups et de sang.
Maintenant que le jeune homme était libre, qu'une autre personne intervenait et semblait sûr d'elle, la jeune albinos pouvait bien filer à l'anglaise, ni l'un ni l'autre ne risquait quoi que ce soit et elle n'était plus d'aucune utilité n'est-ce pas ? Elle retira son armure et tenta de se frayer un chemin dans la masse de gens, mais ces derniers ne semblaient pas du même avis. Ils l'empêcher de passer en la repoussant dans le cercle.

-Allez vas-y ! On veut voir de quoi t'es capable ! Qu'ils lui disaient.

Voilà. Elle qui voulait pas attirer l'attention ni se mettre en danger, elle se retrouva dans une arène de combat observée par toute une populace. On se croirait au temps des romains avec les arènes, les gladiateurs et les lions. Quelle régression... Elle n'aait donc pas le choix. Et rester sans protection n'était pas une bonne idée, d'autant que du coin de l'oeil elle l'avait vu se redresser en grognant. Elle fit donc appel à Eila, sa toute première âme. Dans un halo de lumière elle abandonna ses fringues pour enfiler son armure d'acier. Elle était prête. Ainsi vêtue elle ne craignait plus les coups. Et la bête qu'elle voulait affronter n'avait pas l'air fûtfût et semblait ne savoir se servir que de ses poings, ou potentiellement de sa tête. Ca tombe bien, notre albinos préférée savait comment régler ce genre de « problèmes ».

L'énergumène au grandes paluches se débattit un instant contre son ombre dans l'espoir de retirer les dagues plantées dans son dos, mais par manque de souplesse il enragea encore plus, ses yeux étaient strillés de veines rouges et ses poings étaient serrés à la manière d'un enragé, encore un peu et ses ongles se planteraient dans sa propre chaire...

-Tu as Kogné Krall, Krall va te Kasser le Krâne !

Il avait eructé de manière fort disgracieuse après avoir vomit cette phrase digne d'un homme de Kro-magnon. Plus énervé que jamais, il gronda de nouveau et s'élança d'un pas lourd vers ce qui ressemblait à une armure... Vide ? Ok. Une armure vide animée. Cela ressemblait fortement à un piège. Elle se lança à ses trousses, écrasant ce qui ressemblait à... des ronces ? Mais que faisaient ces ronces ici ? Pas le temps de trouver une réponse, il lui fallait atteindra sa cible pendant qu'elle était occupée avec la sienne. Haaaaaaaaa qu'est-ce qu'elle se sentait lourde ainsi affûblée ! Et tellement lente... Au moins, elle le rettrapait. Bientôt à porté de main, elle prépara son poing droit en y faisant converger de l'énergie.

-Maintenant !

Maintenant ? Quoi maintenant ? Qu'est-ce qu'y avait maintenant ? Une nuée d'arbre sortit du sol sans prévenir, enfin si, enfin c'est compliqué ! Ils poussèrent à une vitesse phénoménale et Lilith dû stoper net son élan pour faire un pas en arrière et ne pas se retrouver en haut de l'un d'entre eux. POURQUOI ? Pourquoi à chaque fois qu'elle tente de faire quelque chose ce soir ça foire ?? D'abord passer inaperçut, puis rester à sa place, sans compter ce taré aux épines de sapin, sa menaçe qui s'est tranfsormée en attaque et maintenant son attaque qui se transforme en GROS FAIL ! Non mais y a bien quelqu'un qui est derrière tout ça non ? C'est une énorme blague.

A présent inconfortablement installée sur son arrière train, la jeune demoiselle en armure se redressa dans un raclement d'acier contre les pavés gris poussière du métro. Un brouahaha monumentale s'éleva au passage d'une rame qui ne prit pas la peine de s'arrêter mais personne ne sembla y faire attention, tous subjugués par le combat.

Le brouhaha s'intensifie, entre le boucan que fait le métro en passant, les cons de passants... Et la bataille. D'autant plus qu'elle commence à prendre une tournure assez imprévue là. Des arbres qui poussent ! Comme ça, NORMAL ! Au milieu d'une gare ! Non mais là j'aurais tout vu... C'est le coup de marteau qui fend l'enclume ! C'est qui, c'est le gamin qui à fait pousser ça ?! Je regarde derrière, et effectivement, il à la main au sol et des ronces tout autour. C'est quoi, le double masculin de Poison Ivy ? Ou alors un porte parole de Greenpeace ? Peut-être le jeune fils de José Bové ! Oh et puis zut je m'en cogne les rivets.

- MAINTENANT !

Ouais bah maintenant quoi ? Il fait pousser un jardin et puis quoi, faut qu'on arrose ? Ok, mais avec du sang ! Je vois la jeune ninja essayer de filer à l'anglaise. Pas de bol, les "spectateurs" en ont décidé autrement, exigeant de savoir ce qu'elle savait faire. C'est décidé, dès lors que j'en finis avec l'affreux j'aurais d'autres beignets a claquer !

Je regarde droit en face, les arbres forment une espèce de triangle bien serré autour de Kraal, formant une bonne occasion de lui faire bouffer une bastogne. C'est bon, je pige ! Un bon vieux guet-apens à l'ancienne ! Audace est déjà en train de foncer vers l'ouverture gauche. Je me dirige donc vers la droite.

- Tu m'le diras pas deux fois, gamin !

Presque arrivé au corps à corps avec le bestiau, je peux voir la ninja... maintenant portant une armure, se gaufrer devant l'arbre que j'approche. Attend... elle à une garde-robe portative, celle là ? Bah... J'ai bien une armure vide qui me les casse... je préférerai pouvoir faire comme elle. M'enfin... Ayant devancé Audace, je place un uppercut dans les côtes de la bête, le faisant cracher quelques gouttes de son sang... quand je sens une vibration et entend un grand bruit comme une charge, et la créature grogner. Audace lui est rentrée dedans tête la première. Comment je le sais ? J'ai l'impression que ma tête tourne comme si elle avait cogné ! Elle y va pas avec le dos de la cuillère, la coquine ! Quelques feuilles tombent des branches. Je continue à enchaîner les coups. Pendant que Krall essaie de se dégager de la cage de bois qui l'enserre. Je tourne ma tête à la demoiselle albinos.

- Toi là ! S'il faut botter son arrière-train c'est le moment ! Je l'occ...

Précisément à ce moment, je prend une taloche de la grosse main de l'Ork, m'envoyant bouler en arrière de quelques mètres. C'est drôle, je pensais vraiment que ça me ferait plus mal que ça... J'ai à peine une goutte de sang au bord de la lèvre. Toujours un peu étourdi tout de même, je me relève, sous les cris de la foule en délire.

- Vas y, relève-toi et dégomme-le !
- Hahaha ! Regarde le, il est plus très frais le grand roux, là !

Plus très frais, hein...? J'vais leur en donner de la baston. Ils commencent à me chauffer à blanc, les mongoles. Bon, on va réfléchir un peu. On à quoi là, sur le terrain... Un Ork avec une noix creuse à la place de la tête, un botaniste et ses arbres, ainsi qu'une albinos qui peut apparement se la jouer à la fois ninja et grosse bourrine. Ah... Y'a une canette ambulante aussi... Faut pas la zapper, elle à l'air de pouvoir être utile. Je re-cours dans la rixe aux faux airs de combat d'arène, duquel nous sommes les gladiateurs.

J'ai eu chaud. Très chaud.

Pour résumer : J'arrive dans ce royaume, je bouscule, ou du moins je heurte une brute, celle ci veux me briser la mâchoire comme ça, sans raisons valables, j'suis dans un sale pétrin, deux personnes me sauvent, et voila maintenant que j'ai l'impression d'être dans une arène de free fight illégale comme dans les films. Vous savez, ces combats ou deux gars se frappent presque a mort en pariant leur pognon. Je n'aime pas ça. En plus, l'arbre qui se trouvaient derrière le troll était en train de se fissurer sous les multiples coups du rouquin qui, j'avais l'impression, commençait à se prendre au jeu à cause des spectateurs qui faisaient preuve d'une grande jobardise. Si je n'avais pas de conscience, j'avoue que j'en aurais poussé la majorité sur les rails au moment ou le train est passé. Maaaais bon.

Je me suis relevé après avoir repris quelques forces. La poigne de Krall n'avait rien d'un passage au SPA, et il eut fallut que j'attende que le martyr de mes muscles se calment avant de pouvoir me relever sans trop de problème.

Maintenant le soucis, c'est que l'un des arbres allait bientôt craquer sous le poids de la bête qui perdait l'équilibre à chaque volée de poing du barbu. Je pense que ce qui a fragilisé l'arbre est son armure. La force avec laquelle elle l'avait frappé, sans parler de ce qu'elle devait peser... Je fais pousser QUE des arbres, avec du BOIS, pas des pilier en acier trempé revêtu de titane avec des lames en guise de feuille... tiens donc, j'aime bien cette idée. Bref passons.

Il était temps de réagir. Je n'allais pas les laisser se battre seuls. D'ailleurs, que devenait la fille-ninja? Je pouvais de nouveau la voir, et elle semblait agacée. Je ne sais pas pourquoi mais ce n'est pas le moment de se poser la question. Il me fallait un plan d'attaque.

Je regardais tout autour de moi quand je vis un spectateur. Il avait l'air jeune, on aurait presque dit un enfant s'il n'avait pas eu cette moustache de mexicain dégueulasse dans laquelle se trouvait de petits morceaux blanchâtre, très certainement les restes d'un sandwich mangé quelques minutes plus tôt. Il promenait avec lui une sorte de dague. Tu me diras, la dague avait des allures d'épée et elle me faisait penser a celle de Légolas, dans le Seigneur des Anneaux. Pas le temps de réfléchir, je me mis a courir vers lui, et ce dernier l'avait remarqué et fit un pas en arrière, surement en croyant que j'allais l'attaquer. Une fois à portée, je lui fis comprendre en une seule phrase que j'étais loin d'en avoir l'intention.

"Je t'empreinte ça !", lui soufflais-je à la va vite sans attendre un quelconque consentement.

Je repris ma course, fonçant vers le troll tel un guerrier, la cape virevoltant derrière moi, semblable à un spadassin sans peur et sans reproches.

Une fois à portée, je me suis élancé dans les ronces, zigzagant comme un serpent pour tromper l'ennemi qui venait tout juste de coller une sale beigne à la face de militaire. Rapidement, je suis passé des ronces a l'arbre qui se rapprochait le plus du bras sur lequel était surmonté le poing qui venait de faire virevolter l'un de mes sauveurs puis, avec force, je lui ai littéralement fractionné le bras en deux, au niveau du coude. Mais... Je pensais lui faire une entaille profonde, pas lui sectionner un membre... Merde, merde, merde..! La, il va être complètement fou de rage..! Je pouvais pas savoir que c'était aussi tranchant ce genre de saloperies ! Ca pissait le sang en plus !

Mais le pire du pire, c'était que le brouhaha des spectateurs se faisait encore plus fort en acclamation, comme si c'était normal. La c'en est trop. Tellement trop que je sentais une vive douleur dans mon estomac. Enragé par la douleur, le tas de muscle s'était mit à frapper l'arbre de sa main valide et de sa tête, tout en regardant son avant bras gigoter au sol avant de se calmer. Il fallait que je me sorte de ce pétrin, mais plus la douleur s'intensifiait, plus j'avais du mal a me concentrer pour sortir de l'arbre.

Pris de panique par les évènements, je sortis une main de l'autre côté de l'arbre, dans l'espérance que quelqu'un puisse penser l'attraper au plus vite pour me sortir de ce merdier qui commençait a me faire vraiment mal.

Et beh c'est du joli tout ça. On se retrouve avec un faiseur de sapinette et un gros bourrin invocateur d'armure. Rappelez moi pourquoi elle s'était retrouvée ici ? Ah oui. Son esprit héroïc, voilà où il l'a amené. Han. Y a plus qu'à !

Maintenant sur ses deux jambes, le fessier toujours douloureux, Lilith regardait ce pitoresque spectacle de baston. Dont elle faisait partit ne l'oublions pas. La bête, appelons le comme ça, s'était retrouvé enfermé entre trois bon gros arbres que le gringalet avait du faire apparaître, vous vous souvenez ? Quand elle s'est ramassée en arrière, bah voilà le résultat, plutôt pas mal je dirais... L'autre, le rouquin, il était déjà sur le terrain et bourrinait autant qu'il le pouvait, passant ses poings rageux entre les troncs commas. Il semblait vraiment y prendre du plaisir, c'en était presque effrayant... Et voilà que l'armure vide se mit à charger elle aussi ! A quatre ! Ils s'y étaient mis à quatre contre un ! Le bonhomme n'avait décidément pas choisit son jour pour déverser sa rage.

Alors qu'elle était encore restée spectatrice, il lui sembla que l'on s'adressait à elle. En effet, l'homme à la carrure imposante la regardait d'un air sévère, à moitié plongé dans son corps à corps, pour la forcer à se bouger le cul.

-Toi là ! S'il faut botter son arrière-train c'est le moment ! Je l'occ...

Oh mon dieu ! Il vient de valser quelques mètres plus loin ! C'est qu'il a de la ressource le bougre ! Il n'avait pas eut le temps de terminer sa phrase qu'une main gigantesque lui écrasa la face et l'envoya valdinguer ailleurs, cette scène au ralentit aurait pu être épic... Si seulement elle n'avait pas concerné un de ses potentiels alliés ! La demoiselle, toujours de son armure des elfes vêtue, accourut pour faire ce qui lui fut demandé, soit dégommer le monstre enfermé. Elle s'avança aussi rapidement qu'elle le pu, préparant son poing à cogner. L'homme semblait hors de lui, en même temps être enfermé et se faire maraver la gueule sans pouvoir riposter plus que ça, ce doit être rageant pour un violent tel que lui. Mais alors qu'elle arriva à destination, une petite main s'agit devant ses yeux. La foule était en délire, elle ne comprenait pas pourquoi. Tout ce vacarme pour une simple bagarre entre voyageurs... Elle saisit alors la main qu'elle devina être celle du jeune homme qu'elle avait eut l'intention de sauver et l'aida à sortir de là, l'envoyant avec souplesse derrière elle. Elle fit un pas de plus, juste un pas, et c'est à ce moment précis qu'elle le remarqua. Oui, ce bras qui s'agitait frénétiquement à ses pieds, ça n'avait duré qu'un court instant, mais c'était une scène horrible. Et pour couronner le tout elle reçut une giclée de sang à la figure tandis que l'ogre s'agitait dans sa cage de bois qui se craquelait de plus en plus.

Elle n'avait pas été assez rapide, pas assez réactive. Sa main valide lui avait saisit la gorge entre deux troncs et serrait, serrait aussi fort qu'il semblait le pouvoir. L'albinos ne touchait déjà plus le sol et plus rien se semblait pouvoir passer par sa gorge. Merde ! Elle n'était décidément pas assez vigilante ! Mais elle ne voulait pas devenir la demoiselle en détresse, ça jamais. Sans perdre la face, elle lui saisit le poignet de ses deux gants de fer et serra à son tour, y envoyant toute son énergie. On put alors entendre ce doux craquement, semblable à celui que faisait l'arbre derrière lui après avoir été sauvagement frappé. Il dut se résigner à lâcher la jeune femme qui retrouva le sol avec fracas, mais elle était entière, comparé à son agresseur qui venait de perdre l'utilité de sa dernière main. Le pauvre était dans un sale état. Un avant bras en moins qui le vidait littéralement de son sang, les arbres, s'ils s’abreuvaient plus rapidement, auraient pu voir leurs feuilles virer au rouge orangé tellement le sol était maculé, son poignet gauche était brisé et certainement tout autant douloureux, deux trous saillaient au niveau de ses reins et son visage était boursouflé. Mais comment tenait-il encore debout...

Lilith se releva, seule sa cheville droite la lançait, elle s'estimait donc heureuse et mettrait ça sur le compte du poids de son armure qui l'avait considérablement alourdie pour sa chute. Elle continuait de regardait ce pitoyable spectacle. La bête ne semblait pas en avoir finit et se débattait encore, frappant frénétiquement l'arbre avec sa tête, et il eut d'ailleurs raison de cet arbre qui s'écrasa à grand bruit devant la jeune femme, ce dernier s'avança, foulant le sol de ses pieds traînants. Il semblait épuisé, mais encore plus rancunier. Son râle enragé fut accompagné des cris de joie de la foule, mais où sommes-nous ? Il prit la décision de charger, la demoiselle l'attendait, solidement campée sur ses deux pieds, ignorant la douleur dans la cheville.

La foule rassemblée autour de l'altercation, qui opposait vraisemblablement plusieurs voyageurs, devenait de plus en plus dense, à tel point qu'il était impossible pour un nouveau venu d’apercevoir quoique ce soit. Les conflits étaient fréquents ici, et de mémoire, personne n'avait à charge de garantir la sécurité sur les quais du métro. Autrefois, le jeune Dalreight avait lui-même expérimenté le combat parmi les wagons. Cependant, il ne se souvenait plus précisément de l'issue de ce dernier.
Finalement les duels au métro, forgeaient l'avenir des nouveaux voyageurs, et c'est pourquoi il n'était pas intervenu, jusqu'alors.

Le phénomène qui tenait tête au trois plus jeune, dépassait Dazh de presque deux têtes. Il était impressionnant, musclé et ventripotent. Son visage n'était pas complètement inconnu aux souvenirs de l'invocateur, sans que celui-ci ne sache pourquoi.

A mesure qu'il parvenait à progresser parmi la foule qui s'esquivait sur son passage Dazh s’empara d’un lange, sans cesser d’observer "le titan" afin d'en apprendre plus sur lui. Son aura n'était guère très puissante, mais tout de même bien supérieur à celle de ces adversaires. Heureusement, leur pouvoir permettait une bonne combinaison pour en venir à bout.

Quand enfin, le jeune Dalreight pénétra le petit cercle qui délimitait le combat, le monstre avait entamé une charge digne de ce nom, en direction de la jeune femme dans sa seyante armure, qui sans nul doute, lui assurerait une protection plus que convenable. Cette dernière, bien qu'il fût évident que sa cheville était blessée, était prête à contrecarrer l'offensive de son adversaire. Le cliquetis de son armure jaillit aux oreilles de l'invocateur, tandis qu'elle renversait l'immense guerrier d'une façon que Dazh ne put observer. Ce dernier s'écrasa lourdement sur le quai qui manqua de se briser complètement sous son poids. Ou était-ce la force du coup ? L'espace d'un instant, il sembla en avoir eu assez pour aujourd'hui, mais presque aussitôt, il tenta de se relever, et manqua s'effondrer de nouveau, déséquilibrer par la perte récente de son bras.

C'est à cet instant que Dazh prit l'initiative d'approcher le géant pour l’assommer d'un coup de pied, net et précis sur le sommet du crâne. Immédiatement, il se saisit du lange qu'il avait récupéré un peu plus tôt pour bander le moignon du type au sol. Il fallut peu de temps pour que ce dernier se retrouve en partie imbiber de sang, mais il réussit à en faire un garrot efficace. Enfin, il s'empara d'une brique qui était désolidarisé du sol pour coincer l'épaule du géant de façon à maintenant le moignon en l'air.

Soudain, un bruit sourd retentit à l'autre extrémité du quai. On devinait des bousculades et des cris plaintifs vite réprimés.

« Eh ben, ça n’a pas trainé ! Il est temps de dégager ! »

Sans plus attendre, l’invocateur attrapa la main de la jeune femme pour l’aider à se relever, puis se rappelant l’état de sa cheville, il la souleva complètement pour la prendre dans ses bras, avant de se précipiter sur la voie de métro. L’endroit n’était pas des plus sûrs, mais connaissant la zone, le jeune Dalreight savait quoi faire.

L’invocateur progressa avec célérité jusqu’au tunnel dans lequel s’engouffrait habituellement le métro. Le noir était complet, mais depuis ses péripéties au sein de Dreamland, le jeune Dalreight avait développé son acuité visuelle. Il continua comme ça, deux bonnes longue minutes, jusqu’à déboucher à l’air libre. Les rails parcouraient à présent, un pont prodigieusement haut, au cœur des ténèbres. Cependant, il était possible pour quelqu’un initié au secret des sous-sols du métro de Dreamland, de s’engouffrer dans l’ancienne bouche de métro, depuis longtemps abandonnée. Dans cet endroit, personne ne viendrai les trouver.

Cependant, le groupe qui les poursuivait était parmi les plus têtus du royaume. Ils n’étaient pas bien intelligent, mais ils étaient de formidable guerriers et ils étaient familiariser avec toutes les armes qui puisse exister. Si Dazh avait pris sur lui de prendre la fuite, c’est parce que le géant précédemment terrasser était en réalité un membre du groupe sus-mentionner, et que jamais. Jamais, ils n’étaient vraiment seuls.

L'endroit était aussi sombre et humide que la dernière fois. Le mur que Dazh avait précédemment défoncer, pour explorer les environs, était rester en l'état. Le plafond se composait de plusieurs coupoles ce qui donnait un certain style, à la différence de la station de métro impersonnel qui est en usage actuellement. Dazh avait sa théorie quant à la raison d'être de cet endroit. Si la station de métro actuelle, et l'idée qu'on se fait d'une station dans le monde ordinaire a cette époque. Alors celle-ci correspond à une gare des années 70 selon les estimations de l'invocateur.

"J'aimerai te dire que l'on est en sécurité...Joignant le geste à la parole, le jeune invocateur se saisit d'une barre en métal. ...Mais ce n'est pas tout à fait le cas! Il essaya la barre en métal, en frappant dans le vide comme pour chasser des ennemis invisible. ...Cependant, les monstres du coin, ne sont pas à notre recherche, ce qui est plutôt une bonne chose!
Et ta cheville, ça roule?"

Tel un taureau furieux, l’immense hominidé chargea. Avec un peu d’imagination on pouvait voir des corner pointer vers le ciel et de la vapeur s’échapper de ses narines, voir même de ses oreilles ! La dernière chose que l’albinos avait pu voir avant l’impact, c’était ses yeux fous parcourus de veines aussi rouges que le sac à main de la femme à côté de moi. Mais la demoiselle en armure ne se laissa pas intimider. Elle tint bon, mieux qu’elle ne l’aurait cru au vu de la force phénoménale du colosse. Elle put entendre des craquements lors du choc. Venaient-ils d’elle ou de lui ? Elle n’aurait su le die sur le moment. Elle l’avait stoppé net dans un bruit de métal agité, le sol avait même tremblé. Sans attendre, elle avait saisi ses fringues déchirées de ses deux mains chargées en énergie et l’avait soulevé pour l’envoyer derrière elle. Elle ne l’avait pas vu s’écraser au sol, mais avait senti le quai trembler sous son poids. Elle était épuisée, ses partenaires semblaient avoir disparus, il ne restait plus qu’elle contre ce voyageur sans aucun doute mieux classé qu’elle. En se retournant, elle le vit tenter de se relever, vaciller, et finalement s’écrouler, sonné par le coup de pied ravageur d’un total inconnu de plus.

Le soulagement et la fatigue combinés, sans oublié la douleur qui lançait de nouveau sa cheville maintenant que l’adrénaline avait été consommée, ses jambes se dérobèrent sous elle et dans un faisceau lumineux elle se retrouva au sol de nouveau vêtue de sa longue jupe bleu marine et de son éternel chemisier blanc. Elle retrouvait alors une apparence des plus féminines. Ce combat l’avait épuisée et elle n’avait su garder le lien avec Eila plus longtemps. Elle expira tout l’air de ses poumons, enfin le combat était finit. Mais à quoi cela aura-t-il servit au final ? Celui qu’elle pensait aider avait disparu, peut-être s’était-il réveillé, qu’allait devenir celui qu’elle venait de battre ? Allez savoir. Elle ne savait même pas qui il était.

La foule commençait à s’agiter après avoir fait un triomphe à l’inconnu qui l’avait achevé, puis bandé. Ce jeune homme était étrange, il débarquait de nulle part, quasiment après la bataille, donnait le coup de grâce et jouait aux infirmières. Il avait perturbé à tel point les spectateurs qu’on put entendre de nouveaux ennuis arrivés tellement la gare était devenue silencieuse. Et contre toute attente, le mystérieux individu aux mœurs singuliers vint apporter son aide à la demoiselle blessée, voyant qu’elle aurait du mal à se déplacer, et sans même lui demander son avis, il la souleva dans un hoqueté de surprise et partit en courant, sautant sur la voie du métro.

-" Non mais ça va pas ?! Qu’est-ce que vous faites, repos/… "

Et c’est là qu’elle vit un groupe de voyageur armé jusqu’aux dents débouler sur le quai. A leur réaction, elle comprit vite qu’ils étaient des alliés de la montagne contre qui elle venait de se battre. Cet étranger lui sauvait la vie pour la seconde fois en moins de … 2 minutes ? Et sans qu’elle ait à demander quoi que ce soit. Allait-il lui demander quelque chose en échange ? Ce ne serait pas étonnant… Le duo s’aventura donc en silence dans les bouches de métro, il faisait tellement sombre que Lilith se demanda comment il faisait pour se déplacer aussi aisément. Elle se dit aussi qu’il aurait galéré si elle portait encore son armure ! Mais tel n’était pas le cas, et c’était certainement préférable. Plus ils s’enfonçaient dans les ténèbres, moins elle était rassurée. Allez savoir ce qui peut se cacher dans les profondeurs d’un métro aussi glauque… Et qu’allaient-ils faire ensuite ? Qu’avait-il en tête ce jeune monsieur qu’elle avait à peine pu voir avant de finir plongée dans le noir le plus complet ? Grand, cheveux longs et noirs, peau bronzée, et sans conteste musclé.

Ils arrivèrent finalement là où le jeune homme avait décidé qu’ils devaient arriver. Il laissa la jeune femme retrouver le sol, elle avait eu le temps de s’habituer un peu à l’obscurité et distinguait bien les formes et nuançait les couleurs. L’endroit était insalubre, humide et défoncé. Elle devina se trouver dans un endroit désaffecté, pas utilisé depuis des lustres.

-"J'aimerai te dire que l'on est en sécurité... Mais ce n'est pas tout à fait le cas!...Cependant, les monstres du coin, ne sont pas à notre recherche, ce qui est plutôt une bonne chose! Et ta cheville, ça roule?"

Devait-elle être rassurée… ? Il venait de brandir une barre de fer et la testait en frappant le vide. Se fabriquait-il une arme de fortune dans la perspective d’un nouveau combat ? Contre qui ? Ces gredins n’allaient tout de même pas les suivre dans les tréfonds d’un métro onirique si ? Elle mit un certain temps avant de répondre, encore sous le coup de la surprise de cet enchainement d’évènements, mais finit par répondre.

-"Oh euh oui je pense que ça devrait aller… Merci." Elle testait sa cheville en même temps qu’elle parlait, jaugeant la douleur. "Quand vous dites que nous ne sommes pas en sécurité, à qui, ou à quoi pensez-vous…?"

Non, elle n’était pas plus rassurée que ça. Elle ne savait toujours pas pourquoi il s’était mis en tête de l’aider, de se cacher avec elle-même ! S’impliquer comme ça dans les affaires des autres, en sachant que c’est dangereux, c’est pas banal. Soit c’est pour profiter de la situation, demander quelque chose en retour, soit c’est pas pure élan de chevalerie. Mais ici à dreamland, ce genre de personnages se font rares.

Avec sa barre de fer à la main, le jeune Dalreight explora consciencieusement les environs à l’affut du moindre bruit. Dans l’immédiat aucun danger ne les menaçait et leurs poursuivants ignoraient où ils se trouvaient. Mais ce n’était qu’une question de temps. Il n’était pas nécessaire de se battre, l’essentiel était de rejoindre le métro et disparaître. Après cette nuit, ils n’auront plus rien à craindre de leurs ennemis. Cependant, leurs opposants étaient suffisamment nombreux pour couvrir un large périmètre et il était impossible de faire demi-tour. Même en profitant de l’obscurité du tunnel, les deux voyageurs se feraient prendre assurément.

Tandis que Dazh déposait son arme de fortune et imaginais une solution à courte échéance, la jeune femme examinait sa cheville. Il n’était pas aisé de fréquenter un lieu tel que celui-ci, à moins d’être au top de ses capacités. Le challenge s’avérait prometteur.

Profitant de ce moment pour la laisser se reposer, Dazh employa le temps qui lui restait pour terminer son exploration en vérifiant l’état des trois murs encore debout. L’un d’eux était depuis longtemps écroulé en totalité, ce qui leur avait permis de s’engouffrer dans cette cachette. De plus, ils avaient une vue extraordinaire sur le pont dans l’obscurité et le gouffre sans fond. Face au vide se trouvait le mur que Dazh avait précédemment défoncé pour s’engouffrer dans les galeries du sous-sol du métro. C’est celui-ci que Dazh examina en premier.

« Quand vous dîtes que nous ne sommes pas en sécurité, à qui, ou à quoi pensez-vous… ? »

Le jeune Dalreight écouta la jeune femme, tout en s’appuyant donc contre le mur face au vide, pour en évaluer la résistance. Au moment où il entreprit de pousser franchement ce dernier, une créature guère plus grosse qu’un chien, pourvu de quatre pattes également et d’une gueule généreusement pourvue de croc, jaillit de l’obscurité. Le monstre avait pour objectif  la gorge de l’invocateur. Sans attendre, Dazh abandonna le mur pour s’emparer de sa gueule qu’il ceintura au prix d’un effort considérable, au vu de la rage de l’animal. Grâce à l’élan de la bête, il l’a précipita sur le sol dans l’espoir de l’assommer ce qui n’arriva malheureusement pas. Il réussit néanmoins à s’en débarrasser d’un seul coup de pied, qui l’envoya à travers les ruines de ce qui avait été un mur. Le monstre s’abima dans le vide et le combat s’acheva.

« Eh bien, à ça pour commencer !

Le mur s’avérait être encore solide. Dazh s’approcha de la jeune femme et dégagea un banc non loin de là, pour qu’elle s’y installe et choisis quant à lui de s’assoir sur le sol. Le carrelage était froid et poussiéreux, sans compter que de vieux tracts et publicités trainaient un peu partout. On aurait dit un peu le cliché que l’on se faisait des vieux métros new-yorkais.

« Et puis il y a le groupe de votre ami le « Balèze » qui nous cherche.  Ils sont agressif de base, alors pour peu qu’on leur fournisse une bonne excuse, ils se mettent en chasse. Ceci dit, il n’y a pas vraiment de « bonne attitude » à adopter alors… »

Dazh se surprit à constater un mince filet de sang sur sa main gauche. Sans doute que la bête était parvenu à le blesser un peu finalement. D’ailleurs un morceau d’une canine était resté coincé dans la plaie. Elle avait dû se briser au moment de l’impact avec le sol. Machinalement, l’invocateur se saisit d’un petit couteau et extirpa aisément l’objet de la plaie. Il essuya brièvement cette dernière sur son tee-shirt avant d’y enlever du bout des lèvres, la saleté qui s’y était engouffré.

« Je m’appelle Dazh, j’étais de passage dans le métro pour me rendre aux alentours de la zone 4. Mais dernièrement le train ne parvint pas jusqu’à là-bas. Je tentais encore ma chance cette nuit. » Le sang coulait de plus belle. C’était le problème de se blesser à de telles extrémités. A nouveau, le jeune homme suça du bout des lèvres, le filet de sang qui s’échappait. « C’est alors que j’ai vu le conflit, je me suis approcher. Et quand j’ai enfin compris de qui il s’agissait, j’ai su que ce n’était plus nécessaire de prendre le métro. »

Après quelques instants à serrer un bout de chiffon et à tenir le bras en l’air, le jeune Dalreight estima qu’il était temps de bander sa plaie et pour ce faire, il avait toujours sur lui une ou deux bandes à l’échelle humaine. C’était sans doute l’habitude de se blesser, mais Dazh estimais que son expérience d’infirmier y était pour beaucoup.

«Ces gars-là, ils auraient arrêté le métro pour ce battre avec les géants sur la route. C’est des guerriers, mais pour eux, c’est genre une religion. »Dazh acheva son pansement en sectionnant la bande avec ses dents et en faisait un nœud de fortune d’une seule main. « On serait pas allé très loin cette nuit encore. A partir de là, j’ai choisis de vous aider. Tu veux que je regarde ta cheville ?»

Alors que le damoiseau à la corpulence tout ce qu’il y a d’enviable testait la solidité d’un des trois murs restants, une bête à mi-chemin entre un loup enragé et une goule fraichement sortie de terre bondit à la gorge du jeune homme. Il eut le bon réflexe de la saisir avant qu’elle n’en fasse de la charpie, et avant même que Lilith n’ai le temps de prononcer quoi que ce soit, même pas le nom d’une de ses armure, le combat était finit, la créature avait basculé dans le vide et ils étaient de nouveau en sécurité, mais pour combien de temps ?

-"Eh bien, à ça pour commencer !"

Quelle démonstration ! Il aurait pu faire tomber n’importe quelle donzelle sous son charme avait une telle preuve de force, mais Lilith n’est pas n’importe quelle fille. Elle était juste rassurée qu’il ne lui soit rien arrivé. Il devait être un habitué de ce genre d’endroit, et de situation pour avoir réagi aussi vite, voilà une belle leçon qu’il lui faudrait assimiler : l’adaptation est primordiale pour la survie.

En bon gentleman, il lui dégagea un banc histoire qu’elle puisse poser son derrière et reposer sa cheville gonflée. Elle le remercia d’un signe de tête et profita de cet instant de répit. Son compagnon d’infortune préféra le carrelage abîmé par les années, poussiéreux et certainement froid et humide, comme le reste de la pièce.

-"Et puis il y a le groupe de votre ami le « Balèze » qui nous cherche. Ils sont agressif de base, alors pour peu qu’on leur fournisse une bonne excuse, ils se mettent en chasse. Ceci dit, il n’y a pas vraiment de « bonne attitude » à adopter alors…"

Visiblement, il s’était blessé, mais ce n’était qu’une petite égratignure… Il semblait savoir ce qu’il fallait faire dans ce genre de cas. Lilith se demanda depuis combien de temps ce jeune homme était devenu un voyageur et les épreuves qu’il avait dû traverser pour devenir qui il était. Il ne semblait pas méchant, au contraire. Ses connaissances sur le monde onirique et ses habitants semblaient sans limites, d’abord la traversée des voies du métro, ensuite, cette cachette, maintenant il dit connaitre le groupe de voyageurs qui s’était mis à leur poursuite,… Bref, il semblait avoir de l’expérience.

-"Je m’appelle Dazh, j’étais de passage dans le métro pour me rendre aux alentours de la zone 4. Mais dernièrement le train ne parvient pas jusque là-bas. Je tentais encore ma chance cette nuit. C’est alors que j’ai vu le conflit, je me suis approché. Et quand j’ai enfin compris de qui il s’agissait, j’ai su que ce n’était plus nécessaire de prendre le métro. Ces gars-là, ils auraient arrêté le métro pour se battre avec les géants sur la route. C’est des guerriers, mais pour eux, c’est genre une religion. On serait pas allé très loin cette nuit encore. A partir de là, j’ai choisis de vous aider. Tu veux que je regarde ta cheville ?"

Courtois, poli, pas baratineur, ce Dazh avait tout de quelqu’un de bien. Il avait l’air con avec son bras en l’air, mais la jeune femme avait bien compris que c’était pour arrêter l’hémorragie au bout de son doigt. Il avait terminé par un bandage, tout droit sorti de ses propres affaires. Il avait l’air bien équipé, ou habitué à se blesser… Quoi qu’il en soit, elle lui aurait bien proposé son aide, mais il s’en sortait très bien tout seul. Elle l’avait écouté expliquer le pourquoi du comment il s’était retrouvé ici, avec elle, et elle était finalement rassurée d’être quelqu’un qui ne pense qu’à faire le bien et semble expérimenté. Zone 4 , zone de tous les dangers. Soit il était quelqu’un de vraiment balèze, soit inconscient, soit ambitieux… Quoi qu’il en soit, cette nuit, il n’aurait pas l’occasion de mettre sa vie en danger ! Quoi que… Avec cette bande de bagarreurs à leurs trousses… Elle n’avait pas choisi la bonne personne pour passer ses nerfs.

Elle regarda sa cheville. Rouge, gonflée, au vue de la douleur elle pensait à une simple entorse, mais elle n’était pas infirmière, et encore moins médecin, seulement étudiante en droit. Et puis elle était très tolérante à la douleur et ne se rendait pas forcément compte qu’elle était blessée.

-"Je ne pense pas que ce soit trop grave… Je pense pouvoir marcher." Elle fit un mouvement de rotation et son visage se tordit de douleur, bon ok, c’était peut-être pas une simple entorse. Elle tenta de reprendre un visage serein avant de reprendre. "Dans ce cas je vous remercie d’être venu nous aider Dazh, et je suis désolée que vous vous retrouviez mêlé à ça…" Elle tendit sa main droite en guise de salutation. "Je suis Lilith, enchantée."

«  -"Je ne pense pas que ce soit trop grave… Je pense pouvoir marcher." Elle fit un mouvement de rotation et son visage se tordit de douleur, bon ok, c’était peut-être pas une simple entorse. Elle tenta de reprendre un visage serein avant de reprendre. "Dans ce cas je vous remercie d’être venu nous aider Dazh, et je suis désolée que vous vous retrouviez mêlé à ça…" Elle tendit sa main droite en guise de salutation. "Je suis Lilith, enchantée." »

Peut-être, était-ce par qu’elle avait porté l’armure, mais le jeune Dalreight se souvint avoir autrefois appris, au royaume des chevaliers de la table pentagonale, à saluer les dames comme il se doit. Le jeune Dalreight entrepris de se lever pour formaliser cette rencontre. Aussi, pour la saluer dignement, il saisit sa main et s’inclina comme le voulait la tradition. « N’importe qui peux se plier en deux à partir de la taille, mais mettre au point un salut impeccable est une autre paire de manches. » Celui dont il honora Lilith, puisque telle était son nom, était tout à fait gracieux et terriblement flatteur pour elle. Il lui avait fallu des heures d’entraînement devant le miroir de la grande salle pour acquérir ce semblant de désinvolture.

Après avoir retourné une révérence qui avait la grâce d’une étoile filante, le jeune homme libéra sa main. Il ne s’était pas permis un baise-main qui pouvait s’avérer mal perçue pour les personnes peu familiariser avec la pratique. D’autant plus que son accoutrement n’était pas des plus adapter pour se prêter complètement au jeu de la galanterie. Il s’accorda finalement quelques instants pour observer sa compagne du moment.  Il est vrai que le contraste qu’offrait ses yeux écarlate et ses cheveux pâle était particulièrement séduisant.

Légère et très féminine, elle offrait un spectacle des plus agréables. Enfin, bien que la lumière fût faible dans la pièce, le jeune homme devina chez elle un visage presque livide. Il lui sembla soudain, qu’il la fixait un poil trop longtemps et il se sortie immédiatement de la torpeur dans lequel il lui avait plu de se retrouver. Il s’installa à nouveau sur le sol, et questionna silencieusement Lilith afin d’obtenir son autorisation quant à manipuler sa cheville.

La plus-part des entorses ne nécessitait pas d’aller aux urgences. Surtout chez une personne aussi jeune. Sans chercher à bouger la cheville en question, il chercha à déterminer du bout des doigts si un œdème était présent. C’était effectivement le cas, et le mieux aurait été de surélevé la jambe. Au moins quelques instants le temps d’achever son bref examen. Les gestes mécaniques de l’invocateur trahissaient une certaine habitude. Sans hésiter, il déplaça ces doigts sur la peau à la recherche de la malléole, afin de déterminer la gravité de l’entorse. En cas de douleur à cet endroit précis, cela confirmerai l’entorse et non une cassure. Enfin, le fait qu’elle ne puisse pas faire plus de quatre pas était déjà un indice suffisant en soi.

« Es ce que douloureux ici ? »

Joignant les gestes à la parole, le jeune homme effleura le sommet de l’os de la cheville. De toute façon, à défaut d’avoir des cannes anglaises, de temps pour se reposer, ou encore de potence pour surélever sa jambe, il allait devoir la porter avant de pénétrer le labyrinthe obscur qui s’étendait sous le métro.

« Nous ne sommes pas si loin du métro. Cependant, les troglodytes sont un obstacle majeur.  Je peux te porter sur mon dos sans difficulté pendant un bon moment. Peut-être te sens-tu capables de te battre dans ces conditions ? »

Au lieu de lui saisir la main en une poignée viril, il se redressa, courba l’échine et… Attrapa sa main dans une révérence des plus majestueuses. Lilith resta bouche bée, jamais elle n’avait eu droit à tant d’honneur, d’une manière si gracieuse qui plus est ! Et surtout de la part d’un total inconnu… Le rouge lui monta rapidement aux joues, ses lèvres mi-closes mi- ouvertes tremblaient légèrement, elle nageait dans un mélange d’incompréhension, de surprise et de… Joie ?

Lorsqu’il lâcha sa petite main –comparée à la sienne c’est sûr-, elle quitta son visage du regard pour aller le poser ailleurs, gênée d’être ainsi épiée après une telle salutation. Avait-il fait partit d’une royauté dans ce monde ? Un chevalier ou que sais-je ? Cela rappela à Lilith cette époque qu’elle appréciait tout particulièrement, à laquelle elle se référait en arborant cette armure chevalière. Finalement il se rassit, au sol, et Lilith retrouva ses couleurs d’origines en expirant l’air de ses poumons, assez discrètement tout de même. Il lui semblait n’avoir encore jamais réagit de cette manière auparavant, et espérait qu’il en serait ainsi pour la suite. Elle n’aimait pas particulièrement être dans cet état déconcentrant.

Du regard, il lui demanda la permission de vérifier l’état de sa cheville. Au point où ils en étaient, ça ne servirait ça rien de refuser ! Elle hocha donc la tête pour le lui accorder, s’il se proposait, c’est qu’il s’y connaissait, normalement. Ses doigts parcouraient sa peau nue, ça ne la gênait pas tant que ça, tant que ça restait au niveau de sa cheville. Il s’y prenait avec délicatesse et maîtrise, comme s’il passait ses journées à diagnostiquer des entorses. Lorsqu’il passa son doigt sur une zone un peu plus douloureuse en lui demandant si elle avait mal, elle lui répondit avec sincérité que oui, bien qu’elle déteste admettre ses faiblesses.
Oui, c’était bel et bien une sacré entorse, et elle ne s’en remettrait pas cette nuit en tout cas…

-"Nous ne sommes pas si loin du métro. Cependant, les troglodytes sont un obstacle majeur. Je peux te porter sur mon dos sans difficulté pendant un bon moment. Peut-être te sens-tu capables de te battre dans ces conditions ?"

Elle retira sa cheville de sa douce emprise, sans reposer son pied au sol. Mieux valait ne pas exciter la douleur. Son plan semblait bancal, mais ils n’allaient pas rester ici à ne rien faire non plus ! D’autres créatures pourraient les acculer ici, et pour peu qu’elles soient nombreuses, ils risquaient de servir de dîner et de se réveiller amnésiques ! L’idée d’être de nouveau portée ne lui plaisait pas, mais ce serait du masochisme que d’insister pour marcher, surtout qu’elle les ralentirait sans nul doute.

-"Bien sûr que je pourrais me battre, je saurais ignorer la douleur, j’ai déjà vécu bien pire."

Elle ne s’étendit pas plus et se redressa, prête à partir. L’humidité et la poussière, sans compter l’obscurité l’angoissaient quelque peu, elle n’était pas à l’aise et sentait que quelque chose les épiait depuis tel ou tel coin sombre. Mieux valait décamper dès maintenant.

-"Je suis prête. Je vous remercie encore… Et m’excuse d’être un fardeau."

C’était une chose qu’elle ne supportait pas. Mais elle était consciente que demander à la laisser seule ici signerait son arrêt de mort en temps que voyageuse, marcher en refusant son aide les ralentirait et ferait d’eux des proies faciles, la meilleur des solutions était d’être portée…