Un petit concert avant la balade [libre, avec participation d'Hikari et Ed]

La musique était un élément important dans la vie de Riku. Bien plus que chez un humain lambda. Pour le jeune homme, la musique était ce qui guidait ses pas, ses choix, ses émotions... Elle était le fil directeur de sa vie, de chacun de ses actes au quotidien. Elle était celle qui lui avait permis de rencontrer Hikari et de connaître alors l'amour, et de vivre des moments fantastiques aux côtés de la jeune femme. Et il espérait que cela durerait encore longtemps, même si pour le moment son esprit était obnubilé par le présent, et par tout ce qu'il vivait depuis quelques temps. Au travail, on était en plein milieu de la période fiscale, cela signifiait donc pour le jeune homme que les heures qu'il ne passait pas en cours étaient uniquement dédiées à un travail intensif, consistant à achever les dossiers pour lesquels il fallait constituer des liasses fiscales. C'était un long processus, noyé dans la paperasse du début à la fin, et bien souvent, il rentrait exténué. Conséquence directe de cette dose immense de travail subite, il avait du mal à trouver le temps pour voir sa petite amie. Il avait passé des fêtes de Noël géniales à ses côtés, le week end de Pâques, ils étaient allés ensemble au ski... Cela faisait déjà plusieurs mois qu'ils étaient ensemble, et jamais le jeune homme n'avait autant désiré passer du temps avec elle, quand ce temps lui manquait. Quand à la jeune femme, entre ses cours et son travail à l'agence, elle était également bien occupée de son côté. C'est pourquoi, après avoir réfléchi à ce qu'il pourrait faire après le passage des cloches et du chocolat, il décida de leur prendre des places pour le concert de Lindsey Stirling, qui se produisait justement à Nantes au cours du mois. Il avait évidemment pris le temps de préparer la surprise, avait même réfléchi à un petit discours, à sa manière d'entrer dans la pièce, et à sa tenue, tout préparé pour que le moment soit le plus parfait possible. Un maniaque, certes, mais lui préférait être qualifié de perfectionniste. Toujours est-il que le moment venu, l'annonce se présenta en quelques secondes, comme le jeune homme, habillé de manière classe, qui se vautra lamentablement les billets en main atterrissant juste devant la brune en tendant les précieux papiers devant son regard, annonçant maladroitement :

« Tiens Hikari, je sais que c'est quelques jours en avance, mais joyeux anniversaire... »

Un grand sourire. Se redressant maladroitement tout en riant de son atterrissage raté, le jeune homme était assez fier de lui ; il savait que sa petite amie adorait cette artiste, lui aussi, et en plus, le concert avait lieu le soir de son anniversaire. Ca, au moins, il ne s'était pas trompé. Il avait pris exprès les billets pour ce jour là. Idée ringarde, mais qui avait au moins le mérite de donner un vrai côté attentionné à sa demande. Il voulait faire les choses bien. C'est donc plusieurs jours plus tard, le dimanche au soir, que notre couple, habillé pour l'occasion, lui revêtant une chemise blanche à manches longues et un jean sombre, et une veste noire, les cheveux coupés. Le zénith était plein à craquer ; la file d'attente avançait lentement, et c'est dans le froid de ce mois d'Avril subissant les affres d'un hiver tardif que les deux jeunes gens attendaient de pouvoir entrer dans la bâtisse, immense, qui pouvait accueillir des milliers de spectateurs. Ils étaient venus suffisamment en avance pour ne pas trop attendre, Riku avait prévu des petits en-cas, soi-disant pour elle, même si au fond, ils savaient tous les deux que le jeune homme serait le premier à en avoir besoin, ils avaient de quoi boire, et ils étaient vêtus assez chaudement pour ne pas être dérangés par le froid ambiant. Il fallut néanmoins faire preuve d'une patience inhumaine au châtain pour tenir le coup, tandis que la foule avançait à peu près aussi vite qu'un escargot sur l'autoroute. Mais finalement, cette patience fut récompensée lorsqu'ils entrèrent enfin dans la salle de concert, et purent rejoindre leur place, située dans les premiers rangs du parterre J, les places les plus en face de la scène, leur donnant une vue imbattable pour voir Lindsey se produire. La lumière perdit lentement en intensité, et les premières notes d'elements lancèrent le concert. La nuit démarrait seulement....

***

Autour de Riku, des gens. Des tas de gens, des gens partout. Comme si on s'était amusé à mettre toute la population de la Chine avait été foutue au même endroit de Dreamland. Une foule de créatures des rêves en liesse, des rêveurs complètement perdus qui se disent qu'ils sont tombés sur une fête géante, et des voyageurs qui ont l'air tout aussi impatients que les habitants du monde des rêves. A quel moment le necromancer s'était-il couché ? La soirée avait été si intense qu'il ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était endormi... Heureusement, Hikari était là elle aussi, apparemment aussi perdue que lui. Au moins, il n'était pas le seul à ignorer complètement l'endroit où il se trouvait. Il crut entendre au milieu de l'immense maelström de populace qui l'entourait qu'un énorme festival de musique allait ouvrir, et peu à peu, l'annonce plus que motivée d'un animateur leur annonça l'ouverture de l'Oniric Tour, le plus célèbre des festivals de musique du monde onirique. Intéressant... Ca s'annonçait passionnant, au final, ils étaient tombés dans un endroit fait pour eux. L'ambiance était électrique, et cet animateur vint amplifier la liesse à un tel point que la terre parut trembler sous les hurlements de la foule. On tapait du pied, on tapait des mains, on clamait son impatience... Sans hésiter, le dead maker se joignit à la foule dans cette vague de joie, n'ayant qu'une hâte : voir ce qui les attendaient dans cette fête. Une autre soirée marquée sous le signe de la musique, et paisible, le rêve ! Tenant la main de sa petite amie, le jeune homme tremblait d'impatience, alors que Nezumi, dont il reconnu la voix avec enchantement, annonça l'ouverture du festival, et qu'une chanson dont le bon goût était relativement douteux – même s'il fallait l'avouer, la parodie était très bien faite – mais qui provoqua un nouvel élan de joie ; les applaudissements redoublèrent d'intensité, les voix prenaient du volume. Et ce fut là que le festival ouvrit ses portes, laissant la foule se déverser à l'intérieur. C'était impressionnant... Les gens couraient, riaient, c'était lancé.

« On y va ? Ca a l'air génial, non ? »

L'idée parut plaire énormément la jeune femme qui s'élança avec lui alors qu'ils se joignaient au peuple pour courir vers l'entrée du festival, qui se rapprochait lentement, de même que le son de la musique, variée, partout, omniprésente. Le festival fait pour nos amoureux. Ils arrivèrent au niveau du portail, et ce fut alors que deux créatures des rêves, qui portaient une veste bleue, s'approchèrent des deux voyageurs avec un grand sourire, clamant d'une voix flûtée et sur un ton enjoué :

« - Vous... Vous êtes bien les voyageurs chanteurs Hikari Nikaido et Riku Kaisuki ?

- Euh... Oui...

- Ah ! Parfait, nous vous attendions. Voici un plan du parc, nous vous avons préparé une petite scène, s'il vous plaît, allez faire quelques chansons pour nos visiteurs ! Ce plan vous permettra ensuite d'aller voir les différentes attractions du festival. Vous aurez également un voyageur pour vous protéger, il portera une veste rouge.

- Euh... Hum...

- Bonne visite, profitez bien de l'Oniric Tour ! »

Et les deux créatures s'éloignèrent pour aller accueillir les autres visiteurs du festival, leur donnant à tous un plan en leur indiquant les horaires des principaux spectacles. Décidément, quelle ambiance, ils n'étaient même pas entrés qu'ils étaient déjà sélectionnés pour aller assurer un concert dans cet endroit immense. Une expérience qui pourrait se révéler intéressante remarque. Riku eut un petit sourire en se tournant vers Hikari, avant de dire :

« J'imagine qu'on a pas le choix... Ca te tente ? Au pire, on va voir un peu, et ensuite on ira voir le reste du parc. »

Un baiser déposé sur ses lèvres, puis nos amoureux repartirent en direction de la scène indiquée par les guides à l'entrée ; ils durent se frayer un chemin dans la foule – le necromancer eut l'impression que chaque centimètre carré de terrain était occupé par une personne – repérant quelques stands qu'ils se promirent d'aller voir après, et finalement, ils parvinrent à atteindre leur destination. Une petite scène, semblable à celles que l'on pouvait voir dans les festivals locaux, assez grande pour accueillir un groupe complet, sans atteindre les proportions des scènes principales où se produisaient les invités les plus célèbres de la fête. Il y avait déjà là quelques curieux qui observaient la programmation, certains portaient même les t-shirts qu'avait fabriqué la fille de Nezumi, Lina, qui arboraient fièrement le logo « Hikariku » et le visage des deux voyageurs. Riku était toujours un peu gêné par ces marchandises, mais au fond, il appréciait la notoriété qu'ils connaissaient depuis leur victoire au singer fest. Discrètement, les deux jeunes gens grimpèrent sur la scène, où ils trouvèrent plusieurs instruments laissés à la disposition des artistes, de manière à ce qu'ils puissent jouer ce qu'ils voulaient. Un sourire échangé, et le jeune homme murmura à sa petite amie la chanson par laquelle ils allaient commencer ; un truc bien pour mettre tout de suite la foule dedans, foule qui commençait d'ailleurs déjà à se masser autour de la petite scène, certains ignorant ce qu'ils allaient voir, et se rapprochant par curiosité, d'autres étaient là en purs fans et tremblaient déjà d'impatience. Le jeune homme se sentit légèrement tendu avec une telle proximité devant le public, mais rapidement il se reprit alors que démarraient les premières notes de « this is war » du groupe 30 seconds to mars.

[lien de la chanson]

« A warning, to the people,
The good and the evil,
This is war
To the soldier, the civilian
The martyr, the victim
This is war
It's the moment of truth and the moment to lie
And the moment to live and the moment to die
The moment to fight, the moment to fight
To fight, to fight, to fight

(refrain x2)
To the right, to the left,
We will fight to the death
To the edge, of the earth
It's a brave new world from the last to the first

… »

La foule était électrisée, lancée par les premières notes de la musique, qui invitaient à une hola, alors que la batterie et la guitare donnaient le ton. Rapidement, la voix des deux jeunes gens se posent sur le son, coordonnée, entre le grave pour l'un, l'aiguë pour l'autre, ils invitaient les gens à bouger en rythme, à les suivre dans cette épopée musicale. Ils donnaient tout dès le début, Riku poussait sa voix au maximum pour que tous l'entendent et la mémorisent. Ils voulait graver cette voix dans leurs esprits, graver leur prestation dans leur mémoire. Le public applaudissait, sautait, dansait, chantait. Les rêveurs qui étaient perdus jusque là se joignent au reste des visiteurs pour suivre la liesse. Le dead maker se sentait vivant, il avait le cœur qui battait à cent à l'heure à chacun des refrains, chaque réaction de la foule. Ce n'était que la première chanson, cette nuit de folie ne faisait que commencer...

Messages : 321 Date d'inscription : 16/01/2011

[HRP : Les posts du PNJ du staff ne servent pas forcément de réponses aux joueurs, mais peuvent apporter des éléments scénaristiques importants, donner l'ambiance, faire réagir le public ou quelques PNJ. A vous de voir ce que vous en faîtes ^^]

https://www.youtube.com/watch?v=Nt9EYSpzlTg

Lors des premières musiques, le public avait encore toute sa voix. Des hurlements naissaient devant les chanteurs et chanteuses qui apparaissaient pour former des nids de pollution sonore aussi élevés qu’énergiques. Ils se concentraient surtout vers le milieu de l’Oniric Tour, où tous les artistes indépendants ou groupes de musique modestes avaient une scène à eux. Les plus réputés se trouvaient plus à la périphérie, où ils avaient plus de places pour s’étendre avec de larges plateaux, et où le son ne distrairait pas trop les voisins, plus éloignés.

Si les cris étaient aussi enthousiastes, c’était pour la raison toute simple suivante : chacun des participants avait un groupe favori qu’il se dépêchait d’aller voir, avec le plan fourni par les différents organisateurs. Tous ceux qui stationnaient devant les scènes étaient majoritairement des énormes fans, qui beuglaient à qui mieux-mieux quand leurs idoles se plaçaient devant eux.

Ce fut ainsi le cas pour les Need Soccers, des Créatures des Rêves qui avaient pour instrument de musique faits en déchets et boîtes de conserve, plutôt soul ; Revolver, un groupe de Rêveurs qui avait trouvé son chemin ici ; Diou-thy, deux Rêveuses, mère et petite fille, qui chantaient des chansons douces en duo ; Hikari et Riku (Hikariku pour les fans), dont les bonnes reprises de chansons connues assuraient un public régulier ; Hubert et ses Molosses, un Voyageur du Royaume des Chiens qui avaient créé un groupe avec ses invocations et dont la popularité allait croissant ; Où Est Le Flow, un groupe venu du Royaume des doutes connues pour leur chansons ne comportant que des questions. Chacun disposait d’un très bon potentiel, et ils savaient qu’en face, en plus d’un public en délire, ils pourraient trouver des sponsors pour faire décoller leur carrière. Alors chacun s’y mettait à fond, avec énergie.

Lambe An Dro

Avoir accepté ce job, ça avait été une erreur. On t’alpaguait avec des « Vous serez au plus près de l’Oniric Tour », mais à bien y réfléchir, en fait, non… Si, effectivement, j’étais plus près des enceintes qui crachaient le son à fond, donc mes oreilles souffraient plus encore que les autres spectateurs, et j’avais rapidement mis des bouchons à cet effet pour ne pas devenir sourd avant la fin de la soirée. Heureusement, mon contrat ne concernait que la première nuit, certainement une mesure de sécurité afin d’être sûr que je n’aie pas le temps de vérifier les lieux et de préparer un plan diabolique quelconque. Je pensais que j’avais prouvé pendant deux ans que j’étais plus un justicier qu’un berserker, mais il fallait croire que la paranoïa ambiante était plus puissante que n’importe quel sentiment de sécurité.

Bon, si je revenais à mes plaintes, je résumais : de toute façon, les spectateurs étaient eux aussi au milieu de l’Oniric Tour, je ne profitais pas mieux qu’eux parce que je regardais dans tous les coins voir si quelque personne mal famée ne cherchait à provoquer des méfaits. Par contre, le vrai problème qui n’était pas sur la publicité, c’était que je ne pourrais pas profiter à fond de l’Oniric Tour : j’étais coincé comme une merde sur une seule scène. Okay, j’avais des pauses, okay, elles étaient longues, et okay, j’avais encore deux nuits pour profiter de tout ça. Par contre, c’était handicapant de savoir que le monde dansait autour de vous sur mille rythmes différents, et que vous devriez vous en contenter d’un seul.

Par contre, je travaillais en bénévolat. Un acte que je savais que je regretterais. Avant, on se disait qu’on était des volontaires trop purs. Pendant, on se rendait compte qu’on n’avait rien à foutre, et que notre temps perdu ne nous donnerait pas de récompense à la fin.
Donc voilà, je n’allais pas être payé, ça me faisait un peu chier.

Dès le début de la soirée, j’étais apparu dans l’Oniric Tour, parmi tous les stands où s’affairaient encore les artistes. On m’avait rapidement intercepté, on m’avait attribué un numéro, un uniforme, et on m’avait collé à la surveillance d’un groupe en particulier. Je ferais quelques rondes ensuite comme pause, mais autant dire que je pourrais profiter comme n’importe qui, et que le rouge dont j’étais vêtu suffirait à m’éviter des ennuis. Le groupe n’avait pas été là dès le début, par contre, et ça m’embêtait un peu. Ils étaient certainement dehors. On me dit qu’on allait les rechercher dès que l’entrée serait libre, et que je devrais me tenir près de la scène, en attendant tranquillement leur arrivée. Ce que je fis, un peu excité du début, je devais l’avouer. Dire qu’il y avait pas mal de boucan alors que les chansons n’étaient même pas commencées… Impressionnant. Mieux encore : j’entendais au loin, à la frontière du festival, les hurlements du public qui n’attendaient que d’entrer. Je voyais déjà l’image d’un tsunami qui allait tout emporter sur son passage. Et moi, j’étais sur le passage.

J’allais devoir surveiller Hikari et Riku, un duo de Voyageurs-chanteurs encore néophytes, donc qui avaient besoin d’aide pour les protéger d’attaques extérieures. Effectivement, la sécurité était nulle parmi les rares groupes de Voyageurs qui étaient suffisamment connus pour se défendre eux-mêmes. Je roulai les épaules en les attendant ; j’avais lu le déroulé de l’Oniric Tour, et de ma scène en particulier. Il était un peu brouillon au début, car les premières chansons ne commenceraient seulement que quand on les aurait retrouvés. Les organisateurs avaient tout de même tablé une demi-heure de battement le temps de les amener sur scène. Les techniciens s’occuperaient de notre plateau dans quelques temps ; ils avaient beaucoup de travail à abattre, et ils ne se tueraient pas à la tâche alors que ça ne servait à rien : ils travailleraient sur le son quand on serait en pleine recherche des deux chanteurs afin de gagner du temps et préparer d’autres scènes. Je me grattai encore une fois la tête, et enfin, l’Oniric Tour commença.

Ce fut puissant, c’était le cas de le dire. Les spectateurs déboulaient par centaines, passaient, s’arrêtaient, se retournaient, se heurtaient. Les rues furent rapidement bouchées le temps que le public entier s’installe dans tout le festival, à commencer par la seconde partie éloignée de l’entrée. En attendant qu’on me prévienne pour surveiller les deux chanteurs, j’allais vaquer à écouter les groupes voisins, que je trouvais excellent : leur talent réel ou bien juste l’excitation qui sortait de nulle part ? J’aurais adoré que Jacob fut là, mais ça ne l’intéressa pas du tout, malgré mes portails qui auraient pu lui permettre de profiter du festival. Je levai les épaules en me disant que ce n’était qu’un rabat-joie : Dreamland ne le satisfaisait pas autant que moi. Je pensais que c’était visible depuis que les Private Jokes avaient été formés. Mais des fois, il le faisait vraiment exprès. De la mauvaise volonté qui m’agaçait quelque peu. Puisque j’y étais allé seul, alors mieux valait se trouver un travail pour s’occuper, hein ? C’était triste d’aller à un festival de musique en mode « Forever Alone ». C’était une putain d’occasion, et j’avais l’impression dans mon entourage qu’il n’y avait que moi qui m’en apercevais.

Mais trêve de complainte, on retrouva les deux chanteurs qui se dépêchèrent de grimper sur scène. Je leur accordais un regard, mais je n’étais pas obligé de me présenter : je faisais juste partie de la sécurité, il n’y avait pas besoin de couler un bronze pour célébrer notre rencontre. Le temps qu’ils arrivent, des fans s’étaient déjà attroupés près de la scène suivant le guide (certainement le tract qui avait été le plus rapidement distribué de tous les temps). Maintenant, ils étaient impatients, et même moi, je le sentais. Le public était plus composé d’adolescents et de jeunes adultes, ce qui ne me surprit guère venant de la part d’un groupe japonais (stéréotypes dans la tête, et je ne m’en rendais même pas compte). Je me redressai quand les premières chansons allaient démarrer. La Play List serait composée directement par le groupe, mais je me doutais que ce n’était pas bien grave dans un monde comme Dreamland : pas besoin d’alerter d’autres personnes.

Tandis que la première musique commença à fond, je pris premièrement mon rôle très au sérieux. Je fixai chaque personne du public de mes lunettes de soleil, m’inquiétais instantanément dès que je trouvai un Voyageur (ils étaient plutôt nombreux, vraiment trop, et à force de les voir, j’acceptais de ne pas me hérisser le poil chaque fois qu’ils approchaient). A ce que j’avais compris des vagues explications sur le groupe que je surveillais, ils étaient des spécialistes en reprise de chansons qui marchaient sur notre vrai monde. Je supposais que sur Dreamland où on n’écoutait pas de la musique aussi facilement que dans le vrai monde, ce n’était pas si grave, au contraire. Ça devait être recherché, des « importateurs » de chansons à succès, ici. Celui qui m’inquiétait plus que de raison, c’était Fino. Heureusement, même si je ne savais comment il avait réussi à passer pendant la chanson d’ouverture (la meilleure couverture possible pour éloigner le phoque des terroristes à surveiller), je me méfiais ce dont il était capable pour faire chier le plus de gens possibles. Je ne lui avais pas dit que j’étais surveillant de l’Oniric Tour, car je ne voulais pas que le groupe que je surveillais se fasse tuer pour m’énerver. Mais bon, c’était Fino, je supposais que tenter de lui cacher quelque chose revenait à fermer les yeux en espérant que ça suffirait à être caché.

Sur ma scène, le son balançait, et balançait bien, et je ne relâchais pas ma très sérieuse surveillance, presque fier comme un paon de disposer d’un statut particulier, comparé à tous ces spectateurs qui n’étaient que… spectateurs. Je sentais que le duo était fier de se trouver là ; je lui conseillerais de donner le meilleur d’eux-mêmes, car un bon groupe à l’Oniric Tour ne passait jamais inaperçu, et déballer ses tripes payait toujours. Je ne reconnus pas leur première musique, mais je n’étais pas le spécialiste en chanson populaire. Je ne les connaissais pas toutes, et ça permettrait très certainement de ne pas grincer des dents si je reconnaissais le début d’une chanson pourrie.

Hikari se réveille entourée de gens, une foule immense agglutinée au même endroit dans dreamland. Ça sentait l’événement onirique à plein nez. Elle fut vite éclairée, puisqu’en regardant à ses pieds, elle comprit que le sol était recouvert de flyer qui signalait l’événement de l’année, L’ONIRIC TOUR ! Elle ne put s’empêcher de sourire et de sursauter, lorsque parvinrent enfin à ses tympans les bruits de son rêve. Un présentateur monté sur scène était en train de pousser les gens dans une semi transe. Un véritable chauffeur de salle, la terre se mit à trembler sous leurs pieds. Elle tourna la tête et se rendit compte que Riku n’était qu’a quelques mètres d’elle. 2 ou trois personnes les séparaient. Son regard revint sur la scène lorsque son oreille capta une voix qu’elle connaissait. Effectivement, Nezumi venait de monter sur scène pour s’adresser à la foule. Sans même que la reine ne puisse la voir, elle eut le reflex de lui offrir une légère révérence. Montèrent ensuite sur scène les deux premiers artistes qui reprirent à la perfection la chanson de Carly Rae Jepsen. Les yeux d’Hikari se transformèrent en diamant devant le bébé phoque qu’était Fino il n’y avait pas à discuter, elle voulait le même ! Soudain au cours de leur interprétation la porte de l’Oniric tour s’ouvrit et la foule comme de l’eau bloqué par un barrage, s’écoula naturellement, dans un brouahah d’enfer, aidé par une vague d’applaudissement. Elle était plus proche de Riku et lui avait attrapé la main pour ne pas se laisser entrainer. Elle lui sourit mais il parlât avant même qu’elle en ait eu le temps.

« On y va ? Ça a l'air génial, non ? »

Deux créatures arrêtèrent les deux voyageurs. Riku en était le plus proche et elle ne fit pas vraiment attention à ce qu’ils pouvaient bien dire, elle regardait autour d’elle et n’attendait qu’une chose aller se balader elle comprit pourtant qu’ils étaient réquisitionner en quelques sortes pour assurées un petit concert sur l’une des scènes misent à disposition. Riku la regarda avec un petit sourire.

« J'imagine qu'on a pas le choix... Ça te tente ? Au pire, on va voir un peu, et ensuite on ira voir le reste du parc. »
Elle hocha la tête et commença à chercher à toute vitesse de bonnes musiques, ce qui n’était pas bien difficile dans le fond. Ils se frayèrent un chemin, qui lui parut interminable. Avant de pouvoir ne serais ce qu’apercevoir la scène. Riku la trainait littéralement, elle suivait comme elle pouvait et finit par lui faire lâcher son poignet, seule c’était plus simple pour avancer, elle montra du doigt la scène et se mit quasiment à courir. Elle aurait pu se servir de sa métamorphose mais c’était plus marrant sans. Elle se cognait, valdinguait, évitais des coups de coude et des écrasements de pieds. En arrivant sur le côté de sa scène, elle fut entourée rapidement de gens du staff qui la harcelèrent de questions, lui ordonnant de faire vite. Riku était derrière elle et subissait la même chose, elle l’attendit, l’embrassa et en montant les escaliers il lui susurra a l’oreille le titre de la prochaine chanson. Ils grimpèrent quatre à quatre sur la scène et un guitariste balança la mélodie. Alors que le batteur battait la mesure.

« A warning to prophet
the liar, to honest
This is war

To the leader, the pariah
The victor, the Messiah
This is war.. »

Un grand merci au public avant de pouvoir descendre de scène. Elle était assoiffée, sa gorge était sèche mais elle souriait, le public était présent, il faisait preuve de tellement de passion qu’elle en était devenu la plus grande fan. Cette passion pour la musique ne cessait de s’amplifier. Elle redescendit tout de même sur scène et en regardant autour d’elle put constater qu’ils étaient à l’abri dissimulés derrière un rideau de velours noir improviser derrière lequel la température était insoutenable elle s’approcha de Riku avec un grand sourire en le remerciant pour ce duo et le choix de la musique.

« Pour la prochaine chanson, faisons quelque choses qui ferais un peu plus festival. Du Shaka Ponk par exemple, enfin ce n’est qu’une proposition, si tu vois autres choses n’hésite pas a m’en parler »

Elle lui offrit un petit bisou en rigolant, avant de lui indiquer qu’elle avait soif et qu’elle allait chercher un petit truc. Riku s’écarta quelques instant pour aller parler avec les hommes vêtues de vestons rouge ou encore orange, elle en déduisit qu’il essayait de lui trouver un lieu pour boire. Elle se rendit seulement compte plus tard que l’un des hommes en veste rouge. Lorgnait sévèrement dans leur direction. Son regard dissimulé à travers ses lunettes de soleils lui donnait un air affreusement mystérieux. Elle le regardait du coin de l’œil et pu remarquer qu’à travers ses aires de je m’en foutiste et flemmard que c’était un jeune homme particulièrement beau gosse. Une allure simple et décontracté, l’aire aux aguets, bien dans sa peau, blond et bien sapé. Elle cessa cependant de le fixer aussi intensément et se surprit même à avoir un sourire en coin, les voyageurs étaient toujours aussi intriguant pour elle et le défis venait souvent se mêler a ses regards. Il était temps à présent de trouver un foutu stand ou une fontaine pour pouvoir s’hydrater un peu, Riku semblait encore occuper. Elle commença à s’avancer mais à peine eut elle passer la tête derrière le rideau improviser que des fans se mirent à hurler et menacèrent de faire tomber les barrières. Elle sentit une main lui attraper la taille et la faire reculer, ce n’était pas celle de Riku. Elle était plus grande, moins fine. Son cœur se mit soudainement à battre plus fort que ce qu’elle aurait voulus et elle sentit ses joues rosirent légèrement de honte.

https://www.youtube.com/watch?v=m_asb0jurPE

Si Hikari semblait avant le début de la chanson relativement perplexe quand à leurs débuts dans ce festival, probablement partagée entre l'excitation de se retrouver dans un tel événement et l'agacement d'être traînée ainsi, elle se plongea rapidement dans le bain de ce qu'ils avaient pris l'habitude d'offrir aux habitants de Dreamland, à savoir les concerts et les musiques qu'ils aimaient reprendre. Le public ne cessait d'en redemander à chaque seconde de plus de cette musique, il levait les bras, chantait en silence en suivant le rythme des deux artistes accompagnés par un groupe des plus talentueux. Riku sentait presque ses poumons exploser sous cette soudaine liberté qu'il ressentait, il était vivant, entier, son souffle résonnait dans ses oreilles alors qu'autour de lui les clameurs de la foule devenaient diffuses, un bruit de fond à peine audible ; il n'y avait plus que leur voix, la musique, plus de sol, le ciel, les airs, ils volaient à travers la mélodie. Les notes, les paroles, tout cela défilait dans une partition intemporelle, un schéma dans lequel ils pourraient rester indéfiniment, à l'abri de tout le reste, dans leur cocon de musique. Puis vient le moment de redescendre sur Terre alors que les dernières notes résonnent sur la petite scène où ont pris place les deux voyageurs, laissant place à un torrent d'acclamations ; et si les voyageurs et rêveurs, plus perplexes au début en entendant une reprise d'une chanson connue de leur monde s'étaient laissés entraîner et applaudissaient finalement de bon cœur la performance des deux jeunes gens, le public issu du monde onirique était tout simplement envoûté, emporté par ce spectacle.

Il n'y avait pas tant de gens concentrés devant la scène, puisque le festival permettait aux gens de passer d'un spectacle à un autre lorsqu'ils en avaient envie, mais ils étaient parvenus, le temps de cette chanson, à rassembler une foule compacte de spectateurs, entre les curieux, les fans, et ceux qui s'étaient arrêtés là en apprenant ce qui allait se jouer de ce côté. C'était à la fois gratifiant et motivant pour les deux jeunes gens, qui n'y voyaient là qu'une raison supplémentaire de se surpasser pour les musiques suivantes. En revanche, la température qui régnait à présent sur l'espace qui leur était réservé était insoutenable. Entre la chaleur dégagée par la foule qui dansait, la chaleur naturelle, et celle que provoquaient les rideaux noirs qui dissimulaient le couple entre deux prestations, le jeune homme et sa petite amie étaient tous deux bien assoiffés, en sueur. D'ailleurs, la jeune femme fit rapidement la remarque à son copain, lui indiquant qu'elle allait chercher de quoi se désaltérer tout en proposant la prochaine musique, ce à quoi Riku ne sut trop quoi répondre, car il ne s'y connaissait pas trop en chansons « festives », mais il y réfléchirait, le temps d'aller leur chercher à boire. Sans attendre, il alla à la rencontre des employés du festival afin de leur demander s'ils savaient où se désaltérer, ce à quoi l'un d'entre eux lui indiqua une petite buvette située juste derrière un bloc de gens. Il faudrait se faufiler entre eux, mais c'était faisable, et préférable à la perspective de se dessécher sur scène. Il reconnut au passage le blondin qui avait arbitré des matchs du tournoi des jeunes talents auquel il avait pris part quelques temps auparavant, un voyageur plutôt cool et relativement connu dans le monde onirique, Ed Free. Mais le necromancer ne s'était pas attardé sur l'historique du blond et avait préféré se contenter de quelques rumeurs et de son nom. Ce dernier veillait au grain et semblait accomplir sérieusement son travail, ce qui rassura le jeune homme, légèrement inquiet à l'idée de laisser Hikari seule face à cette foule.

Il descendit donc les marches en métal de l'escalier qui reliait le sol terreux et la scène dans le but de rejoindre la buvette qu'il avait remarqué, et en profita pour constater que la foule avait encore changé ; il y avait de nouveaux badauds qui s'arrêtaient là, interrogeaient les irréductibles restés devant le rideau noir pour voir la suite du spectacle, essayaient de savoir ce qui allait se passer sur cette scène, avides de nouveaux numéros, d'artistes en tout genre. Il se fraya un passage tant bien que mal, évitant des coups de coude, passant devant d'autres scènes où il put voir la variété des artistes qui étaient venus en ce lieu dans l'espoir de rencontrer un producteur prêt à lancer leur carrière, un voyageur entouré d'une troupe de chiens qui poussaient leurs aboiements de manière mélodieuse et curieusement agréable, un groupe de créatures aux instruments fabriqués à partir de déchets quelconques qui balançait un bon son également.... Il était incroyable de voir à quel point ce festival était grand et offrait tout ce qu'il était possible de voir en matière de musique, que ce soit dans Dreamland ou le monde réel. Il n'y avait pas à dire, le jeune homme se sentait chez lui dans cet endroit, à deux trois exceptions près, l'une d'entre elles étant les files d'attentes et les déplacements difficiles. Il n'y avait pas une allée, pas une virage, pas un banc qui n'était pas occupé par des gens, chaque centimètre carré de cette plaine d'ordinaire vide à souhait était rempli de fans de musique venus admirer leurs artistes favoris ou simplement venus découvrir les nouveaux talents, voir éprouver les leurs.

Car si l'Oniric Tour offrait à ses visiteurs une innombrable quantité de scènes et de spectacles à observer, il permettait à tous ces néophytes – ou non – d'être actifs, de participer à ce monde de musique : il y avait le karaoké, sur lequel des visiteurs allaient s'affronter pendant toute la durée du festival, avec à la clé une récompense pour la meilleure performance, les battles de rap qui permettait de voir d'intéressantes joutes verbales dans lesquelles les artistes d'un jour faisaient preuve d'une créativité à toute épreuve, et enfin le slam dans lequel on pouvait encore une fois exprimer toute sa créativité et son sens de la musique à travers quelques lignes. Riku se promit qu'il essaierait l'une de ces animations à l'avenir, mais pour le moment, il devait d'abord obtenir à boire. Il avait de plus en plus soif, et tous ces sons autour de lui, ces rumeurs incessantes provoquaient des vertiges qui l'empêchaient de se tenir correctement debout. Heureusement, la providence le fit arriver devant les caisses de la buvette alors qu'il était prêt à s'effondrer ; l'amour lui donnait décidément des ailes en cire qui finiraient par brûler un de ces jours.... Le marchand avait vu le couple sur la scène depuis son bar, et expliqua à l'invocateur que les artistes au programme avaient le droit de profiter gratuitement de la nourriture, à condition de ne pas en abuser. Il prit donc deux grandes bouteilles d'eau, pour lui et sa petite amie, et fit le même chemin en sens inverse, atteignant la scène alors que la foule, électrisée, s'impatientait de plus en plus devant l'immobilisme apparent des artistes de ce recoin. Il monta les marches, et lorsqu'il aperçut Hikari, il sourit en levant bien au-dessus de lui les bouteilles si précieuses qu'il était parvenu à ramener :

« Regardes ce que je nous ai trouvé ! Avec ça, on devrait être tranquilles un moment. Au fait pour la chanson, je te propose play hard de David Guetta, ça me semble assez festif et j'aime beaucoup, qu'est-ce que tu en dis ? »

Il l'observa avec un grand sourire, attendant sa réaction. Il était vrai que ce n'était pas la chanson la plus festive qu'il aurait pu trouver, mais sa culture musicale était réellement défaillante sur ce point, et il espérait avoir trouvé une chanson qui plairait à sa petite amie et au public.

One Ok-Rock : Riot !

Messages : 321 Date d'inscription : 16/01/2011

Parmi la foule rassemblée et pressée de s'abreuver d'une grande diversité de musicalité évoluait un étrange personnage dont le faciès grave dénotait avec l'ambiance générale.

Il était grand, imposant et son visage affichait une gravité dérangeante. De longs cheveux noirs encadraient ce visage. Ses yeux à peine ouvert fixait un point invisible aux communs.
Vêtu d'un habit aussi sombre que sa chevelure qui le recouvrait entièrement, faisant disparaître ses bras et ses jambes sous le tissu, il se déplaçait avec une assurance implacable, tel un roc fendant les eaux.

Toutefois, le plus incroyable ne provenait point du personnage mais plutôt de l'instrument qui l'accompagnait. En effet, bien que la plupart ait déjà vu des orgues, personne n'en avait vu se mouvoir sur leurs propres jambes et possédant des bras vigoureux prêts à en découdre.

Ils s'étaient dispersés peu après l'ouverture du Festival et chacun était partit dans une direction, leur objectif bien en tête.
Jugeant l'emplacement approprié, le voyageur accompagné de son orgue décida de s'installer et d'un mouvement soudain, plongea ses doigts sur les touches pour faire résonner les notes de la mélodie au plus profond de l'âme. C'est ainsi que la Toccata & Fugue en ré mineur fit vibrer littéralement le sol :

La concentration de l'exécution d'une telle partition n'avait d'égale que la gravité et l'intensité avec laquelle elle était interprétée.
Les vibrations qui émanaient de l'instrument perturbaient les installations aux alentours sans toutefois provoquer des dégâts.
Les conséquences ne se résumaient qu'à quelques grésillements et de légères secousses, sans que la vie d'autrui ne soit mis en péril.
L'intention de l'intervention résidait dans l'obtention de l'attention.

Une fois celle-ci acquise et les dernières notes dispersées, le voyageur à l'allure sinistre proclamerait d'une voix forte et claire à l'assemblée :

"Pour la Musique Classique !"

Et s'échapperait avec célérité, disparaissant dans une foule médusée, son orgue à ses côtés.

Peu après avoir laissé Beckett sur scène et sa participation au concert, le jeune homme s'était dirigé vers un chapiteau afin de boire un coup. Il se sentait comme à un festival et donc: musique et alcool vont forcément de paire. Il ne mit pas longtemps à détecter l'odeur de la bière, comme s'il disposait d'un radar très précis pour ça et il retourna dans la foule avec un verre dans chaque main. Marchant dans la foule tout en évitant de se faire bousculer: ce qui n'était pas rien avec autant de monde, on avait du mal à mettre un pied devant l'autre sans écraser l'orteil de quelqu'un. Bryan décida donc de s'installer à une table pour boire et commander également un repas: un repas indien très épicé, chose qu'il adorait. Autour de lui, la musique continuait d'emplir l'air et bourdonnait toujours avec allégresse à ses oreilles. Il s'amusait à regarder le visage ahuris des rêveurs et même des Voyageurs. Mais ce qui l'éclatait, c'était de voir des chats, presque humains ou encore des chiens ou autres créatures. Ce qui lui rappelait ainsi qu'il était bel et bien à Dreamland. Une mélodie attira sa curiosité, une reprise d'une musique de film: Burlesque. Il adorait ce film et surtout, il avait toujours voulu en faire, au moins une fois, pour le fun même si après, on le verrait probablement autrement. Imaginez un instant notre grand gaillard, bien musclé et rebelle avec un string en train de se trémousser de façon langoureuse sur une scène sous les acclamations d'une foule en délire. Oui, lui même trouvait ça ridicule, mais justement: il faut rire du ridicule et se moquer des gens sérieux. On a qu'une vie, autant en profiter. C'est alors qu'un homme aux allures un peu louche passa non loin de lui mais le claustrophobe n'y prêta que peu d'attention, trop occupé à dévorer son repas et vider son second verre, pressé d'en prendre un troisième.

La musique sembla alors disparaitre, comme aspirée par le silence pour ensuite laisser la place à un tout autre style de mélodie. Différent oui mais tout aussi plaisant aux oreilles du blondinet. De la musique classique et très connue. Voilà qui changeait un peu le style et cela aurait eu presque tendance à faire redescendre l'ambiance car le son était un peu inquiétant, faisant même vibrer le sol avec force. C'était à croire que tous les amplis étaient reliés au même orgue pour ce morceau. Le jeune homme sentit les poils de ses bras se dresser, il eut un peu de sueur froide dans le dos et faillit avaler sa bière de travers. Sa table se déplaçait sur le sol au rythme du son et des vibrations. Trouvant ça quelque peu agaçant, il utilisa son pouvoir pour rehausser à peine la table, espérant absorber un peu les vibrations. Il pensa machinalement à son enfermement dans cette foutue prison avec cet électro moisit et se dit que au moins là, c'était de l'art, pas de la merde en boite. La représentation terminée, un silence s'était installée dans la fête et Bryan reconnu l'homme, ce type louche avec sa moustache louche, son orgue et ses bras louches qui hurla avant de disparaitre, faisant ainsi une ode à la musique classique. Encore un illuminé pensa le claustrophobe. Se levant de sa chaise, il décida de se diriger vers la scène la plus proche, voir s'il rencontrerait encore des Voyageurs qu'il avait déjà vu ou s'il pourrait encore monter sur scène ou piquer une guitare. Il voulait s'amuser en somme. Et si jamais il voyait un piano, il voulait bien s'essayer un instant à la musique classique pour faire plaisir à cet inconnu quelque peu étrange.

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour dégotter un autre stand où l'on pouvait emprunter des guitares ou des basses afin de jouer. Et comme précédemment, il fit jaillit des murs du sol pour prendre un peu de hauteur afin d'avoir un peu d'attention de la foule, voler la vedette quelques secondes aux vrais artistes présent à ce festival. La hanse de l'instrument autour du cou, il fit craquer ses doigts pour se préparer à jouer un solo qu'il savait excellent mais très difficile. Allait-il remettre un peu d'ambiance après ce requiem classique étant la reprise de Bach? Ou allait-il simplement se planter?

"Let's rock!!"
Lien du solo de guitare

Ses doigts glissèrent alors à toute vitesse sur le manche de la guitare, effleurant à peine les cordes comme s'il les caressait avec amour. Il se laissait porter par le son de l'instrument, appuyant sur la pédale de distorsion de temps en temps pour amplifier le son. L'envie de sauter ici et là commençait à se faire sentir, il fit jaillir un autre mur, bondit dessus, puis encore un pour sauter plus loin pour enfin revenir au point de départ. Sans le vouloir, avec ses murs, il était en train de bloquer la moitié de la rue et obligeait ainsi les gens à l'écouter, qu'ils le veuillent ou non.

https://www.youtube.com/watch?v=YeqOLxRDsV8

Mon job se compliqua nettement quand le groupe, après avoir conclu sa dernière chanson, décida de me soumettre à une évaluation et de se séparer. Après un petit dialogue, la petite Hikari voulut se mettre à quitter la scène pour une raison quelconque. Génial, je faisais quoi quand c’était comme ça ? Il fallait que je revoie mes attributions de façon précise : devais-je surveiller la scène qu’empruntait le duo, ou devais-je surveiller le duo en question ? Et quand celui-ci voulait se séparer, je me coupais en deux, aussi ? Devant des questions insolubles auxquelles je n’avais pas le temps de répondre, je décidais de grogner et de suivre le duo. C’étaient en sortant de leur scène, cette barrière invisible et intangible, qu’ils prenaient les plus gros risques, et comme il y avait toujours d’autres personnes, au moins un ou deux techniciens, pour surveiller le plateau, il n’y avait personne d’autre que moi pour assurer la sécurité des deux chanteurs.

Je ne savais pas encore si Riku allait la suivre ou non, mais je savais que la fille prenait de l’avance et cherchait un moyen de sortie. Et ne devait pas l’avoir trouvé puisqu’elle avait décidé de se jeter dans la gueule du loup. La pauvre folle, elle surexcitait des fans déjà bien énervés, et elle allait descendre près d’eux en espérant qu’ils se séparent en deux groupes pour la laisse passer au milieu de la foule. Dans le meilleur des cas, et je dis bien, le meilleur, qui pouvait s’apparenter au miraculeux, elle ne réussirait pas à toucher pied car ses fans la porteraient jusqu’à un mètre carré désert de présence. Mais voilà, je ne comptais pas sur eux, et mon job n’était pas de laisser se faire étriper une Hikari parce que je pesais les situations possibles et les commentai dans ma tête. Le plus grand danger des stars, c’était évidemment leurs fans. Trop nombreux, ou trop fous. A moi de jouer.

Tandis que la foule s’énervait de plus en plus, je sentais la barrière grise qui les retenait se tordre devant la puissance employée. Je grimaçai en même temps qu’elle, ce n’était pas bon du tout. En quelques petits bons sveltes, j’arrivai à la hauteur de la demoiselle. Je me dégageai du rideau pourpre et me dépêchai de récupérer Hikari avant qu’elle ne tombe dans le bassin aux crocodiles. Je la replaçai derrière le rideau sans trop d’effort, et pour ne pas passer pour un boulet de service, je restais au-devant de la scène et plaçai mes deux paumes de la main vers un public de plus en plus envahissant :

« Je vous prie de vous calmer ! Hey oh… JE VOUS PRIE DE VOUS CALMER, BANDE DE CONS !!! C’est bon, on m’écoute, là ?! Okay, merci de ne pas exploser les barrières avec son gros bide, et je parle autant à ceux qui y sont collés qu’à ceux qui poussent ! Soyez un peu dignes de vos chanteurs, foutez pas le boxon. On va commencer à remettre la barrière grise toute droite. Allez, on s’y met ! Je vais pas descendre moi-même, sinon, y a des pains qui vont se distribuer. Voilà. Je comprends que vous soyez excités, mais je vous prierai d’éviter de dévorer les deux chanteurs, ils ne sont pas venus pour ça, ils sont venus pour vous, et seulement pour vous. Maintenant que vous êtes plus calmes, je vous dis que le duo Hikariku revient dans quelques instants. Ils faisaient juste une petite musique d’ouverture pour le test et tout. Donc ils se préparent pour le grand show, et je vous prierai d’attendre quelques minutes. Merci beaucoup de votre attention ! », criais-je avant que la foule ne commence à me huer. Se faire détester, c’était la preuve que je faisais bien mon job. Même si c’était un mensonge de ma part. Je repassai derrière le rideau et je parlais directement à Hikari et aussi à Riku: « Il y a des sorties bien plus discrètes et moins mortelles sur les côtés. Je vous conseille de les utiliser. N’hésitez pas à très vite revenir, sinon le plateau sera envahi. »

Je laissais les deux namoureux partir chercher ce qu’ils désiraient, à savoir des bouteilles d’eau. Des bouteilles d’eau… Attendez, on n’en avait pas ? Mince, il fallait que je me dépêche de vérifier. Tandis que le duo s’en allait à la fontaine la plus proche, tandis que je checkais rapidement les fans derrière le rideau pour être certains qu’ils n’exploseraient pas d’impatience, je me dépêchais de chercher des bouteilles d’eau dans le coin. C’était trop con, il y en avait certainement partout, sur chaque scène… Je vérifiais quelques endroits sur la scène plongée un peu dans l’obscurité depuis que le rideau empêchait le soleil de flirter avec les planches, puis je passais dans des petits boxs de technicien. Je leur posai quelques questions, et ils me désignèrent un petit frigo posé dans le coin. Je l’ouvris précipitamment, et il y avait une dizaine de petites bouteilles d’eau (de marque Tonhnom). Evidemment qu’il y avait des bouteilles d’eau partout ! J’aurais dû les prévenir plus tôt. J’avais l’impression de rien gérer du tout. Un des deux chanteurs avait failli se faire tuer, et ils partaient rechercher une bouteille d’eau. Je n’étais pas préparer à ce job, qu’on se le dise. Et j’étais aussi une sombre merde. Je me calmai en avalant ma lèvre inférieure. Il faudrait faire plus gaffe la prochaine fois.

Je sortis de la petite pièce des techniciens pour revenir sur la scène. Les deux n’étaient pas encore revenus, mais il ne s’était pas écouté plus de deux minutes depuis leur départ. On se calmait, Ed, on se calmait. Et voilà, n’oublie pas de protéger la scène comme tu le fais, c’est très bien… Mais non… Mais merde ! Non, je devais les protéger EUX, pas la scène ! Mais quel con ! La précipitation m’avait fait perdre mon objectif principal en vue. Je me cognais le front, il fallait que je me dépêche de les rejoindre. Avec mes lunettes de soleil, je devrais bien réussir à les retrouver rapidement. Sans oublier de m’insulter une dernière fois, je commençai à préparer une paire de portails pour gagner cinquante mètres d’un coup quand une drôle d’onde parcourut la salle. Je jetais un coup d’œil dehors, et vis un nouveau spectacle énervant : de la musique classique.

Attention, est-ce que je haïssais la musique classique ? Bien sûr que non. Est-ce que je l’aimais ? Encore moins. La musique classique ne parvenait tellement pas à me toucher que ça en devenait effrayant. Conscient de cette immuabilité et de cette cécité des sens, je n’émettais aucun jugement de valeur quant à la musique classique. Je ne parvenais pas à l’aimer, alors je faisais au moins en sorte de ne pas la détester. Cependant, cela ne voulait pas dire qu’elle ne m’agaçait pas, surtout dans le cas présent. Dans le grand Oniric Tour, là où toutes les musiques pouvaient fuser comme des dingues, je devais me taper encore une fois de la musique classique. Je croyais reconnaître du Mozart, non ? Bah de toute façon, dès que j’écoutais du morceau, ça devait être du Mozart.

Cependant, le problème était tout autre. Car la musique classique ne se laissait pas écouter aussi gentiment. On aurait dit que la mélodie fusait comme des ondes sismiques, secouant légèrement le sol dans un périmètre donné, faisant rentrer chacun DANS les notes. Cette expérience en 4D avait aussi des effets sur le matériel de la scène qui se mettaient à trembler. Les projecteurs en haut, encore inutiles par la lumière du jour, semblaient bouger pour plonger. Les sonos à mes côtés semblaient vouloir tomber. Il m’avait fallu un moment pour m’en rendre compte. Ne sachant pas si ce type était une sorte de connard terroriste musical ou si c’était juste une attraction de l’Oniric Tour dont on ne m’avait pas parlé, je ne savais pas quel comportement je devais adopter. Heureusement, le gars partit aussi vite que possible, et je me demandais s’il ne valait pas mieux que je le poursuive. Je haussai les épaules ; paf, voilà comment Ed Free résorbait un problème : en fermant les yeux. Tout était plus simple, hein ? En tout cas, j’y mettais moins d’engouement que les techniciens qui étaient sortis et qui ne comprenant pas le phénomène, décidèrent de faire une vérification sur toutes les machines pour être certains de leur fonctionnement. J’espérais qu’il n’y avait pas plus de dégâts que ça, sinon, j’étais vraiment le plus mauvais des gardes : j’abandonnais les chanteurs pour la scène, et je n’avais même pas réussi à la défendre. J’étais vraiment un nul.

Rapidement, après cette étonnante démonstration qui ne toucha pas plus que moi les spectateurs des fans du duo, mon oreille grésilla. Ah merde, on cherchait à me joindre. J’appuyais sur l’oreillette pour accepter la communication, et une voix un peu gutturale, perdue dans une petite pièce de surveillance, mon boss me dit :

« Y a un gars qui fout le bordel à deux stands sur la gauche. Un stand de démonstration de talent. Terminé. » Dès qu’il eut fini de parler, j’appuyai sur l’oreillette pour pouvoir lui dire :
« C’est vraiment mon job ? Y a mon duo que je dois… protéger. Terminé.
_ Tu pars et tu reviens vite fait. On n’a que toi dans le secteur pour le moment, les gars en patrouille sont moins proches. Tu le calmes, puis sinon, tu l’arrêtes et on va le virer du festival. Terminé. Fin de la discussion. »

Je sortis de la scène discrètement en passant par les côtés, et me dépêchais de retrouver le stand où il y avait un drôle de problème : un guitariste s’amusait à faire un solo infernal. Et utilisait son pouvoir de Voyageur. Oh bordel de merde ! Il fallait certainement que je le vire après ça, non ? Je l’aurais certainement fait… si le gars n’avait pas été un Claustrophobe. J’avais déjà des problèmes avec Maze, je n’allais pas foutre dehors ses Voyageurs. Je ne savais pas si ce gars était un nouveau ou non, mais sa tête ne me disait rien. En tout cas, il contrôlait les murs. Soit un nouveau, soit un gars qui ne venait habituellement pas ces créneaux horaires. Bon, je faisais comment ? Je ne savais pas faire disparaître des murs qui avaient « poussé » un peu partout. Les gens dans la foule se divisaient rapidement en deux groupes : ceux qui n’étaient pas contents et ceux qui n’avaient pas à l’être. Ceux qui ne voulaient pas écouter mais ne pouvaient pas faire autrement car la rue avait diminué de taille et marcher devenait difficile, et ceux qui écoutaient avec plaisir le morceau de guitare. Puis il y avait moi aussi, qui grimpais sur la scène et qui attirais donc tous les regards. Je m’avançai en faisant en sorte que l’autre me voit. Bon, attention, je ne devais pas le molester, mais lui parler tranquillement. Au passage, je débranchai sa guitare des enceintes d’un rapide geste, et je lui balançai :

« L’organisation de l’Oniric Tour vous prierait de continuer à jouer avec plaisir, mais avant cela, de faire disparaître les murs qui bloquent la circulation. Okay ? » Je devais être un gars très agréable à vivre.

https://www.youtube.com/watch?v=4QomrbbgGAE

« Y a une époque les filles avaient le poing levé
Aujourd’hui c’est plutôt culotte baissée.
Quand je serais grande moi j’srai poupée gonflable
Pour des millions à se branler su mon âme sur la toile. »

Elle regarda fixement le type, il était dans son job et il n’en sortirait pas. Il s’occupait de faire reculer la foule complétement déchainée. En bref, Hikari recula et alla s’installer patiemment sur la scène, non pas à la vue de tout le monde mais dans les coulisses. D’ailleurs elle aperçut les cheveux de Riku et se leva pour lui montrer ou elle était. En la voyant, il leva les bouteilles d’eau tout souriant. Elle se mit à rire et comme un bébé se mit à ouvrir et refermer ses mains frénétiquement. Oui, Hikari avait soif.. Il lui donna sa bouteille quelle s’amusa à glouglouter. Tout en regardant la foule discrètement. Lorsque de la musique classique pris le dessus sur tous les autres du festival elle fut surprise mais pris la peine de bien regarder. Le type était étrange et froid son instrument mouvant et très intéressant. Tous les objets semblaient devenir vivants et l’ambiance devint rapidement oppressante. Une musique triste, dure et froide. La prestation se termina. Elle regarda Riku en faisant bouger ses épaules.

« Que veux-tu y a des gens un peu spéciaux ».

Elle se leva et s’approcha de Riku en parlant de tout et de n’importe quoi. Ils regardaient les gens dans la foule et prenait un malin plaisir à se moquer des rêveurs et voyageur. Bien sûr, ce putain de festival ne pouvait absolument pas rester calme un petit moment, et un mec, tout droit sorti de la foule fit apparaitre un gigantesque mur et avec une guitare se lança dans un solo de folie. Hikari se leva et dépassa de peu le rideau pour observer l’auteur de ce putain de morceau. Cela lui plaisait, elle ne pouvait le nier. Evidemment elle se mit à faire du air guitare, quoi d’autre, mais avec discrétion. Toute cette magnifique ambiance ne pouvait pas durer et à sa grande surprise c’est son garde du corps qui vint péter le délire.

« L’organisation de l’Oniric Tour vous prierait de continuer à jouer avec plaisir, mais avant cela, de faire disparaître les murs qui bloquent la circulation. Okay ? »

Il paraissait tellement barbant quand il faisait l’adulte aux grandes responsabilités. Elle verrait plus tard pour son cas. Il pouvait se préparer elle le ferait bouger. Elle courût au centre de la scène avant qu’il fasse descendre son mur, força un membre du staff à lui filer un micro et se mit à gueuler au début puis moins fort se rendant compte que pas mal de gens la regardais !

« Heeey toi, la bas !!! Ohhh !!! Ouais ouais toi, viens sur scène ! J’aime ton style on s’fait un morceau ?! Tu seras bien mieux que dans la rue ET EN PLUS ! Pas besoin de mur ! Allez Rapplique. »

Elle en avait d’ailleurs profité pour envoyer un clin d’œil au garde du corps qui allait pensât elle s’arracher les cheveux a l’idée qu’un mec comme ça, sortit de nulle part vienne sur scène.
Elle se retourna toute contente et adressa un grand sourire à Riku.

« Ça te dérange pas ? on lui fait faire un peu de gratte, on chante sur sa musique et tout le monde peut s’éclater tu ne penses pas ! ? »

Elle attendit sa réponse attentive en sautillant sur place, elle rebut un peu d’eau et commença à se demander ce qu’il pourrait interpréter. Le type se pointa dans son air non chaland et avec beaucoup de respect Hikari lui serras la main en ajoutant.

« Enchantée, je m’appelle Hikari et voici mon partenaire, Riku ! »

chanson du post

La suite des évènements fut des plus étrange; alors que Riku discutait tranquillement avec sa petite amie en attendant de commencer une nouvelle chanson, ce fut d'abord un hurluberlu qui débarqua en plein milieu de la foule avec tout son attirail pour diffuser de la musique classique à fond les ballons, histoire d'être sûr que toute la foule reporte son attention sur ce taré qui s'enfuit en hurlant à qui pouvait l'entendre son apologie à la gloire de la musique classique. C'en était presque amusant, et le jeune invocateur se surprit à rire devant ce spectacle improvisé des plus surprenants. Non pas qu'il se moquait de la musique classique, au contraire, il était capable d'en apprécier la subtilité et de l'apprécier, même s'il n'en était pas particulièrement fan. Par conséquent, c'était plus la prestation sortie de nulle part du troubadour qui avait fait rire le necromancer que la musique qu'il défendait; il faudrait qu'il retrouve ce type histoire de discuter un coup avec lui et lui apprendre le sens de la scène, peut-être son message parviendrait-il plus facilement à passer ainsi. Mais le bordel était loin d'être fini, et à peine l'obsédé des concertos disparu dans la foule, un autre malade fit sortir des murs du sol et grimpa sur l'un d'eux en provoquant la panique générale, laissant les témoins de la scène totalement désabusés. Mais il était loin d'en avoir fini, et l'hooligan s'empressa de se lancer dans un solo de guitare, il fallait le dire plutôt bon. Riku ne connaissait pas cet air, mais il appréciait particulièrement entendre jouer des guitaristes doués, et ce blondin en était un. Et si leur garde du corps désigné était préoccupé par l'intensité des mouvements de foule devant la scène, qu'il refoulait d'une voix et d'un discours qui eurent un impact tel que l'invocateur ne put qu'être impressionné devant tant de prestance. Mais après tout, il faisait face à un voyageur de catégorie supérieure, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'il possède une sorte d'« aura » intimidante autour de lui qui lui permettait de canaliser tout ce à quoi il s'adresser, dans la mesure où il était plus fort. Le necromancer l'enviait ; il rêvait d'atteindre ce niveau un jour, de se hisser parmi les hautes sphères des voyageurs, et en imposer. Mais il avait encore du chemin à parcourir, beaucoup de chemin, et il s'en rendait compte une nouvelle fois. S'il s'était douté de la crise de doute qui traversait le blond à ce moment là...

Mais revenons en à l'autre féru de guitare ; Ed s'était lancé en direction de la scène sur laquelle s'était posé l'autre blond pour jouer son solo endiablé, probablement envoyé par ses supérieurs histoire de calmer un peu les choses. Il fallait dire qu'en dépit de sa performance, le hooligan improvisé avait pas mal perturbé la foule et les activités de la zone en s'installant ainsi et en foutant le bordel avec ses murs. Riku se demanda d'ailleurs quelle phobie pouvait bien conférer ce genre de pouvoirs qui était assez surprenant sur le coup. Pour le reste, il avait un peu le look de l'ado débraillé en marge de la société, peut être son comportement suivait-il cette ligne également, ce que n'espérait pas le necromancer ; parlementer avec un type déconnecté de la vie, dans son trip, c'était comme vouloir éteindre un brasier avec de l'huile ; vous auriez beau en jeter une plus grande quantité en espérant que ça finisse par fonctionner, au fond vous n'obtiendrez qu'un feu encore plus grand. Ici, négocier ne ferait que convaincre ce type d'en faire encore plus puisqu'on lui confirmait que son show improvisé et bordélique avait bien joué son rôle, à savoir faire du bruit, effrayer des gens, bref, emmerder le monde. Maintenant peut être avait-il aussi cette passion de la musique et trouvait dans cette prestation improvisée le moyen de se faire remarquer tout en se vengeant presque pacifiquement de ne pas avoir été convié en tant qu'artiste dans cet immense festival. Toujours était-il qu'il perturbait la fête en agissant ainsi, et le garde du corps, apparemment tout seul dans le coin, monta sur la scène et débrancha prestement l'instrument en demandant à l'artiste du dimanche de quitter sa place actuelle. Mais une personne au moins ne l'entendait pas de cette oreille, et ce fut Hikari qui se leva à la surprise de tous, prit un micro, et invita le blondin à se joindre à eux sur scène plutôt que de faire chier le monde dans son coin. Une idée plutôt intéressante du point de vue du jeune homme, qui riait un peu en voyant le désarroi de certains membres du staff tandis que comme à son habitude quand elle avait une idée et était déterminée sautillait sur place tout heureuse. Elle s'enquit d'ailleurs de l'avis de son partenaire sur cette proposition, et ce dernier lui répondit aussitôt avec un grand sourire :

« Je suis d'accord, c'est une excellente idée, tout le monde sera content comme ça ! »

En attendant, cela changeait quelque peu leur programmation. La brune avait demandé quelque chose de festif au jeune homme juste avant, mais cette fois, il allait falloir trouver quelque chose qui permette à leur invité de leur pondre une bonne prestation et de pouvoir assurer avec eux leur spectacle. Le couple de voyageurs n'avait pas de style particulier de chant, le public ne pouvait donc jamais vraiment prédire ce qui allait tomber, du rn'b, du rap, du rock, de la pop... Ils pouvaient interpréter un peu de tout, du moment qu'ils se sentaient à l'aise avec la musique qu'ils jouaient. Pour aller avec le style du bonhomme, il leur faudrait quelque chose de punchy, du bon rock , pas trop bourrin non plus, car même si Riku écoutait du métal, il évitait tout de même d'en chanter à ses prestations dans le monde onirique, histoire de ne pas apporter aussi les pogos dans ce monde déjà bien trop belliqueux à son goût. - même s'il ne doutait pas qu'un royaume du métal où les rêveurs venaient joyeusement se taper dessus sur de bons growls bien dégueulasses puisse exister – Et si rapidement quelques idées vinrent germer dans son esprit, il devait faire le tri pour qu'elles plaisent à sa petite amie et que leur collègue du jour puisse participer sans problèmes... Et finalement, il se décida pour un titre, et s'approcha de la jeune femme et du nouveau venu alors qu'ils se saluaient et qu'elle le présentait, hochant la tête à l'évocation de son nom pour proposer :

« Bon, sans faire dans l'originalité mais qui pourrait plaire à tout le monde et les faire bouger un peu, je propose smells like teen spirit de nirvana, ça vous tente ? »

L'idée n'était pas des plus recherchées, mais on avait un moins là un riff pas trop bourrin qui pourrait faire bouger cette foule, et permettre de profiter des talents du blondin à condition que ce dernier accepte de jouer sagement sans venir tout de même mettre son grain de sel dans le concert, ou qu'un autre type bizarre ne débarque pas pour perturber les spectacles... Décidément, l'Oniric Tour n'en était qu'à ses débuts et il s'y passait déjà pleins de choses dans un simple recoin, Riku n'osait pas imaginer le reste du festival...

Bryan poursuivait son solo improvisé au milieu d'une foule quelque peu déconcertée, mais il lui importait peu d'avoir l'avis des gens. Oui, il voulait simplement jouer, se défouler et s'amuser. Ses doigts glissaient avec allégresse et souplesse sur les cordes de la guitare quand tout à coup le son fut coupé: simplement coupé. Sortit de son trip, le jeune homme releva la tête pour voir un type à lunettes. Ce dernier lui dit que l'organisation de l'Oniric Tour acceptait qu'il joue mais à condition que Bryan retire ses murs, parait-il cela dérangeait le public. Poussant un soupire, le claustrophobe fit redescendre le mur sur lequel il était perché et en fit de même avec les autres. Un peu déçu de ne pouvoir s'amuser, il se contenta simplement de poser sa gratte, décidé à s'éloigner de la scène pour trouver un endroit où on le laisserait jouer. Reconnaitre qu'il foutait la merde? Ce n'était pas vraiment dans le caractère de Bryan alors espérer des excuses, autant rêver et encore Dreamland n'a d'onirique que le nom. Il fit un signe de main à l'agent de sécurité et tourna les talons pour partir.

S'en suivit une voix qui résonna depuis les enceintes de la scène: une jeune femme, surement la chanteuse, avait prit le micro et semblait s'adresser à notre manouche. Elle lui proposait carrément de venir jouer sur scène, encore une fois. A croire que Bryan avait ce qu'il fallait pour devenir une rock star, d'abord Beckett, maintenant cette fille... Il allait passer la nuit à jouer sur scène, en improvisant la scène si besoin. Elle fit justement une petite réflexion à ce sujet ce qui fit sourire le blond. Il s'avança et traversa la foule en se frayant un chemin à l'aide de coups d'épaule, enfin, il monta pour rejoindre la fille. Réalisant alors avec horreur que la fille n'était pas seule: il y avait un autre type, surement un chanteur ou un musicien, peut-être même son mec. Le plan qui consistait à courtiser la belle pour ensuite se la faire tombait donc déjà à l'eau, quoique... Faire disparaitre le mec pour avoir la fille n'était pas non plus si inapproprié. Elle se nommait Hikari, encore un nom asiatique, peut-être une immigrée? La fille d'un descendant d'un descendant d'origine asiatique car elle ne semblait pas vraiment bridée, enfin Bryan n'était pas doué pour remarquer les différences, reconnaitre un noir était facile pour le reste il s'en foutait en fait. N'oublions pas le partenaire: Riku, encore un nom à coucher dehors, ça faisait donc trois en une soirée, bordel mais à quoi pensaient les parents quand ils ont baptisé leurs enfants? C'était à croire que celui qui taperait le plus dans l'originalité aurait droit à un oscar.

Et Riku prit à son tour la parole pour proposer une musque: jouer du Nirvana. C'était une idée qui convenait parfaitement au claustrophobe, à la seule condition qu'il ne chanterait pas: lui et l'anglais ça faisait deux...

"Va pour ta chanson, mais j'me contenterai d'jouer, j'suis nul en anglais."

Se tournant rapidement vers le mur de son, il attrapa la guitare qui trainait et frotta d'un geste discret les cordes. Il accorda rapidement l'instrument à sa sauce: les gitans ont parait-il, une façon bien à eux d'accorder leurs instruments, faire dans le classique aussi n'ait pas leur truc 'comme les parents des deux chanteurs). L'idée était d'avoir un son plus gras voir même plus crade, un son qui sonnerait comme unique à l'oreille du public tout en restant agréable. Bryan prit donc une minute voir deux puis il fit signe au duo qu'il était prêt à jouer.

"C'quand vous voulez. Sinon moi c'est Bryan, enchanté."

D'un signe à la régis et l'éclairage change pour laisser trois spots rouge, éclairant chacun l'un des trois membres. Bryan posa son pied sur l'enceinte du retour de son et commença à frotter ses cordes pour débuter la musique. Il martela rapidement la pédale de distorsion pour déformer et amplifier ce qu'il jouait ou remettre un son moins trash. Laissant le soin aux deux autres de chanter. Les lumières dansaient au dessus de leurs têtes et Bryan sautillait ici et là, se laissant une fois de plus porter par la musique. De temps en temps, il hurlait le peu de paroles qu'il connaissait dans un micro mais préférait se concentré principalement sur son riff. La chanson se déroula sans problème, le jeune homme n'explosa pas sa gratte à la fin, et ne fracassa aucune enceinte: pour une fois, il savait se tenir mais jusqu'à quand? Personne ne pouvait le dire, pas même lui... La foule hurla au moment de la dernière note et le trio salua le public pour remercier les acclamations. Décidé à jouer encore un peu, Bryan se tourna vers Hikari et Riku, il inclina la tête le temps de réfléchir quelques secondes puis il se décida enfin.

"J'ai l'droit d'avoir mon moment de gloire? D'jouer et chanter en solo pour une seule chanson ou ça serait trop vous d'mander?"

Inutile de précisé qu'il n'attendit pas la réponse des deux autres pour se tourner vers la foule. Il prit une longue inspiration, ferma les yeux et sentit la lumière tomber sur lui. Il glissa lentement ses doigts sur les cordes de sa guitare et prit une voix douce pour chanter.

Lien de la musique

"Qu'elles soit Florentines ou d'Argentines,
Qetites Françaises aux bonnes manières,
Qu'elles viennent des mers de Chine ou du fond des Angleterres,
Qu'elles aient le cheveu roux ou la peau noire,
Qu'elles soient indiennes ou filles d'un soir
Quand elles ont du christ à l'âme, quand elles sont belles à se pendre.
Quand elles ont du christ à l'âme, quand elles sont belles à se pendre.

Qu'elles soient riches de l'âme ou pauvres de l'esprit
de bonne famille ou bien des rues,
qu'elles s'appellent Philomène ou Églantine,
qu'elles aient des allures d'ombres de Marilyn.

Quand elles sont seule au bar qu'on dirait des nonnes
qui ont perdu l'église, qui ont plus rien que des hommes
pour espérer rencontrer Dieu,
pour éponger la bruine à leurs yeux ..
Moi j'aime bien regarder,
regarder les filles pleurer... Ça me rend gai."

Le coup de gratte suivant résonna, réveillant surement les gens trouvant ce début de musique un peu trop calme. Heureux d'avoir la vedette pour une chanson, il trouvait ce choix de chanson approprié, dommage cependant que son ex ne soit pas là pour l'écouter. Oui son ex... Celle pour laquelle il est en prison: elle n'a pas choisit le bon et surement en a-t-elle trouvé un autre tout aussi con. Il ignorait pourquoi mais, il avait la haine après elle, surement car elle n'avait prit aucune nouvelle de lui en cinq ans... Cinq longues années à vivre en prison. Pas même une lettre ou une visite: rien! Sa voix se fit alors plus acerbe, on pouvait y sentir une certaine acidité, comme s'il en voulait à toutes ses idiotes.

"Qu'elles aient le cerveau de pas grand chose,
qu'elles soient littéraires, philosophes à leurs heures,
quand elles prennent l'orage, qu'elles me ressemblent un peu,
quand elles sont toutes fragiles comme une eau qui dort.

Quand elles vendent leur corps pour quelques sous,
quand tu mets la forme qu'elles disent oui à tout,
quand elles croient qu'elles sont libres, quand elles se donnent
dans les bras du Malin, quand elles s'abandonnent.

Qu'elles soient de Bizance ou de Syracuse, de Belgrade
qu'elles soient de celles qui ne pleurent plus,
qu'elles traînent au soleil de Moscou,
qu'elles jouent les marquises des nuits, les filles prêtent à tout.

Qu'elles soient paysannes ou fille du ministre,
ouvrière éperdue dans la fourmilière,
qu'elles travaillent à l'usine, qu'elles soient filles de l'air,
qu'elles aient les mêmes allures de putes que leur mère ..
Moi j'aime bien regarder,
regarder les filles pleurer ça me rend gai."

La foule semblait tout de même apprécier ce qui lui faisait plaisir. Il sauta sur une enceinte juste à temps pour entamer le refrain et la suite.

"Dans les villes, dans les campagnes
moi je vais comme un assassin en campagne
et je taille au couteau des sourires
sur les joues des princesses.

Moi je suis qu'un pauvre gars, ils m'appellent l'idiot
celui qui fait peur aux bêtes, qui fait mal aux oiseaux.
Mais faut pas croire, tu sais moi j'suis pas méchant
j'ai juste l'air maladroit, je sais juste pas comment
faut leur parler aux filles, faut leur parler aux filles ..
Moi quand je vois les larmes leur tomber la joue,
moi quand je vois les larmes leur tomber la joue,
moi j'voudrais leur dire qu'elles sont belles,
et qu'il faut pas qu'elles pleurent pour un idiot
puis faut qu'elles arrêtent d'êtres connes
et de tomber toujours amoureuses
de celui qu'il faut pas et que moi, si elles voulaient, moi,
moi j'serais toujours gentil avec elles
mais les filles elles aiment pas qu'on soit gentil, elles aiment pas.

Alors moi dans les villes, dans les campagnes
moi je vais comme un assassin en campagne
et je taille au couteau des sourires
sur les joues des princesses.

Oui dans les villes, dans les campagnes
moi je vais comme un assassin en campagne
et je taille au couteau des sourires
sur les joues des princesses.

Quand elles sont seules au bar ou sur les trottoirs,
crucifiées par des siècles d'histoires,
quand on regarde un peu plus près,
c'est sûr qu'on peut se dire
que c'est elles qui ont porté
et qui portent la croix du monde .. Sur leurs ailes."

La scène disparut alors dans le noir et la foule hurla de nouveau pour saluer la prestation pour le plus grand plaisir du claustrophobe. Il avait tellement été concentré par sa chanson qu'il n'avait pas fait attention un instant pour savoir si Hikari ou Riku l'avaient suivit ou s'ils l'avaient laissé chanter tout seul. Cela ne l'aurait pas dérangé qu'ils l'accompagnent au final. Il se tourna enfin vers eux, se sentant quand même un peu chié de s'accaparer la vedette et décida de reprendre sa place de simple guitariste pour les chansons à venir, après tout, c'était lui l'invité, pas l'inverse...

Midnight Riders - One Bad Man

« Musique de tapette. »

Aaah, ce que c'était bon d'être tranquille là !
Pas de Lithium, juste elle, pépère, à marcher dans les plaines.
La demoiselle, ou plutôt le virus humain, essayait tous les stands qui lui ressemblait.
C'est ainsi qu'elle passa le plus clair de son temps avec un fusil entre les mains, dévalisant la petite échoppe de ses lots. Les munitions diminuaient à mesure que les minutes passaient. Elle tira tellement que même les conserves de métal imploraient la fin de leur souffrance. Le propriétaire du jeu n'en pouvait plus de voir cette cliente, qui terrorisait les autres par ses manières peu orthodoxes. Il s'approcha prudemment de la jeune femme, et d'une voix tremblante qui se voulait ferme, il interpella cette dernière.

« Mademoiselle, excusez-m.. », commença t-il avant d'être coupé.

« Z'auriez pas plutôt un pompe que cette merde ? »

« Un.. Un pompe ? », s'égorgea t-il.

« Ouais, un shotgun quoi. On se fait incroyablement chier avec cette carcasse. C'est trop simple, et ça fait pas franchement énormément de dégâts. »

« Je.. Euh, c'est normal. Ce n'est qu'un jeu. C'est pour éviter que les joueurs ne se blessent. »

« Mais justement, c'est ça qui est drôle. », fit la demoiselle en esquissant un sourire carnassier.

« Non, nous n'avons rien de ce genre. », déglutit la créature.

« Dommage. J'aurais pu vous faire un deuxième trou de balle, et gagner le gros lot.. »

Un long silence s'installa.
Suite auquel Bis explosa de rire.
La créature des rêves riait moins, et pour éviter tout problème, lui offrit la plus grosse des peluches, et accessoirement la plus jolie de toutes les horreurs qu'il possédait. Enfin, tout est relatif. Elle obtint donc le droit de propriété d'une sorte de réplique de bébé phoque armé d'un canon scié, avec un air qui se voulait méchant, mais qui était incroyablement loupé. M'enfin. Elle l'avait justement gagné, donc elle le gardait. Ça pouvait toujours servir à l'avenir. Elle continua sa route, et s'arrêta au stand de boulettes. Le jeu est simple ; il consiste seulement à prendre l'une de ses boules de sable, et hop, on le balance pour déséquilibrer les conserves. Il ne lui fallut que quelques minutes pour désarçonner sa pyramide, et par la même occasion, détruire partiellement l'échoppe. En jetant sa boulette, elle créa un trou. La voyageuse se mit à rire en voyant son chef d’œuvre. Puis se tourna vers le détenteur du stand.

« C'est fait exprès le trou derrière là ? »

« ..Non », d'un proprio dépité.

« Ah. Bon. »

Elle haussa les épaules, se contrefoutant royalement des conséquences.
Elle obtint donc un nouvel objet ressemblant étrangement à une Porteuse d’œufs.
Ou pas aussi. Bonne question. Les atrocités sous le bras, elle reprit sa route. Elle fit tous les stands susceptibles de la divertir. Démonstration de force, tir au canard, tir à l'arc, égorge la taupe, bouffe le plus de croque-poussin, etc.. La blonde finit par s'ennuyer ferme. C'est alors que, parmi toutes les autres, elle entendit une mélodie particulière. Elle se laissa porter par le son et finit par arriver devant une scène, où les badauds et autres traînes-misères se poussaient pour avoir le maigre espoir d'entrer en contact avec les chanteurs et autres musicos de plancher.
Elle s'arrêta donc derrière, observant de loin les pseudos artistes sur scène. Une gamine aux cheveux noirs, un gars qu'elle semblait avoir déjà vu quelque part, et un manouche. Celui dont la gueule lui revenait pas franchement avait la tête du héros de shônen, le genre de type qu'elle fracasserait bine volontiers tant il a l'air idiot. La petite devait être sa gonzesse vu comme ils s'échangeaient des regards énamourés de grosses larves gavées à la guimauve. Une grenade aurait permit d'attiser la flamme de la passion. Noooon ! Voyons, trop de violence tue les vacances. Le gitan en revanche, l'on aurait dit un gros dépressif en puissance. Sa chanson était d'une chiantitude monstre, mais les paroles étaient relativement marrantes. Ce gars-là s'était assurément fait plaquer comme une bonne grosse merde, et là était la chose la plus drôle.
Désireuse de profiter de cette bouse de plus près, elle traversa la foule, poussant quiconque sur son passage. Elle affublait d'un ravissant « Dégage » à ceux qui osaient rouspéter. C'est ainsi qu'elle arriva rapidement juste devant la scène, face aux artistes qui se produisaient. Face à autant d'admiration du public, qu'elle ne partageait pas franchement, elle manqua de leur balancer ses peluches pour leur peine. Ouais, la Porteuse d’œufs était trop moche. Malheureusement, à l'instant même où elle balança son horreur peluchesque, certains fans jetèrent des roses, et même une culotte affublé d'une limace à cheveux. Fais chier.

« Quelle merde cette chanson.
C'est pour les tapettes.»

Avec un peu de chance, la prochaine serait plus entraînante.
La jeune femme patienta donc devant, ne manquant pas de brutalement écarter, ceux qui s'approchaient trop près de sa personne.

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Messages : 321 Date d'inscription : 16/01/2011

Alors que les festivités faisaient naître un sentiment de félicité au sein de la foule amassée autour des différentes scènes, un personnage aux cheveux ébouriffés, aux vêtements élimés et appartenant au siècle dernier fendait l'essaim des spectateurs à la recherche d'un emplacement, tout en jetant des regards noirs à ces freluquets se complaisant dans une vulgarité absurde par l'écoute de sons indigne d'être nommés musique.

L'homme aux vêtements aussi sombre que la nuit s'installa avec gravité au milieu d'une intersection ; certain de toucher le plus grand nombre ainsi positionné. Il déposa son instrument aux touches alternativement blanches et noires qui prit les proportions adéquates pour permettre un concert improvisé.

C'est alors que résonna un air d'une tristesse inconsolable . Les notes qui s’égrainaient implacablement plombèrent chaque sourire avec douceur. Le rythme lancinant adoucit l'entrain des artistes qui suspendirent leur morceau. La partition exécutée de mains de maître enveloppa le public imposé d'une affliction mélancolique.
C'était comme si la lune était venue s'étendre sur le monde pour l'endormir lentement par l'étreinte de ses froids rayons. Un voile noir drapait l'assemblée en deuil de la musique classique, la véritable musique.

A l'épicentre de ce tremblement sentimental, l'homme à la figure grave produisait des notes plus graves encore, plongé sur le piano si spécial qu'il tenait de son ami. Ce piano avait été dérobé à DiscoLand et servait désormais à remettre sur le droit chemin les participants à cette mascarade osant faire l'apologie de la musique alors que tout ce que lui et son groupe avaient observé pour l'instant n'était qu'insultes et irrévérences.
User de cette instrument issu du royaume instigateur de l'événement pour perturber ledit événement aurait suscité au voyageur un rictus si il n'était pas si concentré à terminer sa sonate avec toute l'intensité requise.

L'aura de tristesse provoquée s'étendait sur une trentaine de mètres et avait imposé le silence, cédant la place à la mélodie nocturne. Si un curieux avait le malheur de s'enquérir de la raison d'un tel état sonore en se rapprochant, il se voyait happé par les abysses sans fond du mal-être à cause de l'écoute des notes empreintes de tourments.

Alors que les membres de la sécurité présents reprenaient à peine leur esprit pour s'apercevoir de l'étendue des dégâts sur l'ambiance festive, les ultimes notes de la complainte s'éteignirent avec force et conviction, comme un dernier bâillon à la protestation.
Le voyageur leva les bras, baissa la tête, son visage entièrement dévoué à sa musique, pour finalement les abattre avec violence sur le clavier du piano qui répliqua par des ondes sismiques, provoquant ainsi un léger tremblement de terre.
Parachevant cette action de protestation, il déclama avec force :

"Pour la musique Classique !"

Et sur ces antiennes paroles, il profita de la confusion pour se précipiter au sein de l'essaim et se perdre parmi les spectateurs abasourdis.

[note : ceci s'est déroulé non loin de l'estrade de HikaRiku mais non assez proche pour que cela vous touche. Les dégâts occasionnés demeurent minimes, pas de blessés, du moins, pas physiquement]

Je pouvais pas dire que je votais pour la droite, mais certaines fois, l’environnement externe m’y poussait fortement en appelant quelque colère tribale à cause d’événements légèrement chiants. Se faire racketter par des blacks, ça donnait envie sur le coup de se venger en laissant dans l’urne une enveloppe aux tons bleu marine. De les défenestrer aussi, mais c’était plus difficile. Pour le coup, j’avais envie de voter non pas à droite, mais contre les gauchistes, contre les artistes en général. La petite Hikari me donnait envie de moudre sa tête très lentement avec un mécanisme vieillot de rouille, et qui ferait très mal. Elle ne s’aperçut pas du regard odieux que je lui lançais, caché derrière mes bonnes vieilles lunettes de soleil, mais si elle avait pu, j’aurais aimé qu’elle s’arrête au milieu de son clin d’œil pour comprendre à quel point elle me barbait.

Etais-je un type trop coincé ? Normalement pas. Enfin, je ne pensais pas. Tout dépendait du contexte, et ici, il ne jouait pas en ma faveur. On m’avait appelé pour surveiller les agissements des deux chanteurs, et évidemment, on m’avait fait comprendre qu’on me ferait plus qu’une taloche si je ne serrais pas assez les vis. La pression du travail, plus la nature du travail, me poussaient à un grand sérieux, comme j’en serais capable dans le monde réel, avec de vrais employeurs, et de grosses responsabilités sur les bras. On ne jouait pas les kikoos, avec le peu d’expérience que j’avais. Même si je commençais à devenir une pointure sur Dreamland (et sans mauvais jeu de mots, exploser les chaussettes niveau chevilles), je restais un gars qui avait encore tout à prouver, tant à son alignement dans le monde qu’à son expérience. Je devais faire des preuves, un organisme très important me donnait des responsabilités, alors je faisais attention et je bannissais les comportements stupides que je pourrais avoir. J’étais devenu une machine de guerre programmée d’une mission, d’un objectif.

Autre motif de l’énervement qui partait du fin fond de mes petons jusqu’à la racine de mes cheveux, c’était que le type que j’invectivais, en parfait professionnel, s’était fait appeler par Hikari pour jouer sur scène. Toute la super autorité que me conférait mon habit venait de disparaître devant la proposition de la jeune Voyageuse, me faisant passer pour un vieux grabataire attaché à ses principes tandis que le duo Hikariku était aussi cool que non-compréhensif de la merde dans laquelle il me foutait. Je ne répondis certainement pas à ses questions et j’espérais que mes supérieurs n’en sauraient rien, sous peine de me faire castrer et remercier. Mes yeux lui lançaient des doigts, voilà ma réponse. Je priais pour que le type ne reste pas trop longtemps. Je ne gérais pas le stand, je n’avais pas mon mot à dire sur les envies d’Hikari et de son camarade, mais si les deux étaient tabassés par l’inconnu entre deux rifts, autant en profiter pour courir très loin.

Voilà, tout le monde était content, sauf le porte-manteau que j’étais, et l’Oniric Tour pouvait continuer gaiement avec des Bisounours qui balançaient de l’eau bénite sur tout le monde. Voilà, ils continuaient leur reprise parce que le duo était spécialisé en ça, fallait pas déconner, sauf qu’ils avaient maintenant un bassiste que ma colère aussi professionnelle qu’infantile m’empêchait de juger en toute objectivité. Je restais dans mon coin, et ruminer ma colère m’empêchait de me concentrer sur la foule. J’avais limite les mains dans les poches, et je n’arrêterais que tardivement le premier spectateur qui voudrait lancer de la merde sur le groupe, pour les remercier de me rendre le travail plus difficile et stressant qu’il ne l’était déjà.

Même lorsque le Claustrophobe se mit à chanter, je n’y fis pas plus attention que ça, et essayai de recentrer mon attention sur la foule. Je n’aimais pas sa musique, mais il y avait des chances que je me fis cette réflexion avant même qu’il n’ait touché les cordes. Je ne serais pas un bon public avant ma prochaine pause, semblerait-il. Il était quelle heure, déjà ?

Mais il n’était pas encore temps de pauser. Un autre problème arriva. Encore de la musique classique. L’effet fut radicalement différent cette fois-ci : au lieu de dégâts matériels quelconques, une véritable aura de tristesse étouffa toute l’ambiance des alentours. Je ne savais pas si je fus moins touché que les autres ou pas, car je me montrai seulement respectueux pour le talent du compositeur initial, mais pas plus triste que ça. Peut-être un peu plus grave, certes, peut-être un peu plus sinistre, mais de là à étouffer le reste de mes sentiments, y avait un gouffre aussi clair que subtil. Cela certainement parce que je n’aimais pas la musique classique et que ça me trouait légèrement le cul. Puis, je n’avais pas été pris par l’ambiance générale de la base. On avait toujours du mal à éteindre une ampoule qui n’avait pas été allumé.

Dès qu’il eut fini son petit air, je sus que c’était à moi de jouer. Alors que tout le monde se remettait de cette prouesse musicale et du petit cri de guerre, je me dépêchais d’invectiver le trio fraîchement créé en leur disant de continuer à jouer, et je partis au pas de course rechercher l’individu. J’appuyai sur mon oreillette pour contacter mon boss :

« Patron, on s’est fait… », euh, attaquer ? Attaquer par des gens qui jouaient de la musique classique ? Mon boss perdit rapidement patience :
« Oui ? Vous vous êtes… ?
_ On a des terroristes musicaux sur les bras.
_ Ah.
_ Ils jouent de la musique classique.
_ J’ai eu un autre cas il y a quinze secondes. Si tu peux, arrête-les. Sinon, retourne surveiller ta scène, je vais charger d’autres personnes de s’en occuper.
_ C’est tout noté. »

Et je me frayai un chemin dans les foules à la recherche de mon « terroriste musical ».

L'Oniric Tour était une bête. Une créature assoifée qui avalait dans sa gueule, minute après minute de nouvelles victimes, et paraissait pouvoir se remplir indéfiniment; sa faim était insatiable, le public pouvait aller et venir n'importe où dans ce gigantesque festival d'où s'échappait un curieux mélange musical qui ressemblait plus à une cacophonie bordélique lorsque l'on se plaçait assez loin des scènes. Mais en faisant quelques pas, on arrivait alors dans une allée, ou plutôt un grand boulevard où des dizaines, peut être centaines d'estrades avaient été montées et servaient de scène, d'espace d'expression pour tous les groupes de musique amateur mais reconnus du monde onirique. Riku et Hikari étaient de ceux là; et même enjoignés d'un partenaire quelque peu inhabituel rien qu'à cause du fait que si les deux voyageurs ne l'avaient pas accueilli avec eux la foule l'aurait bien lapidé pour avoir été emmerdée alors qu'elle suivait un concert, et le regard assassin que leur lançait le garde du corps blond, caché derrière ses lunettes indiquait qu'il aurait bien pu faire la même chose aux deux chanteurs pour avoir fait pareille proposition. L'invocateur le comprenait; dans sa position, le moindre élément inattendu représentait des emmerdes potentielles pour lui avec son patron, et rien n'était plus chiant que d'être emmerdé quand on fait déjà quelque chose de pas particulièrement passionnant. Le moindre élément perturbateur pouvait exacerber des sentiments pas forcément très pacifiques à l'égard du responsable, l'imaginant mourir de tout une tas de manières différentes dans un premier temps avant de passer aux insultes inconscientes, tout cela pour finir par étrangler une bonne fois pour toutes le coupable pour être enfin tranquille. Le necromancer l'aurait bien remercié pour l'abnégation dont il faisait preuve - ou du moins donnait l'impression de - mais ce dernier partit au même moment de la scène, apparemment à la recherche du mystérieux terroriste musical qui avait plongé tout une zone du festival dans une sorte de léthargie, ce qui avait quelque peu refroidi l'ambiance de ce côté là, y compris pour les artistes qui avaient alors mis fin prématurément à leur concert pour se mettre à l'abri pendant que la foule se remettait en marche pour d'autres concerts.

Et alors que leur nouvel "ami" achevait sa chanson que Riku ne connaissait, pour ainsi dire, pas du tout, un membre du staff lui fit signe depuis les coulisses qu'ils allaient devoir enchaîner sur la chanson de cloture. Leur première journée - en ce qui concernait le concert - s'achevait, et ils devaient assurer encore une dernière fois pour un public qui s'était montré particulièrement fidèle - peu de gens étaient allés voir ailleurs - et intense dans ses réactions. Il allait falloir lui envoyer du lourd, quelque chose de fort, qui le ferait bouger, prendre part au son pour qu'il se sente atteindre la même sensation de légèreté que le jeune homme lorsqu'il reposerait son micro; et pour cela, il avait eu le temps d'y songer durant leur performance, décidant d'un titre à la fois dans son univers, et suffisamment punchy pour faire bouger ces spectateurs, avides de musique, qui n'attendaient que les premières notes de cette dernière chanson de la journée, qui serait wake up de story of the year. Riku annonça son choix aux membres du staff technique ainsi qu'à ses partenaires de scène, et les partitions magiques changèrent pour mettre celles de la chanson choisie. Ils était temps de se lancer. L'invocateur ferma les yeux. Il entendait résonner dans tout son être les battements de son coeur, il sentait comme une petite boule au ventre. Oui il était conscient de son stress. Mais c'était cette adrénaline qui allait le porter dans quelques secondes pour offrir une nouvelle fois sa voix à la foule. Cinq.... Quatre... Trois... Deux.... Un... ça commence.

Wake up - Story of the year

Aussitôt le ton est donné, les premières notes résonnent, les premiers coups de batterie, le mélange est dynamique, pulse sur chaque planche de la scène, dans chaque mètre cube de l'air environnant, dans l'herbe devant, dans les oreilles des spectateurs qui regardent les trois artistes se donner pour cette performance. Le regard droit, concentré sur le public, le necromancer ouvre la bouche pour démarrer le chant, laissant les premières notes partir d'elles mêmes; il est comme inconscient, dans une sorte de transe, son corps est toujours sur scène, mais son esprit est ailleurs, entre deux mondes, et c'est son instinct qui le fait se mouvoir, qui le fait percevoir chaque variation dans le tempo et dans les notes pour s'adapter parfaitement et poursuivre sur le couplet, le refrain, tout cela enchaîné sans sourciller. Le visage en sueur, le souffle haletant, chaque parcelle de son corps est parcouru de frissons tels des décharges électriques, entre l'adrénaline intense et l'excitation pure qu'il ressentait à cet instant, mais pas un instant sa voix ne vacille. Il est concentré, mais se sent dans le même temps léger, vivant; son coeur bat la chamade, et c'est la vision qu'il a face à lui qui le porte dans les cieux éthérés de la chanson. On lève les bras, on sautille, on fredonne parfois silencieusement en coeur avec les artistes. Au fond, le public rêve de cet instant, de partager un peu de la sensation d'être sur scène avec le chanteur, pour être un peu comme lui, et donner toujours, toujours plus à un public qui ne cesse d'en redemander. Et quand résonnent les dernières notes, quand le jeune homme reprend ses esprits, regagne notre monde, il est comme transporté, pris de vertiges mais en même temps se sentant presque s'envoler, libéré d'un poids, un poids qu'il a malgré tout choisi volontairement de porter et qui une fois de plus lui a permis d'apréhender ce sentiment de vie, ce bonheur qu'il ressentait à se trouver sur scène; oui il aimait chanter devant des gens, qu'ils reconnaissent son savoir faire et que ce dernier permettait à ces gens de passer un bon moment. Un chanteur qui voit partir son public en sueur à la fin du concert pouvait s'estimer fier de lui. (sauf dans le cas où l'aération serait quasi inexistante auquel cas ça ne compterait pas forcément) Et lorsqu'il remercia le public alors que le rideau se refermait sur eux sur les applaudissements effrénés, l'invocateur ressentit comme un vide, oui leur concert était bien terminé pour aujourd'hui. Il remettraient ça le lendemain.

Mais pour l'heure, le jeune homme avait surtout envie de passer du temps avec Hikari; il n'avait pas encore eu le temps de profiter du festival avec sa petite amie et il comptait bien se rattraper par la suite, histoire de voir l'ensemble des attractions que proposait l'Oniric Tour et ils iraient ensuite voir le grand concert de clôture du premier jour. On annonçait le groupe shk pnk, un nom étrangement familier dans les oreilles du necromancer mais il n'en fit pas cas et prit une bouteille d'eau que lui tendaient les assistants en remerciant tout le monde pour leur travail en coulisses, finissant de boire, puis il prit la main de la brune et se tourna vers leur camarade de fortune, voulant le remercier lui aussi :

"Ah c'était sympa, tu gères vraiment avec une basse entre les mains vieux. On remettra ça avec plaisir si l'occase se présente !"

Il laissa ensuite Hikari saluer également leur collègue avant de se diriger vers les petites marches pour quitter la scène, descendant non sans une pointe de tristesse, mais reprenant vite son sourire en croisant celui de celle qu'elle aimait. Il réfléchit alors à l'endroit qu'ils pourraient aller visiter en premier, se demandant en réalité comment était organisé le festival, alors qu'il voyait la foule massée quelques instants auparavant autour des différentes petites scènes quitter la zone alors que ces dernières fermaient pour laisser place à d'autres animations de la journée. Nombre d'entre eux allaient probablement se rendre dans la file d'attente pour les places au concert final du premier jour, et Riku ne doutait pas qu'elle était déjà énorme; nombreux seraient les déçus, et le jeune homme était rassuré d'avoir un pass spécial du fait de leur statut d'artiste. La célébrité avait ses avantages, et la leur était encore relativement faible, ce qui leur garantissait une certaine tranquillité. Et même si certains badauds d'arrêtaient devant eux en quête d'un autographe, la plupart d'entre eux les laissaient passer sans les embêter. Jusqu'à ce que se présente à eux une créature à l'allure débonnaire, bien en chair, vêtu d'un costume typé amérique des années 30 certes chic mais au style trop à l'ancienne pour être du goût de l'invocateur qui se demandait ce que pouvait bien leur vouloir ce bonhomme avant qu'il prenne la parole sur un ton jovial :

"- Magnifique ! Vraiment magnifique, très belle prestation. Mon instinct ne m'avait pas trompé lorsque je suis allé observer votre concert. Vous avez un don pour capter le coeur du public. Je me présente, Jean Voiedulour, agent et producteur musical et j'aimerais lancer votre carrière à Dreamland. On vous organiserait une tournée de concerts, on s'occuperait de la création d'un album, et même qui sait, de comédies musicales sur vos aventures ! Qu'en dites-vous ?

- Je suppose que nombre de mes confrères artistes ont eu l'occasion d'entendre ces mots. Ecoutez, nous en reparlerons plus tard pour le moment nous avons... D'autres préocuppations. Vous saurez où nous trouver les autres jours du festival. "

Et sans demander son reste, Riku entraîna Hikari avec lui dans la foule, histoire de semer l'agent qui certes - comme nombre de ses collègues - promettait de belles choses, mais aurait gâché leur temps libre avec des histoires de contrats et de trucs à gérer. Ils verraient cela une fois qu'ils auraient suffisamment profité du festival; pour l'heure, le plus important était de s'amuser et d'être tous les deux. Mais après quelques pas pour rejoindre une zonne adjacente à celle des scènes amateur, il remarqua leur garde du corps blond aparemment en pleine conversation avec son supérieur, et sentit comme une odeur d'action dans l'air; ces terroristes musicaux avaient peut être remis ça à d'autres endroits, et peut-être avaient-ils un projet plus ambitieux en tête, toujours était-il que l'instinct du necromancer l'intimait de suivre le blond tandis que sa raison lui donnait l'ordre de se contenter de faire un tour avec Hikari tranquillement. Les deux avaient raison, mais finalement, il choisit une voie détournée, et proposa alors à sa petite amie, non sans lui avoir volé un baiser au passage - il n'en avait pas eu l'occasion durant le concert - :

"Je sens qu'il y a des choses intéressantes à voir par là ! Ca te dit ?"

Il avait dit cela avec un large sourire parfaitement naturel; au fond, sa pensée était 'espérons que nous croiserons vraiment des petits stands sympas... Comme ça on alliera la balade à la filature'.

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Un petit concert avant la balade [libre, avec participation d'Hikari et Ed]

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