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Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis

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Jacob Hume
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MessageSujet: Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis EmptyDim 10 Fév 2013 - 23:37

*Douzième, donc. Je devrais peut-être en vouloir à Ed. Un peu. Mais en fait non. Je crois que je suis bien meilleur quand je part d’une position plus basse, parce que je peux me concentrer sur une seule chose : les doubler, les uns après les autres, sans jamais reculer. Chaque fois que j’en dépasse un, c’est définitif. Voilà l’objectif. Le fait qu’il n’y ait qu’un concurrent derrière moi ne m’intéresse pas. Ce qui est important c’est que je vais mener 11 duels et que je vais tous les gagner. C’est pas que j’ai envie de mo confronter direct au major ou quoi que ce soit. C’est juste que là, on est douzième dans le classement et j’ai compté que si on perdait, on avait toutes les chances d’être éliminés. À moins de garder Dom juste devant. Et alors, avec Ed sur la prochaine course, on verrait la finale depuis les tribune, comme des cons. J’ai compris maintenant. Si je remporte pas mes courses comme un dieu et que Ed continue à foirer les siennes. On va avoir des problèmes. Allez les gars, cette fois, je vous mange tous.* Avec une détermination brûlante et un calme froid emprunt à une concentration hors norme, Jacob fixe les trois feux qui annoncent le départ. Le premier s’allume et déjà, les moteurs grondent leur impatience. Le second rougeoie, les concurrents se lancent des regards de défis. Le troisième brille et déjà, pour tous, seul la route devant eux existe. C’est une belle route cette fois, une vraie route qui creuse une belle rue bien droite entre deux rangées de bâtiments. La ville entière clignote sous les feux d’apparat des casinos. *Ça va être chaud de différencier les spots qui indiquent la route et les dangers de ceux qui vantent les mérites de leur établissement. Mais c’est pas grave. Si je ne fais que regarder la route, ça ne devrait pas poser problème. Bon, c’est parti.*

Le signal est donné, Jacob appuie sur l’accélérateur et réussit un boost parfait, sans trop savoir comment il a fait exactement. Le kart des Private Jokes, comme les trois quart des concurents, s’élance pleine balle dans sur la route. *Bien, Dom a foiré son truc. À force de triturer son levier de vitesse, il s’est retrouvé au point mort. Du coup. Un de moins sur ma liste noire. Le problème, c’est que juste devant, il y a le Major et que ce duel là… J’ai juste pas le choix. Je dois le passer. C’est maintenant que la course commence vraiment. Jake, tu vas montrer à tous ces connards qu’il ne faut pas avoir froid aux yeux et qu’être complètement suicidaire est la meilleures des choses à faire.* Le kart du Major a plus de puissance que celui des PJ, et il est trois à quatre fois plus lourd aussi, ce qui le rend terrible au moindre contact. Mais le Major ne conduit pas, il roule comme un bœuf et effraie ceux qui sont devant lui pour qu’ils s’écartent de son chemin. Certains sont tentés, mais la plupart est persuadé que ça ne suffira pas à éviter son courroux, aussi préfèrent-ils foncer le plus loin possible vers l’avant. *Parfait, qu’il se concentre sur l’avant. Qu’il ne pense pas à ce qu’il se passe derrière. Je suis dans son sillage et au moindre virage. Il est à moi, je me le fous au cul et je lui balance un truc dans la gueule. Et ensuite, je prie pour qu’un autre prenne ma place et me laisse le temps de gagner quinze autre place vers l’avant. Il conduit vraiment comme un rouleau compresseur ce con, la vitesse l’intéresse peu. Il gagne parce qu’il écrase les autres. Gloire à la subtilité : il ne rattrapera jamais la tête de course comme ça.* La ligne droite continue et Jacob se cale juste à l’arrière de l’énorme bolide de l’américain, qui s’acharne sur tout ce qu’il croise. La rue se détourne du circuit tandis que la voie de la course pénètre dans un premier bâtiment, un grand casino dans lequel on pénètre en grimpant trois marches douloureuses pour le fessier. À l’intérieur, on peut remarquer que l’activité propre de la ville n’a pas cessé avec la course. Une rangée de quatre cube les attends. Deux viennent de disparaître au profit de concurrents adverses tentant d’échapper à la brute qui les suit. Le commandant de la Compagnie Panda s’empare du premier et Jacob s’autorise un petit écart pour attraper le second. *Allez, tant que c’est pas une peau de banane, je suis bon.*

« Oh ! Régardez ! Ioumé collé au coul dé lé Majoré ! Il est incounscient ! » En entendant le commentaire, le Major se retourne pour voir cet ennemi qui tentait de lâchement l’attaquer par derrière. Furieux, il tente une manœuvre pour l’écraser. *Pute ! Fais chier. Qu’est-ce qui lui prend d’un seul coup ? Pas un regard dans le retro et là… Rah ! Fais chier ! Il y avait un virage en plus !* Jacob, pour éviter l’attaque peu subtile du bolide, est obligé de faire une manœuvre qui le mène à l’extérieur du virage et même s’il ne perd pas de terrain sur son adversaire, il ne peut pas le doubler maintenant. [color=violet]*Bon, le premier virage à gauche, à quatre-vingt-dix degré est passé. Il y en bientôt deux autres. Rien n’est perdu. D’ailleurs, j’ai un champignon…. Merde, je voulais une arme plutôt. Mais c’est pas grave, je le garde Dès que j’aurais doublé le crétin militaire, je pourrais aisément l’utiliser pour sortir de son champ de vision. Bien, allez Jacob, montre lui ce que tu sais faire.* Hélas, à présent, le Major ne cherche plus qu’à écraser ce fou qui le défie ouvertement. Il lui lance un carapace verte, impossible à éviter. Le kart de Jacob et son pilote font un roulé boulé avant de repartir avec un temps de retard assez cruel. McKanth lui a, comme à son habitude, lancé l’objet en pleine face plutôt que de le faire rouler sur le sol. [i]*Pas de panique, j’accélère plus vite et je conduit mieux que lui. Je vais le rattraper rapidement. Vu comme avance, il ne peut pas vraiment de devancer longtemps.* La route est à présent faite d’une belle moquette et s’engouffre entre les tables de jeu et des rangées de machines à sous. *Putain, je sais même pas comment les premiers se sont repérés dans ce fatras. Il y a des flèches ouais… mais faut pas les louper quoi…* Alors qu’il pense cela, Jacob repère précisément Bond perdu entre les tables, loin de la piste. Le second virage se trouve à la sortie de la salle principale, toujours un angle droit vers la gauche. Il les fait passer vans un large couloir descendant. Jacob l’emprunte en dérapant et en frôlant l’intérieur. Le risque qu’il prend est payant, il est presque de nouveau au niveau du Major. *Au virage suivant, ça devrait être bon.*

La prévision est un peu optimiste, à nouveau, Le Major essaie de faire un écart pour le défoncer et dans sa manœuvre, il prend le virage exactement comme il faut. *Raaah ! Je vais pas rester onzième pendant toute la course bordel. Cette brute n’essaie même plus de passer les autres maintenant !* « Ah ! Le Pivéte Jouke a bien des souchis méténant ! Il né fallait pas provoquer lé Méjoré ! » Ils viennent à nouveau de tourner, vers un nouveau couloir, en suivant un angle droit sur la gauche. C’est alors que Jacob découvre qu’il y a un trou béant, inévitable. On a ouvert une très large trappe et toutes les voitures y tombent les unes après les autres, sans rien pouvoir y faire. *Je dirais que c’est prévu. Sinon, c’est un peu merdique comme circuit. Bref. Accrochons-nous, la chute risque d’être rude.* En effet, il tombe sous le casino et après un instant de pure frayeur générale, le Major s’écrase sur un monticule de pièces d’or qui fait office de colline. Tous sont à présent dans l’immense succursale de la ville, au milieux de montagnes d’or où l’on a aménagé une large voie tapissée de pièces d’or. On y roule hélas aussi bien que sur un tas de gravier. *Rah ! Circuit à la con ! On s’y embourbe comme d’un rien dans cette saloperie. Putain, même le Major a eut du mal à repartir. Ok, je l’ai complètement rattrapé maintenant, parce que son machin est trop lourd pour accélérer aussi vite que moi. N’empêche, je trouve ce genre de terrain complètement déloyal. Regardez, tous les léger sont en train de défoncer les autres, de les prendre de vitesse. Pourquoi je ne suis pas moi-même un léger dans la l’affaire, hein ? Si ça continue comme ça, demain, je commence un régime…*

Une puissante ligne droite dorée les empêche de changer réellement de position et le Major fini même par avoir un peu d’avance sur Jacob, tout en fulminant toujours contre son poursuivant. *Non, je ne vais pas utiliser mon champignon maintenant. Ce serait trop con. À part me maintenir au même niveau que l’autre taré, ça ne mènera à rien. D’ailleurs, je remarque que ce sont les véhicules moyens qui paient ici. Les petits accélères au départ et prennent des places et les lourds les rattrapent une fois qu’ils ont pris le pas. Fais chier. Je vous niquerais tous.* Des panneaux lumineux – les seuls ici – annoncent un très large virage sur la droite. *Ok, c’est ma chance. Il va falloir que j’assure sur celui-ci. Je le prend vers l’intérieur, comme un as du volant et je laisse cette machine de destruction massive derrière moi. Et là, j’utilise mon putain de champignon et je lui envoie des pièces dans la gueule en accélérant. Ça va chier.* Comme prévu, le Major trolle le virage en beuglant quelque chose que l’intouchable d’entend pas. Jacob se maintient dans l’intérieur. Sa course est donc plus petite et il gagne du terrain facilement. La distance se réduit entre eux jusqu’à ce qu’ils se trouvent côte à côte. « Oh mon Diéu ! Jacoubé essaie dé passer lé Majoré ! Il véut vraiment mourrrrir ! » En représailles à cette tentative de dépassement pourtant bien huilée, le Major se lance dans une nouvelle démonstration de son fair play retentissant. Il a récupéré un objet dans les cubes qui précédaient le virage, ce que Jacob n’a pas fait lui-même, puisqu’il avait toujours son champignon. Le monstre s’apprête à lancer une carapace rouge, avec une force supérieur à son précédent projectile, ajoutant un coup de kart/tank dans la foulée. *Jake, il est temps de faire une manœuvre désespérée.*

Et contre toute attente, l’intouchable dérape pour achever ce qu’il reste du virage. Dans le mouvement une volée de pièces sont éjectées vers la tête du Major qui hurle de rage face à cet assaut déloyal. À moitié aveuglé par les projectile il balance toute la sauce, mais manque sa cible. La carapace rouge se perd à l’extérieur du terrain et explose, tandis qu’il fonce hors de la voie avec son kart, plombant totalement sa propre vitesse. Jacob achève sa performance en activant son champignon et en filant sur une nouvelle ligne droite, rejoignant enfin l’arrière du peloton. « Magniiiiffffficoooo ! » Applaudit un plombier moustachu.
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MessageSujet: Re: Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis EmptyMer 13 Fév 2013 - 23:59
Jamais je ne l’avouerais à Jacob de mon vivant, mais depuis que j’avais échoué misérablement une nouvelle fois, j’étais devenu boulimique de cookie. J’en avais acheté cinq paquets et je m’en étais englouti une vingtaine en tant que dîner, les mâchonnant furieusement en revoyant la course de la veille se dérouler devant mes yeux. Je tentai d’écraser ses souvenirs en même temps que les cookies dans ma bouche, et je regardais sans aucune consternation Bourritos lécher le parquet comme un vulgaire cabot à la recherche des miettes. Nan mais attendez, de toute façon, ce jeu, c’est que de l’aléatoire du début à la fin ! C’est de la merde ! C’est de la merde ! J’arrivais toujours premier sur console, je m’étais entraîné dur avec Jacob, et voilà que j’avais un classement à deux chiffres parce que voilà, ma destinée était de finir dans le pot-de-chambre de la course. Je balançai la boîte en cartons des cookies dans l’évier depuis mon canapé pourri. J’avais encore faim. Et j’avais très soif, maintenant.

Une bonne nuit de sommeil, ça m’aurait fait du bien. Mais nan, fallait que je retourne absolument dans cette compétition de merde, où tout le monde me huait et tout le monde voulait que ça soit le bô Jacob qui ravisse le trophée à ma place, parce que j’étais une loque inutile.
Oui, je n’étais pas du tout capable d’introspection et autre remise en cause. Je laissais ça pour ceux qui étaient intelligents.
En tout cas, j’apparus dans les gradins, assez proche des concurrents pour considérer que j’étais bien placé. Privilège de conducteur, certainement, ou hasard improbable qui me chiait là où y avait de la place. Je fis un petit salut d’encouragement à Jacob tandis que la pression montait. Les feux tricolores clignotèrent, et enfin, une bonne quinzaine de bolides défonçaient le bitume à coups d’accélérateurs. Bon dieu, j’avais failli louper le début de la course, en fait… Je m’étais couché à quelle heure ?

Je pris un temps pour me reposer et mettre mes idées à plat. Déjà, le Royaume. Kazinopolis, bien entendu. Je savais qu’on allait aller dans cette ville une nuit ou à une autre, mais je ne m’étais pas attendu à ce que ce soit si rapide. Enfin, heureusement que Jacob se la tapait, celle-là. Elle semblait un peu dangereuse, avec tous ces véhicules plus gros que les karts prêts à les exploser s’ils cherchaient à perturber le trafic. Je supposais qu’ils feraient tous un tour dans un casino, et le reste, suffisait de suivre l’écran. J’y jetai toujours un coup d’œil de temps en temps, vérifier le classement de Jacob, mais celui-ci adoptait une conduite beaucoup plus stable que la mienne. Il ne devrait pas avoir de problème. Jacob, il était un peu comme ma sœur : dans certaines situations, s’il ne savait pas faire quelque chose, alors personne ne le pourrait.

Je me concentrai sur le résultat de nos recherches concernant les équipes à aller voir. Jacob et moi s’étions vus dans la journée et nous avions dressé un schéma qui ressemblait à peu près à ça :

MKR : Salement suspect. En attente de preuve, car inexistante pour le moment.
L’équipe à Fino : alors là, c’était très simple. Fino était contre nous, fallait le démonter. Je savais qu’il avait été capable de vendre son âme à toutes les équipes pour un peu de monnaie en plus, et aussi pour nous faire chier.
Les deux équipes de la Compagnie Panda : Jacob pensait qu’ils n’avaient rien à voir avec les complots, je pensais totalement l’inverse. En attente de preuve aussi, mais si le T-Shirt Microsoft suffisait pas à Jacob, je voyais pas quoi lui foutre sous le nez pour le faire changer d’avis.
Wall Street Influence : Suspect aussi, mais je n’étais vraiment pas sûr, et seuls mes doutes que je réservai à chacun de toute façon surveillaient encore cette équipe.
Star Wars : Ils pourraient être suspects oui. Disons que je ne les voyais pas se mêler au complot, mais si on les avait appelés, personne ne douterait d’eux. On savait jamais.
Dorian Gray : Il était contre nous aussi, de toute façon. A exploser quand on aurait le temps.
James Bond et ses call-girls : Suspect au même titre que Star Wars ; peut-être même un peu plus.
X-Men : Pfffffftttt… Bouaif.
Grease Lighting : Il semblerait que non. Juste des fans qui jouaient à leur jeu vidéo préféré en vrai.
Toy Story : comme X-Men. Ils font pas de vagues.
Spyro et Bibi : Ouais, qu’ils crèvent. C’était Sony, mais ils étaient pas dangereux pour un sou.
Dom de Fast & Furious : Sincèrement, ce gars est proche de la défaite totale, et con comme sa boîte de vitesses. Aucun intérêt.

Ouais… ça faisait pas mal de suspect, tout ça. Dommage que Sonic ait disparu de la compétition à cause d’un trop mauvais score, parce qu’il paraissait que c’était une des rares équipes à être avec nous. Jacob m’avait parlé d’appels téléphoniques de la part de l’équipe MKR. Faudrait que j’aille voir une fois dans leur box. J’avais un pouvoir parfait pour m’infiltrer, et en plus, je n’étais pas sourd comme un pot. Jacob était plus doué que moi à la course, mais il se ramassait au niveau des informations. Y aurait peut-être moyen qu’on change, je ne savais pas. Je regardai un peu l’écran géant où on voyait un Jacob se démener avec un Major aigri, bien évidemment. Bonne chance, Jacob, il était temps que je farfouille dans mon coin à la recherche d’indices. Malheureusement, on ne savait presque rien, et les suspects étaient nombreux, et certainement plus doués que nous. J’allais me lever quand l’informaticien de Nintendo, en blouse, celui que j’avais vu il y avait deux nuits et qui m’avaient rembarré s’approcha de moi. Je craignis qu’il me demande les résultats de notre enquête, mais il était là pour une toute autre raison.


« Suivez-moi, s’il vous plaît, nous avons à parler. »

Je lui dis qu’il n’y avait pas de problème. Je préparais déjà mes réponses quant aux pistes que nous avions trouvées, mais heureusement, le gars ne semblait pas bien bavard. On passa à travers les gradins, on traversa une rue, et on arriva devant un gratte-ciel très épais. On entra dedans, croisa quelques personnes, et on prit directement l’ascenseur. Je remarquai qu’il avait appuyé sur le bouton pour le dernier étage. Je ne pus m’empêcher de dire :

« Vous êtes méfiants, hein ?
_ Rien à voir avec nos concurrents. Nous montons pour vous.
_ Ah bon ? J’ai fait quoi ?
_ Douzième. »
Ton grinçant.

On sortit de l’ascenseur et on traversa une nouvelle porte. Je fus ébahi de constater que sur le toit, il y avait une petite piste de circuit (avec des filets autour pour ne pas qu’un conducteur malavisé ne fasse une chute de cent cinquante mètres). Il y avait un kart qui m’attendait, identique à celui qu’enfourchait actuellement Jacob. J’espérais qu’il était encore vivant. Le type de chez Nintendo tapota un peu sur le véhicule pour s’assurer qu’il était bon et m’invita à grimper dedans. Je ne bougeai pas, et trouvai même cela vexant de sa part. Il dit alors :


« Ecoutez, vous êtes mauvais pilote, c’est un fait.
_ J’ai autre chose à faire, vous savez ? Genre, déjouer les complots contre la course, des petits trucs comme ça.
_ Si vous continuez à faire d’aussi mauvais résultats, il n’y aura plus d’enquête. Notre but est que vous sachiez qui sont nos ennemis afin que pendant l’ultime course, vous puissiez les empêcher de traverser la ligne d’arrivée avant d’autres équipes neutres. Cela va sans dire que même Jacob n’a pas le niveau pour l’emporter face aux monstres qui conduisent. Donc votre rôle, même s’il n’est pas de gagner la compétition, est d’empêcher que d’autres la gagnent, quitte à vous sacrifier. Mais pour arriver à cette ultime course…
_ Ouais, je sais, faut que j’apprenne à conduire »
, l’interrompis-je sans le regarder. « Ecoutez, on ne peut pas faire en sorte que Jacob conduise tout le temps ?
_ Plus maintenant, non. L’ordre a été déterminé au début de la coupe. Si vous changiez maintenant, nous serions accusés de tricherie, et vous seriez démasqués. Il va falloir faire avec ce qu’on a. Maintenant, montez dans ce véhicule, nous n’avons pas beaucoup de temps devant nous. Le temps de la course, même, même pas dix minutes, mais ça devrait être suffisant pour que vous appreniez un peu les bases. »
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MessageSujet: Re: Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis EmptyJeu 14 Fév 2013 - 14:27
*Ok, le plus dur est derrière moi, mais on ne se relâche pas. Le peloton est devant moi. Il y a Bibi, juste devant moi. Les Grease Lightning aussi. Je vois aussi le casque de Magneto et le broshing de Han Solo. Ils font un duel du tonnerre À deux contre un, contre l’Adjudant. Ils pas l’air de gagner. Ah, et Madoff à l’avant, qui maintient sa position. J’en ai quatre derrière moi, mais le Major les maintient à distance pour ma pomme. Je suis dixième. La seule chose qui m’inquiète, c’est que je ne vois même pas le voyageur masqué, MKR et Dorian. En fait, ça m’énerve carrément que ce soit eux qui déchirent tout. Mais bon. C’est pas grave. Je les rattraperais et je les fumerai. Mais pour commencer, Bibi, ce cher petit. Désolé mon gars, je t’adore, mais tu pour l’instant, tu es comme une mouche écrasée sur mon pare-brise.* Néanmoins, les choses sont plus difficiles qu’elles en ont l’air. Bibi est un conducteur léger et il est lui aussi favorisé par la nature instable du terrain. Jacob a du mal à se maintenir à son niveau. *Le tracé mec. C’est tout ce qui compte. Tu dois déchirer par le tracé. Il n’y a que ça qui compte. La meilleure course est celle que font les Grease en général. Il faut dire, ce sont des pros du tracé. Le problème, c’est évidemment qu’ils ne savent pas comment gérer un peloton furieux… Un peu comme Ed en fait. Bref, les deux prochains virages s’annoncent. C’est un bon point pour moi.*

Les deux angles à quatre-vingt-dix degré sur la droite, entre les pièces sont difficiles à prendre pour la plupart des concurrents, surtout avec les quelques objets qu’ils lancent dans tous les sens. C’est Léo Flaretty des Grease et Jacob qui s’en sortent le mieux. Bibi, un peu maladroit, est passé dixième au terme du duel avec l’intouchable. Profitant du poids de son kart, celui-ci l’a proprement éjecté lorsqu’il s’est retrouvé à côté de lui. *Plus que huit à manger. Ça s’annonce bien. En plus, on est plus proche des autres. Le combat des trois glandus devant fait rage et ils n’arrêtent pas de se dépasser les uns les autres. Ça va pas être simple de les mettre au rencard. Je suis sûr que le petit Léo les aurait déjà dépassé s’il avait osé. Je le vois bien qu’il se ralentit lui-même. Moi j’ai pas froids aux yeux, mais je vais pas jouer au con non plus. S’ils m’envoient valser, il y a toutes les chances pour que je me retrouve à concourir pas loin du Major. Et là, il me mettra ma misère, vraiment. Une fois, pas deux avec lui.* Un nouveau virage à droite leur permet d’accéder à une longue rampe ascendante, posée ici pour l’occasion. Bientôt, tous se trouvent de nouveau dans le couloir d’un casino, différent celui-ci. Rayant sans concession le parquet, le peloton file brutalement jusqu’à l’angle qui les amène dans une salle de jeu sept fois plus grande que la dernière. *Putain, faut pas se perdre ici. Les Grease connaissent le parcours par cœur. Ils vont nécessairement suivre la bonne voie. Je vais les suivre. En espérant qu’il y aura quelqu’un d’autre pour faire la même erreur que James Bond dans le lot… Tsss. Même pas, l’Adjudant est même trop occupé à taper sur les deux autres pour s’intéresser à se tromper de parcours…*

Encore un virage à droite qui s’annonce et avant cela, une rangée de cubes. S’empare de l’un deux et prend le tournant avec élégance, larguant bibi toujours plus loin en arrière et se rapprochant autant des Grease Lightning que du combat qui fait rage devant eux. *Ah ! La porte de sortie. Si mes souvenirs sont bon, après, il n’y a plus que des rues à traverser. On en est à la moitié du tour. Et je suis bien parti. Bon il faut que j’abandonne Léo maintenant. Il ne veut pas pousser le truc jusqu’au bout, tant pis pour lui. Je devrais pouvoir le faire sur le grand boulevard qui arrive. J’ai plus de puissance que lui après tout. Eh mais !* Alors l’intouchable obtient une carapace rouge bien méritée, Léo semble disposer de son spécial de voyageur. Alors qu’ils arrivent à l’extérieur, il l’utilise et s’entoure immédiatement d’un nuage de poussière dans lequel on le distingue difficilement. À l’abri des objets les plus évidents, le jeune voyageur accélère enfin, croyant disposer de la protection suffisante pour esquiver l’essentiel des combats. À peine arrivé sur le boulevard cependant, il se prend une voiture arrivant par la gauche. En effet, les karts ne sont plus les seuls à emprunter le circuit. Bien que plus rapides que la circulation en cours, ils doivent à présent composer avec une série de véhicule beaucoup plus gros dont le contact apparaît comme beaucoup plus dangereux que celui de leurs concurrents. Le combat entre les trois monstre devant lui cesse le temps que chacun puisse prendre place entre ces nouveaux obstacles amovibles. Jacob s’insère à son tour comme il peut dans la cohue du grand boulevard et tente d’esquiver les voitures avec autant de panache qu’il en est capable. Le tout sous les insultes des conducteurs des véhicules qu’on a laissé emprunter cette voie tout en sachant ce qu’il s’y passait. Au dessus de leur tête une carapace bleue déchire tranquillement le ciel nocturne.

*Bordel. Connerie de merde. Je déteste ça. Je déteste déjà pas mal la vitesse sur la route. J’aime encore moins un danger pareil. Raaah ! La tension est trop forte là, il faut que j’ai mes deux mains de libre pour conduire là. Fuck la carapace rouge. Il y aura bien d’autres objets plus tard.* Jacob lance donc sa carapace vers l’avant et celle-ci file entre les voitures à la recherche de son adversaire suivant. Par hasard, il se trouve que Magneto occupe à présent l’arrière du trio meurtrier. S’étend débarrassé de son objet un peu plus tôt en tentant de toucher l’Adjudant, il n’a rien pour se défendre et tente donc un écart dangereux. La tentative échoue lamentablement et il se prend la carapace. Avant qu’il ne puisse repartir, une voiture mécontente de l’intrusion intempestive des coureurs lui roule méchamment dessus. *Et un de moins. Je suis septième. Il ne m’en reste plus que six. Très bien. Là, j’ai Han qui tente le tout pour le tout en collant au train de l’Adjudant. Kerviel est quelque part devant, mais pas trop loin. Les trois premiers, de la course et presque du classement. Ils sont hors de notre portée pour l’instant. Mais on en est encore qu’au premier tour. Je me les ferais ensuite. Ah ! La ligne droite se termine. À présent, ça va être demi-tour à gauche. Difficile à gérer avec toutes ces bagnoles. Mais on s’en fait pas. Ça va le faire.*

Hume embraye un dérapage serré pour un virage à cent quatre-vingt degré. Il s’agit à présent de poursuivre le boulevard dans l’autre sens, sur deux autres voies, séparées des deux premières par un terre-plein central. Le seul hic, c’est que ces deux autres sont dans le même sens de circulation que les deux précédentes qu’ils viennent de quitter. Résultat, les voitures arrivent maintenant pleine balle en sens inverse des concurrents. *Fais chier ! Ils veulent nous tuer ou quoi ?* Pour éviter la majeure partie des difficultés, Jacob s’encastre sur la ligne entre les deux voies et ignore les klaxons qu’il n’entend pas. *Pas de chance les gars, même moi j’ai joué à Burnout. Je sais comment éviter le pire et gagner des points. D’ailleurs je suis pas le seul. Han et l’Adjudant savent gérer encore mieux que moi avec leurs allés et venues entre les voitures. Leur slalom est impressionnant. Mais ils se ralentissent en faisant ça. Il faut dire qu’ils ne se laissent pas trop le choix non plus. Je sens que ça va encore se régler aux cubes. C’est toujours comme ça que ça se passe.* En effet, il y a bientôt une rangée de cubes à prendre et ils s’en emparent tous les trois d’un. *Merde, une saleté de faux cube. J’emmerde ce jeu. Hey ! Mais c’est de la triche, l’Adjudant est devant nous et c’est lui qui a l’étoile ? Mais pute ! Je vais vous faire un procès, bande de salauds ! L’injustice est trop flagrante.* Sans trop comprendre de quoi il s’agit, le militaire l’utilise, tandis que le pilote du Millénium s’écarte de lui, triple champignon en main.

*Bordel de merde ! Mais ce mec est un malade. Il a pas compris le principe du jeu je crois. Maintenant qu’il est invincible, il enfonce toutes les voitures qui volent inexplicablement hors de la route. Je plains sérieusement ceux qui se trouvent à l’intérieur, ils doivent morfler. Perkinson a beau être plus rapide maintenant, il perd du temps à dégommer tous les véhicules qui se trouvent sur le boulevard… Si Han est intelligent, il n’a qu’à utiliser ses champis pour le dépasser… Rah, connerie de faux cube !* Mais le capitaine Solo a beau savoir gérer sa course avec élégance et se servir des objets comme un professionnel, la folie de l’Adjudant dépasse de très loin son talent. Au moment où le pilote spatial s’apprête à fausser compagnie à ses deux adversaires, Perkinson manque une voiture dans sa course pour toutes les attraper. Surpris par cette faute dans le dégagement de la route, Han utilise son boost au mauvais moment et heurte la voiture épargnée, perdant du même coup un second champignon et son accélération. Dans sa hargne, il tente d’utiliser son dernier champignon pour reprendre sa vitesse. L’Adjudant fait un écart pour chopper une nouvelle victime et le Faucon fait un roulé boulé cruel. Jacob le double donc sans difficulté et prend la sixième place. *Bien, maintenant, attendons que l’autre n’ait plus son invincibilité et tout ira bien. En tout cas, pas la peine de forcer le passage avec un demeuré pareil devant et un faux cube en main.*

Les pensées de l’intouchable sont prophétiques. Juste après le virage serré à droite qui les fait quitter l’infernal boulevard, la lumière jaune et blanche émanant du militaire cesse. *Bien, comment je vais pouvoir m’y prendre contre ce monstre. Le truc, c’est de ne pas se laisser toucher. Mais aujourd’hui, le problème, c’est qu’il a l’air en forme : il suit le parcours. Bref, c’est pas avec une connerie de cube que je vais l’avoir. Il faut que je le dépasse ou que j’ai une meilleure arme. Ok, je me débarrasse de ça et j’attends les prochains cubes en espérant qu’un des retardataire se prendra le piège comme un débile – sérieux, personne ne s’est JAMAIS fait avoir par un faux cube… ils ne ressemblent même pas aux vrais.* Nouveau virage à droite et une rangée de cubes apparaît. L’Adjudant en prend un et Jacob un autre. *Allez, bordel, une carapace rouge ! Trois même, si vous y tenez. Mais avec tout le retard qu’on a pris il me faudra pas mal de tours pour rattraper les autres idiots qui sont devant. L’équipe Wall Street nous déjà mis hors radar tous les deux. On est dans la troisième échappée selon les écrans. Le Major tient le peloton serré sur le boulevard. Ah ! Merde une pute de carapace bleue ! Mais j’en ai absolument rien à foutre de cette merde ! Bon, allez, je m’en débarrasse.* Le projectile file vers l’avant de la course. Jacob apprend avec déception que les premiers concurrents viennent de passer au second tour alors qu’il n’a toujours pas dépassé l’équipe de la Compagnie Panda. Un nouveau virage à droite et on approche à nouveau d’une route où la circulation a été ouverte pour d’autres véhicules. *Ok, si je me souviens bien, la ligne n’est plus très loin, je n’ai pas tant de retard que ça. Je pourrais rattraper les autres…*

Mais dans le même temps, L’adjudant a placé une peau de banane sur la route. Jacob songe clairement à l’éviter lorsque son adversaire applique une stratégie toute nouvelle dans l’histoire de la course. Persuadé qu’il est encore doté d’invincibilité, il va droit pour dégommer une autre voiture. Son kart fait une embardée douloureuse et se remet sur ses quatre roues, mais dans le mauvais sens. Il fonce alors vers Jacob, un air meurtrier figé sur le visage. *Mais qu’est-ce qu’il fout ce con ! Bordel de merde ! Quel abruti !* Malgré tous les noms qu’on peut lui donner le voyageur va bien lui rentrer dedans, alors qu’une peau de banane se tient entre eux deux. *Ok, connard, tu vas apprendre un mot nouveau : stratégie.* Jacob contre toute attente, freine pour ralentir sa course et n’évite pas la peau de banane. L’Adjudant arrive à son niveau, glisse sur la peau de banane et tourne inutilement sur lui-même. L’intouchable accélère et rentre dans l’ennemi, en position de faiblesse à cet instant. Il l’écarte sans la moindre difficulté de son chemin, car lorsqu’on a déjà été touché par une peau de banane, on est plus vulnérable… *D’une logique imparable.*

« Outch ! Ça a doû fairé mal !
-Aucun douté Louigi ! Jacké Billionnés est rélégué hors dou trio de têté !
-Ces caparacé bleué sount vraiment des salopéries !
-Tout à fait ! Mais quel plaisiré pour les spéctatorés ! C’est Dourianne Gray qui prend la prémiére placé ! »
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MessageSujet: Re: Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis EmptyLun 18 Fév 2013 - 0:36
Je terminai le minuscule parcours alors que les pneus crissaient sur le bitume et le signaient de quatre traces noires. Le goudron sentait encore, il était neuf, et le tracé était sinueux, étroit, mais restait simple. En moins de vingt secondes, je l’avais déjà terminé et j’estimais que je ne m’étais pas trop mal débrouillé : le pied sur l’accélérateur, des virages serrés, pas si mal. Je savais que je n’étais pas le champion du bitume, mais dans la compétition qu’on subissait mon partenaire et moi, ça importait moins que bien savoir balancer une carapace verte. Le gars de la boîte me regardait sans trop sauter de joie : il puait le mépris à cent bornes. Pas qu’il n’était pas motivé de trouver ceux qui nous mettaient des bâtons dans les roues, mais j’avais l’impression qu’il regrettait sincèrement d’avoir embauché les Private Jokes pour cette mission ; entre un gars qui était tout à fait incapable d’espionner et l’autre qui conduisait avec des gants de boxe, je comprenais son scepticisme. Sentiment qu’il affichait sans vergogne devant mon visage intéressé et le chronomètre qu’il tenait à la main. Je le gratifiai rapidement d’un peu aimable :

« Alors ?
_ Ce n’est pas un temps extraordinaire. »
N’hésite pas à dire qu’il était totalement pourri, ne te gêne pas. Ce n’était pas comme si notre quelconque amitié pouvait être froissée par des paroles déplacées.
« Donc, je fais comment pour faire que mon temps soit plus extraordinaire ?
_ Viens voir un peu. »


Je descendis du kart et le suivis à pieds sur quelques segments de route. Je voyais les traces de pneu que m’avait laissé le kart derrière moi, utile pour repérer l’endroit exact par lequel j’étais passé. Je ne faisais même pas semblant d’être interpellé par les tracés que j’avais fait, contrairement à l’ingénieur qui allait jusqu’à mesurer à la règle l’écart d’entre eux et la sortie de route. Jusqu’où il était capable d’aller pour m’humilier ?

« Ed, j’ai noté que vous aviez fait un temps de vingt-et-une secondes et quarante-trois dixièmes. Le record théorique du tracé est de quinze secondes et quatre-vingt-trois centièmes.
_ Plus de cinq secondes d’écart ? Mais le parcours est minuscule !
_ Anticiper. C’est le mot-clé pour une course. Il faut que vous anticipiez la route, ainsi que tous les adversaires. Cela ne suffit pas d’être concentré sur la conduite, c’est même réducteur. Vous êtes trop fixé sur votre technique de pilotage. Elevez votre regard. Jacob fait bien plus attention à ses adversaires que vous, il ne fait même que ça. Et on sait où il a terminé à sa toute première course.
_ Et je gagne cinq secondes sur le parcours ?
_ Deux secondes. Pour les trois autres, il y a déjà l’expérience.
_ J’en n’ai pas à gogo.
_ Faîtes sans, nous ne vous avons pas embauchés parce que vous étiez des experts en kart. Deuxième élément, la technique en elle-même, que vous ne possédez que vaguement. Par exemple, vous êtes encore trop sur l’extérieur.
_ Nan, mais attendez, y a pas dix centimètres par rapport à la limite du goudron ! »
Il commençait sérieusement à me faire chier. J’avais légèrement haussé la voix, et il me répondit en surenchérissant dans le ton froid et agacé :
« Vous n’êtes pas un spécialiste, vous êtes le premier à le reconnaître. Gagnez dix centimètres sur chaque virage, et vous gagnez trois mètres à la fin, soit une demi-seconde. Rien que ça. Ensuite, sachez arrêter d’accélérer dans les bons moments, et sachez reprendre au bon moment. Et n’oubliez pas que vous ne devez pas suivre le tracé de la route. La route, c’est trop vague.
_ Ouais.
_ Il y a UN tracé, seulement, le tracé optimal. Pour le suivre, il faut toujours se trouver ici avant un virage. »
Il posa son pied sur la zone indiquée. « Et ici après. » Il fit quelques pas et présenta une autre zone de sa semelle, à la sortie dudit virage. « Entre les deux, intérieur au maximum. Et une grande partie de ce tracé optimal sera la ligne la plus courte possible entre la fin du virage et le début du prochain. C’est pour ça que l’anticipation est importante. Sachez où se trouvent les zones, et joignez-les de la façon la plus optimal. Remontez dans le kart. »

Nous retournâmes au début de la piste et me rassieds sur le siège en cuir encore chaud. Le moteur avait hâte de démarrer, et je le fis sursauter avec les pédales. Je regardai le type, qui indiqua le départ avec ses doigts. Il accompagna le pouce, dernier à tomber, d’une syllabe que je n’entendis pas à cause du véhicule qui fonçait déjà. Alors, je savais que mon égo n’allait pas aimer, mais j’allais écouter les conseils. Je commençai par le premier virage, vérifiai où je devais aller et où je devrais terminer. Je me rendis compte qu’effectivement, j’étais maintenant bien plus concentré sur la piste, et je me voyais déjà en train de faire la manœuvre avant que mes mains ne fassent tourner le volant. Mes cheveux s’envolèrent d’un côté bien défini, je fis attention à rester dans la route en flirtant toutefois avec la bordure, et je repartis presque sans laisser remonter la pédale de droite. Je terminai une fois le circuit comme ça, gérant du mieux que je pouvais l’ensemble du parcours, et regardai d’un air de défi l’ingénieur. Il inspecta son chronomètre d’un regard théâtral et me dit :

« Mieux. Vingt secondes et soixante centièmes. Faîtes trois tours d’affilée maintenant, je vous dirais le score final après. »

Je repartis dans des crissements de pneu pour boucler les trois tours le plus rapidement possible. Je pensais à Jacob, qui devait évidemment courir dans les trois premiers et se pavaner devant une horde de femelles en rut au haut nu, et je pris un dérapage très sec qui eut pour effet de ne pas me faire ralentir malgré la courbe traîtresse. Je fonçai dans le parcours, enchaînant les virages et les rares lignes droites, cherchant les points de virage, le début, et la fin, les joindre, amorcer le volant, anticiper. C’était ça, ouais, anticiper comme une salope. Prévoir la prochaine action alors que le corps se chargeait de la route actuelle. L’autre là, qui surveillait son chronomètre, donnait de bons conseils, mais je supposais qu’il avait fait ça pendant pas mal de temps. Ça lui aurait écorché le gueule de nous prévenir dès le départ de règles élémentaires de conduite ? Si je pouvais dénoncer sa fainéantise à ses patrons en passant, ça me ferait du bien.

Et vroum, plus que deux tours à toute berzingue. J’avais l’impression d’être plus rapide et plus lent en même temps ; plus rapide parce que je sentais que je prenais de mieux en mieux les courbes de la piste, et plus lent parce que j’étais tellement concentré que mon cerveau comptait les secondes dans la tête, que tout se ralentissait, que le temps devenait un enjeu si important que mon cerveau analysait toutes les scènes cent fois. Je devais avouer que c’était fatiguant mentalement, de fixer autant la route. Toujours penser, toujours réfléchir, et ce à toute vitesse, devant le véhicule, trois secondes devant, pour lui épargner la peine de mal prendre le trajet optimal. Cependant, savoir que je connaissais des techniques aussi rationnelles me ferait sentir confiant pour la prochaine nuit, et je pourrais envoyer se faire foutre Jacob dans les grandes largeurs.

Je terminai enfin le dernier tour, et le mec me donna mes temps respectifs à chaque tour, en imputant une seconde pour le départ du premier. J’eus respectivement vingt secondes trente-deux, dix-neuf quatre-vingt-neuf, et un mirifique dix-huit secondes quarante-sept. Le mec hocha la tête et me dit :


« A modérer parce que tu connais bien le circuit maintenant. Tu vas me refaire trois tours et je disposerai des bananes. Le but est de descendre en-dessous de vingt malgré les obstacles. »

N’oublie surtout pas de me dire que je conduis mieux qu’avant. Montre de la sympathie, un peu d’espoir. On dirait un comptable devant une CAF légèrement positive.
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MessageSujet: Re: Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis EmptyLun 18 Fév 2013 - 13:27
Jacob finit rapidement et sans encombre le premier tour. L’Adjudant a été replacé dans le bon sens par sa manœuvre, mais il a été rattrapé par Han Solo, qui a reprit le combat contre lui. Après avoir passé un espèce de grand carré où tournent des véhicules étrangers à la course, Jacob a aboutit sur une ligne droite, un dernier tournant à gauche et est revenu sur la ligne droite du départ, un champignon en main. Il l’a utilisé et à gagné du terrain sur les quatre équipes qui le devancent encore. *Bon, deux tours. Deux tours pour rattraper quatre Gus. Ça devrait le faire, non. J’ai personne derrière pour m’envoyer des conneries par surprise. Je vais pouvoir manger la distance qui nous sépare. Avec un peu de chance, j’aurais même un trio de champignon pour faire l’affaire. Espérons.* Et effectivement, rien de semble pouvoir arrêter la terrible échappée de Jacob Hume. Les commentateurs s’exclament pendant un bon moment sur les talents dont il fait preuve en suivant un tracé digne des Grease Lightning dans leurs courses contre la montre. Il prend tous ses virages avec des dérapages contrôlés, fonce sur les lignes droites en se préparant déjà pour le prochain tournant. En quelques rapides instants, il se retrouve déjà dans l’immense trou qui mène à la voie souterraine de pièces d’or, une carapace verte en main, *juste au cas où.* C’est là qu’il retrouve Wall Street Influence et le pilote des MKR, relégué à cette place par sa propre arme. *Ok, première épreuve. J’ai le temps, pas de panique.*

Encore une fois, preuve et faite que se laisser encadrer par des concurrents est le meilleur moyen de ne pas avancer, car les deux pilotes se livrent une guerre ouverte pour une troisième place qu’ils risquent de perdre à jouer ainsi. *Ok, il faut que je note pour la suite. Les objets, c’est loin d’être aussi cool que ça en a l’air. Dégommer les autres ne sert pas nécessairement à avancer lorsque l’on considère la probabilité qu’ils vont vous renvoyer un truc dans les secondes qui suivent en représailles. Le mieux, c’est d’éviter les objets et de foncer direct jusqu’à la ligne d’arrivée. Mais bon, c’est pas aussi simple que ça en a l’air. Balançons cette carapace dans leur fion.* L’arme file droit vers leur arrière train, hélas, Jacob a mal calculé son coup. Le grand virage dans lequel il a semé le Major commence déjà et son objet va se perdre dans une mer de pièces d’or. *Fuck.* Heureusement, à l’entrée de celui-ci, une autre ranger lui permet de retrouver un trio de champignon. *Bien, il faut la jouer fine alors. Les champignons vont me permettre de les passer, mais seulement si je sais comment m’en servir. Il faut, comme le dit si bien Jack, agir au moment opportun.* Dans le virage, il reste en retrait et se contente d’arriver derrière les deux autres, vaguement ralentis par leur combat acharné. Mais c’est Jack Billions qui lui donne la solution du problème en écrasant la limousine ennemi par un tir bien sentit de carapace verte. Madoff quitte temporairement la route et les deux autres sortent du virage. *Maintenant.* Jacob utilise un premier champignon et se retrouve juste derrière le kart des MKR. Avec un second, il frappe le kart qui se trouve devant lui et s’assure ainsi une voie bien dégagée. Avec le troisième, il échappe à toute tentative de représailles et se met hors de portée du duo, au moins pour l’instant. *Allez, je tiens jusqu’au casino et je me retrouve avec des cubes. J’ai un objet pour me défendre et tout va bien.*

Les deux autres ont cessé de se battre et se lancent presque de façon coordonnée à sa poursuite. *J’ai de l’avance… Je tiendrais. Je tiendrais… * Alors qu’ils commencent à gagner du terrain sur lui, il est de nouveau sur la rampe d’accès au casino. Il ne lâche plus l’accélérateur à présent et ses virages n’en sont que plus serrés, plus risqués. Une fois dans la grande salle, une peur l’étreint. *Putain, j’ai plus les autres pour me guider là ! Il faut pas que je pomme comme Bond. Je suis sûr qu’il s’est fait avoir comme ça. Parce qu’il avait personne devant lui à ce moment là.* Mais il voit les cubes droit devant lui et les prend sans la moindre hésitation. Puis, du regard, il cherche la porte qui donne sur le boulevard. Il la voit, redirige sa course vers celle-ci et tout semble fonctionner à la perfection. *Merde, une carapace rouge. C’est pas du tout ce qui m’intéresse. Mais bon, ça me servira pour me défendre contre les deux autres.* En effet, sitôt qu’il a un objet, Jack lui envoie la sauce, implacable. L’intouchable tente de se défendre en envoyant le sien vers l’arrière. Mais les deux objets ne se heurtent pas. Jack se prend le projectile de Jacob et ce dernier arrive à l’éviter, ou plutôt à le transmettre à l’un des véhicules sur le boulevard. *Bien, parfait ! Je suis trop loin pour eux à présent. Ils ne m’auront plus. Il faut que je me concentre pour rattraper les deux autres. Le voyageur masqué et … Dorian. Salaud, je vais t’arracher les yeux dès que je t’aurais trouvé. Tu ne vas tout de même pas me faire chier à chaque course, hein ?*

La suite des événements se passe sans accroc. Hors de portée de ses ennemis, de devant comme derrière, Jacob conserve aisément sa troisième place en évitant les obstacles placés sur sa route. Il achève le second tour presque sans s’en rendre compte. *Déjà ? Putain… Il faut dire, il s’est passé carrément moins de trucs une fois que je me suis extirpé du peloton… Bien, je n’ai plus à craindre le Major ou l’adjudant. Le voyageur Masqué ne s’est jamais réellement montré aussi dangereux et je défonce Dorian quand je veux. Dès que je les ai en joue, je les dégomme.* Dans le feu de l’action, il leur a déjà lancé une carapace rouge, sans la moindre certitude quant à la réussite d’une telle action. Le troisième et dernier tour commence avec toute l’évidence de sa difficulté. D’emblée, le terrain apparaît miné sur toute sa longueur. Jacob doit peiner pour suivre un tracé correcte en évitant les cubes, les peaux de bananes et les carapaces égarées. Les deux premiers sont vraiment plus loin qu’il ne le pensait. Il a le temps, comme tout le monde, de recevoir un éclair avant de tomber sur la voie en or dans laquelle il ne s’embourbe pas, malgré le fait qu’elle soit complètement défoncé par le passage des karts. Ce n’est qu’en sortant des sous-sols, dans le casino, carapace verte en main, qu’il voit enfin ses deux adversaires. *Bien, c’est la dernière ligne droite. L’heure de vérité. Il faut que je remporte ces deux duels juste avant la fin. C’est la seule solution. Et Dorian mène toujours la danse. Ce sera donc à l’acolyte de Fino et à son visage caché derrière une cagoule que je m’en prendrais en premier.*

Mais l’autre l’a évidemment repéré avant qu’il ne puisse faire état de sa colère envers l’équipe du traître phoque. Lui aussi muni d’une carapace verte, il essaie de se débarrasser de l’encombrant qu’est Jacob. *Ok ! Tu la joue comme ça ? Direct ? C’est pas un problème. Je suis déjà venu deux fois ici, je connais le terrain à présent.* L’intouchable évite sans soucis le projectile, mais perd son bon tracé et doit se replacer pour poursuivre, ce qui le retarde un peu sur ses concurrents. Les trois déboulent à toute vitesse sur le Boulevard. Dorian et ses loups semble manger la difficulté comme des petits pains car l’attirail a beau être plus long, il peut être courbe. Pendant ce temps, le voyageur masqué, désarmé tente de semer Jacob en slalomant dans entre les voitures. Mais le pilote des Private Jokes a pris le pas, il roule sans démordre sur la bande centrale, se concentrant pour chopper son adversaire avec sa carapace. *Allez, viens. Je vais te montrer de quel bois je me chauffe… Ah ! Te voilà ! Prend-ça !* L’attaque est efficace, Jacob touche le voyageur de plein fouet et se retrouve aussitôt côte à côte avec lui. *Rah, merde, je croyais être bon pour le doubler là. Fais chier. Bon, le demi-tour… Ok, c’est passé. Maintenant, se débarrasser de lui. C’est important. Comment… Ah ? Oui, c’est vrai ! Ed a dit qu’il le craignait. Peut-être que ça fera le même effet avec moi. C’est à tenter.* Alors qu’ils se partagent le centre du boulevard, au coude à coude, Jacob fait un écart vers son adversaire et tente de l’attraper. Aussitôt, l’autre s’écarte pour qu’il ne puisse le toucher… et se prend une voiture. *Héhé, trop facile.

Enfin ! Dorian ! Tu es à moi !*
Passant la rangée de cubes, Jacob dégotte un faux cube dont il se débarrasse immédiatement. *Putain, allez, je peux le faire. Je suis pas douzième. Je suis pas Seizième. Je suis même pas cinquième. Ce coup-ci, je suis deuxième. Et je vois cet enfoiré. Il me faut quoi ? Un boost ? Une carapace ? Et je l’ai. Une seule erreur de sa part. Où une jolie petite explosion bleue, je sais que je peux gagner. Mais c’est justement tout le problème. Il gère sa course aussi bien que moi l’enflure. Je ne peux plus compter que sur la chance maintenant… Et c’est chiant. Allez, on est sorti du boulevard. Plus qu’un virage et il y aura l’avant dernière batterie de cube. Si j’ai pas quelque chose là, ça risque d’être compliqué…* Mais il ne récupère qu’une carapace verte, tandis que Dorian trône avec une peau de banane. L’attaque de Jacob et réduite à néant par la protection de son adversaire et ils se retrouvent une fois de plus dans une circulation, bien que celle-ci ne soit plus aussi dense à présent. Il ne reste plus que trois virage à droite et un à gauche avant la ligne d’arrivée *et une seule batterie de cube. Putain, ce mec a l’air d’être né pour éviter les bagnoles. Ou alors, il a truc pour savoir exactement où elles passent. Bordel ! C’est la deuxième fois que cet abruti me tiens en respect ! Je ne vais tout de même pas me faire avoir par ce crétin à chaque fois, non ? Vraiment, il m’exaspère. Je peux lui arracher les couilles quand je veux. Mais il reste hors de portée.* Lorsqu’arrive enfin la dernière rangée de cubes, Jacob a à peine réduit la distance qui les sépare. *Allez ! Bordel ! Un bon ob… Quoi, c’est quoi ce truc ?*

Pour le dernier cube disponible, les organisateurs ont eu la bonne idée de mettre un cube loterie. Peut importe la place qu’ils occupent, un machine à sous apparaît et fait défiler les objets devant lui. Jacob tire la manivelle et le truc s’arrête sur une double carapace verte accompagné d’une rouge, objet qu’il reçoit aussitôt. *Putain, fais chier, je suis obligé de lancer les deux autres avant la rouge. Pas grave. Prend-toi ça Dorian !* Le premier arrête le premier projectile avec une peau de banane. Il esquive le second en prenant le dernier virage de la course et lance un cube que Jacob évite sans difficulté. Mais pour éviter la deuxième carapace, le pilote des Immortals a foiré son virage et Jacob se trouve juste derrière lui, à quelques mètres de la ligne d’arrivée, une carapace rouge en main. Il la lance. De son côté Dorian dispose d’une boule noire étrange et il la lance aussi. Les deux objets les touchent en même temps.

Un moment, j’eus l’impression de me retrouver dans ma chambre…

Jacob réapparaît alors, sans comprendre d’où il vient. Lakitu, le nuage le redépose sur la piste avec son kart comme s’il venait de tomber dans un gouffre. *Mais putain de bordel de merde, c’était quoi son objet ?* C’est trop tard, Bernard Madoff, qui obtenu environs neuf champignons passe la ligne d’arrivée juste sous leur nez. Le coup donné à Dorian était moins dur et il repart pour voler la seconde place. Battu, Jacob se contente de la troisième marche du podium, la haine au ventre.
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MessageSujet: Re: Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis EmptyMar 19 Fév 2013 - 1:59
  L’entraînement n’avait au final, pas duré plus de cinq minutes, ce qui avait à peine laissé à la course en bas le temps de se terminer, et les vainqueurs d’être annoncés. Le gars chelou de Nintendo et moi étions descendus de l’immeuble sur lequel nous étions perchés, et nous découvrions en même temps les scores de la course. Je ne savais pas ce qui me dégoûtait le plus : l’air suffisant de Dorian Gray ou bien la tronche dépitée de Jacob, qui avait atterri à la douloureuse place de… troisième ? Mais quel petit enculé de merde ! Dire que si j’avais été troisième, je m’en serais vanté à tout le voisinage et j’aurais parlé de ma victoire à mon chat pendant des heures, et ce petit couillon tirait une mine déconfite qu’on pouvait croire qu’il était arrivé dernier et qu’il avait fait échouer toute son équipe ! Je sentis un petit brin de contentement dans la poitrine de l’employé, et je pouvais le comprendre : malgré notre position peu favorable, Jacob nous maintenait la tête hors de l’eau. Le reste, on saurait si je restais un minable la nuit prochaine ou si je brillerais de mille feux parce que je pourrais gagner cinq secondes sur le circuit suivant. Sale petit enculé de Jacob.

  Je quittai l’ingénieur de Nintendo qui devait assister aux annonces officielles des résultats devant tous les participants à la course. Il m’expliqua plus ou moins de façon implicite que j’avais un peu de temps devant moi avant qu’ils ne regagnent les loges, et que je pouvais donc un peu surveiller les différentes cabines. Je fonçai discrètement vers le gratte-ciel qui avait été loué par la compétition. En arrivant devant un ascenseur, je tapotai rapidement sur la touche indiquant un des étages réservés (trois étages en tout pour toutes les équipes). Les portes en acier se refermèrent devant mon visage dans un tintement de pièces qui tombaient à terre. Résistant à l’envie de jouer à une petite machine à sous incrustée dans le mur pour faire patienter les usagers, je sortis enfin de la cabine après quinze secondes d’attente. Malheureusement, il fallut que je tombe sur trois bambins dans le couloir. Ils avaient une tête difforme, la peau violette, et un carnet dans la main ; deux garçons et une fille. Dès qu’ils me virent, ils foncèrent vers moi en criant mon nom (ou en tout cas, ce qu’ils croyaient être mon nom, vu que je ne m’appelais pas Ped) :


« Monsieur Ped ! Monsieur Ped !
_ Ouais, ouais, ça se prononce Ed. Vous voulez quoi les enfants ?
_ Un autographe ! »
Ils criaient presque en chœur en me montrant leur petit calepin avec un crayon préparé. Je m’en saisis d’un soupir de fierté, mais ils me regardèrent avec incompréhension. J’arrêtai mon geste :
« Quoi ?
_ Nan, mais on voulait juste vous dire si Jacob Hume allait bientôt arriver, puisque vous êtes son bras droit. On veut son autographe à lui. »
Je hurlai. Dans ma tête. Mais je hurlai tellement fort que les gamins comprirent quand même. Je leur rendis leur crayon de merde dans un grognement qui se voulait être une excuse et je leurs répondis d’un ton acide :
« Il devrait pas tarder, oui. Mais notre chambre n’est pas à cet étage, elle est en-haut.
_ Oui ! Mais on voulait aussi voir l’équipe MKR !
_ L’autre équipe de Voyageurs ?
_ Oui, ils sont super forts ! Et en plus, ils conduisent trop bien !
_ Ouais ouais, je sais. Mais attendez… ils sont forts comment ?
_ Très beaucoup ! »
Plutôt vague. Je leur demandais combien ils étaient classés. Ils me répondirent en extase : « Bah, euh… ! Dans les cinq cent premiers ! » Ah ouais, effectivement, ils étaient des costauds. Peut-être plus que moi et Jacob. J’étais aussi dans les cinq cent premiers mais tout le monde s’accordait à dire que j’étais surclassé.

  En tout cas, je devais me débarrasser de ces gosses pour continuer mon enquête. Je leurs dis que s’ils voulaient être certains de louper personne, ils devraient stationner dans le hall de l’hôtel. Trouvant l’idée fantastique, ils s’enfuirent tous gaiement dans les ascenseurs et me laissèrent seul dans le couloir. Quelle bande de petits chenapans stupides. Mais ils avaient gobé et ne m’avaient pas posé de questions étranges sur pourquoi j’étais à cet étage (et espéraient qu’ils ne le répéteraient à personne). N’empêche, je ne savais pas que les MKR étaient plutôt puissants, et mes soupçons contre eux se confirmaient. Tout comme Nintendo avait demandé aux Private Jokes de s’occuper des problèmes qu’ils rencontraient parce que la boîte savait qu’elle ne ferait pas appel à des amateurs, on pouvait penser que les boîtes concurrentes, Sony et Microsoft, aient demandé soutien à des Voyageurs d’au moins de même calibre pour saboter le jeu. J’avisai leur chambre, un peu sur ma droite, la porte en velours rouge.

  Une paire de portails emmerda l’obstacle, et je me retrouvai à nouveau dans leur case. Il n’y avait toujours personne, ce que les lunettes m’avaient précisé quelques temps plus tôt. Bon, j’avais déjà fouillé leur petite cabine, et mise à part une petite boîte noire très suspecte, nous n’avions rien trouvé d’autres. Cependant, Jacob avait dit qu’ils avaient appelé récemment. Il n’était pas sûr s’ils contactaient leur employeur, ou juste des personnes plus innocentes. C’était à moi de prendre le relais, et sans hésiter, je demandai le dernier appel qu’ils avaient émis ou reçus (aucune idée), en espérant que l’équipe de Voyageurs avaient encore cherché à joindre la personne intéressante. Mes doutes furent rapidement dissipés quand une voix sonnant grossière répondit à l’appel, loin des tons classieux que cherchaient à se donner des organisateurs de complot :


« Allo, Garage Babiaules, j’écoute. » Trop familier. Et puis, ce n’était qu’un bête garage pour pièces, ce qui validait la théorie de mon coéquipier. Je tentais le tout pour le tout et lui dis :
« C’est l’équipe MKR à l’appareil. » Je ne savais pas si je devais dire un des deux noms des Voyageurs, mais je balançais un truc vague afin que le garagiste ne perçoive pas le mensonge. Il semblait se souvenir de nous (ou plutôt, d’eux) et dit tout de suite :
« Ah oui oui ! Votre commande est prête ! Nous n’allons pas tarder à vous l’envoyer. Vous l’aurez pour la nuit suivante.
_ Excusez-moi, je suis un des garagistes de l’équipe et je n’ai pas encore été mis au courant de l’intégralité de la demande, donc je vous appelais pour connaître la commande en question.
_ Bouah, c’est juste un aileron. Meilleure qualité possible. C’est ce que vos collègues ont demandé.
_ C’est à vous qu’on doit les autres éléments que vous aviez envoyés précédemment ? »
Comment obtenir un renseignement sans prendre de risque. Je pourrais lui faire croire en cas de refus que l’équipe disposait d’autres fournisseurs, mais je n’eus pas besoin d’aller jusque-là. Le garagiste à l’autre bout du fil renifla et dit :
« Et ouais, c’est toujours Garage Babiaules pour vous, du Royaume des Chats.
_ Ah, tant mieux ! En fait, dans la dernière course, nous avons essuyé énormément d’attaques, et notre kart est totalement défoncé. Donc, nous aurions besoin que vous nous renvoyez en plus de l’aileron tous les éléments que nous vous avions demandé.
_ Y a pas d’assurance, hein ? Je ne rembourse pas.
_ Mais bien entendu, nous rachetons une nouvelle fois toutes ces pièces, elles nous ont bien servis. Par contre, les fois précédentes, c’étaient l’équipe Starsky & Hutch qui avaient reçu la commande. On vous a dit de livrer à quelle chambre ?
_ A la 16.
_ Oui, c’est pour ça. La 16, ce sont Starsky & Hutch. Nous sommes à la 15.
_ J’entends bien. Et bien, pas de problème ! Nous vous livrons tout ça la nuit prochaine. C’est rapide, on a du stock. »
Et paf. Non seulement, on récolterait des preuves contre eux si preuve il y avait, mais si les MKR étaient non-coupables, on aurait autant de matériel pour améliorer la performance de notre kart. Jacob allait m’embrasser. Je terminai enfin, après des remerciements presque sincères par :
« J’en profite pour vous souligner que c’est le dernier appel que nous vous envoyons.
_ Ah bon ? Et s’il vous arrive d’autres bricoles ?
_ On devra se débrouiller. Cette nuit s’achève la quatrième course de la compétition, soit la fin de la période d’essai des karts. Si quelqu’un tentait de commander des pièces après, il serait éliminé du championnat, et le fournisseur serait contraint de payer une énorme amende.
_ Ben crotte, alors.
_ Malheureusement, les autres MKR veulent quand même tenter de se fournir vos pièces au noir, peut-être la nuit prochaine. Ils vont peut-être changer d’avis, je ne sais pas, mais il ne faut pas sous-estimer les services de renseignement anti-triches de Nintendo. Je leur dis à tous qu’ils surveillent les lignes, ils me croient pas.
_ Donc ?
_ Donc s’ils tentent de vous contacter, je vous invite à raccrocher direct. Ça nous évitera de perdre le championnat, et ça vous évitera de perdre votre entreprise.
_ Oui, je vois. Et bien merci beaucoup pour tous ces renseignements !
_ Mais il n’y a aucun problème.
_ Pourquoi ces couillons m’ont pas parlé de cette période d’essai ?
_ Réfléchissez : s’ils vous en avaient parlé, vous auriez refusé de leur fournir de peur de récolter une amende monstre.
_ Bah ouais, c’est vrai.
_ Merci pour tout. Et ne cherchez pas à leur parler quand ils vous tenteront de communiquer. La sentence s’appliquera même si vous refusiez, votre bonne foi ou non n’ayant aucune prise dans l’affaire qui s’en suivrait. Mettez fin à la conversation de suite. Et puisque la course vient de se terminer, même si les autres appellent dans dix minutes, vous raccrochez car cela serait considéré comme de la triche aussi.
_ Oui, oui, j’ai bien compris. Je vous remercie quand même pour votre fidélité, et vous particulièrement pour être intègre.
_ Mais pas de quoi. »
On s’échangea les banalités d’adieu, et je raccrochai avec un énorme sourire.

  Les MKR ne pourraient plus demander d’autres pièces, nous récupérerons les leur, et ils ne pourraient même pas demander d’explication au garagiste. J’étais un monstre. Et s’ils parvenaient à remonter la piste et la discussion, ils trouveront que les pièces avaient été distribuées au numéro 15, une équipe déjà disqualifiée, et devront s’en tenir là. C’était marrant, d’avoir des idées comme ça, à la Fino. Le mécano m’avait spécifié l’heure précise à laquelle on serait livrés. Il suffirait de se trouver devant la porte 15 à ce moment-là, porte qui n’accueillait personne puisque S&H étaient déjà partis. Il suffirait à Jacob de récupérer notre commande, puis on trouverait bien quelqu’un de chez Nintendo qui nous aiderait à les monter sur le véhicule. Sauf s’il fallait que nous prenions nous-mêmes les choses en main, quitte à demander l’avis de spécialistes dans le monde réel.

  Bon, MKR, on s’en était déjà bien occupés. La Compagnie Panda affichait un Tee-shirt Microsoft, je ne pensais pas devoir aller plus loin dans mon enquête de ce côté-là. Star Wars, j’aimerais bien y faire un petit tour un de ces quatre. Ainsi que les deux boursiers, là, Jérôme Kerviel ainsi que Madoff. Voilà mes deux prochaines cibles. Ou mes quatre plutôt. Ou mes six, si on comptait les mécaniciens à disposition. James Bond était un être pacifique, si on pouvait dire, il faisait partie des gars bien. Même s’il travaillait pour une agence secrète, il n’était pas le gars prêt à saboter une compétition. Donc, Han Solo, un mercenaire, ainsi qu’un Anakin, me semblaient déjà plus pencher du côté du mal. Les deux mascottes de Sony, là, Bibi et Spyro, conduisaient encore plus mal que moi mais avaient la chance de leur côté, expliquant ainsi leur survie à ce stade de la compétition. Les Grease Lighting étaient en chute libre dans leur classement, malgré leur conduite irréprochable. Je supposais qu’ils ne savaient pas gérer les autres concurrents, et que ceux-ci étaient avertis de leur supériorité au niveau du pilotage. Pas besoin de s’en faire.

 Entendant des bruits de pas non loin, ainsi que des ascenseurs qui s’ouvraient dans le couloir, je décidai de prendre la poudre d’escampette avec mon pouvoir. Et voilà. Je n’avais pas avancé pour l’enquête, même si je devais penser que les MKR étaient des gars biens (en tout cas, je n’avais toujours pas de preuve même avec le téléphone). Cependant, pour la course, j’avais appris quelques techniques de base pour m’améliorer, et nous allions bientôt recevoir des nouvelles pièces pour améliorer notre kart. On allait pouvoir bien se mettre bien.




Résultat de la course :

Place Équipe Points gagnés
1er Wall Street Influence+10pts
2ème Immortal+9pts
3ème Private Jokes+8pts
4ème ??? (Voyageur Masqué) +7pts
5ème MKR+7pts
6ème Compagnie Panda Adjudant+6pts
7ème Black Magic Dragon+6pts
8ème May The Force Be With You +5pts
9ème Compagnie Panda Major+5pts
10ème X-Men+4pts
11ème Grease Lighting+4pts
12ème Toy Story +3pts
13ème MI6+3pts
14ème Fast & Furious+2pts
Classement général :

Place Équipe Total des points
1er Wall Street Influence31
2ème MKR30
3ème ??? (Voyageur Masqué) 30
4ème Immortal29
5ème May The Force Be With You26
6ème Compagnie Panda Major24
7ème Compagnie Panda Adjudant23
8ème MI6 21
9ème Private Jokes20
10ème X-Men18
11ème Black Magic Dragon 17
12ème Grease Lighting 16
13ème Toy Story15
14ème Fast & Furious12 (éliminés)


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Mario Kart Armageddon 4 : Kazinopolis

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