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Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S]

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Megan Cole
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Megan Cole
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MessageSujet: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyDim 20 Jan 2013 - 21:29


Histoire de ne pas changer, tout commence comme d'habitude: Megan, vautrée dans son canapé en regardant encore et toujours la télévision. Elle avait mit un film et le regardait pour la énième fois. Ce que c'était? Fight Club. Oui, un nom pareil pour un film ça paye pas de mine et pourtant, il est purement et simplement excellent! Elle connaissait tous les passages du film où il y avait des images subliminales, car il y en avait plein dans ce film, sans oublier les répliques qu'elle connaissait que trop bien. L'ordinateur portable posé à sa gauche, son chat lové sur le coussin à sa droite. Elle avait les pieds sur sa table basse, un cendrier posé sur son ventre et une bière à portée de main. La grande classe quoi... Même elle commençait à trouver qu'il y avait un trop grand laissé aller et qu'il serait peut-être temps de se reprendre. Mais elle verra ça demain, pourquoi se bouger alors qu'on est si bien posée dans son divan?

Déjà, elle écrasa sa clope à peine entamée, se disant qu'il serait bien d'arrêter de se ruiner la vie. Oui, c'était une bonne initiative, restait encore à tenir, mais là d'un coup, elle en avait l'envie. Un coup de tête, peut-être passager ou peut-être pas. Le film quand à lui n'aidait pas, sa logique était: détruisez vous pour vous connaitre vous même. Enfin l'influence de Fight Club sur elle, était moindre depuis le temps. Elle posa le cendrier sur la table et jeta son paquet à l'autre bout de la pièce. Là, Ezio crut que c'était pour jouer et courut après le paquet pour lui asséner un coup de patte surement mortel à ses yeux et envoyer son ennemi sous un meuble. Parfait, comme ça, elle n'irait pas le rechercher trop vite. Merci Ezio.

Son pc sonna et elle regarda qui lui envoyait un message. C'était une amie connut sur un site de jeu de rôles... Une amie qu'elle n'avait pas vue depuis un moment, surement occupée à coté. Non, ce n'était pas sa pote qui vivait sur Paris et qui avait une peur panique des transports en communs, mais bien une autre. Elle avait pas mal de connaissances sur la toile il faut dire. Celle-ci, c'était une fille sympathique et mignonne dans le comportement. Une fille qui parlait de tout et surtout de rien, enfin c'est du moins ce que Meg' avait pensé au début. Maintenant, elle l'adorait. En y repensant sa pote qui avait peur des véhicules, ça faisait également un long moment qu'elle n'avait pas de ses nouvelles... L'algophobe pourrait peut-être l'aider à vaincre sa phobie et faire d'elle une voyageuse non? Quoique... Elle avait déjà "enfanté" une voyageuse sous la domination de Pijn, inutile de reproduire une boulette dans ce genre... Enfin, revenons en à Yûki. C'était une fille, enfin une femme d'une vingtaine d'années. Meg' ignorait où elle vivait et n'avait jamais vue son visage, comme elle ne lui avait jamais montré le sien. Question de principe. Elle devait encore être à l'école mais plus moyen de s'en assurer. Le truc qui lui revint alors en tête: sa peur. La peur de tomber malade. Il y a les hypocondriaque qui pensent être tout le temps malade et elle qui refuse d'avoir le moindre symptôme, craignant surement de mourir pour un malheureux rhume. On remarquera que Meg' fait bien plus attention aux peurs de ses connaissances depuis qu'elle est à Dreamland. En même temps, avoir peur d'être malade ou encore des véhicules, elle avait aussi un ami qui avait peur des clowns. Aucun d'eux n'avaient une peur qu'on pourrait qualifier de classique. Par classique on pourrait dire: peur de mourir, des araignées, avoir le vertige. Non, rien de tout ça... Pour personnes bizarres, amis étranges. Les deux demoiselles discutèrent un peu sur l'ordinateur puis Megan décida d'aller prendre une douche pour ensuite se coucher tôt. Sa tante lui avait laissé une semaine de congé car elle s'était disputée avec une cliente. Oui, des vacances forcées, car apparemment, elle stressait trop en ce moment.

En même temps, devenir un homme toutes les nuits, fantasmer sur un décolleter ou des hanches de femmes, ça avait de quoi stresser. Megan vida sa bière et se leva alors du canapé. La salle était toujours aussi chaotique: du linges sales trainaient au sol ou sur une chaise, un paquet de gâteaux vide ici, un paquet de clopes vide également là... Seule sa table basse et son divan étaient propre: normal elle vivait quasiment toujours dessus. Prise d'une volonté qu'elle ne se connaissait pas, elle décida de faire le ménage: ne supportant plus ce taudis.

Une heure plus tard, elle avait mit le linge à laver, elle avait mit le reste à la poubelle, nettoyer la table, le plan de travail, gratté la cuisinière et lavé le micro-onde. Elle se mit à récurer le sol pour retirer les tâches incrustées sur son plancher. Aucune cigarette, aucun juron, aucune bière. Était-ce bien la même femme? Oui oui, Megan aussi peut être comme ça parfois, comme quoi, on est tous pleins de surprises. Elle se laissa tomber dans le canapé: exténuée. Dire qu'elle devait encore se trainer jusqu'à la salle de bain, se laver, démêler ses cheveux qui seraient aussi chaotique que son studio un peu plus tôt... Elle n'avait plus le courage. Mais elle se leva quand même: il faut savoir être forte Megan! La brune retira ses vêtements rapidement, les jetant dans le bac de linges et fit couler un bon bain.

Elle se glissa dans l'eau chaude et parfumée en affichant un visage serein: heureuse de se moment de détente. Chose importante, elle avait également trainé son ordinateur avec elle. Histoire de s'occuper. Elle reprit ainsi la conversation avec la surnommée: Yûki et elle lui raconta son ménage et enfin son bain. L'autre lui parla d'une épidémie de gastro et qu'elle refusait catégoriquement de tomber malade, oui, comme toujours... Elle ne changeait pas, quoi. L'internaute lui fit quelques petites blagues salaces du genre elle l'imaginait dans son bain, rêvant de caresser son corps. Meg' éclata de rire, c'était bien du Yûki ça! Elle était souvent à faire ce genre de blague, genre l'algophobe était son fantasme inavoué et elle tournait ça comique pour ne pas avoir à le dire clairement. Trip parfois troublant mais surtout amusant. Elle referma le pc au bout de cinq minutes car elle somnolait et voulait se laver pour ensuite se coucher. Alors qu'elle se shampooinait le corps, elle prit un plaisir particulier à caresser et détailler chaque parcelles de son corps. Sachant qu'une fois endormit, elle serait de nouveau un homme... Plein de perversité et d'idées lubriques. Bon, avoir un corps d'homme, c'était amusant, mais penser comme l'un d'eux, c'était tout de suite problématique. Surtout qu'elle ne contrôlait pas... Correctement son corps, ce qui était parfois gênant. Vue sa motivation, son envie de changer, d'arrêter de fumer, d'avoir fait le ménage, elle décida qu'elle devait poursuivre dans ce sens. Cette nuit, elle retournerait à Luxuria, elle trouverait ce sceptre ou un autre moyen pour redevenir ce qu'elle était vraiment: une femme!


----------------------

Luxuria
Retour au pays du sexe et de la débauche

Elle s'était donc mise au lit et avait tourné un bon quart d'heure avant de s'endormir. Il devait être proche de vingt-trois heure... Bordel, c'était rare qu'elle se couche si tôt! Espérons au moins que ça lui serve à quelque chose! Megan ouvrit donc les yeux sur une grande place bien décorée. Le sol était constitué de petits pavés de la même taille qui formaient un motif, pour comprendre ce que c'était, il était préférable de trouver un point en hauteur, mais c'était suffisamment bien suggéré pour qu'on devine rapidement. Surtout quand on connait le royaume... Le motif? Vous êtes sur de vouloir savoir? Un phallus... Et au milieu, enfin là où quelque chose sort généralement d'un tel... Membre. Il y avait une fontaine dont l'eau était expulsée dans le ciel. Une belle statut d'une femme aux courbes généreuses et au regard hautain, semblait prendre une douche dans la fontaine car l'eau lui retombait exactement dessus. Beau dans un sens et pervers à souhait. Megan savait qu'elle était au bon endroit donc! Elle afficha un sourire et commença à marcher. Déjà, trouver le bar où tout avait commencé. Pas son bar, celui où elle avait trouvé le boulet d'un soir, non, celui où Dox avait rencontré le travelo... Son reflet lui apparut à la surface de l'eau et lui rappela la raison de sa présence: Elle était en fait il...

Des cheveux bruns qui lui tombaient sous les oreilles dans une sorte de coupe au bol. Des traits de visage plus durent, plus masculins. Sans oublier ce petit bouc à son menton. En tant que femme, elle dirait que ce beau mâle était pas mal, pas spécialement à son gout quoiqu'elle n'avait pas de critère particulier, il était bien et elle aurait pu le consommer pour une nuit. En tant qu'homme, il ne se trouvait pas désagréable, mais pas de là à pouvoir dire qu'il était charmant ou séduisant. Il s'avança pour mieux observer son corps et détailler ses vêtements. Il porte une chemise très chic avec un petit veston pourpre par dessus. Il ne manquait plus que la cravate et le pantalon de smoking. Par chance, il n'était affublé ni de l'un, ni de l'autre. Il retira sa jaquette et la balança sur le bord de la fontaine, personne n'en voudra ici. Après tout, personne ne se rhabillait dans ce royaume, c'était bien plus souvent le contraire. Il desserra un peu sa ceinture, laissant son jean tomber sur ses hanches puis la serra de nouveau. Sortant ensuite sa chemise, il l'ouvrit pour laisser son torse, ses biceps et ses abdominaux légèrement dessinés, visibles pour tous. En femme, c'était une gothique, en homme on avait droit à un petit punk dans le look. Il aimait bien cet différence et appréciait les deux styles dans tous les cas.

Quelqu'un le bouscula alors, il serra le poing et se prépara à cogner mais vit en se retournant qu'un homme courrait comme un idiot après une jolie fille. La petite scène romantique du jeu du chat et de la souris... En moins romantique et plus pervers: vu qu'ils étaient les deux dans leurs plus simples appareils. Il poussa un soupire et s'apprêta à partir quand un bruit l'interpela: un bruit de quelque chose qu'on vient de jeter dans l'eau. Se retournant de nouveau, il vit un vase flotter dans la fontaine et poussa déjà un soupire...

"Hey! M'sieur-je-suis-trop-sexy!! Tu vas quand même pas m'oublier ici?!
-Encore toi? Mais tu as personne d'autre à emmerder?
-Attends je réfléchis... Non! Tu es à moi!!! Et tant que je ne pourrai pas voir tes seins, je me débrouillerai pour être pire que d’accoutumée!
-Genre tu peux être pire que: Hey la meuf! Montre tes seins! Putain les boobs de rêves!! Colle moi dedans allé bordel laisse moi toucher! Juste un téton!!"

Le pot de fleur éclata d'un rire agaçant qui donne facilement envie de le briser. Mais le jeune homme comprit alors pourquoi tant d'hilarité: une jeune femme était venue voir la fontaine et elle fixait l'algophobe d'un regard de braise. Prenant surement ce qu'il venait de dire pour elle, la rêveuse retirait déjà son haut -qui ne cachait pas grand chose- pour montrer sa paire de sein et s'approcher langoureusement de lui. Et merde... Pourquoi fallait-il encore qu'un truc pareil lui tombe dessus? Le vase jubilait devant la scène, ravit de pouvoir mater des nichons, autre que ceux de Megan, même si à l'écouter ceux de l'algophobe étaient les plus beaux du monde.

La jeune femme à la peau métisse attrapa la main du brun, lui collant alors sur sa poitrine. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour montrer qu'elle se délectait déjà de la suite. Et maintenant, que faire? Profiter un peu de la nuit et de cette fille ou chercher un moyen apparemment inexistant pour retrouver son apparence? Elle était bien belle cette demoiselle! Des cheveux crépus, des yeux bleus faisant contraste avec sa peau et des courbes à faire pâlir le plus frigide des hommes. La sensation chaude de sa peau le creux de sa main, le petit truc dur qui grossissait lentement... Bordel de merde c'était pas évident de résister!!

Les veines de la poitrine de l'inconnue gonflèrent alors et elle poussa un gémissement entre la plainte de douleur et le plaisir. Merde, elle aimait ça en plus? Megan venait de lui balancer une bonne dose de souffrance, usant de suffering pour créer de la douleur. Il avait voulu faire une sensation de brulure, mais vue le visage de la jeune femme, c'était probablement des picotements qui la faisaient frémir d'excitation... Il la repoussa alors, la faisant basculer dans la fontaine et sa tête heurta le vase qui explosa sous le choc. Débarrassé des deux chiants en une fois! Même en le voulant, il n'aurait pas fait mieux!

Il détala précipitamment afin d'éviter de voir le vase ou la fille revenir à la charge. Il traversa la place, croisa plusieurs rêveurs, quelques créatures aussi: des limaces, des chats, des plantes plus ou moins humaines. Tous s'amusaient et profitaient de la nuit en tout cas. Tous, sauf lui! Il avait mieux à faire, du moins, il espérait avoir mieux à faire et trouver ce qu'il désirait ardemment. Il passa sous une arche et tomba alors dans une petite ruelle. Il y avait des poubelles qui obstruaient pas mal le passage mais surtout: des limaces, des crapauds, des trucs qu'on qualifiera d'aliens, qui copulaient dans cette merde odorante. L'odeur venait peut-être des créatures, pas forcément des ordures en fait, mais il n'avait pas envie de savoir surtout. Il fit demi tour, repassa sous l'arche et prit à droite pour longer la place et arriver dans une grande allée. Il y avait des guirlandes accrochées aux maisons, les lampions étaient des phallus, des silhouettes de femmes ou encore de couples en pleine action, le tout de couleurs différentes. Cela éclairait la rue, lui donnant un aspect de fête foraine. Sur chaque banc, on pouvait y voir deux ou plus de personnes en plein coït, d'autres ne s'embarrassaient même pas et faisaient sur le gazon ou au milieu du passage. Que ce soit le royaume de la débauche passe encore, mais... Pourquoi faire ça dehors? Il y a suffisamment de bâtiments ici pour faire ça avec un peu plus de pudeur non?! Des bars avec des chambres, des hôtels, des cinémas, des restaurants, il y avait même des voitures! Tout pour satisfaire n'importe quel fantasme alors pourquoi faire ça sous le nez et la barbe de tous? Pour rameuter le plus de monde à participer? Probablement...

Il pensa alors à la petite blonde fort mignonne qu'il avait rencontré à sa première visite. Serait-elle encore là? Surement que non, ou alors c'était une perverse qui cachait très bien son jeu. Dommage, elle était mignonne et amusante. Et la dernière fois, ça c'était plutôt bien passé à bien y penser. Enfin bien passé... Jusqu'à une certaine limite: manipulé par un autre Voyageur, il avait faillit couché avec la rêveuse. Commettre un viol car la fille avait prit peur, surement phobique des relations sexuelles. Réussissant à reprendre son contrôle, le jeune homme était parti à temps. Laissant la pauvre fille aux griffes d'une créature perverse, mais ce dernier point il l'ignorait. Il leva les yeux au ciel et soupira. L'ambiance général de ce royaume était atroce. Déjà qu'être un homme amplifie les pensées obscènes si en plus c'est ici, tout devient pire voir même incontrôlable. Il devait trouver un moyen de retrouver son apparence! Il devait retrouver le bar où Dox avait rencontré le travelo, reprendre tout depuis le début, chercher et trouver un indice. Peut-être aller jusqu'à se faire kidnapper une fois encore par cet immonde bonhomme pour revoir l'ours et enfin s'évanouir dans la rue sans raison apparente que celle d'avoir été frappé en traitre par un sceptre.

Rebaissant la tête après avoir fait le vide, il réalisa être entouré par cinq idiotes qui le dévoraient du regard. Mais il pouvait avoir la paix deux minutes ou merde?! Il les repoussa, poussant plusieurs jurons et se jura que la prochaine, il la ferait souffrir comme jamais! Il s'amuserait à torturer toutes idiotes ou idiots osant encore lui faire des avances. Il devait rester lucide, concentrer et trouver ce qu'il voulait. Après il pourrait s'amuser. Non, après il serait enfin redevenu lui même et il pourra dire adieu à ce putain de royaume!

Il passa devant un maid-café et jeta un bref regard à la vitrine: il y avait des jolies filles habillées en soubrette qui servaient du café, du thé et plus si affinité. Autant dire qu'elles ne servaient pas grand chose à boire. Il tourna la tête vit alors une jeune femme sur son chemin, sortit de nul part il n'eut le temps de s'arrêter et la percuta sans le vouloir. Il lui attrapa la main au vol et la retint pour lui éviter la chute. Bordel, c'était devenu une habitude de percuter les gens ou quoi? Il avait percuté Shad, une créature et aussi Riku, un invocateur. Une façon comme une autre de dire bonjour... Mauvaise habitude que voilà.

"Woh! Désolé je vous avais pas vu! En même temps... Il hésita. Vous êtes plutôt petite!"

Petite blague pourrie qui se voulait être une excuse. Espérant qu'elle possède un brin d'humour, il avait pas voulu lui rentrer dedans et encore moins la vexer. Son changement en homme était de plus en plus étrange, cela affectait ses pensées, ses gouts et maintenant son élocution. Voilà qu'il vouvoyait une fille alors qu'il était persuadé que c'était une rêveuse. A ce rythme, il allait oublier qu'il était une femme à la base. Son regard s'attarda alors sur la jeune femme: petite, comme il l'avait justement souligné. Sa tenue était... A couper le souffle! Menue, elle semblait toute fragile. Ses lunettes lui donnant un aspect de petite fille timide et intelligente. Elle cherchait semble-t-il quelqu'un de regard et ne s'attarda presque pas sur lui. En revanche, l'aglophobe lui avait son regard parfaitement posé sur elle. Il la lâcha et recula un peu pour mieux l'observer: tenue d'écolière, petite jupe courte et chaussettes hautes avec petit haut lui donnant un aspect innocent... C'était... C'était à croquer pensa-t-il alors. Elle n'était pas comme la plupart des nanas de Luxuria: pas de seins énormes ou encore à moitié à poil. Non, elle était bien habillé mais faisait très sexy dans son trip de lolita japonaise. Sa petite poitrine avait également du charme et il trouvait ça plutôt troublant. Voir un corps vêtu d'aspect fragile et innocent lui donnait envie de l'aider, de la protéger, voir peut-être aussi de la posséder.

Elle portait également des oreilles et une queue de spitz japonais ce qui influençait encore plus le coté petite lolita. Sa queue remuait toute seule, pourtant ce n'était qu'un accessoire de son costume. Et en fonction de ses mouvements, on apercevait parfois la petite culotte à froufrous blanche avec des motifs de fraises de la demoiselle. Il ne sut plus quoi dire, trop concentré sur la vision de la demoiselle qu'il trouvait charmante alors qu'elle n'était pas spécialement bien foutue, qu'elle n'était pas la plus belle. Mais quelque chose chez elle, son style, son regard, ses lunettes, sa culotte ridicule, attirait son attention en lui faisant comprendre qu'elle était tout sauf anodine dans ce royaume. Il eut une sensation étrange en lui ayant attrapé la main pour lui éviter la chute: comme s'ils étaient liés, d'une façon ou d'une autre. Comme si quelque chose chez eux était identique. Mais il ne sut dire ce que c'était. Quoique ce soit, c'était étrange, voir un peu désagréable: comme une douleur qui se réveille sans pour autant faire particulièrement mal. Il haussa les épaules, fit un sourire à la jeune fille et décida de continuer ses recherches.

"Encore désolé... Bon, je file, j'ai une affaire à régler moi et c'est pas une fan de cosplay qui peut m'aider à retrouver mon apparence... Il murmura alors, plus pour lui même. Et j'ai déjà donné pour les rêveuses de ce royaume..."

Il vérifia que sa canne en sucre était bien accrochée à sa ceinture, lança un dernier regard à la fille. Et sans se soucier le moins du monde de sa réaction, il la poussa un peu pour l'enlever de son chemin. Nouveau contact avec elle, nouvelle sensation désagréable. Mouais, c'était surement son imagination, pas de quoi se poser des questions. Reste que c'était perturbant... Même après l'avoir laissé, il avait des picotements, comme des fourmis dans les doigts. Secouant la main pour passer la sensation, il avança dons dans la rue, mit ses mains dans ses poches et réalisa qu'il n'avait pas de clopes. Tant pis, il ferait sans ou peut-être trouvera-t-il quelqu'un à tabasser pour en obtenir: dans un tel royaume, on trouve de tout. Alcool, tabac, drogue et surtout du sexe. C'était pas le monde de la débauche pour rien. Sauf qu'il avait mieux à faire comme trouver comment redevenir une femme! Donc, ce bar où est-ce qu'il était déjà...

Une autre rêveuse l'accosta en souriant. Avant même de savoir ce qu'elle voulait, Morgan lui colla un uppercut et la projeta au sol. Il en avait marre de ce royaume, marre qu'on veuille le baiser à chaque coin de rue! Il voulait juste retrouver un enfoiré de sceptre qui change l'apparence des gens pour s'amuser!
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Alice Sauvebois
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyLun 11 Fév 2013 - 19:06
Il avançait entre les arbres, serpentant entre les branches tordues et les troncs aux formes tortueuses. Elle était arrivée et elle était sur son domaine, comme il le lui avait demandé la veille. Il avait quelque chose à lui proposer : une petite commission à faire, rien de bien méchant et elle devrait pouvoir s'en sortir parfaitement sans lui. Après tout, le royaume n'était pas le plus dangereux de la zone 3 et elle devait simplement porter un message, donner les indications et éventuellement aider pour le reste. Le reste étant la récupération d'un tout petit artefact de rien du tout. Même elle devait pouvoir y arriver, surtout avec un allier partageant sa nature.
Il sauta par dessus un rocher et se matérialisa soudainement en face de celle qu'il cherchait, son éternel sourire retroussant ses babines. Il la considéra un instant, si pâle, si petite, si fragile et malgré ce, toujours ce regard farouche et sauvage, qui le fixait d'un air méfiant, une petite ombre d'inquiétude au fond de l'œil. Il s'approcha d'elle à pas lent, passant dans son dos avant de placer son museau près de son visage. Il la sentit frémir et nota le très léger geste de recul qu'elle esquissa un instant.


"Bonjour, très chère. Je suis content que tu sois venu."

Elle haussa un sourcil et le considéra un instant avec un air neutre l'invitant à poursuivre. Il se redressa et passa devant elle, avançant à pas lent avant de s'allonger sur un rocher dépassant de la vase, rabattant sa longue queue contre ses pattes repliées.

"J'ai quelque chose pour toi, une proposition. Vois-tu, une autre voyageuse de la douleur a quelques soucis ces derniers temps et je connais un moyen pour régler son problème. Malheureusement je ne peux pas l'aider moi-même...
- Ouais, je m'en doutais un peu, siffla-t-elle en l'interrompant de son ton acide.
- Oh ! Ne soit pas si désagréable, ma petite, cet air contrarié fronce ce joli minois si pâle, et ce n'est pas très beau à regarder."

Elle se renfrogna encore d'avantage, boudeuse et visiblement agacée. Elle faillit lui arracher un soupir. Elle était si facile à lire, si impatiente et lui-même avait un peu perdu la main avec les voyageurs. Aucune importance, car elle lui offrait l'occasion parfaite pour se refaire :

"Donc ? dit-elle sur un ton cassant, froid comme la glace. Viens-en au fait."

Il sourit et croisa les pattes devant lui, laissant planer quelques secondes de silence, rien que pour le plaisir de la voir s'énerver encore d'avantage, avant de reprendre d'une voix amusée.

"Pourrais-tu t'endormir en pensant à une certaine Megan Cole, la nuit prochaine ?"

Sur le visage de la jeune femme, une rapide expression de surprise passa, elle se reprit rapidement, mais pas assez pour que cela n'échappe à la créature.

"Oh ? Tu t'en rappelles ? Bien, voila qui me facilite la tâche. Je pense que tu devrais la trouver dans le royaume de Luxuria, elle doit être en train d'y chercher une solution pour son petit problème. Tu pourras l'y aider en lui parlant d'un artefact tout particulier, actuellement enterré sous le royaume, dans ses égouts. C'est un anneau aux pouvoirs mystérieux, mais pas très utile, malheureusement. Donc vous ne devriez pas avoir trop de mal à le récupérer à vous deux.
- J'en conviens, mais pourquoi tu me parles de ça ? Depuis quand te sens-tu concerné par les problèmes des autres ? répondit-elle sans le quitter de son regard méfiant.
- Disons que c'est ta récompense pour avoir réussi mon dernier petit jeu, très chère. Rien ne te force à accepter mon cadeau cela dit."

Il se releva lentement et étira son corps souple, ses griffes sombres crissant sur la pierre dans un bruit désagréable. L'invocatrice le fixait toujours, sans répondre. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle le fasse, de toute manière. Il descendit de son perchoir et s'approcha d'elle, planta ses yeux dans les siens un instant, scrutant son air si neutre, si imperturbable. Elle était si pathétique, et pourtant, il avait fait de grands voyageurs à partir de moins que ça. Tout était une question de temps, le problème était qu'il n'en avait pas autant qu'il l'aurait voulu. Il lui faudrait accélérer les choses au risque de la perdre. C'était un pari intéressant qui promettait de l'occuper brièvement.
D'un bond, il s'éleva au dessus du sol humide et s'évapora en de multiple volutes diaphanes qui s'enroulèrent et disparurent entre les branches, l'écho d'un rire amusée se répercutant dans l'air lourd des marécage. Il la regarda un instant, immobile au milieu des arbres. Son invitée semblait réfléchir, mais il savait qu'elle ferait exactement ce qu'il lui avait demandé. Il ne doutait pas une seule seconde de son intérêt pour les autres algophobes, rien que pour ça, elle irait voir cette Megan et l'aiderait sans doute.
Finalement, elle disparut après quelques pas, s'enfonçant dans la brume, entre la végétation torturée de ce piètre royaume sur lequel il régnait. Immobile, il fixa sa silhouette qui s'éloignait, il la sentait en lui, avançant dans sa brume et avant de le quitter pour la nuit.


______________________________________________

Quelques heures plus tard, dans une chambre, au fond d'un lit, ses yeux s'ouvraient. Dehors, le jour ne s'était pas encore levé, la mousseline légère du rideau frémissait sous un courant d'air que la vieille fenêtre ne parvenait pas à arrêter. Le vent avait soufflé fort pendant la nuit et il accablerait encore de ses bourrasques sauvages l'ancienne maison qu'elle habitait. Avec précaution, elle repoussa les couvertures, frissonnant en sentant son corps à demi nu quitter la chaleur de ses draps blancs. Ses pieds effleurèrent le sol froid, avant de se glisser dans ses chaussons. Elle bailla, s'étira et se leva enfin, avant de s'emparer des vêtements qu'elle avait préparé la veille. Une tunique à manche longue bleue et marron, avec un leggings bien épais et une grosse écharpe ferait l'affaire pour la tenir au chaud dans la boutique.
Tout en se préparant, Alice repensait à la proposition d'Hisèn. Elle ne lui avait pas donné de réponse et elle avait bien senti qu'il ne lui en demandait pas. Un frémissement parcourut son corps, quand elle repensa au jeu auquel il l'avait faite participer quelques nuits auparavant, et tout en versant l'eau bouillante dans sa théière, elle réfléchissait au bien fondé d'une nouvelle participation aux frasques de la créature.
Elle emporta son petit déjeuner sur un plateau, jusque dans la boutique, avant de le poser avec précaution sur le lourd comptoir en bois sculpté. D'un tour de clé, elle ouvrit la porte vitrée et entrepris de soulever le rideau de métal fermant la vitrine, celui-ci, après quelques jurons de la demoiselle, accepta finalement d'obtempérer dans un grincement sinistre et sourd, autorisant la jeune femme à retourner à l'intérieur en frictionnant ses épaules et ses mains. Il faisait mortellement froid dehors. Certes, elle admettait sans mal qu'elle était particulièrement frileuse, mais la rue était venteuse et ce jour-là, le mistral allait lécher les façades jusqu'au lendemain matin. Elle n'aurait pas beaucoup de client, à part quelques mioches qui aimaient passer après l'école sans jamais rien acheter. Elle fronça les sourcils et grogna en s'installant au fond de son fauteuil, s'emparant de l'ouvrage qu'elle avait laissé là la veille. Elle faisait toujours les finitions à son comptoir, en attendant sa potentielle clientèle. Ce matin, elle finirait sans doute une petite figurine articulée en bois. Une espèce de serpent ailé aux airs menaçant, l'œil flamboyant d'un éclat vert au cœur du bois sombre, sans lequel elle s'apprêtait à ciseler quelques écailles. Elle n'aurait pas à le peindre, tant mieux, après ça, tout ce dont il aurait besoin pour être superbe, ce serait une fine couche de verni.

Midi sonna et Alice s'ennuyait. Quelques personnes étaient passés devant l'échoppe sans s'arrêtait. Aujourd'hui, la rue était vide, presque morte. Elle aurait tout aussi bien pu fermer, mais elle se retint : ça ne se faisait pas. Elle se leva finalement et ramena le plateau à la cuisine, préparant, pour son repas, deux œufs au plat avec quelques carottes à la vapeur, un peu de pain agrémenté par un bout de fromage et une poire pour clore le tout. Tout en mangeant rapidement, elle se dit que si sa vie sur Dreamland était toujours pleine de péripéties extravagantes et d'aventures fantasques, sa vie réelle restait des plus mornes et des plus ennuyeuses. Elle vivait seule, sans voir personne à part ses quelques clients, elle n'avait pas d'ami, ne parlait plus à sa famille et ne sortait pas. Un jour, il faudrait bien qu'elle remette les pieds dehors et qu'elle accepte de revoir ses parents. Même si cette seule pensée la contrariait au plus haut point. Elle soupira longuement tout en essuyant ses lèvres, elle attendrait le printemps pour ça, pas la peine de sortir quand il faisait si moche et si froid dehors.
Elle lava promptement la vaisselle et s'en retourna à son comptoir, continuant inlassablement sa sculpture à la loupe, ses lunettes posées à côté d'elle. Elle y travailla sans interruption jusqu'à 17h, heure à laquelle déboulèrent trois furies accompagnées d'une femme d'une trentaine d'années qui, en entrant, la fixa avec un sourire gêné, dans les yeux un regard qui voulait dire "Désolée".


"Bonjour, bredouilla la nouvelle venue, on dit bonjour à la dame les enfants !
- Bonjour !"
crièrent en cœur les trois marmots.

Alice se leva avec lenteur, posant son travail avec délicatesse.


"Bonjour. Vous avez besoin d'aide ?
- Oh... Heu... Non, non, merci, nous ne faisons que regarder."

L'artisan hocha la tête et se rassit, récupérant son serpent de bois et son outil de travail. Elle avait l'habitude de voir cette petite famille débarquait ici après l'école. C'était toujours la même fratrie, le plus grand était turbulent et avait déjà failli réduire en miette des jours de travail, la plus petite était une puce sauteuse capricieuse, ayant déjà fait moult scène dans son magasin, parce qu'elle voulait quelque chose. En fait, seul celui du milieu était à peu près sage, voir vraiment calme pour un mioche de cet âge là. Elle s'installa confortablement et s'apprêta à ciseler une nouvelle écaille, quand elle aperçut deux grand yeux bruns de l'autre côté du comptoir, ces derniers fixant ses mains, fascinés. Elle haussa un sourcil devant le visage rond du petit garçon, c'était le deuxième de la fratrie qui l'observait ainsi, et elle détestait qu'on la regarde travailler. Le gamin releva la tête vers elle, comme attendant quelque chose, elle garda le silence, immobile.

"C'est toi qui fait tous les jouets ici ? demanda-t-il d'une petite voix aigüe.
- Une partie, répondit-elle, tentant vaille que vaille de poursuivre sa sculpture d'écaille malgré les perturbations extérieure, et on vouvoie les adultes quand on leur parle, petit.
- Mais t'es pas vraiment adulte... Et puis t'es pas très grande non plus d'abord."

Elle ravala une réplique acide et se contenta de soupirer lourdement, secouant la main devant les mirettes de l'enfant pour qu'il la laisse travailler tranquillement. Mais il resta là à la regarder, pendant que sa sœur hurlait au fond de la salle en réclamant une peluche de chaton à sa mère, qui tentait désespérément de la calmer. Finalement, cette dernière du trainer la petite en pleurs à l'extérieur du magasin, appelant les deux garçons à la suivre d'une voix haletante. Au bout du troisième appel, cette fois bien plus excédé que les deux derniers, ils sortirent tous et la pièce retrouva de sa quiétude, au grand bonheur d'Alice qui sourit en se calant au fond de son fauteuil en cuir brun.

Quand l'heure de la fermeture sonna enfin, elle avait fini son travail. Sur le comptoir, le serpent sombre faisait luire sa peau de bois sous la lumière des lampes. Alice le regarda un instant, le verni serait sec le lendemain matin, avec un peu de chance et elle pourrait l'envoyer à la personne qui le lui avait demandé dans l'après midi. Pour l'heure, elle devait avant tout décider de ce qu'elle ferait cette nuit. Allait-elle trouver cette Megan ? Devait-elle vraiment l'aider ? Hisèn avait dit que ce ne serait pas compliqué, mais elle savait qu'il mentait ou qu'il minimisait clairement la chose. Parce que tout avait tendance à se compliquer, une fois dans le monde des rêves. Des choses simples, il n'y en avait simplement pas.
Elle avala rapidement son diner, tout en réfléchissant. Puis elle grimpa à l'étage, où elle passa vérifier ses mails, afin de voir si elle n'avait pas de nouvelles commandes ou un quelconque message. Puis elle acheva de se préparer, avant d'aller se coucher, les cheveux encore humides. Assise sur son lit, elle replia ses jambes contre elle, les serrant contre sa poitrine, juste sous son nez, fixant la fenêtre en face d'elle et la lune dans le coin supérieur gauche. Sur le cadre de bois, de doux reflets blancs et immobiles se mêlaient à la lumière chaude que dispensait sa lampe de chevet. Elle frotta ses yeux lourds de fatigue. Elle avait la sensation d'être toujours fatiguée depuis qu'elle était devenue voyageuse, une fatigue mentale, comme si trop de pensées occupaient son esprit en permanence.
Elle se laissa lourdement tomber sur le côté, rebondissant contre le vieux matelas, son visage à moitié enfoui dans l'oreiller. Elle pensait à Megan. Elle avait bien envie de connaître cette jeune femme qu'elle avait rencontré lors du Tournoi. C'était une personne intrigante, très différente de ce qu'elle-même était. Et surtout, c'était une algophobe, comme elle et, diffusément, Alice voulait en savoir d'avantage sur sa "famille" à Dreamland. Être uni par la même peur, ce n'était pas rien et dans le monde onirique, c'était comme partager le même sang, c'était même plus fort, par certains aspects. La jeune fille ferma les yeux, rabattant vivement la couette sur ses épaules pour la remonter jusqu'à son nez. Pourvu que cette nuit, tout se passe au mieux, pour une fois, juste une fois.


__________________________________________________

Alice sentit un choc et son corps reculer de quelques pas, avant de tomber en arrière. Que s'était-il passé ? Pourquoi cette chute ? Où était-elle ? Elle n'en savait rien, elle n'avait même pas eu le temps d'ouvrir les yeux et un vieux réflexe remontant à l'âge de pierre lui disait de ne pas les ouvrir tant que ses fesses n'avaient pas touché le sol. Si tant est qu'il y'en ait eut un. Mais la réponse ne vint pas, une main s'empara de son poignet et la tira en avant, dans un geste ferme, sec, mais qui ne lui fit pas vraiment mal, juste une petite gêne au niveau du bras. Son visage vint heurter une surface dure, mais douce, chaude. Elle cligna des yeux, sans comprendre, puis recula tout doucement, observant une surface laiteuse où quelques ombres dessinaient finement de légers reliefs. Une voix au dessus d'elle l'interpela, elle était grave, rauque, c'était celle d'un homme. Elle releva la tête très lentement, encore un peu étourdie, fixant l'inconnu d'un air perdu. Puis elle sentit son poignet la tiraillait légèrement et brusquement, elle l'arracha de cette main qui la retenait, reculant de trois pas en le frottant doucement, tout en remettant péniblement les éléments de son arrivée dans Dreamland en place.

Regardant autour d'elle, elle constata qu'elle était bien à l'endroit qu'Hisèn avait appelé "Luxuria". Du moins, c'était ce que suggérait les multiples couples copulant à chaque coin de rue, la lumière chaude et tamisée recouvrant l'endroit, ainsi que les multiples établissement à l'ambiance très "chaleureuse", qui l'entouraient. Elle reporta son attention sur le jeune homme qui l'avait probablement heurté à son arrivée : aux oreilles, elle pouvait dire que c'était un voyageur, à la tenue, un exhibitionniste je-m'en-foutiste, aux yeux et à un étrange sentiment qu'il lui inspirait, qu'elle le connaissait. D'où ? Elle ne saurait dire, mais il lui rappelait quelqu'un. Elle secoua la tête et ne se préoccupa pas d'avantage de lui, elle avait quelqu'un à trouver et cette personne n'était apparemment pas dans le coin. Elle déglutit lentement à la pensée de devoir fouiller dans le coin, parmi les couples qui... Faisaient leurs affaires. La nuit s'annonçait terriblement merdique et elle n'avait qu'une seule envie, oublier ce que lui avait dit Hisèn et regagner un Royaume plus calme. Elle entendit vaguement l'homme derrière elle parler, puis il la déplaça sans effort, la poussant sur le côté d'un revers de la main. Elle ouvrit la bouche pour protester, quand elle aperçut à sa ceinture quelque chose qui attira son regard : une canne. Mais pas n'importe laquelle, une canne en sucre qui lui rappelait singulièrement quelque chose. Elle fouilla dans ses souvenirs quelques minutes, tout en fixant intensément le dos de l'homme qui s'éloignait. Soudain, elle mit le doigt dessus et s'élança en avant, attrapant le voyageur par sa chemise, elle s'exclama :


"Megan ? Megan Cole ?"

L'homme tressaillit et se retourna, elle avait vu juste. Un sourire traversa son visage et elle lâcha la chemise.

"Hein ? Comment tu connais mon nom ? Comment tu sais ça, toi ?
- La canne, répondit-elle en pointant l'artefact du doigt, et une connaissance m'a dit que tu avais un problème. Ca valait le coup d'essayer."

Alice retint avec peine un rire de gorge tout en ne se privant pas de regarder le jeune homme, comparant sans aucune gêne sa nouvelle physionomie avec l'ancienne, trouvant le changement des plus surprenants, mais aussi assez drôle. Elle savait bien qu'elle était à Dreamland, le pays des rêves où tout était possible, mais là, là... C'était trop.

"D'accord... Et c'est possible de faire disparaitre ce sourire ou je dois m'énerver ? Enfin... Tu me dis vaguement quelque chose... Tu es qui au juste ? elle le vit soupirer en fermant les yeux, avant de les rouvrir. Désolé... Reprenons calmement, disons que cette apparence m'agace un peu."

La jeune femme hocha la tête doucement, et toussota avant de reprendre :

"Je suis Alice Sauvebois, j'étais une des participantes du tournoi des jeunes talents. J'ai été envoyée ici pour t'aider à résoudre ton... Comment dire ? elle ne retint même pas son sourire narquois. Petit problème ?
- Je te montrerais bien que le problème est plus gros que tu ne sembles le croire, mais c'est pas le moment. Et donc... Qui t'envoie ? Attends... Alice ? L'autre algophobe ? Putain, tu bosses aussi pour Pijn ?"

Alice éclata de rire cette fois-ci, la situation était vraiment ridicule et elle n'en pouvait plus.

"Plus gros que ce que je crois ? Ma foi, quel orgueil ! elle se calma soudainement, affichant cette fois un air beaucoup plus sérieux, presque macabre en repensant à Hisèn et à ce qu'elle devait répondre. Je ne travaille pas pour Pijn, je suis ici parce qu'une connaissance m'a filé des infos sur un anneau qui pourrait résoudre ton problème. Cette connaissance n'est pas la personne la plus fiable de Dreamland et en toute honnêteté, moins tu en sauras à son sujet, mieux tu te porteras, elle se mordit la lèvre avant de poursuivre. Mais il ne m'aurait pas parlé de cet artefact s'il n'existait pas. Il est sensé se trouvait dans les sous-sol de ce royaume, on y accède par les égouts, je ne sais rien de plus, par contre. Désolée, elle n'ajouta rien, la tête légèrement abaissée, en s'écoutant expliquer la situation, elle sentait bien que tout ça était louche et un peu léger."

Il croisa les bras et soupira, mi-amusé, mi-exaspéré, en la fixant de ses yeux bleus. L'invocatrice soutint son regard sans un mot.

"Un ami inconnu et louche qui me veut du bien, hein ? On me l'avait jamais faite, celle là, mais pourquoi pas. Donc un anneau dans les égouts ? Parfait j'avais pas encore visité ce coin pourri de ce royaume. Et sinon gamine, si jamais je reste avec ce corps, on reparlera de mon orgueil pour voir si je me berce d'illusion ou si tu as les yeux plus gros que le ventre."

Il soupira à nouveau, de meilleur humeur visiblement, et poursuivit, un sourire moqueur au bord des lèvres :

"Merci très chère, donc j'irai voir ça."

Sur ce, il tourna alors les talons et s'en alla. Alice resta immobile, plantée là comme une idiote un bref instant. Il voulait dire quoi, au juste, en parlant de ses yeux plus gros que le ventre ? Elle haussa les épaules. Au moins il n'avait pas l'air de vouloir de son aide. Tant mieux ! Elle pourrait enfin avoir une nuit pour elle.
Elle allait partir dans la direction opposée, quand elle aperçut son reflet dans une vitre. Elle rougit brutalement et jusqu'aux oreilles. C'était quoi cette tenue toute bizarre ? Elle allait passer la nuit habillée comme ça ? Seule ? Dans un Royaume peuplé de pervers et d'obsédés en tout genre ? Hors de question ! Il ne lui restait dés lors plus qu'une solution. Courant après le brun, elle saisir à nouveau sa chemise, haletante :


"Hey ! Attends ! Il a précisé qu'à deux ce serait dans l'ordre du faisable, sous-entendu que tout seul, tu n'y arriveras probablement pas. Donc tu choisis, je t'accompagne ou tu crève là dessous, dans ta noble quête pour redevenir une femme."

Etrangement, il lui sourit, puis hésita un instant avant de répondre :

"Hum... Ouais, deux masos valent mieux qu'un j'imagine, Alice tiqua en s'entendant qualifier de "maso". Enfin masos, je me comprend. Et oui je veux bien d'un coup de main, sait-on jamais ce qu'il y a là dessous. Sinon, tu... Tu t'habilles souvent comme ça ou c'est l'endroit qui veut ça ? Je me suis pas retrouvée habillée ainsi la première fois que je suis venue."

Elle le foudroya du regard, avant de marcher jusqu'au pied de la fontaine, soulevant une grille au sol. Un tel monument nécessitait toujours un système d'évacuation des eaux, et ce dernier menait forcément là où ils voulaient y'aller. D'un geste, elle demanda silencieusement à son compatriote de s'approcher. Le trou sous eux devait bien faire 90 cm sur 60, parfait. Elle sourit, se posta à côté de lui, et reprit la parole d'une voix très douce, presque suspecte.

"Nous y voila. Mais je vais préciser deux ou trois petits points avant qu'on y aille. Premièrement, je suis une invocatrice de la douleur psychologique, donc, pas masochiste, secondement, non, je n'ai pas pour habitude de me vêtir comme ça et troisièmement... Quand faut y aller... Faut y aller !"

D'un bond léger elle passa dans son dos et le poussa dans le trou avant de l'y suivre dans un cri aigüe.
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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptySam 9 Mar 2013 - 2:22
Cloitré au sous-sol de sa librairie, prenant parfois la peine de ranger un ou deux livres entre deux moments de flânerie, Alan ne pouvait savoir que dehors, le soleil avait chassé le vent et le froid de l’hiver. Lors de cette colonisation estivale, il eu toutefois cet effet collatéral itinérant à ce genre d’événement. Le genre de conséquence qui vous met la puce à l’oreille, vous invite à vous rincer l’œil (sans honte, ni retenue), vous fait bégayer bêtement, vous fait suer à grosse route, vous remue les tripes… Enfin, qui affecte l’intégralité de vos cinq sens. Parfois même un sixième, pour certains. De quoi je parle ? Vous n’avez pas encore compris ? C’est bientôt l’été et à Rennes, c’est déjà –enfin !- le retour tant attendu des mini-jupes !

Ainsi, Alan l’homme, pas Alan le libraire talentueux, compétent et nianiania… retourna aux valeurs importantes de notre société consommatrice, autodestructrice, matérialiste, pourritiste... C’est sans vergogne qu’il balança aux oubliettes tous les préceptes d’une pléthore de féministes aussi risibles qu’utopistes. Il se rappela aussi que l’alchimie n’était peut-être qu’un mythe, oui. Et pourtant, il existe bien une formule capable de transformer le plomb en or ; une femme banale en femme parfaite : 90-60-90. Ce n’est pas pour rien que la fameuse bouteille de coca-cola fut créée selon ces paramètres.

Cette pensée éveilla une vieille addiction et il porta le goulot d’une bouteille à ses lèvres pour laisser couler le soda, son élixir de vie, en soupirant d’aise. Le cocaphile manqua alors de trépaner dans l’exercice de ses fonctions (primaires) alors qu’une personne venait de descendre dans son antre. Oui, c’était une jeune femme. En mini-jupe. Couvrant à peine une paire de jambes interminables, hallucinantes.

- Oh bordel… elles sont chaudes les rennaises… marmonna celui qui se soumis trop vide à sa condition.

- Qu’est-ce que tu dis ? interrogea sa collègue qui l’avait entendu.

Aussi vite que lui permirent ses sens électrisés, Alan se saisit du premier livre qui lui passa sous la main et toussota avant de répondre :

- Hm ? Oh je me disais que c’était à la mode les chaises !

- Euh… ouais, d’accord…

Sitôt dit, le livre valdingua dans un carton et la température corporelle du jeune homme monta d’un cran alors que la belle inconnue s’était penchée pour fouiller dans un rayon. Il suivit les conseils avisé d’Oscar Wilde, résista à la tentation en y cédant corps et âmes et laissa la jeune femme trouver son bonheur tandis que lui-même s’y baignait allégrement. Fort heureusement, Alan s’arrêta rapidement et proposa son aide à la cliente en tâchant de prendre une voix virile et impressionnante. Cela ne la convaincu manifestement pas et elle envoya Alan sur les roses, où il déprima en pensant à ce qu’il venait de rater. Quel monde de merde.

Comme pour lui rappeler qu’il existe encore des choses pour lesquelles la vie vaux la peine d’être vécue, le Destin envoya encore plusieurs de ces beautés fatales qui laissent immanquablement Alan sur le carreau, car le Destin donne et le Destin reprend. Parfois, ce qu’il reprend parait disproportionné par rapport à ce qu’il donne. Dépité, le célibataire chercha du réconfort dans le rayon sciences-humaines où il était sûr d’être seul. Un gros bouquin blanc attira son regard, il faisait tâche sur la table. « Sexe Libris : dictionnaire rock, historique et politique du sexe » par Camille. Un prénom mixte qui perturba Alan autant que le titre l’intrigua. N’étant pas surmené par le travail en ce lundi soir alors que la librairie fermerait ses portes d’ici une petite dizaine de minutes, Alan s’autorisa à satisfaire sa curiosité, il prit le livre, se cacha dans un angle mort –il les connaissait tous- et ouvris le pavé à une page au hasard.

Alors, son visage se transforma. Un « o » de plus en plus large se formait sur ses lèvres alors qu’il parcourait un article traitant de « vends-ta-culotte », un site internet où il est possible d’acheter, pour des sommes allant de 20 à 150 euros, des culottes usagées et portées par des jeunes femmes. Une forme de fétichisme qui n’était pas totalement inconnue à Alan, puisqu’il avait entendu parler de distributeur automatique de petites culottes. Seulement, c’était une mode cantonnée au Japon et après avoir vu un hentai, Alan savait que les japonais étaient capable de tout. Il poursuivit toutefois sa lecture, emporté par une curiosité qu’il savait suicidaire et le « o » se mua en masque d’horreur et de tristesse quand l’article approfondissait sur les « spécialités » de ces dames. Le « caviar », le « champagne » et le « coulis de fraise » le terrifia. Il referma prestement le livre, le remis à sa place avec dégout en s’efforçant d’oublier tout ça en se maudissant intérieurement. La librairie ferma, Alan verrouilla les portes et rentra chez lui en cherchant du réconfort dans les paroles mélodieuses de Nickelback.

Tout le trajet en bus, Alan psychota comme jamais, en se demandant si le type à côté de lui prenait son pied en fourrant son nez (là encore l’image d’un pied dans un nez le fit frissonner) dans de la lingerie féminine. Le type en question changea de place, il ne devait pas aimer être dévisagé par un gamin effrayant. Ce gamin, justement, se promis d’éviter tout contact avec la perversion de quelque nature soit-elle pour au moins le reste du mois, sous peine d’être à jamais dégouté de l’acte coïtale. Pour penser à autre chose, il s’imagina sur une plage de sable fin, au bord d’une eau turquoise reflétant les lumières d’un soleil couchant. Deux beaux dauphins exécutant des cabrioles improbables. Puis, il se rappela que comme les humains, les dauphins se reproduisaient aussi par plaisir et non pas uniquement pour la survie de l’espèce. Ce qu’il advint ensuite de ses dérives digressives, nul rapport ne sera établis par sachez toutefois que la zoophilie est encore un crime en France même si en Allemagne par exemple, se marier à son chien est tout à fait possible. Stop, plus de sexe. Saturation.

Or, et vous le savez bien, le sexe est omniprésent dans notre monde et en particulier dans celui des geeks bien que cela reste très souvent dans le domaine du virtuel. Alan lança l’émulateur et s’offrit une innocente partie de Pokémon où il affronta maints des dresseurs et ses propres démons. Malheureusement, un esprit malin qui se présenta sous la forme d’un de ses amis chercha à nuire à Alan dans sa quête de purification spirituelle. « BonjourMadame » signalait le lien innocent. Par automatisme, le jeune homme cliqua sur le lien et la page internet lui offrit un accès direct pour le palais des vices de la chair. Tortank mourus de vieillesse. En faisant défiler les pages de cet eldorado numérique sans s’en rendre compte, Alan gâcha trois heures de sa vie…

Pour mettre un terme à cette folie, Alan eteignit son ordinateur. Ses vêtements échouèrent aux pieds de son lit et il fila prendre la douche froide dont il avait besoin. Il jura que l’eau entrait en ébullition au contact de sa peau et s’attendait à faire les frais d’une combustion spontanée. Cette idée fit quand même rire ce taré… Propre comme un sous neuf à l’extérieur, mais complètement pourris à l’intérieur, Alan enfila un pyjama gris qui fit baisser son sex-appeal dans les affres du négatifs et se faxa sous les draps pour poursuivre la lecture d’un roman qu’il s’était offert récemment. Chuck Palahniuk s’était déjà hissé au sein du panthéon d’Alan, en compagnie entres autres de Charles Bukowksi, Patrick Suskind, James Ellroy ou Lovecraft. « Snuff », le dernier roman de Palahniuk, était le récit d’une star du X décidée à finir sa carrière dans un gang bang avec pas moins de six cents hommes.

Horrifiant à en faire passer Stephen King pour un gothique hémophile. D’ordinaire, le sujet pouvait perturber Alan quelques heures, une nuit tout au plus. Mais à cet instant-là, il sentit qu’au fond de lui, quelque chose venait de se briser et qu’après ce jour, plus rien ne serait jamais comme avant. Une sombre histoire de consanguinité le plongea dans le tourment alors que l’idée d’éteindre la lumière du plafond devenait un crime contre l’humanité. Son rapport à la sexualité avait été malmené moult fois en une seule journée. Cette nuit, il voulait rêver d’un endroit tranquille où s’enterrer. Et bien sûr, son karma aussi pourris qu’une planche en bois dans une bicoque au bord de la Manche devait lui rappeler qu’en ce monde, vous n’aurez jamais pris assez cher.


__________________________________________________________________________________________


Il ouvrit les yeux avec réticence. Alan était toujours optimiste, surtout quand cela concernant Dreamland. Et c’est pour cela qu’il s’imaginait très bien, d’ici une heure ou deux, piégé dans une cage suspendue au-dessus d’une cuve d’acide en proie à la colère vengeresse d’un méchant Jambes Bondien violeur multirécidiviste. Il rirait sarcastiquement en expliquant de quelle manière il userait de cette poire d’angoisse où de cet ustensile en forme de piège à souris. Là, Alan fonderait en larmes et se réveillerait alors que l’acide dévorerait la semelle de ses chaussures.

- Je viens en paix, annonça Alan, les yeux encore mi-clos.

- Ca me rappel une bonne blague tient ! C’est un homme qui arrive dans un camp de nudiste, il paye à l'entrée et dépose ses affaires. Il se promène nu au bord de la piscine lorsqu'il voit une magnifique femme nue. Il ne peut masquer son érection. Tout à coup cette sublime bombe vient vers lui et lui dit:
- Vous m'avez appelée?
L'homme répond:
- ...Heu, non !
- Si, si vous m'avez appelé. La règle dans ce camp, c'est que lorsqu'un homme a envie d'une femme, il n'y a pas de raison pour qu'elle refuse donc je suis à vous.
L'homme devient fou de joie et filent avec la femme dans une cabane. Éreinté après deux heures d’action, il décide d'aller se reposer au sauna. Il est seul et lâche un petit pet.
Tout à coup, un grand noir arrive par une porte dérobée.
- Vous m'avez appelé?
- .. Euh, non, non.
Et le noir reprend:
- Si, Si, c'est la règle dans ce camp, lorsqu'un homme a envie de se faire prendre, il pète et voilà.
Notre homme se débat et essaye de se défendre du mieux qu'il peut, mais en vain. Après 30 minutes de douleur et supplice, il court vers la sortie du camp pour avoir ses affaires et se faire rembourser. La caissière lui demande pourquoi il veut partir.
Ce à quoi il rétorque :
- Ecoutez, à 68 ans, j'ai une érection une fois par mois, mais par contre je pète toutes les 20 minutes, alors...


Là, Alan jugea avisé d’ouvrir grands les yeux et de rester aux aguets. Face à lui, un homme d’une trentaine d’année et en tenue d’Adam se roulait par terre, hilare. En d’autres circonstances, le libraire l’aurait certainement imité. Mais quelque chose l’en retint, même s’il ne savait pas encore quoi. Ou plutôt, à quel point. Il laissa l’homme rire dans son coin et s’aventura à l’aveugle dans le Royaume de Luxuria. S’il ne pouvait pas le deviner, le Voyageur pouvait toutefois le comprendre assez rapidement. La cité toute entière semblait bâtie sur le modèle du quartier de Pigalle à Paris. De chaque côté des rues, partout où on pouvait poser les yeux, se trouvaient des sex-shops, des maisons closes ou des façades lumineuses vantant la qualité de l’accueil. Alan forma un pistolet avec ses doigts, glissa le canon dans sa bouche et pressa la détente pour colorer le pavé avec sa cervelle. Cela ne marcha pas et en s’approchant d’une vitrine aux contenus indiscernables, l’algoraphobe fut frappé par sa tenue. Il portait un pantalon en cuir très moulant et moucheté de paillettes, une paire de bottines de cow-boy noires et une chemise à manche courte qu’il ne pouvait pas refermer, faute de boutons. En plus, sa longue vue rangée dans un étui en latex donnait l’impression qu’une matraque pendait à sa ceinture. Une matraque, ou autre chose… Dépité, Alan s’arracha sans être parvenu à comprendre ce qu’on pouvait bien vendre là-bas.

En progressant dans les boyaux de la ville, Alan voyait de plus en plus de couples – et là, il ne faut pas s’arrêter à la définition classique de couple – s’enlaçant très chaleureusement sur les bancs, sur les fontaines, sur une poubelle… Une fois, on lui avait parlé des clubs échangistes et l’idée qu’il s’en était fait correspondait parfaitement avec ce qu’il voyait maintenant. Dans une certaine mesure, c’était une ode à l’amour d’autrui. Dans les ruelles perpendiculaires, c’était une autre partition.

Sifflant l’air de « Trinita », Alan chercha à occulter le monde extérieur. Il voulait trouver un endroit où changer ses vêtements affreusement inconfortables – et si possible trouver un calçons – puis se cacher dans une chambre quelconque pour se préserver de cette débauche écœurante. Mais jusque là, tous les hôtels affichaient complets…

- Oh oui ! Tabernacle qu’est-ce que c’est bon ! rugit une canadienne, non loin.

- Elle être pas assez morte à mon goût, Vladimir… se plaignait-on ici.

Osant à peine regarder où il mettait les pieds, Alan buta dans un rêveur qui semblait s’être arrêter en plein milieu de la rue. Machinalement, le jeune homme s’excusa sans s’attarder sur la combinaison intégralement violette de la personne. Puis, il fit le tour et aperçut la queue la plus longue qu’on pouvait imaginer, même en rêves. En file indienne, des rêveurs mais aussi des créatures de Dreamland attendait leurs tours pour passer devant une cabine de la taille d’un photomaton mais dans lequel on restait cinq bonnes minutes par personnes. Et dès qu’ils en sortaient, ils se mettaient à courir ici et là et disparaissaient généralement dans l’un des quatre cents établissements légaux de Luxuria.

Décidé à se brûler la cervelle avant le lendemain, le Voyageur contourna la queue et se rapprocha de l’étrange machine. Ils semblaient tous si concentrés et obsédés qu’Alan aurait bien pu tuer l’un d’eux sans que personnes ne réagissent. Arrivé à destination, le jeune homme vit plusieurs inscriptions sur la façade de l’appareil. Qui était en réalité bien plus grand qu’il ne l’avait imaginé, car tout le bâtiment contre lequel il était collé en faisait en fait partie intégrante.

Obligé de s’en rapprocher d’avantage à cause du manque de lumière, Alan put enfin lire ce qu’il y avait de si intéressant pour que chacun veuille s’y rendre :

• Queen Size
• To The Death
• Like a beast
• Jésus
• Classic

Maintenant, Alan compris qu’il avait devant lui le distributeur de préservatifs le plus grand et perfectionné de l’univers. En sortant de la boite, chaque rêveur avait un long ruban en plastique contenant divers modèles de protections adaptées à un test préalablement passé. Un test très bruyant, toujours. Toute une série de voyants se mettaient à clignoter, des pistons s’actionnaient alors qu’une fumée rose s’échappait de sous la porte. Il y a deux secteurs qui font progresser la technologie : l’industrie de la guerre et celle de la pornographie. D’ailleurs, en France nous devons l’un des premiers réseaux internet à un patron d’une entreprise de téléphone rose !

Il n’y a pas de mystère… Le jeune homme se frotta les yeux de ses poings, comme si cela suffirait à faire disparaitre tout ce qu’il y avait autour de lui. Mais bien sûr, cela ne marcha pas.

Et alors qu’il prenait le large, Alan paya les crimes de son ancienne vie et tomba dans une bouche d’égout qui le conduit, grâce à un étonnant système de toboggan, à près de deux kilomètres plus bas. Wazaaaaaah !
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyJeu 14 Mar 2013 - 19:28


Ah mais quelle garce cette naine! Voilà la première chose qui traversa la tête de Megan, enfin Morgan avant que celle-ci ne heurte un sol boueux avec force. Le brun releva la tête et se tourna pour finir sur le dos. Il poussa un juron et regarda alors le trou dans le mur duquel il venait de tomber. Un long toboggan qui menait de la surface aux égouts de la ville de la luxure. Le voilà donc six pieds sous terre, parti dans une aventure dont il n'était même pas sûr d'y trouver ce qu'il cherchait vraiment. Ce petit gnome avait-elle dit vrai ou l'avait-elle poussé juste pour s'en débarrasser? Si jamais elle s'était moquée de lui, algophobe ou pas, elle allait morfler comme jamais. Au pire, cela lui rappellerai le combat au tournoi des jeunes talents. Maintenant que sa mémoire lui revenait, il se souvenait de cette Alice: invocatrice liée au royaume de la douleur, son adversaire lors de la demi-finale. Comment n'avait-il pas pu la reconnaitre au premier regard? Peut-être le changement de tenue? La voir avec des oreilles de chats, une mini-jupe, une queue de spitz pour faire la petite lolita en cosplay comme on en voit plein durant les festivals sur la japanimation, n’aidait pas vraiment à la reconnaitre. Le contrôleur ne la pensait pas ainsi, mais pourquoi pas, chacun son délire et ses fantasmes. Il se redressa alors qu'il entendit la demoiselle qui hurlait dans le tunnel. Mais il bougea trop tard. A peine s'était-il levé que deux jambes couvertes de longues chaussettes apparurent à la sortit du toboggan. La vision d'une culotte à froufrou et d'une jupe à l'envers puis: plus rien. Surement le plus beau "headshot" qu'un homme puisse rêver de vivre sauf que là, il fut projeté une seconde fois dans la boue avec une fille sur les épaules...

La question que vous vous posez est surement : Comment le jeune homme -qui n'en était pas un- en était arrivé là? Simple: après avoir bousculé la jeune fille à la surface, celle-ci l'avait appelé par son nom et son prénom. Comprenant alors qu'elle le connaissait, il avait accepté de discuter avec elle. Il avait ainsi apprit son nom: Alice Sauvebois et avait mit plusieurs minutes pour se souvenir d'elle: alors qu'il l'avait affronté... Le cerveau qui fonctionnait au ralenti, en même temps, quelle idée de se promener dans une telle tenue! Morgan avait réussi à compartimenter son esprit: remettant le coté féminin en avant pour participer au dialogue et y rester concentrer. Après tout, la petite à lunettes n'était pas vraiment un gnome et elle avait un certain charme, surtout dans une tenue si affriolante. Dommage qu'elle soit si peu souriante... Enfin, Alice lui avait parlé d'un pseudo-allié inconnu qui lui disait de chercher dans les souterrains de la ville pour trouver un objet capable de régler son petit problème. Ce mot: "petit" avait été dit avec une telle moquerie que le contrôleur s'était un peu emporté en disant qu'il pourrait lui montrer si c'était si petit que ça comme problème. Mais par chance, son coté féminin n'avait pas mal prit la remarque alors que si ses hormones s'en mêlaient, il aurait été capable de déballer la chose pour laisser la naine juger elle même de la taille du souci en question. Et surtout: il aurait prit un truc sur le coin de la tête, mais ça, il s'en souvint juste avant de prendre la fille en pleine tête justement. Ainsi l'invocatrice l'avait poussé dans une bouche d'égout après avoir rappelé qu'elle était une invocatrice de douleur spécialisée en douleur psychologique. Donc: Megan alias Morgan était le genre de personne qui s'était toujours méfié de ne pas se blesser alors que Alice, c'était la petite fille torturée et asociale comme on en voit pleins quand on a quatorze ans. Et même si elle est petite, son regard montre qu'elle est plus âgée que ça. Et donc: de fil en aiguille, cette fille a cessé de grandir, mentalement et physiquement, depuis son adolescence. Mais pourquoi était-il une telle langue de pute à son égard? Simple: elle l'avait poussé sans prévenir et ça suffisait à l'agacer sans oublier la remarque sur la taille, chose à ne pas dire à un mec, même si c'est une fille qui se travestie.

Alors qu'au départ, elle s'était contentée de lui dire quoi faire et que finalement, elle avait voulu l'accompagner. Le jeune homme était persuadé que cette fille, en plus d'être une chieuse, devait être coincée et donc: l'idée de visiter Luxuria toute seule ne la tenta pas. Ben quoi? C'est la première fois tu vois un mec à poil? Il aurait bien aimé lui dire ça à bien y repenser, mais là, il était en train de s'étouffer avec les froufrous de la culotte. Ses deux mains attrapèrent les hanches de la fille qui ne devait pas être satisfaite de sa position et il la fit basculer pour la jeter dans la boue sans aucune délicatesse. Là, Morgan se passa la main sur le nez: il crut pendant un instant se l'être fait briser. Il s'assit alors et lança un regard à la binoclarde. Bordel, il lui avait déjà trouvé toute un éventail de surnoms et tous étaient si classes qu'il s'en réjouissait déjà. Après l'avoir jeté dans la boue, il remarqua que sa mauvaise humeur ou plutôt sa contrariété à l'égard de la fille, se dissipait très vite tout comme cette sensation désagréable quand il la touchait. Algophobes les deux... Et s'il y avait une sorte de résonance entre eux? Elle pensa machinalement à Alan, qui était un indolore, mais elle ne parvint pas à se souvenir si elle l'avait touché et sentit quelque chose de particulier avec... Elle? Il passa machinalement sa main sur son torse et soupira en remarquant l'absence de sa belle et généreuse poitrine... Pourvu qu’Alice disait vraie et qu'ils trouvent un objet qui soignera ça. Il tourna la tête vers la fille tout en sentant encore une petite douleur à son malheureux nez.

"Non… A bien réfléchir, je n’aurai jamais pensé bouffé le cul d'une jolie fille... Il ne put s'empêcher de sourire. Et toi, j'imagine que te faire dépuceler par un nez, c'était pas dans tes projets. Il lui tapota l'épaule et sentit des picotements. Désolé pour ça. Si ça peut te rassurer je préfère encore te reprendre un pleine face que sentir l’odeur de cet endroit… »

Visiblement, Morgan trouvait qu’il y avait une odeur qui prenait aux narines : ça puait un maximum dans le coin mais il refusait de croire que ce soit la faute de la fille. Après tout ils étaient dans les égouts : normal que ça ne sente pas la rose et elle ne semblait pas être du genre de la petite fille qui se néglige ou alors juste un peu. Se relevant alors rapidement, il décida de garder un minimum de distance avec Alice. Si chaque contact lui était étrange, c'était surtout le coté psychologique qui le perturbait. La douleur physique, il y était habitué depuis un moment après tout. Il jeta un regard autour de lui: des murs dégueulasses, couvert de mousse, un sol boueux en glaise avec quelques cailloux ici et là. Des vieilles torches en forme de phallus, gisaient encore au mur mais une sur trois étaient encore allumées. C'était amusant de voir que celles encore allumées étaient en érection alors que les autres non. Ce royaume était vraiment porté sur la chose, chaque détails aussi ridicule soit-il, était là pour rappeler que oui: ici c'est le pays de la baise et de la perversité. Le plafond était en voute, au plus haut, il était à un peu plus de deux mètres du sol et il y avait des alcôves ici et là pour laisser l'accès d'autre tunnel, surement pour évacuer l'eau de pluie ou encore... Il frissonna en se souvenant qu'il était trempé, couvert de boue et préféra ne pas imaginer un instant que c'était autre chose que de l'eau de pluie, que l'odeur aussi atroce fut-elle n'était là que le résultat d'une eau croupie et d'un manque d'aération des lieux. Et évidemment: le préservatif usagé qui trainait au pied du mur n'était pas ce qu'il croyait. Mais c'était trop tard, son cerveau avait déjà fait le lien et il se sentait souillé par tant de choses en même temps que même vomir ne le soulagerait pas. Urine, fiente et autre fluides corporels sans compter qu'il ni a pas que des rêveurs et des Voyageurs en haut, mais aussi des créatures immondes qui forniquent comme des porcs. Et encore, les cochons sont moins écœurants que ce qu'il avait vu lors de sa première visite...

Alors qu’il vociférait de détester ce royaume, il s’appuya au mur et passa le revers de sa manche sur son visage pour retirer la boue. Il lança un regard à sa compagne et lui fit un sourire : devait-il lui dire de se nettoyer un peu vu qu’elle était aussi dégueulasse que lui ? Lui expliquer que ce n’était probablement pas que de la boue, mais en même temps vue dans l’état qu’ils étaient, ce n’était pas vraiment possible de se nettoyer.

"Sinistre l’endroit… Bon mam’zelle. Une idée du coté qu’on prend? Essai d’enlever la boue que tu as sur toi, à mon avis… Malheureusement il ni a pas que de la terre et de l’eau. C’est les égouts après tout."

Encore que chercher un objet dans les égouts, c’était bien beau mais c’était surement immense ici. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin ! Il leva les yeux et remarqua alors une pancarte accrochée au mur : « sous-sol A » et en petit était écrit en dessous : « Comme Anal » ce qui renforça son dégout… C’était donc tout sauf de la glaise qui collait actuellement à ses vêtements et sa peau. Il préféra ne pas montrer l’écriteau à la demoiselle, se disant qu’elle n’apprécierait pas du tout cette idée. Il décida donc de prendre à droite et avança doucement en indiquant à l’invocatrice de le suivre. Après quelques pas, il entendit un léger bruit d’eau et fut pour une fois content d’être un mec : ça ne lui donnerait pas envie de pisser. Le tunnel ondulait un coup d’un coté puis de l’autre pour enfin déboucher sur une pièce plus grande, d’une forme sphérique. Au plafond on pouvait voir un imposant chandelier qui éclairait l’endroit d’une chiche lueur. Préférant ne pas s’attarder sur la décoration, il ignora donc les bougies en formes d’humains nus et posa son regard sur l’immense fontaine qui trônait au milieu de la salle. Pour une fois, la fontaine n’avait apparemment aucune connotation sexuelle mais en s’approchant peut-être que le contrôleur y verra plus de détails. Il fit signe à Alice d’avancer et s’arrêta vers le centre de la pièce. Au moins, ils allaient profiter de l’endroit pour se nettoyer un peu, c’était déjà pas mal. Il enfonça sa main dans l’eau : voyant alors ses doigts devinrent plus fins, ses ongles plus longs. Pensant que l’eau déformait simplement ce qu’il voyait, il se nettoya le visage pour se débarbouiller. Durant sa toilette, il passa ses doigts sur son menton et fut surprit de ne plus sentir son petit bouc. Fixant alors son reflet sur la surface de l’eau incroyablement propre et claire, il vit son visage plus féminin, son véritable visage à la différence que ses cheveux étaient plus courts et pas ondulés. Bordel ! Cette eau pouvait annuler sa malédiction ? Il enfonça toute sa tête dans la fontaine et but la tasse pour en avaler le plus possible, espérant que l’effet serait immédiat. Sortant enfin sa tête, il s’entendit pousser un soupire avec sa voix féminine. Elle contempla sa poitrine et pensa un instant qu’elle devrait fermer sa chemise pour ne pas passer pour une exhibitionniste mais rien à foutre : elle était redevenue une femme ! Heureuse, Megan sautilla sur place en jetant un regard à Alice.

"Finalement tu avais raison! On a trouvé facilement en plus! Son timbre de voix changea d’un coup. Merci de ton aide… Hein ? Il passa sa main sur son torse puis à son menton. Merde! Pourquoi ça dure que quelques secondes?"

Apparemment dégouté, il comprit que l’eau pouvait lui permettre temporairement de résoudre son problème, mais passer son temps avec une gourde pour en boire toutes les deux minutes ne l’enchantait pas… En revanche, après avoir regardé Alice, il se surprit en voyant qu’elle ne l’attirait plus, qu’il la voyait simplement comme une fille et pas avec des pulsions. Son esprit semblait plus clair ou plus habituel. L’eau aurait-elle eu pour effet de lui rendre, au moins, sa personnalité féminine ? On dirait bien que oui. Satisfait pour l’instant, il ne lui restait donc plus qu’à continuer de chercher. Un toussotement le fit alors sursauter : il se tourna vers l’autre entrée de la salle et y vit une femme d’une cinquantaine d’année. Elle les observait mais Morgan ignorait depuis quand. La vieille s’avança d’un pas gracieux sans les quitter du regard. Habillé d’un petit veston gris, une écharpe noir et un pantalon léopard, sans oublier de longs cheveux poivre et sel. Elle avait un certain charme malgré les rides mais son pantalon était, aux yeux de Megan en tout cas, plus que ridicule. Instinctivement, il posa sa main sur sa canne et s’apprêtait déjà à s’en servir, juste au cas où.

"Incroyable… On peut savoir ce que vous faite ici? Son ton était froid, limite cassant.
-Reste poli jeune homme… Je pourrai vous demander la même chose.
-Evidemment. Mais on est deux alors soit tu causes, soit je t’éclate.
-Voyons c’est les égouts. L’ambiance à la surface me fatigue un peu à force alors après une nuit mouvementée, je viens me détendre un peu ici, attendant simplement mon apollon pour passer la plus belle nuit de ma vie."

Il écarquilla les yeux alors qu’elle lui fit un clin d’œil, sous entendant qu’il pouvait jouer se rôle même si cela ne l’intéressait pas le moins du monde. C’est alors qu’un cri résonna et le trio se tourna vers une autre bouche d’aération pour voir ce qu’il se passait. Un jeune homme en jaillit et s’explosa à l’atterrissage sur la fontaine, il était passé à rien de se briser le crâne et fit un magnifique salto pour finir dans l’eau. Apparemment, les gens avaient décidé de visiter les égouts cette nuit on dirait. Morgan plongea sa main dans l’eau, attrapa le col de l’inconnu et le sortit sans ménagement pour éviter qu’il se noie d’une manière aussi stupide. Leurs regards se croisèrent alors et Morgan crut connaitre ses yeux. Mais le jeune homme, plongé dans l’eau, venait d’être changé en fille pour plusieurs secondes. Il l’aida ainsi à sortir de l’eau : le tirant avec force hors de la fontaine. Et après quelques secondes, le jeune homme reprit son apparence pour la plus grande stupeur du contrôleur. Bordel, cette nuit puait les emmerdes ! Et pas qu’un peu dirait-on… Déjà, tomber sur Alice, une autre algophobe c’était difficile de croire au hasard et là, tomber sur un autre algophobe, l’indolore avec lequel Megan avait sauvé le royaume du sucre, c’était tout sauf le destin. Quelqu’un avait décidé de réunir ce trio pour une obscure raison. Enfin, Pijn ne connaissait pas Alan et Alice se disait être libre… Finalement, c’était peut-être le destin ou le hasard qui les avait réunis mais Morgan n’y croyait pas… Sa malchance presque légendaire dans le monde onirique lui disait que si une telle chose se produisait, c’est que la suite allait être un enchainement hors norme d’embrouilles en tout genre.

"Oh putain… Alan? Mais qu’est-ce que tu fous là? Il s’avisa alors que l’indolore ne devait pas le reconnaitre. Enfin… Salut. Désolé, j’ai déjà vu ta tête dans le DreamMag mais on ne se connait pas.
-Lui, il est intéressant! Parfaitement à mon gout!!"

Espèce de foutue vieille garce ! Avant de comprendre, Morgan fut projeté contre le mur par la vieille qui enlaça alors Alan et l’étouffa presque dans sa poitrine. Par principe, le brun utilisa sa canne, attrapant la vieille à la gorge avec le manche et la tira d’un coup en arrière pour la coucher au sol et poser ensuite son pied sur son ventre. Il la foudroya du regard car il n’avait pas tellement aimé être bousculé de la sorte. Se contentant d’afficher un sourire plein d’assurance et de satisfaction, il sentait bien un changement dans sa tête, il se sentait plus naturel, plus lui-même enfin ; elle-même. Et ça c’était vraiment agréable. C’est alors que la vieille saisit la cheville du brun et sans crier gare, elle lui fit perdre l’équilibre et le balança avec une violence inouïe contre le mur. Se relevant à une vitesse hallucinante, la vieille colla un revers à Alice qui vola dans les airs et termina dans la fontaine. La Voyageuse venait de se transformer en une moitié de chat, on aurait pensé que son pantalon s’était allongé pour recouvrir également ses bras. Une morpheuse donc… Morph léopard ? Morgan tourna sur le coté, un mal de crâne carabiné, il activa son endorphine et jura intérieurement, sa canne avait volé de l’autre coté de la pièce. Incroyablement forte, la vieille souleva Alan d’une main et le fixait avec un regard lubrique. Elle semblait décidée à se le faire et rien ne l’arrêterait. Morgan se redressa lentement et s’appuya contre le mur, poussant encore un juron. Il n’osait pas trop user de son endorphine : vue la force de cette folle, il allait surement avoir besoin de ses douleurs pour la calmer à un moment ou un autre. Il se mit à courir pour récupérer sa canne pendant que mamie racontait qu’elle allait faire de Alan son jouet sexuel pour toute la nuit, qu’elle comptait lui apprendre tout ce qu’elle savait et faire de lui un dieu au plumard. Avec un idiot pareil, une nuit ne suffirait pas pensa alors Morgan mais il n’était pas suffisamment sadique pour le laisser dans une telle situation. Il plongea alors pour reprendre son arme.

Roulant sur le sol, il attrapa sa canne qu’il approcha de ses lèvres et lécha l’extrémité pour faire suinter la colle. Se jetant alors sur le duo pour se battre, il colla un coup de canne à l’arrière du crâne de la morpheuse qui broncha à peine et envoya un coup de griffes dans le ventre du brun. Repoussé sans difficulté, il s’agrippa à sa canne qui arracha une poignée de cheveux à la couguar. Celle-ci hurla et balança sa proie plus loin pour s’occuper de Morgan. Bordel, que foutait Alice ? Si elle sortait de la fontaine et attaquait, elle offrirait ainsi un temps de répits pour préparer la contre attaque. Peut-être qu’elle n’osait pas car l’eau l’avait changé en mec ? Si jamais c’était le cas, Morgan se promettait déjà de ne pas trop rigoler et ne parlerait pas de : petit problème comme l’invocatrice l’avait si bien dit. Sauf que là, il avait besoin d’aide sinon il allait se faire tuer. Une phrase lui vint en tête et le fit alors rire, mais pour la comprendre, il faudra chercher un peu car elle est cachée dans ce récit.

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Alice Sauvebois
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyDim 24 Mar 2013 - 17:39
Jour... Puis nuit. D'un petit bond qui souleva sa jupe trop courte, Alice plongea dans les profondeurs obscures qui embaument du doux parfum de l'excrément bien frais et de l'urine encore chaude. Quelle douce et belle idée que d'entreprendre un voyage souterrain dans les abysses dégoulinantes d'immondice des putrides égouts d'un royaume malsain ! La jeune femme était ravie, absolument ravie et au fond d'elle, elle se disait que plus jamais, plus jamais elle ne devait écouter la voix mielleuse de la créature blanche. Dreamland avait déjà l'étrange faculté de la mettre dans la merde, mais avec l'aimable participation d'un maître de la douleur, cela devenait terriblement littéral.
Dans un glapissement, elle acheva sa glissade avec la douceur et la grâce de l'hippopotame, droit sur le nez du jeune-homme-ex-jeune-femme. Elle frissonna, rabattit sa jupe et secoua la tête pour remettre ses idées en place. Elle se sentait incroyablement mal alaise et l'ambiance on ne peut plus glauque de l'endroit ne l'y aidait en rien. Du lieu de leur atterrissage, partaient de multiple boyaux voutés, nappés d'une eau trouble à l'odeur douteuse. Les ténèbres de ces couloirs sordides n'étaient troublés que par d'étranges torches, dont la forme phallique arracha une grimace à la jeune femme. Cependant, ces tremblantes lueurs, loin d'apporter plus de chaleur à ces terribles tunnels, étiraient leurs ombres mouvantes, comme de longues silhouettes torturées et bizarrement sensuelles. L'endroit était malsain, solitaire et il y régnait une atmosphère étrangement chaude, comme s'ils avaient pénétré... Si elle avait bien saisi la comparaison, il est probable que l'invocatrice aurait rougi, mais puisque tel n'était pas le cas, épargnons-nous plus de détail et poursuivons.

Elle en était toujours à inspecter les alentours avec circonspection, quand soudain, elle sentit sa taille serrée entre deux mains puissante. Elle frissonna et glapit de surprise, quand on la souleva de terre pour la jeter sans ménagement aucun dans la boue nauséabonde tapissant les lieux. Elle se disait bien qu'elle s'en tirait à trop bon compte pour que ça puisse durer. Tandis qu'elle tentait vainement de se relever sans retomber la tête la première dans cette gadoue honteuse, elle entendit dans son dos les railleries moqueuses de l'homme responsable de sa situation. Elle lui proposait son aide et c'était comme ça qu'il la remerciait ? Pour la peine, elle le gratifia d'un regard assassin et d'un soupir à la fois rageur et méprisant, tout en achevant de se redresser. Elle inspecta son état qui était, à son gout, vraiment pathétique : couverte d'une glaise étrange et trop odorante pour ne pas être suspecte. Alice préféra ne pas trop y penser pour s'épargner plus de dégout ou simplement un réflexe vomitif qui ne rendrait pas cet endroit plus plaisant. Elle tacha tant bien que mal de débarrasser son corps de cette couverture immonde et elle aurait même pu oublié l'odeur, si Megan (quand bien même ce prénom ne lui seyait plus trop) n'avait pas jugé bon de commenter la chose avec toute la délicatesse d'un coup de corne de rhinocéros dans le derrière. A de nerf, la jeune femme se retourna vivement, manquant de tomber à nouveau au sol, avant de cracher à la tête du brun :


"Mais ta gueule ! Merde à la fin !"

Un coin de son esprit lui murmura que le "merde" était très approprié, mais ce coin fut rapidement refoulé loin à l'arrière de sa tête. Elle ne devait pas penser à ça, surtout pas ! Sur-tout pas !
Tout en ce répétant que tout allait bien, que ce n'était que de la boue, que de la terre humide, tel un mantra rassurant, passé en boucle pour s'encourager à ne pas remonter fissa par là d'où elle venait (dusse-t-elle y passer la nuit), elle suivit machinalement le jeune homme dans le boyau à leur droite, les deux mains plaquées sur ses oreilles. Très vite, un peu trop à son gout, ils arrivèrent à un espace circulaire éclairé par un superbe lustre, offrant à la fontaine dressée en son centre, de merveilleux et chaleureux reflets divinement sensuels. La beauté du lieu avait quelque chose d'étrange, de chaud et de doux, de plus "propre" et Alice en tira un soulagement bienvenu. Ensemble, ils s'approchèrent de la source merveilleusement clair en des lieux si sordides, dans l'idée de s'y nettoyer, mais l'invocatrice ce figea soudainement et recula de quelques pas quand elle vit ce qu'il advint de son compagnon lorsqu'il nettoya son visage. Ce dernier changea, prenant une apparence qu'elle reconnaissait un peu et qu'elle n'avait pu réellement oublier : celle de la vraie Megan Cole. Alice demeura incrédule face à la métamorphose soudaine. C'était déjà fini ? Elles avaient déjà trouvé ? Elle ne pouvait y croire, non, c'était tout bonnement impossible. C'était trop facile, bien trop simple. Dreamland ne faisait jamais, jamais les choses simplement et Hisèn non plus. C'est donc s'en surprise qu'elle vit les changements s'évanouir aussi vite qu'ils étaient apparus. Elle secoua la tête dans un soupir, elle avait failli y croire... Mais non !

Soudain, un bruit de pas léger, ténu, juste derrière elle. D'un bond, elle se retourna et recula, dos à la fontaine. Face à eux, une dame entre deux âge, fort élégante et d'une grâce presque féline. A ses côtés, elle sentait le jeune homme sur ses gardes, mais elle ne dit rien, ne fit rien, elle se contenta de regarder cette nouvelle venue avec méfiance et incrédulité. Premièrement parce qu'une femme habillée avec classe (malgré le pantalon ridicule) n'avait rien à faire dans les égouts, deuxièmement parce qu'aux oreilles, Alice pouvait constater sa nature de voyageuse, troisièmement à cause du clin d'œil suspect qu'elle lança au jeune homme et qui ne lui inspirait rien de bon.
Elle croisa lentement les bras sous sa poitrine, nerveuse, quand un hurlement juste au dessus de sa tête la lui fit relever, afin de constater la chute d'un autre voyageur (toujours ces histoire d'oreille) qui rebondit sur le haut de la fontaine (nous vous suggérons d'imaginer un bruit de jouet en caoutchouc au moment du choc, à la fois pour l'aspect comique et pour atténuer la violence de la chose) avant d'atterrir directement dans l'eau. Alice se planqua derrière Megan d'un bond rapide afin d'esquiver l'eau maudite projeter tout autour du point d'impact, quand celui-ci, bravant l'azur étrange, se jeta sur le corps inerte et désormais féminin pour le tirer de là, le tout pour constater qu'il connaissait son nom... Voir plus, à la manière dont il en parla. Les lèvres d'Alice s'écartèrent, dévoilant un sourire narquois et, frappant ses mains l'une contra l'autre en une ironique ovation, prononça :


"J'admire ton jeu d'acteur. Franchement très persuasif. On y croit tous, parfaitement."

Elle s'en serait probablement pris une, si Megan n'avait pas préféré taper sur la vieille, lorsqu'elle avait manifesté une attirance pour ce qui s'avérait être un jeune châtain, pas très grand et un peu maigrichon et s'appelant Alan... Alan ? Petit ? Maigrichon ? Mazette ! Le type au livre d'Eibon ! Que de coïncidence en cette nuit des plus surprenantes ! La main d'Alice vint frapper son front pour exprimer son désespoir, tandis que la vieille (pas si vieille que ça, envoyait valdinguer le brun, pour ensuite mieux lui en foutre une magistrale à elle. Qu'est-ce qu'elle avait fait ? Elle l'avait même pas chambrée elle ? Pourquoi tant de violence ? Tant de question qui restèrent sans réponse dans l'esprit de l'invocatrice, avant de se voir atterrir avec impuissance et horreur dans l'ignoble fontaine maudite.

Il lui sembla que tout son corps picotait étrangement au contact du liquide magique, la sensation était étrange, désagréable et sa culotte lui sembla étrangement inadapté. Elle serra les points refoulant toute ces pensées, les refusant catégoriquement et préférant ignorer l'inconfort de cette regrettable situation. Au moins, désormais, elle avait été nettoyée des séquelles de sa chute dans la boue putride.
Elle rouvrit lentement les yeux, l'eau était parfaitement claire et étrangement douce, tellement qu'elle put apercevoir sans mal une large grille d'évacuation creusée dans la pierre. C'était leur chance d'échapper à la folle furieuse féline. Elle bondit hors de l'eau et sans aucune considération pour les vêtements de ses deux comparses, les tira dans l'eau avec elle, arracha la grille d'un coup de pied et se laissa aspirer dedans sans protestation. Elle avait peut-être signé leur arrêt de mort à tous les trois, mais avec un peu de chance, elle les avait aussi sauvé du viol imminent qui les aurait attendu s'ils étaient restés avec la voyageuse chatte.

Soudain, la lumière et la chute dans encore plus d'eau. Déboussolée, Alice tenta de regagner la surface en nageant tant bien que mal, avant de s'écraser sur le rebord rocheux, respirant profondément l'air bienvenue de la grotte... De la grotte ? Une fois ses esprits éclaircis, elle observa les alentours avec curiosité. Elle se trouvait dans une large cave à la roche brune soigneusement polie par l'eau qui s'y égouttait dans un bruit cristallin. Les odeurs d'humidité était, sans être agréable, loin d'être aussi immonde que celles des égouts et le soleil parvenait jusqu'à ses yeux, part la grille couvrant le plafond fort haut du lieu. Le tout était agrémenté d'un creux où stagnait l'eau claire et limpide qui devait alimenter la fontaine dans l'autre salle. De cette mare minérale partait une pente douce qui remontait lentement vers ce qui devrait être la surface ou, du moins, quelque chose avec plus de jour et de soleil que ces étranges abysses. Alice frissonna bien malgré elle, ce ruisseau constituée un fil d'Ariane, certes, mais si c'était pour croiser le minotaure à son bout, elle ne savait pas trop si elle souhaitait le suivre.
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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyLun 1 Avr 2013 - 23:17
Pour ne pas donner raisons aux stéréotypes, Alan l’indéfectible râleur se refusa à hurler tout au long de la descente. C’est à peine s’il hoqueta de surprise lorsque le sol se déroba sous ses pieds pour l’envoyer dans les entrailles de Luxuria. La chute lui parue extraordinairement longue et le Voyageur eut tout le temps pour faire quelques observations : premièrement, cet espèce de tunnel était de plus en plus étroit, un Alan agrémenté de dix Macdo supplémentaires se serait retrouvé bloqué dans le boyau – à dix jours prêts donc, Alan aurait pu remporter le prix Darwin de Dreamland ; deuxièmement, il faisait de plus en plus chaud à mesure qu’il descendait et l’atmosphère se faisait de plus en plus moites ; et troisièmement, la surface contre laquelle il glissait était très douce. Par inadvertance, le libraire venait de violer Luxuria. Cette pensée lui souleva le cœur plus efficacement que n’importe quel grand huit. Puis, l’idée qu’un jeune mignon dans son genre puisse être jeté en prison parmi des violeurs multirécidivistes et pas trop regardant l’acheva. Enfin, la possibilité que Luxuria soit allégorisé par un homme l’enterra dans une vase de terreur et de peine.

Toujours aussi obsédé par les livres, Alan se souvenu d’une nouvelle qu’il avait lu quelques temps auparavant. Ecrite par un certains Charles Bukowski – à qui le libraire devait son choix de carrière – et nommée « Le petit ramoneur », elle narrait dans un style propre à l’auteur, l’histoire d’un homme que sa femme transforma en godemichet vivant… Se sentant étrangement familier du sort de l’homme, Alan se donna une bonne gifle pour se redonner constance. Quand vous faites une longue chute, généralement vous craignez de vous briser les os à la réception. Trop classique pour Alan qui, une fois n’est pas coutume, s’envole vers d’autres tripes. Pardon, trip.

Il ne restait que quelques mètres à parcourir, le monde l’accueillait à bras ouvert ! La lumière l’appelait et l’effrayait en même temps. Alan naquit une seconde fois, les pieds devant. Le tunnel l’accoucha dans un bruit de ventouse et le jeune garçon fut immédiatement jeté à l’eau, comme il y a de ça dix-neuf ans. La ressemblance avec le jour de sa naissance était désormais troublante. Surpris, Alan bu la tasse et agita les bras et les jambes, pris de panique. Quand il comprit qu’il avait pied, il regarda autour de lui, rapidement. Dans cette cave naturelle, il y avait trois personnes. Toutes évoquaient, avec plus ou moins de précision, quelqu’un que connaissait Alan. C’était très flou, et le jeune homme se sentait bizarre.

Dans l’ordre, il reconnut déjà Alice, la jeune femme qu’il avait rencontrée dans le Royaume du Savoir. Le souvenir qu’elle devait avoir de lui ne devait pas être des meilleurs… Ses propres souvenirs de cette nuit étaient indistinct, mais il se voyait tout de même courir, un livre à la main et pourchassé par des gardes armés. Ensuite venait une femme d’âge mur, habillée à la mode de Luxuria. Elle le fixait, Alan déglutit et une sensation de profond dégout se matérialisa sous la forme d’un frisson qui le secoua de toute part. D’un autre côté elle ressemblait beaucoup à la nounou qui le gardait, enfant. Enfin, il y avait un homme qui devait être un peu plus vieux que lui et en qui Alan vit surtout un rival sexuel. Il était très classe, son visage lui parlait mais impossible de mettre un nom dessus.

En outre, le jeune libraire n’eut pas le loisir de le détailler d’avantage. La furie en tenue léopard se jeta sur Alice, l’inconnu et lui-même dans un but inavouable. De la mousse se formait au coin de ses lèvres, ses yeux s’étaient révulsés et la femme semblait comme possédée par un démon. Elle envoya l’inconnu beau garçon valdingué contre le mur opposé, pour mieux se jeter sur Alan, désemparé, momentanément androgyne, touché par l’eau magique. La femme manga d’étouffer Alan, mais c’était sans compter l’intervention du jeune homme. Ça lui faisait mal de le reconnaître, mais il lui devait une fière chandelle. Alice de son côté, ne voyait aucune objection à laisser son ancien camarade mourir.

« J’ai dû lui faire une sacrée crasse », songea Alan en cherchant son souffle derrière un rocher.

Justement, Alice pris un bain forcé, propulsée avec une force surhumaine par la psychopathe qui s’attaquaient à eux. De son côté, le libraire n’eut pas le temps de s’enquérir de son état car déjà, la femme bestiale se jetait sur lui. Prenant son courage à deux mains, Alan pris la fuite, rapidement imité par son comparse. La Voyageuse – Alan remarqua qu’elle portait cette fois une tenue particulièrement affriolante – les attrapa sans ménagement par la manche de leurs vêtements respectifs et les attira vers elle et le fond du bassin. Un puissant courant les entraîna dans un long conduit où il fut encore plus à l’étroit que précédemment. Plusieurs fois, il crut que l’air lui manquerait et qu’il allait y rester.

Heureusement, après une poignée de minutes en apnée, les trois Voyageurs purent à nouveau respirer. Ils étaient dans une nouvelle grotte, plus vaste que la précédente et laissée dans son état d’origine. Quand Alan eut fini de se frotter les yeux, lui et ses deux comparses avaient repris l’apparence qu’il connaissait. Ils sortirent du bassin, manquant plusieurs fois de glisser sur les galets ronds et s’assirent un moment au sec pour récupérer de leurs émotions.

« Au fait, je suis désolé. Tu me connais, mais pas moyen de te remettre… Alan se tourna cette fois vers Alice. J’imagine que tu as des choses à me dire, mais cette malade doit pas être très loin alors je préfère remettre sa à plus tard et qu’on se taille d’ici au plus vite, ça roule ? »

Sur-ce, Alan se leva et suivit un petit ruisseau qui alimentait le bassin, et donc la fontaine. Le sol remontait légèrement et bientôt, ils durent tous se plier en deux pour ne pas se cogner au plafond. Même Alice. Et après quelques temps de marches plus ou moins silencieuse, la route qui jusqu’à ne s’élevait que légèrement, devenait nettement plus escarpée et n’était pas loin d’être impraticable. Toutefois, la peur donne des ailes et Alan escalada lentement le mur, glissant ici et là sur les pieds humides. L’eau magique leur tombait dessus comme une cascade, gênant leur progression déjà lente.

L’escalade se poursuivit sur une bonne dizaine de mètres et alors la moindre chute pouvait s’avérer fatale. Néanmoins, il était hors de question de rebrousser chemin, la pression de la fontaine les piégerait pour mieux les tuer, par noyade. Arrivés au sommet, l’équipe marcha encore un moment en suivant le tracé sinueux du ruisseau. Le chemin qui n’en était pas un, les obligeait presque à ramper. A côté de ça, la grotte qui s’ouvrit à eux ne pouvait que paraître immense. Partout, s’élevant comme autant de champignons, s’élevaient des pics rocheux d’où s’échappaient des volutes d’une fumée rose qui décrivait des arabesques amusantes avant de s’infiltrer dans la roche. A l’extrémité de la grotte, un impressionnant dispositif aspirait une certaine quantité de cette fumée et elle disparaissait dans un énorme tuyau qui s’enfonçait dans la paroi.

Un gloussement fit sursauter Alan. Il se rendit compte que c’était lui qui venait de rire et récidiva sans trop savoir pourquoi. Il regarda rapidement le garçon, puis Alice et s’attarda sur elle, la trouvant bien plus attirante que dans ses souvenirs.
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Megan Cole
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyDim 7 Avr 2013 - 2:30


Tout ce bordel allait un peu trop vite et la couguar avait quand même une force incroyable, ce qui n'arrangeait rien. On notera quand même la réplique de Alice qui désirait que Morgan ou Megan, appelez le comme bon vous semble, lui dise que ce n'était pas que de l'eau... Mais on remarquera surtout les passages où elle se décide à parler pour, comme lors du tournoi, dire des trucs inutiles ou ouvrir des portes déjà ouvertes. En effet, le brun avait manqué un peu de talent et de tact pour cacher son identité à Alan, en même temps devoir improviser un truc à l'arrache avec en prime un moment de surprise, ce n'était pas vraiment évident. Rien de bien important à dire pour le moment si ce n'est un bras masculin qui avait jaillit de la fontaine pour attraper les deux algophobes et les attirer dans la flotte. Megan était alors toute mouillée, elle sentait même que le contact de l'eau froide sur son corps avait fait réagir son épiderme et qu'elle pointait. Elle en fit un sourire des plus satisfaits: durant un instant, celui qui ferait qu'elle serait dans l'eau, elle était elle, une femme. Frémissant de plaisir, elle jaillit la tête hors de l'eau, poussa un gémissement qui résonna dans la caverne de la luxure, amplifiant ainsi la raison du nom de l'endroit. Et sans prévenir, elle se sentit aspirer vers le fond, se faire emporter par un courant puissant qui la faisait tourner à toute vitesse dans la fontaine, à croire qu'elle était dans un toboggan ou dans une cuvette de chiotte géante et que quelqu'un venait de tirer la chasse pour se débarrasser de trois immondes fientes odorantes. Disparaissant ainsi dans l'obscurité, priant qu'il ni ait pas un broyeur mais simplement une canalisation qui reliait aux égouts, la jeune femme se laissa porter par le courant. Elle songea alors à un truc: elle était à la base dans les égouts, donc où est-ce que cette chasse d'eau allait la mener? Glissant de plus en plus vite, percutant les bords lisses, elle était ballotée dans tous les sens, lâchant des jurons entre deux moments où elle buvait la tasse. Elle glissait avec une aisance presque insultante dans les entrailles du royaume, pénétrant ainsi les moindres recoins, les moindres secrets de Luxuria. Sauf qu'elle ni voyait pas grand chose: on avait oublié d'installer un éclairage dans le trou du cul du royaume qui était représenté par une fontaine capable de changer un homme en femme et inversement.

Expulsée alors à l'air libre comme un colombin qui n'a pas payé son loyer, Megan percuta le sol et but encore une fois la tasse en tombant dans une pataugeoire. Elle se retourna rapidement malgré sa tête qui tournait et ses vertiges: elle n'aimait pas spécialement les toboggans, surtout quand elle ne s'y attendait pas, et là, elle voulait voir si l'autre folle les avait suivit ou non. Après plusieurs secondes d'attente, elle écoutait ses deux comparses qui se relevaient non loin d'elle. Les deux avaient leurs apparences et c'est à contre cœur qu'il passa la main sur son torse pour constater son absence de poitrine, pour voir qu'il était plat, qu'il n'avait plus rien et cerise le gâteau: des poils, tels ceux d'une brosse à chiotte, avaient poussé de nouveau à son menton. Des poils rêches qu'il n'aimait pas, qu'il ne supportait pas. Pourtant, embrasser un barbu ne l'a dérangeait pas, certes ça piquait un peu mais c'est tout, alors pourquoi détestait-elle ça? Il se releva, poussa un soupire, se résignant à être encore un homme pour un moment, malheureusement. Alan prit la parole, pour dire que lui ne connaissait pas le contrôleur de douleur. Normal vu qu'il connaissait Megan et pas sa version masculine... L’indolore s'adressa ensuite à l'invocatrice, disant qu'elle avait probablement pas mal de trucs à lui dire mais qu'il verraient ça plus tard. Intéressant, donc ce petit groupe se connaissait déjà: trois algophobes qui s'étaient déjà vu à d'autres occasions et à présent réunit pour violer la vertu du royaume le plus lubrique du monde onirique. Enfin, ils en avaient juste après un artefact, sauf Alan qui, tel un cheveux sur la soupe, était tombé au sens propre dans cette affaire. Sauf que lui, il avait une couguar, au sens propre et figuré, au cul... Toujours mouillé par les sécrétions étranges du royaume, mais largement moins de bonne humeur, le jeune homme, qui n'en était pas un, suivit les deux autres qui décidèrent de remonter le tunnel. Ils passèrent ainsi pas mal de temps à remonter dans les entrailles de la terre, le chemin fut alors en pente douce, ils suivaient toujours un petit ruisseau qui serpentait au milieu du tunnel. Les murs étaient boursoufflés, des imperfections ici et là, des nervures, on aurait dit qu'il y avait plusieurs anneaux comme un serpent ou encore un intestin. Oui, on est parti depuis un moment sur la thématique de la fiente et tout ce qui s'en rapproche, pardonner l'inspiration de merde de l'auteur (ainsi que ce jeu de mot pourri).

Le chemin déboucha enfin sur une salle plus grande, une caverne avec de nombreuses stalactites et stalagmites. Le plafond semblait poreux, il était couvert de petites alvéoles et Megan comprit à quoi cela servait. Du gaz s'échappait des monticules de roches pour s'élever paisiblement dans l'air avant de s'engouffrer dans les petits trous au plafond... Un gloussement fit sursauter le contrôleur androgyne qui tourna les yeux pour voir Alan affichant un sourire étrange et un regard qu'on ne lui connaissait pas. Il en était apparemment de même avec l'invocatrice. Elle semblait désirer quelque chose et avec une ardeur à faire fondre un iceberg. Et si seulement notre personnage pouvait rester de marbre, mais lui aussi se sentait étrange...

Dehors, enfin à la surface. La population de Luxuria s’occupait comme toujours de la même façon: en forniquant. Des bouches d'aérations, ici et là, disposées un peu partout dans la ville, laissaient échapper des nuages d'une fumée rose qui imprégnait tout ce qui passait à proximité. L'inhalation de ce gaz semblait augmenter l'excitation sexuelle de façon faramineuse. De la fumée s'échappait aussi des cheminées en forme de phallus, on pouvait également en fumer dans les bars ou en prenant une chicha gentiment proposée par une créature du royaume. Ce produit semblait être la chose la plus utile de tout le royaume, la poule aux œufs d'or qui faisait de Luxuria ce qu'elle était: la ville du sexe, de la débauche et des obscénités.

De retour dans notre grotte, Alan lançait des regards flamboyants à Alice et celle-ci lui rendait, alternant de temps en temps pour fixer Morgan ou ses pieds. Le jeune homme était également étrange, il fixait l'invocatrice, regardait sa jupe, ses jambes, s'attardait bien trop à contempler le peu qu'il pouvait voir de ses cuisses, remontant son regard sur la petite poitrine de la fille et enfin, fixer ses lèvres en s'insurgeant quand il comprit qu'il la désirait. Il se dégoutait lui même, se souvenant qu'il était à la base une femme, qu'il avait déjà fait de la merde dans ce royaume et il refusait de remettre ça, surtout devant témoin. Sauf que le témoin: Alan, semblait désirer la jeune femme autant que lui si ce n'est plus. Justement, Morgan posa ses yeux sur l'indolore et fut alors surprit: il remarquait pour la première fois que ce jeune homme était plutôt beau garçon, plaisant même. Son rythme cardiaque s'accéléra un peu, il sentit même ses joues s'enflammer, son coté féminin revenait à la charge et il, enfin elle, s'intéressait à ce garçon. Il ferma les yeux, prit une longue inspiration et tourna le dos aux deux autres, l'un s'approchaient lentement tel un loup prêt à bondir sur sa proie pendant que l'autre, fixait timidement le sol, surement perdue dans ses pensées. S'il ne faisait rien, il y allait avoir une partie de jambes en l'air, un trio mémorable qui serait surement la première fois de la petite à lunettes et ce en rêve en plus. En même temps, elle était mignonne après tout: elle avait de jolis yeux, une peau qui semblait très douce et un corps loin d'être désagréable... Il était normal de pouvoir la désirer, même si on est une femme à la base. Il se retourna lentement, lança un regard aux deux autres, se disant qu'une petite pause ne pourrait pas faire de mal et surtout: où était le problème de se faire du bien? Sa main, sans qu'il s'en rende compte, passait déjà lentement sur la joue de la fille, lui relevant la tête. Elle avait bien la peau douce et son regard, il était en train de s'y perdre, il en oubliait la raison de sa présence ici: la seule chose importante, c'était que cet échange ne cesse jamais. Une boule à l'estomac, le sang qui frappait à ses tempes, il se dit rapidement qu'il faisait une connerie mais rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Ses lèvres s'approchèrent des siennes, il était à quelques centimètres, il sentait le souffle de la jeune femme sur sa peau, sa gorge devint sèche. Le temps semblait s'être arrêté et il n'avait à aucun moment relever les yeux des siens. Jamais il n'aurait pensé pouvoir désirer un être à ce point, surtout cette fille, avec qui il s'était envoyé des pics au tournoi, cette fille qui l'avait tellement exaspéré. Moins d'un centimètre, leurs lèvres se frôlèrent...

Quelque chose attrapa alors Morgan par l'épaule et le tira avec force en arrière. De surprise, il perdu l'équilibre et tomba sur son postérieur pour voir Alan le foudroyer du regard: apparemment mécontent qu'il vole le premier baiser à la demoiselle à sa place. Durant un instant, le contrôleur sentit une envie monter en lui en regardant Alan. Puis, ce fut de la jalousie et enfin de la colère. Il s'en voulait à lui même; il avait faillit embrasser une fille, il avait désiré une nana et là, il avait même désiré Alan! Ce mec, ce chiant qui avait été un emmerdeur, râleur tout le temps de leur collaboration au royaume des sucreries. Mais elle en revint à Alice... Cette fille, une petite peste agaçante et imbu d'elle-même, comment avoir pu, ne serait-ce qu'une seconde vouloir la posséder? Autant se trouver un objet pointu et se l'enfoncer dans le... Oui vous avez compris. La haine l'avait ramené à lui et c'est ainsi qu'il poussa un soupire, se releva, colla un revers à Alan pour le balancer sur le coté, lui mettant un uppercut dans le ventre pour le soulever du sol et le balancer sur son épaule afin de le porter.

"Désolé, il est grand temps de calmer tes ardeurs mon vieux."

Il l'avait cogné alors que le jeune homme était sur le point d'embrasser la fille, tout en glissant une main sous sa jupe: rapide le petit. Plus léger qu'il n'y paraissait, Morgan parvint à le porter sans mal. Il attrapa Alice par la main, lui fit un sourire pour la détendre: elle semblait paumée, plus que d'habitude en tout cas. Et il l'entraina vers la sortie le plus rapidement possible. Une fois hors de cette grotte, sans gaz, il espérait que tout le monde retrouverait ses esprits. Il déposa Alan qui se débattait, en même temps, cogner quelqu'un qui ne sent pas la douleur, ce n'était pas le mieux pour le calmer. L'invocatrice était plus simple à gérer, elle ne disait rien, cherchait juste à éviter le regard des deux autres. Morgan sentait son cœur battre à toute vitesse dans sa poitrine, un mélange de colère et d'excitation, il avait supporter le gaz, surement car il était les deux sexes dans le même corps et que cela annulait en partie l'effet aphrodisiaque. Sa tête tournait, il avait l'impression d'avoir consommé pas mal d'alcool et il espérait ne pas avoir en prime une gueule de bois. Un bourdonnement insistait à ses oreilles et il comprit enfin, l'excitation redescendue, que ce bruit n'était pas dans sa tête. Le chemin sur lequel ils étaient, ne semblait pas naturel: il y avait des poutres pour tenir le plafond, des traces d'outils dans le mur. Après une escale dans le royaume des cow-boys, l'algophobe pouvait se targuer de reconnaitre une mine et c'est justement ce qu'il avait sous le nez. Tendant toujours l'oreille, il chercha d'où venait le bourdonnement et retourna vers la caverne au gaz, il remarqua alors dans une alcôve qu'il y avait une petite machine, une sorte d'aspirateur industriel qui récupérait une partie du gaz. Un long tuyau blindé serpentait et remontait dans le passage où étaient Alan et Alice qui se détendaient de l'inhalation de ce truc rose. Il revint donc vers eux et croisa les bras en les regardant.

"Vous allez mieux? Désolé pour ce que j'ai faillis faire Alice... Je pense qu'on aura comprit l'utilité et les effets de ce gaz. Il y a juste un truc qui m'intrigue: une machine en aspire une partie et si on continue par là, on devrait trouver pourquoi. Vu qu'on a rien de mieux à faire, allons voir non?"

Que le gaz s'échappe par le plafond, c'était naturel et expliquait pourquoi ce royaume était ce qu'il était. Mais quelqu'un semblait décidé à utiliser le gaz autrement, peut-être à des fins personnelles et ça, le jeune hermaphrodite se demandait bien pourquoi. Cela avait piqué sa curiosité. Comme cette flotte capable de changer de sexe la personne qui s'y baigne, tout ceci était étrange mais en même temps, il restait persuadé que tout cela apporterait la réponse à son problème d'identité.

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Alice Sauvebois
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptySam 11 Mai 2013 - 0:46
Alice n'avait jamais aimé le sport, jamais. Même enfant, remuer son corps en tout sens ne l'avait jamais intéressé et elle n'y trouvait aucune satisfaction. Bouger était une nécessité, pas un plaisir et les longues heures de marche dans les sous-sols obscurs du royaume de la luxure ne faisait que confirmer son avis sur la question. Ses pieds lui faisaient un mal de chien, elle se sentait fatiguée et le silence qui régnait sur l'équipé sauvage qui l'accompagnait ne lui faisait oublier ni l'un, ni l'autre. Elle en viendrait presque à regretter la compagnie d'autres parasites dreamlandiens, qui, s'il demeurait nuisible, avait le mérite de faire passer la pilule sans éveiller en elle de lourds désirs de meurtre ou de suicide. Les boyaux sombre se répétaient inlassablement, chaque minute semblable à la dernière et à la suivante, la monotonie de la scène suintait le désespoir d'une imagination infertile et seul les lueurs rougeoyantes s'échappant par endroit des murs avaient le bénéfice de rompre la sensation de cercle infini. En parlant de la lumière, sa teinte et son éclat étouffé, renforcé encore un peu plus la sensation de se balader dans l'intestin d'un monstre endormi. Ceci, combiné au "spouich spouich" spongieux que faisait chacun de leurs pas sur le sol humide, ainsi que la texture un peu poisseuse de ce dernier, lui aurait probablement donné la nausée, si son cerveau n'était pas déjà concentré sur son mal de pied, sa fatigue. Dans sa tête, une litanie silencieuse répétait sans relâche des malédictions macabres sur le compte d'une créature onirique passant son temps à la manipuler et une brune devenue brun se foutant perpétuellement dans la merde sans avoir les moyens de s'en sortir sans y enfouir par la même occasion, les visages désespérés de toute bonne âme ayant la générosité de tenter de l'aider. Mais comment avait-elle pu croire que ce serait simple ? Rien, jamais rien n'était simple ici. Jamais, jamais, jamais !

Trainant derrière les deux garçons, ronchonnant comme jamais, elle ne remarqua pas l'arrêt soudain et son nez vint heurter le dos d'Alan. Elle poussa un gémissement, frotta son visage rougit au lieu de l'impact et lança un regard sombre au responsable de cette arrêt : un changement d'environnement des plus troublants tout en étant tout de même prévisible. Le boyau dans lequel il marchait depuis quelques temps déjà s'élargissait soudain, formant un espace ample et voûté aux colonnes de pierre épaisse comme des arbres, certaines complètent, d'autres en lente formation, les bras rocheux se tendant désespérant vers leurs jumeaux, comme attendant l'étreinte finale, presque éternelle qui les unirait un jour. En posant la main sur la surface grumeleuse, elle nota que la pierre n'était point lisse, mais poreuse, couverte de petites alvéoles lui donnant un aspect d'éponge.

Puis soudain, sa vue devint flou, elle cligna des yeux, secoua la tête et failli perdre l'équilibre. Elle prit son visage entre ses mains, massant sa tempe, cherchant vainement à reprendre ses esprits à retrouver ses sens, mais elle se sentait glisser sur une pente dangereuse, elle tombait de plus en plus vite, roulant vers des fonds obscurs qui l'effrayaient. Elle ramena ses mains contre sa poitrine, son cœur battait fort et elle le sentait envoyait son sang brulant partout dans son corps, elle avait chaud et elle sentait son visage empruntait une teinte plus rouge de minute en minute. Ses doigts se serrèrent et s'entremêlèrent nerveusement, elle haletait et ne parvenait plus à réfléchir et bientôt, elle ne voulut même plus réfléchir. Elle sentait les regards, savait ce qu'il se passait tout en l'ignorant, paralysée et fiévreuse, elle refusait de bouger le moindre muscle. Même quand, tour à tour, les deux hommes la touchèrent d'une façon qui l'aurait d'ordinaire hérissée, elle ne protesta pas, elle ne dit pas un mot, aucun son ne sortit de sa bouche, rien chez elle ne refusait ce qu'il se passait, à part une peur légère et étrange qui nouait son estomac douloureusement.

Puis tout alla très vite, Megan assomma Alan en s'excusant, avant de le traîner sur son épaule et de la prendre par la main pour la trainer dans un couloir. Tout en marchant, elle reprenait peu à peu ses esprits, lentement ses sens lui revinrent. Mais la rougeur sur ses joues ne disparut pas : elle se rappelait ce qu'il venait de se passer et concevait une légère reconnaissance envers le brun pour lui avoir éviter un approfondissement de la situation. Enfin, ils s'arrêtèrent. Alice était essoufflée et tremblait un peu, elle était à bout et espérait pouvoir bientôt sortit de cet endroit sinistre, finir sa nuit ailleurs, ou simplement se réveiller. Oui, si seulement elle pouvait se réveiller. Le chat des voisins pouvaient parfaitement rentrer dans sa chambre et lui sauter sur le ventre, non ? Non... Elle avait fermer les volets et la fenêtre, elle était condamnée à passer sa nuit dans ce royaume obscène. Elle croisa les bras, ronchonnant en écoutant les supposition de Megan.


"Allons-y, suivons le tuyau louche, qui aspire le gaz louche en d'autres lieux probablement tout aussi louches. Mais oui, tout à fait ! Quelle évidence..." grogna-t-elle, plus pour elle-même que pour le duo.

Malgré ses réticences, elle n'avait pas de meilleure idée à proposer, c'était ça ou se perdre un peu plus dans le dédale qu'était les sous-sols du royaume. L'idée manquant clairement d'attrait, elle se résigna en bougonnant et emboita le pas des deux hommes.

Plus ils avançaient et plus le calme étrange des tunnels se faisaient oppressant, les crevasses naturelles se lissaient doucement au fur et à mesure que d'autres tuyaux se joignaient à ceux qu'ils suivaient déjà, vrombissant dans un bruit métallique étrange, léger mais strident. La jeune fille frémissait, frottait doucement ses bras comme si elle avait froid, dans un geste discret de réconfort. Les murs, le sol, tout lui laisser sentir l'approche d'un danger imminent, comme si elle devait craindre l'endroit où ils allaient d'un pas si sûr sans que rien ne vienne lui dire pourquoi. Elle déglutit péniblement, regardant avec inquiétude le dos des deux jeunes hommes. Un son rompit soudain le bourdonnement léger, un grattement résonnant au loin, puis de plus en plus proche, comme volant juste au dessus de leur, puis plus rien. Alice fixa la voûte d'un œil inquiet, se rapprochant sensiblement des deux voyageurs devant elle, percutant Alan. Elle releva les yeux avant de se pencher pour voir ce qui avait causé cet arrêt impromptu.

Face à eux, un mur lisse, fendu en son centre par une fine ligne descendant du plafond jusqu'au sol, traversant un petit trou sombre d'environ 4 ou 5 cm de diamètre. Le tout donnait vaguement l'impression d'une porte et de sa serrure. Alice observait d'un œil contrarié la chose, quand ses oreilles frémir, percevant le son entendu plus tôt, mais distinctement plus proche cette fois-ci, jusqu'à ce qu'il explose non loin d'eux, littéralement. Dans un bruit sourd, la voûte se fendit, laissant tombait dans un bruit mou accompagnait de gravas, un gros vers géant à l'apparence trapue, le dos couvert de sortes de poils épais ou de piquants à la manière d'un hérisson ou d'un porc-épic, la bouche béante d'où s'échapper de grosses tentacules roses lustrées de bave. En bref, un ver de Pompéi (si, si ça existe), mais la taille supérieur, puisque ce spécimen avoisinait sans mal les deux mètres de haut, sans parler de la longuer.

La jeune femme blêmit, plaquant ses deux mains sur sa bouche pour étouffer son cri. Chose probablement parfaitement inutile, l'annelide les ayant plus que très certainement déjà repéré, puisqu'il se dirigeait vers eux de son pas lent de lombric. Pas de sortie en haut, pas d'échappatoire en bas, sur les côtés du ver au poil barbelé c'était plus que casse-gueule, restait la porte et sa mystérieuse clé...
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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyJeu 23 Mai 2013 - 21:16


Encore plus jeune et plus stupide qu'il ne l'était aujourd'hui, Alan avait assisté, bien malgré lui, au procès qui l'opposait à une dizaine d'individus qui s'en était pris à lui dans l'espoir de le soulager de ses biens matériels en menaçant son intégrité physique. Le procès se solda bien évidement par une petite tape sur la tête des agresseurs et ce fut la fin de l'histoire. Alan, qui était déjà fort cynique pour son âge, garda de cette mascarade un souvenirs amère mais sans surprise. Toutefois, ce qui marqua véritablement l'esprit du gamin, et fit resurgir cette histoire, fut le précédent procès qui opposait un homme d'une trentaine d'années à une femme qui ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans. Cette dernière accusait l'homme – qui n'avait l'air ni sain, ni saint, bien que les souvenirs puissent être altérés par le poids des années – d'avoir tenté de la violer alors qu'elle ne répondait pas à ses avances. Pourtant délicates, soutenu le gentleman à l’audience. A cela, notre charmant jeune homme ajouta, selon ses propres mots et sélectionné dans un vocabulaire fleuris que « cette pute l'avait bien cherché avec sa mini-jupe. »

Jusqu'à ce jour, Alan n'avait pas compris les propos de ce bourreau des cœurs. Il n'était qu'un psychopathe effrayant et n'avait rien en commun avec lui. En comparaison, donc, Alan faisait figure de chic type. Maintenant, eh bien, il savait qu'il avait franchis une frontière et d'une certaine façon, le voilà passé de gentil garçon à criminel en puissance. Terminé, l'innocence de la jeunesse. Luxuria la lui avait volé, violé. Le jeune homme avait compris, l'espace d'une ou deux minutes, comment on pouvait être réduit à affirmer que la poulette qu'on essaie de draguer vous a allumé en premier. Lui, qui jusque là avait toujours compté sur son physique pour échouer lors de parades nuptiale, avait outre-passer les règles tacites des relations et même si les vapeurs aphrodisiaque qui s'échappaient des roches étaient en cause, elles n'avaient fait que révéler sa véritable nature de dégénéré...

Horrifié, le Voyageur observa tour à tour Alice et l'inconnu. Ces derniers minutes s'étaient écoulées très vite, Alan revoyait la scène comme dans un grand huit. Floue et terrifiante. Sans l'intervention de Megan, ce manège aurait pu très mal finir pour chacun d’entre eux. Bien sûr, Alan aurait aimé se confondre en excuses, chercher par tous les moyens une justification improbable à son comportement déplacé. Mais les mots restaient bloqués dans sa gorge, trop nouée pour laisser filtrer ne serait-ce qu'un sifflement rauque. Être dans l'instant réduit en un tas de cendre semblait un sort bien enviable aux yeux d'Alan. Et préférant de pas s'attarder sur ce petit contre-temps, les trois Voyageurs décidèrent d'un commun et muet accord qu'ils feraient mieux de poursuivre, en essayant de faire comme si rien ne s'était passé. Plus facile à dire qu'à faire.

Pendant une dizaine de minutes, ils marchèrent dans un silence quasi religieux, ce qui ne manquait pas d'ironie en considérant la situation. Pour dissimuler sa gêne, Alan se plongeait dans la contemplation des lieux, obscène jusqu'à l'insoutenable et bien sûr, c'eut l'effet inverse. Les catacombes de Luxuria étaient un véritable musée dédié à l'érotisme et à la pornographie. Les murs représentaient les évolutions dans ces domaines comme une gigantesque frise. La plupart du temps, pas de difficulté à comprendre ce qu'évoquait le dessin, mais de temps en temps, la gravure était sans queue ni tête – au sens figuré bien sûr – et laissait un sentiment d'incompréhension accompagné d'un frisson de peur. Et puis, une fois ou deux, la seule réaction se manifestait par un rejet violent des intestins.

Ce tunnel, véritable épreuve de résistance face à des abominations, s'arrêta d'un coup lorsqu'une parois barra la route. Alice, qui avait la tête dans les nuages sans doute traumatisée, percuta le dos d'Alan alors qu'il s'était arrêté près de Megan. Pour le libraire, c'était comme recevoir une charge de plusieurs milliers de volts et il faillit bien s'évanouir non pas de surprise, mais d'une sorte de choc anaphylactique en réaction à la jeune fille. Il fit un bond d'une dizaine de mètres, retenu un cri de pucelle, et s'écarta promptement pour laisser Alice observer l'obstacle, en évitant soigneusement de croiser son regard. Toujours aussi prudemment, Alan ausculta le barrage et en déduit qu'il était artificiel, sa surface étant froide et dure contrairement au reste de la caverne.

Selon toutes logiques, il devait y avoir un moyen de continuer leur progression à travers le dédale sous-terrain. Un passage dissimulé ou un bouton d'activation. Les trois algophobes ne pouvaient pas avoir fait toute cette route pour rien, surtout pas avec une psychopathe aux allures félines sur les talons. Personne n'irait dire d'Alan qu'il serait couard, mais dans sa position, un peu d'anxiété, reconnaissons-le, est bien normal. Aussi, il chercha presque compulsivement un moyen de passer. Seulement, il fut rapidement interrompus.

- Doux jésus, lâcha Alan alors qu'un bon millier d'autres expressions toutes plus crades les unes que les autres se bousculaient au portail de ses lèvres.

Sans crier gare, une créature aussi gigantesque que repoussante venait de débouler en creusant à la manière d'une taupe à travers la roche. Le monstre voulait se nourrir et venait de tomber sur trois proies délicieuses. L'animal ressemblait à un ver géant et Alice, derrière ses binocles, semblait reconnaître là un spécimen en particulier. Assez peu intéressé par l'aspect zoologique de cette découverte, mais d'avantage inquiet par une probable hostilité à son encontre, Alan se plaqua contre le mur en espérant que le ver géant ne tombe pas sur lui, tandis que d'immondes tentacules scrutaient chaque coin et recoin de l'espace confiné dans lequel les Voyageurs étaient bloqués. Et alors que les choses visqueuses s’apprêtaient à enserrer le trio, un hurlement déchira le silence dans lequel ils s'étaient tous emmurés.

Du trou formé par le lombric apocalyptique jaillie une forme de vie plus effrayante encore. Le ver aurait pu tout aussi bien gober d'une traite et digérer lentement ensuite cette chose petite et trapue qui venait l'interrompre, mais si son faciès ne pouvait signifier sa panique, alors le ver venait d'en mettre le masque. Il gigotait dans tous les sens, se heurtant à la roche et se dandinant comme le plus gros des appâts sur la plus longue des canne à pèche. Et la folle dingue qui avait faillit tuer les trois Voyageurs tout à l'heure était assise à califourchon en essayant de le maîtriser à coup de caresse et de bisous baveux !

- Ce godemichemus est à moi ! Alors ne rêves pas, petite pimbêche ! hurla-t-elle en pointant un ongle long et noir vers Alice.

Une larme coula de long de sa joue gauche alors qu'Alan peinait à dissimuler un rire hystérique. La tarée était occupée avec le sex-toy vivant et eux n'avaient qu'à profiter de ce répit pour prendre la tangente. S'efforçant d'accorder toute son attention au mécanisme qui se trouvait devant lui, en dépit de la lutte grotesque qui se déroulait dans son dos, Alan cherchait à ouvrir ce passage. Cette ligne et ce trou devait bien avoir une signification ! Le libraire palpa l'orifice en espérant tomber sur un bouton... Un bouton, un trou... Alan se refusait à cette éventualité, mais à Luxuria, c'était pourtant la solution la plus évidente à défaut d'être alléchante. Le trou se trouvait à environ un mètre du sol, à hauteur du bassin d'un homme de taille normale. Non, tout ceci était stupide.

- Tu vas tâter de mon point G, mon mignon ! vociféra la femme couguar.

Le duel touchait à sa fin, déduisit Alan en jetant un œil par dessus son épaule. Même si cela semblait absurde, il ne pouvait pas tout simplement laisser tomber cette option. Megan et Alice cherchaient aussi la solution, mais en vain. Tant pis, entre une humiliation et un moment en compagnie d'une tarée mangeuse d'homme, Alan préférait de loin le ridicule. Il respira très lentement et força son corps à ne plus trembler. Il replia ensuite trois doigts de sa main droite et enfonça index et majeur dans le petit trou, les yeux fermés, l'esprit loin, très loin de cet endroit maudit.

Le gémissement qui résonna dans la seconde ne le surpris pas. Le malheureux libraire récidiva plutôt son acte, avec plus de conviction cette fois et essaya de toutes ses forces de penser à autre chose. N'importe quoi ! Un singe qui joue au basket ! Un tank traversant une autoroute ! Mais merde ! Je suis en train de doigter un putain de mur ! se répétait-il en se cognant la tête contre le dit-mur. Maintenant, c'étaient de vrais petits cris qui résonnaient dans le tunnel, alors qu'Alan besognait. Et après deux bonnes minutes de ce jeu, le garçon sentit quelque chose de dur tout au fond. Il enfonça ses doigts plus profondément encore et appuya sur un bouton alors que cette fois, un hurlement de plaisir secouait les environs. Ville de tarés. La ligne qui parcourait le mur s'illumina et le mur se sépara en deux, libérant le passage pour les trois Voyageurs de la douleur. Derrière lui, Alan entendit la vieille femme lui criait quelque chose :

- Ce petit jouet me consolera quand je serais loin de toi, mais c'est toi que je veux, mon chou !

A peine la porte se referma derrière les Voyageurs qu'Alan fit volte-face, pointant un doigt menaçant vers Alice et Morgan.

- Un mot ! Si ne serait-ce qu'un mot de ce qui vient de se passer sors d'ici, je vous traquerais, je vous trouverais, et je vous éliminerais sans hésiter.

Avisant alors que le doigt tendu était couvert d'un liquide étrange, notre ami plongea ses mains dans les poches de son pantalon en cuir et pleura en silence.

Désormais, le sol était bien plus régulier et des marches avaient même étaient taillées pour faciliter le déplacement. La main de l'homme avait œuvré ici et difficile de croire que cette construction était élaboration d'un philanthrope. Sur trois cents mètres, le chemin continua à serpenter et ils finirent par tomber dans une nouvelle grotte, aussi vaste que la précédente, mais où avaient été construit quatre énormes bassine pleine d'une eau cristalline. Les tuyaux qu'avaient repéré Megan précédemment et qui pompait le gaz aphrodisiaque débouchaient ici et étaient reliés aux cuves dans lesquelles germaient des petites bulles.

Soudain, une alarme se déclencha et se doutant que les intrus tels qu'eux ne devaient pas être très appréciés ici, le joyeux groupe décida de courir vers un escalier proche et qui menait vers un bureau vitré d'où on pouvait surveiller l'ensemble de la grotte.
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptySam 1 Juin 2013 - 21:55


La jeune femme transformée en homme, marchait donc dans ce tunnel, long, sinueux, sombre et humide. La remarque de Alice était passée au dessus de sa tête. Oui c'était louche, oui ils ignoraient où ils allaient, mais ils iraient. Toute façon il ni avait rien à trouver derrière, ils en venaient. Peut-être préférait-elle rester dans la cavité au gaz aphrodisiaque? Morgan, de son vrai nom Megan, s'allumait une cigarette tout en avançant à coté de Alan, l'invocatrice était un peu en retrait derrière eux. Pourquoi drainait-on le gaz? Le royaume avait suffisamment le feu au cul pour ne pas avoir besoin d'en rajouter mais après tout: pourquoi pas? Ils avaient ainsi découvert d'où provenait les flatulences du royaume et parait-il, dans certain pays les gaz intestinaux sont vues comme quelque chose de sexy. Loin d'être de cette avis, Megan préférait faire ça en silence et si possible dans son coin. Mais ce n'était pas vraiment le sujet à aborder pour le moment. Le trio hanté par la douleur continua donc son bonhomme de chemin et hormis leurs bruits de pas, le silence régnait dans ce lieu sombre. Un silence si pesant que Megan n'aimait pas ça sauf qu'elle, enfin il ne pouvait deviner ce qui les attendait. Au bout d'un moment, ils arrivèrent dans un cul-de-sac: un mur se dressait devant, bloquant le passage. Une fissure traversait la paroi avec un petit trou à un endroit: une porte avec probablement une serrure, restait à savoir quoi utiliser comme clé et où la trouver. Les deux jeunes hommes avaient donc stoppé leurs marches mais Alice qui était derrière, percuta le dos de Alan. Une expression de surprise mais également comique jaillit de la bouche de l'indolore non pas pour la petite bousculade de l'invocatrice mais par l'apparition inattendue d'une chose quelque peu moche, grosse et probablement dangereuse.

Un lombric. Oui un putain de lombric géant venait de surgir du plafond et tournait sa tête aveugle vers le trio. Ce machin était gluant et odorant. Des picots sur le dos, une bouche énorme avec des tentacules, une magnifique représentation d'une bestiole digne d'un hentai... Des tentacules, de la bave, une peau rose. Sur le coup, Megan fut heureuse d'avoir l'apparence d'un homme: il ne se ferait pas violer par ce truc, du moins il avait moins de chance d'y passer. Le ver se jeta sur eux mais au même moment quelqu'un tomba par le trou d'où était venu le lombric. La vieille Voyageuse, la couguar venait de surgir et sautait sur la créature en hurlant. Le ver gigota dans tous les sens pour se débattre: cette folle était en train de le dominer sans grand mal. Elle tourna les yeux vers Alice et lui fit comprendre que le god géant était à elle. Le contrôleur de douleur eut un rictus et se força pour ne pas éclater de rire. L'nvocatrice n'avait surement aucune idée de l'utilité d'un sex-toy et donc la couguar n'avait rien à craindre: personne ne lui volerait le ver. Directement Alan se jeta sur le mur pour comprendre le fonctionnement du mécanisme. Morgan le laissa faire, s'adossant à ce qui semblait être la porte et fixait le combat qui se déroulait: craignant de voir l'un ou l'autre gagner car le trio devrait se frotter au vainqueur et la couguar comme le lombric n'inspirait rien de bon à l'algophobe. L'autre dingue parlait de point G ce qui fut encore une épreuve pour ne pas faire voler en morceaux les cotes du brun. Pendant ce temps, Alan avait glissé sa main dans le trou et il s'efforçait d'offrir du plaisir à la porte via ses doigts pour qu'elle daigne bien s'ouvrir.

"Dire que j'avais déjà vu quelqu'un draguer une porte... Je n'aurai jamais penser voir quelqu'un en masturber une pour qu'elle s'ouvre."

Il avait dit ça sur un ton relativement bas, plus pour lui même que pour les autres. Le souvenir de Lithium qui discutait avec une porte qui la draguait, revint dans son esprit et fut accompagné d'un sourire. La dessinatrice avait réitéré ça avec le sceptre qui les avait changé de sexe, elle, Megan et Nodox. Seule Litihium au final avait retrouvé son apparence, Nodox quand à lui se plaisait d'avantage en tant que femme et... Megan s'était montrée un peu trop violente pour que l'artefact magique et animé de vie daigne lui rendre son apparence. Mais sa réflexion fut interrompue par le gémissement du mur suite aux caresses de notre indolore. Il semblait doué le bougre! Morgan se dit qu'il serait peut-être bon de l'essayer une fois redevenu une femme. Quoique l'idée se dissipa rapidement: on parlait quand même de Alan le casse couille, Alan le libraire aux répliques de merde. Alan enfonça alors la main entière dans le trou, le brun se jura qu'une fois femme, jamais elle ne laisserait se goujat la toucher: on ne l’emmancherait pas de la sorte, pas vivante en tout cas. Un gémissement plus tard, la porte s'ouvrait pour laisser passer le trio alors que la couguar en terminait avec le lombric. La dernière phrase de la dame fut une bonne menace à l'attention de Alan: elle comptait se passer le temps avec le ver jusqu'à ce qu'elle le retrouve. Il avait quand même du succès finalement, peut-être qu'il en valait la peine. Morgan jeta donc un regard au libraire et l'évalua: non impossible, même pas en rêve, peut-être en cauchemar et encore. La porte claqua alors et le libraire pointa son doigt encore gluant vers ses compagnons: il voulait que cette affaire soit oubliée à jamais et que personne n'en parle à quiconque. Morgan fit un sourire et haussa les épaules.

"Personne ne me croirait si je racontais ça de toute façon."

Le groupe remarqua enfin que le sol était moins escarpé: des escaliers avaient été taillé à même la roche et permettait une ascension plus aisée. Continuant donc de grimper, le jeune homme resta en tête, lançant des regards ici et là, espérant ne pas voir un autre lombric pointer le bout de sa gueule baveuse. Il jeta son mégot derrière lui, prenant attention de ne pas toucher Alice par inadvertance. Après plusieurs minutes, ils débouchèrent dans une nouvelle grotte incroyablement grosse, le tuyau repéré plus tôt était relié à plusieurs cuves en acier. On pouvait voir à l'intérieur un liquide incolore qui bouillonnait paisiblement: mais que se tramait-il sous Luxuria? Il avança donc vers une cuve par simple curiosité et une alarme se déclencha quand il fut à moins d'un mètre de l'immense récipient. Regardant autour d'eux, ils aperçurent alors un escalier. Grimpant quatre à quatre les marches pour arriver dans un bureau dont on avait une vue imprenable sur la grotte, ils se collèrent dans un coin pour surveiller en contre bas. L'alarme continuait de hurler mais personne ne débarquait pour attraper les intrus, de ce fait, le contrôleur décida de fouiller un peu le bureau. Il ouvrit un tiroir et en sortit plusieurs documents. La flemme de lire, mais il ni avait rien d'autre à faire. La paperasse parlait d'une boisseau gazeuse aux effets diverses et variées mais aucune explication sur ces effets. D'autres documents étaient des plans des machines: la pompe pour le gaz, les cuves avec les résistances pour chauffer le liquide, un convoyeur, une mélangeuse équipée d'une vis sans fin. Aux vus des installations c'était encore une usine. Morgan avait un mauvais souvenir des entreprises oniriques, il repensa à Delirium et l'usine de fabrique de bière devenu le quartier général de la mafia. Il y avait eu une nuit mouvementée en compagnie d'un invocateur de cadavre dénommé Riku, sans oublier l'attaque de ce commando anti-Voyageurs venu spécialement pour lui, enfin pour Megan Cole. Tout ça car on l'accusait de meurtre à Kazinopolis alors que ce n'était qu'un malentendu. Quand je vous disais que Megan avait une poisse légendaire. L'alarme continuait de sonner et n'en supportant pas d'avantage, il se décida à chercher un bouton pour la couper. Car bouton il devait y avoir ou tout autre truc qui servirait à arrêter cette sonnerie qui tape sur le système. Imaginez le crie d'une femme en plein orgasme qui se répète encore et encore... Et encore! Pour certains c'est peut-être excitant, pour Morgan, c'est juste un cliché tiré tout droit de films pour adultes qui montrent que la simulation peut servir pour motiver les nuls. Fracassant d'un coup de poing une petite vitre pour enfoncer le bouton rouge, Morgan coupa l'alarme pour le plus grand bien de son ouïe et de ses nerfs. Il reprit alors sa lecture tout en jetant parfois des regards vers les cuves.

"Apparemment, ce document parle de la source d'eau. Et ce doit être l'eau de la fontaine, celle qui peut nous changer de sexe. Alice? Tu crois que ce que je cherche pourrait être là bas?"

Elle lui avait dit qu'un ami ou une connaissance à elle, savait que l'objet qu'il cherchait était dans les souterrains, c'était sa seule piste et seule l'invocatrice disposait (peut-être) de plus d'informations. Mais les gardes arrivèrent enfin dans la grotte, certains remettaient correctement leurs ceintures à croire qu'on les avait dérangé en plein coït et vu le royaume, c'était probablement le cas. Des hommes en tenues militaire, armée de fusils étranges. L'un deux leva directement les yeux vers le bureau, aperçu le trio et pointa son arme pour tirer une rafale. Les vitres explosèrent et plusieurs projectiles s'enfoncèrent dans la roche sans aucun mal. Morgan fixa un projectile: enfoncé dans le sol juste devant son nez car il avait plongé pour se mettre à couvert. L'objet n'était autre qu'un vibromasseur qui ronronnait de plus en plus fort. Sentant déjà les emmerdes, il se releva rapidement et se mit à hurler en voyant qu'il y en avait d'autres un peu partout autour d'eux.

"Courez!"

Le sex-toy cessa de vibrer et une fumée en fut alors expulsé: du gaz! En quelques seconde, la totalité du bureau fut rempli de cette vapeur verdâtre, laissant tout juste le temps aux trois algophobes de se jeter dans les escaliers. Ils dévalèrent les marches en roulant sur eux-même ou sur le cul, mais reste que l'arrivée en bas fut douloureuse pour les trois. Ou presque, Alan avait la chance d'avoir son pouvoir d'activé en permanence ou plutôt que ce soit un pouvoir passif. Morgan ignorait comment cela fonctionnait pour lui, mais savait que le sien devait être activé, son endorphine ne s'enclenchait pas toute seule. Les gardes se dirigeaient à leur rencontre et il était primordial de bouger pour s'en sortir. Et ils ignoraient encore les effets de ces fumigènes: peut-être un somnifère ou encore un aphrodisiaque, allez savoir?Le premier réflexe du brun fut de dégainer sa canne en sucre et de fracasser le panneau de commande d'une cuve. Il agrippa ensuite le tuyau et tira dessus de toutes ses forces pour le décrocher s'en servant alors comme d'une lance à incendie pour repousser les deux gardes qui arrivaient sur lui. Les autres assaillants s'étaient mit à couvert, laissant le champ libre au trio pour fuir. Ils se dirigèrent rapidement vers la seule porte visible, suivant aussi le tuyau d'où provenait l'eau. Arrivé à la porte, s'offrait à eux deux chemins: un convoyeur avec des bouteilles vides ou un chemin classique. Optant directement pour le tapis roulant, Morgan sauta dessus, renversa des bouteilles qui explosèrent sur son passage et fit signe aux autres de le suivre. Il les laissa passer devant puis enclencha un arrêt d'urgence pour stopper l'étiqueteuse. Laissant ainsi le tapis en fonction ce qui engendra un bourrage des bouteilles et donc: bloquait le chemin pour les gardes, les obligeant à faire le tour.

Ils étaient donc arrivés dans une nouvelle grotte, tout aussi vaste si ce n'est plus. Devant eux continuait le convoyeur avec les bouteilles. Il y avait donc derrière eux l'étiqueteuse, devant eux la remplisseuse et sur la droite, la machine servant à mélanger l'eau et le gaz avant de l'envoyer dans les cuves surement pour la faire bouillir. Le jeune homme cherchait le tuyau d'où venait l'eau de la source, persuadé qu'il trouverait là bas ce qu'il cherchait: un moyen de redevenir une femme.

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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyMar 2 Juil 2013 - 22:12

Le bug. C'est à peu près ce qui arriva à Alice pendant de longues minutes d'actions et d'évènement aussi incohérents que loufoques et improbables. Blanche comme un cachet d'aspirine, immobile face au rodéo de ver géant, ignorant tant qu'elle pouvait les gémissements langoureux d'une porte trop expressive, l'invocatrice souhaitait en silence avoir le pouvoir de disparaître en d'autres lieux, loin de cette folie. Un dernier cri de jouissance résonna derrière elle, elle tressaillit, déglutit et entendit dans un crissement la porte honnie s'ouvrir enfin. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres, mais c'est avec méfiance quelle franchit l'arc étrange, accélérant tout de même le pas en entendant la couguar rugir derrière eux. Alan n'avait même pas besoin de lui demander, elle ne parlerait jamais de ça, pour dire vrai, elle désirait plus que tout oublier ces instants malsains auxquels elle venait d'assister, sous peine de voir sa santé mentale se détériorer encore d'avantage.

Nouvelle étape, donc et nouveau couloir. Plus travaillé, plus net, la main de l'Homme (ou autre chose) se faisait de plus en plus ressentir au fur et à mesure que l'on avançait. Les tuyaux formaient désormais une couche épaisse, sombre et bosselée sur le plafond, suivant le sinueux tunnel et bientôt, cet étrange et inquiétant fil d'Ariane les amena face à d'énormes cuves où bouillonnait tranquillement un liquide clair.

Alice déglutit et recula d'un pas alors que Megan s'avançait. Elle siffla entre ses dents grinçantes, pleine d'un mauvais sentiment qui ne faisait que s'accroitre depuis le début de cette nuit et avait atteint son pic dés qu'ils avaient pénétré en ces lieux étranges. Elle comprenait sans mal qu'il se tramait quelque chose d'incongrue et elle savait qu'elle ne pouvait faire demi tour sans prendre le risque de croiser le godemichémus et sa folle cavalière. Elle était donc piégée avec eux, coincée comme un rat et désespérant d'atteindre la sortie. C'est à cet instant que le sort frappa, sous la forme d'une alarme retentissante qui arracha à l'invocatrice un sursaut nerveux et un glapissement de terreur. La main sur son cœur battant à tout rompre, haletante et grognant contre le monde, elle se résolut à suivre les deux autres jusqu'à un bureau vitré, ce n'est qu'en arrivant en haut des marches et en voyant le grand brun commençait à le fouiller qu'elle se sentit prise d'une rage incontrôlée. Elle mordit sa langue de dépit et de colère, retenant un juron, une insulte, quelque chose et se laissa finalement tombée, posant ses fesses au milieu de l'escalier, ses oreilles de chien rabattu en arrière, les bras croisés contre sa poitrine inexistante, en une position boudeuse et contrariée, soulignée par un regard attisé par l'incohérence de sa situation. Elle commença donc à ronchonner, mâchant ses mots, sa langue et ruminant sa haine de ce monde, tant et si bien que quand Morgan l'interrogea, la seule réponse qui s'échappa de ses lèvres fut :


"M'en fous !"

Sa réplique fut ponctuée par l'arrivée tardive des gardes, qu'Alice salua d'un juron inélégant mais fort heureusement pas suffisamment articulé pour être compris. Elle sauta des marches, bondissant en bas de l'escalier, se recroquevillant en couvrant ses oreilles canines de ses mains pour étouffer la soudaine pétarade des armes à feu, priant sans le savoir pour ne pas être touchée. Elle ne releva les oreilles que pour entendre un ordre crié par l'ex-femme et n'eut même pas le temps de se plaindre du cliché ou de se relever pour s'effectuer, qu'un poids conséquent s'abattit sur son dos, la plaquant au sol dans un couinement de douleur étouffé.

Pendant que Megan s'acharnait sur une pauvre cuve qui n'avait rien demandé, la demoiselle se relevée en soufflant bruyamment, pestant contre une certaine paire de fesses qui n'avait pas perdues en masse avec un certain changement de sexe. Cependant, elle ne se fit pas presser lorsque l'objet de son ire lui proposa un moyen de filer en douce loin des armes et d'une obscure fumée apparue fort soudainement et dont elle ignorait la provenance. Avançant sur un tapis roulant (et pas volant, quel dommage), ils déboulèrent dans une nouvelle grotte (encore, ça devenait lassant). Alice grogna.

Quoiqu'il en soit, il devait descendre s'il ne voulait pas se faire happer par les prochaines machines et la jeune fille ne se fie pas prier. D'un bond léger, elle se laissa chuter sur le sol rocheux, observant les alentours en quête d'un chemin. Morgan fixait la machine chargée d'injecter le gaz dans l'eau et plus particulièrement, le tuyau acheminant le liquide étrange, avant de s'enfoncer dans la voûte, disparaissant dans la pierre polie. L'invocatrice grinça des dents, ce qu'avait dit l'ex-femme n'était pas dénué de sens (du moins pas à Dreamland) la source était sans doute la clé de son problème, encore fallait-il la trouver et personne ne semblait avoir d'idée valable. Excédée, fatiguée, Alice fit rageusement volte-face avant de rencontrerune surface dure qui résonna dans un bruit métallique étrange, comme creux, au violent contact avec son front. Retenant un juron, frottant sa tête, les larmes aux yeux, elle considéra ce nouvel obstacle : le piston d'une machine. Derrière lui, à demi camouflé par les froids entrelacs mécaniques, un tunnel rugueux, sale, et barré par des ruban rayée de noir et de jaune auquel était accroché un panneau interdisant de poursuivre sous peine de mort ou de danger. Au vu de la forme de la chose, cela s'adressait plus aux travailleurs divers qu'aux éventuels visiteurs, même illicites. Y avait-il eu un accident ? Alice repensa au ver géant qu'ils avaient croisé de l'autre côté de la porte (elle frémit en y repensant), était-ce son œuvre ? Après tout, il avait percé la roche sans problème, pouvait-on arrêter une telle créature avec des flingues et des gaz ? Sans doute pas totalement.

De ce dernier s'échapper un air plus frais, un courant d'air soulevant ses cheveux. Elle se retourna vers les deux autres, ils pouvait, effectivement, avancer du côté de la remplisseuse et chercher un chemin plus officiel, mais ils seraient forcément rattrapés à un moment ou à un autre par l'espèce de milice gardant les lieux. Et puis, ce vent qui lui parvenait, si léger et doux, si au moins ce n'était pas la bonne direction, c'était au moins plus près de la sortie. Dans un soupir résolu, elle s'adressa à ses compagnons tout en se glissant entre les machines :


"Bon... Je vais par là."

Face à elle, le tunnel obscur grimpait vers de nouvelles ombres inquiétantes.

"Megan, t'as du feu ?"
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyDim 11 Aoû 2013 - 22:31
Vous l'ignoriez sans doute, mais le voyage temporel est à votre portée aujourd'hui. Contrairement aux idées reçues, il n'y a pas besoin de la machine de Wells, pas plus qu'il ne vous faudrait la DeLorean de Emmett « Doc » Brown ou le TARDIS du Docteur Who. Comment ? Par quel prodige ? Laissez donc votre affectionné Narrateur vous expliquer la procédure. En vérité, cela ne demande pas plus de quelques secondes et presque pas d'équipement. Chaque jour, des centaines, non, des milliers de vos contemporains réalisent cet exploit. Aux septiques et autres dubitatifs, l'honorable Narrateur présentera un exemple typique en pointant un doigt délateur sur le jeune Alan Kesey ! Devant vos regards stupéfaits, ce véritable magicien vas se projeter 100 000 ans en arrière et revenir à la source de l'humanité : l'homme de Neandertal... Naguère aussi évolué que vous – à quelques nuances près – ce jeune homme opérera ce fabuleux voyage en lui-même. Là est le secret. Bien loin du fantasme Hollywoodien, c'est raté. Surtout en considérant le résultat qui, honnêtement, n'as rien de glorieux. Seulement, ne vous moquez pas d'Alan, pas cette fois-ci. Il n'est qu'une victime, au même titre que vous pourriez le devenir, au même titre que vous le fûtes très certainement...

  Inscrite dans nos gênes, à l’affût d'une fissure dans la carapace de l'évolution Darwinienne, notre bestialité peux surgir à chaque instant, sans crier gare. Dans un moment de panique, de colère ou même de tristesse, notre raison est balayée d'un revers de la main, au même titre qu'un moucheron gênant, par cette monstruosité itinérante à notre pauvre condition humaine. Soumis à une situation de stress intense, l’intellect relatif d'Alan s'est fait porter pâle pour laisser la barbarie prendre les rênes. Dans les faits, le jeune libraire avait une grenade sous le nez et la certitude de n'avoir plus l''utilité de cet appendice disgracieux d'ici un laps de temps très court. Trop court. Trop court pour raisonner calmement en tout cas. Panique. C'est là qu'intervient ce fameux voyage temporel évoqué précédemment.

   Véritable primate, Alan ne raisonna tout simplement pas. Il attrapa l'étrange grenade à pleine main et alors qu'il s'apprêtait à la jeter sur ses assaillants, des robots aux allures de bluesmen libidineux, elle explosa. La capacité antidouleur de l'algophobe le préserva en partie, son état de démence lui épargna le reste. En outre, la déflagration n'était que mineure, équivalente à celle d'un pétard en réalité, car ce n'était pas là le rôle de cette arme...Très rapidement en effet, une fumée verdâtre occupa l'espace du bureau. Bien sûr, Alan en inspira une grande bouffée, le stress le poussant à réagir d'une manière strictement opposée à la logique. Il fixa sa main ensanglantée, chercha du regard ses compagnons mais ne trouva pas le réconfort espéré dans le regard froid des gardes mécaniques.

   Au centre d'aide des Victimes d'Instinct Primaire (pas vraiment composé de VIP contrairement à ce qu'on pourrait imaginer), des professionnels de la sérénité et de la santé mentale veilleront sur vous en empêchant d'éventuelles rechutes à l'aide entre autre d’électrochocs et de puissants médicaments. Un séjour entre ses murs, et vous voilà un homme neuf. D'avantage, et vous voilà un légume neuf. Alan lui, n'as pas encore eu la chance de profiter de l'équipement high-tech et du personnels qualifiés... Il faut savoir qu'après une crise d'Instinct Primaire, il y a une seconde crise, peut-être plus dévastatrice encore. Celle où la conscience reprends le dessus, évalue les dégâts et constate sa faiblesse. Là, généralement, ça fait mal. Avouons-le, c'est une sacré prise de conscience que de voir pour la première fois cette épée de Damoclès au-dessus de votre tête ! Comme 99% des VIP, Alan réagis de manière disproportionnée. Pas nécessairement dénuée de sens ou de logique, mais simplement un peu trop extrême pour rester crédible.

  Les cyborgs étaient prêts pour une seconde salve, la dernière. Sans le savoir, le Voyageur souffrait déjà du gaz toxique respiré plus tôt. Il bouillonnait de l'intérieur, son sang parcourant ses veines comme propulsé par un réacteur nucléaire. Ses tempes battaient à un rythme effréné. Prendre l'air, respirer, était devenu la priorité du moment et lorsqu'Alan compris que les deux issues étaient bloquées par des gardes, il opta pour la fameuse solution extrême à défaut de finale. Il pris de l'élan et se jeta à corps perdu contre la baie vitrée qui offrait une vue sur l'ensemble des cuves depuis le poste de contrôle. Par miracle, le verre se brisa sous l'impact et Alan chuta deux mètres plus bas en exécutant adroitement une parodie de roulade. Se relevant d'un bond, il s'autorisa même une parole d'esprit alors que les vils robots tiraient depuis leur position.

- Mon nom est Kesey, Alan Kesey...

   Désireux de se débarrasser de son allure de porc-épic new-âge post-grunge, Alan se secoua pour faire tomber les éclats qui s'étaient enfoncés dans sa tendre et moelleuse chaire, si appétissante pour la vorace couguar. Le jeune homme eu alors la vision d'être une saucisse bien juteuse sur la grille d'un barbecue ; avant de la faire cuire on donne des petits coups de couteaux... D'ailleurs, il faisait chaud, vraiment très chaud. Alan suait à grosses goûtes tandis qu'il cherchait à se rafraîchir les idées. En plus, il se sentait exténué, vidé de son énergie et la tête dans du coton imbibé de chloroforme. Alan était parvenu à semer les vigiles, pour le moment en tout cas, mais dans sa fuite il n'avait pas vu où étaient partis Alice et Megan. Le poison neurotoxique commença alors à agir véritablement. Les vagues de chaleurs n'étaient qu'un prémisse, l'érection aussi monstrueuse qu'incontrôlable était pour ainsi dire, le nœud du problème... Quand Alan aperçut cette bosse dans son pantalon, il pris d'abord peur et imagina-là l'agression d'une créature qui en voudrait à son pénis bien-aimé et c'est pourquoi il frappa sans réfléchir pour la chasser. La seule chose chasser à cet instant ? Sa virilité. Aucun pouvoir antidouleur n'aurait pu le sauver à cet instant : un cri de pucelle fit trembler les fondations de Luxuria. Les grenades au viagra enrichi était spécialement conçu pour exacerber le point faible des hommes en le rendant plus sensible que jamais.

   Isolé et affaiblis, Alan était en mauvaise posture tant son incroyable érection le clouait au sol. A la vu de certains films, le jeune homme avouerait sans rougir avoir souhaité, une ou deux fois, un membre aux allures de Boa Constrictor – sans forcément savoir qu'en faire – et ce jour-là, un djinn diabolique réalisa son vœux. Il faut se méfier de ses esprits mesquins, ils déforment vos rêves pour en faire des cauchemars et lorsque vous vous en rendez compte, eh bien, il est déjà trop tard. Votre ancestral Narrateur n'oubliera jamais sa rencontre avec l'un de ces êtres mystiques, une fabuleuse histoire à raconter, un jour peut-être....

- Mamie, latrines, dentiste, ciseaux, euh... banane ! psalmodiait Alan en cherchant par tout les moyens à contrer sa fabuleuse trique. Ah non ! Baleine, voilà : baleine... Une vieille baleine qui arrache des dents avec des ciseaux dans des latrines putrides !

   Après s'être giflé, pincé et auto-flagellé, Alan respira enfin. Sa peau vira du rouge vermeil au blanc cachet d'aspirine alors que ses pupille se rétractaient doucement, quant à l'extraordinaire gourdin qui avait poussé entre ses jambes, il se dégonfla comme un ballon alors que le Voyageur soupirait d'aise et de soulagement. Deux longues minutes plus tard, il vérifia : jamais jusqu'alors il n'avait été aussi satisfait de sa constitution... Alan fit un clin d’œil, se demanda pourquoi et réajusta son pantalon. Mesdames, vous ne saurez jamais à quoi vous avez échappez.

   Se sentant maintenant aussi léger qu'une plume, Alan trottina gaiement vers le fond de la grotte. Les sentinelles étaient partis à la poursuite d'Alice et de Megan qui, visiblement, avaient pris un autre chemin. Autour de lui, le libraire ne voyait qu'une succession de bassin, parfois vide, parfois plein et parfois deux fois plus grand que nécessaire et des tuyaux qui lui barraient constamment la route. Il estima que la moitié devait acheminer l'eau jusqu'au cuve où là elle serait traitée d'une manière ou d'une autre, avant d'être renvoyée par les autres tuyaux vers un autre lieux pour sans doute y être conservée. Selon lui, les premiers devaient remonter jusqu'à la grotte d'où les trois Voyageurs revenaient. Cela signifiait rebrousser chemin et probablement tomber nez à nez avec – Alan frissonna encore une fois – l'autre... Par élimination, il choisis donc de suivre les tuyaux qui s'en éloignaient...

   Le bruit assourdissant d'une machine confirma à Alan qu'il était sur la bonne voie – en opposition avec la couguar et pas nécessairement parce qu'elle pouvait le sortir de ce lieu maudit – et faute d'avoir retrouver ses compagnes, il pouvait au choix retrouver la source qui semblait-il pouvait libérer Megan de sa malédiction en espérant les retrouver sur place, ou chercher la sortie et avoir une pensée pour les deux femmes qu'il avait abandonné à leur triste sort. Être un héros, trop banal pour Alan. Toutefois, ne se sachant pas plus proche de la libération que de l'objectif, il n'avait d'autres choix que de progresser en espérant secrètement échapper à cet enfer. Quoi qu'il en soit, il se rapprochait de la machinerie car maintenant, le vacarme lui vrillait les tympans. Étrangement, il n'y avait personne dans les couloirs, comme si cette espèce d'usine fonctionnait de manière autonome. Dans un sens, c'était plutôt une bonne nouvelle : moins d'action en perspective. D'un autre côté, c'était assez effrayant... Une atmosphère digne d'un film d'horreur. Alan ravala sa salive à grands efforts, trop bizarre cet endroit...

   Comment quelqu'un d'aussi malchanceux peut-il encore être en vie ? Autant vous demandez le sens de la vie... La question que se posa Alan quand il se retrouva au bord d'un précipice n'avait rien de métaphysique, elle : « J'ai lavé mes WC avant de mourir ? ».  Un pas de plus, et le Voyageur Alan n'était plus... Au détour d'un virage dans le chemin qu'il avait emprunté, Alan s'était retrouvé un pied dans le vide, l'autre en équilibre et trois secondes pour réagir.  Tout juste assez. Une seconde de moins, et voilà une chute sur vingt mètres avec réception sur béton façon crêpe à la confiture de fraise. Alan était arrivé jusqu'à une sortie de secours à laquelle on se rendait avec une échelle : invisible par contre quand on arrive de l'autre sens et c'est pour ça que notre cher libraire renonça à trois ans d'une vie heureuse et riche en forçant sa pompe aortique à battre à près de 666 kilomètres à l'heure. La bonne nouvelle dans l'histoire ? Megan et Alice était juste en bas et marchaient sans l'avoir vu. Alan se laissa glisser le long de l'échelle et arriva dans leurs dos en murmurant « bouh » une main sur l'épaule des deux demoiselles. C'était compulsif chez lui. L'idiotie, pas la manie de faire des blagues pas drôles...
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyLun 12 Aoû 2013 - 14:49


On put noter avec aisance l'entrain incroyable dont faisait preuve Alice pour la recherche de l'objet mystérieux supposé redonner son apparence à Megan. Dire qu'à la base, c'était elle qui avait expliqué que l'artefact devait être sous terre, donc elle qui était la plus à même de le trouver car on lui avait filer des informations ou tout du moins, une maigre piste à suivre. Mais la contrôleuse perdue dans sa crise d'identité sexuelle ne prit pas mal la réaction de sa collègue, il était normal d'en avoir marre à un moment ou un autre et elle enfin il connaissait bien ça. Combien de fois Morgan avait râlé de toujours tomber dans des embrouilles, combien de fois avait-il pensé être maudit et même en ce moment, il soupçonnait le sceau de Pijn d'y être pour quelque chose. La marque de la solitude, un aimant à emmerdes pour s'assurer que le porteur reste seul, que personne ne veuille prendre le risque de s'attacher à cette personne... Sans oublier le petit retour au pays après le décompte ou le bon vouloir du seigneur. Reste que tout ceci n'aidait pas vraiment à avancer dans ce dédales de machines de production.

L'algophobe avançait en regardant les engins alimentés en triphasé. Les moteurs électriques ronronnaient sous leurs carcasses de protection. Faisant ainsi fonctionner des engrenages pour faire avancer des convoyeurs, tourner des vis sans fin ou simplement alimenter un four pour chauffer l'eau des cuves. Il y avait des capteurs, des cellules de détections, des sondes et un bon paquet de fils électriques. Megan pensa que tôt ou tard, elle aurait le plaisir de gouter à une nouvelle électrification comme lors de son premier séjour dans ce royaume pervertis. Espérant que ce moment ne soit pas pour tout de suite, elle continua de marcher, suivant les canalisations tel un fil d'or luisant d'un espoir incertain vers sa féminité perdue. C'est là que les deux jeunes femmes réalisèrent de plusieurs choses, la première étant un tunnel différent et barré surement à l'intention des ouvriers. La seconde: il manquait quelqu'un dans ce trio d'algophobe et elles ne s'en étaient même pas rendues compte. Comme quoi le charisme légendaire de l'indolore n'était plus à faire... Morgan pria pour que Alan s'en sorte bien, qu'il ne tombe pas sur l'autre folle ou ne se fasse pas tuer par ces gardes robotisés mais avec ce type étrange, il était impossible de prévoir ce qui pourrait lui arriver. Ce fut Alice qui sortit la contrôleuse de ses pensées: elle disait vouloir emprunter ce tunnel qui était barré. Et bien? Pour une fois elle décidait de donner des indications? Et elle montrait un chemin qui de toute évidence, semblait dangereux. Aurait-elle prit un coup sur la tête ou humer un peu de ce gaz étrange? Le jeune homme qui n'en était pas un, se contenta de sourire et suivit donc le pas. De toute façon, il aurait été par là: mettez un gros bouton rouge avec écrit: "ne pas toucher" et la connerie humaine vous poussera à appuyer dessus juste par curiosité.

Il faisait sombre, presque autant que dans le trou de balle d'une créature obscure. Mais cela ne poserait pas de problème surtout avec la question de l'invocatrice qui fut tout de suite comprit par notre protagoniste changeur de sexe. Il sortit une clope de son paquet ainsi que son briquet et d'un mouvement habitué du pouce sur la pierre et la gâchette, il éclaira le tunnel d'un petit halo de lumière orangée. Allumant aussi sa sucette à cancer, il passa devant pour voir où ils mettaient les pieds: les murs étaient plus décorés ou en tout cas plus attrayants, du quartz brillait à la lueur du briquet ce qui rendait l'endroit presque accueillant. Ils s’engouffraient donc dans ce tunnel quand une main se posa sur leurs épaules suivit d'un petit "bouh" débile à vous faire bondir le cœur hors de votre poitrine suite à la surprise. Durant une fraction de seconde qui parut pourtant être une heure, Morgan crut mourir et entendre son cœur exploser tellement il ne s'y attendait pas, surtout que ce n'était pas la petite voix de Alice, mais une voix d'homme. Le poing serré et déjà gonflé de douleur, il se retourna pour exploser le nez, la mâchoire ou quoique ce soit d'autre au truc qui venait de lui foutre la trouille. L'uppercut se figea quelques millimètres devant les yeux d'un Alan surement fier de sa connerie, il eut tout le loisir de contempler les phalanges et les veines noires ainsi que gonflées du contrôleur. Un temps de réaction incroyable qui n'était surement pas possible dans le monde réel permit d'épargner le gros nez agaçant du jeune homme. Reculant d'un pas, Morgan lui lança un regard noir puis souffla lentement sa fumée de clope.

"Abruti... Un peu plus et j'explosais ton faciès sans la moindre pitié. Son rythme cardiaque se calmait déjà. Et donc, tu étais passé où?"

Avaient-ils vraiment le temps de taper la discute? Non. Mais même dans les pires situations, il faut savoir prendre le temps de se détendre un peu: profiter des petites choses de la vie comme on dit. Il pouvait avancer tout en écoutant le récit des mésaventures de Alan. C'est ainsi qu'il alluma une seconde fois son briquet, éclaira les murs de roches à la surface irrégulière donnant l'impression d'avoir été creusé par des mineurs alcoolisés. On pouvait sentir un léger courant d'air et cette information fit comprendre à Morgan pourquoi Alice voulait aller ici: l'espoir d'une éventuelle sortie et non pas la découverte de l'objet désiré. L'envie de faire demi-tour naquit dans son esprit mais en même temps, si c'était une sortie, pourquoi en interdire l'accès? Il y avait autre chose, un truc important ou en tout cas dangereux au bout de ce tunnel. Restait juste à découvrir quoi.

Le trio fraichement reconstitué avançait donc d'un pas méfiant dans ce trou sombre et humide. L'air devenait de plus en plus pesant et il était presque agréable de sentir ce petit souffle d'air vous caresser la peau de temps en temps. Mais le courant d'air n'était pas continu, il s'estompait pour reprendre ensuite de manière régulière tel le souffle de quelqu'un ou d'une créature. Un coup de vent plus fort éteignit alors le briquet, plongeant les trois Voyageurs dans l'obscurité, s'en suivit un grondement qui fit légèrement vibrer les parois rocheuses du tunnel. Et voilà pourquoi ce chemin était barré: il y avait encore un monstre qui avait surement élu domicile ici, trouvant que c'était cool de faire chier son monde et d'empêcher un trio sans histoire de se promener dans les égouts et une usine étrange de la plus grande ville obscène du monde onirique.

"C'était à prévoir..."

Poussant un soupire, Megan alluma de nouveau son briquet, se préparant à voir une chose immonde devant lui mais il n'en fut rien. Coup de chance? Certainement pas, laisser un peu de suspens était bien plus important, faire grimper l'angoisse et le stresse étaient plus amusant que de montrer aux spectateurs le monstre sanguinaire. Des grondements moins sonores se faisaient encore entendre, mais rien n'était pour le moment visible. Se tournant vers ses compagnons, Morgan haussa les épaules.

"Autant continuer non? Toute façon c'est pas comme si..."

On avait le choix? Mais le reste de sa phrase se perdit dans sa gorge. Quelque chose s'était enroulée autour de sa cheville et l'avait tiré avec force en direction du mur. Il tomba, lâcha son briquet et l'obscurité revint, mais il ne percuta pas la roche, il sentit son corps glisser sur le sol et releva une main pour sentir une parois à quelques centimètres de son visage. Le décor invisible dévalait autour de lui dans ce qui semblait être un étrange toboggan. Apercevant la lumière au bout du tunnel, il comprit ce que ressentait chaque condamnés à mort: pour rien au monde il n'aurait voulu voir ce qu'il y avait après la lumière. Mais c'était déjà trop tard. Aveuglé par l'éclairage, il chuta pour terminer sa chute dans un autre bassin d'eau glacée. La tentacule l'avait lâché. Pensant alors que l'eau était comme celle de la fontaine, il passa ses mains sur sa poitrine et remarqua l'absence de protubérances graisseuses: cette eau ne le changerait pas en femme... Dans sa malchance, il avait espéré arriver directement à la source d'eau, trouvant ainsi l'objet qu'il voulait, mais apparemment, ce n'était pas ici.

Une pression commença à s'exercer autour de son crâne et de ses cotes, la douleur n'était pas incroyable, mais dérangeante. Utilisant un peu d'endorphine, il commença à remonter à la surface mais la douleur ne s'estompait pas. Ce n'était donc pas physique, mais psychologique. Comment en était-il persuadé? Car le décor autour de lui changeait, il voyait des formes apparaitre: des femmes nues qui nageaient vers lui, la moitié du corps étant celle d'un poisson. Il voyait des sirènes, toutes plus belles les unes que les autres. Elles l'encourageaient à remonter, glissant amicalement leurs doigts sur son torse, montrant un désir incroyable à son égard. Voulaient-elles le manger ou en avaient-elles après une partie précise de son anatomie? Sa tête émergea de l'eau, il remplit ses poumons d'oxygène et nagea vers la rive en étant suivit par les magnifiques créatures. L'endroit était bien plus coloré et chaleureux que tout le reste de la grotte ce qui était rassurant pour l'instant, mais quelque chose ne tournait pas rond... Il se hissa sur la roche, frémissant à peine du fait d'être trempé. Les sirènes le suivirent encore, grimpant à leur tour pour le rejoindre. A peine furent-elles sortit de l'eau que leurs nageoires se transformaient pour devenir de magnifiques paires de jambes. Elles se collèrent à lui, glissèrent leurs mains sur sa peau et l'une d'elle l'embrasse avidement. Toute la volonté de leurs résister quitta son esprit, il sentit un bien être incroyable couler dans ses veines et même s'il était une femme à la base, son esprit n'arrivait pas à rejeter la scène, aucune homophobie n'était présente dans sa tête. Il était très bien entouré et prendre un peu de bon temps après tant de problèmes ne lui ferait pas de mal, voilà ce qu'il pensait.

Mais la réalité était tout autre: réellement, il était allongé sur le sol au bord de l'eau et son corps gisait là, inerte. L'endroit était à peine éclairé mais suffisamment pour qu'on puisse voir des ondulations à la surface de l'eau. Plusieurs tentacules apparurent suivit du reste de la créature: une corps énorme mesurant plus de trois mètres et encore, on ne voyait que la partie immergée de la chose. C'était un savant mélange entre une femme et une pieuvre, une sorte de sirène en plus laid pour faire simple. Ses cheveux longs lui tombaient en bas du dos, ils étaient jaune comme les blés mais couvert par endroit d'algues verdâtres. De gros coquillages piquants camouflaient sa poitrine et sa peau était incroyablement blanche, elle avait aussi plusieurs cicatrices sur le corps, montrant qu'elle avait déjà connu des proies résistantes. C'était le dôme de Sirène, une créature très vieille et dangereuse qui attirait ses proies en leur faisant voir différents fantasmes, elle se nourrissait d'abord de leurs lubricités puis de leurs chaires. Comment fonctionnait exactement l'illusion, personne ne le savait et ce n'était pas le plus important. Ceux qui la connaissaient, savaient qu'une fois prit dans son rêve on était foutu...

Un autre point important restait à être éclaircit: Sirène était en dessous du chemin où était le trio, ce n'était donc pas son souffle ou son grognement qu'ils avaient entendu. Y avait-il d'autre réjouissances à l'attention des deux autres? La seule chose sûre c'est que pour le moment, c'était le cadet des soucis de Megan.

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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyDim 15 Déc 2013 - 21:19
Sur le béton ciré, les pas des trois Voyageurs raisonnaient dans le silence de l'usine, un silence d'autant plus remarquable car seulement quelques minutes auparavant, la machinerie semblait tourner à plein régime en provoquant un vacarme assourdissant. C'était un peu comme si l'usine s'était mise en pause, songea Alan, peut-être le temps de voir les intrus se jeter dans un énième piège, le dernier : fatal. Le jeune homme s'en voulu d'être aussi pessimiste, c'était tellement attendu venant de lui que c'en devenait grotesque. Le monde comme une vaste horloge et les Hommes, autant de minuscule engrenages tournant toujours dans le même sens, appuyés – non : conditionnés – par leurs pairs. Dans le même ordre idée, si le plus petit engrenage parvenait par miracle à modifier sa rotation, alors invariablement, les mécanismes proches de lui seraient affectés et l'horloge connaîtrait un nouveau fonctionnement. Toutefois, jusqu'à ce que le système se mette en branle et rejette les éléments perturbateurs.  Non, là ce n'est plus du pessimisme, argua Alan, mais du réalisme. Le libraire brisa le carcan de son esprit et força ses méninges – ses propres engrenages donc – à tourner en sens inverse. Au moins pour un moment.

- J'ai l'impression qu'on arrive au bout de nos peines! Le coin semble fonctionner de façon complètement autonome et les gardes ne doivent plus nous chercher depuis le temps. Lady's, bien joué.

Le jeune homme s'était efforcé de paraître le plus convaincant, et convaincu, possible. Il mit toute son expérience de libraire à profit, se remémora les fois où il devait conseiller un livre qu'il n'aimait pas ou pire encore, défendre un Marc Levy. C'est un exercice qui demande énormément, qui conduit les libraires à cracher sur leurs principes : mais la vente est ce qu'elle est. Un jour, un ami d'Alan lui avait dit, sur le ton de la plaisanterie, qu'il était bien capable de vendre du shampoings à un chauve. Bien sûr, Alan avait rit mais cette petite phrase lui était restée en tête, le confortant dans sa position. Et puis, même si c'était une déformation du propos, cela signifiait encore une chose, lorsqu'il avançait vendre des choses inutiles à des gens n'ayant pas d'argent, Alan n'était pas si loin de la vérité...

Quand un brusque coup de vent éteignit la flamme de son briquet, Megan pris la chose avec philosophie, pour se garder contenance sans doute. L'effort n'en était pas moins louable. En fait, chacun des Voyageurs se tournait vers l'autre pour se rassurer et l'optimisme d'Alan n'avait dupé personne, ou en tout cas pas longtemps. Leurs mâchoires à tous étaient serrées, dans l'attente d'un nouveau coup du sort et de fait, plus ce dernier traînait à arriver, plus la panique grandirait en leurs seins. Quant au grondement qu'ils entendaient de temps en temps, il n'augurait qu'une menace fantôme, impalpable est pourtant omniprésente.  La sueur collait le t-shirt d'Alan à sa peau et dans ce boyaux exigu, l'air était pesant, étouffant.  A la lueur du briquet qu'elle avait rallumée, le visage de Megan paraissait livide, vieilli d'une décennie, méconnaissable. Puis, il ne parut plus rien du tout, disparu en l'espace d'un quart de seconde. Le bruit sourd de la chute de Megan couvrit celui métallique du briquet qui rebondit aux pieds d'Alan. Un cri bref et tout à fait évocateur supplanta la réaction tardive et stoïque d'Alan.

- Tu as fait tomber ton briquet, lâcha-t-il en se baissant pour le ramasser.

Ses vieux genoux craquèrent lorsqu'Alan se redressa, mais il n'avait personne à qui s'en plaindre, Megan et Alice avaient toutes deux disparues en un éclair. De plus, ses rhumatismes devinrent le cadets de ses soucis quand il sentit une prise à sa cheville et que le monde bascula, puis défila devant ses yeux, sans qu'il ne puisse rien faire. D'une part, c'était vachement douloureux, son crâne avait heurté le sol et son visage était tailladé par le sol inégal pendant qu'il était traîné par une force inconnue. D'autre part, c'était assez effrayant pour renvoyer Alan à un âge pré-pubère et lui arracher un cri de pucelle. Soudain, le sol se déroba sous lui et le Voyageur se vit tomber et se fracasser au sol. Dans un ultime sursaut d'énergie, Alan saisit le bord du couloir et s'y accrocha de toutes ses forces. La chose qui l'attirait vers le bas força un instant et fini cependant par n'emporter qu'une chaussure, maigre consolation. Malheureusement pour lui, Alan n'avait plus la force de se hisser du bout des doigts et il lâcha prise pour se laisser glisser le long de la parois, assez inclinée pour ne pas tomber à pic, mais certainement pas assez pour lui épargner une dégringolade mémorable...

Alan se releva à nouveau, plus difficilement cette fois et ne prêta même pas attention aux plainte de ses muscles et os. Son premier réflexe fut naturellement de chercher sa chaussure manquante, son pied gauche n'était plus à la même hauteur que le droit et pour un individu comme Alan, c'est suffisamment troublant pour accaparer toute son attention. Une logique bien personnelle se cache derrière ce comportement manifestement irrationnel. La chaussure était là, à moins de dix mètres de sa position. Mais ! Mais en parcourant les lieux du regards, certaines données s'étaient imposées à lui et sensiblement modifiées ses perspectives d'avenir. Il y avait, au centre de la pièce, un immense lac dont l'eau brillait tellement qu'elle se reflétait sur la roche autour, créant un effet stroboscopique. Alice était suspendue en l'air, maintenue à la taille par un long tentacule qui prenait sa source au pied de la première source d'ennuis : une créature semblable à une pieuvre surmontée du buste d'une femme couverte de coquillages et d'une vase verdâtre. A bien des égards, ce monstre était laid. Et en plus, Megan manquait à l'appel...

D'un bond, Alan évita un tentacule qui menaçait de l'assommer, puis il se baissa pour en éviter un autre qui tentait de la faucher. Il se réfugia derrière un rocher dans l'espoir de respirer quelques secondes, et fut rapidement délogé de son abris. Sans cesser de courir pour éviter les attaques, Alan vit sa comparse sortir de l'eau manifestement en proie à ses propres démons. Cherchant du secours auprès d'Alice, il dut retenir un cri de surprise quand il l'a vit s'écraser au sol avec violence, comme si le monstre s'amusait avec un jouet vivant. Vivant, pour l'heure. La jeune femme semblait avoir perdue connaissance et le libraire en fut parfaitement persuadé dès qu'il constata avec horreur qu'il manquait la tête. Le tentacule avait pressé si fort sur le buste de la Voyageuse que son crâne en avait été expulsé, comme le bouchon du dentifrice quand on l'écrase. Bientôt, le monstre se lassa du jouet cassé et se concentra pleinement sur Alan. Ce dernier aurait préféré qu'on l'oublie, cette fois. Pris d'un élan de nostalgie, il se souvint de cette époque brève où il fut positif, c'était il n'y a pas si longtemps, ça n'avait d'ailleurs pas beaucoup duré... Les petits rouages de son cerveau reprirent leurs sens habituels.

Ainsi donc, les choses changent toujours, peu importe qu'on le veuille ou non. Ce qui en revanche ne changerait pas, c'était l'issue de l'affrontement si Alan se bornait à courir en évitant au possible de se faire attraper par son adversaire mystérieux... Autour de lui, un brouillard étrange s'était formé et l'instinct d'Alan lui dictait de ne pas s'en approcher, mais Megan semblait y être piégé et seul, il ne pourrait probablement pas vaincre la créature. Seulement, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne soit épuisé et qu'il finisse comme Alice... Merde, cracha-t-il entre ses dents, merde de merde... Elle est vraiment cannée ?!  

- Megan ! Megan, si tu m'entends, fait-moi un signe ! C'est Alan ! OK ? Megan, steuplait, fait-moi un putain de signe ! C'est la merde ! conclu Alan avec sagesse et justesse.
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MessageSujet: Re: Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S] EmptyMar 17 Déc 2013 - 15:08


Ce rêve était on ne peut plus agréable. Pour une fois, Megan pouvait se détendre et profiter un peu. Certes, avec son corps de femme cela aurait été plus difficile d'apprécier de si jolies créatures, mais pour l'heure, il ne s'en souciait pas. Les mains glissaient tendrement sur son torse, avide de caresser sa peau, certaines femmes voulaient l'embrasser et il était docile. Rarement il n'avait connu un tel bien être: c'était comme être sur un petit nuage et pour rien au monde il n'en descendrait. Quelque chose lui serra la cheville, ses yeux se rivèrent dans cette directement, mais il vit simplement une fille lui tenir le pied pour lui retirer sa chaussure. Pourquoi avait-il sentit une telle poigne mais surtout: pourquoi la sentait-il encore? Il fut rapidement sortit de ses pensées par une fille qui vint se coller à lui et fourra sa langue dans sa bouche. Après tout, pourquoi se poser des questions? Pourquoi ne pas simplement profiter?

Pendant ce temps, hors de l'hallucination, Megan gisait sur le sol, toujours inerte. Une tentacule de Sirène s'était agrippée à sa cheville pour le trainer lentement vers le lac, surement que la créature comptait en faire son repas. Alan et Alice étaient dans le coin, mais aucun des deux ne semblaient dans la capacité de faire quelque chose. Le corps du brun tomba alors dans l'eau sombre pour disparaitre en un instant.

Megan sentit un froid incroyable qui lui donna la chaire de poule. Cette sensation désagréable le sortit de sa béatitude et il repoussa la jeune femme qui l'étouffait presque en l'embrassant. Mais même décollé d'elle, il avait du mal à respirer. Quelque chose ne tournait pas rond mais alors pas du tout! Le décor beau et coloré autour de lui devenait de plus en plus sombre ce qui augmentait ses soupçons: tout ceci était trop beau pour être vrai! La douleur à la cheville s'amplifia alors que rien ne le touchait. D'instinct, il lança une dose de son pouvoir: Suffering pour tenter de faire souffrir la chose invisible. Tout autour de lui s'assombrit de nouveau pour ensuite s'éclairer de manière à aveugler l'algophobe. Balançant une autre dose de douleur pour se défendre, il espérait comprendre ce qu'il se passait. Chaque secondes qui passaient, il sentait son corps refroidir et il lui était de plus en plus difficile de respirer. Il vacilla et termina à genoux. Son cerveau manquait d’oxygène, il lui était difficile de réfléchir. Dans une dernière tentative, il usa de Xchange, échangeant avec l'ennemi inconnu ses douleurs. Durant une seconde, il se sentit mieux mais rapidement, le manque d'oxygène se fit sentir. Rouvrant les yeux, il se trouva dans le noir et comprit qu'il était sous l'eau. Forçant le plus possible pour remonter à la surface tout en écoutant son rythme cardiaque battre à tout rompre dans sa tête, il émergea enfin à la surface, laissant l'air entrer de nouveau dans ses poumons.

A bout de force mais vivant, il se hissa tant bien que mal sur la berge et aperçu Alan un peu plus loin. Des tentacules sortaient de l'eau et se dirigeaient vers eux, surement pas pour sympathiser.

"Où est Alice?"

Sa voix était rauque et à peine audible, il avait du mal à reprendre son souffle. Autour de lui, il y avait une sorte de gaz étrange. Il avait des flashs qui lui traversaient l'esprit, revoyant les jolies femmes nues qui s'étaient collées à lui. Un gaz hallucinogène! Il s'éloigna comme il put pour se retrouver vers Alan. En marchant, il aperçu au loin la jeune fille, étendue sur le sol, apparemment elle aussi inconsciente: elle avait surement inhaler du gaz elle aussi. Enfin pour l'instant, elle semblait aller bien et les tentacules ne pourraient pas l'atteindre. Par chance, l'invocatrice s'était retrouvée dans une sorte de petite crevasse, certes, elle respirait à plein pot le gaz, mais le monstre ne pouvait l'attraper.

"Faudra la sortir de là après... Et toi, ça va?"

Sa tête tournait, il avait encore du mal à tenir debout. Dire qu'il avait faillit se noyer tout en rêvant qu'il allait copuler avec des nanas inconnues... Il se dégoutait, c'était quand même une fille à la base! Foutu corps à la con! Foutus hormones bizarres qui sèment la merde!

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Made in Taïwan [Quête avec Alan K et Alice S]

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