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[quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia)

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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptySam 24 Nov 2012 - 17:17
[quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) 525803grimoire
journal du necromancer – chapitre 14 : A trop chercher, on finit par trouver la merde

Pourquoi je me suis approché de ce Foutu grimoire....

Y avait des jours comme ça, où on avait l'impression à chaque seconde que rien ne pouvait être pire que ce que l'on avait déjà subi, jusqu'à ce que le pire nous tombe dessus. Ce jour là, Riku pensait avoir tout subi le soir alors qu'il allait s'endormir pour rejoindre sa vie onirique. Tout avait commencé par un réveil de merde. 4H du mat, mauvais réglage, putain de sonnerie qui résonne jusqu'à en vriller les tympans d'un véritable zombie. Réveillé en plein combat, stoppé dans son action, et en plus trois heures trop tôt, il y avait de quoi rager. La suite ne fut qu'un enchaînement d’événements pourris. D'abord, il n'avait plus rien à manger, trop fatigué, et trop feignant qu'il était, il en avait oublié les courses. Un long grognement, et ensuite, il va se préparer pour le travail. Le réseau d'eau chaude en panne dans tout l'immeuble, c'est pas grave, l'eau froide ça tonifie, surtout à cinq heures.... Rapide sélection de la tenue du jour, pour le travail pas trop d'hésitation, chemise, cravate, veste et pantalon de costume, chaussures de ville adaptées. Un café dégueulasse, brossage de dents et coiffure, puis il court prendre son bus pour aller au travail. Grève des bus. Il COURT pour aller au travail, résultat, il aurait tout aussi bien pu ne pas prendre de douche qu'il serait arrivé dans le même état. Et la patronne du cabinet ne manque pas de lui signaler d'ailleurs l'état absolument honteux de sa tenue. Il hoche la tête, s'excuse pour son retard, et va s'installer à son poste. Compta, travail monotone, mais au final les heures passent vite, le jeune homme se dit qu'avec un peu de chance il a passé l'étape difficile. Triste illusion... Il se rend compte très vite qu'il manque à son dossier une bonne trentaine de factures, et c'est deux mois de comptabilité qu'il manque pour faire les bilans du client, formidable, d'autant plus que cet enfoiré hurle en réponse à son comptable qui l'appelle qu'il a envoyé les documents demandés et qu'il n'a pas que ça à faire, qu'il les paie déjà assez cher. Une engueulade qui passe finalement très vite, l'expert s'arrange avec le client et recadre son apprenti pour qu'il évite la prochaine fois d'employer le terme « gros con » à l'encontre d'un client, et voilà Riku qui s'excuse à nouveau.

Un espoir dans la soirée, il reçoit un sms d'Hikari, et se dit que la journée sera vite oubliée s'il peut la voir, manger avec elle tranquillement et ne plus penser qu'à elle. Mais malheureusement, c'est pour lui annoncer qu'ils ne pourront pas se voir ce jour-ci parce qu'elle a été appelée au dernier moment par son agent. Une réponse toute gentille, « oui je comprends pas de soucis on se verra un autre jour, je t'aime ». Puis il rentre chez lui, n'ayant qu'une seule envie, picoler un coup et aller à Dreamland en espérant que sa nuit serait au moins plus positive que sa journée. Deux trois verres de whisky pour rester raisonnable et ne pas finir à Délirium, une pizza devant la télé, il range ensuite l'un des nombreux cartons entassés dans son appartement depuis son déménagement. Il repense alors au documentaire sur lequel il est tombé par hasard en zappant, une émission-débat dans laquelle les participants traitaient une problématique qu'il avait trouvé intéressante : que voulons-nous savoir au fond ? Il avait lui-même proposé ses propres théories face à ses « interlocuteurs » factices, terminé sa pizza, et après une dernière toilette, était allé se coucher en souhaitant bonne nuit à sa petite amie. Une seule pensée au moment de s'endormir : et lui, que voulait-il savoir ? Il avait besoin de réponses.....

***

Dreamland. Le monde onirique avait une fois de plus répondu à son appel, et l'avait conduit dans un endroit des plus singuliers, dont il ignorait jusqu'alors l'existence. Autour de lui, un désert immense s'étendait loin à l'horizon. Du sable, encore du sable, parfois des dunes, et évidemment la chaleur si caractéristique de ce genre d'endroit et qu'on a du mal à imaginer en tant que petit européen dans son climat tempéré. Le ciel azuré laissait se refléter intensément les rayons ardents de l'astre sur l'étendue sablonneuse. De là où il était, il pouvait également apercevoir un peu plus loin ce qu'il identifia comme une gigantesque oasis, ce qui, il le savait, pouvait tout aussi bien être un mirage, et il n'en aurait pas été étonné, vu comme il jouait de malchance. Il se leva, époussetant ses genoux pour en enlever le sable, et étudia sa tenue du jour. Sa queue de cheval était nouée comme à son habitude, et le reste de ses cheveux était recouvert d'un turban à la manière des touaregs. Il portait une chemise en lin blanc légère, et un pantalon fait de la même matière et de couleur bleue. Une tenue simple, mais qui lui évitait de finir fondu ou en steak grillé. Satisfait par ses observations, il prit la direction de l'oasis, priant pour qu'on lui accorde au moins une chose de positive pour cette journée. Ses pieds s'enfonçaient dans le sable brûlant, mais les chaussures qu'il portait épargnaient à ces deux là des brûlures intenses. Chaque pas crissait, et était difficile, parce que très vite fatiguants avec la chaleur et le besoin de soulever à chaque fois la couche de sable qui venait recouvrir ses petons.

Finalement, après une bonne demie-heure de marche, il atteint la zone vitale, et comprit dès l'instant où sa main se posa sur l'un des palmiers que ce n'était pas un mirage. Miracle ! Il sautilla sur place, hurlant presque sa joie en se ruant dans l'oasis à la recherche d'un point d'eau. Malheureusement, il n'avait pas la capacité des chameaux à survivre des jours dans un désert sans la moindre goutte d'eau juste en la stockant dans la graisse de ses bosses. Lui, déjà qu'il était tout fin, il était loin d'avoir l'habitude et l'endurance nécessaires à la survie de longue durée dans ce genre d'endroit... Traversant les arbres sans faire attention à autre chose que la source qu'il pouvait apercevoir au centre d'une petite « clairière », il se laissa tomber sur ses genoux une fois l'objectif atteint, plongeant sans retenue ses mains sèches dans le point d'eau, en y prenant de grandes gorgées qui achevèrent de le désaltérer et de permettre à son corps de retrouver une température à peu près normale. Heureusement tout de même que tout n'était pas négatif dans sa vie ! Un grand sourire se dessina sur ses lèvres à cette pensée, et il resta ainsi sis près du bord de la source, observant les remous de l'eau. De longues minutes s'écoulèrent, et le necromancer en était presque à s'endormir, n'ayant pas réellement envie de bouger de cet endroit, surtout qu'Hikari n'allait pas le rejoindre, vu qu'elle allait passer la nuit à travailler.

Une forme, puis deux. C'est ce qui fit sursauter le voyageur lorsque dans l'eau, il vit le reflet d'une dizaine d'êtres qui se tenaient derrière lui, armés. Il tomba à la renverse en reculant légèrement, cherchant une éventuelle porte de sortie, près même à plonger dans l'eau pour passer de l'autre côté, mais il doutait de pouvoir rivaliser avec les autochtones, qui devaient bien mieux connaître l'endroit que lui. Il les observa alors, histoire de voir à quoi il risquait de se frotter dans une poignée de secondes ; chacun d'entre eux devait bien mesurer dans les deux mètres cinquante. Un long corps aux membres fins et graciles, une peau allant des tons parme à un bleu pâle, des yeux fins aux pupilles jaunies, et des oreilles pointues. Vêtus d'armures en cuir léger, il portait tous sur leur plastron le même symbole, celui d'un œil entre les pages d'un livre ouvert. Leurs armes étaient des hallebardes dont le tranchant devait bien faire la taille du torse du jeune homme, et dont la hampe était large, prenant la forme d'un quatrième de couverture. C'est à cet instant que Riku se rendit compte qu'il n'avait pas atterri dans un simple désert... Les branches des palmiers accueillaient en leur sein d'étranges oiseaux-livres, et dans le sable on pouvait distinguer des tours formées d'encyclopédies. Cet endroit lui rappelait curieusement Biblioland, où il s'était retrouvé avec l'informateur Nedru Etol peu de temps auparavant, et il se rappelait non sans en rire les déboires qu'avaient causé cette aventure. Bon là, la différence, c'est qu'au lieu de faire face à un gang mafieux, il avait droit aux lances d'un groupe de soldats na'vis. Un remake d'Avatar où c'était lui le pauvre soldat humain massacré à coups d'armes paralysantes, sauf que là il avait pas de mitraillette pour répondre, les joies du monde onirique ! L'un des gardes s'avança alors en s'adressant au voyageur avec une voix d'une pureté incroyable, comme si rien ne pouvait dénaturer l'être local :

« - Que faites-vous ici voyageur ? Essayez-vous de voler les ouvrages de notre contrée ? Tentez-vous comme beaucoup avant vous de vous emparer de notre connaissance ?

- Euh... Non pas vraiment, pour tout vous dire, je ne sais absolument pas où je suis. J'ai atterri dans ce désert par hasard, et je cherchais juste à boire pour rester en vie jusqu'à mon réveil... J'espère que j'ai pas atteint l'une de vos divinités ou commis un crime quelconque...

- … Suivez-nous. Nous avons besoin de vérifier vos dires. Et notre grande prêtresse nous a ordonné de lui amener tous les voyageurs qui arrivent ici.

- Y a pas d'lézard, je risque pas de m'y opposer, pas envie de finir en brochette...  »

Le garde eut un petit rire, et se reprit vite en ordonnant à ses hommes de se mettre en formation autour du necromancer en guidant la marche. Le groupe se dirigea vers le creux d'un gigantesque baobab dans lequel un système que l'on pouvait assimiler à un ascenseur avait été construit. Deux soldats dans son dos, deux sur ses côtés, le chef devant, et le reste patrouillait en bas pour rechercher d'éventuels complices. Vachement organisé ce royaume... Riku n'avait pas eu souvent l'habitude de voir une telle chose, vu qu'il avait agi la plupart du temps en infiltré, évitant la garde des royaumes au maximum. C'est alors que l'élévateur se retrouva au delà de la cime des premiers arbres que le jeune voyageur comprit où il avait atterri : là, construite sur d'immenses plates-formes dans la cime des végétaux, une immense cité s'étendait sur des kilomètres. Semblable dans son architecture aux villes du moyen-orient avec des bâtiments surmontés de « bulbes » des maisons carrées aux fenêtres ouvertes et aux murs blancs pour conserver le maximum de fraîcheur, on pouvait également y distinguer un grand marché où divers produits de Dreamland étaient en vente. Le plus remarquable était la quantité de livres que chaque habitant transportaient sur eux ; chacun d'entre eux devait bien avoir au minimum deux à bout de bras, certains en portant des dizaines. Et là, au milieu de cette foule, des personnages se distinguaient étonnamment, même de loin. On pouvait y voir le petit chaperon rouge et plus loin les trois mousquetaires de Dumas discuter avec le fier corbeau de La Fontaine... Attends, quoi ??? Qu'est-ce qu'ils foutaient là ceux là ? On était en plein désert, et on croisait là comme ça des personnages de romans ? Dreamland était certes le monde de l'imaginaire, mais là c'était juste totalement absurde.... Riku décida de passer ce détail et de ne pas penser à la présence de ces êtres.

Leur escalade s'acheva au sommet du plus grand des arbres de la jungle, un énorme baobab au sommet duquel était juché un palais de grande taille, dont les quatres tours ornées de bulbes dorés luisaient à la lumière du soleil. Le groupe improvisé s'avança, et le chef des gardes ordonna à ses hommes de rester devant l'entrée, accompagnant seul le necromancer. Docilement, le voyageur suivit la voie qu'emprunta son guide, traversant de nombreuses salles richement décorées, ornées de tableaux, de grandes tapisseries sur lesquelles étaient cousus des fils d'or, des statues en tou genre... Et surtout, à chaque salle, des bibliothèques, toutes plus grandes les unes que les autres, renfermant des ouvrages dont le necromancer n'osait même pas quantifier la valeur. Le cheminement dans le palais dura une bonne vingtaine de minutes, et finalement, après que le jeune homme ait bavé tout son soûl devant le spectacle de décoration auquel il avait assisté, ils se retrouvèrent dans une grande salle, au centre de laquelle, assise sur un trône, une femme d'apparence identique à celle de ses semblables attendait, les yeux fixés sur les deux personnes qui venaient d'entrer. Élégamment vêtue d'une longue robe blanche dont la soie paraissait si légère que le simple contact avec le tissu aurait pu endormir de sa douceur les plus récalcitrants des couche-tards, elle avait une chevelure blanche, coiffée en un chignon sur lequel était déposée une couronne aux dorures si brillantes qu'elles auraient pu aveugler quelqu'un en reflétant le soleil. Elle leva ses yeux violet pâle sur Riku en congédiant le chef de sa garde, et se rassit correctement dans son fauteuil, invitant le voyageur à s'approcher :

« Viens donc, Riku Kaisuki, voyageur necromancer. Approche, je sais que tes intentions en ces lieux ne sont pas mauvaises.  »

Sa voix était plus pure encore que celle de ses congénères. Sans même prendre le temps d'y réfléchir, le voyageur s'approcha, le cœur battant fort dans sa poitrine. Comment connaissait-elle le necromancer ? Pour l'instant, son esprit était vide de ce genre de suspicions. Il arriva face à elle et s'inclina en posant un genou à terre.

« - Relèves-toi voyageur. Si je t'ai fait venir ici, c'est parce que j'ai besoin de l'aide de voyageurs, des voyageurs comme toi, qui ne méprisent pas la noblesse des livres et des connaissances qu'ils apportent...

- Mais je ne suis pas un voyageur particulièrement puissant.... En quoi pourrais-je vous aider ?

- La grande prêtresse voit tout Riku. Il y a quelques jours, j'ai pressenti ta venue, et celle de quatre autres voyageurs, et j'ai vu que vous seriez ceux qui sauveraient notre royaume du danger qui le menace... Le livre d'Eibon.

- Le... Livre d'Eibon ? Qu'est-ce donc ?

- Il s'agit d'un ouvrage enchanté par la volonté de son auteur, le sorcier Eibon, une terrible créature de Dreamland aujourd'hui disparu... Ce livre a hérité de l'ambition de son maître, celle de tout collectionner, le moindre savoir dans ses pages. Et il a déjà dévoré les connaissances de nombreux royaumes... Aujourd'hui, c'est notre royaume, le gardien de tous les savoirs de Dreamland qui est menacé. Et ce livre ne peut être touché que par des voyageurs.

- Voilà la raison pour laquelle vous avez besoin de moi, et de ces « quatres autres »....

- Tout à fait. Vous serez récompensés à la hauteur du risque encouru, soyez-en sûrs... Nous vous en conjurons, venez à notre aide.

- Ben... Moi ça me dérange pas, mais les autres ?  »

Il s'était retourné à cet instant vers un deuxième voyageur qui venait d'entrer dans la pièce. Accepterait-il lui aussi cette requête ? Riku ne pourrait pas livrer une telle bataille seul....

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Alice Sauvebois
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyMar 27 Nov 2012 - 14:23
Assise dans la pénombre sur le parquet enfin lisse et propre, elle fixait la rue à travers la fenêtre. Sur le trottoir éclairé par les lampadaire, les gens passaient, lentement, rapidement, indifférents, parfois vaguement intrigué par la vitrine à nouveau propre mais désespérément vide et sombre. Elle l'avait fait, elle avait remis la boutique à neuf. Il ne restait devant elle que quelques papiers à signer et à envoyer, seulement quelques futilités administrative et elle pourrait reprendre le travail de ses grands-parents, tel qu'ils l'avaient laissé derrière eux. Ses yeux ne sillèrent pas une seule seconde à la pensée de ses chers disparus. Malgré la peur qu'elle ressentait à l'idée de tenir un magasin et le côté purement social qui l'accompagnait, elle le ferait, coûte que coûte. Elle serra ses petits poings reposant sur ses genoux pliés, ses pupilles brulant de l'éclat de la détermination la plus farouche. Elle le ferait.
Finalement, après le passage d'un dernier curieux, elle se releva lentement, époussetant inutilement ses cuisses avant d'allumer les vieux plafonnier, éclairant la salle d'une lumière chaude. Le sol était impeccable, lumineux de propreté. La pièce entière semblait avoir retrouvé ses couleurs, les bois vernis reflétaient avec douceur l'éclat jaune des lampes, en douces flaques claires et mouvantes. Chaque gravures et sculptures décorant le lieux avaient été longuement astiquées et repeintes par la main habile d'Alice, restaurant chaque couleur, chaque émotion, sublimant la virtuosité de feu son grand-père avec ce même savoir. A sa plus grande surprise, elle avait pu retranscrire tout l'art du maître, insufflant la vie aux animaux et plantes ornant les coins et les bords des étagères. Elle en était incroyablement émue, presque aux larmes.

Elle secoua la tête et sortie de la pièce en éteignant la lumière, rejoignant l'escalier pour grimper à l'étage. Les marches grinçaient doucement sous son poids, alors qu'une à une elle les gravissait, songeuse. Elle désirait plus que tout au monde honorer la mémoire de ceux qui lui avaient tout appris et qu'elle aimait encore tendrement. Elle éprouvait une certaine gêne quant à l'idée de surpasser l'excellence de ses aïeuls et en même temps, une part d'elle s'enorgueillissait du fait qu'elle atteignait enfin leur niveau. Cependant, quelque chose la tracassait. En effet, elle était bien consciente que pour elle seule, atteindre ce degré de qualité était loin d'être satisfaisant. Elle devait apprendre plus de techniques, plus d'astuces, elle devait faire les choses mieux et plus rapidement encore.
Elle grimpa le dernier escalier avec lenteur, la tête pleine de question, avant d'entrer dans sa chambre. Elle ne prit même pas la peine d'allumer les lampes, elle se déshabilla prestement et se mit rapidement au lit, fermant les yeux tout en pensant avec angoisse à tout ce qu'elle avait encore à apprendre.

__________________________________________________

L'obscurité s'évanouit autour d'elle, alors qu'elle ouvrait les yeux, constatant avec horreur le vide qui défilait devant elle. Par réflexe elle contracta ses membres autour du support sur lequel elle était apparue : une branche. C'était un running gag, à n'en pas douter. Ce monde avait décidément un problème avec elle et les arbres. Que ce soit sur ou sous ces immenses végétaux, il se débrouillait toujours pour la fourrer dans une situation bizarre à leurs côtés. De plus elle était persuadée que l'univers onirique allait encore se débrouiller pour l'enfoncer jusqu'au cou dans un enchaînement de circonstances débiles. Le premier d'entre eux étant la rupture fracassante de la branche trop frêle pour son poids, annoncée par le léger craquement qu'elle entendait dans son dos. Ses suppliques et prières ne servirent à rien, dans un hideux craquement, elle chuta vers une sorte de plateforme en bois située en contrebas.

Les yeux fermés, elle attendait la chute. Quand soudain, elle sentit son corps arrêté en plein élan, mais sans dommage. Elle ouvrit un œil, avant de hurler de surprise et d'horreur. Elle s'était faite attraper par un espèce de singe bleu, sans poil et gigantesque. Ce dernier la portait dans ses bras, se déplaçant tranquillement vers un bâtiment, ignorant les hurlements et les coups de pied désordonnés de la demoiselle.


"Lâche-moi ! Lâche-moi, espèce d'aubergine mutante ! Singe bleu ! Concombre masqué colorisé sous paint ! Lâche-euh-moi ! Connard ! Violeur ! Républicain ! Esclave bushiste !"

Hurla-t-elle, faisant choir sur le crâne de la pauvre créature une multitude d'objets fort hétéroclites, tel une théière et son service, une lampe à huile, une cuvette de toilette, un canard en plastique qui vibre et même une crevette géante. Autant dire qu'une fois arrivé à destination, une grande salle aux murs couverts de livres et de longues fenêtres superbement ouvragées, ce serviteur à la peau azurée, ne se fit pas prier pour balancer la jeune Voyageuse. la faisant glisser façon boule de bowling, jusqu'au pied de la maîtresse des lieux, juste à côté d'un drôle de type qu'elle ignora. Alice fixait de son regard furieux la grande femme toute de blanc vêtue qui trônait devant elle. Elle attendait une explication qu'elle espérait bien obtenir séant et sans avoir à la demander, juste en pourfendant la créature des rêves de son regard acéré.

"Bienvenue en mon royaume, Alice, Voyageuse de la douleur. Je suis Houda, seigneur du Royaume du Savoir. Je t'ai convoquée ici, ainsi que Riku, Voyageur nécromancier, afin de réaliser une quête pour moi avec trois autres de vos confrères. Ils devraient arriver d'ici peu"

Les yeux de la demoiselle indiquaient clairement qu'elle n'en avait rien à faire et que cela ne la concernait point, en plus cette femme avait vraiment un prénom pourri. Cette dernière éclata de rire, avant de poser sur elle un regard plein de mystère.

"Patience, j'expliquerais tout en temps et en heure, rien ne sert de se répéter à chaque nouvelle entrée, j'exprimerais mes idées une fois tout le monde présent. Cela ne devrait plus tarder. Attends et tu ne le regretteras pas, je te le promets."

Elle haussa un sourcil, intriguée. Ce soit disant seigneur avait raison sur un point, elle n'avait rien à perdre à l'écouter et à attendre. Elle n'avait rien à faire de plus intéressant, de toute manière et son intuition lui indiquait que cette femme avait effectivement bien des choses à lui offrir.
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Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyLun 10 Déc 2012 - 22:56
"Un petit coup de main ?"






C'était une bonne journée en perspective.
Lithium venait d'honorer une de ses nombreuses bonnes résolutions qui dataient toutes de Chauvet. Elle se sentait fière de ce qu'elle venait enfin d'accomplir, après de longues années de dure labeur, à essayer de se motiver pour apporter de la matière à ses paroles. Et aujourd'hui, en ce beau jour pluvieux de décembre, elle l'avait fait. Oui. Ce projet avait été amené sans trop d'encombres au terme de sa gestation. Elle avait enfin.. créé un site, enfin un blog plus précisément. Sur celui-ci, des dessins de son crû, des illustrations de styles diversifiés, croquis et rough s'accordaient harmonieusement entre eux. La jeune femme avait également donné naissance à un book virtuel, sur le net donc, espérant ainsi obtenir et se voir octroyer des commandes de toute sorte. En conséquence, elle désirait occuper son temps intelligemment, en affinant sa technique, et en travaillant sur délai. Les demandes sont toujours différentes, elle en serait tout autant étonnée, et repousserait constamment ses limites pour satisfaire les clients.
Toutefois, elle débutait, n'était point connue, et de ce fait, les maigres visiteurs qu'elle parvenait à obtenir étaient seulement arrivés là par le plus grand des hasards. Piètre consolation, dont elle se repaissait néanmoins avec une certaine joie. Au final, elle ne faisait pas ça pour les gens, mais pour elle. Cette plate-forme virtuelle lui permettait de décompresser, de se laisser aller sur ses envies et ses émotions. Elle n'avait de compte à rendre à personne, et était libre de poster ce qu'elle désirait. Le pied.

Actuellement, elle travaillait sur une illustration au pastel.
Le pastel.. Une matière qu'elle n'affectionnait pas particulièrement.
Elle ne maîtrisait pas franchement cet outil gras et lisse, qui tâchait les doigts.
Ses prédilections restaient le crayon, toutes mines confondues, le graphite, la sculpture et l'aquarelle. La peinture acrylique et elle, ça faisait deux. Elle n'aimait pas du tout cette matière, elle ne ressentait pas suffisamment d'émotions, de sensations à travers cette substance. Mais la jeune fille s'investissait néanmoins à tenter d'arranger ce dégoût. La gouache, elle, trouvait davantage de justice auprès de la dessinatrice. Elle approchait doucement de la technique de l'aquarelle, tout en étant considérée comme de la peinture. Tout du moins, selon elle. Lithium ne se considérait pas comme une artiste à part entière. Elle ne maîtrisait que peu d'éléments, et cela ne lui suffisait pas. Elle se devait de s'améliorer, et ce, à n'importe quel prix.

Tout en travaillant les nuances de couleur sur son travail, elle soupira.
Malgré tout ses efforts pour occuper ses journées, elle s'emmerdait ferme.
Soudain, la blonde frissonna violemment, lâchant sa pastel, par chance, sur la table.
C'était quoi ce courant d'air frais tout d'un coup là ? Méfiante, Lithium se leva doucement de sa chaise. Avec prudence, elle poussa la porte de sa chambre, prit discrètement la batte de baseball en bois datant de la jeunesse de sa mère - qu'elle avait réquisitionné depuis - et s'avança sur la pointe des pieds dans le couloir. Armée de son bâton, elle se faufila délicatement jusqu'à la cuisine, et s'accroupit derrière le bar. Lorsqu'elle voulu jeter un coup d’œil derrière le mur, une masse noire, se jeta sur elle. La peur soudaine qu'elle put ressentir à cet instant, s'évanouit en un claquement de doigt quand elle comprit que ce n'était que Kiara, sa chienne, qui venait de s'écraser sur elle, pour déverser tout son amour sur son visage, en une soupe de léchouilles.
Pfff, quelle idiote. Elle avait vraiment cru que quelqu'un s'était introduit chez elle. Se relevant en poussant son chien, elle essuya sa face à l'aide d'un torchon, et passa une main dans ses cheveux. Il fallait qu'elle fixe son dessin après les derniers détails, et elle irait se mater un bon film.
Ce qu'elle n'avait pas remarqué, c'était qu'il y avait effectivement un élément étranger, non pas dans sa demeure, mais à l'extérieur. Un homme observait la jeune femme d'une des fenêtres, prenant soin de ne pas se faire voir de Kiara de dehors. Voyant qu'elle s'extirpait de sa vision, il préféra s'en aller également. Il sauta par-dessus le portillon, et s'enfuit sans laisser de traces.

___________________________________________________________________

Il fait chaud là, ou c'était elle ?
C'est quoi tout ce sable, et ces palmiers ?
Mais.. Que faisait-elle dans un hamac, un cocktail dans une noix à la main ?
Elle farfouilla du regard les alentours. Un désert à perte de vue, la chaleur lancinante, les rayons du soleil frappant le sol, transformant l'air en fumée dansante, et ce fabuleux oasis où elle avait directement atterri. Le pied. Personnellement, elle était certaine que le voyage de son lit à Dreamland aurait été moins clément. Genre un amerrissage dans une flaque de boue, une bonne bouse de chameau, voire même une course-poursuite avec un fennec des sables. Le fennec la poursuivant elle bien entendu. Mais au lieu du fennec, elle voyait voler d'étranges bestioles. On aurait dit des livres avec des becs, et de belles ailes colorées. Boh, elle n'allait pas se plaindre pour cette fois.

Sirotant tranquillement son cocktail de fruits exotiques, elle soupira de sérénité.
Quelle joie d'être dans un lieu en apparence paisible, et de pouvoir enfin se reposer.
Tant de bordel ces dernières nuits, qu'elle avait du mal à suivre tout ces évènements.
Le plus important avait cette guerre monumentale au Royaume des Chevaliers de la table pentagonale. Punaise, le foutoir qu'il y avait eu ! Jamais elle n'aurait cru avoir à participer à un conflit d'une telle ampleur.
A aucun moment elle n'avait flanché, ni cru que le Royaume tomberait aux mains des ennemis. Ses sentiments en ce temps avaient été mixtes. De la colère à la tristesse, du plaisir au dégoût, passant par une sensation de puissance infinie. Cela l'avait étonné d'ailleurs. Mais l'adrénaline qui avait boosté son cœur l'avait foncièrement aidé face à ces obstacles de taille. Quelle nuit de folie.. Et ce Rocco, et cet étrange voyageur surpuissant également. Rien que le simple fait d'y repenser agitait l'esprit de Lithium, et ramenait un douloureux souvenir à la surface. Elle chassa ces noires pensées.

Elle préféra vérifier un fait tout de même.
Comment était-elle encore vêtue cette fois-ci ?
Un énorme soupir de soulagement se fit entendre.
Elle était habillée comme elle affectionnait de l'être, en toute simplicité.
Ce même débardeur blanc épousant à la perfection ses formes, et ce petit short en jean.
Ses chaussures se trouvaient être les bonnes vieilles spartiates de l'époque, en simples sandales de cuir, s'arrêtant au mollet. Sur son jean, des poches suffisamment grandes pour accueillir son carnet et ses crayons, s'étaient greffées. Cette nuit-là, ses cheveux étaient plus ondulés qu'à l'accoutumée, formant ainsi une tignasse naturellement sauvage et éclatante. De sa crinière indomptable dépassait le bout tout pointu de ses oreilles génétiquement elfiques. Plus aucune honte à ce sujet d'ailleurs. On se souvenait suffisamment d'elle, pour ne pas oublier le fait que ses oreilles étaient une malformation, et non attestant une nature de créature des rêves. Enfin, pour le peu qui la connaissait. Elle ne pensait pas être connue le moins du monde, et puis elle n'en avait strictement rien à foutre. Quel intérêt sérieusement ? Actuellement, sa seule préoccupation était de profiter du soleil pour gagner quelques couleurs.

.. C'était quoi cette ombre-là ?
Mais merde, qu'est-ce qui gâchait son petit plaisir de la nuit ?! .. AH.
Lorsque Lithium se releva, furieuse d'être ainsi dérangée, elle comprit.
Une sorte d'immense créature bleuâtre, la regardait fixement, d'une neutralité troublante.
Ces étranges êtres mesuraient bien plus de deux mètres, et malgré le niveau en maths de Lithium, avoisinant celui de zéro, elle put en dénombrer cinq. Ils étaient fins et sveltes, d'une allure fort élancée, et de bien belles oreilles effilées. Si la voyageuse les avaient au départ cru bleus, leur couleur était plus proche du lilas ou de la lavande. Difficile à dire avec tout ce soleil. Mais ce dont elle était certaine, c'était que leur regard jaune perçant l'observait avec intérêt. Quant à leurs armes, ces lances tranchantes, elles ne l'effrayaient aucunement. Ils n'étaient que piètrement protégés au goût de la demoiselle. Le cuir ne suffisait pas à arrêter une lame bien affutée, mais tant pis, c'était leur problème. Et puis qui viendrait dans un désert, hein ? .. A part elle. Ouais enfin bref.
Elle jeta un rapide coup d’œil au symbole de leur armure de fortune; un livre ouvert donnant naissance à un œil entre ses pages. Original dans un sens. Affichant une moue interrogative, la jeune femme rendit leur regard aux soldats oniriques. Finalement, l'un d'eux se décida à prendre la parole.


"Êtes-vous une voyageuse ?", dit-il simplement, d'une voix incroyablement claire.

"Effectivement.", répondit-elle, non sans méfiance.

"Veuillez nous suivre.
Notre Grande Prêtresse nous a donné l'ordre de lui amener tous les voyageurs arrivant dans notre contrée."


"J'imagine que je n'ai pas trop le choix, hein ?", soupira t-elle, ne souhaitant pas faire de vagues pour une fois.
"Et vous demander pourquoi, serait trop demandé n'est-ce pas ?"

Le visage parfaitement neutre, il acquiesça.
Bon, fallait qu'elle leur emboîte le pas au final.
Essayant de marcher dans les énormes traces de pas, elle jubilait, gloussant comme une gosse.
L'on aurait dit une gamine de 5ans traversant le passage piéton, de manière à ne pas se faire manger par les crocodiles. Elle se reprit rapidement, ne souhaitant pas offenser les créatures du désert. Plus sérieusement, elle balança ses mains derrière son crâne, cambra inconsciemment légèrement sa silhouette, et les suivit en souriant.

Spoiler:
Ils marchèrent un certain temps.
Un peu trop longtemps au goût de Lithium avec cette chaleur.
Mais heureusement, ils s'engouffrèrent bien rapidement à l'intérieur d'un gigantesque baobab.
Les yeux de la voyageuse s'écarquillèrent de stupeur lorsque, une fois tous entrés, ils montèrent.
Oui oui, ils montaient, comme dans un foutu ascenseur d'immeuble. La jeune femme ne cessa de gesticuler entre les gardes, qui la regardaient tous d'un œil particulièrement attentif. Elle tournait en rond, cherchant à comprendre le mécanisme de l'installation. Excédés, les soldats furent ravis d'apprendre que l'élévateur arrivait enfin à destination. Lorsque Lithium sortit de la boîte, elle découvrit un paysage tout simplement magnifique.
C'était une cité tout bonnement splendide. Située à la cime des arbres, sur de solides plateformes, elle s'étendait sur des kilomètres et des kilomètres. Les tours s'élevaient avec grâce dans la profondeur du ciel. L'architecture orientaliste rappelait à la dessinatrice ses voyages dans les pays de l'Orient. Ce qui changeait, était la quantité astronomique d'ouvrages qu'elle voyait entre les mains des habitants. Des littéraires ? Mais, était-ce le paradis ? Les senteurs parfumées et épicées de l'atmosphère transportait Lithium bien loin de cette contrée, et contribuait à créer cette image d'Eden.
Malheureusement, elle ne put en profiter davantage. Les gardes hippies, l'emportèrent avec frénésie vers le plus grand des arbres de la ville. Pourquoi ce soudain élan là ? La blonde put à peine voir le bâtiment dans lequel ils entraient. Tout ce qu'elle put noter fut qu'il ressemblait vachement au palais de Aggrabah. Raaah, mais pourquoi autant de hâte ? Ils passèrent rapidement à travers des salles luxueusement fournies en décoration diverses, tout était brodé d'or et d'autres riches matières. Trop, c'est trop parfois. Elle finit par rouspéter.


"Mais ça suffit oui ?!
On est pas pressés que je sache !
Laissez-moi admirer un peu les environs !"


Son cri ne fut entendu par personne.
Elle bouda copieusement entre les gardes.
Bandes d'ignares de singes imberbes à la violette.
Ne pouvant même pas trainer des pieds à la vitesse à laquelle ils allaient, elle grogna encore plus.
Jusqu'à leur arrivée dans la plus grande des salles, la dernière. Dès le premier pas posé, Lithium se tut.
Au centre de la pièce gisait un imposant trône, digne des plus grands souverains. Sur celui-ci, trônait une puissante femme, appartenant à la même race que ses sujets, à la différence qu'elle au moins avait fait un effort sur sa tenue. Sa robe blanche s'accordait parfaitement à sa chevelure immaculée, remontée en un délicat chignon qui retenait doucement sa couronne dorée. Son regard violet semblait incontestablement vague et triste. Lithium ne la quittait pas des yeux. Qu'est-ce qui la rendait si mélancolique ? La Prêtresse l'invitant à s'approcher, elle s'exécuta. Une fois à maigre distance, la jeune femme s'inclina prestement, à la manière des révérences masculines, puis releva la tête. Elle connaissait le respect aux souverains, mais elle n'était pas sous ses ordres, et n'avait pas à poser un genou à terre selon elle. Elle conserva une allure déterminée et droite, et attendit que la blanche dame s'exprime sur la raison de sa venue.


"Voici donc un troisième voyageur. Il n'en reste finalement plus que deux à rejoindre notre quête."

"Puis-je me permettre de vous demander de quelle genre de quête s'agit-il ?"

"Votre question est tout à fait légitime, Lithium Elfensen."


La voyageuse ne s'étonna point du fait qu'elle connaissait son prénom.
Et puis, à son apparence, et à son rang, la blonde ne serait même pas étonnée du fait qu'elle aurait été médium ou un truc du genre. Elle remarqua d'ailleurs la présence de deux autres voyageurs, tout comme elle, dans la salle. L'un était un jeune homme qu'elle pensait avoir déjà vu quelque part. Il était châtain aux yeux bleus. Lithium le dévisagea de son regard clair. Elle ne voyait vraiment pas où elle avait déjà vu. Peut-être dans le DreamMag qu'elle lisait depuis fort récemment, bref. Elle s'en désintéressa rapidement pour poser ses yeux sur la deuxième inconnue à l'opération. Quant cette dernière, c'était une demoiselle aux longs cheveux pâles et aux yeux gris, cachés derrière une épaisse monture de lunettes. Ces deux-là étaient donc de futurs alliés ? Boh, pourquoi pas.


"Comme vous le voyez, d'autres voyageurs sont présents, et certains arriveront bien assez tôt, tel que je l'ai pressenti. Je me nomme Houda et.."

Lithium laissa échapper un rire qu'elle tentait, tant bien que mal, de réprimer.
Elle toussota quand elle vit le regard surpris de "Houda", et se reprit.


"Excusez-moi, continuez."


"Je disais donc que, je vous ai amené ici, comme vos deux prédécesseurs, car j'ai besoin de voyageurs tel que vous pour résoudre une menace qui plane sur notre royaume. Le livre d'Eibon."

"ça ressemble à Albion dans Fable !", s'enthousiasma une nouvelle fois la demoiselle, qui s'empressa de s'excuser.

La patience de la souveraine avait ses limites.
Mais cette voyageuse lui serait utile, et elle se devait de rester calme si elle ne voulait pas la faire fuir.
Lithium Elfensen choisissait généralement ce qu'elle accomplissait. Si une mission ne lui semblait pas intéressante, ou n'était pas en accord avec ses convictions, elle refusait aussitôt. Elle se devait de la garder, tout comme ses camarades, qui étaient tout aussi précieux qu'elle. Ce qu'elle redoutait, c'était que le courant ne passe pas entre eux. Elle se chargea donc d'expliquer de nouveau en quoi consistait les pouvoirs du livre, ainsi, Alice serait elle aussi au courant de la chose. Il n'en manquait plus que deux. Elle attendit la réaction de la pseudo-elfe.
Lithium réfléchissait. Un livre enchanté, aux pouvoirs terrifiants, un sorcier complètement taré, un monde entre les pages d'un livre, le savoir à portée de main, une aventure de taille.. Le visage de la jeune femme s'éclaira d'un sourire malicieux. Son regard brillait d'une lueur nouvelle.


"Besoin d'un coup de main, donc ?
Je suis de la partie."

Spoiler:




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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyMer 12 Déc 2012 - 5:17
Des livres. Encore des livres. Encore et toujours des livres. Jusqu’à plus soif, jusqu’à ce que cela vous sorte par les trous de nez. Jusqu’à une putain d’overdose, maugréait l’éternel ronchon. Il n’était ici – au salon du livre de la Jeunesse – que depuis deux ou trois heures. Impossible à dire, il jugeait par les grognements de son estomac. Faute de montre ou de téléphone, perdu dans une foule étouffante et sans aucun repère. Au milieu d’un océan déchaîne sur un frêle esquif et sans instrument. Des vagues le ballottant, le retournant et se jouant de lui. Le libraire avait le mal de mer. Non, pour être correct, il faudrait dire qu’il en avait par-dessus la tête de tous ces gosses qui pullulaient, lui pourrissaient la vie. Au Salon du livre pour enfants, ces derniers sont les rois. Quand le roi abuse, on lui coupe la tête, trancha Alan en criant plus fort que prévu. Une classe de cm2 qui se trouvait là pris la poudre d’escampette discrètement, sous l’injonction d’une institutrice horrifiée, profondément choquée. Le jeune homme, bien sûr, ne pu s’empêcher de glousser dans son coin. Sa manière à lui d’éviter ‘’ Massacre au salon de Montreuil ! 150 enfants sauvagement tués par un forcené ! Plus de peur que de mal ! ‘’ à la une du journal…

Déambulant à travers le gigantesque bâtiment, véritable zombi après trois mois de jeûne, Alan compris qu’il était temps pour lui de tirer sa révérence lorsqu’un gamin masqué façon Naruto surgit devant lui en effectuant habillement des sceaux avec ses mains. A quelques nuits blanches prêt, nul doute que le jeune libraire se serait mis à courir craignant de finir rôtis par une boule de feu. Fort heureusement, l’esprit d’Alan était juste assez clair pour présenter une des plus belles grimaces de son panel au perturbateur. Puis, il poussa la grande porte d’entrée et respira à plein poumon l’air saturé de gaz carbonique de Montreuil. Tout valait mieux que passer un instant de plus dans l’antre du mal dont il s’éloignait rapidement, presque précipitamment. Un mètre quatre-vingt quinze de vigile porta son énorme main jusqu’à sa bouche où il marmonna quelque chose de compréhensible uniquement pour ceux de sa race. Non, pas les noirs, espèce d’enfoiré de raciste, les autres vigiles… Par chance, votre narrateur est muni d’un traducteur universel :

- On a un code P, un enfant en larme traumatisé par un jeune homme d’environ un mètre soixante dix, habillé en noir avec un sac en bandoulière bleu. On le choppe et on lui marave sa gueule. Terminé.

Fort heureusement, ses antécédents criminels avaient conduit Alan à se tenir prêt pour ce genre de cas. Il roula sa veste en boule et l’échangea avec un large pull dont il rabattit la capuche pour dissimuler son visage. Il se mêla à la foule des badauds et disparu totalement. L’agent 47 ? Un novice en la matière… Quand d’autres ont la poisse et se retrouvent écrasés par cent-dix kilogrammes de muscles coincés dans un costard noir taillé sur mesure. Certains ne sont nés que pour ça. Prendre les balles perdues. Faire figure de dommages collatéraux. Bien sûr, vous pourriez avoir un récit détaillés du désastreux passé de cette victime née, mais honnêtement, à part les moments où il choisit de prendre CE taxi conduit par un dealer bien connu et transportant pas moins de vingt-cinq kilogrammes de cocaïne pure, ou encore quand il passe devant CE bar et que CE jeune homme croit reconnaître en lui l’impudent qui compta fleurette à sa dame… Dire qu’il s’agirait d’une succession de malchance serait un doux euphémisme, doux-amer pour notre victime professionnelle.

Sa nouvelle paire d’écouteurs achetée après son agression profondément enfoncé dans les oreilles, Alan marchait en direction de l’hôtel où il créchait en l’occasion du salon. Sur le chemin, il s’offrit un énorme sandwich qu’il ingurgita sans même y prêter attention. Perdu dans d’obscures pensées en lien étroit avec les Pokémons, Helene s’égara. Ou peut-être était-ce Alan… Votre estimé narrateur se refuse à toutes responsabilité quant à la qualité d’éventuels jeux de mots. Toujours est-il qu’il ne remarqua même pas que la nuit était tombée et qu’il s’était égaré dans les nombreuses ruelles de Montreuil, toutes plus glauques les unes que les autres. Cela valait bien une après-midi à l’hôtel, songea amèrement le libraire en frissonnant. Oh non, il n’avait pas attrapé froid, mais l’aspect lugubre de son palace ne l’avait pas laissé de marbre. Ce qui n’est pas une mince affaire…

Traînant des pieds avec son panache habituel, Alan se maudit intérieurement. Ses derniers achats dans ce fameux salon pesaient lourds dans sa conscience, sinon dans son sac et il commençait à s’affaisser. Autant dire qu’avec sa lourde veste à nouveau sur les épaules, et la pluie qui tombait à présent drue, Alan n’avait rien d’engageant aux premiers abords. Après ce qui pouvait être plusieurs heures de marches, il retrouva enfin sa route. Les néons d’une pharmacie ouverte 24h/24 éveillèrent son goût du sarcasme, encore un refuge pour camés… Et entre les doners, les épiceries de nuits et les PMU, le décor était posé. Intérieurement, il remercia son patron qui l’avait envoyé dans ce trou à rat pour faire quelques économies. Sa collègue, elle, avait eu droit à une coquette chambre à Paname. Il n’y a pas de justice.

Enfin, Alan posa le pied sur le perron de la guinguette. De son majeur, il appuya longuement sur la sonnette qui grésilla doucement. Une fois, puis deux. Il était quelle heure au juste ?! Enfin, une silhouette apparue au loin et malgré ce côté très Dracula, cette ombre était synonyme de repos. Enfin, en théorie.

Comme dit précédemment, Alan manquait franchement d’allure. Un certain nombre de facteur mit bout à bout avaient eu raison de la légendaire classe du libraire. Alors oui, peut-être qu’il pouvait sembler louche. Oui, il y avait un faux-airs de Jack l’Eventreur dans sa tenue… Mais non ! Ce n’est pas une raison suffisante pour accueillir ses clients avec un fusil à canon scié ! On est à Montreuil ! Pas à Bangkok !

- Dégage ! Mécréant ! hurlait le propriétaire en gesticulant dans tous les sens.

On dit toujours qu’on réagirait bien avec une arme pointée sur sois, qu’on garderait son sang-froid, qu’on resterait imperturbable. Alan aussi s’en vantait, auparavant. Ce soir-là, en même temps que sa salive, il ravala son orgueil.

- Ke-Kesey ! J’ai une chambre au nom d’A-Alan Kesey ! Baissez ce flingue putain !

Un concert de cliquetis de serrures plus tard, la lourde porte en bois s’ouvrit sur un petit homme tout tremblant, suant et dont s’échappait un parfum de haine. Un parfum reconnaissable entre mile. Pendant combien s’était-il perdu ? S’il était trois heures du matin, Alan pouvait comprendre, mais il serait complètement à plat si c’était le cas…

- Excusez-moi, commença Alan alors que le propriétaire lui remettait les clefs de sa chambre en vérifiant pas moins de six fois qu’il figurait bien dans le registre, pourriez-vous me donner l’heure s’il vous plait ?

- Ouais… Il est…

- MICHEL !!! REVIENS MAINTENANT !!! beugla une voix qu’Alan estima féminine sans en être totalement persuadé.

Le fameux Michel passa de rouge pivoine à blanc linge, visiblement, ce n’est pas lui qui portait la culotte à la maison. En adressant une nouvelle flopée d’injure à l’égard du jeune homme. Seul dans ce vestibule à la limite du parloir de prison, il chercha le numéro de sa chambre à la lueur de l’unique ampoule de la pièce, diffusant une lumière jaune terne et clignotant à intervalle irrégulier. Chambre 404. Ca ne présageait rien de bon, mais Alan se rendit compte d’un coup qu’il était harassé et le besoin de dormir se faisait pressant. Sur un vieux plan à moitié dévoré par les flammes, il repéra sa chambre au 4em étage, le dernier, accessible uniquement à partir de l’étroit escalier en colimaçon qui n’avait rien de très rassurant. Si c’était une blague, les farceurs n’avaient omis aucun détail. Cela-dit, Alan ne se berçait pas d’illusion et tachait de faire abstraction.

Jusqu’à cette odeur de naphtaline qui s’était imprégnée même dans les draps rêches qui couvraient un matelas, si on pouvait encore appeler ça ainsi. Les volets en bois semblaient sur le point de tomber en miettes et Alan n’osa pas les toucher, malgré le réverbère qui projetait son puissant halo dans toute la pièce. Un rire nerveux rompit le silence de mort. Le sien, heureusement. Rapidement débarrassé de ses affaires, le jeune homme chercha un évier, ou quoi que ce soit qui pu lui permettre de se rafraîchir les idées. Au lieu de ça, un simple bac avec un robinet rouillé d’où s’échappaient quelques goûtes d’une eau brunâtre. Pas la peine de rêver mon vieux, il n’y aura pas d’eau chaude… Encore une fois, il se plaignait. S’il vous plait, cette fois, ne lui jetez pas la pierre.

Si d’autres éléments rappelèrent à Alan des scènes de mauvais film d’horreur, il préféra les occulter. Mieux valait pour tout le monde. Et dans l’ultime espoir, aussi futile soit-il, de s’imaginer loin de cet enfer sordide, Alan sortit un livre de son sac dans lequel il se plongea corps et âme. L’espace d’environ deux minutes. Le temps pour son cerveau de digérer l’information et de lui rappeler qu’il avait reçu sa dose de livre pour la journée. Le livre, tel un majestueux oiseau, vola à travers la pièce et s’écrasa mollement contre le mur alors que le jeune libraire priait, sans doute pour la première fois de sa vie, pour se retrouver rapidement à Dreamland.

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Du sable. Encore du sable. Encore et toujours du sable. Jusqu’à plus soif, jusqu’à ce que cela vous sorte par les trous de nez. Jusqu’à une putain d’overdose, maugréait l’éternel ronchon. Il n’était dans cet immense désert que depuis quelques minutes seulement, bien suffisant selon lui pour se faire une idée de la nuit éprouvante qu’il apercevait d’ici… Le soleil cognait dur et Alan sentait le sable brûlant même à travers ses sandales. Déjà, il dégoulinait et ôta son t-shirt, révélant un étrange puzzle de chair. Aucune raison de craindre les coups de soleil à Dreamland, non ? Il noua le tissu sur sa tête et s’offrit un chapeau de fortune, assez peu efficace même si beaucoup se joue dans la tête.

Le désert s’étendait à perte de vue et une direction en valant une autre, Alan opta pour l’ouest. Il y avait quelque de rassurant dans ce mot. Ouest. Il répéta le mot plusieurs fois. Ouest. Ouest… Une énième dune le laissa sur la touche, terrassé et assoiffé. Ses pieds s’enfonçant dans le sable ralentissaient sa progression, d’autant plus pénible qu’il n’avait aucune idée de là où il se rendait. Alors qu’Alan s’attendait à passer l’arme à gauche façon Thalès, son regard fut attiré par des formes mouvantes à l’horizon. Contrairement au reste du monde, Alan ne songea pas l’ombre d’une seconde qu’il pouvait s’agir d’un mirage. C’était trop évident, trop simple pour Dreamland est sa lubie de toujours en faire trop. Blasé ou terre à terre, quoi qu’il en soit, il y avait du nouveau sous le soleil. Sûrement quelqu’un qui, comme lui, se serait égaré. Ah, le célèbre optimiste de notre libraire ! Lui qui ne voit pas le verre à moitié vide ou à moitié plein, mais simplement deux fois plus grand que nécessaire… Les effets conjugués de l’ennui et d’un soudain courage poussèrent ce dernier à allez à la rencontre de ce qui s’approchait de lui, bien plus rapidement qu’il ne l’avait estimé alors.

Il devait y avoir un seul et unique rapace survolant cette région désolée – qui ne pris toutefois pas la peine de s’excuser – et il choisit bien sûr ce moment précis où Alan jura pour croasser. Un jour, le jeune garçon devrait remonter aux origines de cette malédiction dont il était la cible et qui l’empêchait d’être grossier tout son soûle. Pourquoi tant de sauvagerie ? C’est la réaction d’un jeune homme tout à fait sidéré par le manque d’imagination du monde l’Imaginaire. S’approchant de lui d’un pas chaloupé, ce n’était plus une forme, mais trois créatures trop semblable aux bonhommes bleus du film Avatar pour qu’il s’agisse d’un simple hasard. Non, franchement, remboursé. Pour ceux à qui cela aurait échappé, les milliards dépensés à la réalisation du film n’en valaient pas la peine, selon Alan. Et c’est sans compter sur ces stupides schtroumpfs géants et hippies qui jouaient le rôle des Indiens – pardon, des natifs Américains – massacré par le terrible Homme Blanc. Un scénario à couper le souffle, des effets spéciaux bluffant… Oui, il s’était endormi pendant la séance. Et voilà qu’on lui balançait ça à la face, à nouveau…

- Bonjour, étranger ! lancèrent-t-il à l’adresse d’Alan quand ils se croisèrent. Es-tu un Voyageur ?

- Nan, répondit l’intéressé, du tac au tac.

- Oh, alors profitez bien de cette nuit prospère et douce pour…

- Dormir ? acheva son compagnon.

Tout est possible à Dreamland. Le meilleur comme le pire. Et sans trop savoir pourquoi, Alan rattrapa le duo.

- Je déconne. Vous cherchez un Voyageur, les pédales?

Ah si tu pouvais fermer ta gueule, ça nous ferait des vacances… Merci à Alan pour cette remarque très pertinente. Visiblement vexé, les deux créatures se figèrent et saisirent leurs lances à pleines mains en pointant la lame en direction du jeune homme.

- Suivez-nous, Voyageur. Notre Reine vous réclame.

Supputant le paramètre obligatoire de la requête, Alan obéit sans broncher, cette fois-ci. O Miracle ! Ils marchèrent tout trois pendant un petit moment, tournant à gauche, à droite, comme si les créatures bleues savaient exactement où elles se trouvaient et comment se rendre chez cette fameuse reine. Enfin, alors que le Voyageur de la Douleur s’imaginait s’éclipser discrètement et finir la nuit dans son coin, ils s’arrêtèrent d’un coup.

- Voici notre cité, dit l’un des schtroumpfs sur vitaminé, non sans une certaine fierté dans la voix.

Alan contourna les géants et resta bouche-bée devant cet énorme baobab qui jaillissait du sol et se perdait dans le ciel. Si Dreamland avait un pénis, ces créatures l’habitaient. Après cet arrêt, ils reprirent la route et s’engouffrèrent à l’intérieur. Le libraire s’y sentait comme une ridicule petite fourmi que d’un pouce on pouvait écraser. Une sensation oppressante qui ne lui était pas étrangère depuis son entrée au collège. L’autre point commun avec son collège, c’était les escaliers qui se présentèrent à lui et qui s’étendaient plus loin qu’il ne pouvait voir. Adepte du sport, les deux jeunes soldats négligèrent la condition physique de leur ôte et grimpèrent quatre à quatre le millier de marches qui les séparaient de la reine. Arrivé à destination, c’est tout juste si les poumons d’Alan n’avaient pas éclaté comme deux ballons de baudruches trop gonflés. Pas une seconde de répit pourtant et les deux bonhommes bleus poursuivirent leur route alors que tout le long du corridor des étagères présentaient la plus grosse collection de livre qu’il eu était donné de voir à Alan.

- Naaaaaaaaaann ! J’en ai marre de ces livres !!!! Où est mon briquet ?! J’vais tout cramer !

Complètement taré songea le premier soldat avant d’assommer Alan d’un bon coup derrière la tête. Sur la courte distance qui restait, le corps du jeune homme fut trainé avec la considération d’un sac à patates.

- Notre quatrième invité vient d’arriver ! s’exclama une femme qui devait appartenir à la même race que les soldats schtroumpfs, mais infiniment plus belle que la schtroumpfette si tant est qu’on puisse comparer.

D’une talonnade, Alan fut ramené dans notre monde.

- Bienvenu Andrew Weing, déclara celle qui devait être la reine. Comme les trois jeunes gens que vous voyez ici, vous avez été choisis pour sauver le Royaume d’une terrible menace. Mais attendons que votre cinquième camarade arrive pour vous expliquez la situation en détail…

- Hm, ouais sauf que je ne m’appel pas du tout Andrew Weing.

- Ferme-là ! ordonna un des soldats présent.

- Ouais, d’accord mais vous risquez d’être déçu… Je dis ça, je dis rien…

Plus ou moins habitué à l’absurdité de Dreamland, Alan ne chercha pas plus loin. Il se rangea avec les autres Voyageur et s’accroupis en attendant ce fameux dernier compagnon. Le suspens est à son apogée dans la grande salle !
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyJeu 10 Jan 2013 - 18:11
[quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) Desert
Sand, sand, sand...

Fait Chaud non ?

Se retourner eut été en réalité un terme approprié pour désigner la réaction de Riku à l'arrivée du second voyageur qui était en l'occurrence une voyageuse. Tout d'abord, sa présence s'était manifestée par des hurlements dont le contenu était en partie inaudible depuis l'extérieur – heureusement d'ailleurs, l'image qu'elle donnait n'en aurait qu'empiré – et par un atterrissage des plus … Comiques, jetée par le garde qui l'avait trouvée et qui souhaitait rapidement se débarrasser de son fardeau. La jeune femme atterrit aux pieds de la maîtresse des lieux qui l'accueillit d'un sourire ; pendant ce temps, le necromancer était posté dans son coin, encore abasourdi par cette arrivée extravagante, et il en profita pour étudier la nouvelle arrivante : de petite taille, elle devait arriver à peine aux torse du jeune homme pourtant pas bien grand, son visage affichait une expression en revanche mature ; lui donner un âge aurait été impossible. Ses cheveux argentés d'un éclat singulier et attirant en même temps lui conféraient une beauté que ne parvenaient pas à dissimuler ses épaisses lunettes derrière lesquelles on pouvait discerner deux iris gris pâles. Un regard des plus mystérieux et pourtant envoûtant. Loin de l'observer comme un potentiel prétendant, il reconnaissait pourtant à la folle qui venait d'arriver un physique pas désagréable. En revanche, pour le reste, l'image était déjà plus négative. Comment prendre au sérieux quelqu'un qui débarque dans ces circonstances ? Certes, il n'avait cure du comportement de la jeune femme, et en ce sens, son analyse peu optimiste du caractère de la nouvelle arrivante ne l'empêcherait pas de collaborer avec elle si les circonstances les amenaient à un tel besoin, mais il espérait qu'elle ferait montre d'une psychologie un poil moins exaspérante. Houda – maîtresse des lieux, dont le jeune homme découvrit au passage le nom – souhaita la bienvenue à la voyageuse qui répondait au patronyme d'Alice, et lui fit un rapide résumé de la situation, évitant tout de même d'en décrire les détails complets, pour lesquels elle ne voulait pas s'embarasser de répétitions. Riku remarqua que l'algophobe ne semblait pas réticente à l'idée de cette quête, bien qu'elle ne paraissait pas plus motivée que cela ; c'était toujours ça de pris.

Ce fut alors que la conversation des deux jeunes femmes se terminait qu'une seconde voyageuse fit son entrée dans la grande salle, escortée d'un peloton de gardes locaux. Vêtue simplement d'un débardeur blanc, d'un short en jean et de spartiates en cuir marron à ses pieds, ses longs cheveux blonds tombaient en bas de son dos, et ses yeux étaient d'un bleu très clair qui luisait dans les rayons du soleil qui filtraient à travers les fenêtres de la salle du trône. Riku était certain de l'avoir déjà vue quelque part, mais le nom ne lui revenant pas en tête, il se contenta d'un simple signe de tête en guise de salut, puis après un rapide regard, la voyageuse se détourna vers Alice pour l'examiner de la même manière que le necromancer. Enfin, elle s'enquit auprès de la maîtresse des lieux de la mission pour laquelle on l'avait fait venir ici. Houda se présenta à elle, ce qui permit au jeune homme de se rappeler le nom de la blonde, pourtant plutôt connu à Dreamland : Lithium Elfensen. Ainsi il ferait équipe avec une voyageuse de ce calibre ? C'était plutôt rassurant. Du moins le pensait-il. Mais les débuts de conversation entre le seigneur local et la jeune femme fut plutôt étonnant ; elle commença par rire au moment d'entendre le nom de la reine, qui la dévisagea en haussant un sourcil. Elle ne devait pas être habituée à ce genre de réactions. Lithium se reprit tant bien que mal et laissa poursuivre Houda qui lui expliqua rapidement ce qu'ils allaient poursuivre et combattre, le livre d'Eibon. Bien que dans le cas présent, ils ne disposaient d'aucun indice probant, que ce soit l'endroit où allait arriver le bouquin, mais surtout à quoi il ressemblait. Chercher un livre dans un royaume dédié à ça, autant chercher une goutte d'eau dans une baignoire ou une frite à macdo. En revanche, la blonde parut plutôt intéressée à l'idée de cette mission ; sans même en connaître les détails exacts ni la nature du combat qu'ils auraient à mener, une fois qu'elle et Alice eurent droit à la présentation qu'avait entendu le necromancer, sur l'identité d'Eibon, le fait que le livre ne pouvait être touché que par des voyageurs, son objectif, un sourire se dessina sur ses lèvres, et ses yeux brillèrent d'une leur pleine d'intérêt. Les mots qu'elle eut à la fois pour le seigneur et ses potentiels camarades suffirent à convaincre Riku qu'elle représenterait une alliée conséquente.

Ce qui semblait n'être pas du tout le cas de la quatrième personne qui arriva au chevet de la reine ; d'abord parce que le jeune homme qui venait d'entrer débarquait inconscient, traîné par des gardes à l'air excédé. Le dead maker supposa que le voyageur les avait passablement irrités à coups de remarques dont il ignorait la nature, mais ne tarderait pas à le découvrir, puisque l'un des soldats bleus réveilla le nouveau venu aux cheveux châtains vêtu d'un simple t-shirt et d'un jean délavé d'une bonne taloche qui le fit ouvrir brusquement les yeux. Houda s'empressa aussitôt d'accueillir le quatrième voyageur qui d'après elle s'appelait Andrew Weeing, tandis que le jeune homme tentait vainement de contredire cette information, brusqué par l'un des gardes qui lui ordonna de se taire et d'écouter. Simple mais rapide. Cependant, la réaction du nouveau venu laissait à penser qu'il n'était pas vraiment celui qui était attendu en renfort du groupe, ce qui en soi n'était pas des plus rassurants, d'autant plus qu'il n'avait vraiment l'air motivé, plutôt blasé même. Mais là, il était coincé.

Le temps s'écoula ensuite, de longues minutes qui parurent des heures, durant lesquelles un silence total servait d'ambiance à la salle du trône qui paraissait bien vide, occupée seulement par la reine qui semblait s'impatienter, et la petite troupe de voyageurs dont les réactions différaient les unes des autres du tout au tout ; Riku, de son côté, était occupé à compter le nombre de livres face à lui, en fredonnant intérieurement les musiques qui lui venaient en tête. Bizarrement, quand le temps défile, on a l'impression que nos capacités cérébrales fondent avec notre patience, et on finit par devenir un légume abruti devant un grain de poussière. Ils n'en étaient pas loin, lorsque Houda se leva pour prendre la parole subitement :

« Bien, il semblerait que votre cinquième collègue ne soit pas encore arrivée, cependant nous ne pouvons plus nous permettre d'attendre. Je vais donc vous donner les détails de notre mission. Vous devez vous assurer qu'il n'atteigne pas les ruines de l'infinie connaissance au cœur du désert. Tout d'abord parce que c'est là que se trouvent les plus grands trésors de ce royaume en terme de connaissances, mais également parce que poursuivre le livre dans cet endroit pourrait vous coûter la vie. Les risques seraient en tout cas bien plus élevés que si vous l'interceptez dans le désert. Nos derniers rapports nous signalent qu'il a été aperçu aux frontières nord du désert, en revanche, rien ne nous permet de dire à quoi il ressemble, ni comment il se déplace. Du royaume par lequel il est passé avant, il ne reste pas une trace, juste une plaine stérile... Et jusqu'ici, tous ceux qui ont tenté de le détruire ne sont jamais revenus. Mais aucun d'entre eux n'était un voyageur... Vous détenez la clé qui détruira cette volonté destructrice, je l'ai vu. Pour pouvoir retrouver le livre, nous allons vous confier à chacun un Lleh qui vous permettra de traverser le désert, ainsi que des réserves en eau. La frontière nord est la plus proche de la capitale, vous devriez y être en une demie journée. »

Elle n'avait pas réellement laissé le temps aux quatre comparses de placer un mot, mais son récit était relativement complet, hormis certains détails gênants tout de même qui demeuraient inconnus, notamment l'aspect du livre à poursuivre. Et puis c'était quoi encore ces Lleh ? Il n'aimait pas vraiment le principe de la mission semi-imposée, mais son éthique lui murmurait d'accepter et de se lancer dans cette quête. En tout cas, hormis l'hurluberlu châtain, tous semblaient unanimes quand à l'acceptation de cette aventure, bien que les motivations de chacun ne soient pas les mêmes, et surtout pas aussi intenses d'un individu à l'autre ; il paraissait bien improbable de former une équipe avec des membres aussi hétérogènes, mais bon, il fallait faire avec.

« Bon, pour moi c'est d'accord. Voyez avec mes collègues, mais soyez sûre que je serai de la partie. Où dois-je aller pour recevoir de quoi voyager ? »

Houda ne parut pas surprise de la réponse du necromancer et lui répondit avec un large sourire de se rendre dans les écuries en contrebas de la ville, à la base du baobab qui supportait le palais royal. Riku hocha la tête et se laissa guider par le soldat bleu qui prit la tête de la marche pour emmener le jeune homme à sa destination. Il fut d'ailleurs rapidement rejoint par les trois autres ; Lithium qui paraissait toujours aussi motivée, Alice qui sans afficher autant d'entrain paraissait néanmoins prête pour la suite, et le fameux « Andrew » - du moins de ce que pensait la maîtresse des lieux – qui était déjà plus récalcitrant et avançait en traînant à l'arrière de la troupe. L'invocateur espéra que ce dernier saurait se montrer coopératif une fois sur le terrain, mais ça ne paraissait pas être un fait acquis....

Le garde les conduisit jusqu'à un autre ascenseur qui descendait le long du baobab géant qui trônait au centre du royaume ; plus spacieux que celui que le necromancer avait emprunté un peu plus tôt, il était habilement construit avec un système de poulie que tirait le garde pour les faire descendre à allure certes lente, mais relativement agréable. Un point noir se manifesta cependant rapidement : la chaleur qui vint aussitôt rappeler son existence aux voyageurs en les frappant de rayons ardents ; dans le palais, les rideaux blancs et l'isolation des murs permettait de profiter d'une fraîcheur bienvenue dans ce royaume désertique, et autant dire qu'ils s'y étaient habitués, mais aussitôt à l'extérieur, l'enfer du désert vint les frapper de plein fouet ; et encore, ils étaient au dessus d'une oasis, qui permettait de rafraîchir légèrement la température dans la zone urbaine, mais dès lors qu'ils s'élanceraient dans la lande sablonneuse, ils n'auraient plus rien. La langue du jeune homme se dessécha rien qu'à cette pensée, et il sentit les premières gouttes de sueur perler sur son front. N'émettant aucune remarque, il entendit tout de même les grognements peu discrets de son homologue masculin prostré dans son coin de l'ascenseur. Riku retint un rire, et il fut le premier à descendre lorsque la cabine se posa en douceur sur la plate-forme qui représentait leur lien à la terre. Ils se trouvaient à présent à l'opposée de l'endroit où le necromancer avait rencontré les gardes qui l'avaient conduit à cette mission pour laquelle ils s'apprêtaient à partir. A l'ombre du roi baobab, entre les palmiers d'où s'envolaient parfois des oiseaux aux ailes formées comme les pages d'un livre, on pouvait distinguer une bâtisse en pierre blanche, d'où s'échappaient des cris gutturaux. Plutôt inquiétant pensa le jeune homme, mais il semblait que c'était la destination. Le garde fit s'arrêter la troupe à l'entrée d'un enclos en bois, et leur demanda d'attendre ici, avant d'entrer dans l'écurie. Un silence de quelques minutes s'ensuivit, que le dead maker tenta de briser tant bien que mal :

« Bon, puisqu'on est supposés passer un certain temps ensemble, il serait bien qu'on ne se contente pas d'avancer en silence... Moi c'est Riku pour ceux qui n'auraient pas entendu mon nom. Et toi, celui qui n'est pas Andrew, c'est quoi ton vrai nom du coup ? Lithium, ta réputation te précède, je dois dire que je suis honoré de mener cette mission aux côtés d'une voyageuse reconnue. Et puis... Alice c'est bien ça ? »

Bon, c'était pas un discours des plus expansifs, même plutôt minable, mais au moins, le temps d'avoir les réponses de chacun d'eux – il apprit ainsi que le quatrième voyageur s'appelait Alan – le garde revint, accompagné d'un habitant local, un peu moins grand, vêtu d'un long pantalon en cuir et d'un t-shirt qui aurait pu être blanc autrefois, mais qui tenait plutôt du grisâtre aujourd'hui. Sa peau, comme celle de son homologue, était bleue, et ses yeux jaunes. Il étudia longuement du regard la troupe de voyageurs, puis après un temps de réflexion qui parut durer des heures, il ouvrit la porte du hangar sur le côté du bâtiment, qui laissa sortir une dizaine de créatures au corps noir, qui au premier abord ressemblait à des lézards géants auxquels on aurait mis un museau ; d'environ trois mètres d'envergure, elles avaient un long cou qui se terminait par une tête dont la forme évoquait celle des reptiles, mais qui se terminait par un museau et une bouche aux crocs acérés. De longues oreilles en pointe, et une queue garnie de pointes. Chacune d'elles portait une selle en cuir sur son dos, ainsi que des rênes accrochées à leur cou pour les guider. Le maître des lieux s'avança pour s'appuyer contre la barrière en bois de l'enclos et s'adressa aux quatre humains qui observaient encore un peu surpris le troupeau de créatures noires :

« Belles bêtes n'est-ce pas ? Je suis le seul éleveur de Lleh de la région, pas facile à attraper ces bestioles, encore moins à dresser. Et je n'en suis pas peu fier de mes belles montures ! Vous verrez, voyager sur leur dos est très agréable. Elle peuvent porter de lourdes charges dans les besaces attachées à vos selles, n'ont quasiment pas besoin de boire, et se déplacent longtemps et vite dans le sable sans se fatiguer. Autre chose, vous disposez tous de chèches qui vous protégeront des rayons du soleil dans la journée, je vous recommande de les mettre, elles sont très douces en plus. Allez n'hésitez pas, approchez, choisissez votre monture, on n'a pas toute la journée les gosses ! »

Riku écouta attentivement les explications de l'éleveur qui avait effectivement tout du baroudeur du désert, et semblait expérimenté dans l'exploration de landes sablonneuses. Il leur donna ainsi des conseils précieux sur la manière d'économiser leurs ressources en eau, sur l'alimentation des Lleh, les moments où il pourraient chasser si jamais ils en avaient besoin... Le tout de manière claire et passionnée, le genre d'individus qu'appréciait le necromancer, simple et pourtant généreux. Suivant les indications de l'aventurier, le jeune homme s'approcha de l'un des lézards du désert qu'il examina un instant, sursautant lorsque l'oeil rouge de la créature se tourna dans sa direction, et qu'elle poussa un petit cri semblable à un hululement, auquel répondirent ses camarades. L'éleveur qui répondait au nom d'Heishin lui dit comme pour le rassurer :

« elle t'aime bien on dirait ! Son nom est « Rih » ce qui signifie « vent ». C'est l'une de mes plus belles bêtes, sois fier de la monter ! »

Le necromancer hocha la tête et posa un pied dans l'étrier devant lui, grimpant nerveusement sur le dos du Lleh qui poussa un petit hululement joyeux en attendant que son cavalier la guide. Très vite, tous furent prêts à partir avec leurs provisions chargées dans les besaces en toile accrochées aux selles. Heishin leur ouvrit la porte de l'enclos et une fois leur direction établie, le convoi de voyageurs s'élança dans l'oasis, donnant de petits coups de talon à la manière des cavaliers sur leurs chevaux pour démarrer. Effectivement, le dos des Lleh était plutôt agréable, et il subissaient peu de secousses, ce qui constituait un élément de confort non négligeable. En plus de cela, elles avançaient à un rythme rapide, et très vite, les arbres de l'oasis s'écartèrent pour laisser place à l'immense lande sablonneuse et brûlante dans laquelle ils allaient s'engager pour cette mission. Sans même y avoir fait un pas, il ressentit déjà la fournaise qui se dégageait du sable qui luisait sous les rayons de l'astre du jour, reflétant des rayons aveuglants. Un silence de mort pour ambiance, seulement le battement d'ailes de quelques courageux oiseaux pour troubler ce calme oppressant. En cela, il détestait les déserts ; rien à part du sable, du sable, et encore du sable, une chaleur étouffante, et toujours du sable. Bref, le trajet s'annonçait long et monotone. Le genre de trajet ennuyeux et soporifique, qui donnait envie de demander toutes les vingt minutes « c'est quand qu'on arrive... », et qui ne présageait que de l'ennui. Ah si seulement Hikari était là, ou s'il avait son mp3, son carnet à dessin... Un truc pour l'occuper quoi ! M'enfin, ils étaient partis, ce n'était pas le moment de se plaindre.

Conformément aux conseils d'Heishin, ils avaient tous enfilé leur turban, bleu nuit pour Riku, et l'effet s'en fit ressentir aussitôt ; les vertiges que commençait à ressentir le jeune homme sous l'intense chaleur s'estompèrent rapidement, et il jouit d'un plaisant sentiment de fraîcheur qui le remotiva pour la suite. D'après Houda, la frontière nord et les dunes chantantes vers lesquelles ils se dirigeaient n'étaient qu'à quelques heures à dos de Lleh, et le livre n'avancerait pas à un rythme trop rapide, donc s'ils étaient assez rapides pour le retrouver, il l'intercepteraient à plus d'une dizaine de kilomètres des ruines dont il ne devait à aucun prix s'approcher. L'objectif était clair, le détruire. Mais au vu des explications dont ils avaient bénéficié, l'ouvrage serait tout sauf coopératif à cette idée... Mais plutôt que de se prendre la tête de ces détails, Riku prit la tête de la marche et franchit la dune qui se dressa sur sa route. D'un ton joyeux, il tourna la tête vers ses camarades de route, et leur lança :

« Allez, plus vite on y sera, plus vite on réglera cette histoire, et on pourra s'offrir un long repos au frais après ! Alan tu traînes ! »

Dans un éclat de rire, il repartit de plus belle en donnant un nouveau coup de talon sur les flancs de sa monture qui partit à vive allure. Il fut rejoint par Alice et Lithium qui avaient également vite appris à maîtriser leur Lleh, tandis qu'Alan continuait de traîner derrière en grognant, râlant probablement contre tous ces événements qui s'enchaînaient sans qu'il n'en aie la maîtrise, ce qui en soi était compréhensible. Deux heures. La route était encore longue...

***

Au loin, les dunes de la frontière nord se dessinaient dans le flou de l'horizon. Le souffle du vent les traversaient, et le son qui se créait entre les monticules sablonneux donnait l'impression d'une mélopée lugubre. « les dunes chantantes » comme on les appelaient ici faisaient bien dans les cinq mètres de hauteur, le tout donnant un relief unique. Encore plus loin, une forêt se dessinait derrière le sable du désert, des arbres à l'européenne, des montagnes, un paysage qui n'avait rien à voir avec l'endroit où ils se trouvaient en ce moment. Riku se saisit d'une gourde dans sa besace et en but le contenu avec délice, la vidant d'une traite. Poussant un soupir de satisfaction, il laissa son regard se perdre dans l'immensité de la vallée désertique à laquelle ils faisaient face.

« Hmm, nous y voilà.... Mais j'ose espérer que ce livre n'est pas paumé en plein milieu de cet endroit, parce que là, on en a pour des heures à fouiller cette frontière. »

Soudain, un curieux bruissement retentit à quelques pas de Riku. Ce dernier tendit l'oreille pour tenter d'en découvrir l'origine ; on aurait dit le bruit que faisait des feuilles de papier voletant dans le vent... Curieux, il descendit de sa monture, la calma d'une caresse, et s'avança dans la direction d'où provenait le bruit. Au bout de quelques pas prudents dans le sable, sous le regard intrigué de ses collègues, il remarqua alors un petit objet sombre coincé entre deux rochers, un objet dont les pages s'ouvraient et se fermaient inlassablement dans la brise désertique.... Un livre ? Haussant un sourcil, il invita ses collègues à la rejoindre, et une fois qu'ils furent tous devant l'ouvrage, le necromancer entreprit de le ramasser avec un curieux pressentiment... De loin, l'ouvrage avait l'air parfaitement normal, mais qui sait ce qu'il allait se passer au moment où sa main se refermerait dessus ? La réponse fut immédiate : A peine le jeune homme eut-il posé ses doigts sur la couverture noire que les pages se mirent à luire, dégageant un halo lumineux qui aveugla soudainement la troupe, tous se protégeant le visage par réflexe. Une sensation de chute, le noir. Et Riku sombra dans l'inconscience.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se trouvait dans un espace totalement blanc. Rien n'était visible en dehors des quatre voyageurs qui se réveillaient péniblement. Plusieurs jurons et protestations plus tard, une fois que tous eurent constaté l'endroit où ils se trouvaient, le dead maker s'autorisa une exclamation :

« Mais merde où est-ce qu'on est là ? »

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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyJeu 17 Jan 2013 - 1:03
Dehors, la chaleur étouffante du désert était une mise en bouche de l’Enfer où nous échouerons tous un jour ou l’autre. Rien que l’immensité du vide pour vous renvoyer en écho l’absurdité de vos misérables vies. Sec, aride, mortel. Ce genre d’endroit qui vous conduit à refuser une goute d’eau pourtant salutaire, mais qui prolongerait votre longévité inconfortable ; ce supplice inhumain.

Dedans, la moiteur oppressante des lieux en faisait la première œuvre d’un architecte fou qui avait conçu l’antichambre du Malin. Une atmosphère angoissante qui vous noue l’estomac et dessèche votre gorge, comme la salle d’attente d’un dentiste dans un trou perdu au Mexique. Le cœur qui bat à cent à l’heure, la sueur qui coule le long de votre dos et ce sentiment que la fin est proche, que votre tour est venu de poser votre cul sur ce fauteuil poisseux pour faire pénitence.

Cultivant sa rancœur envers l’humanité, Alan maugréait dans son coin, cherchant un courant d’air fictif qui emporterait avec lui son esprit. Pas assez irrigué depuis un moment, le cerveau du libraire ne dispensait alors que les fonctions élémentaires de survie : respirer et déglutir le peu de salive qu’il produisait. Pendant plusieurs minutes qui parurent s’étirer en heure, les quatre Voyageur convoqués par cette bourgeoise au cul bleu durent prendre leur mal en patience. Ils attendaient une cinquième personne qui n’était visiblement pas pressée d’arriver.

Aussi curieux de ses compagnons d’infortune que l’est un poisson rouge du monde hors de son bocal, Alan les lorgna d’un œil morne. Deux femmes, un homme. Passablement irritant pour une raison que notre joyeux luron ne voulait – ne pouvait – expliquer. Aucun des visages ne lui étaient familier. Pas plus qu’ils n’étaient engageant. Alors, le jeune libraire aurait au moins pu être émerveillé face à cette impressionnante collection de livres, aux formes et aux genres si différents qu’en cela cette bibliothèque était comparable à une dense forêt abritant une multitude d’espèces. Mais terre à terre et de mauvaise humeur, Alan songea que de ces arbres majestueux, il ne restait rien, et qu’ils avaient tous sous les yeux les preuves d’un scandaleux génocide au nom de la connaissance. Un argument curieusement semblable à ceux avancés par certaines autorités scientifiques lors d’expérience sur le corps humain. Alan se désintéressa bien vite de l’éthique philosophique au profit d’une activité plus… constructive.

- Le rêve de l’escalier, lu-t-il sur un livre attrapé au hasard sur l’étagère dans son dos.

Le titre l’inspira et Alan l’ouvrit au milieu sans égard pour la trame littéraire et déchira une page d’un geste vif, témoignant cette fois de l’irrespect pour l’auteur, les personnages et le malheureux lecteur qui paierait des crimes du libraire. Ensuite, il roula la feuille en boule et joua en choisissant l’autre Voyageur comme panier de basket, comme poubelle à ses idées à la con. Personne ne l’avait vu et Alan en profita pour estimer la trajectoire de son projectile, décryptant dans son capharnaüm psychique des algorithmes de balistiques auxquels il ne comprenait rien.

Pourtant, il fit mouche et la boulette offrit à l’unique concurrent de ce jeu la somme de 100 points que rapporte un impact en pleine tête. Alan récidiva, choisissant toujours un différent livre avant de le jeter sans ménagement en vrac. Un spectacle dramatique que de voir cet horrible charnier, des êtres comme nous composés de feuilles et d’encres finirent de manière aussi barbare. Quand le bourreau se fatigua ou quand il jugea que ce jeu n’était plus drôle, il s’arrêta un moment. Il y avait autour du Voyageur une dizaine de feuilles chiffonnées et trop horrifié par ce vandalisme gratuit comme l’est tout à chacun devant un passage à tabac – Alan en savait quelque chose – personne n’avait réagit.

- L’art de l’origami, lu cette fois Alan. Eh, pas con !

Cette fois, le jeune homme pris la peine de parcourir l’ouvrage avant de se décider à frapper. Il amputa à nouveau et se mis à plier soigneusement comme l’indiquait l’agonisant ouvrage. Après moult essais et échecs qui condamnèrent ‘’ L’Art de l’Origami ‘’ à souffrir de mille morts, Alan acheva son pliage et fier de lui, examina sous toutes ses coutures un avion en papier des plus ordinaires.
Dans un baroud d’honneur des plus respectable, ‘’ La Mariée était en noire ‘’ avait vengé ses camarades suppliciés en tranchant la peau d’Alan. La plaie, dérisoire, avait toutefois rependue un sang rouge vif qui s’égouttait par terre avec le tempo d’un métronome. Alan, dans un ultime pied de nez, se servis du précieux liquide pour scarifié une dernière fois cette page tourmentée. ‘’ Concorde ‘’ pouvait-on réussir à lire après quelques instants sur le fuselage de l’avion en papier. Qui ne tarda pas à s’envoler pour suivre le parcours de son homonyme en percutant le même Voyageur en plein dans le nez. Alan, terroriste littéraire, était satisfait. Houda, grande prêtresse d’un culte pompeux, était excédée.

- Bien, il semblerait que votre cinquième collègue ne soit pas encore arrivée, cependant nous ne pouvons plus nous permettre d'attendre. Je vais donc vous donner les détails de notre mission. Vous devez vous assurer qu'il n'atteigne pas les ruines de l'infinie connaissance au cœur du désert. Tout d'abord parce que c'est là que se trouvent les plus grands trésors de ce royaume en terme de connaissances, mais également parce que poursuivre le livre dans cet endroit pourrait vous coûter la vie. Les risques seraient en tout cas bien plus élevés que si vous l'interceptez dans le désert. Nos derniers rapports nous signalent qu'il a été aperçu aux frontières nord du désert, en revanche, rien ne nous permet de dire à quoi il ressemble, ni comment il se déplace. Du royaume par lequel il est passé avant, il ne reste pas une trace, juste une plaine stérile... Et jusqu'ici, tous ceux qui ont tenté de le détruire ne sont jamais revenus. Mais aucun d'entre eux n'était un voyageur... Vous détenez la clé qui détruira cette volonté destructrice, je l'ai vu. Pour pouvoir retrouver le livre, nous allons vous confier à chacun un Lleh qui vous permettra de traverser le désert, ainsi que des réserves en eau. La frontière nord est la plus proche de la capitale, vous devriez y être en une demi-journée.

Un vrai moulin à parole qui, aux yeux d’Alan, eut au moins le mérite de ne pas bafouiller à défaut de présenter tout les aspects de cette aventure épique. Cependant l’ancien algophobe tiqua sur un point en particulier qu’Houda sembla négliger. La récompense, ou l’une des seules raisons qui incitent les hommes à risquer leurs vies misérables pour des raisons qui le sont tout autant. Ce genre de détail qu’il ne faut absolument pas omettre pour motiver ses troupes. Un minimum. Alors quoi ? C’était un service rendu à la communauté ? Un comportement de héros ? Alan commençait à douter sérieusement de son implication dans cette quête et s’apprêtait à mettre en évidence ce fait quand l’autre Voyageur l’interrompu.

- Bon, pour moi c'est d'accord. Voyez avec mes collègues, mais soyez sûre que je serai de la partie. Où dois-je aller pour recevoir de quoi voyager ?

Ce dévouement envers la connaissance faillit bien arracher une larme à Alan. Une larme arrachée à son corps froid, si vous l’osez. Le plus amusant, dans cette histoire, c’était qu’il n’y avait absolument pas de question à laquelle répondre. Ce fayot voulait quoi, une place de Gourou avec la jolie Houda ? Le visage de cette dernière n’indiquait aucune ouverture à un éventuel refus et Alan qui en avait marre de se faire cogner dessus pris sur lui. Anarchiste dans l’âme (mais fervent protecteur de l’ordre quand même), Alan s’autorisa toutefois une preuve de son investissement personnel en déclassant tout les livres à portés de mains. Mouhaha, rit-il intérieurement.

Le jeune homme rattrapa alors ses nouveaux amis alors qu’un garde le pressait de la pointe de sa lance. Il traina des pieds un temps, et se hâta en croisant le regard courroucé d’Houda. Elle aurait tout aussi bien pu l’immoler sur place… D’ailleurs, ce n’était pas loin du châtiment qu’on lui réservait, remarqua Alan alors que la fournaise du désert l’accueillait bras ouverts. Découvrant avec surprise la présence d’un ascenseur, le libraire jura de faire la peau aux deux hommes qui avaient bien faillit lui faire cracher ses poumons en grimpant les escaliers. La cabine descendit silencieusement, interrompu seulement par une respiration rauque à la provenance inidentifiable, et cela demeura ainsi jusqu’à ce qu’ils arrivent tous à l’enclos. Dernier à sortir de la cabine, Alan profita de sa position pour observer discrètement les deux jeunes filles qui auraient à le supporter, du moins jusqu’à ce que l’une d’elles le tue. Malheureusement, Alan appris très peu de leurs dos et bien plus de leurs muscles fessiers qu’il considéra pendant un moment privilégié. Alors, craignant certainement que les cris animaux ne fassent plus de bruit que lui, l’autre garçon Voyageur pris encore une fois la parole.

- Bon, puisqu'on est supposés passer un certain temps ensemble, il serait bien qu'on ne se contente pas d'avancer en silence... Moi c'est Riku pour ceux qui n'auraient pas entendu mon nom. Et toi, celui qui n'est pas Andrew, c'est quoi ton vrai nom du coup ? Lithium, ta réputation te précède, je dois dire que je suis honoré de mener cette mission aux côtés d'une voyageuse reconnue. Et puis... Alice c'est bien ça ?
- Génial, maintenant devenons les meilleurs amis et allons occire le terrible dragon qui retient la belle princesse prisonnière depuis des lustres, répondis Alan.

Agacé, Alan essaya d’imiter le bruit caractéristique d’un léchage de pompe, mais échoua faute de salive. Un des soldats les abandonna un instant, laissant son camarade seul à garder quatre Voyageurs. C’était risqué, audacieux. Peut-être l’occasion de se faire la belle, songea le courageux libraire. Seulement, comme s’il avait lu dans ses pensées, l’autre soldat le fixa et agita lentement la tête de droite à gauche. C’était assez explicite. Et avant qu’Alan ne se décide à faire fie de cet avertissement muet, le premier soldat réapparut alors même que tout espoir de fuite disparaissait. Il était accompagné d’un étrange individu, une sorte de reclus qui vivaient seul avec ses animaux, sa seule passion. Ses vêtements étaient sales, sa bouche édentée et une lueur de dépravation brillait dans ses yeux jaunes, comme deux tête d’épingles.

L’éleveur jugea les Voyageurs du regard un moment, mais c’était comme s’il regardait ailleurs, qu’il s’était perdu dans de profondes réflexions. Ou peut-être était-il tout simplement complètement ivre. Toujours est-il qu’il revint bientôt sur terre et invita le groupe à le suivre pour voir ses bêtes.

- Belles bêtes n'est-ce pas ? Je suis le seul éleveur de Lleh de la région, pas facile à attraper ces bestioles, encore moins à dresser. Et je n'en suis pas peu fier de mes belles montures ! Vous verrez, voyager sur leur dos est très agréable. Elles peuvent porter de lourdes charges dans les besaces attachées à vos selles, n'ont quasiment pas besoin de boire, et se déplacent longtemps et vite dans le sable sans se fatiguer. Autre chose, vous disposez tous de chèches qui vous protégeront des rayons du soleil dans la journée, je vous recommande de les mettre, elles sont très douces en plus. Allez n'hésitez pas, approchez, choisissez votre monture, on n'a pas toute la journée les gosses !
- On pourra au moins s’en servir comme ration de survie quand nous serrons perdu au milieu du désert, reconnu Alan d’un ton aimable.

S’il l’avait entendu, l’éleveur n’en montra pas un signe. En observant les étranges créatures devant lui, Alan était en outre prêt à croire cet expert. Sur un point en particulier. Personne d’autre que lui ne voudrait de ça à sa charge… Il les défendait très bien, c’était indéniable qu’il aimait son travail et cette chose qu’il avait appelé Lleh, mais Alan éprouva une certaine pitié à son égard. Il ne devait pas avoir une vie très facile… Comme le Voyageur qui se présenta comme étant Riku d’ailleurs. Ce dernier buvait les paroles de l’ahuris, absorbé par des conseils techniques qu’Alan n’écouta même pas. Son laïus terminé, l’homme invita les Voyageurs à choisir leur monture. Riku se précipita vers l’une d’elle et entendit distraitement un commentaire :

- Elle t'aime bien on dirait ! Son nom est « Rih » ce qui signifie « vent ». C'est l'une de mes plus belles bêtes, sois fier de la monter !

Et ça, il le répéta trois autre fois. A chacun d’eux. Alan choisis sa monture à l’odeur, celle qui puait le moins, et se hissa maladroitement sur la selle en vociférant des jurons à plusieurs reprises chaque fois qu’il manquait de tomber d’un côté ou de l’autre. Une fois tous équipés pour cette chevauchée qui se promettait fantastique, les quatre Voyageurs quittèrent l’oasis à l’assaut de l’inconnu, et Alan jura que son comparse Riku rêvait d’une photo de cet instant vraiment trop classe. Tous, ils étaient méconnaissables avec leurs turbans autour de la tête pour les protéger des rayons solaires et du vent chargés de sables. Alan, à travers les couches de tissus, n’y voyait presque rien, mais il entendit très distinctement les propos de Riku, en tête de convois, à l’assaut du danger et cherchant un livre perdu dans le désert. Pauvre garçon…

- Allez, plus vite on y sera, plus vite on réglera cette histoire, et on pourra s'offrir un long repos au frais après ! Alan tu traînes !

Il faut féliciter le sang froid dont Alan fit alors preuve, compte tenu du comportement offensant de Riku et surtout de la chaleur infernal qui l’abrutissait. En temps normal, le libraire dégénéré aurait chargé sur Riku à la façon d’un chevalier en pleine joute. Il l’aurait alors projeté au sol puis certainement ridiculisé de diverses façons. Au lieu de ça, Alan repensa à ce dentiste mexicain, à ce fauteuil en cuir éventré, vomissant le peu de mousse qui restait, à ces appareils émoussés, abimés et couverts de saleté, ce néon clignotants et les fils dénudés qui parcourent plafond et murs pour allez on ne sait où… Il imagina Riku attaché à ce fauteuil, sa superbe évanouie dans le conduit d’évacuation, et lui avec un masque sur le visage et le matériel dans les mains, prêt à extraire dents de sagesses et fanfaronnade d’un seul coup. Une première dans le monde de la médecine… Alors, plus de rire, jamais ! Sous son turban, Alan divagua.

Et Alan divagua ainsi deux heures durant. De temps en temps, Riku s’élançait, certains d’avoir vu la cible, mais il revenait toujours bredouille, bien sûr. Il se sentait essoré par le voyage et sombra dans un sommeil ponctué de râles indistincts. Libéré des monologues héroïques de Riku, Alan s’autorisa même un court instant de rêver qu’il n’était pas à Dreamland. Un raisonnement peut-être paradoxal, m’enfin…

Soudain, une lumière l’aveugla. Puis, il remarqua qu’il ne restait que trois Voyageurs. Riku s’était volatilisé. Aux pieds de sa Lleh, les pages d’un livre ondulaient sous la brise. Encore à ce instant, Alan songea à prendre la poudre d’escampette, puis il songea à Alice et Lithium qu’il abandonnerait avec, aux mains de Riku… Elles étaient sans doute en mesure de faire la peau à ce gringalet et récupérer ce livre, mais ce n’était pas son genre. Et puis, elles étaient plutôt jolies et qui sait…

- Quand faut y allez… articula-t-il avec difficulté, sa bouche s’étant empâté durant son mutisme volontaire.

Alan se laissa tomber dans le sable brûlant et se baissa pour attraper le livre. Il ne se releva pas. A nouveau, un flash lumineux l’aveugla et quand ce furent d’abord son odorat et son toucher qui l’indiquèrent qu’il n’était plus dans le désert. Quand ses yeux purent à nouveau s’ouvrir, le décor le laissa pourtant dubitatif. Blanc, c’est tout.

- Houda, j’espère que t’a garde rapprochée est à la hauteur. Si j’arrive à sortir de ce merdier, je te fais la peau…

Les murs, a posteriori, n’étaient pas d’un blanc immaculé. En s’approchant pour s’y affaler, Alan observa une fine écriture, à peine lisible, mais qui couvrait l’intégralité des parois de cette pièce. De loin, c’était presque invisible et même le nez dessus, il n’y avait que quelques lignes déchiffrables sans user d’une énorme loupe. Il devait y avoir l’équivalent d’une bibliothèque entière écrite à même les murs, cela devait représenter un travail titanesque car l’écriture était manuscrite et d’une incroyable finesse. Quoi que cela puisse raconter, Alan espéra que ce devait être intéressant pour prendre la peine d’être ainsi immortalisé… Ici et là, le libraire devinait quelques mots et parfois il parvenait même parfois à décrypter une phrase complète. Malheureusement, cela ne l’aidait pas à comprendre comment ils s’étaient retrouvés ici et, plus important encore, comment s’en sortir. Son doigt parcourait les lignes et soudain, Alan sentit du relief.

C’était infime, il serait passé à coté dans d’autres circonstances. Mais dans cette pièce, il n’y avait rien pour perturber sa lecture. L’encre en relief était utilisée pour un seul mot : bonjour. Le jeune homme gratta de l’ongle et une poussière noire glissa jusqu’à terre. Derrière, il y avait un petit trou. Pas plus grand qu’une épingle à cheveu, mais il faisait tâche par rapport au reste. Et surtout, une étrange lueur en émanait, vibrante. Le faisceau lumineux balaya le mur opposé et s’arrêta à hauteur de ceinture, précisément sur un mot. Alan, surpris, resta un moment interdis. Puis, il se retourna et marcha tout doucement jusqu’au point indiqué par la lumière. Le rayon tremblotant était planté sur un bouton que personne n’aurait jamais remarqué s’il n’avait pas été mis sous un projecteur. Alan appuya tout doucement et s’écarta rapidement lorsque toute la pièce entière se mis à trembler, comme s’ils subissaient un petit séisme. Le Voyageur, surpris, bascula en arrière et se retrouva le cul par terre alors que le mur face à lui se rétractait sur lui-même en son centre, selon une spirale. Lorsqu’il ne resta que le centre du mur, le quatuor en eut le souffle coupé. Devant eux s’étalait une immense pièce dont ils ne pouvaient ni voir le fond, ni même le plafond. Seul le côté opposé de cette nouvelle pièce était visible. Dans toutes les directions, de manière totalement anarchique, une succession d’escalier et de plateformes proposaient une multitude de chemin, un véritable dédale sombre et inquiétant.

Derrière le petit groupe, un toussotement rompit le silence qui s’était installé quand le séisme cessa. Alan se retourna, son cœur aussi mais indépendamment du reste. Narquois, une étrange créature les observait. Elle était très plate, vraiment, comme une feuille de papier et c’est ce qu’Alan remarqua en premier. Elle avait un monocle orangé qui lui couvrait un œil et qui tenait par miracle. La créature se racla la gorge (quoi qu’elle n’en avait pas) et se présenta naturellement.

- Je suis Tapage, Marc Tapage. Et vous êtes dans l’antichambre d’Eibon. Du moins, de son vaste domaine.





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Alice Sauvebois
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyJeu 7 Fév 2013 - 2:02
Alice regardait, écoutait. Assise dans le cadre d'une fenêtre elle contempla l'arrivée des deux voyageurs et leurs brèves discussion avec la prêtresse. Ce que l'invocatrice de la douleur avait à dire sur ces deux nouveaux arrivants ? Rien de bien folichon. Le groupe comptait à présent une blonde aux oreilles étrangement pointues, pour une voyageuse, et un homme à l'air si banalement normal qu'il aurait fait déprimer un fonctionnaire. Mais malgré ce, il fallait encore attendre une dernière personne, encore un des leurs. Alice serra les dents fermement, retenant avec peine une insulte. Il y avait suffisamment de garde dans ce royaume pour qu'ils se permettent d'en envoyer dans le désert en quête d'une bande d'imbécile trop mou pour dire non, mais y'en avait pas un seul fichu de se farcir une quête à la noix pour un livre au nom bizarre, le tout sorti d'on ne sait où et pourtant qualifié de menace. Bon sang, les indigènes étaient-ils tous plus incapables et attardés que ses compatriotes ? Ou alors les voyageurs faisaient office de postier dans le monde onirique ?
Un jour, oui, un jour, elle en choperait un et elle lui poserait deux ou trois questions, le tout avec la délicatesse et la politesse qui l'ont toujours caractérisée. Elle soupira longuement en se calant un peu plus contre le rebord de la gigantesque fenêtre. La lumière venait caresser son visage, diffusant une douce chaleur au travers de chaque pore de sa peau ainsi exposée. Dehors, elle voyait les arbres immenses agiter leurs feuilles sous la brise, abritant entre leurs branches d'étranges oiseaux-livres dont les ailes de papier décorées d'inscriptions étranges frémissaient doucement. En contrebas, des habitations, des gens circulant sur des plateformes de bois, marchant dans le feuillage comme dans la plus commune des rues. L'endroit aurait pu être sympathique, tout y semblait paisible et la vie y paraissait heureuse. Certainement, elle aurait presque pu passer une bonne nuit à visiter les lieux. Mais non, ce n'était pas possible. Pourquoi ? Parce que, comme d'habitude, il fallait qu'elle se retrouve embarquer dans une histoire aussi fantasque que ridicule, le tout à base de "Sauvez le Royaume !".

Elle lâcha un autre soupir, puis reporta son attention vers l'intérieur de la pièce et ses occupants. Les gardes demeuraient parfaitement immobiles et impassible devant leur prêtresse qui perdait peu à peu patience, ses doigts tapotant les accoudoirs de son siège en un tapotement rythmé par son ennui grandissant. Le coin des lèvres de l'invocatrice se releva légèrement et un sifflement moqueur s'échappa de ses dents serrés, Alice aimait bien l'idée que cette souveraine doive attendre l'un de ceux qui allaient la "servir". Puis au moins ça retardait le départ pour de nouvelles emmerdes. Elle glissa son regard vers les trois autres voyageurs qui attendaient plus ou moins patiemment. Elle n'avait rien à faire, et si elle ne voulait pas regarder la poussière déposer sa couche blanche et diaphane sur les précieuses et nombreuses reliures couvrant les murs, alors il lui fallait assister au spectacle des voyageurs s'ennuyant plus ou moins paisiblement.

Lentement, elle se releva, croisa les jambes et posa son coude sur son genou, offrant sa paume à son menton pour qu'il vienne confortablement s'y poser. Les orbites pâles cherchèrent pendant un bref instant l'un de ses camarades d'infortune, avant de dénicher l'un des deux garçons, celui qui était arrivé avant elle, l'autre était introuvable, probablement planqué à faire on ne savait quoi derrière les étagères. Quoiqu'il en soit, ce jeune homme, un certain Riku avait-il dit, était occupé à s'ennuyer, tout comme elle. Il regardait la myriade d'ouvrages d'un œil de veau mort, tout intérêt à jamais perdu dans ce regard vide et opaque, ses lèvres remuant légèrement comme chantonnant un psaume lobotomisant. Alice frissonna et frotta discrètement ses bras nus, mal à l'aise face à une telle vision. Mais un avion en papier vint dissiper cette désagréable sensation en s'envolant au dessus des étagères. Elle fixa les fines ailes blanches surfant dans l'air chaud de la pièce, s'élevant avant de planer un instant, puis de fondre sur sa proie telle un aigle léger, son bec tranchant s'écrasant avec brutalité sur le nez du dénommé Riku, le tout dans un "poc !" retentissant. Alice pouffa derrière sa main, détournant le visage pour cacher son hilarité, due à la fois à cette apparition saugrenue, à son atterrissage et, globalement, à l'ennui qui rend absolument toute chose jubilatoire, même les coussins péteur.

Cependant, elle fut vite interrompue par le seigneur des lieux, qui se leva pour prendre la parole. Alice en profita pour se réinstaller sur sa fenêtre, écoutant le but de la mission en admirant le paysage extérieur. Elle se sentait comme au lycée, quand on lui expliquait un TD ou un exercice qu'elle n'avait absolument pas envie de faire, quand en plus, dehors, le temps était merveilleux. Pas que le temps extérieur ait eu un jour la moindre incidence sur les activités de la demoiselle, mais tout de même, c'était un principe qu'on aimait suivre par pur convention : les corvées étaient toujours plus pénibles quand le soleil brillait.

Son discours enfin fini, la prêtresse les contempla tous. Alice, elle, la regarda d'un air incrédule où pointait l'ennui. C'était quoi encore cette mission qui sentait le pâtée ? Elle entrouvrit les lèvres pour protester quand le voyageur aux yeux verts ouvrit sa grande bouche. La jeune fille goba ses mots et s'étrangla avec, le tout en se mordant à moitié la langue dans un gémissement de douleur étouffé. Il acceptait comme ça, lui ? Mais qui lui avait fichu un pareil idiot ? Elle se releva un peu brusquement, ouvrit la bouche façon poisson, puis la referma dans un soupir suintant l'agacement et le désespoir : pas la peine de parler pour ne rien dire, elle insulterait forcément cette Houda ou ce Riku, déclenchant les funestes conséquences qu'elle commençait à ne connaître que trop bien. Grinçant des dents, elle se dirigea d'un pas lourd de rage vers un ascendeur de bois. Dés qu'elle en aurait l'occasion, elle en étriperait un avec ses propres os. Il devait bien y avoir un moyen de faire ça et elle était sûre que c'était très douloureux. En tout cas, elle y réfléchit sérieusement pendant toute la descente et ce jusqu'à ce qu'une voix stoppe soudainement sa délicieuse réflexion. Pile au moment où elle se décidait enfin pour tenter l'expérience avec une côte. C'était toujours le même voyageur, celui qui aimait visiblement beaucoup parler et prononcer beaucoup de mots pour un message relativement simple. Alice sentit l'odeur si caractéristique de la moutarde de l'agacement chatouillait ses narines. Elle allait lui arracher la langue avec les dents, elle ne devrait pas trop lui manquer pour la mission, techniquement et ça soulagerait tellement ses oreilles. Moins de bêtise, plus de silence, bonheur indicible et si doux qu'elle n'aurait vraisemblablement pas. L'énervement croissant ne justifiait pas que l'on attaque sauvagement un membre de son équipe, et surtout pas qu'on le prive de l'organe qui semblait lui servir à respirer, étant donner le plaisir qu'il prenait à l'utiliser, massacrant chaque petit silence qui passait près d'eux. Ce génocide devait être puni ! Elle préparait une phrase des plus cinglante, espérant invoquer, avec un peu de chance, une belle et grande bassine remplie de... Et elle fut interrompue par le deuxième homme du groupe, qui lui piqua en plus sa réplique. Elle croisa les bras, boudeuse, avant de se permettre un petit sourire discret : ce meurtrier avait été puni tout de même, elle était momentanément satisfaite.

Ils arrivèrent finalement à l'extérieur, dans une cours pleine de grognements bizarres qui arrachèrent à la voyageuse un frémissement. Elle se mordit la lèvre pour retenir un malheureux juron et massa ses tempes un instant. Ils allaient leur filer des bestioles à monter ? Des trucs qui grognent et qui sentent le fumier bien frais ? C'était définitif, cette nuit allait être la pire qu'elle ait encore jamais eu et quelqu'un (ou quelque chose) allait très certainement subir sa hargne pendant le voyage, ça la soulagerait.
Cette réflexion à peine formée dans sa tête, et déjà on lui présentait une étrange bestiole. Ils avaient dit que ça s'appelait comment ? Cette chose-là ? Une lleh ? Eh bah pour être laid, c'était vraiment pas beau à voir et encore moins à sentir, surtout l'haleine. La jeune femme plaqua sa main sur son nez, toussotant en secouant vainement la tête pour chasser l'odeur, les larmes aux yeux devant une fragrance si putride. Elle s'indigna donc immédiatement, en entendant l'un des deux garçons proposer de faire de ses créatures un éventuel repas :


"Je préfère encore crever de faim avec vous que de manger un truc qui pue la charogne. Ces trucs vivants sentent déjà le cadavre pas frais... Alors mort... Eurk..."

Elle tira la langue pour exprimer son dégout, avant de la rentrer très vite dans sa bouche. Sait-on jamais, ces animaux refoulaient tellement qu'ils pouvaient très bien contaminer l'air aux alentours. Elle se décida malgré tout à grimper sur le dos de sa monture attitrée, écoutant à peine les dernières indications de l'éleveur. Tout en installant d'une main habile le linge qu'on lui confiait autour de son crâne, elle grommela pour elle-même :

"Leur nom veut dire "vent" ? Il est sûr que ça veut pas plutôt dire "Essence de vieil égout nucléarisé au soufre" ? Oh bordel..."

Alice talonna sa Lleh, l'envoyant galoper à la suite de ses camarades. Ils traversèrent l'oasis, se jetant à corps perdu dans le désert, une vaste étendue de sable au dessus de laquelle pesait un soleil qui paraissait énorme, ses rayons dardant la terre sèche de leur chaleur ardente, aspirant le moindre soupçon d'humidité dans l'air. Chaque inspiration lui brulait la gorge, le vent chaud fouettait son visage malgré le turban, emportant avec lui les quelques phrases que pouvaient dire les autres voyageurs sur leurs montures. De toute façon, elle n'écoutait pas, trop concentrée sur sa lleh et comment rester dessus sans s'écraser dans le sable un peu plus bas. Les caracoles de Riku, la somnolence du deuxième homme et même les potentielles réaction de leur partenaire la plus expérimentée, elle les ignora avec maestria, se concentrant sur elle-même. Entre ses yeux plissés, elle fixait le paysage monotone qui ondulait autour d'elle au rythme des dunes claires. Le ciel d'un bleu éblouissant, les vagues blondes, tout semblait se fondre dans un tourbillon brulant.
Soudain, son corps bascula en avant, roulant sur le cou de sa monture avant d'atterrir lourdement dans le sable. Elle foudroya la créature du regard, jurant avoir vu dans ses yeux vides d'intelligence, un éclat de malice et de ravissement face à cet arrêt brusque et à la cabriole de sa cavalière. Ronchonnant, elle se relevait péniblement, quand un flash de lumière aveuglante rompit son piètre équilibre, la poussant à nouveau la tête la première contre le sol. Cette fois elle se releva d'un bond et se retourna furieusement, prête à éventrer le coupable avec ses propres côtes, avant de s'apercevoir qu'ils n'étaient plus que trois. Elle secoua la tête, cligna des yeux, regarda tout autour d'elle au moins trois fois, mais rien. Riku s'était envolé.

Un sourire éclaira son visage un bref instant. Le boulet était parti ! L'assassin de silence était vaincu ! Elle en aurait pleuré tant c'était bon, mais apparemment le dernier mâle restant avait décidé de la couper dans son plaisir en s'approchant de l'étrange livre qui trainait à leurs pieds. Elle s'approcha de quelques pas prudents, ses pieds glissants sur le sable en silence alors qu'elle se penchait par dessus l'épaule de son camarade, poussée par une vague curiosité. Elle le vit levant la main, ses doigts passant au dessus de la reliure ouvragée, doucement, très doucement, ils finirent par l'effleurer et il y eut un nouveau flash. Un réflexe malheureux voulut qu'elle attrape le jeune homme dans la surprise et l'aveuglement, quand elle reprit conscience, la température avait changé, les odeurs aussi, l'environnement. Plus de désert sablonneux, mais une pièce désertique, sans ciel pour la délimiter ou varier la décoration blanche et neutre. Enfin, neutre n'était pas le mot, vide aurait été plus approprié. Un soupir rageur s'échappa alors qu'elle se relevait avec précaution, observant d'un œil dubitatif celui qui l'avait embarquée dans sa galère il semblait chercher quelque chose, le nez contre un des murs. Un sourcil se leva le long du front de la jeune femme, quand elle vit le voyageur traverser la pièce pour appuyer sur la paroi d'en face, provoquant un soudain tremblement. Le jeune homme chuta en arrière, Alice lâche un glapissement de surprise puis un juron disgracieux. Ce qui avant était une surface massive et opaque disparut, laissant ses deux yeux contempler un effroyable paysage. Elle s'autorisait un tel mot, car bien que l'endroit fut manifestement une salle avec un plafond, au vu du manque de lumière, le tout était si vaste, si complexe, qu'il formait un horizon s'étendant au delà de tout ce qu'elle pouvait voir. Elle se releva avec lenteur, mesurant ses gestes tremblants :


"Oh... Bordel..." lâcha-t-elle dans un murmure apeuré

Elle aurait bien continué, et surtout afin d'insulter "celui-qui-ne-s'était-toujours-pas-présenté" jusqu'à ce que mort s'en suive, mais elle fut coupée par un toussotement peu discret. Elle se retourna brusquement, foudroyant du regard la créature qui venait d'apparaître derrière eux comme par magie. Le pire, c'est que cela ne l'étonnait même plus.


"Je suis Tapage, Marc Tapage. Et vous êtes dans l’antichambre d’Eibon. Du moins, de son vaste domaine."

Elle pouffa de rire :

"Mais c'est le festival des noms de merde cette nuit !"

Une pelle en plastique, du genre de celle qu'utilise les enfants à la plage, s'abattit sur la tête de l'étrange personnage. Ah... Apparemment, ça l'avait vexé.
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Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptySam 9 Fév 2013 - 18:52
« Coincés dans un livre. »



Bon, apparemment, ils n'avaient pas le choix.
Les gardes, impassibles, ne semblaient pas le leur laisser en fait.
De toute façon, elle avait plus ou moins accepté de son plein gré.
Non pas qu'elle sentait qu'ils auraient absolument besoin d'aide, et en particulier de la sienne, mais de un, elle ne savait tout bonnement pas comment sortir d'ici, et de deux, elle n'avait pas le moindre projet pour la nuit. Alors, tant qu'à faire, s'occuper à quelque chose de plus ou moins intelligent. Sa patience se transformant en ennui profond, elle finit par aller voir du côté des étagères débordant de livres fringants ou poussiéreux pour la plupart. Hé bé, ils s'embêtaient pas ici dis donc ! Les reliures en or, la couverture brodée de tissus riches et agrémentée de pierres précieuses.. Ils avaient le porte-monnaie bien rempli, ça, c'était certain.

Parfois, elle se demandait pourquoi elle avait accepté.
Non pas qu'elle avait affaire à une bande de bras cassés, mais chacun détenait un rôle bien particulier à ses yeux. Le roux, était le pseudo-leader, le chevalier servant et le sauveur de ses dames. Le genre de personnes qu'elle pensait finalement incapable de « sauver » qui que ce soit, et qui causait davantage que n'agissait. Et puis, cet air ahuri de petit chien battu à qui on a oublié de lui lancer la balle, l'exaspérait légèrement. La jeune fille pâle serait la contestataire, celle qui ne serait jamais d'accord. Pourquoi ? A voir comment elle ronchonnait dans son coin, elle lui rappelait les manifestants lycéens sous couverture, s’insurgeant silencieusement au fond de la classe, toisant le tableau noir. Elle s'ennuyait tout aussi ferme, observant les alentours avec le désintérêt le plus flagrant qu'elle ait connu. Malgré tout ça, peut-être qu'ils n'étaient aucunement ce que leur apparence lui renvoyait. Avec un peu de chance, ils seraient même d'agréables compagnons de route. Surprise, surprise. Quant au dernier, il serait l'emmerdeur. L'emmerdeur qui la faisait bien marrer en fait. Tout en lui respirait la banalité et la lassitude. Il n'avait rien de spécial, il ressemblait à monsieur tout le monde. Sauf que malgré son lien de parenté avec le papier peint, le clown savait occuper son temps. Il gesticulait sur place, ne pouvant rester là sans rien faire.
Elle eut un violent pincement au cœur lorsqu'elle le vit s'emparer d'un livre, et en arracher cruellement une page, accentuant les cris d'agonie du bouquin. Non mais qu'est-ce qu'il lui prenait ?! On ne pouvait infliger pareilles souffrances à un exemplaire, même inintéressant ! Bon ok, Twilight est autorisé à être brûlé pour la cheminée. Cependant, l'outrance fut réparée par l'initiative du garçon de faire de sa victime une boulette de papier, qu'il lança sans vergogne sur le roux bien trop serviable. Celle-ci prit la première place du podium, en atteignant le crâne du voyageur visé. Elle ravala un gloussement, mais un franc rire se fit entendre au fond de sa tête. Ah, elle ne dormait pas tant que ça l'autre intruse. Zut. Tant pis. Tant qu'elle ne parlait pas ou ne faisait pas des siennes, c'était cool.
Non, mais ce n'était pas bien de se moquer, il vandalisait et agressait de pauvres livres, c'était mal.. Ouais, mais voir cet amas de feuilles autour de ce gars, c'était tout de même franchement drôle ! La jeune femme trouva donc son occupation ; comptabiliser les points engrangés par le jeu. Malheureusement pour elle, il se termina rapidement, pour finalement en commencer un autre. Elle l'observa avec attention, s'appliquer à entreprendre un pliage, une sorte d'origami apparemment. Mais cet « Andrew » ne semblait pas fraîchement doué pour cet art. Le livre se vit délesté de son contenu - vomissant par ailleurs toute sa haine à son encontre - à mesure que leur camarade s’entêtait à réussir son œuvre, pour enfin parvenir à son but fixé ; un malheureux et vulgaire avion de papier, baptisé Concorde. Quel manque d'imagination. M'enfin.. Cette fois-ci, lorsqu'elle reporta son intérêt au petit insolent, elle explosa de rire. L'instrument supersonique, flottant fièrement dans les airs en souhaitant rendre hommage à sa patrie, venait de s'écraser lamentablement sur le pif du rouquin. Comme lorsqu'elle avait entendu le prénom de la prêtresse, elle se reprit en toussotant. La médium du désert finit par reprendre la parole.

Bon, ils pouvaient y aller ou non ?
Il semblait que oui, car leur collègue censée les rejoindre prenait son temps, et ils n'en avaient aucunement. Pas qu'elle commençait à s'impatienter la Houda-là, mais il semblerait que si. Elle en avait tellement marre d'attendre, qu'elle finit par leur expliquer les détails de leur « mission ». En gros, empêcher le bouquin terroriste dans l'âme, d'atteindre leurs ruines savantes. Il avait été aperçu elle ne sait où, et ce goinfre avait tout bouffé du royaume précédent. Il avait l'appétit vorace dis donc celui là. Surtout qu'apparemment, tous les courageux, ou les fous, à vous de voir, n'en étaient jamais revenus de leur quête à la chevalerie. Peut-être qu'il les avaient bouffés eux aussi. Cela ne l'étonnerait même pas à vrai dire. Ce qui la fit sourire, ce fut l'allusion à « vous détenez la clef, je l'ai vu ». T'as vu quoi, sérieux ? Elle soupira de dépit, attendant la suite avec appréhension. La jeune femme buta sur un mot. Un Lleh.. C'est quoi ça encore, un Lleh ?! Non mais elle s'attendait à ce qu'ils sachent ce que c'était ? Une expression d'ahurissement total se lisait à présent sur le visage de Lithium, ahurissement qui s'accentua lorsque le rouquin accepta la mission, en laissant plus ou moins planer un doute pour le moins inexistant quant à leur propre implication. Bon baaaah.. Avaient-ils réellement le choix ? Après tout, elle avait accepté également récemment. Et puis, pourquoi pas hein. Elle n'avait rien d'autre à faire, et cela promettait d'être amusant.
La voyageuse acquiesça donc d'un revers de la main, et emboîta le pas du garçon serviable, les mains dans les poches arrières de son jean. Ils devaient se rendre aux écuries, tout en bas du foutu baobab qui supportait toute la splendeur du palais. Certes, tout était très beau ici. La richesse des lieux, la connaissance à perte de vue, des libres par milliers, une sorte de petit paradis pour Lithium. Mais le fait d'avoir été « choisie » pour faire une quête de ce type, l'étonnait. Ils avaient sûrement dû se tromper lorsqu'ils avaient tiré des noms de voyageurs parmi la liste. Non pas qu'elle était plus un danger qu'une aide potentielle, mais si. Son esprit était instable, elle pouvait être prise de violents élans meurtriers lorsque Bis prenait le contrôle, et ne prenait pas garde aux conséquences possibles. Enfin.. Si ils voulaient d'elle quand même, pourquoi pas hein. C'était leur problème. L'autre point qui faisait qu'elle ronchonnait un peu, c'était la chaleur ambiante. Punaise, non mais cette chaleur ! Il faisait tellement chaud qu'elle fondrait presque sur place.

Elle suivit donc le soldat et l'autre rouquin, respirant doucement.
Finalement rejoint par les deux autres, le petit groupe s'infiltra dans un nouvel ascenseur, avec pour but, de descendre le long de l'immense arbre, poussant généralement dans la savane et non dans un désert.. Les miracles de Dreamland. Dans la pièce que formait le système de déplacement, la chaleur se faisait d'autant plus sentir. Ne supportant plus ce climat pesant, elle s'empara de l'un de ses crayons, et joint ses cheveux en un chignon dont plusieurs mèches refusaient de s'y mélanger, trop soucieux de leur indépendance capillaire. Elle lâcha un soupir de soulagement. Sa nuque libérée pouvait enfin respirer. Passant une main dans celle-ci, elle cherchait à occuper le silence gêné qui régnait dans l’ascenseur. Fort heureusement pour tous, ils arrivèrent rapidement à destination. Ignorant la hiérarchie des sexes, le roux sortit le premier, affrontant la chaleur à l'état pur du désert.
Marchant toujours dans les pas de ce garde silencieux, et relativement emmerdant par la même occasion, personne ne prononça le moindre mot. Ça devait déchirer les soirées avec eux dis donc ! La demoiselle ne savait pas à quoi s'attendre. Et encore moins lorsqu'elle entendit des bruits relativement étrange au loin, dans le bâtiment de pierres blanches vers lequel ils se dirigeaient tous. Bon, baaah.. Ah bah non. Le soldat bleu les emmenaient vers un vieil enclos de bois, rongé par les mites – à se demander comment elles survivaient – et les planta là. Et sinon à part ça les gars ? Non pas que la jeune femme n'était pas particulièrement sociable, mais tant qu'elle ne parviendrait pas à obtenir un minimum d'informations sur ces camarades, elle ne parlerait pas. Mais elle n'eut point besoin d'user de ses charmes, car le premier venu parla de nouveau. Lui, il avait la tchatche dis donc !

Ainsi donc, il s'appelait Riku.
Bon, elle avait beau se triturer les méninges, elle ne voyait pas.
Peut-être que c'était dans les DreamMag qu'elle avait survolé, que son nom s'était plus ou moins imprimé dans son crâne. Ou pas. Faut dire que les potins, et les nouvelles des actes de chacun ne l'intéressaient pas. Elle avait franchement autre chose à faire que de s'instruire sur les conneries, comme les bienfaits, que faisaient les autres. Cela dit, parfois, ça la sortirait bien du pétrin, ou des états d'embarras lorsque l'on a en face de soi quelqu'un de relativement connu, et que l'on reste devant à le toiser, se demandant bien ce que ce guignol nous veut. Toutefois, il semblait que ce garçon était un fervent lecteur du magazine onirique, vu qu'il semblait que sa réputation à elle la précédait. Aha, attendez.. Quelle réputation ? Parce qu'elle en avait une ? Non sérieux ? Oui ok, elle avait été à la première place de la Baby au classement, mais c'était pas franchement important. Comment est-ce que les gens voyaient ce qu'elle faisait ? Enfin.. ce qu'elle avait fait avant, et ce qu'elle faisait à présent. Personne ne pouvait encore la traiter de folle, vu que aucun voyageur ne connaissait l'existence de Bis. Sauf si on comptait Ed qui en avait eu un bref aperçu, et Meg qui l'avait côtoyé toute une nuit. Mais c'était un détail hein !
En revanche, elle faillit exploser de rire lorsqu'il lui annonça qu'il était honoré d'être à ses côtés pour cette mission, et, attention, en tant que « voyageuse reconnue ». Reconnue ? Aha, la bonne blague ! En même temps qu'un grand sourire prenait naissance sur son visage, tentant doucement de cacher son hilarité interne, Bis était pliée en deux. L'intruse riait à gorge déployée dans la tête de Lithium. Cette dernière se contenta de sourire à Riku, espérant qu'aucun des trois n'étaient télépathes. « Nan mais t'es sérieuse ?? Tu vas vraiment faire équipe avec cet abruti ? Il ne lui manque plus que les collants, et il est bon pour reprendre le rôle du prince gay de l'autre grognasse aux animaux ! ». Aaah.. Bis et sa classe. La demoiselle nota qu'il ne connaissait aucunement les deux autres qui les accompagnaient. D'ailleurs, à la seconde où le voyageur avait terminé sa présentation, le brun aux avions se lâcha.


« Génial, maintenant devenons les meilleurs amis et allons occire le terrible dragon qui retient la belle princesse prisonnière depuis des lustres. »

Il était bien ce type.
« Hé, t'sais quoi, lui je l'adopte. »
« Ta gueule », répondis mentalement Lith à l'autre.
Mais il fallait avouer que cette flegme et ce sarcasme changeait un peu.
Il promettait de belles rigolades celui là. Le bruit qui s'ensuivit décrocha un sourire halluciné à la blonde. Franchement, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait voulu faire, mais ça n'avait pas marché du tout. Un bon on vous dit. Elle s'approcha du rouquin, lui sourit tout en soupirant.


« T'as lu le DreamMag non ?
Ouais alors, tu ne sais rien.. »
, elle étouffa les derniers mots.
« Avant la fin de la nuit, tu verras que c'est pas franchement un honneur de me connaître. »

En guise de fin de paroles, elle lui sourit.
Si Bis venait à prendre sa place, il risquait fort de regretter ce qu'il venait de dire.
Oh ça oui ! Alors, le Andrew était en fait Alan, Alice s'ennuyait toujours autant, et maintenant, voilà qu'un clochard se dirigeait vers eux. Désolé, pas d'Ev en trop. Ah mais non. Ah non, c'était un mec comme ses congénères. Punaise, un peu ermite le gars quand même. Il s'était pas lavé depuis combien de temps ? Pouaah ! Non mais cette odeur.. A croire qu'il avait passé sa vie à dormir avec ses créatures. En parlant de ces bêtes.. Quelle idée de doter de museaux des reptiles ?! C'était quoi cette hérésie ! Lithium, ayant pour animal favori le crocodile, supportait très mal de voir un de leur trèèèès lointain cousin se voir ainsi défiguré. Dans l'ensemble, les bestioles ressemblaient à une sous-race dopé aux rayons gamma de lézard. Un cou équivalent à celui d'une tortue marine lorsqu'elle avait la dalle, des dents à vous réduire en charpie, sans oublier la queue généreuse en pointes, à faire pâlir de jalousie la Manticore, créature légendaire. Ces bêtes auraient pu être effrayantes, mais leurs oreilles de lapin brisaient tout le tableau.
L'ermite était particulièrement fière de ses cocottes, prétextant qu'il était le seul éleveur de cette race de la région. Lithium ne put retenir un « ça m'étonne pas, vu l'odeur et sa tronche », applaudit par Bis. Fort heureusement pour elle, personne ne semblait avoir noté son intervention spontanée. Bon, tant mieux hein. Fallait vraiment être passionné pour supporter cet univers. M'enfin, chacun son trip ! Lui semblait bien dans le sien, alors tant mieux. A moins, il avait le mérite d'être sympathique et sociable. Le monsieur hirsute expliqua les capacités des bêtes, et les incita finalement à en choisir une. Alan, lui, fut ravi de se voir offrir une possible ration de viande sur pattes. Remarque qui arracha une exclamation de dégoût à Alice, qui ne supportait plus l'odeur qui s'échappait de la zone. Bon, une petite nature, un clown, un héros de shônen, et elle-même dans le rôle de la schizo, un groupe de choc. Ils allaient bien s'éclater dis donc.. Le hippie leur présenta leurs montures, chacune détenant un nom dont elle n'avait cure. Rih ? Et bien elle l’appellerait Rambo. Elle remercia l'éleveur, flatta la croupe du nouvellement nommé Rambo, et grimpa dessus. Plaçant un pied dans l'étrier, les mains placées de sorte à pousser pour se soulever, elle s'installa tranquillement, pas le moindre problème à l'horizon. C'était un peu comme du cheval, sauf que ça avait des écailles.

Riku grimpa tel un chevalier sur son noble destrier.
Alan, lui, ne s'en sortait pas aussi bien que le premier.
Grommelant, insultant tout ce qu'il lui venait à l'esprit, glissant de part et d'autre de sa bête, visiblement insoucieuse des soucis de son cavalier. Une scène bien comique qu'elle semblait avoir déjà vu. On avait tous fait du poney, non ? Enfin, pour elle, c'était en CE2. Elle s'en souvenait parfaitement. Son canasson s'appelait Paprika, et personne ne voulait la monter. Bien entendu, elle, avait choisi de la prendre, choisissant toujours ceux dont personne ne désirait. Et malgré toutes les vestes qu'elle avait dû jeter, car son dada avait une certaine préférence alimentaire pour le textile, elle avait continué à monter cette petite créature. Solidarité de rejetés peut-être. Enfin, c'était bien loin tout ça, mais elle en avait gardé les principales bases, ainsi que la montée du chameau. Une autre histoire. Et puis, tout cela n'était pas si difficile au final. Pour en revenir à ses camarades, Alice, quant à elle, s'en sortait très bien, malgré son dégoût apparent.
Sous les bons conseils de l'ermite odorant, ils enfilèrent tous leur turban, se transformant en une pâle copie de touaregs et leur toge indigo. Mais l'essentiel était que ces choses les rafraîchissaient pleinement. Ils partirent tous en direction de la fameuse quête du Saint Graal, maîtrisant plus ou moins leur étrange monture. Le Riku était un théâtre à lui tout seul. Joyeux, véritablement enthousiaste à l'idée de se lancer à cœur perdu dans une quête qui ne le concernait pas, c'était beau. Ironiquement parlant. A se demander dans quel monde il avait été élevé. Tel un preux paladin, fervent défenseur de la connaissance, partisan du savoir, il grimpa sur le dos de sa Lleh jusqu'au sommet de la première dune de la longue liste qui s'étalait devant eux, et lança à chacun d'un air qui se voulait chevaleresque.


« Allez, plus vite on y sera, plus vite on réglera cette histoire, et on pourra s'offrir un long repos au frais après ! Alan tu traînes ! »


« Il me fait rêver ce petit. », ne put-elle s'empêcher de lâcher.

Décidément, il se croyait vraiment dans un shônen.
Du moins, il se comportait comme tel, et sans réellement s'en rendre compte.
C'était sûrement ça le plus marrant ; c'était le fait que ce soit son véritable comportement de tous les jours. Hé bé, ça devait être quelque chose d'être son pote quotidien. Lithium s'autorisa un sourire amusé, pour finalement donner un léger coup de talon au Lleh, pour le faire avancer. Les entre-chocs causés par le rythme de course du Lleh étaient fort peu agréables, mais cela n'était rien comparé au spectacle désastreux qui s'étiraient devant eux. Rien, pas une miette de verdure à l'horizon. Le ciel bleuté ne suffisait pas à combler ce manque d’hétérogénéité au niveau des couleurs. La ligne d'horizon semblait ne pas vouloir rester en place, ondulant telle une odalisque. Les dunes de sable étaient leur seul paysage, et Lithium avait bien du mal à s'en contenter. Ils avaient une très longue route à faire, alors ils ne devaient pas perdre de temps.

Cela devait bien faire une bonne heure qu'ils chevauchaient, deux sûrement.
La chaleur, même atténuée, l'avait perdu, mais punaise, qu'est-ce qu'elle se faisait chier.
Personne ne se parlait réellement, tous assoiffés ou asociaux. Même Bis dormait paisiblement dans un coin de sa tête, s'amusant parfois à dépeindre le portrait de chacun. D'un côté, ce silence était assez reposant en soi, mais à la longue, cela devenait pesant. Ne sachant quoi faire, la blonde s'amusait toute seule, histoire de pimenter son voyage. Elle tentait de faire des poses à Rambo. Celui-ci, pas très futé, cédait rapidement à ses ordres. Tirant sur la corde, il levait davantage les pattes avant, et faisait un tour sur lui-même. Elle tira davantage, par petites saccades, et il avança en trottinant, sautillant sur lui-même. Elle lui fit même faire un sprint, dépassant ses camarades, pour ensuite faire un virage serré, et revenir sur ses pas.
Bon, ça occupait cinq minute de jouer au cirque, mais ensuite.. Fort heureusement, les événements devinrent plus intéressants lorsqu'ils approchèrent de la lisière d'une forêt. Étrange pour un désert, mais passons. Alors qu'elle jouait avec Rambo à celui qui trouverait dans quelle patte est le grain de sable, Riku brisa le silence pour parler du bouquin, se plaignant que ça leur prendraient des heures pour fouiller les moindres recoins de cette jungle. On n'a jamais dit que ça allait être facile, vieux. Soupirant devant tant de naïveté, elle s'écrasa sur son Lleh, comptant les écailles de couleurs différents. Jusqu'à ce qu'elle entende un froissement non loin de là. Elle vit le rouquin descendre de son noble destrier, pour s'avancer aveuglément dans le sable et.. disparaître. Une lumière éblouissante fut à l'origine de tout ça, et Lithium se protégea instinctivement les yeux de ses mains, détournant la tête par la même occasion, et se plaqua contre sa bête. C'était quoi ça ? Il était passé où l'autre roux ? Non mais c'est quoi cette merde ?
Ne sachant quoi faire, elle descendit de sa monture, et vit les autres faire de même. A l'endroit même où l'autre voyageur s'était fait la malle, un livre patientait. Ce n'était tout de même pas LE livre qu'ils cherchaient ? Ce serait trop facile. Avant même qu'elle ne put dire quoi que ce soit, les deux autres disparurent également, l'un attrapant l'autre, et un nouvel éclat de lumière explosa, incitant une nouvelle fois la jeune femme à se protéger. Non mais y'en a pas un seul pour réfléchir, ou même assez censé pour se concerter ! N'importe quoi. Et maintenant ? Ces trois imbéciles venaient de s'être fait bouffer par ce bouquin, un peu à la Jumanji tiens, et voilà qu'elle restait là, planté comme une idiote, se faisant dévisager par ces Lleh qui mâchaient du sable. Bon.. Sérieusement, ils sont inconscients ces gars-là. Sans entrevoir d'autres solutions, elle revint vers Rambo, s'empara de sa gourde pour se désaltérer, l'accrocha à sa ceinture si les trois autres en désiraient, et s'approcha prudemment de la cause de sa solitude.

C'était un beau bouquin en soi.
Une reliure riche, des feuilles qui semblaient être de qualité..
Ouais, c'était pas un livre que l'on pouvait se procurer à la librairie du coin quoi !
Que faire à présent ? Doucement, elle s'accroupit au-dessus de l'exemplaire, et posa ses doigts sur les pages. Rien ? C'est ce qu'elle croyait, car l'instant d'après, elle se sentit comme aspiré, puis décollé de terre. A peine avait-elle eu le temps de penser quoi que ce soit, qu'elle se trouvait complètement ailleurs. Quel était cet endroit ? La pièce ou le lieu où elle était, était entièrement blanche, lui rappelant énormément les hôpitaux. Elle put constater que ses camarades se portaient bien, tous perplexes quant à ce qu'ils voyaient. Il n'y avait rien de spécial ni de particulièrement intéressant à vue d’œil. Alan, lui, était fasciné par les murs, comme si il discernait quelque chose. Elle voulut s'approcher, curieuse de prendre note de ce qu'il avait peut-être découvert mais une lumière rejoint le mur opposé. Qu'avait-il touché ?
La jeune femme ne bougea pas, observant le brun rejoindre le mur éclairé, et y apposer son doigt. Brusquement, la pièce se mit à trembler de tout son être de plâtre. Mon dieu, sur quoi avait-il appuyé ?! Même les murs fuyaient ! Lithium eut un peu de mal à garder son équilibre, mais tint bon, se servant de ses bras comme balance de stabilité. Une fois que les secousses furent terminées, une nouvelle pièce gigantesque s'offrait à eux, composée de milliers et de milliers d'escaliers en colimaçon, de plateaux plus ou moins grands, prenant ainsi la forme d'un incessant labyrinthe. Finalement, un autre bruit vint éveilleur leurs sens déjà bien en alerte. La blonde se retourna immédiatement, se demandant qui pouvait bien les honorer de sa « présence », et fut bien déçue lorsqu'elle aperçut un vulgaire marque-page. L'étrange énergumène, d'une allure très snob, était plat, très plat, à l'effigie d'une simple feuille. La particularité fort originale du nouveau venu, était ce fameux monocle de couleur pamplemousse. La demoiselle ne savait quoi dire face à ce personnage pour le moins authentique. Celui-ci, racla fortement sa gorge pour se présenter.


« Je suis Tapage, Marc Tapage. Et vous êtes dans l’antichambre d’Eibon. Du moins, de son vaste domaine. »

Elle réprima un rire.
Ce n'était pas poli voyons.
Ce qu'Alice ne prit point en compte, et gloussa, n'oubliant pas de préciser que ce soir, tout le monde avaient des noms de merde. Bon, plus en finesse, cela aurait été préférable. Le dénommé Marc en fut hautement vexé, et se prit une pelle. Oui, une pelle, et en plastique je vous prie, comme pour les enfants et leur modeste château de sable. Bon, d'accord. Pourquoi pas hein ! Alors apparemment, ils se trouvaient bien dans le livre comme elle l'avait pensé. En même temps, ce n'était pas bien compliqué à comprendre. Prenant sur elle, Lithium se présenta à son tour, et s'enquit des événements.


« Enchanté Monsieur Tapage. Excusez-moi, mais.. Pourriez-vous nous éclairer sur la situation ? »

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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyDim 3 Mar 2013 - 3:00
D’ordinaire, Alan est ce genre de type toujours impassible. Dans toutes les situations. Un HLM en flammes, pas un haussement de sourcil. Un carambolage dans sa rue, il gardera son regard rivé sur le petit écran. De temps en temps, le programme est absurde alors là peut-être qu’il grognera avec dédain. En règle générale, le self-control d’Alan peut concourir avec celui d’un macchabé. D’ailleurs, le jour où on l’enverra au boulevard des allongés, pas sûr qu’un petit trou au milieu du front ne le perturbe plus que ça. Libraire prétentieux, il plaidera le zen. Traduction d’un Narrateur pas dupe : « je-m’en-foutisme » caractérisé.

Cependant, nul n’est infaillible. Certaines choses, en ce bas-monde, ne peuvent laisser imperturbable. Pour les gamins en slim, on parlera d’ « horreur de la guerre » ou encore de « look as-been ». Soyons sérieux une minute. C’est seulement devant une belle pépée avec ce qui faut où il faut que chaque homme se retrouve sur un pied d’égalité. Dans de très rares cas, l’apparition d’un marque-page géant doué de parole pourrait produire un effet à peu près similaire. Enfin, dans une certaine mesure aux frontières évidentes.

Pour le moins dérouté par cette créature chimérique, Alan observa un moment, le regard inquisiteur, les yeux ronds comme des soucoupes et la bouche légèrement entrouverte sans qu’un son ne s’en échappe. Sans parvenir à comprendre comment pareille créature pouvait exister, même à Dreamland. Marc Tapage avait certes vraiment le profil de l’emploi mais il représentait surtout une élégie à l’absurdité. Son existence elle-seule était un pied de nez à tout ce en quoi Alan croyait. Le choc terrassa Alan qui se replia en lui-même dans un moment de profonde introspection.

Se sentant d’humeur clownesque, l’une des deux Voyageuse jugea opportun de détendre l’atmosphère en balançant une tentative de vanne. Notée très gentiment un sur dix, point accordé pour la véracité du propos : la soirée avait pour thème les noms à la con. Une pile à lithium avec deux de tensions et un marque-page dénué d’imagination. Alan n’avait pas un nom ridicule – il en était même plutôt fier – mais se sentis visé et fustigea la semeuse de trouble d’un regard. Il avait développé cette technique avec les films de Charles Bronson. Le succès fut plutôt mitigé et Alan avait surtout l’air d’un type con constipé. Cela dit, comme précisé plus haut, c’était déjà une réaction très vive pour lui.

La seconde femme ne réagit pas au commentaire. Peut-être y était-elle habituée et qu’elle ne prêtait plus attentions aux quolibets qui fusaient dans la cours de l’école. Toutefois, ce genre de comiques ignorent souvent ce qu’est le lithium alors avec un peu de chance, Lithium la fille ne se faisait charrier qu’en cours de chimie, au lycée, par un type tellement débile qu’il n’était même pas capable de trouver une occupation pour passer le temps et qui fatalement, entendait le cours. Ensuite, il devait traiter l’information, la digérer et formuler une phrase entière et à croire le niveau abyssal de son intelligence, ce devait être un fait rarissime. Alors peut-être que c’était la première fois que quelqu’un se moquait de son prénom. Ou alors, Alan était le seul à penser que la Voyageuse était prise pour cible et dans ce cas tout le raisonnement tomberait à l’eau. Par voie de syllogisme, cela ferait de lui un crétin. Il opta donc tout naturellement pour la traiter comme adepte de la même discipline que lui et ses méninges reprirent une vitesse presque normale.

Au lieu de quoi, la dénommée Lithium s’enquit de leur futur proche à tous. Alan avait le pressentiment que d’une manière ou d’une autre, cette nuit serait épuisante et étouffante. A force, ça devenait une habitude. Marc fixa la petite troupe et la pression monta d’un cran. Tour à tour, il dévisagea les Voyageurs et de temps en temps, il laissait échapper un petit rictus. Mais pas un mot. Et faute de cou, pas un hochement de tête. Il s’attarda sur Alice, l’autre Voyageuse, celle qui l’avait vexé. Dans ses prunelles orangées, la rage pulsait à intervalle régulier. Ce Marc, d’un coup, devenait bien plus effrayant.

- Vous devez saisir qu’en échouant contre Eibon, vous resterez bloqué ici. Pas une nuit. Pas non plus une semaine. Jusqu’à ce qu’il ne reste rien de vous, sinon de la poussière d’os.

Son ton était mesuré pour donner une intensité effrayante à ses propos. Marc ôta son monocle, essuya le verre avec un bout de chiffon et le replaça devant son œil. Son air concentré n’augurait rien de bon et c’est tout naturellement qu’il racla la gorge qu’il n’avait pas.

- Eibon contrôle tout ce qui se passe ici. Vraiment tout. Votre atout est aussi votre principal danger : Eibon souffre de collectionnite et cherchera à vous capturer vivant. Il pourrait même prendre des risques, mais ne jouez pas avec le feu. Vous connaissez Guy Montag… ? Vous êtes à présent dans une boucle sans fin et Eibon se cache au centre de ce cercle. Pour l’atteindre, il faudra passer par tous les défis de ce livre. Juste assez pour vous pousser au suicide.

- Vous êtes qui, par rapport à lui ? l’interrompis Alan. Qui compris immédiatement que ce n’était pas une bonne idée alors que Mr Tapage plantait son regard de braise dans le sien et avec assez de chaleur pour que le désert ait l’air d’une colonie pour enfant. Alan déglutit lentement et recula prudemment d’un pas en veillant à ne pas tomber.

- Eibon n’est qu’un gamin pourri gâté, un petit puceau qui comble un complexe d’infériorité en essayant de posséder tout ce qui existe. Le Royaume du Savoir, c’est une parcelle infime de ce qu’il a déjà. Maintenant, vous savez à qui vous avez affaire.

Cherchant du réconfort auprès de cette escouade de choc montée au hasard, Alan balaya la pièce du regard et acheva son parcours sur l’endroit qui venait de leurs êtres révélés à tous. Il y avait un escalier en colimaçon qui descendait et un autre qui montait en biais grâce à un véritable prodige architectural. Du reste, l’ensemble des escaliers représentait un schéma complexe.

- Honnêtement, à l’heure actuelle, vous n’avez aucune chance contre Eibon. D’ici deux ou trois semaines, vous aurez peut-être bouclé le premier chapitre avec un peu de chance. Et c’est pour ça que je vais essayer de vous aider. Du moins, je vous donnerais des armes et vous ferez ce que vous pourrez avec…

- T’es bien prétentieux pour un simple marque-page, alors qu’il suffit de retenir un simple numéro pour te rendre totalement inutile. Quand t’aura fini ton p’tit manège, on torchera rapidement cette stupide mission et ensuite j’irais jeter la belle Houda en pâture à ses fabuleuses Lleh.

Pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que cette nuit la politesse ne faisait pas partie des critères du club des sauveurs et ainsi Alan ne pêcha pas par excès de zèle. Marc Tapage observa alors le libraire un moment. Ce qui devait être son visage s’était empourpré alors que ses yeux étaient embués par de grosses larmes. Visiblement, Alan avait touché une corde sensible. Sans un mot, Marc s’arrêta devant chacun des Voyageurs et, tremblant comme une feuille, leurs remettait un biscuit semblables à ceux que vous pouvez retrouvez dans les restaurants asiatiques et qui prédisent l’avenir sous forme d’une phrase énigmatique. Pour Alan, ces biscuits étaient certes dégueulasses mais pas au point de servir comme arme.

La coquille céda et en fouillant dans les débris, le jeune homme trouva ce qui se trouve fatalement dans ces gâteaux. Un petit rouleau de papier avec une phrase. Cette fois, il n’avait eu droit qu’à deux mots : flash back.

-Flash back... Qu'est-ce que ça signifie?

-Donc c'est toi le génie de cette Dream Team. Marc ricana un moment, Alan laissa couler. Tu es maintenant capable de réaliser l'un des plus grands rêves de l'humanité...

Bien sûr, n'écoutant Marc plus que d'une oreille, Alan s'imaginait déjà voler dans le ciel ou copuler avec Natalie Portman. L'oiseau s'embrasa et Natalie se dissipa dans l'air alors que le marque-page ramenait le libraire sur terre. Techniquement, c'est ça réelle utilité, non?

-...et de voyager dans le passé.

Alan de s'imaginait alors remonter suffisamment dans le temps pour se faire la malle. Ou mieux encore, jusqu'au moment où il réussit à vaincre sa phobie... Quitte à jouer dans le paradoxe temporel.

-Mais cela uniquement dans le monde d'Eibon. Et ça vous concerne vous aussi, acheva Marc en s'adressant aux autres Voyageurs.

La créature fantasque acheva son laïus en expliquant aux autres Voyageurs leurs pouvoirs respectifs. Seulement, Alan s'était complètement désintéressé d'eux. Oh, il ne l'avouerait pas pour tout l'or du monde. Ni sous la torture. Seulement, il ne pouvait se mentir à lui-même. Et depuis quelques temps, il voyait une lueur d'intérêt dans cette mission. Une lueur effroyablement excitante. De son pouce, il se frotta l'arête du nez.

-Question : on reste groupé ou on essaie de couvrir un maximum de terrain en se séparant?

Trottinant d'un pas léger, le libraire s'approcha de l'escalier le plus proche et tenta d'évaluer la hauteur et la profondeur des lieux. Indéfinissables... Mais puisqu'il faut choisir, Alan préféra...

-Plouf, plouf... Une blague en or c'est toi qui sort.... Attends, merde c'est quoi déjà la suite?!

Un grognement plus tard, Alan grimpa les premières marches de l'escalier qui menait aux étages supérieurs. Qui l'aime le suive...




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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyDim 10 Mar 2013 - 18:04
[quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) 1119274622146


Oulah j'ai Pas fumé. pourtant ..

Au moins, la solitude de Riku dans cet espace des plus étranges ne fut pas très longue ; très rapidement, il fut rejoint par le brun, puis Alice et Lithium arrivèrent à leur tour. Le premier se mit rapidement à étudier la pièce où ils se trouvaient , promettant à Houda de lui faire la peau à son retour bien qu'elle ne puisse pas l'entendre – le necromancer attribua plutôt cet égard de comportement à de l'auto-conviction – et parcourut le « mur » immaculé comme s'il y avait découvert quelque chose, sous l'oeil accusateur des deux jeunes femmes, qui sursautèrent de concert avec l'invocateur alors qu'une lumière apparaissait soudain et venait frapper le mur opposé. Personne n'osa faire un mouvement en dehors du voyageur curieux qui appuya à l'endroit désigné par le faisceau, et provoqua une secousse dans toute la salle, qui fit tomber le responsable, et contraint le necromancer à se maintenir comme il pouvait pour ne pas se retrouver le cul par terre. La suite les surprit encore plus alors qu'une nouvelle salle s'était révélée à eux, plus grande encore que la première, et surtout agencée d'une telle manière que l'on aurait cru voir une de ces illusions d'optique avec des escaliers qui ne se rejoignaient pas, sauf que là, il y en avait absolument partout. Riku en eut le tournis en tentant de voir jusqu'où s'étendait cet endroit. Qu'était-il sensés faire à présent ? Choisir un chemin au hasard, tous les tester jusqu'à ce qu'ils trouvent le bon ? L'invocateur entreprit d'ailleurs de se diriger vers l'un des escaliers, alors qu'un toussotement peu discret l'interrompe dans son élan ; la vision qui s'ensuivit fut probablement la plus perturbante de la nuit pour le jeune homme. Il faisait face à un marque-page ! Un marque-page, géant, vivant, qui portait un monocle. Mais d'où sortait ce truc ? Ce livre était une réunion de trucs improbables ! Même le brun en était abasourdi. Encore plus quand la créature révéla son nom, qui avait au moins l'avantage de constituer une blague pour le moins amusante. Marc Tapage hein ? Le type à l'origine de cette bestiole s'était fait plaisir, y a pas à dire. Les réactions divergèrent à la vue de cet aristocrate sorti de nulle part ; Alice pouffa de rire en signalant clairement à Marc la qualité relativement médiocre de son patronyme, et faisant tomber une pelle droit sur son visage, ce qui exaspéra la créature, qui retint un juron et attendit que tous l'aient salué. Lithium s'y prit de manière plus polie et essaya d'obtenir quelques renseignements. Riku se contenta d'hocher la tête, quand le brun observait le marque-page les yeux grands ouverts. En guise de réponse, la bestiole observa chaque membre de l'assemblée, s'attardant un moment sur la voyageuse aux cheveux blancs qui l'avait vexé, avant de se lancer dans un grand discours qui se voulait à la fois épique et menaçant. Le genre à se donner de grands airs pour annoncer la fin du monde hein ? Et il ajoutait le côté grand intellectuel distingué en essuyant son monocle. Le necromancer se contenta d'hausser les épaules sans vraiment écouter ce que racontait la créature, avant de décider de se balader un peu dans la pièce sans prêter attention à leur interlocuteur. De toute manière, ce dernier semblait trop pris dans sa transe narrative pour dire quoi que ce soit. Nullement paniqué à l'idée de devoir relever des défis quelconques pour se sortir d'ici – on pouvait le dire, il était franchement naïf – il étudia du regard chaque escalier qu'il avait sous les yeux, tentant de voir où chacun d'eux menait. Pour le moment, aucun chemin ne se détachait des autres. S'autorisant un soupir, l'invocateur s'assit pour écouter le reste de la conversation ; le brun tentait d'en savoir plus sur ce type qui semblait en savoir un peu trop pour n'être qu'une simple manifestation de ce livre. Une chose était sûre, il était particulièrement remonté contre Eibon au vu du portrait peu flatteur qu'il en dressa ; et lorsqu'il leur annonça qu'il allait leur confier des armes pour les aider, Riku se releva en observant fixement le noble de papier :

« - Ah ! On y arrive. Tu nous proposes de nous aider, le tout après nous avoir annoncé qu'on allait lentement crever ici. Ce serait possible juste que tu nous expliques qui tu es vraiment dans cet espace ? Tu en sais trop pour être un truc sorti de nulle part. Et puis, pourquoi nous venir en aide hein ?  »

Enfin, c'est ce qu'il aurait du dire. En réalité, il s'était contenté d'observer leur « bienveillant mécène » en réfléchissant à toutes les hypothèses probables. Riku détestait les gens difficiles à cerner et trop louches pour paraître complètement crédibles. Ce Tapage lui rappelait un voyageur qu'il avait rencontré peu de temps auparavant, ce Nedru... Encore un qui appréciait de cacher sa véritable nature. Une chose était sûre, ce type était tout sauf un vulgaire marque-page. Mais si ses actions aidaient le groupe, au moins pour le moment, le necromancer ne pouvait décemment pas l'accuser de quoi que ce soit. Il garderait tout de même ses suspicions en tête. D'autres escaliers venaient d'ailleurs de se dévoiler sous leurs yeux alors que l'invocateur châtain était plongé dans ses pensées ; le premier était en colimaçon et s'enfonçait dans les profondeurs abyssales de ce lieu sans véritable horizon et où les traditionnels repères nord-sud-est-ouest perdaient tout leur sens, le second partait en biais dans les hauteurs de ce qui semblait être une page – du moins Riku assimilait les murs de cet endroit aux pages du livre – offrant à la troupe improvisée deux possibilités pour poursuivre leur route. Le second mâle du groupe le gratifia d'une sympathique réponse qui contraint l'invocateur à se tourner pour rire et offenser le moins possible celui qui offrait de leur venir en aide, puis rejoint ses camarades alors que le marque-page leur remettait à chacun un de ces gâteaux que l'on pouvait trouver dans la plupart des restaurants chinois et qui contenaient une petite prédiction, du genre de celles que l'on lisait une fois en se disant « ah ouais ok » et qu'on jetait sans vraiment sans préoccuper, soit parce qu'on avait rien compris, soit parce qu'on s'en contrebalançait. Curieux tout de même de savoir ce que cherchait à leur donner la créature avec ces gâteaux, le necromancer s'empara du sien en dernier, et croqua dedans avant de se saisir du petit morceau de papier qu'il contenait, et sur lequel il y avait la mention : « ligue des personnages ». Rien de plus ? Même pas une phrase complète, trois mots, quand à en connaître le sens alors là... Le brun fut le premier à réagir et à interroger leur « bienfaiteur » sur la nature de ce qu'il avait reçu, et Marc s'empressa de lui répondre sur un ton des plus narquois, affirmant par la même qu'il avait reçu le pouvoir de voyager dans le passé, le tout dans le cadre du livre où ils se trouvaient. Le premier réflexe du necromancer en entendant cela fut de chercher par lui-même quel pouvoir il avait bien pu recevoir ; ligue des personnages... Peut-être la capacité d'appeler une mini-armée pour l'aider ? Il décida finalement de poser la question, ce à quoi répondit le marque-page :

« - Et toi tu es celui qui se la joue grand défenseur de l'amitié tout ça hein ? Qu'il est naïf... Bref, toi l'assisté, tu as reçu le pouvoir d'appeler à l'aide des personnages de livre en cas de besoin. Méfies-toi, car si certains d'entre eux seront ravis d'accomplir leur rôle et de vous aider, d'autres refuseront net et vous laisseront en plan. Mais en te voyant, je suis persuadé que tu ne m'écouteras pas, enfin bon, vous êtes pas ici pour vous en sortir de toute manière.

- C'est ça, c'est ça, en attendant, à part nous annoncer notre mort prochaine et nous filer des soi-disant pouvoirs, t'as pas servi à grand chose, faudrait peut-être que ça change. Enfin je dis ça, je dis rien...  »

Mais le noble bout de papier était déjà reparti à expliquer leurs pouvoirs aux deux voyageuses, pendant que le brun paraissait occupé à réfléchir sur la manière d'utiliser son pouvoir et paraissait enfin avoir trouvé une source de motivation dans leur mission. Riku ne le dérangea pas, optant pour l'attente silencieuse jusqu'à ce que tout le groupe soit prêt à partir, ce qui ne mit pas longtemps à arriver ; Le moment de choisir une route était venu, et ce fut leur « cerveau » désigné qui à l'aide d'un très ingénieux plouf-plouf (notez l'ironie du narrateur) choisit les escaliers qui montaient vers les étages. Explorer les deux voies aurait été une option intéressante, mais il était préférable de rester groupés, au moins jusqu'à ce qu'ils aient pu appréhender les lieux, ce qui leur prendrait déjà un certain temps. Le necromancer s'engagea donc dans les pas du brun, en espérant qu'il n'y ait pas de piège à l'arrivée et qu'il n'aurait pas à regretter la confiance partielle qu'il accordait à ce dernier.
« Je suppose qu'on a pas trop le choix... Mieux vaut qu'on reste groupés pour le moment. »

Sans s'assurer que les deux jeunes femmes aient pris la même décision en l'espérant tout de même, Riku grimpa les marches en restant derrière le brun pour le couvrir en cas de besoin – et puis mieux valait avoir un allié devant que derrière soi sur un chemin inconnu et à découvert – et observa droit devant lui dans l'espoir que l'escalier ne soit pas trop long. Grimper des marches à longueur de temps pouvait être rapidement épuisant pour un humain lambda, à supposer qu'ils en soient tous, et si Tapage avait dit vrai, le chemin risquait d'être tortueux et rempli de chausses-trappes. Rien de bien réjouissant au programme de la nuit donc, mais le dead maker commençait à être blindé niveau situations de merde. Il s'autorisa la traditionnel plainte interne qui se manifesta sous la forme d'un long soupir blasé, et se reprit pour assurer son rôle dans le groupe, même s'ils ne s'en étaient pas réellement donnés et que tout le monde ignorait le pouvoir des autres. Pas top pour la cohésion, y avait un réel souci de communication au sein de leur groupe. Mais personne ne semblait s'en soucier, l'invocateur se contenta donc d'avancer sans émettre de remarques superflues. Rapidement, le paysage autour d'eux changea ; la pièce aux escaliers céda la place à une autre où cette fois il y avait des portes dans tous les sens. Encore une fois, il était impossible de distinguer parmi elles lesquelles sauraient leur permettre d'avancer. Le necromancer poussa un nouveau soupir. La nuit allait être longue...

« Euh... Quelqu'un a une idée là ? »





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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyDim 17 Mar 2013 - 23:54
Il était 1h15 du matin lorsque la porte de la chambre 226 s'ouvrit et qu'une silhouette se dirigea vers le lit.
Se laissant tomber comme une loque sur son lit d'hôtel, Nyxia soupira profondément. La journée avait été plus que fatigante, entre les rencontres avec des tiers artistes et les visites de grands musée de la capital, la jeune fille n'avait plus de jambes, mais des courbatures en tous sens. Et là, étalée comme elle était sur l'édredon moelleux, elle n'avait pas la force de se relever pour aller se changer. Tant pis, elle se lèverait plus tôt demain matin pour se shampouiner à fond ; là, il fallait qu'elle dorme.
Étrangement, dans cette demi-réalité cotonneuse qui précédait le sommeil, la jeune femme se mit à penser qu'elle donnerait n'importe quoi pour se retrouver dans un endroit calme et tranquille, genre plage de sable chaud inconnue ou oasis à l'abandon... Ha! Que ne venait-elle pas de faire? Cette simple pensée allait l'embarquer dans une nuit qui serait tout, sauf un doux repos. Mais ça, pour le moment, elle ne le savait pas encore...

La lumière était irradiante... Même à travers ses paupières closes, la peintre pouvait la sentir réchauffer son corps et la voir percer ses volets de chair. Ouvrant avec difficulté ces derniers, l'étudiante mit sa main devant ses yeux, rempart simple et efficace face à ce soleil brûlant. Se relevant pour s’asseoir, elle remarqua qu'elle était assise sur du sable et que, tout autour d'elle se trouvait des livres couvert de sable, posés en des piles sans fins au milieu de palmiers. Visiblement, à en voir l'endroit, elle était tombée dans une oasis. Étrange, certes, mais une oasis tout de même. Cependant, elle n'eut pas le temps de s'extasier ni sur l'endroit atypique, ni sur la limpidité de l'eau qui se trouvait un peu plus loin car, sous son nez, se trouvait le bout d'une lance qui n'avait rien d'amical. Levant les yeux, Nyxia se rendit compte qu'elle était cernée par une dizaine d'indigènes dreamlandiens à la carrure peut engageante. Elle n'eut pas le temps d'ouvrir les lèvres pour demander où elle se trouvait que celui qui semblait être le grand chef de cette troupe guerrière lui coupa l'herbe sous le pied.

- Etes-vous la voyageuse de la pourriture?

Interloquée, la demoiselle haussa un sourcil avant de répondre de sa voix éternelle calme, ne laissant rien paraître de son étonnement premier, ni des questions qui lui trottaient en tête.

- En effet.

Relevant sa lance, le chef la fixa d'un regard neutre tandis que les autres guerriers aux oreilles pointues faisaient de même. D'un ton bourru, il lui dit simplement :

- Suivez-nous.

L'idée de suivre une bande d'inconnus dreamlandiens sortit de nulle part n'enchantait gère l'interlocutrice cependant, elle n'avait pas spécialement envie de les provoquer et encore moins de se battre. Et puis, peut-être que l'endroit où ils voulaient l'amener lui apporterait quelques réponses à ses questions.
Se relevant donc doucement, la roumaine attendit que la petite troupe se mit en route, les suivant sagement. Après une bonne demi-heure de marche, la compagnie arriva face à un baobab de taille démesurée au sommet duquel on pouvait voir, entre le feuillage chatoyante d'une douce lumière, un palais des plus superbe. Admirant ce spectacle architectural, la peintre se vit amener dans une salle vaste, semblable à une salle des trônes, grand couloir orné de colonnes dorées et de grandes fenêtres superbement sculptées. Au centre de cette salle se trouvait un trône dont l'ouvrage fit tourner la tête à la voyageuse tant il était beau. Là, elle n'avait qu'une envie : celle de rester ici pour pouvoir peindre tout ce déversement de beauté. Mais, en un instant, une voix douce la ramena avec gentillesse à la réalité de ce monde, congédiant poliment les gardes qui avait amené l'inconnue en ces lieux. Elle venait de la personne assise sur ce dit-trône, belle femme vêtue d'une robe blanche élégante, semblable à du lin extrêmement fin et léger. Souriant avec douceur comme une mère l'aurait fait à la vue de son enfant, la femme qui avait tout d'une reine posa son regard serein sur Nyxia avant de s'adresser avec cette voix enchanteresque à elle.

- Bien que tu sois en retard, je suis heureuse de te voir ici, Nyxia Csejte Báthory d'Ecsed...

Ce fut la douche froide.
Comment cette femme qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve connaissait-elle son vrai nom? Pourtant, dans ce monde, personne à part Chironheim ne le connaissait. Instinctivement, la partisane du royaume des morts fut sur ses gardes. Son visage, jusqu'alors détendu et subjugué par tant de beauté venait de se fermer irrémédiablement. Son regard était devenu impassible et, plongeant son regard dans les yeux améthyste de la femme, elle lui répondit d'une voix blanche.

- Vous connaissez mon nom, quel est le votre? Et que me voulez-vous?

Souriant avec un certain amusement, la reine soutint son regard tout en répondant de cette même voix mielleuse.

- Tu vas droit au but, c'est une qualité louable, voyageuse, d'autant plus que nous n'avons pas beaucoup de temps. Peu avant toi, quatre autres voyageurs sont arrivés et je leur ai dit les même mots que ceux que je m’apprêtes à t'énoncer.
Je suis Houda, Seigneur et Grande Prêtresse du Royaume du Savoir. Mon royaume court un grave danger, danger que l'on appelle le Livre d'Eibon. C'est un livre maléfique qui dévore toutes les connaissances qui se trouvent se sa route et il menace donc ce royaume ; il faut donc le détruire. Nos derniers rapports nous signalent qu'il a été aperçu aux frontières nord du désert, en revanche, rien ne nous permet de dire à quoi il ressemble, ni comment il se déplace. Du royaume par lequel il est passé avant, il ne reste pas une trace, juste une plaine stérile... Et jusqu'ici, tous ceux qui ont tenté de le détruire ne sont jamais revenus. Mais aucun d'entre eux n'était un voyageur... Vous cinq, les cinq voyageurs à être venu ici en ce jour, vous pouvez nous débarrasser de ce fléau.


La jeune fille avait écouté attentivement, n'ayant pas couper une seul fois la parole au seigneur. Cette histoire de quête simili-héroïque ne disait franchement rien à la concernée et elle ne voyait pas pourquoi elle aiderait à terrasser un bouquin... Cependant, si ce livre dévorait les savoirs, il devait en avoir un rayon en réserve et peut-être possédait-il dans ses pages ce qui intéressait la roumaine et ce qu'elle cherchait depuis si longtemps.
Après avoir cogité le pour et le contre durant quelques minutes silencieuses, la voyageuse releva finalement la tête qui avait fixée le sol durant toute son interrogation intérieure et fixa de nouveau la Grande Prêtresse.

- Comment puis-je rattraper les autres?

Un sourire heureux se peignit sur les traits de la prêtresse qui s'empressa de répondre.

- Nous allons de ce pas mettre à votre disposition un Lleh, la plus fidèle monture qu'un être traversant le désert puisse avoir. Un garde va vous accompagner jusqu'à Heishin, leur éleveur, qui vous expliquera comment rejoindre les quatre autres voyageurs... Je prierais pour votre succès à tous.

Par politesse, la contrôleuse de la pourriture remercia d'un geste de tête la femme avant de sortir de la salle du trône. A ses portes, elle trouva un garde qui l'escorta jusqu'aux écuries.
Arrivant face à une sorte de grange, un être semblable à ceux qui l'avait escorté jusqu'au palais, en plus petit, était accoudé contre la porte de cette dernière. Le garde salua celui qui semblait être le dénommé Heishin, lequel lui répondit en un sourire avant d'ouvrir la porte. De cette dernière béante, sortit, outre des grandes créatures semblables à des lézards géant, une flopée d’odeurs qui n'avait rien d'engageant. Faisant fit ce ce doux fumet, la jeune femme se dirigea vers les bêtes et enfourcha celle qui était sortit la première et qui semblait être plus vive que ses comparses. Rapidement, la voyageuse trouva ses marques et se rendit compte que chevaucher un Lleh revenait à peut près à la même chose que pour un cheval. Après avoir fait un petit tour, elle revint vers l'éleveur qui la regarda, quelque peu étonné.

- On dirait que vous êtes faites pour ça! Mais faites attention car ce petit mâle à tendance à être assez nerveux mais il est indéniablement ma monture la plus rapide! Il s'appelle Dreÿ au fait! Quoiqu'il en soit les Llehs n'ont quasiment pas besoin de boire, et se déplacent longtemps et vite dans le sable sans se fatiguer. Ils peuvent aussi porter de lourdes charges dans les besaces situés derrière la selle. D'ailleurs, vous y trouverez gourdes et chèches qui vous protégeront des rayons du soleil dans la journée. Hésitez pas à les mettre, je donne pas cher de votre peau sinon!

Nyxia avait attentivement écouté les paroles de l'homme, ça pouvait toujours servir. Un fois qu'elle eut été sure qu'il avait terminé, elle lui demanda par où était partit le groupe de voyageurs qui l'avait précédé. L'homme lui indiqua le chemin et, ni une, ni deux, la peintre partit au grand galop, sous un ululement joyeux de sa monture.
Les heures s'écoulèrent sans que le paysage sablonneux du désert ne change. Galopant à rythme constant sans semblant se fatiguer, Dreÿ donnait l'impression d'être la plus heureuse des bêtes et sa cavalière, la plus ennuyée des voyageurs. Etre à dos d'une monture lui plaisir, certes, mais là, elle réfléchissait plus à comment faire pour tomber sur ce livre et elle ne savait pas comment résoudre cette question. Et si le bouquin était ensevelis sous le sable? Si elle ne le trouvait pas et continuait à courir ainsi à travers le désert? Non, sérieusement, c'était comme chercher une aiguille dans une motte de foin...

Sprotch !

"Sprotch" ? Comment ça "Sprotch" ???
Elle n'eut pas le temps de voir d'oû venait cet étrange bruit que le Lleh patina légèrement sur le sable, manquant de tomber. Réussissant à stabiliser sa bête, l'étudiante regarda autour d'elle pour voir ce qui avait ainsi faillit envoyer dans le décor son lézard.
A première vue, elle ne vit rien d'autre que le sable à l'infinie puis, elle remarqua, sortant de cette immensité doré, une forme noire. Descendant de son Lleh, lui flattant l'encolure machinalement, elle se dirigea vers cet objet non identifié. De plus près, ça ressemblait à un livre et, visiblement, c'état sur quoi avait marché sa monture et ce qui l'avait fait déraper. Par réflexe, elle l'épousseta et le pris, le sortant du sable.
Quelle belle connerie.
Une lumière bien plus virulente que celle du soleil sortit des pages de l'ouvrage sombre, aveuglant la voyageuse qui se sentit happer par un drôle de pouvoir, un peu comme lorsque l'on est dans l'eau et que l'on se sent prit dans un courant marin.
Puis, ce fut le trou noir.

En en ouvrant de nouveau les yeux, Nyxia se rendit compte qu'elle venait de changer totalement d'endroit. Elle se trouvait dans une salle totalement blanche qui ressemblait étrangement à une salle d’hôpital aseptisée. Enfin, à ceci près que dans cette salle, on ne pouvait discerner le haut du bas pas plus que la droite de la gauche. Quand à l'horizon, n'en parlons pas, il semblait être totalement absent. Cet endroit était des plus déroutant et étrange mais il n'était pas l'heure à se poser des questions. Un peu plus loin, dans cette immensité immaculée - qui, soit dit en passant, se mariait à merveille avec sa cape et sa robe qui était de la même couleur – se trouvait un petit attroupement. S'y approchant, elle attrapa sur le vif la conversation. Visiblement, de ce qu'elle comprenait, ou plutôt de ce qu'elle voyait, ces quatre personnes autour de cette créature ressemblant à un marque-page géant, devaient être les voyageurs dont lui avait parlé Houda. En tendant l'oreille, elle écouta le drôle de personnage parler d'Eibon avant que s'en suive une distribution de petits gâteaux chinois. Brisant le sien, la peintre vit un simple mot écrit dessus. Apparemment, c'était un pouvoir donné en plus mais quel était-il, là était toute la question. Haussant un sourcil interrogateur en levant la tête vers la créature du livre, son visage semblait suffisamment expressif pour que ce dernier réponde de suite.

- Tiens! Une retardataire ! Tu...

Le marque-page allait continuer ses railleries lorsque la jeune femme lui lança un regard noir qui voulait senciblement dire "Tu réponds ou tu t'en prends une?". De toutes évidences, le concerné perçu très bien ce que signifiait ce regard et, se racclant la gorge pour se donner un peu de contenance, il finit par répondre de manière plus sobre et beaucoup moins railleuse.

- Hum!... Le pouvoir du stylo est celui de la création, mais il est à double tranchant. Il permet de créer à peut près tout ce que veux l'utilisateur à l'exception de certains objets tel que des clefs, des mécanismes, des passe-partout... Mais faut faire gaffe, ce pouvoir peut vous tuer...


Bon, dessiner, c'est cool, mais elle n'avait pas le moindre stylo sur elle... Bah, elle aviserait en temps et en heure. De plus, si ce pouvoir était potentiellement mortel, autant l'utiliser le moins souvant possible et uniquement en cas d'urgence ; elle n'avait aucune envie de mourir à cause d'une truc aussi bête qu'un pouvoir prêté.
Laissant de côté la créature qui expliquait les pouvoirs des deux jeunes filles, Nyxia salua poliment les deux garçons de la tête avant que celui qui semblait, à vue de nez, avoir la plus grande gueule ne prenne un escalier après l'avoir choisie de manière assez infantile. En des circonstances pareilles, elle savait qu'elle aurait du se présenter convenablement, cependant, quelque chose lui disait que le temps des présentations ne se prêtait pas à cet instant. Et puis, elle n'avait pas vraiment envie de répéter plusieurs fois qui elle était ni ce qu'elle faisait ici. Autant attendre un peu plus que le groupe de voyageurs soit au complet pour le faire. C'était ce qui lui semblait le plus logique, même si cette idée ne devait sans doute pas plaire aux concernés. Mais bon, ça, c'était une autre histoire.
Emboîtant donc le pas aux deux jeunes hommes, pensant que la solution la plus intelligente pour le moment était de rester groupé, même si ça ne l'enchantait pas, le petit trio marcha quelques instants avant de débouler dans une nouvelle salle. La première chose qui vint à l'esprit de la roumaine en voyant toute ces portes, ce fut un passage d'Alice aux Pays des Merveilles, lorsque le personnage principal se retrouve face à une situation plus ou moins similaire. Il ne manquait plus qu'un chat de Chester pour leur indiquer le chemin et ça aurait été parfait ! Enfin, passons, elle commençait à divaguer.
Observant tout ce fatras de portes, la jeune femme se retourna pour voir si les deux filles avaient suivit. Dans l'escalier qu'ils venaient d'emprunter, elle ne vit rien mais se décida tout de même à ouvrir la bouche.

- Peut être faudrait-il attendre les deux autres filles. Je doute qu'elles soient suffisement sottes pour être partie chacune de leur côté...

Et elle doutait aussi que ces deux garçons l'écoute. Mais bon, se séparer n'était vraiment pas la chose à faire tout du moins, c'était ce qu'elle présentait et cette salle ne faisait qu'accentuer cette idée.


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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyVen 22 Mar 2013 - 23:20
Face à la colère du frustré bout de papier vexé (et non pas bout de papier WC, c'est très différent), l'invocatrice resta cruellement de marbre, indifférente face l'orgueil qu'elle avait massacré par une simple phrase innocente et totalement véridique. Depuis qu'elle s'était endormie et lancée dans cette aventure nocturne des plus étranges (comme si quelque chose de normal pouvait arriver à Dreamland, de toute manière...), toutes les personnes qu'elle avait rencontre avait des noms tout simplement stupide. Soit ils sonnaient comme la bouse fraiche s'écrasant dans les pâturages, soit ils n'avaient juste aucun rapport avec la personne le portant, soit ils collaient tellement bien qu'ils en devenaient des jeux de mot digne d'enfant de maternelle. L'ensemble faisait qu'elle commençait vaguement à avoir l'impression qu'on se moquait d'elle et cela l'énervait. La perspective de rester enfermée ici à tout jamais l'énervait. Le marque page parlant et son ton pompeux et supérieur de celui qui se prend pas pour un simple parchemin binoclard, l'énervait. Le déboulement soudain et impromptu d'une cinquième voyageuse (ça se voyait aux oreilles) acheva de lui prendre le chou ! C'était un rêve de merde, dans un monde de merde, dans un royaume tout pourri avec des gens tous nazes ! Cette frustration, cette colère sourde qui bouillonnait en elle comme un pot-au-feu trop cuit, explosa finalement et se concentra entre ses doigts, lorsqu'elle récupéra un petit biscuit chinois à la coque sèche. C'est alors qu'elle le brisa, le réduisant en poussière, jouissant du plaisir sadique de celle qui avait besoin de casser quelque chose. Encore un peu plus et elle aurait lâcher un rire nerveux. Mais non, elle resta silencieuse, regardant sans grand intérêt le petit bout de papier qui apparut entre les miettes.

De sa main gauche, elle saisit le message, le faisant glisser entre ses doigts sans entailler sa chair blanche. Puis, d'un geste désinvolte elle se débarrassa des restes de biscuits qui s'éparpillèrent sur le sol. Sur le ruban blanc était écrit "Spoiler", ce qui serait resté bien mystérieux à ses yeux, si elle n'avait pas eu à sa disposition un marque page bavard, visiblement frétillant d'impatience à l'idée d'expliquer à chacun le pouvoir qui leur avait confié. Alan pouvait voyager dans le passé, Riku invoquer des personnages fictifs, la nouvelle venue dessiner ce qu'elle désirait en lui donnait une réalité propre dans les pages d'Eibon. Et elle ? Que pouvait-elle faire ? Spoiler, elle comprenait vaguement que le mot impliquait le fait de pouvoir voir la fin d'une histoire à l'avance et elle supposait bien que ce cher Marc n'avait pas du aller chercher plus loin que ça, compte tenu de l'originalité des noms qu'il avait cru bon de donner à chaque capacité énoncée un peu plus tôt.

Elle n'eut guère le temps d'y réfléchir d'avantage, que déjà, l'étrange créature tournait vers elle son regard torve, limite haineux. Par réflexe, face à tant de colère à son encontre, Alice tendit son papier en protection devant ses yeux. Hey ! Ce n'était tout de même pas de sa faute s'il avait vraiment un nom pourri, un peu trop adapté à sa fonction pour ne pas en rire ! Il n'allait pas lui en vouloir pour si peu ? A la manière dont il la fixait, elle devinait que si. Il ne lui restait plus qu'à espérer qu'il ne soit pas trop vindicatif... Quoiqu'à la vision de ses prunelles brulantes de rage, Alice ne pouvait qu'en douter. Elle déglutit péniblement et détourna son regard avec pudeur. Elle aurait presque pu s'excuser, mais elle ne se sentait pas suffisamment désolée pour cela. Tentant de détendre ses rapports avec la feuille parlante, Alice prononça avec précaution :


"Spoiler ?"

"Le pendant du pouvoir de votre autre ami, il désigna Alan du regard. La capacité à la fois fort enviée et terrible, d'avoir un avant-gout de ce qui vous attend. Vous pourrez éventuellement deviner ce qui vous arrivera prochainement et vous préparer en conséquence, ou simplement voir le pire arriver... En ressentant toute l'impuissance d'une situation défavorable."

Une sorte de sourire narquois déforma le visage bizarre de Marc, la jeune femme sentit un frisson lui parcourir le dos et elle baissa les yeux sur ses mains moite. Elle sentait la nervosité grimper en elle, avec l'annonce d'une responsabilité supplémentaire, en plus des menaces proféraient par la créature un peu auparavant. Elle aurait pu croire à un quelconque mensonge, une ruse pour les jeter dés de le départ dans l'erreur, mais rien dans l'attitude de leur marque page attitré n'allait dans ce sens. Et pour une fois, cela annonçait d'emblée la couleur, fort sombre, des péripéties à venir.

Son oreille capta la chansonnette puéril du garçon aux yeux bleus, elle tourna son visage vers lui, dubitative quant à sa façon de faire. Incrédule, l'invocatrice le regarda s'engager dans un escalier, suivi rapidement par Riku, puis par la nouvelle venue. Elle appartenait à un groupe de suicidaire inexplicablement facétieux ou c'était juste une sale impression qui lui collait à la peau, comme la résine dégueulasse des pins ? Après un instant d'hésitation un peu trop court pour son orgueil, elle finit par s'engageait sur les pas de ses compagnons de galère. Cette histoire sentait le faisan pas frais...
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Arpenteur des cauchemars
Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyMer 3 Avr 2013 - 15:31
« Vers l'infini et au-delà »




C'était d'un ennui.
Elle s'était enquit de la situation en bonne fille qu'elle était, mais la réponse qu'elle obtint ne fut pas celle à quoi elle s'attendait. Tout d'abord, le marque-page semblait quelque peu en colère vis-à-vis de la faussement intellectuelle, et ensuite, il ne semblait visiblement pas enclin à les rassurer davantage. Bien au contraire. Il leur assura même que si ils venaient tous à échouer, alors ils resteraient bloqués ici, jusqu'à la fin de leur vie de voyageur. Ah ça non, certainement pas ! Pour rien au monde elle ne resterait avec ce groupe hétérogène. Si l'un pouvait être marrant, sa compagnie finirait vite par lasser à force de blagues périmées. La demoiselle aux grosses binocles serait d'un ennui tellement mortel, que Lithium aurait fini par laisser Bis lui tirer une balle entre les deux yeux, avant de s'en tirer une elle-même. Quant au chevalier de ses dames, il aurait été le premier à disparaître. Bis aurait pris les rênes sans recevoir la moindre résistance de sa maîtresse, et aurait fait bouffé sa langue de héros de shônen à ce gringalet. Aucune des deux n'auraient pu supporter de l'entendre une énième fois, étaler son héroïsme de danseuse. Ça en devenait moche tellement elle s'accordait avec l'avis de son parasite sur ce gamin. Elle ne pouvait simplement pas supporter ce genre de personnes. C'était presque physique cette histoire.

En attendant, le papier tentait de les effrayer.
Certes, ce qu'il racontait n'était pas commun, mais rien de bien horrifiant.
Eibon était peut-être dépeint comme un collectionneur fou et malsain, mais il pouvait être arrêté. Il suffisait juste d'en avoir la volonté. Plus facile à dire qu'à faire évidemment. Surtout avec un tel groupe, dans lequel personne ne faisait confiance à quiconque. Difficile de placer sa vie entre les mains de parfaits inconnus. Marc partit ensuite dans une explication que Lithium suivit doucement, avant d'être interrompu par Alan qui recula après avoir embrassé le regard foudroyant du papier. Pas commode le tout plat dis donc. Le principe du fait qu'il y avait des défis à relever pour atteindre le cœur de la quête lui plaisait tout autant qu'à l'étrangère en elle. Tout cela mettrait du piment dans cette aventure morose et bancale.
La jeune femme se permit de sourire lorsqu'elle entendit Marc traiter Eibon de « gamin pourri gâté », de « petit puceau ». Hé bé ! Il n'y allait pas par quatre chemins celui là, et ne semblait pas l'apprécier le moins du monde. M'enfin.. Chacun avait ses différents. Tapage continua à les assommer de paroles, bla bla bla, aucune chance contre lui, bla bla bla, des armes gratos, bla.. Quoi ? Gratos ? Comme quoi ? D'un coup, la voyageuse fut nettement plus intéressée. Qu'avaient-ils tous à y gagner ? Ce fut alors que Alan ouvrit une nouvelle fois sa grande bouche, et balança une flopée de mots cassants à l'encontre de leur interlocuteur à tous. Un court instant, elle eut pitié du pauvre marque-page dont les yeux brillaient. Après tout, elle faisait partie de ce groupe de personnes, pas foutu de se souvenir de sa page. Ensuite, ce fut au tour du preux guerrier en collants, de s'exprimer, sortant une réplique digne de son rôle. La dessinatrice soupira devant tant de théâtralité. Vivement que cela finisse. Finalement, Tapage s'activa, et elle eut un air compatissant lorsqu'il vint à leur rencontre, leur donnant un biscuit à chacun.

Un biscuit ?
Mais.. C'était un gâteau de la fortune.
Ces trucs chinois renfermant une phrase étrange et mystérieuse !
Elle connaissait parfaitement ces biscuits. A chaque fois, c'était à elle qu'on refilait la pâte qu'elle se chargeait d'ingurgiter sur le champ. Cela n'avait certes pas le moindre goût, mais elle ne pouvait s'empêcher de le manger tant elle appréciait la chose. Cependant.. En quoi ces gâteaux étaient-ils de possible armes ? Ce n'était que des gâteaux. Haussant les épaules sans comprendre le geste, elle brisa le biscuit asiatique, et avala les morceaux sans prêter attention au morceau de papier qui gisait entre ses doigts. Tous détenait un papier, mais elle semblait être la seule à manger. Elle fut même tentée de prendre ceux des autres, mais se ravisa. Ce ne fut qu'après que le brun ait lu à haute voix l'intitulé du message qu'elle comprit le principe. Les armes étaient inscrites dessus. Chacun obtenait un pouvoir pour les aider dans leur quête. Celui de Alan était le Flashback, ce qui lui permettait de revenir dans le passé mais seulement à Eibon. Intéressant.. Ils pourraient ainsi apprendre des techniques pour abattre le maître des lieux. Riku le mal-aimé, se vit attribué le pouvoir « d'appeler des personnages à la rescousse ». Pas mal en y réfléchissant aussi. Cela pouvait s'avérer fort utile pour se sortir de certains pétrins ! Ce qui ne semblait pas du goût du garçon, qui trouva le moyen de se plaindre. Jamais content celui-là..
La fille aux lorgnettes, plus communément appelée Alice, obtint le Spoiler, la possibilité de découvrir en avance ce qui allait se produire. Aouch, ça, ça craignait en revanche oui. Car si effectivement ils pouvaient savoir ce qui allait advenir d'eux, rien n'était certain quant à la possibilité d'intervenir dans ce futur proche aperçu. Difficile à porter. C'est à cet instant qu'elle aperçut une jeune fille à leurs côtés. Elle venait à peine d'arriver en ces lieux. Mais d'où sortait-elle ? Était-elle la dernière personne attendue au palais annoncé par Houda la schtroumpfette albinos ? Sûrement. Physiquement, elle était plutôt élégante, tout en étant assez étrange. Lithium ne s'attarda pas trop sur le rendu de la nouvelle venue - ils auraient tout le temps par la suite de faire connaissance - mais plutôt sur le pouvoir obtenu, et qui était celui du stylo. La création en soi. Tiens, comme son véritable pouvoir à elle ! Pourquoi pas. Elle se décida donc enfin à lire le contenu de son gâteau, après l'avoir entièrement mangé.


« Corner les pages .. ? », murmura t-elle.

Tapage esquissa un faible sourire, très peu encourageant.
Quoi ? Quel était le problème avec ça ? Le marque-page lui expliqua donc à son tour ce qu'elle était en mesure de faire avec ce pouvoir-là.


“La capacité de froisser, chiffonner ou plier physiquement la page dans laquelle vous vous trouvez psychiquement pour modifier physiquement votre réalité. C'est un grand pouvoir qui implique beaucoup de responsabilités, et modifier ne serait-ce qu'un tout petit détail pourrait bouleverser entièrement le déroulement du récit, et vous plonger dans une merde noire.”

“Woh, le pouvoir qui déchire sa race !
Tu te rends compte ?! Tu peux modifier à ta guise l'espace qui t'entoure !
C'est un putain de pouvoir de grosbill que je me ferais une joie d'essayer.
Vas-y, fais pas ta radine, files-moi les manettes corporelles, que je puisse faire joujou, et effacer de cette réalité le merdeux en slip rose !”
, fit Bis mentalement.

“Va crever.”, rétorqua la blonde.
“Tu nous tuerais tous.”

“Pfff, t'as vraiment un balai dans le cul toi.
Tu devrais faire comme moi; t'en servir pour faire des trous aux autres.”


Lithium préféra éviter d'écouter davantage les horreurs que pouvait débiter sa colocataire, et se tourna vers ses camarades. Mon dieu, pourquoi un tel pouvoir était tombé sur elle ? Si il advenait que Bis prenne réellement le contrôle de son corps, ils pourraient tous y rester avec ses conneries ! Non mais quelle merde. Elle devait par tous les moyens, rester maîtresse d'elle-même. Sinon, elle ne donnerait pas cher de sa peau.. Elle vit donc Alan emprunter un escalier, rapidement rejoint par Riku, l'inconnue et Alice. Ne voyant pas trop l'intérêt, et parfaitement consciente du degré infime de survie en solitaire, elle emboîta le pas, non sans vérifier si il ne restait pas quelques biscuits à grignoter. C'est qu'elle commençait à avoir faim avec toute cette histoire !
Le ventre vide, elle entendit la nouvelle insinuait que Alice et elle, n'étaient pas assez sottes pour ne pas les rejoindre. Au moins, elle non plus n'était pas assez “sotte” pour avoir cru qu'elles les planteraient là pour aller flirter avec d'autres escaliers, le tout en toute intimité. Sérieusement.. Qu'elle se présente au moins. Marchant tranquillement derrière, les mains dans les poches arrières, elle les rejoint dans une nouvelle pièce. Cette salle était entièrement faite de portes, et uniquement de portes. Pouah, mais quel enfer ! Lorsque le pseudo héros demanda si quiconque avait une idée pour la suite, personne ne répondit.


“Une porte, c'est fait pour être ouverte, tout comme pour être fermée.
Dans le cas présent, pas une seule ne permet de savoir ce qu'il y a derrière.
Cela fait partie du jeu, de la quête, enfin qu'importe. Le premier défi est donc de se sortir de cette impasse, non ? Un peu de mystère, de suspense.”
, fit-elle avec un sourire amusé.
“C'est exitant de ne pas savoir à quoi s'attendre.
Alors justement, qu'attendons-nous pour avancer et se sortir de là ?”


Ce n'était peut-être pas une bonne idée d'ouvrir les portes justement, mais quelqu'un avait une autre idée ? Personne ne semblait enclin à se bouger les fesses. Quel groupe de bras cassés. Elle comprise, se permit de rajouter Bis en toute sympathie.


.
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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyMer 10 Avr 2013 - 0:11
Il y a toujours eu, et il y en aura sans doute toujours – à moins qu’un scientifique fou permettent de neutraliser l’esprit des gens à la manière du film Equilibrium – des gens en dehors des normes. En marge de la société. Plus ou moins parias, plus ou moins tolérés, plus ou moins adulés. Soit dit en passant, votre ami Narrateur vous recommande chaudement le visionnage de ce film de science-fiction merveilleux, à la manière de Bienvenu à Gattaca et surclassant sans effort des navets pseudo cérébraux comme Infection, pardon : Inception. Passons ! Ces fous, comme votre tendre Narrateur s’appliquait à vous l’expliquer, sont présents partout. Ambrose Bierce – un grand homme, journaliste américain mais se soignant – décrivait d’ailleurs les fous comme des personnes atteintes d’un haut degré d’indépendance intellectuelle. Nous en arrivons donc au point qui nous importe : les artistes fous (s’il ne s’agit pas là d’un pléonasme) et les œuvres qu’ils ont offerts (un tableau entièrement bleu d’une valeur de plusieurs milliers d’euros n’est pas exactement offert à la société, mais ne nous attardons pas sur des cas isolés) à notre société formalisée, formalistes et foi de Narrateur, déformée par un prime, ou plutôt par un kaléidoscope enivrant.

Du temps où il baroudait à travers l’Europe, Alan eu tout loisir de se retrouver face à ce genre d’œuvres, qualifiée de décalées et/ou décadentes. Les musées d’art moderne et contemporain regorgent de ce genre d’âneries qui fascinent une foule d’allumées capable de voir dans un tableau représentant une putain de poule, la grâce et la tendresse d’une mère absente que l’artiste maudit maudira jusqu’à sa mort prématurée. Le genre d’œuvre qui laisse Alan hagard, et gare à celui qui lui fera remarquer le filet de bave coulant le long de son menton. Toutefois, au-delà de ces toiles pour le moins barbare, c’était un autre genre d’art qui marqua réellement le jeune homme. La peinture, la sculpture… c’est surfait !

Alors que l’architecture, ça c’est marquant. Alan en a vu, des constructions étranges. Biscornues, délirantes et improbables. Des maisons bâties la tête en bas, des immeubles comme défigurés par un logiciel de montage photo, des bâtiments en forme d’ovni, de chien, d’hamburger… d’étron ! Des choses qui jaillissaient hors de la ville, complètement hors contexte, brisant la malicieuse harmonie nauséeuse d’une monotonie morose. Il en va de même avec le street art, un nouveau style de peinture qui s’affranchit des toiles au profit de l’espace urbain comme source majeur d’inspiration. Aussi, quand le jeune Voyageur découvrit la salle dans laquelle lui et ses joyeux compères venaient d’entrer, il analysa d’abord le côté provocateur de cette architecture qui n’était pas sans lui rappeler un fameux artiste allemand dont il avait oublié le nom. Tout y était : les portes, les poignées, cette illusion d’infinité grotesque, ce mélange des genres dans la conception même des portes…

Ensuite seulement, Alan envisagea le côté monstrueusement prise de tête de ce qui devait être le premier piège d’Eibon. A son sujet, Marc n’avait pas taris d’éloges et quand il avait fait état des délires puérils de l’incarnation, l’adjectif « absurde » peinait à rendre justice à cette première énigme. Ce jeu qui pourrait tout à fait dégoutter des générations et des générations de l’usage de porte. Dans le monde réel, cela se traduirait par une recrudescence de la confiance envers son pairs et donc vers le bonheur perpétuel, en extrapolant un poil.

Tous les grands penseurs le font, il devait donc bien y avoir une raison. Et c’est en partant sur cette moutonesque hypothèse qu’Alan se massa la mâchoire d’une main en triturant les poils de son bouc immature. Pour le côté perfide qui était forcément nécessaire à la résolution d’un problème suicidaire, il passait régulièrement le bout de sa langue entre ses dents. Quand il confondit chair humaine et saucisson, le cannibale autophage cessa cet exercice pour consacrer l’essentiel de ces méninges à l’étude du souci…son (c’est sous la menace d’un Walter PPK que votre honteux Narrateur délivra ce… calembour).

- Le mot « impasse » me semble mal choisi, compte tenu de la situation… Je ne dis pas ça pour faire mon tatillon, mais nous sommes dans un livre, peut-être qu’ici le poids des mots feront de nous des haltérophiles du dictionnaire, répondit Alan qui ne pouvait décidément pas s’exprimer comme le commun des mortels.

N’ayant pas un éventail très large de solution, le Voyageur opta pour un choix éliminatoire par le test sur le terrain. C’était certes risqué, mais personne ne semblait prompt à prendre une décision, bonne ou mauvaise. Il y avait à portée de main une bonne douzaine de portes, d’un modèle à chaque fois différent. Des portes classiques, des trappes, des portes tambours, des portes coulissantes, des portes cochères… même des portes de voitures. En s’en approchant, Alan reconnut l’allure austère des portes « suicides » très chère à l’industrie de l’automobile de luxe. Cependant, ces portes qui s’ouvraient dans le sens opposé à celui que nous connaissons furent la cause de moult incidents qui coûtèrent la vie à de nombreuses personnes ; ce qui lui valut son triste surnom. Pour rester cohérent avec ses propos, Alan s’abstint de s’approcher de cette dernière porte et s’intéressa plus précisément à une porte tout ce qu’il y a de plus classique.

- Si ça explose, dites à ma femme… oui, dites-lui que malgré tout, je l’aime…

Des goûtes de transpiration coulaient lentement sur son front alors que, retenant son souffle et prêt à éclater, Alan attrapait la poignée. Il s’attendait à tout ! Etre réduit en cendre, foudroyé par une décharge électrique, brûlé au troisième degré, lâché dans une fosse, écrasé par un bloc de pierre, transpercé par une série de fléchettes, transformé en statue effrayante… Mais pas à ce qui se produisit. Absolument rien. La porte était verrouillée et ne bougea pas d’un cil quand Alan força légèrement.

Nerveux, le jeune libraire gloussa pour cacher son malaise. Echec total, cela vas sans dire. Alors, il pivota à 180 degrés et sous les regards médusés d’une bande de merlans frits, Alan marcha d’un pas décidé vers une porte bien plus grande que les autres. C’était ce genre de porte en bois qu’on trouve à l’entrée d’une cours, avec deux battants et un heurtoir pour se faire signaler. Celui-ci était taillé en forme de singe étonné, c’est en tout cas ce que compris Alan. Ce dernier frappa lourdement trois coups, plus par habitude qu’autre chose et c’est tout naturellement qu’il bondit six mètres plus loin – les champions olympiques de sauts en longueur et hauteur n’ont qu’à bien se tenir – quand la porte pivota sur elle-même. Déglutissant avec difficulté, Alan n’en perdit pas moins de sa superbe et rivalisa de témérité en pénétrant dans un grand hall.

Véritable échiquier géant, le sol représentait pour Alan une menace hypnotique et il se démena pour river ses yeux sur un point bien précis face à lui. Il s’avéra que le sol n’avait rien de dangereux, si ce n’est la poussière qui la couvrait entièrement et aurait éventuellement pu faire tousser quelqu’un d’allergique. En dehors de ça, absolument rien d’intéressant. Pas de fenêtres, pas d’autres portes, pas d’escalier… Rien. En apparence du moins. Pour ne pas tenter le diable, Alan décida en tout cas d’essayer une autre porte, en veillant à marquer la porte d’une croix taillée à l’ongle dans le bois.

S’en suivirent une longue série d’essais, plus ou moins fructueux. Surtout moins. Parfois ponctué d’un hurlement quand derrière la porte se trouvait un lac de lave, ou quand le tourniquet de la porte s’emballait façon entrainement de la NASA. Mais dans l’ensemble, tout cela restait bien inoffensif et n’indiquait aucun moyen de poursuivre la route. Le libraire posa son osseux séant au sol et médita. Plus exactement, il se remémora certains passages d’un film de son enfance. Alan était un monstre énorme, sorte d’ogre violet et son travail consistait à entrer par effraction dans la chambre des enfants pour les effrayer. Dit comme ça, ça ressemble d’avantage à un snuff pédophile mais que nenni, c’était un dessin animé. Impossible pourtant de reprendre le nom dessus.

- Raaah… Mais c’est quoi le nom de ce film… !

Dépité devant son Alzheimer précoce, Alan se redressa en craquant façon vieillard un pied dans la tombe et trotta en se tenant le dos jusqu’à une sortes de trappes, du genre de celles qui conduisent à la cave dans les vieilles maisons traditionnelles. Une fois la porte ouverte, Alan descendit dans les entrailles, l’estomac noué. Un piège se déclencha sous son pied et derrière lui, la porte se referma dans un claquement sec. Un moteur vrombit derrière les murs alors même que la pièce se ratatinait sur elle-même, lentement mais sûrement, pour écraser le jeune homme. Il devait lui rester entre cinq et dix minutes avant d’être broyé, haché, aplati et faxé vers l’au-delà. Il ne coûterait pas cher en cercueil au moins… Fort heureusement pour lui, il se souvint à temps de son nouveau pouvoir et fit un bond dans le passé jusqu’au moment où il ouvrait la trappe.

- Oh yeah ! Prince of Persia liiiiiiike ! dandina Alan.

Une idée germa alors dans le marécage putride de son esprit. Les mots, dans un livre, usurpent les lois, même physique. C’est pour ça qu’un roman de science-fiction peut paraitre crédible. Devant eux, des portes. Plein de portes. Même trop de portes, à outrage, comme pour faire passer un message. Subliminal, mais pas trop. Portes. Portes. Portes, portes, portes… Quand il stagnait encore sur les bancs de l’école, son professeur de latin avait expliqué à la classe l’origine du mot. Cela remontait à la création de Rome par les deux frangins. Ils avaient commencés par tracer les frontières de la cité avec des chars à bœuf en délimitant ainsi où construire les murailles. Et aux endroits où il devait laisser un espace pour justement créer la porte, Romulus devait « porter » le char pour ne pas laisser de sillon.

C’était un raisonnement tiré par les cheveux et teinté d’absurde, et en cela, elle n’en ne semblait que plus crédible… Alan s’approcha d’une porte proche et l’inspecta sous toutes ses coutures, sans néanmoins l’ouvrir. Ses doigts parcouraient agilement le chambranle de la porte, comme s’il cherchait un mécanisme ou un bouton secret. En réalité, tout ce qu’il voulait c’était une prise solide pour soulever la porte. La prendre, pour ainsi dire. Après un effort considérable, il y parvint et la pièce de bois tomba avec fracas, dissipant par la suite le dédale de portes.

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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) [quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia) EmptyLun 22 Avr 2013 - 20:22
Bon. Il fallait réfléchir à présent. Réfléchir, un verbe qui revenait un peu trop souvent parmi ceux employés par les voyageurs dans un monde qui, la plupart du temps, ne leur en laissait pas justement. Riku commençait sérieusement à se demander si un jour il verrait quelque chose de logique se produire dans ce monde à la con, qui semblait prendre un malin plaisir à démontrer la véracité de l'expression « ça pourrait être pire ». Là, ils se trouvaient devant une salle remplie de portes, et dieu sait à quel point ils n'avaient pas le temps de les vérifier toutes les unes après les autres. Les trois qui étaient montés les premiers furent rapidement rejoints par les deux autres jeunes femmes, la première paraissant quelque peu blasée, ou peut-être excédée – il avait du mal à la cerner – et la blonde invectiva ses camarades de fortune pour avancer. Belles paroles, si l'on omettait le fait qu'ils ne disposaient d'aucun moyen de déterminer la direction correcte à emprunter. Il y avait des portes de toutes sortes, de toutes les époques ; des battants de métal que l'on trouvait dans les usines aux portes de l'étoile noire en passant par celles en pierre que l'on trouvait dans les temples antiques, la troupe en avait pour son argent. Le necromancer s'approcha de l'une d'entre elles, et en frôla les contours de pierre, se demandant bien ce qu'il pourrait trouver derrière. Il observa toute la pièce ; des murs blancs, des murs blancs, quelques escaliers pour rejoindre les portes à l'étage, et rien d'autre qu'un silence de mort. Bon sang, ce livre avait de quoi stresser rien que par son architecture morne ! Il trépignait du pied, se triturait les neurones intérieurement, sans trop savoir où mener ses pensées. Il fallait qu'il trouve quoi faire, autrement, le groupe resterait coincé. Ou espérer que l'un d'entre eux ait l'idée miraculeuse et trouve la solution à cette première énigme. Le pouvoir de Riku ne leur serait pas vraiment utile ici, et il valait mieux préserver cette capacité à appeler à l'aide des personnages potentiellement puissants pour une situation plus desespérée – comment ça c'était déjà le cas ? - Sans vraiment faire attention à ce que faisaient les autres, préférant les laisser réfléchir de leur côté, il parcourut chaque porte du bout des doigts, essayant d'y déceler un mécanisme quelconque, un indice, une sorte d'énergie positive qui lui dirait : c'est le bon chemin !

Evidemment, se contenter d'espérer cela était à peu près aussi efficace que de voter aux élections en pensant que le candidat en question allait sauver le pays. Mais le moment n'était pas venu pour se lancer dans un pseudo débat politique interne – quoiqu'au fond, cela lui aurait permis de rire un peu et de se détendre, ce dont il aurait bien eu besoin vu l'ambiance qui régnait actuellement dans le groupe – il fallait trouver une idée pour passer à la salle suivante. Marc ne les aiderait pas, ça c'était acquis. Du moins c'était ce que pensait Riku, il se méfiait du marque-page vivant comme de la peste ; il en savait un peu trop pour n'être qu'un mécène mal aimable. Et d'où sortait-il ces pouvoirs qu'il leur avait filé ? Qui était vraiment cette créature ? Il y avait bien trop de questions qui se posaient, et le necromancer n'aimait pas ça. Ce n'était pas la première fois qu'il avait cette impression, et que le moindre geste, la moindre parole du suspect présumé lui paraissait louche, et cachait selon lui des intérêts bien moins reluisants. Avec Nedru, il avait déjà vécu ça, et encore, il n'avait même pas eu les réponses à ses questions. Et Marc était du même profil. Un moment il leur prédisait leur mort, ensuite il leur confiait des pouvoirs ? Soit il était particulièrement sadique et appréciait de voir mourir lentement les dernières victimes d'Eibon, soit il espérait réellement qu'au fond ces gens puissent l'aider.

M'enfin, il était bien avancé avec la team de bras cassés que la reine avait constitué. C'en était presque comique. Ca l'aurait été si le jeune homme n'avait pas fait partie de la troupe en question... Oui, il était clair qu'il n'était pas le meilleur des voyageurs. Il ne disposait pas de capacités très puissantes, manquait de force physique, et n'était pas des plus rapides. Il avait simplement un peu plus de conscience stratégique que certains, et avaient des réflexes corrects quand il s'agissait de sauver sa foutue peau. Il s'en était tiré un bon nombre de fois grâce à cette chance insolente, avait beaucoup fui, avait subi pas mal de blessures, mais au final, il était toujours vivant, et espérait que cette chance si miraculeuse lui profite une nouvelle fois. Juger dès la première épreuve de sa potentielle mort prochaine aurait été un poil trop pessimiste, il se contenta donc de soupirs réguliers devant sa recherche d'idée qui piétinait. Bon sang, il n'y avait aucun moyen de se décider... Il allait finir par choisir la solution bourrine, et tester toutes les portes pour voir ce qu'il y avait derrière, même si cette idée lui déplaisait fortement, mais personne ne semblait avoir encore trouvé la panacée pour avancer.

Le dead maker reporta alors son regard sur le brun, qui de par sa chanson si « éclairée » les avait amenés dans cette salle des plus chiantes. Il semblait plongé dans une grande réflexion – il était néanmoins légitime de se demander s'il était capable de développer un raisonnement construit dans son esprit qui paraissait légèrement perturbé à en juger par ses paroles auxquelles l'invocateur jugea bon de ne rien répondre – et se dirigea vers un groupe de portes avec l'intention semblait-il de vouloir les ouvrir. Bon, au moins, ce ne serait pas lui le crétin suicidaire de la bande. Il suivit donc son parcours du regard, se demandant bien ce qu'il allait trouver – et puis après tout, il avait son pouvoir pour repartir en arrière en cas de connerie – et se prépara à réagir en cas d'attaques par une quelconque bestiole, ou en tout cas pour tenter de protéger plus ou moins maladroitement son compagnon de fortune. Ce dernier opta pour une porte tout à fait classique, du genre de celles que l'on pouvait trouver dans n'importe quelle maison contemporaine, en bois laqué, finement décoré. Pas le genre de porte en métal dégueulasse que l'on trouvait dans les H.L.M, mais plutôt du style de celles qu'il y avait à l'intérieur des pavillons à l'américaine dans les banlieues quelque peu bourgeoises. Il y eut un instant de tension extrême alors que le brun approchait sa main de la poignée dans l'optique de la tourner, et le necromancer hocha la tête bon gré mal gré à ses mots qui prenaient une tournure de testament, ce qui accentuait encore plus l'absurde de la scène. On se serait cru dans l'épisode du donjon de Naheulbeuk, où le groupe stresse à mort devant une porte avant que le ranger ne l'ouvre et dévoile un placard à balais. Cependant, si cette hypothèse aurait son côté ridicule, elle aurait au moins le mérite d'épargner la vie du voyageur casse-cou, dont le pouvoir confié par le marque page saurait être précieux à un moment ou à un autre.

Les poings serrés, le regard rivé sur la poignée métallique, en sueur sous la pression, il était prêt sans réellement l'être. Heureusement pour lui, son collègue était beaucoup moins attentif aux règles élémentaires de survie dans le monde onirique et tourna la poignée, permettant ainsi d'éliminer cette porte verrouillée de la liste. Bon, il était toujours en vie. Riku ressentait au fond de lui ce pressentiment qui lui disait « je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle », mais il n'en fit pas cas, et suivit le cheminement du brun, qui avait fait volte-face pour tester une autre porte. Il jeta cette fois son dévolu sur un portail en bois à deux battants, dont le heurtoir placé au centre représentait un animal que l'invocateur ne pouvait pas identifier d'où il était. Cette fois-ci, la porte n'opposa aucune résistance, et le voyageur put entrer à l'intérieur. Mais il ne demeura pas longtemps dans la salle ainsi dévoilée, et tailla une marque dans le bois après avoir refermé les battants de bois. Apparemment, il n'y avait rien de bien intéressant à voir. Il repartit sans attendre dans son exploration, et le necromancer décida enfin de faire de même, afin d'accélérer la procédure ; il en ouvrit une première, semblable à celles des temples romains, et ne découvrit à l'intérieur qu'une source d'eau qui ne dépassait pas les cinquante centimètres de profondeur, d'une eau cristalline. En dehors de cela, il n'y avait que quelques champignons qui servaient de lampe dans la salle, et l'éclairait d'une curieuse lumière bleutée. C'était assez beau, mais au final inutile pour la suite de leur quête. Il fouilla ainsi des dizaines et des dizaines de portes, manquant pour l'une d'entre elles de tomber dans le vide abyssal sur lequel elle donnait, évitant par la suite un rocher qui tomba du plafond dès qu'il eut posé le pied, et soupirant devant le vide absolu d'une dernière salle.

En clair, ils n'avaient pas avancé, et il avait déjà coché un nombre conséquent de portes. De son côté, le brun était toujours plongé dans une sorte de transe, marmonnant dans son coin. Il n'avait pas avancé non plus. Il s'était approché d'une trappe, l'avait soulevé pour s'engager dans l'escalier sur lequel elle donnait, mais cette dernière se referma brusquement, laissant piégé à l'intérieur le pauvre voyageur qui n'avait eu pour seul crime que de l'avoir soulevé pour voir ce qu'elle dissimulait. Si dans le monde réel à l'égard d'une gourgandine on aurait qualifié cet acte d'harcèlement, en était-il de même pour une porte du monde onirique ? Le necromancer n'aurait même pas été étonné d'apprendre qu'ici les portes avaient le don de se venger quand on commettait l'outrage de les pousser sans leur demander la permission. En revanche, l'intrus piégé ne le fut rapidement plus lorsqu'il se matérialisa entier sur le sol qu'il avait quitté quelques secondes auparavant. Ce pouvoir avait tout de même le mérite de lui sauver la vie, c'était plutôt pas mal. Mais quelque chose semblait avoir changé, puisque son regard indiquait qu'il avait peut être une idée, une solution salvatrice qui leur permettrait de quitter les murs de cette salle de merde.

Aussi, le necromancer ne réagit même pas lorsque le brun s'approcha totalement au hasard de l'une des portes, et la souleva jusqu'à la faire tomber de ses gonds, et que la seconde d'après, l'illusion se dissipa, laissant le groupe devant un nouveau couloir à emprunter ; parfait ! Tout aussi dérangé qu'il en avait l'air, ce voyageur savait se montrer utile. Riku devrait faire de même pour mériter sa place au sein du groupe. Il attendit que tout le monde ait pris conscience qu'ils pouvaient repartir, et prit les devants en s'engageant dans la direction de ce couloir. Il remercia tout de même le brun pour sa vivacité d'esprit, puis pénétra dans ce nouveau dédale. Les murs étaient couverts d'algues séchées, et il y faisait étrangement froid ; les différentes bloc de marbres qui avaient été mis en place pour construire l'édifice étaient rongés à plusieurs endroits, et l'on pouvait voir des fissures un peu partout en observant avec attention. Un couloir qui pouvait potentiellement s'écrouler sur leurs tronches ? Charmante perspective s'il en est. Mais le dead maker préféra ne pas s'encombrer outre mesure de pensées de ce genre et choisit d'avancer sans se renseigner sur l'avis de ses camarades. Ils n'avaient pas réellement le choix de toute manière, c'était la seule direction qu'ils pouvaient emprunter dans le cas présent, et tout aussi peu engageant qu'il fut, ce couloir était le seul chemin.

Un pas, puis un autre. Malgré l'assurance qu'il affichait, le necromancer n'en menait pas large, et faisait particulièrement attention à chacun de ses pas pour ne pas activer par erreur un chausse-trappe, ou faire s'écrouler un pan de sol un peu trop fragilisé ; et puis pourquoi cette roche était autant désagrégée, comme si elle avait subi une très forte humidité ? Il y avait quelque chose d'étrange, et Riku avait un curieux pressentiment. Qu'est-ce qui pouvait bien les attendre au bout ? Quel genre de piège leur avait concocté le maître des lieux pour la suite ? La réponse se présenta rapidement à eux lorsqu'un immense mur transparent d'une matière inconnue dévoila une énorme quantité d'eau de l'autre côté. Au centre, placé entre les deux parois, un sas constituait le lien entre ces deux pièces, l'une à l'abri, l'autre complètement inondée. La porte était ouverte de leur côté, l'invocateur ne doutait pas que dès lors qu'ils l'auraient franchi, elle se refermerait. Et lorsqu'ils l'ouvriraient de l'autre côté, l'eau qui s'abattrait sur eux les broierait en un instant. De plus, la distance à parcourir du sas à la sortie de cet aquarium géant était bien trop loin pour qu'un humain lambda parcourt cette distance à la nage... Que pouvaient-ils bien faire ? Zeel ne les protégerait certainement pas du déferlement soudain de l'eau, et il ne pourrait pas emporter toute la troupe sous l'eau. Et son pouvoir lui paraissait bien inutile ici. Il soupira, et se tourna vers ses compagnons de fortune :

« Bon, bon, bon. Je sais pas pour vous, mais mon pouvoir me permet pas d'aller sous l'eau. J'aurais bien une idée, mais elle contraindrait l'un d'entre nous à se sacrifier. J'ai bien l'impression que cette porte n'est ouverte de ce côté que si nous y sommes tous. En clair, il suffit qu'un seul d'entre nous la franchisse pour qu'elle se referme... Et aucun de nous ne peut survivre à priori à la quantité d'eau qu'il y a de l'autre côté... »

Il ne pouvait dans le cas présent, que se contenter d'un topo rapide sur leur situation. Inutile certes, mais cela avait le don de le conforter lui-même dans ses idées, et c'était en soi déjà pas mal. Espérons que les autres aient une idée....






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[quête] Le livre d'Eibon (pv Alice, Alan, Lithium, Nyxia)

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