« JE L’AI FAIT !!! » Criais-je après m’être tapé la trilogie version longue du seigneur des anneaux en blu-ray sur la télé écran plat de mon appart’ étudiant (elle m’avait coutée quelques économies mais bon passons...). Non pas que la tâche m’ait été pénible mais ayant commencé le visionnage à 17h, je vous laisse imaginer l’heure à laquelle je me suis pieuté. Je me laissais tomber sur mon lit tel une pierre tombant dans le puit sans fond des méandres oniriques abracadabrantesques de dreamland.

Protégez le gouffre de Helm !!! Voilà se que j’aurais pu entendre en ouvrant mes paupières au monde des rêves. J’avais atterris dans une grande salle donnant sur le bas d’un escalier en colimaçon semblant mener je ne sais ou dans un château. Les remparts ou une tour peut être ? Le seul que je connaisse étant le lugubre lieu d’habitation des Doppelgangers, je pus constater que tous n’étaient pas auréolés de ténèbres et hantés sur ces terres. Celui-ci était plutôt accueillant orné de divers tableaux accrochés aux murs, de lustres somptueux et d’une grande table ou l’on pouvait sans doute, quand elle était pleine, ripailler joyeusement autour d’un festin de rois. Rien à voir avec le Seigneur des Anneaux me direz-vous ? Et bien si. Malgré la beauté et le calme visuel apparent des lieux. Aux dehors on peut entendre les cris, hurlement, entrechoquement métalliques d’une bataille violente et sans pitié. Je décide d’invoquer Xivilius et Ymir directement, si bataille il y a, il va falloir que je sois sur mes gardes.

Bizarrement, malgré le fait que je sens venir un danger pour ma vie de voyageur dépassant tous les autres, je ne peux m’empêcher d’être excité par la suite des évènements. Aussi onirique et fantasmagorique soit elle, peu de personnes ont la chance (ou pas) de participer à une bataille dans leur vie. Dans un nuage de fumée tourbillonnant, mes doubles apparaissent comme émergent d’une autre dimension. Je ne leur ai jamais demandé d’où ils venaient à chaque fois que je les invoquais, j’y penserais une prochaine fois. Pour l’instant je dois monter ces escaliers en colimaçon et prendre de la hauteur.
Je dévalais les marches trois par trois, me pressant de découvrir la scène. La porte en bois bardée de tiges de fer et de clous était en vue, je l’ouvris à la volée et sortis sous la lumière du jour.

Le spectacle valait le coup d’œil bien que moins… Scénarisé que ce à quoi je m’attendais. C’était une véritable bataille. Si Aragorn avait été là il aurait prit un coup dans le dos et serait mort comme tous les autres péons de base qui se battaient valeureusement pour leur vie et celle de ce… Château ? Royaume ? Bref… C’était la merde.
Du haut des remparts, car j’étais sur les remparts, je pouvais apercevoir la batille se dérouler, il y avait d’un côté les gonzes qui défendait se qui restait de ce très beau château, et de l’autre des assaillants inconnus qui se battaient pour on ne sait quelle raison politique, mégalomaniaque ou purement folle. Des hommes en armures protégeaient les murailles des assaillants munis de tours, échelles et autre golems borgnes pour mettre la paille à la citée.

J’examinais calmement les lieux en fumant une pipe… Nan je me chiais presque dessus en voyant le carnage engendré par un tel conflit et me disais que les films épiques… Ben… J’y croirais plus jamais. Même les spartiates contre les perses dans les thermopiles, exemple parfait de réalisme à la Zack Snyder, n’était plus pour moi plus qu’une simple démonstration de testostérone et de slow motion.

Devant mes yeux écarquillés et ma bouche bée la mort régnait en maître, laissant soigneusement flotter au dessus de chaque tête une épée de Damoclès en équilibre, bien qu’aérien, précaire. Menaçant de tomber à chaque faux pas, les soldats et créatures oniriques des deux camps s’efforçaient de rester en vie tout en en arrachant le maximum chez l’adversaire. Je ne pus m’empêcher de déglutir, c’était loin des romans et films épiques que j’avais lu ou vu et je m’efforçais de garder mon calme. Je vis un chevalier qui semblait manifestement perdu lui aussi mais de par son équipement de soldat, plus « aware » que moi.

-« Que se passe-t-il ici soldat ? Je viens d’arriver, quelle est la situation ? Puis-je aider les assiégés ? » Dis-je avec autant d’assurance que possible pour ne pas lui montrer mes faiblesses de pauvre citadin paumé.

-Vous rigolez voyageur ? Nous sommes au royaume des chevaliers de la table pentagonale, nos ennemis sont une armée sortie de nulle part constitué de monstres, voyageurs et autres mercenaires. Nous sommes du coté Nord de la ville. Prenez donc des armes là-bas, vous et vos frères, vous en aurez besoins. Dit-il en désignant mes doubles.

-Merci chevalier, nous allons faire tout notre possible pour vous aider.

Il tourna les talons tandis que j’en fis de même pour aller chercher des armes. Je n’eu pas le temps d’arriver jusqu’à la réserve que des ennemis semblaient comme léviter pour monter sur la muraille. Je courus plus vite et pris deux épées courtes. Xivilius et Ymir en prirent une chacun. Je tenais mes épées lame vers le bas et me mettais en garde comme à la boxe. J’attendais que les ennemis arrivant jusqu’à nous portent le premier coup pour esquiver puis riposter. Je ne tuais que rarement les adversaires du premier coup sauf par chance mais je ne recevais pas beaucoup de dégâts. La connexion mentale entre Xivilius Ymir et moi nous permettait de nous battre en osmose, de nous prévenir d’un danger dans le dos ou de tuer le danger en question. Les soldats ennemis étaient souvent pris au dépourvu lorsqu’ils se trouvaient dans l’angle mort de l’un d’entre nous et que soudainement il se retournait en assénant un coup violent. Etonnamment, Xivilius n’avait fait aucune remarque, il était resté calme et obéissant. Il sentait lui aussi que le danger était grand et que l’heure n’était plus à la rigolade.

Nous avancions tous les trois tant bien que mal en récoltant tout de même quelque balafres ou coups de pommeau bien placés. Les soldats avaient arrêté de léviter vers la muraille. Heureusement car j’avais l’impression qu’ils étaient plusieurs centaines à avoir fait le coup. Je taillais dans le vif tout à fait hasardeusement parmi les ennemis, j’allais dès que possible tuer des ennemis qui montaient aux échelles pour ne pas faire augmenter le nombre d’adversaires déjà indécent sur la muraille.

Je longeais les remparts au hasard quand je vis un petit groupe légèrement excentré se démarquer du reste de la bataille, ce n’était pas un combat désordonné, les ennemis se tournaient autour. Un mec était prit plus ou moins en sandwich par un chevalier à l’allure fière qui devait être haut gradé mais sans armes et un autre gars, manifestement un voyageur torse nu et pied nu. L’ennemi pris en tenaille n’avait aucune arme et pourtant le chevalier et l’autre voyageur prenaient toutes les précautions du monde à ne pas se faire toucher. Je décidais d’aller aider moi aussi car il devait être sacrément fort et important pour résister à deux gars qui n’avaient pas l’air d’être des guignols. Je reprenais mes épées, lame vers le haut pour avoir plus d’allonge et courais dans la direction des trois gars en faisant de grand moulinets avec mes épées pour que personne ne viennent me faire chier. À l’aide de Xivilius et d’Ymir et en prenant soins de rester hors de portée des mains nues de l’adversaire nous formions désormais un cercle à cinq. Je donnais une de mes épées au chevalier qui m’avait l’air d’être plus épéiste que boxeur.

-On peut vous aider messieurs ? Celui-là a l’air coriace.

J’entamais de petites attaques à distance sachant pertinemment que je ne le toucherais pas mais qui l’empêcherais d’attaquer sans avoir peur de se prendre un coup. Je restais sur mes appuis, la lame devant moi en continuant mes petits coups pour le distraire et faire en sorte que le chevalier le finisse.

En bas, c’était l’Enfer. Mais peu à peu, cet Enfer n’était plus partagé. Les assaillants peinaient à parer les vagues successives dirigées par la Lord et Nedru, et les nombreux soldats venant en renforts. Ils attendaient que Rocco les sauve mais il ne se trouvait pas là et personne ne pourrait dire quand est-ce qu’il reviendrait. Les ennemis restés en bas ne cherchaient plus à grimper sur le château ; soit ils amorçaient déjà des manœuvres de fuite, soit ils se regroupaient en petits groupes pour repousser brièvement les nouveaux venus. Ce fut à Risk de tomber à son tour, après avoir empalé trois chats avec son épée. Un matou le fit tomber en lui tranchant une cheville tandis qu’un second félin l’égorgea dans un feulement. Les chats pouvait prendre l’avantage tant qu’ils avaient le nombre, et maintenant, ils l’avaient. Chaque ennemi devait se concentrer sur trois adversaires rapides en même temps ; le temps qu’ils comprennent ce qui leur arrivait, ils étaient généralement abattus sans somation. Les énormes panthères étaient très difficiles à faire tomber, et causaient d’énormes dégâts aux ennemis non préparés.

Sur les remparts, la situation était par contre beaucoup plus tendue. Non seulement les défenseurs étaient en peine et perdaient du terrain, aussi bien sur le rempart que derrière, mais en plus, les nouvelles comme quoi le Front Ouest serait tombé fit craindre des renforts qui ne tardèrent pas à débarquer. Une quinzaine de Voyageurs et un grand nombre de troupes se dirigeaient déjà vers eux et éliminaient les cibles les plus proches. Les murs Est semblaient être pris d’assaut trop violemment pour que des renforts puissent venir de là. Ce fut par contre des soldats du Sud qui interceptèrent les renforts ennemis, et une âpre bataille commença entre les deux factions, Statu Quo pouvant enfin massacrer des Voyageurs.

Au niveau de Philippe, plus personne ne pouvait l’empêcher de massacrer les balistes et catapultes des défenseurs. Chacune se fit détruire l’une après l’autre, des énormes blocs de terre les retournant comme des crêpes. Les rares soldats qui pouvaient les défendre se faisaient de suite battre par le blond.

La situation de Ralph était déjà plus compliquée. Le bagarreur et son pouvoir restaient avant tout en mauvaise posture. Il se calma et réfléchit à ce qu’il devait faire. Se déplaçant bien plus facilement que les autres protagonistes, il expulsa d’une pichenette un autre soldat avant de revenir vers les Voyageurs dans un demi-tour qui faisait penser à un nageur olympique. Il prépara deux chiquenaudes et se propulsa vers les trois nouveaux Voyageurs. Il dégagea les deux invocations du brun à pleine vitesse, avant de se servir de celui-ci comme d’un tremplin et d’un coup pour l’envoyer à plus de trois cent mètres. Il fonçait maintenant sur le dernier Voyageur, celui qui pétrissait les éclairs. S’il l’envoyait au loin, il n’avait plus rien à craindre.

Il s’arrêta au dernier moment quand une épée faillit se planter dans son oreille et traça à la place un large sillon rouge sur sa joue. Arnolds avait jeté son arme dans une tentative désespérée, un excellent coup : rien ni personne n’ayant du poids dans la sphère, il suffisait de jeter un objet pour que celui-ci file à toute vitesse. Pas con du tout. Ralph se déplaça, enleva une chaussure et l’envoya en réponse sur le Commandant. Il repartit comme un dingue sur le Voyageur paladin. Pour être certain de ne pas se prendre un gros poing en retour, il bifurqua au dernier moment en se rapprochant de la muraille, et repartit vers le haut d’une impulsion de la cheville dans le dos d’Adam. Et il lança sa pichenette.

Arnolds avait deviné un des deux défauts de sa technique de sphère. Cependant, Ralph en possédait une seconde, bien plus importante et plus générale. Son pouvoir consistait à enlever tout poids de ses adversaires et le pousser donc sur une très longue distance sans qu’ils ne perdent de vitesse. Cependant, ils pouvaient toujours se raccrocher à quelque chose, un mur, une branche, etc. pour éviter la projection et annuler les effets de la perte de poids. Mais dans la sphère où tout le monde était en hauteur et rien à portée, sa technique était presque invincible. Presque. Car il y avait toujours une chose sur laquelle on pouvait agripper pour éviter de se faire envoyer ay loin et de s’écraser sur quelque chose.


[Dans dix jours, le RP sera clôturé. La dernière chance pour abattre Ralph, bonne chance.]

Une simple chiquenaude faisait tinter du verre ; celle de Ralph pouvait en faire voler un carton sans plus de puissance. Adam, le great paladin, eut une absence de réaction qui provoqua sa défaite : il fut éjecté au loin sans que sa vitesse fut ralentie par la gravité. Ralph aurait pu lui administrer ce coup dans l’espace qu’il n’aurait pas eu plus de résultats. Même engourdi des attaques du paladin, il restait vif et supérieurs aux autres combattants. Tous ses derniers adversaires furent éjectés de la bulle sans gravité, ne laissant que le Voyageur ennemi. Il annula son pouvoir de zone dès qu’il eut fini de causer des ravages. Arnolds avait été le dernier à tomber, mais inclinaison de sa pichenette, à cause de l’intervention électrique d’Adam, lui avait coupé toute précision millimétrique. Arnolds était hors-combat, mais certainement pas mort. Par contre, lui-même était très blessé.

Ralph se posa, en sang, sur les pierres de la muraille déchirée, encerclé de soldats de plus en plus victorieux. Ils avaient la Muraille Nord, mais les renforts étaient toujours en bas et avaient massacré leur propre troupe. Il y avait eu un échange de position : les assaillants étaient à la défense, et les renforts allèrent tenter de les déloger. Mais ils n’étaient pas stupides, car il ne tentèrent pas de les attaquer aussi directement. Cela énerva Ralph. Ça aurait été trop facile. Ils allaient simplement se faire dégommer par les défenses de l’intérieur du Royaume, pris en tenaille... Leurs alliés de l’Ouest ne seraient pas suffisants pour venir les aider, surtout s’ils se combattaient contre ceux du Sud. Au final, ne restait plus que Rocco. Si le château était détruit, alors toute la ville tomberait dans le désespoir, et leur leader à tous pourrait revenir sur le front. Et faire un carnage. D’ailleurs, il devrait avoir bientôt fini.

[Cloture du Nord ! Demandes de renommée permises aux valeureux guerriers]