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Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ]

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Hélène Metzengerstein
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 3 EmptyDim 6 Nov 2011 - 7:53

Tout s'effondrait autour de nous. Abdication des matières à notre champ de vision, le décor n'était plus, on tirait enfin le rideau sur toutes ces rodomontades. Cette machinerie que l'on appelle plus couramment « réalité ». Chose solide sur lequel on repose, corps et esprit, lorsque l'on a les pieds sur terre. Ce n'était plus qu'abstraction lorsque comme ici, nous dégringolions droit vers le grand rien qui constitue alors le total antipode du réel, de ce qui est. Et dans ce cas, ce garçon que j'emmenais droit avec moi dans cet abîme chimérique, qu'est ce qu'il était si ce n'est qu'un intrus dans mon grand bocal vide ? Un caillou qui en tombant au fond, basculerait tout, fissurerait les parois de cette non-existence. Emplirait le tout d'un son fracassant qui ne ferait que me faire souffrir. J'aurais donc commis une erreur à l'emporter avec moi dans cette chute. Mais à me débattre seule dans l'obscurité, je ne finirais jamais par apercevoir le bout de mon nombril. Non... il ne fallait pas compter sur les autres, car même en les prenant pour des compagnons de route fidèles, des amis, en somme, même lorsque vous pensez qu'il vous suivront dans votre galère... ils s'arrangent toujours pour s'en tirer et se retrouver éploré devant votre triste sort. Personne n'avait à pleurer pour moi, mais tous ont à plonger au moins leurs yeux une fois dans mon abysse et ce type, Clem, sera le premier. Je fus bien en mesure de sentir sa gorge se crisper sous l'effort qu'il fournissait à s'agiter dans l'air qui s'efforçait à freiner notre cascade. En premier lieu, je pensais qu'il n'y parviendrait pas. Tous deux nous n'étions plus que deux monceaux de chairs, semblant d'humains qui disparaitront bien sans peine parmi les nombreux fantômes nés de cette nuit. Il n'en fut rien.

J'eus à peine le temps de constater que le gamin percutait le sol que toute ma concentration fut immédiatement coupée en même temps que la prise sur la gorge du jeune homme. On venait d'atterrir et pour mon cas, cela se passa plutôt en douceur, si la comparaison avec l'impact de mon cher coéquipier puisse me permettre cet euphémisme. Cependant, la justice triomphe toujours et ce fut sa botte que je reçus au creux du ventre comme message de bienvenue sur la terre ferme. Projetée en arrière, je retombais sur le dos à même le sol froid et graveleux, effectuais un léger rebond à l'insu de mon gré avant de définitivement me retrouver allongée par terre. Cette violente retombée m'arracha un cri étouffé, bien moins strident que le hurlement de douleur qu'émit Clem lors de son impact. Enfin, l'enfer est le même pour tout le monde... il y a simplement toujours quelques porcs qui crient plus lorsqu'on les égorge et pourtant ce ne sont pas les plus souffreteux. Bref, je me concentrais sur ma propre carcasse. Je n'avais plus le sentiment qu'elle était mienne. Je ne sentais plus le bout de mes doigts et ne croyais pas disposer totalement d'assez de liberté de mouvement pour tenter de basculer et reprendre mon souffle autrement que sur le dos où ma cage thoracique pesait sur mes poumons de pompier. La fatigue, sans doute... mais dans ce cas, comment se faisait il que mon esprit ne semblait vaquer qu'à vouloir relever ce tronçon de viande que j'étais ? J'entendais mon cœur battre, raisonner dans mes esgourdes à la manière d'un tambour de guerre. Si chaleureusement encouragée, je ne puis que me redresser sur mes deux pattes, brûlant les étapes nécessaires à un peu de récupération. Résultat, je me tenais arquée en avant, cou relevé vers Clem, mieux valait ne pas le quitter des yeux car s'il avait eut encore assez de force pour pousser un cri, il devait encore certainement disposer d'encore un peu de ressources pour venir m'assaillir. Les pires traitres ne sont de toute façon que les meilleurs amis. Certes, je ne me pouvais pas me vanter d'une telle relation avec ce vermisseau qui s'agitait frénétiquement sous mon nez mais on n'était jamais trop prudent.

Oui, j'avais peur de lui comme s'il ce fut agit d'un animal blessé. Imprévisible, farouche, prêt à tout sachant qu'il n'a plus rien à perdre si ce n'est sa propre vie déjà bien entamée par ses affres et ses plaies. Le genre de bête qui ne frappe qu'une fois qu'il est sûr d'infliger un coup critique à sa cible même s'il doit y laisser son dernier souffle. Bien que cette nuit il m'avait prouvé qu'il ne serait pas du genre à gaspiller ses forces inutilement, je préférais me méfier. C'est justement d'un comportement imprévisible que je craignais. Un soubresaut d'agressivité, un coup de sang. En somme, tout ce que je me sentais être capable de faire à l'heure actuelle, je l'en inculpait aussi. Bref, il s'était relevé et nous nous toisions dans le concert de nos respirations saccadées sans que je ne fasse le moindre geste. Je ne le surveillais, à vrai dire, que d'un œil. Je portais surtout de l'attention à ce que je ressentais. L'état dans lequel je me trouvais était plus singulier qu'une simple fatigue. D'ailleurs, je ne relevais que peu la présence de cette emmerdeuse. Autre chose subsistait et donnait matière à chacune des mes pensées et la force nécessaire à mes gestes. Dislok était toujours là, lui aussi, non pas matériellement, mais tapis là, à l'ombre de mes pensées. J'étais oppressée entre cette présence et ce sentiment inconnu dès lors, cela n'entravait en fait que mon champs de pensées et quelques actions que j'aurais pu envisager avec l'esprit clair. En résumé, je n'étais plus qu'une bête, guidée par une voix, primordiale, fondamentale, sans nom car elle allait au delà du simple instinct de survie. Une force qui n'offrait qu'un seul choix à mes actions de manière inexorable. Je tressaillis lorsque je vis Clem ôter son masque fendu. Je fis un bref mouvement de recul. Je tremblais comme une feuille et fixais le garçon avec une paire d'yeux fous, écarquillés dans le sillon de leurs cernes profondes.

Il parlait d'une voix claire, encourageante même, il n'avait pas oublié mes questions et y répondait sur un ton maitrisé bien que sa position traduisait tout le contraire. L'idée que cette assurance soit consciencieusement du bluff écarta toutes les autres tergiversations au sujet de ses paroles. Il pourrait bien être beau parleur, on ne me la ferait pas à moi! Lorsqu'il me lança son masque, je m'écartais légèrement de sa trajectoire et laissait l'objet rebondir sur le parterre poussiéreux. Quelques petits bruits sourds le poursuivirent dans sa chute et raisonnèrent contre les parois dévorées par la noirceur de l'abîme. Je continuais de fixer Clem, imperturbable. La rage se mit à compresser ma gorge à ses dires. Comment pouvait on bien « réussir » à aboutir à un trou? Tu parles d'un réconfort! Comment est ce qu'il pouvait bien dire ça ? On ne peut pas prétendre trouver un salut dans une telle noirceur. Trop d'inconnus s'y perdent, trop peu en reviennent de cette nuit noire sans limites à l'imagination. C'est dans ces ténèbres que naissent les monstres... ce sont dans mes ténèbres que j'ai un jour vu Dislok. C'est toujours lorsqu'il fait noir comme ici que nous nous retrouvons. Je suis soudainement prise de frayeur, ma colère laissant place à la détresse, il ne faut pas que cela se lise nulle part sur moi. La chair parle décidément trop. Je reprends une grosse goulée d'air en ravalant ma salive alors que mes yeux se posent enfin sur ce masque laissé pour mort à mes pieds.

La vitre a beau être fendue, j'y vois mon reflet.. enfin, je m'y vois à deux. Deux morceaux d'Hélène, siamoises fondues l'une dans l'autre qui se confondent mais jamais ne se touchent du fait de cette grosse fissure. Je serre des poings en ne parvenant pas à traduire cette vision autrement que par la tentative de créer quelques méandres aux flux de ma pensée. Qui se trouve derrière le masque a-t-il vraiment son importance? Pourquoi n'est ce pas le reflet qu'on y voit se dessiner qui l'est le plus ? Mes pupilles oscillent entre Clem et ce jouet tortionnaire. J'ignore laquelle de toutes ces Hélène est réellement en train de regarder la projection de sa personne. La vraie, la véritable, en somme. Celle qui pense et qui est. Les autres n'étaient que des extensions auxquelles on avait aggloméré une part plus grosse d'éléments et de personnes tout autres. Ce que j'y voyais alors dans ce reflet ce n'était qu'une gamine morcelée et parasitée. C'est aussi ce que devait y voir Clem et bien d'autres si ce fut bien lui qui regardait au travers de ce masque. Je sentais toujours la colère oppresser ma gorge. Ma respiration sifflante sonnait comme quelques fulminations qu'on aurait pu qualifier de volcaniques. J'étais furieuse contre moi-même, contre ce sentiment de vide. Je pensais commencer à y voir clair mais tout ce que je parvenais à discerner n'était en fait que plus de noirceur dans ce trou. Avec cette vision, j'avais perdu les pédales dans mon objectif premier. Je sentais bien tout mon être désormais ne se focaliser que sur un seul objectif : éliminer toute source de trouble. Mais comme une petite voix insignifiante, une idée dérisoire vient s'initier dans un coin de mon esprit. Et si ce que disait le jeune homme n'avait pas de fins pernicieuse ? S'il était tout bonnement différent de moi ? L'évidence sautait aux yeux mais je ne pouvais me résoudre à y croire. Cela me paraissait de nature tellement absurde. Il avait mit son poing sur mon équilibre, si bien que je ne savais plus sur quel pied danser. Mon ignorance de la signification de mes actes et pensées me perturbait au plus profondément possible. Toutes ces interrogations sur ce que j'étais et ce que je faisais... j'en étais lasse, je n'avais qu'une envie, jeter l'éponge et n'écouter que cette voix qui rendait alors toute entreprise tellement plus simple et expéditive. Mais dans la peau de quel behemoth allais-je donc entrer ? L'inquiétude soulevée par cette question... on se la pose tous un jour et c'est bien elle qui nous fait rebrousser chemin. Je quittais définitivement ce masque des yeux et plantais mon regard dans celui de Clem, haineuse. Mes bras ballaient épars de mon corps à la manière de deux pans de chiffon débraillés. Je bouillonnais toute entière d'un sentiment tellement profond et répulsif que mon sang s'échevelait lui aussi, alimentant le tout dans un cercle vicieux. Brûlante de la tête aux pieds, le peu d'acide qu'il me restait se divisa en petites quantité un peu partout en s'agglutinant contre ma peau et s'en extirpa de par mes bras par chacun des pores de ces derniers... par infimes gouttelettes. Nul besoin de passer par les plaies, la peau présentait un gruyère assez venteux pour laisser le tout communiquer avec l'extérieur. Les gouttelettes vinrent à se rassembler ensemble, j'avais beau sentir que je tirais sur mes dernières réserves vitales, les vertiges, manques, sensations de manque, j'en faisais totalement abstraction. Même, j'en tirais plaisir, évacuer tout ce sang c'était rejeter enfin toute la pression que je sentais sur mes épaules jusque là.

''Plus personne, plus rien.'' Maugréais-je sans m'adresser uniquement à Clem.

Au son de ma propre voix, ma gorge se serra et le grincement que j'avais cru dépasser me reprit. Je n'émis cette fois aucun son qui puisse traduire ma peine, je baissais simplement la tête, crispée. Le contrôle que j'exerçais sur les gouttelettes de liquide sulfurique perdit de son magnétisme et je pu entendre les quelques chuchotis des pertes rencontrer le sol de bitume. Que de gâchis. Je me laissais guider par ce que me dictais l'entité déguisée sous le masque de mon seigneur cauchemar et remplaçais aussitôt la quantité perdue par un peu plus de mon essence primordiale. Avec un seul petit effort de volonté, cette deuxième peau vint à s'agglomérer et constituer un grand nombres de bulles qui s'élevèrent lentement dans l'air. J'étendais mon contrôle sur chacune d'elles sans trop de difficulté bien qu'il se fut agit d'un exercice tout nouveau. Ce n'était pas moi qui leur donnait leurs ailes mais j'avais simplement à donner un coup de pouce une fois de temps en temps pour les orienter et les maintenir dans l'air pour garder mon contrôle sur cette armée fantasmagorique. Je les poussais finalement en direction de Clem et en faisais éclater une non loin de lui en guise d'avertissement. Tant pis si toutes les gouttelettes d'acide ne l'atteignaient pas, si elles s'échouaient sur le sol, il sentirait bien les vapeurs sulfuriques lui chatouiller les narines, ce serait amplement suffisant.

''Au fond de ce trou... rien n'est plus que néant. Quand on éteint la lumière d'une chambre, des enfants et des monstres, c'est tout ce qu'il reste. Alors, Clem, quelle différence entre chaque ? On est toujours le cauchemar de l'autre.''

J'avais peur de lui, peur du garçon que j'effrayais là alors que j'étais dans mon propre élément... je priais pour que ces petites bulles de savons qui flottaient au dessus de l'espace qui nous séparait et qui gagnaient le sien l'éloigneraient, tel un attrape-rêve.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 3 EmptyLun 7 Nov 2011 - 13:07

Le cœur de Clem cognait lourdement contre sa poitrine colle s'il désirait lui ouvrir le ventre pour se faire la malle. Impression soutenu par le fait que Clem avait lui aussi envie de se faire la malle à cause d'une peur qui lui déchirait le ventre ; quelque part, tout se rejoignait en un grand tout : une seule émotion qui dictait entièrement cette scène par ses nombreuses ramifications extérieures. Plus que jamais, Clem avait l'impression d'être un chien devant un chat de gouttière, chacun voulait que l'autre parte mais à condition que ce ne devait pas être à nous de faire le premier pas en arrière, surtout ne pas tourner le dos ; Dans ce genre de situation il était normal de tenter de se débarasser de son adversaire si l'occasion sans risque se présentait. L'attaque à outrance jusqu'à ce que l'autre arrête de bouger n'était pas inabituelle.

Car maintenant qu'il avait assez bien expérimenté la chose à Dreamland, Clem voyait bien qu'Hélène avait autant peur de lui que lui d'elle : corps tendu comme un ressort, ses yeux cachés par le noir et le verre mais il les devinait braquer sur les siens comme eux étaient fixés vers le masque de la toxicophobe, encore un élément qui ne devait rassurer ni l'un, ni l'autre.

La question qu'il s'était souvent pos cette nuit, c'était si l'état quasi-comateu d'Hélène avait pu lui faire entendre les phrases qu'il prononçait à son intention. Devant le silence de cette dernière devant le masque à ses pieds, un silence qui dura un peu trop longtemps de l'avis de ses nerfs, il pensait que son nouvelle état d'esprit avait "clairsemé" les brumes de son esprit (ou l'inverse mais il n'était pas psychologue). Il avait essayé de la fire parler autant pour gagner du temps que pour la calmer, le deuxième objectif était clairement manqué : Clem se dit que si Hélène avait sortit cette technique plus tôt, tous les chiens cauchemards de la zone se seraient enfuis aussitôt sans demander leur reste, une énorme et profonde barrière naturelle empêchait Clem de faire de même.

Clem ne pouvait se faire cette réflexion mais c'était un peu comme si toutes les tares et les défauts qu'Hélène trouvait au monde ou que le monde trouvait à Hélène suintait littérallement par les pores de sa peau pour former un ensemble acide, dangereux et presque vivant. C'était plus que du sang qu'elle venait de rassembler en ce qui ressemblait à un conclave de polterguëist, c'était des éléments primordiales qui définissaient un être humain au même titre qu'une empreinte ADN ou que le ton de la voix. Le vide qu'elle devait éprouver (ou l'absence de vide, ce qui était pire pour lui) ne serait réparé que lorsque ces boules allaient réintégrer leur propriétaire, même si Clem voyait bien que c'était sur lui qu'elles risquaient de s'abattre.

Hélène grogna plus qu'elle parla, quelque chose que Clem ne put entendre mais ses sens avaient noté la mini-pause serrée involontaire qu'elle avait laissé échaper, le laissant deviner qu'elle était peut-^etre encore plus perdu que lui. Pour confirmer sa théorie qui affirmait qu'Hélène avait aussi peur de lui ; elle envoya une bulle eclater près de lui, message simplissime indiquant qu'elle préférait le voir partir plutôt que de risquer un combat. Mais Clem ne pouvait répondre comme elle le voulait. Il ne pouvait partir d'ici, déjà parce qu'il en était incapable physiquement et qu'enfin le générateur pouvait balayer les tunnels d'un moment à l'autre d'une vague de feu : rester au fond du trou représentait sa meilleure chance de survie sur le long terme. Il ne pouvait pas se coucher non plus en disant à Hélène qu'il ne se battrait pas avec elle et qu'elle n'avait rien à craindre de lui : soit elle suspecterait un piège et le tuerai, soit elle le tuerai quand même pour que le dégrée de risque qu'il représentait physiquement indique le zéro absolu.


''Au fond de ce trou... rien n'est plus que néant. Quand on éteint la lumière d'une chambre, des enfants et des monstres, c'est tout ce qu'il reste. Alors, Clem, quelle différence entre chaque ? On est toujours le cauchemar de l'autre.''

Plus le choix, elle ou lui, Clem devait avant tout assurer sa sécurité, neutraliser Hélène sans la tuer représentait un grand risque mais il avait deux cartes dans sa manche qu'il pouvait abattre en même temps pour la destabiliser. Premièrement, la fatigue et la peur l'avait empêcher de le remarquer mais le wormhole de Clem était toujours actif, s'il bougeait adroitement il pouvait réussir à arriver derrière elle sans essyer de riposte. Le temps de réaction d'une personne effrayé étant quasi nul, le deuxième atout de Clem devrait lui servir de diversion.

Il n'avait pas fait qu'emporter des anti-douleurs dans la caisse de survie accroché au mur u'ils avaient trouvé, Clem l'avait emporté en pensant que ça pourrait servir contre les chiens mais l'idée de l'utiliser contre la voyageuse à coté d lui ne l'avait bien sûr pas effleuré sur le moment. Avec leur dernieres mésaventures dans le trou il en avait oublié l'existence jusqu'à ce que le poids de l'objet contre sa peau l'avait rappelé à son bon souvenir.

Lentement, très voir trop lentement, Clem approcha sa main de sa ceinture, les vapeurs de la roche en train de fondre à coté de lui, dernier éclat de la première boule d'Hélène, lui faisait trembler horriblement ses jambes, la petite armada qui s'approchait lui faisait trembler le bras au fur et à mesure qu'il remontait avc le tube. Il espérait que l'obscurité ou la peur (ou un mélange compliqué des deux) empêcherait Hélène d'accélérer son offensive qui était d'abords intimidante. Peut-être ne comprennait-elle pas que Clem n'avait nul part où aller mais celui-ci savait qu'une fois qu'il s'en prendrait physiquement à Hélène, il n'y aurait plus de place pour la persuasion ou l'intimidation, c'est pour ça qu'il pensait surtout à une diversion quand il lui répondit, il voulait surtout endormir sa méfiance. "On est toujours le cauchemard de l'autre" ? C'était la reformulation pessimiste du proverbe "sourit au monde et le monde te sourira". Entre métaphore et simplification d'idées générales, parler avec Hélène commençait à lui causer une migraine qui n'allait pas s'arranger.


"Tu connais pourtant la réponse Hélène tellement c'est évident : enfants on peur du noir, c'est évident. Alors pour se protéger des monstres tapis dedans, ils peuvent soit hurler très fort comme toi jusqu'à ce tout revienne à la normale. Clem lui dévoila le long bâton rouge qu'il tenait à la main, sur lequel l'inscription "Fusée de détresse" était depuis longtemps mangée par la rouille. Soit ils allument la lumière, comme moi".

Clem matraqua son bras droit avec le bout du bâton une fois, fortement pour l'allumer et il le lança avec son bras gauche, le fit voler tel le mini-feu d'artifice qu'il était entre les boules d'acides qui renvoyaient indéfiniment son reflet entres eux. Le spectacle était encore plus beau que l'allé des glaces de Versailles au coucher du soleil et pour une diversion, c'était pas trop mal. Du bout des doigts de son autre main, il fit pointer son wormhole et celui-ci roula le long du sol en octroyant toujours ses pouvoirs déformateurs du continuum.

Tout son être étant concentré sur cette action, et commençant vraiment à maitriser les déplacements wormholiens, Clem ne mit qu’une petite fraction de seconde à disparaître et plusieurs a arriver dans le dos d’Hélène. Ayant perdu la force de son bras en même temps que son épaule droite, Clem utilisa son bras gauche pour faire une clé à la gorge de la toxicophobe, si la chance était avec lui, il réussirait à la maitriser avant que ne vienne l’heure de la douche.

“... pas forcément le cauchemard de l’autre Hélène, seulement si tu le vois comme ça. Comprends moi mais, de nous deux, je préfère que ce soit toi qui dorme jusqu’à la fin de la nuit.”
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 3 EmptyVen 11 Nov 2011 - 8:33
Elles flottaient là, en amont de nos têtes, les bulles. Frémissantes à la moindre caresse de l'air, j'aurais presque sentis ma peau se hérisser à chaque fois que l'une d'elle tremblait un peu plus qu'il n'en fallait au gré des courants d'air. Oui, elles voletaient au dessus de nous, les billes extraites de mon essence. Fragiles, nuisibles et menaçantes. Bien malgré le fait que nous soyons plongés dans le noir, leur surface reflétait chacune des variantes du spectre comme si elles n'avaient pas oublié les palettes de couleurs qui faisaient le monde extérieur à cette abysse. J'éprouvais à la fois une forme de détresse à ne plus les sentir aussi miennes qu'auparavant. Elles étaient des engrenages à ma machine, les voir en dehors de leur socle usuel me donnait l'impression d'être moi-même faite de vent ou de vide. Ce n'est pas pour autant que j'étais plus légère, a contrario, je me sentais accablée par la nécessité de vivre, à chaque petite bulle qui s'était échappée, c'était ma faiblesse qui rajoutais quelques poids à ma carcasse. Carcan dont je n'avais plus que l'impression qu'il s'agissait d'un monceau de chairs et de muscles, un automate à qui je retirais des pièces à chaque fois que j'en tirais mon pouvoir. Au fil des nuits, je ne comptais plus les coupures, les entailles. Seuls les hématomes provenant d'un élément étranger à moi me faisaient désormais souffrir. Et comme si mon corps avait voulu reprendre une place raisonnable dans ma manière de percevoir mes affres, ou plutôt comme s'il avait jeté l'éponge à me faire entendre raison sur mes perceptions chambardées, ce dernier s'était comme détaché de ma conscience... ou plutôt l'inverse, bref, c'est comme si je le regardais depuis derrière une vitre, ce carcan balafré et suintant de chaque pores de son épiderme. Sorte de limace que l'on pressait sans vergogne pour en recueillir le jus.

Aussi dénigreuse soit l'image que j'avais de mon corps, cela ne pouvait m'empêcher de ressentir le manque de la présence de ces quelques bulles hors de l'enclos intime et sécurisant des veines qui me parcouraient toute entière. Quoi qu'il en soit, qu'elles soient en dehors ou gardées précieusement en leurs racines originales, mon salut ne dépendait désormais plus que d'elles. Clem ne semblait pas plus alarmé que cela face à elles... mais j'avouais avoir du mal à discerner chaque rictus de son visage.. ou bien même les mouvements courts qu'il pouvait faire du fait du peu de lumière que l'on trouvait en notre lieu. Si bien que lorsqu'il répondit à mon interrogation, je ne pu m'empêcher de relever l'assurance de sa voix. Particulièrement lorsqu'il brandit une sorte de bâtonnet rouge qui, une fois identifié dans mon esprit, me fit retenir mon souffle. La lumière jaillit et assaillit les yeux que je fus obligée de plisser. Je sentis mon contrôle sur les bulles s'affaisser avec la stupéfaction, alors pour tenter de ne pas gâcher ce sang, j'en fis exploser un certain nombre. Une pluie fine et dévorante s'abattit sur le sol dans quelques petits chuintements discrets mais odorant... mais pas un seul cri. Je sentis mon cœur battre comme s'il se jetait contre les barreaux de ma cage thoracique pour s'en échapper. Le grincement résonna brutalement dans mes oreilles dès le moment où je me sentis happée en arrière, saisie à la gorge.

La frayeur provoquée par cette soudaine perte de contrôle de la situation me fit trembler jusqu'à mes bases, m'extirpant d'une torpeur dans laquelle j'étais plongée depuis le début de l'échange. Je m'avérais trop distraite en somme et le regret de cet état se fit sentir de par une montée d'amertume dans la gorge et, de concert, une rage incommensurable. Clem se jouait de ce dialogue comme il jouait avec l'obscurité. Impossible pour moi de bien discerner quoi que ce soit. Même me fier à mes sens usés et altérés me semblait peu raisonnable désormais que je n'avais plus l'impression que mon enveloppe était mienne. Cependant, la pression qu'exerçait le cadet Free me permettait de m'assurer de son emplacement, ce qui remplissait déjà une bonne fraction des conditions à remplir pour procéder à l'éradication de la vermine. Quand bien même il fut délicat de tenter de dégager mon cou de sa poigne, je finis par m'aider de mes mains qui se mirent à tirer son bras dans la direction opposée à celle de mon buste. De là, je parvins à articuler entre deux suffocations :

''...C'est...c'est du pareil au même... tu ne fais qu'étouffer ce qui te paraît être nuisible à ta petite personne... mais le premier de nous deux qui fermera ses paupières... c'est bien toi..!''

Sans crier gare, je puisais toujours un peu plus sur ma réserve vitale que je ne parvenais plus à estimer et condensais tout cela à l'arrière de ma tête tandis que le sang déjà présent dans mes mains vint perler en surface de mes paumes agrippées au bras de mon tortionnaire. L'acide concentré dans ma nuque se projeta en arrière, droit vers le visage du jeune homme qui serait certainement flanqué d'une belle opération chirurgicale tout en sachant consciencieusement que le visage présentait, sans l'ombre d'un doute, l'une des parties les plus douloureuses du corps humain. Puis si Clem n'était pas dénué de tout instinct, il aurait très certainement un mouvement de recul à la suite de cette riposte. La dernière languette qui maintenait mon masque sur mon visage se disloqua au passage et glissa de ce dernier, dépourvu de tout lien, il s'écrasa par terre dans un bruit sec. Sans plus de cérémonie, j'en profitais dès lors pour reprendre appui sur mes pieds et basculer en avant, finir fléchie sur mes genoux avant de donner une impulsion depuis la pointe de mes pieds pour me dégager de cette situation critique. Je trébuchais sur le sol, après avoir un peu mal calculé l'énergie emmagasinée lors de mon élan. Je sentais les courants de ma pensée s'altérer de plus en plus. Un essaim d'insectes chatouillait les parties de ma peau d'où s'étaient extirpés mon essence vitale. Je notais alors que je n'avais plus cette même notion de limite que je me fixais auparavant et que la seule sensation de vide que j'éprouvais désormais n'était rien d'autre que des appels de détresse d'un corps... d'un gros abcès que l'on désenfle de son pu réclamant par la suite sa chair purulente qu'on lui a enlevé. En bref, ma carcasse n'était ni plus ni moins qu'une ressource d'énergie dont je ne lésinerais pas la quantité. J'en faisais ce que je voulais, après tout et ce ne serait surtout pas les exhortations de quelques hères qui me feraient plus ménager cette abjecte marionnette.

Je fis alors volte face afin de ne pas quitter mon adversaire des yeux et constater sa réaction. Le dialogue que nous venions d'avoir me remontait en tête et.. à bien y repenser, j'étais bien aise qu'il soit clos. Le débat était allé trop loin et avait creusé là où je ne voulais pas que l'on touche. Le mieux, présentement, serait de garder le silence. D'autant plus que je ne trouvais maintenant plus qu'à peine la force de parler. Quand bien même chacun de mes membres tremblaient du manque de sang, je ne leur accorderais pas de répit. Si je pouvais encore entendre les vaisseaux de mes tempes pomper leur dû c'est que je n'avais pas encore atteint mes limites... puis.. il y avait toujours cette main invisible posée sur moi, celle qui me poussait à poursuivre dans cette frénésie. J'avais déjà abandonné tout espoir de lutte contre cette force qui ne venait d'ailleurs que de ma propre personne. C'était seulement des autres dont je devais me défaire, il n'y avait pas de place en ce trou pour plus d'ignares. Il s'agissait de MON obscurité et Clem n'avait rien à y faire. J'aurais pensé qu'il n'y comprendrait rien.. mais à jouer le jeu, il m'avait sonnée sur ce que je croyais avoir de plus inébranlable. Je sentais la sueur alourdir mes paupières et mes poumons vouloir se gonfler plus que leur taille ne leur permettait à chaque bouffée. De plus, sans mon masque, je commençait aussi à sentir quelques difficultés à respirer proprement. Ici, il n'y avait rien d'autre que de la poussière. Conséquemment, je fus prise d'une quinte de toux, pas des plus virulentes, certes, mais assez pour m'indiquer que, déjà que tout m'apparaissait plus indistinct et diffus, il ma fallait me presser pour ne pas manquer d'air en prévision d'une autre confrontation avec le jeune homme. Me tenant avachie sur mes bases, je me concentrais alors pour rassembler encore plus de sang au creux de mes paumes... mais dès le moment où je fis appel à mon pouvoir, je me sentis vaciller. Mes jambes se dérobèrent sous mon poids et je dû m'appuyer d'une main sur le sol pour ne pas être totalement déstabilisée. Aussitôt, mon contrôle sur l'acide se relâcha et il se perdit à nouveau dans mes veines... Impossible de décrire comment je me sentais à ce moment là. Pathétique ? Impuissante ? Courroucée ? Un savant mélange des trois et peut-être d'autres sentiments si savamment mélangés qu'il était difficile de les dissocier les uns des autres. Je perçu ce grincement qui me vrillait à nouveau les tympans. Je devais être plus forte que cela... si je ne prenais comme excuse toujours que mes limites naturelles, jamais je ne pourrais prétendre à savoir me défendre seule. C'était là tout ce que je voulais pourtant, ne plus dépendre des autres et les chasser de mon champ de conscience où il n'y aurait que moi. Si l'on est toujours dépendant d'autrui.. rien ne valait plus la peine d'être vécu si c'est toujours divisé que devrait être notre bonheur ou nos affres. Je déglutis, fermais les yeux un court instant puis parvins à me relever, non sans peine et à braquer ma paume droite vers Clem, et, bien que soutenue par son homologue de gauche, elle ne cessait de trembler, rendant la visée d'autant plus ardue qu'à la base... Bref, je tentais aussi de concentrer ma visée sur ma cible dont l'image se dédoublait et dont la silhouette, parfois, s'échappait en quelques formes fantasmagoriques. L'acide vint à se concentrer dans mon poignet... je maintenais fermement mes jambes ancrées au sol en appréhendant ce qui serait sans doute un dernier tir. Celui qui tue.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 3 EmptySam 12 Nov 2011 - 0:45
L'affrontement avait peut-être été inévitable depuis le début mais désormais, Clem savait que sa petite ruse passait certainement aux yeux d'Hélène pour la pire des trahisons (même si elle aurait certainement tenté le coup si elle avait été à la place de Clem, la peur rendait n'importe quel individu hypocrite et incapable d'empathie). Plus aucun retour en arrière n'était possible maintenant qu'il avait fait le choix de se battre contre elle, toutes les meilleures raisons du monde qui auraient pu lui pousser ne cachait absolument pas aux yeux de la toxicophobe qu'il l'avait réellement attaqué, et pour être honnête, dans cette situation si c'était Hélène qui l'avait attaqué en première il l'aurait traité de tous les noms avant d'essayer de la comprendre ; une fois qu'il serait sauf et elle sur le carreau évidemment.

Le problème c'était qu'essayer de soumettre à mains nues quelqu'un qui s'y opposait fortement était très difficile quand vous avez plusieurs os fêlés et des difficultés à respirer. Sa seule chance était que, dans son état pré-hospitalier, celui plus grave d'Hélène l'emporte sur son propre corps avant que celui de Clem ne le lâche. Une joute d'endurance entre deux éclopés pouvaient être très drôle à regarder pour un spectateur justement : pour l'un des participants, c'était juste frustrant à en avoir des larmes de rage contre son propre corps. Même pas capable d'empêcher Hélène de lui faire baisser la pression exercé par son bras...


''...C'est...c'est du pareil au même... tu ne fais qu'étouffer ce qui te paraît être nuisible à ta petite personne... mais le premier de nous deux qui fermera ses paupières... c'est bien toi..!''

Ce ne fut bien sûr qu'une fraction de seconde trop tard que Clem se rappelait que la toxicophobe blessée était encore plus dangereuse que la toxicophobe en pleine forme, et qu'il était trop près d'elle... beaucoup trop près. Il s'était forcé toute la nuit à se rappeler que l'état d'Hélène était suffisamment grave pour qu'il prenne le risque d'en demander plus à son propre corps comme pour se conforter à une image chevaleresque complètement stupide certes, mais sur le moment cela lui avait paru normal de s'inquiéter pour elle. Et c'était bien sûr au moment où elle était devenue son ennemie qu'il avait oublié ses plaies et coupures. S'il s'en était rappelé, il aurait aussitôt fait la jonction entre leur existence et le danger du liquide qu'elles laissaient échapper. Dans l'esprit de Clem, le danger venait des bulles et il en avait oublié leur origine : de façon simpliste, son inconscient avait conclu qu'avoir fait apparaître ses bulles empêchait Hélène de se servir de son pouvoir ordinaire.

Du point de vue de ses nerfs, ses mains crachaient littéralement du feu, une explosion de sensation vinrent se bousculer dans sa tête, la plupart voulant délivrer le même message de douleur même si d'autres étaient des informations visuelles tel que la vision de sa peau à une profondeur qu'il n'avait jamais vu, même en se coupant profondément. Le rouge des muscles cuisant autour de bulles vertes d'où parfois on devinait la présence de l'os entre deux tendons donnait autant la nausée à Clem que l'odeur de son propre bras en train de se vaporiser sous ses yeux... ou alors était-ce le son ?

Mais visible ou pas, face à une douleur intense, les muscles se contractaient au contraire de se relâcher. Clem se dit que ce n'était pas de cette façon qu'Hélène allait desserrer son étreinte. La suite lui apprit que les quelques gouttes qui avaient fait leur chemin sur son bras n'était que la manifestation extérieure de la vraie riposte de la toxicophobe. Sortit visiblement d'une plaie sur la nuque qu'il n'avait pas vu (à moins qu'elle ai réussi à concentrer son sang sur cette partie là de son corps), une giclé bien plus importante que les gouttelettes qu'il avait reçu sur le bras le toucha au visage, fit bien plus que couler contre la peau. La douleur associé à la surprise fit complètement relâcher la prise de Clem sur Hélène. Celle-ci s'échappa en laissant son masque derrière elle, révélant pour la première fois son visage devant Clem qui, en revanche, n'était pas du tout en état de le remarquer.

La moitié de son visage était continuellement rongé par un essaim bourdonnant et furieux qui ne relâchait pas une seconde leur action corrosive sur son visage. Bien qu'il ait mit ses deux mains contre la partie touchée, lorsque n'importe quelle douleur se mettrait à se calmer là l'effet inverse était obtenu. S'enfonçant toujours plus profondément, l'acide attaquait maintenant des sous-parties de la peau qui n'avait jamais gouté à la lumière du jour ni à la caresse de l'air. Le moins que l'on puisse dire, c'est que leur premier contact avec l'extérieur c'est fait de façon brutal.

Même si la douleur était tellement forte qu'elle en perdait de sa puissance, le fait que c'était le visage de Clem qui était rongé, son identité autant que la seule partie de son corps qui le différenciait réellement des autres, l'idée que cette marque unique de lui-même soit progressivement rongé était aussi dure à supporter que la douleur en elle-même. Ne tenant plus sur ses jambes, Clem mit un genou à terre, une main sur le sol tandis que l'autre laissait lentement couler en grésillant ce qui était certainement un résidus de peau, de chair et d'acide entre ses doigts, le tout laissant place à la fumée brulée, une partie de Clem devinait que la réaction chimique était terminé et qu'il faudrait encore de l'acide pour la faire redémarrer ; une autre partie de Clem répétait la scène en boucle dans sa tête, une autre revivait la nuit et une autre encore, les parties les plus importantes de sa vie. Tout se mélangeait dans sa tête et la réflexion en devenait impossible. La seule idée qui creusait son chemin dans sa tête de façon bien plus efficace que l'acide car elle disposait de sa propre autoroute privée était l'idée qu'il allait mourir.


Tout concordait : Hélène qui le braquait avec une de ses mains, la visé aider par l'autre tandis que sa paume devant Clem lui laissait entendre qu'un autre jet d'acide se préparait. Son propre corps ne lui laissait plus faire un seul mouvement devant l'action conjugué du traumatisme et de la fatigue accumulé. Si Clem avait disposé de toutes ses ressources mentales et qu'il se riait de sa situation, il aurait continuer son étrange dialogue avec Hélène, il aurait retenu la première partie de sa dernière phrase et lui aurait répondu quelque chose du genre «  Du pareil au même ? Si c'est le cas tu sais que tu es dans le même que moi et que je ne désire pas me battre ». Sinon, si c'était son coté persifleur qui l'aurait remporté, il aurait retenu la deuxième partie de sa réplique et il lui aurait désigné du doigt son visage meurtri en demandant « Ta prochaine attaque là, c'est pour fermer l'autre ? ».

Mais dans la réalité ce n'était pas comme ça que ça se passait, on ne balançait pas de dernière phrase bien sentis pour narguer l'adversaire ou pour continuer un dialogue qui n'avait plus aucun sens juste pour la classe. Clem le savait maintenant, quand on marchait dans la vallée de la Mort, même avec Lui à vos cotés, il était impossible de « ne ressentir aucune crainte ». On disait dans certains romans que le futur condamné à mort vivait une sorte de libération. Clem ne pouvait pas dire le contraire : il avait l'impression que ses yeux et ses narines avaient décidé de déverser tout ce qu'ils gardaient en leur sein. Ayant des strions de larme et de morve, la bouche de Clem s'ouvrait et se refermait dans un rythme désarticulé tandis que sa langue restait collé contre son palais. Laissant des souffles d'air quitter sa gorge dans ses derniers soupirs gémissant. Son corps était secoué de spasmes tandis qu'il anticipait la suite, Clem ferma les yeux et sa langue bougea enfin pour lâcher son dernier mot qui sera très certainement « pitié » quand le monde retentit comme s'ils étaient dans une cloche glacée.

Il y eu un bruit comme quand on frappait le fond d'une marmite avec une cuiller en bois tandis que la lumière s'alluma comme si Dieu avait fait craquer une allumette. Il y eu le bruit terrible du rugissement d'un dragon de feu, puis celui d'un de métal tandis que la carcasse de la rame tomba entres les deux voyageurs, le séparant d'Hélène, puis ce fut le noir.

Quand Clem rouvrit les yeux une fraction de seconde plus tard, l'apocalypse qu'il avait quitté avait été remplacé par le plafond de sa chambre. Son visage et tous ses os étaient entier et à leur bonne place dans un arrangement s ordonné et si propre qu'il ne put en ressentir qu'un malaise à l'avoir réparé si vite : il se roula dans ses draps couvert de sueur avant de vomir sur le pas de son lit.

Alors finalement il était le seul à avoir survécu, le générateur gorgé d'hydrogène avait certainement vaporisé tous les chiens présent dans le métro tandis que le souffle de la déflagration avait fini de faire basculer la rame dans le vide. Il avait eu la vie sauve seulement parce qu'il avait eu la chance insolente de s'être réveillé avant le moment fatal. Il était impossible qu'Hélène eu la même chance que lui. Clem ne ressentait quasiment rien à son sujet, trop anesthésié par son retour dans le monde réel et la quinzaine de secondes avant. C'était au final une voyageuse qui l'avait autant aidé qu'il l'avait fait pour elle et c'était finalement lui qui avait été choisit pour survivre.

Il se promit de se rappeler d'elle tout en sachant qu'il n'avait pas retenu son visage, mais il n'oublierais pas ce qu'elle avait fait pour lui, pour lui... avant l'épisode du trou.

Une partie de Clem reviva la nuit et il se mit à vomir encore.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 3 EmptyDim 13 Nov 2011 - 7:43

Tombé à genoux, prit de court par la douleur qui l'accablait d'un poids devant lequel même les hommes les plus courageux se pliaient, Clem n'échappait pas à la règle et c'est seulement à la vue de sa silhouette lovée sur elle-même que je réalisais enfin l'envergure des mots de Dislok à propos de mon pouvoir. La mort n'était pas le dessein de mes mains, l'homme seul était assez fou pour s'en donner seul les moyens, en revanche, j'étais celle capable d'ôter à tout individu toute la crédibilité de cette finalité. Qu'est ce qu'était qu'une mort lorsque celle-ci ne s'avérait être qu'un exutoire à ses affres ? Lorsque l'on est apte à substituer tout ce que nous offre la vie... la matière, oui, quand on est capable de procéder à un échange aussi dingue que celui de la matière contre le vide. La douleur qui perdure et insiste est l'un des fondements du forfait. L'acide rend ivre la plupart des éberlués qu'il touche et tout ce que j'étais capable de lire à ce moment là dans les yeux de mon opposant était qu'il en était déjà à rendre les armes, plein comme une outre, il en éclatait de partout de ce trop plein de matière. Les courbes de son visage n'avaient finit de se découdre et de fondre. Parcelle d'argile grossière que je venais de façonner, dévoilant le golem de dessous son cuir trop encombrant. C'était beau ce petit bout d'homme dégoulinant, elle était belle l'humanité une fois décapée pour n'en laisser que le tronc essentiel. Un dégout profond remonta dans mon ventre, soulevant mon estomac au passage. Un rictus déforma mon visage, pinçant mes lèvres en découvrant quelques dents blanches tandis que la paupière inférieure d'un de mes yeux tressauta. Je claquais ma langue sèchement, courroucée. Ce soudain excès de colère m'arracha une autre quinte de toux. N'ayant plus rien qui puisse substituer mes bronches, mes filtres naturels, j'étais capable de m'étouffer avec une brise. Le fait que je n'échappais pas moi non plus à la fragilité de l'être humain m'arracha un râle dès que je fus en mesure de respirer normalement. Bien que l'intervalle entre chaque inspiration et expiration s'était considérablement raccourcit, mon bras reprit l'exacte trajectoire qu'il avait à l'instant, braqué sur le jeune homme qui frémissait de peur devant ce qu'il pensait inévitable. Pourtant, à relever ainsi les yeux vers son bourreau, on s'accrochait toujours un tant soit peu à la dernière chose qui pourrait nous laisser continuer la course.

La chair avait enfin terminé de s'agiter et de se mutiler. Elle avait bouillie, s'était remodelée au gré de tout ce qui avait pu la toucher durant son effervescence. Ainsi elle gardait les sillons creusés par une main et en sus d'une abomination qu'on croirait difficilement en mesure d'être égalée ou dépassée, la gravité n'avait pas épargné sa loi absolue à la peau de ce pauvre hère et des pans de chair roses et blanches étiraient chacun de ses traits vers le sol, encore tressautantes et écorchées à vif. En sus, quelques zones de son épiderme s'étaient ravalés sur eux-même de la même manière que leur propriétaire s'était laissé tombé à genoux, recroquevillés dans la souffrance pour tenter d'en étouffer le feu, il n'en restait plus que des champs de petits cratères provoqués par les petites bulles résultant de la réaction entre l'acide et la matière à ronger. Que restait il désormais ? Ce n'était plus un homme ni un garçon... on ne parlait même plus de mutilé tellement son état était déplorable, pourtant, sa chair encore rouge de sang n'en faisait pas une ruine. A bien plisser des yeux pour détailler cette figure répugnante, on discernait bien que dans ces yeux mouillés de larmes, on y retrouvait seulement cette tristesse si particulière que l'on retrouve dans le regard des monstres. L'homme s'habitue à tout et se sculpte selon les différents passages de sa vie. Ainsi, un marin présentera un visage buriné et séché par les vents, un fumeur aura les dents jaunies, la langue noire. Et un imbécile qui s'est perdu dans le noir d'un trou... ressemblera aux mêmes créatures qui le hantent et que l'on préfère oublier tellement on les craint, ces ombres fantastiques qu'on sait être le reflet de nos peurs et c'était là ce en quoi s'était transformé Clem ; un archétype de terreur, un habitant de mes cauchemars. Je déglutis et me mis à serrer des dents, luttais pour tenir debout et ne pas m'incliner devant cet homonculus. Mes pupilles avaient beau osciller à chaque battement de mon cœur, je n'en démordais pas et continuais de rassembler chaque petite parcelle d'acide qui se cachait aux tréfonds de ma chair pour enfin pouvoir m'exorciser de cette créature, enfin.

C'est alors que je sentais mon sang perler sur ma paume jusqu'à de nouveau former un agglomérat de gouttes maintenues contre ma main par ma seule volonté qu'un choc sourd ébranla tout notre cadre jusqu'à nous en faire trembler nous même. Mon bras ripa sur son appui alors que tout mon conscient s'éparpilla dans l'abysse de l'insondable. Étourdie, je m'arquais en avant pour ne pas perdre mon équilibre et dû écarter mes bras épars de mon corps pour assurer le maintiens de mon centre de gravité. Sans que je le veuille réellement, ma vue se braqua au dessus de ma tête d'où provenait les plaintes de l'acier qui se déchire. Tout devint graduellement plus noir en quelques fractions de secondes. Je vois cet énorme serpent de fer s'effondrer à nous et je ne prête attention à mes bras qui bougent d'eux-même qu'à la dernière fraction de seconde où un rugissement familier résonne dans mes oreilles, le grincement s'est dévoilé sous son visage. Dislok ne faisait que ruminer jusque là pour signifier sa présence, enfin, il se dévoilait. Mais la virulence avec laquelle presque tout ce qui me restait d'acide rejoignit mes mains d'un trait avant de se compresser au cœur même de ma paume levée vers le ciel obstrua ma pensée en cet instant. J'en oubliais Clem, j'en oubliais le trou et seul demeurait cette brusque concentration de liquide corrosif soudainement sous pression puis instantanément relâché en un jet court mais surprenant de vitesse et de densité. Déjà, la carcasse de fer du métro n'était plus qu'à une poignée de mètres. Je vois l'impact de l'acide sur la chape du véhicule entamer celui-ci avec allégresse. Avant la douleur m'était venue l'image mais j'ai à peine le temps de sentir comme si l'on m'avait retourné le bras comme un vulgaire gant que l'inexorable choc eut lieu. Ma tête passa au travers de la paroi fragilisée du métro et nous sombrâmes dans l'oubli.

•••

Un tressaillement et c'est toute ma carcasse qui me crie au scandale. Je n'ai pas le temps d'énumérer toutes les souffrances qui me secouent à ce moment que, plus alarmant encore, l'air ne me parvient pas aux poumons. Ma poitrine est secouée de violents spasmes alors qu'une toux brutale et douloureuse me secoue et expulse le trop de particules encombrant ce qui me reste de bronches. C'est seulement lorsque ma respiration ressemble à peu près à celle d'un fumeur cancéreux en phase terminale que je peux concentrer ma pensée sur autre chose. Seulement, des douleurs me viennent d'un peu partout.. particulièrement au bras, au cou et aux jambes, de plus, je sens que quelque chose pèse sur moi, en position allongée, je tente d'esquisser un seul mouvement mais une souffrance aigüe me prend de court. Bon de toute manière je ne me sens pas la force de faire plus alors tant qu'à ne pas bouger, autant rester oisive pour quelque chose d'utile. Des images, des bribes de souvenirs remontaient dans mon esprit alors que je tentais de me calmer. J'étais à Dreamland, dans le souterrain du métro dont je tentais de m'échapper avec Clem qui s'était blessé à la jambe. Je me rappelle le rejoindre, je n'étais pas très fraiche à ce moment là non plus et pourtant, j'avais arrêté ce qui nous faisait office d'échelle dans une chute qui se serait avérée sans doute mortelle. Sauf que du peu que pouvaient rouler mes pupilles dans leurs orbites et malgré les quelques éléments trop près et trop flous qui encombraient mon champ de vision, j'étais apparemment toujours dans ce métro. Le trou béant qui faisait défaut à ma mémoire entre l'instant où je voyais le jeune homme dont l'état m'avait préoccupée et présentement s'expliquait sans que je n'eus à beaucoup réfléchir : j'avais clairement échoué quand j'avais tenté de figer la rame sur ses rails... à moins que le générateur n'ait décidé d'exploser à ce moment, ce qui serait tout aussi plausible. Enfin... tout n'était plus qu'à l'état de suppositions. Je tentais de rassembler les forces de mon carcan endolori de toute part pour essayer d'appeler Clem mais tout ce qui sortit de ma bouche emplie de débris en tout genre ne fut que quelques suffocations étranglées. La poussière soulevée par mon souffle me fit monter les larmes aux yeux en même temps que la peur s'emparait de moi. Je n'aurais pas pensé pouvoir ressentir une telle anxiosité pour ce voyageur qui ne m'avait accompagnée qu'une nuit... mais au vu du silence qui planait autour de moi, j'étais à peu près sure d'être le seul être vivant du périmètre. Le temps passait, je me sentais trembler de toute part et le froid me gagner au fur et à mesure que les secondes passaient. Je finis par me lover sur moi-même et économisais mes forces. Je n'aurais pas pensé atteindre de telles limites après avoir abaissé le levier du frein du train mais apparemment.. j'en avais demandé plus qu'il n'en fallait à mon corps. Encore une fois.

L'attente s'avéra bien entendu trop longue à mon goût avant que je ne me sente enfin prisonnière de mes draps entortillés en tous sens. La nuit avait été agitée, c'était peu de le dire. Tout de suite, le souvenir de Clem me revenait avant même que je n'ouvre les yeux sur la réalité. C'était à lui que je devais ma survie dans le monde onirique. Maigre consolation me direz vous... tout aussi pathétique que lorsque l'on garnit de médailles et de titres honorifiques un soldat tombé au combat. Je n'ouvrais pas les yeux et même, me crispait dans ma couette au moment où une bile amère se rependait dans mon ventre et ma bouche. Oui, tout ça pour ça. J'avais rarement ressentis autant de frustration et de désespoir pour autrui. Et chérir le fantôme de ce garçon me semblait aussi risible que d'idolâtrer une tombe qu'on sait ne pas exister. Je tentais de relativiser comme de droguer ma mémoire pour que tout cesse de prendre des dimensions catastrophiques. Clem était repartit rejoindre les rangs des autres rêveurs, je n'avais plus qu'à lui souhaiter de beaux songes, insouciants et éthérés, comme je les regrettais parfois. De mon côté... la culpabilité me rongeait toute entière et la plaie ne cicatriserait pas de si tôt. Je m'asseyais sur mon lit, encore plongée dans la torpeur du semi-réveil et me préparais à rejoindre les autres spectres au sommeil sans songe et sans visages. La ville bourdonnait déjà d'un trafic naissant. On ne célébrait pas le deuil de rêveurs dont on brûlait les ailes mais on les gardait avec soi en sachant qu'on ira bien les rejoindre, un jour, inexorablement.
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Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ]

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