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Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ]

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Clem Free
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyVen 16 Sep 2011 - 20:15
La jambe de Clem ne fut pas broyer très longtemps, heureusement pour lui et dommage pour le chien qui l’avait attaqué mais visiblement, Hélène pouvait dispensée les plus magnifiques claques que Clem n'avait jamais vu, la main droite de la toxicophobe enveloppée dans sa gange de sang acide y était pour énormément : d'habitude on retire vite fait sa main quand on l'utilisait sur quelqu'un.

Une fois que les tenailles qui servaient de crocs au clébard se retirèrent de la jambe de Clem sous le choc corrosif, celui-ci n'eut pas le temps d'esquisser un geste pour se mettre à l'abri car Hélène le tira presque immédiatement par les épaules. Dans le feu d'un combat c'était plutôt osé. Cette solissitude a bien parcouru un certain chemin dans l'esprit de Clem mais elle s'est fait vite dépasser par la Douleur qui avait tout les types de priorités possible dans le système nerveux. Sa jambe n'était plus que maintenant un gros organe palpitant et chaque battement faisait venir la douleur sans que la vague précédente ne soit comblée.

Sans le lacher, Hélène abbatit son talon dans le crane du chien cauchemard et vu la tête que celui-ci tirait après avoir viollament percuté le sol, il devait avoir une bonne demi-douzaines de commotions... Un deuxième coup à titre préventif cette fois mais tout aussi destructeur (les craquements entendus étaient tout aussi satisfasant à entendre et toujours aussi répugnant en même temps). Clem aurait presque pu avoir mal pour la pauvre créature s’il ne souffrait pas déjà comme un damné : en plus de ressembler à un poteau en bois déchiré par le sel marin depuis des générations, la douleur émanant du bas de sa jambe empéchait toutes pensées cohérentes de se frayer un chemin vers le cerveau de Clem. Le haut de sa botte était complètement déchiqueté et son pied présentait un angle bizarre ; le chien avait du tourner la tête un peu trop violamment à un moment ou un autre. Ou alors tout le temps qu’avait duré la morsure, Clem ne savait plus et il s’en fichait, il était déjà en train de fouiller dans ses poches à la recherche de deux séringues qu’il avait emprunté dans la boite à pharrmacie du tunnel pendant qu’Hélène faisait ses injections. Il avait voulu la prévenir mais elle lui avait posé une question sur son frère et ce sujet en avait chassé un autre.

Deux seringues de secours, remplies de morphine selon les indications de la boite qui ne contenait malheureusement plus que ce pauvre nombre. Clem s’était dit que, de toute façon, une dose étant suffisante pour s’approcher dangeureusement de l’overdose, deux était le chiffre qui convenait mais en fouillant dans ses poches, Clem sentit un liquide couler dans ses doigts et il ne ressortit qu’une seule seringue et plein de petits bouts en verre de l’autre.

Sans plus de considération pour cette perte, il éjecta le bouchon de la seringue encore intacte et il se l'enfonça violament dans la jambe à un endroit où les dents du chien avaient déchirés le tissu de son pantalon. Ce qui était pratique avec ces seringues d'urgences, s'était qu'elles pouvaient être utilisées par n'importe quel abrutie qui possédait au moins cinq doigts. Clem remplissait donc les prérequis et s'était avec un immense soulagement qu'il sentit ses nerfs se calmer quasi instantanément (m^eme si le terme "calmé" n'était pas à sa place : endocriné n'était pas forcément plus juste mais s'était incontestablement plus poétique).

Désormais, il ressentait juste un énorme engourdissement venant de sa jambe et un élancement terrible quand il essaya de la bouger. C'étaient des sensations qu'il connaissait bien après avoir été sevré à cette m^eme substance àprès un accident de voiture dans le monde réel. Le plus dur était de recommencer à bouger le membre habitué à l'inactivité.

Clem entendit à peine la question d'Hélène, comme si son esprit encore un peu mal en point lui faisait parvenir ses mots comme hachés, mais au vu des évènements qu'elle avait traversé, cette tare compréhensive pouvait très bien être imputée à la toxicophobe, bien plus mal en point à biens des égards par rapport à Clem. Un instant, il s’était demandé quel tête il présentait car elle l’avait gratifier d’un drole de regard que l’on reservait d’habitude aux chats se tenant sur deux pattes et tirant un cigare mais en fait, cela faisait un certain temps qu’Hélène était dans les nuages de ce coté là. Plus précisement depuis qu’elle avait avalé ces cachets dans les couloirs mais la mémoire de Clem n’avait pas cette précision ni cette empathie ; en clair, ce détail là lui avait échappé.

Voyant qu’une certaine quantité de sang continuait de sortir de ses plaies à la jambe ( et surtout parce qu’il ne pouvait supporté de regarder sa peau déchiquetée), Clem tira son écharpe de ses épaules et s’en servit pour faire un bandage rudimentaire vers la hauteur de son talon, juste au dessus de son pied. Il essayait après de se lever doucement ; il était quasiment arrivé à la station dîte “debout” quand soudain... le sol vint à la hauteur de son visage. Ce qui était une façon poétique de dire qu’il venait de se casser la gueule sans prévenir. Il venait tout simplemment de découvrir que sa jambe ne pouvait plus supporter son poids.

Clem vit que Hélène s’était déjà déplacé près du générateur et il se remit une fois encore debout et se mit à clopiner dans une autre direction pour chercher à son tour où s’entreposait le carburant qui faisait vombrir ainsi l’énorme générateur qui dominait la salle. Clem s’en éloigna et chercha plutôt contre les murs là où il pourrait trouver des réserves et autres casiers.

Le premier casier qu’il trouva, collé contre un mur, ne contenait que des tenues protectrices, gants, lunettes et extincteur, mais rien qui ne pouvait faire exploser quoi que ce soit ni même l’aider à soutenir sa jambe qui pendouillait, le genou à demi plié pour qu’elle ne touche pas le sol. En tournant la tête, il vit, comme fondu dans le mur, une porte qui n’était visible que grâce à son triangle rouge à hauteur de tête qui montrait une grosse explosion. Clem sourit : il aimait mieux ça.

Arrivant à la porte, il l’ouvrit avec une certaine impatience il fallait l’avouer : dans quelques secondes, il allait enfin savoir si son plan pouvait devenir réalité ou si ce n’était qu’une intuition totalement bidon de sa part. Le résultat dépassa ses attentes : quand Clem ouvrit la porte et qu’il lut l’inscription inscrite sur les récipients remplissant une salle obscure d’une dizaine de mètres de longueur sur trois de largeur, sa respiration fut coupé net quand l’information remonta dans la partie du cortex cérébral où les noms étaient analysés, quand cette information partie dans la réserve des souvenirs, le choc cérébral lui coupa ses jambes (ou plutôt la jambe) et il tomba sur les fesses, resta encore un petit moment groggy avant qu’un petit rire hystérique s’échappa de ses lèvres : il devait montrer ça à Hélène de toute urgence.

Avec moult précaution, il prit lentement une des bonbonnes et clopina vers Hélène sans trop balancer ses bras et quand il arriva devant elle, posa lentement la bouteille devant et le fit tourner de façon à ce qu’elle puisse lire l’inscription : DIHYDROGENE.


“Dreamland est peut-être un monde où la folie et l’incohérance ont pignon sur rue mais on y retrouve souvent des éléments de notre monde même si c’est pour une utilisation pour laquelle on n’y avais jamais pensé ou tout simplement pour une utilisation dangereuse. Là, la folie c’est d’avoir des dizaines de caisses de ce truc là-bas dans un petit logis : je ne sais pas à quelle profondeur nous sommes mais on a là suffisement de gaz pour ouvrir un trou jusqu’au ciel.”

Clem fit une petite pause le temps de réaliser qu’Hélène ne partageait certainement pas sa connaissance des gazs dangereux et il s’autorisa donc un petit exposé, même si sa partenaire n’était pas en forme pour recevoir des informations, il avait besoin de se rappeller à voix haute la puissance de ce qu’il tenait entre ses mains :

“On connait des dizaines de moyens de fabriquer du dihydrogène artificiellement, on sait même ou en trouver en abondance sur notre planète mais on le laisse généralement là où il est et on part creuser ailleurs : les seuls endroit où on en trouve en grosses quantités sont les réacteurs des vaisseux spatiaux et notre soleil. En fait, on sait faire depuis longtemps des moteurs de voiture marchant à l’hydrogène mais le seul inconvénient qui empêche sa commercialisation malgré le fait qu’il marche entièrement à l’eau, c’est qu’il suffirait d’une étincelle invisible à l’oeil nu pour faire disparaître la portion d’autoroute où se trouve la voiture.
Lorseque ce gaz décide d’exploser, il fait flamber tout l’air autour de lui en une fraction de seconde et il se développe trois à quatre fois plus vite qu’un cheval au galop en ne laissant derrière lui que de la vapeur d’eau qui est bien son seul élément intrinsèque."

C’était fantastique : plus il en parlait et plus des éléments sur ce gaz lui revenait, le dernier particulièrement lui fut pratique :

“D’ailleurs justement, si on combine ce gaz avec un autre dont j’ai oublié le nom, on synthétise de l’acide chlorydrique et si les proportions ne sont pas calculés de façon à ce que tout le dihydrogène soit consommé dans la réaction, il se produit un rebond et l'acide nouvellement formé se désintègre et les deux gazs réaparaissent. Le truc c'est que le dihydrogène est capricieux et qu'il en profite pour exploser. Donc en somme, si ton acide entre en contact avec ce gaz, les chances que celui-ci réagit sont très fortes."

Finissant là-dessus, Clem s'approcha du générateur et avisa que la partie extèrieure de sa carlingue était constitué de plaque de fer maintenue par un ensemble de vis rouillées pour la plupart : il suffisait de quelques efforts pour arracher la plaque mais Clem avait besoin de plus que ses deux mains pour retirer au générateur la quantité qu'il en voulait :

"Tu viens m'aider ? On va avoir besoin d'une demi-douzaine de plaques comme celle-là à mon avis : on va se faire une minuterie rudimentaire pour nous laisser le temps de rejoindre "l'abri" avant que la salle n'explose. Tu as vu le film "Alien" ? Il y a une scène où le sang acide du monstre traverse lentement les étages du vaisseau les uns après les autres, on va faire pareil ici. Il faut qu'on constitue une sorte de mille-feuille avec ces plaques et qu'on mette la bouteille en dessous. Si explosion il y a ; elle sera largement suffisante pour atteindre ses petites amies qui attendent à à peine dix mètres de là. Ce sera une formidable explosion écologique."
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyDim 18 Sep 2011 - 15:07
Clem sembla décréter dans son mutisme que de résoudre le problème du sang qui s'écoulait de sa jambe était prioritaire face à la réponse que j'attendais concernant son état. Enfin, dans un sens, à le voir s'injecter une seringue de je ne sais quel anti-douleur dans la jambe et créer un garrot autour du tronc déchiqueté qui lui servait de béquille, on pouvait aisément en déduire les éclaircissements dont j'avais eu besoin. Désormais, nous étions sur le même radeau d'éclopés, cernés par le bourdonnement de la centrale qui n'attendait plus que nous pour la faire exploser et raser tout le réseau souterrain que nous venions de parcourir en long et en large. Officiellement, je crois que cette nuit aura sans doutes été la pire de tout mon séjour à Dreamland. En plus de me retrouver à gesticuler frénétiquement dans le purin d'une situation rocambolesque, j'y étais accompagnée. Comme si j'en avais bien eu besoin! Plus sérieusement, c'était grâce à Clem que j'avais survécu jusque là, dans un état déplorable, certes, mais j'étais en vie... en revanche, je le maudissais pour tous le calvaire que nous continuons de subir, quand bien même nous approchions de l'aboutissement tant espéré, j'en avais ma claque. Et toutes ces nébuleuses colorées qui me narguaient en troublant ma vue. Je n'y voyais plus clair aussi bien de par mes yeux mais aussi dans mes réflexions, ne sachant même plus si le sol que je foulais était il aussi solide que la notion que l'on surnomme « réalité ». De cela résultait un certain sentiment de frustration que je gardais bien profondément enterré au fond de moi-même. Mon humeur était au plus bas, mais il ne fallait pas en faire pâtir mon compagnon pour le bien de notre entreprise déjà périlleuse en sa base. Bref, plongée dans mes pensées, j'observais Clem se dépêtrer avec son bandage de fortune, son nez embrassait le béton chaud de la salle du générateur sans que je ne réagisse. L'information ne fit pas immédiatement le tour de mon cerveau, je ne connectais plus les messages qu'envoyaient mes yeux à ma matière grise. Si bien que lorsque le système redémarra, j'eus un léger sursaut, l'absence de Clem dans mon champ de vision me sortit de ma torpeur. Je m'orientais alors dans la direction qu'il avait emprunté.

A l'heure actuelle, le jeune unijambiste sautillait contre le mur à la recherche de notre salut. Je m'approchais à pas chancelant lorsque celui-ci s'esclaffa dans un rire qu'on mettrait sur le compte de l'abolition soudaine d'un profond désespoir. Comme un choc hypothermique en bref. Ma curiosité à demi éteinte me porta un peu plus vers lui mais il prit la peine de rapporter le fruit de sa découverte juste sous mes yeux. Il tira avec lui une sorte d'énorme bombonne qui résonnait lorsqu'elle tapait contre le sol. Une étiquette où il était écrit l'identité de ce trophée me parut illisible, les lettres n'étaient plus que de grosses mouches poiles et diffuses qui, même lorsque je plissais des yeux, n'apparaissaient que plus noires. Alors je prêtais cent fois plus d'attention aux explications que fournissait mon acolyte d'une nuit. Apparemment, ce qu'il venait de poser au sol avec une délicatesse insoupçonnée était la clé même de notre salut. On disposait de ces petites merveilles en assez grand nombre pour percer tous les manteaux géologiques jusqu'à nous ouvrir une brèche jusqu'aux cieux. Le programme des réjouissances s'annonçait grisant, oui. Ensuite, Clem partit sur d'autres éclaircissements au sujet des propriétés de notre arme... là, je ne le suivais plus qu'à moitié, non pas que je n'étais pas ouverte d'esprit à quelques notions de physique mais là, présentement, le cœur n'y était pas. Enfin, je parvins à me raccrocher à la fin de son cours, suffisamment pour enregistrer l'information majeure de ses élucubrations : Arroser le tout d'acide avec une quantité dissemblable à celle contenue dans une de ces bombonnes suffirait à tout faire éclater. Ainsi, je pouvais espérer ne pas avoir à trop puiser dans mes ressources vitales. Bonne nouvelle en soi. Par la suite, Clem laissa la bombonne là où elle se trouvait, s'approchant du générateur pour je ne sais quelle obscure raison, il sembla vouloir en arracher quelque chose, me priant d'approcher, il renchérit ses explications sur le « comment » allions nous pouvoir nous laisser un lapsus de temps de quoi nous carapater en beauté. Poussant mes jambes flageolantes à avancer, je rejoignis le jeune homme, écartelant mes doigts autour de la plaque qu'il tentait vainement d'arracher seul de ses mains mitainées, je laissais un compte à rebours avant de tirer. « 3... 2... 1...Allez! ».


Les boulons émirent un crissement protestataire en se sentant disjoints de leurs rivets qui, friables, cédèrent à la force exercée sur eux. Le morceau de métal érodé tomba sur le sol chaud et tremblant, je le ramassais sans autres formes de procès mais.. une fois relevée, je me sentais tourner de l'œil, si bien que je dû m'appuyer au générateur électrique d'une main pour ne pas perdre de trop le fil de ma conscience. Je sentais ma fatigue me marteler le cerveau au même rythme que mes battements sanguins. Tout mon système semblait vouloir me faire fonctionner à un seul et unique rythme tellement uni qu'il se répercutait jusqu'à mes tempes. Long, continu, sourd. Désagréable. Je m'ébrouais intérieurement histoire de donner un peu plus d'hétérogénéité à ma pensée. Ne prenant même plus la peine de m'excuser pour mes temps d'absences, je ne faisais pas patienter plus longtemps le frère cadet Free et m'attaquais à la plaque suivante. Cette fois-ci, je posais mon pied contre l'édifice bourré de watts et m'aidais de la poussée exercée par ma jambe pour extirper la pièce de fer rouillée de son cerclage. Elle aussi sauta sans difficulté. Je répétais l'opération ainsi jusqu'à obtenir un jeu de sept plaques que je brandis devant Clem, passant un revers de poignet sur mon front humide de sueur.

''C'est assez ?... Une autre pour être sûr ?..'' Voulus-je savoir.

Je relevais mes yeux vers lui et tentais de capturer son regard, mais au point d'éreintement où je me trouvais, ses pupilles n'étaient plus que deux tâches bleues-vertes qui débordaient sur ses joues, à la manière de deux projections d'aquarelles, lancées là pour constituer un regard intelligent.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptySam 24 Sep 2011 - 10:18
Ce n’était pas facile de tirer de toutes ses forces avec ses deux mains et seulement une jambe par terre mais Clem réussit, avec l’aide non négligeable voir supérieure, d’Hélène. Ils réussirent ensemble à arracher au blindage du générateur une, deux, trois... sept plaques qu'il disposait en un ensemble compact après avoir poser la bonbonne en dessous du tout. Il était impossible de dire combien de temps une seule d’entre elles résistera à l’action corrosive de l’acide circulant dans le corps de la toxicophobe et donc, par extension, impossible de dire combien de temps l’ensemble tiendra. Et impossible aussi de dire si la résistance global du tas métallique rouillé sera plus efficace que l’action corrosive du produit qu’Hélène allait lui appliqué ; mais Clem avait vu ledit produit en action et il savait qu’il était suffisament efficace pour griller jusqu’aux nerfs d’un crane en acier plombé (un crane de chien en l'occurrence). Ainsi quand Hélène lui demanda s’il pensait qu’il devait rajouter encore une plaque, il secoua la main à hauteur du torse dans un geste de négation fatigué par l’effort, comme s’il essayait de chasser une mouche sans la regarder, en expliquant :

“Pas la peine, il y a trop d’inconnu dorénavant : le reste dépend de toi.”

Ensuite, parce qu’il pensait qu’il devait le faire car sa culpabilité le poussait à dire quelques mots à celle qui allait accomplir (dans un acte de sacrifice : Clem aimait de plus en plus son pouvoir à un seul tranchant) l’acte qui avait le plus de chances de les sauver tous les deux (astronomiquement faibles, mais des chances quand même). Clem se rapprocha et posa sa main sur l'épaule d’Hélène, non pas parce qu’ils s’étaient particulièrement rapprochés en seulement une nuit de voyageur ( ils pourront faire le point quand ils se tireront de là vivants pour l’instant, ils avaient d’autres préoccupations) mais déjà, Clem n’avait toujours pas trouvé de béquilles ou quelque chose qui pourrait lui servir comme tel ; et aussi parce qu’il avait bien remarqué les absences de plus en plus rapprochés d’Hélène : Même blessé et épuisé, le cerveau de Clem continuait de tourner dans un univers en trois dimensions et selon une échelle du temps d’une seconde contre une. En somme il remarquait bien qu’Hélène allait de plus en plus mal. Plus longue et plus rapprochées, ses absences laissaient penser à Clem qu’elle avait peut-être contracté... il ne savait pas ! Peut-être un virus contracté quand elle avait été attaqué par les chiens sur les lieux de l’accident. Si c’était le cas, Clem allait peut-être présenter les mêmes symptômes dans pas longtemps... mais pour l’instant il avait la tête clair et comptait bien la garder. En tout cas, si son balancement précaire secouait suffisamment Hélène pour qu’elle reprenne un tantinet ses esprits ça serait toujours ça de pris.

“Écoute, commença Clem un peu mal à l’aise, conscient qu’il y avait des chances pour que ses prochaines paroles n’atteignent jamais le siège de la conscience qui était désormais encombré et bien difficile à stimuler mais il continua quand même, je vois bien que tu n'es pas vraiment au mieux de ta forme et que cela te coute beaucoup d'utiliser ton pouvoir mais... je ne sais même pas si on a fait le plus dur. Bon tout ça pour te rappeler qu'il va falloir que tu gardes tes forces hein ? On va essayer d'enfermer les chiens qui nous attendent dehors dans cette salle mais après il va falloir se dépêcher alors n'hésite pas à me prévenir si tu n'arrives plus à tenir le coup j'ai bien remarqué que tu n'avais pas récupéré de tes blessures et que tu as du mal à te concentrer... oui je sais je boite et je ne peux certainement pas courir mais toute aide est bonne à prendre non ?.

Bon voila pour le simili discours d'encouragement qui n'en avait a la prétention mais il fallait composer avec. Clem s'éloigna d'Hélène pour la laisser tranquillement allumer la mèche de la boite de Pandore. Ce n'était pas forcément quelque chose de très personnel mais il n'y aurait rien à gagner à la fixer pendant ce temps là. Et puis il y avait certains détails qui devait être réglés. Dans l'état où ils étaient (enfin surtout Clem qui ne pouvait pas courir mais qui arrivait à boiter maintenant grâce à l'anti-douleur même si n'importe quel médecin lui rétorquerait qu'il abimait son pied à l'utiliser ainsi quand il ne sentait pas la douleur que son membre envoyait et nyanyanya et nyanyanya : on connaissait tous les raisons qui poussaient Clem à boiter plutôt qu'à avancer à pied joint et la miraculeuse guérison qui opérera quand il se réveillera.

Quand il s'approcha de la porte, il entendit avec surprise que les chiens étaient toujours occupé à cogner contre le battant depuis tout qu'ils les avaient laissé là. A force la porte commençait à se gondoler par endroit et Clem se dit que ce n'était plus qu'une question de minute avant qu'elle ne sorte de ses gonds et que lui et Hélène avaient bien fait de préparer leur sortie et qu'ils ne s'étaient pas retranché dans cette salle où ils auraient étés coincés. Clem regarda un instant la lourde barre de fer qui était charger de retenir le battant et il se dit qu'à condition de la lever dans un position précaire, on pouvait faire en sorte qu'en claquant bien fort la porte au moment de sortir, elle retombera dans sa position verrouillée.

Clem se cala contre le mur à coté de la porte et dit à Hélène suffisamment fort pour qu'elle puisse l'entendre malgré le bruit des chiens de l'autre coté du seuil :


« Bon Hélène quand tu es prête tu ouvriras la porte, on laissera passer les chiens qui m'ont l'air franchement excités et je me chargerait de bloquer la barre au moment de sortir pour les laisser derrière nous ça te va ?
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Hélène Metzengerstein
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyLun 3 Oct 2011 - 19:11
Plutôt que de vouloir jouer la carte « prudence », Clem préféra placer tous ses espoirs sur mes épaules et ma capacité à doser mon essence pour éradiquer tous les rats des tunnels d'un petit signe de main humble. Le temps qu'un vertige me prit devant l'envergure de ce qui venait de me tomber sur la conscience, le jeune homme me stoppa dans mes divagations psychotiques en me rassurant d'une main posée sur mon épaule, aussitôt, je revins à moi et posais mes yeux d'où transparaissait mon animosité sur le garçon boiteux. Je ne savais pas s'il s'agissait de la faiblesse dont était engourdit mon corps ou le contact humain, mais j'étais en mesure de sentir mes veines battre dans mes tempes et provoquer quelques tressautements au niveau de ma paupière inférieure. Je sentais que mes viscères voulaient à tout prix rejeter cette présence étrangère de ma personne, or, dans l'état actuel des choses, j'étais presque aussi sourde devant les répulsions de mon corps à l'égard des autres qu'aux sons qui parvenaient à mes esgourdes. Sonnant d'abord comme quelques psaumes caverneux, la voix de Clem, se résumant à de gros marmonnements diffus, en focalisant toute mon attention sur ces derniers, je parvins à identifier le discours que me livrait mon compagnon de fortune. Gentiment et sans précipitations, il expliqua avoir conscience de mon soucis et qu'il le prenait en compte dans notre fuite sachant que lui même ignorait si l'usage de mon pouvoir jusqu'à sa dernière réserve nous garantissait que nous nous sortions de cette galère. Je fermais les yeux et acquiesçais doucement avant de me tourner vers l'amoncellement de plaquettes tenant dans un équilibre relativement précaire. Enfin, dans les circonstances actuelles, je ne m'imaginais pas commencer à construire tout un château de cartes pour faire compliqué alors que l'on pouvait très bien faire simple.

Je réalisais alors que le temps que je passais à fixer les plaquettes de mes yeux mi clos, Clem avait déjà changé de position. Comme si la bobine du temps que nous passions là avait subit un coup de morsure m'ayant fait sauté tout un passage. Cette fois je n'avais pensé à rien de particulier qui aurait pu délimiter mon absence, non, on était passé d'un plan pour aboutir directement à celui que je constatais là. Agacée par mon propre handicap, je passais une main sur mon visage las pour tenter de reprendre un peu plus mes esprits et surtout foi en ce que je faisais. Les chocs sourds et redondants des chiens qui continuaient de s'acharner contre la porte firent résonner le peu de bon sens qu'il me restait, l'envie de leur répondre, à la manière de vases communicants, germa dans un coin de mon cerveau mais je faisais abstraction de toutes ces pensées parasites m'empêchant de bien saisir les mots que me lançait Clem depuis la porte de la salle des machines... cependant je parvins à capter l'essentiel... une fois la mèche allumée, j'irais l'aider à ouvrir aux chiens pour qu'il puisse mieux les enfermer par la suite... j'enregistrais tout cela puis tentais de rester à 100% focalisée sur ma tâche. Ainsi, je levais ma main écorchée sous mes yeux, me contrant un peu sur le restant d'acide qui courait dans mes veines, je parvins à orienter le parcours de celui ci vers ma paume... bientôt je sentis le liquide chaud et hautement corrosif perler sur ma peau verdâtre. Je veillais précautionneusement à la quantité, ayant tout de même bien conscience qu'un relâchement de ma concentration sur le débit que laissait filtrer la plaie de ma main pourrait nous couter ce qui nous reste de vie.

Cela me faisait de la peine d'y penser, mais mon dosage se résumait à une estimation à peu près aussi fiable que la quantité de lait nécessaire pour la vieille recette du cake de mamie qui avait traversé deux siècles d'expérimentations culinaires avec tous ses agrégats. Et avec mon état conscient se résumant à une bouillie nébuleuse dont chaque pan s'éparpillait dans un néant sans fond, comme l'eut dit le frère cadet de l'investigateur des Private Joke, notre vie tenait désormais à peu, tenait désormais à moi et aux miettes de ma réflexion. Mais comme dans ma philosophie, « peu » c'était déjà « beaucoup », j'appréhendais quelques secondes encore cette petite charge d'acide qui frémissait dans ma main comme un nouveau né avant de légèrement tourner ma tête vers Clem, le cherchant un instant de mon regard vacillant, simplement pour lui faire signe avant de lever ma main au dessus du mille-feuille fait de plaques distordues. Mon sang goutta à longues intervalles avant que ce ne soit un filet continu qui vienne s'échouer sur l'acier. Aussitôt, je « fermais les valves » et retenais l'acide, mais par pure prévention, je ramenais alors aussitôt ma main auprès de moi avant de revenir me placer auprès du garçon unijambiste, devant la porte, plus précisément. Le temps d'adresser à Clem un hochement de tête, je posais ma main sur la porte bringuebalant dans son cadran à force d'encaisser l'assaut des deux furies. Sans plus de cérémonies, je l'ouvrais en grand et cédais le passage aux deux molosses qui, happés dans leur élan, bondirent droit devant eux dans un tonnerre de jappements, déjà ivres de leur victoire. Sans crier gare, je me glissais alors en dehors de la pièce, accordant un regard à Clem par dessus mon épaule pour vérifier s'il exécutait bien la suite de l'opération, le mieux était de ne pas interpeller pour que les chiens le soient en même temps. L'effet de surprise ne durait qu'une fraction de seconde, le temps de réaction chez les animaux piégés durait une seconde, et l'intervalle de temps qu'ils mettraient à nous réduire en bouillie ne devait pas durer bien plus que la somme de ces deux laps. Tel était le champ d'action dont disposait Clem pour bloquer le passage aux deux chiens et s'il le dépassait... il n'y avait plus qu'à laisser cette partie de notre stratégie en plan et courir... ce que je fis. Me focalisant uniquement sur le chemin à tracer pour rejoindre la voie ferrée. J'allais au plus vite mais je pouvais parfaitement constater que ma cheville et les blessures que mes assaillants m'avaient affligé lors de ma lutte lorsque que j'avais mon pied coincé dans le rail ne s'étaient pas entièrement remises. Alors j'oscillais d'un côté et de l'autre du corridor froid et agité alors que ma vision ne m'informait que peu sur ma destination. Pilote perdu dans une tempête au dessus de la Manche, je trainais la carcasse de mon carcan rouillé en me fiant à la seule ligne que ma vue me laissait deviner et qui, même si elle ne cessait de frémir ou de se troubler, je savais, par bon sens, par raison, qu'elle était droite. Tant que je ne la perdais pas, cette ligne, tout irait pour le mieux. Au diable les martèlements crâniens, cette chaleur au creux de ma hanche, ces plaies qui m'entaillent de toute part, je m'accroche à ma ligne, à la raison qui, je sais, par son absence, engendre des monstres.

Alors après un temps que je ne pouvais définir tout comme le fait qu'on n'est jamais en mesure de rester toujours concentré sur le compte de battements que notre cœur se presse d'effectuer, je ne comptais plus les foulées de mes jambes qui me portaient droit vers cette vision d'une petite lumière verte plantée au dessus d'une porte à la suite d'un virage pour le moins vertigineux. Le grincement que j'entendais depuis que j'étais entrée dans la salle du générateur s'était amplifié comme pour que je n'ai en vue qu'un seul objectif. J'étais dans ma capsule lancée plein gaz et percutais la porte sans plus de grâce qu'il ne fallait. Donnant une impulsion avec mes bras, je la fis ouvrir à la volée, assez fort pour qu'elle vienne percuter le mur à ma gauche. Je me stoppais à ce moment là après quelques trots fais dans le trou de ver où circulait le métro en temps normal... mais tout le tunnel semblait s'être emplit d'un silence de plomb que je parvins même à entendre... Mon regard oscilla d'un côté et de l'autre du chemin de fer... sans plus savoir où m'orienter, alors je me tournais derrière moi pour tenter de parler à Clem s'il était toujours avec moi.

''U... une idée pour la suite...?'' M'enquis-je, haletante, cheveux éparpillés devant la visière de mon masque et une légère buée adhéré à cette dernière.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyVen 7 Oct 2011 - 17:37
Trop tard pour reculer maintenant, l’acide allait lentement entamer sa descente lentement… en prenant son temps, une fois arrivé à son ultime destination, elle allait se coupler avec le dangereux gaz à l’intérieur pour donner deux vapeurs complètement différend. Le processus allait prendre la forme de la plus belle explosion de napalm jamais vu de mémoire d’adolescent, car Clem se trompait quand il parlait d’explosion, à la place d’une détonation promis par l’agoraphobe ; l’air allait juste s’embraser dans un périmètre suffisamment grand pour englober toute la zone de quarantaine. Maigre différence pour l’individu qui se tenait à coté de la charge. Enfin si, une différence de taille : la porté du périmètre touché était largement supérieur si l’air ambiant se chargeait de la combustion et enfin, s’ils arrivaient à s’enfoncer suffisamment en dessous du niveau de l’explosion initiale, les flammes préféreront passer au dessus de leur tête pour continuer leur chemin plutôt que de se baisser.

Un petit effort était encore à fournir, même si dans le cas d’Hélène et de Clem, n’importe quel effort se transformait dorénavant en un travail herculéen, ils avaient chacun accompli leur sans trop serrer les dents et sans trop gémir de façon audible. Clem n’était pas un foudre de la motivation mais il avait une très bonne idole qui lui avait dit un jour que quand on avait un boulot sur le bras, peu importe les difficultés qu’on entrevoyait, le bout du tunnel sera toujours plus proche tant que l’on continue à avancer.

Et du chemin ils en avaient parcouru : au départ, les probabilités qu’ils trouvent le leur dans les tunnels de maintenance pour finalement atterrir par miracle dans la seule salle d’où ils pouvaient opérer leur contre-attaque contre leurs prédateurs. Et en plus, le doux sifflement de l’acier se faisant doucement transpercer par de l’acide corrosive laissait à penser que ladite contre-attaque pouvait marcher. Petit à petit, les incertitudes et les faibles probabilités se transformaient en faits concrets exploités par les deux voyageurs, et s'ils arrivaient à terminer leur liste de tâches à faire tout en restant vivant, ils devraient s'en sortir, et c'était déjà beaucoup compte tenu de leur situation au début de l'attaque.

Avec beaucoup de chance même, le prochain gros effort qu'ils auraient à fournir face à ces chiens allait être le dernier, il suffisait de laisser Hélène ouvrir la porte tandis que lui gardait la barre de verrouillage dans une position suffisement précaire pour qu'elle puisse retomber dans le sens où elle n'était pas sensée retomber justement. Le truc s'était qu'il fallait juste laisser le bras tenir la barre d'acier le plus longtemps possible sans ce coincer le membre contre la porte. L'autre élément à prendre en compte était que la porte devait rester ouverte le moins de temps possible, le tout donnait lieu à un jugement temporelle en temps réel combiné à un tout petit travail physique. Rien d'insurmontable en somme mais comme dit plus haut, il devait faire attention à ne pas trop en demander à son corps s'il ne voulait pas que celui-ci le lâche (ou plutôt ne glisse vu l'état de sa jambe).

Hélène ouvrit la porte et disparut du champ de vision de Clem quand celui-ci laissa passer les chiens, referma la porte en retirant la barre au tout dernier moment avant de se plaquer contre le métal qui claqua viollement. Il y eu plusieurs chocs sourds et assourdis par l’épaisseur de l’alliage quand le duo canin avait fait volte-face quand il avait rapidement remarqué que leurs proies étaitent passé derrière eux. Deux chocs sourds qui firent rebondir le dos de Clem autant de fois, mais la porte restait fermer sans que le voyageur ne dut forcer. Il se détacha de la paroi, d’autres chocs eurent lieu mais ils eurent le même effet : la barre était bien retombé et la porte restera condamnée. Enfin elle s'ouvrira quand la pression du à la différence de température entre le couloir et la salle du générateur sera suffisement grande pour gondoler le métal et l'envoyer s'incruster dans le mur en béton situé juste en face, le phénomène devrait s'accomplir une demi fraction de seconde après l'embrassement de la première bonbonne.

Clem essaya de suivre tant bien que mal Hélène qui, même si elle restait plus rapide que lui, elle ne se déplaçait pas vraiment en ligne droite, elle continua d’abord d’avancer telle une boule de flliper dans un couloir avant de se mettre à regarder fixement le sol devant elle ; technique qui devait faire ses preuves pour l’accrocher à la réalité et l’aider à ne pas sombrer dans l’inconscience ou l’incohérence mental et que savait-il encore ?

Elle vit quand même le voyant vert du panneau indiquant l’entrée de la ligne du métro, voyant dont l’alimentation électrique venait certainement du générateur qu’ils venaient de condamné mais c’était un détail. Maintenant, ils se trouvaient tous les deux dans un tunnel beaucoup plus large dont la grande forme rectangulaire et les traverses au sol indiquaient selon toutes vraisemblances un tunnel de rame. Difficile à voir dans le noir complet, seul la lueur verte et les nuances entre les ténebres permettaient à Clem d’apprécier l’environnement, autour de lui et d’Hélène il n’y avait que le silence, tellement imposant que des souvenirs très lointains revinrent à Clem brusquement (avec les évenements de cette nuit, tous ses souvenirs étaient lointains) : il avait l’impression d’entendre pour la première fois de sa vie de l’anti-silence comme décrit dans de vieux livres de fantastique, l’envers du silence, occultant tellement le champ auditif ambiant que les bruits en devenaient inaudible.

Des bétises bien sûr, quand Hélène lui demanda s’il prévoyait la marche à suivre entre deux souffles, il n’eu au contraire aucun mal à l’entendre. Plus le silence est long et pesant et plus le bruit qui l’intérompera sera bruyant en conséquance. Le seul petit détail c’était qu’il était dans la même situation que quand ils avaient été poursuivi et qu’elle lui avait demandé le chemin à prendre pour trouver le générateur, ce souvenir là en revanche était très récent alors qu’il ne demandait qu’à être lointain. Comment avait il tranché la question déjà ?


“Sincèrement je n’en sais pas plus que toi alors... on va dire qu’on va prendre à gauche. Le coté du diable en somme ; n’était-ce pas là qu’ils voulaient allez, en plein dans son chenil ? Mais il garda bien évidemment cette pensée pour lui.

Il se mit sur la voie et commença à marcher dans la direction indiqué, le manque de lumière l’inquiéta au début mais ses yeux se mirent très vite à s’habituer aux différentes sortes de noir qui peuplaient le tunnel du métro. Sa jambe l’embétait plus qu’autre chose car il ne pouvait toujours pas s’en servir pour marcher normalement (même si les anti-douleurs lui permettaient de boiter tant qu’il ne gardait pas sa jambe blessé trop longtemps seul jambe d’appui) et le terrain n’était pas ce que l’on pouvait appeller d’exemplaire : déjà qu’avec ses deux jambes il avait eu du mal à ne pas s’étaler contre les rails jonchant la voie mais il s’en sortit sans trop de mal : certainement l’effet du peu d’expérience qu’il avait en la matière. Mais très vite, un obstacle sur le chemin retint son attention :

Cela n’avait pas été particulièrement facile la dernière fois, il avait été bien sûr, inquiet à l’idée d’être perdu dans un environnement qu’il ne connaissait pas mais cela n’avait rien à voir avec maintenant : blessé, pourchassé, accompagné et un putain de gros baril derrière lui dont la mèche avait été allumé rendait le tout légèrement plus grave en conséquance (mis à part l’adjectif “accompagné naturellement : celui-ci voulait juste dire qu’il ne sera pas le seul à se transformer en tache de gras si son intuition comme quoi se terrer dans le trou des chiens cauchemards les protégeraient contre la déflagration n’était qu’une vaste fumisterie).

Il avait été récupéré par une équipe de maintenance la dernière fois d’ailleurs... elle voyageait à bord d’une draisine motorisée pour se déplacer plus vite sur les voies... une draisine exactemment comme celle qui se tenait devant Clem. L’équipe de maintenance quand à elle ; elle était à la fois partout... et nul part : seul restait une odeur de sang, des taches plus noir que noir sur le sol et les murs où on pouvait trouver des bouts de vêtements déchirés, des arbalètes brisées et tordues sur le sol ainsi que des masques à gaz de fonction. Clem en ramassa un sur le sol qui n’étaient ni brisé ni tordu en se rappelant qu’on l’avait mit en garde contre les dangers de l’air fermentant dans les profondeurs du tunnel. Il n’avait jamais entendu pareil histoire dans le métro du monde réel mais s’il devait faire une liste des différences entre le métro de Dreamland et celui de Paris, il en aurait pour la nuit : dans celui de Paris déjà, vous n’avez pas besoin d’emporter un fusil d’assault pour vous y sentir en sécurité.

Aucun moyen de savoir si le filtre n’était pas encrassé mais il n’avait pas le temps de comparer, en revanche, une sale entaille sur le verre du masque coupait littéralement sa vision en deux exactemment à la manière du boitier DVD de “Incassable”. Cette nuit là, Clem aurait donner n’importe quoi pour avoir des pouvoirs lui donnant cette appelation : avec les siens, son surnom serait plutôt l”Iratrapable”... et il compta bien le rester d’ailleurs.

Autant pour voir comment sa voix traversait le plastique du masque que pour informer Hélène des nouveaux éléments de la situation, il se retourna pour lancer :


“Bon ben on ira plus vite comme ça Hélène... Oh et t’en fait pas pour le masque c’est juste une précaution pour avancer dans le tunnel... enfin bref en voiture.”

Clem monta sur les articulations en bois de l’engin et alluma le moteur qui vombrissa d’un mouvement d’interrupteur. Le truc avec le bruit, c’est qu’il est proportionellement plus fort selon le silence qui l’a précédé : un vombrissement de tonnerre plus tard et tout le tunnel était au courant qu’au moins un truc rose avec des vêtements venait de donner un signe de vie.


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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyDim 9 Oct 2011 - 16:42
Bien que l'obscurité nous emmitouflait d'un manteau épais et suffocant, je parvins à discerner la silhouette éthérée de Clem en jetant un œil derrière moi. Sorte de poussin flanqué de chaussettes bleues et rouges, oui c'était ce qui s'en approchait le plus. Autour de nous, un camaïeu de gris accompagné d'un grincement qui ne cessait de me suivre depuis notre folle évasion dans les tunnels. Difficile de tergiverser lorsque chaque idée, chaque esquisse de raison rencontrait ce son perdurant. Une espèce de limite à toute tentative de réflexion, intransigeante et inflexible et d'autant plus irritante lorsque l'on en réalisait l'envergure. Comment pouvait on prétendre se sortir d'une situation pareille avec une telle entrave? Encore une fois mon salut n'était en aucun cas l'aboutissement de ma débrouillardise mais surtout de l'efficacité qu'ont les autres à gérer ma maladresse névrotique qui commençait alors sérieusement à me taper sur les nerfs. Mais pourquoi, pourquoi étais je donc empotée au point de ne même plus pouvoir me rendre un tant soit peu utile ?! L'acide laissé sur les bombonnes, il ne manquerait plus que je me sois gourée dans la dose pour que je décroche le prix de meilleure potiche de la décennie. Bref, je tentais de contenir cette colère, là n'était pas le moment de s'énerver dans la toile dans laquelle je me trouvais. Car à se débattre, on finissait par ne faire que s'agiter de plus en plus frénétiquement et étouffer de son zèle. Clem me ramena à ses côtés par sa voix qui portait bien mieux qu'il y a de cela quelques minutes encore, bien qu'il parut un peu plus essoufflé, je parvins à discerner chacun des mots prononcés... et même à constituer des groupes nominaux cohérents! Enfin pas la peine de s'extasier, apparemment on était loin d'être sortis de notre purin vu la spontanéité quelques peu hasardeuses avec laquelle il répondit à ma question.

Je me mis à claudiquer à sa suite. Ah on était beaux, boiteux, couverts de sang, de bave, de sueur et autres substances qui, toutes jumelées, collaient à la peau, alourdissaient les tissus de nos vêtements dépenaillés qui pendaient lamentablement sur nos épaules. Et personnellement, je me surpris à écarter quelques mèches de cheveux poisseux de devant la visière de mon masque embrumé par l'haleine des chiens antérieurement affrontés. Enfin je n'y voyais pas vraiment plus clair pour autant et ne me guidais qu'à la trace laissée par la chevelure de Clem dans l'imagerie délirante de mon cerveau. Ce qui se traduisait par une trainée, un amas de couleurs aux contours indécis et débiles qui s'effaçait à mesure de ma progression. Mon pied buta sur la rail, je me rattrapais sans mal mais le désagrément ne fit que raviver mon énervement si ardemment contenu d'il y a à peine quelques minutes. J'en avais foutrement assez de ne même plus être capable de discerner le sol du plafond. Je ne savais même pas si la lumière éclairait nos pas ou non, si ça se trouve, mes hallucinations altéraient ma perception des éclairages... car cette obscurité là, jamais je ne l'avais perçue. C'était adipeux, ça me collait à l'épiderme et le long de mes conduis naseaux. Merde, qu'est ce que c'était?... Ces pans de noirceur qui barrent ma route, ils m'entourent, tentaculaires, m'enlacent. Un frisson glacé secoue mon échine, je sautille pour leur échapper et me rapprocher plus vite de cette nébuleuse dorée qui me rappelle la lumière du jour engloutie par cette chose tapie là bas... Je me frictionne les bras pour en décoller les empreintes. Les résidus d'acide présents sur mes paumes déchirent définitivement mes manches. Tant pis, elles étaient trop longues.

C'est alors qu'on me planta un miroir devant les yeux. Je sursautais devant cette soudaine apparition et la toisait avec des yeux de chouette ahurit. Le reflet s'adressa à moi. A mon grand soulagement, il s'agissait de Clem qui avait dégoté un masque. Le sien présentait une visière fendue. Je retins ce détail, histoire de ne pas le confondre avec une glace. Mon compagnon d'infortune me rassura justement sur la précaution qu'il avait prise. Je tentais de le prendre comme pour dit et de me laisser bercer par l'illusion de sécurité que procurait ses explications mais maintenant qu'il avait semé une graine de doute, je ne pouvais m'empêcher de m'interroger sur comment avait il pu dégoter pareil équipement. En jetant un regard à mes pieds et tout autour, je remarquais alors que nous nous étions arrêtés non loin d'un objet posé sur les rails... ou plutôt encastré. Impossible d'identifier exactement chacune des courbes de tuyaux et charpentes qui constituaient la chose, mais l'essentiel était la présence de quatre roues enclavées sur le chemin de fer et que son avant présentait une gros par-choc rayé, avertisseur. Accordant un dernier regard aux quelques taches fondues dans les autres matières environnantes, je remarquais que ces dernières n'appartenaient pas au béton stérile du reste de la voix... de l'huile ? De l'essence ? Je notais un changement d'atmosphère qui s'était produit à partir de mon précédent vertige. L'endroit portait la marque d'une agitation récente, mais mes sens réduits à un état comateux ne me laissaient pas assez d'informations pour en parvenir à un raisonnement juste. Alors à la suite de Clem, je me hissais sur le véhicule non identifié. A peine un pied posé à bord que je sentis toute la machine trembler et vrombir à un moment inopiné. Je parvins à trouver mon équilibre en posant ma main contre une mince barrière de sécurité constituée d'une tige de fer forgé. Le lourd bruit de la rage mécanique vint me faire vrombir les tympans et bientôt ce fut tout mon corps qui tremblait avec la machine. On en devenait une de la tête au pied, une grosse mécanique mal huilée. Je parvins à me redresser plus droite pour venir me pencher par dessus l'épaule de Clem et m'enquérir de ce qu'il faisait. Penser à autre chose, il valait mieux plutôt que de chercher à se démarquer de l'infinie secousse que produisait notre carrosse.

''Et ça se conduit comment ce mixeur sur rail ?..'' Articulais-je, lassée.

Je m'en retournais vers l'intérieur de la plateforme, histoire de pouvoir commencer à cheminer la réponse à ma propre question. Bien que l'on était pas au calme, en procédant à tâtons et par « zoom » (autrement dit, regards qu'on aurait pu croire exagérément rapprochés de la mécanique mais qui s'avéraient réellement nécessaire pour être capable de d'identifier chacune des pièces). Ainsi, une planche de bois brut sur laquelle était entreposée moultes coffres et réserves d'équipements pour la plupart vides ou obsolètes... les barrières de sécurité présentaient un je ne sais quoi de visqueux et chaud. Certainement pas de la gelée de framboise. En continuant de fouiller un peu, notamment dans les vestiges des objets laissés çà et là, ma main finit par rencontrer ce qui semblait être un boitier... rond en l'inspectant plus minutieusement, je parvins à trouver un interrupteur qui me vomit un jet de lumière en plein dans les yeux, je l'éteignis presque aussitôt et battais des cils, éblouie par les étoiles qui dansaient devant mes globes. Finalement, j'arrivais à mieux percevoir la réalité grâce au toucher... au moins, le cerveau ne permettait pas de déviances de ce côté là, ni les cachets de calcium. Bref, je terminais de détailler notre auto-tamponneuse quand un son, d'abord sourd et saccadé, un chuchotement trop bas qui ne méritait pas mon attention grandit et ampli alors de plus en plus la caverne. Interloquée, je me relevais en m'interrompant dans mon autopsie mécanique pour me focaliser entièrement sur l'horizon... dont je n'arrivais même pas à apercevoir la ligne. J'eus beau plisser des yeux, rien à faire, tout le panorama ne ressemblait qu'à un délire d'aquarelle de gris, rouge et rose. Ces deux dernières couleurs progressaient dans notre direction. En l'assimilant aux son qui trottaient dans mes esgourdes, l'information parvint enfin (non sans peine) à se traduire de manière plus ou moins clair dans mon cervelet. Le ronronnement terrible qui faisait trembler toute la paroi du tunnel avait comme point d'origine notre radeau motorisé et ainsi, trahissait la présence de formes de vie potentiellement comestibles que constituaient les personnes de Clem et moi. Une aubaine pour les caïds que nous avions laissé à leur faim. Et à notre plus grand désarroi, non contents d'avoir vidés les conserves laissées par l'accident de la voie, les voilà qui rappliquaient dans un concert de griffes et de jappements qui parvinrent à me faire monter en adrénaline. J'aurais presque pu sentir mes cheveux se hérisser sur ma tête mais je ne m'attardais pas plus longtemps sur les réactions physiologiques dues à une peur soudaine et me précipitais auprès du jeune homme, braquer mon projecteur lourd comme une enclume sur la route au devant et l'allumer, balayant ainsi nos assaillants d'un halo de lumière assez puissant pour qu'ils se mettent à gémir.

''T...Tiens moi ça..!!!'' Lui vociférais-je dans les oreilles. (On pardonnera la violence du ton de par les circonstances quelques peu critiques.)

Enfin, en baissant les yeux, je tombais alors directement nez à nez avec le tableau de bord, mais ce fut un levier présentant plusieurs degrés, peint de manière plus criarde qui attira mon attention, celui-ci se discernait toujours plus précisément que le restes des boutons et autres commandes qui fondaient les uns dans les autres... sans réfléchir, je laissais le projecteur aux mains de Clem et mis tout mon poids sur la manette.

Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 Helene_-_metro_10

Il y eut un claquement sourd comme s'il fut le produit de la cohésion de deux machineries. Le sifflement d'une turbine projeta de la vapeur sur les flancs du véhicules et ce dernier se mit alors en marche, les roues mirent quelques secondes avant de bien s'accorder au rythme commandé mais la progression s'effectua bien plus rapidement, suffisamment pour que nous ne sentions plus le véhicule trembler de rester surplace. Désormais il vomissait son impatience sur les rails et nous projetaient droit devant... là où quelques monstres devaient se tenir sur la voie... étourdis.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyLun 10 Oct 2011 - 10:04
Un tableau de bord à la con, plusieurs boutons et leviers histoire d'induire en erreur le pauvre innocent lambda qui essayerait de faire marcher cette poussette de Lucifer. Enfin quoi, Clem avait déjà du mal à faire marcher le C 300-H de son lycée avec le manuel grand ouvert sous les yeux mais là, il s'agissait juste d'un véhicule motorisé qui n'était même pas autorisé à faire des virages ! Dans le meilleur des mondes ce tableau de commande devrait être semblable à une voiture électrique pour gosse : un bouton marche/arret et un levier de vitesse ; et le pire c'était que ces deux merdes se trouvaient certainement quelque part devant lui mais qu'elles étaient noyées sous les options de commande qu'un petit connard de technicien avait cru bon de les ajouter au moment de la conception en masse de ce chariot branlant !

Clem était énervé par ce contre temps stupide, il ne faisait aucun doute qu'ils trouveraient bien le moyen de faire avancer le tacot et que ce ne serit qu'une question de temps avant qu'ils ne commence à avancer mais ce n'était aussi qu'une question de temps avant que la meute de chien ne repère leur trace. Et il ne faisait aucun doute qu'elle n'allait pas les poursuivres jusqu'à ce que mort s'ensuive. Clem se cala contre le fauteuil sur lequel il se trouvait et qui était certainement celui du conducteur, il se mit les mains sur la tête et se massa les tempes en récitant tous les noms d'oiseaux qu'il connaissait à voix basse.


''Et ça se conduit comment ce mixeur sur rail ?..''

La question à dix putains de millions de dollards ! Clem n'avait pas la force de lui répondre sèchement qu'il n'en savait pas plus qu'elle et qu'elle ferait mieux de chercher pour l'aider à son tour mais il fallait être honnète : Clem aurait aussi envoyé chier le pape si lui aussi aurait poser la même question ; à moins bien sûr qu'il ne pointe un bouton de son saint doigt avant de murmurer : "Ici abruti".

Enfin ce n'était vraiment pas juste pour Hélène car elle était effectivement en train de chercher elle aussi le moyen de démarrer leur tout nouveau véhicule... mais bon ce n'est pas comme si il lui avait répondu hein ? L'esprit y était mais ni le coeur ni le corps et seul Clem se sentit un peu con et défaitiste d'avoir oublié assez vite qu'il n'était pas le plus blesser du duo. Il avait toujours l'impression d'avoir a porter du bois à la place d'une jambe en chair et en os mais celle-ci avait au moins arrêter de claquer des cymbales quand il essayait de la bouger.

Un claquement sec retentit et Clem se retourna vivement pour voir qu'Hélène venait de s'éblouir ses deux yeux qui avaient bien du s'habituer à l'obscurité. Outch ! La scène aurait été presque comique si seulement elle n'était pas considéré comme un gros doigt lumineux pointé vers le ciel pour dire aux chiens affamés "Bougez-vous le cul, on est toujours là !" Et le message a visiblement été bien compris car il fallut très peu de temps à Clem pour entendre les chiens arriver en grognant, en bavant et en aboyant plus fort que le moteur à essence de la draisine.




Devine qui vient dinez ce soir ?
La réponse à cette question fut certainement ce qui provoqua l'irradiant rayon de lumière envoyer en direction des chiens : Hélène avait rallumé le boitier électrique qu'elle avait trouvé et le pointait droit devant eux : la voie en face du véhicule n'avait plus de secret pour eux. Cette réaction pouvait être prétée à un instant de panique de la part de la toxicophobe mais dans les faits, ce fut plutôt intelligent comme réaction car, habitué à une longue vie souterraine et les immenses services que pouvaient donner une bonne truffe, les chiens cauchemards ne se servaient pas tellement de leurs yeux et les gémissements qu'ils lâchèrent montraient bien qu'ils supportaient mal l'expérience qu'avait vécu Hélène.

Celle-ci donna le projecteur à Clem en criant sur lui pour la première fois de la nuit (en criant pour la première fois de la nuit tout court avec de la chance) en étant juste au dessus du vacarme du moteur. Et ensuite, elle enclencha la marche avant de la draisine sans l'ombre d'une hésitation (l'heure n'était évidemment plus aux hésitations) et Clem en ressentit presque plus de jalousie que de soulagement : Il y avait certainement peu de chance qu'Hélène sache lire un Grafcet ou un dossier technique mais elle avait quand même réussit à faire avancer leur véhicule. Du point de vue de Clem, on appelait ça la chance du débutant ; d'un point de vue extérieure, on appelait ça la stupidité... celle de Clem : pour ne pas avoir essayé au moins une fois tous les boutons.

Prenant de plus en plus de vitesse, la draisine filait sur la voie comme un ambassadeur de guerre. Pur produit de la culture steampunk, elle ressemblait davantage à un squelette mécanique qu'à un véhicule accrédité mais la vapeur s'échappant de ses flancs (en sifflant, comme toutes les bonnes vapeurs) et le vombrissement du moteur qui s'en donnait à coeur joie maintenant que la vitesse maximum lui était demandé, laissait bien voir une machine qui, Clem l'espérait, était capable de les amener à bon port tout en étant plus rapides que les chiens.

Ceux-ci avaient maintenant compris que fermer les yeux présentait une protection efficace contre la lumière du projo. Ils s'en remettaient maintenant à leur sens qui ne les avaient jamais trahi : leur odorat. Et celui-ci leur indiquait "De la viande droit devant !"

Braves clébards, se dit Clem pendant que le pare-choc avant commençait à mériter amplement son appellation. Et pourtant les chocs furent extrèmement violents, ils faillirent même dérailler quand un chien passa sous les roues coté droit ; heureusement, la voie suivait une ligne très droite à ce moment là du trajet et les roues retrouvèrent leur logement initiale avec la rampe du métro quand elles retombèrent dans un rugissement de fer. Plusieurs fois, Clem cru que le pare-choc allait s'éventrer sous ses yeux mais il tient bon. Il fut gondoler à plusieurs endroits mais ce n'est pas comme si ils avaient l'intention de le vendre non plus.

Tenant toujours le projecteur, Clem se leva et le plaça à l'arrière du véhicule, il faillit trébucher d'ailleurs sur le fil de la boite ronde. Elle était reliée à un petit générateur électrique situé à l'arrière de la draisine. Clem eu la peine le temps de poser le bras sur la rampe arrière qu'une gueule béante surgit des ténèbres hurlantes et sa main disparut derrière une rangée de dents salements aiguisées. Il eu à peine quelque écorchures heureusement : le projecteur empêchait la machoire de se refermer sur son bras et Clem fit donc la seule chose sensée, il lâcha évidemment prise et, après avoir ramené sa main en arrière, banda ses muscles et frappa de toutes ses forces dans la boule noire qui luisait sous la salive du chien en rigoles descendantes ; celle-ci s'enfonça profondément dans sa machoire mais l'énorme monstre qui approchait certainement de la demi-tonne avait quand m^eme réussit à placer ses deux pattes avant en travers de la rambarde de manière à s'accrocher de la draisine. Clem inspira un grand coup et, en puisant dans ses ultimes forces, fit apparaître ce que sera très probablement son dernier wormhole de la nuit avant d'envoyer son poing frapper la gueule du chien qui était toujours handicapée par le projecteur. Il y eu plusieurs craquements écoeurants, tous venaient de la main de Clem. Sans plus ce soucier de ses doigts brisées, il frappa une seconde fois de toutes ses forces et se brisa les doigts restants sur son autre main.

Ces deux coups sauvagement combiné aux effets d'un wormhole qui disparut juste après ont au moins eu le mérite de faire tomber le chien sur la voie. Clem se serait plus à dire qu'il l'avait entendu rebondir plusieurs fois contre les traverses d'acier mais la vérité était qu'il n'en savait rien : depuis qu'il avait été broyé dans la machoir du chien cauchemard, le projecteur avait cessé de fonctionner et seul le bruit tonitruant de la meute en pleine course les informait qu'ils étaient toujours poursuivi. Ce n'était pas le seul bruit audible d'ailleurs loin de là. Une sorte de louvoiemment prenant de plus en plus d'ampleur caressait les oreilles de Clem de son son reposant qui tranchait avec les aboiemments rauques de la meute jusqu'à ce qu'il comprenne que c'était juste le fil électrique du projecteur qui se détendait, se détendait, se détendait.

Le temps que l'information parvint aux oreilles de Clem, le cable se tendit, il y eu d'horribles craquements secs venant du bois qui était tiré à son maximum et Clem comprit que la vieile draisine n'allait pas pouvoir trainer un énorme monstre qui approchait certainement de la demi-tonne. Dans un fracas d'arbres se faisant découper, Clem se sentit brutalement en apesanteur tandis que le socle sur lequel reposait ses pieds partaient se disloquer dans les ténèbres qui les suivaient derrière eux. La moitié arrière de la draisine qui servait à entreposer du materiel ou des hommes avaient disparu et Clem s'était rattrapé aux lattes de bois du devant complètement par hasard, sa tête a aussi percuté une des ladites lattes en fendillant encore plus son masque : il lui fallait désormais regarder vers les cotés de sa visière pour apréhender précisément son environnement. Il arrivait quand même à voir de sa position privilégié le squelette de la draisine, son moteur ronronnant de fierté insulté et les différents cables de cablages devant amener l'énergie autant que débarasser les déchets crée dans le processus de combustion fit comprendre à Clem qu'ils ne maitrisait pas du tout l'engin qu'ils avaient relaché. La draisine était un monstre rustique de mécnique à qui ils avaient lâcher la bride et elle comptait bien ne jamais s'arr^eter, fut-elle coupée en deux avec un passager en moins, cela n'avait aucune importance pour elle. Elle fonçait maintenant comme une locomotive devant s'échapper du garagiste qui devait la démonter et il lui faudrait certainement une bonne centaine de mètres pour que l'ordre de freinage parvienne à ses parties mécaniques conçus pour cela et qu'elle daigne interrompre son ultime chant du cygne. Elle était un piège toute entière à elle seule mais c'était ça, ou affronter la meute à pied. Au moins ils avaient trouvé presque pire qu'elle.

Pour l'heure, Clem s'accrochait désepérement à une latte qui tenait encore debout, ses jambes pendaient dans le vide et il devait faire un effort surhumain pour bander ses cuisses et les empêcher d'allez s'oublier entre deux traverses. Le petit générateur électrique de la draisine avait été solidement incrusté entre deux lattes du plancher et il avait fait de beaux dégats avant de s'en allez. M^eme s'il n'avait pas encore tout à fait fini : étant très probablement une version en taille réduite de l'énorme qu'ils avaient saboté derrière eux, ce générateur avait comme surce d'énergie l'un des gazs les plus dangereux de la planète. Après quelques culbutations tandis qu'il rebondissait contre le sol caillouteux, le petit générateur se changea intégralement en lumière jaune l'espace d'un fraction d'un dixième de seconde et l'instant d'après, une colonne de flamme emplit une partie du tunnel avant de s'avancer là où il y avait de l'air, dix fois plus rapide que n'importe quel incendie. Elle ne dura que quelques secondes aucours duquel eux aboiemments plaintifs se firent entendre sans que les flammes ne dévoilèrent quoi que ce soit de la voie que la draisine abbandonnait derrière elle.

Ce n'était là qu'un centième de la puissance qu'ils allaient peut-être apercevoir dans quelques minutes mais le choc sourd de la déflagration fit oublier l'espace d'un instant à Clem qu'une jambe de bois se faisait oublier beaucoup plus facilement que l'autre. Distrait par le phénomène explosif, sa jambe blessé descendit vers son emplacement initiale (genou déplié et jambe tendu), emplacement qui était fréquemment traversé par les traverses de la voie qui défilait à une vitesse folle sous eux : il y eu un autre craquement, plus fort celui-ci, et une vague de sensation de cassure que même une dose d'anti-douleur ne pouvait arrêter le fit hurler tandis que tous les os de son pied et de sa cheville venaient de rencontrer une barre en acier à grande vitesse. Il mit toutes ses forces dans le blocage de ses jambes pour ne pas recommencer l'expérience mais ce fut tout ce que ses doigts brisés lui permettaient : s'étant glisé avec peine entre deux lattes, ses os brisés ne pouvaient pas fournir plus d’effort et Clem sentait qu’il commençait à lâcher.

“Hélène ! Merde, aide moi j’arrive pas à remonter !”
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyJeu 13 Oct 2011 - 7:14

La bête était lâchée, je sentais la vitesse grandissante de notre chenille sur rails me happer en arrière, assez lentement pour me laisser le temps de m'agripper à une barrière de sécurité se situant à ma gauche... mais assez rapidement dans la mesure où il fallut que je trouve une prise pour rester à bord. Cependant, je notais que l'ombre des chiens projetée grâce au faisceau de lumière sur le sol du tunnel rétrécissait dangereusement, ces derniers n'avaient pas le temps de retrouver tous leurs sens que nous allions les percuter de plein fouet. Je maudissais mon initiative désespérée d'il y a quelques secondes. Une décision prise si hâtivement n'avait pas lieu d'être. Cela n'avait même pas été un réflexe, mais plutôt un acte commit dans un contexte de panique soudaine, autrement dis, j'avais pété les plombs et pas forcément pour le meilleur de notre entreprise, à Clem et moi. Certes, la draisine avait l'air de bien peser ses quelques tonnes et son par-choc dentelé rassurait par sa seule présence. Cela dit, admettons que nous écrasions ces monstres... il y avait tout de même un risque notable de déraillement. Or, le temps n'en était plus aux regrets qu'un premier impact ébranla toute la carcasse du véhicule, nous faisant trembler sur nos chevilles par la même occasion, néanmoins, j'avais suffisamment bien appréhendé le choc grâce à l'étau de forcené que je refermais autour de la barrière dans mes mains égratinées. Tout avait beau tanguer autour de moi, mes bras restaient de marbre et assuraient aussi bien ma position qu'une ficelle de cerf-volant alors que ce dernier vole , perdu dans les entrailles d'une tempête. D'autres impacts s'en suivirent et l'un d'eux fit bondir mon cœur dans ma poitrine alors que je sentis la machine se soulever littéralement pour mieux broyer la dépouille d'une des bêtes. Comme je le craignais, les roues quittèrent leurs socles, je fermais les yeux, par pur instinct et retenais mon souffle, un dernier impact m'informa que nous étions retombés sur le sol.. sur les rails, même, au vu des quelques petits grincements et frottis protestataires, néanmoins trop faibles pour être ceux qu'auraient émis les roues en embrassant le béton froid et poussiéreux. C'est donc à demi rassurée que je daignais ouvrir les yeux et tenter d'évaluer les dégâts. Mais à ce moment là, ma vision déjà trouble l'était maintenant autant que si l'on m'avait collé un rideau aqueux directement devant mes globes. Cependant, en clignant à maintes reprises mes sourcils et en me concentrant sur l'avant de notre chaloupe, je parvins tout de même à remarquer que sa forme avait quelques peu changé après le passage de quelques créatures cauchemars.

Un peu secouée mais encore sur Terre, je me mis à chercher Clem des yeux, histoire de vérifier s'il n'était pas passé par dessus bord. Je ne le découvris pas à mes côtés mais je fus en mesure de remarquer la couleur transcendante de sa tignasse et de ses vêtements à l'arrière de notre limousine. Sans parvenir à savoir de quoi il s'affairait, je me re-concentrais plutôt sur la route au cas où il faille que je prévinsse mon compagnon d'infortune de quelques autres aléas des souterrains de Dreamland. J'observais les rails disparaître sous la proue de notre véhicule en imaginant que bientôt, tout cela serait terminé, soit par le biais d'une explosion dévastatrice, soit grâce aux fruits de notre plan de secours. Ainsi perdue dans mes rêveries et m'imaginer me réveiller, pelotonnée dans ma couette, certainement bien plus confortablement que dans ces tunnels qui empestaient la moisissure et suintaient d'humidité, je ne prêtais pas de suite attention aux quelques sons étouffés qui parvinrent chatouiller mes esgourdes qui ne voulaient plus rien entendre de ce qu'il se déroulait dans mon véritable environnement. Cependant, à force de troubler ma quiétude, je finis par me tourner en direction du bruit, je découvris alors la tâche « Clem » lutter contre les ténèbres de la même manière que moi avant de monter à bord.. enfin, c'est ce qu'il me sembla être aux premiers abords, mais au fur et à mesure que je fixais la scène et qu'alors l'obscurité qui se débattait avec le jeune homme se détachait de son manteau d'encre grâce à l'éclairage fournit par le projecteur, je fus tétanisée par cette scène, comme si l'on venait de rompre une nouvelle fois le lien entre ce qui se déroulait sous mes yeux et ma conscience. Je ne pensais pas les évènements, je ne faisais que les subir. Tout s'enchainait à une vitesse folle sans que je puisse traduire les images qui défilaient juste là, sous mes yeux.

Ce ne fus malheureusement que les appels au secours de Clem qui ramenèrent mes pieds sur Terre. J'étais restée accrochée à la barrière de sécurité à la manière d'une anémone installée sur le corail. Laissant porter ses membres par le courant, bien accrochée, invertébrée et dépourvue de tout système nerveux centralisé. Cependant, ma mémoire immédiate retraça en vitesse tous les épisodes manqués. La lumière s'était éteinte. Une succession de secousse avaient ébranlé notre véhicule et une partie de sa chape, il me semble, s'était faite la malle peu de temps après un invité indésirable. Et si ma raison ne me faisait pas défaut, les plaintes que j'entendais venaient de mon compagnon d'infortune... toujours à bord. En réalisant cela, mon sang ne fit qu'un tour, enfin mes vieilles turbines à moi redémarraient et c'est avec un certain désappointement que je constatais être plus longue à la détente encore que cette épave sur laquelle nous voyagions. Enfin, je chassais cette pensée de mon esprit, le temps n'était pas aux remarques désobligeantes. Et tandis que notre locomotive continuais son avancée bien qu'endommagée, je me baissais légèrement afin de pouvoir suivre le chemin indiqué par la barrière de sécurité, ne la quittant pas d'une main alors que son homologue tâtait le sol au devant afin de savoir si ce dernier s'avérait tangible. Après quelques secondes d'exploration à l'aveuglette, poussée par le ronronnement rassurant du moteur qui tremblait sous mes jambes déjà flageolantes, ma paume parvint finalement à effleurer la dernière latte de bois en lice. Légèrement surprise, je raffermis ma prise autour de la barre de sûreté et faisais le point, intérieurement, pour ne pas monter encore une fois dans d'autres sphères intangibles. De l'autre main, l'éclaireuse, je parcourais la surface de la planche qui me séparait de la voie et qui devait logiquement supporter Clem. Comme je m'y attendais, ma main finis par rencontrer le vêtement du garçon que j'agrippais presque aussitôt.

Espérant que le contact le rassure quelques peu avant que je ne vienne me placer en face de lui, genoux posés contre la planche sans doute légèrement bancale, je restais accrochée à la barre de sécurité d'une main, l'autre avait son poing fermé autour du col du jeune homme dont les jambes étaient happées par la vitesse du véhicule. Je ne m'attardais pas sur un diagnostic de son état, il fallait qu'il remonte, qu'importe ses blessures.

''Je suis là, t'en fais pas. A trois, tu pousses avec tes bras, d'accord?... 1...2..3..!!''

Liant le geste à la parole, je tentais de le hisser à bord, comptant en partie sur son effort tout de même. Avec l'énergie qu'il me restait et la force de mouche dont je disposais d'habitude même lorsque j'étais au mieux de ma forme, j'étais incapable de soulever seule un adulescent dans la fleur de l'âge. Cela dit, avec la poussée exercée par mes jambes, l'appel de mon bras assuré à la barrière et de son homologue, en basculant tout mon poids en arrière et sans doute à l'aide aussi de la bonne volonté de Clem, nous fûmes en mesure de ramener la plus grande partie de sa carcasse sur le pont. Et même si je tombais assise à la suite, je me relevais aussitôt pour tenter d'accrocher son regard et de vérifier si lui, tout au moins, était encore sur la même sphère d'existence que la mienne... ou pas.

''Tout va bien ? Qu'est ce qu'il s'est passé... e..'' Je dû m'interrompre en plein milieu de mon élocution pour déglutir, l'effort d'assembler des mots de manière raisonnée demandait un effort que je n'aurais jamais soupçonné jusque là. ''...Exactement je veux dire? Et le trou que ces bêtes ont fait... il est encore loin tu penses?'' M'enquièrais-je en tentant de formuler mes questions de manière la plus ordonnée au possible.

Maintenant tout dépendait de lui et de son état. J'espérais qu'il puisse marcher.. ou se trainer au moins l'espace de quelques mètres de manière à pouvoir descendre se mettre à l'abri. Or, quand bien même pourrait il se mouvoir, chaque blessure ne jouait certainement pas en notre faveur et nous ralentissait sans doute un peu plus... de plus, plongés dans l'obscurité comme nous l'étions, la tâche s'avérerait d'autant plus ardue. Je relevais les yeux vers la partie de notre véhicule disloquée, après un rapide calcul mental et d'après le souvenir que j'avais de l'allure passée de notre carrosse, je pensais pouvoir deviner que tout l'équipement des précédents conducteurs qui était partit avec la chape de bois. Bref, relativisons, je me voyais tout de même mal me trainer encore quelques mètres avec un projecteur semblable à celui qui venait de passer par dessus bord. Pour le moment, la tunnel nous avalait toujours un peu plus en profondeur dans sa gorge sans que je puisse savoir à quel moment il faudra freiner notre char qui, lancé à pleine vitesse dans un trou, ne vaudrait certainement rien de bon pour nos deux vies. Dire que ce n'était que maintenant que je commençais à réaliser réellement les enjeux de notre course... non pas que la brume qui m'empêchait de raisonner n'était plus présente, mais déjà, j'y voyais un peu plus claire avec ce coup de fouet provoqué par l'attaque précédente. Je priais désormais qu'il ne nous en tombasses pas un second sur la tête mais au vu de l'allure à laquelle se déplaçait notre engin tonitruant, il aura beau glaner tous les chiens à notre suite, ces derniers seraient incapable de suivre le train. Ainsi, il n'y avait rien de surprenant à entendre quelques rugissements d'appels à la soupe avant que ceux-ci ne soient succéder par quelques petites plaintes rageuses et insignifiantes. Bref, j'en revenais à Clem et à nos deux respirations qui sonnaient toujours plus rauques grâce à nos masques, mariés aux sons étouffés des explosions du moteur, cela avait pour conséquence de nous entourer d'une ambiance pour le moins... infernale. Restait à savoir si nous pourrions en sortir, de ce concert, j'attendais alors la réponse du jeune homme éclopé, anxieuse, mais toujours là.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptySam 15 Oct 2011 - 17:01
Tout tanguait et tout remuait autour de Clem. Son corps secoué dans tous les sens n’était rattaché à la draisine par la seule obstination de ses tendons. Bonne nouvelle, il avait tellement mal aux doigts que ceux-ci estimèrent qu’il était trop douloureux de lâcher prise : on appelait ça de la rigidité cadavérique avant l’heure.

Immobiles, fragiles, la gravité couplé à la force contraire exercé par la vitesse du véhicule repoussait néanmoins lentement ses doigts qui estimèrent également qu’il était bien trop compliqué (douloureusement parlant) de se remettre dans une position qu’ils occupaient quelques secondes auparavant et qui sauvegarderait la vie de leur propriétaire.

Le comble serait qu’Hélène les agrippe suffisamment fort pour que les échardes d’os pénètrent encore plus profondément dans les muscles des doigts, comme quand un ivrogne casse avec le mauvais angle une bouteille de pinard pour se battre avec et se plante les grands éclats de verre dans la main ; éclats qui ne font que s’enfoncer quand quelqu’un la lui serrera.

Heureusement pour Clem, ce fut du coté de l’épaule qu’il fut arraisonné par la toxicophobe. Un tatotement suivi d’une prise sûre lui indiqua qu’elle ne devait pas mieux voir que lui. En plus de la large fissure sur son masque, Clem avait le verre complètement embué par la vapeur du moteur, le tout donnait en ensemble plus que floue qui faisait pleurer les yeux de Clem quand celui-ci s’attardait trop sur sa propre vision. Après l’avoir rassuré de sa présence, une voix traversa le chaos de la machinerie et lui demanda de s’aider de ses bras après l’avoir rassuré de sa présence. Clem était conscient que l’état de ses doigts ne lui permettait pas grand chose, il était également conscient que l’état général d’Hélène ne lui permettait pas plus. Clem devait donc fournir sa part d’effort et seule l'idée qu'il allait être aidé et probablement sauvé donna suffisamment de force à ses bras pour qu'ils puissent les plier en deux. Ainsi, Clem réussit à placer une de ses épaules sur la latte en bois, à coté d'une des jambes d'Hélène qui essayait de garder son équilibre. Équilibre dont dépendait dès à présent leur deux vies : mieux valaient qu'il soit stable et qu'elle ne s'avance pas trop.

A son signal, Clem se servit de son épaule tandis qu'une force constante tirait son épaule vers le haut, quelques efforts plus tard et il était couché sur le flanc sur la draisine. Les bras « en compote » et le cœur faisant des allez-retours dans sa poitrine. Tous ses membres tremblaient et Clem comprit que cela faisait longtemps qu'ils attendaient ça mais qu'ils avaient eu l'intelligence d'attendre qu'ils soient en sécurité.

''Tout va bien ? Qu'est ce qu'il s'est passé... e..''

Silence, déglutition ; pour la énième fois, Clem se dit qu'il n'était pas le seul à mal vivre les évènements de la nuit. Ils étaient tous les deux coincés au même endroit au même moment. Positivement parlant, c'était une chance pour Clem d'être accompagné, rien que comme exemple on pouvait prendre la minute qui venait de s'achever. Il savait qu'il avait lui aussi sortit la toxicophobe d'un mauvais pas ; en somme, l'un avait la chance d'avoir l'autre même si, si chacun pouvait revivre sa journée, ils n'auraient pas pris le métro.

''...Exactement je veux dire? Et le trou que ces bêtes ont fait... il est encore loin tu penses?''

Clem reprit son souffle et inspira mentalement aussi : les réponses à ces questions n'allaient pas être dur à formuler mais en ce moment, son esprit n'était pas facile à solliciter :

« Un des chiens a réussit attrapé le moteur électrique qui alimentait le projo... celui ci devait aussi marcher au dihydrogène car l'explosion en a mit plusieurs au tapis vu les cris qu'ils ont poussés. Quand au trou, heu... je n'en sais rien : j'espère juste qu'on a bien fait de prendre à gauche. »

N'ayant pas envie de commencer à spéculer sur leurs chances de réussites, Clem se mit debout tant bien que mal, s'aidant surtout des barres de sécurités pour pouvoir ne serait-ce que pour faire du surplace. S'aidant des mêmes barres pour se déplacer, Clem se plaça à l'avant du véhicule pour essayer de scruter les ténèbres devant eux. La raison en était malheureusement évidente : même s'ils trouvaient le moyen de ralentir leur draisine, ils ne sauraient pas quand utiliser cette fonction. Disposant d'une visibilité plus que médiocre, ils ne seront au courant qu'ils sont arrivé à destination qu'une fois qu'il sera trop tard. Après tout, ils cherchaient un trou.

Mais Clem se rappelait que la chef du groupe de maintenance qui l'avait récupéré que le trou avait interrompu une rame en pleine course, puis qu'ils en avaient perdu le contact, l'élément qui avait enclenché la mise en quarantaine de l'espace. Alors vu qu'il était impossible que tous les wagons se fussent aspiré par le trou, la draisine risquait bien de percuter à pleine vitesse le dernier de ces wagons. Voilà pourquoi Clem se postait à l'avant : dans l'espoir d'apercevoir ce wagon avant le premier choc.

Le problème était que Clem avait une visière morcelée par les derniers évènements impliquant des chocs violents. Après que ce détail visuel lui soit revenu en mémoire juste après avoir commencé à scruter les ténèbres, il se tourna vers Hélène :


« Ma vitre est complètement bousillé Hélène ; si tu pouvais m'aider à regarder devant nous de manière à ce qu'ont ne soient pas trop surpris quand ont arrivera à destination. »

Ceci étant dis, Clem se remit (plus pour la forme) à regarder le chemin devant eux que la draisine avalait sous ses roues dans un fracas de plus en plus inquiétant. Aussitôt, son corps tout entier fut pris d'un frisson qui baissa sa température corporel de plusieurs dégrées. Clem connaissait ce sentiment : pour lui, son esprit (ou sa conscience) était une chose totalement différente de son cerveau ; et quoi qu'en dise ledit cerveau, ce n'était pas lui qui dirigeait intimement son corps. Pourtant, ce muscle était parfois capable de prendre conscience (justement) de choses que Clem ne captait pas lui-même. Ce qu'il vivait là en était un bon exemple : multiplié des dizaines de fois par les fragments de tailles inégales de sa vision, son cerveau percevait d'autant de fois ce qu'il voyait sans que Clem put en décrire une seule de ses parties : devant eux se rapprochait un énorme rectangle plus sombre que le noir entourant et qui était de toutes évidences posé sur la voie.

Pour la première fois depuis un bon quart d'heure, Clem se servit de ses deux jambes et se jeta sur Hélène, il eut l'impression de ne crier qu'un seul mot
« Maintenant ! » avant qu'ils ne soient tous les deux en l'air et que la draisine percuta le wagon de queue dans un horrible et crissant hurlement de ferraille.

Ils roulèrent plusieurs fois sur le sol dans leur chute (mais pour autant que puisse en juger Clem, pas sur les traverses) et finirent par se séparer par leur propres force centrifugeuse. Clem resta allongé contre le dos, fermant les yeux pour éviter que le verre de son masque qui avait été pulvérisé ne rentre en contact avec ses yeux et essayant de retrouver sa respiration qui avait été coupé dès le premier choc contre le sol (il avait réussis à tomber sous Hélène en tournant complètement au hasard pendant leur brève descente, un effet galant que Clem n'avait absolument pas chercher).

Une fois que le fantôme du bruit du choc frontale entre leur ancien véhicule et le wagon cessa de hanter les oreilles de Clem, celui-ci avait l'impression d'être seul sur Terre : pas un bruit ne lui parvenait, pas un son ni aucune odeur, et ses yeux fermées ne laissaient aucune lumière parvenir jusqu'à ses yeux.

Il n'en fallait pas plus.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyLun 24 Oct 2011 - 10:06
Dans le chaos tremblant que produisait le moteur de la draisine lancée pleine balles vers les cavités sombres et trop peu connues, la voix de Clem sonnait bien isolément du reste désormais. Bien que l'irrégularité de ses intonations ainsi que quelques tressautements occasionnés par sa respiration accélérée du fait d'un effort tout récent, elle ne se mariait pas avec le vrombissement de notre véhicule qui paraissait en détresse. Bref, le frère cadet du voyageur à la notoriété sans doute la plus casse-cou en venait à dérouler le fil des quelques péripéties incongrues qui lui étaient arrivées alors que la fatigue avait joué de mon corps pendants quelques secondes d'inattention qui, apparemment, avaient suffit à notre projecteur à se faire hameçonner par un de nos prédateur récalcitrant, qui semblait alors fonctionner à l'exacte même essence que celle qui était entreposée bien plus profondément dans le réseau souterrain, par bombonnes de cinq kg chacune auxquelles nous venions de fixer un détonateur, certes, rudimentaires, mais qui a dit un jour que la démolition était un travail nécessitant une grande finesse ? Bon, j'avouais qu'entretenir le clichet du travail de brute ne convenait qu'aux brutes me tatillonnait légèrement mais nous n'avions pas tant les moyens de faire dans le grand art. Et personnellement, je n'avais mais alors pas du tout la tête à cela, pas avec une bombe d'une puissance évaluée grossièrement sur le tas prête à exploser dans un laps de temps lui aussi tout aussi foireusement calculé, le tout sertit d'une horde de monstres responsables sans doute de la mort d'une bonne trentaine de bougres innocents, enfin les personnes à l'énergie et peut-être la motivation fortement émaciées... non, il ne fallait pas s'attendre à quelconque prodige venant de nous. Compter sur un miracle n'en valait pas plus la peine, tout comme l'expliquait Clem, soit nous poursuivions toujours cette petite braise d'espoir qui nous maintenait éveillés dans l'obscurité de nos desseins, soit nous ne faisions que courir après une chimère à dos d'un vieux canasson pétaradant. A bout de souffle.

Je chassais ces quelques élucubrations pessimistes de mon esprit. Encore une fois je m'égarais et partais au large de notre réel objectif. J'avais quelques peine à y mettre du cœur, mais il s'agissait là de notre survie dont toute cette course dépendait... il me fallait bien l'intégrer à un moment. Ainsi, le jeune homme à la jambe quasi de bois faite s'était avancé vers la proue de notre carrosse, plus aussi fière que dans l'état dans lequel nous l'avions trouvée, bien entendu, mais toujours tenace et impliquée dans son devoir. Je me relevais à sa suite, toujours aussi fermement cramponnée à la barrière de sécurité. Notant aussi le fait que je n'avais même plus la force de me tenir entièrement droite, peut-être fusse la vitesse qui me pliait la nuque, mais je sentais bien mes jambes flageller et non pas qu'un peu, dès que je les poussais. En comptant les plaies causées par la confrontation avec la meute, le pied coincé entre deux planches et les ruées dans les couloirs, l'état pitoyable de mes échasses n'avait, au fond, rien de surprenant. Bref, je me postais donc non loin de Clem dès que celui reprit la parole à mon intention, confiant qu'avec l'état dans lequel se trouvait la visière de son masque, il n'était pas capable d'anticiper aucun obstacle qui viendrait des rails. Je déglutis intérieurement cette information comme on avale un noyau de fruit un peu large pour son propre gosier. Douloureusement, en somme. Je fermais les yeux un instant pour mieux me focaliser sur l'objectif avant de me mettre à fixer au devant du pare-choc de la draisine, aux aguets.

''Ça marche.'' Confirmais-je simplement.

Je plissais alors légèrement des yeux pour tenter de mieux discerner tout objet venant troubler mon champ de vision lourdement défectueux et trompeur suite aux effets secondaires des cachets de vitamines. S'en suivit aussi de ce bref échange avec Clem d'un silence carabiné. Chacun tentait au mieux qu'il pouvait de scruter la masse noire et informe du tunnel qui nous engloutissait dans sa gorge de béton. Je ne le remarquais pas de suite, mais le tableau de bord du véhicule, un des seuls points fixes et garant de la droiture de lignes qui m'assureraient alors de l'efficacité de ma vision, s'était mit à tanguer.. je ne le relevais que bien trop tard alors que je me mis à tourner de l'œil. Rapidement prise de panique, les bonds que firent mon cœur me ramenèrent aussitôt sur Terre, hélas, c'est à cet instant précis que cet énorme pavé fit face à notre route et que je perçus le signal de Clem qui sonna de manière aussi précise que lorsque l'on entend quelqu'un vous parler tandis que vous avez votre tête submergée dans l'eau. Toute la dimension du monde auquel je commençais tout juste à m'habituer venait de s'effondrer, tous les repères que je m'étais fais, volatilisés dès lors que tout mon corps se vit percuter par un autre, celui de Clem qui m'emportait avec lui dans son saut. Par pur effet de logique et de ménage d'énergies cinétiques et autres forces, je décollais à mon tour du sol. Devant moi, des jets de couleurs sombres défilant sous mes yeux dans un maelström où chaque élément se fondait l'un dans l'autre. Le frottis du vent et le soulèvement de mon estomac m'informèrent du mouvement dans lequel j'étais soudainement projetée. Un terrible fracas asséna à mes tympans un coup dont j'aurais mieux espéré me passer. Comme si la confusion qui régnait déjà dans la coordination de mes sens n'était déjà pas bien plus excessive qu'il n'en fallait, voilà que tout semblait vouloir s'opérer de façon à ce que ces quelques secondes soient les plus infernales de toutes. C'est exactement dans ce genre de moment où, suspendu un instant dans le temps comme arrêté dans un petit ralenti du film de notre vie, on se posait une question du genre « Il y a quelqu'un là haut qui m'en veut ? ». Et en général, ce qui pourrait s'avérer être un effet comique pour certains mais un comble d'infortune pour le bénéficiaire, la réponse à cette demande ne s'affichait pas objectivement mais nous apparaissait clairement de manière à ce que cette même force invisible s'exprime de la même façon qu'elle l'avait toujours faite jusque là pour vous enfoncer dans votre calvaire, autrement dit en vous remettant une couche de souffrance qui ne se traduisait autrement que par un « Oui. » des plus irritant.

Cette approbation, je la ressentis par une succession de secousses, la première fut bien entendu la plus violente vu qu'il s'agissait du moment où nos deux corps projetés vélocement embrassaient durement le sol avant de se mettre à rouler en ralentissant toujours trop lentement à nos yeux. Fort heureusement, une fois le souffle coupé, le temps que nous mettions à nous arrêter de me paru pas si long vu que mon conscient ne se focalisait plus maintenant que sur une façon de reprendre un rythme de respiration normal. Cela dit, la panique primaire qui m'envahit à ce moment fut vite émancipée au moment où nous avions stoppé nos tonneaux en série. Tout d'abord fixée sur le flanc, je me laissais flegmatiquement retomber sur le dos pour tenter de retrouver ne serait-ce qu'un peu de repères magnétiques. L'air me revenait de lui même dans un son de sifflement artificiel mais auquel j'étais désormais trop accoutumée pour y prêter plus d'attention. Même si j'étais désormais étalée de tout mon long sur le béton poussiéreux et couvert de crasse de la rame, je me sentais encore tournoyer, rien d'alarmant en soit, ceci dit, ne plus discerner la gauche de ma droite du sol du plafond, on finissait bien par se lasser d'un tel cirque. Bref, après un long grincement que je reconnus ne venir que de moi-même, une hallucination, sans doute, quoi qu'il en soit, il se fit plus sourd, toujours présent mais moins en devant de la scène ou, tout du moins, suffisamment pour que le son de la respiration saccadée de mon voisin s'additionne à la mienne. Le rappel de sa présence me fit revenir en tête le fait que nous faisions une course contre la montre. Ainsi, sans plus de cérémonies, je roulais à nouveau sur le flanc et me relevais à demi. Il valait mieux procéder par étape au vu du fait que ma nuque semblait ne plus vouloir soutenir ma tête. L'impression que cette dernière avait enflé au point de ne devenir qu'un boulet de plomb me fit porter ma main à mon front endolori. Un autre son me parvint alors, un sifflement un peu trop familier et bien trop près de mon oreille me fit brusquement avoir un mouvement de recul vis à vis de ma main. Sur cette dernière s'écoulait un peu de mon sang encore chaud qui s'attaquait à la paroi de mon masque. Dans mon petit tour de manège j'avais dû me rapper la tête contre le sol rocailleux, bref, c'était superficiel mais cela saignait quand même, juste de quoi ajouter un peu plus d'aléas indésirable à notre malédiction. Je m'ébrouais un peu la tête, espérant disperser les quelques gouttes de sang s'écoulant de ma tempe ailleurs que sur mon masque, puis tentais de retrouver Clem dans la pénombre. J'avais de la chance que ses couleurs se détachent si bien du reste du décor. Je trottais jusqu'à lui, trébuchais, chancelais, mais parvenais à destination. Un étau se forma autour de ma gorge lorsque je vis que le garçon ne bougeait pas et gardais ses yeux fermés. Quand bien même le son de sa respiration était toujours là, je ne pouvais m'empêcher d'envisager un mauvais présage à la vue du jeune homme allongé là, quasi inerte.

''Hé...Clem..! Ca va ?... Tu...Tu es encore là, dis ? Désolée pour le wagon, je... j'ai pas vu venir... On.. il faut qu'on avance...'' Lui lançais-je, pas très convaincue moi-même de nos chances de nous en sortir maintenant que nous nous retrouvions dépourvus de moyens de transport.

Lui aussi devait être à bout de force, on en bavait autant l'un que l'autre depuis le début de cette nuit. Chacun de notre côté devait veiller à ménager l'autre et jusque là, Clem avait bien remplit sa part du contrat implicite. Je n'en disais pas autant de mon cas c'est pourquoi je tentais de lui venir en aide en passant l'une de mes mains sous son aisselle, l'autre sous son coude avant de me lever avec lui. Prenant une forte impulsion sur mes jambes, je finis par me remettre sur celles-ci, certes, pas tout à fait droite en prenant le poids du jeune homme en considération. Bref, pour tenter d'avancer le plus efficacement possible avec notre temps compté, je passais ma première main dans le dos du garçon pour essayer de le maintenir droit, l'autre restant à soutenir son coude. Ma respiration par à-coups devait bien traduire la dépense d'énergie que je faisais. Enfin, je ne m'attardais pas plus longtemps surplace et commençais à avancer, mes yeux furent attirés par quelques étincelles un peu plus loin, sans doute le point d'impact de la draisine et du wagon d'il y a quelques instants. En rejoignant celle-ci, nous retrouvions le fil des rails qui nous conduirait jusqu'à notre salut. Le silence qui creusait un vide entre le son de nos pas et celui de nos respiration m'emplissait d'un certain effroi, surtout qu'il m'arrivait d'en perdre le court car obstrué par ce même grincement qui me poursuit depuis longtemps maintenant. De plus, l'intervalle entre chaque clignement d'yeux s'était raccourcit. Autrement dit, plus ça allait et moins j'y voyais clair bien que je restais toujours tête baissée vers nos chaussures faisant défiler le bitume devant nous à la manière d'un tapis de salle de gym. Colportant avec lui la désagréable sensation que nous faisions du surplace.

On passa le long du cadavre de notre draisine, je ne prêtais que peu d'attention à sa carcasse ratatinée par la vitesse et l'impact avec le wagon stoppé sur la voie. Son pare-choc n'était plus qu'un accordéon désorganisé de plaque de métal saillantes ici et là et sa chape semblait crevée de toute part uniquement par l'arrêt virulent ne datant que de quelques minutes à peine. Je portais ensuite ma vision sur l'objet responsable de toute cette violence. Bien que ce dernier ne s'en soit pas sortit aussi fièrement qu'on l'eut cru, il arborait l'apparence déjà d'un cadavre avant que nous le percutions. En effet, on pouvait facilement observer que sa carcasse brunie par la poussière n'avait pas servit depuis quelques temps. Quand l'inertie gagne, on ne fait jamais de vieux os, il en va de même pour les machines. Après quelques pas, nous atteignions le wagon suivant, certes, moins endommagé mais tout aussi dépenaillé en apparence. Peinture écaillée, bas de carcasse grignoté par la rouille, pas de doutes, c'était un vieux de la vieille. Bizarrement, alors que je gardais un œil contemplatif sur cette dépouille de mécanique tout en marchant, je sentis comme une irrégularité sous mes pas, je venais de fouler une fissure semblerait-il. En jetant un œil au devant, je remarquais alors que celle-ci n'était pas la seule. En effet, devant nous s'étendaient un champ de craquelures, élevant parfois quelques pans de béton à un niveau plus élevé que les autres ou, effet contraire, en ravalait quelques unes dans le sol. Le phénomène allait en crescendo, plus nous avancions et plus il était ardu de ne pas trébucher, buter sur une pierre ou encore de glisser sous la gigue de l'une d'elle délogée de sa place initiale. Interloquée, je tentais alors de mieux discerner le chemin que parcourait cette épave de métro. L'obscurité ne permettait pas grand chose, cependant je fus tout à fait en mesure de voir que le troisième wagon piquait littéralement du nez dans le sol. Aussitôt ce constat fait, je sentis mon cœur faire un bond dans ma poitrine. La profondeur à laquelle il s'enfonçait devant nous ne relevait pas simplement d'une voie légèrement accidentée. Mon humeur remise d'aplomb, j'accélérais l'allure autant que mes jambes me le permettaient, j'escaladais un talus fait d'un monticule de pierre et m'arrêtais au sommet de celui-ci pour bien confirmer ma pensée. Devant nous, cette énorme bouche sans fond bordée d'un col de pierre qui recrachait le train et les rails toutes droites sorties d'un souterrain encore plus noir que celui dans lequel nous nous trouvions. Un souterrain creusé bien entendu par autre chose que l'homme. La langue de cette cavité se présentait comme un éboulement de pierres qu'il serait sans doute possible de descendre bien sûr avec milles précautions. Mais alors que je pensais jusque là que nous ne pouvions pas tomber plus bas, je ressentis comme un certain sentiment de détresse à l'idée que nous n'avions pas encore touché véritablement le fond.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyMar 25 Oct 2011 - 15:43
Il était là dans le cas d'obscurité totale classique : à savoir, quand vous ouvrez et fermez les yeux, les seuls données qui se voyaient altérés se situaient au niveau des nerfs de la paupière. Donc soit le tunnel était effectivement plongé dans une obscurité totale, soit, le cerveau de Clem était trop fatigué pour tenter de différencier les différentes couleurs captés par sa rétine. Même les éclats de son masque qui troublait sa vision il y a cinq minutes et qui reflétaient autrefois le peu de lumière ambiante étaient eux aussi plongé dans la pénombre... ah non : c'est juste que le choc avaient fait volé en éclat la partie gauche de la vitre, la partie droite en revanche était suffisamment morcelée pour empêcher son œil de voir quoi que soit avec celui-ci mais suffisamment solide structurellement pour ne pas s'écrouler et lui laisser la vision dégagée. Vu que son œil gauche était celui dit « directeur » ce n'étais pas plus contraignant que ça. Il allait juste devoir continuer sa journée en fermant continuellement son œil droit pour éviter de choper une migraine.

Pour le moment, aucun de ses yeux n'étaient ouvert, Clem était en proie à une fatigue comme il n'en avait jamais expérimenté. Il y avait la fatigue des muscles, celle qui vous empêchait de faire des efforts physiques et qui vous charcutaient le corps à coup de toxine dans les tissus le lendemain matin ; et vous avez la fatigue de l'esprit, qui est le résultat de l'accumulation de chocs émotionnels (souvent physique) qui finissait par entrainer un trop plein dans l'ordre de la capacité de stockage des mauvaises nouvelles de la journée et qui fermait alors boutique ; le problème était qu'il n'y avait pas que les mauvaises nouvelles qui passaient par cette porte, l'esprit de Clem commençait à devenir à limage de sa jambe : blessé, anesthésié, re-blessé, à force on finissait par mettre la clé sous la porte.

En résumé, la seule chose qui empêchait Clem de s'endormir était que son corps trouvait le processus trop épuisant dans son ensemble.

Une voix sonna dans l'air du tunnel, creusant des vibrations dans l'espace autour de son rythme saccadé ; interrogation, injonction, inquiétude. Clem devinait le contexte de la phrase plus qu'il ne l'entendit en analysant les dynamiques situationnels du moment. Étrangement malgré son état de dépravation mental et physique avancé, la seule chose qu'il pouvait encore faire était de la gymnastique mental. L'unique exercice, parait-il, que l'on était toujours capable d'effectuer, même sur son lit de mort (surtout sur son lit de mort, parait-il,).

Clem était fatigué et il ne voulait pas bouger, il était fatigué et il ne voulait pas répondre, son corps lui avait fait clairement comprendre qu'il ne voulait plus dépenser d'énergie. Il était, non pas dans l'étape intermédiaire qui précédait le sommeil, mais qui le dépassait au contraire. Plus importante encore que la barrière du physique, celle du mental tuait les efforts avant leur naissance dans le lobe frontale.

Les évènements suivant lui permirent de se remettre un peu de ses émotions. Il sentit des bras attraper les endroits stratégiques de son corps pour le redresser, vu qu'il se passa plusieurs secondes sans que des dents ne lui transpercent le thorax, il sut que sa première intuition était la bonne et qu'il s'agissait bien d'Hélène qui payait de sa personne pour le remettre sur pied. Une petite étincelle s'alluma alors au niveau de son subconscient pour ordonner à sa seule jambe valide de faire sa part du travail et de contribuer à l'effort, l'autre se remettant (si tant qu'elle puisse le faire) de sa dernière chute. Ensemble, ils réussirent visiblement à parcourir une certaine distance car Clem reprenait peu à peu la notion du temps et il avait conscience qu'ils continuaient le chemin à pied. Clem n'arrivait pas à se concentrer véritablement mais c'était surtout par réflexe continu que son pied avançait doucement selon les à-coups chancelants d'Hélène.

Finalement ils arrivèrent finalement devant le trou tant recherché, Clem devina que le trajet n'avait pas du durer longtemps car aucun des deux voyageurs ne s'étaient écroulés. Grâce à des micros-sommeils piqué pendant leur courte marche, le cerveau de Clem avait désactivé le pilotage automatique et il reprenait peu-à peu le contrôle de son corps autant que de ses cinq sens. On pouvait voir là d'une manière ironique le découragement de son esprit devant la dernière tache à accomplir : un soupir de soulagement dont le chuintement pouvait s'entendre comme un « débrouille-toi ». La multitude de signes indubitables qu'il allait devoir visualiser chaque effort qu'il aurait à accomplir dorénavant, comme respirer difficilement à travers son filtre. Merde il ne savait même pas si celui-ci marchait ou même s'il servait à quelque chose mais Clem ne préférait prendre aucun risque. La moitié de la vitre était brisé mais il lui fallait juste le filtre pour éviter les effets de ce qui ressemblait certainement à une légende urbaine dreamlandienne.

Se sentant suffisamment fort dorénavant et pour ne pas la fatigué d'avantage, Clem se dégagea du soutien de la toxicophobe très poliment, en mettant ses mains sur ses poignets et en les écartant de manière à lui faire comprendre qu'il pouvait se débrouiller maintenant.

« Ça va... ça va mieux maintenant, merci... merci Hélène. »

Ne restait plus que le trou à proprement parler, Clem plaqua son dos contre l'acier de la rame qui était penché selon un angle qui ne lui permettrait pas la position statique qu'elle avait si elle n'était pas retenue par ses sœurs jumelles à l'arrière. Il se mit donc à réfléchir à la façon dont ils allaient s'y prendre pour atteindre le fond du trou, ou au moins une hauteur négative suffisante d'où ils échapperaient à l'explosion du générateur.

Fonteneau avait déjà dit à Clem que celui-ci était capable de réfléchir vite et bien quand il le voulait, le tout était de ne pas réfléchir dans le mauvais sens. Mais il ne fallait pas être une lumière pour deviner que, jamais Clem et Hélène ne pourrait descendre une pente rocheuse dans le noir et avec leur blessures respectives. Punaise ils avaient déjà eu du mal a parcourir les dizaines de mètres à pied séparant le tas de ferraille qui était autrefois une draisine, ils n'allait jamais réussir à parcourir la même distance verticalement !Pas besoin non plus d'être un génie pour ignorer le long tube de métal creux parcouru de sièges cloués au sol et de barres d'équilibre faisant la jonction entre le plancher et le plafond.

Clem monta difficilement sur le dernier wagon a rester droit avant le trou mais n'eut aucun mal a ouvrir la porte qui n'était pas verrouiller. De là, il ouvrit les deux portes du passage entre les deux wagons et, se tenant à l'entrebâillement pour ne pas tomber, il jeta un coup d'œil en bas : tout était là, des sièges et des barres qui les empêcheraient de faire le grand saut tout en leur promettant une descente rapide et sûre tant qu'ils feraient extrêmement attention.

« Pour la dernière étape de notre voyage Hélène, je te propose de prendre le métro. »

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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyMer 26 Oct 2011 - 9:49

Tout mon être venait à se perdre dans cet étang de noirceur dont on ne voyait pas le fond. Notre volonté, nos efforts, tous nos affres devaient aboutir à ce petit néant dans lequel je plongeais mes yeux, comme en apnée, je ne respirais plus l'air ambiant, j'en étais maintenant trop éloignée. Quels monstres pouvaient encore surgir de ces ténèbres ici bas ? Autant les chiens-cauchemars ne me surprendraient point, tandis que ceux naissant d'un subconscient légèrement troublé par quelques artifices médicaux aux effets secondaires incongrus, eux, me laissaient déjà plus perplexe. On ne pouvait pas mesurer de quoi était capable le subconscient humain, certes, l'imagination même avait pour limite les connaissances de son détenteur néanmoins, je ne pouvais m'empêcher de redouter ce qui pourrait surgir de ce gros noir à mes pieds. Quels monstres jaillirait de ses entrailles, quel visage aurait-il ? Un frisson glacé me parcourut l'échine, je pris un grosse goulée d'air humide, cela juste avant que le contact des mains de Clem autour de mes poignets ne m'arrachent un sursaut. Simple réflexe. Le contact avec les autres humains me révulsait, quelle qu'en soit la raison. Stagnant dans un torpeur largement excusée par l'état de fatigue dans lequel je me trouvais, je me contentais de répondre aux remerciements du jeune homme par un simple hochement de tête qui signifiait par la même occasion que j'avais entendu sa demande, à question implicite, réponse implicite, je relâchais prise et fit un pas pour m'écarter de lui, de quoi le laisser respirer et constater brièvement si le fait de vouloir marcher de manière autonome résultait d'une réelle prise de conscience ou d'un simple élan de vanité misogyne. Finalement tous les facteurs semblaient pencher vers la première option, bien que Clem vint immédiatement s'appuyer à la paroi du wagon situé derrière lui après que je l'ai lâché. Cependant, cela semblait plus s'expliquer de par le fait que le garçon prenait simplement quelques secondes pour réfléchir.

Le temps pour moi de jeter un œil par dessus mon épaule, l'air las, en direction de la cavité dans laquelle s'enfonçait une immense chenille d'acier et de câbles. Il m'intriguait toujours ce trou, cette gigantesque boite de Pandore, redoutée des hommes comme il redoute le miroir. C'est ça qui m'effrayait, au fond. Je n'étais en fait qu'un gros trou sombre. Aux lignes indistinctes, sans fond, sans plafond. Un trou dans lequel s'était perdu des millions de mémoires que je ne connaissais pas et dont j'avais peur. L'irritation me gagnait, dans la gorge, si j'avais pu grogner comme le font les félins, sans doute cela m'aurait échappé. Contre quoi je m'énervais au juste ? C'était puéril, mais je m'agaçais devant mon ignorance. Cette anfractuosité avait avalé tout ce que je cherche depuis des lustres, à commencer par mes origines, la réponse à toutes les questions qu'une petite fille qui fait peur à ses grands-parents au point de les faire pleurer rien qu'à se montrer est en mesure de se poser. La colère s'accompagne toujours de ses éventualités folles, ses idées déviantes, des illuminations... qu'on regrette inévitablement. Ici, il s'agissait simplement de se poser la question « Et si j'allais les chercher, ces réponses? » Après tout, elles m'attendaient, sans doute, là, dans la noirceur de ce précipice... mais qui pouvait donc m'assurer qu'elles existaient, ces réponses?... Et si, en somme, je n'étais en fait qu'un grand rien ?

Un fracas suivit d'un crissement aigüe vint perturber mes réflexions. Aussitôt, je tournais ma tête dans la direction d'où naquit ce son perturbateur. Clem ouvrait la porte du wagon qui reposait dans un socle de pierres éclatées épars de sa carcasse. Sa silhouette floue qui s'entremêlait avec l'encadrement de la porte dans lequel il se tenait marqua un temps d'arrêt. Je vins alors le rejoindre d'un pas trainant. Les talons de mes Newrocks produisaient un claquement retentissant mais modéré. Mon compagnon d'infortune m'apostropha alors sur un ton claquant d'ironie, mettant bien en évidence mon imbécillité. Sérieusement, pourquoi faire simple lorsque l'on pouvait faire compliqué ?.. Oui bon, lorsque l'on voit double, je crois que moultes gaffes étaient pardonnable.. dans le domaine du raisonnable. Pas tout à fait remise de mon irritation, je lançais un regard emplit d'un tel désabusement à Clem qu'il devait clairement bien comprendre que ce n'était pas le moment de faire de l'humour. Quand bien même j'excellais dans le domaine de rire aux moments les moins attendus, là, il ne valait mieux pas pousser mémé dans les orties.

''Tu joues avec mes nerfs là, je... j'espère que tu en as bien conscience, c'est bien la dernière fois que je monte dans un de ces... de ces... foutus... métro.'' Sifflais-je, le souffle court.

Je n'attendis pas plus longtemps pour glisser ma tête à l'intérieur du compartiment en profitant de l'espace vide situé sous le bras de Clem qui tenait la porte, histoire de constater quelle aspect arborait cette haie d'honneur menant droit aux profondeurs de l'enfer. Les barres et les sièges nous garantissait une descente aussi harassante qu'un jeu de plateforme aux pixels faisant la taille de mon poing. Enfin, je ne m'attardais pas plus longtemps sur ces détails, ce n'était pas le moment adéquate pour faire la fine bouche en matière de moyen de locomotion. Certes, avec la draisine, j'avais eu l'impression d'avoir trouvé une véritable bête de concours automobile, mais le temps ne nous étant pas favorable, je jugeais bon de faire le premier pas dans ce carcan d'acier, je tendis le bras vers la première barre s'offrant à nous, située au milieu de notre premier compartiment, un pas et je fus en mesure de la saisir bien que je dû m'y reprendre à deux fois pour assurer ma prise avec ma main. Ma première tentative s'étant achevée en un échec du fait que c'était son double prismatique et factice dont je m'étais saisis... ah foutue vision. Le léger grésillement qu'émit le fer de ma prise me rassurait. La pente était peut-être commençable sans avoir à s'agripper aux éléments du décor présentement, néanmoins je préférais acquérir d'office les bons gestes à effectuer de manière machinale, vu qu'en l'état actuel des choses, ce n'était que de cette manière que nos corps fonctionnaient. Je jetais un coup d'œil par dessus mon épaule après avoir évalué la distance qui nous séparait d'en bas, tentative qui s'avéra vaine au vue du peu de discernement que m'offrait ma vue.

''Je passe devant... si tu trébuches il y a une chance de plus pour... pour que tu n'aies pas à faire de toboggan trop longtemps si je suis devant pour assurer... enfin... tu m'as comprise...''

Je tentais de ne pas l'asséner d'une litanie trop ennuyeuse... on n'avait pas non plus à s'attarder sur de la parlote. Cela pouvait paraître illogique que de se placer en tête alors que l'on disposait sans doute du moins de force potentielle pour arrêter un compagnon, cela dit, c'était moi qui disposait de mes deux jambes pour assurer un équilibre en cas de chute groupée. Alors je fis quelques pas, parvins jusqu'à la porte menant au wagon suivant qui présentait un autre angle que celui dans lequel nous nous trouvions. Il était bien nécessaire ici de s'accrocher même si le sol ne s'avérait pas à 100% vertical, la pente pouvait promettre une glissade dont j'avouais être réticente à essayer. Alors que je m'aidais de la porte coulissante et d'un siège situé devant moi pour progresser, je me mis à douter au sujet de l'équilibre dans lequel se trouvait le métro. Certes, chacun de ses wagons étaient sans doute empilés les uns sur les autres, cela dit, si l'explosion venait à se déclencher plus tôt que nous l'espérions, je me demandais s'il pourrait s'avérer assez solide pour nous abriter... ou si le souffle s'avèrerait tellement fort qu'il balaierait la partie immergée du métro et entrainerait toute sa suite dans une chute d'une violence incommensurable. Mais traite d'hésitations, il fallait rester focaliser sur l'unique objectif de descendre, quoi qu'il advienne et ne pas donner d'opportunité à notre volonté de faiblir, déjà que je sentais la mienne être atteinte jusqu'à son trognon, si en plus nos troncs s'avéraient fébriles, nous n'allions pas pouvoir faire de vieux os dans cette carcasse morcelée en « wagons ». Dire que chaque petit centimètres parcouru nous assurait un peu plus de notre salut nous baignerait dans un simulacre bien trompeur, plus communément appelé « espoir ». Bannière sous laquelle je trouvais risible de se placer. Elle n'avait pas sa place dans notre avancée car seule deux issues étaient possible. Échec ou succès, ah, Bernoulli, quand tu nous tiens. Impossible de faire dans la demi-mesure, descendre par tous les moyens possibles, ce n'est pas l'explosif qui menaçait de pétarder qui prendrait autre chose en compte que le compte à rebours pour laisser à nos arrières un laps de temps suffisant pour aller cacher le tout. Alors on continue de chuter, lentement, mais sûrement, en voyageant incessamment jusqu'au bout de la nuit.
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyMer 26 Oct 2011 - 19:14

''Tu joues avec mes nerfs là, je... j'espère que tu en as bien conscience, c'est bien la dernière fois que je monte dans un de ces... de ces... foutus... métro.''

Bon selon toute vraisemblance Clem avait eu tord de traiter le sujet par la blague mais il avait pour politique d'essayer de rire des situations : ça lui permettait de tenir le coup en somme. Le problème quand les situations étaient noires c'est qu'il en ressortait de l'humour noir, et le problème de l'humour noire, c'était qu'il fallait soit le maitrisé, soit bien choisir son destinataire. Les deux conditions n'étant pas remplies, Clem aurait mieux fait de la penser sans la sortir. Mais bon, s'il avait pu un minimum rassurer Hélène en lui montrant qu'il était assez confiant pour plaisanter, ça avait peut-être valu le coup d'essayer mais à bien y réfléchir, il n'aurait certainement pas rigolé lui non plus.

Passer cet instant de réflexion qui pourrait certainement attendre, Clem vit qu'Hélène c'était déjà engagée dans le wagon, celui qu'il était nécessaire de traverser avant de commencer la descente à proprement parler.

''Je passe devant... si tu trébuches il y a une chance de plus pour... pour que tu n'aies pas à faire de toboggan trop longtemps si je suis devant pour assurer... enfin... tu m'as comprise...''

La phrase non mais l'intention oui : même si Hélène gardait ses deux jambes sous contrôle, on ne pouvait pas en dire autant de son état en général, de même que Clem. En clair, l'un comme l'autre, ils n'avaient plus la force de sauver héroïquement leur prochain. N'importe quel incident leur serait fatale.

Tant et si bien, le premier wagon ne présenta pas de difficulté pour Clem, toujours le bras s'accrochant à un siège ou une barre verticale, il put descendre tranquillement le toboggan mortel que présentait ce wagon. Clem commença finalement le plus dure dans cette dernière étape : la descente verticale à quatre-vingt dix dégrée, avec le nombre de prises où s'accrocher, cela aurait été un jeu d'enfant pour lui s'il avait été en forme. Un jeu dangereux certes mais un jeu tout de même. Le tout était de garder son sans-froid, bien regarder avant d'avancer la main et surtout de ne pas oublier que même s'il était entre ciel et terre, une de ses jambes ne pouvait pas rester sur cette dernière, et que les doigts d'une de ses mains dégageaient des vagues de douleurs quand il les faisait bouger. Il espérait qu'Hélène était capable de descendre aussi sans trop de mal car il avait déjà suffisamment du mal à garder son propre équilibre.

Il avait à peine commencé et il avait seulement descendu deux mètres quand une secousse le déséquilibra. Trois années de cours de statique et de cinématique jetèrent instantanément à travers sa rétine un schéma simple : le wagon dans lequel il se trouvait était le wagon de tête et celui-ci ne touchait pas le sol, il était tenu en équilibre précaire grâce au poids des wagons qui le retenait derrière lui. Clem et Hélène était, à eux deux, des poids dérisoires et même s'il se tenait pile sur le bon endroit pour faire pencher l'ensemble vers le gouffre, ils ne devaient être pas assez lourd en principe pour influencer sur l'équilibre des wagons.

Le problème des wagons c'est que, même s'ils étaient très lourd, ils restaient posés sur des roues, des roues qui, de par leur nature cylindrique, n'avait besoin que d'une poussé pour se mettre à pencher. Cela pouvait sembler dingue que le poids des deux voyageurs arrivaient ainsi à faire bouger tout l'ensemble des wagons mais au contraire le phénomène était on ne peux plus logique. Ce qui était dingue c'était que ce wagon s'était retrouvé en parfait équilibre vertical, un équilibre qu'il avait du atteindre après une lente descente avant de s'arrêter tout aussi lentement dans un équilibre des forces en présence qui n'avait besoin que de quelques dizaines de kilos pour se remettre à pencher.

Clem sentait qu'il descendait dans un crissement d'acier qui se mettait en branle, le décor ne changeait pas autour de lui, seul son estomac faisait des yoyos tandis qu'il comprenait que ça n'allait que s'accélérer en continuant : si le poids d'un second wagon s'ajoutait à la balance, voyageurs ou pas ce serait décisif pour envoyer le tout en enfer.

Réfléchir bien et dans le bon sens, la question de vitesse ne se posait pas : Clem avait été conditionné par ce genre de réflexion pendant des années : leur problème venait des roues, qui les mettaient indirectement en danger, le problème était donc du domaine de la mécanique et de l'industrie. Et dans ce domaine, tous les problèmes avaient déjà été anticipés par des ingénieurs plus intelligent que lui qui avait imaginé des solutions simples à tous ces problèmes : des putains de freins d'urgence.

Clem avait beau regarder partout autour de lui, il savait qu'il ne trouverait pas d'actionneur sur les murs, fussent-ils renversés : dans le métro, seul le conducteur avait accès aux freins. Clem baissa les yeux vers le gouffre dont il avait commencé la descente et il sut qu'il allait devoir la finir pour stopper leur descente.


« Ne bouge pas Hélène on est en déséquilibre ! Essaye de ne pas bouger ! Je vais descendre activer les freins. »

Plus facile à dire qu'à faire, il remarqua vite que, même dans l'urgence, sa vitesse maximal de descente n'allait pas plus haut que sa vitesse de croisière. La faute à toutes les précautions qu'il prenait pour éviter de se rompre le cou. S'il voulait allez plus vite, il était obligé de prendre plus de risques. Des mouvements plus rapides, utiliser des prises non sécurisés voir trop lointaines.

Un brusque instant, il tenta carrément un jeté : pendant l'espace d'une fraction de seconde, son corps fut en l'air sans toucher un seul élément, le but étant de retomber sur une rangée de siège situé plus bas. Une accélération soudaine et la rangée se trouva beaucoup plus bas. La surprise de Clem fut vite remplacé par l'instinct, et l'instinct se réceptionne toujours sur ses deux jambes.

Il eu l'impression que sa jambe remonta à l'intérieur de son torse tandis que les multiples fractures infligés par la mâchoire du chien plièrent sa jambe selon un angle improbable. Retombé sur le dos, le souffle coupé tandis qu'il sentait son corps tomber lentement avec le wagon, il réussit à desserrer les dents pour crier :


"Peux plus... bouger merde ! Hélène, il faut que tu réussisses à descendre, vite !"
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyDim 30 Oct 2011 - 10:15
Au vu de l'inclinaison du wagon dans lequel nous étions, il était possible de marcher sur les dossiers des rangées de sièges pour retrouver une plateforme orientée de la même manière que le sol auquel nous étions accoutumé. Mais j'avouais ne pas vouloir tenter l'expérience, car ce n'était pas selon notre gravité actuelle que ces bancs avaient été vissés sur le parterre du compartiment. Je ne me pensais pas lourde, cependant, dans l'état actuel des choses, on était jamais trop prudents. C'est pourquoi mon choix s'orientait en général vers les barres transversales qui elles, étaient prévues pour résister à la poigne de n'importe quel individu en cas de freinages brusques... bref, cela me paraissait toujours plus fiable bien que plus ardu d'emprunt. Elles offraient peu de marge aux pieds pour se poser et pourraient sans doute s'avérer glissante si je ne veillais pas à mon équilibre. Cela dit, même si en plus de cela, je n'y voyais plus très clair surtout avec mon sang chaud qui me collait aux paupières après s'être insinué sous mon masque, je parvenais à enchainer ma descente. Cela dit, toute mon attention n'était focalisée que là dessus. Comble de malchance, toute cette assurance si durement concentrée s'effondra dès le moment où quelque chose secoua le wagon, à ce moment là, je glissais de ma barre mais dans un réflexe instinctif, tandis que mon corps basculait, la prise que j'exerçais de par mes mains autour de la tige de métal se raffermit, me permettant de rester suspendue à celle-ci bien que mes jambes, elles, se voyaient inexorablement happées par l'apesanteur. Mon propre balancement cessa au bout d'un petit temps, je levais alors les yeux pour vérifier si Clem ne se trouvait pas plus dans l'embarras que ma personne. A priori, tout allait de son côté mais l'exercice de notre progression devait lui apparaître particulièrement pénible. Enfin, me voilà que je me mettais à éprouver de la compassion... J'avais l'impression de me retrouver dans un de ces films où la tension est à son comble au vu du fait que la vie du duo de héros ne tient plus qu'à un fil. Mais je trouvais de mauvais goût d'assimiler notre cas à ce genre de cliché. On aurait beau être les deux protagonistes de cette nuit dans le métro dreamlandesque, j'étais moyennement convaincue du fait que nos deux têtes d'éclopées suffisent à nous tirer d'affaire.

Les paroles que me lancèrent Clem de là où il se trouvait ne firent que confirmer ma pensée. De la position quelques peu délicate et ridicule d'où je me trouvais, difficile de faire autre chose que d'acquiescer à celui qui s'en était le mieux sortit. L'entreprise du jeune homme était plutôt judicieuse en soit... il me fallut un court temps de réflexion pour capter le problème de notre situation. Donc quoi de plus logique que de vouloir assurer nos arrières dans notre escalade plutôt que de descendre à mains nues sur un mont qui menaçait de nous tomber sur la tête. Je vérifiais brièvement que le jeune voyageur s'en sortait avant de me concentrer sur l'effort que je fournissais de mon côté. Le poids de mon corps pendait à mes bras dont je sentais l'assurance peu à peu quitter le navire. Je n'allais pas être en mesure de compter indéfiniment sur la seule force de ces derniers. C'est à ce moment que je sentis mon estomac se soulever, signe qu'il n'approuvait pas du tout le mouvement que mes yeux étaient incapables de saisir. Un bruit sourd produit par un impact ne présageait rien de bon. Machinalement, mon regard se posa sur Clem qui se trouvait allonger de manière étrange sur quelques sièges... j'écarquillais les yeux à la vue de l'angle que formais sa jambe et je me sentis flancher... je manquais de lâcher ma prise mais parvins à me balancer in extremis sur quelques dossiers se situant un peu plus bas sur le côté, à un mètre de moi environ. J'aurais voulu éviter avoir à provoquer plus de risques d'effondrement mais là, ma sensibilité en avait prit un coup. L'invective que me jeta Clem ne me vexa pas, cependant, je sentis mon cœur gagné d'un coup de fouet sans savoir s'il ce fut agit de stress ou d'adrénaline. Le premier serait sans doute le plus plausible bien que le moins approprié à notre situation.

''J'arrive, je me grouille...!'' Lui répondis-je, tentant d'être compatissante à son calvaire et de taire mon anxiosité... chose difficile.

Bref, tant pis pour les problèmes de poids. Une jambe après l'autre, je me servais des rangées de siège, c'était toujours plus rapide mais comme constaté plus haut, d'autant plus risqué. Il n'était pas rare de sentir le plastique du dossier craqueler sous mes pieds mais je tentais d'en faire abstraction pour ne pas perdre de vue la porte de notre compartiment. Quelques crissements m'informèrent que toute la chaine du train descendait lentement mais sûrement vers l'abysse creusé par les chiens dont on avait pas pu évalué la profondeur. J'accélérais le mouvement en conséquence, mes bras, mes jambes, bref, chaque parcelle de moi-même était endolorie par la fatigue et les plaies mais je gardais en priorité la cadence que je devais donner à ma dégringolade maitrisée. La chute que Clem fit me permit à moi de payer bien plus d'attention qu'il n'en fallait pour ne pas aboutir à une situation semblable. J'avoue, le principe pouvait en dégouter certains, cependant, c'est seulement lorsqu'un gamin pose une fois sa main sur la plaque chauffante qu'il réalise la véracité des préceptes de ses géniteurs. Moi-même de mon côté, je ne le savais que trop bien.. cependant, cela ne m'empêchait pas, ô grand Dieu non, de ne pas jouer avec le feu.

Trêve de ruminations professorales, après quelques minutes, je finissais par ouvrir la porte du cockpit de bout de ligne. Ici, il fut plus difficile de trouver une prise, mais je parvenais à me rattraper, certes, avec l'adresse d'un manchot aux chevilles liées, au siège du conducteur dont le dossier se courba en recevant tout mon poids de plein fouet. Ma respiration fut coupée au passage mais en gardant mon ventre contracté, je canalisais la douleur tant bien que mal et me mis à chercher le frein à main du regard, passant ainsi en revue toutes sortes de commande qui me faisaient grandement douter de leur utilité. Évidemment, rien n'était jamais drôle si le bouton ou le levier que nous cherchions se trouvait toujours à notre portée dès que l'on en requérait l'usage. Mais après quelques secondes où je cru que j'allais imploser à force de chercher sans trouver le saint frein qui conjuguait toute la motivation de Clem ainsi que la mienne, je finis par poser mes yeux sur un petit boitier rattaché au tableau de bord. En allongeant ma main, ou plutôt, en m'écartelant depuis le dossier du pilote dont je faisais crisser le plastique, je parvins à ouvrir ledit boitier, découvrant avec une joie immense ce petit levier qui n'attendait que moi pour être actionné. Mais toute mon enthousiasme s'évapora soudainement lorsque je tentais de l'abaisser depuis là où je me trouvais. D'abord à une main... puis à deux. En vain. Je décidais donc de descendre plus bas et de venir expressément m'appuyer contre le tableau de bord. Normalement je ne tomberais pas plus bas. Bref, je tentais une nouvelle fois d'abaisser la commande qui ne voulait décidément pas bouger dans ses rivets. J'eus beau y mettre tout mon poids, toute mon énergie, économiser mon souffle et expirer pour rassembler tout mon potentiel de pression... RIEN. Le levier n'avait jamais servit depuis la mise en service du métro, comme si les conducteurs à Dreamland ne se contentaient que de tracer la route. Je me passais une main sur le front, lui ôtant la fine pellicule de sueur qui perlait à la surface puis tentais de rassembler mes esprits pour réfléchir. Je n'eus pas à penser très longtemps, je jetais un rapide coup d'œil à ma main droite, éraflée de partout, entaillée aux poignets et dépourvue de sa peau au niveau de la paume. La douleur qu'elle me lançait me permettait d'en ressentir les battements de veines furieux que j'avais omis tout le long de la nuit alors qu'elle avait été la première victime de tout ce tarabiscotage. Il ne suffirait que d'une goutte, me dis-je. Mais à cette pensée, un frisson glacé me secoua l'échine et je sentis mon sang bouillonner dans tout ses canaux. Cela me permit aussi de constater que j'allais attaquer ma réserve vitale à laquelle je m'étais jurée de ne jamais toucher... mais... perdu pour perdu, autant valait mieux jouer au quitte ou double.

C'est ainsi qu'il ne fallut qu'une petite impulsion donnée par ma volonté pour que dégouline de mon poignet un peu de mon acide. Quelques gouttes s'échouèrent sur la porte du boitier, la transformant lentement en gruyère. Les vapeurs sulfuriques me montèrent aux narines. Mon essence qui s'échappait de ma vie à moi... cela me fit tanguer l'esprit. Je décidais qu'il était bien temps de mettre fin à l'attente de Clem qui devait bien se faire de la bile plus haut. Alors, quand bien même l'image du levier se dédoublais et que ma main cogna contre les parois du boitier, je parvins à déposer quelques gouttes de mon arme et source d'énergie épars de cette manette avant de m'en saisir d'une main tremblante. Il y eut une petite résistance qui provoquèrent un déclic à l'intérieur de moi même. Une étincelle de colère qui me fit alors violemment abattre la commande dans ses gongs fragilisés. Il y eu un temps de silence. Puis un long crissement qui s'accompagna du ralentissement de la rame m'arrachèrent un soupir rassuré... jusqu'à ce qu'un grincement bien plus virulent ne s'empare de mes oreilles, m'arrachant un gémissement. Par pur réflexe, je plaquais mes mains contre mes oreilles mais cela n'atténua pas le volume de ce son, au contraire, d'ailleurs, cela ne fit que l'isoler du reste des bruits. Ce qui signifiait que ces affres sonores venaient bel et bien de moi. Je me recroquevillais sur moi même comme si je pouvais tenter de trouver refuge dans une position primaire... Mais rien. Seulement ce son affreux qui m'avait poursuivit toute la nuit et qui décidait de ce moment là pour s'exacerber. Je restais crispée et contractée là... quelques secondes... avant que je ne parvienne à dominer la peine. Respirant par à-coups, membres tremblants et température en hausse au niveau des tempes, je parvenais à me redresser, non sans mal, en me hissant au siège du pilote pour venir ensuite rejoindre la sortie de la pièce de commande et revenir au wagon. J'avais le sentiment que ma tête était trop lourde pour avoir la force de regarder Clem. Je portais d'ailleurs une main à mon front comme pour soutenir ce bocal à demi vide de tout pouvoir de réflexion. Il me fallait juste rejoindre le jeune homme... après... on serait sortit d'affaire.. presque. Quelques barres, quelques sièges à monter. Petits effort en apparence. Chaque dossier fut un éclat du mont Everest si bien que lorsque je me hissais jusqu'à ceux qui devançaient ceux du garçon à l'étrange pliure de genoux, j'étais à bout de souffle. Mes cheveux formaient un épais rideau violacé devant la visière de mon masque. Mes gestes accidentés parvinrent mal à poser mes coudes sur les strates où se trouvait Clem. Je me levais sur la moitié de mon corps et pourtant je sentis tout mon équilibre me faire de faux bonds alors que plus rien ne bougeait, seule ma conscience semblait vouloir dodeliner en se servant du carcan qui me servait de corps comme cloche à ses balancements. Je fermais les yeux un instant, pensant que la pénombre de mes paupières me permettraient de retrouver un semblant de clarté. L'entreprise ne fut pas probante, bien sûr, mais je fus néanmoins en mesure de siffler ces mots entre mes dents.

''C'est...c'est bon, c'est fait. Ça va, toi? Ta j...''

Je m'interrompis, d'un coup, ma tête se courbait vers le bas quand je sentis ma nuque criblée d'une douleur résonnant dans tout le reste de ma carcasse alors que ce grincement incessant me reprenait... plus fort, plus long, si strident que je cru que mes oreilles allaient se disloquer sous la proéminence impalpable de ce son que j'étais seule à entendre. Mais cette crise s'éternisa si longtemps à mes yeux que j'eus l'impression que ce fut ma conscience qui se détacha de cette pauvre fille qui se recroquevillait sur elle-même, victime de ses propres tares. La confusion régnait en maitre absolue sur ce qui fut autrefois mon discernement. Je sentis d'abord la chaleur gagner mon ventre, gagner le reste avant de se changer en brûlure insoutenable. S'emparant de mes muscles à la manière d'un torrent qui déborde sur les villes et les submerge. Ma perception elle-même s'en voyait toucher... je tentais de rouvrir les yeux mais ce ne fut que pour constater à quel point ma vision n'avait plus rien de viable. Puis, toujours ces braises qui s'immisçaient jusqu'à mes oreilles que je croyais avoir déjà atteint le pic de la souffrance. C'est à l'apogée de cette douleur que, comme au milieu des cris qui se bousculaient dans mon cerveau, les plaintes de mes membres damnés léchées par les flammes du bagne éternel, c'est à l'instant où je crus que cette surchauffe finirait par me tuer d'un coup, promptement pour mettre fin à tout cela, que je l'entendis, lui.

''Qui es-tu?''

Un silence. L'enfer musical cessa soudainement. Glissée dans une torpeur à mi chemin entre l'évanouissement et la révélation, je compris l'aspect sans en interpréter le fond. Cette voix dans mon crâne, je m'étais jurée si souvent de ne plus avoir à l'entendre et voilà qu'elle m'avait poursuivie jusqu'aux soubassements de ma conscience. Elle s'y étais plantée, comme un champignon à l'ombre de chacune de mes réflexion. Je m'étais crue libre dès le moment où j'avais fuis son territoire, mais Dislok était finalement parvenu à faire germer un spore derrière ma tête. Au fur et à mesure que je discernais l'envergure de sa prise de pouvoir, je sentis un grondement monter en moi. Prenant naissance à ma hanche gauche, rampant le long de mon ventre jusqu'à mon cou avant de s'emparer de ma nuque. J'eus comme le sentiment d'être envahie, attaquée à cet endroit, mordue, sans doute. Une impulsion de volonté et je sentis tout mon sang se mettre à bouillonner avant de s'extirper par les pores de ma chair, ne laissant qu'un peu de sa matière pour permettre à mon cœur d'assurer le rythme de ses battements devenus effervescents. Je perçus comme un vide. Comment savoir si chacun de mes actes, mon comportement, mes humeurs, tout ce que je pensais faire de moi un être libre n'avait-il pas été parasité par la volonté d'un autre ? C'est toute ma base qui tremblait sur ses fondations. Il me fallait savoir. Je relevais la tête, parvins à ouvrir mes paupières sur ce garçon étendu là, oisif, comment pouvait-il me regarder comme ça ?

''Est ce que tu le sais.. toi ?...'' Demandais-je sur un ton venimeux. Je me relevais à son niveau et le saisis au col.

Ma main libre vint se coller à la paroi du wagon. Je n'eus besoin que de diffuser l'acide que je possédais dans mon masque pour transformer la paroi en dentelles avant de rapprocher mes yeux que je n'avais pas vu changer de morphologie. Une pupille exigüe perdue au milieu d'un iris vert fluorescent, lui même cerné d'un noir qui se perdait parmi le reste du globe, cohabitant avec quelques veines vertes explosées.

''Tu le sais, toi, qui je suis ?!''

Sans le moindre ménagement et à l'aide d'une frénésie rongeant mes dernières forces, je le tirais jusqu'au précipice que je venais de former puis le projetais avec moi dans l'abîme, lui le premier, dos à l'inconnu. Face à moi.

''Est ce que tu sais, toi, ce qu'il se tapis dans le noir de ce grand trou ?! Regarde bien...!!!''
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MessageSujet: Re: Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ] - Page 2 EmptyMer 2 Nov 2011 - 1:22
La douleur et l'anti-douleur agissaient par vague, littéralement : amené l'un comme l'autre par les déplacements sanguins rendus compliqués du fait de la singulière orientation de la jambe de Clem. Là, les piqures faisant leur effet efficacement, ce n'était plus une batte de bois qu'il avait accroché à son genou mais une longueur de chiffon accroché à son bassin. Ce qui en soit était infiniment préférable à une centaine de nerfs dont les signaux crevaient le plafond.

Les sueurs de Clem s'estompaient à peine tandis qu'il était toujours allongé contre la rangé de siège qui n'était vraiment pas fait pour sa position inconfortable qui lui torpillait lentement le dos. Ayant trop peur de transformer sa jambe en bûche enflammé s'il bougeait ne serait-ce qu'un cil, Clem garda sa position précaire qui avait depuis peux arrêter de descendre en même temps que toute la rame ; selon toute vraisemblance, Hélène avait trouvé les freins et les avaient actionner avec succès. N'ayant plus qu'un seul espoir, Clem avait sérieusement paniqué pendant qu'il avait regardé, impuissant, Hélène descendre le wagon en risquant sa vie plus que s'il avait réussi à les activer lui même. L'auto-apitoiement ne tint pas longtemps devant le soulagement quand il avait entendu les roues se bloquer contre les traverses là haut, sauvegardant la vie des des voyageurs.

Quand Hélène réussit finalement à se hisser vers la position de Clem, celui-ci vit à quel point la jeune fille était dans un état encore plus pitoyable que celui qu'il s'imaginait à son propos ; sa dernière version en date datait juste avant qu'ils ne prennent la draisine comme moyen de locomotion. Il avait été trop occupé à se remettre de ses bémols physiques de la chute pour remarquer qu'Hélène aussi portait sur elle les séquelles des derniers évènements. Une plaie à sa tête déversait presque trop lentement son sang acide sur son visage tandis que son masque laissait passer ses cheveux violets devant ses yeux ; mais Clem arrivaient quand même à voir dans ceux-ci toutes les aventures qui les avaient amenés ici, dans ce wagon : on avait l'impression qu'il y avait à l'intérieur autant de sueur que sur le reste de son corps. Ou alors c'était juste les yeux de Clem qui étaient trop embués pour apprécier les petits détails : avoir l'impression de, s'il se penchait, pouvoir toucher avec le bout de son nez son orteil en position assise provoquait cet effet chez certaines personnes ; on appelle ça l'anticipation de la douleur mais tant que ça restait de l'anticipation...

Hélène réussit donc à reprendre son souffle pour l'avertir de la réussite de son action puis elle s'inquiéta de l'état de sa jambe... commença à s'inquiéter malheureusement ; un moment, Clem crut qu'elle reprenait juste son souffle mais il savait faire la différence entre une respiration manquante et un gémissement de douleur. Pendant une fraction de seconde, tous les problèmes possibles et inimaginables traversèrent l'esprit de Clem : faisait-elle une crise cardiaque ? A son âge ? Peut-être était-ce juste une crampe. Ou alors la raison médicale qui obligeait son corps fragile à porter constamment un masque venait prendre son du.

Clem comprit vite que c'était bien pire que tout ça. Après un moment interminable où il eu l'impression que le corps d'Hélène allait exploser sous la force de pression contraire ; elle redressa finalement son corps qui paraissait tellement vide qu'il avait l'impression que toute sa force vitale l'avait quitté pour allez... ailleurs.

''Est ce que tu le sais.. toi ?...''

Clem leva un sourcil, étonné par la question, la main qui agrippa son col lui fit lever le deuxième sourcil. Il était évidant que quelque chose n'allait pas dans cette histoire, Clem était désormais en bien meilleur position pour voir que les yeux d'Hélène étaient maintenant beaucoup plus inquiétant qu'à une trentaine de seconde ; pas inquiétant pour elle... juste pour lui : il avait l'impression de regarder une autre personne. Elle posa alors son autre main sur la paroi de la rame qu'elle fit fondre sans aucun effort, elle qui ne tenait quasiment plus debout il y a quelques minutes venait de réitérer son exploit du début de la nuit avec encore plus de facilité. Clem comprenait maintenant où était partie toute la force vitale d'Hélène : ailleurs... pour une autre Hélène.

''Tu le sais, toi, qui je suis ?!''

Hélène ne bougeait pas, c'était le décor derrière elle qui bougeait, enfin du point de vue de Clem. Derrière le choc de voir sa seule alliée se mettre à essayer de le tuer, le fait qu'il était dos au sol et qu'ils continuaient de descendre faisait quand même son petit chemin. N'ayant aucune idée de la distance qu'ils allaient devoir parcourir avant de s'arrêter et, sachant qu'il était dans la plus mauvaise position pour s'écraser, Clem réussit, grâce à l'ultime sursaut d'adrénaline dans ses veines, à faire jaillir de sa main un wormhole qui allait diviser la distance tombée par cinq (ou la multiplier par un cinquième c'était pareil). Pour la position malheureusement, il ne pouvait rien faire : la technique était de faire basculer ses deux jambes sur le coté pour déséquilibrer l'adversaire (non pas l'adversaire, Hélène n'était pas son adversaire mais alors... elle était quoi ?) seulement pour ce faire il fallait un extrême minimum de force physique qui lui manquait depuis un bon moment ; et enfin il fallait pouvoir bouger ses deux jambes simultanément.

''Est ce que tu sais, toi, ce qu'il se tapis dans le noir de ce grand trou ?! Regarde bien...!!!''


L'épaule de Clem émit un craquement sinistre de vieux chêne mort quand elle percuta la rocaille dur du sol. Clem hurla avec toutes les forces qui lui restait tandis que du sang sortant de sa bouche emplissait le filtre de son masque, la dernière portion de verre se brisait contre sa narine. Le réflexe fut automatique : l'unique jambe valide de Clem se ramena contre son ventre avant de percuter celui d'Hélène. Le choc permit à Clem de se dégager et il se remit péniblement debout mais avec rapidité, son épaule demandait son lot de douleur quand il bougeait le bras droit mais sinon sa jambe se tenait tranquille, certainement parce qu'une douleur en chassait une autre et que le cerveau de Clem avait suffisamment à faire avec ça.

Devant lui : Hélène, voyageuse plus expérimentée que lui ayant radicalement changé de comportement au point d'avoir essayé de le tuer. Autour de lui ? Que dalle : le fond d'un trou tout simplement avec ce qu'il manquait de cachette en tout genre, la noirceur ambiante empêchait notamment d'observer plus méticuleusement les alentours. Vu son état physique, Clem était dans l'impossibilité de se battre, dans l'impossibilité de fuir (vers où ?) ; ne lui restait plus que la parole, Hélène ne lui avait-elle pas posé des questions ? En avait-elle seulement quelque chose à en foutre ? Peut-être que ces questions avaient été juste un moyen pour elle de se soulager de ce qu'elle subissait... quelque chose qui altérait sa pensée. De toute façon il ne lui restait plus que ça alors autant y répondre.

D'une main, Clem arracha son masque collé contre son visage, c'était assez handicapant pour parler et le sang qui avait coulé de sa bouche avait définitivement bouché le filtre. Dès sa première respiration dans cette air vicié, Clem avait l'impression que la poussière de l'endroit se collait au fond de sa gorge. L'un comme dans l'autre il n'allait pas rester ici longtemps, le tout était d'en gagner justement.


Il fit semblant de regarder autour de lui avant de lancer à Hélène, son bras tenant à la fois son masque et son épaule :

« Rien... rien de rien Hélène il n'y a que nous. Toutes les chances étaient contre nous et pourtant on a réussis à s'y trainer dans « le noir de ce grand trou ». Tu m'entends ? Il n'y a que nous Hélène : on a réussis ! Si tu restes calme tout se passera bien... oh et puis merde attrape ça ! La main de Clem vola et il lâcha le masque à l'ultime limite de sa courbe. Maintenant à ton tour Hélène répond à cette question : Tu as là un masque usé jusqu'à la corde avec mon sang imprégnant les filtres : qui se trouves derrière ?

Bon ce n'était certainement pas la meilleure question qu'il aurait pu poser mais il improvisait au fur et à mesure, si seulement ce foutue générateur voulait bien exploser.
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Mercenaire, c'est bien payé... [ Quête avec Clem Free ]

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