00 : 40 : 51

Hobbes venait d'entrer dans un des wagons du célèbre métro de Dreamland. Métro à l'allure assez sale et post-apocalyptique, l'adjectif définissant le mieux ce transport était : parisien. Hobbes arqua un sourcil, les métros marseillais étaient mieux. Plus propre. Il pensait certainement ça, parce que c'était les métros de sa ville natale, qu'il y était assez attaché, mais, il faut l'avouer, il y avait une part de vérité. Le voyageur savait pourquoi il était là, il savait aussi, qu'ici, c'était le paradis pour un voyageur tel que lui.

Le wagon n'était peuplé que de rêveurs. Il n'y avait que quelques voyageurs par-ci par-là des voyageurs assez faibles. Si Hobbes était là, c'était pour un objectif précis. Son objectif, c'était un groupe de cinq cow-boys. Armés jusqu'aux dents. Ils étaient normalement un groupe de cinq. Les voyageurs allaient attaquer le train, comme chaque mois. Mais, aujourd'hui, tout allait changer, aujourd'hui, c'était leur gros coup. Ils allaient amasser un max de pognon, la plupart des voyageurs étaient encore dans le monde réel, la fin de semaine tout ça. Le métro engloutissait déjà les kilomètres depuis plus d'une trentaine de minutes lorsque le métro émergea d'un tunnel. Dix minutes plus tard : boum.

Le métro s'arrêta d'un seul coup. Une détonation retentis. Hobbes vacilla de son siège. La plupart des passagers testèrent le confort du sol. Un dernier crissement rugit. Le marseillais se redressa, la lumière naturelle envahit le wagon et ses iris. Il n'y avait que l'avant du métro qui était sorti du train. Un certain Max devait être furieux, ce n'est pas Pat qui dirait le contraire, il venait de fuser dans le tunnel sur un cheval blanc comme neige. Hobbes commença à paniquer. Ce n'était pas le plan, il espérait que son frère saurait gérer la situation.

Pendant ce temps, Max serrer ses poings jusqu'aux sangs. Ses cordes vocales s'étaient bien défoulées sur ceux qui étaient chargés de la démolition, autrement dit le Kid et Tania. Les charges qui avaient explosées,  auraient dû exploser qu'un peu après, pour couper le train en deux. Ce qui au final ne changea pas grand chose à la suite des activités de Hobbes. Il avait déjà tout prévu. Les vitres du wagon volèrent en éclats, quatre cow-boys entrèrent dans le wagon, arme à la main.

- Que plus personne ne bouge, où je lui fais sauter la caboche.

Le leader de ces fringuant voyageur venait de sortir ses deux armes. Ses compagnons formaient un cercle autour de lui. Ça allait faciliter le plan du Marseillais. Deux rêveurs se levèrent. Hobbes en avait fait ses serviteurs avant même de rentrer dans le train. Leur mission était de faire peur au groupe. Ce qu'ils firent. Les deux rêveurs marchèrent côte à côte. Il y avait un homme de grande stature et une femme brune, assez jeune. Cette dernière, commença à se contorsionner dans tout les sens, son corps se recouvra d'écaille, son volume doubla. Un énorme reptile venait de la remplacer, son visage était long et vert. Quant à l'homme, de longues griffes avaient remplacé ses mains, son visage s'était aplatit, pour se transformer en une gueule d'ours ensanglanté.

Hobbes était en train de les suivre de loin. Ses serviteurs se placèrent face au groupe. Kid recula, livide.

- Oh putain, oh putain, oh putain, Max, dans quelle merde, tu nous as mis ?

L'ours frappa le sol avec véhémence déclenchant un tonnerre de décibels. Le reptile se jeta au sol, banda ses muscles. Les cow-boys se tassèrent derrière Max qui tentait de garder son calme. Ses mains glissaient lentement vers ses armes. Tout à-coup, Hobbes surgit. Il sauta contre le dos de l'ours, l'écrasant au sol. Il se servit de son élan pour bondir sur la rêveuse et écraser son cou contre la vitre du métro. Il rompit son pouvoir à ce moment-là, pour ne pas éveiller les soupçons. La demoiselle disparue dans un nuage de fumée après cinq coups dans la nuque. L'autre rêveur tenta de se lever, mais disparu après un violent acharnement de coups de pied contre ces côtes, à chaque coup, il avait perdu un peu de sa transformation.

Hobbes se tourna vers le groupe de voyageur, il s'avança vers eux et tendit sa main à Max.

- Henri Bobesh, enchanté partenaire du crime.

Max considéra la main de ce voyageur et finit par l'étreindre avec la sienne.

Tous les voyageurs regardaient Hobbes, tous aussi hébétés. Le plan d'Hobbes et Calvin marchait à merveille. Un sourire radieux fut adressé aux braqueurs en herbe. Lorsqu'il lâcha la main de leader, il se mit à parler pour commenter ses actions auprès de ceux qui pensaient lui devoir la vie.

- J'espère vous avoir été utile.

Son but était pour l'instant de gagner leur confiance, apparemment, celle du duo que formaient Kid et Tania, c'était déjà fait. Max semblait un peu plus méfiant, quant à la dernière demoiselle, Mary-Jane, elle buvait les paroles de son chef, son jugement serait le sien. Hobbes avait tout intérêt à se faire apprécier de ce fameux invocateur de chevaux. Pour l'heure, Kid et Tania contribuaient à la réussite de son plan en se jetant devant lui et en lui criant plein de choses.

- Ouaaaaah ! C'était trop cool ! Comment tu as fait ça ?
- Tu es dans quelle ligue ?

Hobbes se mit à rire et à reculer de quelques pas.

- Je ne suis qu'un modeste voyageur venant tout juste d'entrer dans la ligue M. Pour ce qui est de la façon dont je les ai vaincus, c'est grâce à mon pouvoir, qui me permet de pouvoir affaiblir les capacités de mes adversaires quand je le veux, juste avec un simple contact.

Max pâlit d'un seul coup, il regarda sa main un long moment, Hobbes l'avait touché et il commençait à avoir peur, leur ''sauveur'' l'aurait-il à sa merci ? Le jeune sudiste glissa un coup d'œil à son dernier interlocuteur, la peur s'installer en lui, il se concentra de nouveau sur le duo.

- Le truc, c'est que j'ai que deux utilisations par heures, d'habitude, j'en garde toujours une de côté, au cas où, mais là, c'était une situation d'extrême urgence, dirons-nous.

Il jeta un autre regard à Max, qui se rassurait peu à peu en feignant de s'adresser à Mary-Jane pour dissimuler sa peur. Il avait peur, évidemment. Si bien, qu'il décida de mettre fin à la discussion, il devait garder un œil sur ce nouveau venu, de plus les occupants du wagon commençaient à se lever, à s'agiter. Il dégaina ses deux armes et abattu deux hommes. Il était passé devant Hobbes qui lui avait jeté un rapide regard plus ou moins mauvais. Par réflexe. La voix puissante et forte de ce meneur naît raisonna.

- Vous trois, occupez-vous du wagon. Henri, viens avec moi. J'ai besoin de ton aide.

Il sauta hors du train suivit par son nouvel ''allié''. Max voulait simplement en savoir plus sur ce jeune homme. C'est pour ça que dès qu'ils furent devant la locomotive, à l'abri des regards, le cow-boy se retourna vivement plaquant Hobbes contre le train, son bras droit contre sa gorge et un de ses canons contre son front. Max serrer les dents, ses paroles sifflèrent.

- Donne-moi une bonne raison de ne pas te buter.

Hobbes sentit ses jambes se dérober sous lui, il devait agir, son rythme cardiaque s'accéléra. Sous le coup de l'adrénaline, il saisit l'autre pistolet de Max et le pointa contre une de ses artères.

- Parce que, je vous aie sauvé.
- Difficile de croire ça d'un mec qui pointe un canon sur mon bide.
- Difficile de faire autre chose quand on peut se faire transpercer le crâne à tous moment.

Max se mordit la lèvre et recula. Baissant son arme, Hobbes avança et donna celle qu'il avait prise. Lorsque Max attrapa la crosse, le marseillais ne lâcha pas l'arme immédiatement.

- On se fait confiance ?

Le leader des braqueurs grommela.

- On va dire.

Le cow-boy se tourna vers une charrette disposée un peu plus loin, Hobbes le suivit, il était venu pour ça après tout. Ils durent transporter un coffre d'un poids assez conséquent, jusqu'au wagon qui avait été attaqué. Hobbes n'avait jamais été fait pour ce genre de travaux. Vraiment. La grimace que son visage affichait le montrait bien.

01 : 48 : 10

Une fois le coffre mis à l'avant du premier wagon, Hobbes et Max se redressèrent. Hobbes s'étira, tout en faisant craquer ses articulations. Max s'enfonça dans les méandres du wagon, rejoindre ses équipiers. Les yeux du contrôleur suivirent la marche de cet homme dont il devait gagner la confiance. Le wagon était quasiment vide, le reste des cow-boys avait entassé tous les survivants au fond du wagon. Armes pointées vers eux. Hobbes s'avança vers eux. Il vit Mary-Jane tendre plusieurs sacs en osier à son chef. Il s'en saisit et les fit rebondir sur ses mains. Le leader se tourna vers le blond et lui lança les sacs, sacs, qui furent rattrapés de justesse et plaqués contre le ventre du voyageur.

- Va les mettre sur le coffre. On s'occupera de les ranger plus tard.

Hobbes ne posa pas de question, il se dépêcha de marcher jusqu'au coffre pour poser les deux sacs certainement plein d'Ev's à l'endroit indiqué. Hobbes observa le coffre, il n'y avait rien pour l'ouvrir manuellement, sûrement pour ça que Max avait parlé de remplir le coffre après. Il faudrait qu'il précise cette information à Calvin. En parlant de lui. Les autres wagons connurent une certaine agitation, lorsque Hobbes se retourna, il put voir la silhouette de son frère disparaître dans l'obscurité du tunnel. Le marseillais regagna le groupe de trouble-fêtes en courant, la boule au ventre. Max sortit du wagon en braillant.

- Tania, Kid, Henri ! Avec moi ! Mary, occupe toi du coffre !

Henri disparut du champ de vision de Hobbes, le duo qui avait été appelé sortit en lançant des regards complices au blond qui s'empressa de les suivre. Il savait maintenant que c'était sûrement la demoiselle restée dans le wagon qui détenait la clé pour ouvrir le coffre. Parfait. Il fallait qu'il prévienne Calvin, qui apparemment avait bien géré la manière dont le plan avait changé, car Pat était hors combat. Cet événement énerva légèrement, mais alors très légèrement Max.

- Merde ! Mais merde ! On peut compter sur personne ici ! PUTAIN !

Il se déchirait les cordes vocales à crier sa haine comme un putois. Il saisit une de ses armes et dépensa ses cartouches sur les vitres du wagon vide. Le leader cessa de crier, il regarda Pat avec une mine affreuse, du dégoût, de la colère ... Il lui donna un coup dans les côtes et tendit son arme vers son visage. Tania tomba, à genoux, effarée, elle poussa un cri étouffé, Kid se colla au mur, incapable de parler. Hobbes se mit à agir par réflexe, malgré la boule de stress dans son ventre, il arracha l'arme des mains de Max et plaqua les siennes contre les bras de l'énerver, plongeant son regard dans le sien. Malgré la peur, le marseillais se surprit à ne pas balbutier.

- Max ! Calme-toi ! Tu ne vas quand même pas tuer ton ami ?
- Je ... Je voulais ... Je ...

Le trouble se lisait sur son visage, il soupira, et observa Pat, avant de regarder Hobbes.

- Ouais, t'as raison.

Il regarda Kid et Tania.

- Désolé ... Kid, viens avec moi, on va ramener Pat dans l'autre wagon.

Max posa une main sur l'épaule de Hobbes en le remerciant. Kid s'avança vers lui et lui parla à son tour.

- Merci, j'espère que si Tania est en danger, tu lui sauveras la vie comme à Pat. Je te la confis !

Il posa une main sur l'épaule du marseillais. Ces paroles le ramenèrent à la réalité. Il était seul avec une membre du groupe, groupe qui, se divisait. Le plan. Oui, le plan.

-00 : 00 : 00
Monde réel. Deux jours avant la nuit au Métro.

L'été commençait à disparaître, la chaleur avec. Finies les canicules insupportables. Le climat était parfait dans le salon des Thomas. Assis sur un fauteuil, face à son frère, Hobbes se permettait de ne s'habiller que d'un tee-shirt blanc et d'un short. Tous deux destinés à être lavés dans les prochaines heures. Hobbes se négligeait beaucoup lorsqu'ils n'avaient pas cours. Surtout depuis Dreamland.

Pour l'instant, il faisait tapoter la mine de son crayon sur une feuille blanche. Son frère et lui préparaient leurs prochaines nuits. Coincer ce groupe de trouble-fêtes qui braquaient trop régulièrement et de manière trop pointilleuse le métro. Pour ça, il fallait un plan. Ils avaient glané déjà pas mal d'informations, il restait une nuit avant l'assaut. Les informations étaient suffisantes pour la mise en place d'un plan. Hobbes releva la tête.

- Je t'écoute Cal'.

Hobbes écouta attentivement son frère. Il écoutait et prenait des notes le plus rapidement possible. Il inscrit leur nombre en haut de la feuille tout en le centrant presque parfaitement. Il fit ensuite plusieurs flèches aux bout desquelles, il écrivaient les informations complémentaires. Il précisa qu'ils attaquaient toujours la même rame, il entoura ce mot et plaça un signe égal en dessous, sous ce dernier, il écrivit que sur le trajet emprunté, il n'y avait pas de voyageur, ou très peu. Il nota les informations liées à leurs armes, elles étaient faites maisons. Il fit une flèche au bout de laquelle il marqua le mot « dangereux », suivit d'un point d'interrogation. Il marqua également les probabilités d'éventuelles attaques.

Le marseillais nota ensuite la stratégie. Cette dernière, il l'avait déjà expliquée à son frère qui l'avait validé. Hobbes allait être dans le premier wagon, celui qui serait attaqué en premier et il tenterait d'ouvrir le dialogue avec eux, de limiter les pertes et de les mener à Calvin, il avait la fin du plan, mais il manquait un élément. Ce manque le tracassait grandement. Il recommença à frapper la mine contre la feuille sans savoir quoi marquer. Son frère avait marqué un temps entre ce qu'il avait dicté à Hobbes et ses nouvelles paroles.

- Mais je comprends toujours pas... On va pas les tuer ?

Bien sûr qu'ils n'allaient pas les tuer. Sinon ils ne vaudraient pas mieux qu'eux, mais c'était précisément ici qu'il lui manquait un élément. Le jeune contrôleur se releva, rajustant ses lunettes sur son nez, il s'avança jusqu'à un mur où étaient collées plusieurs photos, représentant toutes un membre du groupe de cowboy, il attrapa deux punaises dans sa poche et planta la feuille au mur, au milieu des illustrations représentant les cinq voyageurs. Hobbes recula de trois pas et se tourna vers Calvin.

- Non, on ne va pas les tuer. J'ai un plan ne t'en fais pas ...

Il passa la main dans ses cheveux, il ne sentait plus aussi bien. Il stressait.

- Il me manque juste un élément.

Il transpirait un peu trop à son goût.

- Ils n'attaqueront pas ce soir. Il faudrait finir les préparatifs. Tu penses qu'on peut rassembler des informations utiles sur eux dans le monde réel ?

Une douche, ça serait parfait pour lui. Il avait besoin de réfléchir. De se retrouver un peu seul avec lui-même. Il releva la tête et signala à son frère qu'il allait essayer de voir de son côté, précisant qu'une douche aiderait sa capacité de réflexion. Il se dirigea vers la salle de bains, retira ses vêtements et entra dans la douche. Le sol de cette dernière le fit frissonner, pour remédier à cela, il ouvrit le robinet d'eau chaude et attendit que les jets d'eau deviennent chauds. Brûlants. Enfaîte, il ne s'en rendait pas compte, absorbé dans ses pensées. Tout à coup, il eut l'illumination. Il leva sa tête trempée et décida de réduire un peu la chaleur de l'eau, car ça commençait à lui faire mal. Son effet dramatique pouvait reprendre. Il releva la tête, de longs flots d'eau coulaient sur son visage, un sourire satisfait se dessina sur son visage. Il murmura.

- J'ai trouvé.

Et là, dans sa tête, il lança générique avec une musique assez sombre mais entraînante.

-00 : 00 : 00
Monde réel.

Hobbes ferma les robinets de sa douche et patienta quelques instants avant d'en sortir. Il pensait aux prochaines nuits. Il se demandait si son plan aller fonctionner normalement, il avait tout prévu, tout calculé. Son frère lui avait déjà dit que Dreamland était imprévisible, mais, Hobbes savait qu'il devait essayer. Dans le pire des cas, ils ne pouvaient mourir qu'à Dreamland. Il se donna une claque imaginaire pour avoir pensé une telle connerie. Sa vie sans Dreamland ne l'avait jamais vraiment enjoué et ... Priver son frère de ce monde, il ne le supporterait pas.

Il laissa quelques filets d'eau couler le long de son corps avant de sortir. Hobbes attrapa une serviette qu'il frotta contre son corps. Commençant par ses cheveux et finissant par ses mollets. Il se rhabilla et passa la main dans ses cheveux trempés pour les plaquer en arrière, histoire d'y voir quelque chose. Le jeune homme sortit de la salle de bains et regagna le salon où son frère était resté, ce dernier avait les yeux rivés sur son Iphone. Ce qui intrigua le deuxième frère qui se glissa aux côtés de Calvin. Hobbes fut agréablement surpris de ce qu'il put voir. Cette application donnait un nouveau souffle au moral des deux frères.

Hobbes attrapa son smartphone sans attendre plus longtemps et téléchargea l'application. Il s'empressa de taper le nom du leader. La page de Maxwell Applepie s'ouvrit. Toutes les informations étaient là. Identités, âge, nationalité et fuseau horaire, pouvoir et ... Le clou du spectacle, groupe. Groupe. Hobbes cliqua sur l'onglet, une nouvelle page chargea. Tout y était, le nom, les membres, les activités, la date de création. La soirée des Thomas allait être consacrée à ce groupe. Hobbes se leva, il ne tenait plus en place.

- Calvin, tu peux les chercher sur les réseaux sociaux et checker leurs fuseaux horaires, s'il te plaît ? Ah oui ... Regarder s'ils habitent à proximité les uns des autres ? Moi, je m'occupe de fouiller la page de leur groupe, je te file un coup de main après.

Dès qu'il eut une réponse de son frère, Hobbes lança un dernier regard à son frère, sous-entendant qu'il revenait, il tourna les talons aussitôt et rentra dans sa chambre pour attraper son ordinateur portable, qu'il apporta à Calvin pour l'aider dans ses recherches. Puis il reprit sa place. En plus de faciliter les recherches de son frère, ça lui avait permis de ne pas se lever pour rien. L'ordinateur allait accélérer les recherches, ainsi, ils pourraient aller se coucher plus vite et Hobbes pourrait finaliser la fin de son plan.

Mais, pour le moment, il fallait se plonger dans la fiche d'information des Texan Hat and Hot, autrement dit, les bandits que les Thomas avaient prévu d'arrêter. Le contrôleur de rêveur découvrit depuis quand le groupe existait et il put calculer la fréquence exacte de leurs attaques. C'était sûr, ils n'attaqueraient pas ce soir. Une information précieuse figurait sur la fiche, leurs armes étaient capables de faire d'importants dégâts aussi bien sûr des créatures que des voyageurs. Après avoir classé toutes ces informations, il apporta son aide à son frère.

01 : 58 : 42

Hobbes et Tania arpentaient l'intérieur des wagons. Fouillant tous les recoins possibles et imaginables, le marseillais marchait dans l'allée principale, feignant de regarder les alentours, mais, ces yeux analysait l'extérieur. Il avait dans l'espoir de voir une chevelure blonde passer. Son regard se portait aussi assez régulièrement sur la demoiselle, qui enjambait les sièges, arme sortie, à la recherche du moindre objet de valeur, elle s'amusait parfois à briser les vitres et regarder dehors. C'était dans ces moments-là que le jeune homme se sentait mal et avait peur pour son frère.

Depuis que le groupe s'était dispersé, une boule de stress tiraillait le ventre du voyageur. Il espérait vraiment qu'il serait le premier à le trouver et qu'il était déjà rentré dans le train. Ça se compliquerait s'il devait affronter Max, surtout si Tania s'en mêlait. À la limite, Hobbes pensait pouvoir neutraliser la demoiselle assez rapidement ce qui ferait diversion, ainsi Calvin pourrait neutraliser Max. Là où ça poserait un véritable problème, c'est que tout le plan tomberait à l'eau. Il faudrait justifier la mise hors combat de deux des membres de leur groupe à Kid et Mary. Ce qui serait vraiment ardu.

Hobbes tenta de chasser ces hypothèses macabres pour se concentrer sur ce qu'il devait absolument découvrir : comment voler le butin des cow-boy. Il aurait largement préféré être en compagnie de Mary ou Max pour récolter ce genre d'information, mais Tania semblait un peu plus manipulable et lui faisait déjà confiance. Il était tout de même conscient qu'il allait devoir faire attention à ce qu'il devait dire. Tania ne devait se douter de rien du tout. Absolument rien.

- Tania, j'aurai une question. Je peux te la poser ?

Tania tourna rapidement la tête vers lui.

- Oui ?
- Comment vous arrivez à garder votre butin ? Je veux dire il ne reste pas à Dreamland ?
- C'est assez compliqué. C'est Mary qui est en charge de ça normalement. Le coffre marche comme un objet magique si t'as le petit bidule ... Rah ... tu sais là le truc pour l'ouvrir. Tu vois ?

Hobbes voyait très bien. Il acquiesça en la remerciant et se replongea dans ses pensées. Son cerveau n'avait jamais était aussi sollicité que cette nuit et, il adorait ça. Il prévoyait la moindre éventualité, le moindre détail, ses examens étaient fades à côté de l'adrénaline de Dreamland car là, si son équation n'était pas juste, il risquait gros. Ne pas laisser de place à l'erreur, ne pas se focaliser sur le résultat, mais sur la manière d'obtenir ce dernier, tout maîtriser. C'était ce à quoi il aspirait à Dreamland.

Des bruits étranges le sortirent de ses pensées et lui firent lever la tête. Tania tentait d'enfoncer une porte avec son pied en dehors du train. L'ensemble des sentiments de Hobbes passèrent à la trappe. Le moment n'était plus à la réflexion, mais à l'action. Le contrôleur inspira un grand coup et intensifia sa marche pour sortir du train et arriver jusqu'à Tania. Il posa sa main sur l'épaule de celle-ci pour la calmer, elle s'arrêta et le regarda avec de grands yeux suintant l'incompréhension.

- Tania calme toi ! Notre ennemi est peut-être à l'intérieur, il faut qu'on fasse preuve de prudence.

Il marqua une pause et considéra la porte, elle était quasiment ouverte.

- Passe-moi ton arme s'il te plaît, si j'arrive à le toucher, ce sera parfait, mais, il faut que je l'effraie avec l'arme. Je te fais signe dès que c'est bon. D'accord ?

La jeune femme acquiesça, restant muette, elle avait de toute évidence confiance en Hobbes et peur de la menace qu'était Calvin. Le contrôleur de rêveur la remercia d'un signe de tête avant de se jeter contre la porte, l'ouvrant brusquement, bousculant tout ce qui avait été mis devant. Il cria de toutes ses forces pour que son frère sache que c'était lui qui entrait.

- Tania ! Ne rentre que quand je te le dis !

Il se mit à courir vers son frère. Tirant deux fois en l'air, pour la forme. Il sauta au-dessus du bureau à la manière d'un personnage de film d'action, il avait toujours rêvé de faire ça. Par contre, il doutait de le refaire encore une fois, sa chute avait été vraiment douloureuse. Il se laissa glisser, impuissant, jusqu'à se cogner contre le mur. Il roula sur lui-même pour être face à son frère. Hobbes entreprit de se défaire de son haut et de le donner à Calvin pour qu'ils échangent momentanément leurs apparences.

- À toi de jouer Calvin, elle est sans arme.

Chuchota-t-il à son frère. Puis il lui tendit l'arme. C'était à Calvin de jouer.

02 : 03 : 12

Hobbes resta paralysé par la peur, la peur que le plan foire, après tout, c'est vrai que lui et Calvin avaient une apparence assez différente, si on était physionomiste, ça se voyait très vite. Heureusement, Tania n'avait pas eu l'air de l'être ou alors, Calvin avait bien réagit. Le résultat y était, c'était le plus important. Le contrôleur de rêveur était resté recroquevillé sur lui-même, les bras sur la tête. Dès que le silence fut installé, il retira lentement ses bras de son crâne pour jeter un coup d’œil à son frère. Il allait bien. Tania était allongée sur le sol, inconsciente. Parfait.

Hobbes se leva et marcha, d'un pas assez hasardeux, vers le corps inanimé. Il s'arrêta devant son jumeau pour regarder la demoiselle. Calvin demanda ce qu'ils devaient faire ensuite. Hobbes ne répondit pas. Il attendit. Jusqu'à ce qu'il se mette à genoux, tout près de la demoiselle et à déchirer sa chemise, dévoilant la peau relativement pâle de leur victime. Se rendant compte de l’ambiguïté de son geste, il leva les yeux vers son frère.

- C'est pas du tout ce que tu crois.

Au final, Hobbes avait juste attaché et bâillonné le hors-la-loi, son geste restait ambigu, il se sentit obligé de se justifier auprès de son frère.

- C'est au cas où, hein…

Et avant de laisser le temps à son frère d’émettre une réflexion ou quelconque autre forme de parole, il fit craquer ses doigts et inspira, grand moment de calme. Il ferma ses poings, se tourna vers le mur et se cogna la tête contre ce dernier avec une certaine force. À environs, cinq reprises, jusqu'à ce qu'il soit forcé de reculer et qu'il ait un filet de sang qui lui coupe le visage en deux. Il étala le sang sur son visage en prenant soin de salir le reste de son visage et son cou. Il releva les yeux vers son frère.

- Repasse-moi mes vêtements… Et on a un petit problème.

Hobbes retira les vêtements de son frère et les lui tendit, il renfila les siens et ramassa le pistolet, dans lequel il ne laissa que deux cartouches. Se tournant enfin vers son frère, il entama une explication de la situation.

- Plusieurs problèmes se posent, on peut pas juste prendre le coffre et se barrer avec. Il faut piquer l'artefact lié à ce dernier pour espérer l'emporter avec nous. De plus si je ne reviens qu'à la fin de la nuit, comme une fleur, sans Tania, ils vont se poser des questions. Faut que je revienne vers eux en jouant le mec à moitié mort. Et pour toi … Faut que tu trouves un moyen d'occuper trois voyageurs comme ça, je neutralise celle qui a l'artefact et je lui pique l'artefact. Ensuite, on fuit. Si on calcule bien notre coup, on devrait se réveiller à ce moment-là !

Il marqua une pause.

- Du coup, il faudrait que … tu me frappes.

Hobbes frissonna quand il sentit les crocs de son frère rentrer dans sa chair, ça ne faisait pas mal, un léger picotement se laissa ressentir, à la limite, mais, c'était tout. L'effet secondaire se fit largement plus ressentir, du sang lui ayant était retiré, il fut envahi d'une grande fatigue. Ses jambes se mirent à trembler. Il recula et s'adossa au mur, haletant. En moins d'une minute et demi, il était devenu entièrement moite. Il regarda son frère se délecter du sang de la demoiselle. Au final, l'avoir attachée n'avait guère était utile. Quoiqu'elle pouvait toujours se relever et se débattre… Ah, bon, non.

Calvin se redressa, de sa bouche perlait quelques goûtes de sang, qu'il ne tarda pas à essuyer contre sa cape. Il se mit à regarder son frère, justifiant maladroitement son geste. Une légère incompréhension put se lire sur le visage du frère. L'acte de Calvin était parfaitement compréhensible à ses yeux, profité des autres et survivre, c'était la règle de ce monde. Le contrôleur de rêveur s'apprêta à renchérir sur ce point, mais, Calvin avait continué de parler. Il avait notamment proposé à Hobbes de lui amener leurs ennemis.

- Te les amener ? Je n'y avais pas pensé. Oui... Oui ! Ça peut marcher !

Il marqua une pause et se mit à réfléchir, le regard dans le vide, quelques instants plus tard, il regarda à nouveau son frère.

- J'ai croisé personne, par contre leur chef est partie te chercher en direction des dernières voitures. Tu penses pouvoir le gérer ? Si tel est le cas, il faudrait qu'on trouve des rêveurs et pour les occuper, je pourrais voler la clé à Mary et m'enfuir avec le coffre. Ils ont un chariot tout près de la locomotive.

Hobbes ne savait que penser. Il était confiant, mais quand même. En plus, tout ça dérivait énormément du plan initial. Portant la main à son cuir chevelu, qu'il se mit à gratter. Si Max pouvait être mis hors d'état de nuire, c'était parfait. Ou alors, le capturer et l'utiliser comme otage ? Oui, ça aussi ça pouvait être très intelligent. Il faudrait de préférence que Calvin trouve deux rêveurs pour que Hobbes puissent les contrôler et créer le trouble chez les deux cow-boy restant et ainsi voler la clé à Mary. Il releva la tête vers son frère, avec un regard assez préoccupé.

- Bon Calvin, tu penses pouvoir le gérer Max, finalement ? Jusqu'à le capturer ? Tu vas avoir besoin de mon aide ? L'idée, c'est de se servir de ce gars comme d'un otage. Pendant ce temps, je rameute les deux autres vers nous et je vole la clé à Mary. T'en penses quoi ?