Grimm
Elric
Personnage.
Ceci est un chat de 160x320 pixels. | • Nom : "Grimm", de son vrai nom Schreiber, il lui préfère néanmoins le patronyme des frères conteurs • Prénom : Elric • Surnom(s) : Grimm, le Scribe ou encore "L'emmerdosaure" pour une certaine personne • Âge : 21 ans • Nationalité, origine(s) : Allemand et Français • Pouvoir et description : Elric Grimm fait partie de ces quelques voyageurs à s'être éveillés à Dreamland sans avoir de véritable phobie qui l'aurait poussé à se dépasser pour la vaincre dans le monde des rêves. Son éveil, en partie provoqué par une créature de Dreamland, est néanmoins lié au Royaume des Contes et Légendes. À cette occasion il s'y est vu confier un artéfact puissant mais dangereux : la Plume des Souhaits.
- En spoil parce que c'un poil long:
Le pouvoir de cette plume trouve son origine dans un conte de Dreamland qui lui a été transmis par la créature qui en était jusqu'à lors le gardien. Bien qu'ayant perdu une grande partie de son pouvoir au fil des siècles, cet artéfact qu'aucune créature de Dreamland ne peut toucher sans la faire disparaître permet à son possesseur de réaliser ses souhaits si celui-ci l'écrit à l'aide de la plume. Toutefois la portée des souhaits est limitée, en termes de complexité comme en termes de plausibilité. De plus, quand bien même le souhait est réalisé à l'instant où le possesseur a fini de l'énoncer, la façon dont le souhait se réalise est hors de son contrôle et tendra, le plus souvent, vers un enchaînement d’événements, bien que souvent incohérents et inexpliqués, pour arriver au résultat souhaité.
Il est malgré tout des souhaits qui ne peuvent se réaliser que par des miracles. Et ces souhaits, loin d'être banals, sont extrêmement dangereux. En effet, si la Plume est capable de générer des miracles, le prix à payer est conséquent. Selon la légende, le Plume se trouvait dans le plumage d'un oiseau mythique capable d'exaucer les vœux. Lorsqu'il accordait un souhait, l'une de ses plumes blanches devenait noire.
Il en va de même pour le possesseur de la Plume. À chaque miracle accordé, une tâche noire apparaît sur la plume. D'après le gardien, Elric a droit à quatre-vingt dix-neuf "vœux de corruption" comme il est appelle avant de disparaître. À chaque miracle, l'esprit de la Plume aliénera un peu plus son âme, assombrissant son teint jusqu'à le consumer entièrement en paiement de l'égoïsme de ses vœux.
Pour les autres vœux, il est difficile de jauger leur portée. Elric a pu remarquer que le même type de phénomène se produisait pour des souhaits plus banals mais que cela ne consumait que le support, qui se gorgeait d'encre jusqu'à partir en cendres. De plus si le souhait est trop long ou trop complexe, la Plume s'arrête d'écrire à un moment. Par conséquent, les souhaits énoncés doivent être concis et précis. Enfin, le support du souhait ou la Plume doivent être en contact avec la cible du souhait pour que celui-ci opère, et Elric ne peut, pour le moment du moins, effectuer qu'un souhait à la fois.
En outre, il est impossible de faire exaucer les vœux suivants : la mort, la vie, tout vœu pouvant altérer le cours du temps et la cohérence de l'espace, la création, l'annihilation, etc... Les vœux "définitifs", comme une altération irrémédiable et non naturelle, sont considérés comme des miracles (par exemple guérir instantanément une blessure est un miracle, mais favoriser une guérison rapide ne l'est pas). Enfin, les vœux portés sur des créatures demandent leur accord, ou le cas échéant équivalent à un miracle.
De part sa liaison avec la Plume, qui semble avoir gardé un fragment de l'esprit de la créature dont elle est issue, Elric profite également d'une inexplicable lucidité en ce qui concerne les désirs des créatures qu'il côtoie. En revanche, il perd facilement le sens des réalités. Ces traits tendent à se renforcer à mesure que la corruption de la Plume s'ancre (ou s'encre) en lui. La Plume se présente sous la forme d'une longue plume d'environ un mètre, d'un blanc lumineux, qu’Elric porte en bas de son dos accrochée à sa ceinture.
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Description Physique.
Elric est un jeune homme d’une vingtaine d'années de taille moyenne, la carrure d'un jeune rat de bibliothèque au teint livide. Ça pourrait suffire à le décrire, mais ça manque de détails. Tant pis.
Du haut de son mètre soixante-seize, Elric arbore une peau claire aux environs du
#FEFBCE. En moins livide. Sa carrure est, comme dit plus haut, celle d'un rat de bibliothèque. D'une part parce qu'il n'est pas très sportif, mais aussi parce que sa faible constitution naturelle l'empêche de pousser l'effort trop loin. Ce qui ne le gêne pas le moins du monde étant donné qu'il n'en a pas réellement l'utilité dans sa vie de tous les jours. Hormis pour soulever des piles feuilles. Et quelques bouquins. Et les escaliers aussi. Bref passons.
Au-delà de la condition physique générale, qui soit dit en passant n'est pas bien glorieuse, Elric porte un visage (oui c'est glauque) aux traits très fins, la pâleur de sa peau renforçant l'aspect délicat de ses traits. Ajoutez à cela de grands yeux aux iris marron clairs. Yeux qui n'ont étonnamment jamais souffert de l'étude assidue de livres pendant des années et qui, par conséquent, n'ont pas à supporter quelques lunettes que ce soit. Son visage est encadré par des cheveux assez longs et un peu ébouriffés d'un brun assez foncé, qu'il laisse généralement libres, laissant toutefois son visage dégagé. Il lui arrive parfois de tresser les quelques mèches rebelles qui lui résistent ou simplement pour éviter que le tout ne parte trop en live.
Côté vestimentaire, Elric s'habille toujours légèrement. Il aime bien les chemises et les t-shirt du moment que son cou reste dégagé, et préfère porter du blanc ou des teintes sobres d'une manière générale. Aussi dans Dreamland on peut le croiser dans une tenue assez claire : un haut blanc léger et sans manches, au col décoré de tiges de bois dorées semblables à un collier, la tête presque tout le temps recouverte par la capuche du manteau ouvert de toile clair qui recouvre aussi son dos et ses bras. À cela s'ajoute un pantalon basique, dans les tons bruns, tenu par une ceinture et aux pieds des bottes de cuir tout ce qu'il y a de plus simple. Dernière particularité, et cela s'applique uniquement à Dreamland, Elric porte une boucle d'oreille en bois en forme de magatama à l'oreille gauche. Les circonstances de son obtention ne sont pas connues mais il semble la porter fièrement.
Elric arbore souvent une expression un peu distante, souriant parfois dans le vide, mais gardant le plus souvent un air introverti et perdu dans ses pensées. Il lui arrive néanmoins de sortir un peu de sa coquille de songes pour adopter de vraies expressions comme "le sourire plein de joie" ou encore "l'air profondément choqué", chose qu'il met d'ailleurs de plus en plus souvent en pratique malgré lui par al faute d'un certain énergumène. D'ordinaire assez détendu, il se tient le plus souvent les mains dans les poches, planté comme un piquet ou marchant tranquillement, scrutant le sol ou le ciel, d'indéchiffrables pensées fugaces s'inscrivant le temps d'une seconde sur son visage.
Caractère.
Elric est, contre toute attente, de nature assez réservée. Étant donné qu'il a passé la majorité de son enfance cloîtré chez lui et ne voyait que rarement des jeunes de son âge, il n'a appris qu'assez tard à s'associer à autrui. De ce fait il est rare qu'il aille spontanément vers d'autres gens, préférant de loin sa tranquillité chérie et son univers familier. Cela n'en fait néanmoins pas un compagnon désagréable, loin de là.
Elric est quelqu'un de gentil, attentionné s'il le veut bien, et qui accorde volontiers sa confiance à ceux qu'il a autorisé à l'approcher. D'aucun dirait qu'il est un peu naïf, mais cela fait sans doute aussi partie de son charme. Ceci dit il préférera en général rester en retrait de tout événement impliquant plusieurs personnes, plus encore si celles-ci lui sont inconnues. Timide aussi donc.
Là où il devient sérieux c'est quand il a quelque chose à faire. Même s'il se prête volontiers à la flânerie, lorsqu'il a décidé de faire quelque chose et qu'il a commencé à s'y mettre il est presque impossible de l'en sortir avant qu'il ait fini. Extrêmement perfectionniste et désireux de faire toujours au mieux, cela apporte évidemment son lot de défaut : éloigné des autres il prend rarement en considération leurs avis quand il s'attaque à un problème, et s'obstine parfois inutilement dans une voie qui ne le mène nulle part. Cela le rend également assez difficile à vivre quand il doit faire un choix. Le plus souvent il lui faudra de nombreuses minutes au mieux pour se décider, d'autant que son manque de confiance en lui n'arrange en rien les choses. Certains de ses camarades ont déjà eu l'occasion de le voir se décider sur un problème passé de plusieurs mois sans que cela ne le dérange le moins du monde. L'habitude de traîner un corps faible le ralentit d'autant plus dans ses décisions, le rendant facilement hésitant.
Il se met rarement en colère. Il est très patient, ou du moins très tolérant à l'agacement, mais il y a toutefois quelques petites choses qui l'insupportent au plus haut point, en particulier lorsqu'il parle et qu'il ne se sent pas écouté ou lorsqu'on refuse de lui dire quelque chose qu'il veut savoir. Il ne supporte pas ne pas savoir. Sans être une obsession pour autant, cela le dérange au point qu'il peut en être malade. Et dernière chose, il a un don pour se compliquer la vie. Mais genre vraiment. Beaucoup.
Pour finir, point intéressant, Elric est doté d'une répartie assez piquante et sait avoir le verbe acerbe quand il le faut. Et il en tire une satisfaction qu'il sait viciée mais à laquelle résiste très difficilement.
Histoire.
Né un 24 Février 1993 dans la ville de Hanau, à l'Est de Francfort, Elric est le fils unique d'un père allemand businessman et d'une professeur de lettres classiques françaises. Bien qu'il soit né en Allemagne, il n'y reste que les quatre premières années de sa vie, mais en a garder néanmoins un Allemand courant qu'il utilise encore souvent lorsqu'il converse avec des membres de sa famille ou lit des ouvrages et articles venus du pays qui l'a vu naître. Il a habité à Strasbourg, près de la frontière pendant sept années avant, à l'aube de ses douze ans, de suivre sa mère qui avait décidé de rejoindre de la famille à, son père allant et venant constamment à travers toute l'Europe à cause de son travail.
Il y termina une scolarité irrégulière à cause de problèmes de santé et poursuivit ses études. S'orientant au départ vers un diplôme de lettres, il déchanta assez rapidement et quitta la faculté pour rejoindre un IUT afin de passer un diplôme de technicien multimédia.
De constitution fragile depuis son plus jeune âge, Elric n'a pas passé une enfance particulièrement agitée, si ce n'est les séjours à l'hôpital ou les allées et venues des infirmiers à son chevet. Malgré le fait qu'on n'ait diagnostiqué chez lui aucune maladie grave, il a toujours eu un métabolisme fragile. Il a notamment souffert d'anémie et de malaises réguliers jusqu'à ce qu'il entame sa puberté, le forçant parfois à rester alité plusieurs jours ou à se déplacer en fauteuil roulant.
Contraint à vivre assez isolé des autres enfants de son âge à cause de sa faible constitution qui l'empêchait d'aller à l'école normalement, ce qui était compensé par l'enseignement à domicile qu'il recevait de la part d'un tuteur privé, il du trouver des occupations. C'est dans la littérature qu'il trouva son bonheur. Profitant de l'immense bibliothèque de ses parents dans leur maison strasbourgeoise, il s'adonna à la lecture de nombreux volumes qu'il prenait plaisir à parcourir. La collection de livres que sa mère possédait était très importante et extrêmement diversifiée, mais ce qui le passionnait par-dessus tout c'était les livres de contes et de légendes. Quel meilleur moyen pour un gamin pour s'évader que de se plonger dans les récits imaginaires et les mythologies de civilisation éloignées, surtout lorsqu'on est cloué chez soi ? Il trouvait dans ces lectures un véritable exutoire à sa solitude, il s'adonnait des heures durant à ses lectures. Très vite il chercha à grossir sa collection, désireux de découvrir de plus en plus d'histoires et de cultures. Sa mère y voyait là le signe d'un enfant cultivé et curieux, aussi se fit-elle une joie de l'abreuver de livres de contes plus exotiques les uns que les autres.
Il vécu assez mal son déménagement et l'abandon du manoir que son père avait acquis près de la frontière allemande. À partir de ses douze ans, sa condition commençait enfin à voir un léger mieux, et il put progressivement rejoindre le parcours classique des collégiens de son âge. La transition fut assez difficile, d'autant qu'il eut du mal à s'intégrer durant les premiers mois, contraint d'abandonner l'univers de conte dans lequel il s'abritait jusque là. Néanmoins il finit par s'adapter à sa nouvelle vie, sans pour autant en oublier sa passion, s'essayant par ailleurs à l'écriture de contes, et mena sa scolarité jusqu'à l'obtention d'un BAC L avec mention pour lequel il fut félicité par sa famille aimante.
Désormais libre de choisir sa voie, il tenta de revenir à ce qu'il aimait : les contes et les histoires. Il s'orienta donc vers un parcours de lettres classiques à la faculté de Reims, mais reçut rapidement une désillusion à laquelle il ne s'attendait pas. Déçu de sa première année de licence, il préféra se réorienter vers il parcourt un peu moins classique mais qui aurait le mérite de lui faire découvrir d'autres aspects de la création. Il avait espoir, en poursuivant des études dans le multimédia, de réussir à donner une dimension nouvelle aux récits qu'il chérissait tant.
Une fois son DUT en poche deux années plus tard il décida de mettre fin à ses études, à la grande surprise de ses parents. Il estimait qu'il était temps pour lui de passer à la pratique, et que le choix qu'il avait fait d'opter pour des études plus techniques lui avait ouvert les yeux sur une chose essentielle : son désir de mettre en application ses idées et d'avancer coûte que coûte en récoltant les fruits de ce qu'il semait. Il avait d'ailleurs fait la rencontre d'un personnage un peu bourru mais fort sympathique d'après lui ainsi que potentiel colocataire pour sa nouvelle vie en la personne de Servaas Lotts.
Les deux jeunes hommes s'étaient rencontrés lors de leurs études à l'IUT, et malgré le caractère un peu brut de son compère, Elric avait trouvé en lui quelque chose de vif et de rassurant. Si bien que même si Elric était de nature plutôt réservée et qu'il gardât ses distances pendant la majorité des deux années de DUT avec celui qu'on surnommait "Vaas", il sympathisa avec lui et commença même à se nouer réellement d'amitié. Dans les mois qui suivirent, Servaas vint à obtenir un appartement et Elric, toujours en recherche d'emploi, lui demanda si la collocation était une option envisageable, ce à quoi l'énergumène répondit :
- Arrête tes simagrées et ramène ton cul !
Cela fait donc trois mois que les deux compères ont décidé de partager le même espace et le déménagement est pour bientôt. Cependant, ce n'est pas le plus gros changement auquel Elric eut à faire face ces derniers mois. Car un événement très particulier survint, un événement que le jeune homme ne s'imaginait pas vivre un jour, et n'imaginait pas possible de toute manière. Dans la nuit du 20 au 21 Mars 2014, le nez collé contre un volume vieux de deux siècles dans le bureau de sa mère, dormant profondément, Elric "Grimm" Schreiber s'éveilla au monde des rêves. Cette nuit là Elric devint Voyageur.
Post Rp.
Froid. Il frissonne. L'air qu'il inspire par le nez est glacé. Et chargé de parfums. Le bois, le cuir. La poussière, le vieux papier. L'humidité. Et le froid.
- Atcha !!
Le bruit du choc de son nez contre le bureau, et sans doute aussi la douleur qui s'en suivit, le ramenèrent brutalement à la réalité. Portant les mains à son visage en étouffant un grognement de douleur, les yeux plissés de douleur, aveuglé par la lumière de la petite lampe de chevet qui éclairait faiblement la pièce, Elric se redressa brusquement sur sa chaise. Tenant toujours d'une main son nez qui commençait à saigner, il se mit à chercher frénétiquement dans sa poche gauche de quoi éponger les quelques gouttes de sang qui ruisselaient sur ses lèvres.
- Aaah, bordel...
Il était sans doute tard, aussi continua-t-il de jurer en silence, s'en prenant à tous les dieux de ce monde pour le rhume qu'il avait attrapé en ce mois de Mars.
Quelques secondes passent. Il se sent un peu mieux et déjà plus confortablement réveillé. Il s'affaisse un peu sur son siège, poussant un léger soupir. L'air chaud de la pièce et la moiteur de la couverture posée sur ses épaules détendent un peu les muscles engourdis de sa nuque.
Quelques instants passent tandis qu'il attend que les tambours de ses tempes se calment. Il attend de pouvoir de nouveau ouvrir les yeux sans craindre d'être aveuglé par la lumière du bureau. Peu à peu la cacophonie s'estompe et il se redresse pour regarder l'étalage de papiers sur lequel il somnolait avant d'être brutalement réveillé par les exactions de son rhume.
Un rapide coup d'œil au radio-réveil à côté de la lampe lui indiqua qu'il était en effet assez tard pour qu'il fasse l'effort de rester discret.
04 H 34
De toute manière, se disait-il, quand Morphée ne vient pas, inutile d'aller la chercher. Jetant le mouchoir ensanglanté qu'il tenait dans la corbeille, il attrapa le carnet griffonné qui servait alors de marque-page au volumineux ouvrage posé devant, ouvrage dont la reliure s'était imprimée sur sa joue. Un sourire en coin se dessina malgré lui sur son visage alors que ses yeux fatigués parcouraient les feuilles couvertes de notes et de croquis. Morphée qui ne vient pas ? Alors qu'il venait de passer facilement... quinze bonnes minutes à rêvasser ? Reposant le carnet, fermant de nouveau les yeux, Elric massa ses tempes douloureuses. Il était peut-être temps de songer à aller réellement se reposer pour cette nuit. Levant une paupière, il jeta un dernier coup d'œil au capharnaüm qu'il avait orchestré sur le bureau de sa mère. Soupirant, il rassembla ses feuilles et posa le tas de paperasses dans un coin du bureau. Attrapant le coussin qu'il gardait sur ses genoux, il repoussa le vieux volume de contes allemands qu'il avait choisi huit heures plus tôt pour passer sa soirée. D'un tâtonnement approximatif, les yeux toujours fermés, il parvint à éteindre cette fichue lampe de bureau et laissa sa tête s'effondrer dans la texture moelleuse et douce de son oreiller.
Froid. Il frissonne. L'air qu'il inspire par le nez est glacé. Et chargé de parfums. Le bois, le cuir. La poussière, le vieux papier. L'humidité. Et le froid.
Tendant la main, il cherche une surface sur laquelle ses doigts pourraient glisser. Ces derniers en trouvent une. Elle est froide, rugueuse, mais étonnamment régulière. Laissant glisser sa main un peu plus loin, il rencontre finalement une seconde paroi qui l'empêche de continuer. Appuyer dessus ne sert à rien, alors il ouvre les yeux.
Tout est sombre autour de lui, mais il n'est pas inquiet. Relevant la tête, il cherche du regard les quelques repères que la faible lueur ambiante peut lui offrir. Ce n'est pas la première fois qu'il vient ici, mais il n'en est pas tout à fait conscient. Il ne sait pas où il est mais il sait où aller. Ou l'inverse peut-être ? Sentiment étrange que de se sentir perdu sans pour autant vraiment sentir qu'on l'est.
Là haut il y a de la lumière, c'est sûr. Il peut distinguer la silhouette d'un escalier en colimaçon au centre. Au centre de quoi ? Elric tourne la tête vers la paroi contre laquelle sa main est posée. Avec le peu de lumière il lui est difficile de distinguer les reliefs qui se dessinent sous ses doigts, mais il sait pourtant avec certitude que ce n'est pas un mur contre lequel il est appuyé. Mais une bibliothèque. Ou du moins l'étagère d'une bibliothèque. Il ne peut pas le voir mais il est certain que les murs de cette immense pièce circulaire sont remplis de livre. Il n'arrive pas à les sentir mais l'environnement lui est trop familier pour qu'il pense se tromper.
Retirant sa main de l'étagère, Elric étira son corps engourdi. Il faisait vraiment froid ici. Qu'est-ce que c'était, la cave ? Il se mit à marcher en direction de l'escalier, toujours en essayant de distinguer les contours de la pièce. Mais c'était impossible, les murs se perdaient rapidement dans les ténèbres. Arrivé au pied du petit escalier, il s'agrippa à la rampe de bois doré et commença à monter. Lentement, alors qu'il était plongé dans ses pensées, le sol de l’étage supérieur se découvrit à lui. Un partie de la lumière qu'il voyait d'en bas venait d'ici, mais à en juger par la hauteur de l'escalier au bas duquel il se trouvait la bibliothèque devait encore s'étendre sur de nombreux étages. Il laissa ses jambes décider de la direction à prendre et continua son ascension sur quelques étages encore. Lorsqu'elles commencèrent à montrer des signes de fatigues, il s'engagea dans une des allées tortueuses qui sillonnaient entre les nombreuses étagères.
Au fur et à mesure qu'il avançait, la lumière se faisait plus insistante. Il pouvait maintenant distinguer les livres dressés de part et d'autre du chemin de parquet qui grinçait sous ses pas, comme une haie dans un labyrinthe. Mais ils ne l'intéressaient pas. Il ne savait toujours pas où il allait mais, chose rare, sa démarche était assurée. Peu à peu le parquet de bois usé laissa place à des dalles de marbres polies, et les étagères entre lesquelles il arpentait se firent de plus en plus basses et décorées. Finalement, après un temps qui lui parut être une éternité, il déboucha sur un espace plus ouvert. Là, des dalles colorées formaient des arabesques d'un bleu profond qui semblaient s'enrouler autour du piédestal qui trônait en leur centre. Sur ce piédestal, illuminé par une lueur dorée venue d'on ne sait où, un vieux volume épais flottait.
Elric s'approcha du centre de la pièce, attiré inexplicablement par ce livre. Sans qu'il comprenne vraiment pourquoi, son cœur se mit à battre plus fort, plus vite. Alors qu'il s'en approchait, ses jambes se firent tremblantes et son souffle court. Haletant presque, il tendit sa main vers ce curieux grimoire à l'aura dorée. Et au moment où ses doigts allaient l'effleurer enfin...
- Je croyais t'avoir dit de ne pas y toucher !
La voix était forte et résonna dans toute la pièce. Affolé, Elric retira précipitamment sa main et se mit à chercher frénétiquement autour de lui l'origine de cette voix.
- Aaaaah... Décidément, tu es plutôt têtu toi...
Un souffle glacé enveloppa et souleva alors Elric, qui se retrouva projeté à l'extérieur du cercle formé par les arabesques au sol. Atterrissant lourdement sur les dalles gelées, il constata avec autant de surprise que d'effroi que le courant d'air noir qui venait de le repousser prenant forme derrière le piédestal.
Qu'est-ce que... De la poussière ? Non... Des... Plumes ?
Peu à peu la forme se précisa, dessinant la silhouette d'un gigantesque hibou. Son plumage sombre comme la suie, ses ailes traînant au sol comme une longue cape, son cou exagérément long au bout duquel Elric distinguait un visage blanc orné d'un bec doré et de deux yeux noirs perçants. Paralysé par cette vision, il ne pouvait ni bouger, ni dire un mot. Le hibou le scrutait, l'air ennuyé, la tête légèrement penchée. Ils restèrent ainsi, s'observant l'un l'autre pendant ce qui sembla être une éternité. Finalement, l'animal se redressa et sa voix emplit de nouveau l'espace.
- Eh bien, te voilà bien moins téméraire. Toi qui pourtant viens souvent ici, tu devais bien te douter de ce qui t'attendait si tu essayais encore une fois, non ? Et ce n'est pas comme si je ne t'avais pas prévenu...
Devant le mutisme confus du jeune homme, le hibou adopta une expression qui pouvait se rapprocher d'une moue contrariée.
- Allons jeune homme, continua-t-il. Tu avais pourtant bien assez à faire dans ces rayons. De là à m'obliger à intervenir... Enfin, ce qui est fait est fait. Tu l'auras en partie choisi, alors ne viens pas te plaindre.
Il jeta un regard à Elric, qui se relevait lentement sans le quitter des yeux. Quelle était cette chose ? Pourquoi est-ce qu'il se sentait si vivant tout à coup ? Comme si les brumes qui emprisonnaient son esprit s'étaient dissipées et qu'il se rendait compte qu'il ne savait ni où il était ni ce qu'il faisait là. Il essaya d'ouvrir la bouche pour protester contre le volatile, mais aucun son n'en sortit. Portant la main à sa gorge avec un air étonné, il devina plus qu'il ne vit le hibou se fendre d'un sourire mesquin.
- Tu n'en as pas le droit ici jeune rêveur. Pas encore du moins.
Cela ressemblait de plus en plus à un cauchemar. Maintenant Elric en était sûr, il voulait partir. Mais quelque chose le retenait ici. Il posa son regard sur ce qui l'entourait. Partout des étagères couvertes de volumes, et au loin les ténèbres dont il était sorti. Et au milieu de la pièce ce livre doré derrière lequel se tenait son hôte. Il ne savait plus d'où il venait non plus. Sans trop savoir pourquoi il s'avança une fois encore vers le piédestal. Sa démarche fut accompagnée par le soupir exaspéré du hibou géant.
- Bien ! Le maître n'étant pas là, je suppose qu'il faut finir ce qui a été commencé.
Elric s'arrêta et leva brusquement la tête vers le volatile, qui se jeta en un éclair sur lui. Sans qu'il ait eu le temps de comprendre ce qui se passait, Elric se retrouva cloué au sol, une serre aiguisée comme un rasoir à deux petits centimètres de sa gorge. Tétanisé, ses yeux étaient rivés sur la créature, qui semblait maintenant pensive, les yeux perdus dans le vague.
- Mais oui... siffla-t-elle. Faisons comme ça alors...
Tout à coup, sa serre se planta dans la gorge du jeune homme, qui lâcha un hoquet muet de surprise et de douleur. Le hibou retira rapidement sa serre mais maintint Elric au sol avec son énorme patte. Ce dernier essayait tant bien que mal de reprendre son souffle tandis que la tâche sombre laissée par la griffe de l'oiseau pénétrait dans sa gorge. Ce fut l'affaire de quelques secondes et rapidement Elric retrouva un semblant de calme en constatant qu'il pouvait désormais reprendre son souffle bruyamment.
- Voilà qui est mieux, reprit la créature. Maintenant, jeune rêveur, tu peux t'adresser à moi comme je peux m'adresser à toi. Et la première chose que tu devras me dire est simple : veux-tu oui ou non consulter ce Conte ?
Dans les yeux d'Elric un millier de sentiments se mêlèrent. Incompréhension, panique, surprise, extase, peur, frustration, curiosité... Curiosité. Derrière les plumes Elric pouvait encore distinguer la lueur dorée qui l'attirait. Comme une lumière chantante qui charmerait son âme, il ne pouvait s'empêcher de vouloir toucher ce livre dès qu'il posait ses yeux dessus.
- Alors humain ? Je ne t'ai pas offert la voix dans ce lieu de silence pour que tu en fasses l'économie. Si tu n'en as pas l'utilité je considérerai que c'est une volonté de ta part de ne pas conserver ton privilège et je te trancherai la gorge pour de bon.
Les yeux affolés d'Elric revinrent soudainement sur le volatile. Il cracha dans un souffle hésitant :
-
O... Oui... Oui s'il-vous-plaît...- Comment ? répondit le Hibou. Je ne t'entendrai pas si tu ne fais pas plus de bruit. Profites-en, rare sont les occasions où je le tolère.
-
Je vous ai répondu oui ! s'écria Elric en avalant sa salive.
Je veux voir ce... Votre...- Conte, finit le Hibou en se fendant d'un sourire terrifiant. C'est un Conte. Toi qui vient ici chaque nuit, tu devrais savoir de quoi il s'agit, humain.
Le Hibou desserra son emprise sur le torse du jeune homme qui put enfin reprendre véritablement son souffle. S'éloignant de lui, le volatile retourna au chevet du précieux ouvrage.
- Il est vrai qu'il donne envie, celui-ci... reprit-il tout en tournant autour du piédestal, les yeux captivés par le livre. Et il faut dire...
Il leva les yeux vers Elric, qui se relevait pour la seconde fois avec difficulté.
- ... que le cœur humain peut y succomber facilement... Néanmoins, puisque tu la désires tant que ça, je suis prêt à accéder à cette requête à quelques conditions.
Elric jeta un regard intrigué et suspicieux à la créature.
-
La ? questionna Elric.
- Oui, cela fait bien longtemps qu'un Voyageur ne l'a pas tenue.
-
Un voya... Attendez, qu'est-ce que vous racontez ?- Un Voyageur jeune humain. C'est ce que tu deviendras si jamais tu t'en empares.
-
Attendez... M'emparer de quoi ? Du conte ?- Et bien sûr si tu ne le fais pas, je te coupe la gorge.
-
Attendez !! s'écria Elric, paniqué.
Le Hibou s'arrêta derrière le piédestal, et couvrit le livre avec l'une de ses immenses ailes tout en continuant de fixer Elric. Ce dernier s'approcha un peu du centre de la pièce jusqu’a se retrouver à portée de main du rempart de plume.
- Si tu t'en empares, reprit le Hibou, elle sera à toi autant de temps qu'il le faudra. Et en échange jeune ami, je t'expliquerai ce que tu fais là, comment t'en servir et ce que tu devras faire pour rembourser la grâce que nous t'avons accordée... Est-ce d'accord ?
Elric n'écoutait plus qu'à moitié. Là, derrière l'aile gigantesque du Hibou, il pouvait sentir la pulsation lumineuse et dorée qui l'appelait inexorablement.
- Est-ce... d'accord ? répéta le Hibou, laissant deviner un sourire malicieux derrière son faciès d'oiseau.
D'un signe de tête, murmurant un "
oui" lointain, Elric acquiesça. Soudain, le Hibou retira son aile et s'envola brusquement sans soulever le moindre courant d'air, laissant apparaître le fameux Conte ouvert sur une page blanche. Sans réfléchir, Elric posa sa main sur les pages, et fut aussitôt ébloui par une vive lumière dorée qui s'échappa du livre.
Des flash dans son esprit. Un immense oiseau, blanc, brillant comme la pleine lune, au plumage scintillant, orné d'une plume d'ébène. Des silhouettes à ses pieds, caressant son merveilleux plumage en priant, noircissant les plumes de leurs désirs. La tristesse enfin de l'oiseau, son éternelle tâche de purification. Il s'embrase dans le souhait d'un crépuscule pour renaître de nouveau blanc, éclatant comme la lueur de l'aube. Se salissant de nouveau. Puis recommençant des siècles durant. Puis un jour, le souhait le crépuscule ne vint pas. Quelqu'un était parti. Avec sa plume. Sa dernière plume blanche. L'oiseau se consume dans une infinie tristesse, perdu à jamais, blâmé par les silhouettes, accablé par les désirs pêcheurs de ceux pour qui il a sacrifié sa pureté.
Retour brutal à la réalité. Les yeux dans le vide, Elric, la main posée sur le piédestal, assimile difficilement. Quelles étaient ces visions ?
- Le Conte de l'Oiseau aux Milles Vœux est une triste histoire, fit la voix du Hibou. Une histoire que de nombreux habitants des royaumes de Dreamland attribuent aux exactions des rêveurs humains et des Voyageurs sur nos terres. Ceci dit, personne ne peut tenir la plume à Dreamland. Pas sans qu'elle noircisse en tout cas. Et crois-moi tu ne veux pas qu'elle noircisse.
Elric se retourna, cherchant du regard la gigantesque créature à laquelle il avait fait face quelques instants auparavant. Il aperçut du coin de l'œil un perchoir situé quelques mètres au dessus des étagères. Un perchoir qu'il n'avait pas pu voir jusque maintenant mais qu'il distinguait clairement à présent. D'ailleurs, à sa grande surprise, il faisait nettement plus clair dans cette bibliothèque maintenant. Bien qu'elle fût immense, il aurait même été tenté de dire qu'on y voyait comme en plein jour. Sur ce perchoir se tenait le Hibou, qui semblait par ailleurs bien plus petit qu'avant.
- À présent, reprit ce dernier, tu es officiellement un Voyageur. Quel est ton nom déjà... ?
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Elric, répondit le jeune homme encore hésitant.
Elric... Grimm.- Que voilà une curieuse coïncidence, ricana la créature. Eh bien, jeune Elric Grimm, te voilà désormais un Voyageur en possession de la Plume.
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La Plume ? demande Elric.
- Oui la Plume, répondit le Hibou. La Plume des Souhaits.
Surpris, Elric porta ses yeux sur le piédestal où quelques instants avant se tenait encore le volume envoûtant qu'il voulait inexplicablement toucher. Son regard se posa sur une longue plume d'un blanc éclatant, scintillant, qui flottait tranquillement à quelques centimètres au dessus de sa main. Il se tourna lentement vers la plume et, tout en délicatesse, s'en saisit. Au moment où ses doigts touchèrent la tige, une douce chaleur remonta son bras jusqu'à son cœur avant de se propager dans tout son être. Tout à coup inexplicablement plus confiant, Elric se tourna vers le Hibou, plume à la main, et s'adressa à lui d'une voix calme et posée, un sourire léger vaguement imprimé sur ses lèvres.
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Et maintenant ?
Autres.
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Aime : La tranquillité, le chant des pierres, la musique, les chatons, les bouquins, le drama
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N'aime pas : Ne pas être écouté, ne pas être au courant, les gens trop insistants, les légumes verts
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Particularités, autres : Si Elric est un fan craqué d'histoires en tout genre, il raffole également de tous les supports en proposant. Il aime aussi beaucoup les jeux.
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Niveau d'étude hors de Dreamland : Bac +2 DUT Services et Réseaux de Communication. Accessoirement une L1 validée en lettres.
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Comment avez-vous découvert le forum ? Mon pote Vaas qui me fait du ramène toi depuis des mois.
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Première impression : Connaissant déjà Dreamland à l'époque j'étais bien motivé mais à l'image d'Elric je suis du genre... prend son temps de bien faire les choses. C'le troisième perso que j'prépare.
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Pour les DC (double compte) ou TC (triple compte), qui a donné son accord ? Pas concerné o/
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Avez-vous lu les règles et les respecterez-vous ? C'te question, bien sûr que oui o/
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