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Deux pour le prix d'un!

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Isabella/Morty Aslinn
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Isabella/Morty Aslinn
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MessageSujet: Deux pour le prix d'un! Deux pour le prix d'un! EmptyMar 11 Déc 2012 - 1:36

Morty
Isabella

Personnage.

Deux pour le prix d'un! Ava_is10
© Avatar taille 160x320 pixels.

    Nom : Aslinn
    Prénom : Isabella & Morty
    Surnom(s) : Le duo inséparable
    Âge : 16 ans
    Nationalité, origine(s) : Irlandaise
    Pouvoir et description : Maniaphobie, peur de devenir fou ou folle.
    Petite, Isabella avait peur de sombrer dans la folie à cause de sa deuxième personnalité qui a vue le jour. Elle craignait de disparaître, d'être engloutit à jamais par son autre elle ou qu'on voit ce qu'elle est vraiment: une personne ayant deux personnalités.

    Maintenant, son pouvoir lui permet de modifier son corps. Déjà, la personnalité de Morty apparaît en s'extirpant du corps de Isabella. Ensuite en fonction de qui prend le plus le contrôle, les deux corps s'adaptent. Par exemple, si Isabella prend le contrôle, elle parviendra à transformer Morty en arme pour se battre. Alors que Morty lui en prenant le contrôle transforme Isabella en petite poupée pour qu'il puisse s'en donner à coeur joie.



Description Physique.

Par où commencer ? Vous parler de Morty ? Oui pourquoi pas… Dans la réalité, lui ou elle, je ne sais pas trop, est comme moi, nous sommes exactement pareil et identique. Il est comme le coté pile d'une pièce de monnaie, il ne peux exister sans le coté face: moi. Notre physique est le même, nous partageons le même corps. Mais depuis peu, depuis qu’on est à Dreamland, nos âmes se sont séparées et nous avons chacun notre apparence. Alléluia direz vous... Et bien non, même comme ça, il continue de me pourrir la vie! Je vais donc vous parler de la sienne, de son apparence onirique vue que c'est peut-être la seule preuve de son existence et que je suis pas si... Folle que ça. Morty… Une sorte de truc couvert de muscles et avec une peau grisâtre, on ignore bien si c’est un homme ou une femme mais quelle importance? Il sort de mon corps comme sic'était un appendice, une malformation ou simplement un morceau de tissus qui se promène. Enfin, c’est une partie de moi, donc surement une femme, même si son apparence prête à confusion. Grand ou petit, sa forme varie selon son envie mais en général, il est aussi grand voir plus que moi. Il peut atteindre un bon mètre quatre-vingt-dix sous sa forme. Son visage est étrange, il ne ressemble pas au mie. Ce qui aide pour nous différencier! On dirait qu’il porte un masque avec une croix en forme de X. Ses yeux sont deux globes blancs ridicules avec des croix dedans. Oui un visage bizarre, amusant mais un peu ridicule, enfin je trouve. Pourquoi Morty n’a pas choisit une meilleur apparence ? C’est un rêve, donc il ou elle aurait pu choisir mieux non ? On ne voit aucune bouche sous ce masque, cette cagoule ni même ses oreilles. Pourtant, une grande gueule, je vous assure qu'il en a une! Un corps dans le genre d’un body builder, Morty impressionne facilement mais si on le rétréci: il est encore plus ridicule. Pour moi, ce n’est qu’une sorte de pantin, une partie de mon âme qui se sépare et tente de trouver son identité mais pour les autres, c’est une créature qui fait peur ou un truc bizarre qui fait rire. Ses mains sont énormes, pas proportionnées avec le reste et couvertes par des gants blanc comme la croix au milieu de son visage. Son corps n’a pas de jambe : relié au mien au niveau de la taille, il peut parfois sortir de mon ombre aussi mais il ne peut se séparer véritablement de moi malheureusement... S'il pouvait me foutre la paix, je peux vous dire que je serai heureuse. Il a comme des bracelets avec des pics, d’autres picots sortent de ses épaules ou encore du haut de sa tête. Il n’a rien de vraiment humain mais ce n’est pas mon imagination : il ou elle n’est pas une créature de Dreamland, c’est bien une partie de moi malgré cet aspect monstrueux… Peut-être reflète-t-il la noirceur de mon être ou encore ma folie mais reste qu’il est bien là et que jamais je ne parviendrai à m’en débarrasser même si je l’ai longtemps souhaité. Voilà, c’est Morty, le coté Face de mon être… Le monstre tapit au fond de mon âme.

Elle m’intrigue cette fille, pas pour sa personnalité haute-en-couleur, non, restons sérieux. En fait, je me suis toujours demandé comment elle pouvait en être arrivée jusque-là. Je ne parle pas d’un éventuel parcours brillant à quoi rien ne pouvait la destiner. C’est beaucoup plus simple que ça. Comment a-t-elle pu survivre jusque-là alors qu’une simple brise d’été pourrait briser en deux cette chose menue, ce petit bout de femme taillée comme une sauterelle ? Regardez-là ! Regardez ses longs bras maigrichons ! Des spaghettis m’inspirent plus de sécurité ! Ses épaules en deux dimensions ! Ses mollets ! J’ai vu des putains de geeks plus costaud ! Sérieusement, sur quoi je suis tombé ? Ce pantin désarticulé, manipulé par un forain complètement ivre, qu’as-t-il à voir avec moi ? Si on lui coupait les fils, elle tomberait comme une chiffe-molle. Et si seulement ça s’arrêtait-là… Mais non ! Le Destin est le Monsieur Loyal de ce cirque minable qu’est notre monde, cette fille, c’est le clown sordide qui ne fait rire que par son côté misérable ? Eh ! Quelle poisse elle a, cette gamine ! Ahaha regardes comme elle a l’air stupide Maman ! Tu as raison mon garçon, c’est vrai qu’elle est amusante – complètement paumée conclurait-elle en son for intérieur. Ne lui jetez pas la pierre, elle a malheureusement raison. Avec son air comme perpétuellement en orbite dans une lointaine galaxie, elle n’inspire pas même à la pitié, mais plutôt à une certaine forme de mépris pour le poids qu’elle représente à la société. Si tant est qu’on la remarque… J’essaie d’être aimable, gentil avec elle. C’est loin d’être évident. Il suffit que je la regarde pour me sentir happé dans le vide sidéral de son regard. Morne, terne, sans la moindre étincelle de vie. Elle pourrait faire quelque chose ! Ce n’est pas si compliqué de se mettre en valeur pourtant ! Ca passe même à travers le choix de vêtements qui trahissent ou une totale inconscience, une insulte à la bienséance ou un manque évident d’amour propre. Cherchez pas, selon-moi c’est les trois. Je sais de quoi je parle, ce corps après tout, c’est une moitié du mien et croyez-le bien, j’en souffre à chaque instant. Quand au matin, elle s’accorde ces quelques petites minutes devant le miroir pour sauver la face, je crève littéralement de bondir hors de cette coquille pour arranger ses curieux cheveux d’un rose pâle en un chignon plein d’énergie ! Mais non. Et je bouille de souligner d’un léger maquillage ses grands yeux verts – deux profonds et calmes lacs comme on en trouve nulle-part. Au lieu de ça, non… j’aime mieux ne pas en parler. Cette manie de préserver jalousement chaque centimètre carré de peau, chaque courbe de son corps du regard de tous. Moi je sais ce qu’il y a à voir et aussi objectif que je puisse être, ce n’est pas si dégueulasse que ça. J’ai bien vu ce petit cochon mater ses fesses à la piscine et Isabella l’aurait vu si elle l’avait bien voulu… Tout n’est pas perdu. A Dreamland, je vais me charger d’elle et en faire quelqu’un. Pour l’heure, elle n’est pas grand-chose pour être honnête.


Caractère.

Cette fois, je vais vous parler de moi : Isabella. Nos personnalités sont un peu trop complexes pour que je laisse cet abruti parler de moi et j’ignore moi-même toute la débilité qui constitue la personnalité de Morty. Je suis une fille un peu timide, voir même beaucoup… Je n’aime pas spécialement me mettre en avant, discuter avec les gens ou montrer que je peux être plus intelligente qu’un autre. Je préfère me fondre dans la masse, passer inaperçu et qu’on me laisse tranquille. Mais on ne me laisse jamais tranquille, je ne suis jamais, mais jamais seule ! Quoique je puisse faire, Morty sera toujours là, dans ma tête. Parfois, je lui cède la place et cette entité contrôle alors mon corps pendant que je suis en mode veille, j’ai l’impression alors de rêver, de voir ce que Morty fait à travers un écran de fumée mais des fois, je rêve vraiment et je suis à Dreamland : seule et dans l’incapacité de faire quelque chose… J’ai tendance à m’énerver facilement, je déteste quand les gens me jugent car je peux paraitre étrange, timide ou folle. Je suis ce que je suis mais même en colère, je suis incapable de répliquer, d'insulter ou de provoquer. Je ne sais quoi dire ou répliquer pour être aussi sadique et méchante que ceux qui se moquent. C'est pourquoi, je les ignore, je fais le principe simple du: je ne vois rien et je n'entends rien. La timidité et le manque de confiance en soit peuvent faire des ravages. Comme j’ai du mal à discuter, à créer des liens je ne sais jamais quoi dire aux gens, mais s’ils parlent sur moi, ma timidité laisse alors place à un mauvais caractère et je parle sans réfléchir ce que je regrette généralement vite. J’ai peur de me mettre en avant, qu’on me regarde, que ce soit le regard interrogateur ou le regard lubrique, l’un comme l’autre me déstabilise, je ne sais comment réagir avec les autres ni ce qu’il faut dire pour être considérée comme une fille cool.

Quand je fais confiance à quelqu’un, ma timidité s’estompe, mais je ne prends pas plus que ça la parole, je laisse les autres choisir, je me contente d’écouter et de commenter si on me demande mon avis. On me juge plate, sans intérêt et trop détachée des choses comme si je n’avais pas de caractère mais j’en ai et Morty peut vous le dire… Avec cette personnalité, je discute plus facilement, après tout c’est une partie de moi et le lien est plus simple, plus facile mais bien plus étrange et inquiétant. J’ai tendance à l’insulter facilement vue que Morty sort toujours des trucs chiants et lourds. Mais avec, je n’hésite pas à donner des idées, à vouloir commander ou imposer mon choix, c’est la seule personne avec qui je m’épanouisse… Oui je m’épanouis avec moi-même et depuis que nous avons découvert Dreamland, mon épanouissement ne fait qu’augmenter, je commence même à oser parler, un peu, avec les autres en imaginant que j’ai Morty en face de moi. Je ne suis pas douée pour les relations humaines et je le sais, mais contrairement à ce qu’on pense, je ne suis pas stupide ou sans caractère : j’ai un parfaite logique et j’analyse facilement les choses, les situations mais aussi les gens. Après tout, avoir un autre que soit dans sa tête, ça aide à comprendre les autres vue que j’ai appris à me comprendre moi-même…

Pour reprendre ses propres termes, Morty, la seconde personnalité, d’Isabella pourrait être la cristallisation de ce qu’elle n’est, ou n’ose pas être. A la façon du Hyde du Docteur Jekyll, Morty est le pendant démoniaque, fourbe et vicieux de la douce et jeune demoiselle. Comment un être aussi abject peut-être issus d’un cerveau normal ? Non, il n’y a rien de normal dans le chaos qui compose le royaume de Morty. Le Mordor à côté c’est l’aire de jeu du McDonald. L’horreur est commune en notre monde, mais elle est diffuse, présente en petite quantité un peu partout et c’est sans doute ça qui la rends supportable. Morty est une concentration massive de tout ce qu’il y a de plus infâme, de plus immonde et de plus cruel qu’on peut rencontrer. Tant et si bien qu’il a du mal à tout garder pour lui. Tant et si bien que la pauvre Isabella en fait souvent les frais. Lorsque de sa bouche s’échappe un flot d’injure, lorsqu’elle vous vomis au visage des ignominies à en faire pâlir le plus barbare des lettrés. Quand il s’agit de décrire la personnalité de Morty, impossible alors de ne pas parler du plaisir qu’il prend à choquer par diverses obscénités. De la même façon, il faut souligner son ingéniosité pour toucher les points sensibles, pas seulement d’Isabella, mais de tout malheureux qui aurait affaire à lui. Il finira par trouver la corde sensible – il y arrive toujours – et vous jouera alors un riff mémorable venu tout droit des enfers. Parce qu’il est le fruit d’un cerveau psychotique, Morty est indubitablement plein de surprise. Surtout quand il s’agit de son incroyable coquetterie, digne des starlettes d’Hollywood. Un endroit surfait qu’il vous dirait. Après tout, c’est assez logique compte tenu de la dimension pantagruélique de son égo proche d’un égout, inspirant le dégout. Le mépris. Du cynisme en lieux de sang. Du sarcasme pour l’oxygène. Cette volonté destructrice de réussir, de pousser Isabella au-delà de ses limites. Plus profondément, dans le labyrinthe de l’esprit d’Isabella, derrière une petite porte maintenue par des cadenas disproportionnés, l’appétit sanguinaire de son moi-profonds. Inavouable. La jeune femme l’ignore, mais le pire des poisons circule déjà. Il a d’ailleurs tout envahis, on ne respire que lui. Cette sorte d’humour teinté d’un noir d’encre, cette bombonne de gaz hilarant aux relents vomitif. Un humour sordide, couvert de poussière et de moisissure. Une brèche, une seule et même si Isabella l’a battu une fois, Morty s’appropriera à nouveau ce corps qu’il protège autant qu’il le déteste.


Histoire.

Mon histoire ? Ma vie? Ne vous attendez pas à une histoire incroyable pleine de belles choses ou mieux encore: la fille qui a perdu sa famille ou je ne sais quoi. Mon père est Irlandais, il est né et a grandit dans ce pays alors que ma mère est française. Comment deux individus géographiquement si éloignés ont-ils réussi à se rencontrer ? C’est très simple : ma mère a fait fille au paire pendant une bonne année en Irlande, elle adorait se pays et voulait améliorer son anglais. Puis après ses études à la fac, elle a décidé de partir une fois encore en Irlande et afin de subvenir à ses besoins, elle est devenue serveuse dans un grand restaurant. C’est comme ça qu’elle a rencontré mon père : il était cuisinier dans ce restaurant. Le temps passa et ils finirent par avoir un enfant : moi. Née en Irlande, j’ai passé trois années de ma vie là bas et donc je ne garde pas un grand souvenir de cette époque, normal me direz vous. Puis, pour des raisons que j’ignore : surement le mal du pays, ma mère a décidé de revenir vivre en France et mon père a suivit. J’eu pas mal de mal à m’adapter car déjà toute petite, j’étais timide et refermée sur moi-même sans oublier que mes connaissances en français étaient plutôt limitées. Souvent dans son coin à la récréation, jamais très bavarde en salle de classe… Certains m’avaient baptisé « la muette » ou d’autres surnoms bien moins sympas… Et les choses ne s’améliorèrent pas en grandissant…

La maternelle n’était pas super mais l’école primaire le fut encore moins. Les enfants grandissaient et les enfants qui balancent des petites vannes innocentes deviennent pire et surtout : moins innocents. Un manque total de confiance en moi faisait que ma timidité me rongeait et que je n’étais pas douée du tout pour communiquer avec les autres. S’ils se moquaient de moi, je répliquais avec méchanceté et parfois même avec violence. Ce qui fit que je n’avais pas ou très peu d’amis. Dans mon coin, à l’écart, je sombrais dans la solitude et je m’imaginais avoir des amis, des amis imaginaires, comme beaucoup de gosses à mon époque. J’avais imaginé un ami plus fort que moi, physiquement et moralement et je m’imaginais qu’il me protégeait dés que les autres enfants étaient méchants avec moi. J’en avais d’autre pour jouer et me passer le temps, mais en règle général, c’était souvent le même auquel je pensais en cas de souci, son nom m’était venu tout seul comme une évidence, tel un nez au milieu du visage : Morty. Pourquoi ce nom ? Allez savoir… Mais petit à petit, je pris conscience que Morty n’était pas qu’une personne imaginaire, j’avais l’impression qu’il me parlait, qu’il réagissait à ce que je disais ou pensais. Peut-être suis-je devenu folle à cette époque ou peut-être que je l’avais toujours été, mais reste que c’est vers mes six ans que j’ai pris conscience que Morty était bel et bien là…

Au début, ma présence n’était qu’épisodique. Aléatoire. Presque anecdotique. Un accident qui surviendrait dans un moment de faiblesse. C’était peut être bien encore plus vicelard qu’aujourd’hui. Isabella n’avait aucune idée de la créature qu’elle engendrait. Qu’elle enfantait. Non, une analogie à l’accouchement ne me rend pas honneur. C’est plutôt une violente MST bien dégueulasse. Une forme virulente créchant dans les recoins sombres de ton petit cerveau malade. Toujours tapie dans l’ombre, impossible à oublier, qui te démange sans cesse. Et alors quand tu n’en peux plus. Tu te laisse allez et ça t’explose à la gueule dans une débauche d’immondices, un vrai feu d’artifice. Les croûtent cèdent et du pue suinte doucement. C’est atroce. Pauvre Isabella qui s’effritait, lentement, lentement, mais sûrement pour s’offrir à moi. Une jolie petite fleur jetée en pâture, butinée par le remplaçant de Maya… MORTY !

Fils bâtard d’une fêlée du bocal, sans aucune figure paternel. Ni soumis à la moindre espèce d’autorité. Mes plus belles années. La quête de mes origines s’est toujours révélée pour moi infructueuse. Qu’est-ce qui avait pu bien violer l’esprit cette pauvre gamine et y implanter les graines de la folie ? Il pourrait être mon Papa. On veut tous que nos parents soient fiers de nous. A l’époque, je n’avais qu’à attendre qu’Isabella se sente blessée pour intervenir et cracher à la face du monde le venin qu’elle accumulait en elle. Suis-je arrivé parce que tout le monde la détestait ? Ou à l’inverse, c’est ma présence qui l’éloigna de ses paires ? C’est l’éternelle question de l’œuf et de la poule. En attendant, Isabella me couvait craintivement. Et je n’avais qu’à me nourrir de sa peur pour devenir plus fort, pour me servir d’elle plus longtemps et rire encore plus. Elle n’osait se l’avouer, mais j’étais le punching-ball de sa haine, elle déversait en moi toute sa peine et sa souffrance. Sans moi, elle n’était rien. Et à son insu, je la dévorais petit bout par petit bout.


Rongée de l'intérieur, un état psychologique proche de l'anarchie c'est ainsi que j'ai grandi. Chaque saut d'humour engendrait une apparition momentanée de ma double personnalité. Morty attendait avec impatience son heure de gloire pour frapper. Déjà que les enfants de mon âge me voyaient bizarrement, maintenant à chaque moquerie, mon corps répliquait d'une voix pleine de méchanceté pour que ensuite je parte en pleurant. Des sauts d'humeur qui n'arrangeaient pas mon quotidien, bien au contraire. Mes parents remarquèrent ce changement et ils décidèrent de m'emmener voir un psychiatre. Mais là, comme s'il voulait jouer et rester dans la clandestinité, Morty ne fit aucune apparition et je me gardais bien de parler de mon "autre moi". Je ne voulais pas être vue comme une folle alors je n'allais pas en parler et surtout: avouer que j'étais folle, c'était comme jeter mon esprit en pâture à Morty. Le psychiatre voyait bien que quelque chose n'allait pas, que la jeune fille était terrorisée mais pas dérangée et comme l'autre jouait et ne comptait pas faire de vague, le docteur n'avait aucun soupçon. J'avais donc bien joué mon rôle de gentille petite fille: mais il pensa alors que c'était peut-être une maltraitance et qu'il fallait surveiller mes parents. Les pauvres... Ils n'y étaient pour rien.

Anéantis, mes parents pensaient avoir fait quelque chose de mal et dés lors, ils passèrent tous les caprices de la jeune fille: caprices qui venaient la plupart du temps de Morty. Mon autre moi trouvait amusant et intéressant de pouvoir profiter de la situation. De mon coté: moi, Isabella, je sombrais un peu plus dans la peur de disparaitre, d'être absorbé et régurgité par mon double maléfique. Le temps s'écoula et les deux personnalités se battaient de plus en plus pour le contrôle du corps. Mais malgré ma timidité et mon faible caractère, je parvenais à tenir tête à Morty, j'arrivais même à la calmer: étrangement avec lui, j'étais plus facilement agressive et je lui crachais toute ma haine sans le moindre souci. Vers mes dix ans, l'influence de l'autre était telle qu'une fois, j'avais insulté un professeur pour m'avoir corrigé en se moquant. Récolant une punition et un mot pour mes parents, je m'étais alors juré de ne plus sombrer et de ne pas me laisser aller à être comme Morty. Je n'étais pas lui! J'étais Isabella même si j'avais de plus en plus de doute sur ma propre identité. J'avais peur: je commençais à ne plus voir où s'arrêtait ma personnalité et où commençait la sienne. Plus le temps passait plus j'avais l'impression de succomber pour disparaitre à jamais.

Une fois au collège, l'infirmière décida que je devais de nouveau voir un psychiatre car mes sauts d'humeur étaient trop réguliers et surtout très violent: passer des pleures et de la timidité à la haine et les insultes d'un simplement clignement de paupières n'était pas normal. Pendant un temps, la thérapie fit son effet: Morty semblait comme apaisé et parfois, je pensais même en être débarrassée. J'avais enfin comprit où était la limite entre les deux entités, mais je craignais toujours de devenir folle ou de disparaitre, au moins, il me semblait savoir ce qu'était Morty. L'autre était une partie de moi, mon esprit était comme brisé en deux et un jour ou l'autre, il pourrait se briser encore plus ou se recoller. Ce fut après mon quatorzième anniversaire que justement: mon esprit se perturba d'avantage. Au collège, un garçon m'avait collé au mur dans un coin pour pouvoir me tripoter et m'embrasser. Je n'étais pas vraiment jolie ni bien faite, mais il semblait décidé à ce que je sois sa victime. Sans que je puisse le repousser: trop fort pour moi, j'avais du subir ses intentions malsaines. J’eus alors tellement peur d'être violentée ou violée que je m'étais renfermée sur moi même et faillit disparaître: laissant un contrôle quasiment absolu à mon double. Morty avait enfin le champ libre et cela dura plus d'un an: je faisais surface que très rarement... Au moins, Morty repoussa facilement ce goujat et ma double personnalité alla jusqu'à lui briser sa virilité pour un bon moment. Ce fut pour moi en revanche la pire période de ma vie: je me balançais entre ténèbres et lumière, ne sachant pas si un jour j'arriverai à reprendre le contrôle sur mon corps. Peut-être étais-je destinée à rester une simple spectatrice et voir ma vie se dérouler sans que je puisse interférer.

Retraite anticipée, congé sabbatique ou licenciement abusif, appel ça comme tu veux. Pendant un an, Isa était partie voir ailleurs si j’y étais. Peut-être pas de son plein grès, je le reconnais. Peut-être avais-je été contraint d’employer la force et d’une manière générale, j’avais certainement manqué de tact. Seulement, le résultat était là. Et quel résultat ! L’ancien boss partis prendre l’air, je devenais le Calife à la place du calife. De locataire je passais à propriétaire. Parasite, je devenais le grand manitou. De simple côté obscur, me voilà à la tête d’une dynastie chaotique. Bref, le pied total. Une année de liberté, de paix. Paix… Qui la souhaite prépare la guerre ? Balivernes. Sottises. J’étais en paix, avec moi-même uniquement. Au reste du monde qui me voyait encore comme la créature docile et ridicule qu’était Isabella, je déclarais une guerre ouverte. Une guerre sans pitié. Et à tous ceux que je côtoyais, j’offrirais un avant-goût de l’Enfer. Comprends-moi, j’avais un peu le mal du pays… Ahaha !

Une enfant à problème ! Tous étaient au moins d’accord sur ce sujet. A l’inverse, le châtiment mérité variait d’une personne à l’autre. Professeurs humiliés, psychiatres maltraités, parents anéantis. Mais qu’était devenue la gentille et douce Isabella que tout le monde appréciait plus ou moins ? Elle a raccroché le pinceau ! Avouée sa défaite ! On aurait pu gagner un temps considérable si elle n’était pas aussi butée. Enfin, à ce moment, l’euphorie de ma toute nouvelle puissance m’a peut-être fait perdre les pédales. A plusieurs reprises, je fus conduit en centre de redressement pour mineur ou à l’hôpital quand une rixe avait dégénérée en pugilat général. Il n’y en avait pas beaucoup, alors, qui osait se dresser devant moi et même si Isabella a du mal à le reconnaître, c’était une période assez flatteuse pour son ego, et le mien aussi bien sûr.

Isabella, de temps en temps, comprenait bien qu’elle risquait de disparaître à jamais dans un abyme de noirceur. En moi. Alors, elle reprenait le volant. Quelques temps, comme pour se donner bonne conscience et pour s’offrir un peu d’espoir. Je pouvais bien lui faire ce plaisir et c’était d’autant plus amusant quand je m’imposais à nouveau et qu’enchainée à ses craintes, elle subisse ma folie. Rependue à travers mon univers sous des formes diverses et variées, comme lorsque j’enchainais tout ces abrutis aux barreaux des radiateurs. Les voir se tortiller alors, terrifiés par leur futur proche, rien de tel pour faire de beaux rêves. Ceux d’Isabella, en revanche, me semblaient bien plus agités, comme secoués de séismes, agités par des cyclones. A ce moment, je me fichais bien de ce dont elle pouvait rêver ! Maintenant, j’étais le roi et rien ne pourrait m’empêcher de garder ma place. Une grossière erreur, je le reconnais. Par la suite, je faillis bien passer à la trappe à mon tour…


Ce qui est important pour comprendre comment je m'en suis sortit, c'est de revenir un an avant que Morty parvienne à me faire passer au second plan. Non, pas à cette tentative de viol, à un autre événement qui se déroula un peu avant. Un événement qui a surement permit à mon retour sur le devant de la scène. C'était donc à la rentrée scolaire: au fond de la classe, proche de la fenêtre, comme toujours, on me colla un voisin de table en français. Que j'en veuille ou non, je n'avait pas vraiment eut le choix. C'était un gamin aux cheveux en vrac mais surtout: de couleur bleu. Ouais, moi c'est rose, lui c'est bleu, avec ça, on formait le duo débiles de la classe. Mais le garçon avait du succès, enfin lui, il avait une grande gueule et il ne se laissait pas marcher sur les pieds. En échange d'un regard sur mes copies, il avait décidé de me défendre ou alors m'avait-il simplement prit en pitié... Allez savoir? Reste qu'il envoyait chier ceux qui se moquaient de moi. Je ne savais quoi répondre à son aide, donc comme à mon habitude: je restais simplement muette, impassible alors que Morty bouillonnait en moi de répliquer et de me défendre, de nous défendre sans la moindre assistance.

Par curiosité, ou encore par pitié, le jeune homme tentait de discuter avec moi durant les cours de français. Dire que je discutais avec, ça serait mentir, mais je répondais un minimum. Mal à l'aise et troublée par l'attention qu'il me portait, je ne savais vraiment pas quoi faire. Puis, suite à trop de bavardages, le garçon fut changé de place. Son nom peut-être? Kaijin Zared. Voyant alors que je ne faisais aucun effort, il n'en fit pas d'avantage: donc, il était gentil car je le laissais copier, simplement. Et quelques semaines plus tard, c'est là que... Le drame se produisit.

Durant quasiment un an, Morty s'en donna à cœur joie. Je n'aurais jamais imaginé qu'un tel flot d'insultes et de méchancetés puissent sortir de ma bouche. Mes parents me détestaient et j'eus bien d'autres soucis... Enfin inutile de redire ce que Morty racontait. Je peux juste vous dire que j'ai passé chaque minutes de chaque jours à angoisser que j'allais disparaitre dans le néant. Terrifiée, choquée et outrée, je n'arrivais à rien et reprendre le contrôle semblait impossible. Mais de temps à autre, je parvenais à reprendre des forces. Kaijin semblait intrigué par mon changement de comportement et plusieurs fois, il tenta de discuter avec Morty pour comprendre ce qu'il m'arrivait. Chaque tentatives étaient vouées à l'échec car l'autre moi n'était pas tendre avec lui. Mais c'était pour moi une lueur d'espoir: la sensation que quelqu'un pensait à moi, que quelqu'un voulait être mon ami ou avait tenté de l'être alors que je n'avais rien fais pour préserver ce lien.

Ce fut suite à une grosse dispute entre Morty et Kaijin que je réalisa enfin: quelqu'un m'avait vue, quelqu'un m'avait remarqué et semblait même m'apprécier malgré mes défauts. Kaijin en était venue à hurler sur Morty car il voulait des explications. Bien évidemment, l'autre ne comptait rien expliquer et se contentait d'exciter le garçon et de l'irriter. Je ne supportais plus ça et c'est alors que plongée dans le noir, simple spectatrice de la scène, je parvins à hurler un mot: stop. Ce mot sortit de ma bouche dans un cris de folie désespérée. Kai' cessa de hurler et me fixa avec de grand yeux ronds. J'avais repris le contrôle, j'avais repoussé Morty au plus profond de mon être et j'étais enfin moi. Des larmes roulèrent sur mes joues et seulement un mot d'excuse réussit à sortir de ma gorge nouée avant que je ne parte en courant. Heureuse de ne pas avoir disparut, contente de savoir que j'avais un ami. Il me pardonnerait enfin, je l'espérais. Mais après avoir affronté Morty, j'avais moins peur. Quelque chose était né en moi: la confiance. Très faible lueur peut-être mais suffisamment forte pour repousser pour un moment l'autre psychopathe au fond de mon esprit.

Vint alors les vacances d'été. Je parvenais à discuter avec Morty, chose qui n'était jamais arrivée avant. Plutôt que de se battre, on avait décidé de faire un roulement pour le contrôle du corps. Non, on ne s'entendait toujours pas, mais on avait comprit que nous disputer ne mènerait nulle part. Malgré ce traité de paix, c'était souvent l'anarchie et les coups en traitre étaient fréquents dans les deux sens. Vint alors la rentrée et j'étais encore dans la classe de Kaijin. Décidée à me faire un ami ou à garder son amitié, je m'étais installée à sa table et on discutait. Un peu. Un jour qu'il était absent, j'eus un malaise en sortant des cours: je ne mangeais pas beaucoup, ce qui explique ma carrure direz vous, et j'avais perdu connaissance. Ce fut le rêve le plus troublant de notre vie: Morty et moi dans une sorte de combat psychologique, chacun voulant annihiler l'autre pour ne pas disparaitre. Mais cette guerre prit une tournure totalement différente: nous nous sommes enfin accepté. Acceptant notre folie, acceptant qu'on ne pourrait vivre l'un sans l'autre. Le résultat fut troublant car dés lors, le rêve si étrange parut plus réel et à mon réveil aux urgences: je me sentais pour la première fois bien, sereine... Je sentais Morty en moi qui ne cherchait pas à me dominer mais qui tentait juste de comprendre ce qu'il nous était arrivé. Ce rêve, plutôt ce cauchemar avait semblé si réel... Aurons nous une réponse un jour?




Autres.

Aime: la tranquillité, regarder les gens et s'imaginer des histoires sur eux.Se moquer des gens, faire semblant et se battre.
N'aime pas: Morty, la solitude, être considérée comme folle.La faiblesse d'Isabella, qu'on essaie de me manipuler.
Particularités, autres : Double personnalité, cheveux roses, corps de monstre.
Niveau d'étude hors de Dreamland :
Pour les DC (double compte) ou TC (triple compte), qui a donné son accord? Monsieur Ed Free
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Isabella/Morty Aslinn
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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un! Deux pour le prix d'un! EmptyVen 4 Jan 2013 - 23:30



Poste Rp.

Une journée comme les autres... Je sortais des cours et je rentrais à la maison. Comme d'habitude, je m'étais ennuyée sévère en cours. Une après midi à parler d'une étude sur le marketing, à voir comment faire de la publicité et intéresser les clients. C'était pourtant simple: mettre une fille "photoshopée" en bikini avec le produit qu'on veut vendre et forcément, on attire le regard des éventuels clients. Enfin, j'exagérais mais la réalité n'était pas si loin. Je marchais dans les couloirs, les autres me bousculaient: pressés de rentrer chez eux. Pourquoi fallait-il toujours qu'ils courent comme des animaux à qui on rendait la liberté? Fatiguée des voix, des cris des autres, j'enfonçais mes écouteurs dans mes oreilles pour écouter un peu de Black Sabbath, classique certes mais tellement bon. Je sortais enfin de l'établissement scolaire et me dirigeais vers mon arrêt de bus qui de toute façon passerait dans quinze minutes comme pour les autres: voilà pourquoi courir comme un débile ne servait à rien. J'eus alors comme un vertige et je faillis m'écrouler. Une absence ou une faiblesse? Je l'ignorais mais d'un coup, je me sentais nauséeuse. Je connaissais ce symptôme, l'autre se réveillait et voulait prendre le contrôle sur moi.

Ma pulsation cardiaque amplifia alors drastiquement. Même le passage de guitare que j'affectionnais tant, n'était presque plus audible à cause du stress qui venait d'exploser dans mon abdomen. La chose arrivait et d'ici peu, je me retrouvais dans une sorte de sommeil... Je m'appuyais alors contre l'arrêt de bus, un garçon me fixa puis se tourna vers ses potes: surement pour se moquer. J'étais habituée aux moqueries, à ce qu'on me pointe du doigt depuis que j'étais toute petite. Tout ça car mes cheveux étaient étrange, car j'étais plate ou encore timide et très peu loquace. Habituellement, je détestais qu'on me fixe ainsi mais là, j'avais d'autres préoccupations telles que la peur de disparaitre et que la folie finisse par m'inhaler. Ce fut alors le trou noir, je perdais pied et je sombrais quelque part tout en entendant le refrain de Iron Man et le rire sarcastique de cette chose qui s'était auto-nommé: Morty...

J'ouvrais alors les yeux pour me rendre compte que le décor avait changé. Est-ce que j'avais perdu conscience si longtemps? Qu'avait fait Morty durant ce temps? Cette chose avait-elle encore fait des siennes ou provoqué des problèmes? La pièce était lumineuse et étonnamment blanche: l'hôpital? Ma vue était de moins en moins flou et je pouvais enfin détailler l'endroit: une pièce circulaire toute blanche. Plusieurs miroirs accrochés ici et là. Aucune porte, aucune fenêtre, aucune issue. Où est-ce que j'étais encore tombée?

J'eus un peu de mal à me relever. Mon estomac gronda alors me faisant comprendre que je mourrais de faim mais il ni avait absolument rien à se mettre sous la dent ici. Je me sentais étrange: une sensation de malaise mais en même temps que rien n'avait vraiment d'importance. Serait-ce un rêve? Morty m'avait plongé dans un profond sommeil en prenant le contrôle? Avait-il réussit à me faire disparaitre et j'étais enfermée à l'intérieur de son esprit?

"Il y a quelqu'un?"

Ma voix résonna alors dans la pièce puis se dissipa. Je n'aimais pas ça du tout, l'idée d'être seule me faisait peur! Depuis toute petite, je n'avais jamais été vraiment seule... Je me dirigeais alors vers un miroir accroché au mur mais quelque chose me fit me stopper avant d'y être. Une sensation étrange venait de caresser mon être et j'en eus la chaire de poule. J'observais Isabella sous toutes ses coutures, comme un chasseur avant de se jeter sur sa proie. Ou peut-être un dresseur de cirque face à la créature autrefois puissante mais désormais soumise à sa volonté.

"Tu n'es jamais toute seule, Isabella."


La voix de Morty résonna dans la pièce, mais celle-ci était comme amplifiée, bien plus sonore que la mienne. Sa réplique me fit sursauter: je ne l'avais pas entendu penser, c'était comme si nous n'étions pas connecté l'un à l'autre. Ce qui était inquiétant, très inquiétant même. Je m'éloignais alors du miroir: craignant de voir mon propre reflet, de voir le sourire de cet être méprisant sur mon visage. Même si je ne pouvais le voir, même si pour la première fois, je n'entendais pas ses pensées, je savais qu'il était là: qu'il m'observait...

"Où es-tu? Montres toi!!"

Aucune réponse. Morty semblait décidé à jouer avec moi et à me terrifier, à me laisser m'imaginer les pires choses. J'avais envie de l'insulter, lui faire comprendre que je n'abdiquerai pas mon corps et mon existence sans me battre. Je tournais sur moi même: cherchant l'endroit où il pouvait se cacher, deviner où il pouvait être et lui sauter à la gorge pour le tuer. Mais à part quelques miroirs, il ni avait rien dans cette pièce blanche... Ma seule compagnie était mon ombre...

Livrée à elle-même, Isabella tournait en rond comme une lionne enfermée dans sa cage. A condition de qu’elle se soit prise une seringue de fusil hypodermique dans le cul. Ou, a défaut, une décharge électrique suffisamment puissante pour assommer un troupeau d’éléphants. Avec du recul, peut-être qu’elle s’apparentait d’avantage à un poisson se débattant hors de l’eau. Sans d’autres espoir que d’emporter l’ours assassin avec lui dans la mort, à coups d’arrêtes coincées dans la gorge. Lionne, poisson… Conneries fumantes ! Nous sommes dans un zoo, un gigantesque zoo où les bêtes forniquent entres-elles pour donner naissance à de nouvelles espèces, de nouvelles abominations. Et me voilà à l’enclos à singe, avec le sublime privilège d’admirer une nouvelle erreur de Dame Nature en la personne d’Isabella. Qui regarde avec épouvante les cacahuètes fourrée au cyanure que je lui balance sans comprendre quoi que ce soit au monde qui l’entoure.

A l’observer ainsi, perdue et au bord du précipice, c’était comme assister à la déroute d’un pauvre mouton loin de son troupeau. Cherchant désespérément le chien qui le conduira sur la bonne route, craintif à la simple idée de devoir prendre une décision personnelle. Alors, du haut de mon piédestal, je m’échinais à l’égarer d’avantage, jusqu’à la faire disparaitre totalement, qu’il n’en reste pas assez pour craindre quoi que ce soit d’elle. L’enfoncer profondément sous terre, qu’elle aille saluer ses camarades lombric et que plus jamais la lumière du soleil se pose sur son visage, candide.


Cette pièce blanche était oppressante et agaçante. Limite, je pouvais sentir le regard de Morty, entendre son souffle saccadé par l'excitation. Mon cœur battait à tout rompre, comme s'il avait exploser... Il était là quelque part à m'observer. Pas en moi comme d'habitude, mais il avait son propre corps, ses propres armes pour m'affronter. Je déglutis alors et serra les poings: quoiqu'il arrive j'y ferai face et je l'affronterai! Jamais il ne pourra se défaire de moi! J'avais peur de disparaitre, peur de devenir folle, mais je ne pouvais avoir un moment de faiblesse maintenant face à lui!

Pour dresser un animal féroce, pour conserver mon sang-froid ma tête prise entre ses crocs, je n’avais d’autres choix que d’accorder à Isabella des caprices ici et là, allant alors jusqu’à la nourrir pour la conserver sous ma croupe. Je devais la dresser pour que jamais elle ne dresse devant moi, prise d’un soudain élan d’indépendance. Et à la mesure de cette crise, ces aboutissants seraient absolument désastreux pour moi. Si par malheur, elle devait ruer, si elle devait refermer sa gueule pleine de dents sur moi, alors ma tête exploserait façon pastèque trop mûre. Un spectacle pas beau à voir, la rébellion du taureau se jetant dans la foule de la corrida, tout à fait inenvisageable. Attends, comment cette gamine était passée de brebis égarée au statut de bête furieuse d’une tonne de muscle pure ?

Quelque chose, à ce moment, me perturbait au plus au point. C’était elle qui était enfermée dans un enclos, incapable de se dresser contre moi. Comment la situation pouvait-elle s’inverser à ce point ?
J'avançais alors: le miroir, étrangement, j'étais comme intriguée par ce bout de verre... De quelle manière me retrouvais-je à chercher l’abri derrière une série de muraille érigée entre moi et cette prédatrice ? Si les rôles s’inversaient ? Si je devais la proie, le gibier… Impossible. Cette liberté, privé d’elle, j’en mourrais. Isabella est mon animal de compagnie ! Enchainée dans une sombre et humide cours. Non, je l’avais éviscérée et sa peau offrait une magnifique descente de bain. Je sentais qu’elle m’observait, qu’elle m’épiait comme si elle chassait une biche craintive. Rugir, voilà ma réponse. Venant du plus profonds de mes entrailles, j’exprimais alors toute ma rage de vivre à travers ce hurlement. Nous étions tout deux enfermés, chacun dans sa pièce, à la merci l’un de l’autre. Le doigt sur le bouton rouge qui nous lâcherait dans la fosse à requin, pauvres petites créatures inoffensives, jappant à la façon d’un ridicule chihuahua.

Un cris à glacer le sang résonna alors dans la pièce. J'étais sur le point de regarder mon reflet dans le miroir quand ce hurlement me fit sursauter. De peur, je m'en étais éloignée: sachant que je devrais retourner pour voir, que c'était ce que je devais faire. J'étais toute tremblante, je transpirais et ma gorge était serrée. Je pris alors une longue inspiration en me disant que je n'avais pas le choix: je devais me battre! Ce cris ne suffirait pas à me vaincre! Morty ne m'aura pas si facilement!! D'un pas décidé, je me dirigeais alors vers le miroir, prête à y mettre un coup de poing si la vision dedans ne me plaisait pas. Et étrangement je savais que ça ne me plairait pas.

Une fille habillée en noir: une robe ample qui tombe à mi-mollet, un col ouvert sur le coté. Une fille avec des cheveux roses pales, était apparut dans le miroir. Oui, c'était mon reflet: simplement moi dans ma tenue habituelle, pas sexy, pas vraiment jolie, mais je m'en foutais. Morty voulait-il que je me regarde et que je me critique moi même? Ou allait-il faire son entrée pour me dire à quel point je pourrai me mettre en valeur et paraitre belle? Mon reflet baissa alors un peu la tête, mes cheveux cachant alors mes yeux, mais mon sourire: son sourire, se dessina alors. Le reflet me fixa alors d'un regard remplit de démence et de haine, le sourire était exactement dans le même genre. Me voir ainsi me fit vaciller: j'avais peur de moi-même, peur de mon apparence. Voir ce que Morty était réellement... C'était pire que de le voir depuis l'intérieur, d'y assister comme simple spectatrice.

Terrifiés à l’idée d’une confrontation directe, c’était comme si Isabella et moi-même cherchions à reculer l’échéance. Fatale et inéluctable. Pourquoi devrais-je avoir peur d’elle ? En plus d’être illogique, c’était stupide. Seulement, mon reflet dans le miroir superposé au sien semblait si fragile. Chaque minute, chaque seconde qui s’écoulait me donnait l’impression de perdre en puissance en faveur d’Isabella qui devenait toujours plus menaçante. Je me débattais alors, de toutes mes forces, mais j’étais toujours emporté par le fleuve du temps qui jouait contre moi, pour m’entrainer au fond et y demeurer à jamais. Que faire ? Abandonner ? Impossible. Combattre ? Vain. Lorsque je respirais, cela semblait être pour la dernière fois. Ma vie défilée devant mes yeux, sur avance rapide, impossible à saisir. Les moments de gloire étaient zappés, aussi simplement que ça. Qu’étaient devenus mes exploits ? Lorsque je me dressais pour écraser tous ceux qui s’en prenaient à nous. Quand je sauvais Isabella d’une nouvelle perfidie d’une camarade de classe. Ces fois où j’encaissais pour elle sans broncher, accumulant toujours d’avantage cette rage vengeresse… Tic, tac…

Sans raison apparente, j'étais terrorisée par mon propre reflet. Voir tant de folie me faisais peur, mais ce qui me troublais le plus c'était de me voir si étrange. En effet, mon corps, ma peau et mes cheveux étaient les miens, mais tout était différent. Dans ce miroir, ma peau était encore plus pâle, mes yeux étaient gris et mes cheveux étaient d'un blanc cassé. C'était une version de moi en noir et blanc. Pourquoi? Au départ, ce reflet était haut en couleur mais depuis ce sourire dément, le reflet avait changé, même si je ne pouvais dire quand exactement ce changement avait eu lieu...

Tempus edax, homo edacior. Isabella cherchait donc à s’accorder tout le mérite ? Mais elle n’aurait jamais tenue jusque là sans moi, pourquoi ne s’en rendait-elle pas compte ? Alors, dans mon sarcophage, du sable s’écoulait rapidement à mesure que mon heure approchait. Piégé dans ce sablier, je devais être enterré vivant pour que jamais plus je ne puisse ressurgir. J’entendais le tictac de l’horloge, un bruit sourd et incessant qui martelait mon crâne, comme si je pouvais oublier ne serait qu’une seconde que ma fin était proche. D’un moment à l’autre, un corbeau noir de cendre surgirait pour sonner les douze coups, les derniers. Tic, tac…

Seulement, de même que les aiguilles, la roue tourne. Isabella n’avait pas encore gagné. Elle ne pouvait gagner contre moi, elle ne pouvait se séparer de moi. De la même façon que la grande aiguille n’ira nulle part sans la petite. Ils pensaient que le temps suffirait à m’ensevelir, mais il n’as aucune incidence sur l’être que je suis. Isabella y est soumise, comme tous les mortels. Elle vieillira, elle se tassera et d’elle il ne restera que poussières. Chacun attends son heure avec un mélange d’impatience et de crainte. Tic, tac…


D'instinct, je fus attirée par ce reflet et sans même l'avoir voulu, sans même y avoir pensé, ma main effleura le miroir. Le contact fut encore plus froid que ce à quoi je m'attendais. La surface lisse du verre fut comme troublée durant un instant, comme les ondulations quand on touche la surface de l'eau. Alors que cette sensation de froid s'immisçait en moi et me terrorisais, je voyais mon reflet changer. Les couleurs semblaient comme sortir de moi pour se déverser dans mon image. La peau rosit un peu et les lèvres se foncèrent... Je compris alors que j'étais en train de prendre le dessus sur lui mais en même temps: mes forces m'abandonnaient. Combattre Morty n'était en soit pas si dur, pas si violent, mais restait extrêmement fatiguant. Je fus parcourus d'un frisson, j'aurai hurlé et pleuré pour qu'on me libère de ce miroir alors que ma main était comme collée dessus.

Jamais Isabella et moi n’avions été aussi proches, en y repensant. A la portée l’un de l’autre, s’observant en chiens de faïence. Ce miroir entre nous, ne renvoyait pas seulement notre image à tous les deux. Il exhibait ce qu’il y avait au fond de nous, notre véritable nature. Rien n’est plus effrayant. Tic, tac…

Il est grand temps, les cloches sonnent, nous pressent. Nous ne pouvons être en retard à ce rendez-vous, comme on ne peut l’être le jour de son enterrement. Elles résonnent. Tic, tac…
Je dois avouer qu’à ce moment, je suis très impatient. Alors je passe outre les barrières, je brise ce monde qui m’éloigne d’Isabella. Tic, tac…

De mes deux poings, j’explose cette surface plus opaque qu’elle n’en a l’air. C’est l’heure. Dong… Dong !!


Alors que mon reflet était quasiment tout en couleur et que je me sentais glacée, comme si la mort allait me faucher d'un instant à l'autre, le miroir vola en éclats. La surprise fut telle que je fis un bond en arrière, mes mains vinrent protéger ma tête et je poussais un hurlement strident. Un hurlement digne d'une petite fille effrayée. Je n'étais pas fière de ce cris, mais c'était trop tard et hurler quand on a peur, dans certain cas, c'est instinctif. Je perdu alors l'équilibre et mes fesses percutèrent le sol avec force. Toute tremblante, mes mains toujours autour de ma tête, je n'osais pas ouvrir les yeux, craignant ce que j'allais bien pouvoir voir. Morty s'était défendu, il avait refusé que je le domine et que j'emporte ce combat. Cette fois, j'allais subir et il me le ferait surement payer cher. La vague de froid que j'avais senti depuis le contact avec le miroir c'était alors dissipée d'un coup. Je sentais à la place une bouffée de chaleur et à ce rythme, il me semblait même que j'allais bientôt étouffer.

La glace qui menaçait de me gangréner avidement céda enfin en de centaines de morceaux qui s'envolèrent pour finalement s'abattre sur nous tels des flocons meurtriers. Alors que j'avançais vers Isabella, je sentais le verre craquer sous mes pas, comme lorsque je marchais dans de la neige encore fraiche.

J'ouvris alors timidement les yeux et mon regard n'osa pas quitter le sol. Je vis alors un morceau du miroir et ainsi, je pu voir mon propre reflet dedans. Je fus prise de vertige à cette vision: me voir si bouleversée était pathétique! De quoi avais-je peur? De moi-même? C'était ridicule! Mais ce qui attira mon regard, ce fut de voir qu'une de mes mèches de cheveux avait virée au gris, c'était comme si je perdais ma couleur, comme si mon âme se désagrégeait pour que Morty puisse en faire ce qu'il veut.

Tremblante, le corps parcourut de spasme, je tentais de vaincre mon propre corps pour commencer afin de me relever. Je refusais de disparaitre en pleurant et recroquevillée sur moi même dans mon coin. Quitte à disparaitre, autant se tenir debout et faire face à ce monstrueux bourreau. Réussissant enfin à me tenir debout, des larmes perlaient sur mes joues et mon estomac était noué, je ne sentais aucune force en moi. A part cette vague de chaleur, je ne sentais plus rien. De son coté, Morty était sortit du miroir brisé et se tenait là, en face de moi. Toujours fait en noir et blanc, il ou elle, j'ignorais ce que Morty était, ne bougeait pas.

Sur la surface des éclats de verres éparpillés, nos reflets à Isabella et à moi se confondaient dans un arc-en-ciel de couleur. Pastels, fades, presque monochromatique malgré tout. Le vert de ses yeux était terne alors que ses cheveux roses étaient pâles. En comparaison, le noir et le blanc qui me constituait semblait presque éclatant. Presque. Comme le miroir, j’avais l’impression d’avoir été éparpillé aux quatre vents et de m’être dilué en moi-même pour ne laisser qu’une morose nuance de gris. J’observais les lèvres d’Isabella, tremblantes, presque bleue. Frigorifiée. Touchée par la Mort. Un voile humide s’était déployé dans son regard. J’y voyais une note de terreur, ou peut-être de résignation. Plus je l’observais, et plus j’avais l’impression qu’elle sortait tout juste d’une baignade dans les eaux arctiques. Passée à la machine, elle avait comme perdu ses couleurs. Essorée, vidée, réduite à l’état d’ultime cadavre.

Alors seulement à cet instant, je remarquais que comme elle, j’étais immobile. Et je pris conscience que mon corps dégoulinait pour former une flaque à mes pieds. Mon instinct me disait que bientôt, c’est tout ce qu’il resterait de moi. Je me demandais alors pourquoi Isabella avait l’air gelée alors même qu’elle irradiait d’une chaleur insoutenable. Comme un steak jeté sur une poêle brûlante, je me sentais rétrécir sur moi-même jusqu’à n’être plus qu’un moignon informe. Ma vue se troublait, mon sang bouillait en moi, porté à ébullition. Combien de temps pourrais-je tenir comme ça ? Isabella livrait-elle le même combat à cet instant ? Je ne voyais plus qu’une vague silhouette à travers cette canicule qui m’étouffait. Elle me repoussait de toutes ses forces alors que de mon côté, je cherchais à m’étendre toujours d’avantage. Mais à force, c’était comme si j’étais carbonisé jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de moi.



Il y avait quelque chose d'étrange. Oui quelque chose de plus bizarre encore que de voir un double de soit, ou encore d'avoir une double personnalité. Mais ce n'était pas visible, ça ne possédait pas non plus une odeur. C'était juste une sensation et peut-être que je me trompais... Une question envahit ma tête et tourna à l'obsession, le reste, même ma peur devint secondaire. Pourquoi avoir une telle curiosité alors que j'étais sur le point de me faire dévorer par Morty? Cette question en moi était claire: pourquoi quand j'avais presque vaincu Morty, pourquoi avais-je eu froid? Et là qu'il m'envahissait, là qu'il tentait de me faire disparaitre, pourquoi sentais-je une telle chaleur m'envahir?

En m'approchant à pas de loup, je sentis la chaleur d'un brasier s'immiscer en moi, déferlant dans mes veines comme de la lave. Sur le moment, je me figeais. Le choc thermique m'avait presque mis hors d'état. Seulement, avec le temps, je sentais dans ce brasier une impression de bien-être, de quiétude qui m'étais alors totalement inconnue.

Depuis toujours, nous avons été deux à partager ce corps. Cette cellule de chaire et de sang, grotesque sarcophage, délabré, risible un temps et rapidement navrant. Deux êtres si opposés que toutes interactions étaient systématiques vouées à un échec cuisant. Et dans cette prison, notre surface personnelle inégalement répartie et sujette à toutes les querelles. A chaque instant, c’est une pénétration dans les lignes ennemies, guettant le moindre signe d’inattention ou de fatigue pour prendre le pas sur le l’autre. Alors, c’est dans les plus sombres oubliettes de l’âme humaine que l’un de nous finirait. Nous sommes deux faces d’une même pièce, à jamais condamnée à se supporter l’une l’autre et ce en dépit de la haine qu’elles pourraient ressentir l’une pour l’autre. Ce jour-là, et à jamais me disais-je, nous serions deux pôles diamétralement opposés, mais paradoxalement liés par un cruel tour du destin. Deux siamois se partageant le même cœur, mais se vouant un profonds dégout l’un pour l’autre. La raison de ce ressentiment ? A vrai dire, nous n’avons sans doute jamais cherché à la saisir. C’était établis, un fait admis et invariable.


Sans m'en rendre compte, j'avançais vers Morty, chaque pas était une épreuve car mes forces m'abandonnaient, mais je n'éprouvais aucune combattivité. Je ne désirais qu'une chose et j'ignorais même pourquoi. L'évidence explosa alors en moi, comme si je l'avais toujours su mais que j'avais refusé de l'entendre. Avoir senti Morty disparaitre m'avait glacé le sang, c'était comme si je m'étais résignée à me couper un bras ou une jambe. Et là qu'il m'envahissait, que sa chaleur protectrice mais malsaine se répandait en moi, je me sentais sereine. Je savais qu'il avait froid, qu'il était surement gelé en m'affrontant en envahissant mon être: il l'ignorait peut-être mais en voulant me détruire, il allait se donner la mort. La mort, était-ce ça ? C'était moins effrayant que prévu...

C'est pour ça que j'avançais vers lui, je désirais ardemment le prendre dans mes bras, le réchauffer et lui faire comprendre même si je ne savais pourquoi, j'avais besoin de lui. Je refusais de me battre contre lui, je refusais de me détruire pour le faire disparaitre car c'était bien ce qu'il se passait. Nous étions liés, nous sommes deux et jamais il n'en sera autrement. Il était grand temps que je l'accepte même si lui allait me rejeter. Connaissant sa vanité, il ne pourrait admettre avoir besoin de moi. Et bien soit... Qu'il choisisse: s'il veut me tuer et se suicider, qu'il fasse, moi je refusais de porter le coup final...

Mes bras se levèrent alors lentement ma démarche s'associait à celle d'un zombis. Et alors, je me laissa tomber pour enlacer mon double dans une étreinte pleine d'amour. Mes envies, mes rêves, ma vie, mon avenir, je lui remettais tout ça et je le laissais alors décider de me piétiner ou de me relever et de m'assister. Mon corps était comme dépourvu de sensation, c'était comme si rien ne pouvait me faire souffrir, seule ma personnalité pouvait avoir mal, seules mes émotions pouvaient être blessées mais ça, depuis toujours, Morty avait veillé à les protéger à sa manière. Maladroitement peut-être, mais il avait toujours veillé sur moi... C'était à présent à moi de lui faire ouvrir les yeux.
    Je n’en croyais pas mes yeux, à ce moment, mais c’est bien Isabella qui se dressa la première. Elle rompit le malaise qu’il la clouait alors au sol arrachant rageusement les lianes qui l’étouffaient aussi lentement que sûrement. Le sol de cette mystérieuse pièce se découvrit enfin sous sa véritable nature, un immense miroir qui nous représentait tout les deux, mais aussi tout ce que l’on craignait alors, tout ce que l’on aimait et tout ce qui nous constituait. Seulement la surface de ce miroir n’était pas lisse, elle n’était pas même rigide. C’était une sorte de vase dans laquelle nous nous embourbions, un marais qui enlaçait Isabella dans sa putréfaction. Au fond de ce marécage, plus clair que tout le reste, c’étaient les ruines de notre vie, à peine quelques pierres perdues ici et là et dont personne ne se souviendrait jamais.

    Sa démarche était lente et difficile autant qu’elle était décidée. Isabella me regardait fixement, comme si elle voulait me dire quelque chose. Je compris alors que nous avions un ennemi commun contre lequel nous devions lutter ensemble, même si cela nous coûtait. Un adversaire fourbe qui se prélassait en nous depuis trop longtemps, se jouant de nos vies comme s’ils ne s’agissaient que des marionnettes en bois. Cette peur insidieuse d’un jour disparaitre au profit de l’autre. C’était clair maintenant, et dans le marais, j’aperçus enfin ce monstre qui nous torturait depuis des années.

    Cette canicule qui jusque là me paralysait éveilla en moi de nouvelles sensations, de nouveaux sentiments. Libéré à mon tour, je me dressais aussi droit que possible, roulant des muscles comme pour prouver que je ne craignais plus rien. Et quand Isabella me pris dans ses bras, je ne détournais pas les yeux. Je ne la frappais pas et mieux encore, je l’imitais.


"Accepte-moi comme je t'accepte Morty... Je réalise que sans toi, ma vie aurait été bien pire et je comprends que sans toi, je ne pourrai exister. Ma plus grande erreur est d'avoir voulu te faire disparaitre. Car en faisant ça, j’annihilerai ma propre existence."

Elle avait raison. Depuis le début, je me trompais. Nous ne sommes pas deux êtres. Nous ne sommes qu'un, pour le meilleur comme pour le pire. Mariage forcé, union contre nature, féconde ou stérile, l'avenir seul le sait. S'il devait en naître quoi que soit, nul doute par contre que cela figurera parmi les abominations qui font même rougir Satan en personne.

Mus par la même force, la même volonté toute nouvelle et troublante, nous plongeâmes dans les abysses pour éventrer ce petit poison qui nous pourrissait la vie depuis trop longtemps. La pauvre chose n'avait pas la moindre chance contre nous deux. Pardon, contre Isabella/Morty Aslinn.


Tout devint alors sombre et je fus prise de vertige. Morty qui je tenais dans mes bras, s'évapora comme de la fumée. Les murs blancs se fissurèrent pour laisser placer à une vieille maison en ruine sans toit. Le miroir était en fait une fenêtre: la seule entrée ou sortie de la pièce. Tout semblait si réel que cela était troublant. Je vis alors une masse sombre sortir de mon ventre, ou plutôt de ma robe, je ne sais pas trop. La forme grossit pour enfin devenir aussi grande que moi, là, ne créature commença à se former et instinctivement, je savais ce que c'était: Morty.


J'ouvris alors les yeux: j'étais à l'hôpital et pour de vrais cette fois... Ma mère était déjà là et elle m'expliqua que j'étais tombée suite à une chute de tension car je manquais de sucre. En même temps, je sautais souvent les repas ce qui m'affaiblissait bien et cela expliquait aussi mon corps si... Maigre. Je fis un sourire pour la rassurer. L'envie de me parler à moi même me vint alors: Morty? Tu es là? C'était un rêve ou autre chose?

" La fièvre te fait délirer. Ferme-là et laisse-moi me reposer, c'était un sommeil mouvementé... "

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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un! Deux pour le prix d'un! EmptySam 5 Jan 2013 - 1:07
Petit up' pour dire qu'on en a enfin fini avec cette présentation!


Ce fut long et intense, mais tellement bon! En espérant que vous prendrez autant de plaisir à lire que nous a l'avoir écrit.
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Nodox Pebbles
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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un! Deux pour le prix d'un! EmptySam 5 Jan 2013 - 13:29
Si on met de coté les quelques fautes d'accord et de congugaison ... C'est trop patate !!
J'ai pas encore tout lu, pas le temps avec le boulot mais les descriptions sont très chouette et le rp l'est encore plus Smile
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Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un! Deux pour le prix d'un! EmptyMar 8 Jan 2013 - 22:17
.

Je validerais bien morpheur rang 3.

.
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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un! Deux pour le prix d'un! EmptyMer 9 Jan 2013 - 20:43
Bravo pour cette présentation;

Malgré l'absence d'originalité dans la forme du personnage, le fond est très bien manié et le style est, lui, original.

L'histoire est prenante et une fois encore, racontée de façon originale.

Je valide donc avec enthousiasme rang 3, morpheur
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Ed Free
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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un! Deux pour le prix d'un! EmptyMer 9 Jan 2013 - 23:40
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Deux pour le prix d'un!

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