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16th Night : Vampire

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Khildar Blacksilver
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Khildar Blacksilver
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MessageSujet: 16th Night : Vampire 16th Night : Vampire EmptyMar 14 Juin 2011 - 11:36
Bloody Return, Again

Encore ce ciel rouge. Encore ce décor de décharge. Encore ce carnaval grotesque. Encore cette foule grouillante et fêtant la décadence. Ce royaume n’avait pas changé et l’accueillant derechef dans le bruit et une liesse sans but.
Cependant, cette fois-ci, il était présent de son propre chef et était bien décidé à en découdre avec ce royaume.

Sa venue en cette ville faite de bidons d’essence et de boîtes de conserve s’accompagna d’un hurlement de joie qui se fit retourner bon nombre de créatures et de voyageurs aux alentours. Cette marque bruyante de contentement s’explique par une découverte simple et qui ne pouvait plus exulter Oscar : ses démons occupaient à nouveau son esprit
.

"Bien heureux d’être en toi, Oscar." prononça d'une voix calme Khildar.

"Bon retour parmi nous, maître." L'accueillit Laënoris.

"Enfin on est là ! Encore un peu plus et je découpais l’autre larbin !" S'exclama Saënoris.

"Qu’il est doux de retrouver son chaud foyer …"Soupira langoureusement Luëst

"Je suis moi aussi très heureux de vous avoir à nouveau, vous m’avez manqué."

Répondit d’un ton ému l’aristocrate anglais. Il commença à marcher tranquillement, ignorant superbement les regards interloqués des personnes qui l’avaient entendu hurler plutôt.

La manœuvre avait donc fonctionné. Détruire le tatouage par une explosion contrôlée pouvait éliminer sa capacité à éluder les pouvoirs des voyageurs. Il s’en tira d’un bref sourire de satisfaction et continua son chemin d’un pas leste, prêt à tout et surtout au pire. Il remarqua alors que son nœud papillon virevoltait au dessus de lui et tendit la main afin de le voir se poser sur son index
.

"Alors tu es de retour toi aussi ?"

Il effleura les délicates ailes argentées du papillon enchanté de ses lèvres puis le plaça sur son haut de forme rouge, orné de roses noires. Sa tenue se composait d’une chemise blanche au col largement ouvert, d’un gilet rouge en tissu et d’une veste blanche dont les deux poches arboraient une teinte rouge, contrastant avec le reste du vêtement. Ses jambes se trouvaient couvertes par un pantalon blanc en lin, très léger. Il foulait le sol terreux de chaussures noires aux boucles dorées. Naturellement, ses mains étaient gantées de blanc, dissimulant sa marque maudite.

Bien qu’il ait réussit à obtenir un nom pour orienter ses recherches concernant cette mystérieuse organisation, cette nuit allait être consacrée à la chasse au vampire. Il avait remarqué une affiche offrant une récompense pour la capture de cet être avide de sang qui avait, semble-t-il, déjà commis un bon nombre de saignés en ce royaume.
L’intérêt de cette chasse n’était la récompense mais bien le frisson que pouvait lui procurer cette aventure qui se promettait trépidante. De plus, au fond de lui-même, il espérait pouvoir obtenir des nouvelles d’Eléonore, son ancienne amie, une voyageuse vampire. Il se refusait pourtant d’admettre ce désir de revoir ses anciens compagnons, considérant que tout était fini depuis cette terrible nuit de Décembre.

L’impression qu’il donnait aux habitants de ce royaume était étrange. Il ne portait pas de masques, mais son visage teint de blanc, comme ses cheveux, et sa barbichette teinte de rouge pouvaient-ils être considéré comme un ornement suffisant pour répondre aux exigences du royaume ?
Toutefois, Oscar ne se souciait guère de ce genre de considérations, ne connaissant pas les mœurs de ce peuple festif et cruel.

Alors qu’il arpentait le dédale en quête d’information concernant un éventuel buveur de sang, il fut interpellé par une voix qu’il reconnut immédiatement : Audréa. Il se retourna doucement et se stoppa net. Elle lui apparut sublime au milieu des passants ternes malgré leurs costumes multicolores.
A ses pieds, des rangers noirs. A ses jambes, une sorte de treillis militaire mais n’arrivant qu’aux genoux et possédant des couleurs inhabituelles, à savoir jaune et noir. Ses cuisses étaient ceintes par plusieurs ceintures dont les emplacements étaient occupés par des cartouches. Quand à son buste, un simple débardeur sombre couvrait sa poitrine aux formes généreuses. Ses longs cheveux d’ébènes aux reflets violets n’étaient pas attachés près de la tête, mais plutôt vers les pointes de la chevelure ce qui leur conféraient un aspect flottant des plus perturbant. Et son regard était déterminé. Il en tressaillait tellement il se sentait dominé par cette aura. Elle dégageait une telle envie de vivre et de combattre qu’il en perdit l’usage de la parole lorsqu’elle s’adressa à lui
:

"Alors l’aristo, on revient sur les lieux du crime ?"

La blague pouvait être de mauvais goût, il n’en avait cure. Ce qui lui importait pour le moment, c’était Audréa, cette amazone dantesque pour qui il se damnerait, même si cela n’avait pas grande signification pour un invocateur démoniaque.
Face à l’admiration béate d’Oscar, elle sourit et continua, n’en démordant pas
:

"On a perdu sa langue si bien pendue la nuit dernière ?"

Ce fut les remarques de ses démons qui le réveillèrent :

"Dis donc, elle est bien roulée celle que tu as rencontré alors qu’on était pas là … je me la découperais bien …"

"N’y compte même pas ! Elle est si … elle respire l’impétuosité, la fougue ! Que j’aimerais sentir cette force contre moi …"

"Il est vrai qu’elle ne manque pas de charmes …"

"Il suffit. "Siffla doucement Oscar.

En réponse au regard étonné d’Audréa, il lui adressa un franc sourire et expliqua
:

"J’ai retrouvé mes démons et ils me le rendent bien …"

D’un ton plus adoucit, il continua :

"Vous êtes vraiment admirable, pleine de fougue …"

"Hey ! Ne reprend pas mes expressions !"

La jeune femme afficha un air surpris :

"Vos démons ? C’est … votre pouvoir ? "

Puis ses joues se teintèrent légèrement de rouge au compliment mais elle conserva son sourire.

"Je constate que vous avez aussi retrouvé votre langue !"

Il se mit à rire et elle l’accompagna, l’atmosphère se détendant entre eux. Il était heureux de la revoir et elle aussi. Après tout, elle s’était endormie en pensant à cet aristocrate qui l’avait intrigué par son attitude. Elle voulait en savoir plus sur lui.

C’est alors que la voix de Laënoris, son démon de majordome, résonna dans la tête du Lord anglais
:

"Il faudrait qu’elle porte un masque, c’est la coutume en ce royaume."

Cette remarque étonna Oscar et son démon connaissant les diverses coutumes d’un bon nombre de royaumes, il lui expliqua que ne pas porter de masques à Carnaval Garbage pouvait être un motif d’emprisonnement. Ne tenant pas plus que cela de voir cette magnifique guêpe enfermée, le jeune homme transmis les indications de son démon.

"Ah, c’est pour ça que lorsque je suis apparut, j’avais ce masque sur mon visage … Heureusement que je l’ai gardé."

Son visage fut donc en partie dissimulé par un masque de style vénitien, aux bordures dorées mais aux contours des yeux de teintes noires. Cela ajoutait au charme de ses traits et il était difficile pour l’aristocrate de détacher son regard de cette beauté.

Une fois les détails esthétiques réglés, ils purent se mettre en quête d’informations concernant ce vampire. Ils arpentèrent ensemble les avenues bondées et les ruelles désertes, interrogèrent les marchands des échoppes et les passants pressés, manquèrent de se retrouver dans une rixe au sujet de pommes et d’elfes et échappèrent à un troubadour sourd en mal d’amour qui les harcelait en chantant (faux, en plus !).
Malgré ces pérégrinations, ils n’obtinrent que très peu d’indications. Ils apprirent d’un singe qui ne cessait de faire la grimace que le vampire n’avait jamais été vraiment aperçut, mais qu’on le disait grand, puissant et portant une longue cape. Une sorte de policier balafré à la retraite compléta ces informations en confirmant le fait que chaque victime avait une marque au cou. Il s’agissait donc bien d’un vampire, apparemment rapide et puissant.

Alors qu’ils se reposaient sur un banc, un cri se fit entendre
.
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Khildar Blacksilver
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MessageSujet: Re: 16th Night : Vampire 16th Night : Vampire EmptyMar 14 Juin 2011 - 11:54
Bloody Meet

Après avoir couru la distance les séparant de l’origine du cri terrifié de la nouvelle victime du suceur de sang, ils s’arrêtèrent net devant le cadavre de la jeune demoiselle, étendue au milieu de la ruelle. Le seul éclat de lumière venait d’un pauvre lampadaire mural qui peinait à faire son office. Sa pâle lueur se déposait sur le corps inerte d’une jeune créature. Son cou était auréolé par une mare de sang naissante. La disposition de ses bras formait une croix. Elle avait l’air d’un ange aux ailes arrachées.

Tandis qu’Audréa faisait attention aux alentours, au cas où le vampire reviendrait, Oscar s’approcha de la victime avec précaution. Le visage qu’il put observer en se penchant un peu affichait une terreur sans nom. De la surprise aussi
.

"Elle a dut être prise subitement. Elle n’a pas eu le temps d’esquisser le moindre geste. "

Il posa un genou à terre et continua ses investigations. L’absence de traces de lutte étayait ses suppositions. Elle n’avait rien put faire. Les marques autour de ses fragiles poignets laissaient entendre une force puissante.
Il écarta délicatement des mèches de cheveux bruns. Certaines restent collées au cou, poisseux de sang. Il put néanmoins voir les morsures. De bien belles morsures, bien circulaires. Il osa un mouvement de la main comme pour les toucher mais se retint. L’inspecteur en herbe se recula de la victime pour apprécier l’ensemble de l’œuvre sanglante.

Elle était jeune. Une créature des rêves, il avait pu en avoir la confirmation aux oreilles légèrement pointues. Son masque reposait à ses côtés. Il était simple, noir aux arabesques vertes. Sur un des côtés, on pouvait remarquer une sorte de figure stylistique ressemblant à un cheval
.

Le symbole d’une organisation quelconque ?


Il soupira, agacé. Ça commençait à bien faire, les symboles runiques et les organisations mystérieuses. Il se détourna du corps pour observer le reste de la scène de crime, comme si un détail allait lui sauter aux yeux et l’aider dans sa quête contre le vampire.

"Alors Sherlock, un indice ?"

"Rien de très probant, je le crains, mon cher Watson."

"Et ça, c’est quoi mon cher ?"

Elle lui tendit une carte abîmée indiquant l’adresse d’une sorte de pseudo-bar répondant au doux nom de : L’écarteur.

Une carte trouvée par hasard, un nom de psychopathe, quelles raisons y a-t-il de ne pas s’y rendre sur l’heure ?


Peut-être les nombreux agents policiers venus constater le décès et dans une colère noire de voir leur scène de crime souillée par deux voyageurs imprudents.
Ne souhaitant pas plus que cela avoir des démêlés avec une justice assez spéciale pour envoyer ces condamnés dans une prison et les priver de pouvoirs, l’impétueuse Audréa et le fol Oscar se précipitèrent … vers eux, avec l’intention ferme de passer leurs nerfs sur ces pauvres hères.

C’est alors que le démon de Lord se rendit compte qu’il ne possédait plus ses trois dagues. Il les avait sans doute perdu au cours de son séjour forcé en prison
(en même temps, être en prison de bon gré, il faut être stupide, non ? Ou avoir un frère enfermé et s’être fait tatoué le plan du métro pour s’évader …)
Il appliqua donc la méthode habituelle dans ce genre de cas : il fonça dans le tas sans réfléchir sous les encouragements de ces démons, ravis de revoir leur maître au sommet de sa forme.

Les policiers de ce royaume étaient vêtus d’habits en jean et armé de tasers. (Attention, ça pique !) Ils étaient au nombre de cinq, une simple patrouille attirée par le cri.
A la charge du fou, ils affichèrent une mine des plus surprises et sortirent le plus rapidement possible leurs armes électriques. L’un d’entre eux n’eut pas cette chance et se retrouva à terre, une sorte de fou malingre sur lui qui n’hésita pas une seule seconde à lui coller un pain magistral dans la mâchoire, celle-ci ne supportant que moyennement le traitement.

Continuant dans sa superbe lancée, Oscar enchaîna avec un coup de coude dans le nez et termina en joignant les mains, comme une prière au dieu du sang si connu
(Khorn, pour les incultes) pour les abattre implacablement sur ce qui restait de visage.
Se redressant, cherchant une nouvelle victime pour assouvir sa soif de sang qui bouillonnait en lui, il faillit recevoir une décharge si un coup de pied dans le flanc droit ne l’avait pas écarté à temps.
Remerciant Audréa d’un signe de la tête, il repartit dans le combat.

Il s’approcha d’un autre policier, évita d’un pas sur le côté son attaque, coinça son bras entre les siens, effectua une rotation pour lui faire dos, lui transmis son coude dans l’abdomen, profita de l’instant de faiblesse pour lui faire une prise vaguement apprise et le fit tourner sur lui-même pour qu’il se retrouve à terre. La fin de cet enchaîne fut un violent coup de talon dans la gorge, afin qu’il s’étouffe avec sa pomme d’Adam. Ils avaient beau être des créatures de DreamLand, pourquoi n’auraient ils pas les mêmes faiblesses que les humains ?

Il dut se baisser pour esquiver un malotru tendant son bras au bout duquel se trouvait cet instrument de mort aux arcs électriques et plongea sur le propriétaire. Ils roulèrent dans une étreinte plus violente que fraternelle
(quoique, entre certains frères, c’est parfois très violent, mais passons) et Oscar finit par avoir le dessus … ah non, pardon, le dessous. Ah, maintenant, le dessus. Arf, il s’est encore laissé avoir. Non, c’est bon, il reprend le … Ah ben non. Bon, vous allez vous décidez, il y en a qui attende !
Finalement, Oscar eut le dessous mais porta un coup de pied rudement bien placé dans l’entrejambe du policier, qui s’affaissa, tordu de douleur. Afin d’abréger les souffrances du pauvre bougre, le démon de Lord l’acheva d’un coup de talon dans la nuque, les vertèbres se brisant.

Il put ainsi voir que sa compagne d’aventure déployait tout son talent de morpheuse, ses doigts se transformant en dard. La rencontre entre ses dards et la chair des policiers ne manquait pas de piquant, ni de sang. Ils s’effondrèrent donc, leur sang s’évacuant par les orifices créés.

Les deux voyageurs ayant passé leur colère quittèrent la ruelle, laissant le lampadaire éclairer la scène sanglante dont il avait été le témoin silencieux. Le corps de la charmante victime du vampire demeurait étendu sur le sol sale, accompagné par les cadavres des policiers.
La silhouette qui se détachait des toits disparut, n’ayant plus rien à observer depuis le promontoire.


_/\_
\/

Il avait parut sur un toit d’immeuble et fit l’inventaire de sa tenue. Chaussé de simples sandales, un large pantalon blanc aux ouvertures élargies maintenu à sa taille par des rubans noirs, une ample chemise blanche qui laissa ouverte, dévoilant sa musculature soignée et c’était tout. Non, pas tout à fait. Des mitaines en cuir rouges protégeaient ses mains.
Une fois l’inventaire terminé, il commença sa recherche.

La nuit précédente, il avait été intéressé par cette prime offert pour la capture d’un vampire sévissant dans le royaume. Mû par un désir de Justice plus que par l’appât du gain, il entreprit cette quête.
Elle commença naturellement par la collecte d’informations susceptibles de lui apprendre plus sur sa cible et les victimes. Il se rendit donc sur les lieux de chaque crime, inspecta les alentours et émit des hypothèses. Dans un souci de précision, il alla voir la police et sollicita leur aide. Sa demande fut durement rejetée mais il n’en démordit pas. Les visites suivantes le menèrent au domicile des victimes. Il en apprit un peu plus sur elles, mais rien qui puisse lui être réellement utile, hormis l’adresse de leur lieu de travail.
Au cours de son périple, on lui fit savoir que trois autres voyageurs s’informaient eux aussi sur cette sordide affaire. Deux étaient ensemble, un jeune homme à l’air ampoulé et une jeune demoiselle pas vilaine du tout, mais au sang chaud. Quand au dernier, il était vêtu d’un long manteau de cuir et une arbalète se tenait dans son dos.

Naturellement, il se mit à suivre la trace des deux voyageurs dont la description lui évoquait ses deux connaissances de la nuit dernière. Ne croyant pas au hasard, il en conclut rapidement qu’ils étaient sur la même piste.
Néanmoins, il ne se fit pas voir tout de suite, se méfiant du voyageur aux airs aristocrates. Il ne l’appréciait pas. La notoriété du personnage lui était connue, mais il savait un peu plus que les autres. La vengeance ne le motivait pas, du moins, pas encore. Et pourtant, après les évènements passés, il avait le droit de ressentir l’envie de meurtre à l’encontre de ce Lord au masque d’innocence. Mais il était au dessus de ça. Du moins, le pensait-il.

Le mystérieux voyageur aux sandales les suivit donc et parvint à les retrouver après la découverte du nouveau corps. Il ne se mêla point de la bagarre qui suivit, ne tenant pas plus que cela à participer à une rixe dont les raisons lui étaient obscures. Il se contenta donc d’observer et ainsi d’apprendre. Mieux connaître son ennemi pour mieux le vaincre.

_/\_
\/

Après une courte distance parcourue, les deux voyageurs suivis entrèrent dans un bar au nom sanglant : L’écarteur. Descendant des hauteurs des toits en s’accrochant aux diverses ouvertures et poutres apparentes, l’ombre les talonna et pénétra peu de temps après dans la gargote.

Il y régnait une forte odeur de boissons alcoolisées. Bas de plafond, on pouvait en voir les poutres maintenant le tout. Les seules ouvertures donnaient sur la rue, sale et peu fréquentée, et n’éclairaient que peu. Des ampoules aux murs et au plafond comblaient suffisamment le manque de luminosité et diffusait des lueurs éparses à travers la salle.
Lorsque l’on entrait, une petite clochette tintait faiblement et avertissait Tryglob, le patron du bar. La salle se déroulait tout en profondeur, si bien qu’on ne pouvait en voir le bout. Les murs décrépis et jaunis par le temps étaient parfois habillés de quelques miroirs afin d’accentuer l’effet de grandeur de la salle.
Le bar se trouvait à droite de l’entrée, dans une alcôve protectrice. Tout de métal et de ferraille, le comptoir possédait une bonne rangée de tabourets en hauteur. Derrière le comptoir, Tryglob, fier patron de ce modeste bar vous salut d’un signe dodelinant de sa tête de limace. Car oui, Tryglob est une immense limace qui vous évoquera immédiatement Jabba le Hut.
Au dessus du comptoir se trouve deux têtes, à peine empaillées. L’une représente un serpent et l’autre un voyageur, tout deux exprimant une rage non contenue.

La tête du serpent n’est autre que celle de l’ancien patron, qui nomma l’établissement d’écarteur, pour la simple et bonne raison que c’était un ancien bourreau de la prison pour voyageurs. Quand à l’autre tête, elle appartient à un voyageur au sang chaud qui, non content de vider les réserves d’alcool un soir de beuverie, refusa de payer. Un vif échange d’animosités se fit et les mains sortirent de leurs poches pour rentrer dans la gueule de l’autre. Le voyageur du nom de Khyu, un obscur morpheur ophidien, finit par avoir raison sur le patron et lui arracha la tête. Cependant, les autres clients ne l’entendirent pas de cette oreille. En effet, tuer le patron, c’était tuer le bar, et on ne tue pas un bar. Donc Khyu fut tué à son tour, par Tryglob. C’est ainsi que la limace obtint la direction de l’établissement et orna son comptoir de ces deux têtes, afin de rappeler à toutes fins utiles qu’il ne faut pas tuer le patron d’un bar, sinon, les clients se chargeront de vous.

L’histoire même de Tryglob est tout à fait banale
(ce qui ne m’empêchera pas de vous la conter, bande de veinards !)
Il naquit un jour DreamLandien comme les autres, où une girafe pondue un canard dans un pommier, dans le très fumeux royaume de Champiland. Il fut rapidement écarté de la communauté limaesque à cause de son troisième œil surmontant son front. Moqueries, brimades, bousculades, vache qui rit, rien ne lui fut épargné. Compte tenu de cette situation humiliante, il décida de s’exiler et partit à l’aventure. C’est lors d’un concours de beuveries à Délirium City qu’il découvrit sa voie : l’alcool. Il allait arpenter DreamLand pour goûter à tous les alcools possibles, se payer des cuites monstres, des gueules de bois à en faire rougir de honte un bûcheron et des lendemains de soirées qui finissent le week-end prochain.
Il commença donc son pèlerinage à Délirium et fit l’inventaire de toutes les consommations. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il put voir une scène assez étrange, à savoir un voyageur en caleçon poussant un chat perché, portant un pinceau dans le dos, mais passons.
Une fois les caves de la cité délirante écumées, il se rendit dans les bistrots, bars, troquets, tavernes, entrepôts, tonneaux, bref, tout ce qui pouvait satisfaire sa curiosité alcoolique. De nombreux royaumes l’accueillirent, beaucoup le regrettèrent et il fut expulsé de bon nombre d’entre eux pour son comportement violent une fois bourré.
Luxuria se révéla une importante étape, car il rencontra l’amour. Mais comme il était trop bourré pour le reconnaître, il frappa cupidon, l’amour et tout le reste et fut obligé de s’en aller.
Il échût donc à Carnaval Garbage et dans ce bar de L’écarteur. Il reprit l’établissement de la façon dont on sait et depuis, il n’a pas bougé. Il ne boit que très peu mais approvisionne sa cave des meilleures boissons qui soit, les connaissant presque toutes
.

Les tables en bois disposées dans la salle sont majoritairement rondes et rongées. La propreté y est tout à fait relative, mais les verres restent transparents. Les mouches sont rares et l’ambiance y est des plus respectables, tant que vous n’abordez pas un sujet sensible. (La couleur du caleçon du Père Noël ou l’existence d’Edenia sont des exemples)

C’est donc dans cette atmosphère imbibée d’alcool et de joie de boire que s’installèrent Oscar et Audréa. Il commanda d’un ton naturel un diabolo à la menthe et elle un verre de bourbon. Il fut gentiment envoyé sur les roses tandis qu’elle fut servit prestement. Se résignant, il commanda de la vodka au citron.
Alors qu’ils buvaient tranquillement leur boisson, un homme de bonne stature entra, jeta un coup d’œil circulaire et les ayant repéré, se dirigea droit sur eux
.

"Bonsoir ! Comment allez-vous ?"

Demanda avec un grand sourire Johnathan Norwell aux deux voyageurs assez étonné de le voir ici.

"Je peux m’asseoir ?"

Et n’attendant pas de réponses, il s’assit. La figure d’Oscar se changea pour exprimer un mépris contenu, se forçant à un sourire, tandis qu’Audréa se fendit d’un large sourire. Elle ne le quitta pas des yeux et posa sa tête dans ses mains jointes. Remarquant cette béatitude, l’aristocrate fut pincé dans son orgueil un cours instant pour se reprendre et demander d’un ton léger :

"Et que nous vaut l’honneur de vous voir en ces lieux ?"

"Le même qui vous y a conduit."

L’explosif voyageur se pencha pour prononcer d’un ton plus bas :

"Je suis à la recherche du vampire, comme vous."

Le sentiment d’énervement envahit peu à peu Oscar. Qui était donc ce freluquet pour oser venir vers eux et les gêner ainsi ! A moins que son intérêt soit ailleurs … Son regard glissa vers la piquante voyageuse qui buvait plus les paroles de Johnathan que son verre.
L’importun exposa donc le fruit de ses recherches, les éclaircit de ses conclusions et vint à leur demander leur point de vue. Une fois les avis partagés, ils firent le résumé du fruit de leurs recherches.
Oscar prit la liberté de commencer, alors que le groupe du bar installé au fond de la salle entonna une célèbre mélodie, à savoir
: Cantina Song.

"Nous savons qu’il y a eut quatre victimes."

"Cinq avec celle de cette nuit." Ajouta Audréa.

"Elles sont toutes des créatures de DreamLand, et de sexe féminin. "

"Et jeunes." Compléta Jonhathan.

"Et jeunes, effectivement."

"Et belles."

"Et belles. "

"Nous savons aussi qu’elles ne bossaient pas au même endroit, mais dans le même quartier, toutes en tant que serveuse. Elles ne se sont jamais rencontrées, ce qui peut même paraître étrange, vu qu’elles habitent dans le même coin. "

"Elles sont sans histoire, hormis les récits de disputes habituelles : la main arrachée d’un client un peu trop audacieux, la crevaison d’un œil pour un client qui reluquait trop longtemps, la castration d’un autre, bref, rien de bien extraordinaire."

"Pas de petits amis à notre connaissance." Rappela Audréa tout en jouant avec les glaçons dans son verre.

"Concernant les crimes à proprement parlé."

"Une morsure dans le cou, pour toutes."

"Et seulement une morsure. "

"Vidées de leur sang."

"Jusqu’à la dernière goutte."

"Et elles ont été toutes prises par surprise."

"Nous voici donc à notre coupable. "Amena Oscar d’un ton un peu plus grave.

"Un vampire, ça ne laisse pas l’ombre d’un doute."

"Rapide." Commenta Audréa qui tentait de faire monter son glaçon au bord de son verre sans le faire tomber.

"Et puissant de surcroît."

Ils hochèrent tous la tête. Tout en croisant les mains, Johnathan énonça d’une voix claire et franche :

"Il nous faut donc savoir où se terre ce vampire".

C’est alors qu’ils furent interrompu par une voix discordante, comme si la personne ne savait pas si elle devait monter dans les graves ou les aigus.

"Vous voulez savoir où habite le vampire ?"

Ils se retournèrent à l’unisson pour découvrir un être répugnant affichant un sourire édenté. Voûté, un épais manteau en poils de bêtes sur le dos et d’énormes lunettes sur son museau, le rat qui leur souriait n’avait rien d’engageant. Il s’approcha néanmoins et s’assit même à leur table sans leur demander leur avis et commanda une bière fraîche. Il ne cessait de porter son regard sur tout, comme incapable de se fixer. Il reposa sa question sur un ton de conspiration :

"Alors, vous voulez que je vous dise où il est, votre vampire ?"

Audréa s’était écarté de la créature nauséabonde mais les deux autres voyageurs étaient restés imperturbable, bien que l’odeur soit absolument repoussante. Le voyageur aux sandales décida de prendre la parole :

"Et pourquoi tu nous le dirais ?"

"Pour de l’argent, pardi ! J’ai des dettes, vous savez !"

"Non, nous ne savions pas. "Se réveilla Oscar. "Combien voulez vous ? "

Il valait mieux aller droit au but avec cette espèce d’individu selon l’aristocrate anglais.

"Oh, je me contenterais de … 300 Ev."

Son visage affichait une malice et une envie des plus répugnantes. Son teint grisâtre, sa manie de jouer avec ses mains et son dodelinement de la tête complétait le portrait d’un être cupide.

"C’est d’accord." Accepta d’emblé Johnathan, sans même avoir pris le temps de consulter ses comparses.

Le rat fut aussi étonné que les deux autres voyageurs et Audréa retrouva à redire de cette décision, s’enflammant pour de bon :

"Non mais tu pourrais au moins nous demander notre avis ! Faut pas te croire tout permis non plus !"

Toutefois, l’invocateur démoniaque quitta bien vite son air surpris pour un sourire amusé. Il hocha la tête et appuya d’un ton léger :

"Je suis Johnathan. Nous le payerons. Voici 150 Ev d’acompte."

Et il sortit de la poche intérieure de sa veste la somme sous le regard avide du rat qui s’empressa de faire disparaître l’argent sous son manteau aux teintes mornes et grises.

"Bien, bien, ne perdons pas de temps. Suivez-moi."

Alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie, un des lutins qui faisaient le service dans le bar les rattrapèrent pour leur réclamer l’addition. Ce fut le voyageur aux sandales et aux traits sereins qui paya pour tous et se permit même d’ajouter un bon pourboire. Tandis qu’Audréa s’extasiait de ce geste de bonté, Oscar nota la richesse de leur compagnon qui pouvait se permettre ce genre de largesse.

*Avaient-ils à faire à un vétéran de DreamLand, rompu aux aventures en tout genre et enrichi par l’exécution de quêtes dangereuses ?*

Le Lord anglais se méfiait de lui et ses démons l’approuvaient.

"Il est trop sûr de lui."

"Je vais me le faire, je vais me le faire !"

"Du calme Saënoris, du calme, le moment viendra."

"Peut-être qu’il n’est pas net, mais il est bien foutu …"

Le rat qui s’était présenté pour les mener vers le manoir du vampire filait bonne allure et évitait les avenues noires de mondes pour les ruelles rouges de sang.

"Au fait, mon nom, c’est Ralph."
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MessageSujet: Re: 16th Night : Vampire 16th Night : Vampire EmptyMar 14 Juin 2011 - 12:19
Bloody Silence

Il faisait sombre. Les rayons du soleil agonisant se couchaient sur les tapis. Les tapisseries aux murs relatant des batailles épiques regardaient les salles à l’ambiance morne et vide. Des chandeliers et des lustres étaient bien présents, mais nullement allumés. Le marbre, matériau noble, se trouvait un peu partout en la demeure, mais ne conférait qu’un aspect froid. Les lourds rideaux rouges se reposaient d’un sommeil éternel tandis que le mobilier ancien continuait de vieillir en silence.

Des pas résonnèrent dans l’escalier du hall. Ils étaient lents. Une main frôlait la rambarde de l’escalier. Le bord de la cape déchirée et usée par le temps cascadait sur les marches. Il ne régnait qu’un silence mortel.

Il faisait face à la lourde porte d’entrée en bois massif, renforcée de fer forgé. Le hall était haut de plafond, un lustre muet siégeant en hauteur. Au sol, des dalles formaient une mosaïque étrange, représentant un labyrinthe sans entrée ni sortie. Aucune plante, aucun son. Il n’y avait que lui et ce silence.

Lorsqu’ils arrivèrent en vue du manoir qui se détachait dans le ciel rougeâtre, ils étaient un peu essoufflés. Ralph ne cessait de presser le pas et parvenait à se glisser entre les passants et ne semblait pas prêter attention à leur propre avancé. Toutefois, dès qu’ils pensaient l’avoir perdu, il se trouvait sur un tonneau à les attendre, ce sourire obséquieux sur le visage
.

"C’est ici ?"

"Ouep."

"Bien, voici ta récompense."

Sur ces mots, Oscar frappa Ralph au museau, lui tirant un cri strident. Ne lui laissant pas l’occasion de s’échapper, le Lord anglais enchaîna avec un uppercut qui lui tira une grimace. Il termina néanmoins par un coup de pied dans le sternum et un dernier dans la gorge, histoire d’être certain de donner la mort à ce rat.

"Mais pourquoi ?!" Interrogea Audréa, stupéfaite de tant violence soudaine.

"Parce qu’il allait bien nous dénoncer ou nous demander encore plus d’argent contre son silence. Je suis certain qu’il nous a reconnu. Nous sommes recherchés dans ce royaume pour évasion. Et puis, je ne fais jamais confiance à un rat, une vieille histoire …"

Audréa hocha la tête, peu satisfaite de cette explication. Johnathan ne se prononça pas mais récupéra l’argent et le redistribua tandis qu’Oscar se massait la main.
Une fois le corps jeté dans le caniveau, ils observèrent le manoir. Il était imposant et lugubre. Les nuages noirs sur fond de ciel rouge qui filaient au dessus de la demeure aux murs sombres renforçaient cet aspect. Le style était vraisemblablement gothique, les flèches sur les toits et les pointes sur les grilles en attestant, tout comme les hautes fenêtres.

Ils poussèrent la grille qui s’ouvrit dans un lent grincement strident. Le chemin de dalles informes menant au porche serpentait au milieu d’un jardin oublié, les herbes folles venant chatouiller leurs mollets. Les buissons épais les épiaient. Les rares arbres étaient dégarnis et se penchaient en leur direction. Des corbeaux se perchèrent sur le bord de la toiture, tirant un sourire du Lord anglais. Après tout, le corbeau était le symbole de la branche de sa famille.
Un animal noble mais rejeté pour sa mauvaise réputation, voilà un volatil qui leur convenait parfaitement.
Il caressa le bord de son haut de forme rouge où dormait son nœud de papillon argenté pour saluer ses frères et poursuivit son chemin.

La grille se referma brusquement lorsqu’ils parvinrent au porche alors qu’il n’y avait pas une once de vent. Ils en sursautèrent et sourirent nerveusement
.

"Et bien, nous voici arrivés je pense." Observa Johnathan.

"En effet."

"Cet endroit est d’un glauque … J’aimerais pas y vivre, ça manque de vie."

"Nous ne sommes pas là pour des conseils déco, mais pour casser du vampire, n’est ce pas ?"

"Tout à fait. "Confirma l’aristocrate, nerveux. Laënoris lui indiquait une prudence extrême.

Désignant la lourde porte, Oscar proposa, un brin théâtral :

"Nous ferons vous l’honneur d’exploser cette porte ? "en s’inclinant.

"Mais avec plaisir ! "

Joignant les mains comme pour une prière, le vœu explosif éclata pour réduire en piteux état la porte dans un souffle puissant, des flammes agrémentant l’effet pyrotechnique.
Maintenant encore son haut de forme d’une main, Oscar s’avança prudemment, jetant des regards un peu partout. Audréa était à ses côtés, ses doigts transformés en dard et prêt à planter quiconque s’interposerait. Johnathan fermait la marche, un peu fatigué de l’utilisation de son pouvoir. Cela ne lui avait pas pris une énorme dose d’énergie, mais tout de même.

La fumée et la poussière se dispersa et ils enjambèrent les décombres fumants de la porte tout en étant sur leur garde. Les sens en alerte, ils ne tenaient pas à se faire surprendre par le vampire.
C’est alors qu’ils le virent. Il était là, devant eux. Il se tenait fier, droit et les regardaient comme du vulgaire bétail. Son visage n’exprimait qu’un triste mépris. Ces pupilles étincelaient dans l’obscurité du manoir, comme les seuls témoins de vie.
Il portait bien une cape rouge sombre, le temps ayant eu son effet sur son aspect. Une armure travaillée lui protégeait le buste, ainsi que les bras et les jambes. Ses longs cheveux noirs s’étalaient le long de son dos, libérés de toutes entraves et flottaient encore du souffle de l’explosion. Il était immobile, et c’était le plus effrayant.

Ils étaient incapables de faire quoique ce soit. La présence du vampire les écrasait. Ils ne savaient pas quoi faire. L’air était lourd. La pièce sombre. On ne devinait qu’à peine le visage de la créature, mais c’était suffisant pour en avoir peur. Une aura noire et sanglante l’entourait. Il n’avait pas besoin de parler, ou d’agir. Il était là, et c’était suffisant pour que la peur leur dévore les entrailles.

Ils sursautèrent lorsqu’une voix d’outre tombe emplit le hall
:

"Bonsoir."

Ils eurent à peine le temps de se reculer qu’il se tenait face à eux, ses mains sur les gorges d’Oscar et de Johnathan.

"Et au revoir."

Sur ces mots prononcés comme une sentence, il les repoussa d’un geste en dehors de son manoir, les précipitant contre la rambarde en bois du porche. Ils ne purent qu’obéir à l’impulsion donnée par cette force puissante et éclater la pauvre rambarde qui n’avait fait de mal à personne. Elle put néanmoins se consoler en se disant qu’elle avait procuré une vive douleur dans le dos des deux voyageurs.

Audréa se retrouva seule face au vampire et attaqua directement, sans vraiment réfléchir, tellement elle ressentait de la peur. Il esquiva facilement le premier coup, se recula prestement et évita le deuxième et il en alla de même pour les suivants. Elle attaqua avec la rage de vivre car elle sentait que si elle n’avait pas l’initiative, elle se ferait tuer.

Tandis que la pauvre se démenait pour blesser le vampire, l’invocateur démoniaque et l’explosif voyageur se remettait difficilement de la rencontre douloureuse avec la rambarde. Sortant des buissons épineux, leurs vêtements taillés en de multiples endroits, leur visage exprimait une vive douleur.
Ils s’aperçurent bien vite que la morpheuse de guêpe affrontait seule le vampire et voulurent se précipiter à son aide. Ils savaient qu’elle n’avait que très peu de chance de s’en sortir, même si son niveau réel ne leur était pas connu. Mais il était indéniable que cet être se nourrissant de sang était puissant.
Faisant fi de leur douleur, ils coururent, Johnathan se préparant à créer une nouvelle explosion permettant une diversion. Quand à Oscar, il ne préparait rien, il ne faisait que courir pour sauver celle qui la subjuguait par son inconscience mais aussi (et surtout) sa ténacité.

Elle était pleine de vie, pétillante, ne mâchait pas ses mots et d’un charme certain par ses manières directes. Elle ne faisait pas de concession et disait les choses comme elles étaient. Et son physique n’était pas pour lui déplaire. Alors qu’il enjambait le reste de la rambarde en bois à grande vitesse, il ressentait une brûlure dans la poitrine et un désir l’envahir. Il se sentait brûler de l’intérieur et agir sous un feu ardent. Il était prêt à tout, tant que c’était pour Audréa, cette piquante jeune femme qui l’avait transpercé.

Johnathan était sur ses talons et ses motivations étaient plus le secours de son prochain qu’un vif désir. Il ne pouvait nier être indifférent aux charmes d’Audréa, et sa sécurité lui importait grandement, mais c’était dans sa nature que de vouloir protéger tout le monde. Il devait l’aider. Il ne pouvait faillir. Pas une fois encore. Il ne pouvait se le permettre.
C’est pourquoi il forma dans la paume de ses mains une boule explosive de la taille d’une balle de ping-pong et qu’il l’envoya sur une des colonnes du hall, afin de détourner l’attention du vampire qui se contentait d’esquiver les attaques vivaces de la guêpe.
Il n’attendait pas grand-chose de la part de cet aristocrate de pacotille, mais sait on jamais.

Le ballet mortel qu’avait engagé Audréa contre ce monstre suceur de sang fut donc interrompu par l’explosion d’une colonne en marbre, projetant divers éclats à travers l’ensemble du hall, faisant osciller le lustre au plafond et éclater un miroir. Les multiples débris s’éparpillèrent à travers la pièce, étoilant l’espace un cours instant de la rougeur du ciel se reflétant dans les morceaux du miroir.
A cette intrusion, le vampire détourna la tête suffisamment longtemps pour donner la possibilité à Oscar de lui administrer un formidable crochet du droit dans les gencives, ce qui lui tira un sourire et une grimace pour l’audacieux voyageur qui se prit la main, en proie à une vive douleur. Il n’eut pourtant pas le temps de s’apitoyer sur son sort, un coup de pied l’envoyant dire bonjour à l’escalier, ce qu’il fit sans demander son reste.

Profitant de l’inattention, Audréa voulut lui porter un coup fatal, son bras entier se transformant en un long dard aiguisé. Elle sauta avec une grâce particulière, son visage n’étant que rage. Elle fut accueillit comme il se doit, par un coup de poing dans le ventre, lui coupant le souffle et la faisant voler vers l’autre bout de la pièce, contre une autre colonne.

Voyant ce peu d’égard envers le corps féminin, Johnathan et Oscar fondirent sur cet être sans scrupule de concert, criant à l’unisson
:

"FUUUUUUUUUUUUUUCK !!!"

Ce à quoi répondit tout naturellement le vampire par un aimable pas en arrière, laissant tout à loisir les deux anglais se percuter. La rencontre fut douloureuse et plein d’inimité, l’animosité entre les deux voyageurs s’accentuant.

"Ahahahaaaa, alors ça, c’est con !" Ricana Saënoris

"Tu ne penses pas que l’on pourrait … ?" Proposa Khildar.

"Non, restez là où vous êtes. " Trancha Oscar.

Un peu sonné, crachant le sang présent dans la bouche, il tira un mouchoir pour s’essuyer, toujours à moitié à terre. Le Lord démoniaque avait perdu son haut de forme lors de la première offensive du vampire et son nœud papillon enchanté avait disparut de son champ de vision. Ses habits étaient déjà dans un piètre état, mais ils demeuraient présentable, seule la veste était sérieusement entamée par de multiples déchirures et autres traces comme de la terre, des épines et bien sûr, du sang.
Il se redressa donc avec quelques difficultés et se débarrassa de ce vêtement désormais inutile. Prenant une posture fière, malgré son état affaibli, il fit une rapide observation des lieux.
Le sol était jonché de débris en tout genre, dont des fragments de miroirs, coupant à souhait. Bien, il allait donc devoir s’en procurer rapidement. Il restait encore trois colonnes, soutenant un plafond assez haut. Le lustre tenait bon, malgré les oscillations.
Maintenant, les protagonistes.
Audréa s’était relevée, son bras toujours en énorme dard. Elle était loin d’être contente et pestait (ou crachait, il ne pouvait pas savoir d’aussi loin) Car elle était éloignée de lui, à l’autre bout du hall en fait.
Un coup d’œil à droite et cet impertinent de voyageur explosif était là. Il n’avait plus fier allure, mais sa musculature était toujours aussi présente. D’ailleurs, il retira sa chemise plus très blanche, ce qui tira un cri extasié de la part de Luëst.


"Mais qu’il est muscléééé. Qu’il doit être bon de se faire serrer par ces bras …"

Ramenée à l’ordre d’un ton sec, elle se mit à bouder. Bien, le musclé était toujours en état de se battre, vu comment il jouait avec ses bras et ses jambes. Ses traits s’étaient tendus et la tranquillité l’avait quitté. Oscar sourit à ce constat. Ainsi, il perdait déjà son calme après ces quelques échanges d’amabilité ? Il en soupira d’amusement.

Le dernier protagoniste, et non des moindres, se tenait entre eux et la jeune demoiselle. Il leur faisait dos mais il leur sembla que s’ils se risquaient à l’attaquer, il le saurait tout de même. Ce vampire était le calme. La sérénité. Aucun mouvement inutile. De ce hall en proie à un combat imminent, on ne pouvait entendre que la respiration haletante des trois voyageurs et les bruits de chaînes du lustre qui n’en finissait pas d’osciller.

Le vampire se mit à marcher lentement vers Audréa, qui n’osa pas bouger. Il prononça d’une voix grave, comme venant d’un autre âge
:

"Je me présente, Karl Von Drück."

Ses pas claquaient sur le marbre fissuré.

"Vous êtes bien agréable, mademoiselle."

Elle était incapable d’esquisser le moindre geste, stupéfiée. Elle voulait s’enfuir, elle devait s’enfuir, mais elle ne le pouvait pas. Tout son être l’incitait à partir, à fuir, mais son corps demeurait immobile. Son cœur battait si vite et si fort qu’elle avait l’impression qu’il allait sortir de sa poitrine pour aller au creux de la main tendue par ce vampire qui la terrorisait tant. Elle suait à grosses gouttes et avalait sa salive avec peine. Son regard était perdu mais elle ne le quittait pas des yeux. Ces yeux … brillant dans la pénombre, deux petites flammes.
Elle vit son sourire, qui dévoila des canines si caractéristiques de cette race, mais elle ne détourna pas son regard, restant fixée à ces yeux …


"Vraiment, vous êtes admirable …"

Il n’était qu’à quelques mètres d’elle. Une main tendue. Une invitation. Pour l’autre monde ? Mais ils étaient déjà dans un autre monde. Elle devait d’ailleurs faire un effort extrême pour se souvenir que tout ceci n’était qu’un rêve …. Qu’un simple rêve … un véritable cauchemar oui ! Si elle ne se bougeait pas de là vite fait, elle pouvait dire au revoir à sa carrière de voyageuse ! Redevenir une simple rêveuse. Mais elle avait encore tant de chose à voir ! Elle ne pouvait pas mourir ici ! Non, ce n’était pas possible !

Encore un pas.

Sans même se concerter, Johnathan et Oscar s’élancèrent. Se baissant rapidement pour attraper des morceaux de miroir brisé tandis qu’une nouvelle boule d’énergie explosive apparaissait dans les mains fermes, ils attaquèrent comme un seul homme, criant pour se donner du courage autant que pour détourner l’attention de ce Karl Von Drück.

Leur adversaire se retourna vivement et voulut attraper Audréa pour faire pression, mais le cri d’assaut l’avait réveillé et elle se déporta sur le côté, laissant la possibilité à Johnathan d’exploser une nouvelle colonne. Karl n’en perdit pas pour autant son calme ni son sourire sadique et disparut de leur champ de vision pour réapparaître derrière eux.
Oscar eut le temps de se protéger à l’aide d’un des morceaux de verre, infligeant ainsi une blessure à la main du vampire venue pour le frapper durement à la nuque.
Johnathan en profita pour tenter de lui porter un coup au ventre mais se ravisa en voyant l’armure, il se contenta donc d’un coup de poing dans les dents. Seulement, il se vit mordre son poing et hurla.
Oscar voulut faire choir le vampire par un astucieux mouvement de jambes, mais le vampire attrapa le voyageur aux sandales pour le lancer sur le voyageur aux chaussures noires à boucles dorées.
Décidément, rien ne semblait pouvoir séparer ces deux là !

S’étant provisoirement débarrassé de ces gêneurs, Karl reporta son attention sur la jeune demoiselle. Il ne fut pas déçu. Il avait bien senti une force et une ardeur émanant de la voyageuse, ce qui la rendait d’autant plus désirable. Son sang, qu’il pouvait admirer perler à son front, méritait le plus grand des soins. Il promettait un goût exquis et devait donc le ménager.
C’est pourquoi il se contenta pour le moment d’éviter les attaques de cette guêpe. Elle maîtrisait son dard et savait où porter son attaque. Elle avait vite compris qu’elle devait viser la tête ou les jambes, ou tout autre endroit peu protégé par son armure. Elle était rapide et savait se déplacer, attaquant de toutes parts, cherchant une faille dans sa défense. Or, il était ardu de chercher à percer une défense lorsque celle-ci se résumait à se déporter et à bondir hors d’atteintes des coups.
Cette tactique, que l’on pouvait qualifier de lâche, n’en épuisait pas moins son adversaire, les attaques manquant de plus en plus de vigueur. Il se fichait pas mal que cette tactique pouvait paraître lâche, tant qu’à la fin, il avait ce qu’il voulait.
De l’agitation se fit entendre et il soupira. Encore ces deux voyageurs qui se croyaient tout permis. Il fit un pas en avant pour faire reculer la voyageuse et en profita pour se retourner et faire de nouveau face à ces deux adversaires de piètre envergure.

Le schéma était toujours le même. Les laisser venir. Eviter une explosion de l’autre qui faisait le fier avec ses muscles, éviter un coup du fou qui se battait n’importe comment, prendre un coup, se servir de la proximité pour en attraper un, infliger une nouvelle blessure, les envoyer valser dans les airs.
Mis à part que cette fois-ci, il décida d’entamer le flanc du musclé, voulant savoir si ses abdos seraient suffisant. Il frappa donc et en le voyant ployer sous la douleur, il sut qu’il était plus fort. Quand à l’autre qui ne cessait de lui tourner autour sans vraiment lui porter de coups, il lui attrapa le bras et lui tordit le poignet pour l’abandonner à terre après un coup de pied dans le tibia, histoire de lui briser un os. Ne voulant pas faire de jaloux, il fit de même avec son compagnon.
Désormais, ils remueraient moins et le laisseraient plus tranquille face à sa proie. Mais d’ailleurs, où était elle ?

La réponse se fit d’elle-même. Il dut se pencher pour éviter un coup de pied sauté destiné à sa tête et attrapa d’une poigne ferme la cheville offerte. Elle voulut lui porter un autre coup malgré son pied prisonnier, mais il le bloqua facilement de son autre main. Dans la continuité, il la fit tomber brutalement sur le sol, lui tirant un délicieux cri de souffrance. Il lui avait peut-être brisé sa colonne vertébrale, mais il n’en était pas sûr. Il la saisit à la gorge et elle n’opposa pas trop de résistance. Toutefois, il se méfia. Elle pouvait tout à fait profiter de cette proximité pour l’atteindre directement.
Il la frappa donc derechef dans le ventre, tout en la maintenant au dessus du sol par sa poigne au niveau de la gorge. Elle eut des difficultés pour respirer et se débattait, en vain.

Il la tenait. Elle ne pouvait rien faire. Elle s’agitait, tentait de l’avoir, mais l’air lui faisait défaut. Alors qu’elle pensait déjà son heure arrivée, il la lâcha. Elle tomba lourdement sur le sol et se tint la gorge, avalant l’air à grande gorgé. Mais le répit fut de courte durée. Il percuta son menton de son pied, ce qui lui fit basculer la tête en arrière brusquement. Elle voulut se défendre en transformant l’ensemble de sa peau en de multiples petites aiguilles mais elle n’en eut pas le temps, une douleur l’attaquant encore au ventre. Dans un sursaut, elle s’accrocha à cette jambe qui l’obligeait à être au sol et y planta son dard. Elle fut libérée et commença à ramper pour fuir. Où, elle ne le savait pas. Et Johnathan ? Et Oscar ? Où étaient-ils ? Elle les aperçut, à terre et souffrant, un peu plus loin. Ils ne pouvaient pas grand-chose pour elle. Elle continua cependant de se diriger vers eux, dans un fol espoir de survie.

Alors qu’il la suivait tranquillement, nullement inquiété, il perçut un bruit métallique. Un carreau d’arbalète égratigna sa joue et aurait fait voler sa tête s’il ne possédait pas des réflexes supérieurs à la moyenne. Il vit alors le tireur, posté en haut de ses escaliers. Un intrus de plus. Dans son manoir. Sans qu’il s’en soit aperçut. S’était rageant.
L’homme à l’arbalète descendit rapidement les marches, son long manteau en cuir suivant le mouvement. Un nouveau carreau chargé, il s’apprêta à tirer. Karl s’avança avec diligence vers ce nouvel intrus et l’obligea à abandonner ce projet de le transpercer avec ce genre de projectiles. Le carreau alla se planter au plafond, manquant le lustre de peu, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à jouer au métronome.
Un vif échange de coups se fit entre les deux ennemis qui se termina par la propulsion de l’homme au long manteau de cuir sombre par-dessus la rambarde de l’escalier en marbre pour aller s’écraser lourdement un peu plus bas.
Ne s’attardant pas sur sa victime qu’il semblait bien connaître, Karl se dirigea vers un couloir donnant sur le hall gardé par une allée d’armures anciennes
(et armées ! Où va-t-on, je vous le demande !) Lorsqu’il revint dans la pièce légèrement dévastée (rappelons que deux colonnes avaient du subir une explosion et qu’un miroir avait volé en éclat), il tenait dans une main une épée et dans l’autre une masse d’arme de taille raisonnable. Il chercha son adversaire et évita un autre carreau en se décalant sur le côté.

Les trois voyageurs souffrant de douleurs un peu partout en général et à la jambe en particulier pour Oscar et Johnathan s’étaient adossés contre un mur, assez éloigné de Karl. Ils récupéraient doucement, le premier round n’ayant pas été des plus tendres pour eux. Ils profitèrent donc de ce temps mort offert par l’intervention de cet autre voyageur pour souffler un peu.

Oscar était en sueur, des mèches de cheveux collées sur son front plissé. Ses traits tirés exprimaient sa douleur et la rage qu’il avait contre lui-même, incapable de porter secours convenable à Audréa. Sa jambe était salement amochée mais l’os ne lui paraissait pas fracturé. Il ne pouvait simplement pas s’appuyer dessus. Il saignait à la tempe et souffrait à la main. Il devinait que celle-ci devait virer au bleu, mais il portait toujours ses gants. Pour le moment, il s’occupe surtout d’observer le combat, afin de trouver un moyen de combattre ce vampire, au cas où ce voyageur ne le vaincrait pas.

Johnathan était aussi en proie à une grande fatigue, les coups échangés
(plus pris que donnés pour sa part) l’ayant épuisé. Son dos le faisait souffrir mais c’était sa jambe qui accaparait son système nerveux. Son cerveau ne cessait de recevoir des signaux criant : jambe cassée, jambe cassée ! Bien qu’il fasse tout pour ignorer cette douloureuse information, son visage était crispé et sa sérénité habituelle l’avait depuis bien longtemps quitté. Lui qui s’était fait un devoir de sauver son prochain était désormais incapable de le faire et devait se contenter de regarder en silence un autre voyageur se charger du vampire.

Audréa, quand à elle, gardait une rancune évidente contre ce suceur de sang qui n’avait cessé de la harceler. Se reposant entre les deux hommes qui s’étaient tant de fois précipités pour la secourir et qui s’étaient vu rejetés si facilement par son assaillant, la voyageuse éprouvait aussi de la colère contre elle-même. Elle se voulait forte, capable de tenir tête contre n’importe qui, mais ce vampire l’avait ramené brutalement à la réalité. Il y avait en ce monde onirique des dangers qu’elle ne pourrait surmonter seule et elle devait s’y faire. Son désir de puissance l’amenait à agir impulsivement mais les multiples meurtrissures présentes sur son corps étaient les témoins saignants de son manque de force
.

"Je sais que tu t’en es sorti, Gabriel !" Hurla le vampire. "Où te caches-tu ?"

"Ici ! " Fut la cinglante réponse du voyageur au manteau de cuir sombre, accompagnée d’un nouveau tir de carreau, visant le torse cette fois-ci.

Il ne semblait pas avoir été gêné outre mesure par sa brutale chute des escaliers, intriguant les trois jeunes voyageurs. Par contre, le vampire paraissait s’y attendre et évita prestement le projectile pour s’avancer vers son nouvel ennemi. Ils se connaissaient, c’était évident.

"Karl Von Drück, tu ne cesse de me fuir, te ferais je donc peur ? " S’amusa Gabriel en chargeant un nouveau carreau, reculant par petits bonds afin d’éviter les amples coups d’épées.

"C’est que ton odeur m’est insupportable, Gabriel Single …" Répondit d’un ton méprisant Karl. "Tu ne lâche donc jamais prise ?"

"Jamais ! "

Un nouveau carreau partit. Il fut adroitement dévié par la lame de l’épée et alla finir son vol aux pieds de nos voyageurs attentifs. Cependant, ce tir dissimulait un coup d’arbalète, franc et bien placé. Mais un vrai coup d’arbalète ! Pas un tir mais l’utilisation brutale de l’arme comme masse ! On ne respecte décidément plus rien de nos jours ! Se servir d’une arbalète comme une vulgaire batte de base-ball … Non mais vraiment, je vous jure … Comment ? La suite ? De quoi ? Ah, du combat ! Voici :

L’arbalète alla donc directement contre le crâne de Karl qui n’eut le temps que de lever son bras pour éviter de se retrouver avec de la cervelle sur le sol. Le choc fut néanmoins terrible et son bras en souffrit, l’obligeant à reculer.
Ne laissant pas là une occasion de porter des coups, Gabriel continua d’utiliser sa pauvre arbalète comme une masse et voulut endommager la cuirasse du vampire. Malheureusement pour lui, son arme ré-improvisée fut bloquée par le bras valide et réduit à de simples bâtons de bois avec un peu de ferraille autour. Suivit de cette destruction un formidable coup de poing dans le ventre et notre Gabriel s’envola
(vers d’autres cieuuuuux) à travers le hall pour rejoindre le mur. Non, pas celui de nos trois voyageurs surpris, mais un autre, la pièce étant assez grande pour organiser un concours de lancée de voyageurs contre murs.

*Arf, il m’a bien eu le salaud. Heureusement que j’ai ma protection contre ce genre de choc. Ma phobie de l’argent est vraiment pratique. Pouvoir recouvrir sa peau d’argent assure quand même une sacrée protection. Bon, où il est, ce vampire ? En face, bien sûr. Pas du genre à fuir ce genre de combat. Enfin, je n’arrête pas de le poursuivre depuis … combien de nuits ? Je ne compte même plus. Depuis Luxuria, c’est sûr. Il avait déjà commencé à Kazinopolis mais le grabuge créé par cette bande de voyageur, là, arf, me souvient plus de leur nom, mais quel boxon ! Un nom qui parle de blagues je crois … Enfin, on s’en fout.*

Il transforma une partie de son bras en argent et le prolongea afin d’avoir une épée. Ainsi armé, il était prêt à en découdre face à ce vampire qui le regardait avec dédain.

*A chaque fois, il arrive à me filer entre les doigts. C’est qu’il est fort le bougre. Bon, le voilà, toujours aussi rapide. Allez, esquiver par la droite, porter un coup sur sa masse d’arme. C’est pas maniable ces engins, mais un coup suffirait à m’envoyer au tapis direct. Bon, maintenant, l’avoir avec un coup de pied sur le poignet. Ah mais qu’est ce qu’il me fait là ?!*

Ayant prévu le coup de pied, Karl effectua un mouvement d’épée en direction de la jambe de Gabriel.

*Vite, un pas en arrière, puis sur le côté. Un petit tour et attaquer direct sur son bras armée de l’épée. Bon, il me pare, ok. Enchaîner des coups rapides en visant ses jambes et ses bras. Le faire plier sous le nombre d’attaques. Ah, voilà qu’il me bloque avec la garde de son épée. Merde, la masse !*

Retenu contre le vampire alors que la masse allait s’abattre sur son bras, il poussa de son pied pour se dégager et évita de justesse de se retrouver manchot pour le reste de la nuit.

*Pfiou, c’est pas passé loin ! Allez, on ne se laisse pas faire ! Bloquer la masse avec mon pied. S’en servir comme appui et lui décocher un coup de poing dans le ventre. Bon, il utilise son épée pour m’en dissuader sauf que je peux aussi transformer mon poing en argent, et oui ! L’épée est maintenant moins dangereuse et je peux lui infliger la véritable attaque, un bon coup de pied retourné dans ta sale tête de suceur de sang ! Et bim, te voilà sonné. *

Ne s’arrêtant pas là, Gabriel enchaîna avec un autre coup de pied au niveau du ventre, durcissant la plante de son pied pour faire abstraction de l’armure. Son tour complet effectué sur lui-même, il visa le cou de son bras-épée afin de séparer la tête du reste du corps.

*Tu vas voir salopard, tu vas payer pour tes crimes ! Ah, tiens, non ? Tu me pare avec ton bras ? Tu dois sacrément douiller mon pote. Je dois avoir l’air con, avec mon épée coincée dans ton bras. Hey ! Qu’est ce que tu me fais là ! Ah non, pas ça ! Aaargh, putin, le con ! Mon bras ! Connard, t’as réussis à me le péter et me voilà presque manchot ! Je vais te buter ma parole. Mais avant, survivre. Reculer, vite. C’est qu’il plaisante pas ce gars là. Et de toute manière, un mec armé d’une épée et d’une masse ne doit pas plaisanter souvent. Surtout avec cet air là. Bon, stopper l’hémorragie avec une couche d’argent. Arf, putin, ce que ça fait mal. Et bien sûr, il en profite. Et que je t’enchaîne les coups d’épées suivit de la masse ! Un pas sur le côté, masse esquivée. Un autre, se baisser et reculer, épée évitée.*

Le reste du bras de Gabriel se vit projeter aux pieds de nos trois voyageurs et ce fut Oscar le plus attiré par cette arme qui lui tendait les bras (enfin, façon de parler …)
Toutefois, ce fut Audréa la plus rapide à réagir et elle prit l’arme pour se lever avec une rapidité surprenante malgré son état.
Son visage était transformé en un masque de haine épouvantable, sa beauté s’évanouissant pour ne laisser place qu’à une rage folle. Elle avait subi les attaques de ce vampire mais il était temps qu’il paye. Faisant fi de ces contusions éparses sur tout son corps, elle tenait sa nouvelle arme fermement, à s’en faire saigner les mains. Elle n’avait plus la force de transformer une partie de son corps. Elle n’en demeurait pas moins résolue dans sa volonté de faire souffrir ce suceur de sang arrogant.
Ses plaies saignaient, rubis étincelant sur sa peau. Elle n’était plus que fureur et désir de mort. Ses yeux flamboyaient. Ses jambes la transportaient avec célérité vers sa destinée. Un cri de rage, autant pour avertir l’objet de sa colère que pour se donner du courage, traversa le hall. Il détourna l’attention du vampire qui s’occupait d’abattre sa masse sur le pied de Gabriel.
Un cri de douleur accompagna le cri de rage. C’est dans cette symphonie qu’Audréa abattit la lame au niveau de l’épaule du vampire.

L’épaule blessée, il ne gratifia la voyageuse que d’un sourire moqueur et d’un geste prompt, il lui attrapa le poignet et le lui tordit, lui faisant lâcher prise. Elle ploya sous la douleur et dut se rendre à l’évidence, elle ne pourrait pas le battre
.

*C’est ma chance, je dois en profiter. Me jeter sur ce vampire et lui faire sa fête.*

Cependant, Karl ne l’entendait pas ainsi. Sentant un mouvement derrière lui, il fit demi tour et accueillit Gabriel avec toute la violence requise pour envoyer le chasseur de vampire faire un magnifique vol plané au niveau du premier étage. Le pauvre voyageur d’argent ne put que se soustraire à la puissance du vampire et vola à travers le hall pour se retrouver un peu plus haut, dans un mur du premier étage. La force était telle que le mur s’écroula sur lui, lui entravant tout mouvement. Il s’effondra donc, épuisé.

Lors de la charge désespérée d’Audréa, ses deux compagnons avaient voulu la retenir mais ils étaient dans un état trop lamentable. Oscar lui avait effleuré la main mais il n’attrapa que du vent. Johnathan n’avait pu que toucher un court instant sa jambe, sans pouvoir la ralentir pour autant. Ils étaient désormais les spectateurs impuissants de la torture d’Audréa.

Karl Von Drück prit un malin plaisir de jouer avec sa proie, cette voyageuse qu’il convoitait depuis qu’elle avait pénétré dans son manoir. Il l’avait senti si vivace et pleine de vie qu’elle hantait ses pensées tout au long de ce combat. Des moucherons c’était interposé mais ils étaient à nouveau réunis pour une étreinte mortelle.
Il la souleva sans grande difficulté et admira son visage meurtri. Lui tenant le menton, il l’obligea à tourner la tête afin d’apprécier toute la beauté de la souffrance sur ce divin visage. Ses yeux aux pupilles rouges se plongèrent dans ceux marron et sombres de sa délicieuse victime. Il n’y trouva qu’une haine féroce et s’en délecta
.

"Tu es délicieuse … "Commenta t il d’un ton admiratif. Son visage se rembrunit et il ajouta comme pour lui-même :" Tu lui ressemble … Eleonore … Tu as sa fougue …"

Bien qu’éloigné, Oscar crut reconnaître le nom de son ancienne équipière et devint subitement nerveux et agité. Déjà qu’il l’était en voyant Audréa entre les mains de Karl, l’évocation d’une connaissance le préoccupait encore plus. Il prêta donc grande attention à ce que murmurait le vampire.

"Elle était comme toi … avide de partir … une envie de vivre … et elle m’a trahi … elle est partie !"

Il avait laissé sa masse à terre et plaçait la lame de son épée sur le cou de la pauvre voyageuse qui ne comprenait pas l’état de détresse dans lequel se trouvait son tortionnaire.
Il avait porté grand espoir dans cette voyageuse, cette Eleonore. Et de la nuit à la suivante, elle l’avait quitté, sans raison. Oh, bien sûr, il l’avait cherché mais elle l’avait repoussé à chaque fois. Il perdit goût au sang et à la chair fraîche et se laissa aller à la plus grande lassitude.
Jusqu’à peu, où une voyageuse vint le voir. Elle lui ressemblait. Empressé, il s’était porté plein d’attention à son égard, retrouvant toute sa vigueur. Mais elle avait finit par prendre peur et l’avait rejeté. Il ne lui a pas laissé le temps de s’enfuir. Et son appétit se réveilla.
Conscient de ses actes après coups, il partit et se mit à errer à travers DreamLand, étanchant sa soif sur des créatures des rêves ressemblant de près ou de loin à Eleonore. Il ne pouvait réellement leur faire de mal, se contentant de boire leur sang pour se préserver.
Mais là, il tenait une voyageuse de son envergure. Il sentait la rage. Il voulait se venger. Il allait la faire souffrir comme il avait souffert.

Il commença son œuvre en parcourant le corps de la jeune demoiselle de la pointe de sa lame sans toutefois l’enfoncer suffisamment pour répandre le sang. Elle s’agitait et il resserra son étreinte au niveau de son cou. La respiration venant à manquer, elle se calma un moment. Il approcha son visage et ses canines effleurèrent les lèvres tendres de la jeune voyageuse. L’odeur de peur qui émanait de la jeune voyageuse prise au piège était grisante et le poussa à continuer. Il arpenta de ses canines la peau d’Audréa, descendant jusqu’à son cou. Néanmoins, il n’y attarda pas et poursuivit son léger tracé. Ses pointes d’émail rencontrèrent le tissu du débardeur. Il se recula et porta son attention ailleurs, laissant le temps en suspension, tandis que les deux autres compagnons la regardaient, impuissants.
Johnathan tenta bien de menacer le vampire mais il se sentit bien pitoyable avec son état lamentable. Oscar préférait se taire et observait avec une concentration presque morbide, ne pouvant détacher son regard de la scène, ressentant une fascination étrange. Sa curiosité réclamait plus. Il voulait savoir jusqu’où pouvait aller ce suceur de sang, une fois une proie entre ses mains.
C’est alors que la lame vint embrasser la peau du bras. Un mince filet de sang en découla et ne tira qu’une vague grimace sur le visage pourtant terrifié de la voyageuse. D’autres entailles suivirent, tracées avec brio, nettes.
Puis la première morsure vint. Soudainement. Dans l’épaule. Il la mordit franchement, ses canines pénétrant dans la chair tendre sans difficulté. La douleur qui perça son corps fit hurler Audréa. Il lui semblait qu’on lui enfonça de larges aiguilles et c’était le cas. Elle sentit que son sang la quittait sans qu’elle ne puisse faire quelque chose.

Elle ne se débattait plus, l’espoir l’ayant abandonné. Elle n’avait plus de force et on lui puisait ses dernières réserves par cette morsure sanglante. Les lèvres pincées, elle supportait la douleur tant bien que mal, ne voulant pas montrer sa faiblesse. Faire plaisir à ce vampire répugnant avec le spectacle de sa souffrance était la dernière chose qu’elle pouvait.
Pourtant, elle ne put se retenir d’hurler à nouveau, l’air surpris, lorsque l’épée lui entailla profondément une jambe, puis l’autre.
Il la lâcha sans aucune considération, elle ne pouvait plus s’enfuir désormais. Cela ne l’empêcha pas de saisir sa masse et de l’abattre sur la cheville, lui brisant les os dans un craquement sec. Il fit taire son hurlement d’un nouveau coup de pied dans le ventre et observa d’un air dédaigneux cette pitoyable créature qui se recroquevillait sur elle-même, comme si reprendre la position fœtale pouvait la protéger. Pitoyable réflexe humain, comme si se remettre dans les conditions de la maternité pouvait les sauver de ce monde cruel. Il l’avait subi, ce monde ! Il avait du faire avec le lot de monstruosités et d’horreurs, qui était maintenant son quotidien. A quoi bon vouloir retourner dans le ventre de sa mère. Une fois dehors, rien ne pouvait nous épargner les malheurs du monde. Les instants de bonheur ne sont qu’illusions parmi une atmosphère de mort. Il avait été trahi. Il avait espéré, vainement. Il était temps que quelqu’un partage sa souffrance.
Il se pencha au dessus de sa proie qui conservait tout de même un visage fermé. Mais ses yeux, ces yeux marron exprimaient la peur. Une sourde colère, certes, mais la peur dominait. Ils criaient sa volonté de ne pas mourir. Plus que de le tuer, elle voulait vivre.
Ses fines lèvres transformèrent l’expression de son visage en un rictus et il se rapprocha tellement qu’il pouvait sentir le souffle saccadé de la voyageuse sur sa peau pâle et parcheminé. Il posa son doigt sur ses lèvres, comme pour l’intimer au silence. Il descendit alors lentement, partant du menton pour parcourir le cou fragile, descendre encore, suivre la ligne du débardeur, arriver à l’épaule ensanglanté, prendre soin d’éviter les blessures. Puis y appuyer fortement la paume et se servir des ornements piquant de son armure pour les presser contre son bras, une multitude d’aiguilles s’enfonçant dans sa chair. Chaque piqure devint la source d’un filet de sang qui coulait le long de son bras pour mourir dans sa main.
De sa langue habile, il se mit à lécher le bout de ses doigts puis à les mordre brusquement, la maintenant au sol fermement, bien qu’elle n’opposa qu’une faible résistance.

Elle était à sa merci et elle le savait. Elle ne pouvait rien faire. Ceux qui avaient essayé de la sauver ne pouvaient plus rien pour elle. Plus rien n’avait d’importance. Elle était là, allongée piteusement sur le marbre froid de ce hall dévasté. Sa cheville était brisée, sa jambe lacérée, ses doigts piqués, son bras perforé, son épaule mordu et de vives douleurs lui prenaient le ventre lorsqu’elle respirait un peu trop fort.
Cependant, elle voulait vivre. Pourquoi tout devrait il s’arrêter ici et maintenant ? Elle avait encore tant de chose à découvrir, même si elle parcourait DreamLand depuis 2 années. Et ses compagnons, qu’allaient ils devenir ? Ils avaient essayé de la sauver, peine perdue … Elle n’allait sûrement plus jamais les revoir …
C’est en écoutant le silence qu’elle se rendit compte que seules les respirations des voyageurs présents soufflaient dans le hall. Le vampire n’émettait aucun son et l’extérieur était atrocement calme. Au loin, on pouvait peut-être distinguer une vague clameur montant des avenues bondées, mais en ces lieux sombres, le silence glacial était maître.

C’est alors qu’elle ressentit une vive douleur dans le ventre, au niveau de la poitrine. Sur le moment, elle ne comprit pas ce qui lui arrivait. Elle leva les yeux et s’aperçut que le vampire se tenait debout, face à elle, et qu’il tenait son épée par la garde, mais inversée. La lame pointait vers elle et ses yeux suivirent l’éclat d’argent de l’arme pour arriver sur son ventre.
Elle écarquilla les yeux et voulut crier, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Le contact froid du métal avec la chaleur de son cœur ne se faisait pas trop ressentir. Il lui semblait que son esprit avait fait obstruction à ce sentiment, comme pour l’épargner. Mais elle savait que cette lame était plongée dans cet organe et ce que cela sous-entendait.
Elle ne le réalisa pas immédiatement et demeura un court instant surprise. Elle releva son regard étonné vers le vampire qui souriait de toutes ses dents et remarqua la blancheur de celles-ci. Il s’était nourri d’elle mais il n’en conservait aucune trace. Son armure était certes tâchée de sang, mais les teintes sombre et pourpre dissimulaient cet aspect sanglant.
Elle voulut déplacer ses mains vers l’épée, pour s’assurer que tout ceci était réel. Mais elle n’en eut même pas la force. Cependant, elle ne détourna pas le regard et fixa d’un ultime air de défi son meurtrier qui se réjouissait de sa mort.
Des cris lui vinrent mais elle ne les entendit pas. Elle n’y prêta pas attention. Elle allait mourir.
Elle articula faiblement
:

"Co … conn … connard … Va … mour …"

Elle ne put achever, un voile se levant devant ses yeux. Puis tout devint noir. Puis tout devint calme. Puis tout ne fut plus que silence.

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Johnathan s’était précipité lorsqu’il vit Karl lever son épée mais une poigne surprenante le retint. C’était Oscar, qui observait la scène depuis le début et qui lui intima d’un regard noir de ne rien tenter. L’explosif voyageur ne voulut rien savoir et se débattit fortement, mais l’aristocrate tint bon, puisant dans toutes ses forces pour ne pas interrompre ce qu’il allait se dérouler sous ses yeux paniqués.

Son ventre était en feu, il lui semblait qu’il allait exploser. Mais ce n’était pas du à ses blessures. La douleur qui lui tranchait les entrailles à coups de tronçonneuse était plus profonde que ces entailles parsemant son corps. Il assistait juste à la mort d’une voyageuse qui avait réveillé en lui un intérêt autre que primaire. Bien sûr, dans le monde réel, il y avait Sandra, mais la flamme qui s’était ravivée avec Audréa était de toute autre nature. Auprès d’elle, il s’était senti revivre, renouant avec les aventures de son passé. Les aventures trépidantes et le groupe soudé autour d’un même idéal : la Folie !
Cela ne faisait que quelques nuits, mais il s’était énormément attaché à cette piquante voyageuse qui ne manquait ni de répartie, ni de formes agréables. Elle alliait un charme dynamique à un verbiage cru et franc. Ne s’embarrassant point de concessions, elle allait droit au but.
Tout cela contribuait à renforcer l’intérêt de l’aristocrate qui était finalement tombé sous le charme après leur évasion et une fois les agents de polices tabassés. Elle dégageait une envie de vivre qui le pousse à faire n’importe quoi, mais à agir dans l’instant. Cette sensation grisante, cette excitation face au danger, il ne l’avait ressenti pour le moment qu’à de furtifs instants. Mais à son contact, il sentait qu’il pouvait se sentir dans ce merveilleux état continuellement. Il la désirait ardemment, encore plus maintenant qu’elle allait mourir
.

Alors pourquoi laisser venir la Mort ?

Il n’était pas lâche. Il est simplement tordu d’esprit. Il savait pertinemment que s’il relâchait Johnathan, celui-ci trouverait assez de forces pour tenter de sauver Audréa. Il n’y parviendrait pas, mais il passerait à ses yeux pour un héros. Aux yeux de Khildar, il serait un imbécile, mais pour les autres, c’est le dernier sacrifice ! Aussi inutile que louable.
Et quand bien même il parviendrait à la sauver, l’honneur lui reviendrait, non à Oscar. Et cela, l’aristocrate ne le voulait en aucun cas.
C’était donc une sorte d’orgueil mal placé qui l’empêchait d’agir et qui lui faisait entraver les mouvements de Johnathan.
Elle allait mourir sous ses yeux, il ne pouvait rien faire, il le savait et il l’acceptait. Du moins, une partie de lui l’acceptait. Une autre partie se débattait pour venir en aide à Audréa, sublime voyageuse à l’exceptionnelle vivacité qui lui insufflait un désir de vivre grisant.
En proie à un combat intérieur, il tenait tête à Khildar
.

"Tu ne peux rien faire, de toute manière …"

"Mais je peux au moins essayer ! "

"Et mourir à ton tour ? Quelle joyeuse perspective …"

"Je ne veux pas que tu meures, Oscar, qui me réchauffera ?"

"Maître, je vous suivrais, quelque soit votre décision."

"Toi, le larbin, ta gueule, je vais pas me laisser faire comme ça."

"Il faut la sauver, elle a besoin de moi, autant que j’ai besoin d’elle !"

"C’est justement là que tu te trompe ! Elle n’est rien. "

"C’est faux !"

"Ce n’est que la stricte vérité. Tu es quoi pour elle ? Qu’une simple connaissance. Seulement trois nuits … Ce n’est rien. Un clignement de cils pour les démons que nous sommes. Une fraction de ta vie, mais une simple fraction. "

"Qui va se faire soustraire, mwhahahaha !"

"Fermez là ! Il faut y aller, nous pouvons le faire ! Battre ce vampire et …"

"Pas dans ton état. Regarde-toi. Tu es pitoyable. Tu ne vaux rien. Sans nous, tu n’es rien. Un simple pantin. Une coquille vide. Tu auras toujours besoin de notre aide. Mais d’elle … Tu n’en a pas besoin. Elle n’est pas utile. Elle ne représente qu’un désir frivole qui t’as envahi un instant, qui a duré quelques nuits, mais c’est tout. "

"Tu as tort ! Je peux me débrouiller sans vous ! "

"Crois-tu ? Oserais-tu te débarrasser de nous ? Tu ne survivrais pas deux nuits sans craquer … Tu as besoin de chaos dans ton esprit. Tu as besoin de nos voix. Le silence de ton esprit t’effraie. Tu ne peux réfléchir seul. "

"Je … vous … ce n’est qu’un rêve !"

"Peut-être … mais un rêve qui te permet de te lever le matin. Sans ces rêves, tu ne pourrais continuer à évoluer sereinement dans ton monde. Tu déborderais. Tu te comporterais comme à DreamLand et deviendrais un psychopathe de plus. DreamLand te sert d’exutoire. Depuis combien de temps n’as-tu pas tué dans ton monde ? "

"Depuis … et bien …"

"Depuis que nous sommes de retour. Depuis que nous ne traînons plus dans ces monts venteux. Depuis que tu peux lâcher ta verve artistique et démoniaque à DreamLand. Nous contribuons à ton équilibre. Et cette voyageuse risque fort de briser cette harmonie. Es tu prêt à courir le risque ?"

"… Je pense … "

Oscar réfléchit intensément puis devint silencieux. Son visage est fermé et Johnathan ne comprend rien à la situation. Le voyageur à côté de lui continu de lui tenir le bras avec une force insoupçonnable vu leur maigreur et ne bouge plus. C’est comme si il était en transe.

C’était d’ailleurs le cas, la conversation entre Oscar et Khildar s’étant faite dans un état second. Lorsqu’ils se retrouvaient à discuter ainsi, le corps réel d’Oscar ne bougeait plus, il se raidissait et l’on pouvait même croire à sa mort. Mais en son esprit, il pouvait évoluer comme bon lui semblait.
Le Lord anglais faisait face à Khildar, sa folie personnifié et ne disait rien, la tête baissée. Puis un rire se profila doucement. Qui se transforma en franc éclat de rire, tournant sadique. Il relava la tête et son visage n’exprimait plus qu’une seule chose : la Folie, à l’état pur. Ses yeux étincelaient d’un vif éclat et son sourire remontait jusqu’aux oreilles
.

"Tu oublies une chose, Khildar … Je suis ton maître … C’est moi qui t’ais créé ! C’est grâce à moi que tu existe ! C’est grâce à moi que tu es encore là ! Que vous êtes tous présent ! Sans moi, vous auriez peut-être une autre existence, peut-être plus palpitante, mais pour le moment, vous êtes à moi ! "

Il se lança sur Khildar et commença à l’étrangler, son double faisant de même.

"Tu es stupide Oscar ! Je suis toi et tu es moi ! Nous sommes indissociables ! Tu ne peux me tuer sans risquer de te tuer ! "

"Je ne suis pas stupide … Juste fou."

Il relâcha brusquement son étreinte et passa outre Khildar pour observer la scène qui se déroulait à travers ses yeux. Karl levait son épée sur Audréa. Il allait la tuer, c’était certain. L’invocateur démoniaque prononça d’un ton sentencieux :

"Le caractère éphémère du bonheur est son essence même. Ce fut bref, ce fut intense, mais rien ne dure, sinon, quel intérêt ?"

Khildar se mit à sourire lui aussi de manière sadique, satisfait d’avoir retrouvé son Oscar d’antan.

"Nous allons maintenant nous occuper de ce Johnathan. Montrons lui la voie vers le chaos."

Lorsque l’épée pénétra dans le corps meurtri d’Audréa, Johnathan poussa un cri déchirant. Il avait faillit à sa tâche ; il avait été incapable de protéger cette voyageuse. Il avait pourtant tout fait, mais elle mourrait par sa faute. Il n’avait pas été assez fort. Il secoua encore plus son bras pour se dégager. La faute revenait aussi à cet aristocrate de malheur. Il l’avait empêché d’aller la secourir. Pourquoi ?
Il parvint à échapper à l’emprise du voyageur et se lança vers le vampire mais un cri impérieux le stoppa net dans son élan.
(élan peu spectaculaire, vu sa jambe blessée)

"Arrête ! Tu ne peux plus rien pour elle. "

Le temps de se retourner, un énergumène vêtu comme un majordome de l’ère victorienne lui administra un coup du plat de la main dans le cou, l’évanouissant.

Oscar avait fait la demande expresse à Laënoris d’intervenir pour stopper tout élan héroïque de la part de cet imbécile de voyageur explosif. L’aristocrate se leva avec difficulté mais parvint à se retrouver debout sur ses jambes tremblantes. Il garda néanmoins un air digne et toisa le vampire qui l’observait avec une certaine curiosité, l’épée toujours fiché dans le corps de la malheureuse
.

"Veux-tu mourir ?"

"Non merci. Je préfèrerais partir d’ici le plus vite possible. "

Etrangement, la proposition n’avait pas l’air de gêner Karl. Au contraire, il semblait même ravi :

"Comme tu le désire …"

"Mais ne pense pas que tes crimes demeureront impunis. "

L’étonnement se lut sur le visage du vampire qui pencha la tête sur le côté, intrigué.

"Demain soir, tu mourras de ma main, je t’en fais la promesse."

Karl Von Drück partit dans un formidable éclat de rire et finit par se reprendre face à la mine sérieuse d’Oscar. Il s’inclina dans une révérence moqueuse et répondit d’un ton léger :

"Comme il vous plaira, mais ne soyez pas en retard."

"Un BlackSilver décide de l’heure de son arrivé."

Et de commencer à se diriger vers la sortie, enjambant les débris de la porte pour lancer d’une voix assurée :

"Mais il décide de l’heure de départ de ses invités !"

Il quitta donc le domaine sans un regard pour Audréa, un sourire aux lèvres et le corps douloureux. Laënoris le suivit, Johnathan sur ses épaules, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres. Le majordome appréciait le retour à la Folie de son maître.
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Khildar Blacksilver
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MessageSujet: Re: 16th Night : Vampire 16th Night : Vampire EmptyMer 15 Juin 2011 - 11:19
Bloody Chaos

Ils s’éloignèrent donc du manoir pour se reposer un peu plus loin. Le soleil rougeâtre chauffait le sol fait de terre rouge, un léger vent soulevant de la poussière semblable à des épices. Ils ne goûtèrent cependant pas à la situation et se réfugièrent à l’ombre d’une ruelle, coincée entre deux imposants immeubles aux allures de bidons d’essence.

Il s’y trouvait des poubelles remplies à ras bord, des rats de tout bord et divers détritus jonchant le sol. Un chat cauchemar se trouvait lui aussi dans les parages et crut bon de profiter de la faiblesse du voyageur mais mal lui en prit.
Déposant doucement son chargement à terre, Laënoris s’interposa vivement entre le malandrin et son maître pour lui administrer une rouste dont il saura s’en souvenir. Surpris par l’intervention de cet homme
(qui n’en est pas un, mais bon, on lui pardonne pour cette fois) qui lui flanqua un coup de poing (ganté, je vous prie, oui monsieur, on peut être violent et ne pas manquer de tenue pour autant !) dans son ventre poilu (rempli de puces, pouah !), le chat cauchemar partit … la queue entre les jambes (vous vous y attendiez à celle là, n’est ce pas ?) sans demander son reste (ni son pâté. Bon, allez, c’est fini pour les apartés, promis)

Ils purent donc tout à loisir se remettre de leurs émotions et de leurs blessures, le démon de majordome sortant une boîte de premiers secours de sa poche. Il pansa les plaies de son maître avec une attention particulière, les ayant préalablement nettoyés. Tout en soignant le voyageur harassé, il ne manqua pas de soupirer sur les manières de son maître et sa manie de gâcher ses tenues vestimentaires.
La veste n’était plus qu’un souvenir, le gilet arborait des déchirures et une des manches de la chemise s’était vue réduite à peu de chose. Le pantalon avait su résister mais était froissé et effroyablement sale. Le haut de forme rouge aux roses noires était de l’histoire ancienne, reposant sur les débris du hall. Toutefois, son nœud papillon argenté retrouva sa trace et voleta au dessus de lui pour finir par se poser tranquillement sur l’épaule de Laënoris.
Cela tira un sourire amusé à l’aristocrate mais il dut s’empêcher de trop rire, ses côtes le faisant souffrir par moment. Sa jambe n’était pas en reste et réclamait elle aussi une attention particulière. Sachant que l’heure du réveil n’allait pas tarder et que ses blessures seraient guéries pour la nuit prochaine, Oscar se contenta de s’asseoir, face à ce Johnathan Norwell, héros à la manque.

Le voyageur protecteur de la veuve et de l’orphelin, mais incapable de se sauver lui-même finit par émerger de son inconscience, le temps pour Oscar de se demander ce qu’il se passait lorsque l’on dormait à Dreamland. Il se souvenait avoir vu le sujet traité, mais il était incapable de le restituer. Son intérêt pour ce journal des rêves ne dépassait pas la hauteur de ses chaussures, ne jugeant pas opportun de s’informer sur ce monde onirique.

Immédiatement, Johnathan voulut se lever pour étrangler Oscar, mais Laënoris l’en dissuada d’un appui ferme sur l’épaule. Le geste tirant une grimace de douleur.
L’aristocrate n’entamant pas de conversation, le sauveur du dimanche s’en chargea avec une verve intense
:

"Mais vous êtes fou ?!"

*Complètement. * Pensa Oscar

"Qu’est ce qui vous a pris de me retenir ?! J’allais la sauver et vous …"

"Vous n’alliez pas la sauver. Vous alliez simplement vous faire tuer au nom d’un principe imbécile, l’héroïsme, le courage, appelez ça comme vous le voulez …" Répliqua Oscar d’un ton cassant.

"Mais …"

"Il n’y a pas de mais. Vous n’étiez pas en état de vous battre. Votre jambe est dans un sale état. Vous n’auriez rien plus faire, hormis offrir à ce vampire l’occasion de vous ajouter au nombre de ces victimes."

Johnathan baissa la tête.

"Il a mis à terre ce Gabriel, qui semblait plus fort que nous. Ils s’étaient déjà affrontés et apparemment, le résultat est toujours le même : le vampire parvient à s’enfuir."

"Ce n’est pas une raison pour baisser les bras et regarder Audréa mourir !"

"Bien sûr que si."

Le regard d’Oscar était froid. Ses yeux bleus acier ne reflétaient plus rien que de la glace et du mépris. Son visage était fermé, plus aucune expression s’en dégageant.
Par contre, Johnathan affichait un air ahuri qui fit sourire le voyageur démoniaque
.

"Mourir pour mourir, c’est une décision de lâche."

"Pas du tout, je …"

"Vous alliez mourir. Elle aussi. Quel aurait été l’intérêt de votre sacrifice ?"

"Si on n’essaye pas, on ne peut pas savoir !"

"Il était clair que la Mort vous attendait au bout de votre décision. Etait ce cela que vous cherchiez ? A mourir pour une bonne cause, en espérant que cela serve à quelque chose ?"

"Cela aurait pu ! Vous ne m’en avez pas donné l’occasion !"

"L’occasion, nous l’avions eu tout à loisir lors de notre affrontement contre ce vampire. Qu’avons-nous en récolter ? Des coups et des blessures. Nous avons été incapables de lui porter réellement préjudice."

"Oui, c’est vrai. Tout de même …"

Oscar se redressa dans toute sa fureur, ses yeux flamboyant désormais, pour tonner :

"Mais regardez vous donc ! Vous vous targuez de vouloir sauver les autres et vous en êtes incapable ! Et vous ne le serez jamais !"

Il s’approcha lentement, sous l’air interloqué du voyageur paniqué pour continuer :

"Il est bien beau de vouloir le bien … mais après tout … le bien est une question de point de vue … Tout comme le mal.
Vous voulez sauver les autres, d’accord, mais c’est impossible. Cette nuit en est la preuve. Vous avez failli à votre idéal."


"Vous en êtes aussi responsable que moi !"

Oscar éclata de rire au visage inquiet et mécontent de Jonathan :

"C’est là que tu te trompe ! Tu es le seul responsable ! C’est toi qui t’es fixé cet objectif. J’ai fait de mon mieux, mais j’ai échoué. Ne m’inclut pas dans tes principes."

"Pourtant, tu voulais autant la sauver que moi, non ?"

Oscar hésita un moment, mais Khildar reprit le dessus et la réponse se fit cinglante :

"Non, je voulais surtout combattre ce vampire. Cependant, il a été plus fort que moi et j’ai accepté ma défaite. Contrairement à toi, qui ne l’accepte pas. Tu refuse de perdre. "

"Non, c’est faux, je …"

"Ne vois tu pas la vérité ? Tu te cache derrière des principes de bonne conduite, mais tu n’es qu’un lâche et un mauvais perdant, obstiné. Tu dis vouloir sauver les autres, alors qu’il faudrait que tu te sauve toi-même.
Tu refuse de voir la vérité en face, mais je vais t’ouvrir les yeux."


Les mains gantées se plaquèrent de part et d’autres de la tête de Johnathan qui vit le visage d’Oscar s’approcher doucement, un sourire sadique se profilant sur son faciès teint de blanc.

"Tu fais parti de ce genre de personnes qui se croient tout permis. Ils veulent sauver les autres, rendre le monde meilleur. Néanmoins, ce n’est qu’un prétexte pour dissimuler leurs travers, leur égoïsme. Le monde réel ne peut être sauvé, et ce monde-ci, c’est pareil.
Ce n’est pas parce que nous sommes dans un rêve qu’il faut le prendre pour la réalité …
L’Homme est corrompu et souillera tout ce qu’il touche. Regarde où cela à mener DreamLand : des lois ont du être édictés, des affrontements ont lieu chaque nuit entre créatures des rêves et voyageurs, des lieux sont ravagés.
Sauver le monde, c’est une utopie."


"Peut-être, mais il est toujours possible de faire au mieux, et tout le monde n’est pas forcément mauvais !"

"Tu veux parler de ces groupes qui se créé autour du même idéal salvateur ? Certes, cela augmente les chances, mais pour un temps seulement.
Il est tellement plus facile d’embraser une forêt avec une allumette que d’éteindre un incendie avec un océan."


"Tu es ignoble."

"C’est l’Homme qui est ignoble. Je ne me voile pas la face, moi. "

"Il n’y aurait donc aucun espoir, selon toi ?"

"Si, il y en a un. "

Oscar se recula lentement et prononça d’un ton sentencieux :

"Il suffit de supprimer l’Homme de l’équation. "

*Et cela, je m’en charge dans les deux mondes … *Pensa t il non sans malice.

"C’est beaucoup trop extrême !"

"Alors que proposes-tu, super héros ? "

"Je ne sais pas, mais …"

"Alors écoute. Tu vas faire selon ton plan … quant à moi, je vais continuer d’agir comme je l’ai toujours fait."

"En fuyant les combats ?"

Le regard noir lancé fut accompagné d’une réponse moqueuse :

"En agissant selon mon instinct, mes impulsions. Pas de plans, pas de projets. Seulement le désir de vivre. Vous êtes si pathétique, vous, qui vous torturez l’esprit à vouloir tout contrôler, à triturer des informations dans tous les sens pour leur donner une signification, pour les classer, les utiliser."

Jonathan soupira, lassé d’entendre ses inepties. Il souffrait et devait supporter les folies de cet aristocrate complètement malade. Il eut néanmoins la confirmation qu’à DreamLand, ce membre de la famille BlackSilver était aussi taré que dans le monde réel. Il sursauta à la proclamation soudaine d’Oscar à son intention :

"Je te défends d’intervenir ! Ce combat, contre ce vampire … Il m’appartient. Libre à toi de venir assister au spectacle, mais si tu interviens … tu risque fort de le regretter …"

"Des menaces ? Tu voudrais me tuer ?"

"Si je le voulais vraiment, tu le serais déjà."

A cette remarque, Johnathan porta un regard suspicieux sur Laënoris. Ce majordome avait foncé sur lui dans le hall du manoir et il ne l’avait pas vu avant. Il avait l’air attaché à Oscar, mais de quel manière ? Était-il une créature de DreamLand qui l’aidait ? C’était fort possible. De toute façon, il ne lui inspirait pas confiance.

Oscar mit ses mains dans les poches et entreprit de quitter Johnathan, l’abandonnant dans cette ruelle sordide
.

"Vous allez me laisser là ?! "

"Je vais bientôt me réveiller, et toi aussi, non ? Alors, à une prochaine fois !"

Il sortit la main pour saluer de dos le pauvre voyageur misérablement assis contre un mur en brique humide. Laënoris accompagna son maître, marchant tranquillement à ses côtés.
Johnathan hurla de rage
:

"Salaud !"

"C’est toujours un plaisir ! Et pense à ce que je t’ais dit ! Au sujet de ton espoir de voir un jour ce monde sauver ! Et pense surtout à Audréa !"

"Je te tuerais !"

"C’est ce qu’ils disent tous !"

Et leur silhouette disparut du champ de vision de Johnathan qui se mit à penser à cette nuit. A son manque de puissance. A son désir de protéger les autres. A la mort d’Audréa.
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16th Night : Vampire

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