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Break non désiré ; Break interrompu

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MessageSujet: Re: Break non désiré ; Break interrompu Break non désiré ; Break interrompu - Page 2 EmptyMar 1 Fév 2011 - 7:53
Comme il pouvait l'espérer, sa course ne fut point stoppée, et déjà, son arme luminescente fermement empoignée dans sa main droite, notre ami s'envola, imaginant son sabre lacéré le visage de son adversaire. Oui, pendant un instant, comme enivré par la lueur de sa propre lame, Saylen avait cru à la victoire. L'angle était parfait, le point d'impact aurait été à la moitié de l'épée, lui laissant tout le loisir de faire coulisser celle-ci le long de la blessure, afin de lacérer au sens propre du terme sa proie. Evidemment, avec une seule main, il ne pouvait songer à trancher quoique ce soit, et il valait mieux se servir du poids même de l'arme pour porter une entaille peu profonde, et ensuite agrandir celle-ci en enlevant la lame. Hélas il y avait une petite inconnue dans cette équation, un détail minable que, dans l'ivresse d'une possible victoire, le Bretteur avait oblitéré : Il ne connaissait pas les pouvoirs de l'autre protagoniste. Or c'était bien un Voyageur qu'il affrontait en ce moment, la forme de ses oreilles le rappelant bien assez.

Et oui, cette frivolité ne tarda pas à ce manifesté sous la forme d'une entité plus ou moins floue qui s'interposa entre la face offerte du bellâtre, et le fil du sabre. Le simple fait de penser à arrêter un coup aussi bien entamé relevait du fantasque, et d'ailleurs, votre humble serviteur n'avait même pas remarqué le portail qui venait de s'ouvrir, aussi l’artéfact aiguisé transperça t'il l'obstacle qui lui faisait face, et comme Saylen l'avait prédit, s'enfonça dans la chaire. Sauf que, là où il aurait du continuer son action, et lacérer, le jeune se contenta de... souffrir? Oui... et bien que ses yeux écarquillés exprimaient une surprise, le geyser enflammé qui commençait à croître dans son dos était bien, lui, synonyme de douleur. Heureusement pour lui, la douleur n'atteint jamais son paroxysme dès la première seconde. Non, il faut d'abord qu'elle se nourrisse de la panique, puis, en odieuse cannibale, d'elle même, avant de se transformer en une souffrance lancinante. Ce que je veux dire c'est que notre héros ressentit bien plus le contact étranger d'un corps froid en lui, que le fameux geyser, qui si l'on veut être précis, était encore au stade du crépitement des roches. Quoiqu'il en soit, il n'eut pas la conscience suffisante pour esquiver la main d'Ed, et à vrai dire, il n'anticipa strictement rien de ce que le coquin lui réserva. Son corps senti juste une prise déterminée, et un pied peu délicat s'enfonçer dans son abdomen.
Cet évènement eut l'effet d'un choc électrique, comme si tout son corps se décida d'être pris d'une violente crise de tétanie. En réalité, c'était plutôt la douleur due à la progression du sabre, à la fois en longueur qu'en profondeur, sur son dos, qui irradia dans chacun de ses muscles. Ceci étant l'effet ne fut pas différent, car au lieu de relâcher l'arme qui le tailladait, le fou ne fit que refermer de plus belle l'emprise qu'il avait sur elle. Heureusement pour lui, il ne la tenait qu'à une main, ce qui fit que le poids de son corps brisa sa poigne sur le katana, l'empêchant d'empirer son calvaire par sa propre force.

Le seul réflexe que le malheureux put avoir dans le formidable échec qu'était son attaque fut de tendre violemment les jambes, prenant donc appui sur son bourreau afin de s'éloigner de l'effet des portails. Il ne sait pas si la force du désespoir fut suffisante pour faire chanceler l'autre participant, la seule chose dont il fut conscient, c'est de l'effort surhumain qu'il dut faire pour pivoter, afin d’atterrir pathétiquement sur le ventre.
Résultat des courses? Encore une fois, le challenger se retrouvait à terre, sauf que là, il n'eut pas la vivacité, ni même la vitalité suffisante pour se relever instantanément. Non, son dos présentait une entaille béante qui, prenant naissance un peu en dessous de son omoplate gauche, se prolongeait en ligne droite jusqu'au droit. Nul besoin de dire que du sang coulait abondamment de la blessure, qui, bien qu'elle n'avait atteint qu'une partie superficielle des muscles, restaient tout de même plus que sévère. Après tout, son poids avait quand même contribué à enfoncé la lame en lui! Le problème d'une entaille dans le dos était que, la plupart des mouvements utilisés en combat, et même dans la vie quotidienne, puisaient dans les muscles de postures. Autant dire que la moindre atteinte à ceux-ci, et là ils étaient carrément mis à nu, puisqu'il était inutile de chercher de la peau au niveau de la plaie, cause une douleur effroyable à chaque mouvements. C'est comme si l'on vous ouvrait un peu le biceps, et que vous deviez le décontracter, puis le contracter : autrement dit fermer, et ré-ouvrir l'incision. Alors si précédemment, le geyser n'avait pas encore explosé, là il s'exprimait dans toute sa fureur, et toute sa volupté. Je ne pourrais pas vous décrire plus amplement la souffrance que subissait notre combattant, car ce genre de blessure ça ne s'explique pas, ça se vit! Tout au plus on pourrait imaginer cela comme une onde sonore stridente qui, émanant de la ligne rouge, irradiait dans le reste du corps
.

"Eh-éh-éh...OUAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!"

Aussi étrange que cela puisse paraître, c'était bien des gémissements de plaisir qui venaient de sortir du Johns. Alors même que le combat semblait fini, le gamin venait de frapper furieusement ses poings contre le sol, se mettant par la même occasion à quatre pattes. Ainsi, sa tête pouvait largement contemplée ce fameux Ed Free, je ne sais même pas si le simple mot "changé" permettait de décrire le phénomène qui se produisait actuellement. Le Sabre que, malgré tout, il n'avait su lâché était couvert de sang, mais ne cessait de rayonner, si bien que ce n'est plus une lumière blanche et pure qui irradiait, mais une lueur rouge et belle, mais au combien malsaine. Naturellement, le tout n'avait rien d'aveuglant, mais à vrai dire Saylen n'avait pas vraiment la tête à penser à "éteindre" son arme. Non, lui dont la langue goûtait pleinement à ce gout à la fois métallique et acre, riait d'un ricanement presque fébrile. Ses yeux , dans toute leur majesté, fixaient sans faillir son partenaire, mais cette fois c'est un sourire dément, et je ne dis pas cela par rapport au sang qui coulait sur ses dents (et oui, le coup de pied était de trop comme quoi), mais plutôt à cause de ses lèvres beaucoup trop étirées.

"PUTAIN MAIS JE VAIS CREVER...merde..."

Étrange parole pour quelqu'un qui n'arrêtait toujours pas de rire, bien que le ton de ce rire se faisait un peu moins dément, et de plus en plus sincère. Oubliant au maximum le liquide vital qui coulait jusqu'à ses hanches, le jeune homme parvint enfin à se relever. Son petit instant de folie lui était passé, et déjà son visage avait retrouvé une expression sereine, et oui, un peu réjouie, bien que ci et là, les contractions sporadiques de sa bouche et ses sourcils trahissaient la douleur, qui soit dit en passant, n'avait pas disparu. Oui, c'est bien lui qui avait dit cela, et en réalité, c'était surement vrai. Non pas qu'il ne pouvait plus se battre , mais simplement que la différence entre eux était trop grande...Il n'était même pas sûr que
ces portails soient le dernier atout de son adversaire, mais déjà ça c'était un foutu joker. D'accord, le bougre était assez amoché lui aussi, donc au niveau du sang perdu, ils étaient plutôt à égalité, le problème étant qu'un coup de sabre ça n'était pas un coup de panneau. Nul besoin de précision avec une arme lourde, par-contre, pour trancher convenablement, il fallait avoir une stabilité parfaite, un angle précis, et un geste vif et épuré. Or là, avec une entaille pareille, ce n'était même pas la peine de penser à faire un coup conséquent, à moins d'être Dieu Spartiate... or lui n'était qu'un homm. Tout au plus pouvait-il espérer lacérer son adversaire, mais ça dernière tentative n'avait pas été très... fructueuse, et maintenant que l'autre pouvait lui renvoyer ses assauts, envoyer un slash révélait du suicide. C'était là tout l'art du sabre : Vifs et précis, les combats ne se gagnaient jamais à l'usure, mais plutôt grâce à un bon coup bien placé, le reste n'étant que fioritures. Ed avait réussi à placé son épine, il n'avait plus maintenant qu'à attendre que l'édifice s'écroule.


"Au moins, ça aura été distrayant...ALORS MERCI ET EMMÈNE TOI!"

Oui, fier de son rang, et surtout, de son éducation, le noble ne pouvait que partir dans la dignité. Et mourir ainsi, face à un adversaire qui, sans aucun doute, fera parler de lui à Dreamland, cela ne manquait pas d'honneur. Après tout bordel, il ne risquait rien, ce n'était qu'un Rêve! Même si pour lui, cela signifiait beaucoup plus,le monde onirique étant le seul endroit où il pouvait voir de nouveau... mais qu'importe. Joignant le geste à l'acte, Saylen lança un violent coup ascendant avec son sabre. Ce dernier sembla presque surprit par la vivacité retrouvée de l'assaut, comme en témoignait la goutte qui n'eut même pas le temps de finir de tomber sur l'herbe humide, bien que teintée de rouge à cause de l’égouttement de l'arme. Encore une fois, une lame de lumière s'échappa du Sabre Blanc, et vu que c'était surement la dernière, se fut également la plus majestueuse. L'arc lumineux faisait toute la longueur du sabre, soit 1m20, et son épaisseur n'avait rien à envié à celle de l'arme. Sa trajectoire légèrement oblique était toute tracée, et en ultime flèche d'un Cupidon déchu, elle s'apprêta à faire son office.

Emporté par le mouvement de son bras, et par la douleur que cela réveilla, le jeune homme tituba vers la gauche, et au lieu d’atterrir debout, il se retrouva le genoux gauche contre le sol. Son arme ne traînait pas à terre, comme à son habitude, mais le coté non tranchant était délicatement posé sur l'avant bras gauche du bretteur, tandis que sa main droite elle maintenait la garde de façon à ce que la pointe de l'artéfact soit dirigée vers Ed. Ce geste était peut-être totalement inutile, après tout rien ne prouve que l'autre est répondu à sa provocation, mais qu'importe, sur son dernier souffle, le condamné était roi. Et à l'instar des fleurs que l'on jette aux pieds des grands rois défunts, des larmes cristallines vinrent souiller les joues du prince. Après tout, cela pourrait bien être la deuxième fois... qu'il perdra la vue.
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MessageSujet: Re: Break non désiré ; Break interrompu Break non désiré ; Break interrompu - Page 2 EmptyMar 1 Fév 2011 - 13:12
Ce que je pus concevoir, c'était que l'attaque avait fait mouche. Le visage de mon adversaire se déforma joliment. Encore un peu et je l'aurais vu cracher du sang. Je pensais aussi voir des convulsions lui traverser les corps, des sortes de spasmes indistincts quand je lui agrippai le poignet, quand mon pied alla tâter de son nombril dans une boutade affectueusement cruelle et quand son épée s'enfonça lui mordit cruellement les muscles. Je le relâchai parce que je ne pouvais rien faire d'autre, à moins que ce ne soit lui qui se soit débattu pour échapper à ma prise. En tout cas, j'avais titubé. Le timing avait été parfait et Dame Fortune aussi. Merci la Dame, pour une fois que tu daignes te retourner pour voir ton fidèle le moins serviteur. Mes portails s'annulèrent d'eux-même. De toute façon, l'albinos s'était enfui à quelques mètres pour éviter de les subir une seconde fois de trop. Pour une fois que son corps et son épée n'avaient fait qu'un, il pourrait me remercier. J'étais un fan des théories mal comprises.

Il ne put rien faire d'autre, mais je me tournais vers cette espèce de carcasse étendue, du sang s'écoulant de son dos de façon irrégulière sous ses muscles. Elle teintait ses vêtements tel un ruisseau carmin. La blessure était sévère, même pour un Voyageur de rang supérieur. Un furieux handicap qu'il n'arrivait pas à endiguer, malgré toute sa force de caractère et ses connaissances en attaque. J'avais réussi mon coup. Mais ce même sentiment qui m'avait pris quelques temps revenait : la bataille était gagnée mais pas la guerre. Il y avait un truc dans son comportement qui n'allait pas, il avait un truc en plus que je ne possédais pas. Ce sentiment, j'eus la réponse dans deux secondes.
Le pauvre bougre hurla. De plaisir. Ou d'un sentiment quelconque. Ce n'était pas une douleur qui se métamorphosait dans un élan euphorique : c'était une douleur dont il tirait profit. C'était les clochards marginaux qui admiraient la pauvreté comme la Messie. Il était heureux d'avoir mal. NOOON !!! Il n'était pas heureux d'avoir mal. Je compris enfin ce qui n'allait pas chez lui, ou plutôt, cet instinct qu'il avait de plus que moi.
Pour ce gars, le combat était une jouissance absolue dont son corps avait besoin. C'était un état d'esprit qui se rapprochait du jeu. Pour être grossier, il naissait du même désir que le sexe, même s'il se décalait totalement de celui-ci dans la satisfaction (et heureusement pour moi, de la mise en forme). Quand il me combattait, son visage irradiait seul. Il y avait toujours une commissure pliée en sourire quelque part, il était content d'affronter quelqu'un. Ce type prenait du plaisir à jouer au Poker avec la mort. Moi, je n'arrêtais pas de prévoir les situations les plus funestes, je n'arrêtais pas de me poser quelques réflexions, je me remettais en question et me stressais à loisir (utilement ou pas). Je ne pensais pas du tout comme lui. Il se battait en aimant ça. Il avait tout un art qu'il pouvait déployer, et il en était en joie de le montrer à son adversaire. Ce type était un type dangereux qu'on ne pouvait pas arrêter aussi facilement. Normal que je pris peur à son contact : il n'abandonnerait jamais à la première attaque échouée, à la première incartade. Pour résumer, ce type était un monstre du combat. Il avait des bases solides et un esprit retors. Très loin de la première image pompeuse qu'il pouvait envoyer à ceux qui le regardaient (ou ceux qui se faisaient aplatir par ses semelles). Il avait sa place dans Dreamland, comme on pouvait dire. Ce n'était pas le premier roux frisé à lunettes rondes venu, ce n'était pas un lâche. Il respirait aussi bien les effluves d'un champagne que la puissance.

Et je venais de lui infliger une blessure sérieuse. Trop sérieuse avec un peu de chance. Mon bras était en compote et mon panneau reposait uniquement dans mon autre main. Je ne savais pas si je pourrais utiliser mon arme. Une main, c'était très peu et les attaques que je pourrais lui attenter à la vitesse stupéfiante de celle du vieux gastéropode asthmatique ne serait pas très risquées pour lui. Et faire un coup emporterait mon corps en entier, bref l'autre épaule en sang. Je n'avais pas envie d'aggraver mes blessures pour si peu d'offensive. Je devrais utiliser mon pouvoir à chacun de ses nouveaux coups. Par un étrange réflexe, mon œil gauche était fermé, attendant la lumière ou qu'un filon de sang lui obstrue la vue après avoir inondé la paupière. Mais je n'avais pas de blessure, rendant ma paupière complètement ridicule. A moins qu'elle n'anticipe une nouvelle attaque de la forme recroquevillée à quelques pieds de moi. Donc c'était effectivement de la peur instinctive. Je ne savais pas si le combat était toujours fini et attendis patiemment qu'il se releva. Contrairement à la dernière fois, je préférais rester tranquillement dans mon coin au lieu d'en profiter pour lui foutre un bon coup de pied : tout mon corps me faisait mal, la douleur étant une maladie contagieuse qui se propageait à la vitesse de la lumière. Donc j'espérais qu'il ne puisse plus continuer le combat pour éviter de bouger le moins possible. A part les morsures glacées et brûlantes à la fois de ma blessure, tant qu'elle ne remuait pas trop, elle ne me faisait pas plier en deux sur le sol. Oh pitié, ne te relève pas, reste sur le sol...

Mais l'albinos n'était pas de ceux qui se recroquevillaient longtemps, mais de ceux pour qui cette position était pire que la mort. Il se releva tout en me lançant des phrases de dingue complet. Il n'arrêtait pas de confirmer mon hypothèse : il adorait combattre. Combattre pour combattre, pour dévoiler son art. Moi, je n'avais rien à montrer aux autres, juste que je pouvais chèrement défendre ma vie. Il serait peut-être temps que j'aille voir mon Seigneur pour qu'il m'aide un poil à m'y retrouver dans cet univers de damnés. L'autre pensait qu'il allait crever. Je ne pouvais vraiment pas lui dire. S'il avait été dans le Monde Réel, je ne lui aurais rien répondu et j'aurais appelé directement le corbillard le plus proche. Mais doué de nouvelles capacités physiques étonnantes, je ne pouvais pas me prononcer pour les Voyageurs qui subissaient de telles blessures. En tout cas, son entaille n'était pas assez puissante pour l'empêcher de bouger. J'avais loupé la colonne vertébrale à mon avis. Vraiment dommage, il aurait bien souffert mais il aurait survécu tandis que j'aurais pu passer le reste de mes nuits à contempler le ciel et essayer de trouver la position la plus confortable pour éviter de raviver mon épaule saignante. Un fait que je pouvais deviner : j'étais certainement devenu plus pâle, manque de sang oblige. Je sentais encore les photons me taillader, aussi froid qu'une lame et aussi chaud que les rayons du soleil. Une sensation désagréable qui me rappelait le comportement du jeune homme qui faisait un effort pour se remettre debout. J'aurais bien voulu lui répondre mais j'étais effrayé. On aurait dit un rhinocéros qui était surpris d'avoir écrasé un guépard. J'avais peur et quand on avait seulement peur, on ne pouvait rien dire de très glorieux.

Le véritable problème qui assaillait mon esprit était que je m'étais trompé sur la nature du bonhomme. Qu'au lieu d'être un fils à papa, un m'as-tu-vu insupportable, ce gars était un guerrier féroce dont les muscles étaient aussi secs que costauds. Il était plus fort que moi, quelque part. Bien plus. Il avait un état d'esprit que je n'avais pas et qui me poussait à l'aveuglement complet. Lui embrassait Dreamland des bras, moi, je ne voyais que le podium et les flashs qui accompagneraient ma montée. J'aurais pu dire : Scuse, je t'avais pris pour un connard mais en fait, t'as un esprit aussi acharné que noble du combat. Mais ce n'était pas mon style de changer aussi radicalement de position. De un, parce qu'il me manquait une bonne partie de mon cerveau. De deux, parce que j'étais un gars buté qui ne voulait rien entendre. Je savais que je m'étais trompé mais je refusais de l'admettre. Je le voyais toujours comme un connard, histoire de justifier mon combat (je l'avais quand même provoqué en le prenant pour un con). Ou bien alors, histoire de justifier ma très probable victoire. Mais j'évitais d'y réfléchir. Être sage et reconnaître sa valeur reviendrait à m'insulter et à le bonifier. Je respirais un grand coup tandis que le connard m'envoya un nouveau slash de lumière, une vague d'astre. Comme ça, sans prévenir, aussi rapide qu'incongru, puisant des forces je ne savais où, la trouvant dans son être bafoué. Bien plus grande que les autres, plus rayonnante aussi. Je ne pouvais plus bouger normalement, je préférais utiliser une nouvelle fois mes portails. C'était ça ou perdre un membre.

Premier portail : Devant moi, englobant la quasi totalité de mon corps, essayant de suivre le coup lumineux pour bien l'intercepter.
Second portail : A dix mètres de moi, aussi douloureux cette distance fut-elle à invoquer, tourné vers le sol.
Effet provoqué : Je vis la lumière foncer vers moi avant de s'évanouir d'un coup d'interrupteur. Elle s'écrasa à la place sur le sol, explosant l'herbe et soulevant des petites mottes de terre dans un déchirement grave. Comme si on avait lancé un gros coup de marteau sur la pelouse. Je mirais de l'œil l'entaille faite, et c'était un joli fossé. J'aurais certainement été coupé en deux si je n'avais pas réussi à esquiver l'attaque.

Je fis une grimace pour revenir à mon ami qui m'attendait, le sabre fixé vers moi. Même si son regard était de loin le plus tranchant. Il voulait encore se battre. Il n'en avait pas terminé avec moi et je frissonnai. Je titubais pour marcher vers lui en faisant attention à son sabre. Je me servais du panneau comme d'un bâton, histoire qu'il me porte aussi bien que je le portais. J'étais en face de lui, à trois mètres de distance environ tandis qu'il me fixait. J'aurais pu loucher sur la pointe de sa lame s'il avait été plus proche. En tout cas, je venais de remarquer qu'elle avait pris une teinte plus foncée, plus rouge. Elle s'était imprégnée du sang en quelque sorte. Et au moins, la lumière qu'elle diffusait agressait moins mon regard, même si mon œil gauche fut camouflé par sa paupière. Je devais lui dire quoi, des excuses ? Ce serait terriblement condescendant, non ? Un guerrier de ce type n'avait pas besoin d'excuse, il serait un peu honteux d'avoir cédé face à un adversaire à l'esprit plus faible que lui. Il faudrait que je renforce mon âme, un truc du genre. L'autre m'avait remercié pour ce combat avant de m'envoyer une attaque mortelle. Il avait été heureux, et même dans sa défaite s'il pensait avoir perdu, il se sentait un peu apaisé. Bref, tandis que moi, je le voyais comme un type à l'esprit aussi redouté que des griffes de léopard, lui me voyait toujours comme un abruti de première classe qui passait son temps à insulter les gens et tabasser du monde quand leur tête ne leur revenait pas. Mon but était d'être apprécié, pas insulté.

Et puis merde, hein ! Je réussis à m'approcher de lui. L'effort fut aussi physique que mental. Je rentrais dans son aire d'attaque : la longueur de sa foulée plus la longueur de son sabre. Un geste pourrait m'avoir en un coup mais je pensais que le tout fut terminé. Il ne voudrait pas encore se battre. Sinon, auquel cas, je me défendrais une nouvelle fois avec une paire de portail. Ce mec était dangereux. Je ne le répéterais jamais assez. Et s'il devenait assez fou pour se risquer à devenir le roi de Dreamland, il serait un candidat sérieux. Certes, j'aurais pu le tuer, en finir maintenant si ses réserves étaient vides. Mais il fallait bien que je me débatte jusqu'au bout. Je ne connaissais pas la force de mes adversaires futurs. Mais si je le laissais se balader tranquillement dans Dreamland, il y aurait de futurs duels qui feraient secouer le monde. Et plus que la première place qui n'était qu'une étape pour moi, c'était la célébrité ultime que je visais. Être numéro un, aussi difficilement que possible, ça n'apporterait rien. Mais être impliqué dans des combats dantesques, c'était comme ça que je marquerais les esprits. Comme le montrait les films Incassable, Mystery Men, un super héros ne devait sa survie qu'aux super méchants qu'ils combattaient. Ce mec était un dingue qui me donnerait assez de fil à retordre la prochaine fois pour que je devienne couturière. Et parce qu'il fallait bien que je lui lançai le défi dans une forme qu'il aimerait, que je puisse lui montrer que je le respectais, je réussis à lui dire aussi distinctement que possible :


« Tu peux te contenter de beaucoup plus qu'un combat aussi plat que celui-là. Tu ne peux pas perdre avec fierté contre un type aussi insignifiant que moi. Si tu dois perdre dans l'honneur, ce sera contre un des meilleurs de Dreamland. »

Puisqu'il me manquait un grain, le discours fut plus stéréotypé que prévu. Je n'arrivais pas à donner du soufflé épique à mon texte et je m'en excusais. Mon panneau semblait mort, comme brisé, pareil pour mon moral. J'avais honte d'avoir gagné contre lui. Voilà. C'était ce que je ressentais. J'avais réussi à expliciter ce que je voulais dire...


[HRP : Il est évident que tu peux continuer le combat si tu veux ^^]
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