I had a dream ! A dream in the... Attends, on est où là ?

Jusque là, tout se passait globalement... moyen. Autant elles ne se faisaient pas rouler dessus dans les règles de l'art, autant ni l'autre Voyageuse ni les oiseaux n'avaient l'air très efficaces contre la peluche géante. Entre la première qui donnait des violents coups de poing à l'air franchement peu utiles et les seconds qui se contentaient de faire des tours en faisant un piqué par-ci par-là, l'ennemi avait pas vraiment l'air en difficultés.

À vrai dire, Mara était un peu à court d'idées. Surtout car l'apparence de l'adversaire avait le don certain de la déconcerter, elle n'arrivait pas du tout à réfléchir efficacement. Elle restait un peu en retrait, bougeant un peu pour voir l'affrontement de profil et essayer de comprendre ce qu'il se passait. Elle devina que la femme avait dû utiliser son pouvoir alors que la grosse masse de fourrure finissait misérablement sa charge en s'aplatissant sur du rien devant elle. Mais si sa défense paraissait infranchissable, ses coups rebondissaient toujours inlassablement sur le punching ball rugissant.

En fait, alors que l'albinos s'élançait dans une énième charge, la fillette avait levé les yeux vers les volatiles qui discutaient "stratégie" d'un air un peu militaire, reflétant plus ou moins le niveau de leur QI:

*Ça ne marche pas, chef!*

*Essayez encore, soldat!*

*Chef, oui, chef!!*

L'un des animaux piqua, s'enfonça une seconde dans la chair flasque, rebondit et stabilisa difficilement son vol au niveau des autres, s'exclamant à nouveau:

*Ça ne marche toujours pas, chef!*

*Ah le fourbe!*

Mais la petite n'eut pas la possibilité de suivre cette passionnante conversation, se recevant d'un coup un coude en armure dans la cage thoracique, quelques seconde avant que le reste de ce corps en armure ne s'effondre sur elle, la plaquant douloureusement au sol. Tentant d'appeler à l'aide d'un souffle rauque et globalement incompréhensible, elle fut finalement libérée de la masse qui l'aida à se relever.

"Tout va bien ?! Tu n'es pas blessée ?!"

Levant un œil hagard vers la Voyageuse qui lui demandait ça, elle se contenta de relever difficilement un pouce en l'air, se tenant les côtes de l'autre main et toussotant un peu. Elle chancela de nouveau en perdant le soutien de l'adulte qui s'agitant à présent dans la fourrure du bestiaux.

*Chef, j'ai faim!*

*La ferme, soldat, c'est pas le moment!*

Elle tenta vaguement une onde de confiance sur l'ennemi, mais celui-ci étant occupé à autre chose, le pouvoir affaibli par la douleur sembla le traverser sans le toucher. Rappelant à la petite que même quand on touchait le fond, se souvenir de l'inutilité de son pouvoir permettait toujours de creuser un peu plus.

*Chef, l'ennemi à un goût de caramel, chef!!*

*Vraiment? Laissez-moi goûter, soldat!*

Mara se trouvait face à une situation extrême. Elle avait du mal à respirer, une douleur lancinante parcourait son torse, seuls quelques petits cailloux pourraient servir d'arme à proximité, et la seule personne à pouvoir combattre était immobilisée.

*Mais c'est vrai que c'est bon, soldat!*

*Oui, chef!*

*Oh mon Dieu, soldat! Que se passe-t-il?!*

Levant difficilement la tête vers l'escadron pigeon, elle vit l'un d'eux tirer de toutes ses forces sur une mèche de poils, comme si quelque chose le bloquait. Et d'un coup, un "pop" retentit et une des petites boules colorées, une verte, jaillit de la masse. Elle se balança un instant sous l'oiseau qui tenait sa fourrure dans son bec, avec de disparaître dans un "pouf" un peu différent, générant de petites paillettes dorées.

Prise d'une révélation, la fillette réunit ses dernières forces dans une grande onde de confiance vers les volatiles, leur criant de tirer sur son pelage de toutes leurs forces. Et tandis qu'il venait visiblement de perdre un petit morceau, la monstruosité hurla de rage.

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Ses mains s'enfonçaient encore et toujours dans la chair du monstre tendit que l'oxygène venait à cruellement lui manquer. Alors qu'elle commençait à voir des étoiles blanches et noires danser devant ses yeux, elle retrouva le sol dans un bruit de ferraille fracassée. Aucune douleur, juste le bonheur de sentir ses poumons se remplir à nouveau ! Elle prit de grandes bouffées, retrouvant peu à peu une vision non constellée et claire. Elle avait entendu en hurlement avant de retrouver la terre, et en se retournant, elle vit la créature s'agiter dans tous les sens, avec la lenteur qui la caractérisait si bien. Ses membres ridicules s'agiter aussi haut qu'ils le pouvaient afin de chasser les volatiles qui s'attaquer à lui. L'albinos dut se relever et se concentrer pour comprendre que qu'il était entrain de se passer. Elle vit alors l'un des gros pigeons tirer sur les "poils" de la bête, battant des ailes vers l'arrière, il put en décrocher un nouveau morceau qui arracha un second crit de rage à sa victime. La voilà la solution !! Ces créatures volantes n'étaient peut-être pas si idiotes ! Lilith jeta un coup d’œil derrière elle, s'assurant que sa protégée allait bien.

Là elle la vit, une main sur les côtes, l'autre contre sa tempe. Elle semblait si concentrée ! Elle ressentit une pointe de culpabilité en se disant qu'elle l'avait fait souffrir lors de sa précédente chute, mais sa culpabilité se mua en incompréhension, puis en étincelle d'espoir et finalement en fierté non dissimulée. Elle n'en était pas certaine, mais elle se dit que sa petite rêveuse n'en était surement pas une. Elle semblait contrôler ces piafs, parler avec eux ! Encore une fois, la jeune femme n'en était pas certaine, mais c'est ce que les apparences laissaient croire.

Sans attendre plus longtemps, elle se retourna pour faire de nouveau face à la créature moelleuse qui se débattait inlassablement contre des volatiles qu'elle n'atteindrait jamais avec ces bras si petits. Elle congédia Eila qui ne lui était d'aucune utilité pour se combat, si ce n'est à l'alourdir et la ralentir, et fonça de nouveau vers son adversaire en sucre. Elle imita les oiseaux à l'envergure non négligeable et tira de toutes ses forces sur ce qui pouvait s'apparenter à des poils. Là, une des créature qui l'avait poursuivit depuis les plaines se retrouva dans sa main, tenue par une patte et se débattait. Elle disparut dans un "pouf" similaire à la disparition d'un voyageur qui se réveille, sauf qu'en plus, une pluie de paillette s'écoula jusqu'au sol. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que la facilité était de mise dans ce combat ! Elle poursuivit son épouillage avec rapidité, n'attendant pas que les petites boules de poils disparaissent, elle les jetaient en arrière.

Cette épilation façon barbare était quelque peu amusante, bien que chaque râle de la créature lui arrachait un froncement de sourcil compatissant. Ce que ce doit être désagréable de ne rien pouvoir faire face à une telle agression ! La créature rapetissait à mesure que des morceaux lui étaient enlevés. Il se mit soudainement à piétiner le sol, manquant d'écraser mollement la jeune femme qui esquiva en roulant dans la poussière.

Pour une fois, les choses se présentaient bien! Ah, mince, mais c'est pas une mauvaise idée de penser ça? Hu... allez, faut prendre le risque. Car pour une fois, les choses se présentaient vraiment bien. D'abord les oiseaux semblaient avoir compris le message et s'étaient proprement acharnés sur la bestiole, et la Voyageuse avait aussi compris ce qu'il se passait, et s'était mise à l'action elle aussi! Et autant le début avait l'air un peu dur, autant le truc perdit vite en taille.

Ce qui tira un sourire presque heureux à Mara, alors qu'elle se tenait plutôt douloureusement les côtes.

Mais enfin, alors que ses animaux étaient obligés d'y aller un par un pour ne pas se gêner dans la tâche, le monstre tenta une dernière attaque qui échoua plutôt misérablement. Il était un peu moins grand que la femme qui venait de l'esquiver et prenant son courage à deux mains, la fillette décida de l'aider à achever l'ennemi, histoire de se débarrasser rapidement du problème. Utilisant sa main libre pour tirer en serrant les dents, elle restait moins efficace que le commando pigeon qui répétait inlassablement les mêmes gestes.

Elle dut esquiver quelques coups maladroits en vacillant mais l'ennemi semblait trop occupé à se tordre de douleur pour viser correctement. Au fur et à mesure qu'il ressaisissait, il semblait perdre en puissance et vint un moment où Mara comprit ses paroles. Enfin, "paroles". Disons plutôt que son pouvoir décida de traduire ses grognements stridents en cris de douleurs bien plus humains. Sursautant face à ce bruit, la petite faillit perdre l'équilibre et se stabilisa en reculant de quelques pas.

La chose lui arrivait maintenant à la taille et elle fixa les autres lui arracher inlassablement des bouts sans savoir quoi dire. Une unique question trottait dans sa tête: Qu'est-ce que je fais? Quand bien même c'était une créature née des rêves des gens, un truc qui avait essayé de les tuer, une bête qui n'était pas réelle et qui n'avait pas même de conscience, c'était... Ces cris de douleurs étaient terribles, retentissant à ses oreilles comme pour la culpabiliser, l'accuser de la disparition d'un être vivant.

Elle était figée, oubliant presque ses douleurs, incapable de faire quoi que ce soit. Elle le sentait, même une onde de confiance ne pourrait calmer la Créature, à l'instant où leur assaut s'arrêterait, cette "peluche" voudra se venger. Il fallait qu'elles continuent ce massacre, n'est-ce pas? C'était la meilleure chose à faire? À l'instant, la fillette s'en fichait pas mal de l'apparence duveteuse du truc, elle entendait juste des cris qu'elle associait à un animal en détresse.

C'est la gorge nouée qu'elle vit deux pigeons tirer chacun un côté de la créature qui se divisa en deux, chaque moitié s'agissant un peu en geignant, avant de disparaître. Les cris avaient disparus. Le silence était de retour. Les oiseaux échangèrent un regard, saluèrent l'enfant puis s'envolèrent. Et les rochers autour d'elle se couvraient de questions.

Fallait-il faire ça? N'y avait-il pas d'autre solution? Pourquoi ces cris étaient si horribles?

Pourquoi doit-on toujours faire souffrir les autres à Dreamland?

Déglutissant légèrement et passant les mains sur son visage pour arrêter les larmes qui menaçaient de monter, elle se tourna vers l'inconnu, tentant de faire un sourire un peu gêné, et décida d'entamer la conversation. Après tout, elle avait l'air gentille, et l'enfant voulait juste oublier ce qu'il venait de se passer:

"Du coup, merci pour... enfin, voila... Je m'appelle Mara, et vous...?"

Et elle s'attrapa les côtes en grimaçant, parler lui rappelant d'un coup qu'elle s'était prise une armure entière en plein vol.

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Bientôt la jeune fille aux airs terrifiés se joignit au groupe d'exterminateurs et se mit à éplucher la bête de la même manière. Cette dernière rapetissait à vu d’œil, si bien qu'elle n'arrivait plus qu'au niveau des genoux de la jeune femme qui essuya son front maculé de sueur et de poussière. Un instant de répit qui permit à deux volatile de se saisit de la boule de poil qui avait nettement rapetissé et la séparer en deux, faisant disparaître à jamais le cauchemar dont elle était responsable. Pfiou ! Enfin terminé ! Elle jeta un dernier coup d’œil aux paillettes étincelantes qui rejoignaient le sol avant de reporter son attention sur la gamine qui semblait perdue.

Concentrée, elle ne l'avait pas vu s'éloigner du monstre qu'elles détruisaient. Et maintenant elle semblait toujours autant terrifiée. Pourtant, il n'y avait plus aucun danger ! Les créatures duveteuses avaient bel et bien été exterminées et elles se trouvaient dans un des royaumes les plus calmes et sécus. Elles n'étaient qu'à quelques mètres l'une de l'autre, seules à présent puisque les oiseaux disgracieux qui les avaient aidé s'en été allés à leurs occupations. Lilith fit un pas en avant, la petite fille se tenait le visage, comme prête à pleurer. L'albinos ne savait que faire. Elle ne traînait pas souvent avec des enfants et consoler ne faisait pas partit de ses domaines de prédilections.

C'est alors qu'elle vit apparaître en gras et surligné ce qui la tourmentait à ce point. Là, sur les rochers, sur les nuages. Elle se permit de lire ses pensées. Cette enfant était arrivée bien trop jeune dans ce monde de brute. Et elle ne pouvait pas lui expliquer que oui, ici, à Dreamland, elle ne serait jamais réellement en sécurité. Qu'il existait autant de créatures dangereuses que de voyageurs aux desseins cruels. Qu'ici, dans les rêves, la loi du plus fort était de mise.

Alors qu'elle s'avançait pour la prendre dans ses bras, la petite releva un visage éclaircit par un sourire qui n'avait rien de sincère. Elle se ravisa et cacha ses mains dans son dos, derrière lequel elle se tritura les doigts comme si elle avait fait quelque chose de mal.

-"Du coup, merci pour... enfin, voilà... Je m'appelle Mara, et vous...?"

-"Oh euh, enchantée Mara. Je m'appelle Lilith. Que fais tu ic///"

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la demoiselle avec qui elle conversait semblait souffrir à l'endroit même où elles étaient entrées en collision. Sans réfléchir plus longtemps, elle se mit à genoux pour étudier son cas et vérifier si les dommages étaient sérieux.

-"C'est ici que tu as mal ?" Elle passa légèrement ses doigts sur ses côtes flottantes, tentant de repérer une quelconque cassure. "Pardonne moi Mara, tout est de ma faute."

"Lilith". C'était un jolie nom ça, "Lilith". Ça faisait féerique et agréable. Mais ça devait être un peu difficile à porter dans la vr-

"AAAaah... hh... hh..."

La fillette lâcha une plainte qui s'étouffa quand elle arriva à bout de souffle, alors que l'adulte appuyait pile au "bon" endroit. Sentant ses yeux commencer à la piquotter malgré tous ses efforts pour ne pas pleurer, elle releva la tête vers la femme en pinçant les lèvres, passant délicatement la main droite au niveau de l'os fatidique. Frôlant délicatement la côte cassée, grimaçant à chaque onde de douleur qui résonnait dans sa nuque, elle décida de s'asseoir très lentement.

Quand elle fut finalement installée sur ses genoux, elle leva un air désolé vers l'albinos en lâchant un:

"Nan, nan... Nan, c'était pas vous, c'était... le truc... qui vous a lancé sur moi. J'aurais dû faire plus attention... Gn. Vous inquiétez pas... trop. C'est pas la première fois... que je me casse un truc ici. À me demander si ch'uis pas plus fragile... qu'en vrai..."

Elle essaya plus ou moins de rire en évitant le regard de la Voyageuse, puis répondit à sa question après avoir profondément soupiré, espérant faire partir la douleur:

"Je faisais rien de particulier... Je sais juste... pas trop comment... choisir où passer la nuit... Du coup j'arrive au hasard... Et vous?"

En tous cas, y avait pas à dire, c'était agréable de voir quelqu'un faire attention à elle comme ça. Ça lui arrivait souvent de tomber sur des gentils Voyageurs, et souvent ça l'énervait de se sentir sur-protégée, mais dans son état, même si c'était pas trop grave, ça faisait du bien. Elle ne put s'empêcher de murmurer comme pour elle-même:

"J'espère juste que je vais... bientôt me réveiller..."

Au moins, elle arrivait à refouler ses larmes, l'honneur était sauf.

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Oui, c'était bien là. Elle retira immédiatement ses doigts de la cage thoracique douloureuse de la petite voyageuse en s'excusant de nouveau, désolée de lui avoir encore causé du tort.
Elle l'aida à s'asseoir doucement, prenant soin de ne pas la blesser plus encore, et soupira en posant ses mains sur ses hanches, incapable de trouver une idée.

"Nan, nan... Nan, c'était pas vous, c'était... le truc... qui vous a lancé sur moi. J'aurais dû faire plus attention... Gn. Vous inquiétez pas... trop. C'est pas la première fois... que je me casse un truc ici. À me demander si ch'uis pas plus fragile... qu'en vrai..."

Concrètement, c'était impossible. La constitution d'un corps et sa capacité à encaisser les coups étaient nettement décuplées dans ce monde onirique. Il est vrai que dans la réalité, une telle chute aurait certainement dû lui faire cracher du sang, voire même lui fracturer bien plus qu'une côte. Même si elle venait à peine de devenir voyageur, même si elle était une simple rêveuse... D'ailleurs, elle pouvait s'estimer heureuse de s'en sortir si bien !

"Je faisais rien de particulier... Je sais juste... pas trop comment... choisir où passer la nuit... Du coup j'arrive au hasard... Et vous?"

Quelle pauvre enfant. Seule et faible. Elle attirait vraiment la pitié de la jeune femme qui posait un regard attendrit sur elle. Peut être trop attendrit. Elle s'accroupit pour être à sa hauteur, il était malvenue de parler "de haut" à un enfant sans entendre ce qu'elle venait de dire.

"Je vois, tu n'as personne à rejoindre ici. Il est vrai que tu es encore jeune Mara, mais rassure toi, tant que je suis là il ne t'arrivera plus rien."

Elle la gratifia d'un sourire chaleureux, contente de pouvoir lui servir de soutient et de protection. Après tout elle se sentait coupable de l'avoir blessée, et de l'avoir fait vivre une expérience si peu enrichissante, voire traumatisante. Finalement elle s'autorisa à lui saisir les mains dans un élan de compassion, la voir si triste la mettait mal à l'aise, et puis elle ne savait pas vraiment se comporter avec des enfants, se trouvant maladroite.

"Et bien, que dirais tu de passer le reste de la nuit ensemble ? Rassure toi, ta blessure sera guérie dès ton réveil."

Elle disait ça pour la réconforter, bien que ce soit vrai, la petite devait déjà le savoir, mais peu importe, il fallait qu'elle ait quelque chose à dire alors elle laissait ses pensées s'écouler à travers ses lèvres.

"Tant qu'elle sera là, il ne lui arrivera plus rien." Joli programme, mais qui sonnait comme si elle allait passer les prochaines nuits avec elle, ce qui n'était peut-être pas possible. Enfin, sait-on jamais... Le regard plein de compassion de l'adulte était presque un peu envahissant. Mara hésita à lui rétorquer une réplique précisant qu'elle n'était pas en sucre ou quelque chose du genre, mais la situation présente, sa gratitude pour la dame et son manque total d'inspiration l'empêchèrent de sortir des mots sans doute déplacés.

Puis d'un coup, la femme lui prit les mains, et Mara commença à se demander si elle n'était pas une maman dans le monde réel pour la traiter comme ça avec des réactions pareilles. Après, elle faisait un peu jeune mais certains vieux faisaient bien jeunes... Mmh. En tous cas, la fillette commençait à se demander si la Voyageuse ne commençait pas à la voir comme une petite poupée. Ce qui serait à la fois très étrange et très dans la continuité de la nuit qu'elles venaient de passer. Dans tous les cas, l'enfant répondit à sa dernière remarque, parlant toujours un peu doucement pour pour trop bouger sa côte cassée:

"Ah, oui, je... je sais, oui... Et oui, 'sûr, même si je sais pas si la nuit va durer longtemps..."

C'était vrai qu'elle ne serait pas surprise qu'elle ne commence même à traîner vers la fin. Soupirant bien lentement pour ménager son corps, elle s'autorisa à gigoter légèrement pour trouver une position plus confortable et regarda sa sauveuse dans les yeux. Regardant un instant les pupilles rouges de la femme, elle se focalisa de nouveau sur les quelques questions qui traînaient dans sa tête, trouvant que c'était une bonne occasion de les poser, maintenant que les choses s'étaient calmées...

"Dites... vous connaissez bien Dreamland, non? ... Vous connaissez ce Royaume? Il est bizarre... Au fait, c'étaient quoi les ... trucs-peluche de tout-à-l'heure...? Je savais pas qu'un truc mignon... pouvait essayer de me tuer..."

C'est vrai que c'était assez nouveau comme idée. Et un peu trop déstabilisant pour la fillette, qui avait déjà du mal à distinguer amis et ennemis, voyant le bien partout. Puis d'un coup, une petite lumière s'alluma dans l'esprit de l'enfant. Si Lilith avait plus d'expérience qu'elle, c'était une bonne idée de glaner quelques conseils, non? Poursuivant sur sa lancée précédente, elle continua son interrogatoire:

"... Mais en fait, comment vous faites pour décider de ... de comment vous habiller ... ou où arriver?"

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La jeune fille semblait gênée d'être ainsi traitée, et Lilith lâcha immédiatement ses mains en se rendant compte qu'elle pénétrait sans doute dans sa bulle d'intimité. Il est vrai qu'elle avait rarement eut affaire à des enfants, et visiblement cela réveillait son côté maternel. Était-ce un bonne ou une mauvaise chose ? Disons que tant qu'elle ne dépassait pas certaines limites, cela restait dans le domaine du raisonnable. Bref. La blondinette répondit finalement, et révéla un fait qui n'avait jusqu'à présent pas traversé l'esprit de l'albinos. Le réveil.

Il est vrai qu'ici, à Dreamland, le temps semble s'écouler sans qu'on ne le remarque. S'étaient elles battus si longtemps ? Possible. Mais l'adulte ne ressentait pas les prémices du réveil, pourtant elle avait l'habitude de se réveiller tôt, même lorsqu'elle n'avait pas de cours. Elle regarda un instant le ciel, se rappelant finalement qu'il n'indiquait jamais l'heure et ne changeait jamais, surtout ici, au Royaume des Doutes, où il était toujours bleu et parcourut de nuages laiteux.

Le temps qu'elle regarde vers le haut, la petite demoiselle s'était assise de façon à ne pas avoir mal, sans doute. Elle la fixait, elle regardait ses yeux, et Lilith se demandait si elle devait soutenir son regard azure ou détourner les yeux. La réponse attendra puiqu'elle prit finalement la parole, rompant ce moment silencieux presque gênant.

"Dites... vous connaissez bien Dreamland, non ? ... Vous connaissez ce Royaume? Il est bizarre... Au fait, c'était quoi les ... trucs-peluche de tout-à-l'heure...? Je savais pas qu'un truc mignon... Pouvait essayer de me tuer..."

La jeune femme ne put s'empêcher de rire doucement, comme pour détendre l'atmosphère. Un rire court, assez discret finalement. Tant de questions auxquelles elle pouvait répondre avec plus ou moins de précision. Les enfants se ressemblaient tous. Curieux, francs, impressionnables.

-Si je connais bien Dreamland... Pas vraiment. J'ai visité quelques royaumes, certes, mais je sais qu'il me reste encore beaucoup à découvrir. Tout ce que tu auras l'occasion de voir ici te paraîtra étrange, que ce soit dans les infrastructures, dans les créatures, dans les lois, ici, rien ne ressemble à ce que tu peux voir dans le monde réel, nous somme au pays des rêves après tout ! Haha...

Tout en parlant elle s'était aussi assise à côté, jambes repliées sur le côté telle une Lady en pique-nique. Elle défit les plis de son tee-shirt et remit une mèche de cheveux derrière son oreille.

"... Mais en fait, comment vous faites pour décider de ... De comment vous habiller ... Ou où arriver ?"

Elle leva un instant les yeux au ciel, donnant l'air qu'elle réfléchissait et émit un léger soupire, se rendant compte qu'elle ne s'était jamais vraiment posé la question.

-Et bien... En arrivant ici, je n'avais que mon pyjama comme vêtement à vrai dire. Je me suis acheté quelques affaires, et chaque nuit mes tenues changent, de façon aléatoire haha. Je suppose que cela a un rapport avec mon pouvoir. En ce qui concerne le lieu où je me rends, là aussi c'est aléatoire. Je peux le décider, en y pensant avant de m'endormir, ou bien me retrouver là où mon inconscient a décidé de m'emmener. Il m'est arrivé de me retrouver dans des lieux assez insolites lorsque cela arrivait...

Elle rit de nouveau, l'air était doux, personne d'autres qu'elles ne semblait errait dans ce royaume, tout était calme et Lilith se sentit comme une grande sœur. Elle qui n'avait jamais eu qu'un grand frère, toujours là pour la protéger, elle se dit que cette nuit, se fut à son tour de jouer les protectrices.

La petite buvait les paroles de l'adulte. Alors comme ça, c'était aussi bête que ça? Il suffisait juste de penser à comment ou voulait être ou où on voulait aller en se couchant? Ça paraissait simple, dit comme ça, mais Mara avait du mal à réfléchir à ce genre de choses le soir, surtout que pour peu qu'elle soit pas épuisée, ça pouvait l'empêcher de dormir. Mais bon au moins elle avait une idée rapide, un moyen, et elle avisera plus tard.

Lilith avait vraiment l'air de bonne humeur en lui parlant, et les petits rires qu'elle se permettaient ne contredisaient pas vraiment cet aspect extérieur. L'enfant refoula une pensée amère remarquant que c'était sans doute car elle avait pas une foutue côte cassée, et se contenta de recevoir cette bonne humeur plutôt bienvenue dans le nouveau calme ambiant. Le paysage aurait sans doute été parfait s'il n'avait pas été composé d'un désert caillouteux où s'affichaient ici et là les pensés des deux filles, parfois de manière un peu mélangée. Désireuse de poursuivre la conversation, surtout que la douleur allait en passant, la petite rebondit sur la dernière remarque de son aînée:

"Insolites? Des endroits bizarres vous voulez dire? Comme quoi? Moi ch'uis déjà allée dans un Royaume où tout était en pièces de puzzle, et un autre où tout était en bonbons ou en chocolat! Après, ça a un peu mal finit à chaque fois, mais les endroits était drôles..."

Elle grimaça vaguement avant de calmer ses inspirations un peu trop profondes, et leva la tête vers l'albinos, attendant qu'elle lui raconte ses aventures.

Malheureusement, le moment de détente ne fut pas de très longue durée, puisqu'un bruit de course rapide se fit entendre derrière elles. Tournant la tête avec inquiétude, la jeune Voyageuse resta interloquée, bouche légèrement entrouverte, face à l'arrivée d'un homme bizarre aux cheveux noirs et à la coupe improbable qui s'arrêta d'un coup et commença à jeter des coups d’œil méfiants tout autour. Les regardant d'un coup comme s'il venait de les remarquer, le type qui avait l'air d'être lui-même un Voyageur leur demanda d'un ton autoritaire:

"Hey, vous deux, on nous a signalé une sorte de monstre géant en forme de boule de poil dans les environs, vous sauriez pas où il est parti?"

Il avait des habits plutôt normaux, style t-shirt/jean, malgré une épaisse ceinture de cuir d'où pendait un bâtonnet rouge et plusieurs feuilles maintenues ensemble par une sangle. L'enfant n'arrivait pas à lire ce qui était écrit dessus, mais c'était assez coloré pour ressembler à des tracts pour quelques chose. Alors qu'il recommençait à lever la tête pour scruter l'horizon, visiblement impatient d'avoir sa réponse, il se mit à marmonner pour lui-même:

"Bordel, faites qu'il soit pas parti, il se passe jamais rien pendant ces foutues missions..."

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Lilith afficha une mine confuse, elle ne pouvait pas se permettre de lui décrire le Royaume auquel elle faisait référence. Sboobland n'était définitivement pas un endroit à visiter, ou même à en parler, surtout à des enfants. Tout là-bas possédait un caractère sexuel, les magasins vendaient des objets surprenants et des tenues affriolantes, les gens n'avaient aucune gène, les gens ne connaissaient pas le principe des sous vêtements, et parfois même des vêtements, bref, c'était... Un mauvais souvenir. Et maintenant qu'elle y repensait, elle avait rencontré un jeune garçon d'à peu près le même âge que sa nouvelle protégée ! Et bien, il y avait plus d'enfants voyageurs qu'elle aurait pu le croire ! Elle se décida finalement à lui répondre, détournant quelque peu le sujet.

-J'ai aussi visité le Royaume des sucreries oui, tu verras, chaque Royaume a ses particularités, aucun ne se ressemble ! Je te conseille cependant de rester dans la zone 1, c'est là où tu seras le plus en sécurité. Et encore...

-"Hey, vous deux, on nous a signalé une sorte de monstre géant en forme de boule de poil dans les environs, vous sauriez pas où il est parti?"

Lilith était tellement concentrée sur sa réponse qu'elle n'avait même pas entendu arriver le Voyageur aux allures de gredin. Elle s'était retournée vivement en se relevant, prête à contre-attaquer tant il l'avait surprise. C'était un homme assez gringalet, aux cheveux noirs coiffés en brosse à la Super Saiyan. Sa manière de se vêtir n'avait cependant rien d'intimidant, il était même assez simple, pour ne pas dire banal. Jean dévalé et tee-shirt gris, mais une épaisse ceinture de cuire d'où pendait divers choses. Ce jeune homme était impoli et rustre, pressé et grossier. Abasourdie par son interruption soudaine, elle ne répondit pas de suite.

-"Bordel, faites qu'il soit pas parti, il se passe jamais rien pendant ces foutues missions..."

-En effet, il y avait bien un monstre, mais nous l'avons terrassé.

L'albinos ignorait tout de ce voyageur, ne comprenant pas son empressement. Il semblait seul, pourtant il parlait à la première personne du pluriel. Devaient elles s'attendre à voir débarquer d'autres personnes de ce genre dans les minutes qui viendraient ? Ses interrogations s'inscrivaient au fur et à mesure sur la roche et les nuages, elle détestait être ainsi mise à nue.

"Nous?"

Apparemment, l'homme fut pas mal interloqué par la réponse de Lilith. La fillette de son côté s'autorisa à se bomber légèrement le torse. Bien sûr, ça participation n'avait pas été ultra-mémorable, ni même vraiment présente, mais si on attirait l'attention sur elle... Bah pour une fois qu'elle pouvait dire qu'elle avait un peu fait des trucs, elle allait pas s'en priver! Mais face à sa petite tête triomphante, ce fut un regard décidément blasé, vaguement arrogant sur les bords, qui la scruta de haut en bas. Avant de hausser les épaules en grognant légèrement.

Lâchant un "bon" visiblement déçu et un peu agacé, il leva les yeux au ciel et commença à tirer une feuille du paquet accroché à sa ceinture. La secouant un peu pour la défroisser, il la tendit à bout de bras vers l'adulte et commença à débiter un discours sur le ton du par cœur, en encore plus ennuyeux et vide de dynamisme si c'était possible. Ignorant ostensiblement l'enfant.

"Je suis l'un des fiers membres du groupe d'Onirion, le groupe qui se bat pour les droits des Voyageurs de part Dreamland. Notre unité et notre nombre font de notre organisation la plus grande et la plus puissante association de Voyageurs. Nous avons un crédo simple, protéger ces derniers des injustices et unifier Dreamland au nom de la paix et de la diplomatie. C'est pourquoi nous enjoignons les Voyageurs au talent prometteur comme vous à rejoindre nos rangs. Vous y trouverez chaleur et sécurité. Franche camaraderie. Des amitiés sincères. Et bien plus encore, qui sait, ah-ah. Nous ne rechignons pas à la tâche et aidons avec plaisir les nouveaux dans le formidable monde onirique qui nous entoure. Alors, comment refuser. Venez à Onirion."

Puis après avoir conclu ce terrible monologue, il se contenta de tendre le tract avec plus d'insistance vers la grande Voyageuse, une expression renfrognée sur le visage. Mara pour sa part ne savait pas trop quoi penser. Autant le discours laissait rêver, autant le type était pas ultra convainquant. Et elle se concentra de toutes ses forces pour trouver ce que ses parents lui reprochaient toujours de ne pas avoir: de l'esprit critique.

Ouaip, peut-être que le monsieur ne disait pas exactement la vérité.

Mais elle se contenta de fusiller le monsieur en question du regard, n'osant pas dire un mot. Et lui continuait de tendre sa feuille et lâcha d'un ton respirant l'ennui:

"Hésitez pas à poser des questions, ch'uis là pour ça..."

Messages : 132 Date d'inscription : 27/06/2012 Age du personnage : 29

En voilà un discourt intéressant. Dommage qu'il fut prononcé par un piètre orateur... Lilith n'avait eut de cesse d'élever de plus en plus haut son sourcil droit à mesure que le jeune homme débitait son assommant monologue. Abasourdie, elle l'avait regardé lui tendre le tract sans même lever le bras pour le saisir. Elle était du genre solitaire, et les groupes de Voyageur ne l'intéressait guère, pourtant, ce n'est pas cela qui la poussa à rester coi. Mais bel et bien le ton monotone et dénué d'enthousiasme dont avait fait preuve son interlocuteur. A se demander s'il pensait réellement ses paroles -bien que le contraire soit ici mit en avant-.

La jeune femme le regardait en clignant des yeux, effarée. Il semblait perdre patience, et assura qu'il était là pour répondre à ses questions. Elle n'avait aucune question, et son comportement la dépitait au plus haut point. Tentait-il réellement de l'enrôler dans son aventure qui semblait manquer cruellement de piment ?

-"Inutile, je ne suis pas le moins du monde intéressée. Si vous voulez un conseil, prenez des cours d'oration et revenez me voir. Vous semblez manquer cruellement d'intérêt à votre cause, c'est affligeant..."

Elle n'avait pas dit cela sous le coup de la méchanceté, loin de là, plutôt par franchise. Mais quoi qu'il en soit, son interlocuteur se contenta d'hausser une énième fois les épaules, indifférent à sa réponse. Il récupéra son tract qu'il accrocha à sa ceinture, se moquant bien qu'il soit abîmé ou en bon état. En voilà un "fidèle serviteur de la bonne cause". Quelle image !

Sans son armure, Lilith ne paraissait pas être la femme forte qu'elle était, aussi sembla t il ne plus la prendre en considération, et en soufflant d'un air de dédain, il rebroussa chemin en shootant dans les cailloux, à la manière d'un petit garçon que l'on vient de sermonner. Soit, qu'il s'en aille, cela débarrassera le paysage de cette coupe ridicule.

La jeune albinos expira bruyamment l'air de ses poumons, dépitée par une intervention autant inutile qu'inintéressante. Elle reporta donc son attention sur l'enfant restée au sol qui n'avait même pas eu le droit à un minimum de considération de la part de cet inconnu.

-"Mara ? Tout va bien ?"

HRP:

Mara aurait bien aimé signaler aussi son refus de rejoindre ce groupe bizarre, mais elle n'en eut pas l'occasion: le Voyageur se tira en bonne et due forme, la snobant totalement. Elle était si agacée qu'elle en oubliait sa côte, le regardant s'éloigner d'un air hargneux. Elle mit d'ailleurs quelques instants à réagir à la demande de Lilith, qui lui demanda à nouveau si elle allait bien. Ce à quoi elle acquiesça vivement, avant d'essayer de se relever. Ce qui se conclut par une grimace moyennement esthétique, tandis qu'elle retombait sur ses fesses en faisant finalement "non" de la tête.

Respirant lentement pour reprendre son souffle, son regard se perdit dans les rochers autour d'elle, lisant les inscriptions qui s'y gravaient ou qui disparaissait d'un instant à l'autre. "Des rochers qui écrivent les pensées? C'est bizarre.", "En fait, tout Dreamland est bizarre, c'est drôle.", "Je me demande si je serais forte un jour.", "Est-ce que les autres peuvent lire ce que je pense?", "J'ai pas un contrôle demain?", "Est-ce que je peux vraiment arriver à aider tout le monde?", "J'aimerais bien devenir une héroïne...", "J'ai pas envie d'aller chez le coiffeur...", "Combien de temps je vais survivre ici?".

Elle ne pouvait s'empêcher d'être surprise par ce qu'elle lisait. Déjà car elle se rendait bien compte que tout était issu de ses propres pensées, mais surtout car ça écrivait des trucs qui occupaient son esprit sans même qu'elle n'y pense vraiment. Enfin, elle avait l'impression, quoi. Survolant les phrases qui s'enchaînaient rapidement, elle ignora les trucs de la vraie vie pour s'arrêter aux questions sur Dreamland. Elle les regardait longuement, et avait la ferme impression d'avoir dès lors la tête totalement vide. Pas la moindre idée de réponse, de réflexion ou quoi, juste rien.

C'était idiot cet endroit, ça balançait des questions dans tous les sens, mais ça servait à rien si ça donnait pas les réponses. Mara tapa sa langue contre son palais et se retourna vers l'autre Voyageuse. Elle se sentait vraiment en train de fatiguer, le réveil approchait et elle se contenta de soupirer. Levant la tête vers la femme, elle dit d'une petite voix:

"J'ai pas croisé beaucoup de Voyageuses... mais à chaque fois, c'était vraiment des femmes gentilles. Comme toi."

S'autorisant un petit sourire géné, elle fit:

"C'était peut-être pas la... la meilleur nuit du monde, mais après, cet endroit est un peu nul... Du coup, j'espère qu'on se reverra plus tard et à un autre endroit... ça serait vraiment cool!"

Messages : 132 Date d'inscription : 27/06/2012 Age du personnage : 29

Oui, elle allait bien, tant mieux ! Lilith la regardait se relever et l’aida finalement à se rasseoir. Non. Elle n’allait pas bien. Et une pointe de douleur piqua le coeur de la jeune femme qui se sentait coupable. Elle, elle était sortie indemne de cet étrange combat, et c’était sa faute si la petite Mara souffrait. Elle aurait aimé pouvoir faire quelque chose, avoir des capacités de guérison, être en mesure de la soigner, d’échanger leurs douleurs, peu importe du moment que la pauvre enfant ne souffrait pus par sa faute.

En silence, elle suivit le regard de la petite demoiselle et se permit de lire dans ses pensées. C’est fou ce que les enfants pouvaient avoir comme interrogations ! Tellement de choses qui paraissent futiles lorsqu’on prend de l’âge. Elles restèrent un moment comme ça, assises et silencieuses, jusqu’à ce que la jeune fille ne vienne briser le silence en flattant son éco et souhaiter qu’elles se revoient.

Dans un sens, Lilith espérait plutôt qu’elles ne se revoient pas ailleurs. Car si déjà il y avait eu un danger dans ce Royaume réputé calme et en paix, qu’est ce que cela donnerait ailleurs ! Une si jeune enfant n’avait rien à faire dans un monde aussi dangereux. Qu’est ce que ça devait donner dans la réalité ! Seulement, elle ne pouvait sciemment pas lui dire cela, aussi se contenta t elle de répondre sincèrement à son sourire et tenta de développer avec tact sa pensée.

-“Si nous devions nous revoir, j’espère qu’aucun danger ne nous guettera Mara.”

Bien qu’elle tente de cacher une partie de sa réponse, les rochers s’étaient sans doute fait une joie d’exposer ses doutes quand à la sécurité d’une enfants sur Dreamland. Elle n’y prêta guère attention.

- - - - - - - - - - - -

Lilith rouvrit les yeux et fut surprise de se réveiller dans sa chambre. Elle n’avait pas vu la nuit passer. Elle tendit le bras et éteignit son réveil. Elle soupira, espérant que la jeune fille ne se réveille incessamment sus peu, culpabilisant de l’avoir sans le vouloir laissée seule en proie à l’inquiétude de ne voir plus qu’un nuage de fumée la replacer.

La fillette offrit un sourire un peu plus large à Lilith en entendant que son souhait était partagé. Elle nota du coin de l'oeil que les pensés gravées sur les roches continuait de changer et pendant un instant, elle se demanda s'il s'agissait de celles de sa compagne. Poussée par la curiosité, elle laissa son regard dévier légèrement et y lu de nombreuse inquiétudes sur son statut, mais avant d'avoir pu se renfrogner un peu, un petit "pouf" la surpris. Tournant un la tête vers le nuage de fumée qui avait pris la place de la Voyageuse, l'enfant pris quelques secondes pour se rendre vraiment compte que cela signifiait sans doute la fin de sa nuit.

Grimaçant légèrement, elle tenta de se relever mais abandonna rapidement. Maintenant qu'elle était seule et fatiguée, elle se rendait vraiment compte de l'aspect désertique de cet endroit. Que de la terre jaune et des rochers à perte de vue, le vent soufflant contre les plus grand d'entre eux. Y avait plus fun comme Royaume.

Pour la première fois depuis qu'elle était à Dreamland, elle fut surprise par la présence du vent, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être que ça donnait un son et une sensation tellement réaliste, tellement crédible, qu'il était bizarre de se dire qu'on rêvait toujours... Et accessoirement, ça mettait sa solitude particulièrement en évidence. C'est vrai, d'habitude elle avait toujours une Créature des Rêves qui lui tenait compagnie jusqu'au bout mais là... Elle aimait pas trop ça en fait.

Perdant son regard sur les rochers aux alentours, elle attendit de se réveiller en s'occupant comme elle pouvait. "Je me demande d'où viens le vent", "Peut-être que Maman pourra me le dire?", "C'était une nuit bizarre", "Je me demande où sont passés les deux types chelou du début", "J'aimerais bien revoir Lilith", "Sans danger, est-ce que Dreamland serait aussi intéressant?". Le regard de Mara se figea sur cette dernière question, tandis que celle-ci disparaissait pour laisser la place à un "C'est moi qui ait pensé ça?". Elle fronça les sourcils, regardant le cailloux enchaîner les mots particulièrement vite: "Est-ce que j'aime vraiment quand il y a de la violence?", "Non", "Pourtant je finis toujours par y aller", "Je fais pas exprès", "J'aime pas avoir mal", "J'aime pas m'ennuyer", "Est-ce que je vois Dreamland comme un grand jeu?", "Peut-êt-"

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... Mince, je me suis réveillée avant la fin... Fichu réveil!

... C'était bizarre. Je pourrais peut-être y retourner dans ce Royaume, un de ces jours, enfin une de ces nuits... Ouais nan, il était pas drôle en fait.

Uh, j'ai faim... Fatiguée...

» Demande de renomm... Ah oui bonjour, je voudrais une quat' fromage siouplait... Ok, j'attends. Vous pressez pas, hein.
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I had a dream ! A dream in the... Attends, on est où là ?

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