Ce métro était vraiment un drôle d'enfoiré, son conducteur du moins. D'ailleurs, le métro des rêves avait-il un conducteur ? Si oui, ça pourrait être amusant de le jeter de sa cabine et de contrôler le train. Même si, Kaijin n'était pas en état de réaliser cette amusante petite blague. Non là, il était plutôt en train de se faire taper dessus par Tommy. Ce qui était une occupation un peu fade puisque à part vaciller et tomber au sol, il n'avait rien fait de bien incroyable. Le zombie s'écrasa sur le ventre. Et contre toute attente, il ne se releva pas. Il posa sa paume gauche au sol, contracta les muscles de sa main puis il élança l'autre vers le pied de Tommy.

Son corps se rapprocha de la jambe pour qu'il puisse l'attraper avec ses deux mains et tenter de la mordre à pleines dents. Même si, il en avait déjà perdu cinq de dents, cela dit, si Tommy se faisait vraiment mordre, il souffrirait un petit peu. Tout de même. Les différents voyageurs pénétrèrent tout de même dans le métro, mais seulement trois entrèrent dans ce wagon. En temps normal, un combat avec un cadavre, ça s'évitait sauf que là, c'était un cas assez spécial. Il y avait une plus grande menace. Contre laquelle les trois voyageurs feraient à peine le poids. S'ils arrivaient néanmoins à coopérer, car actuellement, c'était chacun pour sa gueule.

De son côté Grégoire retrouvait son équilibre puis ramassa son arme qu'il avait lancée entre deux sièges pour ne pas risquer de s'embrocher avec, ça aurait été d'une débilité comparable à celle du cadavre. Une fois son arme entre les mains, il commença à marcher vers Kaijin. Qui venait de se prendre un coup de la part de Tommy. Certes, ce coup lui avait été promis au cas où il se relèverait, mais, là, le cadavre était un peu trop entêté pour être dispensé de ce coup. Le poing de Tommy frappa le crâne de Kaijin qui le poussa avec suffisamment de force pour le faire glisser entre deux sièges. Les deux bras de Kaijin s'élevèrent pour s'appuyer contre les sièges et ainsi, se relever.

Sweet fit rapidement tournoyer son arme autour de son bras pour l'avoir bien en main et que la pointe de la lame soit orientée vers le plafond. Sa marche s'intensifia jusqu'à ce qu'il grimpe sur une rambarde et saute sur un siège, puis un autre et encore un, continuant ce manège avec plus de rapidité et de dextérité à mesure qu'il avançait. En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, il était déjà tout près de Kaijin, ses pieds quittèrent son appui et son arme fendit l'air. Le zombie, alerté par son instinct et les bruits de Grégoire, se tourna, et brandit son bras gauche en l'air comme pour vouloir donner un coup. La lame pénétra la chaire en se laissant emporter par le mouvement, Grégoire lâcha son sabre juste avant de choir dans l'allée du wagon. Kaijin écarta ses bras, plia ses genoux et poussa un rugissement.

Maintenant, Kaijin était beaucoup plus impressionnant, déjà qu'il était un zombie qui ne laissait pas vraiment indifférent, mais en plus, il avait une épée dans le bras à présent. C'était bon pour le charisme tout ça. Ce qui était moins bon, c'était que le train venait de repartir, à une vitesse qui n'était pas du tout normal, il était lent, très lent. Les rêveurs et voyageurs rentrés un peu plus tôt s'étaient éparpillés dans les autres wagons, bien entendu ce n'était pas ça qui ralentissait le métro, mais peut-être ces grosses créatures tarentulesques qui s'étaient glissées sous les wagons ?

Ces créatures avaient pour doux patronyme, intercepteur. Leur taille allait d'un à six mètres de hauteur, dressés sur de longues pattes qui étaient faîte de membres de leurs multiples festins, majoritairement vivant. La corpulence de leur corps était également très approximative, comme leurs pattes, le corps était également fait de reste de victimes, plus un intercepteur était imposant plus il était ancien et puissant. En plus de ça, c'était un peuple qui se déplaçait en meute de trois ou quatre. Quant à leur tête, elles étaient toutes biscornues, n'ayant pas de forme propre. Leur peau était en revanche, très lisse. Les intercepteurs n'avaient ni œils, ni dents. Juste de longues oreilles leur offrant une ouïe quasiment illimitée et pour finir d'énormes mâchoires avec d'énormes crocs acérés et potentiellement mortels.

Les deux intercepteurs ayant pour ambition de casser la croûte étaient de taille moyenne, c'est-à-dire trois mètres et pas non plus foutrement imposants, vu qu'ils s'étaient glissés entre les rails et le train. Par contre, ils allaient être largement capables d'arrêter le métro. D'ailleurs, ils venaient de le faire, en faisant dérailler la locomotive. Tous les passagers du métro furent secoués par le choc. Ça commençait simplement.

Kaijin qui continue de jouer le zombie affamé en essayant de me grailler la jambe c'est la tentative de trop. A peine les porte du métro sont-elles refermés que je lui balance un arcus en pleine face. L'allonge du nuage envoie voler le cadavre ambulant entre deux rangées de siège alors que l'autre chasseur de prime s'est relevé et a repris son épée. Marchant rapidement dans l'allée du wagon il se rapproche de Kaijin avec la même détermination que celle qu'il affiche depuis le début de l'affrontement. Comme un lutin qui sort de sa boite, le voyageur zombesque sort de sa cachette, les bras levés vers le ciel comme si il voulait faire peur à quelqu'un. Le sabre fend l'air et s'arrête net dans la chair putréfié. Son propriétaire tente, tant bien que mal de libérer sa lame, mais apparemment c'est sans succès car il finit par lâcher le manche et laisse son arme là où elle se trouve.

De mon côté je vérifie qu'il n'y a personne dans notre wagon et effectivement, le fait qu'il y ai un zombie a assez dissuadé les gens pour que nous restions entre nous. Mais quand je sans le train repartir, je me tiens à l'une des barres qui est là pour ça, mais en réalité la vitesse est très grandement diminué. Nous n'allons plus aussi vite qu'avant. Habitué au métro Parisien je me dis que ça va rapidement être réglée et nous allons tranquillement pouvoir repartir dans peu de temps. Je continue de regarder si beaucoup de gens sont montés au dernier arrête en m'attardant plus précisément sur le wagon que nous avons quitté quelques minutes plus tôt. La porte arraché, la vitre brisé, le sang sur le sol et mec évanouie qui doit plus ressemblé à un cadavre n'a fait broncher personnes. Personne parmi les quatre personnes qui ont fait leur entrée en tout cas. De là où je me trouve je ne peux pas les voir plus précisément, mais il me semble que c'est quatre mecs qui discutent entre eux, surement des voyageurs. Si le sujet de leur conversation est de savoir ce qu'il s'est passé dans l'épisode précèdent, ils vont pouvoir admirer la suite n passant dans notre wagon.

Pendant mes observations, le voyageur expérimenté qui vient de perdre son sabre sert d'adversaire à Kaijin et aucun ne veut perdre sur la force pure, une barre de métro est pété en deux par un de leur coups. La rapidité du voyageur ne démonte pas le zombie qui cherche à planter ses dents restantes dans la chair de son adversaire. Pour en finir rapidement, je décide d'intervenir dans ce combat affligeant avec un coup d'arcus, mais avant de m'approcher du combat, les problèmes commencent.

Un tremblement fait vibrer tout le wagon et nous avec. Des cris résonnent en provenances des wagons devant nous. Je change de cible et brise une vitre pour regarder ce qui se passe à 'extérieur. La tête à l'air libre je regarde vers l'avant ce qui peut bien se passer, mais il n'y a pas de montagnes-russes, pas descente particulière, pas de monstres, il y a encore des rails ou avancer et il y a toujours… La locomotive a apparemment sauté du rail et se retrouve à drifter sur le rail métallique poussé par le peu d'élan qu'elle  avait. Le nez de la  locomotive se retrouve rapidement dans le vide avec un mouvement de balancier, qui ne devrait pouvoir emporter tout le reste du métro avec lui. Ce qui me fait remarquer que nous avons beau être redescendu en altitude après les loopings de tout à l'heure, nous sommes encore à une cinquantaine de mètres du sol.

Je rentre la tête à l'intérieur du wagon et décide de cogner un bon coup pour en finir. Le chasseur semble avoir l'avantage sur Kaijin, mais n'arrive pas à réellement prendre le dessus. Arcus au poing je frappe directement la tête du zombie qui tente une nouvelle fois de dévorer son adversaire. Cloud s'allonge et force Kaijin à aller dire bonjour au mur et je prie pour que ça le calme un peu, juste le temps qu'il me laisse parler.

- Le train vient de dérailler !!

L'autre con n'en a rien à foutre tout ce qu'il veut c'est sa prime. Jusqu'au moment où un nouveau bruit de métal qui se fracasse parcourt les wagon et de nouveaux cris se font entendre. Changeant enfin la cible se son attention, le désarmé traverse le wagon pour aller voir ce qui se passe dans le suivant et cela n'a pas l'air de le mettre en joie, il cogne la paroi métallique et lâche un juron.

De l'autre côté j'entends de nouveaux cris et entraperçois un flash lumineux très puissant. Des paroles gueulés entre eux et des cris, ce sont les quatre voyageurs de tout à l'heure qui courent maintenant vers notre wagon. Des  membres étranges viennent d'entrer à l'intérieur de  celui où ils se trouvaient et ont essayés de les attraper. Ils n'ont pas vu les créatures à qui appartenaient ces membres car ils étaient trop occupés à fuir, mais en tout cas, c'est grand.

Le train venait de s'arrêter, enfin presque, mais vu sa vitesse, c'était une question de seconde. Les passagers furent secoués, tous autant qu'ils étaient, cependant ce n'était pas ça qui allait arrêter le zombie. Son ventre n'était toujours pas rempli. Il avait faim le bougre. De son côté, Grégoire s'était relevé. Son attention s'était reportée sur le ralentissement violent du train, comme Tommy, il avait voulu aller voir à la fenêtre, sauf qu'un coup d'avant-bras le ramena sur la voie du combat. Le bras zombifié de Kaijin lui avait exploser la mâchoire. Dans sa bouche, ce fameux goût propre à l'hémoglobine commençait à prendre ses aises.

Le coup avait été si puissant que Grégoire avait vacillé dans le couloir pendant plusieurs instants, la main plaquée sur la joue, crachant quelques dents et pas mal de sang. Il avait même manqué de s'écrouler, mais il s'était contenté de se pencher en avant et de gémir. Lorsqu'il se redressa le zombie commençait déjà à tituber vers lui dans l'espoir de goûter son épaule. D'un revers de main, Sweet essuya le sang autour de ces lèvres, posa ses mains sur les premiers sièges venus, puis s'en servant d'appui, il propulsa son corps en l'air en étendant ses jambes pour qu'elles s'écrasent sur les épaules de zombie. Le choc fut rude, et ça eut le mérite de stopper net le zombie, qui tenta de croquer les mollets de Sweet sans grand succès puisque que les jambes du chasseur de primes se rétractèrent. Laissant son corps perdre un peu d'altitudes, il fit reculer le zombie en projetant ses pieds contre le torse cadavérique.

Lorsque les pieds de Sweet touchèrent le sol et qu'il fut de nouveau face au zombie, il plia ses genoux et fit un pas en avant pour passer sur la droite du zombie, qui ne percuta pas tout de suite la façon dont son repas avait disparu. Il comprit assez vite, quand il fut projeté au sol par un coup de pied. Grégoire en profita pour courir et tenter d'attraper l'arme, le zombie leva son bras à ce moment-là, ce qui déstabilisa le chasseur de primes qui recula. Par réflexe, il mit son bras entre lui et Kaijin quand ce dernier commença à marcher vers lui. Ce qui n'était pas vraiment une bonne idée, on pouvait s'en assurer quand les crocs du cadavre pénétrèrent la chair du chasseur de primes. Qui ne retint ses cris de douleur.

Tommy, qui s'était fait tout petit jusqu'à maintenant, se décida à intervenir. Sweet lui devait d'ailleurs une fière chandelle. Alors que le zombie était en train de lui déchiquetait le bras, il l'avait vu se faire projeter contre une paroi du métro et se cogner si fort, qu'il ne se releva pas, l'inconscience l'avait pris entre ses bras. Si on regardez bien, sa peau putréfiée commençait à tomber pour laisser place à une chair blanche et toute neuve. Un peu comme une mue de serpent. C'était très amusant à regarder, parce que la peau du zombie ressemblait à une pizza moche à présent, mais Sweet et Fawl ne pouvaient se délecter de ce spectacle ou faire quoique ce soit d'autre, puisque d'étranges bruits se chargeaient d'occuper leur attention.

C'est en entendant les cris des voyageurs et en voyant ces derniers que le chasseur de primes retourna vers Kaijin, reprendre son sabre et passa au travers des voyageurs. Il s'arrêta devant les trois pattes qui se mouvaient dans le wagon. Elles avaient d'ailleurs, plus l'air de tentacules tant leurs mouvements étaient fluides. L'une d'elles s'orienta vers le chasseur de primes, à son extrémité, il y avait une tête avec des yeux entièrement noirs. La tête ouvrit lentement sa bouche, dévoilant une mâchoire sale et en putréfaction.

Un rugissement raisonna, juste avant que la patte ne se raidisse et ne fonce vers Grégoire, qui garda son calme et empala la tête avec son katana. La créature exprima sa douleur, mais, ça n'arrêta pas son offensive pour autant. Sweet fut propulsé par le tentacule, jusqu'au mur du wagon duquel il était partit un peu plus tôt. Sa course venait de s'arrêter net, accompagné d'un bruit sourd. La paroi s'était déformée, le chasseur de primes, était livide, la respiration coupée et le corps accessoirement couvert de sang, puisque, même si l'arme s'était brisée, elle avait tranchée la patte sur un bon mètre.

L'offensive de la patte avait entraîné quelque chose d'assez problématique. La tarentule venait de coincer son corps dans le wagon qu'avaient quitté les voyageurs, le détruisant partiellement, et provoquant un léger déséquilibre. Qui, mine de rien, s'il était accentué, annoncerait une mort plus ou moins certaine. Les voyageurs commencèrent à paniquer. Mais, ce n'était rien en comparaison de Kaijin qui reprenait conscience et constatait avec une immense joie -c'est du sarcasme- qu'un de ses bras était fendu. Il avait plaqué son dos contre le mur et toisait son bras, incapable de faire quoique ce soit d'autre. Ça faisait deux plaies, sur deux bras différents, l'adrénaline retombée, il se sentait vaciller entre la vie et la mort. Il avait pensé le garrot à son bras droit efficace, jusqu'à maintenant.

Kaijin qui s'est fait exploser contre un mur et les quatre autres voyageurs nous ont rejoint alors que l'autre endetté a enfin décider de laisser le skinhead tranquille. Les tentacules qui étaient jusqu'à lors dans le précédent wagon attaquent et filent droit sur le sabreur qui tranche dans le vif, mais pas sans s'en mordre les doigts. Il vient de se retrouver enfoncer dans un mur. Il semble littéralement en miettes, en effet, son combat contre le zombie ne l'a pas laissé intact et son visage laisse poindre quelques bleus et autres bosses. De plus, le sang la bête s'est allègrement déversé sur lui, accompagné d'une odeur de putréfaction suffocante. Mais le plus emmerdant dans l'histoire est qu'il a été envoyé droit sur la porte coulissante menant au wagon suivant et le métal plié ne se laissera pas bouger dans le mouvement habituel… Dans le même mouvement, la créature a mis hors-jeu l'un des quatre voyageurs et le reste du groupe fuis en le traînant sur le sol pour le mettre à l'abri.

J'essaye de faire travailler mes neurones pour trouver une façon de survivre alors que je sais maintenant à quoi appartenaient les tentacules. C'est une monstrueuse araignée qui se dresse maintenant à une dizaine de mètres de nous, ses pattes et son corps composé de morceaux de corps en décomposition. L'envie de se jeter dans le vide à quelques mètres de moi plutôt que de se laisser approcher par ça devient très forte dans mon esprit. Pourtant, perdre mes capacités de voyageur n'est pas réellement à mon programme pour le moment.

Je jette un œil vers Kaijin qui semble reprendre conscience, mais n'est pas dans un état très glorieux, les bras bien incisés et sa peau en putréfaction envolée. A côté de moi, les quatre voyageurs ne sont pas plus vaillant que ça face à cette chose. Mais je n'ai pas le temps de leur poser quelques question que ce soit à propos de leur pouvoir pour mettre en place une stratégie ou quoi que ce soit. Une nouvelle attaque directe des pattes de l'araignée nous arrive dessus. Un coup de feu retenti de derrière moi alors que je me jette entre deux sièges pour éviter l'attaque. L'un des voyageur tient un pistolet de type magnum qu'il pointe sur la chose. Les dommage qu'il a pu causer n'empêchent pas la bête de projeter une nouvelle fois ses pattes vers lui. Il arrive à éviter l'impact mais perd son arme. Ses camarades se sont planqué de la même façon que moi, mais je pense que cela ne va pas être une cachette de qualité très longtemps.

Un nouveau fracas de métal retenti à l'extérieure alors que les vibrations se répercutent tout le long de la carcasse du métro. Les tremblements s'amplifient et j'ai la désagréable impression que nous sommes en train d'avancer. Le fait est que le wagon de tête n'est pas sur les rails et cela ne me rassure pas quand à notre prochaine destination. Rester immobile me rassurerait plus.

A l'intérieure les choses empirent. L'araignée se fraie un chemin vers notre wagon en pulvérisant littéralement les parois qui nous séparaient. C'est le moment que choisie un autre des voyageurs pour sortir de sa cachette et former un cercle avec ses mains face à notre adversaire qui se rapproche dangereusement. Une réplique exacte de la chose apparaît dans l'espace vide qui nous sépare, seulement, la nouvelle araignée fait moins de quatre-vingt centimètres de haut. Elle arrive au moins à ralentir son homonyme bien plus grande, que les autres voyageurs sortent de leur cachette. Le premier dégaine à nouveau son pistolet qui ne fait vraisemblablement que très peu de dégâts. Un autre crée un flopée de bulles à l'aide d'une paille qui prennent la direction du combat de monstres. Ces bulles semblent traverser ce qu'elles touchent pendant quelques secondes puis finissent pas exploser, ce qui semble déchirer la matière sur laquelle elles se trouvent. C'est qui semble se produire en tout cas lorsque les bulles se posent sur la créature qui a été invoqué quelques secondes plus tôt…

Alors que je cherchais une façon de participer à l'affrontement et aider les trois voyageurs, la sensation que nous sommes en train d'avancer s'accélère. Je me colle à la vitre pour voir ce qui se passe à l'extérieur et c'est finalement le wagon de tête qui prend la direction de la terre ferme. Avec nous à l'intérieur.

L'araignée doit apprécier la situation autant que moi car elle vient d'arrêter d'essayer d'attraper ses adversaires, même si elle a bouffé son jumeau miniature. Battant des pattes contre le métal du sol elle tente de reculer vers le wagon précédent pour ressortir, mais elle semble coincé car elle reste bloqué. Au-dessus de nous, sur le toit du wagon des bruits rapide de pattes se font entendre et prennent la direction opposés à la descente imminente. Je regarde ce qui arrive au chasseur de prime et à Kaijin. Le premier a disparu, réveillé, mort ou envolé, je ne sais pas, mais tout ce qu'il reste de lui est sa silhouette enfoncé dans la porte.

Le métro accélère de plus en plus, entraîné par sa chute. Nous sommes bientôt nous aussi tous dans le vide, nous tenant à des sièges ou à des barres. Vue sa longueur, le métro touchera le sol avant que le dernier wagon ait quitté les rails, mais la prise de vitesse continue. Je n'ai pas regardé ce qui se trouve en dessous de nous, trop occupé à me tenir.
De son côté, l'araignée composé de cadavres s'est retrouvé plaqué contre la paroi opposée, dans le wagon où nous avons entamé notre voyage.

La désagréable sensation du vide et de gravité qui te compresse la poitrine alors que tu tombes vers l'inconnu m'oppresse en m'empêche d'ouvrir les yeux pour savoir ce qui va se passer.

Ça bougeait trop. Vraiment trop. Un défilé de voyageurs montrant leur pouvoir pour contrer l'un des monstres qui comptait les dévorer gérait l'animation. Sweet s'était réveillé. Pour son plus grand malheur, le risque que Kaijin lui file entre les doigts étaient assez grand. Car, dans un peu moins de vingt minutes, les passagers restant de ce wagon risquaient de subir une mort, plus ou moins certaine. Cette possibilité venait de grimper l'échelle de la probabilité, pour la simple et bonne raison qu'un wagon de plus pendait dans le vide. L'intercepteur le plus entreprenant s'était retrouvé emporté dans la chute étant donné qu'il était resté coincer dans le wagon.

Kaijin quant à lui, était prostré sous des sièges, il s'était roulé en boule et se mordait la lèvre pour atténuer la douleur. Il sentait quelques larmes perlaient de ses yeux. C'était la première fois qu'il avait aussi mal, même les nuits avec Oscar avaient été plus agréables. Dis comme ça, il y avait beaucoup de sous-entendus, tout de même. L'adolescent lutta pour ne pas imaginer la scène. Ce qui fut assez difficile jusqu'à ce que le wagon subissent un choc relativement violent et que son attention fut focalisée sur sa survie et seulement sur sa survie.

Les deux autres intercepteurs n'avaient pas très envie que leur petit copain soit transformé en flaque d'hémoglobine informe. C'est pour ça que celui qui avait séparé la locomotive des autres wagons avait étendu une de ces pattes, cette dernière avait transpercé un wagon vide et en pleine chute. Le choc fut rude, mais cette créature était assez puissante pour ne pas fléchir, pour le moment. Elle entreprit de tracter tout le train vers elle. L'autre intercepteur avait planté ses pattes dans le wagon où son homologue était coincé. Son but était de ralentir la chute et à présent d'aider l'autre intercepteur.

Pour réussir leur coup, les deux intercepteurs avaient planté leur pattes dans le bois de l'espèce de pont sur lequel était posées les rails. Ce qui avait été, sur le papier, une bonne idée. En pratique, le poids de tout le train additionné à celui de la bête, disons que le bois n'était pas tout à fait façonné pour résister à ça. L'intercepteur, en plus de ressentir une douleur atroce, se sentit choir à une vitesse incroyable. Ses pattes venaient de créer un sillon dans le bois, puis la chute fut inévitable. La bête poussa un hurlement de détresse alors qu'elle rejoignait le vide avec le reste du train.

Les passagers de ce dernier furent secoués dans tous les sens. Kaijin, glissa sous les sièges et fut plaqué au fond du wagon, aux côtés de Tommy. L'adolescent poussa un râle de douleur, il tourna sur lui-même et se mit sur le dos, il tourna la tête vers l'autre voyageur.

- Faut vraiment qu'on sorte de là. Et que ça te plaise ou non, faut qu'on s'entraide.

Il fit un signe de tête vers le groupe de voyageur.

- Ils ne vont pas hésiter à nous buter. Faut qu'on agisse de notre côté. T'es avec moi ?

Kaijin avait besoin de Tommy, ce n'était pas avec ses bras couverts de blessures qu'il pourrait échapper à la faucheuse, il espérait de tout cœur que Tommy le prendrait ne serait-ce qu'en pitié.

L'atterrissage est rude… Très rude… J'ai volé d'une façon tout à fait improbable de ma cachette vers le fond du wagon à côté de l'ex-zombie à présent dans un sale état. A l'impact j'ai senti ma colonne craquer, mon crane a percuté l'acier de la paroi alors que j'essayais de me rattraper à quoi que ce soit qui puisse me passer à porter de mains. Toujours est-il qu'au premier abord tous les voyageurs ici présents semblent être en bonne état pour le moment. Ou en tout cas, pas dans un état qui ai empiré à cause de la chute, car Kaijin à côté de moi ne semble pas faire le fière, mais c'est avant tout de la faute du chasseur de prime. Je ne sais pas trop ce qu'il baragouine au départ, j'ai l'écho du métal qui s'écrase au sol qui me résonne dans la tête.

- Ils ne vont pas hésiter à nous buter. Faut qu'on agisse de notre côté. T'es avec moi ?

Je suppose qu'il parle de araignées nécro/anthropophage , et ça phrase me semble un peu logique étant donné qu'on essaye d'échapper aux pattes de l'une d'elle depuis tout à l'heure. Merci captain Obvious. Essayer de suivre est effectivement une envie qui m'inciterait à le suivre, mais là on a d'autres voyageurs avec nous et cette créature a surement survécu elle aussi. C'est d'ailleurs le moment que je choisi pour regarder ce qu'il est advenu de notre adversaire. Elle a été par je ne sais quel miracle bloqué par les sièges dans le wagon précédent. Le plus embêtant étant qu'elle se redresse déjà sur ses pattes en secouant la tête et en titubant de gauche à droite comme tout animal désorienté. Et il faut en profiter. Je me secoue la tête et me relève d'un bond, les courbatures des chocs se font ressentir sur de nombreux centimètres carrés de ma peau. En m'étirant rapidement, je m'adresse aux créatures conscientes du wagon.

- Faut sortir du wagon tout de suite ! Prenez votre pote avec vous et on se tire de là !

Sans m'attarder plus que nécessaire à ses blessures j'aide le skinhead à se remettre debout et le soutient si le besoin s'en fait ressentir. J'avoue ne pas cacher une once de mépris qui doit être audible dans ma voix lorsque je lui parle.

- Tu vois où ça te mène de jouer aux grands caïd ? T'es pas foutu de te contrôler en plus… Bref, il y a eu assez de décès cette nuit on va peut-être arrêter les frais.

Devant nous alors qu'on descend du wagon (qui se situe sur un autre wagon à cause de la chute), nous devons faire un bond vers le sol qui n'est pas de tout repos, mais on a vue pire. Sur le sol, non loin du métro déraillé, une créature semblable à celle qui nous a attaqué est écrasé sur le sol dans une bouillie informe. Ses pattes sont recroquevillées contre son abdomen qui se répand à moitié sur la terre sèche du royaume où nous nous trouvons. Je m'y attarde soudain une dizaine de seconde à regarder tout autour de nous pour essayer de déterminer une direction à prendre, mais rien. Un territoire désertique s'étend autour de nous et un soleil brulant se fait ressentir sur la peau. L'intérieur du transport me manque alors et je m'interroge sur l'isolation qui le compose pour pouvoir nous protéger de ça.

Une fois sur la terre ferme, le camarade assommé des trois voyageurs se réveil et disparais, remplacé par un nuage fumant. Un poids en moins qui serait mort pour rien. J'en profite pour interpeler les 3 voyageurs restant en plus de Kaijin et moi.

- Vous avez tout donné tout à l'heure ù vous avez autre chose à proposer ?

Leur mine déconfite me fait comprendre qu'ils ne pensent pas être capable de faire quoi que ce soit contre la chose que nous essayons de fuir. Je laisse échapper un juron en me creusant les méninges pour trouver une idée de comment se débarrasser du prédateur. Ne voulant pas nous laisser de temps de réflexion, la carcasse métallique craque, des vitres se brisent et le corps de la bête est à nouveau visible. Toujours aussi effrayante il est tout de même important de noter qu'elle n'est pas sortie indemne de cette. De je ne sais quelle façon, 3 de ses pattes ont étés sectionnés, la laissant se déplacer de façon mal assurer pour descendre du wagon pour venir dans notre direction.

Tommy ne répondit pas à Kaijin se contentant juste de crier aux autres voyageurs de ramasser leur copain et de fuir avec eux. Le morpheur se demandait si son interlocuteur l'avait bien écouté ou pire, s'il avait écouté et n'en avait rien eu à foutre. Kaijin allait se venger pour cet affront d'une manière ou d'une autre. Ceci dit, il fallait déjà sortir du train. L'adolescent aurait plus eut tendance à monter les wagons pour revenir sur les rails, car il n'avait pas vraiment envie de voir ce qu'il y avait en bas, de plus il pensait toujours que le dernier wagon était suspendu dans les airs. Mais, il n'était pas en position d'imposer son avis.

La porte qui avait été déformée par le corps du chasseur de primes fut totalement défoncée par deux membres de l'autre groupe de voyageur. Pour accéder à l'autre wagon, il n'y avait qu'une minuscule passerelle qui n'était protégée par aucune sorte de parois. Elle était nue comme un ver et ... verticale. Qui plus est. Autant dire que la traverser ne laissait pas totalement indifférent. Le seul moyen de traverser ce pauvre mètre, était de sauter sur l'autre wagon et d'ouvrir la porte, de l'extérieur. Ce fut un des voyageurs qui avaient ouvert la porte qui s'en chargea. Tous avaient eu la boule au ventre et quelques frissons lorsqu'il avait sauté sur la porte de l'autre wagon. Il était leur seul espoir. Heureusement, la porte fut ouverte sans trop de casse.

L'homme se glissa dans le wagon, le pied dans le vide, il réussit à poser ses pieds sur un siège, cherchant son équilibre quelques instants, dès que ce fut chose faîte, il fit signe aux autres de le rejoindre. Un voyageur valide le rejoignit, pour pouvoir réceptionner les blessés. Puisque pour arriver dans l'autre wagon, il fallait s'agripper à la paroi du premier wagon et réussir à caler ses pieds dans l'entrée de l'autre voiture, ensuite, c'était à ceux qui étaient déjà arrivait à bon port d'agir, ils réceptionnaient et guidaient les arrivants vers un autre siège pour attendre les autres.

Avec les blessés, c'était un peu différent, le voyageur inconscient devait passer en premier, ça allait de soit. Il fut porté par Tommy et l'autre voyageur du groupe. Ils lui agrippèrent les épaules et il fut réceptionné par ceux qui étaient dans l'autre wagon. La même tactique fut reproduite avec Kaijin, ce qui fut nettement plus facile puisque le morpheur était conscient et donc un peu moins lourd. Après que tout le groupe ait atteint le nouveau wagon, ils descendirent le long de ce dernier, pour accéder au suivant, jusqu'à arriver sur la terre ferme. Comme le dernier wagon s'était écrasé au sol, une fenêtre avait dû être défoncée.

Une fois sur la terre ferme, le voyageur inconscient se réveilla, laissant les autres face -façon de parler, elle était à un kilomètre au-dessus d'eux- à une tarentule, blessée, mais énervée, qui dévalait les wagons rapidement -donc, maintenant, c'était un peu moins d'un kilomètre. L'autre intercepteur avait lâché prise à présent que son semblable s'était extirpé de son ancienne cage. Les voyageurs, eux, étaient là, impuissants. Ils ne pouvaient fuir, le paysage n'était qu'une vaste étendue de terre aride. Non, ils étaient condamnés à rester là puisque de toute façon, ils allaient mourir et… non enfaîte. Les intercepteurs étaient très mécontents à cause de la mort du troisième monstre, si bien qu'ils en oublièrent de réfléchir.

La chute des premières voitures du métro avait déséquilibré, ce dernier ne tenait plus que grâce au dernier intercepteur, qui venait de libérer ces pattes du poids qu'il tentait de tracter. Presque aussitôt, l'ensemble du train chuta. Le monstre qui courait vers les voyageurs se retrouva esclave de la gravité. Les voyageurs auraient pu penser être sauvés, mais il ne fallait pas s'appeler Sherlock pour se rendre compte que leur espérance de vie venait de réduire, encore une fois. Les wagons allaient exploser, se disloquer au contact du sol, détruisant tout ce qui était à leur proximité, intercepteurs et voyageurs compris.

Après avoir bien compris le speatch auquel on peut avoir droit de la part de certains voyageurs ou créature oniriques par rapport aux dangers de Dreamland on s'imagine des choses. Qu'il s'agisse de monstres d'une centaine de mètres, de grande capitale qui défient les lois de la physique, quasi inexistantent dans ce monde de toute façon, des pouvoirs capables de raser des villes ou changer des déserts en forêt. Dans tout les cas on ne s'imagine pas dans la situation actuelle. Faire un chute de 50m à l'intérieur d'un train à cause de d'un genre d'araignée goule carnivore et affamé n'était pas dans mes plans. Ni le fait que la structure de fer est d'acier a apparemment décidé de conclure sa chute vers le sol de façon grandiose. Le dernier wagon à quitté les rails et l'ensemble se pli et se retourne sur lui-même sans qu'on ai quoi que ce soit pour le stopper... Un zombie trop amoché, un pistolero et lanceur de bulles... et moi avec Cloud je ne remonte pas beaucoup le niveau.

Toujours est-il que l'araignée qui a tout dévalé avec nous vient de se faire écraser et il semble que cette fois-ci ce soit pour de bon. D'autres personnes présentes dans le train ont touchés terre avant nous et sont partis dans diverses directions, rares sont ceux qui sont restés près de la carlingue. Nous somme 5 clanpins coincé sur le sol avec une carcasse de métro qui va sûrement faire du bruit et peut-être exploser... Un feux d'artifice que je préférerais éviter (mes camarades aussi je pense) et sans les concerter je prend pour ma part la décision de courir aussi vite que possible, n'hésitant pas à embarquer Kaijin avec moi si mon soutien lui est encore utile. C'est là que je fais enfin attention à ce qui se trouve devant nous. Je ne saurais pas dire de quel royaume il s'agit, ce mais je m'attendais à quelques chose de moins accueillant étant donné la zone dans laquelle nous sommes. Pas qu'on nous y attende avec des colliers de fleurs, de la musique et un cocktail, mais en tout cas, ce n'est pas un désert avec un monstre géant ou des scorpions. C'est une sorte de savane avec des herbes qui m'arrivent au torse, chose normal, mais avec des arbres aux troncs extrêmement large et très espacés les uns des autres.

Tout en courant je regarde derrière moi pour voir si mes comparses me suivent, mais ce que j'aperçois surtout ce sont des flammes qui montent vers le ciel dans une fumée extrêmement sombre pendant qu'une nouvelle araignée descend le pilonne qui soutient les rails à toute allure. Je m'apprête à le gueuler au autres pour les prévenir, mais il semble que courir sans regarder devant soit n'était pas une bonne idée. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que mes pieds ont quittés la y terre ferme et je me sens tomber, alors que je commence à sentir une fraîcheur m'envahir. Je viens de tomber dans un point d'eau, plus profond que je ne suis grand, ce qui m'empêche de toucher le fond pour remonter rapidement. Je débat comme je peux pour remonter alors que la stupeur du changement d'élément et du manque d'air sont passés.

Du point d'où nous sommes partie les flammes se répandent entre les morceaux de carcasse écrasés. L'explosion si elle a lieu pourrait nous sauver la vie en soufflant net la dernière créature encore à nos trousses, mais pour s'en protéger les arbres ou l'eau feront l'affaire, mais je suis soudain pris d'un doute. Je n'y ai pas fais attention sur le moment, mais est-ce que l'autre mort-vivant est tombé dans l'eau avec moi ?

*Gloups* *blops* *blups* *gloups*

De l'eau. Kaijin venait de tomber dans l'eau. Il ne pensait pas se tromper en trouvant ce changement de milieu un peu brusque. Lui et ses compagnons dans la mort étaient dans un désert poursuivi par une créature qui ne leur voulait pas beaucoup de bien, j'en ai peur. Tout à coup, il lui avait semblait apercevoir une vague forme verte droit devant, puis, de l'eau. Trouble. Sans la subite fraîcheur de cette dernière, il n'aurait pu reconnaître sa nature. Il mit une seconde entière à réaliser ça, sans oxygène, c'est long. Il avait pourtant juré ne voir qu'un désert aride juste avant, ceci dit, c'était Dreamland, ce monde était encore plus improbable que le Coeur d'Or ou que Spider Jerusalem. Il y avait une bonne poignet d'hypothèse qui pouvait justifier cette incohérence. Cependant, il n'avait pas le temps de penser à ça, il se noyait.

Il n'arrêtait pas de battre des bras et des jambes dans tous les sens, dans l'espoir de remonter à la surface. Son pied sembla sortir de l'eau, car, il en était presque certain, il n'y avait pas de courant d'air dans l'eau. Il fit une sorte de galipette dans l'eau pour être enfin droit, il projeta ses bras en l'air comme pour attraper les nuages, ce qui le propulsa à la surface. Enfin, de l'oxygène pénétra dans ses poumons. Les yeux de ce pauvre bougre étaient rouges, son nez coulait, mais il était en vie. Ce qui venait d'être remis en cause par un hurlement strident, et une silhouette d'arachnide fumante qui s'approcha du point d'eau, et s'y laissa mollement tomber.

Sauf qu'une créature de ce gabarit, tombant de tout son poids dans l'eau, ça ne soulevait pas que quelques centimètres d'eau, ça vidait le point d'eau. Kaijin, emportait par le courant fut projeté contre l'ancienne rive, pour retomber deux mètres plus bas. Il ne restait que quelques centimètres d'eau boueuse. Kaijin peina à se redresser, s'appuyant d'abord sur son genou pour finalement se redresser en poussant sur le deuxième. Ses deux bras lui faisaient atrocement mal, de plus, les plaies qui s'étaient plus ou moins fermées venaient de se réouvrir. La quantité de sang perdus de sang était telle qu'il commençait à ne plus voir correctement.

Il recula, son dos se colla à la paroi, il se laissa glissé, ses fesses s'écrasèrent contre le sol boueux. Pendant que Kaijin haletait et avait l'impression de passer l'arme à gauche. L'endroit où l'araignée s'était écrasée commençait à se produire un drôle de phénomène. La terre bougeait, pour être exact, elle tournait sur elle-même, ce point d'eau avait eut la transformation la plus rapide en sable mouvant. Si ce monde était régi par l'imagination de scénaristes, on aurait largement pu pointer du doigt toutes ses incohérences qui ne trouveraient aucune réponse avant la fin du récit.

Le voyageur, encore dans les vapes, posa son regard sur l'araignée. Cette dernière, encore fumante, hurlait à la mort en se faisant engloutir par la terre. Elle agitait ses pattes dans tous les sens. Jusqu'à ce qu'elle fût totalement engloutie. C'était plutôt une bonne nouvelle. Ce qui l'était un peu moins c'était le fait que les sables mouvants commençaient à couvrir une surface plus grande, et elle ne semblait pas s'arrêter de croître. Ce qui allait être relativement mortel pour ceux qui se trouvaient au fond de ce ravin.

Kaijin en faisait partit, et ça l'embêtait de mourir de cette manière. Alors, il rassembla ses forces pour se redresser. Il se tourna vers la paroi. Sentant déjà le sol s'affaisser sous ses pieds. Lentement, ses bras s'élevèrent jusqu'à un racine qui sortait légèrement de la terre. Il venait tout juste de la repérer. Enroulant délicatement ses bras autour de cette dernière, Kaijin se suspendu à cette dernière pour quitter ce sol qui semblait vouloir l'aspirer. Il plaqua ses deux pieds contre la paroi et serra les dents. Un mélange de boue et de sang perla de ses bras, c'était horrible.

Finalement Kaijin est bien tombé avec moi dans ce micro point d'eau, mais ce dernier met plus de temps à remonter à la surface. Quand sa tête passe la surface j'ai les coudes sur le bord et j'essaie tant bien que mal de m'extirper complètement de cette eau miraculeuse. Les flammes les plus proches de moi sont à moins de 5 mètres, mais paraissent ridiculement petite comparé au brasier qui ronge la carcasse du Métro. Je profite de l'oxygène pour reprendre mon souffle, mon rythme cardiaque étant encore élevé à cause de la surprise causé ce n'est pas une mince affaire. Brisant le bruit des remous de l'eau et le crépitement des flammes l'arachnide difforme qui nous pourchassait sort des décombres en hurlant à la mort. Des flammes plein le dos et quelques membres en pleine incinération elle ne regarde pas où elle va et cours dans notre direction en de secouant dans tous les sens. Le résultat pour elle est identique au notre....

Elle tomba lourdement sur la surface de ce micro réservoir, ce qui a pour effet de le vider de la grande majorité de son contenu. Me retournant pour observer la scène je vois le trou d'eau se transformer en un rapide et vorace sable mouvant qui se met à engloutir cette monstruosité. Me mettant debout sur la berge pour pouvoir réagir si la terre qui la compose se fait avaler. Mais à côté du monstre ce que je vois n'est pas juste de la terre, Kaijin est lui aussi tombé dans l'eau sans arriver à en sortir apparemment. Cherchant un moyen de l'aider à sortir du petrin dans lequel il se trouve j'observe ce qu'il fait. Un bout de terre vient de se faire digérer laissant apparaître les racines d'un arbre qui a poussé  jusqu'à lors en ce nourrissant de l'eau qu'il avait à porté, Kaijin attrape une racine et s'y accroche de toutes ses forces malgré l'attraction qu'opère le sable mouvement.  Je ne suis pas lent à réagir, mais il faut que je sois sûr de ce que je vais faire pour sauver un type come Kaijin.

- Accroche toi le cadavre !

Je fais le tour de l'ancien point d'eau pour atteindre l'arbre tout en préparant un coups d'arcus plutôt violent dirigé contre le tronc. Je saute et frappe juste sous les branches pour faire bouger l'arbre et donner un mouvement de levier qui permettra au zombie de sortir de ce trou si il ne lache pas les racines. Une fois que je touche à nouveau la terre ferme je me rapproche du bord en me tenant au tronc et chope l'avant bras de se psychopathe. Psycho... Ouai... Pourquoi est ce que je l'aide ? On me demanderais je dirais que je n'en sais foutrement rien et dans une circonstance plus dangereuse je l'aurais surement abandonné, mais bon... Tout mon poids vers l'arrière je tire autant que je le peux jusqu'à le faire me rejoindre, mais ses blessures n'aident pas.

Une fois hors de danger je cherche du regard les mecs avec qui nous sommes sortie du wagon pour connaitre leur état mais rien en vue. Je reprend mon souffle et réfléchie à comment passer le temps avant mon réveil, car je n'ai pas envie de marcher sous le soleil de ce lieu désertique. Le plus simple me semble être de taper la discute à l'autre survivant qui m'accompagne... Kaijin. Ce ne sera pas la conversation la plus intelligente du siécle mais bon, c'est déjà ça.

- N'empêche c'est cool... Si on avait pas tabassé les mecs balèze qu'étaient dans notre wagon on aurait peut-être réussi à empêcher que le Métro déraille... Ca aurait été dommage de louper une si belle expérience tu ne pense pas ?

Avec cette petite blague aux airs de pic non dissimulé je fais disparaitre la douleur qui me tiraille les muscles et les articulations. Ce n'a vraiment pas été un voyage d'agrément et tout ça est en grande partie la faute de cet abruti, je ne vais pas me gêner pour le charrier

Pendant que Tommy était en train de crier l'évidence à Kaijin, ce dernier était en train de serrer les dents et les fesses. Il avait la douce impression que ses bras allaient lentement se séparer en deux. Ou du moins devenir totalement inutilisable. Il menait un grand combat intérieur pour ne pas lâcher, mais, qu'il en avait envie. Certes, mourir d'asphyxie ne lui plaisait guère, mais il avait tant envie d'être libéré de toutes formes de douleur.

Pendant qu'il essayait de se convaincre que mourir ce n'était vraiment pas un truc sympathique, Tommy, lui, courrait un peu partout pour essayer de sauver l'adolescent. Ce qui porta ses fruits, Kaijin se retrouva projeter en l'air, il ne put continuer de tenir le tronc. Ses doigts moites tentèrent rester accrocher à la racine, mais sans succès. Par un drôle de hasard Tommy, avait prévu d'attraper l'adolescent pour le ramener sur la terre ferme à ce moment-là. Ce qui évita à Kaijin de se briser l'intégralité des os et de se faire happer par des sables mouvants, ce qui aurait fatalement abouti sur une mort certaine. Ceci dit, quand il sentit une main se serrer autour de son bras entaillé, il ne put s'empêcher d'étouffer un râle de douleur. Et, ce n'était pas fini, il retomba au sol et roula sur lui-même, sentant la main de son sauveur glisser contre sa plaie. Ça faisait si mal.

Un gémissement sortit de sa bouche avant qu'il relâche tous ses muscles, ne faisant plus qu'un avec le sol. Du calme, enfin, ça faisait trop longtemps. Calme qui fut brisé par Tommy qui engagea une discussion. Ils avaient combattus toute sorte de profil dans un métro, échappés à des monstres assoiffés de sang, descendu un métro qui était placé verticalement sur une distance -beaucoup trop grande- et s'étaient sortit de sables mouvants, et il voulait discuter ? Ça perturba Kaijin, vu sa situation, il aurait imaginé que Tommy se mettent à le tabasser jusqu'à ce que mort s'en suive. Apparemment, il avait un gars sympa en face de lui. Ah, le con.

- T'as dit quoi enfaîte ? J'écoutais pas.

Enfaîte, Kaijin avait bien entendu, mais, il avait dit ça instinctivement. Il n'avait plus toute sa tête. Personne n'avait toute sa tête à Dreamland.

- Ouais ouais. Louper des bras en charpie. Ouah. Trop nul. Putain de monde. Putain de voyageur. Et putain de chasseur de primes.

Dans un râle, l'adolescent roula sur lui-même pour se mettre en tailleurs. Laissant pendre ses bras flasques, ensanglantés et boueux.

- Je retrouve cet enculé et je lui fais bouffer mes poings, putain.

Kaijin ronchonna encore un peu, puis releva la tête vers son compagnon de nuit. Plissant les yeux à cause de soleil qui lui envoyait des rayons droits dans sa gueule.

- Au faîte, ton nom, c'est quoi ?

Une réponse qui prouve bien que mon humour n'a pas fait mouche cette fois-ci car il n'a bien bien compris que je ma foutais de sa gueule et il me répond le plus sérieusement du monde. Après être sortie de ses rêveries bien sûr .
Sans étonnement il se met à rager contre tous les adversaires de la nuit qui s'en sont pris à lui, plutôt enfantin, mais venant d'un psychopathe comme lui ça ne m'étonne qu'à moitié…

- C'est pas comme si tu n'avais pas cherché la merde… enfin bon…

Plutôt chiant de faire la morale à un mec qui ne peut pas se défendre vu l'état de ses bras, mais bon ça ne peut pas être toujours simple. Et je peux pas lui en vouloir de ne pas ce souvenir du nom que je lui ai donné en début de nuit.

- Tommy. Et toi ? Kaijin le mort-vivant ? Le cadavre ambulant ?

Je n'ai que le temps d'observer sa réaction et écouter une hypothétique réponse que je finis par disparaitre dans un nuage de fumé. L'habituel "poof" qui l'accompagne me fait ouvrir les yeux sur le plafond de la chambre, heureux de ne plus sentir mes muscles qui me tiraillaient quelques secondes plus tôt. Encore une nouvelle rencontre avec quelqu'un que je n'ai pas envie de recroiser tous les soirs, mais j'aimerais bien recroiser l'ours que Kaijin a amoché pendant la baston générale. C'est en pensant à ça que je vais à la douche, m'habille et commence ma journée.

- En espérant qu'il arpente encore Dreamland la nuit prochaine…