Journal du necromancer chapitre 16 : Love, songs, and drugs

Je veux passer cette nuit A tes côtés....

La journée avait été une succession de purs moments de bonheur pour Riku. La promenade sur l'île de Versailles avec Hikari, au cœur d'un jardin japonais au cadre magnifique et apaisant, le dessin qu'il avait fait d'elle, les photos qu'elle avait prises par la suite... Elle lui avait promis un endroit superbe, elle l'avait emmené au pays des merveilles. Il 'avait ensuite accompagnée à une séance photo et découvert par la même occasion le travail de sa petite amie, et fait la connaissance de son agent, Mona. Cette dernière lui avait proposé de participer au shooting, ce à quoi le jeune homme avait répondu positivement, non sans ressentir un trac proche de l'arrêt cardiaque, et pour le plus grand bonheur de la jeune mannequin qui l'avait guidée dans cette séance mémorable. Elle resplendissait dans ces moments où elle donnait libre cours à sa beauté de son être, elle était tout simplement magnifique... Elle lui avait proposé d'aller en boîte de nuit, ce que le jeune homme avait accepté avec une légère appréhension, car il n'était jamais allé dans ce genre d'endroit. ; mais il était prêt à suivre celle qu'il aimait partout où elle désirait l'emmener. Un rapide changement de tenue, un sms reçu de sa mère pour lui signaler que son futur appartement était ok, il annonça son installation à venir à sa petite amie qui accueillit cette nouvelle avec une joie indescriptible. Il avait ensuite fallu à un Riku relooké découvrir les subtilités du monde nocturne et de prendre sur lui-même pour vaincre son stress et apprendre à danser avec sa copine qui elle était à l'aise et riait de bon cœur, lui conseillant de se laisser aller au rythme des musiques sans se prendre la tête, et l'entraînant plusieurs fois contre elle, jusqu'à ce que son amoureux parvienne maladroitement à enchaîner les pas, finissant par se détendre complètement. C'est finalement complètement épuisés qu'ils rentrèrent pour se reposer, le jeune homme raccompagnant sa petite amie jusqu'à son appartement et l'embrassant une dernière fois avant de retourner à pieds à son hôtel.

La nuit était relativement avancée, il n'y avait plus de transports à cette heure-ci. Il n'avait heureusement pas trop de chemin à parcourir pour regagner son lit. Un silence de mort pour ambiance parfois troublé par le son d'un moteur accompagné de la lueur providentielle de phares de voiture. Quelques passants, derniers fêtards de la journée, tout comme le necromancer, accomplissaient seuls, parfois en groupe, le long et pénitent trajet du retour à la maison. Avançant sans se préoccuper de ces australopithèques soiffards complètement torchés, il atteint la grande avenue jouxtant celle où il résidait temporairement. Poussant un soupir de soulagement, il accéléra le pas à bout de forces et prêt à se jeter sur son lit, lorsqu'une silhouette se dressa sur sa route, le coupant aussitôt sans son élan. S'arrêtant pour observer le bachibouzok qui se permettait ainsi de perturber son accès au sommeil, il constata que le visage de ce dernier lui était familier...

«- Dis moi, singer fest, ça te parle ? J'ai l'impression de t'avoir vu dans cet endroit.

- Non ça me dit rien du tout... Si bien sûr que ça me parle. William, j'étais l'un des candidats dans ce concours de fou. Je te dois la vie. Mais ce n'est pas la raison de ma venue ici, mon seigneur qui était présent lors du concours souhaiterait faire appel à toi et ta copine pour assurer un spectacle à Discoland, son royaume. Il va de soi que vous serez payés en conséquence...

- J'sais pas. Je dois voir avec ma partenaire ce qu'elle en pense avant de vous donner une réponse. Dans mon cas, je trouve ce boulot plutôt intéressant, donc pour moi c'est ok. Si nous sommes d'accord vous nous verrez dans peu de temps.

- Pas de problèmes. Je dois aussi vous remettre autre chose...

- Vas-y envoie.  »

L'homme lui remit alors un carton élégamment décoré, semblable à ceux utilisés pour les faire-parts de mariage et autres cérémonies de grand standing. Riku l'ouvrit et en lut le contenu.

« Mon seigneur a pu voir votre force lorsque vous avez déjoué le complot de l'ex-maire et sauvé la vie des candidats, et souhaiterait faire appel à vous services pour une mission ; nous avons eu confirmation il y a quelques jours de la présence dans nos locaux des membres d'un groupe armé soupçonné d'être responsable de la mort de nombreuses personnes à travers plusieurs royaumes en y revendant des drogues de synthèse extrêmement dangereuses. La plupart de nos voyageurs étant absents en ce moment, nous en appelons à vous. Votre aide trouvera bien sûr une récompense à la hauteur de l'effort que nous vous demandons. »

Donc en fait, on les faisait venir pour jouer les artistes, mais aussi et surtout pour faire la chasse aux criminels parce que les ouvriers du royaume n'étaient pas là, le tout à la dernière minute avec un grand sourire ? Le necromancer eut envie de répondre « hé oh y a pas marqué esclave hein », mais il se contint et déglutit simplement. Bon apparemment, ils seraient tout de même payés au bout, et ils pourraient tous les deux gagner en réputation grâce à ça. Acquiesçant en guise d'acceptation de sa part, il prit congé du messager en soupirant, et se reprit son chemin en envoyant au préalable un sms à Hikari pour la prévenir : « Désolé de te réveiller, il s'est passé un truc, faut que je t'en parle... ». Il lui résuma alors tout ce qu'il venait de se passer et la demande qu'on avait formulé à leur encontre. Après avoir obtenu son accord, il rentra dans sa chambre et se coucha en repensant à leur soirée en boîte de nuit pour apparaître dans le royaume qui les avait appelés.

***

Il rouvrit les yeux devant la plus énorme des discothèques qu'il était possible d'imaginer. Un immense bâtiment, à l'échelle d'une petite ville, formé de baies vitrées couvertes de verdure et de cascades en guise de décoration. Des lumières colorées s'en échappaient un peu partout, et, classique de ce genre de lieu, la musique y résonnait même à distance ; à l'intérieur, l'ambiance paraissait particulièrement folle, l'endroit était plein à craquer. Lorsqu'il vit Hikari, il alla la rejoindre avec un large sourire. Elle portait une chemise blanche similaire à celle de son petit ami, surmontée d'une cravate noire. En bas, une longue jupe dans un style gothic lolita agréable et noir venait compléter la tenue, qui se terminait par des bottes en cuir noir, et des collants noir également, ce qui lui allait à merveille comme tout ce qu'elle portait, e... Lui était vêtu d'une chemise blanche aux manches longues retroussées, et d'un pantalon noir corbeau ceinturé, pas trop large, pas trop serré. Une cravate noir était nouée à son cou, et à ses pieds, il portait des chaussures de ville de type derby noires. Enfin, sa courte queue de cheval était attachée par un nœud dans la même noir que le jean. Il lui prit la main, et déposa un baiser sur son front en murmurant :

« Tu es tellement, tellement belle, habillée comme ça... Je vais paraître bien invisible à côté de toi ! »

Il pouffa de rire après lui avoir fait cette remarque, car il savait qu'elle lui répondrait que c'était n'importe quoi... Se dirigeant vers le lieu où se déroulerait leur nuit, ils atteignirent l'entrée principale, où William les attendait, vêtu à la manière des barmen. Il s'inclina pour saluer les stars du jour, et leur indiqua de le suivre. Ils entrèrent, et empruntèrent un ascenseur spécial qui nécessitait un code, et qui ne comportait que trois étages : « bureau de la direction », « entrée », et « coulisses ». Le voyageur local sélectionna la première destination en enfonçant le bouton le plus haut sur le panneau de commandes, et aussitôt l'élévateur entama sa montée à une vitesse des plus surprenantes. Le cœur du jeune homme parut s'envoler au moment où la cabine s'élança à toute vitesse vers le sommet ; et finalement, après un *ding * sonore, les portes métalliques s'ouvrirent sur une grande pièce blanche dans laquelle régnait un silence des plus perturbants après être passé dans une boîte de nuit... Ils étaient pourtant toujours dans le même royaume, une grande fenêtre sur le côté laissait voir toutes les plates-formes sur lesquelles les gens dansaient. C'est alors qu'ils entraient tous trois dans le bureau qu'une voix claire et douce résonna dans la pièce capitonnée, à en faire sursauter le couple de voyageurs :

« Bienvenue, Riku Kaisuki, Hikari Nikaido ! Je suis heureuse de voir que vous avez accepté de répondre à ma demande.... Oh, mais je ne me suis pas présentée, quelle impolie. Je suis Nezumi Kisaki, reine des rêves de la musique et de la danse, et directrice de cet endroit. Et dans le coin là bas, deux de mes voyageurs, mon garde du corps Ethan Blake, et une jeune recrue, Lena Skye. »

Riku jeta un œil dans la direction de son interlocutrice. Installée dans un grand fauteuil en cuir teint, elle avait une apparence juvénile, avec ses grands yeux marrons, son visage fin et joliment arrondi, et ses courts cheveux châtains foncés. Elle portait une grande robe blanche dont l'échancrure laissait voir un décolleté relativement profond – mais il ne s'attarda pas sur ce détail, serrant la main d'Hikari- et sur son épaule reposait paresseusement un perroquet qui leur adressa à la grande surprise du necromancer un rapide « bonjour » et se présenta à eux sous le nom de Fadièse, esprit au service de la reine des lieux. Le dénommé Ethan paraissait à moitié endormi, le visage dissimulé sous une capuche, un bandana noir entourait sa bouche, et sa tête balançait dangereusement de gauche à droite. Il marmonna quelque chose que le voyageur assimila à un « bonjour », et retomba dans sa catalepsie. Le jeune homme se tourna ensuite vers Lena, qui semblait relativement excédée, et ne cessait de soupirer avec un regard noir. Vêtue d'un pantalon troué noir avec des chaînes accrochées à la ceinture et d'un débardeur de la même couleur, elle avait des mitaines d'un violet très sombre. Cachés derrière des lunettes aux verres jaunis, ses yeux étaient impossible à décrire. Enfin, elle avait des cheveux verts qui retombaient en bas de son cou, et dans son dos, on pouvait voir l'étui d'un instrument, et deux petits lutins qui voletaient à ses côtés en se disputant de leur petite voix. Elle les gratifia d'un « salut » neutre, et se tourna vers Nezumi en parlant cette fois sur un ton bien moins amical :

« - Tu peux pas confier ce boulot à quelqu'un d'autre ? Pas envie de crapahuter pendant des jours pour une plante à la con.... Ethan pourrait s'en charger non ? L'herbe ça le connaît.

- Je suis désolée Lena, mais en ce moment personne n'est disponible au royaume. Et toi, tu as encore besoin d'arpenter Dreamland, tu manques d'expérience...

- Expérience mon cul ! Ça t'as pas gêné de m'envoyer dès mon troisième jour ici me battre contre l'autre drogué bien plus fort que moi ! Et l'autre, là, William, il peut pas ?

- Il est... Spécial. En tout cas, comme Ethan, son rôle ici est essentiel, donc je ne peux pas me permettre de l'envoyer à ta place.

- Putain... Bon, ok. Mais j'te préviens, c'est la dernière fois !

- C'est ça, c'est ça. En attendant, peux-tu aller porter cette lettre au royaume voisin ? Je dois aussi lancer les préparatifs pour l'Oniric tour...

- RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!  »

Et dans ce hurlement à réveiller les morts qui fit même sursauter l'imperturbable Ethan, la violoniste s'éloigna, emportant avec elle la missive qu'elle devait livrer. Elle s'engagea ensuite dans l'ascenseur, disparaissant derrière les battants de métal en lançant un regard noir à toute l'assemblée.
Nezumi soupira, puis reprit son sourire en invitant ses deux invités à s'asseoir :

« - Excusez-nous le comportement de Lena. Elle n'est voyageuse que depuis peu de temps, et a encore du mal à agir de manière calme et réfléchie, ce qui, à mon grand déplaisir, semble être le cas de tous les voyageurs sous mes ordres... Je tenais également à m'excuser au nom de toute patrie pour ce que vous avez dû endurer au Singer Fest. Je n'ai jamais su voir ce qu'il s'y passait réellement, et j'ai laissé faire ce monstre en qui je croyais avoir confiance... Félicitations en tout cas pour l'avoir vaincu et remporté le concours, et merci d'avoir sauvé William et tous les autres.

- Vous n'avez pas à vous excuser... Vous n'êtes pas fautive dans les agissements de ce criminel. Nous sommes tout de même fiers d'avoir remporté cette victoire et permis à ce concours de retrouver un sens.

- Vous avez un grand cœur, Riku. Contrairement à ce que dit de vous le DreamMag, vous semblez être un défenseur de la justice.... Je suis certaine qu'aux côtés de votre partenaire, vous saurez vaincre cette menace qui pèse sur nous. Comme vous avez pu le lire dans mon invitation, je souhaiterais que vous assuriez pour vos nombreux fans ici présents une petit concert, mais aussi dans un même temps que vous nous aidiez à arrêter le gang de trafiquants qui s'est caché ici et risque d'entacher à jamais l'image de notre royaume.

Nous y avons réfléchi tous les deux, et malgré le fait que nous désapprouvions les buts relativement égoïstes que vous avez mis en avant pour la réussite de cette mission, nous sommes d'accord. Quand commençons-nous ?

- Hi Hi ! Quel enthousiasme ! J'ai hâte de vous voir tous les deux à l'oeuvre ! Ah, une dernière précision avant que William ne vous guide aux coulisses, soyez les plus discrets possibles pendant votre enquête, nous souhaitons éviter un surplus de dégâts que nos propres voyageurs nous causent déjà en temps normal...  »

Riku acquiesça puis prit la main de sa partenaire, suivant le voyageur dans l'ascenseur spécial aprè savoir salué la directrice des lieux qui les gratifia d'un large sourire. Leur guide sélectionna cette fois le bouton le plus bas du tableau de commande, et la cabine retomba cette fois d'un seul coup, donnant presque l'impression de tomber dans le vide, atterrissant dans les sous-sols de la discothèque géante. Lorsque les battants métalliques s'écartèrent pour leur ouvrir le passage, ils virent alors où ils étaient arrivés : de gigantesques coulisses, comptant bien des centaines de loges, où les employés locaux s'affairaient en attendant leur passage dans les différentes salles. On pouvait voir un nombre important de danseurs qui s'entraînaient, certains saluèrent avec admiration le couple à leur passage ; une arrivée pour le moins remarquée... Un peu rougissant, il accéléra légèrement le pas, la jeune femme accrochée à son bras, jusqu'à la petite loge qui leur avait été attribuée, un peu à l'écart des autres. William les laissa là en leur précisant que leur premier passage aurait lieu dans une vingtaine de minutes, et qu'il retournait à sa platine. Il prit ensuite congé des deux chanteurs en leur indiquant le chemin jusqu'à la scène. Une fois l'itinéraire mémorisé, Riku entra dans la loge avec Hikari, et referma doucement la porte derrière eux. Se blottissant contre son amoureuse après l'avoir embrassée passionnément, il murmura :

« Tu te sens prête pour ce nouveau défi ? Je vais aller interroger des employés avant notre premier passage, on se retrouve ici. »

Le jeune homme écouta la réponse de sa petite amie, et après lui avoir assuré qu'il serait prudent, il déposa un baiser tendre sur ses lèvres, passant sa main dans cheveux pour les caresser avec tendresse avant de partir à la recherche d'indices pour démarrer son enquête. Son regard s'arrêta rapidement sur un être onirique adossé plus loin qui semblait légèrement tendu ; le necromancer s'en approcha et le salua dans un sourire, usant du ton le plus mielleux possible :

« Le travail ici n'a pas l'air facile. »

La créature marqua un temps d'arrêt avant de lui répondre, s'assurant d'abord que ces mots lui étaient bien adressés. Puis il répondit de sa voix caverneuse :

« - Non, c'est vrai, on a des journées de dingue ici.

- Je vois... Il est injuste qu'on vous soumette à un tel traitement, alors que cet endroit ne fonctionnerait pas sans votre concours.

- Tu l'as dit gamin, mais on n'y peut rien, on a besoin de manger nous autres.

- C'est compréhensible. Dites, avez-vous récemment remarqué un comportement sensiblement différent chez l'un des employés ?

- T'as l'intention de m'interroger gamin ? J'ai rien fait, rien vu gamin. J'suis juste un petit éclairagiste, je me mêle pas aux affaires entre employés.

- Hmm... Autre chose, avez-vous un bon point de vue sur toute la boîte de nuit depuis votre poste ?

- Et comment ! Un peu que j'vois tout d'où je suis ! Je dois être capable de trouver où éclairer dans un minscule intervalle de temps, alors ouais.

- Vous serai-il possible de me signaler à la fin de la chanson si vous remarquez quelque chose de suspect ? Vous n'aurez qu'à braquer votre lampe dessus.

- Y a pas d'lézard gamin. Tu m'es sympathique, et pis ça m'occupera.  »

Cette première entrevue ne lui avait pas apporté grand chose, si ce n'est la faible probabilité que l'éclairagiste remarque quelque chose d'intéressant durant leur prestation. Mais c'était déjà un début. Voyant qu'il n'avait pas le temps d'interroger plus de monde, il rejoint Hikari devant leur loge, et main dans la main, ils se rendirent à la scène tandis que le jeune homme faisait part à sa petite amie de ce qu'il avait pu obtenir. Lorsqu'il eut fini, ils étaient arrivés devant une grande plate-forme sur laquelle plusieurs danseurs les attendaient. Ils grimpèrent quatre à quatre les marches métalliques qui se rabattirent une fois tous les acteurs en place, et une sorte de paroi en plexiglas apparut pour entourer la scène. A cet instant, une annonce retentit dans toute la boîte de nuit alors que la musique s'était coupée d'un seul coup. Le cœur battant, Riku se resserra contre sa copine en écoutant :

« Mesdames et messieurs de tous les horizons de Dreamland, vous avez sûrement eu l'occasion d'observer tout leur talent et leur courage à la Singer Fest, vous allez les retrouver ! Vous ne les connaissez pas encore, approchez curieux, et découvrez-les ! Voici pour vous en live... Le duo Hikariku !!! »

A cet instant, une énorme trappe s'ouvrit au dessus d'eux – rappelant de mauvais souvenirs au necromancer par la même – et la plate-forme s'éleva dans une inimaginable explosion d'admiration, une ovation formidable. Quand aux chanteurs, ils ne devaient pas être loin de la crise cardiaque. C'était certes gratifiant d'être applaudis ainsi, mais c'était également horriblement stressant... Ils allaient devoir assurer, et Riku avait un lourde boule au ventre et à la gorge. Il déglutit et regarda sa petite amie dans les yeux avec un sourire. Ils s'étaient mis d'accord sur la chanson, leurs voix étaient prêtes, ils étaient ensemble. Rien ne pouvait leur arriver. A cette pensée, ils parvinrent tous les deux à chasser leurs doutes, et lorsqu'enfin la musique démarra, les deux voyageurs joignirent leurs voix sur « dj gotta us fallin in love » d'Usher.

Spoiler:

« So we back in the club
Get that bodies rockin from side to side
Thank God the week is done
I feel like a Zombie gone back to life
Hands up
And suddently we all got our hands up
No control of my body
Ain't I see You before
I think i remember those
Eyes eyes eyes eyes

Cuz baby tonight
The DJ got us falling in love again
Yeah baby tonight
The DJ got us falling in love again
So dance dance
Like it's the last last night
Of your life life
Imma get you right
Cuz baby tonight
The DJ got us falling in love again »

Ils ne se contentaient pas d'offrir leur voix pour ce show ; au milieu des danseurs qui suivaient le rythme des paroles, Hikari la première se mit à bouger, à enchaîner les pas avec un large sourire de bonheur aux lèvres, puis elle invita ensuite le jeune homme à la rejoindre, ce qu'il fit avec joie, dans une danse qui n'avait rien à voir avec les pas maladroits qu'il avait montrés dans le monde réel. Cette fois, il était détendu et se laissait aller totalement au rythme de la chanson. C'était un moment de partage, de passion, de vie tout simplement,en communion avec un public galvanisé. Le genre de moments qui faisaient qu'il adorait chanter.

Lorsque la chanson fut terminée, la discothèque gronda sous les applaudissements, les trépignements de pied, et les hurlements passionnés du public qui en redemandait encore, scandant le nom des deux voyageurs. Premier passage, premier succès... Le contrat était pour le moment tenu. En parlant de contrat... Le necromancer remarqua que l'un des projecteurs n'était pas orienté vers la scène, mais vers une table un peu en retrait dans les étages inférieurs. Vide. Etrange... Usant du petit micro que leur avait confié Nezumi « en cas d'urgence », il lui demanda de faire surveiller la table en question jusqu'à ce qu'ils l'aient examinée. Pendant ce temps, la scène regagnait les coulisses, leur second passage aurait lieu dans une demie heure environ. Une fois parvenus en bas, le jeune homme et son amoureuse entreprirent d'aller inspecter la fameuse table, lorsque résonna dans les coulisses un effroyable cri de terreur ? Surpris, les deux jeunes gens coururent dans la direction d'où provenait le hurlement avec plusieurs employés alertés de la même manière, et découvrirent alors le macabre spectacle : l'éclairagiste bourru auquel Riku avait parlé gisait à terre, baignant dans une mare de sang et de bile qui s'échappait de sa bouche grande ouverte en une expression d'effroi. Dans main, des feuilles inconnues, et un morceau de papier. Le necromancer prit le pouls de l'être : trop tard. Il se saisit donc du morceau de papier, et lut le mot qui y était griffonné :

« Peu importe ce dont vous avez besoin, nous saurons vous conduire au paradis ! »

Et merde. Les choses démarraient plus que mal. Leurs adversaires savaient jouer parfaitement la carte du sadisme et de l'humour mal placé, et ils avaient déjà un mort sur les bras.

Une journée parfaite, mais quelque peu épuisante. Elle ne pensait qu’a une seule, chose. Plonger dans ce sommeil qui la porterait dans le monde de Dreamland ou elle rejoindrait sans aucun doute Riku pour prolonger la journée, tout en réparant son esprit fatigué. Elle se sentait complètement ébahit, l’adrénaline descendait, mais pas ce sentiment de plénitude. Elle se mit à enchainer quelques pas de danse dans la rue tout en lâchant la main de Riku, elle se mit à sauter sur le trottoir en faisant le pas « d’i’m singing in the rain » Ce qui les fient rire car elle manqua de s’écrouler sur le bitume humide et froid. Elle revint en sautillant devant son petit ami et sur la pointe des pieds lui offrit un léger baisé, enfin de compte… Elle n’était plus fatiguée, ou en tous les cas, ne l’était pas encore assez ! La fraicheur de la nuit déjà bien avancée lui avait remis les neurones en place et une idée folle lui traversa l’esprit !

« On va en boite ! »

Un énorme sourire sur les lèvres, le regard fixé sur Riku, elle s’était arrêté soudainement. Le jeune homme avait quant à lui continué sa route pensant à un autre accès de désinvolture venant de sa petite amie ! Il finit par se retourner remarquant qu’il marchait seul 4 mètres devant la jeune fille, avec des yeux ronds, la bouche entrouverte et une moue d’incompréhension.

« Ne fait pas ton indisposé dit-elle en rigolant !
Tu m’as comprise ! On va en boite ! »

Le jeune homme laissa place à un léger sourire qui montra bien sa gêne face à ce genre d’endroit, ils se trouvaient cependant tous deux à mi-chemin. Lui de son Hotel et elle de sa maison. Un dernier baisé et ils partent tout souriant pour se changer, Riku devrait simplement envoyer un sms a Hikari lorsqu’il serait près. C’est ce qui était prévus. Elle réfléchissait à l’ endroit et par-dessus tout à sa tenue, il fallait être présentable. La jeune fille rentra chez elle, sauta dans la douche qui ne dura que 5 min. Par la suite, elle enfila une jolie petite jupe noire, plutôt courte et serrés, accompagné d’un collant couleur chair et d’une paire d’escarpin noir. Elle y ajouta un jolie haut noir, avec des plumes sur les épaule et plutôt décolleté dans le dos. Faisant l’effet d’une robe ouverte dans le dos, sympathique. Elle enfila un long et chaud manteau gris sur le tout, ainsi elle était prête. Elle s’apprêtait à attraper son sac lorsque son téléphone se mit à vibrer, Riku était près, good timing. Elle lui indiqua qu’elle venait le chercher. Ainsi elle arriva devant l’hotel du jeune homme lui agrippa le bras et l’entraina dans la ville, dans des rues dans lesquelles ils n’étaient pas passé dans la journée. La ville n’était que plus belle la nuit avec toutes les décorations. Ils papotaient depuis quelques temps déjà, surtout au sujet de l’aménagement de Riku en ville. Qui lui expliqua rapidement la situation. Ils arrivèrent enfin devant « Le colisée » L’une des meilleures boites de Nantes. Riku vint sagement se glisser dans la file d’attente ce qui fit un peu rire la jeune fille. Elle allait lui montrer les avantages du métier. Ils sortirent de la file main dans la main, ils doublèrent toute celle-ci avant de se retrouver face à un vigile de pratiquement deux mètres, blond aux yeux bleu et à la carrure imposante. Il la reconnut cependant immédiatement. Lui attrapa la main, l’attirant à lui dans un petit câlin avant de lui claquer la bise et de lui ouvrir la porte dans un clin d’œil. Elle le remercia vivement en ayant juste le temps de voir Risvan, son ami russe, envoyer un clin d’œil à Riku.
A peine la porte était-elle refermé que la jeune fille sautait déjà sur place en balançant sa tête sur le côté elle entraina le jeune homme du côté des vestiaires tout en retirant son manteau, elle s’appuya sur le comptoir en embrassant la joue du jeune homme qui s’occupait des vêtements, elle glissa leurs deux habits sur le comptoir en offrant un petit pourboire. Avant de se retourner et de sourire franchement a Riku, elle se plaça devant lui, attrapant son col de ses deux mains et l’entraina ainsi sur la piste sur laquelle elle se mit à suivre les pas de danses des autres danseurs qui s’éclatait sur Du Usher, OMG. Elle repéra rapidement la gêne de Riku et vint donc se positionner derrière lui, ou encore devant lui pour l’aider à suivre les mouvements. Elle prenait un malin plaisir à lui apprendre comment bouger et s’éclater tout en étant entouré de monde et bien entendu un peu regarder sur les bords. Finalement, complétement épuisés et étant obligés de se tenir mutuellement, ils rentrèrent lentement chez eux, il la déposa devant sa maison, elle l’embrassa avant de partir en se retournant de nombreuses fois jusqu’à la porte d’entrée. Elle rentra discrètement, 2 heures du matin, il était un peu tard, son père devait d’ailleurs dormir. Elle se glissa dans le couloir, lorsqu’une lumière attira son œil le bureau était encore allumé. Elle soufflât un bon coup, entra doucement et trouva son père endormis sur son bureau, un crayon à la main… et des feuilles sous sa tête, sur ses genoux, une petite Mina pelotonné. Elle attrape la couette du petit canapé de psychologue et la dépose sur les épaules de son père avant de le réveiller doucement et de l’aider à aller jusqu’à sa chambre, il se laisse tout simplement tomber sur le lit et des ronflements finirent par résonner, elle en profite pour retirer les chaussures de son cher père avant de sortir doucement de la chambre. Au même moment son téléphone se mit à sonner, elle s’adossa au mur d’en face et un sms de Riku venait d’arriver.

« Désolé de te réveiller, il s'est passé un truc, faut que je t'en parle... »

Elle décida de l’appeler directement, le jeune homme lui expliqua donc la situation, comme quoi il avait croisé un homme qu’il connaissait de la singer fest l’un des rescapé de la trappe et lui expliqua aussi que depuis leurs prestation, le seigneur de Discoland voulait que l’on découvre une bande organisé tout en lançant une représentation pour un public qui serait a priori plutôt chaud. Bien sûr, elle fut d’accord et donna rendez-vous à son copain à Discoland d’ici 10 à 15 min. Elle monta dans sa chambre, se changea et s’allongea dans les draps accompagnée de son petit chat blanc avant de sombrer dans les méandres du sommeil.


Avant même d’avoir ouvert les yeux, le son des basses parvint à ses oreilles. Battant quasiment en rythme avec son cœur, elle s’étira doucement et ouvrit ensuite les yeux pour faire face à un immense bâtiment, écologique ou en tous les cas composé en grande partie de mur verdoyant et de magnifique cascade au couleur céleste s’écoulant sans jamais toucher le sol, les fenêtres et ouverture quand a elle se composait essentiellement de baies vitrés laissant échapper les lumières de folies de l’intérieur elle était subjuguée pas ce spectacle lorsqu’une main vint se poser sur son épaule, un sourire ce dessina immédiatement sur ses lèvres et tout en se retournant observa la tenue de son copain ainsi que la sienne, ils étaient tout particulièrement accordé, un jean noir pour lui, une jupe noir pour elle, chacun portait une chemise blanche surmonté d’une cravate noir en bas elle portait des bottes en cuir noir ainsi que des collants noir également. Riku portait de simples chaussures de villes qui lui donnaient une superbe classe.

« Tu es tellement, tellement belle, habillée comme ça... Je vais paraître bien invisible à côté de toi ! »

Elle allait lui jeter un regard noir mais le vis pouffer de rire et suivis donc le mouvement se laissant entrainer vers l’entrée principale, la bouche ouverte et le visage éclairé de lumière rouge, bleu et verte selon les envies des éclairagistes, le son devenait plus important et la jeune fille sentait son sang pulser dans ses veines. L’ami de Riku les rejoignit et ils passèrent en coup de vent dans un couloir qui menait à un ascenseur. Ascenseur dépassant sans doute le mur du son, précisons-le ! Sur le coup, la surprise des deux jeunes gens fut impressionnante, mais en sortant de l’ascenseur en question Hikari fut prise d’un sacré fou rire, elle s’apprêtait à retourner dedans, elle voulait faire un autre tour ! Mais Riku lui serra un peu plus fort la main lorsque une voix retentit dans la pièce, dissuadant complétement la jeune fille pour un deuxième tour..

« Bienvenue, Riku Kaisuki, Hikari Nikaido ! Je suis heureuse de voir que vous avez accepté de répondre à ma demande.... Oh, mais je ne me suis pas présentée, quelle impolie. Je suis Nezumi Kisaki, reine des rêves de la musique et de la danse, et directrice de cet endroit. Et dans le coin là-bas, deux de mes voyageurs, mon garde du corps Ethan Blake, et une jeune recrue, Lena Skye. »

Un coup d’œil dans la direction de l’interlocutrice et tout en elle se mit à fondre, elle était tellement jolie et la tenue qu’elle portait mettait parfaitement en valeur son joli décolleté elle était soufflée, et avait la bouche ouverte. Elle reprit cependant rapidement ses esprits en regardant par les fenêtres, les gens dansaient sur d’immenses plateformes. Elle laissa un rythme émergé dans son crâne et se le répéta. Elle n’oublia cependant pas les bonnes manières, et se pencha légèrement. Elle adressa par la suite un yo a Ethan qui semblait complétement amorphe et un jolie sourire a Léna qui comme sa seigneurie, se trouvait être magnifique. Le sourire D’Hikari, n’eut cependant aucun effet et sur un ton neutre elle leurs balança un salut, avant de se disputer avec son maitre. La jeune femme trouvait cela gênant et préféras ce concentrer sur la décoration qui était…blanche.
Le cri de la jeune fille sortit Hikari de sa torpeur, elle fila vers l’ascenseur et lança un regard noir a toute l’assemblé auquel la brune répondit d’un sourire. Les deux jeunes gens vinrent s’asseoir en face de la jeune femme, de près elle était encore plus belle. Hikari jetais des regards inquiets a son petit ami et le regardais répondre avec arrogance a Nezumi. La louve ne pouvait pas en placer une seule, elle se contentait donc d’incliner la tête et des euh, mais ! Eh… rien à faire la conversation se stoppa et Riku comme il était venu rattrapa la main d’Hikari et l’entraina de nouveau vers l’ascenseur magique. Elle fut évidemment la première entrée, et la dernière à saluer la jeune Nezumi. La cabine tomba d’un seul coup cette fois ci, l’effet manège à sensation était énormément amusant, mais la jeune fille savait parfaitement que si elle reprenait l’ascenseur une 3 eme fois, elle finirait par vomir. Ils étaient arrivés dans les coulisses, d’ici, le son des musiques étouffées, parvenait à leurs oreilles. Les deux jeunes gens s’observèrent rapidement et en souriant s’engagèrent dans le long couloir derrière William. Chaque porte ouverte de celui-ci, laissant apercevoir des danseurs, préparant leur show. Il fallait se faufiler dans le couloir, car les danseurs en ornaient aussi les murs. On ne pouvait pas dire le contraire, l’arrivée des deux jeunes gens avait été remarqué et ils furent salué un bon nombre de fois. William les déposa dans leur loge, un peu à l’écart des autres et du bruit. Il expliqua la direction de la scène, pendant qu’Hikari inspectai la loge, elle se mit devant les miroirs et observa Riku fermer la porte et la rejoindre pour lui faire un câlin (mérité ne l’oublions pas).

« Tu te sens prête pour ce nouveau défi ? Je vais aller interroger des employés avant notre premier passage, on se retrouve ici.

Elle pencha la tête pour pouvoir regarder Riku.

-Prête ? On verras dans 20 minutes.. Les employés ? Bonne idée, je t’attends là, je ne bouge pas ! Quant a toi sois prudent, tu ne refais pas le coup de la Singer fest hein ?! »

Elle lui offrit un jolie sourire avant de lui tendre ses lèvres et de le laisser partir pour le début de cette excitante enquête. Toute seule dans la petite loge, elle s’impatientait déjà. Elle avait dit qu’elle ne sortirait pas, il en était donc hors de question… Raaah, puis après tout juste un coup d’œil dans le couloir. Elle entrouvrit la porte lentement et jetât un coup d’œil à droite puis a gauche. Il n’y avait personne dans le périmètre de la porte d’entrée, c’était déjà ça. Hésitante elle finit par sortir de la pièce et revenir vers les loges des autres danseurs. Elle s’arrêta devant la première salle, dans laquelle il y avait à peu près 5 danseurs, elle y entra discrètement et s’adossa contre l’un des murs du fond. Observant ainsi sans gêner les jeunes gens. L’un d’entre eux lança LMFAO – Party rock anthem.


Ils se mirent tous en place et ne bougèrent plus, attendant le bon moment. En 5 secondes la jeune fille fut éblouit, les danseurs reprenaient la chorégraphie du clip qu’elle adorait et se débrouillaient merveilleusement bien. Elle observa tout particulièrement les mouvements du meneur et se mit à les suivre inconsciemment. Finissant par sentir qu’elle se laissait complétement aller, elle repartit vers sa loge, en souriant à tous les gens qu’elle croisait et attendit sagement Riku devant la porte de sa loge ils marchèrent vers la scène et Riku lui expliqua ce qu’il avait pu grappiller le et toi à la fin de ses explications la fit sourire.

« Moi, bah rien rien »

Ils montèrent quatre à quatre des jolies marches de métal qui résonnèrent sous leurs pas pour s’installer sur une scène. Des danseurs étaient déjà là, ils se saluèrent tous amicalement d’un signe de main lorsqu’une annonce au micro retentit, ramenant Riku et Hikari a la vrai raison de leurs venus en ce royaume.

« Mesdames et messieurs de tous les horizons de Dreamland, vous avez sûrement eu l'occasion d'observer tout leur talent et leur courage à la Singer Fest, vous allez les retrouver ! Vous ne les connaissez pas encore, approchez curieux, et découvrez-les ! Voici pour vous en live... Le duo Hikariku !!! »

Le moment d’après la scène s’était élevé, laissant apparaitre le public et les chanteurs dans un véritable grondement, toute la foule applaudissait, et hurlait dans l’attente de la chanson, Ils se regardent, se mettent à sourire les paroles résonne déjà dans la tête de la jeune fille.


Le public était dingue et tous dansait à présent en rythme avec le chant, elle observa de nouveau les danseurs et sans plus attendre se lança, elle suivit les pas maladroitement au début puis de mieux en mieux un véritable sourire vint s’incruster sur le visage de la jeune fille qui entraina Riku avec elle, ils donnaient de leurs voix, de leurs danse. Là maintenant ils donnaient tout. La chanson pris fin, les projecteurs s’éteignirent lentement laissant entre apercevoir une table dans un halo de lumière. Les yeux de la jeune fille devinrent immenses et elle regarda Riku pour être sûre qu’il avait vu comme elle. Les coulisses étaient emplie des hurlements et des tambourinements des pieds mais ils étaient décidés à aller voir cette étrange table complétement vide. Elle s’apprêtait à courir vers l’ascenseur lorsqu’un cri vif, un hurlement atroce retentit dans les coulisses, Ils firent demi-tour et en deux secondes tombèrent nez à nez avec un cadavre, sanguinolent et en train de se vider de ses organes. La jeune fille pressa le creux de la main de Riku et se retourna rapidement. Elle retournât devant l’ascenseur et en s’appuyant sur le ventre se força à entrer dans celui-ci.
Elle ferma les yeux après avoir enfoncé le bouton des pistes de danses. Son cœur s’envola sans lui en laisser la permission, elle le sentait tout près de ses lèvres, elle s’imagina la scène, lorsqu’elle tirerait la langue elle se retrouverais avec un cœur battant au milieu de la bouche. Cependant l’action de monté fut si brève qu’il reprit sa place violement laissant la jeune fille fébrile au moment de dépasser les battants de la porte. Elle se reprit cependant rapidement et reprit son souffle, ce qui fut de courte durée puisque les gens commençaient à la reconnaitre et s’agglutinaient autour d’elle sans vrai raison.

« L’une des vedettes de la soirée a donc décidé de se joindre à nous ?

Hurla une voix dans toutes les enceintes de la boite.

Alors réservons-lui une ovation digne d’elle. Vous pouvez le faire n’est-ce pas ? »

Elle tenta de s’échapper mais déjà un projecteur se braquait sur elle, lui explosant la rétine par la même occasion. Un projecteur ? Elle se mit à fixer dans la direction et immédiatement se baissa et a genou se mit à avancer dans la foule. Qui pouvait bien être dans la cabine de l’éclairagiste si celui-ci était mort ? C’était complétement impossible de retrouver quelqu’un en si peu de temps pour un tel job. Elle se cognait dans les jambes, se faisait marcher sur les doigts mais continuais son avancé, elle se redressa en vitesse et aperçut la table avant de se recoller au sol immédiatement et de continuer à ramper courageusement vers la table, elle en était très près à présent. Le micro qu’elle avait glissé dans son oreille bourdonnait. Nezumi lui ordonnait de revenir en coulisse car le show devait continuer coute que coute et il montait sur scène dans 5 min. La jeune fille était proche mais les ordres de Nezumi la dissuadèrent, elle se redressa et baissant la tête fonça dans le tas, courant jusqu’à l’ascenseur, elle se propulsa en son intérieur et pendant que les battants se refermait, le projecteur eu juste le temps d’éclairer les deux portes de métal. Elle appuya sur le boutons des coulisses, sortit de l’ascenseur un peu désappointé et essoufflée courut jusqu’à la loge des deux jeunes gens. Riku se retourna en vitesse en entendant la porte, elle se jeta sur lui et haletante lui déclara.

« J’ai une mauvaise nouvelle, les projecteurs sont devenus nos ennemis, quelqu’un à remplacer l’homme de tout à l’heure et ils nous surveillent de près, impossible de mettre un pas dehors dans nos tenue actuels. »

Elle remit sa tenue en place et se dirigea vers la porte.

« On y vas ? C’est de nouveau à nous »

Ils se mirent à courir pour atteindre la scène et a peine eurent ils monté les petites marches que la trappe s’ouvraient et refaisait monter la scène comme précédemment. Elle eut juste le temps de lui chuchoter, le titre de la chanson Pursuit of happiness. Une musique chanté, mais aussi super électro, tout ce qui pouvait mettre l’ambiance n’importe où. Hikari commença la chanson, il se passerait la parole à chaque nouveau couplet.


Le public était en transe, tout le monde sautait, dansais se sautait dessus et scandait les paroles avec les deux jeunes chanteurs, qui a chaque passage non chanté, se mettait à danser parmi les danseurs, sans aucune difficulté, Hikari se laissa pourtant déconcentré et fixa la régie. Elle aperçut une silhouette noire, fixe. Ce qui la fit perdre le fil de ses pas, elle se sentit tomber mais les danseurs, étaient là, présent et la rattrapèrent de plus belle comme si tout était prévus. A la fin de leur chanson, la scène redescendit et abasourdît par le son du public s’adressa à Riku, penché, les mains sur les cuisses.

« En fait, et toi ? Quand j’étais en haut, qu’a tu découverts ? »

Riku lui fit signe de le suivre, ils se rendirent dans leurs loge et en refermant le porte derrière lui. Lui expliqua la situation.


Une lumière tamisée, un espace sombre. Une main ganté, tapote un par un ses doigt contre un bureau en bois massif, avec répétition. Puis la main s’immobilise, se contracte et s’écrase sur le bureau dans un bruit sourd. Les 3 petites silhouettes positionnés face à la plus imposante sursaute et regarde leurs pieds presque en tremblant. Une voix résonne alors dans la pièce, suave et grave.

« -Cette Nezumi a donc engagé ces deux jeunes gens… hein ?

-Nous.. nous n’en sommes pas sur.. il se pourrait qu’ils ne se soient trouvé là que par hasard… ce.. Ce sont après tous les nouvelles figures de la musique.

La grosse silhouette se lève. Et commence à marcher de long en large

Nous allons leurs montré qui sont les rois de la nuit… est ce bien compris ?

Ou… oui. »

De belles dents blanches apparaissent dans la lumière descendante et les 3 personnes s’éparpille, le gros reprends sa place, ouvre un tiroir, en sort une boite, l’ouvre à son tour et attrape un énorme cigare, qu’il coince entre ses dents, il s’avachit par la suite dans son fauteuil, fouille dans ses poches, en sort un zippo et fait apparaitre une flamme. Il inspire une énorme bouffé et fait ressortir la totalité de sa fumé en plusieurs ronds et formes en tout genre.

« -Ah lala les jeunes… ils ne savent pas dans quoi ils s’embarquent. »

« Et voilà, mon p’tit gars. T’es parfait comme ça.
_ Merci, Mr. Rodriguez !
_ Me remercie pas. Va t’amuser, maintenant. »

Le Rêveur s’enfuit joyeusement après la directive de Rodriguez, tandis qu’un autre prenait déjà sa place dans une petite queue.

« Ça serait pour une ceinture Aerosmith, s’il vous plaît.
_ Bravo mon gars, bon choix. Laisse-moi juste farfouiller dans mon placard… » Une farfouille de placard plus tard. « La voilà, ta ceinture. Et c’est gratuit, hein ? Laisse-moi te la mettre. Voilà. Super. Tu peux retourner danser maintenant, amuse-toi bien. »

Aerosmith, ben voyons. Y a encore des gens qui écoutaient ce groupe ? Rodriguez pensait être le dernier de tous. Il vit une charmante demoiselle, et s’empressa de sa voix grave lui demander la ceinture à l’effigie de son choix. Rodriguez était chauve, la gueule peu avenante, et musclé comme un éléphant. Ses bras étaient titanesques, et il semblait y avoir plus qu’un biceps et un triceps dedans. Il continua son petit manège, en lâchant un reniflement. Il repositionna son casque qui calmait les bruits environnants. Les ceintures qu’il distribuait étaient belles. Certes, pas du tout visibles, des ceintures normales, ne cherchez pas plus loin, vite cachées par les hauts. Rodriguez servit finalement sa dernière ceinture rigolote. Ils pouvaient passer aux vraies maintenant.

__

« Hey, approche donzelle.
_ Excusez-moi, Monsieur, je ne vous connais pas.
_ Mais nan, justement. C’est pour ça que je t’aborde.
_ Je ne suis pas du tout intéressée, désolé. », glapit presque le blonde. Stean crachait. Toutes les mêmes, ces Rêveuses. Ne jamais tenter de niquer celles qui dansaient pas. Ouais… celles qui restaient au comptoir, c’était un peu les prudes. L’inconscient, et toutes ces choses absurdes, parfaitement logiques, mis absurdes. Sean était une sorte de caricature de filou parisien. Long manteau à haut col, stature de rat, pif visible à vingt mètres. Et on rajoutait parisien parce qu’il portait un béret. Sean était louche. Il fixait la demoiselle terrifiée, il passait à son épaule nue. Il se racla la gorge :
« C’est toi qui vois, poupée. Chiale pas ensuite si t’es mal baisée. » La Rêveuse se leva et changea de place. Toutes des putes. Des putes mal baisées, ouais, t’as bien dit, Sean. Les jeunes d’aujourd’hui, ça ouvrait les jambes pour n’importe quoi. Mais dès que vous approchiez, ça se rétracte comme de vieilles nonnes de merde.

Sean loucha discrètement en direction des deux chanteurs, les deux jeunes. Ils avaient des voix frêles. C’était One Direction, le duo, avec une nana en prime. Y en avait plein des groupes comme ça. Sean se déboucha le nez avec un doigt et revint à son alcool. Il termina le verre et en commanda un autre à Simon Légisse, un barman intègre. Trop intègre. Trop ennuyant. Simon était une loque professionnelle, à savoir qu’il faisait bien son boulot, mais qu’il ne savait faire que ça. Sean revint doucement à Hikari et Riku, juste un petit coup d’œil. Le boss les voulait couic. Le boss avait peur, ou quoi ? C’était des gamins de merde. Y avait pas à avoir peur de gamins de merde. Et puis, ils étaient en couple. Merde, c’était trop facile. Suffisait d’en braquer un pour arrêter l’autre. Trop facile. Et ils devaient sortir le grand jeu pour eux ? C’te vieille blague.

« Hey Simon ! Tu branles quoi ? Le verre. »

__

Putain, elle était bien, là, Betty. Elle sortit de la showroom noire, presque sans lumière, les yeux rouges de la fumée qui s’était entassée dans la petite pièce. Elle avait encore le goût de la Nex dans la bouche, sur les lèvres. Quiconque l’aurait embrassé l’aurait senti. Betty toussa un peu, et après un passage dans un rapide couloir, se retrouva dans la salle principale de Discoland, à tous les étages, la musique à fond. Et ces putains de lumière. Betty s’accorda dix secondes pour s’habituer ; ses oreilles, ses yeux, tout était compressé à la marmelade psychédélique. La Nex… c’était pas de la drogue de tapette. Pas de la dead, mais ça écrasait votre esprit bien plus brutalement que des drogues lambda. Attends, Betty, t’es où déjà ? Elle devait faire quoi déjà ?
Ah ouais, putain de merde. Le taff. Elle s’en était jetée une avant de passer aux choses chiantes.
Le taff. Alca Pone faisait chier, des fois. C’était un mec terrible, mais il avait des défauts. Mais c’était le patron, et fallait obéir au patron. La drogue, c’était un cartel qui rapportait, c’était toujours comme ça. Et Betty voulait pas perdre son emploi ; elle avait voyagé sur Dreamland depuis plus de deux ans, elle avait compris que ça servait à rien de continuer à vagabonder, qu’il fallait se poser.

Elle regarda son poignet, l’heure sur sa montre. Elle alla vers l’étage où les deux chantaient, les deux petites cibles totalement défoncées qui avaient accepté de jouer les justiciers. Mais putain, quelle bande de petits connards de merde qui venaient faire chier tout un trafic. Depuis quand ils s’amusaient à dire ce qui était bien et ce qui était pas bien ? Hein ? Y avait assez de connards de politiciens de merde dans la vraie vie pour cloître toutes les libertés, et dès qu’on trouvait enfin un monde de paix, fallait que des nouveaux matons arrivent. Et en plus, ils se dandinent sur la piste de danse, genre ils sont super appréciés, et tout. Betty les haïssait déjà, des petits cons bien droits comme il fallait, et qui agissaient parce qu’on leur avait demandé, parce que la morale disait ça. Putain, suivre une morale sur Dreamland, c’était à peu près aussi logique que de dire quand on adhérait à un parti politique parce que la tête du dirigeant nous revenait. Betty considérait que Dreamland était là pour s’enfuir du monde réel et de ses règles casse-pieds. Elle ne voulait pas deux mondes réels, elle voulait l’éclate.

Betty avait des cheveux un peu crades, blond, le menton avenant, le nez un peu pâteux, taille moyenne, presque petite. Les vêtements par contre, c’était du vieux cuir bien puant. Pas de quoi rehausser ses atouts, juste les camoufler sous quelques couches de vêtements. Elle se dépêcha de monter voir l’éclairagiste, une sorte de nain de pierre avec des lunettes de soleil gigantesques devant les yeux. Elle lui tapota le crâne pendant qu’il éclairait la scène où les deux Voyageurs faisaient leur show. Celui-ci émit un grognement mais ne bougea pas sa tête :

« Tête de pioche, ils ont encore trois chansons après celle-là, puis après, ils font une pause dans leur loge pour reprendre un quart d’heure vingt minutes après.
_ Raaaamaaaaaa.
_ Ouais. Tu continues à faire ton taff. Si tu sens qu’ils partent de la scène, tu les éclabousses, qu’ils puissent plus faire un pas.
_ Rama.
_ Nan, justement. Dès qu’ils filent dans leur loge, tu dégages. Ils peuvent sortir par d’autres côtés, à d’autres étages. Tu vas pas pouvoir les filer à coups de lampiotte. Donc, dès qu’ils partent de la scène, pendant l’entracte, tu te carapates. C’est certainement le premier endroit où ils vont chercher et ça serait con qu’ils t’aient par surprise.
_ Raamaaaaa.
_ Ta gueule. Tu fais ce qu’on te dit. »

Puis elle alla vagabonder, toujours un peu au plafond, dans Discoland, tout en surveillant très discrètement les deux amoureux. Ils allaient faire dans leur froc.

Journal du necromancer chapitre 16 : Love, songs, and drugs

On se démerde avec Ce qu'on a...

La mission démarrait assez mal. C'était le moins que l'on pouvait dire alors que les deux détectives improvisés faisaient face à leur premier cadavre de la soirée. Riku culpabilisait ; c'était lui qui avait demandé à ce pauvre éclairagiste de l'aider, et il était mort pour ça. Restait que c'était tout de même très troublant : comment ce type avait-il pu être tué, alors qu'il était enfermé dans une cabine fermée de l'intérieur ? Il n'y avait que deux possibilités. Soit le tueur était dissimulé dans la cabine avant que l'autre n'y entre, soit l'éclairagiste connaissait son agresseur. Dans les deux options, il y avait une première information qui n'était pas sans importance ; Le tueur était quelqu'un d'ici, ou bien avait un complice local. Ils avaient donc des ennemis en lien avec le royaume qui les employait, et vu la population constante de l'endroit, qualifier la liste des suspects de « longue » aurait été un euphémisme conséquent. Il fallait réfléchir posément, histoire d'éliminer rapidement des éléments innocents, réfléchir avec le peu d'indices dont il disposaient. Nullement choqué par la présence du cadavre – il avait eu l'occasion d'en croiser un certain nombre, et puis il était lui même invocateur de morts – il prit l'initiative d'en faire une autopsie rapide pour trouver des indices, mais Hikari en décida autrement, et apparemment bien plus atteinte que son petit ami par cette découverte, courut à l'opposée vers l'ascenseur qui revenait aux pistes. Le jeune homme voulut s'élancer à sa poursuite, mais les portes se refermèrent alors qu'il tendait le bras en l'appelant. Trop tard. Riku frappa dans le mur sur sa gauche, et se retourna, en espérant ardemment qu'il n'arrive rien à la jeune femme là haut. Si jamais elle devait être attaquée juste à cet instant, il ne se le pardonnerait pas, et risquerait en plus de massacrer tout ceux qu'il aurait sur son passage simplement pour la venger. Finalement, après quelques secondes, la voix de l'un des animateurs de la soirée annonça la présence de la jeune femme, et celle-ci avait apparemment déclenché une émeute de fans ; ce n'était pas totalement rassurant, elle devait complètement étouffer au milieu de cette masse grouillante et hystérique, mais ça restait préférable à l'exécution sommaire en plein milieu de la piste de danse. L'invocateur poussa un petit soupir de soulagement, ignorant ce qu'il se passait pour la jeune femme, et repartit sur son autopsie. Il demanda à tous ceux autour de s'écarter pour lui laisser la place dont il avait besoin, et quelques pinces pour prélever ce qu'il pouvait. Pas le temps pour des analyses ADN (et il doutait de disposer du matériel pour), il devait se contenter de chercher des éléments probants. Le premier d'entre eux, c'était la paralysie du corps. En temps normal, la rigidité cadavérique démarrait environ 30 minutes après le décès. Dans le cas présent, il s'était écoulé vingt cinq minutes depuis leur conversation. Le corps était encore chaud, en revanche, le rigor mortis avait déjà commencé, sa mâchoire était crispée ; au sous-sol, la température était inférieure à dix degrés, il n'était donc pas mort ici. Le plus étonnant était l'absence de traces de sang qui auraient pu témoigner que le corps avait été déplacé. Tout indiquait qu'il était mort après avoir pas mal agonisé, le tout dans un espace où la température était relativement élevée. Quelqu'un l'avait tué dans la cabine, et l'avait déplacé ici, le tout discrètement pendant la chanson. Il s'était écoulé à peine dix minutes, et tout suggérait que le type était passé tranquillement avec un cadavre, sans attirer l'attention de qui que ce soit ? Cela appuyait la thèse du tueur ou complice local ; un extérieur n'aurait même pas pu entrer dans la partie réservée au personnel, et encore moins se balader dans les coulisses. Restait à déterminer par quel moyen le corps avait-il pu être amené ici... Et il restait l'éclairage ! Comment savoir si le type était mort au moment où le projecteur avait désigné cette table vide ? Et si c'était un piège ? Hikari ! Elle était sûrement allée voir cette table, elle courrait un danger ! Le meurtre ne pouvait pas avoir été commis juste à la fin de la chanson, sinon le corps ne serait pas de cet état, donc celui qui leur avait montré cette table de merde était l'un de leurs ennemis...

Et Hikari vint rapidement confirmer ses hypothèses lorsqu'elle revint dans les coulisses, et se jeta sur lui essoufflée et paniquée. Il la prit dans ses bras et referma derrière eux la porte de leur loge, la laissant avant tout reprendre son souffle et son calme avant de lui demander ce qu'il s'était passé là haut. Une fois que cette dernière retrouva un état normal, elle put alors lui expliquer ce qu'elle avait découvert ; Il y avait effectivement quelqu'un qui avait pris la place de notre éclairagiste décédé et n'avait pas de bonnes intentions envers le couple de chanteurs. Mais une question demeurait : comment pouvaient-ils savoir que les deux voyageurs étaient à leur poursuite ? L'information de leur mission n'avait filtré que dans le bureau de Nezumi. Même lorsqu'il avait demandé à l'éclairagiste de faire usage de son projecteur pour leur venir en aide, il n'avait pas directement mentionné leur enquête. Il voyait mal Nezumi qui les avait appelé être la coupable, c'était donc l'un de ces trois voyageurs... William ? Après tout, ils n'avaient pas fait attention, il y avait plusieurs Djs, et le voyageur aurait très bien pu laisser couler la musique sans qu'il n'y ait de gêne. Il avait l'air pourtant si gentil... Un masque cachant l'assassin ? Quand à Lena, elle avait de sérieuses raisons d'en vouloir à son seigneur, mais ils l'avaient vu quitter la boîte de nuit. Et l'instinct du jeune homme lui indiquait qu'elle ne pouvait pas être coupable. Bah, il garderait son nom en tête, des fois que les preuves lui amènent à penser le contraire... Restait Ethan. Il restait en permanence auprès de Nezumi, donc il l'auraient remarqué s'il avait quitté son poste. William était donc le principal suspect. Mais il n'avait pas d'éléments probants pour l'accuser, et les réunir prendrait un certain temps. Et d'ailleurs, il n'avait plus le temps d'y réfléchir : Hikari le sortit de sa réflexion après avoir réajusté sa tenue, le rappelant à leur autre mission : ils avaient une seconde chanson à assurer. Pendant ce temps là, leurs adversaires auraient tout leur temps pour réfléchir à un autre moyen de leur mettre des bâtons dans les roues. Toute la boîte de nuit était devenue leur otage. Génial, on ne pouvait pas rêver mieux en aussi peu de temps. Mais pour le moment, il devait prendre son plus beau sourire, s'échauffer la voix, et surtout, SURTOUT ne pas paraître paniqué. Ils entreraient trop vite dans le jeu des trafiquants qu'ils poursuivaient. Et au vu de ce qu'ils pouvaient faire avec leurs putains de drogues, mieux valait éviter de devenir trop rapidement les cibles à éliminer sans attendre.

Comme à leur première chanson, les danseurs les attendaient sagement rangés en ordre presque militaire sur la scène métallique qui était prête à remonter au milieu des pistes endiablées, sur lesquelles toute danse s'était interrompue le temps de laisser aux stars de la soirée celui de se préparer et d'arriver pour cette seconde chanson. La plate forme entama sa montée vers les intenses lumières de la discothèque, et en quelques secondes, la troupe fut de nouveau face à son public, qui scandait les noms des deux voyageurs. Plus le choix maintenant, il fallait tout donner pour ce public, même si au milieu de ces fans déchaînés se dissimulaient de dangereux tueurs, qui n'avaient que pour ambition de répandre leur horrible marchandise. Hikari murmura rapidement au jeune homme le titre de la chanson qu'ils allaient devoir interpréter, pursuit of hapiness de Kid Cudi, la bande son du film projet X. Riku acquiesça, et la laissa chanter le premier couplet, esssayant de reprendre les pas des danseurs autour d'eux, quelque peu maladroitement, mais avait le mérite de l'empêcher de rester immobile en attendant son tour. Et puis ça avait son côté rafraîchissant aussi. Il laissa sa petite amie aller jusqu'au refrain qu'il chanta avec elle, avant de reprendre au deuxième couplet :

  «  Tell me what you know about dreamin (dreamin), You ain't really know bout nothin (nothin), tell me what you know about the night terrors every night, 5am cold sweats, waking up to the sky, Tell me what you know about dreams (dreams), tell me what you know about night terrors nothin, you don't really care about the trials of tomorrow, rather lay awake in the bed full of sorrow.


I'm on the pursuit of happiness and I know, everything is shining all is gonna be gold (hey), I'll be fine once I get it, I'll be gooooooooood. [x2] »

Le public était galvanisé par la performance de ses stars ; certains les accompagnaient même de leur voix qui se perdait dans la musique qui résonnait dans tout la discothèque, tout le monde dansait, levait les bras, sautait sur place, une ambiance de dingue, plus incroyable encore qu'au Singer Fest dont le public avait pourtant déjà placé la barre vraiment haut. Ils avaient chaud, ils étaient en sueur, ils étaient à fond... Enfin, sauf Hikari. Que lui arrivait-il ? Elle paraissait totalement déconcentrée, comme si elle avait remarqué quelque chose d'inhabituel.... A tel point qu'elle se manqua dans ses pas de danse, et perdit l'équilibre, avant d'être rattrapée par les danseurs et de se reprendre tant bien que mal pour assurer la fin du show. La scène, tel un ange salvateur, redescendit, guidant les deux chanteurs vers leur loge, où ils purent se réfugier, loin de cette foule complètement excitée par la musique. Elle trouva refuge dans les bras du jeune homme, qui l'attira avec lui dans leur unique abri qu'était leur loge. Il referma la porte à clef derrière eux, et s'assit sur le rebord devant le miroir de la pièce, regardant la jeune femme dans les yeux. Il était clair qu'ils étaient surveillés,et que la moindre découverte en trop leur attirerait bien plus que de simples ennuis... Il ne faisait pas face à une simple organisation de malfaiteurs cette fois, c'était un putain de cartel avec des membres entraînés, des complices et des yeux partout. Le genre de groupe qu'il ne fallait pas énerver si on voulait conserver son intégrité physique, ou dit plus vulgairement, rester en vie. Hikari voulait savoir ce qu'avait découvert le dead maker avec ses investigations, et ce dernier lui fit un résumé de ses découvertes et des hypothèses qu'il avait déjà en tête :

«  Alors... Par rapport à tout ce que j'ai pu observer, il est clair que la table est un faux indice. Ils s'en sont servis pour nous montrer que nous étions surveillés, et qu'au moindre mouvement de trop, ils agiront. L'éclairagiste a été tué avant même de pouvoir faire ce que je lui avais demandé, il a été remplacé depuis. Je pense qu'aller vérifier son poste ne serait pas une mauvaise idée... En dehors de cela, il est clair que le tueur vient d'ici, ou en tout cas qu'il a un complice qui travaille ici. Et il est quasi certain que l'un des voyageurs de Nezumi les a informés de notre mission. En clair, il va être difficile d'agir à découvert, et il ne vont pas nous rendre la tâche facile. Mais on a une chance. Je vais attirer leur attention. Toi, pendant ce temps, rejoints la loge où travaillait cet éclairagiste. J'ai récupéré sa clé, tu as le numéro dessus. Il se concentreront sur moi, tu n'auras que quelques minutes pour agir ! Mais je sais que tu y arriveras, tu es forte.  »

Riku l'embrassa pour la rassurer, et également pour se rassurer lui-même ; il allait prendre des risques pour lui permettre d'agir, mais il avait surtout peur pour elle. Si les regards allaient être particulièrement concentrés sur le jeune homme dans quelques instants, rien ne leur permettait d'affirmer que personne ne surveillerait la cabine dans laquelle se trouvait un potentiel complice qu'il serait intéressant d'interroger. Pour le necromancer, il était impossible que le tueur s'y trouve, ou alors il avait prévu suffisamment de camarades pour empêcher toute intrusion dans sa cache. En clair, leurs deux actions seraient risquées. Mais il fallait qu'ils le fasse, ou bien les preuves disparaîtraient, et ils n'auraient aucune chance de mettre la main sur les coupables pour stopper ce trafic. Le jeune homme laissa à sa petite amie le temps d'assimiler son plan, et une fois qu'ils furent d'accord, Riku s'engagea le premier, lui indiquant qu'elle devrait attendre que le présentateur l'annonce pour sortir de la loge. Il se saisit d'un micro, se racla la gorge, prit une grande inspiration, et se faufila entre les danseurs qui se demandaient ce qui prenait aussi soudainement au jeune voyageur, qui devrait plutôt penser à se reposer et à éviter les bains de foule, surtout après celui qu'avait subi un peu contre son gré sa partenaire. Il ne fit même pas attention à leurs remarques, et se glissa dans l'ascenseur, lui indiquant de le faire monter jusqu'aux pistes du rez-de-chaussée. Le résultat fut immédiat ; à peine eut-il fait un pas sur la plate-forme en plexiglas qu'un projecteur fut braqué droit sur lui. Et une voix retentit aussitôt, de la même manière que pour Hikari un peu plus tôt.

« - Oh mais vous êtes chanceux ce soir ! Après Hikari, voilà son partenaire Riku qui vient vous rendre une petite visite sur les pistes, profitez-en !!

- Oui, petite surprise cher public, pour te remercier de cette ambiance, je suis venu t'offrir une petite chanson solo ! Allez, levez les bras, dansez, chantez !!  »

Un sourire, un doigt pointé droit vers les ennemis où qu'ils soient. Ah ils voulaient jouer les marionnettistes les saligauds ? Il allait leur donner du spectacle à ces enfoirés ! Leur montrer qu'on ne le contrôlait pas comme on voulait, qu'il n'avait pas peur de leurs petites menaces à deux sous. Il prit son micro, le plaça face à ses lèvres, et avec un grand sourire, se mit à chanter, d'abord a cappella, puis rapidement avec la mélodie que mirent les Djs lorsqu'ils comprirent qu'il chantait Without you d'Usher.

« I can't win, I can't reign
I will never win this game
Without you, without you
I am lost, I am vain,
I will never be the same
Without you, without you

I won't run, I won't fly
I will never make it by
Without you, without you
I can't rest, I can't fight
All I need is you and I
Without you

Without you
Oh, oh, oh!
You! You! You!
Without
You! You! You!
Without you »

Les gens se laissèrent rapidement entraîner par la voix du jeune homme ; ils faisaient la vague de leurs bras lentement sur les passages plus doux, et dansaient joyeusement lorsqu'il arrivait sur le refrain, beaucoup d'entre eux suivaient les paroles silencieusement, leurs bouches formant les paroles que chantait leur star. Riku se sentait puissant, il contrôlait ce flux de foule grâce à son initiative, il espérait que tous leurs ennemis avaient les yeux rivés sur ce spectacle, et qu'Hikari ne rencontrait aucun obstacle de son côté, et qu'elle trouverait quelque chose d'intéressant. Si ce n'était pas le cas, qu'elle revienne au moins en vie, c'était le principal. Il pouvait bien échouer dans sa mission, rien ne remplacerait la perte de la jeune femme. On pouvait bien lui verser des millions d'EVs pour compenser qu'il n'en aurait rien à faire si celle qu'il aimait perdait la vie. Il avait donc toutes ses pensées dirigées vers elle, priant pour qu'elle revienne saine et sauve à la loge. En tout cas, nul doute qu'il venait d'attirer l'attention avec son action. Mais il ne pouvait pas rester exposé trop longtemps, au risque de prendre un coup de lame perdu au milieu de la foule. Il salua donc le public qui en demandait encore et recula jusqu'à ce que les battants de métal de l'ascenseur se referment devant lui, et que l'engin ne redescende vers les coulisses, où l'activité battait son plein. Les danseurs applaudirent le jeune homme pour sa performance, lui laissant néanmoins l'espace pour qu'il reprenne un peu son souffle avant son prochain passage avec sa petite amie. Qu'avait-elle appris ? Il n'allait pas tarder à le savoir. D'ailleurs, elle était déjà là. Elle avait l'air indemne... Riku poussa un grand soupir de soulagement, et entreprit de la rejoindre, mais ils furent aussitôt rappelés à l'ordre par le commentateur de la soirée – décidément cet enfoiré n'aimait pas perdre – et il annonça que leur troisième passage arrivait. Pas le choix... Le jeune homme prit la main d'Hikari, et alors qu'ils avançaient vers la plate-forme qui servait de scène, il murmura le plus discrètement possible :

«  Ca va ? Tu n'as pas eu de difficultés de ton côté ? Pour tes découvertes, mieux vaut en parler après, on ne sait pas ce qui pourrait nous tomber dessus...  »

Il voulait en savoir plus, mais le temps et la discrétion leur manquait dans cet espace réduit où il y avait encore trop de suspects potentiels.... On avait éliminé les clients, deux voyageurs de la liste. Il y avait encore tout le personnel... A supposer que les vrais coupables ne soient pas encore dissimulés derrière cette machination. En attendant, il était temps de chanter, et cette fois, c'était du coréen qui attendait nos deux chanteurs, puisqu'à peine démarrèrent-t-ils leur ascension à travers la trappe que le rythme de fantastic baby, du groupe Bigbang démarrait, plongeant les spectateurs dans une quasi transe, les yeux rivés sur la troupe de danseurs qui entouraient les deux chanteurs, qui se mirent à chanter :

"Yeogi buteora modu moyeora 
WE GON' PARTY LIKE ririri rarara
Mameul yeoreora meoril biwora 
Bureul jipyeora ririri rarara

Jeongdabeun mutji malgo geudaero Badadeullyeo neukkimdaero ga ALRIGHT
Haneureul majuhago du soneul da wiro 
Jeo wiro nalttwigo sipeo OH

Nanananana nanananana 

WOW FANTASTIC BABY
DANCE I WANNA DANCE DANCE DANCE D-DANCE FANTASTIC BABY
DANCE I WANNA DANCE DANCE DANCE D-DANCE 
WOW FANTASTIC BABY »

Il fallait avant tout ne pas s'arrêter. Continuer de donner le change, paraître le plus proche possible du public,et ne pas attirer l'attention sur leurs hypothèses. Bientôt, le puzzle se reconstituerait de lui-même. En attendant, ils continueraient à faire ce qu'ils faisaient le mieux pour offrir cette fête à tous ces fans de musique. Hikari lui expliquerait ce qu'elle savait une fois cette chanson finie... En espérant que l'étau ne se resserre pas autour d'eux.

Journal du necromancer chapitre 16 : Love, songs, and drugs

Hé j'ai pas Signé pour ça !!

Leur prestation s'acheva comme les précédentes, sous la liesse d'un public en délire, avide de nouvelles chansons des stars de la soirée ; s'ils avaient relancé d'une chanson, nul doute que la foule aurait suivi avec joie, et c'est donc avec un sourire qui se voulait confiant que le jeune homme redescendit dans les coulisses en saluant à demi ses fans, trop perturbé par les récents événements et ce qu'ils risquaient à présent pour se concentrer sur le concert qu'ils devaient assurer. Par chance, les quelques gestes et le sourire qu'il fit à l'attention des danseurs semblèrent suffire à les satisfaire, et il put regagner son seul abri avec Hikari, qui semblait avoir hâte de le tenir informé de ses découvertes. Riku referma la porte derrière eux en s'assurant que personne ne pouvait entrer, puis laissa la brune s'installer contre le battant de bois et reprendre son souffle avant d'écouter ce qu'elle avait à lui dire :

« Je suis allez dans la chambre des dj’s numéros 7 et devine quoi ? C’est l’endroit du crime, sans aucun doute même, du sang un peu partout, des traces de pas. Que je n’ai pas eu le temps de suivre, tu terminais déjà ta chanson, en bref nous n’avons rien. Ah si, une silhouette imposante, musclé, avec des pieds qui font minimum du 43 à en juger par les traces laissés. » 

Le necromancer écouta attentivement chacune de ses indications en essayant d'en tirer dans des conclusions . Mais en réalité, à part confirmer ce qu'il pensait, il n'avait pas réellement avancé dans sa réflexion. Cela lui permettait déjà d'éliminer les clients de la boîte, qui n'avaient pas accès à la zone des boxes pour les Djs et les éclairagistes. L'assassin ne pouvait donc qu'être un membre du personnel, ou en tout cas avait été introduit sur les lieux par un membre du personnel. La première chose à faire était donc de déterminer lequel avait bien pu agir et de lui mettre la main dessus pour le faire parler sur ses employeurs... De l'avis du jeune homme, il ne pouvait s'agir que d'un DJ, ou en tout cas d'un ami de l'éclairagiste tué. Il n'aurait sûrement pas réagi autrement. La porte se fermant de l'intérieur et ne s'ouvrant que grâce à la clé spécifique à chacun d'eux. Il fallait donc interroger quiconque pourrait lui lister les amis du défunt, les trouver, les interroger à leur tour, et poursuivre avec les Djs. Mais cela signifiait que William aussi faisait partie des suspects... Etrange, qu'est-ce qui pourrait bien motiver un voyageur à tuer les gens de son royaume ? Riku faisait les cent pas dans la petite pièce sous le regard inquisiteur et le sourire rassurant de sa petite amie qui se redressa pour venir lui faire un câlin, le sortant par la même de sa réflexion pour profiter de cet instant intime. Avec un sourire, le jeune homme se laissa blottir contre elle, et l'écouta alors qu'elle lui proposait de se rendre sur la piste en solo pour chanter cette fois-ci, lui laissant l'initiative des recherches. Elle avait raison dans le sens où s'ils agissaient toujours de la même manière, ils seraient des cibles d'autant plus exposées pour leurs ennemis. Qui sait s'il n'étaient pas déjà derrière la porte, guettant le bon moment pour les assassiner. L'invocateur hocha donc la tête pour répondre à la proposition de la brune :

« Tu as raison. Il vaut mieux que ce soit toi qui y ailles cette fois-ci. Et puis j'ai ma petite idée pour la suite, donc ne t'en fais pas. Allez, va les impressionner avec ta voix ! »

Elle hocha la tête pour montrer son approbation, et lui tendit ses lèvres, ce à quoi le jeune homme répondit en l'embrassant avec plaisir, restant de longues secondes ainsi avant de la lâcher pour qu'elle aille accomplir sa mission. Un rapide échange de regards, et la jeune femme s'élance dans le couloir en appelant le maximum de danseurs à la suivre. Bien, parfait Hikari, tu vas libérer le passage, avec ça, il ne restera que peu de gens pour surveiller ce que ferait le necromancer. Il attendit donc un moment, jusqu'à ce que tout le couloir soit silencieux, en dehors des rumeurs de quelques conversations. Il était temps de passer à l'action. Les Djs seraient occupés, il pourrait les rejoindre assez facilement. Pour commencer, il prit la clé qu'avait laissé la morpheuse, et s'engagea dans le couloir qui menait aux différentes alcôves. Il prit le temps d'étudier le plan qu'il pouvait voir affiché pour les évacuations, et constatait que la distance entre certaines alcôves paraissait trop importante pour que le Dj s'y trouvant puisse participer au meurtre sans éveiller les soupçons. Il fallait donc s'intéresser à celles qui étaient proches. Il commença donc par la numéro cinq, et frappa à la porte sans la moindre gêne. Après quelques secondes, une trappe s'ouvrit, dévoilant deux yeux jaunes, et une voix résonna, assez grave :

« - C'est pour ? Pas de visiteurs pendant les chansons.

- Bon écoutez, je suis l'un des chanteurs, regardez, j'ai mon pass sur moi. Je voudrais vous poser quelques questions sur votre collègue qui a été tué.

- Ah, z'êtes enquêteur en plus ? Bon, allez y entrez.  »

La porte s'ouvrit, et Riku entra dans ce qui ressemblait à une sorte de petit sas avec une baie vitrée qui donnait sur les pistes de danse. Il y a avait là tous les instruments nécessaires à un Dj ; platines, tableau de commande pour les projecteurs, et également boissons pour tenir. La créature qui travaillait là était comme beaucoup de locaux : des oreilles qui ressemblaient à un casque de baladeur dont le fil allait jusqu'à un cœur mp3 qui luisait sur son corps d'une couleur violette sombre. De ses yeux jaunes, la créature jeta un regard sur sa platine pour s'assurer que tout était en ordre, et sortit une chaise pour le jeune homme, qui la refusa poliment. Il resta debout, et attendit que son interlocuteur ait repris sa place pour démarrer son interrogatoire, alors qu'Hikari entamait sa chanson dans un rap magistralement interprété.

« - Bien.. Que pouvez-vous me dire sur la victime ? Cette personne avait-elle des amis, ou encore des ennemis dans cet endroit ?

- Le vieux Sam ? Il parlait pas beaucoup, à part pour râler. L'avait pas beaucoup d'amis. Le genre taciturne, à pas dire grand chose sur sa vie, à arriver à l'heure pour son travail, et qui repart ensuite comme il est venu. Des ennemis... Hmm... Ben il avait un poste de choix, la plus haute des alcôves, et il était assez bien payé. Donc à part l'un d'entre nous qui aurait bien voulu prendre sa place, je vois pas. Mais attention hein, moi j'ai rien fait !

- Allons, allons. Je ne suis pas là pour vous accuser, mais pour trouver une piste. Pour le moment, je ne dispose pas de suffisamment d'éléments pour porter mes doutes sur quelqu'un en particulier, donc rassurez-vous.

- Ouf... Ah ! Puisque vous parlez d'un truc bizarre... Y a ce voyageur qui bosse comme Dj ici, il est à la sixième loge. L'autre jour, je l'ai vu parler tout seul, c'était bizarre.

- Je vois. Merci pour votre collaboration monsieur. Peut-être à plus tard, il se pourrait que je revienne vous voir.  »

Sans tarder, Riku prit congé de son interlocuteur, et sortit de la cabine pour rejoindre celle du dessus ; alors comme ça, William agissait bizarrement depuis quelques temps ? Il fallait qu'il en ait le cœur net. Il se dirigea donc vers la sixième cabine, suivant les gouttes de sang ça et là sur le trajet, qui permettaient d'établir avec un doute minimal que le tueur avait bien porté sa victime jusqu'aux coulisses. Bien. Pour ce qui était de sa théorie sur les circonstances du meurtre, il était sur la bonne piste, c'était déjà un bon point dans cette affaire qui se noyait d'hypothèses improbables et d'éléments nouveaux. Pendant ce temps, Hikari continuait de donner le meilleur d'elle-même sur la piste, et d'où il était, le jeune homme était fier de sa petite amie qui brillait telle une étoile parmi les danseurs qui l'entouraient. La foule était complètement folle, embarquée par ce spectacle qui ne semblait jamais vouloir s'arrêter. Encore un escalier. Et voilà, on y est. Le necromancer arriva finalement devant la loge de leur guide, une porte comme les autre qui portait le numéro « 6 » plaqué dessus. L'invocateur déglutit avant de frapper comme il l'avait fait un peu plus bas, et ce fut un silence de mort qui lui répondit. Etrange... Pourquoi William ne lui répondait-il pas ? Il n'avait peut-être pas entendu... Riku frappa une seconde fois un peu plus fort, et à nouveau il n'eut que le silence pour réponse. C'était louche. Mais le jeune homme n'avait aucun moyen de voir ce qu'il y avait à l'intérieur, étant donné qu'il n'avait pas la clef magnétique pour l'ouvrir... Jusqu'à ce qu'il remarque qu'un petit objet calait la porte de sorte à ce qu'elle reste toujours légèrement entrouverte ; miracle ! En revanche, cela renforçait cette impression qu'il y avait quelque chose de suspect qui se tramait ici. Quelque peu stressé, le cœur battant, le jeune homme poussa le battant métallique pour voir ce qu'il allait trouver ici ; la pièce était l'exacte copie de celle qu'il avait vu plus bas, en dehors du fait qu'il n'y avait personne ici. Personne. Les Cds tournaient d'eux-mêmes sur leur platine, et se mixaient tout seuls aussi. Comme si... Comme si quelqu'un pouvait les contrôler à distance ! Merde. Si William était absent, où était-il ? Il fallait lui mettre la main dessus, et vite. Qui sait s'il n'était pas mort quelque part, ou encore en train de préparer un prochain meurtre s'il était lié à cette affaire. Mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir plus que la chanson d'Hikari prit fin, le contraignant à regagner sa place dans les coulisses. Il prit donc note dans son esprit de ce qu'il venait de voir, et sortit en laissant la porte calée comme il l'avait trouvée. Il descendit ensuite les escaliers quatre à quatre, retournant juste à temps dans les coulisses, avant que les premiers danseurs n'arrivent, revenant tout juste de la scène. Tout le monde était heureux, cette prestation avait crée une ambiance incroyable. La petite amie du jeune homme s'était vraiment bien débrouillée sur ce coup.

Elle le chercha rapidement du regard en se mettant sur la pointe des pieds, tentant de l'apercevoir alors que chaque danseur essayait de féliciter personnellement la jeune femme. Lorsqu'elle vit l'objet de sa recherche, elle lui adressa un signe de tête et un sourire, auxquels répondit son copain par un hochement de tête, l'air de dire « bravo, tu as fait encore mieux que ce que j'aurais imaginé, ta diversion était parfaite! » et entreprit de la rejoindre, mais un cri strident les firent sursauter, et stoppa l'invocateur sans son action. Que s'était-il passé ? Encore un meurtre ? Riku se rua sans hésiter dans la direction d'où provenait le cri, demandant aux danseurs de s'écarter pour lui laisser de la place, avant de faire face à la chose la plus improbable qu'il aurait pu imaginer croiser cette nuit là. Vêtue d'un t-shirt floqué des visages des deux chanteurs, orné de cœurs en tout genre, des tatoutages sur chaque bras qui représentaient les noms des deux stars de la soirée, une casquette, et divers produits dérivés encore dont le jeune homme n'aurait jamais soupçonné l'existence, la créature locale qui se relevait difficilement après un semi arrêt cardiaque observa, des étoiles pleins les yeux les deux chanteurs qu'elle admirait apparemment à un point qu'il était difficile d'estimer tant il était élevé, et poussa un cri que le jeune homme n'avait entendu qu'en voyant les reportages sur les groupies fans de tokio hotel, one direction, ou Justin Bieber dans son monde :

« Oui c'est euuuuuuuuuuuux HikaRikuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !!!!! S'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît, vous voulez bien signer mon t-shirt, je suis votre plus grande faaaaaaan depuis votre victoire au singer fest, vous êtes trop géniauuuuuuuuuuux!!!!! »

Wow. Elle en tenait une couche celle-là. Et puis d'abord, par où elle était passée cette timbrée pour arriver dans les coulisses ? Et puis son numéro là, non c'était insupportable. Riku chercha une réponse dans les yeux de sa partenaire, et décida de satisfaire la jeune femme en allant signer sur son t-shirt comme elle le souhaitait, laissant le soin à la brune de faire de même, espérant qu'elle les lâche ensuite. Mais bien évidemment, en lui tendant une main, elle voulait bouffer le bras en entier, et se mit à les suivre, prétextant vouloir voir son couple préféré se préparer. Elle n'eut pour seule réponse que le claquement de la porte de la loge devant son nez. Et le pire, c'est que cela ne la découragea pas, et elle continua sa litanie alors que les deux voyageurs poussèrent un soupir de soulagement, dans les bras l'un de l'autre.

« Et ben, je sais pas d'où elle sort celle là, mais je pensais pas avoir ce genre de fan un jour ! C'est ça alors, la rançon du succès ? Et beh.... Espérons qu'elle est la seule dans la salle cette nuit... Bon, sinon, j'ai appris que notre victime n'avait pas d'amis en particulier, donc à mon avis, l'un des Djs dont l'alcôve est proche de la sept est le coupable, ou en tout cas complice, il n'aurait ouvert qu'à cette condition. Et j'ai découvert que William n'était pas dans sa loge... J'espère qu'il ne lui est rien arrivé à lui aussi, ou qu'il n'est pas coupable, mais il est mon principal suspect pour le moment. Il nous reste une chanson à assurer, et on disposera d'une entracte de trente minutes pour se déplacer tranquillement et obtenir des informations. On restera ensemble par contre cette fois, je préfère pouvoir te protéger s'il devait arriver quelque chose. »

Il devaient assurer pour cette dernière chanson, et ils auraient ensuite trente minutes. Trente minutes pendant lesquelles il devraient obtenir le maximum d'informations possibles... C'était faisable, ils devaient agir discrètement, mais ils pouvaient le faire. Mais l'heure de chanter était venue. Ils s'embrassèrent une nouvelle fois avant d'y aller, et Riku poussa la porte, courant pour éviter les hurlements de leur fan complètement folle, qui le suivit à la même vitesse, essayant de les rejoindre. Ils pressèrent le pas, et heureusement pour eux, les danseurs les entourèrent rapidement, alors que des videurs bloquèrent la demoiselle pour l'empêcher d'aller plus loin. Un nouveau soupir de soulagement, et la scène s'élève de nouveau pour amener les deux chanteurs devant leur public, qui ne demande qu'une nouvelle chanson pour se déchaîner à nouveau. Et c'est chose faite, alors que She Wolf de David Guetta et Sia démarre, et que les danseurs commencent leur chorégraphie, invitant les spectateurs à les suivre :

« A shot in the dark
A past lost in space
And where do I start
The past and the chase
You want to be gone
Like a wolf, a predator
I feel like a deer in the light

You loved me and I froze in time
Hungry for that flesh of mine
But I can't compete with the she-wolf, who has brought me to my knees
What do you see in those yellow eyes?
'Cause I'm falling to pieces

I'm falling to pieces
I'm falling to pieces
I'm falling to pieces
Falling to pieces

Comme à leurs passages précédents, la foule se pliait à chacun de leurs gestes, se balançant lentement sur les passages plus lents, et dansant en rythme sur les passages où la musique se déchaîne ; en sueur, le sourire au bord des lèvres, les deux stars se laissent aller, dans leur petit monde, le temps de cette chanson, où seul le public peut les comprendre, les suivre, les voir de loin les entraîner. Et quand la chanson s'achève, c'est toute la boîte de nuit, le royaume entier qui se lève en cœur pour les acclamer, et en réclamer une autre, ce à quoi le jeune homme répond le pouce levé, prenant le micro pour leur promettre de revenir rapidement avec des prestations plus fortes encore. Et comme à chaque fois, la scène redescend lentement, ramenant nos deux voyageurs dans les sombres coulisses où les attend cette fois une fan bien plus déchaînée encore qu'elle ne l'était avant la chanson ; et qui les suivit sans vergogne alors que le jeune homme conduisait sa compagne à l'ascenseur pour rejoindre les pistes de danse, et se faufilait entre les spectateurs complètement dans leur trip, pour rejoindre un bar qu'il avait repéré dans les premiers étages ; il pourraient se poser un peu, et boire tranquillement puis se renseigner. C'était un bon point pour débuter vraiment leur enquête. Sans se préoccuper de l'autre folle qui fut de nouveau stoppée dans son élan par deux vigiles, les amoureux s'assirent au comptoir, et Riku embrassa la jeune femme en appelant le barman.

« Tu veux boire quelque chose ? Autant en profiter aussi pour se reposer un peu rien que toi et moi, après tout, on est pas là que pour bosser ! »

La nuit ne faisait que commencer...

Journal du necromancer chapitre 16 : Love, songs, and drugs

Putain de Cocktail...

La proposition parut convenir à Hikari qui s'installa aux côtés du jeune homme au comptoir, le gratifiant d'un baiser auquel il répondit avec plaisir. Elle commanda ensuite au barman le meilleur de ses cocktails, décision que choisit de suivre Riku, qui aimait découvrir de nouvelles choses, y compris au niveau du goût, encore plus s'il pouvait partager cette découverte avec celle qu'il aimait. Mais plus que des pensées niaises, il était simplement détendu, calme, après toute cette agitation et cette première partie de spectacle particulièrement éprouvante. Il était vrai que Discoland ne manquait pas à son rôle de royaume de la fête nocturne, et dans cet endroit, chaque client, chaque membre du personnel était pleinement impliqué pour que la fête dure effectivement éternellement. Il n'y avait pas une seconde sans musique, pas une seconde sans que des gens soient en train de danser, de s'éclater. C'était véritablement plaisant de vivre ce genre de moments, mais c'était également vite étouffant pour le jeune homme qui avait vu son salut dans cette entracte qui leur garantissait à lui et à sa petite amie une bonne demie heure tranquilles. Mais malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de songer aux derniers événements, et à l'avancement de sa pensée ; car il était bien difficile, improbable même de parvenir à déstresser complètement alors qu'un meurtre venait d'être commis, et que l'un des suspects était aux abonnés absents. Il faudrait qu'il enquête plus longuement sur la disparition du voyageur, peut être s'était-il simplement réveillé après tout ? Mais cela paraissait peu probable au necromancer, le jeune homme ayant clairement indiqué qu'il allait travailler tout le long du concert des deux voyageurs. Il allait falloir qu'il trouve de nouvelles pistes pour interroger les gens, et savoir par où aller fouiner. Car il avait beau se rassurer en se disant qu'il avait un peu progressé dans son enquête, dans le fond, il n'avait rien de plus qu'au départ, sinon des suppositions sans preuves réelles. Son raisonnement se basait sur des éléments purement psychologiques qu'il lui était impossible de vérifier puisque le principal intéressé était décédé. Mais après tout, il n'avait toujours pas interrogé des gens à cet étage, et il était probable que certains d'entre eux aient, si ce n'est aperçu quelque chose, au moins entendu un bruit louche, entendu une rumeur, ou simplement vu quelqu'un de louche.

Mais pour le moment, il devait profiter ne serait-ce qu'un minimum de cette pause qu'on lui offrait à la fois dans sa prestation musicale et dans l'enquête qu'il devait mener, et boire tranquillement un coup en compagnie de sa charmante petite amie. Le barman leur tendit deux verres avec un grand sourire, leur annonçant en même temps que c'était lui qui leur offrait, ce qui parut plutôt suspect aux yeux de l'invocateur, mais voyant Hikari commencer à boire le contenu de sa coupe, il fit de même et but après avoir trinqué avec la jeune femme, laissant la première gorgée envahir sa gorge lentement, essayant d'en deviner les ingrédients. Mais ce goût était nouveau, surprenant, sans être désagréable, cet arrière-goût sucré laissait dénoter de saveurs fruitées plutôt douces. La brune, en revanche, semblait déceler quelque chose d'étrange dans son verre, et blêmit en pinçant par réflexe la cuisse de son petit ami qui ne broncha pas, quoi qu'il eut tout de même mal sur le coup, observant la jeune femme avec un regard interrogateur alors qu'elle demandait au barman sur un ton presque paniqué le contenu de sa boisson. Elle avait l'air stressée, et ses mains tremblaient légèrement, comme si quelque chose l'avait interpellée. Riku voulut la rassurer, goûtant à nouveau au cocktail qu'on lui avait servi pour s'assurer qu'il ne contenait rien de dangereux, et bien que les propos du barman ne firent qu'accentuer son côté louche, le necromancer ne ressentit rien de particulier encore à cette nouvelle gorgée, si ce n'est la douce chaleur alcoolisée qui descendit dans sa gorge. Il s'apprêtait à murmurer à la jeune femme qu'elle n'avait pas à s'en faire et qu'il n'y avait probablement rien de dangereux dans cette boisson, mais cette dernière se leva pour aller danser, dans l'optique de penser à autre chose et de ravaler ses soupçons, alors qu'une nouvelle musique que ne connaissait pas le jeune homme démarrait sur la piste, lançant à nouveau les clients dans une frénésie qui n'était pas prête de s'arrêter. Avec un sourire, son verre toujours dans sa main, l'invocateur observait d'un regard tranquille sa petite amie évoluer au milieu des danseurs, si naturelle, tellement à l'aise dans ce genre de moments, repensant à leur soirée en boîte de nuit qui avait précédé leur venue en ce lieu. Décidément, Dreamland était bien au fond le reflet des rêves des humains, et leur permettait de revivre – à sa sauce certes – des moments qu'ils gardaient en mémoire, gravés, importants. Il tiqua un peu lorsqu'un petit être des rêves s'approcha de sa copine pour lui proposer de danser à ses côtés, mais se reprit rapidement, attendri en voyant la brune danser avec cette petite créature, comme si elle apprenait la danse à un enfant. Et d'ailleurs, la jeune femme arriva rapidement devant lui pour vider complètement son verre et entraîner son petit ami sans accepter de protestations pour qu'il danse avec elle, et ce dernier se laissa entraîner sans discuter, et essaya de suivre tant bien que mal les pas de la foule qui suivait la chorégraphie dans une harmonie totale, certains plus maladroits que d'autres qui se laissaient tout de même entraîner par le rythme, sans que cela ne perturbe les plus habiles qui guidaient les pas de chaque danseur improvisé ; le necromancer choisir d'ailleurs après quelques instants de suivre par lui-même ce rythme en se fiant à celui des gens devant lui, mais un bruit sourd le fit réagir, et il tourna rapidement la tête, avant de voir qu'Hikari n'était plus là. La foule s'était déplacée, il l'avait perdu de vue, et cela n'était pas des plus rassurants dans le contexte auquel ils devaient tous deux faire face. En l'occurrence, si l'un d'entre eux devait se retrouver seul dans cet endroit, il serait très certainement la cible de leurs ennemis, du moins c'était ce qu'imaginait le jeune homme à cet instant. Le cœur battant, des gouttes de sueur perlant sur son visage, il stressait, paniquait à l'idée que sa petite amie ait pu être enlevée à quelques pas de lui, juste parce qu'il avait eu un sursaut d'orgueil et ne l'avait pas surveillée. Il s'empressa d'interpeller chaque danseur sur son chemin en leur demandant s'ils n'avaient pas vu la jeune femme, mais aucun d'entre eux ne put lui répondre de manière claire ; ils étaient tous bien trop concentrés sur la chorégraphie à cet instant. Il ne restait qu'une seule piste, le barman. Et si lui savait quelque chose ? Après tout, Hikari avait semblé se méfier de lui après avoir goûté à sa boisson, et si elle ne s'était pas trompée ?

Spoiler:

Le regard plein de rage, le dos presque voûté, les poings prêts à être utilisés, le jeune homme se rapprocha du bar, alors que le barman servait tranquillement ses clients, sans voir venir le necromancer qui le saisit sans fléchir à la gorge avant de dire d'une voix menaçante, presque sombre :

« Toi ! Qu'est-ce que tu as servi à ma petite amie ? Hein ? REPONDS PUTAIN ! OU EST-ELLE ?? »

Apeuré, le pauvre employé tremblait de tous ses membres, observant son agresseur, les larmes aux yeux. Comédie ? Il était impossible de le dire dans le cas présent, et cela ne faisait qu'empirer la rage qui prenait l'invocateur aux tripes et lui recommandait de briser la nuque de cet enflure qui à tous les coups avait servi de complice à l'enlèvement de celle qu'il aimait. Le bras d'un vigile vint se saisir du sien et le ramena subitement à la réalité, avant de le tirer brutalement avec lui vers l'ascenseur qu'il avait emprunté de trop nombreuses fois à son goût cette nuit-là. Mais au lieu de descendre, ils remontèrent, et arrivèrent dans le bureau de Nezumi, dont les traits n'avaient plus rien à voir avec ceux si doux qu'elle affichait au moment de leur rencontre. Non. Cette fois, elle était réellement énervée, et son expression devait être similaire à celle que le jeune homme avait affichée en agressant ce pauvre barman. Il n'y eut d'ailleurs pas besoin de plus de réflexions, le discours qui s'ensuivit montra clairement l'humeur de la directrice :

« - Riku Kaisuki ! Quand je vous ai embauchés, toi et Hikari, je vous ai donné une consigne claire à respecter. Surtout, SURTOUT, vous deviez rester discrets, ne pas vous faire remarque pour autre chose que vos prestations en dehors des coulisses ! Qu'est-ce qui t'a pris d'agresser ce barman ?

- Hikari a disparu juste après qu'il nous ai servi son étrange cocktail. J'ai paniqué, et je l'ai tout de suite vu comme le premier suspect.

- Et même si c'était la vérité, était-ce une raison pour l'agresser ainsi, devant tout le public ? Encore heureux que nous soyons intervenus suffisamment vite pour que l'on te remarque ! Tu as failli briser toi-même le contrat que tu as signé !

- J'ai commis une erreur, je le reconnais. Mais reconnaissez tout de même qu'il se passe des choses louches, et il est presque certain que des membres de votre personnel sont impliqués là dedans !

- Tu n'as pas de preuves tangibles pour le moment. Si tu te précipites ainsi, tu te jetteras simplement dans le gueule du loup et finira en pâture pour ces types. *elle reprit son expression habituelle* Riku... Tu te dois de rester prudent dans les circonstances actuelles. Si Hikari a été enlevée, il est possible que les ravisseurs te fassent parvenir un message dans les prochaines minutes. En attendant, contentes toi d'être le chanteur que l'on a embauché et qui assure un concert ce soir. Ne prends pas de risques inutiles. »

Riku ne répondit pas. Il savait qu'elle avait raison, mais il était incapable de rester là, immobile et passif alors que sa petite amie avait disparu presque sous ses yeux. Il avait été impuissant, il n'avait pas pu la sauver, et rien que cette pensée l'énervait au plus haut point et lui donnait envie de tout détruire dans cette boîte de nuit, jusqu'à retrouver les coupables. Il se leva, et sans un regard pour la directrice des lieux, il refit le chemin en sens inverse pour regagner les pistes du premier étage ; bien évidemment, il n'allait pas écouter Nezumi ; ah ces types voulaient la guerre, ah ces types voulaient le provoquer. Il allait se jeter dans leur piège... Et il se chargerait personnellement de leur refaire le portrait, encore plus si la voyageuse qu'il aimait avait été blessée.

Lorsque les battants de métal s'ouvrirent pour lui laisser le passage et lui permettre de regagner les pistes du premier étage, il s'avança, et se mêla de nouveau à la foule, observant les attitudes de chacun. Il y avait les traditionnels fêtards, ceux qui cuvaient leurs cocktails en chantant joyeusement et riaient avec leur groupe d'amis, ceux qui dansaient sans cesse, se laissant allègrement entraîner par chaque nouveau rythme que les baffles de l'endroit diffusaient, et il y avait... Les frustrés, ceux qui n'avaient pas de partenaires pour la danse, et qui attendaient passivement qu'un ou une client(e) s'approche d'eux et leur propose de se joindre aux mouvements. Généralement, ces personnes étaient dotées d'un sens de l'observation relativement développées pour repérer les belles donzelles et s'imaginer danser à leurs côtés, il était donc possible que l'un d'entre eux ait remarqué quelque chose... A condition qu'ils soient enclins à répondre aux questions du dead maker. Le regard de l'invocateur se porta sur l'un de ces hurluberlus, qui sifflait lentement une énorme choppe de ce qui semblait être de la bière – bien que dans le monde onirique, il était possible d'observer bien d'autres boissons autrement plus originales – et s'assit face à la créature, croisant ses bras sur la table, et lui lança tout simplement :

« Belle soirée hein ? »

Si l'entrée en matière du jeune homme n'était pas forcément la mieux qu'il aurait pu placer à cet instant, la conversation était en tout cas engagée. Restait à voir comment aller réagir l'interlocuteur choisi.

[Hikari, tu n'auras pas à poster ce tour-ci. C'est donc directement à Riku de répondre]


Pas plus compliqué que ça. Stean savait que ce qu’il faisait était imbécile, mais ça valait le coup. Avec un peu de chance, ce simple petit geste allait calmer les ardeurs du duo de chanteurs imbéciles. Quel petit geste ? Stean était proche du comptoir, si par proche, on acceptait le fait qu’il y fut accoudé et que des fois, il y posait sa tête pour calmer ses maux de crâne. Il avait rapidement compris quels étaient les clients de la commande qu’était en train de s’occuper un des barmen de la discothèque géante. Dès que celui-ci lui tourna le dos pour chercher plusieurs ingrédients, Stean bougea. Le temps que le barman revienne sur ses verres et des grains blancs presque indétectables disparaissaient dans la boisson. Il allait avoir le garçon ou la fille ? Peu importe, ce n’était plus à lui de jouer.

Quelques minutes plus tard, alors qu’un observateur attentif et sachant ce qui allait arriver regardait le duo danser, il pouvait facilement se rendre compte que c’était Hikari qui avait été empoisonné. Même si le vrai terme serait drogué. C’était un poison, quelque part, et ce qu’on pouvait supporter dans le nez ou en intraveineuse n’était pas forcément bon pour tout le corps. La petite Voyageuse devait être en train de s’en rendre compte.

A partir de là, il y avait deux solutions. Soit Riku ou d’autres personnes s’apercevaient de son état, et ça suffirait d’avertissement. Soit on pouvait la kidnapper. Dans ce cas, c’était à Betty de jouer. Très discrète, la Voyageuse prit Hikari et l’aida à se déplacer. Un ascenseur tout proche, ça serait rudement pratique. Betty les y conduisit tous les deux, mais Hikari commençait à opposer une résistance. C’était plus ou moins prévu, mais Betty n’était pas véritablement forte. Elle sentit sa prise lui échapper au fur et à mesure, et réussit à peine à appuyer sur l’étage le plus élevé de l’ascenseur pour avoir trente secondes de paix. Les portes se refermèrent, et la Voyageuse n’était plus consciente. Parfait. Betty avait rapidement appelé le patron avant pour savoir quoi faire dans ce genre de situations, et elle jurait tandis que son bras la brûlait rapidement. Elle avait quelques traces de griffure, dont certaines saignaient. Ce n’était heureusement que superficiel. Elle hocha la tête en se rappelant des consignes du boss et ôta le haut de la robe d’Hikari. Voyons voir, petite louve, où était ton dos ?

__

Gaston était seul à sa petite table ronde métallique. Il lorgnait dans tous les sens avec son large menton, cherchant à voir si d’autres personnes étaient seules comme lui. Et si possible, d’un sexe différent. Rapidement, quelqu’un se posa sur le siège devant lui. Un Voyageur. Il plissa des yeux : ça sentait les emmerdes. Les Voyageurs étaient des connards ou des crétins. Celui-ci semblait être de la première catégorie. Quand il lui demanda si la soirée était bonne, ça sentait le coup fourré à plein nez. Ce fut pour ça qu’il répondit d’un ton très désagréable :

« Tu veux quoi, Voyageur ? »

Il a intérêt à savoir quelque chose Celui-là...

Bon, ça commençait bien, Riku était grillé direct. Le type avait tout de suite compris qu'il avait affaire à un voyageur. M'enfin, sans compter la réputation d'Hikari et du jeune homme, il était facile de deviner qu'aucun rêveur n'irait parler de son plein gré à l'espèce de loque ringarde qu'avait choisi comme interlocuteur le necromancer. Vêtu d'une longue veste rouge brillante couverte de paillettes, d'une chemise jaune en dessous, ses cheveux, dont la forme devait être autrefois une coupe au bol avant qu'il tente de se mettre à la page, se retrouvant avec une simili crête dont les pics partaient aléatoirement d'un côté ou de l'autre. Ses yeux étaient teintés de sang, son haleine puait l'alcool ; l'archétype parfait du looser perpétuellement torché avec un look de pédophile et constamment en quête de femelle pour assouvir ses bas instincts. L'invocateur réprima un haut-le-cœur en soutenant tant bien que mal le regard du type qui ne semblait pas particulièrement enclin à coopérer et à fournir aux jeune homme les réponses qu'il attendait. Bon, quand faut y aller, faut aller, il n'allait pas rester silencieux des heures devant cet homme qui ne lui accorderait probablement pas très longtemps son attention.

« J'imagine qu'un type comme toi sait repérer la moindre minette dans cette discothèque pas vrai ? Je te demande pas de me reconnaître, à vrai dire je doute que tu fasses attention aux présences masculines. »

Il laissa un instant de répit à la créature complètement dans les choux, histoire d'être sûr qu'il ait digéré l'information et puisse être en mesure de répondre intelligemment – ce qui n'était pas gagné du tout du point de vue du dead maker qui commençait à regretter son choix – puis, lorsqu'il décela dans son regard ce qu'il identifia comme une lueur de compréhension, il reprit :

« Tu vois la brune qui participe à un concert ce soir à cet étage ? Tu as dû la voir passer à cet étage, enfin j'imagine que tu l'as au moins repérée. Bref, je voudrais savoir si tu n'as pas remarqué quelque chose d'étrange au moment où elle est venue ici boire un coup et danser avec moi. Des types louches qui l'auraient approchée, la direction qu'ils ont pris... Dis moi si tu as vu quelque chose. »

Riku le savait, il manquait clairement d'informations dans cette affaire. Ses ennemis avaient au moins trois coups d'avance sur lui et le regardaient courir dans tous les sens et s'échiner à trouver des indices en se foutant royalement de sa gueule. Et plus les choses avançaient, plus il avait en réalité l'impression de se tromper, d'être parti sur la mauvaise piste, et de se faire mener en bateau depuis le début... Nezumi ? Non, elle n'avait rien de personnel contre eux deux, elle ne les aurait pas convoqué ainsi juste pour les tuer... Et puis elle n'avait pas le profil d'une coupable. William ? C'était possible qu'il ait eu son rôle, mais il n'était plus là pour prouver quoi que ce soit. La plupart des gens dans les coulisses étaient des coupables potentiels, mais la première victime n'avait pas d'amis particuliers au sein de la troupe... Quoique le régisseur de la loge cinq aurait pu lui mentir, ce qui remettrait en cause tout ce qu'il pensait jusqu'ici. Bon sang, cette enquête n'avait pas fini d'embrouiller et de jouer avec les nerfs du necromancer ! Si seulement il disposait d'une piste sûre, d'un vrai indice qui lui permette de savoir où fouiller, qui interroger... Mais là, il n'avait rien, rien du tout ! Juste du profiling de base potentiellement basé sur des mensonges. C'est dire s'il faisait du surplace aussi lamentablement qu'une limace. Et pour couronner le tout, Hikari était la seconde victime dans l'affaire, ce qui montrait clairement que leurs ennemis les observaient et avaient parfaitement prévu leur coup. Ils ne la tueraient pas ; l'invocateur savait qu'ils avaient besoin d'elle comme otage, afin d'empêcher le jeune homme d'agir. Pieds et poings liés, il n'avait plus que la solution pour laquelle il avait opté : trouver tous les poivrots solitaires en mal d'amour pour les interroger. L'un d'entre eux avait forcément vu quelque chose ! Même juste entrevu ! Il avait désespérément besoin de la moindre once d'information qu'il pouvait récupérer à la sauvette un peu partout. Et il fallait faire vite, pour empêcher qu'il y ait d'autres morts. Il était même surprenant qu'il n'y en ait encore eu qu'un... Et s'ils attendaient quelque chose de précis pour mettre en vente leur saloperie de drogue mortelle ? Bon sang... Il fallait faire vite ! Riku attendit donc la réponse de l'homme en l'observant fixement. Allait-il accepter de fournir son aide ? Allait-il le faire gratuitement ? Et surtout avait-il de vraies informations à fournir, ou était-il un complice, ou juste un menteur ? Il était vrai qu'un type bourré n'était pas le meilleur des indics, mais là, il fallait faire avec.

De l'autre côté, il fallait qu'il fasse attention à l'heure pour le concert. L'entracte ne durait que trente minutes, et le temps de faire tous ces allers-retours, il en avait consommé déjà vingt cinq. En gros, il devait récupérer ses informations et courir aussitôt dans les coulisses pour assurer les prochaines chansons en solo. Il fallait remplir toutes les clauses du contrat, et cela en dépit du danger qui guettait la discothèque toute entière... Décidément, cette mission n'avait rien de simple. Mais Riku était un chanteur, et assurer de ce côté là, il le ferait sans problèmes.

[HRP : court, mais c'est pour laisser la main libre à Ed et ne pas faire agir le pnj ^^']

[Hikari, tu peux revenir, évidemment ^^ Et Riku, tu n'es pas obligé de dire que tu me laisses la main libre si c'est pour décrire entièrement le PNJ derrière]



C’était typiquement pourquoi il détestait les Voyageurs : quoiqu’ils disent et quoiqu’ils fassent, ils étaient toujours dans des situations bizarres, qu’on pouvait facilement qualifier de louche. La question du jeunot en face de lui avait été à peu près correctement posé, mais Gaston avait l’impression qu’un malheureux accident allait lui perforer le crâne s’il ne trouvait pas une réponse convaincante au Voyageur : il suffisait de parler quelques phrases avec lui et on mettait déjà le pied dans des embrouilles monstre. Gaston se plaisait tout de même à dire que ce type avait perdu sa petite amie, qu’elle l’avait laissé tomber comme une merde sur la piste de danse sans qu’il ne s’en aperçoive et qu’il venait maintenant chouiner à qui mieux-mieux à de possibles témoins oculaires. Gaston grimaça et partait déjà dans ses souvenirs récents. Il se demanda soudainement si ce mec en face de lui avait chanté sur une scène ou pas, mais il n’était sûr de rien. Il tira une nouvelle grimace, mais au moins se souvenait-il de la fille. Plus par hasard que par véritable recherche d’ailleurs. Il ne s’intéressait pas aux Voyageuses.

« Déjà, t’arrêtes de te foutre de ma gueule, okay ? Fais attention à ce que tu dis. » Ouais, voilà, première réponse qu’il avait à lui donner. Il ne savait pas qui était ce connard qui débarquait de nulle part et le traitait de sale reluqueur de fille. Il passait dessus et enchaîna en se sentant un peu hypocrite sur la réponse : « J’ai vu deux filles, deux Voyageuses, dont une totalement éméchée avec la description que tu m’as dit. L’autre avait les cheveux blonds courts, un peu deg, avec une veste en cuir. Elles sont passées par cet ascenseur y a pas trop longtemps. » Il lui désigna d’un doigt boudiné la cabine correspondante.

Ben, justement, tiens, elle s’ouvrait.
Les portes de l’ascenseur coulissaient pour laisser place à un triste spectacle. Disons que Betty avait laissé un cruel avertissement. Déjà, Hikari était à moitié endormie à cause de la drogue, et quelques maux de ventre et de tête devaient la secouer un peu avant de disparaître dans une dizaine de minutes. Surtout, ce qui choquait, c’était premièrement un message taillé au scalpel sur sa nuque. On pouvait y lire avec un peu d’attention : « Stop ou elle meurt », en lettre capitales. Du sang coulait de certaines lettres, mais le message avait le mérite d’être clair. Enfin, son bras gauche était tordu dans un angle bizarre qui ne laissait pas de place au doute : il avait été cassé. Plongée dans l’inconscience, elle n’avait rien senti du tout, mais son réveil dans l’ascenseur allait peut-être changer la donne.

[Petit rp court, je ne vois pas trop ce qu’Hikari peux faire pour l’instant… Pas trop en état, en tout cas pas temps qu’elle n’aura pas pris de morphine. Ed, ma vengeance sera terrible.]


Aucun souvenir, un doux rêve, doux ? Psychédélique, Hallucinatoire comme après une prise de LSD. Elle a un sourire plus grand qu’un croissant de lune et pourtant des larmes coulent de ses yeux a la manière des torrents. Elle ne ressent rien. Pas même son corps. Elle est sur un nuage. Elle se balade au-dessus du sol. Celui-ci se dissout lentement, disparait petit à petit. Le vide, elle tombe brusquement et avant même que le choc surviennent la décharge électrique de la peur la réveille. Vous savez bien ce sentiment de chute qui vous fait ouvrir les yeux. Elle eut beaucoup de mal à les ouvrir ses putains d’yeux. La première chose qui lui vint à l’esprit fut de prendre une douche. Sa nuque la brulait comme jamais et elle était prête à se gratter. Deuxième sensation. Une douleur aiguë dans le bras. Elle tenta de le bouger… seulement celui-ci ne répondait apparemment plus au message que son cerveau tentait d’envoyer. Elle se mit à suffoquer ses larmes montèrent instantanément. C’était plus douloureux que n’importe qu’elle autre douleurs. Il lui était impossible de dire le moindre mot. Sa gorge était contractée, le cri quant à lui était bloqué dans la gorge sèche de la jeune fille. Elle attrapa la veste de Riku de sa main valide et la mordit de toute ses forces laissant libre court à ses larmes et gémissant de douleurs. Son bras était tordu dans un angle improbable et la vision d’horreur n’en était que pire. Elle se mit à hurler. De douleur, de terreur. Puis retint le tout en mordant plus fort dans la veste. Par mégarde elle se mordit la langue qui se mit elle aussi à saigner.
Elle se balançait d’avant en arrière malade de douleur. Elle eut cependant le malheur de coller sa nuque a la housse du canapé ce qui la fit hurler de nouveau. Elle était pitoyable. Une enfant dans un cauchemar. Elle se mit cependant à hurler frénétiquement le nom de son bien aimé.

« RIIIIIIIIKUUUUUUUUU, Riiiikuuu… Rii…Ku… »

Elle l’entendait chanter. Mais il n’avait absolument pas le droit de la laisser seule dans cet état. Elle ne savait absolument pas quoi faire. Son avant-bras était tourné à 90 degrés et était presque collé à son dos. Elle se mit debout, tituba sur deux pas, s’étala au sol face contre terre. La scène n’en était que plus pitoyable. Elle se mordit l’intérieur de la joue pour ne plus crier, pour ne plus pleurer. Sa nuque, sa nuque lui faisait relativement mal mais son bras.. Son bras était une torture constante. Des milliers d’aiguilles et au moindre de ses mouvements elle imaginait qu’on lui coupait le bras sans anesthésie. Il fallait pourtant bien faire quelque chose à présent. Elle ne pouvait pas sortir, sa bouche saignait, son dos était en sang, elle ferait peur a tout le monde dans de pareilles conditions. Elle se redressa lentement avec précautions, criant par intervalle, elle se mit devant le miroir et s’observa. A sa vision, elle attrapa la corbeille et se mit à vomir dedans. Elle vomissait tout ce qu’elle pouvait. Cette douleur, cette chaleur, ce bras et le message dans la nuque tout, tout lui donnait le droit de vomir. Elle se calma se regarda de nouveau dans la glace pris plusieurs bouffées d’air et réussit à se calmer complétement. Elle gémissait encore mais son regard vert était devenu terne, son corps se tendait. Son visage devenait froid. Certes cela pouvait paraitre dégueulasse, mais il n’y avait qu’une solution. Il fallait remettre le bras dans le bon sens. Risquer la fracture ouverte, peut-être même l’hémorragie mais il était trop tard. Si elle voulait se déplacer, il fallait le remettre droit. Seule, elle ne pourrait pas. A cette pensée, elle attrapa de nouveau la corbeille et vomis la bile qui lui restait. Epuisée, à bout de force, il fallait bien qu’elle trouve une solution. Elle était seule, pas de retour possible. De sa main valide elle attrapa sa main morte et tira d’un coup sec sur celle-ci. Replaçant le bras dans le bon sens, la douleur fut si intense qu’elle tomba dans les pommes s’étalant de nouveau sur le sol. La position dans laquelle elle s’était vautrée faisait qu’elle était en face de la porte. Elle avait la vue brouillé et les vomissements reprenaient se mêlant a ceux si quelques goutte de sang. Sur le côté, le vomi s’écoulait sans aides de sa bouche entrouvertes. Elle pleurait et appelait à l’aide.

Lorsque la poignée commença à s’abaisser, elle était déjà partit dans un nouveau rêve, douloureux. Etalée sur le sol, amenant tant de pitié. Elle ne c’était jamais rien cassé et cette première lui laissait un gout amer dans la bouche. Elle était évanouit, sois Riku rentrait, sois c’était ses ravisseurs. La porte s’ouvrit.

[Ce n'est pas grave si vos posts sont plus courts, ce n'est aucunement un problème, au contraire. Et, Hikari, c'est toi qui a inventé cette histoire de kidnapping, pas moi :roll: ]



Le Voyageur disparut aussi vite qu’il était venu en le remerciant, et courant vers l’ascenseur. Gaston appréhenda à peine la scène de ses yeux et faisait tourner dans ses pensées la promesse d’une récompense alléchante. Bon, trouver la blondasse qu’il avait vu, ça ne devrait pas poser de problèmes. Mais il se doutait qu’elle revienne ici… Un Voyageur, c’était traître. Il ne fallait pas rester ici à ne rien faire de peur de voir la récompense lui passer sous le nez. Gaston se leva pour prouver qu’il devait mériter les EV. Il termina sa choppe rapidement et monta à l’étage.

Il croisa Grudo, qui contre toute attente était… On ne pouvait pas dire qu’elle était une femme, mais on pouvait dire qu’elle était manifestement de sexe féminin. Les joues larges, la peau légèrement rugueuse et les yeux qui sortaient de ses orbites, Grudo connaissait bien le coin et les gens qui passaient. Elle aussi assise à une table en attendant qu’un prince charmant aveugle l’emporte sur son cheval (très robuste) et l’emmène loin d’un monde pourri de beats immondes. Pour le moment, elle méditait, ou plutôt, décorait ignoblement les alentours. Gaston la contacta et sans lui parler de la récompense, car les comptes falsifiés faisaient les bons amis, lui demanda où se trouvait une Voyageuse blonde habillée d’une veste en cuir. Grudo se gratta les cheveux et des pellicules en tombèrent. En masse.

« Beeeuuuh… Attaaa… J’ai ça, hein ? Dans ma tête. » Gaston se dit que vu la taille de la tête de Grudo, absolument tout pouvait y entrer. « Ouais, j’ai vu ça. C’était y a deux heures, ou trois heures. Y a longtemps. Dans les chiottes des filles de cet étage.
_ T’en es sûre ?
_ Euh… Ouais ? Plus ou moins.
_ Plus ou moins ? Bon, en tout cas, si tu l’as vois, tu me préviens.
_ Pourquoi ? » Ce fut dit avec tellement de stupidité dans la voix que Gaston préféra ne pas répondre. Il redescendit chercher le Voyageur.


[HRP : Vous pouvez jouer quand vous le voulez, Gaston qui vous donne les informations mentionnées dans le post. Je décrirai moi-même les toilettes si vous y allez donc ne le faîtes pas]