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Dead Bop a Lula

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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula - Page 2 EmptyJeu 10 Nov 2011 - 21:46
J'aurais baisé les pieds de Coton tige si j'avais pu. Sérieusement.
D'un, elle m'avait aider a me relever, ce qui, sans avant bras et les biceps a vif, n'avait rien de pratique. rien que pour ça, je lui offrir un léger merci, quoique bougon, puisqu' "Ed Free" n'avait daigner m'aider avant elle. a croire que la courtoisie ne faisait pas partie de son mode de penser. Je suis maigre, sans muscle et tellement junky's que si les deux voyageurs que je m'étais décidé à aider m'avaient laisser là, les gorilles de l'entrée m'auraient tellement piétiné que tout ce qui serait rester de mon entité physique, ça aurait été la carcasse d'un hérisson écrasé et laisser à pourrir au soleil en plein été sur le bord de la quatre voie. Cependant, Coton tige était là. Du coup au lieu d'un hérisson tristement écrasé, je redevenais un manchot lambda. Ce qui au final ne peut pas sembler mieux, toutefois il ne faut jamais négliger une bonne paire de jambes lorsque tout un monde de Dreamland tente, et ceux pour une raison qui vous échappe totalement, de vous faire la peau.
De deux, et non des moindres... Elle avait récupéré mon sachet d'herbes magique, qu'elle me lança alors que les lumières blanches et pures de Sainte Marie Jane me revenaient enfin. Du bout des dents je la rattrapais, alors que la fumée que constituait précédemment mes bras se reformaient en passant sous le pas de la porte. J'étais à nouveau entier. Sachant de plus quel effet me faisait un Bad trip, je n'imaginais pas ce que donnerait le manque. Agressivité, violence, tremblements, parano, tendance au suicide... Toutes ces pathologies qui ne me faisait ni envie, ni défaut par ailleurs, et qui me traversèrent soudain le crâne alors que mes jambes s'emballent et que je ressentais à nouveau le bout de mes doigts squelettiques. Je ne savais pas où nous allions, et si j'en juge par leur panique, eux aussi. Je devrais peut être pas laisser ma drogue dans ma bouche. C'est sur cette savante observation que, des fourmis pleins les avant bras, je glissais lentement mes doigts ankylosés jusqu'à mes lèvres dont les peaux arrachés lui donne le toucher du papier de verre. Notre course, nos pieds battants le sol résonnent de mes tympans jusqu'au fond de mon cerveau, battant la mesure de mon coeur qui semblent chercher à sortir de mon torse en sueur.
Encore un dérèglement. Il me faut une pilule. Plus tard... Survivre me suffira pour l'instant tandis que je m'écrase sur Coton tige, n'ayant plus vraiment conscience de moi-même.

J'enfourne difficilement mon herbe dans ma poche de baggy court, bégayant des excuses à Coton tige qui visiblement, en suivant notre troisième compagnon, avait découvert un ascenseur dont l'existence ne m'aurait même pas effleuré l'esprit. Me relevant à nouveau, je portais mes mains à mes tempes qui, elle aussi, désiraient m'éclater le cerveau. Après un petit gémissement que ma bouche ne pu garder en son sein, j'échouais dans un coin de la petite pièce en mouvement. Nous montions vers l'inévitable. Ils allaient nous encerclés, nous déchirez... Soudain faible, mes jambes se mirent à vriller. Mes pilules... j'étais dans un coin tranquille, ça devrait aller... Allez Uster, un effort... Met ta main dans ta poche... Voilà... Le petit tube qui tinte les cloches du salut... NON CONCENTRE TOI! L'autre main pour ouvrir le tube jaune. Doc Soul... Il a dit pas plus de deux. Deux. Une rose et une bleue. La bleue fond et la rose est croquante. Alors que Elvis semblait chercher des crosses au protagoniste mâle qui nous accompagnait. Leur voix, lointaines, me firent détourner les yeux vers la fille alors que les pilules empêchaient mes yeux de triplés de volume pour devenir blanc opaque. Le spectacle qu'elle m'offrit me glaça le sang, bien plus que ma réaction violente à mon extasie: Se trancher les veines étaient un acte violent et qui nécessitait une volonté bien plus forte, un sang froid plus conséquent, que de mettre un coup de poing dans la gueule d'un type qui vous pointe une arme sur la tempe. J'haletais, alors que les son me revenaient enfin et mes sensations de même. Etre drogué est un job de tous les instants, pensais je en me passant une main sur le front, trempé. Les portes s'ouvriraient sur l'enfer. Et je ne crus pas si bien pensé. En faite, elle cachait bien son jeu, la gamine. Fatal je dirais même. Enfin, moi, du coup, je ne disais rien. En revanche, l'acide était, et sera d'ailleurs toujours, le meilleur moyen de faire disparaître un corps. C'était Régis qui me l'avait dis.
En regardant à présent les agents de sécurité, derrière la folichonne qui avaient (et ce n'était vraiment pas plus mal) enlevé ses chaussures plate-formes, fondre en hurlant, je me demandais plus sérieusement comment il avait fait pour savoir, sachant qu'il se cultive inversement proportionnel qu'il s'envoie en l'air. Et on put pas dire que c'était un habitué des bibliothèques... Sortant de ma contemplation de la chair fondant tendrement sous le liquide corrosif, je voyais Coton tige et Ed s'enfuir sans moi, je décidais qu'un petit coup de pied ne serait pas de trop dans les côtes de ses types qui nous agressaient sans raison avant de reprendre notre périple à la recherche de la sortie. Visiblement, ils n'étaient pas à cours d'idée ses deux là...

Les pérégrinations hâtives de mes deux camarades nous menèrent entre deux petites giclures d'acides à... L'étage des strip-teases. non, mais sérieusement..?! N'ayant pas le temps de me poser vraiment plus de questions, je bondis avec coton tige et le panneau fou dans le fameux ascenseurs en verre, poussé soudain par différents autres personnages bien plus baraqués que moins, ce qui n'était en soi pas spécialement difficile. Une scène d'un film de Hayao Miyasaki me revint comme un éclair en tête, esquissant un sourire sur ma large bouche avant que je ne me retrouve compacté contre la paroi, à la manière d'un dessin animé où le personnage se retrouve dans un métro bondé. Je crus hurler de rire avant de comprendre que les effets secondaires de mes pilules me faisait délirer, et cette constatation me ramena très très vite sur terre, ou plutôt dans les airs alors que notre cocon transparent se mettait à tanguer dangereusement, me décollant de mon point d’atterrissage.


"Et vous comptez vraiment vous en sortir comme ça..?!!! Bordel de..."

Je rageais contre mes camarades, mais aussi contre deux trois passagers clandestins qui, sans notre autorisation, avait pris la désagréable initiative de monter. C'est donc à cette instant que j'ai eu l'un des réflexes les plus idiots de ma vie... Lançant mon crâne contre le nez d'un des passagers clandestins. Il y eu un craquement sonore que je crus reconnaître sans vouloir vraiment visualiser, et une douleur cinglante me barra le front alors que je reculais à nouveau, portant ma paume gauche à l'endroit de l'impact, tandis que notre moyen de transport s'acharnait à vouloir nous donner le mal de mer. Je restais immobile un temps, sonné presque autant que l'être à qui j'avais probablement éclaté le nez. Mes paupières s'ouvrirent enfin après un moment qui me sembla terriblement interminable. nous tanguions toujours, mais nous nous rapprochions aussi du sol. J'avais une idée... Pas de génie je crois... Mais une idée quand même. Je me tournais vers le cerveau du groupe... Mr Code d'la route. Vu la sale gueule que je devais me payer à présent, et mon rictus nerveux dû à la douleur qui me tailladait encore le front, la sympathie qu'il pourrait éprouver pour moi devrait disparaître à tout jamais... si tenter qu'il m'est jamais trouver sympathie. enfin, tentons le coup. Je lui criais alors, histoire qu'il m'entende bien et Coton tige aussi, par la même occasion.

"Ecoute moi bien le blond, j'espère que t'as un plan moins foireux que le mien! Et si tu en as pas, je t'explique: On s'écrase pas trop fort par terre, toi tu lattes ces putains de gardes sécu à la *insulte* pendant que moins j'envoies la fumée jaune dans la salle! J'ferais une brume épaisse pour la scène et on speed comme des bourrins jusqu'à l'escaliers de sortie... A moins que notre cyberpunkette nous fasse du pool dancing, je doute qu'on puisse s'en sortir autrement!!!"

A peine ma phrase finit, j'émis un petit crissement de dents, ne supportant plus ma propre voix. J’espérais que coton tige ne prendrait pas trop mal ma remarque, surtout au vue du sexisme que je venais d'afficher... Mais on avait pas exactement le temps non plus. Baissant la tête, je compris que la chute serait forcément plus dur que prévu, mais de toute façon... On avait pas le choix non plus. Alors avant que nous nous écrasions sur le bois dur et peint en noir laqué d'une scène, je décidais de bondir afin de m'écraser moins lourdement. Toutefois... Je me mis en action pile au bon moment, certes. Je pris la position qui me semblait la plus logique pour que mes pieds touchent le sol en premier. Mais bordel, moi et mes 4O kilos de muscles et d'os, si j'avais ne serais-ce que caressé l'espoir de faire une roulade ensuite ou de tenir correctement après une chute de trois mètres, je m'étais fourré le doigt dans l'oeil jusqu'au cerveau. Mon plat fut tellement magnifique que ma respiration se coupa nette. Je ne pu me relever que bien après, tout comme si mon coup de boule se disait qu'il était bon de remettre le couvert. Bien après que l'oeuf et ses occupants n'est fini leur voyage. Allez Uster. Des gens comptent sur toi... Sans me relever, je fis à nouveau imploser mes bras dans un "PAF" terriblement net. De ma droite s'échappa alors une fumée jaune légère qui se dirigea directement dans la salle aux néons bleuté et vert acide, ou des canapé et des fauteuils avaient été installé face aux shows des danseuses sexy, et où trônait toutes sortes de pervers, commandant leur verre à des serveuses quasiment nues et à la peau douce qu'il m'aurait fait grand plaisir de caresser, bien que je ne ne sois plus exactement en pleine possession de mes moyens aujourd'hui. Les plus proches se mirent à tousser quand la fumée jaunâtre chatouilla leur narine si exaltées. Je crus percevoir des agents de sécurité aussi en me redressant lourdement d'une main, avec laquelle je finis par soutenir mon ventre, ma respiration douloureuse revenant malgré tout.

Avançant sans trop réussir à me presser, j'entendis les clients se mettre à éternuer. Mon pouvoir était avant defensif, et obtenir une fumée jaune était la seule vraie arme que je possédais. Faire "atchoumer" mes ennemis. Même un pokémon serait plus utile, sérieusement... Chancelant alors, courbé, mon autre bras disparu pour former une fumée blanche et opaque autour de mes deux compagnons et d'Elvis... Dont je m'approchais.


"Ok... La sortie?"

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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula - Page 2 EmptySam 12 Nov 2011 - 18:17
Dans d’autres circonstances (à savoir, sans le King en otage), j’aurais pu apprécier le panorama qu’offrait cet œuf de verre qui donnait une vue imprenable sur l’ensemble du Royaume. Et même dans cette situation de danger, voir tous ces civils, ces videurs réagirent à notre unique présence suffisait pour faire grimper l’adrénaline. Un sourire mi-jaune mi-cool s’aventura sur mon visage tandis que je voyais ce labyrinthe de corps évoluer en fonction de notre remontée, nous faisant autant profiter de la situation que les videurs le pouvaient en voyant notre ascenseur s’élever. Où que je tournais mon champ de vision, je voyais des gens s’arrêter pour nous observer avec un air inquiet, des foules qui s’arrêtaient de danser pour nous pointer du doigt en hurlant, des gens qui criaient de peur rien qu’en voyant les videurs s’avancer en trombe et en force dans les foules en transe de décibels. C’était une fourmilière à taille réelle, rythmée par des tempos irréguliers et toutes les ouvrières étaient en train de réagir à leur façon (cela dépendant des zones ; il suffisait qu’un gugusse hurlait pour que tout le monde l’imita dans le pur esprit « troupeau de moutons « ) tandis que les guerriers tentaient le tout pour le tout pour arrêter les outrageux qui avaient osé capturer la reine de leur colonie. Il y avait une effervescence qui nous accompagnait tout le long de notre montée, chaque étage se mettant à réagir dès que nous le traversions dans un chuintement insonore ou dès que les videurs défonçaient les portes des escaliers pour poursuivre notre progression. C’était impressionnant ce tableau : un Royaume mis en panique pour une Marque de la Folie.

Ce qui était drôle (et ironique surtout), c’était que cet épisode allait renforcer leur conviction sur la nuisance des Marques de la Folie, alors que c’était eux qui avaient plus ou moins provoqué ce ramdam en en arrêtant une devant leur porte. Si leur attitude n’avait pas été si agressive, qu’ils aient laissé Hélène passer leur seuil sans lui tirer dessus, ils m’auraient évité de défoncer l’entrée à coups de panneaux avant de nous faire poser à un comptoir proche. Et la suite des événements précipités n’aurait jamais eu lieu. Je ne savais pas qui était en faute selon les degrés de l’implication qu’on recherchait, mais on pouvait dire que c’était moi, eux, ainsi que le Royaume de la Folie qui apposait ses tatouages comme des marques au fer rouge démoniaques. Il fallait vraiment qu’Hélène se fasse enlever ce machin avant que quelque chose d’horrible ne se produise (pourquoi ne pas penser à un contrôle total des Marques de la Folie sur leur propriétaire ? Ou moins subtil, une chasse à l’homme orchestrée par tous les Royaumes plutôt importants afin de tuer tous les Voyageurs qui n’avaient rien demandé ?). Je constatais tous les problèmes que ça pouvait nous apporter, rien qu’en se trimballant avec Miss Acide. J’eus une seconde de dépression intense, une sorte d’abandon vis-à-vis de toutes ces conneries qui nous tombaient à-côté et nous plantaient d’autant d’échardes métaphoriques qui ruineraient notre futur. Mais étrangement, ça me donnait envie de rester à-côté d’Hélène pour la protéger. Ce n’était pas l’instinct de protection qu’avaient les garçons qu’il présentait pour draguer les filles, mais une envie terrible et irrésistible de s’enfoncer dans l’anticonformisme en protégeant (avec raison ou tort) un être qui n’avait pas demandé à se faire tatouer une telle saleté sur le corps.

Nous arrivions bientôt au dernier étage, où les videurs avaient largement eu le temps de s’agglutiner devant la porte d’entrée. Ils étaient nombreux, ils étaient motivés et nous n’étions pas armés (même si j’avais un panneau de signalisation, deux verres ainsi qu’Elvis en cas de nécessité ; me servir de lui comme d’une matraque funky ferait reculer les videurs, de peur d’être d’accusé d’avoir tué le King en s’étant laissé frapper par lui). Et malgré le fait que j’avais un otage, ils semblaient prêts à foncer dans le tas en espérant ne pas piétiner l’idole de toute une génération. Vous me diriez, c’était logique : dans le monde réel, les policiers fonçaient quand même malgré les otages. Mais ils fonçaient avec des stratégies, des armes non conventionnelles (dans ce cas présent, ils devaient partir du principe que s’ils nous coinçaient dans cet ascenseur, on n’oserait rien faire au King de peur de nous faire tuer juste derrière sans échappatoires ; nous avions le King en otage, mais ils nous avaient nous en otages). Les videurs semblaient assez maîtres d’eux pour ne pas demander un peu de diplomatie. Je ne pourrais pas utiliser mes portails pour nous enfuir : ça serait trop galère de faire passer quatre personnes dans une porte alors que l’ascenseur arrivait à destination. Et puis, pour aller où ? Je ne pouvais pas directement sortir dans un étage, ils étaient présents un peu partout. Et les civils voyaient bien qu’on ne pourrait rien faire contre eux. N’empêche, chapeau les videurs, ils ne laissaient rien passer ! Nos seules exigences étaient de sortir (ce qu’ils devaient vouloir autant que nous) mais ils ne laisseraient jamais des terroristes s’en tirer à bon escient.

Hélène commença à se préparer au combat. Je l’avais déjà combattue et je savais parfaitement que quand elle se mettait à s’automutiler de la sorte, c’est qu’elle allait se mettre à envoyer des gerbes d’acide un peu partout. Je m’écartai inconsciemment de la porte d’entrée où nous attendaient tous les gorilles à gueule de Terminator. Ses pouvoirs seraient très utiles pour déblayer le seuil de la cabine de verre et s’engouffrer dans une sortie plus saine que celle qui nous attendait à l’instant. De plus, elle fit une remarque très intéressante concernant d’autres ascenseurs plus fonctionnels. Les stripteaseuses allaient et venaient à « leur lieu de travail » par le biais d’ascenseurs réservés aux membres du personnel. Très utile pour redescendre au premier étage que nous avions si intelligemment quitté. J’avais compris le plan (ou l’absence de plan). Nous étions à un point A et nous devions aller à un point B. Et on devait s’occuper de tous les obstacles (quelle que soit leur nature) comme on le pouvait sachant que les premiers allaient fondre sous l’assaut d’Hélène. Les videurs m’impressionnaient par leur démence courageuse : ils étaient en train d’attendre trois Voyageurs en proie à l’adrénaline qui allaient se débattre comme un chien enragé. Les Voyageurs étaient connus pour leur force, et eux, simples troufions aux muscles certes imposants, fonçaient au-devant de la première ligne pour sauver un chanteur mort. Le tableau était décidément aussi épique d’un côté comme de l’autre, même si le ridicule possédait des racines dans chaque camp. Je commençai à me mettre en position de combat au cas où ils seraient assez nombreux pour passer l’acide d’Hélène, même si le fait d’avoir un bonhomme de plus de cent kilos sous le coude ruinait un peu ma préparation. Je regardais le dernier Voyageur qui était là sans vraiment que je sache ce qu’il foutait ici bien que ce fut moi qui l’ai entraîné dans cette galère à cause d’un quiproquo surligné par l’urgence de la situation. Il avait le nez tordu, et était incroyablement maigre. Sérieux, il suffisait qu’on le grime en noir et on pouvait le faire poser sur une affiche d’ONG « Aidez l’Afrique ; combattez la faim ». Je devrais peut-être m’excuser mais je préférais le faire une fois acte terminé. Et puis, j’avais l’air totalement ridicule pour le moment. Mes excuses sonneraient aussi fausses qu’une fleur sur le veston d’un clown.

Une clochette tinta ; la porte s’ouvrit. En même temps que des gorilles amorcèrent un plongeon dans la cabine, Hélène lâcha sa sulfateuse sulfurique qui fit tomber plusieurs gorilles dans des chuintements et des hurlements toujours aussi désagréables. Son pouvoir était le plus glauque que je connaissais, ainsi que le plus douloureux. S’automutiler pour dévaster le corps de son adversaire d’un liquide poisseux et dégueulasse était une scène exclusivement réservé au plus de seize ans et au moins de soixante-dix ans. Les gorilles, le visage et le col dévastés par le flux meurtrier se jetaient à terre et se tenaient leur visage creusé par l’acide. Les autres reculaient pour mieux avancer mais le résultat à court terme fut le même : une ouverture. J’emboîtai le pas à Hélène tandis que le King se mit à hurler de protestation quand il reprit la marche forcée. Le dernier Voyageur ferma la marche avec la conviction d’un bernard-l’hermite. Hélène se débarrassa des videurs qui occupaient notre traversée et se mit à se frayer un chemin dans une foule compacte qui hésitait quant à la marche à suivre sachant que chacun avait une direction où il cherchait à fuir, mais restait coincé par les autres qui avaient tous un trajet différent à poursuivre. Je réussis à m’engouffrer plus facilement puisque j’avais Elvis qui signalait constamment sa position en émettant un râle ou un cri tandis que ses pieds cherchaient à garder une mesure régulière sans trébucher sur tous ces corps qui s’avançaient et se reculaient dans une samba impossible à prévoir.

Les videurs cherchaient à venir récupérer leur bien et ils le faisaient bien. Ils loupaient Hélène de peu mais ils réussirent à se mettre entre moi et le joyeux luron qui n’avait rien demandé à personne. Surtout qu’ils cherchaient à m’attaquer avec le fardeau précieux que je me trimballais. En serrant le coup du King d’un bras, je me mis à frapper le soldat de plomb avec un mon panneau. Ma puissance fut quasiment réduite de moitié à cause de ma posture inégale et de mon manque d’élan mais ce fut suffisant pour l’estourbir quelques secondes, que je passais à regagner du terrain vers une ultime porte de sortie. Je me mis à avancer à peu près vers là où avait disparu Hélène et continuais ma route en essayant d’échapper à des mains de gorille qui traversaient la foule pour bloquer mon chemin. J’anticipai largement la barrière qui donnait directement sur le rez-de-chaussée après une chute de plus d’une centaine de mètres vu que j’étais plus grand que la plupart des clients, et je réussis même à apercevoir Hélène, six ou sept mètres devant en train de s’aider de la barrière pour ne pas se perdre. C’était une bonne idée qu’elle avait là : je m’approchais moi aussi du vide qui me faisait de l’œil et suivis le chemin indiqué. La progression était d’autant plus facile puisque les gens n’avaient plus à se décaler de n’importe quel côté pour me laisser passer. J’avais mis Elvis sous l’autre bras pour qu’il soit côté barrière et ainsi, que quelqu’un ne l’agrippe pas par la manche. Ça serait une perte de temps terrible et peut-être la malchance de perdre notre dernière protection. Mais à cause des videurs qui sans le savoir, rabattaient la foule sur nous comme un étau démoniaque, je me déplaçais de moins en moins vite. Un des gorilles surgit tout à coup à ma droite, écartant la foule de ses hurlements et de ses bras qui n’hésitaient pas à projeter les Rêveurs qui se mettraient sur sa route. Je plantai mon panneau pour me dégager une main. Quand il fut sur moi au trot, je pivotai sur moi-même en trois cent soixante degrés tout en m’écartant avant que ma main n’arrive vers son dos et l’empêche de ralentir pour le pousser vers la balustrade. Il détruisit la fine barrière de métal sous le choc et partit rendre des comptes avec le vide. Sa chute fut arrêtée par l’étage du dessous, plus en avant par rapport à celui d’où il venait. Le videur se releva difficilement mais il n’était plus un danger, à trois mètres en bas. Je repris mon arme et continuais ma difficile progression. Pour rappeler aux gens que j’avais leur idole sous la main, je me mis à hurler comme un dément :


« J’AI UN OTAGE !!! J’AI UN OTAGE !!! CASSEZ-VOUS !!! »
Ce à quoi Elvis répondit :

« MA BANANE !!! ELOIGNEZ-VOUS, J’AI MA BANANE, NE RUINEZ PAS MA COIFFURE !!! »

Je ne sus pas quelle annonce les fit reculer mais je constatai un petit chemin dégagé que je pus emprunter. Je rejoignis bien vite l’ascenseur de verre, suspendu du sol et séparé de l’étage par un petit pont dangereux. Hélène avait déjà commencé à s’y engouffrer, suivi par des Rêveurs contrôlés par l’instinct grégaire. Ce fut moi, Elvis et le dernier des Voyageurs qui parvinrent à se rendre dans l’ascenseur de verre qui entama le début d’une descente aux enfers. Je sautai quasiment pour arriver dans l’habitacle, mais ce ne fut rien comparé à mon collègue qui fut le dernier des arrivés. Sous le poids et l’agitation, la cabine se mit à tanguer dangereusement dans des grincements menaçants, se décalant de son axe d’une nouvelle façon différente à chaque fois. Les videurs derrière nous ne purent qu’observer notre ascenseur sans rien faire qu’autre chose que de racler leur gorge et de tendre une main métallique pour nous attraper. Trop tard les clampins, il était temps pour vous de redescendre tous les étages que vous vous étiez tapés. J’analysai vite qui il y avait dans cette cabine qui menaçait de se détacher à tout moment : nous quatre évidemment, plus une femme très légèrement vêtue (et encore, c’était un euphémisme. Si je lui donnais mes lunettes de soleil, elle serait deux fois plus couverte), et trois Rêveurs qui se dirent que ce rêve était très étrange et dont j’étais certain, personne ne se souviendrait sinon qu’il y avait Elvis et que ça bougeait. On n’était pas dans la merde avec ça. Le dernier Voyageurs, chamboulé par les événements et ces petites pilules envoya un coup de boule puissant qui retentit dans toute la cabine avant de faire s’effondrer la pauvre victime (il me fit penser à Lou ; ils avaient les mêmes réflexes). Je levais un de mes deux verres en le regardant droit dans les yeux et dis d’un ton très sérieux :

« Radical, mec. », avant de le terminer en trois gorgées. La fumée remonta bien vite mais ses vagues langoureuses chatouillèrent agréablement mon gosier avant de sortir par la bouche et les narines. Si j’avais un rhume, je savais quoi prendre comme médoc.

Je repris une vue de la scène : c’était pareil qu’autrefois mais avec des légères différences. Déjà, on descendait et il fallait savoir qu’on descendait un peu plus vite les escaliers qu’on les montait. Bon, la différence était infime mais sur plusieurs étages, elle restait sensible. De plus, la surprise était passée et les foules s’agitaient moins qu’avant. Elles avaient toutes la nuque inclinées selon leur position et la nôtre, ils nous fixaient avec insistance comme s’ils se sentaient obligés en couillon moyen de le faire. Plus personne ne dansait (sauf quelques nases inutiles qui n’avaient rien compris ou trop défoncés pour espérer comprendre quelque chose de plus subtil qu’un caisson volume à fond). L’adrénaline était retombée, parce que les rediffusions étaient toujours un peu chiantes, et qu’on s’inquiétait de cet ascenseur qui prenait des libertés de mouvement. Bon, les videurs allaient être légions à la sortie et il allait nous falloir un plan en béton armé pour trouver la sortie (je n’arrivais pas à la voir, perdue entre des centaines de personnes ; ce qui était étrange, c’était que le rez-de-chaussée, certes bien plus vaste que les autres étages semblait tout à fait normal). Les videurs qui faisaient la course avec l’ascenseur se rapprochaient aussi de la dernière scène de ce spectacle totalement crétin. La confrontation allait être terrible. Cependant, je remarquais que notre ascenseur était légèrement plus rapide. On aurait un peu de marge de manœuvre quand on descendrait en bas, contrairement à notre ascension précédente. Je me surpris à respirer un grand coup et à ne pas lâcher le King.

Le Voyageur au coup de boule me regarda de son visage démoli pour me parler de son plan : il allait se transformer en fumée pour provoquer le plus de bazar possible et nous n’aurions plus qu’à nous frayer un chemin. Le pouvoir d’Hélène était comme le mien : elle ne pouvait pas l’utiliser indéfiniment. Elle en avait déjà assez fait comme ça et j’avais cinq paires de porte qui n’attendaient que de sortir pour massacrer du videur. Comme on me le souligna, c’était moi qui devrais ouvrir le passage. Il n’avait certainement pas compris qu’avoir un gars de cent kilos sous le bras réduisait légèrement mes capacités au combat mais je pouvais parfaitement le donner à lui ou à Hélène. J’allais m’occuper de l’échange en plein dans l’action, pour voir si on était vraiment agressés par trop de videurs. Il me demanda si j’avais un autre plan : mon plan était de foncer en frappant tout ce qui ressemblait à un ennemi. Le sien avait le mérite de faire semblant d’être réfléchi et proposait ses propres capacités pour tous nous protéger. Ce gars avait le pouvoir de la fumée. Quelqu’un qui le maîtrisait bien était un dieu. Cependant, je n’aimerais pas le voir aspiré par une bouche d’aération. Et impossible de se battre un jour de grand vent sous peine de se faire disperser et emporter au loin comme un malpropre. Bon, on allait appliquer son plan. Il ne pouvait pas être pire que le mien de toute façon. Des videurs commençaient à rejoindre le rez-de-chaussée mais ils avaient encore quelque dizaines de mètres à faire alors que nous pouvions sauter en cours de marche. Exactement ce que fit le Voyageur drogué, s’aplatissant sur le sol comme une crêpe qu’on n’aurait pas réussi à rattraper. Je me surpris à me remémorer les passages où chacune de mes chutes était synonyme de plat. On en était tous passé par là ; l’important était de se ressaisir, de se relever et de supporter avant de comprendre comment fonctionnaient ses semelles.

A cause de mon otage, j’attendis un mètre avant de sauter. Mes pieds craquèrent quand ils réceptionnèrent mon propre poids plus celui d’Elvis qui gémit sans pour autant avoir touché le sol. Le drogué commençait déjà à se transformer en fumée, envahissant la pièce comme un poison inefficace, mais latent. Les videurs se perdirent en lui (attention, cette phrase peut –être sortie de son contexte) et Hélène et moi pûmes avoir un instant de répit où on tenta de se diriger vers la sortie même si la fumée brouillait notre champ de vision. Elle nous encerclait comme un élément protecteur, un brouillard qui nous voulait du bien. Je me surpris à remercier le ciel de m’avoir donné assez de stupidités pour le kidnapper en même temps qu’Elvis Presley. Cependant, l’agitation autour de nous était énorme : les videurs étaient partout et plongeaient dans la fumée sans la moindre peur, se fracassant les uns contre les autres avec des hurlements bestiaux. La progression fut rapide, mais complexe. Nous étions toujours assez proches de l’ascenseur, mais nous faisons le tour de la machine pour progresser vers la sortie. Je me dépêchais comme je le pouvais, lançant un œil inquiet vers Hélène. Puis je percutai un mur. Je tombai à la renverse avec Elvis pour m’apercevoir que mon mur était vivant et qu’il avait la méchante envie de m’écraser par terre. Je me relevais sans plus de cérémonies et lui envoyais un uppercut d’une main valide. Le coup le fit grimacer en même temps que mes doigts et il se recula sans trop de dégâts. J’avais réussi à lui clouer le bec. Je demandais d’un regard à Hélène qu’elle l’achève rapidement avant de reprendre ma route bercée de fumée et de bruits aux alentours. Je ne pouvais pas vraiment combattre ; si je voyais qu’ils devenaient trop nombreux, je commencerais à sortir mon panneau de signalisation et lâcherais mon otage sous la garde attentive d’Hélène.

Dix secondes plus tard, alors que nous étions à trois quatre mètres de la cabine (à l’opposé de l’endroit où on était sortis), toujours immunisé de notre champ de protection nouvelle génération, un groupe de quatre, cinq videurs nous trouvèrent dans la brume. Sans attendre, je poussai Elvis derrière moi pour me préparer à les dégager. Ils foncèrent sur ma position, tandis que je me rendis compte qu’il faudrait que je lâche le verre d’Hélène pour combattre. Bah, pourquoi le lâcher quand on pouvait l’utiliser comme une arme ? J’esquivais le premier coup sans aucune difficulté, je fis pareil avec la seconde ruée d’un autre agresseur et pareil avec la troisième. J’arrivais devant le dernier qui n’avait pas frappé, évitai son poing d’un geste de la nuque, et après un pas en avant, enfonça mon verre à bouche fine dans œil. Il hurla avant que je ne le rétame d’une baffe irlandaise avec mon panneau de signalisation. Le videur le plus proche de moi me chargea une nouvelle fois et je lui envoyais le cocktail d’Hélène en plein dans les globes oculaires. L’effet fut sensiblement le même qu’avec l’acide de ma congénère, même s’il fut moins puissant. Le garde se tordit de douleur et je le matraquai avec le verre de ma partenaire sur la joue. Il se brisa sous le choc et lui fit des estafilades sur la joue. Je me servis de ce qui me restait du verre comme une arme que je lui enfonçai dans le cou. Elle s’y enfonça non sans heurt pour elle mais parvint à rester bloquée sans le tuer, mais suffisamment pour le laisser à terre dans une hémorragie externe et interne. Mes deux mains étaient maintenant libres : je pris mon arme et bloquai avec élégance le premier coup de mon adversaire avant de contrattaquer d’un petit coup sec pour l’écarter de mon chemin. Le second ne fit pas mieux et je lui envoyai un coup dans le bide, un coup dans les côtes qui le déstabilisa franchement. Je me baissai plus que de raison pour éviter l’attaque de l’autre et lui envoyer un coup dans l’aine, puis un énorme coup sur la joue. Il s’effondra dans un râle. Le dernier qui se remit en position tenta quelques coups de poing qui fusèrent autour de moi sans parvenir à me blesser. Un uppercut du panneau plus tard et il fut sur le sol. J’achevais sa conscience avec un coup descendant qui fit un énorme Chtonk. Et voilà, plus de videurs.

Au même moment, l’ascenseur, même s’il tanguait moins qu’avant, avait réussi à se libérer de son axe et une grosse corde claqua dans les airs à cause de l’effritement conjugué de l’usure et du tangage. Cette même corde entraîne la cassure nette des deux autres cordes qui claquèrent dans les airs comme autant de coups de feu tirés de vieux mousquets. Une d’elle eut un accident fâcheux, car elle se rompit au nœud où elle était accrochée à l’ascenseur quand les deux autres avaient cassé à un mètre ou deux au-dessus de lui. Cette corde fouetta l’espace et remonta par la force de la traction vers le plafond où elle s’écrasa sur une boule de disco accrochée. Cette boule de disco plutôt résistante accusa le choc mais se mit elle aussi à tanguer dangereusement juste avant que la ficelle qui la retenait claque aussi après trois balancements excessifs. La boule de disco tomba sur plus de cinq mètres, avant de retomber pile sur la tête d’Elvis Presley qui disparut dedans. Le corps du King s’effondra aussi pitoyablement que brutalement tandis que des grosses étincelles sortirent de la boule de disco pour célébrer l’exploit. Un spasme post-mortem (ou une hallucination) nous fit entendre les derniers mots d’Elvis Presley :


« Oh Yeaaah… »

Le King ne bougeait plus.
Le King était mort. Encore une fois.

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Hélène Metzengerstein
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula - Page 2 EmptyDim 11 Déc 2011 - 12:15
Tous confortablement empaquetés dans notre capsule qui oscillait dangereusement sous cette soudaine surcharge pondérale, je tentais moi-même de garder mon équilibre comme si la stabilité de notre habitacle commençait d'abord par la mienne. Ainsi, les mains plaquées contre la vitre après avoir relâchée l'employée de la maison presque aussi peu vêtue que je l'étais en pénétrant en ces lieux, je contemplais d'un air ahurit l'agitation en pleine effervescence autour de moi. Toute la frénésie du corps qu'était Discoland ne semblait alors ne se focaliser que sur notre cohorte pouilleuse, on la démangeait, cette grosse boule de disco, elle avait beau se contorsionner en tous sens, on n'en démordait pas. La vie de parasite était dure à en croire les vociférations du presque-manchot qui taillait la route avec nous. « Vous en sortir ». La question me gonfla d'une bouffée où je du me retenir de rire de la situation, je mettais cette réaction gardée intime sur le compte des nerfs. Nous sortir de là, je me demande si l'on pouvait réellement prétendre à pareil aboutissement. Cela dit, essayer de s'agripper le plus longtemps que notre degré d'obstination nous le permettait me paraissait être un challenge plus à notre niveau. Je ne ri donc pas au nez de bois de notre accompagnateur, d'un, par civisme, de deux, le mouvement pendulaire qui faisait danser la cabine me déstabilisait d'une manière toute relative à celui-ci et enfin... le type était à ce moment bien trop occupé à limiter la venue de quelques bougres voulant poser le pied dans notre capsule infernale d'un sublime coup de crâne qui mettait alors la témérité des indésirables inconditionnellement hors jeu. Le garçon à la dégaine d'hurluberlu sortit tout droit de Woodstock dû aussi faire face au contre-coup de son initiative, il eut un petit temps d'absence. Clairement, cela ne devait pas aider à remettre de l'ordre dans son cervelet de s'en servir comme matraque alors que notre évolution était aussi redondante que celle d'un hochet dans les mains d'un hyperactif. Bref, Ed ponctua la prestation de notre compagnon de fortune à la manière d'un jury de compétition. Quasi impartial malgré les circonstances, fidèle à lui-même. Il finit son verre d'un traite sous mes yeux de chouette mal réveillée.

En guise de réaction à telle ovation de son public, le principal acteur de ces dernières minutes ne trouva pas meilleur moment pour exhorter son idée pour que nous nous en sortions. Au qualificatif de « cyberpunkette », je ne pu m'empêcher d'esquisser un rictus indigné. Certes, ce n'était là qu'une question d'amour propre, cependant, je trouvais le sobriquet bien vexant sur le moment. De plus, ce n'était mais alors vraiment pas le moment de jouer les gamines à fleur de peau, c'était tout de même une ébauche d'issue qu'il nous donnait là, casse-noisette, en revanche il fallait aussi l'avouer, c'était un plan sans en être un. L'action se résumerait à tout dégommer sur notre passage, lui s'occupe d'assurer nos arrières pendant que l'on décampe à toutes jambes vers la sortie. L'option « pool dancing » ne devant même pas être envisagée, cela m'allait bien de m'en tenir à ce qu'il disait, au point où nous nous trouvions, il était difficilement concevable de pouvoir tomber plus bas. Enfin, toute blague de mauvais goût mise à part, la détonation qu'émettait les gongs de notre capsule nous informa de notre surpoids. Étant entrée dans les premières dans la cabine, je décidais de sauter après Ed et son colissimo qui ne cessait de geindre pour que l'on veille à ne pas déformer cet immonde surplomb de cheveux qui faisait office de figure de proue à son crâne luisant de quinquagénaire. Je n'attendis pas une seconde dès que mon co-équipier eut mit pied à terre pour me jeter à mon tour au dehors de la capsule après avoir poussé la bimbo que nous avions en guise d'hôtesse de l'air. Puis quitte à ce qu'elle ai mal fait son job, autant qu'elle me serve d'amortisseur au cas-où. Sait-on jamais. Mais je chassais cette pensée cynique de mon esprit, écraser les autres pour mon petit confort personnel n'était pas dans mes principes. Je finissais donc par atterrir auprès d'Ed et du King, fléchie sur mes jambes. Le contrecoup de mon élan fit que je me freinais grâce à l'un de mes genoux dont la peau fut douloureusement entamée par le sol à la manière d'un pneu ayant dérapé sur la route. La réception m'arracha un rictus visible seulement de moitié du fait de mon masque à gaz mais je ne manifestais pas plus mes affres que cela et me relevais sans autre forme de procès. A priori, je ne fus pas la seule à avoir souffert de cette chute, l'épreuve avait été toute aussi, voir plus éprouvante encore pour mon voisin au panneau de signalisation, il faut dire que de nous trois, il portait avec lui le fardeau le plus conséquent.

Je me laissais distraire une seconde par la strip teaseuse que nous avions dérangée dans l'exercice de ses fonctions, elle détalait en feulant comme un chat sauvage. Un claquement sourd retentit dans l'air et bientôt, une fumée jaunâtre piquant les yeux commença à s'étendre dans la pièce. Le plan était en marche et nous nous mettions aussitôt en mouvement. Ainsi, j'emboitais le pas à l'investigateur des Private Joke sans demander mon reste. L'obscurité nous enveloppait déjà bien assez pour qu'en plus ces quelques volutes de vapeur de Dieu-seul-le sait ne vienne obstruer notre champ de vision. Je me demandais si finalement, ce stratagème ne s'avérait pas être un poids de plus à nos chevilles pour ralentir notre progression vers la lumière au bout du tunnel. Il fallait croire que si. C'est parce qu'une mère est étouffante qu'elle est la plus protectrice pour ses rejetons, il en allait de même pour cette fumée nauséabonde. Celle-ci d'ailleurs fit monter dans la salle une panique qui monta crescendo assez promptement. Soldée de l'arrivée de plusieurs gardes dans ce caveau des interdits, je ne sus si ce fut vraiment nous qui les attirâmes ou s'il ce fut agit des autres hères présents qui s'époumonaient avec frénésie, étalés dans leurs sofa ou affairés à leurs barres verticales, tous cachés dans l'intimité d'un noir quasi complet où seules quelques lucioles aux éclairages tamisés ne permettaient pas de discerner l'identité de ceux qui franchissaient le palier de ce sanctuaire défendu. Ils n'étaient que des silhouettes avares de voluptés, quelques rêveurs anodins et qui ne cherchaient qu'à le rester. Quoi qu'il en soit, notre lutin qui venait de déployer sa poudre d'escampette autour de nous, nous rejoignait dans notre folle escapade. Il avait l'air assez crispé... je m'apprêtais à m'enquérir de son état lorsque un râle parvint à mes oreilles, aussitôt, je fis halte et tentais de voir ce qu'il se passait au devant. Apparemment, Ed avait fait une chute après s'être prit un vigile. J'haussais alors un sourcil. Il devait bien être le seul type que je connaisse à garder ses lunettes teintées dans des lieux aussi obscurs que celui où nous nous trouvions présentement. Enfin, alors qu'Elvis et son tortionnaire me séparait de l'homme de main, je me mettais en garde, parée à réagir alors que ce bloc de marbre mouvant se retournait vers nous pour nous stopper, il suffit d'un regard venant d'Ed juste après que ce dernier n'eut réagit au quart de tour et envoie son poing se carrer dans la mâchoire de notre adversaire pour que je joigne un peu de ma participation à l'effort collectif. Notre opposant tituba un peu en arrière sous la véhémence du coup du jeune homme aux cheveux couleur des blés, ce qui me laissa une certaine marge de manœuvre. Une enjambée, une prise d'appui suivit d'un bond et je prenais mon essor pour littéralement me jeter à la gorge du type et enserrer celle-ci dans l'étau de ma paume acerbe qui lâcha alors une quantité suffisante pour que son cou ne soit plus qu'un pilonne de guimauve pour lui maintenir le portrait droit.


Je retombais sur mes pieds nus alors que ma victime s'effondrait en émettant quelques ''gloubis'' étouffés et confus. Secouant d'un geste sec ma main qui suintait de mon propre sang à laquelle se collait aussi quelques pans de peau en pleine ébullition, mon regard se posa sur Ed histoire de ne pas perdre le fil de notre échappée. Nous nous enfoncions toujours plus loin dans la purée de pois. La distance qui nous séparait de la cabine s'élargissait de manière rassurante, néanmoins, d'autres gardes ne mirent pas beaucoup de temps à nous imposer leur présence patibulaire. A la manière d'un jeu vidéo, plus l'on avançait et plus la difficulté s'accentuait, mis à part qu'ici, on a jamais eu plus d'une vie pour finir le jeu. Ed prit aussitôt les devants en plantant Elvis surplace. Je réagis aussi de mon côté en allant saisir ce dernier au col et l'empêcher de gesticuler pendant que le garçon en costume de barman s'occupait de faire mordre la poussière à nos assaillants. Dans le chaos qui régnait tout autour de nous, il fut difficile pour moi de bien suivre le déroulement de la confrontation inégale en apparence. Cependant, au vu des déplacements de fumée autour des gestes vifs d'Ed et de l'agitation désordonnée des videurs, je parvins à ne pas trop m'en faire pour le jeune homme. Et les coups de panneau de signalisation qui résonnaient dans l'air de concert ne sonnaient que plus satisfaisants encore. Même si je devrais déplorer le fait d'être sortie de cet endroit sans avoir pu boire un peu plus de cet étrange cocktail, au vu de l'effet qu'il produisait sur les vigiles, je me dis qu'en fin de compte, il en était peut-être mieux ainsi. Je plissais des yeux quelques instants pour tenter de nous repérer vis à vis de la sortie, entre la fumée et la mouvance de quelques autres inconnus qui, tous amoncelés, ressemblaient à une masse noire et bersek, l'évacuation de la zone dangereuse ne se faisait vraiment pas dans le calme. Mon regard fut attiré par les quelques lucioles faisant office de spots, le battement effréné de leurs ailes diffusaient une lueur épileptique, ne rendant pas le repérage plus aisé. Cela dit, ce fut lorsqu'un type sortit de derrière un rideau, ou plutôt, se fit éjecter par deux videurs qui semblaient en barrer l'accès, soulevant le tissu à son passage, qu'une lumière verte et immobile accrocha mon regard d'office. Je lâchais Elvis et pris mes jambes à mon coup, lançais un signe au junky qui fermait la marche de par-dessus mon épaule de nous suivre avant de me concentrer sur ce qui se passait au devant.

Quelques secondes plus tard, un claquement effroyable me vrilla les tympans. Un frisson glacé secoua mon échine toute entière lorsqu'un sifflement menaçant fendit l'air au dessus de moi et que tout le sol sembla être prit d'un soubresaut nerveux qui me fit sauter surplace sans que je n'eus demandé quoi que ce soit. Je sentis mon cœur battre plus fort que les beats des amplis dès que j'eus remis pied à terre. Suite à cela, je faisais volte-face pour voir ce qui avait donc ébranlé le sol si violemment. Ma surprise ne fut pas des moindres lorsque je tombais nez à nez avec ce pachyderme en costume à paillettes affalé là. Non loin de lui gisait une boule à facette dont les câbles disloqués crachaient quelques étincelles. Elvis respirait par à-coups quelques secondes avant que la bombonne qui ne lui serve de bide ne s'affaisse dans un soupir quelques peu singulier quoi que pas si surprenant venant d'une icône telle que lui, tout érodé par les années de déboires fusse-t-il. Je relevais lentement mes yeux écarquillés vers Ed, ne sachant pas réellement comment fallait-il réagir.. surtout que je me sentais un tantinet fautive. Je n'avais plus qu'à prier pour que ce type n'était qu'une pâle imitation, auquel cas j'aurais quelques remords supplémentaires à ajouter à mon effectif. Cela me revint d'ailleurs en jetant un œil à mon co-équipier. Bref, heureusement, aucune autre boule n'était tombée pour écraser l'autre type qui assurait notre droit de passage, je m'assurais qu'il suivait puis me remis en route, arrivant à hauteur du jeune homme à qui j'empruntais actuellement la veste, je tentais de rester le plus impartial au possible devant les évènements en m'exprimant.

''Hum, l'estrade qui a là-bas... les rideaux cachent la sortie de secours je crois, mais y'a encore des pions qui y sont postés, ça expliquerait. ... Ah et... désolée pour Elvis... je... j'ai pas pu faire grand chose...'' Ma voix se confondait dans le brouhaha ambiant à la fin de mes dires, je détournais les yeux, un peu piteuse puis orientais mes pas vers les quelques marches en acier qui menaient à l'estrade en question.

Cette dernière ne s'élevait pas très haut au dessus du sol, de forme elliptique, elle épousait en réalité la forme du bâtiment et de son mur, plus précisément. Cette constatation me permit de vérifier un peu plus mes hypothèses. Quand bien même la fumée effaçait notre présence et réduisait graduellement notre champ de vision, le fait qu'il s'agisse d'une strate légèrement en hauteur dépassait la brume. En espérant être suivie, je m'élançais droit vers les marches, les montais en deux enjambées. Pieds nus, je me sentais tout de suite plus algide et souple qu'avec une paire de grosses tatanes cloutées. J'estimais qu'il devais me rester assez d'acide pour un dernier karsher, le reste se ferait sur le tas, puis Ed avait l'air d'avoir largement gagné en expérience pendant mes longs mois d'absence, je pense que je pouvais me reposer un peu sur son aide si les choses ne se déroulaient pas comme elles étaient espérées à la base. Je commençais à concentrer mon acide dans mon bras à l'approche des deux pilonnes de rugby. Si l'autre hurluberlu aux cheveux d'encres m'appuyait avec sa fumée, je pouvais peut-être me réserver un petit effet de surprise auprès de la paire d'hommes de main. Arrivée à deux mètres du premier, celui-ci tenta de m'immobiliser aussitôt qu'il m'eut repérée en cherchant à refermer ses deux énormes bras autour de moi. J'esquivais cette étreinte d'un rebond en arrière avant de m'en servir pour reprendre appui sur le bout de mes pieds et me propulser en avant. Posant ma main gauche, inoffensive, sur l'avant bras du vigile refermé sur le vide, je stabilisais mes appuis et braquais ma paume droit vers son visage. Une impulsion de ma volonté fit alors jaillir l'acide sous pression droit vers le faciès de cet individu aussi court sur pattes qu'un grizzly. Son cri fut quasiment étouffé dès l'instant où mon essence vint lui liquéfier la bouche et tout ce qui s'y trouvait, je m'écartais aussitôt d'un pivot sur le côté pour le laisser tomber à genoux mais je ne parvins pas à anticiper ce balayage aussi impromptu que violent que ma victime exécuta avec son bras. Peut-être fut-ce nerveux ou que la douleur ne lui était pas montée assez vite au cerveau, il n'empêche que je fus quasi instantanément envoyée contre le mur d'à côté comme on écrase un moustique contre la paroi de sa chambre. L'air ne parvint plus dans mes filtres et je n'intériorisais plus du tout ce que je voyais l'espace de plusieurs secondes, le coup ayant été porté à l'estomac. Un flot de panique me secoua toute entière. Réaction qui s'expliquait de par l'instinct, une peur du danger des plus primaires, or ce dernier s'avérait écarté.. enfin, à moitié tout du moins. Je reprenais mes esprits, l'air étant encore bloqué à l'entrée de mes philtres, je tentais de me concentrer sur ma respiration, je pu cependant noter que ma victime se trouvait à genoux, il tentait de porter les mains à son visage dévoré par le liquide corrosif qui dégageait de fortes odeurs de souffre mais en vain... Un instant, je sentis comme un vertige, un flash perturba ma vision, une image trop volatile pour que je puisse en discerner chaque élément.

Cela dit, lorsque je revins à moi-même dans la seconde qui suivit, ce fut pour tomber nez à nez avec une paire de jambes recouvertes d'un pantalon de smoking noir s'avançant vers moi. Merde..! J'avais oublié le deuxième garde. Je parvins in extremis à me trainer sur le côté en m'aidant de l'effort combiné de mes jambes et de mes bras appuyés contre le mur derrière moi que j'esquivais un coup de poing. Cette coordination de mes quatre membres, aussi confuse soit-elle, me parut être le fruit d'un acte surhumain. Enfin, je parvenais à respirer de nouveau mais ce n'était que pour mieux me rendre compte de ma témérité imbécile. Mon opposant avait écrasé son poing contre le mur, je déglutis en m'imaginant avoir été moins réactive. Mes jambes se mirent à flageller lorsque je leur commandais de me redresser mais, je m'aidais encore une fois du mur et dû une nouvelle fois changer de position dans la précipitation pour ne pas finir en bouille. Cette fois ci je donnais raison à mes jambes et me baissais, ou plutôt, me laissais retomber. L'homologue du premier poing venait de rejoindre la plateforme de son voisin sans qu'aucun des deux parvinrent à m'atteindre. La peur me tordit les entrailles de manière lancinante, je parvenais à entendre le sang battre dans mes tempes. J'avais repris l'habitude des affrontements dans Dreamland, cependant, ils étaient toujours d'aussi bon convoyeurs de stress. Ce fut par un étrange réflexe que mon acide se concentra à nouveau dans mon bras et que je levais celui-ci aussitôt vers le second adversaire et lui empoignais le bras, juste au dessus de ma tête. J'y rajoutais l'acide qui se trouvais dans deux des tubes de mon masque, conséquemment, l'érosion du membre du vigile fut d'autant plus véloce. Le garde laissa échapper un grognement de douleur lui venant du plus profond des tripes me semblait-il. Je pensais cela en connaissance de cause. Quoi qu'il en soit, le type tituba en arrière en se prenant le bras, toutes ses heures de musculation partaient en lambeaux et s'échouaient sur le sol avant de bouillir et de définitivement disparaître pour ne laisser d'une tâche de gras putride. De mon côté, je me remettais de toute cette frénésie barbare... lentement mais sûrement, affalée contre le mur, l'air aussi éberluée qu'une aliénée sortie de l'asile... au moins, la voie était libre.

[HRP : Excusez moi pour le temps de réponse... ><]
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MessageSujet: Re: Dead Bop a Lula Dead Bop a Lula - Page 2 EmptyMer 25 Jan 2012 - 19:25
Et par un magnifique timing que n’aurait pas renié un golfeur en proie aux tempêtes en pleine exercice de sa fonction, Elvis s’écrasa la tête empaquetée dans la boule de disco quand le nuage de fumée qu’était ce drôle de type né avec un joint dans la bouche… partit en fumée. Il venait de se réveiller, présentant au reste du monde un spectacle aussi apocalyptique que Paris Hilton dans sa limousine avec son dernier chien. Tous les spectateurs, tous les témoins, tous les protagonistes voyaient maintenant le King, mort. Par la main même de ceux qui l’avaient pris en otage, très certainement (on n’avait rien vu avec toute cette fumée). L’ironie de la situation ne m’échappa pas, mais je n’étais pas en phase de l’apprécier correctement. A la place, je regardais la pauvre silhouette d’Hélène qui cherchait un échappatoire mental pour se déculpabiliser de la mort de ce pauvre gars. Je pouvais rien lui dire, c’était pas de sa faute. Elle le savait en plus, mais ça ne l’empêchait pas d’essayer de se justifier maladroitement en baragouinant quelque chose que je ne comprenais pas à travers le silence tumultueux qui secouait le rez-de-chaussée. Il fallut attendre la fin de sa réplique pour enfin comprendre qu’elle me désignait une sortie de secours, caché près des coulisses, et qu’elle avait embrayé sur des excuses qu’elles ne parvenaient pas à trouver. Je levais les épaules en serrant les dents pour essayer de la décharger du regard. Je lui fis un pathétique :

« Tu sais… il était pas très utile comme otage de toute façon. »

C’était tellement clair, concis, bien dit et bien pensé que je ne doutais pas un seul instant que ça devrait être écrit sur sa tombe. Elvis Presley, mort en 2011. Mais ce n’était pas un très bon otage. Tandis que je tentais de me foutre une baffe pour être capable de penser aussi bien alors que par nos actions plus ou moins burlesques avaient conduit à un concours de circonstances malheureux, on avait provoqué la mort Elvis Presley onirique. Je ne savais pas s’il serait remplaçable ou pas, si l’inconscient collectif des Rêveurs allait en créer un autre, ou si je venais de bannir de tous les Rêves un véritable Elvis Presley. Je venais de tuer une icône de la Pop. Au moins, ça aurait achevé son agonie de drogue, de boisson et autres. J’espérais que le crime ne fut pas si grave que ça. En tout cas, je relevai une nouvelle fois mes épaules à l’adresse du public majoritairement constitué de Rêveurs, la plus bref excuse, et aussi la plus impersonnelle, qu’on pouvait imaginer.

Hélène se mit en route, se frayant un chemin vers la sortie de secours qu’elle avait remarqué. Je voulus lui emboîter le pas mais un des robots que j’avais foutu au sol s’était péniblement redressé pour repartir à l’assaut. Il tenta de me plaquer mais je plantai mon panneau dans le sol et attendis patiemment qu’il se casse les dents dessus. Je le finis une seconde fois en lui décochant un coup de pied dans le menton (qui me fit atrocement mal). Il retomba sur le dos, hagard, et je l’espérais, une bonne fois pour toutes. Un autre robot voulut m’attaquer. Je me défendis avec mon panneau mais la puissance de son coup fit trembler mon arme jusqu’à mon squelette. Je lui envoyai une giga-beigne, puis une autre, puis une autre, et une dernière pour le voir enfin s’écrouler près de son pote. Ses saloperies étaient solides : j’avais mal à mes mains de manier mon panneau qui rebondissait sur leur peau de métal. Je me mis à chercher Hélène du regard, qui avait aussi forte à faire avec ses propres adversaires. Je reçus soudain une canette à l’arrière du crâne. Je me retournais vivement pour voir qui en était le fautif. Je compris enfin que la bonne centaine de spectateurs qui étaient sur la piste de danse n’allaient pas simplement rester des spectateurs. Ils me regardaient avec hargne, colère, et désir profonde revanche. Quelques-uns serraient les poings, d’autres crachaient sur le sol. Ils restaient immobiles pour le moment mais je savais qu’à un moment ou à un autre…


« ON LES DEGOOOMME !!! »

… Qu’à un moment ou à un autre, ils allaient se mettre à charger comme des bœufs, la bave aux lèvres pour tenter de venger leur idole. Je tournais mes talons et courus le plus vite possible vers l’estrade. Hélène était en train d’achever son ultime videur quand j’accourus, la meute de fans dégénérés sur le dos, sprintant comme un malade en tentant d’hurler quelque chose. Un peu secouée par l’énergie (ou l’acide) qu’elle avait mis dans son combat, Hélène ne semblait pas être du genre à faire un départ Dash pour éviter la troupe de monstres qui venaient. Je la pris par le débardeur pour la tirer à moitié, défonçai la porte d’un coup de pied avant de repartir de plus belle dans le couloir en pierre mal éclairé, débouchant sur une porte de sortie. Lourde de plusieurs centimètres d’épaisseur que l’autre, je n’allais pas vraiment pouvoir la défoncer. Je lâchais Hélène qui avait réussi à prendre un bon rythme (c’était moi ou nos aventures à deux se terminaient tout le temps par un vindicte populaire tandis que nous courrions, poursuivis pas une armée de fous furieux ?), et utilisais mon pouvoir. Je sentis l’énergie me parcourir le corps avant de se mettre à mon service.

Premier Portail : Juste devant la porte que nous devions traverser, prête à être utilisé par deux fuyards cherchant un asile à l’extérieur de ces murs déchaînés.
Second Portail : Deux mètres plus loin, en espérant secrètement que ça serait l’extérieur.
Déplacement du Second Portail : Dès que nous l’aurions traversé, le portail que je venais de mentionner reviendrait se coller à l’autre portail en tournant sur son axe, afin d’être totalement superposé par rapport à lui, tourné dans la même direction. Chaque objet qui tentera d’entrer sera proprement arrêté par lui-même, provoquant un paradoxe spatial que je n’avais jamais véritablement compris.
Effet Provoqué : Hélène et moi passâmes en trombe le portail pour se retrouver soudainement à l’extérieur du bâtiment ! Alleluia ! Putain de merde, enfin sorti de ce bourbier musical ! Mon second portail revint vite à l’intérieur et se colla à l’autre, afin d’empêcher la foule de nous poursuivre tout le reste de la nuit.

D’autres videurs qui surveillaient l’entrée nous vîmes sortir comme des dingues du bâtiment. Ils commencèrent rapidement la poursuite. Je ne pouvais pas utiliser mon pouvoir une seconde fois sans faire disparaître celui qui maintenait les Rêveurs à l’écart. De toute façon, ils n’étaient pas des plus rapides à cause de leur carcasse de cuirassé. Malgré la fatigue, l’adrénaline nous maintenait toujours en état de fournir le meilleur de nous-mêmes. On prit rapidement de la distance dans la nuit qu’éclairaient des milliers d’étoiles à cinq branches, jusqu’à ce que nos poursuivants ne furent plus en vue. Par précaution, Hélène et moi continuâmes à progresser dans les landes désertiques qui entouraient cette immense boule ronde qu’était Discoland. La boule de disco géante illuminait tous les alentours comme un soleil personnel, laissant des bris de lumière un peu partout comme le ferait une boule de disco plus conventionnelle sur la salle dans laquelle était accrochée, comme l’avait faite celle qui entourait dorénavant la tête d’Elvis Presley telle la cagoule la plus originale et la plus funky jamais conçue. Je me demandais un instant s’ils allaient prendre le risque d’enlever la boule de disco se sa trogne, ou bien s’ils avaient trop peur que la tête ne parte avec, et pour respecter son cadavre, allait l’enterrer ainsi. Ça serait fun. Ça ne se passerait certainement pas comme ça vu que des ingénieurs allaient certainement venir découper la boule de disco avec les appareils appropriés, mais j’avais envie de rire rien qu’à imaginer la tronche qu’aurait le cercueil pour accueillir cette majesté à mille luisantes.

Hélène et moi s’arrêtâmes enfin à bout de souffle, assez loin pour être à l’abri de tout danger, prêt à partir si on nous poursuivait encore. Discoland était largement visible, mais paraissait plus petite vue de notre position. Quand on venait d’échapper à la mort ou peu s’en-faut, on ne se mettait pas à rire comme on le voyait souvent dans les films ou les séries américaines bidons. Je pouvais vous dire qu’après ces moments-là, on se ressassait juste les mauvais souvenirs comme des jeunes fantômes, et qu’on se disait qu’on avait été cons, et on culpabilisait sur l’affaire comme des idiots, ou bien on respirait très fort en se disant que putain de merde, on avait failli y passer, ce qui faisait contracter l’estomac douloureusement de peur de ce qu’on avait échappé. Ou alors on se disait que c’était une mauvaise nuit de merde, au mieux. Mais rire, je voyais pas pourquoi on le ferait. Le reste de la nuit fut courte : je disparus à mon tour dans un nuage de fumée en souhaitant un bon réveil à Hélène.

__

Loin , très loin dans Dreamland, une carcasse d’un vieux bonhomme était allongé sur un lit d’une pension de retraite. Ses draps lui remontaient jusqu’au début de sa gorge, et il regardait d’un œil vitreux l’infirmière en chef qui apparut au seuil de sa porte pour s’occuper de lui. Le vioque fit une manœuvre d’évasion, mais elle aurait mis trois heures à le faire sortir du lit si elle avait abouti.


« Allons Monsieur Haff. C’est juste l’inspection quotidienne.
_ Bowdel de mewde ! Pouisque je vous dit que je souis Elvis Pwesley, le véwitable Elvis Pwesley ! Je ne souis pas ce Haff
_ Mais oui, mais oui, Monsieur Haff… Vous pouvez baissez votre pantalon s’il vous plaît ? Il faut voir si tout va bien de ce côté-là.
_ Bowdel de mewde… »


Un flot d’injures exotiques lui traversa la tête, et il fit tout pour ne pas obtempérer. Il regretta soudainement d’avoir quitté les planches pour ça. Il paraissait que son alter-égo jeune qu’il avait dégotté sur Fessebouc pour prendre sa place se débrouillait bien. Si ça, c’était la vie dont il avait rêvé en s’éclipsant discrètement des planches sans toutefois arrêter la légende… et bien bowdel de mewde, il aurait jamais dû arrêter.
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Dead Bop a Lula

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