*Putain de merde! Elle court beaucoup trop vite pour moi! Je pourrai jamais la rattraper!* Accélérant encore et encore je ne parviens qu’à creuser un peu moins lentement l’écart mais c’est comme la course entre le lièvre et la tortue avec un lièvre bien décidé à ne pas s’arrêter. Des yeux je cherche à qui Ed va, ou a fait, la passe seulement tous les joueurs sont pris, tous sans exception. Si Ed fait une passe à l’un d’entre nous elle a de grandes chances d’être interceptée, mais s’il préfère conserver la balle alors il va se prendre le golem de plein fouet et ses chances de survies sont aussi minces que celle de notre précédent quarter-back. *Réfléchis! Plus vite!* Un point sombre interrompt soudain mes réflexions. Un objet se dirige vers moi à toute vitesse, m’empêchant de distinguer le tight end qui se trouve dans les airs… Ed a choisi de transmettre la balle, ou plutôt de me transmettre la balle. Le point de chute de la balle semble se trouver à deux mètres de moi, plus haut sur le terrain, bref une belle passe. Sans attendre je me lance vers la balle en poussant encore sur mes jambes en piteux état. Tendant les bras en avant je parviens à saisir l’objet à deux mains avant de le ramener contre ma poitrine et d’entamer un sprint sans regarder derrière moi. Pas besoin de me retourner pour savoir que Silenna est sur mes talons et ce ne sont pas les quelques mètres d’avance que j’ai sur elle qui la retiendront bien longtemps. Ne prenant plus le ballon qu’à une main pour pouvoir me servir de mon autre bras pour m’équilibrer et accélérer je poursuis ma course. Je ne peux pas faire de passes en avant, aucun joueur ne se trouve suffisamment proche pour me permettre d’effectuer une passe latérale et de toute façon avec Silenna dans les parages cette stratégie est vouée à l’échec. Elle est derrière moi donc je ne peux pas feinter de prendre une direction ou une autre elle me suivra dans tous les cas. Il ne me reste plus qu’à tenter de grappiller des yards, Mamie est trop loin, même si elle s’élançait maintenant pour me protéger elle n’arriverait pas à temps. Il faudrait pour cela qu’elle soit partie avant même que la balle soit lancée pour se retrouver côte à côte avec Silenna au moment où j’attrapais la balle. Elles courent aussi vite donc Mamie ne pourra pas gagner de terrain sur le quarter-back adverse… Sauf si…

Je stoppe soudain ma course en glissant au sol puis repart vers notre propre end-zone. Les deux équipes me foncent dessus. Silenna se trouve maintenant devant moi, à moins de trois mètres et juste derrière elle Mamie. Les deux joueuses écarquillent de grands yeux mais notre running-back se ressaisit plus vite et continue sa course alors que la succube ralentit pour être sure de me plaquer. A moins d’un mètre du contact je pose mon pied de biais et me propulse vers le centre du terrain au moment où Mamie percute la demoiselle dans le dos, la projetant au sol. Je décris une brève courbe pour conserver le peu de vitesse que j’ai puis m’élance à nouveau en direction de Rice qui vient de percuter un Gabi perplexe en plein dans le dos. Ce nouveau souffle dans ma course me permet de regagner le terrain perdu par l’action effectuée pour se débarrasser de Silenna mais également de voler de nombreux yards. Je parviens même à distinguer les taches de sang sur l’herbe derrière la end-zone. Soudain un joueur arrive sur mon côté en hurlant. Les dernières images que je distingue clairement sont celles d’un joueur aux épaules en feu qui vient de cramer une partie du terrain. Je l’avais oublié celui-là… Il me percute de plein fouet en me percutant dans les côtes tandis que j’essaye vainement de le faire tomber d’un coup dans le casque. Seulement il est trop rapide et le choc de nos deux courses me fait partir en vrille en direction de la ligne de touche. *Quitte à sortir du terrain tu m’accompagnes!* Passant mon bras autour de son coup je continue de pivoter, le faisant passer en-dessous moi. Il percute le sol avec un poids supplémentaire et se met à glisser. Je ne peux que fermer les yeux et me crisper au moment où nous percutons le bloc de béton qui délimite le début des gradins. Mon épaule gauche se prend le mur de plein fouet et je sens un engourdissement se répandre dans le bras. L’arbitre siffle :

[HRP : Excuse-moi pour le temps de latence ; maintenant, je suis prêt à répondre à la volée comme avant ^^]


Gabi et moi étions tombés depuis longtemps sur le terrain quand le sifflet de l’arbitre nous vrilla les tympans sans ménagement en annonçant un succès critique de notre opération : une avancée de trente-cinq yards était comparable à une passe longue, et si je n’avais fait que lancer la table, je pouvais au moins remercier Nayki et les autres joueurs d’avoir réussi à grappiller tant de mètres sur nos concurrents. On commençait maintenant à s’approcher de leur propre ligne de end zone, et la palpitation faisait vibrer l’air ambiant. On était devenus une équipe peut-être plus puissante que la leur, qui savait ? Il fallait juste trouver une bonne idée pour terminer notre invasion du terrain adverse.

Cependant, loin de jouer une nouvelle carte folle, on décida de s’en tenir à un jeu plus basique en cherchant constamment à modifier notre jeu. L’horloge ne jouait pas forcément pour nous, mais si chacun de nos tentatives était aussi risquée que la précédente, alors on allait forcément se faire sécher à un moment ou à un autre. Le joueur de loto ne pouvait pas gagner deux fois d’affilée, sauf si c’est le fils du directeur de la boîte, mais personne ici ne semblait être le fils de l’arbitre ou du directeur qui organisait le tournoi. Mamie pourrait être à la limite la mère ou grand-mère du principal.

Une course simple avec Nayki, Mamie et le nouveau Mike, on pouvait se permettre de les envoyer tous ensemble comme des dingues dans le terrain adverse, puis de saupoudrer notre jeu d’une passe à un moment ou à un autre pour énerver le monde et les obliger à desserrer leur défense au niveau des courses. Moi, je protégeais avant tout le QB en restant à côté, et j’étais prêt à envoyer la ligne volée pour aider les coureurs quand ils passaient à travers un endroit chaud. Evidemment, je ne défendais que rarement le porteur de la balle : j’étais tellement utile en « attention, je protège quelqu’un d’important, vous ne pouvez pas me louper avec mon arme » que je ne pouvais que faire tourner les regards pour permettre une feinte efficace. On réussit à obtenir deux légers firts down, certes en perdant du temps, mais au moins, on gagnait du terrain sûrement. Il ne fallut pas longtemps pour qu’exactement de la même façon, Silenna décide de créer une défense « joueur versus joueur », un marquage simple pour s’adapter à tout ce qu’on faisait et qu’on évitait de disperser la défense inutilement. La défense fut efficace : elle s’occupait elle-même de Nayki, le Morpheur de flammes bouffait Mamie et etc. Jusqu’à en arriver à la situation suivante qu’on avait déjà affronter :

" Cinq yards pour un first down, une vingtaine pour la ligne. On fait quoi, on tente un field ?"

Allongé sur le terrain, replié sur moi-même, les bras ne serrant que du vide, j'attends que Gabi se relève avant de me mettre debout à mon tour puis d'essuyer mon visage et prendre connaissance de la situation, la course de Mamie a permit de progresser de cinq yards et il nous reste trois tentatives pour atteindre le First Down. Je retourne vers mon équipe alors qu'Ed m'interpelle pour savoir quelle stratégie adopter. Un field Goal, le choix de la facilité mais aussi celui que la logique pousse à prendre. Plus on avance et moins leur défense a besoin de couvrir loin pour éviter des longues passes, leur permettant de réagir plus vite. Seulement le score est encore extrêmement creusé en leur faveur et même si le field goal est assuré en mettant trois point nous demeurons à 17 points de retard soit trois Touchdown... En temps normal ce serait possible mais nos adversaires sont des monstres de la défense comme de l'attaque et les quelques grosses progressions que nous faisons sont extrêmement osées. Si la balle se fait intercepter ne serait-ce qu'une fois pendant ces phases de jeux alors il ne fait aucun doute qu'ils marqueront un touchdown dans la foulée... L'équipe est face à un dilemme, faire un field c'est nous jeter tête baissée dans une fin de match tendue mais foncer c'est agir exactement comme s'y attend Silenna et après notre précédente action il est certain que nous ne pourrons faire aucune feinte, leur défense ne va rien laisser passer c'est sur. Seulement faire un field après tout nos efforts c'est comme attendre trois heures dans un restaurant de haute renommée que son plat arrive pour au final avoir le contenu d'une boite de conserve... L'équipe va avoir du mal à l'encaisser. A moins qu'on récupère la balle dès le début de la défense, si on marque un field et qu'on réussit à s'emparer de leur balle en quelques minutes alors le retournement de situation sera effectué, le moral dans les deux camps va s'inverser. Et pour ca, rien de mieux qu'un Run force, leur jeu est basé sur d'excellents joueurs, des joueurs trop parfaits, et ils ne résisteront pas à emprunter le seul chemin disponible.
La ligne se met en position et je me place juste derrière, prêt à recevoir le ballon, « HUT », directement la balle vole et me parviens sans mal dans les mains. J'ai beau avoir décidé de la stratégie, placer tout les joueurs au bon endroit prêts à protéger le kicker le temps du tir, rien y fait... Un truc ne colle pas, je ne suis moi même pas d'accord avec cette stratégie, tenter le kick, tenter la facilité ca colle pas avec cette équipe, ca peut pas le faire...
Je me baisse et pose la balle au sol tandis que notre joueur prend son élan pour frapper. Seulement juste avant qu'il n'arrive, à à peine deux foulées de la fin de sa course je fais pivoter le ballon, mettant les coutures vers son pied en lui jetant un regard significatif. J'ai l'impression qu'il hoche la tête tandis qu'il modifie légèrement sa course pour frapper le ballon par la droite. Le boum retentit mais il est bien moins puissant que ceux de d'habitude, la balle s'envole droit vers les poteaux et la défense recule pour s'emparer de la balle au cas où elle retomberait avant sauf qu'à la surprise quasi-générale elle décrit une courbe juste après le passage des joueurs de ligne pour se diriger vers les joueurs de gauche. En plein sur Ed et Rice.

Encore accroupi au sol, dans la position même où j'étais quand j'ai lâché la balle, je demeure bouche bée, impressionné par l'ingéniosité du voyageur qui nous permet de conserver l'offensive en plus de voler deux points. Il n'a pas fait que dévoiler un brelan mais est allé jusqu'au carré mettant les joueurs adverses en déroute. Une telle tentative mérite que la suite du jeu se poursuive avec autant de classe que cette action. Je claque dans la main/patte du colonel avant qu'il ne retourne vers le banc puis me met à reculer jusqu'à la moitié du terrain en faisant signe à l'équipe de me suivre. Dérapant pour m'arrêter, j'ôte mon casque. Il est certain qu'ils ne vont pas tenter un onside-kick à vingt yards de leur propre end-zone. Leur quarter-back n'en a pas assez dans le pantalon pour ça, du moins pour le moment. Tant que nous ne collerons pas au score ils ne tenteront rien d'extraordinaire parce qu'ils restent sur l'idée qu'ils sont les meilleurs...
Donc ils vont chercher à faire le kick le plus long jamais tenté, pour nous coller à notre ligne et y récupérer la balle et pour cela ils vont lancer les plus rapides joueurs possibles dès le début pour nous bloquer.

Nous prenons place au centre du terrain tandis que l'équipe adverse est accroupie prête à se lancer sur nous. E-bot est le seul joueur debout, faisant tourner ses pieds, paré à tirer. Un coup de sifflet retentit et il court, décrivant une courbe dont le point d'arrivée est la balle. Le tir retentit dans tout le stade et la balle s'envole avec la même forme que celle dans ''Olive et Tom'', visant la partie gauche du terrain. Immédiatement tous les joueurs s'élancent dans la même seconde, qu'elle que soit leur camp. De leur côté Silenna, E-bot, Tout Feu Tout Flamme, Le dédoubleur et Némos partent dans un sprint effréné vers le point d'impact. Seulement ils trouvent sur leur route notre ligne, bien décidée à les retenir quelques secondes. Salem, Doubt et Plumeau donnent leur maximum et parviennent à immobiliser Némos et E-bot. Le premier finit en sandwich entre le rocher et le géant tandis que le robot se retrouve englué dans du sucre. Les trois autres joueurs réagissent à temps et esquive la ligne trop lente pour eux avant de repartir en avant, passant tous sur la gauche. C'est là qu'intervient la seconde ligne de défense, moi et les deux Tight-end. Dès que nous les voyons dépasser, c'est dans un même mouvement que nous nous ruons sur eux. Chacun visant un joueur spécifique.
J'arrive sur le côté de leur numéro treize qui me repousse sans grande difficulté, profitant de ses flammes pour augmenter son allonge. Seulement je ne tombe pas et accélère pour me placer face à lui avant de plonger et de le saisir aux hanches tandis qu'il me martèle le crâne de coups de poings. Nick s'interpose devant Silenna et le dédoubleur, la première passe devant lui telle une tornade tandis que le deuxième crée un clone juste derrière le joueur, pile à l'endroit prévu par Simon qui le percute de pleins fouets le rapprochant encore de la ligne et forçant Silenna a esquiver encore une fois par la gauche.
Elle affiche un sourire satisfait d'avoir passé la moitié de notre équipe et s'élance vers le fond du terrain... Seulement elle prend conscience que ses multiples esquives n'ont servi qu'à la coller contre la ligne, loin du centre nerveux de l'affaire. Face à une joueuse impossible à bloquer la meilleure solution demeure le run-force et la charmante demoiselle n'y a vu que du feu.

De l'autre côté du terrain, Ed, Rice, Mike, Mamie et Oook s'opposent au reste de l'équipe avec en main un vrai ballon et trois simulacres.

[Excuse-moi du temps mis pour répondre... je n'avais pas vu ta réponse ^^']


Evidemment, c’était un Kick. Même pas besoin de réfléchir pour le deviner. Le ballon fut envoyé comme une fusée, traversant les distances sans aucune honte. Notre équipe intervint selon la défense de Nayki. D’un côté les bloqueurs qui défonceraient l’attaque adverse avec un mur qui couvrirait la plupart des joueurs, puis ensuite les cinq dingues qui allaient s’occuper de porter la balle et ses sœurs jumelles aussi fausses que pouvaient l’être une balle. On avait déjà décidé de qui allait s’occuper d’avoir le ballon. Moi, je n’en aurais aucun. Ceux qui auraient une fausse balle étaient Mamie, Oook et Rice. Et donc Mike serait notre porteur. Tous les joueurs coururent derrière moi. On allait jouer à la bombe fumigène. J’étais la grenade, et eux était la fumée. M’élançant près du mur adverse qui avait réussi à éviter les murs de nos collègues en sacrifiant plusieurs membres, je me préparai à jouer du panneau de signalisation.

Le premier bonhomme fut le lézard. Il eut une accélération rapide pour me sacquer mais je connaissais maintenant ses faits et gestes. Une barre de fer lui rentra dans les côtes et le précipita à la sortie bout du terrain. Voilà, une enflure en moins. Mais le reste allait être beaucoup plus dur vu le nombre. Mon panneau fut placé à l’horizontale et je bloquai les prochains arrivants. Bombe dégoupillée. Les quatre Runners derrière moi partirent tous dans des directions différentes (les Receveurs du côté de Silenna et les deux autres du côté de la ligne, passage un peu plus étriqué effectivement mais Mamie allait bombarder les défenses pour laisser passer le vrai porteur de balle). Je fus donc écrasé sur le sol, mais l’opération fut un succès. J’entendis le score final, et Mike était tombé largement après la ligne de milieu de terrain. C’était super encourageant. On regagna tous nos positions pour la prochaine stratégie.

Pour le moment, on menait largement. Ils n’avaient presque pas touché la balle et nos offenses, si elle nous bouffait du temps (on allait bientôt entamer le dernier quart temps, manquait encore quelques minutes), permettaient au moins de mettre du beurre dans les épinards et que eux creusent le score. Nayki nous prit tous à part. Il était temps de commencer à récupérer le temps perdu avec une offense tout à fait différente de la précédente. On allait avaler le terrain comme des fous furieux en une seule action. Une passe longue… On se mit tous en position selon la tactique. Leur défense qui allait commencer à s’habituer jouait du PVP. Chaque joueur avait son homologue qu’il devait stopper. Dans ces cas-là, difficile de causer l’anarchie parmi les joueurs de l’équipe adverse tant qu’ils étaient un tant soit peu attentifs. Alors dans ces cas-là, il fallait ruser. Et aussi gagner du temps pour éviter que Géode nous oblige à changer une nouvelle fois de QuaterBack. J’écoutai la stratégie. Ça allait être le beau bordel, encore une fois.

On se mit tous en rang comme d’habitude. On attendit patiemment que le nombre de Seths soit atteint avant de lancer le jeu comme des torpilles. Prêt, partez. On prit tous une formation habituelle sauf que je devais défendre Mike, Mike qui passa derrière Nayki pour renforcer l’offensive des Runs par le côté. Nayki prit son temps en attendant que notre mur vole en éclat sous la pression explosive de Géode. Le géant de pierres ne tarda pas à charger sur le pauvre Nayki démuni qui tentait désespérément de partir en arrière pour gagner du temps. Il avait la balle derrière sa tête prête à être lancée, avalant de grandes foulées en arrière pour éviter de crever comme une mouche sur un mur. Mais Géode comprit au dernier moment que c’était étrange qu’il recule autant. Il cherchait à gagner du temps, mais pas pour sa passe à lui.

Disons que Mike, en passant derrière Nayki avait pris la véritable balle, et le Voyageur s’en était créé une fausse, masquée par la masse de son mur. Peu de personnes avaient remarqué que Mike avait un ballon grâce à moi qui était devant, et ceux qui l’avaient vu s’étaient peut-être dit que ce n’était qu’une feinte. Pas vraiment, car Mike était en position de passe longue, et les rares qui l’avaient compris se prenaient mon panneau en pleine gueule. Le ballon vola alors que les Corner Back ennemis avaient un peu relâché leur filet en se disant que le jeu était peut-être terminé. Ce fut Rice qui rattrapa la balle avec un sourire étincelant et qui courrait maintenant au fond du terrain avant qu’un safety habile ne le plaque. Et plus de trente-cinq yards dans leur gueule avec le First Down qui allait avec. Les chances de gagner étaient de plus en plus élevées.

Une goutte de sueur perle au ras de mes yeux, la création constante de balle m'oblige à me concentrer et même si je ne suis pas un élément centrale dans la stratégie que l'on joue je n'en reste pas moins focalisé sur les ballons qui circulent sur le terrain.
La passe de Mike a été fantastique tout comme la réception du gigantesque receveur, il ne nous manque désormais plus que quinze yards à peine pour atteindre la ligne, seulement les passes nous sont, pour le coup, interdites. Certaines très grandes équipes spécialisées dans le jeu de passe longues enchaînent les passes d'une action à l'autre mais c'est un lourd tribut à payer car l'interception devient à chaque fois plus évidente... Sauf si...
Avant même le début de l'action, quelques secondes tout juste avant, j'assemble trois ballons que je remet à Mike et à Ed. Vu la faible distance nous séparant de la ligne on lance tout le monde devant pour un Shotgun à trois quarter-back.

Salem lance la vraie balle que j'intercepte sans mal. Comme une meute de chien de chasse qui courent après leur proie tout les joueurs disponibles de notre équipe s'élancent en poussant de grands cris, percutant au passage quelques joueurs adverses. Seulement Silenna voit très bien l'action et fidèle à ses habitudes c'est une formation joueur à joueur qui se forme plus deux qui s'élancent vers le trio arrière pour sacker...

Sans attendre, je lance la vraie balle dans une passe visant la end-zone. Comme un seul homme, réagissant au signal convenu les joueurs partent vers l'avant, formant une ligne de receveur tous prêt à intercepter la balle. Plutôt qu'une passe puissante et droite j'ai opté pour une passe très haute qui va arriver comme une fleur et ne sera interceptable par l'équipe adverse qu'à la limite ou dans la end-zone. Les mains libres je plonge sur le côté et me saisit des cuisses de Némo avant de tomber avec lui au sol.

Du côté du ballon, la belle organisation s'est transformée en désordre innommable, les joueurs courent en tout sens, profitant de la faible superficie de la zone d'en-but pour semer le désordre chez les joueurs adverses. Pris au dépourvu, ces derniers choisissent de se concentrer sur la balle et d'abandonner leurs joueurs. Voyant la balle arriver et sachant qu'il est le seul à pouvoir l'attraper à cette hauter, Gabi bondit et bat des ailes, bras tendus pour attraper le ballon... Qui lui passe juste au-dessus dans une pluie de cartes.

Ed a lancé sa balle et le simulacre a percuté par dessous le véritable ballon, le faisant repartir en hauteur juste assez longtemps pour que le saut de Gabi devienne inutile et supprimant par là-même le danger que représente ce joueur qui se retrouve trop loin pour l'atteindre.

Dès qu'Ed a les mains libre il s'attaque au deuxième joueur, protégeant Mike des coups qui peuvent arriver. Le running-back démarre au quart de tour et contourne la ligne en moins d'une seconde avant d'enchaîner avec un premier lancer de balle tout de suite suivit d'un second. Alors que la balle commence à rentrer dans le champ d'action de Rice où tout les joueurs adverses se sont regroupés la balle est à nouveau déviée, vers la gauche cette fois puis la dernière copie frappe l'arrière de la balle, la poussant vers le coin supérieur gauche de la zone où Simon, seul, attrape sans mal le ballon.

41/29

[J'amorce des phases défensives afin qu'on ne termine en apothéose ^^ On les a un peu oubliées dans l'affaire et on peut faire des trucs très intéressants]


Le dernier quart-temps arriva rapidement et accorda plusieurs minutes de pause aux joueurs. Bien évidemment, le délai n'était pas suffisant pour récupérer des efforts et je devais me battre contre mes jambes qui refusaient d'y aller. Si je n'étais pas assis par terre comme un drogué ayant abusé de drogues dures, j'étais maintenu contre mon panneau, danseuse de pool amorphe. Il paraît qu'il y eut quelques réglages chez nous mais je ne voyais pas en quoi on pouvait améliorer notre jeu. N'en déplaise aux supporters de l'équipe adverse, on l'avait totalement bloquée dans la pure tradition épique de certains bouquins au titre oublié. Malheureusement, si la balle leur revenait, je supposais que cette petite pause stratégique allait leur permettre de revoir leur jeu en profondeur. Quelque part, ce n'était pas leur style qui était à remettre en cause : depuis le début, chacune de nos stratégies utilisées avait été un coup de poker qui avait rapporté bien plus que la mise de départ mais qui nous menaçait d'un terrible revers s'il n'aboutissait pas. L'adversaire jouait en tight depuis le début, fort de sa domination du terrain. Ce qui nous avait permis de faire passer de nombreuses stratégies offensives délurées contre une défense classique qui avait du mal à se modifier en quelque chose de beaucoup plus... originale.

Le retour sur le terrain se fit avec peine mais la lumière au bout du tunnel se faisait plus vive et se rapprochait. La fin du cauchemar et si possible, avec un happy end. Je me mis en position prêt à les exploser dès que le kick serait lancé. Notre Joe réussit à envoyer une bonne patate conventionnelle. Qui arriva pile dans les mains du colosse Géode. Oh.

Dire que Géode faisait trembler la terre serait une image incomplète, car il fallait en plus rajouter la terreur qu'il inspirait et notre obligation de se dire : « Hey, c'est à nous de l'arrêter et on a pas dix secondes devant nous ». C'était flippant, presque mortel, comme un éboulement qui nous tombait dessus et on n'avait évidemment pas d'échappatoire. La salopiaud courrait tout seul, son équipe derrière ses basques pour rattraper le ballon au cas où on réussirait à faire échouer la marche d'un titan. Notre équipe se mit en positin et chargea Géode, tout simplement. Onze joueurs suicidaires qui donnaient la charge face à un cataclysme naturel. Des ordres sortis de nulle part ordonnèrent de lui faucher une de ses jambes. Il y avait peu de chances que ça marche, beaucoup que ça ne fonctionne pas, et bien plus pour qu'il y ait au moins un blessé grave dans l'affaire. Mais au moins, l'équipe n'avait peur de rien. Et si elle se payait le luxe de le ralentir, alors je serais derrière pour le faire trébucher avec mes portails, acte impossible maintenant vu comme sa course était erratique. Un bloc d'un portail serait tout aussi inutile tout simplement parce qu'il était bien trop grand. Le ballon entre ses doigts était plus que crevé, mais comme ça restait la balle, on était obligés de jouer avec cette crêpe jusqu'à ce que la course se termine.

Tout l'équipe réussit à percuter sa jambe, moi un peu en arrière pour visualiser le jeu. Comprenant qu'un type comme moi restait en arrière dans la seule optique d'arrêter moi-même le géant, je sentis Silenna qui sprinta dans ma direction pour me plaquer. Le choc fut rude pour mes coéquipiers et certains tombèrent à terre mais la trajectoire du pied de l'ennemi devenait plus qu'évidente : un énorme portail naquit sous son pied et lui fit un croc-en-jambe particulièrement vicieux. Toute notre équipe se dispersa pour éviter le choc. Moi, je fus sacqué par Silenna. L'immense carcasse de Géode réussit à ramener le ballon à la moitié de NOTRE terrain. Toute son équipe le félicita et prit position sur sa ligne d'attaque. Et c'était reparti pour de la défense folle afin de les bloquer. S'ils réussissaient une nouvelle fois à prendre l'avantage, autant partir et se toucher.

« Oh le con », ce fut la seule pensée à me traverser l'esprit lorsque je me prit le pied de Géode dans l'estomac, m'envoyant valser au loin, les poumons vidés.
J'ouvre les yeux, fixés sur la voûte céleste... Ou du moins sur le ciel car les étoiles sont complètement masquées par les projecteurs du terrain. C'est fou ce qu'on est bien ainsi installé. J'hésite un instant à fermer les yeux pour me reposer... Mais les hourras de l'équipe adverse me surprennent, pire encore m'exaspèrent. Posant mes mains derrière la tête, je pousse d'un coup et me redresse, atterrissant accroupi, face à une scène à la fois désastreuse et exaltante. Nos adversaires ont réussi à progresser sur une énorme partie du terrain mais pour autant notre équipe reste motivée, désireuse de prendre sa revanche et récupérer l'avantage. La fin du match approche et il n'est plus question de se reposer un seul instant.

Je m'approche de mes équipiers. A l'inverse de nos adversaires on ne peut se baser sur une défense individuelle car ils sont plus rapides, plus forts, plus agiles... Donc nous devons opter pour des défenses de zone, plus risquées... Pour changer. Heureusement tout les joueurs autour de moi sont suffisamment intelligent pour se lancer dans une défense de zone.

Chacun prend sa place sur le terrain, les corner-back beaucoup plus reculés que d'habitude pour pouvoir jouer en line-backer au besoin. Je me place assez loin de la ligne, suffisamment pour voir toutes les subtilités du jeu adverses mais assez près pour intervenir. Les SET retentissent et la balle fuse au moment où les deux lignes s'élancent et se percutent dans un retentissant fracas. J'ai l'impression de voir le jeu au ralentit, de pouvoir regarder chaque mouvement dans le détail. De Silenna la balle est transmise à E-bot qui se lance dans une course folle entouré de deux joueurs. Ses yeux électroniques bougent à toute vitesse, analysant les probabilités et choisissant les meilleures esquives pour rebondir encore plus vite. Le trio pénètre dans la zone de Mamie qui élimine le premier joueur d'un simple bond, forçant ainsi les deux autres à dévier vers la zone de Mike qui déboule comme un boulet de canon et s'élance sur trois mètres en direction de E-bot, le dédoubleur s'interpose entre les deux, obligeant une seconde fois E-bot à dévier et se retrouver dans l'intersection des zones de Rice et Simon, à dix yards environ de la ligne, pour bien faire il va falloir repousser le robot en arrière à la manière de Gabi... C'est là que la grande taille de Rice intervient avec un tight-end en secours prêt à intercepter la balle au besoin. Le reste de l'équipe se recule, prête à intercepter une passe ou encore à protéger un joueur de notre équipe si l'occasion se présente...

Rien n'est encore joué.

Une unique tentative et trois possibilités : Un kick, un field goal ou un run. Un kick pour nous coller contre notre ligne d'en-but et essayer ensuite de récupérer la balle ou de marquer un safety, conservant ainsi la balle et gagnant de précieuses secondes. Un field goal pour assurer 3 points et nous obliger à nous donner à fond en marquant deux touchdowns et deux kicks juste pour égaliser. Et enfin une feinte de kick pour partir en course et ainsi aligner six points d'un coup. La passe est a exclure car les possibilités de kick et de field goal font que notre équipe sera reculée, donc que la balle arrivera en plein en champs miné.

Mon sang commence à bouillir, chaque possibilité peut réussir et nous sommes obliger de se préparer face au trois, rendant notre défense bien moins performante. Seulement je suis presque sur que l'on peut exclure la course... Silenna veut nous battre, pas nous écraser. Et elle ne croit en aucun cas que nous serons capable de marquer deux touchdowns d'affilée... Elle ne prendra donc pas le risque de perdre la balle sans possibilité de marquer de point.

L'équipe se positionne, trois joueurs sont particulièrement reculés pour intercepter un kick. Rice est dans la zone d'en-but, prêt à récupérer une tentative de field goal manquant de punch, Simon s'occupe de la partie droite du terrain et Nick de la partie gauche. Le reste de l'équipe se prépare pour un blitz. En face toute l'équipe s'est dépliée en arc pour protéger E-bot et Silenna, ils sont tellement confiants qu'ils affichent leur stratégie, soit c'est une feinte, soit ils n'ont même pas besoin de feinter comme le montre le score...

La balle fuse et dans un cri de colère nous nous ruons en avant vers une muraille qui semble infranchissable. Ma main gauche est prolongée avec des cartes pour former un gant de base-ball géant. Oook est juste devant moi et il s'élance avec un cri terrifiant sur Tout Feu Tout Flamme qui assure le choc et demeure d'aplomb face au gorille. Seulement ce contact lui bloque les mains et je me propulse au-dessus les deux joueurs en prenant appui sur le dos de Oook, le poussant en avant et lui permettant d'écraser le morpheur. Je me retrouve ainsi en l'air au moment où E-bot shoote la balle. La main tendue j'intercepte la balle mais le sourire sadique du quarter-back adverse me montre que je me suis fait avoir... E-bot a volontairement tiré fort, bien plus fort que ce qui était nécessaire et son tir mécanique me propulse en arrière, me faisant passer au-dessus Géode. Tentant de me dégager, j'essaye tant bien que mal de lâcher prise sans pour autant détruire le gant qui protège ma main mais rien à faire, le vol continue et je finis par passer entre les deux poteaux, loin au-dessus de Rice avant de m'écraser dans le filet derrière le terrain.

Restant de marbre l'arbitre siffle le Field goal au moment où je me coince dans le filet, restant suspendu à 5 mètres du sol...

Résultat des courses... En plus de s'être pris trois points dans la face, l'équipe adverse parvient à conserver la balle. Et pour achever le tout il ne reste plus que cinq petites minutes au compteur... Jamais une partie de poker n'avait été aussi mal engagée, nos chances de gagner ont chuté avec Gabi pour un résultat similaire : S’écraser lamentablement au sol, un peu au dessus la barre des zéros pour cent.
Enfin bon... A situation désespérée, réaction désespérée ! Ils vont jouer l'horloge, donc conserver la balle derrière la ligne le plus longtemps possible afin d'éviter des interceptions. Pour contrer cela nous devons mettre en place un blitz d'au moins trois joueurs, les forçant ainsi à agir voir à tenter des passes plus hasardeuses et plus aisées à intercepter. De plus si Silenna se sent acculée et qu'elle en vient à jeter la balle au sol, ses tentatives vont fondre à un rythme de folie, la forçant à tenter des actions plus risquée, ce qui n'est absolument pas le style de cette équipe basée sur une domination constante du terrain. A contrario en même temps que certains joueurs s'occuperont du blitz, les line backer assureront des zones plus grandes en se reculant légèrement pour agir sur les passes et les courses, plus risqué mais obligatoire. Pour augmenter le stress, les blitzers tourneront à chaque action pour forcer les attaquants à rester constamment sur leurs gardes. Enfin si l'équipe adverse tente une percée ou une course, celle-ci ne pourra se permettre de ralentir car des joueurs rapides se trouveront juste derrière, prêt à plaquer. De plus il faut accélérer le jeu, pas de temps pour les stratégies ! On peut exiger de reprendre immédiatement. Pour cela un code suffira pour choisir qui ira au blitz et qui demeurera en arrière, même si c'est la meilleure solution c'est aussi un choix qui va ruiner les réserves physiques de l'équipe. Seulement pas le choix, cinq minutes, ca se tient !

Me mettant en position juste derrière la ligne j'entends les cris poussés par l'équipe adverse puis le bruit caractéristique de la collision entre deux blocs d'une force colossale, toujours aussi puissant malgré le temps qui passe, en plus d'être des monstres de puissance, notre ligne fait preuve d'une énergie incroyable et terriblement motivante. Malgré ce qu'on pourrait croire leur rôle est l'un des plus épuisants : S'élancer dans le bon timing dès la transmission de la balle, percuter l'adversaire en se servant des cuisses, des bras et du dos pour le faire reculer et maintenir cette pression tout le long de l'action tout en demeurant à la recherche de failles permettant de jeter l'autre au sol. Et comme tout les joueurs de l'équipe aucun ne se plaint, aucun ne proteste, ils dépensent tous leur énergie sans compter dans le but de voir remonter le score. Un rêve inatteignable ou juste un effort commun à faire pour monter d'une marche et être au sommet du podium ? Personne ne le sait encore, ni dans ce camp où nous luttons désespérément pour inverser le score, ni en face où nos remontées sont comme en train de percer des crevasses dans le moral de l'équipe. Même le public demeure incertain.
Et comme tout ceux sur le terrain, je continue de croire en la victoire, elle me donne la force de me relever, de pousser un peu plus, de réfléchir au coup suivant quand mon corps me dit de lâcher prise... Un mouvement entre les monstres de la ligne adverse attire mon attention. Immédiatement je bondis en arrière, prenant place à trois mètres de la ligne et jette un œil à Simon et Mike qui partent ensemble du côté gauche pour plaquer le quarter-back tandis que Mamie remonte le terrain avant de se lancer à son tour vers Silenna dans son angle mort. Je continue de guetter l'envol d'une balle, prêt à réagir pour l'intercepter ou l'indiquer à ceux qui m'entourent.
Le coup de sifflet retentit sans qu'aucune balle ne soit sortit de derrière la ligne.

Nos joueurs reviennent au pas de course et nous prenons immédiatement position tandis que j'écoute le résumé fait par Mamie Gateau tout en ayant les images projetées sur l'écran géant au fond du terrain :

J'esquisse un sourire et hurle à l'équipe déjà en place :

« Maintenant, on laisse pas passer ces maudits enculés ! ! »

Première lettre du premier, dernier et avant dernier mot, en gros Mike, Mamie et Ed.

On est d'accord, on-side kick... Je ne vois pas comment placer une technique aussi belle que la leur pour marquer un touchdown dès l'engagement et le dernier portail d'Ed se doit d'être conservé, si ce n'est pour une action magistrale, au moins pour faire peur à Silenna qui ne sait pas combien il lui en reste. Et on peut tout à fait s'en servir pour faire une feinte.
Tous les joueurs se mettent en position, en ligne, prêt à s'élancer vers la balle. Notre kicker s'échauffe rapidement et se lance sans attendre. Bien que le chrono soit arrêté tant qu'il n'a pas tiré dans la balle nous n'avons pas le choix, il faut maintenir une pression continuelle sur l'équipe adverse. La balle s'envole et tous les regards restent braqués sur celle-ci, la puissance du tir rivaliserait presque avec celle d'E-bot. Avec un petit décalage toute notre équipe se rue en avant en se lâchant à plein poumon, il faut arriver à l'autre bout du terrain avant la balle, et pour cela rien de mieux que de s'égosiller pour se donner du courage. Mike et Mamie ouvrent la marche tandis que nous donnons le peu d'énergie qu'il nous reste dans un sprint effréné.
En face, seule Silenna semble garder un regard sur nos faits et gestes, plus particulièrement sur Ed et son incompréhensible capacité. La balle peut à tout instant changer de direction et arriver sur notre équipe prête à marquer un touchdown. Là où nous n'avions qu'à surveiller la balle et Gabi, eux doivent se méfier de tous les joueurs sans exception. Le choc s'annonce, la balle arrive dans la zone critique, c'est à dire dans le champ d'action de Gabi, au moment où Mike passent les premiers joueurs pour bloquer le démon. Mamie se rue quant à elle sur Silenna avec toute la fougue que lui accorde son âge avancé.
Seulement Gabi s'élance et son bond suffit à le mettre hors d'atteinte des griffes de Mike, au même moment le reste de l'équipe arrive, annonçant le moment déterminant de l'action. Le joueur volant ne doit pas toucher le sol ! Les deux équipes se placent au point d'impact, se percutant, se frappant, se gênant. Géode écrase avec rage les joueurs qui font l'erreur de se coller trop prêt de lui, alliés ou non d'ailleurs.

Un mouvement extérieur à la mêlée attire mon attention et celle de Mike, Silenna n'est pas au centre du conflit... Et elle fonce droit sur Simon. Celui-ci jette un regard vers la succube et accélère encore, serrant contre lui une forme ovale. Au même moment un cri retentit, Gabi vient d'attraper la balle, mais sa joie se transforme immédiatement en fureur quand il se rend compte que le ballon entre ses mains n'est qu'une vulgaire copie. Mike accélère et tente de rattraper le quarter-back adverse mais rien y fait, elle va aussi vite que lui. L'action se termine sur un violent plaquage de la demoiselle après avoir effectué un crochet pour le prendre en plein de côté.

La balle tirée par Joe puis rattrapée par Gabi n'était là que pour focaliser les regards sur l'action aérienne. Quant à nos cris, ils étaient là pour masquer le tir de la seconde balle, shootée par Nick et qui a atterri en plein dans les mains de son coéquipier préféré. Ce dernier s'est placé dans le milieu du groupe tandis que Mamie et Mike prenaient les devants. Mike pour faire croire que la balle réelle était bien celle lancée haut dans les air, et Mamie pour focaliser l'attention de Silenna sur autre chose que notre équipe. De plus si Silenna s'était positionnée au cœur de la mêlée, notre tentative d'interception de Gabi se serait transformée en un barrage protégeant le porteur de balle. Néanmoins l'action a porté des fruits inespérés... Plus que trois yards.