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>> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)

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MessageSujet: Re: >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?) >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)  - Page 2 EmptyMar 10 Mai 2016 - 23:05
Difficile de réfléchir dans une telle position. Le boucan que faisait le myriapode,  en martelant l'arbre à une vitesse improbable, me remplissait complètement les oreilles. M'accrocher n'avait pas trop posé de problème, mais je dus rapidement me plaquer à la chitine pour ne pas me faire désarçonner. Me plaquant aux segments que j'avais réussi à attraper, je tentais de comprendre un peu où nous nous dirigions, sans grand succès. Impossible de clairement voir quelque chose, mes yeux se troublaient sous la vitesse. La bête courrait sans discontinuer, l'inertie de son corps semblant suffisante pour franchir les vides parfois impressionnant. Elle zigzaguait entre les branches des cimes, passait à travers des cavités dans les troncs. En m'embarquant, j'avais un début d'idée, mais je ne pouvais guère faire plus qu'espérer ne pas être éjecté, pour le moment. Sans avoir vraiment sous-estimé le mille-pattes, prendre conscience dans mon être physique de sa puissance ridicule était autre chose.

Alors que la créature s'engouffrait dans ce qui semblait être un colossal arbre mort, un autre coup de feu, très proche, se fit entendre. Possible que le tir ai été proche, mais difficile de savoir. Le rythme des pattes ralentissait sensiblement, alors que nous nous enfoncions dans les reliefs creux à l'intérieur du tronc pas encore pourri. Je pus réajuster mes appuis et me redresser un peu, pour observer ce qui se passait. Je me figeais cependant lorsque nous nous arrêtâmes. Manifestement elle se sentait en sécurité, car ma monture commença à s'enrouler à l'intérieur de la souche; voir son long corps s'incurver ne me disait rien qui vaille. M'avait-il, repéré, peut-être ? Je l'avais "parasité"  un peu sur un coup de tête, sans non rien avoir dans les idées non plus. Elle se spiralait, mais ne semblait pas encore décidée à me déloger.

Le silence cliquetant faisait un drôle d'effet, après le vrombissement de l'air couplé à la pulsation constante des nombreux pas de la scolopendre onirique. Me dévissant le cou, je regardais avec anxiété l'effrayante extrémité de la créature se balancer avec une forme de langueur. Sa "queue" se terminait en une succession d'excroissances pointues et disproportionnées, des sortes de grandes sœurs à celles entre lesquelles mon corps était inconfortablement placé. La structure de l'animal me semblait bien différente d'un arthropode classique, en effet s'il était sans conteste invertébré, le squelette ne se limitait  vraisemblablement pas à l'extérieur; des parties de son corps n'étaient en outre pas recouvertes de chitine, mais plutôt d'une sorte de ... peau fibreuse. Mais je m'égarais.

Déglutissant douloureusement (mais silencieusement), je me redressais un peu plus. Même si j'étais, de mon point de vue, assez grand, la tête seule de l'énorme bestiole faisait presque la même taille; sa double paire de mandibules couvrait presque la moitié de cette taille. Pas d'antennes, heureusement, mais quatre yeux jaunâtres, sans facettes ni pupilles. Une tête impressionnante. Une dernière inspiration, croisant les doigts, je désactivais mon aura. et m'avançais dessus.

"Est-ce que l'ouïe fait partie de tes sens ?"

Le tressaillement sous mes pieds fut instantané, alors que ma voix s'étouffait contre les parois de la cavité où nous étions. Je sentis plus que vis les yeux se tourner sans grand succès vers moi, sans bien parvenir à me distinguer à cause de l'angle désavantageux. L'instant s'étira, sans que moi ni elle ne fassions le moindre geste de plus. Contrairement à la tension attendue, il n'y avait qu'une sorte d'observation froide, comme dépourvue d'hostilité.

*SSSSSSSSSSSSHHHHHHHHHHHHHHHH*

Aussi bruyant soit-il, ce drôle de sifflement ne sonnait pas à mes oreilles comme une menace. Je faisais sans doute la pire des conneries, mais j'osais m'avancer encore un peu, qu'il puisse me voir plus complètement. Je crus ma dernière heure venue lorsque le mille-pattes commença à se cabrer, grondant de plus belle. Figé, je n'arrivais même plus à prier intérieurement. Une interminable seconde plus tard pourtant, l’incommensurable tension créée s'évapora aussi vite qu'elle s'était formée.

"Oui, évidemment."

Je restais cependant quelque secondes sans plus bouger, écoutant les bruits constants que l'énorme bête en dessous de moi laissait échapper, comme hypnotisé. Une telle vie me fascinait, pas assez pour que je m'y penche plus que cela mais suffisamment pour l'admirer dans telle situation. Le temps pressait, bordel ! Pourtant tout ce qui me vint fut de m'asseoir en tailleur sur la surface étrangement tiède de cette tête. Je n'avais aucune idée de si cette cachette était sûre, ou combien de temps la scolopendre allait supporter ma présence comme on supporte une coccinelle qui grimpe sur notre bras. Pour le moment les choses allaient bien au delà de mes plus folles espérances. Des bruits forts, du moins assez pour me parvenir, se faisaient entendre tout autour de l'énorme souche; trop tôt pour sortir, bien trop tôt, apparemment ...
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Shad Blackburn
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MessageSujet: Re: >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?) >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)  - Page 2 EmptyDim 29 Mai 2016 - 16:35
Le vent nous fouettait le visage sous la vitesse impressionnante du plongeon de la manticore. Nous arrivions apparemment à destination lorsqu’un événement imprévu lui fit reprendre de la hauteur aussi vite qu’elle était descendue. Quelque chose la perturbait ; quelque chose d’assez dangereux pour forcer une créature aussi puissante qu’elle à prendre de la distance. Hoji, qui était concentré sur les moindres mouvements inhabituels qui parcouraient la forêt, semblait avoir ressentit également ce danger. Il l’avait ressentit, certes, mais n’était pas en mesure de dire de quoi il s’agissait ni de le localiser. Nous nous aperçûmes rapidement qu’il n’était ni nécessaire, ni possible de le « localiser » de manière précise. Alors que nous remontions un peu plus vers la cime des arbres, une épaisse fumée blanchâtre envahit les environs. Elle se cantonnait à cet instant au sol mais ne tarderait pas à gagner les hauteurs de la forêt.

-Il semblerait qu’ils aient décidé d’employer des moyens plus radicaux. Misérables chasseurs ; en arriver là pour vaincre quelques voyageurs…

-Ce n’est pas vous qu’ils cherchent à capturer, voyageurs. Leur cible à cible à bien plus de valeur que vos misérables vies, et surtout pour le bien de cette forêt. S’ils parviennent à mettre la main dessus, cette endroit disparaitra en quelques nuits et avec elle des centaines de créatures et de secrets existants pour certain depuis la naissance du monde onirique. Pourquoi crois-tu qu’une seule de ses larmes puisse guérir la moindre maladie dite incurable ?

-Tu ne me dis pas toute la vérité, manticore. Si cette créature est sacrée comme tu le prétends, pourquoi avoir fait confiance à quelqu’un comme moi ?

-Je ne te fais aucunement confiance. Mais je connais les créatures de ton espèce ; aussi rusée que perfide. Tu as prouvé précédemment que tu pouvais te rendre utile dans le combat que chaque créature de ce royaume mène cette nuit, et je t’aiderais à une seule et unique condition.

-Et laquelle ?

-Si tu parviens à rencontrer l’esprit sacré, soit tu redeviens l’invocateur, soit je fais de toi mon prochain repas.

C’était bien ma veine, tiens. Je me savais presque incapable de faire disparaitre Hoji quand il n’était pas suffisamment affaibli. Et la plus part du temps, il ne cédait pas sa place facilement. La fumée avait maintenant atteint la moitié de la forêt et engloutit les arbres de tailles moyennes. Les créatures et individus qui se trouvaient au sol étaient maintenant plongés dans un brouillard épais et à moins d’avoir une très bonne vue, il allait être compliqué de se déplacer avec facilité. Seulement, comme il fallait s’en douter, les instigateurs de ce brouillard disposaient bien entendu de l’équipement nécessaire pour ne pas être affecté par la fumée. Ainsi Nous aperçûmes un peu plus bas des paires d’yeux luisants d’une lueur rouge grimper le long des arbres. S’extirpant peu à peu du brouillard, les chasseurs gravissaient les hauteurs avec une facilité déconcertante à l’aide d’un système de grappin, armes au poing. La manticore dut bifurquer brutalement sur le côté pour esquiver les premières balles, puis arracha la tête d’un chasseur au passage qui se trouvait sur arbre non loin devant nous. Nous n’avions aucun moyen d’agir et ne pouvions compter que sur la créature pour ne pas nous faire tuer. Ce qui était d’autant plus inquiétant puisque ma mort ne l’affecterait sans doute pas plus que ça.

En plissant légèrement les yeux, la créature aperçut quelque chose qui piqua sa colère à vif. Une troupe de chasseur se déplaçait en formation vers le nord au pas de course. Dans un rugissement terrible elle plongea vers la troupe et rafla un chasseur en forçant les autres à se mettre à couvert. Malgré l’excellente vu de Hoji, le brouillard était bien trop épais pour nous permettre de nous battre correctement. Si nous posions le pied au sol, nous y laisserions la vie à coup sûr. La créature semblait se débrouillait bien mieux que nous de ce côté-là, mais elle ne cherchait visiblement qu’à les ralentir, ou juste les détourner de leur objectif. Mais pourquoi ?

-Oui, pourquoi ? Pourquoi t’exposes-tu subitement au danger, Manticore ?

-Ils savaient ! Ils savaient depuis le début ! Ils ne la chassaient pas par hasard !

-Mais de quoi parles-tu ?

-Une fois par décennie, l’esprit sacré entre en résonance avec l’âme de la forêt ! Elle retrouve alors sa forme originale, et  ses pouvoirs atteignent leur apogée. C’est à ce moment qu’elle est le plus vulnérable ! Ils ne doivent pas briser le cycle…

Le cycle. Alors que nous avancions à vive allure en direction du nord, incapable de contenir plus longtemps les chasseurs sans y laisser la vie, la manticore nous expliqua un peu plus en détail ce qui lui faisait si peur. Cette forêt n’avait pas pour habitude d’être dérangé de la sorte, mais elle avait déjà fait face à plusieurs situations de ce genre et s’en était toujours assez bien sortit. Que ce soit des braconniers ou de simples pillards, les créatures vivants dans cet endroit n’avaient jusqu’à maintenant jamais eu trop de mal à les affronter. Mais cette fois ci c’était différent. Ces chasseurs étaient bien plus organisés, disposaient de bien plus de moyen et leur cible n’était pas choisi au hasard. L’esprit sacré était en quelque sorte le cœur de cette forêt étrange et magique. Tout les dix ans, elle reprenait sa forme originale et libérait son énergie permettant ainsi à la forêt de conserver sa vitalité et aux créatures mythique et gardien légendaire de pouvoir subsister. L’endroit conservait ainsi sa beauté et sa puissance. Si le cycle était interrompu, la forêt mourrait lentement en libérant  une vague de créatures mythologiques (tel que la manticore) rongées par la folie.

Nous nous enfoncions toujours plus dans la forêt et arrivâmes bientôt à une sorte de temple en ruine, au sommet d’une colline couverte de mousse fraiche. Là, le brouillard semblait être repoussé par un étrange pouvoir. Il y faisait sombre, mais nous pouvions voir clairement. Nous les entendions, en provenance des entrailles du temple, les gémissements de douleur de la créature sacrée. Elle avait était blessé par les braconniers et il ne nous restait plus qu’à espérer qu’elle ne soit pas mourante. Pas encore, semblerait-il, le temple commençait maintenant à s’illuminer d’une aura blanchâtre et douce.

Le  rituel de la créature allait bientôt commencer.
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Mara Leros
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MessageSujet: Re: >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?) >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)  - Page 2 EmptyMar 12 Juil 2016 - 16:41
La fumée s'accumulait, se répandait autour de la fillette sans qu'il ne lui fut possible de simplement deviner si elle s'élevait vers les cieux ou si elle chutait sous son propre poids. La brume opaque était arrivée presque d'un coup, elle avait tenté de la fuir en accélérant son rythme de déplacement mais la précipitation lui fit faire un faux mouvement, et elle chuta sur quelques mètres avant de se rattraper in extremis à un amas feuillu, parvenant difficilement à escalader la branche d'où celui-ci partait. Quelques instants de perdus qui suffirent au gaz qui la poursuivait pour la cerner. Une chute soudaine, quelques efforts difficiles pour se stabiliser, et la voici totalement désorientée, sans la moindre idée de la direction à prendre pour espérer quitter ce nuage.

Celui-ci était tiédasse, bien loin de la fraîcheur que l'on pouvait ressentir en pénétrant dans un amas de particules d'eau en suspension, mais il n'était pas brûlant non plus. Pas pour la peau du moins, même si le contact n'était pas spécialement agréable. En vérité, après deux inspiration, l'enfant avec la gorge en feu et des larmes commençaient à couler de ses yeux. Toussant par réflexe pour recracher la fumée qui envahissait ses poumons, elle ne put que grimacer de douleur face à la sensation d'avoir du papier de verre qui se baladait dans sa trachée au rythme de ses éternuements. À cheval sur la branche, elle plissa les paupières pour tenter de limiter la sensation de brûlure sur ses pupilles et enfouit le bas de son visage dans son col, priant pour que ce dernier filtre un tant soit peu l'air environnant. Mais même si elle avait l'impression d'inspirer moins de gaz, elle avait la tête qui tournait et n'était pas sûre de pouvoir faire confiance à ses membres tremblants. Tentant tout de même le tout pour le tout, ne se sentant pas le moins du monde en sécurité alors qu'il était impossible de voir à un mètre dans son environnement, elle entreprit de glisser vers le tronc de l'arbre. À tous les coups c'était les chasseurs qui faisaient ça, et vu que la plupart des bêtes étaient au sol, la brume était sans doute moins épaisse en altitude. Et quand bien même elle provenait au contraire de la forêt pour se défendre contre les humains, il lui semblait tout aussi évident qu'elle respirerait mieux en haut de l'arbre qu'en bas.

Touchant finalement le tronc du bout des doigts, elle tâtonna jusqu'à trouver une tige de lierre plutôt solide et se redressa lentement. Même si sa branche était large, ses jambes lui paraissaient un peu trop faibles à son goût, et elle n'aimait pas la sensation d'être en équilibre instable. Persuadée que rester sur place et immobile ne lui apporterait rien de bon, elle comptait finalement très fort sur l'adrénaline pour compenser l'étrange affaiblissement qui la prenait.

Un coup de feu retentit au loin, atténué par la nouvelle épaisseur de l'air, mais suffisamment fort malgré tout pour faire sursauter la Voyageuse. S'agrippant à pleines mains aux tiges grimpantes, elle parvint à ne pas lâcher prise malgré la surprise, et respira doucement par la bouche à l'abri de son col pour se donner de l'énergie. Calant son pied sur une déformation du bois, elle entreprit de commencer l'escalade en s'appuyant dessus pour se saisir d'une prise plus en hauteur. Mais c'était sans compter le lierre légèrement décroché par son sursaut.

Alors qu'elle ne se tenait plus qu'à une main, la plante s'arracha du tronc et un morceau resta entre ses doigts tandis qu'elle basculait en arrière. Sa tentative de se stabiliser sur son pied toujours sur la branche fut un échec cuisant et elle glissa sur le côté, droit vers le vide, la fumée l'empêchant totalement d'anticiper d'éventuels obstacles à sa chute. Elle ne put retenir un glapissement de frayeur face à ce qui se passer, mais elle contint le hurlement terrifié qui n'attendait que de jaillir pour accompagner sa brusque descente. Gardant un semblant de bon sens, elle faisait son possible pour rester à proximité du tronc en tentant de se raccrocher à tout ce qui en dépassait: petits champignons, plantes grimpantes, feuilles, petites branches... Elle parvenait difficilement à ralentir un peu sa chute mais accumulait les entailles et les écorchures sur ses mains.

Sa prise sur un champignon plus gros que les autres parvint à interrompre sa désescalade sauvage, mais l'élan lui infligea une douloureuse répercussion dans l'épaule et elle lâcha à nouveau, continuant à tomber. Ce fut le large chapeau d'un champignon qui l'accueillit ensuite, mais le rebond la fit rouler sur le côté et avant qu'elle ne puisse reprendre ses moyen, elle était de nouveau soumise à l'appel de la gravité. Pas longtemps cependant, car un second bolet se présenta sous elle, même si la conclusion de cette rencontre fut la même que la précédente. Il en fut ainsi pendant une demi-douzaine d'interruptions, même si Mara avait reprit un semblant de contenance pour les derniers, lui permettant de s'arrêter avec de glisser de nouveau. Meurtrie, les doigts en sang et l'épaule assez douloureuse, elle resta à quatre pattes, au aguets, cherchant une éventuelle menace à la seule force de son ouïe. Sa cage thoracique n'attendait que de se contracter pour expulser douloureusement la gaz de ses poumons mais elle ne s'autorisa que quelques toussotements, particulièrement douloureux dans leur accumulation, mais sensiblement plus discrets.

Les cris des animaux étaient à présent rares, elle espérait que c'était uniquement car ils se cachaient de la menace. Cependant, ce calme environnant lui permit d'entendre un bruit de rivière non loin, supposant qu'elle était à présent proche du sol. Elle soupira dans son col, mi-soulagée mi-ennuyée. Plus de chutes incontrôlées, c'était cool. Dommage qu'elle ne se trouve à présent aussi loin que possible de son objectif premier, soit la cime des arbres. Le truc ballot.

Elle glissa le long du chapeau pour rejoindre la terre ferme, priant pour ne pas atterrir dans des ronces ou sur un quelconque bestiau endormi. Heureusement, ce fut simplement une racine qui se trouvait sous elle, aboutissant à un enchaînement d’atterrissage et de trébuchement spécialement peu glorieux. S'assurant une dernière fois de n'avoir aucun prédateur à proximité directe, ayant toujours détesté les scènes de film où une personne se relevait en entendant un bon gros grognement tout plein de bave dans sa nuque, elle se redressa finalement et alla en direction de l'eau. Pas que ça ne l'avance à quoi que ce soit, mais ça ferait au moins un repère.

Continuant à s'arracher douloureusement mais non moins silencieusement la trachée, elle arriva finalement au bord de la fameuse rivière. Elle ne voyait bien sûr pas l'autre extrémité, mais le bruit qu'elle faisait laissait supposer un débit considérable. Elle se sentait de plus en plus mal. Comme elle l'avait craint, la brume était bien plus épaisse en bas et elle se sentait oppressée, incapable de respirer autant qu'elle ne le souhaiterait et avec la désagréable impression d'être amputée de ses sens les plus essentiels. Regardant le sens du courant, elle tenta de réfléchir, cherchant s'il valait mieux le suivre ou le remonter.

Le suivre pourrait la mener à l'extérieur de la forêt peut-être? Mais à quoi bon? Surtout que ce cours d'eau pourrait tout aussi bien finir dans un lac, et elle aurait l'air fine. Mais le remonter? Au pire, elle trouvait sa source, et alors quoi? À tous les coups c'était un trou dans la terre, c'était pas comme si elle allait arriver dans un endroit merveilleux et plein de magie ou de réponses. De toute façon, dans un cas ou dans l'autre, elle risquerait d'être bloquée par un bras affluant ou confluant, voir carrément par une falaise, qu'elle soit en haut ou en bas. Elle trancha finalement en se décidant à remonter vers la source. Au moins, si elle tombait dans la rivière et se faisait emporter par le courant, elle aurait une idée d'à quoi s'attendre. Jetant un dernier coup d’œil inquiet autour d'elle, même si elle s'intéressait plus à son ouïe qu'à sa vue, elle vérifia que rien de notable n'approchait avant de se mettre en route.

Elle fixait souvent la rivière, se demandant parfois si boire un peu apaiserait la douleur qui la prenait à la gorge, mais elle n'avait pas encore assez soif pour vouloir goûter à une eau "sauvage" comme ça. Surtout si la surface avait commencé à se mélanger avec le gaz. C'était dans ce genre de situation où elle était ennuyée d'être une enfant, pas à cause de son physique ou de la réaction des autres, mais à cause de son manque de connaissances. Elle pouvait au mieux supposer des trucs, mais elle se promit qu'à son réveil, elle se renseignerait un peu sur la survie en milieu hostile. Même si elle doutait que les conseils applicables dans la vraie vie fonctionnaient à Dreamland, ça lui ferait une base.

Ses jambes tremblaient de plus en plus, sa fatigue devenait palpable, et elle était convaincue que l'épaisse brume qui l'entourait n'y était pas pour rien. Le silence et l'absence de paysage lui faisait perdre toute notion du temps, et elle était de plus en plus lassée par la monotonie du trajet. Même si elle n'aurait voulu pour rien au monde se retrouver à se battre dans une situation pareille. Son mal de gorge semblait s'être propagé à l'ensemble de son crâne et elle avait de plus en plus de mal à réfléchir. Même si elle n'avait pas vraiment de décision à prendre, elle n'aimait pas avoir l'impression que son esprit lui échappait. En cas d'urgence, qu'est-ce qu'elle pourrait faire? Décidant de prendre un petite pause, elle se mit à genoux au bord de l'eau et plongea timidement sa main dedans. La rivière était fraîche malgré l'atmosphère moite, et elle accueillit cette sensation avec un vrai bonheur. La tentation revint de boire un peu, mais sa crainte d'avaler encore plus de fumée en ouvrant la bouche la retint. Elle soupira, plongea ses deux mains dans l'eau puis se massa les tempes du bout des doigts. Elle se retenait de se frotter les yeux et malgré sa fatigue, se contraignait à respirer le plus doucement possible. Qu'est-ce qu'elle allait faire...? Attendre la fin de la nuit? Ça semblait la meilleure solution. Elle était désolée pour les bestioles locales, mais elle ne voyait vraiment pas ce qu'elle pouvait faire pour elles dans cet état.

Soudain, un cliquetis retentit à proximité. Relevant brusquement la tête, elle tenta de localiser l'origine du son, mais son visage se décomposa en remarquant qu'il y en avait plusieurs. Et qu'ils se rapprochaient. Alerte, elle se releva doucement, prête à plonger dans l'eau s'il le fallait, scrutant la brume malgré ses paupières à moitié fermées. D'un coup, une forme noire émergea de la nappe pâle, une forme qu'elle peinait à reconnaître... Ouvrant un peu plus les yeux, ne fuyant pas tout de suite tant que l'autre ne l'attaquait pas, elle reconnut... Une fourmis géante, plus grande qu'elle. Sous le choc, elle inspira brusquement et partit dans une terrible quinte de toux qui la projeta à genoux au sol. Elle était sur le point de vomir, crachant ses poumons de la manière la moins glorieuse qui soit.

L'insecte s'était pour sa part rapproché, ses mandibules cliquetant face à cette curieuse créature. Tentant de reconnaître les phéromones qu'elle émettait, l'une de ses antennes se déposa sur la plume qui jaillissait de ses cheveux. La fourmis resta immobile, interprétant les informations qu'elle recevait puis informa les autres de sa découvertes. Pour sa part, la fillette qui ne pigeait pas un mot de ce qu'il se passait se trouva d'un coup cernée par ces créatures, certaines plus grosses que d'autres, certaines blessées, et ne savait purement et simplement pas comment réagir. Elle avait bien sentit que la première venue avait remarqué le cadeau de la harpie, et elle espérait simplement qu'il jouerait en sa faveur.

Finalement, les antennes de la première fourmis la saisirent délicatement par la taille et elle se retrouva bientôt installée sur son dos. Touchant avec un dégoût mêlé de fascination la chitine noire qui la supportait, elle dut brusquement s'agripper alors que sa monture improvisée s'élançait dans un galop affolant. La vache, déjà qu'une fourmis normale était rapide, imaginez le format camionnette. Quelques instants plus tard, un orchestre de cliquetis monta d'un coup, comme un signal ou une alerte, et la petite dut entendre des bruits de plongeon pour comprendre le message. Bon, bah contrairement à leurs modèles normaux, fallait croire que les fourmis-camionnettes n'avaient pas de problèmes avec l'eau. Restait plus qu'à espérer qu'elles n'étaient pas championnes d'apnée.

Le plongeon fut brutal mais elle eut le temps de prendre une lente inspiration d'air filtré par sa cape et de bien saisir les prises qui se présentaient à elle. Elle resta donc immobile tandis qu'on l'emmenait, tentant d'ignorer les brûlures dans ses poumons et dans sa gorge, ou encore ses yeux qui la démangeaient. Le contact froid de la rivière n'était pas désagréable, mais elle doutait de tenir longtemps. Pour preuve, quelques instants plus tard, elle relâchait déjà l'air qu'elle avait accumulé et tentant de tenir en apnée avec les poumons vide. Ces derniers la brûlaient de nouveau, d'une douleur presque plus agréable que la précédente mais néanmoins de très mauvais augure. Elle se retenait de toutes ses forces d'inspirer le liquide, paniquant à vitesse grand V et commençant à marteler sa monture pour lui signaler sa détresse. Que ce soit à cause de l'agitation de sa passagère ou car l'arrivée était proche, la bestiole géante accéléra bel et bien le rythme et émergea de l'eau peu de temps après.

Une fois la tête à l'air libre, l'enfant n'eut aucune considération pour un gaz quelconque et inspira bruyamment une immense goulée d'aire, avant de partir dans une énième quinte de toux. Bien que cette dernière soit uniquement due à l'eau qu'elle avait avalé malgré ses efforts. En vérité, elle dut inspirer plusieurs fois pour réellement se rendre compte que l'air n'était pas vicié ici. Mais quand elle ouvrit les yeux, elle était cette fois dans le noir. L'escouade de fourmis avançait toujours mais d'après les sons qui lui parvenaient, ils étaient à présent dans un tunnel. Un passage sous l'eau pour arriver sous terre...?

Mais à présent qu'elle était plus ou moins en sécurité, la fatigue et la douleur commençant progressivement à se retirer, elle se posa une question curieusement intéressante: elles l'emmenaient où comme ça? C'était un peu ballot de se faire une telle interrogation juste après un passage qu'elle doutait être capable d'emprunter en sens inverse, mais mieux vaut tard que jamais. Au moins, elle n'était probablement pas le prochain casse-croûte, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être un poil nerveuse.

Mais interrompant ses réflexions, une sorte de séisme traversa la terre, provoquant un brouhaha de crissements inquiets. Sentant de la poussière tomber du plafond, l'enfant se couvrit les yeux mais quand elle les rouvrit... Il ne faisait plus noir. Plus vraiment. Des sortes de lignes lumineuses soulignaient la forme du tunnel dans un agencement bordélique, et il fallut quelques instants à la petite pour deviner de quoi il s'agissait. C'était des racines. Après le tremblement de terre, les racines s'étaient mises à luire.
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Shad Blackburn
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MessageSujet: Re: >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?) >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)  - Page 2 EmptyVen 23 Sep 2016 - 14:58
Après être descendu du dos de la manticore, Hoji dut se stopper alors qu'il esquissait un pas en direction du temple. La créature nous barrait la route en nous menaçant de son dard crochu le bout luisait d'une fine goutte de poison mortel. Le démon lui rendit un regard provocateur avant de finalement céder à la requête du gardien. Elle ne nous laisserait pas approcher tant que le démon aurait le contrôle de mon corps. Sentant mon esprit partir en chute libre, je tombait finalement à genoux au pied de la créature, à nouveau maitre de moi-même.



L'aura lumineuse s'estompa peu à peu, laissant à nouveau place à la brume légère. Seul un point Lumineux, éblouissant, flottait sous l'arcade à l'entrée du temple. Comme si toute la lumière qui avait émanée du tempe quelques secondes avant s'était concentré en un seul point. Le vent se leva, soulevant feuilles et brindilles pour les amener à danser autour de l'orbe flamboyante. Une silhouette se dessina peu à peu sous l'amas de verdure qui se densifiait de plus en plus. Les bras se formèrent, agitant les mains avec grâce et rythme, soulevant des volutes de feuilles et de poussière. Puis les jambes arrivèrent à leurs tour, suivant le rythme des mains, pas après pas. L'esprit dansa de plus belle, entraînant les éléments qui se trouvaient autour de lui dans son ballet. Alors qu'un ruisseau semblait avoir littéralement apparu sous ses pieds, il s'éleva au dessus du temple, tournoyant sur lui même et envoyant des giclées d'eau qui vinrent jusqu'à fouetter le visage de l'invocateur. Le vent chantait dans les feuilles, les racines des arbres claquaient en rythme et les voix s'élevèrent. Le voyageur, qui était resté à genoux complètement hypnotisé par ce spectacle, mit un certain temps à comprendre d'où elles venaient. Puis en levant légèrement les yeux il les aperçut. Les harpie formaient un large cercle en tournoyant au dessus du temple et chantaient en chœur. La manticore s'envola à son tour pour les accompagner d'une voix plus grave et plus profonde. Le vent se leva encore, plus fort, toujours plus fort, et se propagea dans toute la forêt aussi immense soit-elle, balayant sur son passage toute trace de brume empoisonnée. La nature elle même semblait s'être mise à danser. Chaque mouvement, chaque bruissement étaient en rythme avec le chef d'orchestre. Chaque cris étaient un chant.

Shad ne pouvait définitivement plus se résigner à bouger maintenant. Il était abasourdie, stupéfait. Il ne comprenait même pas que l'on puisse vouloir détruire une chose pareil. Que gagneraient-ils à détruire quelque chose d'aussi merveilleux? Ce rêve, cette forêt... Ce n'était pas celui des hommes. Ce n'était pas pour rien qu'ils figuraient parmi les créatures et mythes les plus anciens de Dreamland comme le disait la manticore. Ce rêve, c'était la nature elle même qui l'avait fait. Shad n'était pas assez profond d'esprit pour l'avoir comprit tout seul. Il soutenait le regard de l'esprit au centre du ballet depuis maintenant deux bonnes minutes. Tout ce qu'il comprenait à présent, c'était à travers ses yeux flamboyants qu'il le voyait. Cette nuit, il ne se baladait pas simplement dans une forêt banale où il faisait bon de cueillir quelques champignons. Cette nuit, Il se trouvait en face d'une créature qui symbolisait la nature elle même. Le voyageur se demanda à cet instant s'il existait réellement un esprit de la nature dans le monde des rêves, mais si c'était le cas il avait certainement son reflet en face de lui.

La forêt tout entière s'anima, et chaques créatures se mit en route pour danser avec ce pantin lumineux aux gestes amples et gracieux. Shad se releva. Il lui sembla un instant qu'il était lui aussi invité à se joindre à la danse. Pourquoi pas, après tout. Il ne se souvenait même plus de pourquoi il s'était retrouvé ici. Ni comment, ni avec qui. Etait-ce si important? Non, probablement pas. Il tendit la main, esquissant des pas lourds vers le danseur. Ce dernier lui tendit une main en retour. L'invocateur se sentit soudainement plus léger. Le soulevait-il? Il n'arrivait pas à détacher son regard de celui de la créature, impossible de savoir par quelle magie il parvenait à s'en rapprocher alors qu'elle se trouvait si haut au dessus du temple.

La paix et le bonheur qu'il ressentit à cet instant ne furent que de courte durée. il retomba brusquement au sol. Une fausse note avait faussé la partition et semé le trouble dans l'orchestre. Cette fausse note faite de plomb avait transpercé la peau d'écorce de la créature qui redescendait lentement à son tour. Les chants redevinrent alors des hurlements, le vent devint tempête et la mélodie s'évanouit. Shad se redressa, un peu sonné et confus. Il se retourna et découvrit avec horreur et colère une multitude de paires yeux rouges luisants au loin dans l'obscurité de la forêt. Les chasseurs. Beaucoup plus nombreux que ce qu'il n'aurait cru, et visiblement armés pour pouvoir faire face à la horde de créatures en colère qui se dressait devant eux à présent.
Mais cette fois pas seulement de fusils et de machettes. De grandes flammes jaillirent de l'obscurité et immolèrent plusieurs harpies en plein vol. Les deux camps chargèrent sans sommation, laissant à peine le temps à l'invocateur de rouler sur le côté pou éviter de se faire brutalement piétiner. Tout était allé beaucoup trop vite. De l'harmonie à l'apocalypse, il n'y avait eu qu'un battement. Pourquoi? Se demanda le voyageur, assistant avec impuissance à l'affrontement sanguinaire que se déroulait sous ses yeux. Blessé, l'esprit était resté en retrait, protégé par quelques créatures. Mais il semblait toutefois y avoir bien plus de perte chez les gardiens de la nature que chez les braconniers. Au milieu des cris et du chaos, une lame lui frôla l'oreille. Même si lui semblait être perdu, son instinct de survie n'avait apparemment pas oublié qu'ils se trouvaient au milieu d'un champ de bataille. Poussant un cris de rage, Shad se jeta sur l'agresseur et tenta de lui faire lâcher son arme. Marie-Jeanne parvint à le désarmer d'un coup de liane, puis un deuxième vint à l'affrontement, le forçant à reculer. Le voyageur se cacha comme il put derrière un tronc d'arbre et répondit aux coups de feu par des salves de dards.

La manticore, qui avait de son côté massacré une bonne quinzaine de chasseurs, vint finalement s'écraser à ses pieds. Les ailes trouées de toutes parts, de larges entailles sur les côtes et le visage, elle leva un regard emplie de rage vers l'invocateur. Sa route se terminait cette nuit, au pied d'un voyageur qu'elle ne connaissait pas et en qui elle n'avait d'autre choix que de faire confiance.


-Protège... le...

Les lèvres de Shad se mirent à trembler tandis que la créature s'éteignait lentement. Le protéger? L'esprit? Shad était certes gentil et serviable, mais pas suicidaire non plus. Pourquoi devrait-il le protéger? Ce combat n'était pas le sien après tout. Il n'avait aucun engagement à tenir. Alors pourquoi était-il déjà lancé au milieu de la bataille, une main tendu vers l'esprit blessé? Il n'en savait vraiment rien. Après tout, il y avait des vies bien plus importante que sa simple identité de voyageur qui étaient en jeu cette nuit. Des êtres qui avaient, pour certains, vu le monde des rêves évoluer et s'épanouir au fil des siècles et qui à l'instant où le voyageur traversait le champs de bataille, n'était déjà plus que des coquilles vides. La mort hurlait partout autour du jeune voyageur, la bataille faisait rage et d'autres créatures rejoignaient l'affrontement pour se jeter corps et âme dans le feu de la bataille.

Shad finit par atteindre l'esprit et se recouvrit de sa carapace de cire juste avant de prendre un balle dans l'épaule qui fit voler en éclat une partie de son épaulière. Et encore, il avait eu de la chance. La balle ne l'avait pas percuté de plein fouet. L'esprit s'accrocha au voyageur et lui intima de l'emmener dans son temple. Shad se traina, trébucha et arriva à l'entrée du temple avant de recevoir un projectile de plomb dans la jambe gauche que son armure ne sut arrêter complètement. Sa vue se troublait, tandis qu'il observait la créature blessée se trainait jusque dans les profondeurs de son temple. Il savait que s'il restait là, son heure allait bientôt sonner. Les chasseurs comptaient surement lui faire payer cet affront. Il en fut d'ailleurs certain quand une botte vint lui plaquer le visage au sol alors qu'il tentait de se relever dans un grognement de douleur. Puis il sentit le canon se coller à sa tempe. Où était sa plante? Où était Marie-Jeanne? Il l'aperçut du coin de l'œil, se battant avec acharnement aux côtés des harpies, centaures et autres créatures mythique. Ah oui, c'est vrai. Il n'était pas réellement son maitre après tout. C'était une plante, elle devait surement se sentir concernée plus que lui par ce combat. Cela rappela une chose à l'invocateur. Une chose que ni lui, ni les chasseurs, ni personne ne pouvait changer.

La nature reprend toujours ses droits. Le temple sembla imploser brusquement, éjectant au loin l'agresseur du voyageur. Au milieu des décombres apparut un immense golem aux yeux rougeoyant comme des rubis. Le rugissement qui s'en suivit fit trembler la forêt entière.  
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MessageSujet: Re: >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?) >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)  - Page 2 EmptySam 26 Nov 2016 - 16:01
Sous la lueur des végétaux, les fourmis progressèrent de plus belle, marchant en rythme, percutant dans une synchronisation parfaite le sol de leurs six pattes respectives. C'était une percussion presque militaire, mais étrangement harmonieuse, et quelque part, sans doute à cause de cet improbable vision de lumière et de son, Mara sentit que quelque chose d'important était en train d'avoir lieu. Quelque chose devant lequel elle n'était rien d'autre qu'une spectatrice qui pouvait vainement tenter de jouer un rôle dérisoire. Face à l'armée de fourmis qui se révéla d'un coup à elle, alors que le boyau se dégageait pour révéler une immense salle où grouillaient une masse noire sortant de différents tunnels pour marcher en cœur vers une ouverture plus grosse, au fond, elle eut bel et bien le sentiment qu'à cet instant, l’insecte, c'était elle.

Les files se rejoignirent, formant une armée en marche, prête à envahir la surface, et la jeune Voyageuse sur sa monture ne savait toujours pas que faire. La pénombre de la structure souterraine était toujours tranchée par les racines vivantes et le rythme de marche était toujours plus fort, jusqu'à ce qu'une autre lumière ne se révèle au détour d'un virage, la lumière extérieur, cette fois. La fillette leva son bras devant ses yeux pour s'en protéger, éblouie, et eut juste le temps de se rappeler du gaz et de prendre une grande inspiration avant d'être de nouveau à l'air libre.

Le vacarme était assourdissant, les hurlement et les fracas envahissaient ses oreilles, elle se rendit à peine compte que le gaz avait disparu alors qu'elle agrippait à sa monture prête au combat. Des arbres abattus jonchaient le champs de bataille, les odeurs de la faune et de la flore camouflaient ceux des affrontements. Les chasseurs et les défenseurs étaient à peu près autant les uns que les autres, l'enfant peinait à croire ce qu'elle voyait. Et même si les renforts vomis par la fourmilière pouvaient faire pencher la balance en faveur de la forêt, c'était sans compter l'équipement sur-développé des intrus, et leur coopération qui rivalisait avec celle des troupes locales.

L'armée noire fut un renfort bienvenu, prenant les chasseurs à revers, mais ces derniers s'adaptèrent bien vite, habitués à la survie en milieu hostile, et un simple changement de formation leur permit de revenir sur un pied d'égalité. Une harpie piqua en direction de l'escadron de Mara, et annonça en feulant qu'il fallait abattre leur chef, qu'il avait été localisé plus au sud. Apparemment, un rituel avait été interrompu, et ils n'avaient pas de temps à perdre. Elle aperçu la petite Voyageuse à l'air perdu et sembla sur le point de dire quelque chose, mais elle fut soudain projetée au sol par l'impact d'une balle contre sa tempe.

Sifflant de rage, les insectes géants passèrent à l'action en redoublant de hargne, mais le petit groupe qui avait été prévenu se détacha et cinq des nouvelles venues s'enfoncèrent malgré le chaos ambiant dans la sylve. L'énergie qui se dégageait de chaque plante était tangible autour de Mara, et cette dernière était sure que sans la lumière du soleil, chaque morceau d'écorce aurait été aussi lumineux que les racines souterraines. Elle mit un peu de temps à se rendre compte que la petite équipe dont faisait partie sa sauveuse était guidée par une créature végétale. Cette dernière, comme faite d'un amas de branches, de feuilles et de lianes, aurait probablement été plus facile à repérer si la forêt n'avait pas dégagé cette étrange impression de mouvement, mais en attendant, elle glissait d'arbre en arbre au dessus d'eux.

Jusqu'à se figer, exactement en même temps que les fourmis. L'enfant fut prise d'un frisson, elle prit soudainement conscience que la forêt elle-même dégageait une aura depuis le début. Une aura surpuissante et omniprésente, qui semblait en ce moment même en train de se centraliser quelque part. Elle tourna lentement la tête et au loin, très loin entre les arbres gigantesques qui cachaient le ciel et l'affrontement, elle sentit une présence. Une titanesque présence, et elle aurait juré que la lumière autour d'eux s'était légèrement atténuée.

Puis la troupe se mit en mouvement de plus belle, et l'autophobe dut s'agripper au dernier moment pour ne pas tomber. Les fourmis commencèrent à grimper dans les arbres, se déplaçant à la verticale avec la même aisance que si elles étaient à même le sol. Elles progressaient à présent entre les branche et les champignons, sautant et rebondissant, évitant le gaz qui traînait encore au niveau du sol à présent qu'ils s'étaient un peu éloignés.

Le groupe suivaient toujours l'entité de bois et évoluait sur les chapeaux d'une forêt de champignons multicolores, quand un sifflement retentit et se ficha brutalement dans l'écorce vivante. Le guide ne poussa pas un cri, incapable d'émettre de son, mais sa douleur fut visible à travers les grincements de son corps qui se tordait. Plusieurs autres balles se plantèrent dans l'être déjà blessé qui finit par se figer sur place, ses feuilles se fanant à vue d’œil. Mais les fourmis n'avaient pas attendu qu'il s'immobilise pour riposter, passant à l'attaque.

Plusieurs chasseurs surgirent sur les branches alentours, et furent déroutés par la rapidité à laquelle les insectes géants les rejoignirent. Ils étaient une demi-douzaine éparpillés autour d'eux, mais même pour l'esprit naïf et fatigué de Mara, ça ne pouvait dire qu'une chose: s'ils n'étaient pas sur le champs de bataille, c'était qu'ils avaient quelque chose à surveiller ou protéger ici. Et à tous les coups, c'était leur chef. Grimpant sur le tronc d'un arbre et se réfugiant sur une branche, un peu hors de vue, celle qui l'avait transportée saisit Mara du bout de ses antennes et la déposa délicatement devant elle. Elle tenta de communiquer avec elle, l'une de ses antenne pointant son torse, puis la plume dans ses cheveux, puis à nouveau son torse, tandis que l'autre pointait sur le côté, loin de l'endroit où les fourmis affrontaient les chasseurs. L'enfant ne put que deviner qu'elle devait lui demander de continuer toute seule, et quand elle fit un timide "oui" de la tête, la créature tapota sa tête du bout de son antenne et retourna soutenir ses sœurs.

Mara la regarda descendre et disparaître pendant cinq secondes, avant de se reprendre. Elle n'était pas très forte, n'avait pas un pouvoir très utile, et n'avait somme toute rien à voir avec cet endroit, mais elle sentait qu'elle devait faire quelque chose. On attendait quelque chose d'elle, quelque chose qu'elle devait pouvoir faire. Elle avait à peine passé une nuit dans cet endroit enchanteur, et déjà elle sentait qu'il était important et devait être protégé. Elle n'avait même pas envie de savoir le comment ou le pourquoi, il fallait qu'elle le fasse.

Et ce sentiment fut d'autant plus fort quand, alors qu'elle avait progressé dans les arbres et s'était arrêtée dans une branche au dessus d'une tente, elle avait eut l'étrange impression que le bois sous ses mains était moins... puissant. Comme s'il était en train de mourir.
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Shad Blackburn
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MessageSujet: Re: >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?) >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)  - Page 2 EmptyJeu 15 Déc 2016 - 21:50
Le vent soufflait si fort à présent que Shad peinait à garder les yeux ouvert à cause de la poussière qui lui arrivait en plein visage. Même si son armure avait amoindrit l'impact de la balle, son épaule saignait tout de même suffisamment pour tremper sa veste de sang. Levant la tête vers le colosse qui se dressait devant lui, une grimace de douleur lui fendant le visage, Shad tenta de se relever en s'appuyant sur le reste d'un pilier de pierre. L'esprit de la forêt était entré dans une colère noire et répondait à présent aux tir par des hurlements sauvages et des jets de rocher qu'il décrochait de son dos.

L'esprit était blessé, il semblait être sur le point de tomber à genoux devant l'ennemi mais parvenait malgré tout à leurs opposer une violente résistance, laissant sa frénésie écraser sans ménagement  le moindre chasseur imprudent . La forêt elle même semblait se battre à travers cette entité gigantesque, encouragé et supporté par ses habitants. Chaque créature tombée au combat était retourné à la terre, et la terre se dressait maintenant devant eux; puissante, brutale et sans pitié face à ceux qui avaient osé la souiller. Les bourrasques de vent balançaient les arbres au rythme d'un tambour de guerre, attisant la rage des combattants de la nature et sapant peu à peu celle des braconniers. Face à la violence de l'affrontement et la force des coups échangé, on ne pouvait que deviner quelle serait l'issue de cette bataille: Seul un camp en sortirait vivant. Soit la compagnie des trappeurs finirait par raser jusqu'à la moindre forme de vie de cet endroit pour en faire un cimetière, soit ils y finiraient enseveli à jamais.

Shad observait à présent la scène sans pouvoir faire quoi que ce soit de plus pour venir en aide à l'esprit. Il se demandait à présent ce qu'on avait bien put promettre à ces chasseurs pour qu'ils aient accepté de participer à un tel affrontement. Ils devaient bien savoir depuis le début que ça se passerait comme ça, ils n'avaient pas l'air d'être pris au dépourvu. Quand l'un de leur camarade tombait, un autre prenait sa place dans la formation ou son arme était simplement récupéré. Malgré la violence de la tempête et la fureur des créatures, ils continuaient d'avancer vers leur proie géante à grand coup de canon et de lance flamme. Les lames tranchaient, les griffes tailladaient, les balles transperçaient et les crocs déchiquetaient mais personne ne cédait la victoire.

Un énorme basilic grimpa jusqu'au milieu du torse du golem et se laissa engloutir dans les entrailles de ce dernier. Les yeux rouges de ce dernier s'illuminèrent alors d'une lumière aveuglante, et crachèrent  un puissant rayon qui pétrifia une dizaine de chasseurs dans son sillage. Les malheureux pétrifiés tombèrent en morceaux en quelques secondes, piétinés sans le moindre égards par leurs camarades. Une ligne s'avança chez les trappeurs, armé de grosses bombes à poudre noire. D'un seul et même geste, ils lancèrent leurs explosifs sur le colosse avant qu'il ne puisse réagir. Les détonations furent violentes, meurtrières. Certaines créatures volatiles avaient même étaient touché en même temps que l'esprit et vinrent s'écraser sans vie au sol. Le bras droit du colosse tomba lentement en miette et des trous fumants apparurent aux endroit où les bombes avaient frappé.

Meurtri, il posa un genoux au sol, puis sa seule main valide. L'invocateur put observer à ce moment un sceau luisant en haut du dos de la créature. Le reste de la scène sembla pour lui se dérouler au ralentit tandis qu'il comprenait petit à petit ce qui allait se passer. Les chasseurs se ruèrent vers l'esprit dans un grand cris de victoire, sortant grappin et crochet pour escalader la bête. Tandis que certain s'acharnaient à le garder au sol en lui attachant les membres à l'aide de solide câbles, d'autre s'affairaient à atteindre le sceau scintillant. S'ils parvenaient à le briser, l'esprit retrouverait sa forme originelle et serait alors sans défense; prête à se faire abattre.

Shad comprit rapidement que la créature était en danger de mort et s'avança en trébuchant. Il ne pouvait pas faire grand chose dans l'état où il était mais il ne pouvait pas le laisser mourir comme ça. Ces chasseurs n'avaient pas le droit de détruire autant de vie en si peu de temps uniquement pour l'argent. Ils avaient certes subis beaucoup de perte de leur côté, mais c'était leur problème. Ils l'avaient cherché. Au moment où il faillit tomber de ce qui était autrefois les marches du temple, sa chute se stoppa et ses pieds semblèrent quitter le sol. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu'il était transporté dans les air par une mère Harpie de grande taille aux plumes multicolores.


-"Vous êtes des êtres étranges, voyageurs. J'ignore quelle est la raison de votre venue dans notre forêt, a toi et cette jeune fille, mais vous semblez vouloir nous aider. Alors aides le, prête lui ta force".

Elle lâcha sa prise en même temps que ses dernières parole, laissant l'invocateur tomber sur le sceau de la créature quelques instant avant que les braconniers ne l'atteignent. Quand le voyageur le toucha, le symbole s'illumina et d'épaisse lianes vinrent s'enrouler autour du jeune homme; puisant rapidement une grande partie de son énergie. La créature explosa violemment, envoya nombre de débris autour d'elle et éjectant ses assaillants. au milieu des débris, elle réapparut sous la forme d'un spriggan majestueux. L'esprit avait puisé dans la vitalité du voyageur et s'était temporairement imprégné d'une partie de son pouvoir qu'elle avait pris soin de décupler grâce à sa puissance. Un Gigantesque essaim d'abeilles luisantes comme des feu follets jaillit de l'esprit et se mit a tournoyer furieusement autour des chasseurs. L'essaim semblait être si grand qu'il donnait l'impression d'être l'œil d'un cyclone. L'invocateur lui même ne savait faire preuve d'une telle maîtrise de son propre pouvoir; même si ce n'était pas là ses propres abeilles qui s'en prenaient à présent aux assaillants de la forêt.

Le spriggan surplombait fièrement ses ennemis, qui finirent par lâcher leur armes devant la puissance écrasante de l'esprit. Ils avaient capitulé, la victoire revenait aux forces de la nature. Une victoire qui avait coûté cher malgré l'immense satisfaction que procurait la fuite des chasseurs mis en déroute. Ils avaient tout de même fait couler énormément de sang pour de l'essence vitale et ne repartaient finalement qu'avec un grand nombre de mort. Il ne méritaient même pas la clémence de l'esprit, mais ce dernier ne semblait pas avoir le choix. Tandis que les chasseurs fuyez au loin, la créature tombait lentement au milieu des habitants de la forêt survivantes rassemblaient en cercle; gémissant de douleur et de tristesse pour leur maitre mourant. Quelques mètres avant qu'il n'atteignent le sol, l'esprit retrouva sa forme originelle et libera l'invocateur qui tomba a ses côtés presque inconscient. La bête posa sa patte dans la main de l'invocateur et y fit apparaitre un petit flacon rempli d'un liquide bleu azure. Elle lui offrait ses larmes, versé lors d'une bataille acharnée contre ce que l'imaginaire humain avait put créer de pire. Allait t'il mourir? Dans son regard, on pouvait voir que l'invocateur était désolé. Désolé de n'avoir put se montrer plus utile, désolé de ce qui lui était arrivé. Il se sentait coupable, mais pourquoi? Désolé d'être un humain stupide, probablement.

Une larme coulant le long de sa joue, il tomba inconscient.


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Mara Leros
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MessageSujet: Re: >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?) >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)  - Page 2 EmptySam 17 Déc 2016 - 22:28

Jaillissant des feuilles, elles se réceptionna sur la branche de la tente en s'aidant de ses mains. Elle resta quelques instants à quatre pattes, cherchant autour d'elle le signe de potentiels vigiles. Elle avait du mal à croire que le chef ait pu faire l'erreur d'envoyer tous ses protecteurs contre les fourmis, quitte à se laisser sans défense face à une autre attaque. Soit il était vraiment sûr de sa propre force, soit il savait parfaitement jauger les créatures de la forêt et était sûr que le seul moyen de repousser leur assaut était d'envoyer tout le monde contre l'escadron. De toute façon, vu le champs de bataille qu'ils avaient quitté, Mara avait du mal à croire qu'il n'ai gardé beaucoup de soldat en retrait, bien trop loin pour servir de renfort.

Mais elle finit par se rendre à l'évidence, il n'y avait aucun soldat à proximité. Vu l'efficacité qu'ils avait montré, ils n'auraient pas perdu de temps pour lui tirer dessus. L'enfant essaya de ne pas penser à ce qu'il se serait passé s'il y en avait eu, doutant fortement de sa capacité à esquiver des balles aussi puissantes à bout portant ou presque. Mais il fallait avancer, elle avait l'intime sensation que quelque chose d'infiniment plus grand qu'elle attendait quelque chose de sa part. Se redressant légèrement mais restant courbée, elle fit quelques pas légers vers l'ouverture de la tente, ressentant particulièrement son absence totale d'arme.

Finalement, après une expiration très lente, elle résista à l'envie d'ouvrir l'endroit d'un ample mouvement pour faire théâtralement voler le tissu, pour se contenter d'une entrée plus à la mesure de ses compétences: en se glissant à l'intérieur, en espérant attirer le moins l'attention possible. Et c'est ce qu'elle fit, retenant presque sa respiration, même si le vent dans les feuillages empêchait un silence complet de révéler sa présence. Et quand l'intérieur se révéla finalement à sa vue, ce fut pour voir un canon braqué vers son front.

Prise d'une vague de terreur, elle se figea, ses yeux s'écarquillant devant la vision alors que son ouïe attendait sa dernière détonation assourdissante. Qui ne vint pas, si qui la rassura finalement à peine. Difficilement, elle parvint à cesser de loucher sur le trou sombre et mortel pour tourner son regard vers le porteur du fusil. Un homme grand et particulièrement baraqué, portant la même tenu de chasseur militaire que les autres mais gardant sa face découverte. Il avait le visage basané, la peau dure et ridée sans avoir pourtant l'air extrêmement vieux, une épaisse barbe rousse-brune mangeait le bas de son visage et ses yeux fins et vifs détaillaient l’intruse avec menace, méfiance et peut-être une pointe de surprise.

Mara imaginait qu'il fallait qu'elle dise un truc, mais quoi? Dans les films, c'est dans ce genre de situation qu'une conversation s'engage entre le gentil et le méchant qui explique son plan, mais là, elle avait du mal à y croire. Pourtant il ne tirait pas, c'était bien qu'il devait y avoir une raison, non? Peut-être qu'il bluffait et que son arme était vide? ... Elle n'avait pas envie de vérifier, en fait.

- N'essaye pas de me bluffer sur ton pouvoir, lâcha-t-il d'un ton dur, la surprenant assez, ne serait-ce que car l'idée ne lui était même pas venue à l'esprit. Je sais pas ce que tu peux faire, mais tu l'actives en permanence et c'est visiblement sans danger pour ton entourage. Et tu n'as fait presque que fuir depuis le début de la nuit, je doute que tu ne sois vraiment capable de vaincre qui que ce soit.

L'ego fragile de la fillette en pris un coup et elle baissa légèrement les yeux, les faisant tomber sur une table où se mouvaient de nombreuses tâches lumineuses. Mais elle releva la tête vers le chef du commando lorsque ce dernier reprit[ la parole:

- Je vois que t'es pas stupide, t'as deviné que j'ai une vue d'ensemble sur toute la forêt. Ah bon. Tes mouvements et ceux de tes potes, ou plutôt de ton pote vu que l'autre vous a lâché, n'ont jamais été un secret pour moi. Qui ? Cependant je suis curieux, et surtout j'ai du temps, vu que l'on est largement en train de remporter cette bataille.

L'enfant cligna des yeux, envahie par une sensation de froid. C'était pas possible, une telle diversité, un telle force naturelle et si ancienne ne pouvait pas se faire abattre, juste comme ça, en une nuit par un bande de types avides de... de... de quoi? Qu'est-ce qui pouvait justifier une telle destruction? Qu'est-ce qui était assez bénéfique sur le long terme pour justifier la disparition d'une forêt si exceptionnelle qu'elle devait dépasser l'influence humaine? Une forêt sans la moindre trace d'humain, ça ne pouvait pas... 'fin voila quoi! À Dreamland au moins, une forêt pouvait bien rester telle quelle, non?

- Pourquoi vous êtes-vous interposé ? insista l'homme, la gardant toujours en joue. Votre influence est ridicule, et ce n'était pas comme si la forêt pouvait vous récompenser. Et puis tu n'es qu'une gosse, tu n'as aucun intérêt à rester ici.

La petite serra les dents devant cet énième rappel de son âge, et osa finalement d'une petite voix, qui lui sembla tellement ridicule sur l'instant:

- Je sais pas... ça me parait juste...

Le type s'autorisa un ricanement et répondit:

- T'es naïves gamine, tu parles de justice pour un endroit à l'état sauvage! Ce sont des animaux, tu comptes moins que leur survie!

- Bah ils parlent ! commença à s'énerver l'enfant. J'suis sure qu'ils ont plus de sentiments que vous pensez ! C'est pas pasque c'est pas les vôtres qu'ils compte pas !

- Naïve et stupide. Moi aussi je parle et je t'assure que j'ai des sentiments, pourtant tu ne sembles pas beaucoup m'apprécier... Et avant que tu ne me reproches de te menacer, je suis sur que les Harpies ne t'ont pas non plus accueilli très pacifiquement... La plume que tu trimbales dans tes cheveux, c'est juste pour te surveiller, elles n'en ont pas besoin pour reconnaître ceux en qui elles ont confiance.

Il s'avança d'un pas, abaissant son fusil mais dégainant un pistolet, et se mit dans une position plus confortable pour continuer à parler:

- Tu veux que je te dise ? Cette forêt n'a pas besoin de toi, elle se débrouille très bien sans toi et pour l'instant, elle se contente de t'utiliser pour pas que tu ne te retournes contre elle. Cette partie de chasse est une bataille, c'est nous contre eux, la technologie contre la sauvagerie, l'Humanité face aux plantes. Quoi que tu dises ou penses, ta place est plutôt ici qu'en face.

Toujours aussi peu à l'aise face à la menace de l'arme, mais néanmoins rassurée à l'idée que l'individu qui lui faisait face cherchait plus le dialogue qu'autre chose, Mara secoua la tête et lâcha:

- Pourquoi vous êtes venus ? C'est vous qui les envahissez, j'ai vu des Royaumes très différents mais c'est le seul à être comme ça, aussi... naturel, je sais pas. Vous parlez de guerre, mais ils vous ont fait quoi ?

- Pour l'argent. Il haussa les épaules, comme si ça n'avait pas plus d'importance que ça. L'esprit-roi de cet endroit est une créature possédant des capacités qui dépassent ton imagination, tu ne peux donc pas non plus imaginer le prix qu'il peut nous ramener.

- Pour... l'argent ? Juste comme ça ? La petite était proprement choquée, elle n'imaginait pas que ce comportement puisse seulement être possible. C'est horrible... ça... ça repose sur rien ! Et vous convainquez vos types de mourir pour de l'argent !?

- C'est ce que nous sommes. Il fit un sourire qui dévoila quelques dents. Nous sommes de ces Créatures des Rêves qui sont créées ainsi, dans un but, un seul et unique, suivant un modèle de valeurs, de convictions. Et tu veux savoir le plus ironique ?

Il s'approcha encore de Mara, sa tête à peine dix centimètres au dessus de sa tignasse blonde et la petite aurait vraiment aimé reculé s'il n'avait pas collé le canon de son pistolet contre son menton. Elle avait l'impression d'être sur le point de pleurer.

- Allez devine...

Elle ne souffla pas un mot, la gorge nouée par l’appréhension, donc son agresseur se pencha vers son oreille et répondit à sa propre question:

- Nous avons aussi été créés par la nature, comme ce Royaume entier. Sauf que là où ce Royaume est son rêve, nous sommes sont cauchemar. Un cauchemar monté de toute pièces à partir de l'image que se fait la Nature de l'humanité, en ce moment moment même...

Il s'éloigna légèrement, pour la regarder dans les yeux, gardant toujours un sourire un peu malsain.

- Nous appartenons à cet endroit au même titre que chaque feuille, cet endroit nous a créé, alors qu'il l'assume. Nous n'aurons aucun remords à détruire un endroit qui nous considère par défaut comme nuisible, surtout s'il y a une récompense à la clef.

Il sembla s'amuser de l'horreur qui se dessinait sur le visage de la jeune fille, et il était sur le point de dire quelque chose lorsqu'une alarme retentit derrière lui. Par réflexe, les deux tournèrent la tête vers l'origine du bruit, soit la table lumineuse. Mara vit que l'un des points avait particulièrement grossi, et qu'il s'étendait, d'une couleur différente des autres. L'homme lâcha un juron et se redressa pour se rendre compte de la situation, délaissant sa victime. Et sans vraiment réfléchir, l'autophobe sauta sur l'occasion et lui arracha le pistolet des mains, lui tordant le poignet au passage. Le type se retourna brusquement vers elle, le regard furieux, et dans un petit cri effrayé, l'enfant brandit l'arme en fermant les yeux et appuya sur la gâchette. La détonation fut aussi fort que le recul du tir, qui fit perdre son équilibre à la petite tout en lui donnant la sincère impression de s'être fait démolir l'épaule. Ouvrant de nouveau les yeux, ne pouvant se fier au long sifflement suraigu qu'était devenu son ouïe, elle vit son adversaire gémissant, les genoux au sol et une main ensanglantée plaquée contre la limite entre son pantalon et son gilet pare-balles. Et elle vit aussi la table lumineuse qui grésillait, à présent éteinte. Elle peinait à prendre conscience de la puissance de ce simple petit pistolet, et un frisson la parcourut au souvenir de tirs qu'elle avait évité pendant toute la nuit. Finalement, devant le regard haineux et la posture transie de douleur du chef ennemi, elle lâcha:

- Je... je sais pas... j'sais pas ce qui est bien ou mal... Et vu c'que vous dites, vous allez forcément revenir... Mais au moins, peut-être que pour cette nuit, j'aurais un peu limité les dégâts... je crois... Elle déglutit, jeta un regard vers le type, puis tourna de nouveau la tête. Puis vous le dites vous-même, vous êtes créé pour un cauchemar... J'ai pas à avoir pitié pour vous.

C'était difficile de s'en convaincre, et elle avait l'impression de ne dire que des paroles décousues et dépourvues de sens. Finalement, elle prit soin de pousser le fusil du pied pour le mettre hors de portée du type, ainsi que les autres armes qui traînaient dans la tente. Elle ne pouvait pas l'achever comme ça, c'était quelque chose d'impossible pour elle. Elle n'allait pas le soigner non plus. Ça n'aurait aucun sens, ça lui semblait évident. Mais au fond d'elle, elle était mal à le regarder ainsi se vider de son sang sans rien faire. Même s'il ne semblait pas près de mourir, sa douleur était visible, et ce n'était pas un spectacle facile pour Mara. Mais au moins, une chose était sur, sans sa table qui devait lui servir de carte et sans le talky-walky qui grésillait maintenant à ses pieds, il ne pourrait plus coordonner ses troupes.

Ramassant le fusil et l'appareil de communication, elle se résolut à quitter la tente sans un regard pour le blessé derrière elle, et une fois dehors, elle jeta le tout dans le vide, gardant simplement le pistolet au cas où. Enfin, avec l'impression que toute sa fatigue de la nuit s'abattait d'un coup sur ses épaules, elle s'assit sur la branche. Ça avait été une nuit étrange, elle avait l'impression que pas mal d'enjeux lui échappaient, elle s'inquiétait du sort des différents animaux qu'elle avait croisé... Elle se demandait aussi qui était l'autre Voyageur présent dont avait parlé le chef. Au moins, elle avait l'impression d'avoir participé dans le bon camp, et d'avoir aidé, à défaut d'avoir été un élément-pivot indispensable.

En tous cas, elle avait hâte de se réveiller, elle sentait qu'elle n'avait plus longtemps à rester à Dreamland.
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Shad Blackburn
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MessageSujet: Re: >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?) >> Forêt des Rêves << // Partie de chasse (Avec Aedon, Mara, Shad ?)  - Page 2 EmptyDim 18 Déc 2016 - 18:23
La jeune fille fixait le ciel de ses yeux fatigués à travers la petite fenêtre de sa chambre. Elle ne se rappelait même plus depuis combien de temps elle était clouée au lit, mais peut être qu'elle irait le rejoindre bientôt ce ciel. Le voyageur n'était toujours pas revenu; peut être qu'il n'avait pas survécu à cette tempête. La forêt semblait s'être mise en colère et même si à présent elle s'était calmé, la jeune malade commençait à perdre totalement espoir. Son père en avait perdu le sommeil et priait sans relâche depuis des jours avant même l'arrivé de ce voyageur. Pour une raison qu'elle ignorait, la nature semblait avoir refusé de lui venir en aide. C'était injuste quelque part, mais c'est comme ça et ça l'a toujours été. On ne discute pas les choix de mère nature. Peut être n'avaient-ils pas fait assez d'offrande, de prière, de récolte...

Il n'était plus nécessaire de se poser tant de question, elle sentait ses forces la quitter peu à peu. Elle utilisa le peu de force qu'il lui restait pour serrer la main de son père effondré au pied de son lit et lui sourit avec tout l'amour qu'elle pouvait donner.

Un vieil homme se présenta discrètement dans l'encadrement de la porte, se manifestant d'un simple et léger raclement de gorge. Le père de la jeune fille n'eut pas besoin de se retourner pour reconnaître le doyen de son village. Il se leva simplement avec sa mine sombre et se dirigea en sa compagnie dans la grande pièce de la maison.


-Qu'y-a-t-il mon vieil ami?

-La forêt se comporte étrangement, je crains pour la vie de ta fille...

Le chef du village ne sut trouver les mots nécessaires pour exprimer son désespoir. Il se contenta de siffler "que se passe t'il encore?" en serrant les dents et les poings.

-A dire vrai je ne crains pas que pour la vie de ta fille, mais aussi pour les nôtres. Tu sais à quelle point nous dépendons des faveurs de cette forêt depuis des années. L'esprit roi semble se mourir... Le ciel au dessus de la forêt est sombre, et les fleurs se sont fermé. C'est un très mauvais présage.

-Nous sommes maudis mon amis, nous allons devoir quitter ce village et nous installer ailleurs. L'amertume de ces dernières paroles lui arracha quelques larmes de rage et de désespoir. Maudits chasseurs, maudits voyageurs.

Maudite forêt.

Le doyen lui tapota doucement l'épaule. Le chef lui écarta la main d'un geste agressif et s'en retourna vers la chambre de sa fille.

-Regardes, idiot. Et ne me tourne pas le dos, j'ai vécu bien plus de lune que toi pour que tu puisses te permettre ce genre de manque de respect à mon égard; envoya l'ancien d'une voix sèche.

Le chef se retourna lentement, peu fier et leva la tête. Ses yeux s'écarquillèrent, son visage s'éclaircit peu à peu tandis qu'un rayon de soleil lui caressait maintenant le visage à travers la fenêtre du salon. Les fleurs s'ouvraient. Le soleil revenait.




Il se précipita hors de la maisonnette et se mit à courir vers la sortie du village en direction de la forêt sous les regards étonnés des villageois qui sortaient eux aussi admirait le retour du beau temps.  Il courut jusqu'à la limite du petit sentier, s'arrêtant sur quelques mètres avant de tomber à genoux essoufflé, puis il se mit à sangloter. La fin. Enfin, la fin du cauchemar. Il joignit ses mains sur sa bouche pour se retenir d'hurler et se leva pour aller accueillir à bras ouvert le voyageur qui arrivait au loin sur le sentier qui menait à la forêt.

Shad se demandait encore comment il faisait pour tenir debout. Heureusement que Marie-Jeanne était là pour l'aider à marcher, avec cette foutue balle qu'il avait prit dans la jambe il aurait dût faire la route en rampant sinon. Et ramper torse nu avec la moitié du pantalon déchiré, C'est très chiant. D'ailleurs comment il faisait pour tenir encore ce pantalon, on voyait presque la moitié de son caleçon. Grimaçant à chaque pas, il n'eut pas le temps de faire signe au chef du village de garder son calme que ce dernier l'avait déjà enlacé avec force. Expirant un grognement de douleur, l'invocateur lui tapota gentiment l'épaule.


-Vous les avez? dîtes moi que vous les avez! Supplia la créature, les yeux embués de larmes.

-Oui, mais ça n'a pas été sans mal... répondit Shad d'une voix étouffée par la douleur.

La créature expira de soulagement, libéré d'un énorme poids. Sa fille allait enfin pouvoir être guérie, mais il fallait faire vite.

-Mais que s'est-il passé là bas? Venez, vous me raconterez en chemin il n'y a pas de temps à perdre.

Tandis que le guérisseur du village préparait le remède avec soin, Shad conta toute l'histoire au chef du village et aux villageois qui s'étaient rassemblé en cercle devant la maison en attendant de pouvoir accueillir la jeune demoiselle une fois qu'elle serait rétablie. Il leur raconta sa première altercation avec les chasseurs qui souleva déjà des exclamations, puis la rencontre avec le clan de centaures, le vol à dos de manticore, la panique, terreur... puis la bataille et le rituel. Tous étaient suspendu aux lèvres du jeune voyageur.

-C'est à peine croyable; lâcha une jeune femme d'un air stupéfait; vous avez eu la chance de rencontrer l'esprit roi et de combattre à ses côtés!

-Il fallait bien qu'il le rencontre, idiote, s'il voulait trouver le remède! rétorqua un homme.

-Peut être; coupa le chef; mais ce n'est tout de même pas donné à tout le monde de le voir d'aussi près. Nous n'oublierons jamais ce que vous avez fait pour nous. Comment va l'esprit? va t'il s'en sortir?

Le silence fut total derrière la question du chef. Ça en devenait même presque gênant pour le voyageur.

-Oui, je penses qu'il s'en remettra. Mais je doutes que la forêt se montre aussi accueillante la prochaine fois. Il lui faudra sûrement du temps pour se remettre de ses blessures.

-Nous vous en faites pas, nous nous occuperons de le remercier comme il se doit; assure l'homme avec un sourire confiant.  

Des acclamations et des cris de joie chez les enfants se firent soudainement entendre. Derrière eux, avançant d'un pas fébrile mais assuré, la jeune fille sortait enfin de son lit pour profiter du soleil et de la joie qui régnait maintenant parmi les habitants du village. Elle serra les enfants dans ses bras, embrassa quelques personnes et vint enfin remercier le voyageur pour les efforts qu'il avait fourni. Les rires animaient les discutions, quelques chopes s'entrechoquaient et un banquet semblait se préparer pour fêter l'occasion.

-Joignez vous a nous, voyageur!  Un refus n'est pas acceptable! s'exclama joyeusement le chef.

-Et qu'est ce qu'on lui sert à notre héro? demanda une villageoise en tenu de bavaroise.

-Un hamac et des anti -douleurs, s'il vous plait; plaisanta l'invocateur.

-Haha! qu'on lui apporte une hypocras!


~~~~~~~~

Shad ouvrit les yeux, allongé dans son lit un sourire aux lèvres et respirant calmement. Il était encore tôt d'après le réveil. Il se sentait étrangement bien. Lui qui était malade la veille ne sentait maintenant plus le moindre signe de fatigue ni mal de tête ou de gorge. Dans le monde onirique comme le monde réel, la joie de vivre semblait être contagieuse elle aussi. Mais personne n'était censé savoir qu'il était guéri.

Il referma les yeux et se rendormit. L'heure du déjeuner n'était pas encore pour tout de suite, il avait bien mérité de s'amuser encore un peu.



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