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Entretiens avec des vampires.

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Alice Sauvebois
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MessageSujet: Re: Entretiens avec des vampires. Entretiens avec des vampires. - Page 2 EmptyMer 2 Avr 2014 - 16:18

C'était répugnant. Parfaitement répugnant. Sans avoir la moindre appréhension face au sang de façon général, un lac entier constitué de cette substance avait de quoi retourner l'estomac de n'importe quel être humain doté du minimum syndical de santé mentale. Et cette odeur, cette odeur ferreuse et collante qui vous prenait les narines, encrassait vos sinus et vous serrait les boyaux : le sang qui stagne à toujours cette odeur de chair un peu faisandé, de rouille et de crasse. Alice aurait pu faire fi de tout cela au bout de quelques minutes, l'hémoglobine, étrangement, ne trouble pas vraiment les femmes, tant qu'elle n'est pas le signe avant-coureur d'un décès prématuré et douloureux, et ce même en grande quantité. Une question d'habitude, il faut croire qu'on se fait à tout. Cependant, il fallait ajouter à cette vision inquiétante, l'atmosphère particulièrement glauque du château, la sensation de claustrophobie liée au fait d'être loin sous la surface et, dans le cas d'Alice, près d'un demi-litre de sang en moins suivi d'un superbe et long voyage dans un escalier en colimaçon particulièrement raide. Avec tous ces ingrédients vous obtenez le cocktail parfait pour une superbe migraine et des vertiges prononcés.

L'adrénaline aidant, elle était parvenue à rester debout jusque là, mais elle se sentait de plus en plus épuisée. La fatigue accumulée de la nuit battait ses tempes et toute sa tête lui semblait brulante, comme si elle avait une forte fièvre. Les épais pilier de pierre commencèrent alors à danser, ondulant sous la voute sombre dans un rythme hypnotique. Puis le monde devint flou et étrangement tranquille, comme entouré de coton ou de brume. Les lumières des bougies scintillaient en larges étoiles et leur lueur grandit jusqu'à envahir l'espace d'une éblouissante blancheur. Et ce fut le noir. A l'arrière de son esprit , elle crut entendre la voix de Calvin, à mois que ce fut celle de son grand-père. Il y eut une sensation de vide, puis comme un choc mat avec une surface liquide et plus rien. Une chute, lente et sans fin, un bourdonnement au fond de sa tête qui s'estompait peu à peu, doucement, peut-être un peu de peur, en bas, tout au fond de son corps, dernière colonne de conscience dans la ouate de ses pensées, ce sentiment primal et froid, glacial dans sa tête brulante de fatigue.
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Calvin Thomas
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MessageSujet: Re: Entretiens avec des vampires. Entretiens avec des vampires. - Page 2 EmptyMer 16 Avr 2014 - 13:35


J'avais demandé à aller là pour me perfectionner, ne restait plus qu'à en faire quelque chose de concret. Comme papi et Alice restaient en retrait, j'avançais vers le lac vermeille avec un brin de dégoût. Je n'avais pas envie de jouer avec ce sang. Eleonore m'avait affirmé que je pouvait le contrôler , mais très franchement, je ne voyais pas bien l'intérêt. M'approchant jusqu'au bord, je regardais le liquide impassible et épais à mes pieds, aussi lisse qu'un miroir.

Combien de centaines de litre pouvait-il y avoir là dedans ? Quelle pouvait être la profondeur de ce truc ? J'avais vaguement le souvenir de m'y être noyé, dans mes rêves. Je me souviens très bien que je formulais ce genre de questions et je suis sûr que c'est exactement ce qui a créé le « phénomène » .

Sous mes yeux, un trou apparaissait dans la masse compacte de sang, comme si quelqu'un avait poussé un fin cylindre transparent au travers de la flaque. Alors que le phénomène devenait de plus en plus visible, le « trou » de plus en plus profond, je réalisai soudain être peut être la cause de cette sorcellerie et la chose se résorba comme l'eau recouvre le petit tourbillon formé par le siphon d'un évier. Hum ? Petit à petit se dessinait en moi l'idée que j'avais pu créer ce trou, rien qu'en voulant voir le fond de la citerne. Je pensais qu'utiliser mon pouvoir demanderait... je sais pas, de forcer sur mon cerveau, de bloquer mon souffle, me concentrer quoi, quelque chose comme ça ? Mais la chose semblait venir bien plus naturellement.

Cette satisfaction fut de courte durée. Alors que je levais les yeux pour me tourner vers le Behemoth et lui faire part de la nouvelle, j'aperçus Alice qui tombait, à deux mètres de moi, droit dans la mare.
 »Attrape-la ! » tonna papi. Je ne saurai dire si la voix était effrayée ou non. Il me semble que son intonation était un ordre, sec et dur, mais qu'il ne s'y lisait pas d'angoisse profonde. L'éclaboussure acheva de trancher le silence et le résorba en même temps que les ondulations sur la citerne s'élargissaient.

Je m'apprêtais à plonger mais une poigne puissante sur mon épaule m'en empêcha.
Utilise ton pouvoir, MAINTENANT !  

Je restai choqué pendant un temps qui me sembla durer une éternité. Alice était tombée il n'y avait pas quatre seconde mais elle ne remontait pas. En plongeant, j'étais sûr de pouvoir la rattraper et la hisser à l'air libre, alors ? Quand j'y repense, c'était la situation la plus héroïque qu'il m'a été donné de vivre. Vu de loin, j'imagine que Papi savait qu'elle ne craignait rien pour l'instant ; il m'avait sorti de là des dizaines de fois.

Sur le coup toutefois, la situation me choqua beaucoup plus. Etait-il devenu complètement fou ? Ce n'était pas un jeu ! Je me tournais vers l'endroit où était tombé Alice, mon esprit hurlant mille et une choses contradictoires, pestant contre cette main qui me vissait au sol aussi sûrement qu'une plaque de béton et contre les idées de grand pères. De quel droit se permettait-il de préférer son petit-fils à une innocente ? Je l'avais déjà fait assez souffrir comme ça !

Mais la panique prit le dessus et mes pensées se mobilisèrent en une tache unique et angoissée ; où est elle ? Le sang s'écarta brutalement dans la citerne, formant une fine colonne d'air qui me permit de voir. Je balayais l'étendue de sang du regard, la colonne se déplaçant à a manière d'une phare par ma volonté. Finalement, j'apercevais quelque chose. Cela ne me prit certainement pas deux secondes, mais je jurais que plusieurs minutes s'écoulaient avant que je ne trouve ce que je cherchais.

Elle même couverte de sang, mon regard avait d'abord glissé dessus avant que je ne réalisequ'il ne pouvait s'agir que d'Alice. Mon cœur bondit de joie et de satisfaction, grisé et rassuré. Comme si la voir suffisait à la sauver... Mais cela ne suffisait pas ! Quel abruti ! Et la main sur mon épaule, qui m'empêchait de bouger !

Inutile de tenter de discuter cependant, de me plaindre ou de gémir. Je
pouvais le faire. Toujours pris de panique, je tentais de la soulever en imaginant le sang la pousser par en dessous, tout en braquant la « colonne » sur son visage que j'enveloppais d'une sorte de poche d'air pour éviter la noyade.

Un exercice trop délicat pour moi ; tandis que la la poche se formait autour du visage de mon amie d'enfance, celle-ci continuait de tomber doucement, me forçant à adapter les contours de la bulle d'air autour de son visage qui, dès lors qu'il ne fut plus porté par le sang, tomba mollement sur sa poitrine.

Moi qui avais voulu constater à quel point c'était profond ! J'étais servi ! Alice tombait de plus en plus bas, ses pieds étaient à peut être  àquatre mètres de prof.. trois mètres deux mètres de profondeur environ, peut être même plus, sans ralentir.

Faute de solution, paniqué, je réitérais l'opération tentée plus tôt ; forcer le sang en dessous d'elle à remonter pour la pousser vers le haut. Le seconde fois fut la bonne ; son corps ne tombait plus ! Mais une voix rocailleuse dans mon dos mit court à mes jubilations
-Ca ne suffit pas. Forme quelque chose de plus compact.

Ah ! Le bon conseil ! Une douleur à la tête commençait à me vriller doucement le cerveau, m'informant qu'il n'en supporterait pas plus. Effet du stress ou de l'intense attention que j'appliquais à utiliser mon pouvoir ? Je n'en sais rien. Toujours est-il que plus les secondes passaient, moins bien je distinguais le visage, au loin, dans la petite lucarne que j'avais formé. Ma « colonne d'air » rapetissait !

Alors, se forma « quelque chose de compact » dans mon esprit. J'avais trouvé. Une sorte de corde suffirait. Je forçais  le sang à adopter cette forme en s'agglutinant sous les aisselles d'Alice, et remontait mentalement le tissage jusqu'à moi. Je ne pouvais pas voir ce que je faisais, je n'étais pas certain que quoi que ce soit fut en train de se produire, mais j'avais le sentiment que quelque chose se passait.

Soudain, en même temps que je l'imaginais, jaillit de le la citerne une fine cordelette d'un rouge si sombre qu'elle semblait brune. La forme remonta jusqu'à mon niveau, se mouvant dans l'air comme animée de sa propre vie, pour s'enrouler autour de ma main.

Je tirais de toutes mes forces dessus et bonheur ! sentir la résistance, le poids d'Alice, me donna du baume au cœur. Mais de courte durée, une fois encore ! Ma main gauche n'avait pas fini de ramener la corde dans un mouvement digne d'un marin chevronné que l'ensemble se transformait en gouttelettes sous mes doigts, pour retomber mollement dans le lac.
Merde !

Je ne voyais plus Alice. Recommence et elle est sauve. Cette phrase sut me calmer instantanément. Les pensées entièrement focalisées sur la corde que je savais être capable de matérialiser, je créais un nouveau filin, l'enroulant mentalement autour là où je venais de laisser le corps d'Alice, au jugé, tout en saisissant l'extrémité sombre qui flottait devant moi. J'eus le temps de tirer deux fois dessus et constatait avec bonheur que j'avais réussi à saisir mon amie. Mais La corde tomba à nouveau, brisée autour de moi. Je criais ma rage tandis que la la douleur, la vis qui tournait dans mes tempes, s'enfonçait un peu plus confortablement; Pourquoi ça fait ça ?!

Je suppose que j'aurais pu recommencer, malgré la terreur qui me compressait l'estomac. Je suis certain que papi savait exactement à quel risque il exposait Alice ; sa connaissance de la lecture des auras était certainement suffisante. Enfin je n'en sais rien. Toujours est-il que les lois de la physique jugèrent bon d'intervenir. Continuant le mouvement imprimé par les tractions, le corps d'Alice remonta à la surface. Avant que je ne me rende compte que la pression sur mon épaule avait disparu, le Behemoth tirait déjà Alice, couverte de sang, poisseuse et ruisselante, hors de danger.
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Alice Sauvebois
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MessageSujet: Re: Entretiens avec des vampires. Entretiens avec des vampires. - Page 2 EmptyVen 25 Avr 2014 - 15:34

Aussi loin qu'il s'en souvienne, Veinard avait toujours vécu dans les citernes de ce château et ça datait un peu. Il y était depuis si longtemps, à vrai dire, que bien qu'il ne soit pas le seul habitant de la marre sanglante, il était implicitement considéré par tous comme le responsable des lieux. C'était aussi pour cette raison qu'il s'était tapé l'escalier pour chercher le petit nouveau et l'amener ici. Mais il n'y avait pas que son rôle de surveillant de piscine royale qui le poussait à se préoccuper du jeune contrôleur, en tant que résident quasi permanent des citernes il avait le privilège (du moins, c'était comme ça qu'il le voyait) d'assister à la naissance de la plupart des voyageurs du royaume (ceux atteints d'hémophobie, en tout cas). C'était pour lui un honneur et bien qu'il n'intervienne jamais dans le processus de "prise de conscience" d'un simple rêveur, il était très souvent présent lorsque cela arrivait et il se sentait responsable d'eux, au même degré qu'une sage-femme d'un nouveau-né.

Pour une créature, surtout en cette sombre période, le batracien passait très largement pour un ami des humains. L'affection qu'il leur portait n'était un secret pour personne et il ne le cachait pas. Parfois sa femme et son aîné (un têtard tout particulièrement influençable, trouvait-il) le lui reprochait un peu, trouvant la proximité de tels énergumènes dangereuse. Mais le crapaud s'en fichait, son seigneur avait toujours ouvert en grand les nobles portes de son royaume à tous ceux qui le respectaient et reconnaissaient sa puissance, en cela Veinard suivait son suzerain. Quiconque accordait au sang tous les pouvoirs qui lui était dû, avait sa place ici, il devait alors être bien traité et entraîné pour mieux faire honneur à l'hémoglobine. La grenouille n'était pas un guerrier, bien qu'étant une bête de cauchemar, il était très loin d'une inoffensive rainette, mais il avait son rôle à jouer ici et il le prenait (sans doute trop) à cœur, par conséquent il était toujours très attentif au moindre rêveur. Invisible sous la surface rouge, il observait chaque visiteur effrayé, c'est ainsi qu'il connut Calvin et son grand-père. Il les avait vu de nombreuse fois en ces lieux, avait assisté aux très nombreux échecs du vieil homme pour éveiller son petit-fils, ce dernier n'avait probablement pas la moindre idée des efforts que son aïeuls avait fait pour lui. Veinard, pour avoir essayé avant de totalement laisser tomber, savait à quel point il était dur, parfois totalement impossible de tirer une personne de ses peurs et il respectait énormément l'homme de la guilde Taurus pour cet exploit. Quant au dernier individu, la petite blonde, il ne l'avait jamais vu auparavant et l'avait trouvé un peu gourde, mais ce n'était pas non plus une raison pour la laisser se noyer. Si elle n'était pas la bienvenue ici, elle aurait déjà été tuée depuis longtemps, protégé par un grand voyageur ou non.

Ainsi, quand le corps perça la surface stagnante, le crapaud aux dents longues s'approcha paisiblement. Après avoir monté, puis descendu ces fichus escaliers, il était épuisé et sa patte arrière gauche l'élançait. Il se dit qu'il commençait à se faire vieux et que sa femme avait peut-être raison : la retraite approchait. Néanmoins, il n'allait pas la laisser mourir ici, courbature ou pas, et, glissant sa tête gluante entre ses deux épaules, non loin de sa nuque, empêchant la gamine de sombrer plus profond. Cependant, alors qu'il s'apprêtait à la pousser à la force de ses membres postérieures, il perçut une lumière. Un simple coup d'œil par dessus l'épaule de la blonde et il comprit : le petit nouveau utilisait ses pouvoirs. Bien, il n'allait pas le priver d'un entrainement gratuit. Avec précaution, il s'écarta, laissant le corps à la gravité, il ne s'éloigna pas trop loin de peur que le tout jeune contrôleur ait quelques soucis au départ et qu'il finisse par avoir besoin d'un petit coup de pousse (ou de jambe, en l'occurrence).

  Successivement, Calvin parvint à contrôler une masse de sang pour maintenir le corps, tout en l'écartant pour laisser son amie respirer. Puis il passa à quelque chose de plus physique : une corde. Veinard, suivant le mouvement, comptant les secondes d'immersion de la voyageuse, compris au bout d'une minute, presque deux, que ce serait un poil juste pour un poids aussi conséquent qu'une femme adulte inconsciente et imbibée de sang, même si elle était petite et maigrichonne. D'un léger coup de patte il s'assura du mouvement du corps vers le haut et son émersion, poursuivant simplement la poussée que le jeune homme avait déjà imprimée au corps. Très vite, il constata que quelqu'un récupérait la fille et la tirait hors du liquide. D'un bond, il grimpa sur la berge, constatant avec satisfaction que la voyageuse respirait encore. Il hocha brièvement sa grosse tête rouge et luisante avant de s'adresser au blond :


"Bien joué, le nouveau ! T'en fais plus pour elle, elle est sauve."

Alors qu'il achevait sa phrase, le corps disparut. La fille c'était probablement réveillée et les deux autres ne tardèrent pas à en faire de même. Dans un soupir, Veinard, désormais seul, regagna l'étendue stagnante de sang.
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