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This is how we rescue Christmas

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MessageSujet: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyMer 28 Nov 2012 - 21:59
Chers Voyageurs, voici le Calendrier de l'Avent 2012. On se retrouve ici pour le conte au 1er Décembre.]



« PAAAPYYYYY !!!
_ Oh Oh Oh. Mes petits-enfants !
_ PAAAAAPYYYYY !!!
_ Oh Oh Oh.
_ RACONTE-NOUS UNE HISTOIRE !!!
_ Oh Oh Oh. Mais bien sûr ! Voyons… Laissez-moi réfléchir… Ah ! Vous ais-je déjà raconté comment votre père et votre mère se sont connus ? »
Quelques marmots devinrent vert pâle ; c’était donc une réponse affirmative. Le prénommé Papy, en oubliant les voyelles superflues, racontait souvent des histoires qui ne devraient pas être racontées, surtout à des enfants en bas-âge. On pouvait faire mieux pour Noël.
« PAPY, IL VIT OU LE PERE NOEL ??!!
_ PAPY, POURQUOI ON N’EST PAS MORT EN 2012 COMME LE DISAIT ROLAND EMMERICH ??!!
_ PAPY, POURQUOI QUAND ON CRAQUE DES ALLUMETTES, Y A MA GRAND-MERE QUI EN SORT COMME LE DIT LE CONTE ??!!
_ PAPY, C’ETAIT QUI LE RENNE AU NEZ ROUGE ??!!
_ PAPY, C’EST VRAI QUE LE PERE NOEL EST LE SYMBOLE DE COCA-COLA ??!!
_ PAPY, COMMENT IL FAIT LE PERE NOEL POUR DISTRIBUER AUTANT DE CADEAUX ??!!
_ PAPY, C’EST QUI LE PERE FOUETTARD ??!! IL EST DANS FORT-BOYARD, NON ??!! »


Papy hocha la tête à toutes les questions. Le hasard faisait bien les choses, parce qu’il avait justement une histoire qu’il avait gardé en souvenir. Il avait été dur de la reconstituer, mais il savait à peu près comment la raconter. Il ferma les yeux pour aider sa mémoire à retrouver les fragments de l’histoire. Il marmonnait quelques mots incohérents, se concentrait, revivait ce qui s’était passé en hiver 2012. Oh oui, c’était une très bonne histoire, il avait hâte de la racont…

« PAPY, TU DORS ??!!
_ Roh, ferme-là ! »
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptySam 1 Déc 2012 - 0:56
1er Décembre :





Ils se promenaient dans le Royaume des Chats, main dans la main. Après leur succès en duo à Discoland, Hikaru et Riku passaient la majeure partie du temps sur Dreamland ensemble. Ils étaient bien. Pour respecter la nuit de Noël, Dreamland arborait un ciel noir rempli d’étoiles (dont une étoile en particulier, particulièrement brillante, et non, nous ne parlons pas du soleil), avec quelques nuages gris parce que ça faisait très noël. Ils avaient été appelés par l’association « Lutins et Gremlins » en tant qu’invités spéciaux pour les chœurs de Noël en pleine rue. Ils allaient rencontrer des chatons qui s’étaient entraînés pendant des semaines, d’autres Créatures des Rêves de bas-âge, et certainement des Gremlins. D’ailleurs, on entendait leurs chants disgracieux dans la rue avoisinante, formant des « La lala lala » terrifiants. Les amoureux passèrent la rue rapidement et se remirent à chercher la personne qui se chargeait d’organiser ce petit événement. Ce fut sur une grande place principale qu’ils trouvèrent un attroupement de petits-enfants, ainsi que des tréteaux en bois pour accueillir toute la troupe, afin qu’elle fut visible de tous. Des parents chats étaient là, serrant l’écharpe de leur bambin en leur conseillant un truc qu’ils ne retiendraient pas.

« Je crois que c’est lui », avertit joyeusement Hikari en serrant un peu plus fort la main de son petit copain. Elle désignait du regard un homme un peu maigre, vêtu d’un anorak noir, les cheveux bruns, et surtout, l’air de celui qui s’y connaissait. Il portait aussi un carton qui contenait certainement des décorations de Noël. Ce fut pourtant un autre individu qui leur dit bonjour. Enfin, qui dit bonjour à Hikari en délaissant totalement son petit copain. Ce second gars avait les cheveux roux, des oreilles de chat et… difficile à dire si c’était un chat ou un Voyageur. Il avait été en train de distribuer des partitions pour les enfants avant de les voir, mais semblait largement préférer faire les yeux doux (yeux en fente) à Hikari.
« Puis-je faire quelque chose pour votre grâce, demoiselle ? » Celle-ci serrait les dents en ne sachant plus où se mettre, une réaction typique quand on vous draguait devant votre petit ami. Riku se contint pour ne pas enfouir le visage du type dans la neige et se dépêcha de lancer la discussion :
« Nous sommes là pour le chant. Hikari et Riku, Voyageurs et chanteurs.
_ Ah. »
, répondit le chat en fronçant les sourcils et en remarquant que les deux se tenaient la main. Son ‘Ah’ était le ‘Ah’ qu’on disant quand on se rendait compte que celui qui accompagnait la belle fille n’était pas son imprésario.

Un autre Voyageur sauta d’un lampadaire pour tomber sur le sol et sa fine couche de neige. Il venait de coller une guirlande magnifique par-dessus la rue. Il les salua à son tour. Le premier organisateur, celui à l’anorak de couleur sombre, leur fit un grand sourire et des poignées de main avant de revenir à son travail. Son collègue les laissa en paix avec l’homme-chat qui avait déjà oublié une nouvelle fois l’existence de Riku :


« Suivez-moi mademoiselle, je vais vous montrer un peu comment ça va se passer. »

__


C’était il y a quelques jours.
Friendly était le lutin contremaître du Père Noël. Il supervisait toute la chaîne de production, motivait ses troupes et rendait compte au chef himself. La nuit de Noël, c’était la nuit de Noël… Ils espéraient que les cadeaux seraient tous prêts à temps. Friendly soupira. Normalement, il ne devrait pas y avoir de problèmes. C’était le même bazar tous les ans. Des milliers de lutins qui auraient fait passer les ouvriers indiens et chinois pour des tétraplégiques aveugles s’activaient pour remplir toutes les demandes des lettres envoyées au Père Noël. Il restait encore quelques jours avant que ça ne soit le 24, mais tout de même… Alors que Friendly allait faire son compte-rendu au grand patron, il entendit une conversation téléphonique très inquiétante. Le Père Noël n’était habituellement jamais au téléphone. Heureusement, son ouïe de lutin lui permit d’entendre même l’interlocuteur à l’autre bout de fil, qui avait une voix caverneuse, comme s’il tentait de la camoufler :


« Tout sera prêt.
_ Oui »
, souffla la voix inquiète et triste du Père Noël.
« Nous avons réussi à repousser la fin du Monde pour trois jours afin que vous puissiez faire votre tournée. Faîtes-la.
_ Comme d’habitude.
_ Puis faîtes ce que vous avez à faire. Comme convenu.
_ Comme convenu »
, répéta le Père Noël, à bout de force. Il semblait sur le point de pleurer. Il y avait trop de fois le verbe « faire » qui ne lui disait rien. Ce que l’individu au téléphone remarqua :
« Vous êtes un idiot. Vous ne pouvez plus reculer. C’est votre seule chance. N’oubliez pas de nous donner rendez-vous dès votre tournée sera faite.
_ Oui. Mais vous ne pouvez pas…
_ Sans nous, Dreamland aurait été détruit par l’apocalypse. Nous avons repoussé l’échéance, pour que la fête ait lieu. Nous sommes des saints plus qu’autre chose. »
Le Père Noël ne répondit rien, signe qu’il n’était pas d’accord avec cette histoire. Il gémit une dernière fois :
« Mais pas pendant Noël…
_ Le Jour de Noël sera le dernier. C’est une dernière belle note. »
On aurait plutôt appelé ça un gâchis.

La conversation se coupa, le combiné rejoignit son compartiment en plastique. Friendly resta muet. Il n’aurait certainement pas dû écouter l’échange téléphonique.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyDim 2 Déc 2012 - 23:00
2 Décembre :





A quelques pâtés de maison, un combat avait lieu. Un terrible duel entre le terrifiant Tenkensu et son rival de toujours, le jeune et psychopathe Kaijin. En fait, il fallait avouer que le combat durait déjà depuis cinq minutes, entrecoupé de pauses où on tournait autour de son adversaire comme le feraient deux loups, où on le dardait d’un regard accusateur avant de reprendre le combat. Mais même après cinq minutes de lutte où les blessures étaient peu nombreuses, les deux duellistes commençaient à se fatiguer. Les coups avaient du mal à pleuvoir, et ils préféraient de loin se jeter l’un contre l’autre dans une pitoyable tentative de lutte gréco-romaine. Ils roulèrent l’un contre l’autre dans la rue vide (évidemment, personne n’aimait se retrouver au milieu d’une bataille de Voyageurs, laissant ainsi la zone de combat totalement libre), faisant crisser la neige alors qu’ils haletaient avant de se recevoir le sol en pleine face, l’un après l’autre dans une confusion presque infantile.

Kai réussit à se relever, et de sa main droite transformée dans un hurlement d’effort, il envoya paître son ennemi d’un coup. Tenkensu avait plus ou moins réussi à parer l’attaque. Il atterrit sur le sol en laissant une traînée de cinq mètres dans la neige. Les flocons dansaient autour d’eux. Une nouvelle pause.
Plutôt courte.
Tenken envoya un yoyo à son adversaire, fit une pirouette devant la tentative ratée, et envoya un nouveau yoyo. Celui-ci fit mouche, en plein dans le ventre du jeune Voyageur, qui traversa une porte en bois devant l’impact du coup. Il n’y avait personne dans le hall, heureusement. Kaijin se demandait comment il faisait pour voir les étoiles alors qu’il se trouvait à l’intérieur. Il n’avait plus la force de se relever. Il tenta de faire grincer sa colonne vertébrale, mais celle-ci l’insulta avant de le recoucher à terre.


« Alors, Kai, on est mort ? » Ce fut l’inspiration dont il avait besoin. Le Voyageur aux cheveux bleus se releva en grimaçant, mais en affichant un énorme sourire :
« D’où tu crois ça ? »

Ils reprirent alors le pugilat, sans se rendre compte que deux Voyageurs à l’aura plus ou moins malfaisante avançaient vers eux, dans la rue, leurs épaules se touchant presque. Couple, pas couple ? Ils marchaient tranquillement, mais leur pas était d’une lourdeur malsaine. Ils savaient qu’ils se dirigeaient vers un combat de Voyageurs.

___


« Tadaaaaa… » émit Germaine en présentant à Fino les décorations de Noël qui avaient été scotchés partout dans la cour du Royaume des Deux Déesses. Le phoque plissa les yeux devant des guirlandes multicolores, des ampoules qui clignotaient sottement, et surtout, la statue au milieu qui avait été recouverte de décorations et emberlificoter dans des guirlandes. On aurait dit un cadeau qui aurait fait évaporer son emballage d’un éternuement. En d’autres termes plus explicites, c’était un peu pourri.

« Germaine, c’est avec ça qu’on est censés gagner le concours de décoration de Royaume ?
_ Oui. »
, répondit Germaine de façon très rationnelle.
_ Est-ce que vous croyez qu’on à la moindre chance de remporter ce foutu concours ? Sérieusement Germaine, j’ai l’impression qu’un renne a chié des guirlandes partout et qu’il s’est frotté le cul sur la statue.
_ Ce n’est pourtant pas le cas. »
, continua impassible Germaine de sa voix monotone. Elle semblait montrer qu’elle ne voyait pas où le phoque voulait en venir.
_ Mais putain de merde ! On a quoi ?! Farfouiller le grenier et on a déniché les premiers trucs de merde qui nous tombaient sous la main ??!! On n’a même pas de sapins ! A la place, on a une statue de quatre Voyageurs de merde qui louchent ! Il est où ce foutu sapin ??!! On est entourés d’une forêt, bordel de merde ! Y a bien un conifère, UN SEUL CONIFERE ! Je demande qu’un seul sapin de mer… CLANE !!! BATARD DE MERDE !!! ESSAIE UNE FOIS DE METTRE UNE BOULE DE NOEL SUR LE NEZ DE LA STATUE QUI ME REPRESENTE, ET JE TE JURE QUE CE SONT TES BOULES QUI VONT ÊTRE PENDUES DANS TOUT LE ROYAUME !!! » Une pause où il reprit sa respiration. Germaine garda une tête totalement apathique ; non seulement elle n’avait aucune réaction à la colère du phoque, mais en plus, elle était habituée. Elle répondit cependant à la question du phoque qu’elle avait gardé dans un coin de sa tête :
« Je n’ai effectivement aucune idée de si on a la moindre chance de gagner. Je ne sais pas comment les autres Royaumes ont préparé leur affaire.
_ Qui devait s’occuper de cette étude ?
_ Je crois que c’était Jeanne.
_ PUTAIN, MAIS ELLE EST OU, JEANNE ??!! »


Les deux rentrèrent à l’intérieur, dans le grand hall qui avait aussi un peu décoré par la main motivée de Clane. Fino tenta de se calmer, ce qui voulait dire chez lui, comprimer tout son être et tout son comportement dans une minuscule cage très très fragile. Difficile quand le Royaume gagnant du concours récoltait la magnifique somme de 100 000 EV. C’était une bagatelle pour les grands Royaumes, mais pas pour Fino dont les caisses étaient plus vides que l’humour de la limace comptable. C’était le Père Noël lui-même qui désignait le vainqueur, puisqu’il passait en volant dans tous les Royaumes.
Fino demanda à Germaine quel était le plan B qu’ils avaient prévu. Elle répondit encore une fois sans une once de sentiment :

« Brûler toutes les décorations de tous les concurrents.
_ C’te merde ! On a combien de temps ?
_ Quelques heures. »
Juste de quoi rejoindre le Royaume le plus proche… Fino inspira lentement. Très calmement. Et il se reprit. Il avait trouvé un plan C viable.
« Germaine, j’ai dit quoi sur la façon de gagner les concours ?
_ Soit l’emporter à la loyale, soit faire en sorte que les autres le perdent ‘à la loyale’ – vous avez bien insisté sur les guillemets, et enfin, soit argumenter avec le jury.
_ J’adore argumenter. On y va Germaine. Le temps de récupérer mon vieux fusil scié. »

Direction : Père Noël.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyLun 3 Déc 2012 - 12:03
3 Décembre :





Trois Voyageurs s’occupaient de la kermesse de Noël pour le Royaume des Chats (on avait préféré embaucher des Voyageurs parce qu’on avait trouvé des lettres de menace de destruction des décorations de Noël avec pour signature une petite papatte d’origine maléfique). Le premier était évidemment Felen, puni par son roi pour avoir défloré quelques chattes. D’un sens comme un autre, ça restait la pure vérité. Les deux autres étaient Nayki Shin et Nedru Etol qui s’étaient gentiment proposés pour remplacer les deux éducateurs de l’école primaire de la région, tous deux tombés malades à cause d’une maladie pas claire. On devrait toujours se méfier des recrues qui arrivaient à votre porte avec un grand sourire et qui vous assurait que vous auriez besoin d’eux parce que vos hommes actuels étaient tombés malades avant même que vous ne le sachiez (et avant même que les malades ne le sachent eux-mêmes, occasionnellement).

Si on pouvait douter avec raison de la venue mystérieuse de ces deux Voyageurs, on n’avait par contre pas du tout à s’en inquiéter. Ils étaient là incognito, en charge d’une enquête très étrange mais qui donnait des frissons dans le dos. Quelqu’un les avait appelés. Quelqu’un avec la voix rauque de quelqu’un qui ne voulait pas se faire identifier. Il les avait appelés séparément, et ils ne s’étaient rencontrés que depuis une demi-heure. L’affaire était complexe, ou plutôt, obscure. Ned fut le premier convoqué par une cabine téléphonique, il y avait quelques nuits de ça, où on lui avait expliqué tout l’affaire. Elle parlait de fin du Monde et de Noël gâché. Ned savait par habitude qu’il fallait toujours se méfier des gens qui ne souhaitaient pas être découverts. Quant à Nayki, il avait été appelé en second. On avait eu vent de ces exploits de détective, et surtout, il avait la force nécessaire pour se dépêtre de quelques situations malvenues ; une combinaison très utile. Les deux s’étaient donc retrouvés depuis trois nuits, et ils réussirent à prendre place parmi les organisateurs de la kermesse dans le Royaume des Chats pour une très bonne raison : c’était le plus grand Royaume de la Zone 2, et le Père Noël passerait donc plus de temps par ici. Nayki et Ned savaient une chose : une fois Noël terminée, une fois les cadeaux distribués, le monde devrait s’effondrer, être détruit. Une farce peut-être. Mais ils étaient bien payés pour ne pas à poser de questions sur la légitimité de l’enquête. Plus ils auraient le Père Noêl en visuel, mieux ils pourront combattre la menace contre laquelle on les avait mis en garde. Et éventuellement, le sauver, histoire qu’il pleuve pas de l’obèse sur tout le Royaume.

Nedru refusa une drogue que lui proposèrent deux gars aux airs hyper-louches. Il regarda distraitement Nayki qui lui rendit un œil concentré. Il ne fallait pas qu’ils se loupent sur cette affaire. Felen était déjà en train d’expliquer la teneur de l’événement à deux Voyageurs chanteurs venus spécialement pour l’occasion. Il ne valait mieux pas compter sur le chat : il était toujours absent quand il fallait faire un truc. Ils ne lui portaient pas de soupçon particulièrement mais aucune piste ne devait âtre abandonnée. Il y avait peut-être cet électricien bizarre, Dox, mais il préférait ne pas lui parler. Ses cheveux montraient qu’il s’était pris plus d’un coup de jus et qu’il pourrait donc être mentalement instable.

__

Lithium se sentait seule dans son lit, abattue par l’alcool et la fête. La musique pulsait par tous les pores de sa peau, nourrie par le mur. Il n’était pas tard, contrairement à ce que voulait lui souffler le rhum dans sa peau, ingurgitée au hasard d’un gobelet en plastique. Ses yeux papillotèrent ; trois visages flous près de son lit. Non, il était si tard que ça ? Lithium n’aurait pas dû venir à cette fête ; elle s’y était sentie seule. Seule… Il lui manquait quelqu’un. Elle pensa distraitement à lui, et comble de chance, elle s’endormit, ses cheveux caressés par Morphée.

Quelques temps plus tard, elle arpentait les ruelles enneigées du Royaume des Chats en très haute compagnie : un Lord s’il vous plaît. Khildar et Lithium traînaient longtemps depuis ensemble, et entre eux régnaient un climat qui quittait les océans de l’amitié pour aller tester une mer un peu plus forte et agitée. C’étaient aux frontières de ses deux océans qu’on avait perdu le marin. Ils arpentaient ensemble une déserte. Il faisait extrêmement froid, mais ce n’était pas un froid désagréable. C’était le froid de Noël. Elle était emmitouflée dans une veste orange tandis que lui était vêtu d’une longue veste noire fendue dans le dos. Un haut-de-forme complétait son ensemble. Il sourit à chaque fois que Lithium s’émerveillait en passant dans les rues éclairées par des lampadaires où étaient accrochés du gui.


« T’as vu cette neige ? » Elle en goba un flocon gentiment avant de lui sourire. « Dreamland a ses bons côtés. Il paraît que la majorité des Royaumes est en fête. » Mais même l’énergie débordante de la blonde ne parvenait pas à dérider l’aristocrate. Il restait enfermé dans un mutisme gênant, et ne peignait qu’un faux sourire à son interlocutrice.
« Excuse-moi… Je n’ai pas l’humeur pour apprécier ce divin spectacle qui n’arrive pas à la cheville de ta beauté.
_ Merci. Mais qu’est-ce qu’il se passe, sinon ?
_ Oh… Une bêtise.
_ Il se passe quoi ?
_ Il se passe… il se passe que j’entends des bruits de bagarre. »


Rien n’était plus vrai, et les deux Voyageurs se dépêchèrent sans trop se forcer vers le duel. Khi arrêta tout de même Lithium dans la course : il reconnaissait sans peine un des combattants. Son espèce d’apprenti non-officiel, et pas forcément non-officieux non plus. Il voulait voir comment il se débrouillait, mais il fut un peu déçu quand il comprit que le combat avait commencé depuis longtemps. Constatant non sans mal qu’à moins d’un coup de génie, Kaijin se ferait battre, il décida de marcher tranquillement avec la blonde. Dès qu’ils furent arrivés près des duellistes, assez pour les gêner en tout cas, Khildar tenta une approche :

« Tu as peut-être besoin d’aide, Kaijin.
_ Non ! Surtout pas ! »
, répondit ce dernier entre deux expirations de fatigue. « Il est à moi.
_ Très bien, je n’insiste pas. »
, fit l’aristo en levant les mains. Il était très content de la réponse de Kaijin. Il ajouta que lui et sa compagne allaient juste regarder le déroulement du combat.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyMar 4 Déc 2012 - 16:33
4 Décembre :





Il n’y avait que deux personnes qui pouvaient être aussi maladroites dans la vie : l’un d’eux s’appelait Alan, et l’autre s’appelait Diego. Il y avait deux sortes de maladresse : une qui consistait à trébucher un peu n’importe où et même à lancer des verres à travers la pièce à cause d’un faux mouvement ; l’autre consistait à rire comme des baleines en parlant de sujet scatophile, puis à bousculer et faire tomber un chat sur la neige sans faire attention, poussant le sac qu’il tenait à la main dans un grill qui faisait cuire des marrons. Créant instantanément des flammes et brûlant tout le sac et toute sa cargaison. Ça n’aurait pas été grave si dans le sac, il n’y avait rien, ou quelques affaire sans importance. Voire un bébé.
Mais trente kilos d’herbe à chat de commerce illégale, c’était difficile à avaler. Ça coûtait très cher, et ça rapportait encore plus gros.
Le matou se releva en train de feuler de peur alors que toute sa marchandise prenait feu dans le sac en papier kraft. Alan tenta de rétablir la situation avec diplomatie :


« ‘Scuse-nous.
_ MAIS VOUS ÊTES MALADES !!! VOUS SAVEZ COMBIEN CA COUTE, CE TRUC ??!! VOUS SAVEZ COMBIEN CA COUTE ??!!
_ Non »
, avoua Diego en essayant de prendre l’air peiné. De plus, il ne savait pas ce qu’était ce « truc », même s’il pouvait tenter de le deviner s’il reniflait la fumée verte qui s’échappait du grill ; ça sentait très bon en tout cas. Le chat cracha une nouvelle insulte. Le vendeur de marrons se gratta distraitement l’oreille et voulut parler, mais son doigt se recroquevilla sous une nouvelle salve de colère.

Le chat les mena dans une ruelle, ou plutôt, un coupe-gorge, ce qui se traduisait par une ruelle, la nuit. Il les insulta à nouveau, les menaça de trucs qu’il ne comprenait pas lui-même avant de se taire, ses épaules montant et descendant au rythme de sa respiration. Alan en rajouta une couche :


« Ouais, c’est bon ? Tu t’es calmé ?
_ QUOI ??!!
_ Ouais, calme-toi mec, c’était que de la beuh »
, surenchérit Diego tout tranquille. Il avait compris ce qu’était le « truc ».
« MA BEUH !!! QUE VOUS ALLEZ REMBOURSER !!! J’AI TOUTE UNE CARGAISON QUE VOUS ALLEZ ME VENDRE, BANDE DE CRETINS !!!
_ Tu rêves, minou. T’es quoi, un petit truand. Et nous on est deux Voyageurs »
, fit Alan d’un ton qu’il savait fier. En tout cas, le timing fut parfait. Dès que le point résonna en silence dans la ruelle sombre, quinze chats munis de poignards arrivèrent dans leur dos. Dix autres s’ajoutèrent devant eux, et on termina avec la silhouette massive d’un énorme matou aux airs passablement mauvais. On l’appelait Gros Fido. Alan se rétracta comme il fallait :
« Combien le gramme de beuh, t’as dit ? »

__

Ce qu’il ne fallait pas faire pour animer une crèche de Noël. Certes, on avait eu besoin de Voyageurs à la dernière minute, mais Alice ne savait pas comment elle devait le prendre. Déguisée en Marie, quinze personnes courraient autour d’elle pour la préparation d’un spectacle de rue à présenter aux petits chatons qui ne connaîtraient pas l’histoire. Debout dans des coulisses montées à la va-vite, situées dans une grosse allée du Royaume, la Voyageuse se demandait vraiment pourquoi elle avait accepté. Elle avait un tout petit peu le trac, et sa robe bleu n’était pas si confortable, sans compter le coussin qu’elle s’était mise en-dessous pour simuler une grossesse. Elle savait qu’elle avait un autre Voyageur avec elle, mais il était ici pour différentes raisons. Ce Voyageur faisait (de façon artificielle, évidemment) son mari, Joseph. Par contre, il tirait la tronche de quelqu’un qu’on avait obligé d’endosser le rôle, et ça n’avait pas l’air de lui plaire.

En même temps, il en avait des raisons pour bougonner Matthieu. D’abord, on l’avait fait endosser le rôle d’un gay excité comme un moustique devant une lanterne électrique, et maintenant, cet enfoiré de Mr. Mickaël l’obligeait à endosser un nouveau rôle. Heureusement, il était bien plus simple, et bien moins honteux. Il redressa sa barbe pour être sûr que personne ne le reconnaîtra. Il n’était pas dupe. Il avait déjà entendu la chose suivante venant d’un futur spectateur intéressé : « Quoi ? C’est LE Matthieu Furt qui reprend le rôle ? Tu m’étonnes que Marie était vierge. » Bon sang de merde…Il aurait entendu la raison stupide comme quoi le fils de Mr. Mickaël serait ici à regarder, et que le papa ne voudrait pas voir une représentation ratée. Un acteur avec un flingue derrière la nuque savait être convainquant. Il se rendit compte que sa partenaire qui allait lui donner des répliques prochainement s’approchait de lui. Il tentait de prendre une pose qui crierait « Je ne suis pas gay ». Elle lui demanda :


« Tu as tout le texte en tête ?
_ Euh, je crois, oui.
_ T’es un peu stressé, non ? Tu sais, moi aussi. »
Une nouvelle voix s’éleva quelque part.
« Les enfants ! Le rideau se lève dans cinq minutes ! Où sont les ânes ?
_ Nan nan, ça va. J’ai fait pire »
, répliqua Matthieu, qui avait parfaitement raison. « C’est juste que je le sens pas, là.
_ Allez, c’est un petit spectacle.
_ Ouais, mais je le sens pas. »

Matthieu avait parfaitement raison de pas le sentir.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyMer 5 Déc 2012 - 23:54
5 Décembre :





A la table Free, il était difficile d’y voir une famille en train de fêter le Réveillon avec joie et gaieté. En fait, c’était plutôt l’inverse, même si chacun faisait de son mieux pour croire que tout allait bien. D’un côté, il y avait le Papa Free qui observait sa tablée comme un roi guettait son domaine, et il avalait la soupe tranquillement d’une manière plutôt fière (l’entrée commune, chaude, pour plomber l’estomac avant le plat principal), la Maman Free qui semblait inquiète mais se forçait à des sourires, observant son fils aîné Ed comme s’il allait disparaître d’une seconde à l’autre, Grand-Papa Free qui jetait un drôle d’œil dans sa soupe en espérant trouver un poisson mort dedans et le refiler à sa femme, Grand-Mère Free qui cherchait le pain sans le voir juste à-côté de sa main, Ed Free qui s’attendait à tout instant à ce qu’une bombe de fureur éclate au milieu de la table, Cartel Free qui faisait attention à ce que ses frères ne fassent pas n’importe quoi, Clem Free qui jouait avec son couteau de façon particulièrement malsaine, et enfin la toute petite Free, à l’âge de dix ans, qui semblait être la seule heureuse à table.
Ce fut tout de même un heureux moment. Un drôle de moment très étrange, mais plutôt festif.


Grand-Mère : Mes chéris, où est le pain ?
Maman : Juste en face de toi, Maman.
Père : Hey, faut se réveiller la Mamy, hein ?
Cartel : Ed, tu cherches le sel peut-être ?
Ed : Non, juste que Clem a l’air de confondre son couteau avec une baguette de magicien.
Clem : Tu sais ce qu’il te dit le magicien ?
Grand-Père : Les enfants, on ne parle pas à table. Sauf pour complimenter votre grand-mère.
Grand-Mère : Ah ! Le voilà !
Grand-Père : De mon temps, les enfants étaient polis et bien élevés.
Maman : Papy, ton coude sur la table, s’il te plaît. Tu donnes une mauvaise image à la petite.
La Petite : Je suis pas petite.
Cartel : Non, t’es pas petite.
Clem : Si, tu l’es.
La Petite : Non.
Clem : Si.
Cartel : Clem, tais-toi.
Ed : Ouais, tais-toi, Clem.
Clem : Je me mêle de quoi, le blond ?
Maman : Alors, Ed, ça se passe bien tes études ?
Ed : Très bien oui.
Maman : Et ta petite amie ?
Ed : Quelle petite amie ?
Maman : Clem nous a dit que tu avais une petite amie.
Papa : Ouais ! Elle est comment ?
Ed : Si vous commencez à croire tout ce que dit Clem, vous êtes pas rendus.
Clem : J’ai jamais spécifié que c’était une fille.
Cartel : Sinon, il va bien ton pote ?
Ed : Qui ? Jacob ?
Cartel : Ouais, c’est ça.
Ed : Bof. Je lui avais proposé de venir mais il a sa propre famille. Et il paraît qu’il s’est choppé un rhume carabiné.
Clem : Une maladie infectieuse par la bouche peut-être ?
Papa : Ah non ! Pas de tapette chez moi ! Hors de question. Mon fils est pas une tapette.
Maman : Attends, chéri ! Il faut être ouvert d’esprit. C’est bien d’être homosexuel.
Papa : Mais non ! Et dire que le mariage gay frappe à notre porte. On dégénère les enfants, on dégénère.
Grand-Mère : Il est où le pain ?
Grand-Père : Là où tu l’as posé.
Grand-Mère : Ah.
Ed : Mais pourquoi vous me posez la question, je suis pas gay.
Maman : On t’en voudrait pas si tu l’étais, n’est-ce pas chéri ?
Papa : Ahah, l’accueil que je réserve aux pédés qui franchiraient ma porte sera très drôle à voir, je vous le garantis.
Maman : Il ne faut pas réagir comme ça. Tu souilles l’ambiance de la maisonnée.
Ed : Je vous ai dit que j’étais pas homo, c’est bon.
Clem : Je te comprends, Ed, moi aussi, je dirais ça à ta place.
Petite : C’est quoi être homosexuel ?
Maman : C’est compliqué, chérie. Quand tu seras grande.
Petite : Tas dit que j’étais pas petite, alors je suis grande.
Cartel : Mais oui, t’es grande, mais pas assez.
Petite : Alors je suis petite !
Cartel : Non… Tu verras ça plus tard.
Petite : Je demanderais à la maîtresse ?
Cartel : Non, ne demande pas à la maîtresse.
Petite : Pourquoi ?
Clem : T’as pas changé, t’es toujours aussi bête.
Petite : Je suis pas bête !
Ed : C’est vrai Clem, il paraît que t’as déménagé dans ton chez toi. T’as fait combien de crises de larmes avant de te calmer ?
Clem : Pas trop, je paie mes loyers.
Ed : Avec ce qu’il te reste de fric de tes pizzas que t’achètes ? Tu sais pas faire cuire des pâtes.
Grand-Mère : Ah, c’est bon, j’ai le pain.
Clem : Bien sûr que si !
Grand-Père : D’ailleurs, de mon temps, on n’avait pas tous ces machins. On n’avait pas tous ces problèmes.
Clem : Mais oui, Papy, tout était parfait en 1950.
Grand-Mère : D’ailleurs, ça me rappelle la fois où j’ai trouvé des framboises dans les bois.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyJeu 6 Déc 2012 - 20:00
6 Décembre :





Jacob était effectivement atteint d’une fièvre violente. Elle n’était pas dangereuse heureusement, mais elle n’était pas non plus bénigne. Le pauvre Jacob était obligé de rester dans son lit, le front prêt à cuire un œuf, convulsant tranquillement sous ses draps en jetant un œil au plafond de sa chambre. Le plafond semblait être plus vivant que le jeune homme, ce qui dégoûta ce dernier qui tenta de s’endormir. Dire qu’il avait réussi à manipuler Ed si subtilement que celui-ci était bien parti pour l’inviter sur Paris, à la maison Free. Ni vu ni connu, un Cheval de Troie parfait. Jacob ne cherchait certes pas forcément à cacher sa relation avec la sœur de Ed, mais il trouvait que l’occasion était bonne et devait être tentée. Mais... Bah, terrassé par une bête maladie. Jacob se retourna sur son oreille trempé de sueur. Sur Dreamland, tout devrait bien se passer.


Jacob arriva seul dans une forêt enneigée. Il était incapable de situer le Royaume ; déjà parce qu’il y avait des chances qu’il ne soit jamais venu dans des forêts de pins aussi gigantesques que ça, mais aussi parce que le climat modifiait sa perception. Peut-être un Royaume de la Zone 3... s’il y avait des montagnes, il serait fixé (le Royaume Cristal par exemple). Le paysage était une sorte de mixte entre la jungle du film Avatar et le Canada. Il se mit à marcher lentement, parce qu’il sentait qu’il était malade. Encore. Heureusement, sa constitution de Voyageur plus endurante lui permettait de mieux supporter sa fièvre. Jacob s’approcha d’un lac gigantesque presque givré. Il put voir son reflet dedans, et celui-ci avait la peau pâle et le nez rouge. Pas à cause du froid, c’était certain, puisqu’il ne le ressentait pas. La bulle était une prison qui avait quelques avantages. Être imperméable à toutes les attaques en était un par exemple. Par contre, il ne fut pas préparé au spectacle qui se passa devant lui. A un kilomètre du lac, il y eut une explosion soudaine, une gerbe de flammes localisée. Jacob se dépêcha de voler vers cet endroit pour découvrir la cause de ce remue-ménage. Dès qu’il fut arrivé à destination, il vit de la fumée, un petit trou d’obus, de la terre noircie, ainsi que quatre pieds de renne. Le reste du corps devait être éparpillé un peu n’importe où.

__

Les rennes du Père Noël (ils étaient huit : Danseuse, Fringante, Cupidon et Eclair pour les femelles, ainsi que Tornade, Furie, Comète et Tonnerre pour les mâles ; oui, on pourrait croire qu’ils sortaient d’un club d’équitation) se dépêchèrent de se rendre vers l’explosion. Ils ne savaient pas d’où cela venait, sinon du lac. Ils coururent à toute vitesse entre les arbres et découvrirent l’étrange spectacle en même temps que Jacob que quelques-uns avaient vu voler vers la déflagration. Jacob avait vu que c’était un renne qui avait explosé, eux virent que c’était Rodolphe, LE renne chouchou par excellence. Le plus petit, le plus mignon, le plus kawai, et le préféré du Père Noël. Ils furent tous horrifiés de cette perte dans la mesure où le traîneau aurait du mal à être transporté par huit rennes, et se demandaient surtout qui avait causé ce massacre. Les plus vifs accusèrent en grognant Jacob.


« Ces putains de Voyageur ! Ils s’amusent à tuer les rennes depuis quelques temps ! Comme si c’était un sport !
_ Il est venu attiré par l’explosion »
, fit Fringante, une renne aux allures puissantes. « Il n’est pas responsable.
_ Un Voyageur ! C’est un Voyageur !
_ Et alors ? Ils ne sont pas tous méchants. Regardez-le, il semble aussi désemparé que nous. »
Jacob était surtout en train de leur dire par signe qu’il ne comprenait pas ce qu’ils disaient. Les paroles sages des rennes bienveillants calmèrent les deux ou trois grincheux.

Très vite, leur discussion tourna autour du coupable de cet attentat, de cette monstruosité. Mais ils ne pouvaient connaître l’identité du coupable qu’en ne se basant sur des spéculations. Ils décidèrent de rapporter cette mauvaise nouvelle au Père Noël. Le traîneau n’irait pas aussi vite sans Rodolphe, peut-être pas assez pour décoller mais il n’y avait aucun renne sauvage qui s’y connaissait assez en viols de la relativité pour voler comme les autres à une vitesse totalement ahurissante. Ce fut Eclair qui eut l’idée :


« Ce Voyageur sait voler, non ?
_ Et alors ? Tu ne comptes pas sur lui pour remplacer Rodolphe ?
_ On a vu qu’il volait, plutôt vite en plus, et en plus, il a le nez rouge. N’est-ce pas providentiel ?
_ Tu voudrais que le traîneau du Père Noël soit tiré par un Voyageur ?
_ A-t-on le choix ?
_ Allons demander au Père Noël. »

Ils demandèrent à Jacob de le suivre avec des signes, comprenant que le pauvre était sourd et muet. Jacob accepta de les suivre, les trouvant amical, sans savoir ce qu’on attendait de lui.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyVen 7 Déc 2012 - 18:22
7 Décembre :





Kala attendait Clem depuis des heures. Il l’avait prévenu qu’il y aurait le Réveillon en famille et qu’il risquait de se faire énerver par son grand-frère. Kala avait déjà croisé Ed ; disons qu’il comprenait pourquoi Clem le détestait. Il se cura le nez en attendant patiemment que son pote arrive. Il commençait à être frigorifié, même s’il était emmitouflé dans son grand manteau rouge. Il serra ses bras contre son torse et se mit à avancer au milieu de la route menant au Royaume des Chats. Il en avait pour une heure de marche au moins avant de trouver un peu de chaleur près d’une poêle à charbon. Il sentait déjà la fumée et… Tiens… ça, c’était étrange.

Sur Dreamland, on s’attendait à voir à tout, et surtout à entendre des grognements bestiaux provenant de gueules carnivores et gigantesques, mais c’était certainement la première fois de sa vie que Kala entendait des babillements de bébé. Il tourna la tête et ses yeux s’écarquillèrent. Il y avait bien un bébé, perdu dans une couverture en lin blanc. Il était minuscule… Il ne devait même pas avoir plus de quinze jours. Autre détail, il avait sur sa tête une croix chrétienne inversée et avait la peau rouge. Kala leva les épaules et s’empara du bambin abandonné. Qui l’avait laissé là, à la merci de la neige ? Il dévisagea le bébé et celui-ci le lui rendit bien. Il semblait sur le point de pleurer à tout moment, à moins qu’il ne voulait rire. Ce fut pile à ce moment que Clem arriva sur Dreamland. Il avait l’air énervé mais sa colère disparut quand il vit Kala avec un petit gosse rouge dans les bras.


« T’es devenu papa ?
_ Euh, non, je viens de le trouver dans la neige.
_ Ah. »
L’explication la plus simple et la plus conne jamais entendue. « Qui l’a abandonné ?
_ Je sais pas. J’aurais bien voulu lui poser la question mais…
_ Okay, bah, on en fait quoi ? »
Il y avait pas d’autre alternative que la réponse de Kala.
« C’te question, on le garde. On n’est pas des monstres.
_ Ouais… C’est fou, il ressemble un peu à Hellboy. »


__

Un Chat hurlait en silence, une main en bâillon devant sa bouche. Il se tordait de douleur sur le sol, une Voyageuse sur son dos qui lui faisait mal, mais qui lui faisait mal… Dès qu’elle eut fini de lui causer d’ignobles souffrances, elle s’excusa à son oreille avant de le quitter et de chercher une nouvelle victime dans les ruelles sombres. Megan haïssait Pijn : il lui avait dit que faire souffrir des gens en plein Noël augmenterait sa propre puissance de façon exponentielle. Il lui avait dit de faire souffrir à mort une quinzaine d’individus. Contre son gré, elle en était à trois déjà. Il paierait pour lui demander de faire des séances de torture cette nuit en particulier, mais elle avait trop abusé de sa patience ces derniers jours pour pouvoir protester. Une nouvelle nuit comme la dernière fois… Plus jamais.

Megan fut toutefois interrompue par une patrouille de gardes, alors que le corps de sa dernière victime gisait encore sur le sol. Ni une ni deux, ceux-ci dégainèrent leur lance et se mirent à invectiver la demoiselle. Cette dernière soupira. Que devait-elle faire ? Une erreur dans le combat et elle se retrouvait transpercée par un pilum. Elle s’apprêtait à fuir sans demander son reste, mais elle se sentit téléportée. Un coup elle était dans la rue, l’autre sur une branche du gigantesque sapin de cent mètres d haut montée par les habitants au centre de la ville, décoré de partout. De là-haut, elle était invisible, entre toutes les ramifications et les pins. Elle devina qui l’avait transportée ici avant même qu’elle ne le voit du regard. Ed était en train de fumer tranquillement comme si de rien n’était. Elle lui dit sans méchanceté dans la voix :


« J’apprécie, mais j’aurais pu me débrouiller seule.
_ Je sais. Considère-toi comme arrêtée.
_ Ça me fait une bonne excuse comme ça, hein ?
_ Pijn peut pas me toucher sans passer par Maze, et Maze est une vraie mère-poule.
_ Merci en tout cas »
, fit Megan en s’asseyant sur la branche froide du sapin immense. Ça lui ôtait une épine du pied. Mais elle n’arriverait quand même pas à profiter du Noël. Elle changea de sujet : « T’as passé un bon Réveillon ?
_ Je l’ai passé avec la famille. Et toi ?
_ Bien. Mais Pijn m’a vraiment fait chier sur ce coup.
_ Fais gaffe. C’est un des Seigneurs Cauchemars les moins commodes.
_ T’inquiète, je le gère. J’ai un peu compris comment il fonctionnait. »
Ed ne rajouta rien derrière ça.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptySam 8 Déc 2012 - 1:26
8 Décembre :





« Je vous avais dit que ça marchait, Germaine », ricana Fino. Il était amusant que Germaine devait être la seule personne qu’il vouvoyait. Pas par déférence, mais peut-être tout simplement parce que le tutoiement ne semblait jamais adapté avec elle. La limace remonta ses lunettes sans paraître démontée par le paysage dans lequel ils étaient. Enfin, paysage… Ils étaient plutôt entourés d’un vortex de fumée, de brume compacte et blanche qui faisait penser à un kaléidoscope albinos. Germaine avoua :
« Je ne m’attendais pas à ce que dormir en méditant sur ses mauvaises actions la nuit de Noël en faisant brûler une bougie de la vieille époque amenait les gens, là.
_ Faut être un sacré connard, oubliez pas cette condition. C’est un vieux truc, je l’ai vu dans un livre.
_ Et maintenant ?
_ Quoi ? Bah on attend. Y a des gardiens qui vont venir nous gaver. Ils vont tenter de nous rendre gentils. S’ils y arrivent, on aura le cerveau lessivé et on se mettra à aimer les gens, en se réveillant dans notre lit.
_ Et si on parvient à rester… rationnels »
, proposa Germaine qui ne se considérait pas comme méchante, mais comme indispensable à la finance onirique.
« En fait, on est près de la maison du Père Noël, tu vois ? C’est là où sa magie de Noël fonctionne vraiment. Il suffit de dissiper le sortilège et on se sera téléportés gratuitement ! » Fino semblait éructer du génie de son plan. Si Germaine connaissait le sens du mot « ridicule », elle l’aurait sûrement employé dans sa tête. Mais elle savait que cette idée était très efficace et ça l’aidait à accepter l’absurde de la situation.

Perdu dans le vortex de Noël, ils aperçurent enfin un fantôme arriver dans leur direction. Il semblait être un Voyageur (c’en était un), et les plus connaisseurs reconnaîtraient sans nul doute Caîn Sloph, qui avait l’air d’être très ennuyé. Il prit sa voix habituelle, plutôt grave, et se mit à considérer les nouveaux arrivants.


« Yo, je suis le Fantôme du passé. » Il ne s’attendait pas à une absence totale de réaction de la part des deux Créatures des Rêves très étrange qu’il avait cette fois-ci ; normalement, les gens étaient plutôt surpris et se demandaient quel rêve étrange il faisait là. Caîn reprit, déjà agacé, se souvenant des dossiers : « Alors, Fino, je vais te montrer tes erreurs du passé.
_ Bouge ton cul alors, j’ai autre chose à foutre.
_ Ferme-la un peu… Voilà. »
Le fantôme Caîn tapa dans ses mains et le décor changea : il montrait un immense festival rempli d’attractions dont les passants étaient des personnages de dessins animés. On pouvait notamment voir une tour de communication dont une plate-forme au sommet accueillait de nombreux individus dont Ed (écrasé par un Voyageur mastoc), des personnages de South Park et Fino lui-même. Caîn pointa le problème du doigt :
« Là, à cet instant. Tu faisais partie d’un gang diabolique et on t’a demandé d’activer la machine pour détruire toute la zone et réussir le plan machiavélique.
_ Et quoi, j’aurais pas dû ?
_ Et bien, il se trouve que tu t’es retourné contre tes alliés pour devenir un gentil. En tant qu’un des grands méchants actuels de Dreamland, je trouve ça ignoble.
_ Ah. »
Fino s’était attendu à quelque chose de plus mielleux et de plus pitoyable. Il rajouta : « Bah rien à foutre, j’ai estimé que c’était le truc le plus chiant que je pouvais faire à l’instant. Tu dégages maintenant ?
_ Euh, non, je dois aussi m’occuper de… Germaine ! Oui, Germaine, pendant ce temps-là, vous étiez en train de faire de la comptabilité.
_ Oui.
_ Et vos actions ne vous ont pas choqué ?
_ C’est mon travail.
_ Bon, bah, je vois que je suis pas très utile. Je vous passe la suite. »
termina Caîn en dégageant vite fait. Quel boulot de merde. Les gens n’étaient plus ce qu’ils étaient.

  Ce fut maintenant un décor qui leur disait quelque chose : ils étaient en plein dans le hall du Royaume des Deux Déesses, et des couples qui ne les voyaient pas semblaient être en train de se frotter les lèvres avec leur manche, comme une nouvelle danse ridicule. Et ce fut maintenant Hélène qui arriva devant eux, l’air un peu égaré. Fino la reconnut tout de suite :


« Qu’est-ce que tu fous là, Hélène ? T’étais pas crevée dans des terres inconnues ?
_ Je crois que je me suis perdu, en fait.
_ T’es vraiment une incapable. Tu serais capable de tourner en rond même si on te faisait bouffer un GPS.
_ Ouais bon, je vois que t’as pas changé. Mais je dois faire mon taf de Fantôme du Présent. Là, tu vois, t’as deux tourtereaux qui saignent du nez dans le hall. C’est à cause de ton gui piégé.
_ Ahah ! Putain, ça a marché ! »
Pour les nuits avant Noël, Fino s’était amusé à suspendre un gui dans le hall. Dès que deux amoureux passaient, le phoque secouait une ficelle et faisait tomber beaucoup de grains de poivre du gui. Du poivre plutôt costaud. Dans la même catégorie, il avait piégé d’autres boules de gui comme la célèbre « boule de gui qui tombe sur les amoureux sans raison en plein baiser », et la fameuse « boule de gui qui explose pour effrayer les amoureux ». Fino adorait Noël.
« Putain, ils en gardent encore les séquelles ! Je suis trop content.
_ T’as aucun regret ?
_ Certainement pas ! Je suis ravi de voir que ça a fonctionné !
_ Même quand tu as ordonné à Clane d’embrasser Germaine, ce qui l’a couvert de pustules immondes !
_ Aucun ! Et merci beaucoup de m’avoir montré ça !
_ Et bah okay. En même temps, je doutais que tu culpabilises. Et pour Germaine, pendant ce temps-là, tu te chargeais de la comptabilité.
_ Certainement.
_ Pas même un tout petit regret ?
_ Si. J’ai oublié le bilan de Décembre sous une tasse de café. Maintenant, il y a un rond dessus.
_ Je crois que vous êtes pas prêt de comprendre… Je vous laisse au dernier Fantôme. »


  Elle disparut net, et le décor se modifia une nouvelle fois. Mais ce fut de nouveau le vortex. Il y eut la silhouette que Fino connaissait bien aussi, et il jura quand il la reconnut. Un albinos aux cheveux longs s’avançait vers eux avec une liste à la main. Il avait le pas aussi assuré qu’un ivrogne. C’était Lou. Fino le salua :


« Encore toi ! Putain de tarlouze !
_ Oh merde ! Pas toi !
_ Ta gueule ! Dégage !
_ Mais merde, la nuit de Noël ! Pédé de phoque !
_ Vas-y, grouille. Je vais pas supporter de te voir plus de cinq secondes. Fais apparaître le paysage, dis tes conneries, et on se tire.
_ On peut faire apparaître un paysage ? »
, demanda Lou très curieux. Il essaya mais rien ne vint.
« Putain ! T’es vraiment qu’un incapable !
_ Allez, on s’en branle du paysage. Alors Fino, dans le futur, tu vas… tuer des gens, menacer des gens, faire plein de trucs pas bien, etc, etc, etc. T’as quelque chose à en dire ?
_ Mec, j’en ai rien à foutre. Tant mieux. Je suis même heureux de savoir que je vais continuer à être parfaitement saint avec moi-même.
_ Tiens. Je vois aussi sur la liste que tu vas te marier avec une belle brune, que tu vas te ranger et devenir un mec bien.
_ C’est tellement con que tu pourrais te charger de faire des horoscopes. Arrête de te foutre de moi et laisse-nous passer.
_ Okay, j’ai peut-être un peu menti. Pour la grosse limace maintenant… Là, je vois que tu vas continuer à faire de la comptabilité. Ça te déprime pas ?
_ Je suis ravie »
, fit Germaine sans paraître l’être. Elle ne comprenait pas la difficulté de l’exercice. Lou jeta sa feuille et tourna les épaules :
« Bon, je me casse avant de gerber sur le bébé phoque.
_ Lou, la prochaine fois qu’on est dans le même Royaume, j’ai un conseil : éloigne-toi des fenêtres, pauvre pute ! »


 L’insulte fut le point final avant de présenter un paysage tout aussi blanc que le vortex, mais bien plus structuré.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyDim 9 Déc 2012 - 23:02
9 Décembre :





Après la chorale de Noël, le sapin gigantesque, les décorations un peu partout, et plein d’autres idées, il manquait encore une dernière installation à présenter : une très grande fresque dessinée par deux autres Voyageurs triés sur le volet (à comprendre, pris complètement au hasard). Ils avaient une immense toile et tentaient de représenter avec de la peinture acrylique le Royaume des Chats avec le Père Noël qui passait devant la Lune dans un contraste aussi connu que sympa (le syndrome ET, pour ceux qui n’ont aucune culture).

Par contre, ils n’avaient vraiment pas beaucoup de temps et le tableau était loin d’être terminé. En même temps, on leur avait donné, allez, quelques heures pour couvrir une surface grande de deux mètres cinquante de hauteur sur dix mètres. C’était bien payé, peut-être, mais en même temps, les chats du Royaume abusaient un peu. Hayato avait les mains couvertes de peinture et tiraient la langue. Il n’aurait peut-être pas dû manger un arbre du fruit défendu. En fait, c’était la faute à Alex. Disons que c’était lui qui avait proposé au Roi de faire un immense dessin, et celui-ci avait accepté. Avec les contraintes précédentes : un truc gros et tout de suite. Pour se faire, il avait demandé à Hayato, un Voyageur qui lui en devait une depuis cet épisode au Royaume des Sucreries. Alex regorgeait de bonnes idées. Mais un puits trop rempli inondait les alentours.


« Et là, une maison, ça sera superbe ! Ah oui, une maison. Superbe. » Et il se mettait à l’ouvrage sans demander l’avis d’Hayato, comme un fou. Putain, il y allait, lui. Quelle motivation... « Et là, une étoile ! Une étoile, voilà, comme ça. Tu m’en fais plein comme ça, okay, mec ?
_ Je gère les fenêtres de la quinzième maison que tu m’as demandé de faire. Atta un peu, quoi.
_ Oui ! Des fenêtres ! Faut que je rajoute des fenêtres là et là et là et là. Dès qu’on aura fini, on pourra s’occuper de faire des cartes postales, qu’est-ce que t’en dis ?
_ On n’aura pas fini, mec. Le Père Noël, c’est d’un instant à l’autre et il nous manque… »
Une brève réflexion. « Quelques dizaines d’heures de travail.
_ L’heure ! Une horloge ! Mon dieu, on a oublié une horloge ! »


__

Fino et Germaine (encore eux décidément), étaient tout près du traîneau. Ils pouvaient voir que sept rennes y étaient déjà attelés ainsi que… Fino faillit jurer. Putain, Jacob ! Mais qu’est-ce qu’il branlait là, lui ? On l’avait confondu avec un renne ou quoi ? Il avait le visage de celui qui semblait heureux de rendre service. Une file de lutins était en train de charger à fond le véhicule de cadeaux de toutes les dimensions et de toutes les couleurs. Un gamin qui voyait tel chargement aurait été pris d’une crise cardiaque sur le champ. On ne recevait pas une image de dix mille paquets colorés sans en sortir indemne.

Le bébé phoque se dépêcha. Il était là pour faire chanter le Père Noël. Où était ce gros impotent ? La nuit empêchait tout de même de bien voir et les sources de lumières environnantes n’étaient pas nombreuses. Il fallait qu’il se grouille de lui parler avant qu’il ne parte faire sa tournée ; l’obèse serait capable de déclarer le vainqueur avant de rentrer chez lui, rendant tout le plan de Fino caduque. Bien cachés derrière les buissons, les deux Créatures des Rêves espionnaient sans se faire voir. Germaine regardait droit devant elle sans vraiment chercher. Elle ne portait qu’un petit tricot sur elle, mais elle semblait ne rien sentir. En même temps, elle était plus gelée que le paysage extérieur.


« Germaine, je pense que dès je trouverai ce gros tas de Père Noël, je commencerais par lui faire bouffer sa barbe. Il va avoir du mal à parler mais il faut toujours des bande-annonces avant le film.
_ Très bien, j’en prends note.
_ Et pour vraiment commencer, je pourrais peut-être lacérer au niveau du ventre un de ses rennes et faire tomber toutes ses tripes sur son visage de crétin.
_ D’accord, je garde ça en tête.
_ Et après, je lui ferais le coup du papier de verre russe dans le…
_ Il semblerait que le Père Noël monte sur son traîneau.
_ OH MERDE !!! »
Dommage, parce qu’il savait où enfoncer le papier de verre, et ce n’était pas dans l’arrière-train.

Les deux sortirent de leur bosquet et foncèrent pour arrêter le Père Noël avant qu’il ne parte. Malheureusement, celui-ci était déjà installé et agita une clochette dorée pour avertir ses rennes (Jacob eut un temps de retard). Ils s’en allait déjà et les rennes se mettaient doucement à accélérer. Il se fallut de justesse que Fino et Germaine réussissent à rentrer dans le chariot par l’arrière, tombant dans une hotte de plus de dix mille jouets, certainement sans que le Père Noël ne les entende. Et ils furent submergés par des centaines et des centaines de boîte. Ils étaient biens, tiens. Se tirer de ce tas de cadeau allait pas être facile.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyLun 10 Déc 2012 - 0:38
10 Décembre :





Le traîneau s’envola ; pour des millions d’enfants, cette scène était la plus incroyable qu’il pouvait imaginer. Toute la magie de Noël était représentée dans ce départ, toute la fête commençait maintenant que les rennes s’élevaient paresseusement dans les cieux, et brisant ainsi le ciel de centaines de paillettes et du son de cloche si caractéristique. Du point de vue du Père Noël, ça se traduisit surtout par une baisse de température conséquente ainsi qu’un vent en plein dans la barbe. Il tint les rennes en éternuant tandis qu’il prit de la vitesse. Il avait du chemin à faire.

Le Père Noël disparut dans une faille spatio-temporelle (le terme officiel pour désigner tout ce qui ressemblait à une fissure céleste déguisée en vortex amenant à un endroit tout autre que celui dans lequel vous étiez). Le traîneau apparut soudain dans le Royaume des Tropiques, venteux, la mer s’écrasant en silence contre le sable. Dans les temps, le Père Noël descendait lui-même dans les cheminées. Mais ça, c’était avant qu’il ne pèse cent quarante kilos et avant que la population se résume à… à beaucoup moins que dix milliards d’individus. Et que les cheminées étaient présentes dans toutes les maisons. Il avait donc adopté un système un peu moins artisanal, mais tout aussi joli. Les cadeaux volaient tous seuls du traîneau jusqu’aux cheminées correspondantes (ou aux fenêtres. Ou aux portes. Ou n’importe quoi qui ressemblait à un interstice où un paquet pouvait s’y glisser. Ou alors encore les fenêtres, mais on les brisait cette fois afin d’atterrir tranquillement au pied du sapin). Ainsi, le traîneau non seulement éclairé par des petites ampoules, laissait échapper des dizaines et des dizaines de cadeaux qui filaient dans le ciel en laissant un ruban doré et rouge derrière eux, comme un superbe feu d’artifice silencieux et qui en mettait plein les yeux.

Un autre élément technique très intéressant. Avant, on envoyait des lettres au Père Noël pour lui indiquer ce qu’on faisait. Rapidement, il était surchargé de lettres dont il devait lire et les envoyer aux lutins pour qu’ils les fabriquent. Mais la légende n’était pas tout à fait exacte : l’important était la lettre. Tant que les enfants écrivaient la lettre, les informations étaient envoyées au Père Noël même si on ne la lui envoyait pas. C’était ce qu’on appelait la Magie de Noël, mais aussi la solution la plus efficace contre les parents qui n’envoyaient pas la lettre parce qu’ils ne croyaient pas à toutes ces fadaises d’obèse communiste. Le Père Noël avait aussi tenté d’ouvrir une boîte mail pour accueillir toutes les lettres sans passer par la magie, mais il avait été envahi par les spams, ce qui l’avait agacé au plus haut point (surtout quand ils recevaient ceux qui disaient « Tu as envie d’envoyer ta lettre au Père Noël ? Clique sur ce lien. »).

Pour terminer, dès que les cadeaux étaient sous le sapin, ou dans les mains du petit s’il manquait le conifère (avec toutes ces répliques en plastique), le compte en banque des parents était automatiquement déduit des jouets demandés en EV. Par contre, le Père Noël ne touchait rien des sous (ça serait contraire à l’esprit de la fête). Mais c’était une façon de remercier tous les investisseurs qui avaient fourni au Père Noël et plus particulièrement à ses lutins les matières premières, les compétences pour maîtriser l’électronique haut-de-gamme, etc. Sa seule récompense était le cookie et le verre de lait (les principales raison de son obésité d’ailleurs ; mangez dix millions de cookies en une seule nuit et vous verrez si vous garderez la même stature).

En tout cas, les cadeaux s’envolaient vers les maisons que survolait l’immense traîneau du Père Noël. Il passa dans tous les Royaumes en se téléportant, disposant cadeaux dans toutes les maisons dans des festivals de paillettes et de couleur que les habitants applaudissaient. Il passa à Champiland en fournissant majoritairement des feuilles de pets, il traversa tout le Royaume des Sucreries où il laissa tomber par centaines des livres de recette, il continua à Discoland où les chansons de Noël étaient remixées pour le plaisir de tout le monde, il se téléporta dans les cieux du Royaume Canin où il envoya des os tandis que des concerts d’aboiement le remerciaient, il s’envola à travers le Royaume Cristal et ses décorations d’une splendeur presque inégalable, il était ensuite à Circus Attractions où se concentrait la plus grande ribambelle de gamins de tout Dreamland, il tomba maintenant dans la Tour des Arts où une explosion de couleurs sur un tableau gigantesque le représentait sous son meilleur profil, il pénétra même dans les territoires oubliés de Relouland où il livra des paquets de stylo sur lesquels se jetèrent tous les secrétaires, il virait de bord à Kazinopolis où il apporta de la chance, dans le Royaume de la Table Pentagonale où son apparition remplit d’espoir tous les pauvres du Royaume, et il poursuivait son chemin dans des dizaines et des dizaines de contrées, tout ça pour arriver au Royaume des Chats. Les cadeaux allaient commencer à voler quand le portable du Père Noël vibra. Généralement, il ne décrochait jamais, mais il savait qui était à l’autre bout du fil. Il accepta l’appel aux frontières du Royaume :


« Allo ?
_ C’est terminé. Vous pouvez rentrer.
_ Mais je n’ai pas terminé ma distribu…
_ Dreamland va exploser d’un instant à l’autre. Arrêtez de dire des bêtises et dépêchez-vous de nous rapporter les EV que vous avez économisé à l’endroit convenu. Avec ce qu’on a récolté cette nuit et vos économies personnelles, nous allons pouvoir passer à la suite.
_ Je peux juste terminer ce Royaume ?
_ Vous êtes vraiment un imbécile. La réponse est non. A moins que vous ne préfériez avoir Carl sur le dos ? »


La communication coupa à tout moment. Le Père Noël soupira. Il aurait voulu au moins terminer sa tournée habituelle. Là, il se sentait comme… comme décapité. Il fila bien à travers le Royaume, mais sans qu’aucun cadeau ne soit distribué, provoquant la totale stupéfaction de ses habitants.

Noël venait de mourir sous leurs yeux, alors que le Père Noël les délaissait sans aucune raison.
Noël venait de mourir.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyMar 11 Déc 2012 - 18:31
11 Décembre :





Tous les habitants du Royaume pouvaient voir le traîneau qui s’en allait vers d’autres horizons, cherchant à rejoindre une autre faille spatio-temporelle à l’autre bout de la ville. Et aucun cadeau ne fut délivré. Le traîneau ne laissait pas d’étincelle derrière lui, les ampoules le clignotaient pas, les clochettes ne carillonnaient pas. C’était presque une scène de cauchemar.

Riku et Hikaru n’avaient même pas commencé à lancer toute la chorale qu’ils regardaient le spectacle en même temps que les autres. Les enfants commençaient déjà à imaginer le pire et leur menton tremblotait.
Nayki Shin et Nedru Etol regardaient les prévisions de leur employeur prendre tout leur sens. Ils se regardaient l’un l’autre : ils devaient agir.
Diego et Alan regardaient ailleurs.
Tenkensu et Kaijin en arrêtèrent presque de se battre, tant les deux spectateurs étaient fascinés par l’horreur qui se dégageait du ciel vide. Lith s’en mordait la lèvre.
La représentation de Matt et d’Alice ne commença pas ; il y eut deux coups de bâton, mais le troisième ne vint jamais (le fait que le bâton tombe sur le sol ne comptait pas).
Megan lâcha un juron parce qu’elle sentait qu’elle avait le droit.
Il restait Dox qui demandait à ses employeurs s’il devait mettre le courant ou pas, finalement, histoire d’allumer des néons.
Il n’y eut qu’une personne qui vit ça d’un bon œil. Hayato questionna :

« Euh, il se passe quoi, là ?
_ Il se passe qu’on a un répit ! »
, répondit Alex avec énergie. Il repassa rapidement sur la toile. « Bouge ton cul, le Père Noël a accepté de nous laisser un peu de marge avant de revenir ! Fais du gui ! DU GUI ! »

En fait, il y eut une autre réaction positive. Contre toute attente, c’était Ed. Il mâchonnait son petit pet éteint et il se dit que pour une fois, il allait participer à quelque chose de grandiose. Le sauvetage de Noël. Ça ferait taire tous ses détracteurs d’un coup. Il s’excusa à Megan et s’enfuit du sapin d’un saut. Il retomba en plein milieu de la place. Tandis que le traîneau continuait à avancer dans le ciel, le blondinet se dépêcha de rassurer toute la populace d’un cri puissant :

« HEY ! HEY ! Je vais rattraper le Père Noël ! J’ai besoin d’un véhicule ! » Tout le monde se calma (mentalement parlant, ils n’avaient pas hurlé à la mort). Ils réfléchissaient à toute vitesse. Un Voyageur pour sauver leur Noël, rattraper le traîneau… Il fallait agir vite, très vite. Mais une nouvelle voix, féminine celle-là, s’éleva au-dessus de la foule :
« Je viens ! Ed, je viens aussi ! Et Khi aussi ! » Apparurent donc une Lithium affolée qui traînait derrière elle un autre Voyageur dont le visage tentait tant bien que mal de cacher qu’il était ravi de ce qui arrivait. Ed secoua la tête affirmativement. Il reconnaissait la blonde, mais l’autre Voyageur ne lui était pas inconnu pour autant. Pas grave, il s’en rappellerait plus tard. Des chats partaient dans tous les coins pour partir aller chercher des véhicules, mais les trois héros se rendirent compte qu’ils n’avaient pas que ça en tête. Cinq chats traînaient un énorme sac en toile. Un vieux matou à moustache leur expliqua :
« Il y a dedans toutes nos lettres écrites pour le Père Noël. Il faut le lui apporter !
_ Bon, okay, on va trimballer ce machin »
, fit Ed en se disant que ce n’était peut-être pas une bonne idée. Mais une chatte prit la parole :
« Et voici un deuxième sac ! Il y a tous les biscuits à l’intérieur. Si le Père Noël ne revenait pas, il aura au moins notre gratitude.
_ Euh, ça commence un peu à…
_ Et voici le troisième sac ! Des dizaines et des dizaines de briques de lait qu’il a loupé. Faut tout lui apporter. »
Les trois Voyageurs commençaient à se dévisager en se disant qu’il y avait la nécessité, et la non-nécessité, lourde, terriblement lourde. Mais il fallait bien se résigner ; qui savait, les chats ne les laisseraient peut-être pas partir sans ça. Khildar chercha les véhicules du regard au travers de la foule qui les encerclait et qui bougeait sans cesse, et se rendit compte que le Père Noël n’allait pas tarder à atteindre la faille spatio-temporelle. On leur apporta enfin des montures, que le Lord considéra avec beaucoup de circonspection :
« Désolé, mais j’ai bien peur que des chameaux ne soient pas assez… rapides pour rattraper le Père Noël. » Il savait que c’était un euphémisme. Sans les bêtes, les trois Voyageurs pourraient certainement courir plus rapidement. Il entendit tout de même des bruits de cylindré violents. Il se retourna en même temps que ses deux compères. Et il vit Lith sourire de façon extrêmement vilaine. Un squelette en blouson de cuir et des flammes sur la tête chevauchait une énorme moto. Et il avait deux amis avec lui. Aussi sur des motos.

« Come On, Lithy, Let’s Go Party. » C'était Crâne, évidemment, un motard célèbre du Royaume, aussi connu comme le Ghost Rider (de pacotille).

Trois Voyageurs. Trois motos. Une cible. Il était temps de rattraper le Père Noël. Les motards avaient laissé leur moto aux trois émissaires, et les regardaient s’éloigner en même temps que les habitants du Royaume. Il y eut trois traces de pneu sur la neige, et trois véhicules fonçant à une vitesse dingue hors de la ville.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyJeu 13 Déc 2012 - 2:05
12 Décembre :





Les trois Voyageurs ne furent pas les seuls à réagir, ni les plus rapides. Ned et Nayki arrêtèrent toutes leurs activités et se dirigèrent dans une petite cabane de jardin située à deux pâtés de maison. Tandis que tous les chats préparaient le départ express de leurs héros, les deux enquêteurs savaient que la phase d’observation était terminée et qu’effectivement, il y avait quelque chose de louche. Leur employeur leur avait livré tout le matériel nécessaire en cas de dérapage de Noël, et ce matériel consistait en un traîneau pour enfant où on aurait du mal à y installer deux personnes. La première fois qu’ils l’avaient vu, Nayki avait pensé que c’était un simple traîneau canadien, tiré par de magnifiques huskys, voire des chiens-loups. La déception fut de mise quand ils remarquèrent que le traîneau était en fait tiré par des mignons petits hérissons de Noël. Évidemment, ils pouvaient voler, mais n’étaient pas aussi rapides que les rennes surentraînés du Père Noël. Cependant, ils pourraient certainement permettre aux deux enquêteurs de traverser à leur tour la faille spatio-temporelle.

« Je monte devant », déclara Nedru rapidement.

Aucun des deux ne savait vraiment piloter, mais avoir la phobie de l’apprentissage pouvait se révéler une bonne alternative à l’expérience. Le brun fit claquer son fouet en l’air et apeura ainsi les hérissons qui se mirent à courir hors de la cabane, entraînant difficilement le chariot derrière eux. Puis comme par magie, une fois arrivés à l’extérieur, ils montèrent tout doucement sans faire attention à la gravité et volaient un mètre au-dessus des toits. Presque invisible, très peu de chats remarquèrent le second chariot qui se mit à la poursuite du second. Une course silencieuse et invisible eut lieu, entre un énorme chariot tiré par de splendides rennes (et un Voyageur aux cheveux violets) et un autre bien plus petit emmené par des hérissons volants qui cherchaient à ne pas perdre trop de distance entre eux.

__

Dans la chorale, ce fut la panique. Felen n’était plus là et les petits chatons du chœur formé par des chatons et autres animaux consensuels étaient déjà en train d’effondrer leurs épaules et se mettre à gémir. Hikari et Riku savaient qu’il fallait prendre les choses en main, mais ils ne savaient pas si bien faire que ça. La fille prit l’initiative avec un sourire forcé :


« Le Père Noël vous teste. Il faut chanter pour qu’ils reviennent. Allez, on chante. Riku, commence je t’en prie. »

Son petit copain hocha la tête et d’une voix claire, chanta et entraîna les enfants dans leur sillage. Le but n’était pas tant de leur donner espoir que de faire gagner du temps au Père Noël pour qu’il revienne avec ses cadeaux, et empêcher les bambins de réfléchir. Ils commencèrent par « Vive le Vent dans mes poils », « Ma belle herbe », « Il est né le divin chaton », ainsi que « Petit Matou Noël ». De grands classiques.

__

Dans leur coin, le petit théâtre du coin de la rue adopta une stratégie similaire en précisant aux enfants que le Père Noël était venu trop tôt et qu’il ne reviendrait qu’à la fin de la pièce. Les larmes finirent de perler et on leva le rideau sur une magnifique (et fausse) étable où on voyait une pauvre Alice déguisée d’une longue robe bleu qui lui recouvrait la tête avec comme consigne ‘normalement, la pièce doit durer quinze minutes. Faîtes qu’elle tienne au moins deux ou trois heures.’ Une véritable impro. Finalement, ça ne servait à rien d’avoir appris le texte s’il n’était composé que d’une phrase sur vingt. Alice était censé attendre son chéri quelques secondes, mais il allait arriver dans quelques minutes pour faire passer le temps. Donc elle était toute seule sur scène, toute seule devant un public qui n’attendait qu’une occasion pour pleurer, et elle y alla. Doucement.


« Lalalala... Je suis si seule dans mon étable. Je me demande quand est-ce que mon mari va venir me rejoindre pour l’accouchement de notre enfant. » Voilà, c’était terminé, elle ne savait plus quoi dire. Elle laissa planer un silence qu’elle voulait faire croire voulu et théâtral, bougeant un peu dans toute la pièce avec son coussin sous le costume, les dents serrés à réfléchir sur les prochaines répliques sans faire de répétition masquée. « C’est qu’il fait froid. » Bien... « … dehors. » Une précision qui apportait un mot de plus à moudre. Elle se rappela qu’il n’y avait pas de chauffage à cette époque. « A l’intérieur aussi. Nous sommes si pauvres. » Rien à voir mais il faudrait faire avec. « Il fait froid et je suis seule, craignant le rester même pendant l’accouchement. Que vais-je devenir ? » Personne ne savait si l’attente de Marie était une histoire véritable, mais c’était extrêmement bien joué : on avait vraiment l’impression qu’elle voulait absolument que Joseph soit à ses côtés. Elle ne le remarqua pas, mais un des spectateurs du public se mit à pleurer devant toute cette beauté théâtrale et cette pièce puissante ; bien emmitouflé sous des écharpes et des bonnets, on aurait eu du mal à reconnaître Don Papo qui voyait là une pièce qui commençait très très fort. Alice déglutit et soupira (seul le second geste était voulu) et continua à se promener un peu gauchement dans la salle. Elle savait qu’elle n’allait pas tarder à craquer ; c’était trop pour elle, le théâtre, même devant un public composé exclusivement d’enfants (et des parents qui regardaient d’un air vaguement intéressé). Elle n’aurait jamais dû accepté. « J’espère au moins qu’il aura ramené de quoi manger. La famine nous ronge, nous vivons au jour le jour. Nous ne nous attendions vraiment pas à ce nous ayons un enfant ; nous n’avons rien fait pour. » Une personne dans le public qui se souvenait de l’acteur jouant Joseph ne se posa aucune question. Alice serrait les lèvres. Elle avait joué au moins trois minutes, là, non ? En fait, elle avait joué trente secondes.
Elle allait tout bonnement craquer.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptyJeu 13 Déc 2012 - 2:07
13 Décembre :





Eloigné du Royaume et bien trop concentré sur leur marche et sur le nourrisson qui leur faisait de grands sourires de bambins satisfaits, Kala et Clem poursuivaient tranquillement leur chemin vers le Royaume des Chats. Ils se questionnaient beaucoup sur l’enfant, mais admiraient au moins la sagesse avec laquelle il abordait son espèce d’abandon et de kidnapping. Il était vraiment sage, c’était certain, et il n’hésitait pas à gazouiller entre deux phrases des deux Voyageurs qui ne savaient pas quoi en faire. Leur but était gentiment de le livrer à l’autorité la plus proche, et évidemment, c’était le gigantesque Royaume qui par sa masse les invitait à le rejoindre. Ils n’étaient d’ailleurs qu’à une demi-heure de route quand un chat effrayé vint dans leur direction. Il ne chercha même pas à comprendre le pourquoi des deux Voyageurs avec un bébé, mais il cracha très vite :

« Dépêchez-vous ! Il y a un rassemblement de Voyageurs pour sauver Noël !
_ Ah bon ? Noël se passe pas à Noël ? »
, tenta maladroitement Kala en évitant un petit coup de poing d’un bambin farouche.
« Le Père Noël nous a abandonnés ! Ed Trique rassemble des gens, il faut aller l’aider ! » Seul Clem pouvait comprendre le langage codé utilisé par le chat. Il avait plissé des yeux, et Kala comprit le raisonnement. Ça allait barder. Le chat partait déjà en direction d’un village quelconque en agitant les bras.
« Kala, je pense qu’on va se grouiller d’aller en ville.
_ Ouais, je t’accompagne.
_ Il m’a fait chier toute la veille de Noël, je vais enfin le démonter. »


Le bébé ria aux éclats tandis que les deux Voyageurs se mirent à courir, aidés par les pouvoirs de Clem. Ils rencontrèrent trente secondes plus tard une vieille connaissance qui marchait. Clem s’arrêta en laissant une traînée de pas dans la neige. Il ne pouvait pas tomber sur mieux ! La silhouette de Melinda se détachait sur la route, et elle semblait elle aussi marcher vers le Royaume. Clem voulut faire vite, alors il lui dit très rapidement :

« Mel !
_ Oh, salut Clem.
_ Tu peux me garder ça s’il te plaît ? »
, lui demanda-t-il en lui fourrant le bébé rouge dans les bras sans attendre la question. Melinda se fit violence pour ne pas le lui renvoyer en pleine gueule.
« Euh, pardon ? C’est quoi ?
_ Merci beaucoup, je reviens le chercher tout de suite ! »
Et il disparut avec Kala, pouvant enfin utiliser son pouvoir cosmique de quasi-téléportation. Laissant Melinda avec un bébé.

Laissant Melinda avec l’antéchrist plutôt, mais ça, personne ne le savait. L’antéchrist qui devait effacer tous les mondes de la carte onirique. Et cet antéchrist se dit soudainement qu’ayant perdu ses deux nouvelles mamans, il pouvait légitimement se mettre à pleurer et déclencher l’Apocalypse. Il commença à rougir (enfin, se crisper) et quelques bougonnements sortirent de sa bouche pour introduire un pleur. Et la destruction du monde.


« Ah non ! Tu commences pas à chouiner, tête de pioche ! », l’invectiva une Mel encore hagarde. Clem allait payer pour ça. Le bébé fut tout de même coupé dans son élan, et décida qu’il reporterait sa crise de larmes pour plus tard. De toute façon, il se sentait bien pour le moment, et il ne saurait même pas dire pourquoi. Peut-être la troisième maman…

__

Une tête ignoble jaillit du peu de paquet cadeaux qu’il restait. Germaine, avec Fino sur sa tête, étaient enfin libres. Le bébé phoque respirait comme il pouvait, tandis que la comptable ne semblait pas avoir été gênée par le manque d’air. Fino sortit son fusil à canon scié et se mit à ramper sur les cadeaux vers l’avant du traîneau.


« Viens Germaine. Il est toujours temps de négocier.
_ Demandez-lui si la récompense sera déduit de ses propres taxes foncières et de déplacement. »
Fino faillit demander pourquoi. Il râla, leva la tête, et se remit en marche alors que Germaine le suivait en déplaçant les centaines de cadeaux encore présents. Fino faisait la tête de quelqu’un qui allait faire payer la dernière heure passée à une victime innocente. Il faisait extrêmement froid dans le ciel et le chariot filait à toute vitesse, mais lui était habitué à ce climat. Dès qu’il apparut près du Papa Noël, il tira de la grenaille près de son visage, faisant tomber son chapeau dans un bruit de tonnerre. Il pointa le fusil vers lui :

« Hello Papa Noël ! Pour la première fois de ta vie, c’est moi qui vais te donner ton cadeau.
_ NON !!! SURTOUT PAS !!! »
, cria le Père Noël, abattu par la simple présence de gens sur son traîneau. Sa voix était pleurnicharde, effrayée. Fino se rendit compte que ce n’était pas lui qui était la cause de cet effroi soudain. Il se recentra en visant :
« Si tu veux pas finir en hachis parmentier de Noël, je te conseille de m’écouter, obèse de mon cul ! Tu vas… HEEEEEEEEEEYYYYYYY !!! », cria Fino quand le Père Noël vira de bord en tirant sur ses rennes (ou rênes, comme vous voulez) pour faire tomber les deux inconnus. Il criait presque en larmes :
« VOUS NE DEVRIEZ PAS ETRE ICI !!! VOUS NE DEVEZ PAS ETRE ICI !!!
_ SI JE VEUX, SALOPARD !!! »
, hurla Fino en tirant en l’air, s’agrippant à ses petites papattes pour ne pas tomber. Le Père Noël vira de l’autre côté, de son côté. Fino vola au-dessus de la première rambarde mais réussi à se maintenir sur le chariot en trouvant une prise. Par contre, il put voir Germaine qui venait de tomber sous les à-coups du Père Noël. Elle eut la décence de ne pas crier. En même temps, personne dans sa formation de comptable ne lui avait dit quoi faire en cas de chute libre.
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MessageSujet: Re: This is how we rescue Christmas This is how we rescue Christmas EmptySam 15 Déc 2012 - 16:54
14 Décembre :





Il était une fois…
Dans la neige, le froid, et le désespoir, deux pauvres Voyageurs pas riches étaient obligés de vendre de la drogue à tous les passants désireux d’en prendre afin de récolter un peu d’EV et sortir ainsi de la misère. Ils tendaient leur bras fébrile dans les ruelles obscures, espérant qu’un passant viendrait acheter leurs superbes herbes. Mais personne ne venait prendre leur produit. En même temps, les chats riches du quartier, les commerçants, considéraient la drogue comme un véritable poison ; si Diego et Alan avaient fait une étude du marché et de l’environnement, ils ne se seraient pas fait avoir comme des idiots.

Ils traînaient misérablement sur le trottoir, ne se souciant même plus de se cacher. Les gens les regardaient d’un œil méprisant, et s’en allaient au plus vite sous les demandes si misérables des deux pauvres et malheureux Voyageurs :


« Quoi ? Tu veux pas de notre came, salope ?! » vociféra Alan à une dame qui activa le pas et changea de trottoir.
_ C’est ça, dégage ! Pauvre truffe ! », fit Diego en porte-voix même si ses doigts étaient gelés.

Les deux compères se regardèrent, puis regardèrent encore toute l’herbe qu’ils devaient écouler. Nan, c’était vraiment pas gagné. Oh putain, la nuit de merde par excellence ! Ils cherchèrent de potentiels clients du regard mais les piétons se faisaient extrêmement rares. Ils comprirent rapidement que ce n’était pas le pire : le pire, c’était ce froid qui vous gelait de partout, impossible à arrêter et personne n’avait eu l’idée d’installer un feu de cheminée à l’extérieur. Les deux se les gelaient, totalement.

Ils empruntèrent une autre route, mais il semblait que les habitants du Royaume s’étaient tous rassemblés quelque part où des marchands de trucs rigolos pour adulte ne seraient pas là. Ils pensaient à s’enfuir, mais ils avaient peur de se retrouver face à un Gros Fido pas content. La menace était encore palpable dans les environs. Alan se gratta la tête en tentant de savoir où ils pourraient mieux vendre leur cargaison. Il éternua à cause du gel. Il lâcha un juron tandis qu’un vent frais lui noyait le visage sous la glace. Diego sentait ses doigts se durcir tandis qu’il transportait la cargaison. A bout d’une heure d’essai en vain à se les cailler, ce fut Diego qui eut cette joyeuse idée.


« T’sais… On peut s’en prendre une. Genre, une seule.
_ Genre, une seule chacun ?
_ Une seule taff pour deux ?
_ Nan, une seule chacun.
_ Ca va nous réchauffer.
_ Totalement. »


Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux compagnons allumèrent leur pet rapidement préparé et se mit à les fumer. Et bon dieu de chat de merde, c’était foutrement bon ! Ils expulsèrent leur fumée en même temps qui monta vers le ciel. Puis ils reprirent une inspiration magique.

Dès qu’ils eurent terminé, ils se remirent au travail. Mais la tentation était devenue bien plus forte maintenant qu’elle était instillée dans leur esprit. Alan avait les mains qui tremblaient rien qu’en pensant à la façon la plus cool de se réchauffer dans cet hiver bien pourri, et Diego sentait le goût e la beuh qui ne quittait pas son palais. Ils n’en purent plus.


« Et merde ! Une autre.
_ Ouais. Une seule autre. Chacun. »
, rectifia Alan en pensant que la précision avait son importance.

La seconde fut encore meilleure que la première. Bien meilleure. Ils en reprirent sans même se concerter une troisième. Et tandis qu’ils expiraient leur bonheur, tandis que la chaleur bouillonnante d’un feu de cheminée grillait dans leur ventre, ils le virent. Une fantastique cheminée. Une foutue cheminée qui les illuminait et leur brûlait la peau si doucement qu’ils n’en avaient pas mal. Mais l’illusion disparut dès que la clope se termina. Il ne fallut cette fois-ci que cinq minutes pour qu’ils retentent l’expérience. Et cette fois-là, ce fut une maison complète avec un grill. Ils se sentirent tellement au chaud, tellement biens, qu’ils firent durer le plus longtemps possible cet instant magique. Ils n’étaient plus dans le froid hivernal de ce Royaume de merde, mais bien dans le plus pur moment de joie qu’ils pouvaient imaginer.

Ils continuaient ainsi à fumer tout ce qu’ils avaient, en tentant bêtement de se limiter, ou dire qu’ils devraient se limiter. Successivement passèrent la bonne étoile qui les plongea dans une profonde béatitude, une étable fantastique où semblait régner tout le bonheur du monde, dans les bras du Père Noël qui les embrassait et les retransformait en môme, devant les cadeaux qu’ils avaient toujours rêvé d’avoir quand ils étaient gamins et dont la chaleur de la satisfaction les revigorait. Leur dernière latte leur permit même de découvrir une fabuleuse merde de chien gigantesque qui les protégeait du froid.

Les deux Voyageurs n’avaient plus grand-chose à siffler. Mais ils se laissèrent emmener à nouveau dans la chaleur, et ils virent cette fois-ci un magnifique sapin de Noël leur apparut. Il était gigantesque, il était mirifique, il était incroyable, il était Dieu. Mais il disparut comme les autres. Alan et Diego se mirent à considérer les derniers brins de beuh qu’ils avaient, assez pour deux dernières lattes. Ils avaient un centimètre de neige sur leurs vêtements, ils étaient trempés de partout, le froid était toujours présent. Devaient-ils ou pas risquer leur vie en se faisant plaisir ? La question avait-elle traversé leur esprit ? Ce qui fut certain, c’est qu’ils s’allongèrent dans un coin de la rue. Ils allaient crever de froid de toute façon, ils sentaient déjà leur esprit se congeler et les endormir. Mourir de froid ou de la griffe de ces putes… Ils avaient choisi. Ils se regardèrent solennellement (et en louchant les yeux injectés de veine). Ils hochèrent la tête, et se préparèrent leur ultime pet. Ils l’allumèrent.

Et ce fut plus que merveilleux. C’était immense. C’était mieux que toutes les autres illusions, bien plus chaudes. Et le comble de tout, ce fut qu’ils virent leur grand-mère descendre du paradis, leur grand-mère adorée qui les avait quittés il ne savait plus quand, mais qui maintenant leur tendait la main avec le sourire ineffable de la vieille aimante afin de les amener au paradis. Ils se mirent à pleurer devant la beauté de la chose. Ils tendirent leur main aussi pour être emportés au Paradis à leur tour et quitter ce monde triste et cruel. Et de goûter au délice du repos non mérité avec leur chère grand-mère qui continuait de descendre pour leur dernier voyage vers l’indicible Bonheur.

Une seconde plus tard, les deux camés se prirent Germaine en pleine gueule.
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