Il est huit heure moins cinq du matin et on est à Grenoble près du lycée de Sabake et Dan. On est l’arrêt de bus qui les amènent de chez eux à l’école et d’ailleurs le bus arrive. Il s’arrête juste devant le lycée et les portes s’ouvrent, les deux adolescents sortent l’un à coté de l’autre. Ils se font légèrement bousculer par les employés de la banque qui se situe en face du lycée, trop stressé pour s’excuser. Ils bousculent eux même quelques élève de seconde trop petit pour y faire attention mais ils ont eux la décence de leur demander pardon.
Ils marchent sur le trottoir à une allure assez rapide, ils n’aiment pas trop trainer devant le lycée pourtant ils aiment regarder les jolie filles qui papotent entre elles. C’est leur conversation qui ne les intéressent pas, la futilité qui peut se dégager de la bouche et du cerveau de ce genre de filles les rebutent. Ils zieutent donc un bon moment sur le trajet, et passent enfin le portail qui les mène dans la cour du lycée.
Le lycée cherche à jouer sur son accréditation « écologique » et a donc décoré la cours d’arbres en tous genres, de fleurs, de buissons taillés et de parcelles de gazon. La cour ressemble plus à un parc ou à un jardin pour enfant, il ne manquait que les bacs à sable, les toboggans et les balançoires. En revanche, il est interdit de fumer dans l’enceinte du lycée, c’est pour ça que la cour est presque vide et que personne n’y perd son temps, fumer c’est mieux. L’école forme un rectangle avec la cour au centre, l’encadrant d’est en ouest et de nord en sud.
Les arbres sont immenses, anciens et ampli de l’histoire de l’école, certains sont chargés de tag et de gravure faites au compas par d’anciens élèves, d’autres sont plus récent et sont épargné par les ravages du temps. Plus on avance et plus on découvre les par terres de fleurs d’hibiscus disposés au quatre coin du parc. On voit les buissons formant des longs blocs rectangulaires et délimitant les zones de pelouse accessibles.
Les deux frère rentrent enfin dans le bâtiment et se dirigent vers les escaliers pour rejoindre leurs classes respectives. C’est un lycée qui s’occupe des classes de secondes jusqu’aux classes de terminal mais aussi des classes de BTS, cependant les BTS sont un peu isolé du reste des élèves car ils ont plus de liberté due à leur grade de « post-Bac » et qu’ils sont tous majeur. C’est là que Sabake quitte son frère pour se diriger vers sa classe et retrouver ses camarades et ses deux amis Sheïma et Maxime. Il arrive devant la salle de cours et Sheïma est déjà là. C’est une de ses vieilles copines de lycée, il l’a connait depuis l’époque de son BEP et ils sont dans la même classes depuis cette époque. Sheïma est d’origine Algéro-égyptienne, et vit en France depuis sa plus tendre enfance. Elle est l’ainé d’une famille de trois enfants et elle s’occupe des ses frères et sœur étant donné que sa mère travail à l’étranger. C’est une fille assez grande puisqu’elle fait un mètre soixante quinze. Elle a des longues jambes et elle est assez robuste puisqu’elle en est à sa huitième année de boxe thaïlandaise.
Elle se tient droite son I-phone à la main et la tête dans sa messagerie. Sabake l’interpelle.
[Sabake] « Wesh, Sheïchou ! Ca va ? Je viens d’arriver, t’es là depuis longtemps, je t’ai pas vu dans le bus, t’es venu en voiture ? Parce que t’habites pas à côté. »
[Sheïma] « Hey Sabake ! Ouais ça va bien et toi ? Je suis là depuis un quart d’heure, je me suis levé tôt et en plus je n’ai pas déjeuné. J’ai juste eu le temps de me préparer, maquillage et tout mais pas plus. Je suis venu en voiture, c’est ma mère qui m’as déposé elle est en vacances en ce moment du coup j’ai plus de temps pour moi, elle s’occupe des petits.
Mais dis moi toi t’es en retard par rapport à d’habitude, sa va bientôt sonner. »
[Sabake] « Ouais ça va plutôt pas mal, j’ai trainer un peu ce matin à boire mon café et à me préparer, j’ai pas super bien dormi cette nuit. Ca va être chaud aujourd’hui je vais lutter contre la fatigue. Par contre c’est bien que ta mère soit revenu j’espère qu’elle va bien et qu’elle profite de ses vacances. Mais au fait, il est où Max ? Ne me dit pas qu’il est encore en retard ? »
[Sheïma] « On est lundi, il a du passer le week-end chez sa copine. Il sera là à neuf heure comme d’habitude »
[Sabake] « J’avoue, au faite il voulait que je lui passe les cours de vente mais je les notes jamais tu pourras lui filer ? »
[Sheïma] « Ouais t’inquiète pas »
Ils ont à peine le temps de finir leur discussion que la sonnerie retentit dans tous le lycée. La prof arrive et rentre en première puis le reste du troupeau suit le mouvement et avance à petit pas. Tous le monde s’installe et prend place à son bureaux. Sheïma et Sabake se mettent comme à leur habitude au fond, à coté de la porte, l’un à coté de l’autre. Chaque élève sort ses affaires, cahier, trousses, stylo, règles et la prof crie « Eteignez vos portables et sortez vos livre de droit ». Sabake n’a même pas honte de laisser le sien allumé dans sa trousse.
Au bout de cinq minutes de blabla il en a déjà marre et passe les deux premières heures à jouer au poker sur son I-phone. Entre temps Maxime est arrivé et c’est assis comme d’habitude juste devant Sheïma et Sabake, seul contre le mur. C’est un gaillard assez bien battit et plutôt musclé. Il mesure un mètre soixante quinze, il est donc un peu plus petit que Sabake. Aujourd’hui il est vêtu d’un tee-shirt rose fuchsia avec le logo de la marque placé en plein milieu. Il est assez serré, comme tous ses tee-shirts en faite. Il porte un jean bleu ciel délavé au niveau des cuisses ce qui lui donne une teinte presque blanche.
La récrée est annoncé par la sonnerie et toute la classe se rue vers la sortie pour aller fumer en dehors du lycée. Notre trio aime prendre son temps et attend que la bousculade se termine pour sortir. Sabake est le seul du groupe à fumer mais ses deux compères le suivent pour aller discuter un moment et prendre l’air afin d’évacuer toutes les règles de droit qu’ils ont à peine retenus.
Ils n’ont que quinze minute pour se raconter leur week-end et comme c’est celui de Max le plus palpitant il commence à raconter sa sortie en amoureux de samedi soir et sa journée vélo de dimanche. Sheïma a fait du shopping le samedi après-midi et s’est touché le dimanche. Sabake lui n’as pas grand-chose à dire, samedi au boulot et « dimanche glandouille ». Deuxième sonnerie et c’est partit pour deux heure de vente, la matière que Sabake préfère et c’est là où il a les meilleurs notes et sans rien faire. C’est à nouveau deux heures de poker intensive qui l’attend. Max lui reste très concentré…sur son téléphone, il est en grande discussions avec sa copine. Sheïma note scrupuleusement les paroles de la prof et tente de faire les exercices.
Au bout de deux heures la cloche sonne et c’est l’heure d’aller manger.
[Sabake] « Enfin ! J’ai trop faim, faut que je me restaure et que je me remplisse la panse. On fait quoi, on va où ? Macdo, KFC ou Kebab ? »
[Max] « KFC c’est trop loin on va encore arriver en retard et j’ai pas envie d’attendre pour manger donc ça nous laisse Kebab ou Macdo , c’est comme vous préférez. »
[Sheïma] « Moi je mange pas, j’ai pas faim donc comme vous voulez, je vous accompagne. »
Max et Sabake se regarde
[Sabake et Max] « Macdo !!! »
Ils partent donc en quêtes de « menu Maxi Best of » et de « Big Mac » et se dirige vers le Macdo. Le frère de Sabake les rejoint pour aller manger avec eux comme à l’accoutumé. Ils commandent chacun leur menus et une fois servis ils s’installent sur la terrasse. Le repas de midi est souvent le moment propice au ragot et autre potin bien juteux.
Sabake ouvre les hostilités.
[Sabake] « Mais c’est quoi cette classe franchement ! J’y crois pas la débilité des trois quart de la classe. Sa fait un an qu’on les côtoie mais je m’y fais toujours pas. Quand ça ne bavarde pas ils ne comprennent rien à ce qu’on fait et ils posent des questions connes. En même temps si ils ne suivent rien du cours et qu’ils se réveillent à la fin c’est normal qu’on n’avance pas. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi j’en peux plus »
Sheïma ne comprend que trop bien les paroles de son ami en détresse c’est pour ça qu’elle se permet d’intervenir pour le soutenir.
[Sheïma] « Franchement, t’as raison ! Moi non plus je n’aime personne et c’est ce genre de personne qui ne me donne pas envie de continuer mes études. Au moins quand je bosserai je pourrais faire mon travail seul. Et puis l’autre con qui crois que je suis sa pote et qui se rend même pas compte que je m’en fou de lui. Et dans les filles à part celles qui ne disent rien je peux pas m’en voir une seule. »
[Maxime] « Bah le truc c’est que y a vite des espèces de clan qui ce sont formés dans la classe et surtout on est tous issu de cursus différents du coup on n’est pas tous dans le même délire. Moi honnêtement je m’en fou un peu des autres, si ils viennent vers moi je ne suis pas contre mais ma vie elle n’est pas au lycée j’ai déjà des amis et j’ai pas besoin d’eux. »
Maxime esquisse un léger sourire après avoir reçu un message de sa copine, capté par Sabake.
[Sabake] « Et au faite, ta copine elle, ses cours ça marche bien ? Elle s’en sort ? »
[Maxime] « Ouais ça peut aller, elle est en terminal ES du coup elle stress un peu pour son BAC mais vu ses notes si elle révise bien elle ne devrait pas avoir de soucis. Mais tu connais les meufs elle stress toujours pour un rien tant qu’elles n’ont pas eu leur notes. Et toi Dan tu dis rien raconte ! »
[Dan] « Bah je passe le BAC l’année prochaine mais pour le moment c’est assez facile, je galère pas trop. J’ai une des meilleurs moyennes, je dois être troisième de la classe ou second je sais pas trop, c’est encore le début de l’année on verra par la suite. Au faite il est bientôt l’heure d’y aller, on bouge ? »
[Sabake, Sheïma, Maxime] « Go ! »
Ils jettent leurs déchets à la poubelle et repartent pour le lycée. Sabake, seul fumeur du groupe s’en grille une sur le chemin pour ne pas perdre de temps. Dan les abandonne pour repartir de son côté et les trois compagnons retourne dans leur salle. C’est un cours de « Management des Entreprise » qui les attend, un des cours préféré de Sabake car il adore le prof et sa façon de faire les cours. C’est une des seules matières où il ne joue pas sur son téléphone et où il prend quelques notes. Durant les deux heures de cours il ne se passe pas grand choses et la journée de cours se termine calmement. Chacun rangent ses affaires et se dirigent vers la sortie pour rentrer chez soi. Une fois dehors Maxime lui part en direction du parking pour prendre sa voiture. Sabake, Dan et Sheïma eux attendent le bus qui passe à quatre heures et quart. Le bus arrive pile à l’heure et tout le monde monte dedans. Le bus est bondé, il fait chaud et en plus il n’y a pas de climatisation.
De toute la journée Sabake n’avait pas repensé à la nuit qu’il avait passé dans le monde des rêves mais sur le trajet il commence à se poser des questions. Etait-ce vrai ou faux ? Avait-il inventé tous ça et surtout devait-il en parler à quelqu’un d’autre. Dan était à côté de lui et il brulait d’envie de tout lui dire, d’essayer d’avoir un avis extérieur. Mais quelque chose le retenait, une force intérieur qui lui faisait sentir qu’il ne devait rien dire, en tous cas pas avant d’avoir revu l’étrange personnage qui l’avait accueillit dans Dreamland. Ce rêve l’avait vraiment troublé. Il n’avait qu’une envie, rentrer chez lui et s’isoler dans sa chambre pour réfléchir à tous ça. Jusqu’à ce qu’il descende du bus Sabake ne décrocha pas un mot et c’est Dan qui l’interpella pour lui demander ce qui n’allait pas. Sabake ne se rendait pas compte qu’il commençait à changer. Il esquiva habillement la question et ils reprirent chacun leur marche en direction de chez eux.
