1/2 finale [Ed vs Jacob vs Silex]

[HRP : Désolé, j'ai complètement refait le post ^^']


Toute la journée, je n’avais pas su sur quel pied danser : je me réjouissais de ma victoire contre cette acide Hélène, mais je redoutais le prochain tour avec horreur. Je ne savais pas du tout si Jacob avait terminé son combat ou s’il avait failli. Je ne l’avais pas vu de la journée (j’étais resté chez moi à compter le nombre de pizzas qui me restaient, et combien de jours je tiendrais avec), et donc j’ignorais totalement des déboires des matchs. Je n’avais pas trouvé le courage de flanquer mon chat chez mes parents afin qu’il me laisse tranquille la nuit et qu’il ne me réveilla pas au moment opportun. Il s’était plutôt bien tenu la dernière fois et je l’avais récompensé avec une double ration qu’il avait dégluti avec un plaisant miaulement. Il y a certaines nuits où on n’arrive pas à dormir. Là, je traversais une journée où je n’arrivais pas à vivre. C’était l’impression que me donnaient les passages à vide entre deux fantastiques nuits à Dreamland. J’étais resté prostré chez moi à ronger mon frein ; mon seul souhait aurait été de me faufiler sous les couettes pour m’évader dans le Royaume des songes, mais je me réveillerais largement avant le tournoi. J’étais obligé de regarder le mur en face de moi, à espérer que je passerai le second tour (et Dieu s’il te plaît, avec moins de heurts que le premier !). Je téléphonai à Jacob dans l’après-midi pour prendre de ses nouvelles. Je ne fus pas surpris qu’il se retrouva au second tour ; je le fus un peu plus quand il souligna qu’on serait tous les deux dans le même combat. Je déposais le combiné avec une lenteur exaspérante. Je décidais à la dernière minute de me balader au parc : je réfléchissais mieux quand je marchais. Une demi-heure plus tard, je rentrais, mes idées volaient dans tous les sens sans que je ne parvienne à les attacher les unes aux autres pour former un tout cohérent. Finalement, le soir arrivant, je corrompais mon chat par un bol plus garni que d’habitude avant de me défaire de mes habits et rentrer dans le lit. Je fus accompagné de Burrito quelques temps plus tard. Tous deux, nous nous endormîmes alors que les étoiles berçaient le ciel d’une lumière tamisée par les nuages.

L’ambiance calme dans laquelle j’étais lovée partit en éclats une fois aux-côtés du massif Colisée. Il y avait très peu foule aujourd’hui, tout le monde devait déjà être installé sur les gradins à prier pour de beaux matchs. Des tentes aussi difformes qu’étranges avaient poussé ci et là, telle une forêt diabolique et envahissante. J’en traversais quelques-unes avant de rejoindre les intérieurs de l’arène. Je retraversais les couloirs avec une appréhension dévorante. La pression n’arrivait pas à m’envahir, ce qui me stressait. Je considérais mon calme comme une mauvaise chose et comme une mésestimation de la situation. Je m’engouffrais rapidement dans la salle principale où se reposaient les combattants. Je vis Jacob patienter ; je lui fis un petit coup de poing sur la bulle pour le saluer avant de m’enfuir au fond de la pièce, où était clouée l’affiche du tournoi. Je vis qu’on en était déjà aux demi-finales. Dans la première poule, je voyais les deux gagnants (l’un avait remporté la victoire par une absence de son adversaire, l’autre avait survécu à un combat à trois). A la seconde poule, je voyais les trois fiers combattants qui étaient arrivés là à coups de dents. Ces trois-là allaient s’affronter dans un match apocalyptique. Apocalyptique ? Pas si sûr… Je pensais que nombre de gens allaient être déçus de la teneur du match.
Je fins une analyse rapide. Moi, j’avais remporté ma victoire à l’arrache. Un bras en moins et la douleur qui m’avait envahi le ciboulot. Jacob avait failli perdre. Rien que d’entendre ces infos des commentateurs, j’en fis des yeux ronds. Sur quel diable d’adversaire avait-il bien pu tomber ? Même moi je serais bien incapable de l’amocher à ce point ! C’était un tank invincible, seuls des pouvoirs spéciaux pouvaient percer sa barrière. Le dernier était un inconnu au bataillon, qui avait remporté sa victoire sur le fil, sachant que son adversaire (le type qui m’avait fait forte impression) avait abandonné alors que la place pour le second tour lui semblait acquise. Je ne connaissais pas ces pouvoirs, mais je savais qu’il était un morpheur. Et cette catégorie de Voyageurs n’avait aucune chance face à Jacob. Traduction de la chose : j’étais le seul qui pourrait abattre Monsieur Bulle. Et ça, j’avais tout intérêt à le faire savoir à mon adversaire. Mais sa photo ne me disait rien et je ne le trouvais pas dans la salle. Dommage, j’aurais bien voulu lui parler de ma fourberie.
En attendant qu’on m’appelle, j’établis une stratégie de combat. Contre Hélène, je m’étais retenu pour ne pas user mes pouvoirs trop rapidement. Si j’avais remporté le match, j’y avais perdu un bras, des côtes et des poussières. Il n’était plus temps de refaire les mêmes erreurs. Mon credo se devait d’être le meilleur, je devais me mettre à fond dans tous les combats que je faisais ! Il fallait qu’à la fin de chaque, je ne puisse plus faire un seul geste. Se retenir, c’était pour le gars intelligent. J’avais une mémoire rapide, je devais anticiper et contrattaquer dans un même geste foudroyant. Je voulais qu’on me catégorie dans les Voyageurs à pouvoir ingérable, comme Jacob. Car l’astuce à long terme (à comprendre la finale si on me laissait y aller) était de faire penser à mes adversaires que je pouvais produire autant de portails que je le voulais. Le désespoir qui les tarauderait serait bien joli à voir. Si je n’étais pas doué pour gagner des combats par la tête, j’étais un spécialiste du mensonge et du baratin. Qu’on me donne un pouvoir, et je le transformais en capacités divines par de bien jolis tournures. Qu’on sache que je pouvais faire n’importe quel portail quand je voulais serait de terribles entraves stratégiques à mes adversaires. La victoire serait déjà atteinte par la psychologie.

On nous appela. Je rangeais mes lunettes de soleil dans leur fourreau que je plaçais dans le vestiaire en même temps que ma chemise. Pour une raison inconnue, je me retrouvais dans la même tenue qu’avant : un débardeur d’un noir d’encre que venait trancher une ligne verticales de signes tribaux blancs sur le côté gauche. Je m’avançais à pas lourds dans l’arène ; maintenant que je connaissais mes adversaires, le stress revint me saluer avec un malin sourire. Sachant parfaitement à quoi m’attendre, j’étais en nage avant même de monter sur le terrain où m’accueillit la même demoiselle que la dernière fois. Elle nous présenta sous une clameur imperturbable. Je tentais de regarder le visage de Jacob mais il était aussi placide qu’à l’ordinaire. Tout cela n’annonçait rien de bon. Je saluai les gradins avec un enthousiasme débordant, levant mes deux poings vers les cieux de la victoire. Je fis la pose, le genou sur le sol et deux V de la victoire briller dans ma main. On me répondit par des hurlements effroyables. Facile de chauffer un public pareil ma foi. Je me repositionnais vers mes adversaires une fois mon sérieux retrouvé. Je fis un signe de la main à Jacob (mon index et mon majeur étaient collés l’un à l’autre et tendus ; je les posais sur mon front avant de le désigner vaguement du doigt, tel un salut militaire à peine ébauché). Je pris plus du temps pour l’inconnu dénommé Silex : je lui serrais la main avec un grand sourire :

« Faisons un beau match Mister N. Et ne m’en veuillez pas trop… »

Je me reculais de cinq pas après cette esbroufe. Nous formions un triangle équilatéral parfait. L’attente fut interminable, et il faisait chaud, mais chaud ! Tellement concentré sur Silex que j’entendis à peine la cloche d’or tinter dans l’air, accompagnée d’une clameur revigorée du public. Fidèle à mes habitudes, je m’avançais doucement mais sans vouloir offrir les hostilités. Comme au poker, celui qui parlait en dernier avait l’avantage par rapport à ses concurrents. J’étais en position de combat, mes yeux tournés vers le Silex.

Je suis dans mon lit, les yeux fixés sur le plafond pour penser à la nuit précédente. J’avais perdu mon combat. Xam, lui avait dû surement gagner. Qu’est ce que j’allais faire de ma nuit ? Sans Xam, je ne sais pas, on va bien voire ça ! Une journée de merde qui m’a bien mis les nerfs, je ne vais pas rentrer dans les détails sinon je vais m’enflammer. Donc je me couchai puis m’endormi de suite.

J’ouvris les yeux, oh non ! J’étais encore dans le colisée. Mais… j’avais pourtant perdu, non ? C’était surement par ce que j’ai pensé à Xam.

« - Silex ? Ah mon gars, j’ai parié sur toi, tu me déçois pas ! En plus combat à trois…. Wooouuuuh Tu va en chier moi je te dis. »

Je n’eu pas le temps de voire qui m’avait adressé la parole. Combat à trois ? Qu’est ce que ça voulait dire ? Je continuai mon chemin et vit une arène avec ma photo et celle de deux autres voyageurs. Logan avait perdu ? Je demandai au gars qui semblait s’occupé des tarifs de l’entrée et il me dit que Logan avait abandonné.

J’étais mal, très mal. Normalement j’avais perdu au premier tour. Et eux, ils avaient gagné naturellement. Le vestiaire me montrait le même panel de fringues que la dernière fois. Donc je pris un débardeur blanc et un short noir de matière légère. Le combat allait commencer, la même femme aux courbes généreuses nous attendait. Cette fois-ci, elle ne donna aucun renseignement sur les adversaires. Un blond, grand musclé vint me sérer la main. Je m’inclinai devant le public. Rendis un sourire à celui qui m’avait sérer la main et regarda l’autre. Puis, j’attendis le gong en position de combat.