ROSEWOOD
Robert
Personnage.
© Avatar taille 160x320 pixels. |
- • Nom : ROSEWOOD
- • Prénom : Robert
- • Surnom(s) : Arbrefeuillu (par ses amis)
- • Âge : 41 ans
- • Nationalité, origine(s) : Français d'origine américaine, précisément du Michigan
- • Pouvoir et description : Hylophobie (peur des forêts). Le bras droit de Robert est devenu l'hôte d'un arbre-artefact lorsqu'il a vaincu sa phobie. Ce dernier ayant transformé la chaire et le sang en écorce et en sève. Il agit comme un parasite mais lui fournit une puissance phénoménale.
|
Description Physique.
Ses paupières s'ouvrirent. Ses deux iris, parfois marrons, grises, vertes ou or, selon leur exposition à la lumière qui entrait par le velux, cheminèrent vivement dans toutes les directions. Ses pupilles étaient dilatées.
Il haletait bruyamment, soulevant son torse pileux frénétiquement. Une sueurs froide ruisselait dans les creux que ses muscles dessinaient en se mouvant sur le drap humide. Un coup d’œil sur le réveil: huit trente.
Il s'assit d'une contraction; passa ses jambes par dessus le lit et posa les pieds au sol. Ses mains, gonflées de veines, aux longs doigts effilés, passèrent dans sa tignasse brune hirsute qui lui tombait sur le torse. Une pendentif d'argent représentant un motif celtique pendait doucement entre ses deux pectoraux. Puis il les fit délicatement glisser sur ses joues, couvertes d'une barbe parcimonieusement cuivrée et entretenue, bien qu'assez longue, avant de joindre ses doigts devant sa bouche, sèche.
—
Encore... encore et encore... Ça va s'arrêter quand tout ça?! Tais-toi s'il te plait... Tu n'es plus, laisses moi! N'articulant presque pas, d'un mouvement imperceptible de ses lèvres bombées et crevassées; au-dessous d'un nez droit et bossu, qui se finissait en deux sourcils broussailleux sur ses arcades marquées. Son front imposant, recouvert d'une fine pellicule de sueur, luisait, et laissait apercevoir une marque ronde en son centre; vieille cicatrice hérité de son enfance.
Ses yeux le brûlaient, mais les larmes restèrent enfouies, si loin...
—
Je suis désolé... Il eut un hoquet.
Il fixa longtemps l'anneau qu'il portait sur son annulaire gauche, qui ceignait sa phalange d'or.
—
Tellement désolé... Embrassant l'anneau.
Puis la routine: déjeuné, toilette et préparation. Une chemise à carreaux, piochée au hasard dans sa collection, un jean, troué le plus souvent, la plupart l'étaient car portés depuis longtemps. Il ne portait jamais de shorts, même lorsque la chaleur devenait insupportable et s'il s'entêtait à toujours couvrir ses jambes, ce n'étais pas par honte de sa pilosité abondante, mais pour cacher ce lourd tatouage sur son mollet gauche: un couteau de combat enlacé d'un coquelicots. Et pour s'assurer qu'il ne tombe pas, il avait pour habitude de l'attacher à l'intérieur de ses bottes de cuir lavées par les ans. Un fedora de paille venait agrémenter ce style particulier; il ne s'habillait que comme cela.
Puis la routine, la journée presque seul. Et le départ pour le boulot, vert dix-neuf heures, encore...
Caractère.
Plus jeune, Robert était d'un naturel jovial et agréable; le visage toujours éclairé d'un large sourire et la blague facile. Le clown de la classe, le pitre du groupe, l'idiot de service.
Pourtant, personne ne pouvait contester ses capacités intellectuelles. Une large ouverture d'esprit, une mémoire impressionnante, une avidité de savoir insatiable et une sensibilité à toute forme d'art lui avaient permis d’accéder facilement à de hautes études dans les lettres et l'histoire. Mais passé cinq ans d'études supérieurs, son côté d'artiste et son penchant provocateur envers la hiérarchie prirent le pas; il quitta les institutions de l'éducation pour se consacrer entièrement à la musique et à l'écriture, afin de se battre plus ardemment contre le système.
Seulement, son traumatisme l'avait changé. L'humour devint silence, la jovialité: froideur et sa gentillesse une façade à sa violence latente. Il s'était replié sur lui même pour palier à ces nouveaux défauts, devint casanier. Son art vivait toujours mais au travers de sa solitude et de sa tristesse; une aura de mélancolie le couvrait toujours, un voile noir de deuil, une armure de larmes versées que même les blagues le plus affutées ne perçaient pas.
Cependant, son arrivée à Dreamland avait changé sa vie, au point de porter plus d'intérêt au monde onirique qu'à la vie réelle. C'était un nouveau départ, une nouvelle chance; ce qu'il attendait, et cette fois, il ne la gâcherait pas. Très attaché à ce lieu qui lui permettait de tout recommencer, ceux qui souhaitaient sa destruction et touchaient à la liberté qu'il procurait à tous, sans différenciation aucune, étaient, selon lui, des personnes qui ne méritaient pas d'y avoir accès. Ayant connu la guerre et ses conséquences, il voulait à tout prix éviter qu'un conflit majeur soit déclenché entre les voyageurs et le pro-dreamland. Malheureusement, il faisait, en quelque sorte, partie des deux camps à la fois. Alors que sa conscience propre penchait du côté des voyageurs, celle de l'être qui l'habitait avait tendance à vouloir leur mort; et même s'il arrivait à se contrôler, cette seconde conscience, ces pensées étrangères qu'il devait supporter à chaque instant le poussaient parfois à des actes violent. Il tuait, de sang froid, souvent.
Malgré tout, il restait loyal; pas un ami, certes, mais on pouvait compter sur son aide; parfois...
Histoire.
Il était né un 21 mai, comme tout le monde. Un père, une mère et un amour pas flagrant. Conçu par un retour de mariage quelque peu arrosé, par terre, aux dires de ses parents; Robert s'était vite révélé ne pas être à la hauteur de leurs attentes, le résultat d'une alchimie incomplète qui n'avait pas donné le résultat escompté. Son père voulait un fils comme lui: sportif, travailleur et surtout obéissant. Il était tout le contraire. Une "erreur", un "half done, half not" selon ses propres mots. Calme, doux, curieux et ventripotent. Si mignon qu'il était, dans ses premières années. Mais l'enfance passée, l'attention avait bien vite été dirigée vers sa petite sœur, plus conforme aux rêves de ses parents.
Lui n'était pas mal aimé, loin de là, juste seul et oublié. Il n'avait jamais trouvé en sa mère cette oreille attentive et en son père ce modèle. Il s'était construit selon ses goûts et ses choix, seul.
Sa vie bascula à 17 ans. Le lycée lui apporta le savoir, les amis, la famille et les motivations qu'il attendait; il avait trouvé sa voie, une bande, un frère et un groupe de musique; mais surtout l'Amour, le vrai, le grand, grâce à elle.
Il vécu heureux plusieurs années, gagnant sa vie en publiant ses histoires et jouant sa musique; il en devint presque célèbre dans le Michigan. A vingt-cinq ans, alors qu'il allait devenir papa, une altercation violente avec le sien lui fit perdre la confiance de toute sa famille. En effet, désireux de laisser ses différents de côté afin que son futur enfant puisse connaître et profiter de son grand-père, il vint voir son géniteur afin de lui faire promettre qu'il serait avec son enfant le père qu'il n'avait pas été avec lui. Malheureusement, ce qui semblait un élan de gentillesse fut reçut comme une infâme critique de l'éducation qui lui avait été prodiguée, comme un dénie des efforts qui avaient été fourni pour qu'il ai l'enfance la plus heureuse possible.
Soucieux de la bonne cohésion de sa famille, Robert voulu prouver au père qu'il n'était pas ce genre de profiteurs et lui promit de revenir lorsqu'il aurait souffert autant qu'il disait avoir souffert pour lui. Il fit alors ce qu'il avait toujours répugné: il parti prouver sa valeur dans l'armée... C'était la seul solution.
—
Bro, if ya go, I go. And if ya die, I will... I'm not your family fo' nothin'! Lui avait dis son "frère".
Ils partirent, ravalant tout ce qu'ils détestaient, ils affrontèrent cette épreuve ensemble: un an et demi en Afghanistan. Tout aurait pu rentrer dans l'ordre, aurait...
Une mission, une forêt épaisse sur une colline escarpée. Des talibans embusqués et l'escouade en déroute. Une course poursuite dans une sylve ombragée et pourtant suffocante dans la chaleur du midi.
—
Run away! You're not allowed to die here, understood? Youth shall leave! Leur avait hurlé leur sergent avant de courir vers leurs assaillants, accompagné des autres vétérans de leur contingent.
Tout aurait pu rentrer dans l'ordre, aurait... Si une balle perdue n'avait pas handicapé son frère. Écrasé au sol, la jambe dégoulinante, il avait levé ses yeux injectés vers Robert.
—
She's waitin' fo' ya Robert... Your child needs his father... I'll come back bro, promise, he'll see 'ncle E... Il lui avait dit.
Alors il avait couru, sans se retourner, trébuchant sur les racines. Il avait entendu un cri de rage, des détonations d'armes à feu, puis une explosion, qui avait résonné entre les arbres et l'avait fait rouler sur les rochers, jusqu'au fond d'une ravine. Il avait rampé dans la forêt enfumée. Il avait airé, des semaines, sans trouver personne ni son chemin. Recueilli par des afghans, il avait été évacué, et soigné pendant son inconscience.
Il revint à lui, un mois après, dans un hôpital du Michigan. Alors que sa femme vint le visiter, il feignit l’inconscience.
—
Hello daddy, say it. Il entendit.
Cette voix, c'était elle. Puis un babillement, des bribes de mots, une voix d'enfant.
—
Cutty, cutty... She said.
Hi honey, it's been so long since I saw you last time... How much you have changed! I wasn't allowed to come before, doc's orders. I wanted to introduce you to our baby... It's a boy Robert, As you had whished! If you could see him... He has, your eyes and your lips. He's your son, honey!
Cette sensation, il ne pouvait pas... Il ne pouvait pas se réveiller, il ne pouvait pas continuer. Sa vie s'était arrêtée en Afghanistan, avec son frère, dans cette forêt maudite. Tout s'était arrêté avec ce cri, dont les échos lui parvenaient encore. Sa vie aurait dû s'arrêter là-bas, prise par les Talibans, cachés derrière chaque arbre de cette jungle de douleur. Il ne pouvait pas revenir, recommencer et oublier; ils s'étaient promis de revenir à deux ou de ne pas revenir! Il ne pouvait pas entacher sa mémoire et recommencer à zéro, sans lui. Il voulait ouvrir les yeux, embrasser sa femme et prendre son fils dans ses bras, ceux qu'il n'avait pas tendus à son frère; il voulait pleurer toutes les larmes de son corps, mais il ne put...
—
I learned for E, dit-elle alors,
and I wanted to act for his memory... I gave his name to him, to our son.Un coup de massue sur sa tête... Un déchirement dans sa poitrine, mais il ne bougea pas.
Elle lui parla encore longtemps, de cette année sans lui, de la grossesse seule, et tellement plus. Puis elle parti. Elle le fit embrasser le front de son fils, puis déposa un baiser sur ses lèvres.
Et elle revint, chaque jour, pendant des semaines. Robert avait l'impression de redécouvrir cette femme, de redécouvrir l'amour qu'il lui portait; simplement en l'écoutant parlé, en captant chaque note de son timbre mélodieux, imaginant son sourire derrière ces paupières closes. Il apprenait à connaître son fils sans le voir, aimait le sentir marcher à quatre pattes sur son torse. Cette petite chose qu'il n'avait jamais vu était déjà tant pour lui. Mais cette situation lui faisait beaucoup plus de mal que de bien, et une fois ses capacité motrices retrouvées, il partit.
Il rassembla ce qui lui restait d'affaires et de chagrin, prit le taxi direction l'aéroport et un allé simple pour la France. Il ne pouvait plus vivre auprès de ses parents, déshérité et renier. Il ne pouvait être heureux avec sa femme et son enfant sachant que son frère ne le serait plus jamais. Il avait perdu une partie de lui-même là-bas, il était devenu froid, dur et paranoïaque; il réprimait la violence mais en avait des accès lorsqu'il la voyait et ne se serait jamais pardonné le mal qu'il aurait pût faire à ceux qu'il aimait. Il n'aurait pût supporter de devenir le père, qui était le sien, et qu'il s'était promis de ne pas devenir. Alors il parti, vivre loin de cette terre qui l'avait vu grandir, loin de toutes les sylves qu'il affectionnait autrefois et qui le terrorisaient aujourd'hui. Il pleura tout le trajet durant, toutes les larmes qu'un homme puisse verser, puis plus une seule, jamais.
Il n'avait avec lui qu'une vieille photo d'elle et de E, son défunt frère...
C'était il y a treize ans...
Post Rp.
Le réveil émit son tintement irritant. Les paupières qui s'ouvrent et les membres qui se délient; treize trente, il indiquait.
Ça allait être une autre de ces journées moroses et monotones, a ruminer ces songes qui le rongeaient petit à petit; peut-être direz-vous qu'il ne faut pas partir défaitiste, mais c'est ainsi qu'elle commençait en tout cas.
Il se leva, n'enfilant rien de plus que le caleçon de toile qu'il portait déjà; descendit les escaliers de sa petite bicoque en centre ville; les murs délavés et la pierre usée cloisonnaient son quotidien. Le craquement de chaque marche, puis celui de chaque coquille d’œuf sur le bord de la poêle, le grésillement du lard et les premières pistes rock de la journée. Une tranche de viande, un morceau d’œuf et une gorgée de whisky; le bruit étrangement calme de la rue dehors, le passage de rares voitures qui faisaient claquer les vieilles fenêtres; une tranche de viande, un morceau d’œuf et une gorgée de whisky; la pile de courrier qui ne cessait de grandir, au milieu des livres et des vinyles; une tranche de viande, un morceau d’œuf et une gorgée de whisky; alors, vous pourrez dire ce qu'il vous plaira, cette journée, elle commençait ainsi, comme toutes les autres.
Ce fut alors la vaisselle, le chemin inverse et les mêmes habits que d'habitude: une chemise, verte et blanche cette fois-ci (il l'aimait bien celle-là), le jean troué et le chapeau.
Il redescendit, tria les factures et les pubs; les journaux et les derniers bassistes Magazine. Sont roman retrouvé au milieu de ce bordel sans nom, il s'installa dans son vieux fauteuil. Sa lecture fit s'envoler presque une heure et demi. Enchainant sur deux bonnes heures de basse, il finit sa séance sur le dernier morceau que son groupe jouait il y a tant d'années, dans le Michigan. Il clôtura finalement cet après-midi par une énième rasade d’alcool.
—
Vivement samedi... il se dit.
En plus du fait que c'était son seul jour de repos, samedi c'était le grand jour. Lorsqu'il avait quitté le Michigan, tout ses rêves s'étaient brisés. Il avait perdu l'amour de sa vie, il n'aurait jamais de famille et de maison dans la forêt. Il avait tout raté dans sa misérable vie; la seule chose qu'il lui restait, c'était sa musique et sa basse. Il pouvait encore devenir un grand musicien et se satisfaire d'avoir réussi une chose, au moins une. Et maintenant que jouer était, pour lui, comme respirer, il avait fait faire son propre instrument, son partenaire de jeu, "the perfect one" comme il l'appelait parfois; celui qui refléterait sa façon de jouer, son lui de bois, en somme. Commandé à un petit artisan dans la campagne, il devait être prêt samedi.
Encore une fois il descendit le vieil escalier grinçant. Il se prépara pour cette nuit de travaille éreintante. Prenant son manteau et son casque il sortit, ferma la porte et alluma sa musique. Il commença a marcher. La première piste se terminant, il regarda son portable afin de la changer.
—
Bordel de merde... Il dit. Il refit alors ces action dans le sens inverse et en quatrième vitesse; on était samedi, et il était déjà plus de dix-huit heures.
Les clés de bagnoles, le contact et la circulation. Robert roulait vite, trop vite; mais il voulait achever ce rêve d'enfant et rien ne l'arrêterait.
Il détestait les routes de campagnes, souvent bordées de bois; leur préférant les grandes voies bétonnées. Seulement là, il devait en emprunter une. N'importe qui l'aurait trouvée calme, apaisante même; mais pas Robert. Pour lui chaque arbre cachait un homme voulant sa peau, un Taliban armé et ceinturé d'explosif, prêt à se jeter sur la route. Il voyait, dans chaque coin sombre, dans chaque zone ombragée, apparaître le visage calciné de E et des autres; les voir venir à lui, le chercher car lui ne l'avait pas fait. Il entendait partout cet écho, ce cri de rage, le dernier hurlement de son frère qui l'appelait comme pour lui dire:
—
I'm back fo' ya, bro...Il avait peur. Une peur qui le saisissait au ventre et harcelait son esprit; chaque tronc était horrible, chaque feuille: monstrueuse et le moindre mouvement: affolant. Il avait peur. Il se sentait oppressé par ce lieu qu'il voulait oublier et qu'il pensait revoir; par tout les souvenirs de douleur, de solitude et de panique. Il était pris d'un stress croissant, roulait encore plus vite sans s'en rendre compte. Cette forêt le regardait, il était zyeuté par tout ces arbres pourtant si inoffensifs; par tout ce que sa pénombre pouvait abriter. Il avait peur, son cœur battait la chamade et il s’essoufflait sans raison apparente, comme étouffé par une force invisible; il était la proie de sa propre phobie.
Arriva alors ce qui devait arriver. La confusion qui le tenait et ses visions de peur lui firent faire un écart de trajectoire; contrebraquer vite, encore et encore, mais le véhicule était incontrôlable, si bien qu'il vint percuter un tronc sur le bas-côté; Robert sombra dans l'inconscience.
Il rouvrit les yeux, il était dans la même position qu'avant l'accident; il faisait nuit cependant. Sa voiture fumait, la capot complétement enfoncé.
Il connaissait les blessures pour le avoir côtoyées pendant son année de service; il ne se diagnostiqua aucune lésion grave. Robert tenta alors de s'extirper précautionneusement de l'habitacle. Une fois debout il examina son véhicule. Il était bon pour la casse, sa peinture noire mat rayée de toutes parts.
Ce n'est qu'à ce moment que Robert leva les yeux et se rendit compte qu'il était au beau milieu d'une immense forêt, bien plus dense que dans ces souvenirs. Il fut pris de panique, une sueurs froide coula dans son dos, un vent de peur l'engloutit. Il tomba, rampa, cherchant un abris, il rentra de nouveau dans l'habitacle. Après quelque minutes (qui lui semblèrent interminables), il retrouva son souffle et risqua un regard pas les fenêtres. Il remarqua alors que la voiture était devenue rouge vif.
—
God... Ca c'est pas commun...Il n'eut pas le temps de se poser plus longtemps la question. Derrière lui retentit un cri monstrueux, un cri qui disait:
—
Robert! I am back for you!Il ne réfléchis pas un instant et partit en courant dans la direction opposée. Il lui semblait partout apercevoir E, alors que le cri se répétait. Il tomba à maintes reprise, les racines le faisaient trébucher. Les branches déchiraient sa chemise et son pantalon, le griffaient; les arbres et les fougères riaient. Son pire cauchemar, encore. Le cri s'intensifiait, se rapprochait, se multipliait partout autour de lui. Il se bouchait les oreilles, fermait les yeux, criait qu'on le laisse tranquille. Il trébucha une énième fois et roula le long d'une pente abrupte qui lui arracha la peau du dos.
Les cris cessèrent. Le calme, le silence après le vacarme. Une odeur de brûlé, de cendre, enveloppait l’atmosphère. Robert se leva, son dos le faisait atrocement souffrir. C'était une petite cuvette, la forêt y était entièrement consumée. Les troncs noirs se succédaient sur des kilomètres à la ronde, titubants, simples résidus calcinés des grands êtres qu'ils furent, des cadavres démembrés, restés droits même après leur mort. Ils étaient comme lui.
Il marcha, baigné dans un sentiment entre peur, incompréhension, fascination et pitié. Il marcha assez longtemps, dans cette atmosphère lourde qui le transportait; ses pieds s'enfonçaient sous une couche de cendre.
Il vit alors un arbrisseau. Un ridicule petit tronc d'un demi-mètre à peine, qui se divisait en deux branches au deux tiers pour finir en deux petits plateaux verdoyants, l'un plus petit que l'autre. Robert eut un sursaut, puis une sensation étrange. Cet arbre semblait l'appeler, il semblait d'ailleurs entendre son nom; un chuchotement, qui ne glaçait pas le sang, pour une fois. Il fit un pas, puis un autre. D'habitude, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un arbre le faisait frissonner, mais là, il avançait presque sereinement.
Arrivé au niveau de cette petite chose, de cette ridicule petite masse de verdure au milieu de ce terrain calciné, il s'agenouilla. Robert examinait l'arbrisseau; il voyait l'écorce brune, grise parfois, striée de raies noires ou marrons, elles semblaient des tatouages, des inscriptions, des cicatrices profondes héritées de son passé. Il voyait son feuillage, ses minuscules feuilles d'un vert vif, il voyait les veines jaunâtres qui les parcouraient, amenant dans chaque cellule chlorophyllienne la divine sève dorée.
Il se surprit a approcher sa main de cette infime ramure. Sa peur le reprit, mais plus il s'approchait, plus il rentrait dans un sorte de transe et plus sa main se tendait vers l'arbrisseau. Au fond de lui, il voulait sentir ce contact vivant, ce contact presque irréel des feuilles sur sa peau, ce contact qu'il aimait, petit, et qu'il n'avait pas connu depuis des années.
Ses doigts touchèrent l'arbre.
Alors, un flot d'image envahit les pensées de Robert. Des souvenirs l'assaillaient; mais ils n'étaient pas les siens. L'arbre lui parlait, il parlait pas ses souvenirs. Robert voyait deux hommes, il se battaient violemment; puis le choc de leur puissance, monstrueuse. L'énergie devenant feu et toute la forêt en proie aux flammes. Il avait des flashs, il sentait la mort et la peur; celle de l'arbre. Puis sa solitude, sa tristesse et sa peur. Ils étaient pareils.
La connexion mentale n'était pas terminée qu'il sentit quelque chose agripper sa main. Une racine était sortie de terre et s'enroulait autour de son poignet. Un nouvel élan de peur, alors que les images défilaient encore dans sa tête; il ne pouvais pas bouger. L'arbre grimpa sur son bras, il n'était maintenant plus dans le sol, s'aidant de ses racines pour escalader le membre tendu. Arrivé sur l'épaule de son hôte, les-dîtes racines commencèrent à s'enfoncer dans sa chaire et a s'implanter dans ses muscles. Une immense douleur envahit le bras, puis tout le corps de Robert. Il hurla sous ce traitement intenable, le sang palpitait sur ses tempes alors que son cœur était au bord de la rupture. Ses doigts devenaient bois, son bras se faisait d'écorce et son sang de sève.
A la fin, il entendit un nom, il s'écrivit en lettres de lumière dans sa tête et disparu en une fraction de seconde. Juste avant qu'il ne s'évanouisse.
Autres.
•
Aime : La musique (principalement le rock et le metal), ses amis, sa femme (elle lui manque), l'écriture, la bière.
•
N'aime pas : Les ballades en forêt, la hiérarchie, la violence, dormir.
•
Particularités, autres : Bassiste et parolier dans un groupe de metal.
•
Niveau d'étude hors de Dreamland : Master en Histoire après une prépa en lettre puis formation militaire.
•
Comment avez-vous découvert le forum ? Mon ami Kezeno Kalsak me l'a conseillé.
•
Première impression :Très complet, très intéressant mais très bordélique!!! J'ai pas tt de suite compris l'ordre des chose entre la fiche de présentation, la fiche technique, l'inscription, et tout ca... fiou...
•
Pour les DC (double compte) ou TC (triple compte), qui a donné son accord ? Je suis nouveau, tout frais tout neuf ^^
•
Avez-vous lu les règles et les respecterez-vous ? Comment pourrait-il en être autrement avec une aussi belle charte...?
•
Code de validation : soleilvalidé