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People like you should be freezing in Hell ~ [Fini]

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Anikeï Blacksilver
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Rêveur
Anikeï Blacksilver
Rêveur

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MessageSujet: People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] EmptyMer 6 Avr 2016 - 18:11


Blacksilver
Anikeï

Personnage.

People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] 1458722021-anikei-ps
© Avatar taille 160x320 pixels.

Nom : Blacksilver
Prénom : Anikeï
Surnom(s) : Le Sibérien, Aniocha pour les intimes
Âge : 29 ans
Nationalité, origine(s) : Russe, malgré quelques ancêtres étrangers
Pouvoir et description : Le nom qui se rapproche le plus de sa peur serait l'acrophobie, la crainte des objets tranchants. Qu'il s'agisse de couteau de cuisine, de rasoir ou de sabre, Anikeï sera tendu, fixant l'objet avec frayeur, pris d'un profond malaise. L'idée d'un coupure, le simple fait d'imaginer une lame pénétrant sa chair ou celle d'un autre le dégoûte au plus haut point. Qui sait, pour l'instant, quel pouvoir pourrait en découler?



Description Physique.


La silhouette était encadrée par deux agents particulièrement baraqués, qui la poussèrent brusquement dans une petite salle. Il avait visiblement bien neigé dehors, compte tenu des bottes blanchies des soldats et des lèvres presque bleues de l'individu menotté. Le trio n'avait sans doute pas marché longtemps dans la neige, entre la camionnette et le centre pénitencier où ils venaient d'entrer, sinon l'individu n'aurait pas fait long feu. D'autant plus que malgré son mètre quatre-vingt, sa silhouette élancée et ses muscles finement dessinés, ses côtes saillaient ouvertement. Sa maigreur n'en fut que plus évidente quand le personnel commença à se saisir de ses quelques vêtement afin de le vêtir d'une chemise et d'un pantalon oranges pétants, bien trop larges pour lui.

Une arcade sourcilière peu prononcée, un nez droit légèrement relevé, des lèvres si fines et pâles qu'elles en semblaient disparaître, un front tiré vers l'arrière, des pommettes un peu marquées, un menton large mais pointu, des yeux fins, des oreilles presque dépourvues de lobes bien qu'un piercing argenté n'orne l'un d'eux... Tu me diras peut-être que je suis une femme facile à séduire, Rök, mais des Rêveurs que j'ai pu observer de là où je suis, je peux dire qu'il s'agit ici d'une jeune personne magnifique et débordant de grâce.

À côté, le directeur du centre l'observait en détail, reportant régulièrement son regard sur son dossier. Quand la personne se trouva torse nu, il put noter la large cicatrice qui partait de son pectoral droit pour s'achever au niveau des côtes. Mais pour être honnête, cette vieille blessure était bien loin d'être son principal signe distinctif: comment ne pas remarquer ses cheveux mi-long blancs, qui furent sans doute parfaitement entretenus, tombant sur ses épaules?

Mais quelque chose d'autre attirait l'attention. Quelque chose qui perturba suffisamment l'un des gardes pour qu'il lève un regard interrogateur vers le responsable. Ce dernier ce contenta de hocher la tête sans répondre. Après tout, les gardes n'avaient pas le dossier, ils avaient de quoi être surpris. Comment deviner que derrière cette posture droite, ce torse quasi plat et ce regard moqueur se cachait une femme? En temps normal, la procédure voulait que ce soit des individus de même sexe qui s'occupe de l'étape de la fouille et de l'habillage, mais puisqu'elle avait décidé de passer pour un homme aux yeux du monde entier... Prendre des testostérones pour compenser les muscles qui lui manquaient, se battre en permanence, changer de nom... il fallait s'y attendre.

Le responsable tourna quelques pages pour observer de plus vieilles photos, datant des jeunes années de la future détenue: un fille aux vêtements chics, le buste droit, le regard fixe et les cheveux châtains soigneusement coiffés. Même si le phénomène de la canitie était visiblement génétique chez elle, le changement de couleur de cheveux n'en était pas moins surprenant. À moins que le choc ne provienne de la différence de posture? Entre la gosse de riche bien propre sur elle et ce déchet hagarde, épuisée, incapable de tenir seule sur ses  jambes... Qui pensera que derrière ce visage tabassé, couvert de bleus et de traces de sang pouvaient se dissimuler des traits fins et une peau pâle? Qui imaginerait de derrière ces paupières fermées et cernées se terraient des iris noisettes si claires qu'elles en paraîtraient parfois dorées? Enfin, entre ses yeux tombants et ses oreilles légèrement décollée, son menton que certains trouveraient trop grand, elle n'était pas non plus un exemple de beauté.

Enfin, femme ou homme, quelle importance. Tu sais, à mes yeux, c'est clairement un garçon magnifique. Au delà du fait qu'il prenne soin de sa tenue, il dégage un certain charisme. Il a cette manière de faire attention à sa gestuelle, à la calculer au doigt près... Il aime beaucoup "poser" en toutes circonstances, c'est assez amusant. Enfin, il a toujours été comme ça quand j'y pense, il n'a pas beaucoup changé en grandissant. Sans doute un résidu des manières qu'on lui a appris.

Enfin, le directeur détourna son regard en constatant que la criminelle portait finalement l'uniforme adéquat, et la troupe se dirigea vers une étroite porte au bout d'un couloir annexe, à peu près aussi accueillant que l'entrée. Les gardes armés marchant au pas autour de l'androgyne aux cheveux blancs demeuraient impassibles, mais leur supérieur hiérarchique savait qu'ils n'étaient pas totalement à l'aise, même si la démarche de la prisonnière était chancelante et qu'elle gardait la tête baissée. Et l'une des raisons de ce vague malaise apparut avec évidence quand la détenue s'affala sur la chaise qu'on lui présentait, devant une table d'interrogatoire.

Au delà du fait qu'elle était installée jambe écartées comme si de rien était, que ses épaules étaient tombantes et sa respiration calme, comme si elle s'ennuyait. Au delà de ses quelques blessures fraîches, de ses ongles bleuis par le froid, qu'elle avait l'air d'ignorer superbement. Depuis qu'elle avait été ramassée dans une rue, pendant toute la durée de son procès, pendant tout le trajet dans la camionnette, durant toute la procédure de fouille et d'habillage, et encore maintenant où elle était assise seule et cernée par cinq gardes, son sourire n'avait pas un seul instant quitté ses lèvres. Et alors que le supérieur posait son dossier sur la table et commençait à en feuilleter le milieu, sa voix légèrement enrouée, à peine plus aigu que celle d'un jeune homme, demanda, avec ce qui passait facilement pour de l'amusement:

"Bon, on commence par où?"

Plus j'y pense, moins je suis sure que je ne l'ai déjà vu involontairement perdre ce sourire. Quelle que soit son humeur, il le gardait, même pendant ses cauchemars. Que ce soit un sourire joyeux, sadique, ou même un rictus d'horreur, j'ai rarement vu tomber les coins de cette bouche. Et à vrai dire, ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais ça a son charme!



Caractère.


Son insolence lui valut une claque à l'arrière du crâne, projetant son front contre le bord de la table et provoquant un vif grognement de sa part. Satisfait de voir que la détenue redevenait calme, le gradé assis face à elle commença à parcourir le dossier médical avec un soupir. Un trait ressortait avec évidence sur les quelques dégénérescences mentales que les psys avaient diagnostiqué de l'enquête: elle était clairement sociopathe. Pour les autres traits, il serait impossible d'être sûr de leur existence sans tests, mais la prisonnière n'était pas ici pour passer chez le médecin. D'autant qu'elle n'avait pas eut d'antécédents durant l'enfance, donc il s'agissait clairement d'un problème qui s'était développé au fil du temps...

Enfin, ce n'était clairement pas le plus intéressant de la fiche. En vérité, il y avait dans le tas une théorie à gros potentiel, si elle se vérifiait. Gardant toujours le silence, le directeur sortit lentement un couteau suisse de sa poche et faisant glisser son regard le long de l'objet, il en fit jaillir brusquement la lame. Puis il déposa tranquillement le couteau sur la table et porta son attention sur la personne en face de lui. Personne qui avait visiblement perdu toute sa flegme, mains crispées sur les genoux en point d'y faire apparaître les veines, regard plissé, sourire laissant deviner des dents serrées derrière... Bien.

C'est avec une certaine satisfaction que le gradé s'adossa confortablement à sa propre chaise et commença à énumérer les différents traits de caractère que l'on avait noté dans le dossier:

"Voyons... Tendance à la domination d'autrui, à minimiser leur importance, égoïsme prononcé doublé d'un narcissisme physique certain. Tendance à une certaine forme de perfectionnisme... Induisant une forte tendance à laisser peu voir aucune preuve, ce qui est très agaçant."

D'un autre côté, ce trait de caractère l'ayant déjà incitée à retourner à plusieurs reprises sur les lieux de ses crimes, voire à l'y faire rester plus longtemps, ça pouvait être un mal pour un bien. Mais en même temps, elle leur avait toujours filé entre les doigts au dernier moment, c'était assez rageant. L'avoir ainsi menottée en était d'autant plus agréable. L'intelligence de cette garce ne sortait pas vraiment du lot, mais elle avait un instinct certain dès qu'il s'agissait de pouvoir faire du mal à quelqu'un. Sans pour autant pouvoir trouver exactement les mots qui blessent, sa manière d'être ou d'agir pouvait rapidement devenir oppressante pour sa cible. Et sa tendance à la violence dès qu'elle perdait l'ascendant psychologique n'y était peut-être pas pour rien.

Oui, ce garçon a un sacré sens de la mise en scène, c'est très amusant! Mais s'il prend tant soin de son apparence, ce n'est pas pour rien. En effet, il est convaincu que l'aspect extérieur joue énormément sur l'impression qu'il laisse au gens. Et quand on le voit ainsi, habillé proprement sans entrer dans le faste, ses longs cheveux soigneusement entretenus, ses ongles propres et son sourire tranquille, qui irait se méfier? Il faut dire qu'il a déjà séduit des femmes comme des hommes en agissant ainsi.

Elle n'était pas particulièrement colérique, elle s'engageait rarement dans de très grandes envolées émotionnelles et contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle semblait se ficher du sexe qu'on lui affublait. Cependant, elle avait conscience de son corps assez viril, et avait tendance à se méfier de ceux qui la voyaient comme une femme, s'inquiétant sans doute de ce qu'ils savaient d'autre sur elle. Mais ses sentiments se lisaient de toute façon assez facilement sur son visage. Malgré son éternel sourire, sa physionomie était assez expressive sur ce qui lui passait au travers de la tête, il était facile de s'adapter avant qu'elle ne s'énerve vraiment. Soupirant, le directeur reprit sa lecture:

"De nature impulsive, s'engage volontiers dans n'importe quelle bagarre et sa nature vénale et cupide fait qu'elle n'hésite pas à parier sur tout, à moins que sa défaite ne soit particulièrement évidente. En effet, elle évite les jeux de boissons, dans la mesure où sa résistance à l'alcool est quasi-nulle."

Autant dire qu'elle pourrait se bourrer au jus de pomme un peu avancé. Ils avaient d'ailleurs essayé de se servir de cette faiblesse pour l'attraper, mais elle avait à chaque fois évité le piège, par chance ou par instinct. Mais certainement pas par prudence. Cette meuf n'avait aucun respect pour sa vie.

Mais si je devais te dire ce que je préfère chez lui, ça serait très certainement sa manière de voir le monde. Il considère que la vie peut être associée à un jeu, mais pas juste par l'aspect futile de la mort. Il observe les règles qui dirigent la société, devine le but de ce "jeu", et cherche un moyen de tout retourner à son avantage. C'est quelque chose d'étonnant chez lui, cette capacité à deviner facilement les règles d'un jeu. Il ne serait pas capable de devenir expert aux Échecs en regardant jouer les gens, loin de là, mais il n'a encore jamais eut besoin que l'on lui explique comment jouer à quoi que ce soit, et il arrive à éviter les pièges de débutant.

"Oh, dites pas ça" lâcha la prisonnière, d'un air légèrement crispé par la présence de la lame. "Les bières passent pas, mais une bonne paille et un peu de pou-"

La gifle partit comme un ressort, interrompant la folle en plein milieu de sa phrase. Après un léger gémissement de douleur, elle dit avec une voix plus aiguëe, presque soumise:

"Ah, désolé, désolé..."

Elle n'avait décidément pas la moindre fierté, pas une once d'honneur. Mais ce sourire, ce sourire qui ne partait pas... Quelque part, elle devait forcément être un peu masochiste, à toujours chercher les emmerdes et à se jeter dedans sans être sûre de s'en sortir. La preuve, si elle était là, attachée dans une prison telle que la leur, c'était quand même car ils l'avaient ramassée dans la rue, gisant par terre après s'être fait tabasser.

Mais très sincèrement, s'il porte tant d'attention aux règles, c'est pour trouver la faille, le moyen de les dépasser. Oui, dans les jeux comme dans la vie, il cherchera toujours à tricher. Et il considère que c'est loin d'être un problème: n'est-ce pas une preuve ultime de compréhension du monde, quand on arrive à le retourner à son avantage? Les Hommes ne naissent pas égaux, il le sait, et il l'exploite, quitte à se jeter à corps perdu dans un objectif, prêt à tout pour l'accomplir, investissant toutes ses compétences et tout son savoir-faire pour parvenir à ses fins. Après tout, l'honneur a été inventé par ceux qui avaient peur de perdre, n'est-ce pas?



Histoire.


"Bon," grogna le directeur. "Passons aux choses sérieuses."

Il poussa légèrement la lame du couteau suisse vers la détenue, afin de lui rappeler sa présence et de prévenir une quelconque remarque. À sa grande satisfaction, les yeux fatigués de l'androgyne se fixèrent sur la menace avec plus d'intensité et sa posture qui s'était légèrement détendue se crispa davantage. Il en profita pour reprendre sa lecture, après une toux enrouée:

"Nous disions donc... Anja Meredith Violet Blacksilver -quelle idée à la con, ces prénoms à la chaîne- alias Anikeï, née en novembre 1986... Arrêtée pour multiples homicides volontaires, trafic et consommation de drogues, trafic d'armes, coups et blessures, menaces, racket... On n'est plus au procès, je vais pas tout lister mais ma salope, tu vas pas t'en sortir entière!"

Blacksilver, une famille assez célèbre dans le milieu de l'armement, et l'idée que l'une des héritières de ce nom se retrouve dans cette prison était quand même improbable. D'autant plus qu'elle avait eut une enfance relativement normale et aisée. Sa mère, Emily Abigail Violet Blacksilver était loin d'hériter de l'affaire familiale et avait pris la décision de s'installer en Russie afin de participer à cette branche annexe de l'entreprise qui marchait particulièrement bien, guerre froide oblige. Elle avait rapidement épousé Maxim Kniajevitch, fils unique d'un célèbre et riche avocat, qui l'avait aidé à participer efficacement à l'affaire familiale.

Ils mirent au monde Anja Blacksilver, leur première fille, qu'ils nommèrent d'après sa mère, nom bien plus célèbre et influent et lui donnant le potentiel de s'imposer dans leur Société. L'enfant grandissait choyée, plongée dans l'univers mondain où elle s'épanouissait avec une facilité certaine. Son grand intérêt pour le travail de ses parents plongeait ces derniers dans la fierté, et ils espéraient assidûment que cette enfant parvienne à se saisir de l'une des branches de l'entreprise familiale. Cependant, l'essoufflement de l'URSS transparaissait malgré la course à l'armement et si la compagnie Blacksilver n'en souffrait pas dramatiquement, la branche russe espérait tout de même un sursaut de demande.

Deux ans après leur aînée naquît un garçon, Isaak. Un enfant plus fragile et réservé, en admiration devant sa sœur. Peut-être était-ce à ce moment là que la jeune Anja commença à développer certains traits décisifs de sa personnalité. Appréciant visiblement l'admiration que son cadet lui portait, elle n'hésitait pas à lui donner des ordres ou à lui laisser faire les taches les plus ingrates, à profiter de lui. Dans le même temps, afin d'augmenter cette admiration, elle s'amusait à enfreindre les règles, sortant la nuit ou volant des petits objets. Foncièrement, elle ne faisait pas grand chose de grave. Ou du moins, ça n'a pas eut le temps de s'aggraver dans cet élan. L'androgyne avait d'ailleurs gardé nombre de souvenirs de cette période et plus il y pensait, plus il se rendait compte que certaines phrases s'étaient gravées dans son esprit.

"Allez  mon Annushka, tiens-toi droite et souris aux gens, comment veux-tu faire bonne impression?"
"Soit un gentille fille et va saluer poliment les invités. Et avec le sourire, s'il te plaît."
"Redresse-toi, et va enfiler une robe plus adaptée pour le dîner, où te crois-tu?"
"Annushka, souris un peu voyons, tu seras bien plus jolie comme ça."
"Prends-donc soin de tes affaires bon sang! D'où viens cette tâche?"

La vie normale d'une enfant de famille largement aisée, somme toute. Ces phrases étaient peut-être déformées par le temps, mais Anikeï avait la sensation de se les être faites tellement répéter qu'elles étaient gravées dans sa chair.

Cependant, 1998 fut un tournant majeur dans sa vie. Elle ne comprenait pas trop ce qu'il se passait à l'époque, mais depuis quelques années, son père battait sa mère. En soit, la fratrie restait loin de ces conflits, mais un jour, ça alla trop loin. Prise de folie, poussée à bout, il serait difficile d'expliquer à présent le geste d'Emily Blacksilver quand elle se saisit d'un poignard ornant le mur, et qu'elle le plongea à maintes reprises, avec le même acharnement, dans le torse et le visage de son époux. Certains diraient que c'était une névrose qui traînait dans le sang de la famille depuis longtemps, d'autres diront que la pression du travail et celle imposée par son mari auraient eu raison de son état mental, toujours était-il que quand son aînée de 10 ans arriva, attirée par les cris, ce fut contre elle qu'elle dressa sa lame.

Anikeï garda ce moment comme un traumatisme dans son cœur. Tout ce que les autorités savent de cette soirée, c'est que la mère fut retrouvée avec le poignard enfoncé dans le ventre et que les deux enfants avaient disparus. La théorie alors supposée fut celle d'un cambriolage qui avait mal tourné et d'un enlèvement afin de demander rançon à la riche famille des Blacksilver, mais ces derniers ne recevant aucun message, on pensa d'abord que les deux jeunes étaient aussi décédés.

Mais ce n'était évidemment pas le cas: l'aînée traumatisée, blessée à la côte, avait tout simplement pris son frère et avait fuit la maison, sans vraiment savoir ce qu'elle faisait. Ils s'étaient retrouvés dans les bas-quartiers de la ville, le cadet suivant docilement sa sœur en sang sans comprendre de quoi il en retournait. Cependant, si la police avait perdu leur trace, ce n'était pas le cas de la mafia locale, qui avait entendu parler de ces deux enfants de 10 et 8 ans, en pyjama, qui avaient commencé à vivre dans les ruelles sombres.

C'est à ce moment-là où j'ai commencé à m'intéresser à lui, tu sais? Il se comportait encore comme une jeune fille, mais c'est là que ses cauchemars ont commencé. Son scénario me convenait parfaitement, donc j'y ai laissé ta sœur. Il venait assez régulièrement, il devait être terrifié ainsi, seul dans la rue à vouloir protéger son frère. Ce petit était tout ce qu'il lui restait, il lui servait de soutien moral, lui permettait de ne pas se sentir comme la dernière des sous-merde. Il y tenait tellement qu'il a commencé à considérer qu'il lui appartenait et devenait particulièrement agressif envers quiconque s'approchait.

"C'est à peut près vers 98, peu de temps après le décès de tes parents, que la mafia de la Lune Rouge t'as ramassé avec ton frère dans la rue, c'est bien ça?" poursuivit le directeur sans attendre de réponse de la part de son interlocuteur, ce dernier fixant le mur derrière lui. "Probablement en raison de vos origines, ils ont décidé de faire votre éducation et de vous garder sous leur aile."

À vrai dire, ce n'était pas à proprement parler la mafia qui les avait "pris sous son aile", mais plutôt un des membres qui avait décidé de les héberger, considérant sans doute que deux gosses de riches capable de survivre quelques semaines par eux-même avaient du potentiel. Il leur avait à chacun donné un nouveau nom, une sorte de pseudonyme: l'aînée était devenu Volchitsa et le second Sobaka, respectivement "louve" et "chien" dans leur langue. Le deal était simple, il les protégeait et s'occupait d'eux, et en échange les deux enfants lui reversaient une partie de leur récolte. C'est donc dans cet environnement-là que Anikeï commença les petits délits, le vol à l'arrachée ou à l'étalage... Et commença à se déguiser en garçon. Nourris et logé, il commençait à trouver un certain plaisir dans la vie de la rue tandis que son frère suivait l'éducation de leur hôte avec plus d'attention. L'enfant n'hésitait pas à se servir de son aspect juvénile pour truander les gens, pour quémander ou pour passer inaperçu. Ayant coupé ses cheveux, il était déjà bien loin de la fille de riche qu'il avait été quelques années plus tôt.

Durant cette période, il semblait rassuré, plus à l'aise et il faisait moins de cauchemars. Quand il voyait ta sœur, il se réveillait généralement rapidement et s'assurait de ne pas se rendormir de la nuit, en partant zoner dans son quartier à faire je ne sais quoi. Mais j'ai su que ce garçon avait plus de potentiel que mes cibles précédentes lorsque je voyais ses rêves normaux, que j'observais son sadisme latent se développer. Je l'avais vu une fois, comme un simple Rêveur, observer avec fascination un Voyageur de la douleur à l’œuvre, tout en caressant affectueusement un chiot. C'était très amusant, d'ailleurs.

"Petit à petit, vous vous êtes taillé une réputation dans le milieu, jusqu'à votre première arrestation lorsque vous aviez 15 et 13 ans, après un vol dans un restaurant. L'amende a été payé, vous aviez été relâchés, mais le dossier était là, même si nous ne connaissions toujours pas votre véritable identité."

Leur protecteur les avait donc "protégé", leur évitant la prison, et les deux jeunes se remettaient aux affaires... Mais il ne fallait pas se mentir, son petit frère n'était pas très utile, et c'était le grand frère qui devait fournir le double d'effort pour récolter leur "loyer". D'autant plus que leur hôte était agacé, voyant le petit comme un parasite, l'incitant à aller au travail... Les cauchemars de ce petit aussi étaient amusants, il était assez faible et se faisait souvent frapper, il avait bien plus de difficultés que son cher frère. Il n'y avait pas une infinité de manières pour résoudre ce problème ~

"Peu de temps après, un corps fut retrouvé brûlé, quasi inidentifiable, à l'exception des deux boucles d'oreilles caractéristiques qu'il portait. En effet, ces bijoux, sa corpulence et sa taille permirent de définir ce corps comme celui de ton frère."

Il leva le regard de son dossier, à l’affût de la réaction de son interlocutrice. Cette dernière, toujours aussi crispée par la proximité du couteau, le regardait cependant avec une expression dure, sa mâchoire serrée déformant son sourire. Face à cette vision il fit un mouvement de la tête, tandis qu'un garde la poussait violemment par terre, générant un autre grognement. Tandis qu'elle se faisait soulever par le col et asseoir de nouveau sur sa chaise, le directeur lâcha sèchement:

"Baisse les yeux." Avant de poursuivre son résumé: "Tu t'es donc occupé de l'enterrer et tu as traqué les responsables de cet assassinat. Tu avais la réputation d'être remarquablement violente envers quiconque s'attaquait à ton frère, ils avaient donc probablement essayé de cacher le corps en le brûlant ainsi. Ce sont donc deux hommes que l'on a retrouvé mort au petit matin deux jours plus tard, en plein milieu d'un rue, roués de coups et la nuque brisée, alors qu'ils étaient ivres. Recouverts d'essence mais pas brûlés, malgré un paquet d'allumettes dans la bouche de l'un d'eux, peu de personnes ont douté de ta responsabilité dans cette vengeance. Mais tu étais introuvable, visiblement bien cachée."

Ça avait été son second meurtre, même s'il s'agissait d'un double, mais l'adolescent n'avait pas éprouvé le moindre remords. On aurait même pu légitimement dire qu'il avait pris son pied à voir les deux ivrognes se tordre de douleur sous ses coups. Quelque part, les vapeurs s'élevant de leurs bouteille de vodka avaient dû jouer un rôle dans la hargne et la violence du jeune homme. Après cela, le criminel avait retiré l'une de ses deux boucles d'oreilles en signe de deuil, ces boucles étant des bijoux qu'il s'était acheté avec son frère comme symbole de leur lien. Il confia donc celle qu'il avait enlevée à Isaak, lui faisant jurer qu'il ne le lâcherait plus jamais. Il lui appartenait, c'était aussi simple que ça.

En tous cas, son crime suivant ne fut pas directement connu des autorités: c'est son propre "protecteur" qu'il abattit, l'accusant de n'avoir pas rempli sa part du contrat en laissant mourir son frère. Mais il fut particulièrement ingénieux: attendant l'hiver, il l'enferma à l'extérieur de la maison après l'avoir rendu ivre, sachant pertinemment qu'une tempête de neige se déclencherait le soir-même. Gelé à mort, son décès passa pour un accident.

Mais il avait une excellente raison de faire ça, tu sais? Il avait découvert que ce type était un traître au sein de sa mafia, et qu'il vendait des informations à la police. Il ne voulait pas prendre le risque que ses chers secrets fuitent ainsi après tous ses efforts. C'est décidément un garçon très minutieux, mais il recevait aussi de très bon conseils.

Pour sa part, le jeune homme laissé à lui-même s'était installé chez une bande qu'il fréquentait depuis maintenant plusieurs mois. Continuant ses petits méfaits dont il ne se satisfaisait plus. Découvrant le plaisir tout particulier qu'il avait eut à tuer ses trois cibles, il voulait à tout prix ressentir de nouveau ce sentiment. Cependant, tabasser le premier passant venu n'était pas intéressant, il lui fallait un autre intérêt en plus, et si ce n'était pas pour se venger, au moins fallait-il que ce soit pour de l'argent.

"Tu as donc officiellement intégré le groupe de la Lune Rouge, travaillant en leur nom, et montant en grade pour essayer de recevoir des consignes d'assassinats."

En attendant, il s'épanouissait dans le braquage, le racket organisé et le trafic de drogue, découvrant cette dernière avec un certain plaisir. Il progressa donc à petits pas dans la hiérarchie, jusqu'au fameux jour, où il surprit une fameuse conversation. Il avait d'abord pensé qu'il s'agissait d'un jeu, mais il s'était rendu compte que la discussion était extrêmement sérieuse. Il avait pensé que c'était ridicule, que ça n'avait aucun sens, mais il s'était renseigné, avait interrogé ses camarades, fait des recherches de son côté, et s'était rendu à l'évidence: tout était cohérent.

En effet, comment imaginer qu'une mafia, en plus de s'étendre dans le monde réelle, s'étendrait aussi dans un fameux monde des rêves? Et pourtant, la Lune Rouge est bel est bien une organisation composée de 10% de Voyageurs et de nombreuses Créatures des Rêves, experte en transfert d'argents à travers les deux mondes, remplissant des contrats de chaque côté, n'en négligeant aucun. Et le garçon s'était rendu compte que le potentiel qu'avait vu son premier protecteur en lui n'avait été autre que sa phobie des lames.

Mais au fond, il restait méfiant et vivait de son côté, dans le monde réel. À 22 ans, son premier contrat d'assassinat lui fut fourni, et ce ne fut que le premier d'une demi-douzaine d'autres.

"Décembre 2008, un juge, la nuque brisé sur le pas de sa porte. Mars 2009, un commissaire de police, le crâne éclaté par une arme contondante dans une impasse, non loin de sa voiture. Janvier 2010, un agent double travaillant pour la NKVD, retrouvé tabassé à mort chez lui, visiblement drogué et attaché à une chaise. Juillet 2010, double meurtre de l'administrateur du Nord-Caucase et de son épouse durant un voyage diplomatique, retrouvés dans leur chambre d'hôtel en début d'après-midi, bâillonnés et la plupart des os brisés, l'homme ayant succombé peu après à ses blessures. Octobre 2012, un fournisseur qui n'avait probablement pas honoré son contrat, enfermé dans la cage d’ascenseur d'un immeuble désaffecté avec quatre rats, retrouvé trois semaines plus tard."

Il les remplissait tous avec brio, suivant des plans précis et incroyablement efficaces de son cher frère, s'autorisant rarement quelques libertés. Il se forgea d'ailleurs un nom dans son milieu, celui du "Loup blanc", ou plus souvent du "Sibérien". Mais peu à peu, il commençait à se lasser de cette hiérarchie, de ces ordres, il n'était pas satisfait.

"À l'âge de 27 ans, tu as disparu de la circulation, quittant la mafia. Nous en avons conclu que tu t'étais montée en indépendante, mais ta liste de meurtres n'en était pas moins connue, et on n'allait pas arrêter de te rechercher pour ça."

Il dormait très peu pendant cette période, traqué par la police et par quelques ennemis rancuniers. Ainsi, il n'avait pas le temps de faire des cauchemars, c'était un peu triste mais je savais qu'il connaissait Dreamland. Et je savais qu'un jour où l'autre, il en distinguerait des opportunités. Et alors, quand il fera face à ta sœur, il sera enfin capable de surmonter sa peur! J'ai tellement, tellement hâte...

Il se débrouillait donc pour vivre de son côté, loin de ce groupe qui ne l'intéressait plus. Mais même s'il continuait sa vie de malfrat malgré des petits boulots plus légaux, il s'ennuyait ferme. Dans tous les cas, il y a quelques mois de cela, il prit une décision pendant qu'il discutait avec son frère. Il se souvenait d'ailleurs parfaitement de la scène, tandis qu'il fumait tranquillement et q'Isaak lisait derrière lui:

"Dis-moi Ichka, est-ce que tu penses que Dreamland vaut la peine?"

"Aucune idée,"
répondit sobrement son cadet, cette perspective ne l'ayant jamais vraiment intéressé.

"Hum, chiche que je pète la gueule à la LR dans Dreamland?"

"Tu fais ce que tu veux Aniocha, mais il me semble que pour devenir Voyageur, il était question de faire des cauchemars..."
Anikei entendit son interlocuteur refermer son livre avant de continuer: "Or tu n'en fais plus depuis longtemps, à force de veiller. Et tu n'en sera pas capable tant que tu ne te sentiras pas en sécurité."

"... Je crois que j'ai une idée."

"Je déteste tes idées, surtout quand t'utilises ce ton."

"Je devrais facilement me retrouver dans une prison, démerde-toi pour m'en sortir quand je te le demanderais."

"Si tu veux."

C'était une idée folle, comme je les aime! Aller asticoter une bande de racailles et se laisser tabasser, le tout après avoir bu... Et quand il a reprit conscience, il était retenu par les flics! Son "procès" est allé assez vite, il a tout assumé en riant, il est passé pour un grand malade. Dans cette situation, il n'y avait pas de nombreuses possibilités pour l'envoyer en prison et son petit frère avait pu anticiper les différents cas envisageables. Mais pour pouvoir le sortir de prison plus tard, il avait fallut quelques préparations préliminaires... En attendant, j'ai hâte que la nuit vienne!

"Donc maintenant t'es là, et t'es partie pour rester un moment, petite merde... On va voir si tu t'adaptes bien!"

Le Directeur ria un peu sur ces mots et rangea le couteau en le saisissant par la lame, remarquant avec satisfaction le sursaut de dégoût de la prisonnière. D'un signe de main, il transmit un ordre à deux gardes qui firent se lever Anja et la poussèrent hors de la salle. La regardant partir, son air moqueur ne quittait pas son visage. Peut importaient ses crimes et son état mental, celle-ci avait l'air fragile, il allait distribuer quelques consignes pour exploiter sa faiblesse et s'assurer qu'elle ne fasse pas la maligne.



Post Rp.


Le détenu avançait, les mains toujours menottées dans son dos, et toute envie de fuite aurait été éradiquée par la présence des deux solides gaillards en uniforme solidement renforcé qui tenaient fermement leurs armes, l'encadrant et l'incitant à avancer plus vite. Les quelques coups qu'il avait reçu pendant la petite discussion précédente commençaient à former des bleus ou des bosses selon l'endroit, mais la posture flegmatique de l'androgyne ne changeait pas. Il aurait presque donné l'impression de visiter un musée avec nonchalance s'il ne trébuchait pas régulièrement de fatigue ou à cause des légères bousculades de son escorte.

Ils pénétrèrent dans une grande salle dont les murs étaient couverts de trois niveaux de cellules. Empruntant un escalier pour accéder au premier étage, ils marchèrent le long du balcon qui suivait les portes de métal numérotées, d'où retentissaient parfois quelques ronflements sonores. Il devait être près de trois heures du matin, mais le criminel ne ressentait pas vraiment la fatigue. Il se contentait de passer devant des gardes en faction dont les visages cachés dans l'ombre semblaient le suivre du regard.

Le faisant finalement s'arrêter au milieu d'une rangée, devant une porte identique aux autres mais affichant un "108" peu accueillant, l'un des individus armés ouvrit une petite fenêtre qui ne s'abstint pas de grincer et alluma une lampe torche qu'il pointa vers l'intérieur. Le Blacksilver esquissa un sourire un peu plus prononcé en notant que ces types manquaient significativement de savoir-vivre. Mais ça ne s'arrêta pas là puisqu'ils ouvrirent brusquement la porte dans un brouhaha loin d'être discret, l'autre gardien pointant son arme sur l'entrée, et que le nouveau venu fut poussé sans ménagement dans sa nouvelle chambre.

Se rattrapant de peu avant de trébucher, entendant la porte se fermer violemment sur lui, la prudence prit le dessus chez le tueur, qui resta un instant immobile, cherchant toutes les menaces potentielles malgré la pénombre ambiante. N'entendant qu'un grognement puis trois respirations plus ou moins fortes et régulières, mais bel et bien endormies, il s'autorisa à se détendre un peu. Il ricana légèrement en notant que ces salauds avaient eut la délicatesse de lui laisser ses menottes. Lui qui voulait enfin dormir confortablement...

Faisant quelques pas dans la cellule dont il commençait vaguement à distinguer la forme, il chercha un lit ou dormir. Remarquant deux longues silhouettes d'où provenaient les respirations lentes, il conclut qu'il avait affaire à des lits superposés, et s'approcha de celui ayant une place libre. S'inclinant, il entendit la respiration sur la couchette inférieure et avisa l'échelle qu'il avait trouvé du bout du pied. Le contact des entraves autour de ses poignets lui semblaient d'un coup particulièrement froid. Un autre gloussement ironique jaillit de son nez tandis qu'il insultait mentalement les responsables, et il s'approcha de la dernière épreuve qui le séparait de son lit.

Posant un pied hésitant sur le premier barreau de l'échelle verticale, il prit un peu d'élan et tandis qu'il attrapait le second barreau avec le dessus de son pied, son menton agrippait son matelas. Restant un instant dans cette position foncièrement instable, utilisant son premier pied et sa tête pour se caler, il parvint à marcher sur le deuxième barreau et peu à peu, basculant en avant, il parvint à passer les cinq niveaux. Soufflant légèrement, amusé par l'épreuve, il resta un peu assis sur le matelas, remarquant sa dureté et notant du bout des doigts l'absence de draps. Une autre insulte filtra entre ses minces lèvres.

Grognant vaguement, il s'affala sur la couchette en gardant ses chaussures, roulant sur le flanc pour ne pas s’exploser le dos à cause de ses mains. Jetant un coup d’œil dans la pénombre, il commença à se demander si ses compagnes de cellules seraient sympas, pour autant que des gens enfermés ici puissent l'être. Enfin, il ne s'inquiétait pas vraiment. Il s'amusa de la tête qu'elles feraient quand elles le verraient arriver. Au pire, c'est pas comme s'il allait avoir des remords à se mettre à poil pour prouver qu'il était à sa place ici. De toutes manières, les criminelles étaient rarement aussi sexy que les films américains aimaient le faire croire, surtout après avoir passé un moment dans un coin comme celui-ci...

Basculant doucement sur le ventre, incapable d'empêcher sa paranoïa de sursauter à chaque nouveau bruit, ses longues heures de veille lui retombèrent dessus telles une gigantesque masse. Son insouciance l'empêchait de trop s'inquiéter de sa nouvelle situation, et puis ce n'était pas comme si son frère risquait grand chose, tout le monde le pensait mort. Ignorant la fraîcheur de sa cellule qui glissait sur sa peau, Anikeï ferma tranquillement ses yeux, attendant l'heure avec une légère appréhension instinctive, son esprit luttant d'un côté pour oublier le couteau suisse, et de l'autre côté pour s'en souvenir. Il fallait qu'il rêve. Plus tôt il deviendrait un Voyageur, plus tôt il pourrait quitter cette prison à la con. Il ricana doucement, de hâte de s'imposer dans ce fameux Dreamland.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Aaaaah, le voila enfin... Cela faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu endormi aussi tôt~
Surtout que son sommeil n'était jamais stable, il se réveillait presque tout de suite... Enfin, cette fois c'est bien parti! Et le temps qu'il prenne conscience du cauchemar de ta sœur, nous allons pouvoir jeter un œil à ses derniers souvenirs, hein mon loulou?

Ça commence enfin, je te décris la scène? Tu la connais bien pourtant, à force, mais si tu y tiens... Il est donc dans une salle richement décorée. Haute de plafond, assez grande, un tourne-disque trône à côté d'une large bibliothèque bien garnie, et des fauteuils à l'air confortables entourent un belle table basse agrémentée de statuettes. Une grande fenêtre donne sur un paysage trop lumineux pour être distingué de l'endroit ou Anikeï se trouve, et les murs sont ornés de tableaux et de remarquables armes blanches diverses et variées.

Pourtant, ce ne sont pas ces lames que mon cher favori fixe depuis l'entrée du salon, non. Il regarde intensément deux silhouettes, en plein milieu de la pièce. Ou plutôt une seule, car l'autre est étendue par terre, les bras en croix. Le regard du russe glisse vers ce dernier. Sa poitrine déchiquetée laisse deviner les os sanglants des tripes toutes aussi rouges, et le visage de celui qui fut son père n'est plus qu'une infâme bouillie difforme. Et le sang coule de ses multiples et mortelles blessures se répand sur le sol, teintant d'un rouge macabre la moquette pâle, et l'odeur monte, monte. Normalement, Anikeï apprécie cette odeur mais là c'est trop, bien trop. Le dégoût scelle sa gorge face à la chaire fendue, à la peau tranchée, et au sang qui coule.

Qui coule et coule encore, sans fin. Qui atteint ses pieds, ses chevilles, et qui l'empêche de fuir tandis qu'il redevient une fillette de dix ans, les cheveux noirs tombant devant ses yeux et sa chemise de nuit trempée de sueur. Difficilement, l'enfant détache son regard du cadavre pour ce lever vers le meurtrier.

Vers la meurtrière plutôt, car c'est bel et bien sa mère qui se redresse en tremblant, tenant fermement une longue dague ensanglantée de la main droite. Cette femme si belle à l'allure si entretenue n'est plus que l'ombre d'elle même. Souffrant de la même anomalie génétique que ses enfants, ses très longs cheveux blanc sont en vrac, s'échappant de la coiffure complexe qui les retient d'habitude. Son tailleur de marque, délicat et parfaitement ajusté, est recouvert de giclées de sang qui semblent n'avoir attendu que le regard de la petite Anja pour imprégner le tissu.

Les yeux bleus de la femme s'écarquillent à travers ses mèches en croisant ceux d'ambre de sa progéniture, et un sourire rassurant se dessine sur ses lèvres. Un sourire terrible de gentillesse, un affreux sourire d'amour sincère, l'insupportable sourire d'une mère aimante à son enfant. L'expression la plus terrifiante qu'Anja n'ait jamais observé de l'ensemble de sa courte vie, et qui s'est gravée en elle tandis qu'elle devenait Anikeï, se gravant de manière imperméable sur son visage. Le sourire est insupportable, énervant, séduisant et surtout terrifiant à la fois. Pourquoi avoir besoin d'autres expressions, quand une seule résume tout ce dont on a besoin?

La mère s'approche lentement de sa fille, ses pieds glissant dans la marre de sang qui piège sa cible, son couteau luisant d'une lueur sombre. Anikeï ne le voit pas, focalisé dans son illusion, mais ta sœur prends peu à peu possession de la créature qui la porte, tu sais. La chaîne qui part de son manche entoure toujours son bras, mais sa puissance se diffuse dans son corps, le teintant progressivement d'un gris orné de lignes d'argent. Ah, la voir ainsi me rappelle mes heures de gloire, alors que je vous brandissait, elle et toi, pour soumettre Dreamland! Pourvu que ce garçon soit le digne héritier de mes attentes ~

Ah, le moment fatidique est là, regarde Rök, regarde ta sœur s'approcher d'Anikeï! Il se tord déjà de douleur, paralysé par la blessure de son torse, mais la lame va vers son cou. Il n'a pas une infinité de manière de surmonter ce cauchemar, tu sais? Il n'y a survécu qu'une fois, la toute première, et c'est ce qui a forgé son traumatisme, s'il survit de nouveau, alors il sera digne d'hériter d'elle.

Mais il n'en sera pas capable.

Je le vois, je le sens, il n'est pas assez fort, il ne réussira pas cette nuit. Nous y voila, ce n'est pas dans son torse que la lame s'enfonce. Ce n'est pas le long des côtes où elle glissera et le laissera miraculeusement indemne. Non, elle s'enfonce dans sa gorge, et arrache sa trachée. Et voila, il s'est réveillé...

Je suis déçue... Enfin, dire que je n'aime pas l'enfermer dans cette pièce serait peut-être un peu présomptueux ~

Mais je ne peux m'empêcher d'attendre son heure. L'heure de sa venue dans ce cher monde qui n'attends que votre retour, à toi et à ta sœur. Viens Anikeï, prends cette lame et utilise-la pour nous libérer, il est temps que nous nous rappelions au bon souvenir du monde onirique ~




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Aime : Les goûts très épicés, les drogues en tous genres, se sentir supérieur, les défis, l'argent, les canidés
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Niveau d'étude hors de Dreamland : Aucun, travaille au black


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MessageSujet: Re: People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] EmptyVen 8 Avr 2016 - 19:43
Salut ! Désolé pour l'attente mais là c'est bon.

La fiche est d'une belle taille, bien écrite et le personnage est sympa. Il y a juste deux petites incohérences par rapport à son histoire dans le monde réel, je passe très vite dessus mais je les précise quand même, histoire (mais après ce n'est pas plus grave que ça) :

-des militaires qui tiennent une prison, ça existe mais on y enferme pas de civil (même en Russie, hein ?) seulement d'autres militaires ou encore, des terroristes.

-Vu les charges retenues contre Anikeï, ça aurait pu être 30 ans fermes en France, mais en Russie tu peux directement passer à la peine de mort pour ça (surtout que son palmarès est hyper impressionnant, je ne veux pas faire mon brise noix qui veut qu'on respecte la réalité à 100% mais c'est dans les films que la mafia s'amuse à passer à la moulinette les juges et les policiers, dans la vraie vie ils ne font ça qu'en dernier recours et en serrant les dents pour que la réaction de l'Etat ne les balaye pas. Je ne te demande pas de changer ça mais je voulais juste dire que lesdites charges font de toi la criminelle la plus recherchée du pays, facile).  Et ne t'en fais pas pour la peine de mort, s'ils s'amusent toujours à la prononcer les russes ne l'appliquent plus depuis des années (plus précisément depuis qu'ils ont promis de l'abolir, mais ils ont eu la flemme de toucher à leurs textes du coup ils se contentent de ne plus l'appliquer).

Voilà, ça a prit de la place mais ce n'était à la rigueur que des détails (sauf peut-être les crimes de ton personnage qui sont très importants). Sinon je suis pour une validation en tant que Rêveur ^^
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Anikeï Blacksilver
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MessageSujet: Re: People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] EmptyVen 8 Avr 2016 - 20:41
D'accord, je vais modifier tout ça!

Pour les "militaires", c'était plus pour le côté "garde armé en uniforme", mais c'est vrai qu'avec deux secondes de réflexion, ce n'est pas supra cohérent...

Merci pour les remarques en tous cas ^^
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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] EmptyMer 13 Avr 2016 - 14:48
Avec les remarques de Clem, ça me convient à un détail près.

L'organisation composée à 90% de Voyageurs n'est pas fidèle à ce que semble être la vision du monde des rêves de Reno Lemaire, vision que nous essayons de conserver au mieux. En gros; les Voyageurs dans leur immense majorité exaucent avant tout leurs rêves dans le monde onirique et ne cherchent pas à influencer le monde réel avec. Et les Voyageurs restent assez rares pour qu'il soit impossible d'en réunir des escouades efficaces.

Admettre que d'importantes organisations aient un pied dans le monde réel revient à changer le contexte du forum pour quelque chose de plus "sérieux", un double monde avec d'autres enjeux à explorer (gouvernements et multinationales Voyageurs etc..)

Si cette composition de la Lune Rouge te tient à cœur, très bien, mais sache que cette situation 90% de Voyageur est destinée à être temporaire sur le long terme de l'organisation et que cette dernière est donc tout à fait unique en son genre.

Un retour sur cette remarque et tu es validé en ce qui me concerne.
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Anikeï Blacksilver
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MessageSujet: Re: People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] People like you should be freezing in Hell ~ [Fini] EmptyMer 13 Avr 2016 - 15:02
Ok, dans ce cas je baisse à 10%, en considérant qu'ils ont une "succursale" avec des Créatures des Rêves, et qu'il faut donc juste quelques membre pour faire passer les messages, en plus d'une certaine force de frappe ^^
Cette organisation n'est pas obligée d'être intégralement dédiée à Dreamland après tout, surtout que dans ma tête, tous les Voyageurs n'étaient pas nécessairement des locaux ~
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People like you should be freezing in Hell ~ [Fini]

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