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Amère condition (Pv : Lithium Elfensen)

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Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyMer 12 Aoû 2015 - 22:05



La porter ?
Il allait devoir la porter ?
Porter comment ? Bah avec ses bras je suppose, triple buse. Hin hin hiiin… j’suis pas débile non plus ! Ah ça… Vas-y, ta gueule pour voir ? Pas moyen que je me colle dans ses bras, tout collée contre son torse. C’est mort. Plutôt crever. Tu préfères peut-être que l’on aille se lover dans ceux de Eeeeed ?… Bon, on attends quoi pour grimper ? Lithium connaissait l’aversion profonde qu’éprouvait Bis à l’égard du voyageur aux portails. C’est pourquoi elle en jouait. Il était étrange de détester quelqu’un autant, et pourtant elle ne pouvait que la comprendre. La demoiselle haïssait quelqu’un du même niveau autant qu’elle en avait peur. Comment réagirait-elle si, un jour, elle devait à nouveau lui faire face ? C’était une question dont elle n’était pas désireuse de connaître la réponse. Jamais. Cette personne lui avait fait tant de mal…
A cause de lui, elle était marquée à vie autant physiquement que mentalement. Heureusement que ses longs cheveux cachaient toujours son dos abîmé, ou qu’elle avait toujours un tee-shirt cachant celui-ci. Elle n’aimait pas trop s’épancher sur ce qu’elle avait bien pu subir plus jeune. Ce n’était pas intéressant et cela ne regardait personne d’autre à part elle. C’était en parti à cause de cet homme que tout geste brusque était à proscrire, qu’elle n’affectionnait pas particulièrement le contact humain et qu’elle n’accordait jamais totalement sa confiance. C’était aussi à cause, ou grâce, ça dépendait du point de vue, qu’elle était ainsi de nos jours. Si l’on devait remonter aux prémices de la naissance de Bis, c’était sûrement au collège. Si elle n’avait pas existée à proprement dit à partir de là, l’esprit de la jeune femme avait commencé à se détraquer dans ces eaux-là. Vous connaissez à peu près la suite, de toute manière, c’est une autre histoire qui pourrait être contée plus tard.

Actuellement, elle se contentait seulement de réfléchir.
Prendre sur elle, voilà ce qu’elle devait faire. Ce n’était que pour un court instant, pas pour une nuit entière. Ce n’était pas comme cette nuit, mariée à Ed. Mais c’était également une autre histoire. Je ne veux même pas en parler. Bon, on lui grimpe dessus ou bien ?! La demoiselle respira doucement et fit un geste de la tête à JB, lui donnant son accord. Elle passa son second bras autour de son cou, puis attendit de se faire porter. Lorsque ce fut le cas, elle dut se retenir de rire tant la situation lui semblait absurde. Ça lui rappelait de nouveau cette nuit au Royaume Céleste. Etait-elle à l’aise dans cette position ? Absolument pas. Avait-elle le choix ? Toujours pas. Elle ne serra pas trop fort son étreinte, pour éviter de l’étrangler et de trop s’en approcher. Elle garda son visage droit, regardant le vide. Elle tenta vainement de rabaisser sa robe éthérée, puis abandonna au bout de quelques essais, voyant qu’elle persistait à flotter de manière inquiétante. Pas de quoi voir ses dessous heureusement.
Elle eut un sursaut lorsque l’aura vint les envelopper, son cœur accéléra légèrement sa cadence. Pas de panique, ça ne durera que quelques secondes, tenta-t-elle de se persuader. Elle se sentit étrange, une sensation sur laquelle elle ne parvenait pas à y mettre de mots. Une courte chair de poule lui parcourut l’échine, et elle frissonna légèrement. Est-ce qu’il ressentait une telle chose à chaque fois qu’il se servait de cette chose ? Ses craintes étaient totalement différentes de celles de son camarade. L’odeur humaine ne l’intéressait pas. Elle ne s’approchait jamais suffisamment des gens pour sentir leur identité corporelle. Et généralement, il suffisait juste que son instinct lui indique qu’il n’était pas bon de fréquenter telle personne pour s’en éloigner. Mais il était vrai que parfois l’odeur de certaines personnes l’importunait. Pas celle de JB. Peut-être n’était-il pas méchant. Cependant, si le jeune homme s’étonnait de l’étrange duplicité dont faisait preuve l’odeur de la blonde, la voyageuse pensait à bien autre chose. Son hypothèse allait-elle s’avérer juste ? Quelles autres mauvaises surprises ce royaume allait-il leur concocter à chacun ?

La demoiselle ne s’imaginait absolument pas de ce qui l’attendait encore au cours de cette nuit. Quelque chose de bien plus grave que de perdre ses mains ou de voir des morts-vivants. Enfin, de son point de vue, cela allait être sacrément… intéressant. Mais revenons au présent ; fourrée dans les bras de JB, faisant de son mieux pour paraître détendue - elle était aussi crispée qu’un jambon ayant trop séché – Lithium regardait en l’air. Comme pour oublier ce qu’elle était actuellement en train de faire. Non, elle n’était pas dans les bras d’un parfait inconnu qu’elle avait rencontré 2h plus tôt, et non elle ne lui avait pas fait une clef de bras en guise de bonjour. Depuis quand était-elle aussi nulle socialement ? Avant, elle sortait souvent, s’amusait jusqu’à pas d’heure, n’avait cure des inconnus et connaissait plutôt bien le flic posté dans le quartier – faudrait qu’elle lui passe le bonjour pour lui montrer qu’elle avait un peu changée depuis – et maintenant ? Elle n’était rien de plus qu’une handicapée sociale.
Auparavant, le fait de s’accepter telle qu’elle était – donc violente et agressive, et pourtant très sympa à la fois, lunatique en soi – faisait qu’elle restait relativement équilibrée. A présent qu’elle abhorrait toute cette partie d’elle-même, qu’elle s’était scindée en deux – Coucouuuu ! – elle était complètement instable. La solution résidait sûrement dans cette nouvelle acceptation de soi, le travail en « équipe » comme disait Chapelle. Mais comment voulez-vous bosser en tandem avec une personne qui pensait comme elle – revu à l’extrême – à sa « glorieuse » époque ? Elle allait sûrement devoir à nouveau se pointer chez son psy pour discuter de ce qu’elle aurait vécu cette nuit. L’avantage d’avoir un spécialiste Voyageur était de justement pouvoir parler de Dreamland, sans pour autant être prise pour une tarée, ce qu’elle était indubitablement. M’enfin !

Bien vissée au cou de JB, dont l’œil se remit à pleurer, c’est vraiment hyper chelou son truc sérieux, elle se laissa porter. Hé hé, elle allait voler quand même. Certes, elle avait de nombreuses fois prit l’avion, mais là, c’était comme se la jouer Peter Pan et Wendy. Rêves ta vie en couleur, c’est le secret du bonheur ! Rêves que tu as des ailes, hirondelle ou tourterelle, et là haut dans le cieeeeel, tu t’envoles, tu t’envoles, tu t’… Plaît-il ? Ouais, t’as raison, vais m’arrêter là hein…


« Tu peux y aller.
Je ne devrais pas te mordre. »
, sourit-elle.

Inconsciemment, elle se mit à fredonner de nouveau la chanson de Peter Pan.



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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptySam 15 Aoû 2015 - 19:55

Elle eut une réserve de quelques secondes, me fit un petit mais clair signe de tête en passant son second bras autour de ma nuque. Je m'abaissais encore, passais doucement mon bras derrière ses jambes, la soulevait d'un fluide mouvement. Elle ne pesait pas grand chose, et la chose me fut d'une surprenante facilité. Ma constitution, si elle ne changeait pas dans mes rêves, se voyait doté de capacités, en dehors de ma chère aura qui m'accompagnait, qui dépassaient très largement ce à quoi je pouvais m'attendre. J'en étais de moins en moins surpris, et le fait de la soulever comme s'il n'y avait rien dans mes bras ne me surprit pas, à défaut de me faire tiquer. Passant mon autre bras dans son dos pour la soutenir, j'attendis son signal ou une quelconque objection de sa part. Après une ou deux secondes, où je sentis son regard aller d'elle à moi, elle me donna le signal du départ, assorti d'un petit trait d'humour qui n'en était pas tant un. J'eus l'impression qu'elle souriait, mais ne baissais pas plus les yeux sur son visage, trop près à mon goût soudain.

"Entendu."

Je faillis faire l'erreur de me jeter en l'air comme j'en avais l'habitude. Jouissant de ma liberté de mouvement, j'avais très souvent tendance à m'envoler d'une détente sèche, vive. Ici, je préférais m'élever plus lentement au début, afin de ne pas créer une réaction violente chez Lithium. Je sautais doucement, séparant mon corps du sol, et me maintenait un instant en l'air ainsi. Pas de résistance ni de difficulté, comme je m'y attendais. La chose m'était aussi facile que s'il n'y avait eu personne dans mes bras. Je nous élevais donc, dans une vitesse croissante jusqu'à ce que je sois à la limite du confortable pour moi. Nous filions à la verticale, vers je ne sais quel sommet, sans que rien ne trouble les lisse parois autour de nous. L'endroit était toujours aussi étrange. J'étais bien en mal de savoir s'il y avait de la lumière ou pas, mais pourtant je voyais relativement clair. Aucune source de cet éclairage étouffé cependant, comme s'il exsudait des murs ou de l'air. J'étais surtout aux prises avec mes sensations, qui sans cesse étaient assaillies par des contradictions et impressions factices. Des vagues de chaud, de froid, de soudaines apparitions dans les coins de ma vision, des brèves mais fulgurantes sensations d'engourdissement, de perte de contrôle, surtout, des bruits. Assailli était trop fort, non. Ce n'était ni  très intense, ni très soutenu, mais c'était ... sans fin, sans prévisibilité ni réel répit. La pensée que mon attention repoussait les manifestions s'effaça d'elle-même, trop présomptueux.
C'était plutôt que je ne m'attendais jamais vraiment aux illusions. J'étais impuissant à les prévoir. Impuissant à vraiment y résister. La monotonie même de notre progression semblait me narguer. Rien, absolument rien. J'avais parfois la vague sensation de mieux voir, ou au contraire qu'il faisait plus sombre, que ce couloir vertical lisse était plus étroit ou plus large ... Mais rien ne se confirmait, rien ne restait. Je ne distinguais rien si ce n'est les deux parois parallèles qui se perdaient à présent en haut comme en bas. Tout juste si les deux ne se confondaient pas totalement. Je ne m'arrêtais pas, ne ralentissait ni n’accélérait, mon mouvement semblant se conformer à l'ambiance de monotonie granitique. Me rattachant avec une soudaine détresse à ce qui me restait de sensations, chassant l'engourdissement insidieux de mes chairs qui se donnaient à elles-mêmes l'impression de fondre sur mes os, je déplaçais de quelques millimètres ma main dans le dos de Lithium, réajustant sa position. C'était son idée, j'avais acquiescé, à présent nous essayions. Que ressentait-elle, ici, maintenant ? Pas que cela m'intéresse grandement, mais c'était loin d'être quelque chose d'inutile à savoir. Puis c'était toujours mieux que le marasme qui me gagnait à mesure. Je pris la parole, espérant qu'elle m'entende, et que je sois intelligible.

"C'est peut-être assez stupide comme question, mais est-ce que ça va, Lithium ?"

Pertinente question, en effet ... Mais la charge implicite de la question était très lourde. Je ne sais si mon malaise se sentait dans mon ton, au vu de sa froideur si constante, mais ... J'espérais qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi, quelque chose duquel je pourrais apprendre, raisonner, rebondir, quelque chose d'autre que l'horreur de linéarité que nous traversions. Une part de moi restait très curieux d'elle, accompagnant ce sentiment d'une vive défiance de cette jeune femme qui m'avait complètement maîtrisé en un instant. Je n'avais, finalement, toujours pas digéré cet état de fait. Je ne pouvais le nier, mais il me restait en travers de la gorge. Perdre le contrôle ainsi, à ce point, et surtout à ce moment, je ne pouvais le tolérer décemment. J'étais un infâme merdeux, qui avait besoin de se sentir libre, sans entrave, avant de pouvoir les voir. Je savais que j'étais, en perspective de la plupart des Voyageurs, encore faible, mais me le faire sentir dans ma chair, dans mon geste ... C'était autre chose. Je ressassais cela depuis tout à l'heure, et rien à faire, un fourbe ressentiment malsain me restait. Toujours est-il que je voulais vraiment l'entendre parler, pendant que nous franchissions un vide de plus en plus grand.
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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptySam 22 Aoû 2015 - 14:06



Lorsqu'il s'envola, la jeune femme eut un bref mouvement de recul, puis se remit en place. D'abord hautement crispée, elle finit par se détendre doucement, voyant qu'il n'y avait absolument aucun danger, même portée ainsi dans les airs. Elle se risqua à regarder en bas, et put noter que le sol disparaissait petit à petit. Enfin, elle en conclut ainsi car avec tout ce blanc éclatant, il était difficile de différencier le sol des murs. Combien de temps allait durer leur ascension ? La jeune femme n'en savait fichtrement rien. En revanche, ce qu'elle savait, c'est que c'était vachement long quand même en fait... Il ne se passait rien, mais genre juste rien. Nada. Le silence. Seules leurs respirations résonnaient, ce qui était en soit légèrement oppressant, surtout qu'elle n'expirait pas bruyamment. Une chose changea avec le temps. Ils se trouvaient à présent comme pris dans un couloir, ne sorte d'étau, prêt à les écraser si besoin était. La demoiselle n'avait jamais été vraiment claustrophobe, mais elle avouait ne pas trop aimer l'idée de mourir écrasée entre deux murs. Il y avait plus classe comme décès, surtout sur Dreamland.
J'aimerai ne pas mourir ouais. J'suis pas fraaaaanchement pressée hein. Je m'en doutais, vu que tu es toujours en train de squatter dans MON corps... Hé, tu crois que j'ai choisi d'être chez toi ? De te ressembler physiquement, de partager tes souvenirs ? Non. Si j'avais pu choisir, j'aurais été un beau gosse de dingue, bah tiens, comme à Luxuria ! Tu te souviens de cet air mutin, cheveux courts ? Bah LA, j'étais sex' ! Ah mais attends... T'as toujours ma boucle d'oreille ? Ce petit grenat ? Oui pourquoi ? ... Oh non. Me dis pas qu'avec ça je... Hé si beauté ! Grâce à ce bijou, je peux être enfin moi, un mec putain ! Gééééénial. Comptes pas sur moi pour m'en servir de ta connerie. Détrompes-toi, je t'assure qu'un jour, ça pourrait bien nous être utile mon objet. Et ta mère. Ta gueule, j'en ai même pas de... "mêêêre" ? Punaise, j'oubliais que tu ne comprenais pas tout à fait la plupart des choses basiques...

Lithium s'épuisait à discuter avec elle.
C'était comme parler avec un fou qui s'obstinait à croire qu'il ne l'était pas, alors que toutes les preuves étaient contre lui. Le trajet ascendant se faisait de plus en plus routinier. C'était comme être en voiture sans avoir rien à lire, et seulement un paysage désolé à portée de vitre. Elle aurait été tenté d'observer davantage son camarade pour en détailler les traits, comprendre la personne qu'il était, éventuel ami ou potentiel ennemi. Mais consciente que cela ne ferait que la rendre encore plus étrange, elle se contenta de jeter un œil à ce lieu monotone. Et bien, c'était toujours blanc. Woaaah, quel changement ! Le seul qu'elle pouvait noter venait de la part de JB qui semblait pris de fourmis. En même temps, comment ne pas être engourdi lorsque l'on porte quelqu'un pendant une durée indéterminé. La jeune femme s'humecta les lèvres, ressentant comme de la sécheresse dans l'air puis s'appliqua  de nouveau à espérer découvrir un changement, une sortie, un trou dans les murs. Peut-être fallait-il le créer ce trou. Ouais, qu'ça bouge, on commence à se faire chier là. Elle sentit la main de son porteur bouger très légèrement et se crispa quelque peu de nouveau avant de se détendre encore une fois.

Elle crut l'entendre parler et se retourna pour écouter.
Mais lorsqu'elle rencontra son visage, ce n'était pas le sien qu'elle vit.
C'était des traits familiers, cruellement familiers, horriblement familiers, une face qu'elle n'aurait jamais voulu revoir de sitôt. Tout simplement oublier qu'elle connaissait ce visage, ce visage monstrueux, hideux. Ce sourire malsain qu'il arborait était empli d'une si grande infamie, une si lourde cruauté qu'elle en manqua de pleurer. La voyageuse blêmit à en ressembler aux murs et son cœur manqua de s'arrêter de battre. Ses traits originellement enfantins se tordirent dans une expression de profonde terreur, et elle perdit toute trace d'un quelconque sourire. Son corps tout entier se crispa, comme pétrifié d'horreur, incapable de bouger et ses doigts s'enfoncèrent dans les épaules de JB. Elle fut prise de tremblements, de ceux en proie à une peur viscérale. Sa respiration devint saccadée, comme prise de hoquets et elle resta ainsi, les lèvres légèrement entrouvertes, muette. Incapable de prononcer le moindre mot, Lithium restait paralysée, figée par ce qu'elle voyait à l'instant.
Depuis ces nuits avec Ed au Royaume Céleste, elle savait qui était à l'origine de cette soudaine prime sur sa tête. Ce qui était étrange, c'était la mention "dead" barrée. Elle était désirée "alive" et de préférence, entière. Mais en connaissant la personne qu'il était, cela n'avait rien de particulier. C'était un pervers, un malade. Savoir qu'il était vivant et un voyageur qui plus est, était la pire des souffrances que ce monde pouvait lui infliger. Bis n'était rien à côté de ce type. Il l'a cherchait. Il savait donc qu'elle foulait ces terres. Et si par malheur quelqu'un se mettait en tête de la livrer, alors... Alors, on le butera. En serait-elle capable ? Vu comment elle s'était glacée de terreur à sa simple vue, serait-elle alors seulement apte à lui porter un coup fatal ?

Toujours interdite, elle ne pipait toujours aucun mot.
Secoues-toi un peu, merde ! Après va falloir s'expliquer, et franchement, on a pas qu'ça à faire ! Puis, ça l'regarde pas l'autre nigaud là. Elle était faible, si faible... La force physique ne lui serait d'aucune aide lorsque viendrait le véritable affrontement, ce face-à-face qu'elle redoutait tant. Ce qu'il lui manquait était visiblement le mental. Ses barrières ne suffisaient-elles plus ? Etait-elle réellement à sa merci ? La gorge serrée, elle déglutit et reprit sa respiration. La blonde ferma les yeux, espérant que ce visage disparaîtrait lorsqu'elle les rouvriraient. Elle se persuada que tout cela n'était pas réel, que rien n'avait jamais été réel, que si cela avait vraiment été Ethan, alors la situation aurait été différente. Et elle ne serait actuellement pas indemne. Lui non plus, ce sale fils de p... Ce n'est pas réel, ce n'est pas réel, ce n'est pas... réel.
Elle rouvrit les yeux, et à son grand soulagement, elle revit le visage de JB. Perso, j'sais pas si j'dois me sentir ravie... Son cœur qui avait manqué de s'arrêter, repartit pour un battement usuel, bien qu'encore sous le choc d'une telle émotion. Quelques gouttes de sueur s'évaporèrent et la demoiselle expira doucement. Elle reprit contenance et redevint calme, comme si rien ne s'était produit. Elle comprit enfin ce que voulait dire son collègue et répondit à sa question.


"ça va. Une légère crise d'angoisse m'a prise il y a quelques secondes, mais ça va mieux. ça ira mieux... ça ne peut que aller mieux.", elle murmura à elle-même la dernière phrase.

Lithium sentait que le voyageur n'était pas à l'aise.
Parfaitement consciente que cela était en partie de sa faute, elle chercha quelque chose pour détendre l'atmosphère. En réfléchissant, elle laissa s'installer un silence pesant. Après s'être mordillé la lèvre inférieure, elle tenta un sujet, certes banal, mais qui pouvait éventuellement déboucher sur une conversation plus ou moins intéressante. La blonde ne désirait pas stagner sur leurs faiblesses respectives et rester sur une première impression négative, alors pourquoi ne pas discuter comme si ils étaient des gens normaux ?


"... Hééééé sinon, tu fais quoi dans la vie, t'es étudiant ?
T'es de quel coin ? Personnellement, je viens du Sud, Montpellier. Y'a la plage pas loin, mais comme tu peux le voir, j'y vais pas souvent."


La raison était ses cicatrices dans le dos, mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir. Et vu qu'elle était naturellement assez claire de peau, il paraissait presque évident qu'elle ne prenait pas beaucoup le soleil. Si elle n'était pas munie d'une crème solaire, elle se risquait à de sacrés coups de soleil ! Enfin bref... Le sujet n'était pas franchement le plus intéressant à traiter, mais bon, au moins, ça changeait de ce silence ennuyant.


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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptySam 29 Aoû 2015 - 16:24

Je baissais les yeux sur Lithium, qui me paraissait crispée et roide. Ses yeux captèrent l'éclat de la lumière qui n'en était pas vraiment, deux portes ouvertes sur son angoisse. Elle était mal. Sous l'emprise d'une autre chimère qui la tourmentait, sans doute. Je ne savais même pas si elle me voyait. Soudain très préoccupé, je ralentis, tendu au possible. Après quelques instants qui me parurent étonnamment courts, elle me répondit, d'un ton quelque peu voilé. Je n'étais pas beaucoup plus rassuré, sourit à moitié, et reprenait le même rythme d'ascension. La monotonie avait cependant été brisée, et je m'en sentis, en un certain sens, revigoré. Assez bête que mon angoisse et la sienne était la seule échappatoire que nous avions pour casser l'ambiance si étouffante qui nous entourait. Pris entre deux murs, sans aucun autres repères que ces absolus de verticalité, lisses et d'une absence de couleur qui en devenait anesthésiante pour le regard. J'étais tellement pris dans cette stérilité de pensée que j'en avais déjà oublié mes récentes velléités de dialogues, jusqu'à ce que Lithium brise à nouveau le silence, qui semblait ne jamais avoir cessé, à mes oreilles. Toute hésitante, presque risible qu'elle fut dans sa tentative de dialogue, elle ne m'en donna pas moins un coup de fouet salvateur. Je me faisais mater par les lieux, au final. Ma concentration, si constante et nécessaire fut-elle, n'était pas suffisante, et je tombais petit à petit dans je ne sais quel endormissement de l'esprit, proie idéale pour les surgissements de sensations illusoires. Je sautais donc promptement sur l'occupation que me donnait sa question.
Le sujet de notre vie éveillée avait de quoi décontenancer, en revanche. La plupart des Voyageurs se fichaient bien de savoir d'où venaient les autres, seul Dreamland importait. Qu'elle soit française était en soi une surprise, mais cela expliquait nos horaires correspondant. Montpellier ... Je n'y étais jamais allé, ce n'était donc pas là que je l'avais croisée. Si je l'avais croisée, d'ailleurs. La vague réminiscence que j'avais eu tout à l'heure n'était en rien fiable.

"Tu es donc française ? C'est amusant. Je suis belge, Liégeois pour être précis, bien que je doute que tu connaisses la ville. La plupart des français ne connaissent que Bruxelles, en général."

Bruxelles, Bruxelles ... Il y avait quelque chose. En évoquant la capitale, des images me venaient naturellement en tête, pas toutes très claires. Je n'allais à Bruxelles que rarement, et rarement pour des raisons très sérieuses. Voir quelques connaissances, faire des achats, les dents serrés, dans des magasins emplis de monde, mais où l'on trouvait des choses que jamais je n'aurais pu obtenir dans une ville de taille moyenne. La capitale européenne ne m'attirait pas, à dire vrai. Elle manquait quelque peu de verdure, par rapport à Liège, elle était trop grande, trop pleine de monde. La différence d'envergure se faisait sentir avec violence, ne serais-ce qu'en prenant le train, qui traversait une banlieue qui ne semblait pas avoir de fin. Bruxelles était une ville qui, du centre, s'étendait à perte de vue ou presque, et c'était déprimant. Mais je tiquais en y pensant, comme si un détail important se frayait un chemin dans mes souvenirs. J'écartais par présomption l'hypothèse d'avoir croisé Lithium là-bas, ne serais-ce que parce qu'elle vivait à 900 km de la ville. Alors quoi ? Cette histoire de plage ? Complètement autre chose ? Je bataillais en vain avec mes souvenirs, et rejetais cette recherche stérile avec un brin de rage intérieure.Tant pis ! Revenons à la discussion, aussi futile soit-elle. Ma compagne de folie l'avait lancée, autant la continuer. Je souris légèrement en me demandant comment on appelait les habitants et habitantes de Montpellier, et y réfléchis à moitié en répondant.

"Certes, tu n'as pas le teint très coloré par le soleil. Je ne sais pas tes raisons, mais je peux tout à fait comprendre. Tout le monde n'a pas envie de s'étaler en public, dans la foule. Par dégoût des gens ou besoin de tranquillité, par exemple. Et, pour répondre à ton autre question, oui, je suis étudiant. Je finis un master recherche en neuropsychologie, si tu veux des précisions, après avoir abandonné un master en psychologie simple. Et toi, Lithium ? C'est peut-être simplement ton allure, mais tu as l'air un peu plus jeune que moi. Que fais-tu ? Des études aussi, sans doute ?"

Oui, papoter avec elle, si la chose paraissait quelque peu vaine, voire déplacée, aidait grandement. Qu'elle ai orienté la discussion sur des sujets assez personnels me surprenait un peu, et je m'attendais à ce qu'elle soit évasive. Puis, ne m'en déplaise, je doutais qu'elle s'intéresse vraiment à ma personne. Les informations que je lui donnais, je ne pense pas qu'elles les veuille vraiment. Elle voulait être gentille, plutôt, ou simplement parler pour casser la chape de béton du silence. Pour le moment, aucune hallucination notable ne me dérangeait. Si elle se fichait probablement de ma vie, mes études, et autre, ce qu'elle allait me dire piquait ma curiosité, et j'avais l'imagination en ébullition par anticipation. L'impression de l'avoir déjà vue quelque part restait, et peut-être que j'allais trouver un début de réponse dans la sienne. J'étais si attentif à elle que je remarquais à peine que les parois, de chaque coté, semblaient progressivement s'incurver l'une vers l'autre. Comme si elles se rejoignait en arche, loin, plus loin dans les hauteurs. Je n'avais cependant pas confiance en cette observation, ne serais-ce que parce qu'elle se coordonnait avec celui que nous avions instillé. Une illusion, encore, ou plus probablement une fabulation de ma part, due à mon état d'esprit. Que les deux soient liés était probable, mais c'était un terrain de conjectures glissant, autant ne pas s'y risquer. Dans ces conditions, j'appliquais un précepte simple : suspendre son jugement le temps de l'analyse.
En parlant de suspension, je sentais que mon endurance montrait quelques failles. Non pas que je sois épuisé, non. Mais indéniablement j'avais atteint une longueur d'utilisation trop longue pour que l'effort ne se fasse pas ressentir. Aucune idée du temps que notre ascension durait, mais je sentais dans mon crâne les débuts d'une vague gêne. Heureusement que Lithium était légère, et petite de surcroît. Elle ne pesait pas grand chose entre mes bras. Je remarquais seulement, alors que je me laissais aller de nouveau à mes sensations, que le vêtement qu'elle portait avait une texture assez étrange. Il paraissait extrêmement fin, mais je ne devinais rien de la teneur du corps en dessous. Je préférais néanmoins ne pas m'attarder là dessus, j'avais trop peur de m'y brûler les doigts. Sans que je puisse le retenir, mon oeil droit se mit à couler doucement, répandant une traînée salée sur ma joue.
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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyLun 31 Aoû 2015 - 16:16



Même si le sujet de la conversation était totalement anodin, il avait le mérite d'alléger ce lourd trajet qui commençait à leur peser. JB semblait faiblir par instant et elle ne pouvait pas l'en blâmer. Lithium n'était pas lourde, ni grande, mais ne pas bouger durant un certain laps de temps finissait par créer une sensation désagréable de fourmis, puis de lassitude. C'était sûrement ce que son camarade devait ressentir. De plus, le fait qu'il ne devait probablement pas lui faire confiance, ce qui était réciproque. Si la jeune femme posait des questions sur son "véritable" lui, c'était dans un sens pour le rendre davantage humain à ses yeux, le rendre moins menaçant autant pour elle que pour Bis. Tu crois que je me sens en danger avec ce type ? C'est lui qui devrait me craindre ouais ! Le garçon parut étonnée de la découvrir française. Beuh, pourquoi ? Elle se permit de rire légèrement.

"Je te semble étrangère ? ça ne serait pas la première fois mais bon !"

"Il est liégois ? ... Mais c'est pas un yaourt ça ?"

Bruxelles.
Pourquoi elle eut l'étrange impression que sa mémoire essayait de lui dire quelque chose ? Comme si, oui, elle avait effectivement bien déjà vu ce type auparavant. Pas suffisamment longtemps, mais tout de même ! ... C'était Bruxelles l'élément déclencheur. C'était là-bas, mais pour quoi ? Pour quelle raison ? Raaaah, c'était frustrant de ne pas se souvenir d'un détail aussi infime ! Lorsqu'il s'exprima sur son teint clair, elle le regarda d'un air vague. Ahin... Il devait pas être très sociable dans la vie de tous les jours. Etudiant en neuropsy... Psychologie ?!! Etait-il possible qu'il nous analyse ?!! La jeune femme paniqua quelque peu, puis se rassura intérieurement. Non, non. Ce n'est pas parce qu'il étudiait la psycho qu'il était extralucide hein ! ... Tu deviens parano ma pauvre fille. Il changeait de sujet, l'âge. L'âge ? TON âge, pauvre idiote ! Ah punaise oui. Jeune ? Oui, elle avait toujours fait plus jeune.


"22ans que j'ai. Oui des études bien sûr, en art.
Illustration, dessin, tout ça... J'aime bien créer des personnages surtout."
, dit-elle vaguement.

Tout comme le personnage qu'elle était elle-même.
N'était-elle pas une simple invention, un projet en préparation ?
Elle devait se recréer une personnalité et le processus était lent, très lent.
On ne se réapproprie pas 22ans de vie en si peu de temps. Mais le sujet n'était pas là. D'un côté, le fait que JB étudiait la psycho était effrayant, mais d'un autre... Il était comme Chapelle, un passionné du cerveau dans un sens. Sauf que si son docteur lui-même, diplômé et tout ce que tu veux, ne savait pas exactement d'où venait Bis, un nouveau venu sur Dreamland en saurait encore moins. Ce ne serait pas de lui qu'elle obtiendrait des réponses. Toutefois, son psy l'avait quand même mise sur une piste. Malgré ça, elle n'appréciait aucunement la théorie de ce dernier, comme quoi, Bis aurait toujours été là, une partie d'elle-même, ancrée au fin fond de son esprit, sortant lorsque l'on avait besoin d'elle. En d'autres termes, il insinuait ouvertement qu'elle serait éventuellement schizophrène.
Non pas que l'hypothèse était totalement fumeuse, mais le simple fait d'imaginer que cela pourrait être vrai l'effrayait. Guérissait-t-on de "ça" ? Est-ce que cela voulait dire que, pour faire disparaître cette seconde personne, elle devait se purger dans le monde réel ? Mais que devait-elle faire pour ça ? Suivre un traitement, se cloîtrer dans un asile, un hôpital ? Non, jamais. Elle n'était pas folle. Il était simplement hors de question d'aller s'enfermer intentionnellement dans un tel endroit ! Elle eut un bref frisson à l'idée de s'imaginer subir toute une batterie de tests aussi cruels les uns que les autres, puis soudainement, elle eut une réminiscence.

Bruxelles, oui !
Une fête avec des voyageurs, les têtes de listes, les plus connues, le haut du classement, les bouseux aussi, du son, de la danse, un concours à la con, de l'alcool, des jeux d'arcades et... JB ! Le gars chelou qui lui avait sortit un truc en rapport de voir le psy, avant d'aussitôt disparaître dans la foule. Putain oui ! Comment diable as-tu pu oublier sa tête ? Une horreur pareille, ça te marque à vie ! Eurk... La jeune femme jubilait de s'en être enfin souvenue. Elle l'avait déjà rencontré ! Brièvement, certes, mais elle n'était pas encore sénile, c'était bien ce type là, elle en était à présent certaine et s'empressa de le lui rappeler.


"AH ! ... Je sais où je t'ai déjà vu !
C'était à une fête réunissant le maximum de voyageurs du classement SMB, dans un hangar ou un entrepôt - j'sais plus - il y a plusieurs mois de cela ! Je jouais à Guitar Hero et tu es venu me sortir une phrase d'approche assez vaseuse impliquant que j'avais besoin d'un bon psychanalyste car je te semblais passionnante, "belle voyageuse" que t'as dis. Ce qui est assez drôle dans l'optique où je vois réellement un... Ouais bon bref. Me disais bien que... voilà."


Elle s'éclaircit la gorge, légèrement gênée puis reprit.

"C'est cool sinon que tu sois en neuropsy... C'est quoi la différence avec la psycho tout court ? C'est plus approfondi ? Qu'est-ce que tu fais avec de telles compétences ?"

Ses capacités pourraient éventuellement être pratiques.
Elle ne voulait pas profiter de lui, mais toute info sur le fonctionnement du cerveau susceptible de l'aider était bonne à prendre. Une fois tranquillement posés, elle pourrait envisager de lui poser quelques questions. La damoiselle était volontairement restée vague sur ses origines, son pouvoir, ne souhaitant ennuyer personne. Enfin, pour son pouvoir, c'était surtout la méfiance de Bis qui l'empêchait d'en parler ouvertement. Tout étranger pouvait être un potentiel ennemi. Oui mais, non, elle avait raison. Hnn... Non et non ! Ils étaient partis sur de mauvaises bases, pas besoin d'en rajouter. N'essaies pas d'influencer ce que je pense, merde ! Si tu savais. Raaaaah, tais-toi un peu !
La voyageuse détourna le regard de son collègue et jeta un œil autour d'elle. Ce qu'elle vit la troubla légèrement. L'impression que ce blanc s'étirait à l'infini persistait et commençait à lui taper sur le système. Elle eut une envie soudaine de tout faire péter, mais se retint. La seule chose qu'elle possédait pour utiliser son pouvoir se trouvait en elle, et il était absolument hors de question de risquer sa stabilité mentale - et la sécurité de JB au passage - pour une solution temporaire à leur problème. Peut-être pouvait-elle aussi graver sur les murs avec ses ongles pour créer un truc ? N'importe quoi. Ouais mais... Elle se rongeait les ongles, donc elle n'en avait tout simplement pas. Alors qu'elle réfléchissait et ne voyait toujours pas le bout de cette ascension, elle reporta son attention sur le voyageur qui semblait quelque peu fatigué. De plus, son œil pleurait à nouveau. Il avait bien précisé que cela restait relativement fréquent, mais tout de même, c'était inquiétant.


"T'es sûr que ça va ? Tu n'es pas trop épuisé ?
Si je suis trop lourde, dis-moi. Je n'arrive pas à v... Ah si attends."


Son tatouage.
Mais ce qu'elle pouvait être distraite parfois...
Elle releva la tête et activa le motif dans son dos.
Si JB avait pu voir ce dernier, il aurait vu la fente - qui traversait la totalité de sa colonne vertébrale - s'ouvrir pour laisser apparaître un œil transparent où se mêlait parfois plusieurs couleurs. Les ailes plus ou moins tribales s'étiraient généralement jusqu'à son ventre - selon le degré d'utilisation - mais heureusement sa robe, bien que vaporeuse, ne laissait rien entrevoir. Il aurait seulement fallu la voir de derrière. Jamais elle ne s'en servait trop longtemps, car sur la durée, des résidus de tatouages semblaient apparaître sur son visage autour de ses yeux. Et non pas que ça lui faisait peur, mais un peu en fait. A bien y regarder, le tunnel était infini. Putain, mais ils auraient pu continuer longtemps cette connerie ! Elle baissa à nouveau la tête, et s'appliqua à observer les parois. Mur plein, mur plein, mur p... Trou ! Ah les bâtards... C'était aussi un moyen de les rendre fous. L'infinité, l'éternelle ascension, ce n'était absolument pas idiot. Le-dit trou était comme voilé par un très léger filtre, troublant le regard de quiconque lui jetait un regard bref, et vu que tout était absolument blanc, même le contenu du passage, cela faisait une parfaite illusion d'optique. Elle s'empressa de faire part de sa trouvaille à JB.


"Attends !
Arrêtes-toi là, juste à quelques pieds au-dessous de nous, donc faut lâcher un peu de lest - me jette pas steuplé - se trouve un orifice protégé par un fin voile. Quelques mouvements de bras et hop, ça se déchirera tranquillement. Faut seulement que tu m'approches du passage, je m'en occupe ! Hé, on va enfin sortir de ce tunnel. Tu vas pouvoir te reposer ! Merci hein."


Ils s'approchèrent donc de leur "porte de sortie", et après s'être débarrassé de la faible protection, purent entrer entièrement debout à l'intérieur. Ouais, bah maintenant fallait continuer et trouver le bout de ce truc. A croire que cela ne finirait jamais...

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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptySam 5 Sep 2015 - 11:01

Oh, une étudiante en art. Cela ne m'étonnait guère, avec le recul. Enfin, c'était assez facile d'avoir cette réflexion après coup ... Que je me fourvoie ou pas, j'étais tout de même contenté par ce qu'elle me disait. C'était mieux que rien, et en l'occurrence le rien était LA chose que je voulais éviter à tout prix. Se satisfaire avait le goût de la nécessité, ici. Elle était un peu plus jeune, en effet, mais rien de bien rédhibitoire. La différence d'âge était mineure, elle ne changeait pas grand chose. Sans trop que je comprenne pourquoi, j'avais sentis Lithium se raidir à nouveau entre mes bras. Peut-être avait-elle eu une autre hallucination, mais la chose ne semblait pas trop passer. a dernière fois, elle s'était contractée violemment, puis calmée tout aussi vite; cette fois, c'était plus diffus, et surtout ça ne revenait pas rapidement à la normale rapidement. J'avais surtout peur que ce soit une hallucination de mon coté, plutôt ... Je ne pus m'empêcher de faire mon petit commentaire sur ses propos; puis cela me permettait de rester bien conscient.

"Oh, intéressant. J'ai toujours eu une fascination pour ce que les anglais appellent le character design, personnellement, à défaut d'avoir du talent pour la chose."

Voilà où le bas blessait, trop souvent à mon goût. Aimer une activité est une autre, être doué en est une autre. Par présomption, je prêtais à Lithium un talent que je n'avais pas, ne m'en déplaise. J'avais beau avoir une certaine présomption positive à mon égard, couplé à un ego qui prenait de la place, empiétant sur ma raison pure, je ne pouvais me cacher cette évidence. Je manquais cruellement de talent lorsque je devais passer de la pensée au physique, quel que soit la chose. Théoricien d'anima, piètre exécutant de soma. C'était en tout cas l'idée que j'avais de moi, de manière bien ancrée. Que j'avais; depuis quelques mois, cette conception qui avait tout du fatalisme qui pourtant me déplaisait tant dans d'autres domaines mais que, de guerre lasse, ou plus réalistement par peur d'une défaite que je craignais inéluctable, j'avais laissé prospérer. A moitié en tout cas, comme si certaines idées se soustrayaient au périmètre de la réflexion pour entrer dans un sanctuaire où leur néfaste se concentrait. Je me sentais ridicule, en cet instant, pas même digne d'une quelconque pitié, tant je me parus d'une faiblesse mentale affligeante. Ce sentiment de dégoût fut rapidement éludé, mais la vitesse avec laquelle toutes ces impressions, si fortes, s'étaient enchaînées m'avaient presque fait perdre le fil de la conversation. Quelques secondes de plus et mon aura se serait probablement délitée, nous laissant le loisir d'une chute somme toute assez longue, mais dont l'issue n'aurait tenu qu'à moi ... Je me morigénais, mais ce que dit Lithium me donna une bonne distraction.

Mais oui, la soirée des Voyageurs ! L'événement se perdait dans les souvenirs de mes premières semaines de liberté onirique, mais tout revenait avec fluidité, sous l'impulsion de ma charge avenante. Le club de Dany, oui. Je me rappelait de ma déconvenue brève, de l'ambiance pénible du lieu, des quelques têtes que j'avais aperçu. Il y avait eu Ed Free, que j'avais vu d'assez près, un excentrique qui m'avait inspiré une empathie subite mais très brève, la présence vague au bar d'un homme au regard perçant, et ... la jeune femme sur Guitar Hero, alias Lithium. Enfin, surtout, de ma si piètre répartie. En effet, la vue de cette si frêle et si jolie fille, aussi pleine de rage, avait fissuré mon silence coi de bien ridicule manière, à ce moment. Je m'empressais de lui répondre, autant pour me justifier après coup que parce que j'étais gêné. Je n'aurais jamais souhaité être entendu quand j'avais proféré mes mots assez directs, mais je n'allais pas rester dans un déni des faits. Autant m'expliquer, que cela soit pris comme une excuse pitoyable ou pas.

"Oh, en effet ... Ça n'était pas une approche, juste une réflexion qui m'avait échappé. Mais oui, cela devait paraître assez déplacé. J'avais été frappé par ta vision, je l'avoue."

C'était le moins que l'on puisse dire. A dire vrai, elle avait été une des rares attractions de la soirée. Surtout, elle m'avait marqué. Je la laissais poursuivre. Oh, elle revenait sur la neuropsychologie ? Intéressant. Cependant, je n'avais pas fini.

"La psychologie est un terme générique, et il a une signification assez différente dans la bouche du grand public, en général. On pense aux consultants, le canapé, les "racontez moi vos rêves". La neuropsychologie s'intéresse aux tenants biologiques des aboutissants comportementaux. Pour faire court, c'est la croisé de la neurophysiologie et de la psychologie. Mais, si tu permet, pour revenir à mon commentaire déplacé ... Il m'avait échappé parce que j'avais été frappé de te voir ainsi. Il y avait un décalage assez étrange entre comment ton corps marquait qui tu es et ce qu'il exprimait à ce moment. Un très grand contre-pied entre ce que tu semblais être et ce que étais sur le moment, si je puis dire."

C'était confus, très confus. Je me faisais honte, à parler ainsi. Mais je ne m'arrêtais pas, sinon j'allais me couper la langue avec mes dents. Sur l'instant, je me sentis brutalement en colère contre moi-même, aussi refoulais-je ce faux-semblant, et répondit à la dernière question de Lithium.

"Pour ce qui est de l'application de mes compétences ... Pas grand chose. J'ai un master pro, mais je n'ai aucunement l'intention de devenir pratiquant et exercer dans un cabinet. La recherche m'intéresse, peut-être. Mes compétences sont un plaisir intellectuel personnel, dans mon cas. Cependant je peux, théoriquement, aider certaines personnes dans leur problèmes. Dans des cas assez spécifique, surtout, la neurophysiologie s'avère très utile. Quand quelque chose ne va pas, ou va quelque peu différemment au niveau neuronal et nerveux. C'est assez passionnant"

Je n'en dit pas plus. Ma joue droite me chatouillait, avec mon oeil qui coulait doucement mais sans interruption. Notre progression était toujours désespérément monotone. Je sentis que je devais plus me concentrer pour garder le même rythme d'ascension, le murmurait à Lithium, et m'appliquait à cette tâche qui ne s'arrêtait pas. Je perdais quelque peu la conscience de ce qui m'entourait, en me concentrant exclusivement sur mon aura. D'un autre coté, j'étais présent comme jamais dans mon corps. Je le ressentais avec une froide acuité, comme je sentais le nimbe qui nous entourait, moi et Lithium. C'était une drôle de sensation; elle me semblait presque comme la prolongation de mon être, sans pour autant qu'elle me soit rattachée. Très bizarre. Je l'entendis, s'inquiétant pour moi, sans que je comprenne trop ce qu'elle me disait précisément. Je la rassurais, sans trop savoir ce que je disais. Autant rester concentré. J'arrivais à nous maintenir dans une progression constante, mais cela me coûtais, plus que jamais. C'était surtout la première fois que j'usais de cette capacité si longtemps avec une charge. Je ralentissais brutalement quand Lithium m'interpella à nouveau; son ton était inhabituel. Elle me demandait de m'arrêter, ce que je fis. Je repris possession de mes sens d'observation, en l'écoutant.
Une sortie ?! C'était assez inespéré. Elle m'indiquait un pan de la paroi, en tous points semblables aux autres. De quoi être assez dubitatif. Je descendis néanmoins lentement, souriant intérieurement à sa répartie comique. Déchirer tranquillement, hein ? Je n'avais qu'un seul moyen de le savoir. Je m'approchais, me demandant comment elle avait pu déceler une telle chose, si elle n'hallucinait pas. Le mur était vraiment uniforme. Je me retins d'exprimer mes doutes à voix haute, cependant, et avançait le pied, appuyait mes orteils contre la surface, poussait doucement. En effet, le tout s'enfonça comme si c'était un simple rideau. D'une impulsion, je poussais plus fort, et mon pied déchira la membrane, qui était aussi lisse et tiède que tout le reste. Je le retirais, réitérait à quelques endroits, créant une ouverture, puis je m'engouffrais dedans, avec Lithium toujours dans mes bras. En effet, il y avait une sorte de couloir, qui était plus éclairé et blanc, mais toujours aussi plat et lisse. Je relâchais enfin ma douce emprise, me posant sur le sol bienvenu, et déposait ma passagère en me penchant en avant, doucement, la laissant se mettre sur ses pieds.

J'éprouvais un vif soulagement, me retenant à grand peine de m'asseoir par terre. Ma tête m'élançait avec insistance, mon œil coulait toujours, mais au moins cette montée était terminée. Je m'accordais tout de même une pose, respirant profondément en silencieusement, fermant les yeux quelques secondes.

"Bien vu, Lithium, et excuse moi si le transport était inconfortable ou pénible."
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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyLun 7 Sep 2015 - 13:19


Le fait qu'elle soit étudiante en art semblait l'avoir intéressé.
Lorsqu'il attesta avoir ce qu'il appelait une fascination pour sa passion, la création de personnages, elle sourit joyeusement. Etait-ce seulement pour lui faire plaisir ou son intérêt était-il véritable, elle n'en savait fichtrement rien. Mais au fond, ça lui faisait plaisir. L'ambiance se détendait quelque peu. Elle le soupçonnait de mâcher encore intérieurement sa prise du début de la nuit, mais il avait l'air nettement plus réceptif qu'auparavant et c'était en soi une bonne chose. Bah ouais, on a rien à craindre de lui. Au pire, j'le défonce, comme ça, c'est fait. Toutefois, elle ressentit une légèrement amertume dans sa voix lorsqu'il avoua son manque de talent en la matière.


"On est tous doué pour quelque chose, malgré nous parfois.
Chacun sa voie."
, dit-elle en se voulant rassurante.

Ouais, c'était classique comme phrase, mais c'était la première chose qu'il lui était venu à l'esprit. Autant que les mots qu'il lui avait dit à cette fameuse fête dont il finit par subitement se souvenir. La remontée de ces réminiscences sembla le gêner au plus haut point, comme si il regrettait d'avoir proféré la phrase dont ils parlaient actuellement. Effectivement, cette "remarque" avait été très particulière à entendre, surtout lorsque cela s'approchait autant de la vérité.

"Je ne sais pas si c'était le contenu de la phrase qui m'avait fait rire ou le fait que mon psy se trouvait réellement dans la salle à ce moment-là. Mais non, c'était marrant. Je ne m'attendais pas à être abordée de cette... manière.", sourit-elle.

Elle voulut lui demander plus amples détails quant au fait d'avoir été littéralement frappé par sa vision comme il disait, mais il s'en chargea de lui-même, répondant par la même occasion à sa question concernant la différence entre la neuropsy et la psy tout court. S'ensuivit un discours assez compliqué qu'elle tenta de suivre avec attention. Non mais qu'est-ce qu'il m'chante c'lui là ? ... Il parle quel langue ? Aux tenants biologiques ? Cela consistait à chercher à l'intérieur et pas seulement en surface ? Enfin, c'est ce qu'elle comprenait. Intriguée, elle s'apprêta à lui poser quelques questions pour saisir le véritable but de cette science, mais il persistait à buter sur son comportement lors de cette fête tonitruante. Bah dis donc, il avait l'air têtu et obstiné comme gars ! Mais étrangement, elle resta interdite lorsqu'elle entendit la raison de son soudain intérêt à son égard. Un décalage ? Avait-elle l'air si faible au quotidien ? La jeune femme fit une légère moue, un peu vexée, avant de finalement réfléchir quelques instants. Sa dualité avec Bis la nuit, ressortait-elle également le jour ? A bien y penser, ce n'était pas impossible, vu qu'auparavant, son caractère se rapprochait davantage de celui de son virus que du sien actuel. Les mots qu'avaient murmuré son psy revinrent à son esprit; "bipolaire, éventuellement une schizophrénie latente". Non et non. Elle allait très bien ! Elle n'était que purement lunatique, rien de plus !
Lithium fut perdue quelques secondes dans ses pensées, avant de revenir brutalement sur terre lorsqu'il brisa la fine pellicule qui donnait sur la fameuse sortie qu'elle avait vue. Une fois sur la terre ferme - enfin, tout est relatif - JB la déposa délicatement, de sorte à ce qu'elle ne s'écrase pas comme un vieux chewing-gum au sol. Une fois sur pieds, elle eut le geste de vouloir défroisser sa robe. Mais se rappelant soudainement que cela ne servait tout simple à rien, elle cessa son action. Vêtement à la con aussi... Elle sourit amicalement lorsque son camarade s'excusa du probable inconfort du voyage, ce à quoi elle répondit que ça n'avait pas été si mal, et que sans lui, ils seraient encore probablement à errer comme des âmes en peine quelques mètres plus bas. Elle lui proposa de se reposer un instant pour qu'il reprenne des forces, le temps de réfléchir à la suite des évènements.

Bon, ils étaient où maintenant ?
En l'occurrence, si le "où" en soi pouvait-il seulement exister.
Les mains sur les hanches, elle fit un tour sur elle-même pour apercevoir ne serait-ce qu'une infime différence, mais rien. Ils étaient donc repartis pour une foutue errance parmi les blancs couloirs de cet endroit de malheur. La voyageuse était frustrée de ne trouver aucune idée pour les sortir de là. La solution n'était absolument pas de tout faire exploser, non, mais cela avait assurément un lien avec la folie, leur folie intérieure ou d'autres peurs plus profondes encore que leur phobie principale. Devaient-ils revivre leur nuit de voyageur pour vaincre à nouveau, ou... Quoi ? OU QUOI ?!!
Elle sentit la colère monter en elle, une rage qu'elle s'empressa de réprimer lorsqu'elle entendit Bis ricaner. Ta gueule toi, je ne veux pas t'entendre, j'ai besoin de réfléchir là, ok ? D'où tu m'causes comme ça toi ? Sans moi tu ne serais rien. Sans mo... SANS TOI J'AURAIS UNE VIE NORMALE !!! SANS TOI, JE SERAIS LIBRE !!! OH, Non mais tu vas t'calmer ouais ?! C'est quoi ton problème ?!! Mon problème ? MON problème tu dis ?! Mon problème c'est toi, tu vois ! Depuis que tu es là, je suis perdue, je ne sais plus quoi faire, quoi penser, je ne sais même plus qui je suis, ce QUE je suis ! Tu vois le souci ? Tu fais seulement ta crise d'ado... Putain, mais t'as tes règles ou quoi ?! Tu ne sais même pas ce que ça signifie !!! Tu perds du sang, non ? Rien d'bien grave. Je peux t'en faire couler davantage s'tu veux. J'en peux plus de toi, rien n'aurait déraillé ainsi si tu n'avais jamais existé, rien... RIEN !

La jeune femme se tenait la tête, tentant tant bien que mal de contenir toute cette haine qui grimpait en elle, prenant le dessus sur ses bons sentiments. Sa vision devenait floue, elle perdait tout contrôle. Hors de question de se laisser sombre, non, non, NON ! Sa robe donna l'impression de s'affoler et s'assombrit légèrement, obtenant ainsi une teinte grisâtre toujours parsemée de petites lumières blanches, pourtant beaucoup moins visibles qu'auparavant. Après avoir fixé le sol d'un regard vague, elle reprit conscience et se tourna vers JB d'un air hébété. Après un sourire absent, elle s'assit quelques instants.


"Je ne veux pas t'effrayer mais...
Si à un moment, tu remarques un changement dans mon comportement, éloignes-toi de moi. Par changement, je veux dire, là par exemple, j'ai l'air relativement sympa. Si je t'observe d'un air dédaigneux et méprisant, ça veut dire que ça ne sent pas bon. Ne poses pas de questions, j'ai encore du mal à accepter ça..."


Consciente que ça pouvait paraître étrange, elle ne désira pas donner plus amples informations, ni offrir la moindre explication. Elle se contenta  seulement de se relever et continuer la route. Palpant les murs, elle soupira de lassitude. L'impatience dont elle fit preuve l'incita à utiliser à nouveau son tatouage pour voir au-delà de ce que la simple vision leur offrait, et découvrit une immense pièce circulaire. Pour y accéder, il suffisait de défoncer le m... Alors qu'elle songeait sérieusement à se jeter en hurlant "HUN, C'EST PAS MA GUERRE" contre la palissade, un pan de celle-ci disparut comme pour les inviter à rentrer. Méfiante, elle jeta un œil à JB avant d'entrer. Ce n'est qu'après un court couloir qu'ils parvinrent dans l'inquiétante salle. Cet endroit ne lui disait rien qui vaille... Une puissante voix retentit contre les parois lisses, décorées de runes inconnues. Encore un endroit qui plairait à Daniel. Il pourrait passer des journées entières à tenter vainement de déchiffrer ce langage ancien dont il ne possédait aucune base.

"Misérables créatures, comment osez-vous troubler mon repos ?!"

"AH, parce que vous dormiez ? Bah écoutez, désolée hein !
On va juste traverser et vous laissez vous reposer, vous en dites quoi ?"
, soupira Lithium, épuisée par cette mascarade.

"En temps normal, je vous aurais dit oui.
Mais j'ai un boulot que j'aimerais garder, vous comprenez...
Donc je vais vous faire subir quelques méchancetés à chacun, puis vous pourrez passer sans soucis. Marché conclu ?"


"Allez !", fit la blonde en haussant les épaules.

Et ce fut le noir complet.
Donc chacun allait subir des sortes de frayeur, d'accord.
Est-ce que JB était également dans l'obscurité totale, ou ce n'était qu'elle ?
Bon, ce n'était pas comme si elle avait peur du noir hein - à son âge voyons - mais pourquoi être dans l'opacité complète pour cette épreuve ? La demoiselle, sur ses gardes, commença à s'impatienter. Puis...


"Mais qui voilà... Ma petite Lithium tiens.", fit une voix grave, sèche.

La jeune femme se liquéfia sur place.
Oh non...


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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2015 - 12:28

Lithium proposa un temps de repos, et j'acquiessais rapidement. Je m'appuyais contre le mur avec soulagement, observait calmement le nouvel environnement qui s'offrait à nous. Enfin, nouvel environnement ... Toujours le même blanc, toujours un sol et des murs totalement lisses, vides. La seule différence notable était que dans ce couloir le plafond était clairement visible. Rien, rien que la blanche monotonie que j'expérimentais depuis que je m'étais endormi. Je la teintais cependant d'une touche qui la rendait un peu moins neutre, un soupçon; sa lisse blancheur me paraissait traîtresse, elle avait une connotation, un aspect inquiétant, mais dans un registre qui était, à défaut de ne pas être anxiogène, moins désespérement neutre. Aussi bête que cela puisse paraître, cela me rassurait, en un sens. Alors que j'analysais plus froidement les récents événements, il me parut en revanche de plus en plus étrange que Lithium l'ai remarqué et pas moi. Certes, j'avais peut-être, sans doute même, été trompé par les illusions ambiantes de ce Royaume aliénant. J'avais très bien pu ne pas voir la différence entre le mur et la toile à cause d'une duperie de mes sens. Mais ce raisonnement tenait aussi pour Lithium, dans ce cas. Elle avait autant de chances que moi de ne pas voir. Voir quoi, d'ailleurs ? Même quand j'avais levé le voile, déchiré plutôt, il restait rigoureusement identique aux parois, dans l'absence aussi bien de couleur que de texture. Rien, rien du tout ne le différenciait visuellement, alors comment avait-elle vu ? Ou alors mon illusion sur la question perdurait-elle encore ? D'un regard, je toisais rapidement les restes en lambeaux, mais rien. Je me concentrais, tendu sur mon acuité, à l’affût de la moindre tromperie de mes sens. Mais non, c'était bien identique. Complètement lisse, pas de transparence, rien.
Que pouvais-je en conclure ? J'étais assez mal à l'aise du chemin que prenaient mes pensées, actuellement. Quand bien même je m'appuyais sur des faits, et pas simplement je ne sais quelles impressions, il n'en restait pas moins que j'en venais à quelque chose de néfaste pour moi. Rien de bon ne pouvait venir si je commençais à soulever cela. Au mieux, Lithium se fermerait devant mes interrogations, au pire ... Oui, autant ne rien dire. Mieux valait ne pas chercher la petite bête. Mais petite bête, il y avait, sans conteste, et ce n'était pas juste une illusion ! Je me raccrochais à moitié malgré moi à cela, une part de mon esprit à la farouche honnêteté intellectuelle ne pouvait pas laisser cela dans le vague. Le fait que Lithium ai vu la supercherie et pas moi était étrange, surtout au vu de la confiance qu'elle avait montré. Si elle avait hésité quelque peu, à la limite. Avec toutes les chimères qui apparaissaient à nos sens, c'eut été de rigueur, et elle les avait expérimenté comme moi, et avait elle-même fait preuve de prudence à cet égard. Alors pourquoi d'un coup, être si sûre d'elle ? Son pouvoir, peut-être ?

Je jetais un regard vers elle, et ma gorge se serra brièvement. Elle me faisait mal à voir, sur l'instant. La première fois que je l'avais vu, au club de Dany, elle m'avait intrigué, dans son insolite contre-pied dans l'attitude. Contre-pied d'impression, surtout, qui tenait sans doute autant de moi que d'elle. Sans la connaître, j'avais pu me faire un jugement plus réfléchi, se basant sur une plus ample observation. Sa dualité était manifeste, ainsi qu'une certaine souffrance interne indéniable, qui se mêlait à toutes les complexions que n'importe qui montrait quand il n'était pas seul. Cependant, en cet instant, je la voyais comme déchirée, de l'intérieur et l'extérieur. Je n'avais strictement aucune idée de ce qui l'agitait, mais ma réaction empathique était bien là. Elle bougeait peu, les membres agités de petites contractions nerveuses, douloureuses. J'étais à la fois inquiet et soulagé de ne pas voir son visage; je savais ne pas en avoir besoin pour me rendre compte de son état, mais notre observation d'autrui s'axait, dans sa partie consciente et surtout impulsive, vers cette partie précisément. Pas que l'on en ai vraiment besoin, mais les traits avaient un aspect rassurant ... ou tout le contraire. De purement informative, l'empathie devenait compassion. Or de ce que je pouvais voir, l'intensité de ce qui la traversait était terrible. Je souffrais pour elle, non pas parce que je ressentais pour elle, mais parce que j'avais peur de pouvoir; j'avais, également, une certaine curiosité destructrice, la fascination de la phalène pour la flamme. Les échos de ses conflits me travaillaient à distance, et continuèrent alors qu'elle se remettait, se préoccupait de moi en me prévenant. Trop gentille, pour une si dangereuse jeune femme. C'est ce qui me perdait, pour le moment. Je restais de marbre, vu de l'extérieur, et répondit que cette prudence n'avait pas attendu qu'elle me prévienne, mais que les précisions étaient plus que bienvenues. Je restais assez concis, sans être vraiment sec; froid, un peu distant, mais cela ne changeait sans doute pas beaucoup de d'habitude. Elle était toujours plutôt elliptique, aussi ne rajoutais-je rien, et conclus aussi gentiment que je le pouvais.

"Continuons, alors, si tu t'es assez reposée."

Elle s'était déjà engagée, et je lui emboîtait le pas. Couloir, couloir, d'une linéarité qui se perdait devant nous. Ici, la lumière était assez forte pour que je vois sans aucun problèmes. Je la suivais, calquant mon rythme de pas pour ne pas la dépasser et rester quelques pas derrière elle. Le couloir était étroit, trop pour que je me sente, ou qu'elle se sente à l'aise si je restais à coté de Lithium. De là à dire que c'était aussi un geste de prudence de ma part ... Peut-être, en un sens, mais je ne le voyais pas comme ça. Je luttais avec modération contre mes penchants qui me poussaient à prendre plus encore mes distances. Cruel dilemme, entre suivre cet élan, qui s'accordait somme toute assez bien avec les recommandations de Lithium pour ma propre sécurité, et l'impulsion de réaction, qui m'incitait au mouvement inverse. J'étais sur une corde raide, oscillant entre deux comportements. In medio stat virtus, n'est-ce pas ? Je n'en était pas si sûr, mais actuellement je ne pouvais que me résoudre à me placer ainsi. Je la suivais, en retrait de trois pas, réduisant mes enjambées sur les siennes. J'étais plus concentré encore que lorsque je nous montait, Lithium et moi, en usant de mon aura. Attentif à mes pas, à ce que je voyais, où mes pensées dérivaient, me maintenant dans un état de semi-obsession. Je reculais d'un pas preste lorsque le jeune femme s'arrêta devant moi. Pour une bonne raison cependant, le mur venait de s'effacer de lui-même, juste à coté d'elle. Elle me regarda brièvement, l'air un peu résigné, et s'y engagea. Je pestais silencieux contre l'impuissance dont je faisais montre cette nuit, et prenait la bifurcation aussi.
Il faisait à nouveau complètement noir, dans ce couloir, mais je pouvais voir quelque chose, au bout, la silhouette de Lithium qui se découpait dans une vague lueur. Mes yeux me brûlaient, de passer si rapidement d'une lumière vive et constante, chirurgicale, à une pénombre à peine percée. Je voyais des petits points s'agiter, colorant l'obscurité alors que mes yeux s'habituaient progressivement.
Je débouchais dans une salle qui tranchait de tout ce que j'avais connu jusqu'à présent; une hémisphère, qui s'élevait haut, les murs parcourus de symboles iridescents, qui distillaient un clair obscur particulier. C'était un changement radical, après l’oppressante et lourde neutralité qui nous avait pesé jusqu'à présent. Je m'approchais des murs, tentant de comprendre ce que pouvait signifier tout cela. Lithium avait l'air de voir la même chose, ce qui était bon (ou très mauvais) signe. Je posais prudemment mes doigts sur la paroi doucement incurvé, quand une voix résonna brutalement. Je m'attendais plus ou moins à quelque chose de ce genre, mais les consonances me surprirent.Les inflexions étaient profondes, atones, comme si elles provenaient d'un conduit minéral ou métallique, sans avoir les échos durs ni les roulements graves. Perturbant. Je restais silencieux à la question qu'elle nous posait. Une sensation s'infiltrait en moi, partant de mes orteils qui tâtaient le sol de la pièce. C'était froid, irrégulier. Complètement différent de ce à quoi mes plantes s'étaient habituées. Je ne savais trop quoi en conclure. Peut-être avions nous passé un niveau dans les couches de ce Royaume ? Il se changeait de lui-même, évoluant en même temps que nous alors que nous nous démenions en son sein ? La présence d'une entité en plus de moi et Lithium, qui apparemment appartenait à la Folie (si nous étions bien où nous pensions être), rendait mes hypothèses trop faibles.

"Méchancetés" ? J'écoutais, un peu interloqué, le dialogue qui tournait d'une manière que je n'appréciais pas entre la voix et Lithium. Elle semblait coutumière de ce genre de choses, et l'impression de résignation chez elle se confirmait. Je ne compris pas vraiment si elle m'incluait dans son marché avant qu'elle n'accepte. Alors que ses dernières paroles franchissaient ses lèvres, mes yeux furent attirés par quelque chose, loin dans les hauteurs. Du centre de la voûte tombait une ... tache. C'était diffus, opaque, une zone mobile qui n'était qu'une absence d'information pour mon regard. Elle coulait, et se déchira un instant, en accélérant brutalement, en fondant sur la jeune femme, me laissant apercevoir une vision qui me dépassait, fenêtre sur le chaos. Un mélange de couleurs, formes, de contrastes et de flou, qui changeait à une vitesse folle, laissant sur mes rétines une empreinte douloureuse. Tout et rien en même temps, empreint d'une douce violence. L'intérieur de cette chose était pleine, l'extérieur vide; deux ressentis opposés, deux faces. Elle s'enroula autour de Lithium d'un coup, l'isolant dans un cocon d'ombre à la doublure de lumière crue. Je reculais du mur, mon aura s'enflammant brutalement, aux abois. Tout s'était passé très vite, trop vite. Je croyais déjà mon tour venu, mais le silence était assourdissant. Je jetais des regards alarmés de tous cotés, à l'affût du moindre danger potentiel. Mais je n'avais strictement aucune idée de ce qui pouvait ou pas être un danger. Je commençais à paniquer.


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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyVen 18 Sep 2015 - 16:14


C'était sa voix, c'était son mépris, c'était lui.
La jeune femme, pétrifiée, se mit à trembler de toute la terreur que ce monde pouvait regorger. D'un pas lent, saccadé, elle se tourna lentement pour faire face à cet homme qui lui faisait si peur, et stoppa net lorsqu'elle rencontra son visage. Le travail avait parfaitement été exécuté, il lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. La même intonation de voix, ce même regard fou et malsain. Il avait beau avoir grandit autant qu'elle, il restait ce même salopard du collège, ce malade qui l'avait tant tabassé avec l'aide de ces autres moutons. Mais elle ne le haïssait pas seulement pour les souffrances qu'il lui avait infligé lui et ses acolytes, elle l'exécrait pour ce qu'il aurait pu lui faire si elle ne s'était pas soudainement découvert un courage. Non, il n'avait pas eu le temps de lui faire quoi que ce soit d'irréversible, mais s'il avait pu... Elle n'osait même pas y penser. Être salie par ce type aurait été la pire des horreurs, mais le simple fait qu'il ait osé tenter la chose l'avait déjà brisé en soit. Savoir que à leur âge, il aurait été capable de commettre un tel acte l'effrayait encore aujourd'hui. A présent, il était adulte, il avait la force nécessaire pour achever ce qu'il avait tenté de commencer. Alors la terrible vérité vint fouetter la voyageuse en plein visage. Elle avait apprit il y a quelques mois qu'une prime avait été déposé pour sa capture, "vivante". Pas morte, non, "vivante". Au cours de ses nuits au Royaume Céleste, elle avait pu découvrir qui était derrière tout ça; Ethan Stavros. Le même qui se tenait actuellement en face d'elle. Même si ce n'était que l'illusion de ce taré, il lui inculquait la même terreur que si cela avait été l'original. Et si cette prime n'était qu'un simple moyen de la retrouver pour... terminer ce qu'il avait entreprit plus d'une dizaine d'années plus tôt ?

Lithium fut prise de nausées à cette idée.
Tout ça rien que pour se l'approprier physiquement parlant ?
Qu'il essaie seulement de nous toucher, je lui arracherais les couilles avec les dents !!! ... Ouais non, pas avec les dents. Pas moyen que ma bouche entre en contact avec ça ! La blonde ressentait toute la haine qu'éprouvait Bis à l'égard de son ennemi d'enfance et elle ne pouvait que comprendre. A bien y réfléchir, son virus n'avait pas peur d'Ethan, elle ne souhaitait au contraire que sa mort. Se pourrait-il que lors de leur véritable rencontre, sa seconde personnalité serait la clef de sa survie face à lui ? Et si le docteur Chapelle avait raison depuis le début, travailler de concert avec Bis était la solution pour se sortir de ce calvaire ? L'idée en elle-même était quelque peu suicidaire, mais pas totalement irrecevable. Elle n'était pas bonne en soi, mais pas mauvaise non plus. Si la jeune femme se promettait d'y réfléchir plus sérieusement plus tard, elle devait d'abord se libérer de sa paralysie psychologique.
Mais rien ne se produisit. Elle eut beau se persuader que tout n'était qu'illusion et fantasme, elle ne parvint pas à sortir de cet atroce mirage. Son corps ne cessait de trembler et des larmes se mirent à couler sur ses joues à mesure qu'Ethan avançait vers elle. Pourquoi après tant d'années, elle n'était toujours pas en mesure d'oublier ? Pourquoi possédait-il encore cette emprise sur elle ? Ce n'était pas juste... Il s'approchait de plus en plus, un sourire mesquin sur le visage et le regard avide. Lithium fut prise de hoquets tant la simple idée d'avoir un contact physique avec lui la dégoûtait, puis elle éclata dans des sanglots incontrôlables. Non... n'avance pas, ne m'approche pas ! ... Tu n'as pas le droit. Lorsqu'il fut à seulement quelques centimètres d'elle, la voyageuse détourna le regard et baissa la tête.

Et finalement, il posa ses deux mains sur les bras de la malheureuse.
Elle se figea autant qu'elle le put, les tremblements secouant toujours son corps terrifié. Son regard se fit apeuré et elle cessa brièvement de respirer. Son contact l'a brûla presque et elle se sentit défaillir. Fuir, elle devait fuir ! La voyageuse voulut se débattre, mais rien ne répondit à ses appels désespérés. Sa détresse fut d'autant plus grande lorsqu'il souleva son menton pour la regarder droit dans les yeux. Ce royaume n'avait pas fait les choses à moitié, même la démence se lisait dans ses yeux, et les larmes de la jeune fille redoublèrent de plus belle. Il s'approcha à quelques centimètres du visage de celle-ci et planta son regard dans le sien. Un sourire morbide déforma son visage de psychopathe de bas-étage.


"Alors, ça te fait quoi de m'revoir, hein ?
Avoues que t'en rêvais ! Pas besoin de pleurer tu sais, Je savais que ma présence te faisait plaisir, mais à ce point."


La voix brisée par les sanglots, Lithium fit de son mieux pour garder contenance. Avec des soubresauts dans l'intonation, elle parvint à articuler, malgré les hoquets.

"Tu... n'es pas... réel.
Le véritable Eth... Ethan n'est pas ici !"


Son sourire s'élargit davantage, puis il éclata d'un rire tonitruant.
Tout dans ce rire l'angoissait. Il provoquait chez elle une telle anxiété qu'elle en aurait des ulcères.


"Aaah... Ma p'tite Lilith.
Bien sûr que ce n'est pas moi. Mais l'essentiel est que t'y crois, non ?
Regardes-toi... Je provoque chez toi exactement les mêmes sensations que si j'avais réellement été Ethan. Magnifique ! Tu fais genre, mais t'es rien qu'une pauvre gonzesse ! Une nana qui a passé son temps à vivre dans la peur d'un seul type. Si c'est pas pathétique..."


Lithium aurait voulu dire que tout cela n'était rien que des mensonges, mensonges éhontés, mais tout était vrai. Malgré toutes ces années à utiliser sa haine et sa rage pour se créer en tant que femme forte, capable de se défendre par elle-même, elle n'avait fait que refouler sa crainte de tomber à nouveau sur Ethan. Lorsqu'elle se trouvait en sa présence, elle perdait absolument toute force, toute volonté. Au final, elle n'était plus qu'une pauvre enfant perdue et effrayée. Cette même enfant qui avait cru voir la fin de son enfance arriver, avant d'enfin se défendre. Pourquoi ne réitérait-elle pas cette action ? Satisfait de voir que sa critique faisait effet, il attrapa violemment les deux poignets de la dessinatrice et la jeta à terre. Même en tant qu'illusion, il aimait voir à ses pieds la blonde. Il aimait cette expression de profonde terreur sur son visage enfantin. Si son véritable lui était là, il aurait jubilé rien à qu'à la vue de ce spectacle, cela l'aurait ramené une bonne dizaine d'années en arrière. Alors qu'il s'approchait tout doucement d'elle, Lithium reculait au sol, cherchant désespérément à le fuir. Aucune porte de sortie, rien. Elle respirait par saccades, s'étouffait parfois, comme si elle manquait soudainement d'air. Voyant qu'il n'était plus très loin d'elle, elle se leva et se mit à courir dans la pièce circulaire.

"Cours petite souris...
TU NE M'ECHAPPERAS PAS !"
, ricana-t-il.

Il avait raison.
Elle n'avait nulle part où fuir, où se cacher.
La solution aurait été de retrouver son camarade JB pour éventuellement se sortir de cette torpeur, mais ce dernier semblait être pris dans sa propre illusion. Elle ne parvenait pas à le voir, comme si leur vision de chacun était altérée. Alors qu'elle réfléchissait à un moyen de se protéger, elle fut rattrapé par l'illusion d'Ethan qui la bloqua contre un mur. Elle hurla à en perdre haleine, se débattant de toute ses forces, mais c'était comme si sa force de voyageur n'avait jamais existé. Un frisson de répulsion intense la parcourut lorsqu'elle sentit une morsure dans son cou. Elle voulut lui asséner un coup de crâne, mais il bloqua sa gorge à l'aide de son avant-bras. De l'autre, il la jeta de nouveau à terre, et avant qu'elle ne puisse tenter de ramper trop loin, il la plaqua au sol de son corps.


"Alors, ça te rappelle des souvenirs ...?"

L'on pouvait lire toute l'épouvante dans les yeux de la jeune fille qui commença à le submerger de coups faibles et sans consistance. D'une poigne ferme et puissante, il bloqua les deux mains au-dessus de sa tête, et bloqua les jambes à l'aide des siennes. Lithium gémissait de désespoir. Tout ce dont elle avait tellement eu peur allait finalement arriver. Elle fut parcourue de nausées et de tremblements écœurés lorsqu'il parcourut brutalement de son autre main son corps frémissant. Sa robe s'affola dans tous les sens à l'instant même où il passa une main sur sa cuisse pour remonter doucement. La pauvre gamine se mit à sangloter d'autant plus, espérant perdre connaissance dans les prochaines secondes pour ne pas avoir à se souvenir de tout ça. Et lorsqu'il commença à déboutonner son jean à lui, Lithium pria pour qu'on lui vienne en aide et ferma les yeux de dépit. Pourvu qu'elle se réveille...

"NON !", beugla Bis de tout son être.

Elle ouvrit soudainement les yeux et libéra ses jambes en lui assénant un violent coup de genou dans l'estomac. L'éloignant ainsi d'elle, Bis se mit en position accroupie avant de se jeter en hurlant sur Ethan, le plaquant à la manière des rugbymen au sol. Elle se releva et lui envoya un retourné du pied, avant de lui cracher au visage.

"Hé, c'était pas prévu ç...", commença l'illusion avant d'être interrompu par un coup de coude suivi d'une gauche.

"J'AI PAS FINI, CONNARD !!!"

Bis s'engagea dans une série de poings en plein visage, de coups de boule et de coudes, avant de le déstabiliser par un tournoiement au sol. Ethan tomba au sol, complètement abasourdi par un tel regain de violence. Qu'est-ce qui avait changé chez cette femme ? Etait-elle devenue complètement folle ?! Ce fut en partie presque ses dernières pensées car le virus perdit totalement la tête. Toujours entraîné dans cette tornade de vengeance, elle se mit à lui griffer le visage, arrachant des lambeaux de peaux à chaque frappe et savourant les hurlements qu'engendraient ses attaques. Une fois qu'il était suffisamment défiguré pour être méconnaissable, elle le toisa d'un regard complètement fou et planta ses pouces dans ses yeux, forçant de toute son âme. L'adversaire se mit à hurler de douleur et cessa tout mouvement lorsque qu'une explosion écœurante d'œufs se fit entendre. Bis n'en avait pas fini pour autant.

"Alors... Comme ça, on avait une petite envie ?", siffla-t-elle de haine.

D'une main, l'intruse arracha le slibard et déchiqueta d'une seule poignée ce qu'elle avait à disposition, puis le jeta au visage du cadavre.

"Fils de pute.
N'essaies plus jamais de te mesurer à moi.
Je ne suis absolument pas celle que tu crois."


Elle se releva, méprisant du regard l'illusion qui disparut en poussière noire, puis essuya ses mains sur la robe qui devint intégralement rouge bordeaux, teintée par certains endroits de noir. Après quelques instants à observer les environs, elle crut déceler la présence du collègue de Lithium, le bouquetin larmoyant. Il devait encore être pris dans son illusion. Peuh, qu'il compte pas sur elle pour l'aider. Elle n'était là que protéger sa peau et celle de son hôte. En attendant qu'il ait fini son niveau, la seconde personnalité s'assit en tailleur au sol. La voyageuse n'était pas prête à reprendre les rênes, cette vision l'avait sacrément secoué et elle s'était recroquevillé au plus profond de son corps, espérant de toute son âme qu'elle n'aurait plus jamais à revivre tout ça. Pourquoi n'y avait-il personne pour elle, à ses côtés, pour la protéger de ce malade ? Bis se considérait comme ce protecteur pour cette pauvre larve qu'était sa propriétaire. Avoir une peur aussi viscérale pour un pauvre type, elle ne comprenait pas. Mais si il arrivait quoi que ce soit à Lithium, la squatteuse qu'elle était en pâtirait également, et il était hors de question qu'elle disparaisse ! Elle buterait ce type de ses mains. Et la prochaine fois, elle ne lui arracherait pas que les couilles, non. Un cœur en guise de pendentif, ça claquerait sévère n'est-ce pas ? ... Comment ça, non ? Mais m'en fiche, si !

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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyLun 5 Oct 2015 - 17:24

Je me collais dos au mur, réduisant le champ de danger que devais couvrir ma vigilance. Mes yeux s'affolaient, parcourant l'espace de long en large, à l'affût d'une traînée sombre. Cette ... chose, qui avait recouvert Lithium, cette ombre qui semblait s'ouvrir sur l'absolu le plus cru et exacerbé, une saturation totale, qui m'avait terrifié d'un regard. Plus que cela même. Je ne l'avais pas vu, pas vraiment, je n'avais pas eu le temps; mais cela m'avait complètement retourné. Je me sentais anéanti, rien que de songer à me faire prendre dedans. Sans trop pouvoir me l'expliquer, d'ailleurs. Sans trop vouloir me l'expliquer. Cette terreur qui me prenait au corps, affolait mes pensées, réduisait ma contenance à néant. Je m'emmêlais les pieds, trébuchait presque, complètement à la déroute. Rien. Je ne voyais rien. Mais c'était peut-être là, quelque part, juste en périphérie de mon champ de vision ! Je fis quelques pas désordonnés à droite, puis à gauche, manquant de tomber à deux reprises. Mon manteau produisait un drôle de frottement contre le mur. Je devais me calmer ! Mais ce bruit, il n'avait pas lieu d'être. Je me rendis compte trop tard que la peur de l'événement avait été ce qui l'avait amené. L'ombre était sur moi, plus proche de moi que jamais. C'était bien une ombre, finalement, qui se détachait du mur. Elle coulait sur moi à l'horizontale, m'entourant avec lenteur, silencieusement. J'étais pétrifié, comme si mon corps était engourdi. Mes yeux ne bougeaient que trop lentement. Même la larme qui coulait sur ma joue semblait ne jamais vouloir descendre. J'étais anéanti. Sans trop savoir pourquoi ? Je savais, finalement. Alors que l'ombre me coulait dans le cou, fondait avec une lenteur fatale vers mes yeux en s'allongeant comme des griffes avides. Je fermais mes paupières, serrait les lèvres, dans l'espoir futile que cette barrière éviterait que la chose ne franchisse mes orifices. Oui, je savais pourquoi ...
Ce n'était pas tant la perspective de ces "méchancetés". A mes yeux c'était totalement secondaire. L'absolu me faisait peur. C'était comme se trouver au pied du mur de mon insignifiance. J'avais bien conscience, mais se le prendre en pleine gueule ... Non. C'était trop. Je me débattais avec cette fatalité,alors que l'obscurité paraissait plus grande encore à mes yeux fermés. Le silence se fit profond à mes oreilles, je perdis le contact avec le sol. Pas si différent de ce que j'avais connu en m'endormant, finalement. Le même abandon étrange, incapacité totale. Est-ce tout ? Une fois la chose expérimentée une fois, elle perdait toute sa puissance. Je me débattis avec cette impuissance, je la défiais, y apposait ma volonté comme je l'avais déjà fait. Sans succès. Je sentais que ... Non, même plus. Je n'arrivais même plus à sentir la résistance. Je sombrais dans ce constat, avec encore plus de dureté. Mes sursauts d'orgueils me maintenaient à peine conscient de moi. La peur n'était plus rien, finalement ! Je tentais de m'en convaincre, de faire de cette pensée une réalité, alors que je me sentais submergé par mon impuissance. A nouveau, j'étais étranger à moi-même, plus encore peut-être. Inapte à me sentir, à me contrôler. Plus rien. Je luttais en vain. Je m'enfonçais dans mon marasme, terrassé par le vide de mes capacités.

... Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi ...

Un sursaut. Un de plus. Comme la dernière réplique d'un séisme qui s'éteint. Mais lui charriait un souvenir, une phrase, une mélopée qui avait marqué ma jeunesse. Sans doute ce qui avait provoqué ma remontée, ce qui avait enclenché, motivé ma lutte contre et pour moi-même. Le chef d'oeuvre de Frank Herbert, Dune. La Litanie contre la Peur des sœurs du Bene Gesserit. Autosuggestion, maîtrise sensorielle, spirituelle et corporelle. Non pas changer sa nature, mais l'affiner, la transcender. Pas être un homme, simple animal, mais un Humain, dans s'ensemble de ses possibilités, jusqu'à la moindre parcelle enfouie. L'infinie complexion dans le mouchoir de poche de son être. A la limite de la stupidité, tant c'était simple. Cependant l'orgueil s'y canalisait à merveille, il lui donnait un motif pour s'exprimer pleinement. A peine cette réflexion faite, je tombais lourdement.
Je fus assommé par la revenue brutale de mes sens. Je ne m'attendais à cela; ça ne me paraissait pas en accord avec le peu que j'avais compris. Comme une dernière fourberie de cette voix ridicule ... Je me relevais, complètement groggy. Tout avait encore un peu de mal à s'ordonner dans ma tête. Jetant un regard un peu confus, je remarquais que Lithium était déjà sortie de son cocon d'ombre. Je crus remarquer quelque chose, mais n'y prêtais pas attention. Je me laissais glisser en position assise, le dos appuyé au mur, sous un coup de barre subit. Dieux, ce Royaume ! Je lançais d'un ton qui se voulait léger :

"Pas trop éprouvée par ces "méchancetés", Lithium ? Tu y survis, j'espère ?"

Plus ironique qu'il ne l'aurait fallu, peut-être. Mais ma position indiquait clairement que je n'en menais pas large. Puis cela détendrait probablement l'atmosphère. Parler nous avait été utile, jusqu'à présent, dans cette optique.
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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyVen 9 Oct 2015 - 16:43


Non mais c'est qu'il en mettait du temps ce con ?!
Qu'est-ce qu'il foutait dans son illusion, du rodéo à dos de limace ou quoi ?
La seconde personnalité commençait à royalement s'impatienter. S'ennuyant tellement, elle finit par se lever et faire un footing dans la pièce circulaire pour y chercher une porte ou un quelconque moyen de quitter ces lieux de malheur. Se souvenant des paroles de la grosse voix – comme quoi, il fallait vaincre ces petites méchancetés avant de pouvoir passer – Bis comprit que chercher ne servirait à rien. Alors elle revint à son ancienne place et se contenta d'observer JB se battre contre ses démons. C'était relativement intéressant à regarder ; l'on aurait dit un ver de terre qui se tortillait de douleur, un spectacle assez jouissif dans son ensemble. Pas un seul instant elle ne pensa à aller essayer de l'aider à s'en sortir. Non, c'était bien trop marrant à voir ! Il pleurerait encore sûrement de son œil chelou et cela rendrait la chose d'autant plus divertissante. Ouais mais ce qui était beaucoup moins marrant, c'était l'attente. Cependant, après un dernier soubresaut, le garçon tomba lourdement par terre, immobile, avant d'enfin se réveiller. Il se releva doucement, sonné et l'air hagard. Le virus était accoudée contre une paroi de la pièce, le toisant avec mépris et impatience. Bon, ils avaient pas toute la nuit non plus ! Une fois qu'il fut assis, il osa lui demander comment elle allait. Si elle y « survivait » ? Sérieusement ? … AHA, mais quelle blague ! Bis arqua un sourcil de surprise avant de ricaner.


« Eprouvée ? Tu te fous d'moi ?
Me suis jamais autant amusée à arracher des viscères qu'avec cette illusion niaiseuse ! Je me suis bien défoulée, ça, pour sûr ! J'y peux rien si vous êtes de vieilles tapettes hein, on est pas fait du... du... Oh et puis merde. »


D'un coup de hanche, elle s'éloigna du mur et vint se placer au centre de la pièce, puis se mit à parler d'une voix forte et claire.

« BON, la voix là... On a fini tes conneries.
Maintenant, tu nous laisses passer qu'on en finisse ! »


« Hé, tu pourrais être plus polie !
… Mais merci d'avoir joué le jeu, ça fait du bien de se dire qu'on sera payé à la fin du mois. La porte est juste là. »


« Ouais ouais, c'est bon, on a compris !
Je m'en tape royal de ta vie. »


La jeune femme se leva et se dirigea, déterminée, vers l'ouverture dont la destination lui était inconnue. Le couloir semblait couverts d'images en tout genre, mais il bifurquait sur la droite, coupant net à son observation. Tsss... Quelle plaie cet endroit ! Elle fit mine de s'y engouffrer avant de se retourner brusquement, exaspérée.

« … Me fais pas attendre, ramène ton cul ! »

Puis elle entra en avançant d'un pas assuré.
Pas un instant elle ne se retourna pour vérifier de la présence de cet abruti.
Si il n'était pas complètement stupide, il resterait avec elle. Malgré le fait que Bis était de sortie, il avait sûrement nettement plus de chances de s'en sortir avec elle qu'en solitaire, bien que l'intruse aurait préféré ne pas avoir à se coltiner un boulet pareil. Les images n'étaient que de vulgaires gravures représentant toute sorte de créatures étranges dont elle n'avait cure. Elle était pas comme Lithium, elle ne s'intéressait pas à ces choses dites « culturelles », à part si certaines d'entre elles pouvaient expliquer sa nature et son origine, en dehors de ça... Elle s'en cognait sévère. Pourtant, lorsqu'elle tourna à droite – le seul chemin possible – elle avoua être perturbée. Les lieux où elle se trouvait n'avait rien de Dreamlandien, enfin, rien de connu. Tout était sombre – logique – mais les murs étaient fait d'un mélange variant entre le basalte et l'onyx. Les formes des murs et autres piliers étaient exclusivement cubiques ou triangulaires, le tout gravés de signes qui n'étaient aucunement des hiéroglyphes. L'on aurait plutôt dit un langage oublié depuis des siècles, voire seulement inconnu, même au sein des terres oniriques. Que signifiait tout cela ? Malgré le fait qu'elle n'était jamais venu dans ce Royaume, ces écritures lui étaient étrangement familières, comme si elle avait déjà vu tout ceci. Cependant, les lieux semblaient déserts. La seconde personnalité se se laissa pas abattre par cette soi-disante impression et grimpa les quelques marches aussi lisses qu'une peau liftée, pour se retrouver au milieu d'interminables rangées de bouquins et de parchemins sous verre. Tout était recouvert d'une mince et étouffante couche de poussière, comme si personne n'était venu ici depuis une éternité. Ce qui la fit tiquer quelque peu était le manque évident d'un quelconque meuble ; aucune chaise ni même de table, rien. Pour le peu qu'elle pouvait piocher dans la mémoire de Lith, cette dernière lisait dans des endroits de ce genre, mais dans quoi s'asseoir. L'intruse ne comprenait pas tout ce que cela signifiait mais décida d'ignorer les environs. Ce n'était pas comme si elle allait lire... Elle se retourna seulement à cet instant là pour voir si l'autre idiot était là.


« T'es pas encore en train de chialer quand même ? »


(HRP: désolée pour le manque de consistance :/)
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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyLun 19 Oct 2015 - 18:04

Je restais interdit en entendant le ton si râpeux de Lithium. Cela changeait complètement de ses habitudes de parole. Je l'attendais sur son registre un peu gêné mais pétri de bonnes intentions, mais c'était l'exact opposé auquel j'avais ici droit. Agressive, un peu gouailleuse, méprisante. Je ne relevais pas, et me relevait. Sa démarche, également, me semblait bien différente. Il ne m'en fallait guère plus pour savoir à quoi m'en tenir ...
Manifestement Lithium venait de changer de face, pour celle qui m'avait plaqué au sol quand je me proposais de l'aider, manquant de me briser le bras. Si j'avais une chose à savoir sur ce genre de cas bipolaire, c'était d'être prudent. Très prudent, même. Si la jeune femme ne m'avait pas ouvertement avoué cette tare, elle m'avait elle-même mise en garde, restant dans un évasif qui me suffisait amplement pour savoir quoi faire. Alors qu'elle s'avançait au centre de l'hémisphère de la pièce, je gardais mes distances, ne décollant pas du mur. Oh non, pas question. Le souvenir de l'humiliation était encore cuisant, et le serait probablement longtemps; le renouveler et ... je ne préférais pas envisager. Les possibilités futures n'étaient pas joyeuses, en tout cas. Mieux vaut mettre sa fierté de coté, la garder intacte. Me garder intact.

Je la laissais interpeller l'entité invisible, apparemment attaché à ses lieux. La possibilité que ce soit la pièce en elle-même me traversé brièvement l'esprit. Je fus cependant très surpris en ne comprenant rien à ce qu'elle répondit. Pas le moindre mot. Cela sonnait comme du charabia flou à mes oreilles. Qu'est-ce que ... Je tiquais encore plus à la réponse qu'elle lui cracha. Vraiment bizarre; complètement hors contexte, me semblait-il, surtout. Enfin, encore fallait-il que contexte il y ai vraiment, et que je sois à même de le cerner (ce dont je doutais quelque peu). Mais bref, pas la peine de s'attarder là dessus ! La nuit allait encore être longue pour moi.

"… Me fais pas attendre, ramène ton cul !"

Hum. Il s'en fallut de peu pour que ma réponse claque, me condamnant très probablement. Je serrais les dents en silence, ravalant mon fiel pour plus tard. J'avais cependant peur qu'il n'en soit que plus amer. Enfin bon ... Un passage était apparu, et Lithium s'y était engagé de suite. Le fait qu'elle prenne la peine de faire attention à moi, même d'aussi brusque manière, était un bon signe. Au moins elle n'avait pas changé jusque là. Je ne savais pas trop pourquoi, dans son état actuel, elle se préoccupait encore de ma personne, et cela ne m'arrangeait qu'à moitié. D'une certaine (et malheureusement indéniable) manière, j'étais rassuré, malgré tout, par sa présence. Il ne faisait pas bon être tout seul, ici, dussé-je en ravaler ma fierté individualiste. C'était ainsi, je n'étais pas encore de taille pour supporter cet endroit; Lithium n'était pas grand chose, mais elle constituait un appui mental, un repère. Mouvant, peu inspirant, recelant sa part de danger, certes. Mais c'était mieux que rien. D'un autre coté ... Justement, l'était-ce vraiment ? Risquais-je moins en restant dans son sillage, alors que sa bipolarité faisait des siennes ? Autant choisir entre Charybde et Scylla.
En ce cas mon choix était fait. Je préférais Scylla (Lithium, ici), parce que si ses têtes multiples pouvaient ne faire qu'une bouchée de moi, au moins je pouvais les blesser, espérer les couper, ou les éviter. Le vide abyssal de Charybde (la solitude dans ce Royaume), son aspect fatal, absolu et destructeur, je n'étais pas de taille, et n'avait pas le plus petit espoir. Je ne pouvais nager à contre courant. Avec Lithium face à moi, il m'était plus simple d'imaginer un moyen de m'en sortir.

Je la suivais donc, restant à quelques pas derrière elle. L'espace dans lequel nous évoluions, à présent, était un couloir, d'une matière minérale qui tranchait par sa naturelle irrégularité avec le lisse irréel et désespérant que nous avions connu jusqu'ici. Les murs étaient en outre couverts de ce qui ressemblait à des gravures, qui représentaient des scènes confuses et variées. Des créatures de formes bigarrées, des arabesques, de brusques traits, c'était très confus et chargé. Je n'y comprenais pas grand-chose, surtout. Où pouvions nous bien être, au final ? Qu'il y ai ce genre de choses dans le Royaume de la Folie n'était pas vraiment étonnant, mais ... Cela pouvait être tellement ... changeant. Trop de ce que j'imaginais se prêtait à cela. Le passage bifurquait à droite, en angle droit. Il me sembla apercevoir quelque chose au coin, dans la pénombre qui régnait ici. Encore une hallucination, sans doute, Lithium, qui était devant moi, n'avait pas réagi. Bon ... Je la suivais donc, et tombait sur une drôle de petite pièce. La roche, ici, était polie, nous montrant ses marbrures avec plus de netteté, et surtout, taillée. Les parois s'ornaient de piliers de section carré, aux arrêtes droites, presque tranchantes, aux pieds triangulaires, tout aussi agressifs dans leurs angles de pierre. Et surtout, un escalier, de la même matière tiédasse et terriblement lisse qui me fit presque soupirer en la voyant. La blonde avait déjà commencé à monter les marches. Je fis de même, après un instant un peu hébété. Je me sentais à nouveau complètement dépassé par tout cela.

Ce fut peut-être pour cela, ou plutôt à cause de cela, que je dérapais un peu quand Lithium s'adressa à nouveau à moi. Je venais à peine de poser mes yeux sur les étagères et vitrines qui, incongrues, s'entassaient dans ce nouvel espace, qu'elle m'agressait presque verbalement. Son ton était toujours le même insupportable mélange de mépris et d'une désinvolture brutale. Elle ne toucha pas un point sensible, même pas, mais ... Ah, les mots partirent avant que je puisse les retenir. Je pensais avec ma bouche, sur l'instant, et répliquais froidement. Le visage de glace, le regard tranchant qui se planta dans les yeux furibond de la jeune femme, je crachais mes mots d'une voix sans âme.

"J'ai nombre de défauts, mais pour le moment l'un d'entre eux les surpassent tous. Je ne pense pas que tu craignes grand-chose de moi, cependant saches-le : emploies encore une fois ce ton avec moi, et je reconsidérerais la possibilité de donner raison à ce ton si bêtement agressif. En d'autres termes, ne cherche pas, tu risques de trouver; et pas où tu t'y attendras."

Quel crétin ... Je fus presque soulagé en entendant le bruit caractéristique de pieds nus sur le sol. Une femme venait de sortir d'entres les rayons, et elle pleurait. En tout cas quelque chose coulait de ses yeux. Mon regard s'accrocha derechef à cette apparition, mais je ne dit rien.


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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyJeu 29 Oct 2015 - 12:00


La désagréable impression d'être déjà venue ici se faisait de plus en plus présente, et le virus essuya un frisson. Elle crut d'abord voir durant une fraction de seconde, des bribes de souvenirs, des souvenirs impossibles compte tenu du corps qu'elle habitait. Puis elle ressentit une bouffée de bien-être. Avant Lith, elle ne se souvenait de rien. Pour tout avouer, elle n'était même pas certaine d'avoir existée avant de s'être "réveillée" en elle. C'est pourquoi son désir le plus cher était de découvrir ce qu'elle était, quelle était sa véritable nature, d'où venait-elle ? Mais pourquoi un tel endroit réveillait en elle ces sentiments contradictoires d'être à la fois chez soi, tout en étant priée de quitter les lieux ?
Lorsque JB eut l'audace de lui répondre sur un ton qu'elle n'aurait jamais cru entendre venant de la part d'un loser tel que lui, Bis resta quelques secondes surprise, avant de finalement ricaner. Mais c'est que c'était un marrant celui là ! Parce qu'il croyait sérieusement être capable de lui tenir tête ? Elle s'approcha de lui en seulement quelques pas, se déplaçant rapidement et se planta en face de l'impertinent, le regard dans le sien. Tout n'était que mépris dans ses yeux. Elle resta ainsi, l'observant sans mot dire. Puis un grand sourire amusé se forma sur son visage.


" C'est une... Menace ?", dit-elle avec un sourire en coin.

Et elle le chopa par le col avec ce qu'elle pouvait attraper avant de le soulever du sol. Elle avança comme si elle glissait et le plaqua violement contre le mur, sa main contre sa gorge, resserrant doucement son emprise. C'était donc un petit malin ce con... Tu veux jouer ? Alors on va jouer mon mignon.

"Ecoutes-moi bien petite merde.
Tu n'es rien de plus qu'un vulgaire obstacle sur ma route.
Essaies seulement de m'attaquer, et je t'arracherais la l...
Je rêve ! C'est toi qui chiales encore ?"


Non... C'était des gémissements de femme.
Et aux dernières nouvelles, ce mec avait des burnes et ce malgré les apparences.
Bis se retourna pour découvrir l'origine de ces pleurs et lorsqu'elle en vit la source, lâcha sèchement le garçon qui dut s'écraser lamentablement au sol. Qu'est-ce que c'était que ça ? Se souvenant d'un jeu auquel Lith jouait rarement, elle fut tentée de hurler "WIIIITCH" et de jeter JB dans les bras de la nouvelle venue. La seconde personnalité resta interdite, observant cette étrange chose dont des yeux coulaient un étrange liquide. A bien regarder le sol où ces gouttes tombaient, l'on aurait dit de l'encre ou du pétrole, quelque chose de noir et de franchement poisseux. Alors qu'elle la regardait avec curiosité, elle eut un bref moment de recul lorsque l'inconnue releva brusquement la tête, découvrant ainsi son visage. A la place de ses orbites, un noir infini dont coulait sans interruption cette substance immonde et puante. Les pupilles de Bis se dilatèrent à leur vue et elle resta silencieuse, interdite. D'obscures paroles sortirent de la bouche de l'étrangère, probablement à l'intention du virus.


"Revenue, la chose est revenue... Reconnais tes pairs, embrasse la voie de l'obscurité... Ton temps viendra... Récompensée tu seras... Toi, sans aucun maître, soumets-toi à la noirceur des abysses... Bientôt... Bientôt..."

Bis secoua violement la tête, comme pour se défaire de ce maléfice et frappa de son poing la joue de ce médiocre oracle, l'envoyant ainsi à terre. Légèrement secouée, elle ramassa d'une main la fille et la remit sur pieds, avant de la gifler une dernière fois.

"T'as pas fini de dire des conneries toi ?!! Dis-nous plutôt où est la sortie !"

Puis elle poussa un cri strident avant de reprendre ses esprits.
L'illusion comme quoi du pétrole coulait de ses orbites cessa et elle releva la tête, hagard. Lorsqu'elle vit Bis, elle parut perdue et déboussolée, et commença à regarder frénétiquement autour d'elle, comme si elle n'avait jamais vu cet endroit avant de reprendre contenance.


"Qu'est-ce qu... Où suis-je ? Qui êtes-vous ?"

"O n s'en fout, ça changera rien à ta vie, non ?! Là, t'as JB. Fais pas attention, il chiale sans raison. Moi, c'est Bis ou Lith parfois aussi... MAIS ON S'EN TAPE ! On veut juste se barrer d'ici, ok ? Alors tu vas gentiment nous présenter la sortie avant que je m'énerve. T'as compris ma jolie ? Et t'es qui toi ?", dit-elle avec un sourire carnassier, à bout de nerfs.

"Mirana, je m'appelle Mirana. Voyageuse de la f... Ici il fait vraiment très noir, je me demande bien qui peut vivre en c... Vous avez vu tous ces hiéroglyphes ? Comme si des gens avaient ou vivaient ici. C'est plutôt intéressant, vous ne trou... On va où ?"

"T'es vaaachement atteinte toi. Tu me plais.
Allez, on t'embarque ! Tu devrais bien te souvenir de quelque chose sur le chemin."


Bis se retourna pour vérifier que JB était encore plus ou moins en vie, puis attrapa brutalement - la douceur, elle ne connaît pas - le bras de la jeune femme pour la tirer en avant et ne pas la perdre de vue. Ils commencèrent donc à traverser la pièce silencieuse et opressante. La seconde personnalité se souvenait de ses paroles, mais n'avait absolument pas compris leur signification. Que cela voulait-il dire ? Se connaissaient-elles, ou peut-être n'avait-elle servi que de réceptacle pour lui délivrer un message ? Alors, l'envoyeur de ce-dit message en savait sûrement davantage à son sujet. Quel était le pourcentage de chance qu'il se trouve ici même ? Sûrement proche de zéro, mais cela valait le coup de jeter un œil par-ci et là... Découvrir ce qu'elle était réellement était le but de son existence. Certains voulaient devenir numéro 1, d'autres découvrir Dreamland, elle, seulement savoir qui elle était. Profitant de l'avoir sous la main, la blonde lui posa une question à propos de son discours.

"Ce que t'as dit tout à l'heure là, à propos d'obscurité et tout ça, pourquoi, tu sais quelque chose à mon sujet ? Quelqu'un me cherche ?"

"J'ai dit quelque chose ? Obscurité ? Ah non, je ne sais absolument pas de quoi tu parles. Tout ce dont je me souviens, c'est de la gifle que... Il fait vraiment noir quand même ! C'est marrant comme matière, on dirait qu'elles ont été polies par des gens, comme... J'ai un peu froid."

Bis soupira de dépit.
Ouais, elle ne tirerait absolument rien de cette fille, c'est comme si son cerveau était déglingué, ce qui devait être probablement le cas. En revanche, ce qu'elle disait été vrai. Ces pierres avaient été polies par des mains, mais celles de qui ? Elle s'aventura à toucher du bout des doigts l'une d'elle et quelques flashs revinrent de nouveau lui exploser la rétine, avant qu'elle cesse tout contact en retirant sa main. Que cela signifiait-il ? Etait-ce des souvenirs ? Si oui, pourquoi n'arrivait-elle pas à les attraper au vol pour les analyser ? Putain, quel royaume de merde.


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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyLun 2 Nov 2015 - 19:58

Je ne m'attendais pas à grand-chose d'autre. Elle fut devant moi presque immédiatement, me masquant la vision incongrue, sans doute une hallucination, qui malgré sa brièveté me troublait. Accaparé par le regard de Lithium, je l'oubliais sur le moment. Elle n'était pas très grande, mais la différence de taille ne la diminuait en rien. Ses yeux, dont l'expression se disputait entre un franc mépris et je ne sais quoi d'autre, se plantaient dans les miens. Sur le moment me vint presque le réflexe de cracher, pour expulser le fiel qui me brûlait la gorge. Si je la tenais facilement de ce coté, elle me rappela cependant qu'il y avait un fossé entre nous. Rapidement, trop encore une fois pour que je puisse concrétiser le moindre geste, elle m'attrapa, me souleva par le col. Je prévoyais quelque chose de cet ordre, mais rien à faire; trop rapide, trop forte. Je contrains mes mains à ne pas se lever; autant ne pas aggraver les choses inutilement.
Je ne voulais pas lui donner le plaisir d'écraser ma résistance. Mon corps était presque détendu, bien que j'eus le réflexe un peu tardif de prendre une dernière inspiration. Mes pieds se portèrent contre le mur qui claqua contre ma colonne et mes omoplates saillantes, tentant instinctivement d’amortir le choc. Elle resserra son étau progressivement, bloquant le passage de l'air dans ma gorge. J'aurais voulu lui sourire, mais je me contentais de la regarder, déchargeant ma froide colère qui, contrairement à mon corps, ne pliait ni n'était dominé. Que croyait-elle ?! Hein ? Que j'allais m'écraser devant elle, dans une rassurante relation verticale ? Sa crise ne durerait pas indéfiniment, elle n'allait pas me tuer. En tout cas je l'espérais. Mais la frontière entre prudence et couardise m'était tout bonnement infranchissable. Je l'avais excusé la première fois, motivé en grande partie, je devais l'admettre, par sa forte qui surpassait la mienne de beaucoup trop. Cela m'avait pesé, de plus en plus à mesure que la nuit passait. Une fois tombé à sec, je le restais.
Je n'écoutais pas vraiment ce qu'elle me disait d'un air moqueur, à dire vrai, trop occupé à tenter de ménager ma réservé d'oxygène qui s'amenuisait et empêcher mes mains de se planter dans ses avant-bras, mais mes yeux ne la lâchaient pas. Sur le coup de la colère et l'humiliation, mon état de conscience se réduisait plus ou moins à ma simple vision. Lorsque l'étonnement se dessina sur ses traits, je le fus tout autant. Elle se retourna brusquement, et me lâcha. Je retombais sur mes pieds, qui eurent quelque difficulté à assurer mon soutien sur l'instant. Mon aura y pourvu mieux, me gardant debout le temps que je me reprenne. Je m'ébrouais, ravalant l'amertume du venin qui me venait déjà en bouche. Non, plus tard. Plus tard. Je me chuchotais, à défaut de pouvoir vraiment parler. Ma gorge me faisait mal.

"Un désir s'entretient, se magnifie avec le temps."

Je ne perdais rien à attendre, au contraire. Je tentais de mettre tout cela dans un coin de mon esprit, à l'écart, pour me concentrer sur le présent. Celle que j'avais vu quelques secondes plutôt était bien là, apparemment. Ou en tout cas, Lithium la voyait aussi. Elle l'avait approché, alors que l'autre divaguait vraisemblablement, et l'avait frappé. Sans trop réfléchir, je m'avançais, plein d'une colère glaciale et outrée, encore plus si la chose était possible. L'une comme l'autre m'avaient l'air troublées. Troublant ... Ne sachant trop quoi faire, je fis quelques pas de cotés, leur tournant autour les observant. J'avais bien vu, quelque chose lui avait coulé dessus, coulait encore de ses yeux, semblait-il. Sombre, épais ... Je clignais des yeux, et ne le vis plus. Presque plus. Des traces descendaient sur ses joues; il faisait trop sombre pour que je puisse bien le voir, mais cela ressemblait à un mélange de larmes et de sang séché, mêlé de crasse. Oui, cela devait être ça, au vu de l'aspect grumeleux, parfois très dilué, qui s'agglomérait au coin de ses yeux, sur ses cils, jusque sur sa poitrine et sa robe. Quelle robe, d'ailleurs ! Elle me rappelait quelque peu celle de Lithium, mais cependant, si celle de la jeune blonde était unie, d'abord d'un blanc immaculé et qui était passé à un gris orageux, mais toujours impeccable, la sienne était en lambeaux, et souillée d'une multitude de fluides et d'étranges traces. Sa coupe, également, n'était pas la même, avec de longues manches qui s'évasaient, et une jupe plus longue. Mais la matière me paraissait identique, quelque chose sans trame, tissage ou grain. Elle était en bien mauvais état, en tout cas, lui découvrant largement le torse, trouée à de nombreux endroits, révélant son corps blafard. elle était mince, maigre même, devrais-je dire. Ses cheveux, bruns, étaient en bataille, eux aussi poissés de je ne sais trop quoi (enfin, je croyais pouvoir déceler une partie, et ce n'était pas très engageant).
Je tiquais à la réponse que donna Lithium à la question bien légitime de la jeune femme, qui venait d'essuyer de sérieux coups, et qui la regardait, l'air hagard. "Moi c'est Bis". Elle se donnait un nom ? La différenciation allait donc jusque là ... Je restais un peu incrédule, ne serait-ce que parce que cette nouvelle information entrait en friction avec ma résolution latente, la rendait caduc, déplacée. Je refoulais tout cela, le mis avec le reste, loin de ma conscience immédiate; plus tard, plus tard ! J'eus un sourire mécanique quand les yeux de l'inconnue se tournèrent vers moi, un sourire de réfrigérateur. Froid, générique. Elle ouvrit la bouche, agita brièvement les lèvres, avant de les serrer et de baisser subitement les yeux. Un instant plus tard, elle regardait de nouveau Lithium bis. Son ton était très calme lorsqu'elle nous donna son nom, puis elle s’interrompit brusquement, comme si elle s'avançait trop. Sa voix était plus basse juste après, observatrice, la voix de quelqu'un qui se parle à elle-même. Cette impression s'effrita au fur et à mesure,  à chaque, pour s'éteindre dans une sorte de murmure confus. Et elle repartit plus normalement, enjouée, presque. J'avais peine à la suivre. Si il y avait quelque chose à suivre, d'ailleurs. Cependant elle m'inspira d'emblée une certaine sympathie, avec ses bafouillis, ses yeux vifs mais trop mobiles. Une "weirdo", en somme, comme je l'aimais. Je les suivais donc, réservant un regard assassin à Lithium et une œillade compatissante à Mirana, comme elle se présentait.

Je faillis lâcher d'un ton sec un conseil à la blonde, d'être moins brutale si elle ne voulait pas être traitée comme telle, mais cependant l'autre semblait s'en ficher éperdument. Je n'osais pas le faire à sa place, également, tout simplement parce que ce n'était justement pas à moi de le faire. Je retrouvais contenance petit à petit, observant avec détachement Lithium qui semblait très troublée par les lieux. En effet, c'était intéressant. J'en aurais presque oublié mes bonnes manières ! Je compris dans le cafouillis brouillon de Mirana qu'elle avait froid. En si petite tenue, la chose ne m'étonnait guère. D'une main qui mit quelques secondes à bien faire son oeuvre, je défis les lacets qui retenaient l'ornement de cuir à mon épaule, enlevait son pendant à ma main, et me séparait de mon manteau. Je m'avançais, posait le bout de mes doigts sur son épaule pour attirer son attention.

"J'ai bien assez de vêtements, ce qui, m'est avis, n'est pas un trait que tu partages avec moi. Autant rééquilibrer la balance, ne trouves-tu pas ?"

Elle ne me regarda pas de suite, bougeant ses lèvres sans émettre le moindre son, puis se tourna brusquement comme si je l'avais piqué avec une aiguille. Elle planta ses yeux dans les miens, les baissa immédiatement avec un air gêné, les releva pour les poser sur mon menton, s'y fixa, pencha la tête, pensive. Considérant derechef cette pause comme une hésitation, je tendis mon bras sur lequel reposait mon manteau, l'invitant doucement du geste à le prendre. Une petite partie de moi se récriait de donner un de mes vêtements, même temporairement, à une personne aussi sale; j'avais déjà fait pire, cela dit. Elle l'accepta, en tout cas, sans pour autant s'en couvrir, récitant très vite un remerciement d'une voix contrite, comme un gosse qui dit bonjour à la dame. Elle eut une autre pause, assez courte, puis ses yeux se levèrent à nouveau. Ils me parurent l'espace d'un instant empli d'une lueur dansante, rougeâtre, qui me fit presque faire un pas en arrière. Elle porta la veste à son visage, la renifla bruyamment, puis la passa d'un bras sur ses épaules, d'un tourbillon négligeant. A nouveau elle parla uniquement avec les lèvres, en me fixant avec insistance, puis son attention se fixa ailleurs. Je reculais, m'éloignant surtout de Lithium qui la tenait par un bras. Qu'avais-je cru lire, sur ses lèvres gercées ? Je commençais à me demander ce que nous allions bien pouvoir faire, à nous trois. Deux malades et un demeuré ... Cela ressemblait plus à l'intitulé d'une pantomime de bas étage.




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MessageSujet: Re: Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) Amère condition (Pv : Lithium Elfensen) - Page 2 EmptyDim 22 Nov 2015 - 11:27


Bis se sentait bizarre mais n'en montrait pas une trace.
Cet endroit la dérangeait et lui donnait cette étrange impression d'y être déjà venue dans le passé, alors que cela était tout simplement impossible. Bah ouais, comment aurait-elle pu se rendre dans un lieu sans le corps qui va avec, hein ? Il aurait fallu que Lith s'y rende pour qu'elle suit, ce qui n'était pas le cas. C'était autant la première fois pour sa propriétaire que pour elle, et c'était bien ça le souci. Pourquoi voyait-elle des bribes d'images passer sous ses yeux, pourquoi ressentait-elle ces frissons lorsqu'elle effleurait ces murs ? La seconde personnalité n'y comprenait rien. Déjà qu'elle était ronchonne de base, alors là, ça en devenait pire. Elle resserra sa poigne autour du bras de cette "Mirana" et l'incita à ouvrir la marche. Lorsque celle-ci se plaignit d'avoir froid, JB, en bon chevalier servant qu'il était, lui offrit généreusement sa veste. Non mais t'es sérieux mec, ta veste quoi ?! Files-lui ton slip aussi ! Ce gars lui rappelait ce héros de shônen qu'elle avait vaguement rencontré via Lith au cours d'une nuit, un certain Ric, Roucool, Riku... Bon, un truc comme ça ! A un détail près, c’est que ce JB avait franchement une sale gueule quoi. Ouais mais à bien y penser, l’autre aussi… Meh.
Malgré sa tête chelou, il semblait être plus courtois qu’elle. Il était donc plus à même de soutirer des informations à cette gonzesse complètement folle qu’elle. Au final, Bis avait plus ou moins besoin de cet imbécile, à son grand malheur. La seconde personnalité observa d’un air atterré le pathétique spectacle qui se produisait devant elle. Non mais elle allait le prendre ce fichu manteau ou quoi ? Las, Bis était prête à arracher le vêtement pour le jeter au visage de la fille, mais elle se décida enfin à s’en vêtir. Bah putain… Tout ça pour une veste, merde ! … Mais que murmurait-elle ?


« Qu’est-ce que tu m’chantes là ?!
Arrêtes de marmonner comme ça, fais-nous plutôt sortir d’ici !
Mais qui m’a fichu des abru… CHUT ! …Vous entendez ? »


Le virus les fit s’arrêter brusquement, une main en l’air.
N’entendaient-ils pas cette musique, cette étrange mélodie ?
… Si familière, si … envoûtante. Inconsciemment, la jeune femme lâcha tout doucement le bras de l’étrangère et se mit à marcher en ligne droite, le regard vide, comme appelée par une voix. C’était un son cristallin qui résonnait à travers la pièce et qui emplissait les lieux d’une sérénité malsaine. A mesure qu’elle s’approchait, Bis pouvait distinguer un socle à sa hauteur qui soutenait une sorte de pierre polie, noire comme l’obscurité et aussi lisse qu’une lame. Attirée par cet obscure objet, la seconde personnalité avança sa main, vidée de toute combattivité, et posa celle-ci sur le caillou. Ce dernier commença à émettre de faibles vibrations, avant de devenir de plus en plus violentes et de secouer les murs du royaume. Une voix profonde et rauque se mit à envahir la pièce, s’exprimant en un langage indescriptible que pourtant, la demoiselle semblait comprendre sur le moment. Une fois son monologue terminé, Bis reprit soudainement conscience de l’endroit où elle se trouvait et tenta vainement de retirer sa main. De la pierre se mit à sortir des filaments sombres qui commençait à s’enrouler autour du bras de la jeune femme qui ne se laissait pas impressionner.


«  J’vais te réduire en miettes ! »

Animée d’une rage sans précédent, elle se mit à tirer de toutes ses forces en grognant et parvint à se libérer. Son bras était pourtant quelque peu abîmé, présentant des marques noires à certains endroits. D’un retourné du pied, elle envoya valser la pierre à travers la pièce et s’éloigna le plus possible du socle. L’intruse revint sur ses pas et rejoignit les deux imbéciles, et leur intima poliment de se tirer d’ici.

« On s’bouge le cul les crétins, ça commence à fouetter par ici.
Y’a une cavité à droite de ce fichu caillou chelou, on s’y jette ! »


Ils n’avaient pas trop le choix car de certains pans des murs commençaient à s’écouler un liquide aqueux et noir, comme lorsque Mirana avait perdu la raison. Bis, bien qu’elle n’était pas une lumière, comprit que cela avait probablement un lien. Mais ils n’avaient pas le temps de s’attarder pour converser ou faire de l’archéologie. Le virus se mit à tracer, tout en tenant à nouveau la gamine tarée par le bras. Une fois devant le trou, elle la jeta la tête première à l’intérieur, avant de s’engouffrer à sa suite. Lorsqu’elle fut assurée que l’autre chiard fut parmi eux, elle asséna des coups le plafond pour faire s’écouler des pierres et bloquer ainsi la sortie. Bis reprit doucement sa respiration avant de jeter un regard noir envers l’étrangère. Elle s’avança vers elle, la prit à la gorge et la bloqua avec son bras sur la poitrine contre l’une des parois. Son visage près du sien, elle se mit à siffler avec haine.

« J’crois que t’as pas été honnête avec nous ma jolie… », dit-elle avec un sourire malsain, avant de resserrer sa poigne et de taper violement du poing contre le mur, « T’ES QUI PUTAIN ?!! QU’EST-CE QUE TU FICHES ICI ?!! Tu n’vas pas m’dire que tu n’sais rien à propos de ce liquide noir, de cet endroit. QUI T’ENVOIES, OU QU’IL EST ?!! QUE SAIS-TU SUR MOI ?!! »

Mirana ne dit rien et continua à marmonner sans un son.
Excédée et rempli de rage, elle jeta la fille au sol sans la moindre douceur et se mit au-dessus d’elle. D’un geste, elle rappela à JB qu’ici, c’était elle le patron et reporta son attention sur la gamine à terre.


« C’est pas possible que l’on soit tombé sur toi par hasard… Tu as été mise ici volontairement. Je ne sais pas ce que tu veux, mais rassures-toi… Je m’occuperais de ton cas lorsque tu ne nous seras plus d’aucune utilité. A part si dans un élan de bonté, je te tue sur le chemin. Ah, que le monde est bien fait ! »

Bis l’attrapa par un pan de sa robe et la releva, avant de la jeter dans les bras de JB.

« Occupes-toi en, c’est ta gonzesse. », fit-elle avec mépris.
« On taille la route ! »

A l’instant même où elle cracha le dernier mot, une violente douleur s’empara d’elle et la voyageuse dût s’appuyer contre le mur. Houla, c’était quoi ça ? Depuis quand se laissait-elle envahir par la souffrance ? Elle se reprit et fit comme si de rien n’était, avant qu’une nouvelle vague se rappelle à sa mémoire. Hhhn… Putain, c’est quoi ce bordel ? Griia..arrgh. Que lui arrivait-il ? La jeune femme tomba à genoux. Fière, elle fit de son mieux pour se remettre sur pieds mais resta au sol. Avec toute la détermination du monde, elle parvint à s’attraper à un morceau du mur puis à se relever.

« J’ai dû manger qu’que chose de pas frais… ça va passer. », marmonna-t-elle.

Mais elle se mit soudainement à hurler d’un cri rauque, presque animal.
Elle tomba à terre, gémit et se tortilla sur elle-même. Les traces noires sur son bras commencèrent à s’agiter et à grimper jusqu’à sa nuque, puis jusqu’à sa tempe. Lorsqu’elles parvinrent à leur but, le regard de Bis se fit différent et son visage se crispa de douleur, avant de se remplir de nouveau de fureur. Les lèvres retroussées, elle crachait comme une créature sauvage que l’on venait d’enfermer.


« TU M’PRENDS POUR QUI, HEIN ?!! TU SAIS PAS QUI J’SUIS, QUI JE SUIS DEVENUE !!! … HnAAAaargh ! … J’te trouverais… ET J’TE BUTERAIS, FILS DE P… AAAAAAARrr !!! Je ne disparaîtrais pas comme ça... »

Finalement, elle cessa tout mouvement, tout cri et tomba immobile sur le sol.
Couchée sur le flanc, plus aucun signe ne semblait attester qu’elle était encore en vie, jusqu’à ce qu’enfin, un tressaillement vint secouer le petit corps. Un petit gémissement sortit d’entre ses lèvres et ses paupières se soulevèrent doucement.


« Qu’est-ce qui s’est pas… Hnn. », elle attrapa son bras et découvrit les marques.
« Mais… Mais c’est quoi ça ?! Qu’est-ce qu’elle a fichu encore ?! »

« J’en sais rien moi, putain ! J’savais plus ce que j’fichais, puis y’avait ce caillou et…

« Pourquoi je t’entends comme si tu étais à côté de moi, au lieu de t’entendre résonner dans mon crâne ? »

« Hé oh ! M’demande pas ça à moi, j’y suis pour rien dans ton délire ! »

Elle baissa doucement ses yeux sur mains et crut en voir quatre.
La jeune femme eut un mouvement de recul puis sauta sur ses pieds, mais lorsqu’elle les vit, elle crut également en voir quatre. Non mais c’était quoi le truc là ?! Et pourquoi les membres en plus ne bougeaient pas comme les autres ? Pour mieux décrire la situation, imaginez d’abord le corps de Lith tout simplement. Ensuite, dupliquez-la mais baissez l’opacité de la seconde sur Photoshop et entourez-la d’un fin film fantomatique, vous obtiendrez le spectacle suivant. En conclusion, l’on pouvait aisément discerner Lith bien sûr, mais ainsi que la moitié d’une sorte d’image rémanente d’elle-même, mais représentant Bis. Affolée, la voyageuse ne comprenait rien à la situation.


« Je… Je ne comprends pas.
Ce n’est pas possible ! On ne peut pas se balader comme ça !
J’ai un fantôme qui se balade avec moi… Mais un fantôme de toi en plus ! »


« Mais… MAIS C’EST GENIAL !
Je vais enfin être dehors en même temps que toi ! … Enfin, à moitié.
MAIS C’EST DEJA UN DEBUT VERS LA LIBERTE ! »


« N’y comptes pas. »

Bis en liberté… Et seule ?
C’était la pire des idées au monde.
Il fallait absolument corriger ça. Au final, Lithium prenait plutôt bien la situation. Se rappelant soudainement que depuis tout ce temps où elle dormait au fond d’elle-même, Bis avait été dehors en compagnie des deux autres, elle vérifia immédiatement si ils allaient bien.


« Mon dieu… Je suis désolée !
Je ne pensais pas qu’elle réussirait à prendre ma place. Je…
J’espère qu’elle ne vous a pas fait de mal. J’aurais dû vous en parler plus précisément mais… Ce n’est pas quelque chose que j’assume franchement. »


« D’où tu m’assumes pas oh ?
J’suis la personne la plus géniale que le monde ait connu !
Puis… Avoues. J’te manquerais hein ? HEIN ? »
, gloussa Bis en lui donnant un coup de coude transparent.

« Oh pitié… C’était déjà assez difficile avant, mais maintenant. », elle soupira, lasse.

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Amère condition (Pv : Lithium Elfensen)

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