Les tripes étaient goûtues et tu les avalas avec appétit, tandis les badauds s'éloignaient de toi d'un air écœuré. C'était pas de la chair de Voyageur, mais ça avait un goût plutôt sympa, bien plus fort que de la viande de mauviette, quoi que la chair soit un poil trop filandreuse. Pour parler des tripes à proprement dites, elles avaient un goût de pâté pour chien qui n'était pas super plaisant. Un rapport logique avec l'alimentation de feu Goldenbull premier du nom.

Les quelques personnes d'une curiosité malsaine qui étaient restés pour te voir à l’œuvre s'éclipsèrent sans demander leur reste. En fait, tout le monde semblait se presser contre les murs et toi, occupé à manger, tu ressentais comme une impression de déjà-vu... Woooooooooooouf !

Tu relevas la tête, la tournant en direction du son, même si tu savais déjà de quoi il était question. Quelques secondes plus tard, t'avais la tête contre le mur capitonné qui avait amorti ta chute. T'étais donc de nouveau dans un Canibus, certainement celui qui faisait le trajet inverse de celui qui vous avez avalé quelques dizaines de minutes plus tôt. À bien y penser, c'était logique : chaque route avait deux Canibus d'affectés, afin que les voyageurs (créatures comme humains) puissent aller dans un sens comme dans l'autre.

Moralité, le Canibus allait là où tu voulais aller. Cependant, trois points t'emmerdaient énormément : premièrement, l'énorme toutou n'avait pas gobé ton repas ; deuxièmement, on t'avait interrompu en plein repas et troisièmement, l'homme-chien au cou de taureau assis à deux mètres de toi te regardait d'un air qui te plaisait guère.

Massif comme il était, il ferait un bon bélier. Il était temps de suivre le plan pensé par ton génial céréale (hélas, disparu).

Step one : Briser la glace afin d'entamer la conversation

Tu attrapas le gros malabar à fourrure à deux bras, tandis qu'il tentait de te frapper sans succès, et le balança de toutes tes forces contre la vitre, qui se brisa. Puis, tu attrapas les montants de la fenêtre, t'écorchant au passage, et passas ta tête à l'extérieur, puis le haut de ton torse. Le plus difficile restait à venir. Mais bon, ne voulant pas partir comme un voleur, tu décidas de saluer les autres passagers... à ta façon.

- Ciao, les pédales ! Ça va secouer grave, hahaha !

Step two : La caresser dans le sens du poil, histoire de la mettre à l'aise.

Attrapant les poils de la bête, tu entrepris de l'escalader, petit à petit. Tu parvins rapidement en haut. Là, tu tentas de conserver ton équilibre, et progressas en rampant jusqu'à la tête de l'animal, veillant à ne pas te faire avoir par le vent qui semblait ne désirer qu'une seule chose : te voir tomber sur le côté.

Attrapant les naseaux sensibles de l'animal comme ton camarade avait pu le faire avec son congénère, tu observas la route avec une attention très inhabituelle. Il fallait attendre de voir le type à l'essence (ou ton camarade), et orienter le bordel de manière à les rattraper. Hélas, tu ne voyais rien, le paysage étant ennuyant à mourir. Tu commenças peu à peu à être de moins en moins attentif, et hésitas à redescendre dans la rame, histoire de passer tes nerfs sur des punching-balls humains.

C'est alors que tu la vis : une imposante créature plus grande encore que ton engin de locomotion. Une espèce de Canibus dressé debout, qui s'attaquait à un Voyageur chancelant, qui portait un masque sur la gueule. Ton sang ne fit qu'un tour : ton employeur du moment se faisait attaquer. Pas de place pour l'amusement dans une telle situation, la troisième et la quatrième étapes du plan étaient toutes trouvées.

Steph three : La bousculer dans ses habitudes, la surprendre afin de l'amuser, et de conquérir son cœur

Forçant sur les naseaux sensibles de la créature afin de faire tourner son corps, tu l'obligeas à percuter de tout son poids et de toute sa vitesse le géant à fourrure. Bien entendu, t'avais sauté quelques secondes avant l'impact, achevant l'action par une magnifique roulade digne de ces films d'Hollywood Dream Boulevard.

Step four : Trouver l'heureux(se) élu(e) (bah oui, faut déjà le trouver avant de pouvoir mettre ces conseils en application !

Tu te précipitas vers le Voyageur au masque, déterminé à l'éloigner le plus possible du danger.

- Tu peux bouger, demi-portion ? T'sais où est l'autre salope à essence ?

Le gros vilain chien semblait être KO. Pour le moment.

Spoiler:

Spoiler:

- J'te prends pour un céréale bien amoché ! *le voyant partir à toute vitesse* HEY ! T'AS PAS REPONDU À MA QUESTION ! TU VAS OÙ ?

Le masqué fonçait droit sur les restes d'un autre Canibus, et tu décidas de lui emboîter le pas mais, moins rapide, t'avais du mal à soutenir sa cadence. Soudaine, une explosion se produisit, produisant une grande fumée noire dans laquelle ton camarade s'engouffra sans la moindre hésitation. Ça sentait mauvais, et tu faisais pas que référence à l'odeur d'essence cramée qui emplissait l'air. Avant même que tu n’aies pu pénétrer dans l'épais amas de fumée noire, un mec en sortit, fonçant droit vers les monceaux: il s'agissait de ce connard de présentoir à conteneurs d'essence  et de ton acolyte!

Ni une, ni deux, tu te précipitas à leur suite, escaladant tant bien que mal les gravats. T'eus alors une idée : vu que de toute façon, tu pouvais pas les rattraper, autant tenter de les ralentir... enfin, de ralentir le Voyageur à l'essence. Attrapant les gravats un à un, (des petits blocs de gravats, hein, qui devaient peser grand max dix kilos... même si, reçu sur le coin de la figure, ça faisait bien mal), tu les balanças dans leur direction, tentant de les toucher. Puis, bien moins agile qu'eux, tu recommenças à courir, mais sur la terre ferme, courant dans les artères et les ruelles qui passaient à côté des toits sur laquelle les deux Yamakasis faisaient la course.

Tout en courant, tu regardais autour de toi, à la recherche d'un objet ou je ne sais quoi d'autre qui aurait pu te permettre d'aller plus vite. Hélas, il n'y en avait pas. Finalement, commençant à désespérer, tu finis par adresser des encouragements à ton coéquipier qui, il fallait l'avouer, se débrouiller plutôt bien.

Tu ralentis alors ton rythme de course, afin de ne pas trop te fatiguer : à un moment ou à un autre, les deux Voyageurs devraient s'arrêter de sauter de toit en toit. Et lorsque ce moment arriverait, tu serais là pour récupérer l'essence.

- TIENS BON, CEREALE ! RATTRAPE-LE, PETE-LUI SES DENTS ET RAMENE L'ESSENCE ! JE CROIS EN TOI, MON GARS ! gueulas-tu à l'adresse de ton singulier partenaire.

Il pouvait le rattraper. Et s'il ne le pouvait pas, il y avait bien dans cette foutu ville un vélo, une voiture ou je-ne-sais-quel autre moyen de locomotion inspiré par leurs maîtres que les chiens auraient pu utilis...

Les chiens ?

Une idée te vint à l'esprit...

Spoiler:

Il te fallait choper un chien, n'importe lequel : on disait pas d'eux qu'ils étaient plus rapides que les humains ? Bah, c'était l'occasion de vérifier ce ragot.

* Un ragoût ? De quoi ? De tripes de Voyageurs ? Où ça ?*

Laisse tomber, Darm. Enfin, j'vais pas te laisser dans ton ignorance : un ragot, c'est quelque chose que se racontent les gens : une rumeur, quoi. À peine lui disais-je que je pensais à ce qu'allait répondre le colosse qui me servait de corps au premier qui lui dirait qu'il avait une tumeur... C'était pas gagné, gagné. Mais revenons plutôt à l'action en cours : toujours à courser les deux Voyageurs, tu t'assurais de temps en temps que t'étais toujours distancé de quelques dizaines de mètres.

Un bruit se fit entendre et tu pus voir une nouvelle colonne de fumée noire s'élever dans les airs : le fuyard avait fait des siennes. Ton compagnon était-il mort ? Continuant de scruter la zone, tu vis qu'il était tombé sur un balcon, et qu'il parvint à rejoindre d'autres toits d'un bond héroïque. Tout en étant séparé du Voyageur par le vide, il pouvait tout de même continuer à le suivre. Et le pire, pour le fuyard, c'est qu'il pouvait pas s'arrêter car tu fermais la marche et finirais donc par le rattraper.

Il était condamné à courir, à aller de l'avant. Il s'attendait à quoi ? À un miracle ?

- TU F'RAIS BIEN DE T'ARRÊTER ET DE NOUS FILER L'ESSENCE TRANQUILLEMENT, SI TU VEUX PAS QU'ON LA PRENNE SUR TON CADAVRE ! lui gueulas-tu, histoire de le motiver à faire un effort.

À ce rythme-là, tu lui ferais payer cette course-poursuite effrénée en mangeant ses tripes alors qu'il serait encore en vie. Continuant de courir, tu finis par voir ce dont t'avais besoin : à quelques dizaines de mètres de toi, un gigantesque doberman habillé dans un costard très chic semblait attendre sa dulcinée : il n'allait plus l'attendre longtemps.

Lorsqu'il vit le fou que t'étais, c'était déjà trop tard : arrivant de nulle part (à ses yeux, tu l'attrapas par le collet et l'enferma dans l'étau de fer qu'était ton coude).

- Ecoute-moi bien, l'cabot, parce que j'me répéterais pas : j'vais monter sur ton dos et tu vas bien gentiment m'amener là où j'veux que tu m'amènes. Et sans la ramener, ou j'te broies le cou !

- Mais, vous ne pouvez pas... … …. Je... … Laissez.... moi... res.... respirer... (Tu relâches l'étreinte, afin de le laisser s'exprimer.) Pitié, pitié ! J'ferais tout ce que vous voulez !

- À la bonne heure ! Tu vois cette pédale sur le toit qui est déjà trop loin maintenant ? T'as intérêt à le rattraper ou j'te fais avaler tes couilles !

Tu grimpas sur le dos du chien, qui se mit obligeamment à quatre pattes. L'animal, suffisamment grand et robuste pour supporter ton poids, allait à une allure convenable et gagnait à chaque seconde deux mètres sur le fuyard. T'allais enfin rattraper ce bâtard !

Spoiler:

Oh non, non... Pas ce foutu château d'eau... T'étais en train de galoper, peinard, vers ta cible quand une espèce de tour (très mal dimensionnée apparemment, et sensée contenir de l'eau) se mit à vaciller dangereusement vers toi. T'essayas de faire changer le chien de direction mais c'était trop tard, les commandes (enfin, ses pattes quoi) répondaient plus. Tu te jetas donc sur le côté, exécutant un magnifique roulé-boulé tandis que la pauvre créature finissait écrasée sous le majestueux ouvrage.

Fais chier ! T'étais de nouveau à pied et le bordel te coupait la route : tu fus donc contraint de faire le tour, perdant les mètres que l'utilisation de ce chien t'avait fait gagner. Tout en courant, tu regardas ta cible et ton comparse : et tu pus voir ce dernier lui balancer des objets à la gueule. Tu finis par comprendre qui c'était qui avait causé l'effondrement du bâtiment qui avait failli te coûter la vie.

- BORDEL DE MERDE ! FAIS GAFFE, QUOI ! T'AS FAILLI ME BUTER, ENCULE DE MASQUE !

Qu'il puisse ne pas apprécier ces qualificatifs ne te faisait ni chaud, ni froid : on attentait pas impunément à ta vie. Tu continuas de courir comme un dératé, en ayant l'impression de cracher tes poumons à chaque expiration : tu n'avais pas les poumons des deux autres zigotos et, si tu n'avais pas eu quelques minutes de répit grâce au clébard, tu serais probablement adossé contre un mur, à rendre les tripes de Goldenbull. De Mossieur Goldenbull, pardon.

Force, vitesse et bravoure ? Peuh, tu demandais à être remboursé par tes croyances : tu ne te sentais pas plus puissant après l'avoir bouffé, d'ailleurs. Heureusement que t'avais pas pensé améliorer ta virilité en bouffant ses couilles car là, tu l'aurais vraiment eu mauvaise. En attendant, il te fallait rattraper les deux zouaves et t'étais moyennement motivé à reprendre un autre chien. Si c'était pour qu'il finisse comme le premier, non merci.

C'est alors que tu désespérais qu'une majestueuse cape rouge attira ton attention. Son possesseur, un chien bien évidemment, semblait en pleine discussion avec un marchand. Tu lui fis le même numéro qu'au dobberman, même s'il semblait un poil plus coriace que le chien au costard. Heureusement pour toi, cependant, son seul pouvoir semblait être celui de voler. Oui, de voler !

C'est donc sur le dos d'un chien volant que tu gagnais du terrain, te rapprochant peu à peu du fuyard et du masqué.

- Brace yourself, Darm is coming ! Hell yeah !

Spoiler:

Spoiler:

Tandis que tu gagnais du terrain sur les deux coureurs, l'un d'eux fit quelque chose d'inédit, d'inattendu, de totalement malade... Bref, il fit un truc si darmesque que tu en fus admiratif : utilisant des cordes à linge comme un élastique, il se projeta à toute vitesse en direction du type à l'essence. Et là, grâce à la vitesse ainsi gagnée, il lui décocha un coup de poing si magistral que... t'en restas carrément bouche bée, quoi. Heureusement que ta monture n'avait pas besoin de toi pour être guidée, sinon tu te serais certainement pris un bâtiment en pleine poire.

La victime du coup en fut projeté à quelques mètres, obligée de se raccrocher à une rambarde pour ne pas tomber. Là, groggy, elle ne semblait qu'attendre que tu la cueilles. Et c'est vrai que tu fus tenté de le faire. Cependant, le type qui venait de faire l'action la plus épique que t'ais pu voir depuis cette soirée était en train de foncer droit vers le sol. Et, même si tu doutais de pouvoir le rattraper avec ton destrier volant, tu comptais au moins essayer : perdre un homme de cette valeur, dans un monde de fiottes, te semblait inconcevable.

- J'ARRIVE ! TIENS BON ! TENTE DE BATTRE DES BRAS POUR RALENTIR TA CHUTE !

Tu savais pas si ce serait efficace, mais c'était la seule idée qui t'était venue à l'esprit. Allait-il essayer ? Probablement pas, vu à quel point cette idée était stupide. Mais t'essayais tant bien que mal de te la jouer également « céréale », même si tu ne rencontrais pas un franc succès. Tapant de tes pieds dans les côtes du superchien, tout en redressant sa tête, tu le fis aller vers le jeune homme qui venait de rebondir sur un trampoline (ouf!) et commençait à monter à toute allure de plus en plus haut.

Là, fonçant vers lui, tu finis par l'attraper avec tes gros bras pleins de muscles. Le serrant presque tendrement contre toi, comme une maman avec une enfant, tu lui crias ton soulagement de le retrouver en vie.

- À cause de toi, j'ai laissé filer l'essence, fils de pute !

Le problème, c'était que ta monture ne semblait pas supporter le poids de deux personne. Et elle se dirigeait dangereusement vers le sol. Tu compris qu'il n'y aurait qu'un seul d'entre-vous qui pourrait continuer la poursuite sur le dos du superchien. Et que ce type-là, ne serait pas toi. Alors qu'il ne restait plus que quelques mètres avant votre rencontre avec le sol, et que le superchien commençait à ouvrir de gros yeux de bête terrorisée, tu balanças un :

- Bonne chance, camarade ! Fous une droite au mec à l'essence de ma part !

et sautas de la monture. Bon, vu que la chute était de quelques mètres à peine, et que tu mourrais pas à l'atterissage, ça rendait la chose moins épique.

Non loin de là

Il s'était fait frappé, et sa mâchoire lui faisait très, très mal. Mais passé le choc, le contrôleur d'essence reprit ses esprits et commença à s'élancer de nouveau sur les toits. Il avait bien compris que s'il se faisait attraper, c'était la mort assurée. Du coup, il ne comptait pas se faire attraper.

De nouveau sur pied, il fuyait à vive allure, non sans jeter un regard plein de crainte sur le ciel où venait de disparaître le Voyageur masqué et le type sur un chien volant.

Spoiler:

Ne parvenant pas à changer ta position durant cette courte chute, tu tombas sur le flanc ce qui coupa ta respiration. Haletant, tu te remis rapidement debout, ne faisant pas attention à la poussière rougeâtre qui emplissait l'atmosphère : le sol était constitué de terres et de crottes de chien sèches rouges vifs, que tu avais écrasées en tombant et dont tu suspectais l'origine : ta monture avait dû passer par là, et il n'y avait pas que sa cape qui devenait rouge.

Légèrement hébété, tu te mis à marcher vers l'endroit où tu avais laissé le type à l'essence. À pied et en marchant, tu ne risquais pas d'arriver rapidement aussi te mis-tu à courir. Tu espérais ne pas arriver trop tard, bien que tu te doutais que ton allié s'était déjà occupé du type à l'essence. Un allié vraiment très utile, par ailleurs : peut-être que tu lui proposerais de faire un tour avec toi, sur ta montgolfière, et de participer à la mission secrète.

Une montgofière qui était pourtant moins utile que le chien volant que tu lui avais refilé. En parlant de lui, il devenait quoi ?

Près d'un chien à la cape rouge feu.

Après avoir successivement changé de tortionnaire, et servi de vulgaire monture, le superchien en avait marre : tout ce qu'il avait envie, c'était de rentrer chez lui. Ah, ce qu'il regrettait de n'avoir pas d'autre superpouvoir que celui de voler ! Heureusement, le type qui s'était installé sur son dos il y a peu de temps venait de sauter de son dos. Notre chien au poil lustré et blanc comme la neige allait pouvoir enfin reprendre sa drague des jeunes rêveuses.

Mais un grand pouvoir implique de grandes responsabilités et notre chien extraterrestre ne pouvait pas laisser ce pauvre Voyageur qui n'avait rien demandé à personne, se faire tabasser. Non, il devait agir. Se sentant l'âme d'un justicier pour la première fois de sa vie, le chien prit son élan et fonça à toute vitesse sur le tortionnaire. Son objectif, le percuter suffisamment violemment pour lui faire abandonner sa poids et, avec un peu de chance, tomber du toit.

Quant au contrôleur d'essence, il plaçait ses mains devant son visage, tentant tant bien que mal d'encaisser les coups répétés et violents du jeune homme au masque de singe. Ce dernier avait clairement l'avantage et, quand le chien le percuta, le contrôleur ne put même pas se servir de cette soudaine accalmie pour utiliser son pouvoir afin de s'en sortir.

Il passait vraiment, mais alors vraiment, une nuit de merde.

Spoiler:

Reniflant l'air, Junior se mit à courir, parcourant trois mètres là où Darm n'en faisait qu'un seul. Ne sachant pas où allait et désorienté par cette odeur d'essence, il avait décidé de la suivre afin de voir où elle menait. De tout facon, il avait aucune autre piste alors autant se servir de celle-la, non ? En tout cas, il comptait retrouver les méchants monsieurs et leur faire payer toutes leurs vilaines actions... avec les intérêts.

Tenant toujours la gigantesque gamelle au-dessus de lui, il semblait attendre le moment opportun pour la balancer.

Sur sa route, il croisa la moitié du corps d'un doberman, écrasé sous un château d'eau. Cette vision l'emplit encore plus de rage, et le conforta dans sa pensée d'être sur la bonne voie : décidément, les gens qu'il poursuivait ne causaient que le mal autour d'eux ! Il était temps de les mettre hors d'état de nuire.

- Je ne sais pas où vous êtes, je ne sais pas qui vous êtes ! Mais je vais vous retrouver, et je vais vous tuer ! TUER !

Toujours près d'un chien à la cape rouge feu.

Le chien volant revenait vers toi, avec le céréale. Cependant, il n'y avait pas la moindre goutte d'essence en vue, qu'elle soit dans une gourde, dans un bocal ou dans n'importe quel autre contenant. T'étais donc déçu mais également, au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient, interloqué : apparemment, le masqué n'avait pas su dresser la monture, et il se battait avec.

Courant vers eux, tu pus les attraper avant qu'ils ne touchent le sol. Les attrapant par le col, tu leur balanças un :

- Arrêtez de vous battez !

Ta grammaire était digne de celle d'un certain footballeur. Comprenant que le masqué n'était pas suffisamment aguerri pour contrôler la bête, tu le poussas gentiment, choppas le chien par son collier et montas dessus.

- J'prends ta place, mon gars. Si tu tues le cabot, on risque pas d'récupérer l'essence un jour. Essaie quand même d'nous rejoindre, j'sais que t'as pas des mollets de tantouzes !

Le chien ne semblait pas vouloir coopérer, aussi lui attrapas-tu violemment la gorge, l'enfermant entre ton triceps et ton flanc. Sous la menace de ce violent étranglement, le chien se laissa faire et reprit de l'altitude, cessant de se prendre pour un super héros avec sa cape qui se gonflait alors qu'il n'y avait pas le moindre vent.

Sous ton poids, le pauvre chien ne pouvait pas aller bien vite et, même si tu vis rapidement le d'eau du type qui avait l'essence, tu ne semblais pas prêt de le rattraper.

Pas grave, la patience avait toujours été ton fort... Ou pas.

Spoiler: