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Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea]

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Megan Cole
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MessageSujet: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyDim 22 Fév 2015 - 3:28


Cela faisait moins d'une semaine que Megan et son frère avaient déménagé. Disant donc au revoir à Belfort pour aller vivre sur Besançon car la jeune femme, malgré les demandes de son frère, refusait d'aller sur Paris alors que son petit-ami vivait là bas. Pourquoi direz vous? Car elle ne se sent pas à l'aise dans la capitale, elle trouve ça trop fouillis, trop peuplé, pollué et cher. Certes elle aime la compagnie mais... Vivre dans une fourmilière géante ne lui disait vraiment rien. C'est donc ainsi qu'ils avaient emménagé dans un appartement aux bords de Besançon, pour un surface approchant les cent mètres carrés et un loyer pas si abusé, qui était proche des huit cent euros. Bon, ils avaient une cave, un garage, un emplacement de parking aussi sans oublier un petit jardin et un balcon.

Satisfaite, la jeune femme fumait une cigarette sur son nouveau balcon. Malgré le froid, elle portait une petite veste et une jupe courte avec des collants épais. Corey était à l'intérieur, d'où la raison des rideaux tirés pour éviter que le soleil ne pénètre dans la pièce. Elle lança un regard dans le jardin, s'assurant que rien ne permettrait à Ezio, son chat, de s'échapper. Elle était un peu parano avec lui, déjà, il ne sortait jamais donc le laisser prendre l'air l’inquiétait un peu. Terminant sa sucette à cancer, la brune rentrant tranquillement dans la salle à manger, repoussa le rideau en vérifiant qu'elle n'avait pas exposé stupidement son frère à la lumière du jour et alla s'ouvrir une bière.

Il y avait des cartons partout. La plupart des meubles avaient été monté mais seulement la vaisselle et les sous-vêtements avaient été rangé, le reste était laissé à l'abandon pour le moment. Il faut dire qu'avoir déménagé de nuit, à deux et sur une semaine ne les aidait pas à se motiver pour ranger. Sa vautrant sur le nouveau canapé d'angle, elle attrapa son ordinateur pour vérifier ses mails. Elle avait déjà postulé à deux bars, dont un où elle y était déjà allée se produire pour un spectacle avec sa meilleure amie. Mais surtout, elle avait postulé dans une petite boite qui recherchait un infographe qualifié. Bon, elle n'avait jamais travaillé dans ce domaine, n'avait eu que son diplôme: un BTS, mais elle s'y connaissait plutôt bien en audiovisuel. Aucune réponse pour le moment... Déçue, elle se redressa un peu, lança un regard à son frère et lui proposa d'aller manger une pizza en ville, une fois le soleil couché. Un peu surprit par cette proposition, il accepta malgré tout.


------------------------

C'est ainsi qu'après une bonne pizza avec du vin et de la bière, puis un cinéma que Megan était rentrée. Corey était retourné sur l'ordinateur mais elle s'était mise au lit après avoir rangé quelques vêtements. Et à présent, elle ouvrait les yeux sur un couloir qu'elle connaissait trop bien... Des murs en marbres noirs, presque entièrement lisse malgré quelques fissures ici et là. Des vieilles torches à huile suspendue avec une flamme bleuté éclairaient à peine le couloir qui se présentait devant elle. L'algophobe poussa un soupire en comprenant qu'elle avait déjà épuisé toutes ses nuits de liberté. Ce foutu sceau que lui avait posé son seigneur commençait vraiment à l'agacer. Avec ce Sceau de la Solitude, il pouvait lui donner un nombre de nuits de libertés avant qu'elle soit obligée de revenir ici: au temple de la seconde heure du royaume obscur. Appelé aussi: le temple de la douleur.

Megan avança d'une démarche calme mais déterminée. Ses pas résonnèrent et cela apportait une certaine angoisse, comme si elle n'était pas seule ou simplement suivit. Son rythme cardiaque avait un peu augmenté, elle stressait toujours quand elle se retrouvait ici, craignant encore de voir ce que Pijn, son seigneur, avait prévu pour elle cette nuit encore. Ses doigts glissèrent sur le marbre froid, allant jusqu'à lui donner des frissons dans le cou. Elle arrivait enfin au bout du couloir pour déboucher sur une pièce circulaire, avec des estrades sur les cotés et un trône étrange planté en plein milieu. Ce trône semblait être un instrument de torture: des menottes sur les accoudoirs, des sangles ici et là, des pointés acérées sortaient du dossier. C'était bien le trône de son seigneur mais elle fut surprise de ne pas le voir assit dessus.

L'odeur dans cette amphithéâtre était un mélange entre le sang et la moisissure. Une odeur qu'elle n'avait sentit que ici et ne supportait pas le moins du monde. Elle sursauta alors après avoir tourné un peu la tête pour observer les estrades. Son seigneur était à coté d'elle, fixant son siège tout comme elle. A croire qu'il tentait de comprendre la jeune femme ou plutôt: qu'il cherchait à s'amuser et comment l'emmerder.

"Megan... Cela faisait longtemps. Comment vas-tu?"

Malgré son sourire amical, sa voix était froide, dénuée d'émotions. Il passa ses doigts sur l'épaule de la jeune femme et celle-ci sentit comme des lames lui lacérer la peau. Elle grimaça mais se retint de gémir: elle refusait de lui faire se plaisir. La créature cauchemar passa à coté d'elle, se dirigeant vers son fauteuil attitré. Pijn était grand: il approchait le mètre quatre vingt dix pour approximativement soixante ou soixante dix kilos. Grand et fin, ses muscles étaient saillant, sa peau d'un blanc laiteux. Il se promenait toujours torse nu, laissant voir les cicatrises sur son dos, ses épaules ainsi que son torse. Au vu de leurs nombres, il avait subit plus de blessures que Megan ou quiconque... Mais cela était surement pour lui le meilleur moyen de devenir plus fort. Petit fait marquant aussi: il avait un trou dans la poitrine, comme pour signifier l'absence d'un cœur ou de compassion. Que dire de plus à part que cet être glaçait le sang à la jeune femme? Ses yeux d'un vert émeraude étaient hypnotisant mais surtout très effrayant, on pouvait y voir qu'il ne ressentait rien, oui son regard était vide, dénué de tout sentiment. Il se laissa alors tomber sur son trône et croisa les bras. Ses yeux se posèrent justement sur Megan.

"Je t'ai posé une question il me semble. Sa voix était incroyablement calme mais Megan pouvait y sentir le danger si elle continuait à être muette.
-Seigneur... Elle se baissa et posa un genou au sol. Je vais très bien, c'est un plaisir de vous voir.
-Oh, tu as retenu mes cours de politesse et de respect! J'en suis heureux! Il éclata alors d'un rire glacial qui crispa la jeune femme. Un plaisir de me voir? Tu en fais trop ma chère...
-Excusez moi mais... Que me vaut cette visite?
-Toujours aussi pressée et curieuse. Il soupira. J'ai entendu parler de différentes choses. Un indolore qui se promène sans avoir mon sceau, une invocatrice de douleur qui fomenterait quelque chose avec une vieille connaissance à moi. L'existence hypothétique d'un petit frère aussi... Que peux-tu me dire?
-Et bien seigneur... Que je ne sais pas grand chose, je dois bien l'avouer.
-Mensonge! Tu as affronté cette fille au tournoi il y a longtemps! Tu as été vu avec l'indolore à deux reprises! Et le DreamMag fait également mention que ton frère serait devenu Voyageur!
-Pour mon frère... Elle avala difficilement sa salive. Je l'ai rejoins une nuit à Dreamland, mais il n'est qu'un simple rêveur. Le DreamMag semble prendre un malin plaisir à s'acharner sur moi. Pour l'invocatrice, oui je la connais mais... J'ignore avec qui elle prépare quelque chose, je ne l'ai vu que au tournoi et hormis un combat, on n'a très peu échangé de choses elle et moi. Et pour l'indolore... Même s'il est de votre royaume, il est incroyablement faible, il vous encombrerait sire.
-C'est à moi d'en juger. Je poursuivrai cette interrogatoire plus tard. Pour le moment... J'ai envie que tu me divertisses. Montre moi que tu as progressé en ce qui concerne l'art de la torture."

Il claque des doigts et une partie du sol s'ouvrit telle une trappe pour laisser monter un petit élévateur. Dessus y étaient enchainés plusieurs rêveurs. Megan se redressa, poussant un soupire: elle allait encore devoir faire souffrir des rêveurs qui n'avaient rien demandé...
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Nea Wasabi
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Nea Wasabi
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyDim 22 Fév 2015 - 23:21
Depuis plusieurs jours, Nea se sentait littéralement décrépitée. Pour cette même raison entreprit de refaire le crépi de sa chambre, afin de savoir si une amélioration de son environnement extérieur pourrait améliorer son état intérieur. Suite au dernier cauchemar qu’elle avait fait, elle se sentait vulnérable, et à vrai dire, se demandait si elle avait bien fait de quitter la maison de ses parents. Quand elle avait emmené ses meubles, ses livres et sa précieuse cafetière, sa mère l’avait pourtant mise en garde sur les malheurs qui l’attendait dehors. Elle n’en avait pourtant fait qu’à sa tête, pensant aux braves fourmis qui devaient bien s’éloigner de la fourmilière, afin de repérer de la nourriture susceptible d’améliorer la vie de toute la colonie.

Repensant à cette jolie comparaison, elle se rendit compte que les ouvrière ne quittaient jamais vraiment le nid, qu’elles y revenaient toujours. Les sourcils froncés, anxieuse et, une fois de plus, prise de doute, elle tapota nerveusement le mur, exactement là où ça sonnait creux. Tout un pan de la paroi se détacha subitement du mur et tomba à ses pieds, révélant la moisissure qui, due à l’humidité du climat, pénétrait depuis le jardin. En effet, la maison, plutôt vieille, avait besoin de quelques remises à niveau, travail qui n’avait jamais été fait et qui allait s’avérer un puit sans fonds pour les maigres économies de notre jeune entomologiste. Couverte de poussière et toussotant, Nea secoua sa main comme cherchant à abattre un ennemi invisible. Quand la poudre du plâtre délabré retomba au sol, elle se pencha vers l’avant et découvrit avec émerveillement le chemin qu’une colonie de fourmis avait creusé dans le mur, afin de circuler librement du jardin jusqu’à la cuisine. Enfin un événement positif : une invasion de fourmis !

Allant chercher son matériel d’étude dans la pièce voisine, elle sautait déjà de joie, sentant que la vie lui souriait à nouveau. Lorsqu’elle revient sur les lieux de sa découverte, des centaines de fourmis alarmées s’agitaient pour organiser et réparer la drastique situation. Nea commença par annoter ses observations et munie d’une loupe identifiait soigneusement la petite troupe. Pour son plus grand plaisir, apparut une fourmi ailée, et fait étrange, seule en son genre. Cette dernière, mue d’une volonté propre, se lança maladroitement dans les airs, entreprenant le voyage le plus important de sa vie. Notre jeune protagoniste, émerveillée, la contempla s’élever lourdement dans l’atmosphère et disparaître par la fenêtre ouverte. C’est alors que Nea comprit qu’elle-même n’était pas du tout une ouvrière, mais bel et bien un individu sexué qui s’était envolé de la fourmilière pour ne plus jamais y revenir, malgré les difficultés qu’elle aurait à affronter une fois dehors. Heureusement, Nea ne s’intéressa pas d’avantage à la jeune princesse qui, une fois éblouie par la lumière du jour, se vit happer par un oiseau qui passait.

Le soir venu, incapable de sacrifier une seule fourmi, Nea n’avait toujours pas rebouché le trou qui perçait le mur et cherchait une solution inoffensive à son problème, comme la fois où, participant à un stage d’apiculture, elle avait dû se débarrasser de quelques abeilles agacées. Fatiguée, elle éteignit la lumière aux reflets bleuâtres et tomba dans un profond sommeil.


Quand elle rouvrit les yeux, la même lumière bleutée tintait le décor qui l’entourait, mais avec comme différence qu’il s’agissait de la lueur d’une flamme et non de celle d’un vulgaire focus bon marché. A moitié consciente, sentant son corps comme endolori, Nea clignota plusieurs fois des paupières, ne pouvant croire ce que ses pupilles lui révélaient : sa colocataire, à laquelle elle accordait sa confiance absolue, avait dû profiter de son sommeil pour massacrer la colonie de fourmi, fait mis en évidence par l’odeur du sang qui imprégnait les lieux. Etonnamment, l’odeur de moisissure persistait plus forte qu’auparavant, alors que cette dernière avait apparemment refait le crépi, d’un lisse parfait et repeint les murs – OMG - en noir. Écarquillant au maximum les yeux, Nea ne pouvait accepter que son amie lui avait caché pendant si longtemps sa nature ténébreuse. Observant avec un peu plus de recul, elle se rendit finalement compte qu’il ne s’agissait pas du tout de sa chambre.

En effet, Nea gisait, accompagnés d’autres individus, sur le sol froid et dur et non dans son lit douillet. Prenant peur, elle chercha à s’éloigner de l’homme qui, à côté d’elle, n’avait pas du tout l’air dans son état normal et s’apprêtait à lui vomir dessus.*Non ! un alcoolique !* imagina-t-elle alors qu’elle s’inclinait sur le côté, esquivant le reflux d’alcool qui atterrit à ses genoux. Terrorisée, accompagnées d’étrangers, elle sentit le métal glacé qui menottait ses fragiles poignets au sol et ne la laissait pas se relever, l’obligeant à rester agenouillée. Ses doigts se resserrèrent autour de ses liens comme tentant magiquement de les ôter, et alors que ses yeux exorbités tentaient de comprendre la situation, son cœur s’emballa dans une course effrénée. Elle gémit et trop terrorisée pour ouvrir la bouche, chercha du regard quelqu’un de connu, une valeur sure, un élément bienveillant et sécurisant.

Dans l’obscurité de la pièce, s’élevaient d’intimidantes estrades, et un trône – probablement tiré d’un cachot de torture du moyen-âge - dominait le cercle, ses pointes acérées déchirant sans pitié les critères esthétiques à la mode. Le tout avait l’air d’un lieu de tournage et très certainement les deux personnes qui se tenaient au centre en étaient les protagonistes.

Nea, confondue par la noirceur de la salle, avait d’abord eut l’impression qu’ils se roulaient un patin, mais fut grandement désillusionnée quand elle se rendit compte que la jeune femme n’était absolument pas penchée sur l’homme assis, et qu’au contraire, elle semblait lui vouer une certaine révérence distanciée, comme mue par un sentiment de répulsion et de peur. C’est alors qu’elle aperçut les nombreuses cicatrices qui ornaient le corps de l’homme et qui en disaient long sur le tempérament de ce dernier, ainsi que…

*Non ! Impossible, impossible, impossible.* Se répéta-t-elle intérieurement. *Sans cœur, personne ne peut physiquement vivre, c’est contre les lois de la nature…*

Plus déboussolée que jamais, remettant finalement en doute ses certitudes sur les croyances acquises plus jeune grâce à la science, elle sentait sa pression chuter, et s’évanouit le temps d’un battement d’aile. Face contre terre, elle sentit le gout de la poussière épicer sa langue et le vomi du voisin humidifier ses habits. Alors qu’elle se recomposait, Nea discernait vaguement les autres détenus qui s’agitaient, tirant sur leurs chaines et élevant prudemment la voix.

« Détachez-moi » murmura l’un d’entre eux. « C’est quoi ce bordel ? » lança un autre, encouragé par l’audace du premier.

Nea rouvrit les yeux et se retrouva nez à antennes avec un centipède bien familier des sous-sols humides, une scutigère pour être plus précis. Le mille-pattes, surpris de cette rencontre fortuite, salua et fit demi-tour. Connaissant l’animal, heureuse de reconnaître enfin quelque chose dans cet univers inconnu, elle se recomposa et se releva tant bien que mal, prestant nouvellement attention au monde étrange qui l’entourait. Les prisonniers, alimentés par leur peur croissante s’indignaient à présent tous en cœur, criant et appelant à l’aide. L’un d’eux, aux allures de palefrenier équestre hennit de mécontentement. Nea, muette de peur, porta tous ses espoirs sur la jeune femme qui se tenait en face d’eux, espérant une aide quelconque de sa part, les yeux plein de larmes.
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Megan Cole
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyVen 27 Fév 2015 - 19:58


La jeune femme s'était tournée vers les rêveurs qui venaient d'apparaitre en sortant du plancher. Ils étaient sept, comme si c'était un clin d’œil de Pijn pour sous entendre que cette nuit lui porterait peut-être chance. Enfin, elle s'imaginait surement des choses car son seigneur ne devait pas connaitre la référence et encore moins le sens du mot humour. Ils étaient comme toujours enchainés et la plupart paniquaient déjà sans savoir ce qui les attendaient. La jeune femme soupira, passa ses doigts dans ses cheveux et tourna la tête pour voir que son seigneur l'observait attentivement. Si elle les tuait trop vite, il la punirait, si elle ne les faisait pas bien souffrir, il en ferait autant. En simple, elle était dos au mur et ne voyait pas comment agir autrement. L'un des rêveurs hurla pour qu'on le libère, une femme tremblait comme une feuille un peu plus loin et un autre se mit à crier à son tour. Mais au milieu de cette scène, Megan remarqua que l'une d'entre elle ne semblait pas inquiète. En effet, une jeune femme, les cheveux bruns un peu coupé au bol mais avec des tresses relativement longues sur les cotés. Cette fille faisait tâche dans ce tableau, elle ne semblait ne rien à faire ici... Mais malheureusement pour elle, elle y était.

L'un d'eux, un adolescent, continuait de hurler pour qu'on le libère. Il tentait de prendre un ton autoritaire mais le tremblement dans sa voix était trop perceptible pour être convaincant. Reste qu'il la ramenait trop et Megan n'avait pas envie de l'entendre brailler tout le reste de la nuit. Elle avança donc vers lui, fit craquer ses doigts puis sa nuque et se figea à un mètre du jeune homme qui la toisa d'un regard haineux. On pouvait également voir la peur dans son regard mais celle-ci le rendait aussi furieux qu'une bête blessée ou acculée. Sans attendre, il se jeta sur elle en hurlant. Megan leva une main, bloqua la bras de l'adolescent et colla un uppercut dans le thorax du garçon de son autre main. Elle avait fait ça avec une telle nonchalance qu'on aurait pensé à une simple tape amicale. Mais l'ado tomba à genoux, le souffle coupé par le choc. L'algophobe se pencha sur lui, attrapa sa nuque et lui envoya une amplification de douleur, les veines de son bras de sa main gonflèrent pour virer au noir, montrant qu'elle usait bien de son pouvoir. Il hurla de douleur puis plus rien, celle-ci était si intense qu'elle lui coupait la respiration. Des larmes tombèrent de ses joues pour s'écraser sur le sol, surement que toute combativité venait de le quitter. Prise un peu de pitié pour lui, Megan eut envie de l'achever. Elle serra sa nuque, le faisant crier de nouveau, puis le libéra de son étreinte. Si elle le tuait trop vite, Pijn allait être de mauvaise humeur car elle bâclait le travail.

Poussant un soupire, elle se redressa et observa la jeune femme qui avait déjà attiré son attention un peu plus tôt. Megan se dirigea vers elle, non pas avec l'envie de défigurer son visage par la douleur, juste par curiosité. Pourquoi cette rêveuse était ici alors qu'elle ne semblait ni craindre l'obscurité, ni la douleur. Se retrouvait-elle ici juste à cause de la "faute à pas de chance"? Probablement, mais elle voulait en avoir le cœur net.

"Tu semble t'être trompée d'endroit toi, non?
-Tu n'es pas là pour discuter avec les jouets Megan."

La voix de Pijn avait été à peine plus forte qu'un murmure et pourtant sa voix avait résonné dans l'amphithéâtre. Faisant frissonner la jeune femme qui empoigna alors la rêveuse par la gorge pour la surélevé, lui laissant ses orteils toucher à peine le sol. Cela l'embêtait, elle aurait bien voulu comprendre pourquoi cette fille l'intriguait, mais elle ne pouvait pas trop faire autrement. Elle eut alors une idée et fit un petit sourire. Serrant son poing, elle frappa la rêveuse en plein ventre, utilisant dans la foulée son pouvoir, mais son endorphine cette fois. L'idée était simple: soulager directement la douleur de la fille. Mais ce petit jeu ne tiendrait pas longtemps avant d'être découvert. Se penchant sur la jeune femme, Megan laissa ses cheveux tomber sur son visage pour se dissimuler un peu des yeux de son maitre.

"Joue le jeu et fais croire que tu as mal... Ou peur. Ou mieux encore: les deux."
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Nea Wasabi
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyLun 2 Mar 2015 - 23:22
Leurs regards se croisèrent. Nea, qui cherchait un appui à l’aide de ses yeux humides, rencontra un regard froid et stérile mais étrangement tinté de curiosité. En effet, l’algophobe, surprise de la venue de Nea dans le royaume obscur, la toisait avec interrogation. Notre protagoniste reconnut le vilain défaut contre lequel sa mère l’avait incessamment mise en garde, mais il semblait qu’elle-même le voyait, à présent, plus comme une qualité indispensable à la survie qu’une tare socialement inacceptable. Le silence, qui auparavant régnait sur la salle, n’était à présent qu’un souvenir agréable aux oreilles de Nea, et le bourdonnement des autres prisonniers ne faisait que s’intensifier. Ces cris entrecroisés lui rappelaient la place de jeux qu’elle observait depuis son balcon. C’est ainsi que cet univers inconnu et terrifiant s’agrégeait au fil des minutes d’éléments plutôt familiers à Nea, qui lui permirent de relâcher la tension dans les muscles de son corps, même si elle restait relativement rigide à cause du vacarme.

En effet, Nea détestait le boucan. Elle ne supportait pas l’effervescence de groupe, et la soudaine agitation qui animait la salle l’insupportait. Sa peur de l’inconnu s’estompait peu à peu alors que son dégout augmentait significativement. L’adolescent en pleine ébullition, qui hurlait et tirait sur ses chaînes, lui faisait plisser les yeux de désapprobation. Alors que le regard de Megan quittait la silhouette de Nea pour s’attarder sur le bruyant prisonnier, notre jeune entomologiste lança ses dents aiguisée à l’assaut de ses menottes, et libéra ses mains pour pouvoir se boucher les oreilles. Quand elle vit la donzelle abattre le pauvre bougre en quelques coups et le laisser gésir en sueur sur le sol, elle relâcha la pression de ses doigts sur ses tragus, et replaça ses poignets dans l’étroite emprise des chaines. Nea, dans son délire onirique, se persuada que la jeune femme l’avait secourue en faisant taire le bruyant énergumène. Elle l’aidait, sans aucun doute, et alors qu’elle s’approchait à présent de Nea, cette dernière lui adressa un léger sourire reconnaissant.

"Tu sembles t'être trompée d'endroit toi, non?"

Trompée d’endroit ? Nea resta perplexe, elle ne comprenait pas vraiment la question, qui semblait sous-entendre qu’elle s’était bêtement confondue de porte. D’ailleurs, comme avait-elle atterri ici, où était-elle ? On l’avait sûrement séquestrée alors qu’elle s’était endormie dans sa chambre, mais dans quel but ? Alors qu’elle s’apprêtait à affirmer que sa famille n’avait pas d’argent et que la rançon qu’ils pourraient obtenir serait bien maigre, la voix du Seigneur du Royaume Obscur trancha d’air, rêche et coupante.

"Tu n'es pas là pour discuter avec les jouets Megan."

Jouets ? Nea se frigorifia et pensa à ses propres jouets, ses coléoptères de plastique, sa mouche en peluche, son train scarabée. Elle se rendit compte qu’aux yeux de cet horrible personnage, Nea était une simple babiole. Comment un être humain pouvait-il servir de gadget ?
L’algophobe, de par ses actes, répondit à sa question. Suspendue dans les airs, le cou étreint pas la puissante main responsable de l’uppercut qui avait abattu l’adolescent, Nea entra une nouvelle fois en panique, ne comprenant pas du tout ce qui lui arrivait. La situation lui rappelait pourtant son premier jour à l’école, quand ses camarades de classe l’avait prise de bouc-émissaire. Le regard agité, elle vit le petit sourire se dessiner sur les lèvres de Megan suivit du poing qui s’enfonça dans sa panse. La vive douleur, qui expulsa ses yeux de leurs orbites, s’atténua presque immédiatement après l’impact. Même si la douleur avait disparue, le souffle ne lui revenait pas aux lèvres et ses poumons écrivirent une lettre de protestation au ministre des affaires internes.

"Joue le jeu et fais croire que tu as mal... Ou peur. Ou mieux encore: les deux."

Jouer le jeu ? Décidément, ces individus avaient une notion différente de la sienne de la signification de « jouer ».
*Comment ça faire semblant que j’ai mal ? Mais bien sûr que j’ai mal, tu m’étouffes !* pensa Nea, alors qu’elle commençait à manquer d’air. Au bord de la démission, ses poumons, qui obtinrent l’aval du ministère pour agir, commencèrent à s’enfler avec une pompe à double embout, de celle qui s’utilise pour gonfler les pneus des vélos. La poitrine de Nea commença à augmenter de volume, comme un ballon de baudruche, suivit par ses membres. Entre les doigts de Megan, son cou devient aussi gros qu’une cheminée d’usine et sa tête plus épaisse que la fumée s’en échappant. À la plus grande surprise des autres rêveurs, notre jeune protagoniste, qui ressemblait à un gros bébé surdimensionné, atteint l’apogée de sa carrière de montgolfière et explosa en silence, déversant un flot de cafards en plastique sur Megan et les autres rêveurs.

La majorité des cafards, ne comprenant pas comment ils avaient atterris dans ce cachot moisi, firent leurs adieux et filèrent à l’anglaise en direction du magasin de jouets. Un seul d’entre eux, plus gros, velu et moche que la moyenne, resta comme paralysé aux milieux des géants énergumènes qui hurlaient en désordre. Croisant le regard de l’alcoolique, la blatte vit ce dernier lever la main haut dans l’obscurité dans le but de l’écraser. Quand, dans l’attente du coup, elle se vit soudainement métamorphosée à nouveau en humaine, la main de l’alcoolique sur les fesses. Un gémissement d’horreur s’échappa de ses lèvres alors qu’elle envoyait valser l’ivrogne sur son voisin d’à côté. Quelque peu chamboulée, Nea se retourna les yeux écarquillés en direction de Megan et dans un murmure timide mais décidé chuchota :

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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyDim 22 Mar 2015 - 20:50


Un rire résonna dans l'immense pièce dédiée à la douleur allant jusqu'à couvrir le bruit des chaines ou des gémissements. Megan riait de bon cœur, chose qu'elle n'aurait jamais imaginé possible au temple de la douleur et sous le regard hagard de son seigneur. Quelques secondes auparavant, la rêveuse avait comme enflé avant d'exploser en une multitude de cafards. Pourquoi des cafards? Megan l'ignorait mais la scène l'avait déjà amusé. Mais le clou du spectacle était que l'un des rêveurs, un homme dans la fleur de l'âge, voir surement alcoolique si on regarde son nez étrangement rouge, avait tenté d'écraser le plus gros des insectes. Et là, la jeune rêveuse avait reprit son apparemment, se prenant une magnifique fessée par l'autre rêveur. L'algophobe s'en tenait les cotes à force de rire, elle en avait même mal ainsi qu'aux abdominaux. La jeune femme expulsa l'homme qui lui avait peloté, involontairement, les fesses pour ensuite dire qu'elle n'était pas un jouet.

Megan tentait de reprendre son souffle, mais les larmes à ses yeux prouvaient qu'elle allait encore mettre un peu de temps. C'est là qu'une sensation atroce et désagréable se répandit dans la pièce telle un nuage toxique. La peau de la Voyageuse commençait à la démanger et une sueur froide lui coula lentement dans le dos pour la faire frissonner. Son seigneur s'était avancé vers les rêveurs et ne semblait pas du tout apprécier que les victimes amusent leur bourreau. Sa main se posa sur l'épaule de l'algophobe. L'instant suivant, toute trace de rire avait disparu, laissant place à un hurlement de douleur sinistre. Tout le corps de Megan était comme traverser de lames de part en part, des lames chauffées voir incandescente. Mais pire encore, tout ceci n'était pas qu'une simple sensation car du sang avait giclé, souillant le sol et le visage de plusieurs rêveurs qui avaient eu le malheur d'être trop proche de la scène.

Megan tomba à genoux, le souffle court et avec le tournis. Tout son corps lui faisait un mal de chien et elle n'arrivait pas à se concentrer pour utiliser son endorphine. C'était comme si elle voyait le bouton pour activer le pouvoir, mais qu'un mur invisible l'empêchait de l'atteindre alors qu'elle était à quelques centimètres de lui. Elle s'effondra alors sur le coté, le regard dans le vague.

"Tu n'es pas là pour t'amuser de cette façon avec les jouets Megan. Même si je reconnais que celle-ci est intéressante."

Il affichait un sourire satisfait. Megan, malgré son état, le soupçonnait de l'avoir agressé juste pour son bon plaisir, juste pour garder cette ambiance lourde dans son temple. Car il se délectait de la peur de la rêveuse ainsi que celle des autres. Elle pensait même que lui aussi avait trouvé la scène amusante. Mais pour une raison inconnue, il avait voulu punir Megan pour avoir rit. Ou alors, il s'était rendu compte qu'elle avait utiliser son pouvoir sur la rêveuse? Le bruit d'un claquement de doigt se fit entendre et les douleurs de la jeune femme s'estompaient, un peu. Elle sentit qu'elle pouvait se relever sans trop souffrir et son rythme cardiaque se calmait déjà. Tenant enfin debout, elle se tenait les cotes qui lui faisaient encore mal. Grimaçant un peu, elle lança un regard à Pijn.

"Si on peut même pas rire d'une scène ridicule...
-Je me moque bien que tu t'amuse ou rigole. Mais tu es là pour les faire souffrir pas pour faire semblant. Son visage s'approcha très près de celui de Megan. Suis-je suffisamment clair?"

Sur ce, le seigneur recula tranquillement pour retourner s'assoir sur son trône. Megan vacilla un peu, ferma les yeux avant de prendre une longue inspiration. Elle eut envie de l'envoyer chier, de lui dire qu'elle en avait marre de lui. Mais elle n'était pas suicidaire. Certes, certains disaient d'elle que c'était LA masochiste de Dreamland mais elle ne l'était pas haut point de risquer sa vie face à la créature la moins enclin à la pitié du monde onirique. L'ivrogne se mit alors à hurler, son cerveau venait surement de terminer l'analyse de la scène et le sang qui recouvrait son visage donnait surement envie de hurler. Megan avança vers lui, attrapa son bras et lui fit faire une rotation pour le briser d'un coup sec. L'homme couina de douleur et s'écroula ensuite: calmé par la douleur et la peur.

Megan se tourna de nouveau vers la rêveuse, à présent libre de ses mouvements. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne s'était pas enfuie. La peur ou bien l'incompréhension? Ou l'envie de savoir ce qu'il se passait ici peut-être? Quoique, ce n'était qu'une rêveuse, sa suggestion ne devait pas être à son maximum pensa alors l'algophobe. Alors que d'autres rêveurs commençaient à crier de nouveau pour qu'on les libère, Megan attrapa la jeune femme par les cheveux et la traina sur le sol avant de la soulever pour la regarder dans les yeux.

"Puis-je savoir ton nom avant que je te tue?"

Certains rêveurs lui avaient déjà donné envie de les faire souffrir, de les tuer, mais celle-ci n'en faisait pas partie. Celle-ci semblait innocente et surtout malchanceuse de s'être retrouvée ici. De ce que Megan voyait dans ses yeux, la peur n'était pas celle de la douleur, mais plutôt de l'incompréhension devant ce qu'elle vivait. La voix de Pijn se fit alors entendre en échos.

Ne sois pas si pressée, fais la donc souffrir d'avantage. Je veux qu'elle implore la mort.

Megan ferma les yeux tout en grimaçant, elle aurait préféré l'achever rapidement pour lui éviter une nuit si atroce. Elle la projeta alors sur l'ivrogne, les couchant les deux au sol. L'impact semblait avoir brisé le nez rouge de l'homme car un filet de sang s'en échappait. Involontairement ou non, Megan avait choisit cette option pour moins maltraiter la rêveuse. Elle n'arrivait pas à la torturer gratuitement comme avec les autres. Elle s'accroupit alors à coté des deux rêveurs et les observait en cherchant comment gagner du temps jusqu'au réveil.

"Je suis désolée, mais la nuit risque d'être longue..."
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyLun 5 Oct 2015 - 22:45

Eva était entravée. Ses poignets lui faisaient mal, cisaillés par les maillons d'une chaîne trop aiguës. Ses chevilles étaient elles aussi attachées. Le sol sous elle était froid, dur. Simplement vêtue d'une tunique de laine vert amande, qui lui descendait à mi-cuisse, et de ses sous-vêtements, ses jambes étaient glacées par le contact avec la dalle sur laquelle elle reposait. Ses mains et pieds s'engourdissaient, immobile, assise les jambes repliées sur le coté, le buste voûté, les bras liés dans le dos. Autour d'elle, ça sentait la peur, la promiscuité. D'autres personnes, qui puaient la sueur et le parfum bon marché. Ils empestaient l'angoisse, c'était horrible. L'odeur la prenait à la gorge, la mettant dans la même ambiance intérieure. Elle gardait les yeux fermés, serrant les paupières de toute ses forces, comme si cela allait faire passer les autres stimulations sensorielles. Elle entendait des gémissements, mais surtout les frottements des corps les uns à coté des autres, les uns contre les autres.

Elle se cabra violemment quand elle sentit quelqu'un ou quelque chose s'appuyer dans son dos, repoussant cette intrusion avec un sifflement de colère et d'anxiété, qui s'échappa entre ses petites dents. Ouvrant les yeux avec parcimonie, elle vit, entre ses mèches qui lui tombaient délibérément devant les yeux, qu'elle était effectivement entourée de gens, des gens attachés comme elle, sur le sol. Et autour ... Elle faillit s'étouffer et ferma à nouveau les yeux. Elle n'osait pas, elle avait trop peur, elle*Allez, je dois me calmer. Respirer, lentement, reprendre contenance. Il n'y a rien de dangereux, rien de dangereux*tournait presque à la crise hystérique. Enfonçant ses ongles dans ses paumes, Eva se reprit intérieurement. Le corps ne voulait pas suivre.

Inspiration tremblante, un rien sifflante, qu'elle avorta en l'entendant. Elle réitéra sa tentative, réussit presque à être convaincante pour elle-même. Expiration, qu'elle tenta de maîtriser dans ses trémolos et son rythme haletant. Elle retint à grand peine un cri quand elle sentit qu'on lui touchait l'épaule droite. Cela lui avait paru pointu, mais ce n'était que ... Un coude, voilà, c'était un coude ! Rien de plus, rien de plus ! Elle pu se calmer un peu davantage. Elle n'osait cependant pas lever la tête, la gardait baissée, ses traits à demi masqué par sa frange. Elle se recroquevilla un peu plus, tentant d'observer furtivement ce qui se passait.

Elle entendait des voix qui discutaient, mais ne cherchait pas à comprendre ce qui se disait. Devant, derrière, et de chaque coté, d'autres captifs, qui pour la plupart gémissaient leur terreur lamentablement. Certains criaient, même. Eva n'en menait guère plus large, cependant elle réussissait à garder le silence, trop orgueilleuse même dans la brume des rêves pour s'abaisser à couiner de peur, étalée sur le sol parmi des inconnus qui puaient. "Totalement hors de question", aurait-elle jeté, si elle était moins étranglée par la trouille.

Elle pouvait distinguer que celle qui était juste devant venait de se relever. Le regard d'Eva fut attiré par la coiffure singulière de sa comparse captive. Atypique, mais pas de mauvais goût, jugea-t-elle. Oui, ce n'était pas mal, vraiment. Elle rabaissa la tête précipitamment, en ayant soudain peur, à la vue de quelque chose qui courrait sur le sol. Elle savait, elle le savait bien, que ça n'était pas ce qu'elle avait cru apercevoir, oui, mais ... Elle sentais déjà la morsure sur sa peau, en était tétanisée par le simple souvenir. La douleur, l'impuissance, cette sensation de viol, les crochets (forcipules, avait-elle appris, mais cela revenait au même) qui se refermaient, s'enfonçaient dans sa chair.

Le mille-pattes s'éloigna, elle ferma les yeux, étouffa un sanglot, le ravalant au prix d'un gros effort. Tout son travail pour se calmer était réduit à néant. Se concentrant sur elle-même, la londonienne oublia tout ce qui l'entourait pendant quelques longues secondes, elle se reprit, moins vite qu'elle ne l'avait déjà fait, mais plus efficacement. Si efficacement d'ailleurs qu'elle se demanda soudain pourquoi elle baissait la tête ainsi. De quoi avait-elle peur, hein ? Une fois l'état de choc passé, la prudence ne voulait plus rien dire. La relevant soudain, elle chassa les mèches ondulées de ses yeux d'un mouvement de tête, ouvrant grandes ses prunelles à la couleur si voyante. Juste à temps pour voir celle qui était devant elle disparaître dans un *POUF* de vapeur blanche. Hébétée, Eva cligna des yeux, une fois, deux fois, puis les leva vers celle qui se tenait debout, face à elle, qui lui parut tout aussi étonnée.

"Attends ... Quoi ? C'est quoi ce délire ?" 
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyDim 8 Nov 2015 - 19:14


Elle n'eut finalement pas besoin de gagner du temps. La rêveuse explosa dans un nuage de fumée signe habituel du réveil. Au moins celle-ci serait tranquille pour le reste de la nuit. Megan lança un bref regard à son seigneur qui l'observait toujours, attendant de voir les autres se faire torturer. Megan savait ce qu'elle devait faire, que cela lui plaise ou non. Lâchant un soupire elle se focalisa de nouveau sur les rêveurs, ses victimes. Là, elle observa une jeune femme, voir peut-être même une adolescente qui l'observait avec un regard surprit, ses yeux ronds grands ouvert fixaient l'algophobe. Megan nota que le bleu de ses yeux étaient incroyable, lui rappelant vaguement quelque chose, mais elle ignorait quoi. La rêveuse semblait moins perdue que les autres, allant jusqu'à demander ce que c'était que ce délire. En guise de réponse, Megan lui colla un revers de la main sans trop de ménagement. C'était gratuit, violent et elle n'y prit aucun plaisir. Sauf que Pijn observait, elle ne pouvait simplement pas lui expliquer où cette rêveuse était, ni la rassurer et encore moins l'aider. Les représailles que subiraient Megan seraient bien pire que ce que cette inconnue pourrait subir cette nuit.

Un des rêveurs hurla et tira de toutes ses forces sur ses chaines, parvenant même à se libérer. Ses muscles saillants gonflaient à vue d’œil, il développait une force physique incroyable comme s'il se transformait en Hulk. Le seigneur cauchemar eut un raclement de gorge, simple commentaire voulait faire comprendre à sa marionnette qu'elle devait faire quelque chose avec ce petit imprévu. Megan se tourna vers le rêveur, voulu le frapper mais ce dernier fut plus rapide. Il colla un puissant uppercut à la jeune femme qui fut alors soulevée du sol, le souffle coupé. Un autre coup de poing vint lui percuter le menton avant de lui faire faire un tour sur elle même pour finalement s'écrouler sur le sol de façon peu glorieuse, pour ne pas dire pathétique. Pijn eut un rictus.

"Tu vas te laisser maltraiter par le bétail ou tu vas finalement apprendre à l'éduquer?"

Folle de rage, Megan se redresse et se planta sur ses jambes en observant le mini-Hulk qui lui fonçait dessus, bave aux lèvres. Il donna un crochet du droit, Megan se cambra en arrière, esquivant l'énorme poing qui effleura à peine son menton. L'homme leva l'autre poing mais trop tard, la jeune femme lui balayait une jambe pour le faire tomber au sol. Elle s'assit alors sur son torse et lui colla plusieurs coups en plein visage, lui brisant le nez et la mâchoire. Alors qu'elle se redressait, ses doigts effleurèrent le rêveur et elle activa son pouvoir. Ses veines gonflèrent et devinrent plus foncées pour virer au noir. Le même phénomène se produisit sur le rêveur qui hurla alors de douleur. La jeune femme venait d'amplifier ses douleurs, triplant ainsi ce qu'il endurait.

L'homme perdit alors en musculature, redevenant comme il était au départ. Ses hurlements résonnaient sans fin dans l'amphithéâtre du seigneur de la douleur qui lui jubilait de ce spectacle. La peur et la douleur avaient eut raison de ce rêveur qui se roulait en boule dans son propre sang. Megan essuya d'un revers de main le sang qui avait coulé le long de son menton puis elle tourna de nouveau ses yeux bleus cyan vers la rêveuse aux cheveux blancs. Celle-ci ne semblait pas lié à la peur de ce royaume, du moins pas forcément à la douleur. Elle semblait également moins troublée ou en tout cas moins perdue que les autres. Si celle-ci était en train de s'éveiller au rang de Voyageur, Megan devrait la tuer rapidement. Un autre pantin sous les ordres de Pijn n'était pas une bonne idée.

Megan attrapa la rêveuse par la gorge et la plaqua au sol, activant son pouvoir une nouvelle fois: lésion. Créant une vague de douleur dans la gorge, la nuque et les épaules de la rêveuse. C'était surement comme sentir de l'acier chauffé à vif pour le contact avec la main de Megan, le reste des zones touchées devaient lui se comparer à une multitude d'aiguilles perforant la peau, la chaire et les muscles.

"Tu semble bien pressée de la tuer..."

La phrase de Pijn résonna et à peine eut-il parlé que le haut de Megan se déchira dans le dos, laissant apparaitre une énorme balafre comme si un ours ou quelque chose d'encore plus gros venait de l'attaquer. Elle lâcha la rêveuse, roula sur le coté pour fixer le plafond. le contact froid avec le sol apaisa un peu la blessure dans son dos. Elle reprit son souffle, ferma les yeux, prit une longue inspiration.

"Je fais ce que vous me dites... Les torturer, elle n'allait pas mourir pour si peu, non?"

Le seigneur se leva alors de son trône pour le plus grand déplaisir de Megan qui pensa alors qu'elle allait se faire torturer à son tour. Pijn avança d'un pas conquérant vers les rêveurs. Il leva la main vers l'un d'eux qui fut alors soulevé du sol, ses vêtements explosèrent en lambeaux, sa chaire également, son sang éclaboussa le sol et les autres rêveurs. L'instant suivant, l'homme tomba au sol, ses plaies semblaient avoir disparu, ne laissant que la douleur ronger son corps et son esprit.

"C'est comme une poigne d'acier dans un gant de velours ma chère. Il faut savoir faire mal, très mal même mais sans que cela soit dangereux pour la vie de ta victime. Imagine que tu voudrais leurs soutirer des informations. Irais-tu leurs détruire les cordes vocales? Non, bien sur que non."

Megan se redressa tant bien que mal, elle aurait très bien été pu utiliser son endorphine, mais jouer de ses douleurs allaient forcément lui servir à un moment ou un autre. Elle vacilla une fois debout, sa vision était un peu trouble. La blessure que lui avait infligé son seigneur devait être plus profonde que ce qu'elle imaginait. En même temps, voir une plaie dans son dos n'était pas évident...
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyJeu 10 Déc 2015 - 22:02

Eva était complètement perdue. Elle ne comprenait vraiment rien, et pourtant son esprit aspirait désespérément à cela. A son simulacre, plutôt, mais cela revenait au même pour elle. Qu'une cohérence lui apparaisse, quelle qu'elle soit, n'importe quoi. Mais non. Rien que des cris, la promiscuité d'inconnus dans une angoisse aussi glacée que le carrelage du sol, et le regard d'une jeune femme, debout devant elle. La rêveuse s'était jetée dessus, sans chercher plus. Les yeux qu'elle voyait, leur bleu si intense et cependant nuancé, faisait écho, puissamment, avec sa mémoire, récente et ancienne. Cela n'alla cependant pas plus loin. La mandale que la brune lui décocha la fit s'étaler, heurtant dans sa chute un de ses comparses attachés par terre. Le coup était parti trop vite pour que la rêveuse puisse ne serait-ce que s'en rendre compte. Elle le prit de plein fouet, tout un coté de sa tête s'engourdissant alors qu'elle se sentait projetée. Elle ne put se rattraper avec ses mains, étant attachée, mais eut le réflexe de ne pas exposer sa tête en premier. Elle tomba sur son épaule, heurtant le dos d'un autre, qui en fut bien plus alarmée qu'elle. Il bondit presque (il restait entravé, le bougre, tout de même), lui ménageant sans le vouloir un peu plus de place pour qu'elle s'étale. Ce qu'Eva fit, alors que son visage lui cuisait. Elle failli se mordre la lèvre sous le choc pourtant déjà amorti, augmentant encore l'inconfort.

Se redressant péniblement par des tortillements *je ne veux pas rester comme ça par terre, pas avec tous ces gens autour*, la pauvre fille parvint à retrouver une position un peu stable, très machinalement somme toute; ses pensées voguaient ailleurs, gardant cependant le carcan étouffant de l'étreinte des liens sur ses membres. Le mille-pattes faisait quelque sens, thématiquement, avec ce qui venait de lui arriver, à ses yeux. Que pouvait-il arriver, après cette funeste évocation, si ce n'est quelque chose d'au moins aussi désagréable. Au moins ... Elle s'en tirait à bon compte, sans aucun doute.

Pas vraiment de quoi se sentir plus à l'aise, cependant. Elle avait mal à la joue, était toujours aussi gênée par ses autres sens, entre les odeurs, dont elle commençait à s'accommoder tant bien que mal (c'était bien un dégoût propre aux petites pestes difficiles dans son genre, d'être si facilement gênée par les odeurs), et les bruits. Elle sursauta de génuine façon lorsque l'un des autres prisonniers hurla soudain, se libérant de ses liens et défiant apparemment ceux qui les gardaient. Eva n'accorda qu'une importance très brève à cela, et concentra son attention sur un haut personnage, planté derrière sa tortionnaire qui lui libérait la vue en étant ainsi prise à parti par le tas de muscle instantané. Lui était sec, aussi sec qu'un cadavre, mais émanait de son corps profilé une vitalité phénoménale, d'une douloureuse (pas d'autres mots) vitalité même, comme si sa présence seule ne pouvait être sans que les entités alentours en soient écorchées dans leur existence même, pathétique face à cette pâle créature racée. Il avait l'apparence d'un bien insolite démon; la jeune femme en était fascinée, ne pouvant détacher ses yeux de la poitrine de l'être, vastement percée. Ce trou se moquait d'elle, semblait-il, soulignant la suffisance de celui qui l'arborait, plus complet que n'importe qui d'autre, alors qu'il était largement vide. La captive n'osait pas regarder au dessus, de peur d'y voir quelque chose qui rendrait le portrait insupportable. Rien que d'imaginer sa tête ses *sa bouche ?**Quoi ?* Elle venait d'entendre une voix, ses échos au creux de ses oreilles, dans sa tête, elle ne savait pas, mais que ...

Les cris vinrent fissurer ses interrogations vaguement paniquées, la ramenant brutalement à sa position alors que le combat pour la liberté d'un courageux se finissait, dans ses efforts vains pour évacuer sa défaite. On aurait dit qu'il allait se déchirer la gorge à hurler, aux oreilles d'Eva. Elle n'en remarqua presque pas la brune qui revenait vers elle, les restes d'un filet de sang aux coins de ses lèvres (pulpeuses par ailleurs, notait-elle distraitement). En la voyant arriver, elle devina cependant son intention, esquissa un mot en amorçant un mouvement de recul, mais rien n'y fit. En un instant sa poigne lui enserrait la gorge, complétant par là-même le mouvement de la rêveuse, en la faisant basculer sur le dos. Elle eut beau tenter de se débattre, ses chaînes lui interdisaient de faire quelque chose de plus efficace que se tortiller inutilement sur les carreaux. Le temps de planter ses prunelles dans celles de son agresseuse, et une impulsion lui écorcha les nerfs, partant des doigts impitoyables plantés dans son cou fin. La morsure *ne soit pas bête, pas encore, il faut que* de la douleur contracta brutalement tous ses muscles, alors qu'elle se cabrait en vain sous la poigne sans âme. Les traits convulsés, sa bouche s'ouvrit en un cri silencieux qu'elle ne pouvait réprimer, alors que sa vue se troublait. Elle allait en mourir, ce n'était pas possible autrement, la chose était la pire qu'elle aie pu ressentir depuis ... *n'y pense plus, tu te fais du m*

En même temps que la voix semblait de nouveau résonner dans sa tête, la pression qui, vraisemblablement, lui réduisait tout le haut du torse en charpie abrasée, se relâcha. La première goulée d'air était trop dure, et elle la recracha dans une toux mouillée, qui ne sembla pas devoir s'arrêter. Sa chair était parcourue de fourmis, peinant à se remettre du trauma si violent, ses nerfs tout chamboulés de ce traitement abusif. Eva essaya de se redresser, sans succès, n'ayant pas la force, malgré (et un peu à cause) ses bras liés dans le dos qui rendaient sa position par trop inconfortable. Quelques larmes coulèrent sur ses joues, accumulées qu'elles étaient dans le creux de ses yeux, alors qu'elle crachait l'air qui lui brûlait la trachée. Ses oreilles étaient accaparées par les pulsations du sang dans ses tempes. *Allez, respire, il faut respirer, je pourrais**oui, respire, respire, ce serait dommage de s'étouffer, n'est-ce pas ? Haha*
Elle en perdit le souffle, paradoxalement, entendant à nouveau cette voix de nulle-part. Avait-elle vraiment entendu ? A peine la chose produite qu'elle en doutait très franchement. C'était trop confus, lointain, flou.

Fermant les yeux quelques secondes, la jeune femme tenta de mettre de l'ordre à ses pensées, du moins dans la mesure de son possible. Son entendement de songeuse avait du mal à suivre, à s'appliquer correctement à tout ce qui lui arrivait. Simple victime, mais quelque chose ne collait pas pour elle, avec les reflets de parole qui lui venaient en tête sans qu'elle ne puisse l'associer à quoi que ce soit. Pas même à une chose extérieure à son contexte pour le moins pénible. Tournant la tête, elle put admirer une belle preuve, avec le front d'une coulée de sang, avançant avec lenteur mais détermination sur la lisse et jusque là immaculée surface du carrelage à coté d'elle. Un peu plus loin, juste un peu plus loin, celle qui venait de la torturer aussi brièvement qu'intensément, offrait à sa vue la corolle bouclée de ses cheveux sombres. Le dos posé au sol, comme Eva, elle reprenait son souffle. Oubliant subitement tout ce qu'elle venait de lui faire subir, la rêveuse ne put s'empêcher de la prendre secrètement en pitié, sa douleur physique faisant écho à la sienne. Elle lui était si semblable, sur le moment ! Et peu importait ce qu'elle racontait au démon ! Tentant de se redresser, alors que ses mains s'engourdissaient, elle y renonça en le voyant se lever *Non, pas sa tête !*, ferma les yeux quelques instants, puis bascula sur le coté pour prendre appui sur son épaule. Elle ne put résister à regarder un peu encore la brune, s'émerveillant de la couleur de son sang, de l'étrange beauté de la blessure qu'elle avait dans le dos. Elle s'interrompit cependant pour tousser à nouveau, remarquant un goût pour le moins spécial dans sa bouche, salé et ferreux, un peu fade. Puis elle baissa le regard, et se tortilla pour se remettre un peu d'aplomb, tant bien que mal.

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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyJeu 17 Déc 2015 - 22:11


Le corps vacillant comme si la vitalité commençait à s'en échapper, Megan restait là, impassible. Fixant d'un regard lointain les rêveurs encore attachés qui se plaignaient ou pleuraient de peur. Les torturer comme s'il s'agissait de soutirer des informations? Une main de fer dans un gant de velours... Facile à dire pour un mec, enfin une créature capable de blesser autrui par la pensée, mais aussi de le soigner ou tout du moins d'annuler les blessures. Certes, son pouvoir avait bien évolué depuis qu'elle était devenue voyageuse, déjà sa douleur, d'abord vu comme une tromperie par le cerveau adverse, en était devenu une réelle. Allant jusqu'à bloquer, crisper les muscles. Maintenant, elle pouvait déchirer la peau, briser les os, arracher les muscles avec son pouvoir. Et ce, avec le moins puissant: lésion. Certes elle devait y mettre beaucoup d'énergie, prendre son temps pour laisser la douleur faire son petit bonhomme de chemin, mais elle y parvenait. Alors que suffering amplifiait considérablement la douleur déjà présente, augmentant les saignements ou faisant d'avantage de dégâts physique quand elle s'en servait en frappant. Mais pouvoir annuler ce qu'elle avait fait, elle n'en avait pas les capacités... Son pouvoir était liée à la destruction, à la douleur et non à l'assistance. Dire qu'elle était une arme n'était pas un mensonge, elle était faite pour blesser et tuer même si cela la répugnait au plus haut point.

Elle lança un regard à un rêveur qui braillait comme un putois. Elle lui agrippa la gorge d'une main et lui jeta un regard qui voulait dire: la ferme connard. L'instant suivant elle lui collait un revers de son autre main et l'envoya au sol. La lèvre ensanglanté, l'homme se recroquevilla sur lui même en se plaignant mais de façon bien plus discrète. Cette réaction, pourtant si habituelle pour Megan et devenu un réflexe venait de confirmer ce qu'elle pensait d'elle-même. Une arme. Une machine à blesser. C'était le but et l'idée de Pijn et ce depuis le début. Elle le savait et elle voyait l'accomplissement qu'il avait réussi à faire, contre son gré à elle pourtant. L'algophobe regarda son seigneur, elle voulait lui dire que non, maintenant elle décrochait, elle refusait de faire souffrir qui que ce soit d'autre. Elle aurait tellement aimer lui dire. Mais ce n'était pas un boulot auquel on pouvait décrocher, ni une drogue qu'on pouvait soigner. Non, elle était son esclave, son arme personnel et elle n'était pas la seule. Ils devaient être nombreux à lui servir de jouet, à l'occuper, à l'amuser.

Elle tourna les talons et se dirigea vers le mur menant au couloir par lequel elle arrivait à chaque fois dans ce temple de la douleur. Là, elle colla un coup de boule au mur. Le choc résonna dans tout l'amphithéâtre. Elle vacilla, sa vision se troubla. Une bouffée de chaleur et de picotements se répandit dans son organisme. Un filet de sang coula de son front pour passer sur son arcade et lui obliger à fermer un œil. Pijn l'observait, en silence, se demandant probablement ce qu'elle faisait ou à quoi elle pouvait bien penser. Mais il ne dit rien, se contentant d'observer sans juger, du moins pas pour l'instant.

Les idées éclaircies. Ou tout du moins son cerveau remit en place. Megan retourna vers le groupe de rêveur. "Fais ce qu'il te dit. Obéis docilement. Torture ces inconnus. De toute façon, ce ne sont que des rêveurs. Fais ce qu'il dit et un jour, il t'aura suffisamment éduquer son art pour te permettre de lui infliger tout ce qu'il t'a fait ou fait faire aux autres." Elle se répéta ça en boucle dans ça petite tête, espérant que cela l'aiderait à tenir le coup. A garder espoir que même si après trois ans, voir même plus, elle avait été sous ses ordres, un jour -enfin une nuit- tout pourrait changer. Oui, elle voulait y croire, elle devait y croire.

Elle releva la rêveuse aux yeux bleus étincelant, y voyant là une certaine nostalgie, comme si elle avait déjà vu ce regard. Mais où? Elle haussa les épaules. Il était inutile de chercher, inutile de penser. Elle avait surement vu ce regard sur d'autres rêveurs qu'elle avait torturé. le regard de la peur, de l'incompréhension. Le regard de quelqu'un qui implore qu'on arrête ou qu'on l'achève.

D'une main, elle tenait la jeune femme debout. Elle pointa son autre doigt vers son ventre, activa son pouvoir: lésion. Cette fois-ci, elle allait écouter Pijn et tenter une nouvelle approche. D'accord, l'idée était folle et elle allait peut-être se briser le doigt. Un ongle, ça elle s'en moquait mais tout le monde s'en doute déjà. Elle frappa alors, comme si elle mettait un coup de poing dans le ventre de la rêveuse, mais garda son doigt tendu. Perforant la chaire de la jeune femme, enfonçant ses phalanges dans son corps tout en créant d'autre douleur. A une autre époque, on devait torturer les gens en enfonçant des lames chauffées à vifs, elle, elle utilisait son doigt amplifié de douleur. Autre époque, autre endroit, autre façon de faire n'est-ce pas? Alors qu'elle allait retirer son doigt, elle coupa son pouvoir pour utiliser son endorphine et la libérer toute vanne ouverte. Soulageant ainsi la rêveuse qui devait se demander ce qui arrivait à son corps. Reculant lentement, retirant tout d'abord une phalange, elle plia le doigt pour "racler" si on peut dire, son ongle dans la chaire meurtrie. Son doigt sortit du ventre de la rêveuse avec un filet de sang qui ruissela sur le sol. Elle glissa sa main pleine de sang sur le corps de la victime, grimpa sur la gorge, appuyant l'ongle sur la carotide. Laissa passer quelques secondes pour laisser le doute à sa victime: allait-elle enfoncer son doigt ou non? Puis sa main glissa pour arriver sur la tempe de la jeune fille. Elle appuya avec force, juste pour donner une pression sur l'os, juste insinuer une menace. Il avait parlé de torture et de soutirer des informations non? Et bien, elle allait se prêter au jeu, peut-être que cela l'aiderait à mieux le faire. A mieux faire quoi direz vous? Restez en vie, évidemment...

"Tu t'appelle comment? Tu vis où? Tu fais quoi dans la vie? Tu as trois secondes pour me présenter un début de réponse correct avec que mon doigt vienne rendre de façon irrémédiable ton cerveau."

Sa voix avait résonné avec force dans l'amphithéâtre. Une voix dépourvue d'humanité. Une voix froide comme celle de la mort. Non, comme celle de Pijn. Megan eut un frisson en s'écoutant parler. Alors sa survie allait ressembler à ça à présent?
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyMer 6 Jan 2016 - 20:49


*ention à toi, ma petite, tu t'éloignes du chemin*Encore cette voix dans sa tête, qui résonnait de nulle part, étouffée, un léger souffle dans sa conscience vague; Eva en était toute perturbée, cependant. Voilà une chose qui ne lui était pas sorti de la tête; et entendre des voix restait, même dans un cauchemar tel, quelque chose d'anormal pour elle. Anormal et inquiétant. Devenait-elle folle ?
Réussissant avec quelques approximations à se rasseoir, Eva eut une pensée soudaine sur la décence de sa tenue. Le froid sur le haut de ses cuisses lui clamaient qu'elles étaient découvertes. Une honte amère la pris à la gorge, alors qu'elle tirait sur l'ourlet de son pull pour tenter vainement de se couvrir. Elle ferma les yeux, très fort, à s'en faire mal aux muscles orbiculaires, ravalant le début de larmes qu'elle sentait poindre; déjà assez ridicule pour ne pas en rajouter. Les bruits autour d'elle la rendaient malade; trop de gens, trop de cris, de gémissements, des mouvements ... Ils l'empêchaient d'être même tranquille avec les paupières closes ! En les rouvrant, elle put voir la retombée pour le moins pitoyable d'un des gêneurs qui partageaient le sol avec elle. Elle n'avait aucune sympathie pour cette foule générique, puante, plus geignarde encore qu'elle dans ses pires moments; voir ce crétin la fermer lui redonna du baume au cœur. Qu'elle faisait partie du lot des concernés par tel traitement, elle n'en avait cure, l'avait déjà oublié. Elle oubliait beaucoup de choses, dans ses rêves. Sauf cette *voix ?*. Impossible de retenir un sursaut, qui concorda parfaitement avec un coup sourd, non loin de la jeune femme. Heureusement. Sinon rien n'aurait pu le justifier extérieurement. Pas question d'y prêter plus attention, de trop y penser. Trop y penser ... Elle ne faisait que cela, au final, prisonnière de son esprit. *Mais non mais non, ne t'en fais pas**Je ne t'écoute pas, tais-toi !**Tu as peur ? Amusant, mais aie plutôt peur de ce qui est devant toi*

Elle en aurait presque souri de reconnaissance quand elle fut relevée, sans grand ménagement, ne put-elle se retenir de relever, par celle qui, il y a quelques minutes, l'avait frappé, presque étranglé dans une poigne de feu. Le goût lui était resté dans la bouche, et elle préférait ne pas penser à la *morsure ?* de sa main, mais elle n'arrivait pas à lui en vouloir, et n'avait pas envie de se pencher sur le pourquoi. Une échappatoire au dialogue stérile et anxiogène. Ce qu'elle vit dans les yeux de la brune, cependant, n'était guère engageant; se faisait-elle des idées ? L'autre l'empêcha d'en être sûre en rompant le contact direct. Dommage ... Ses yeux, décidément, lui disaient bien des choses, mais elle ne savait trop quoi. La couleur, l'expression, la forme ? *Pourquoi pas les trois ? Les choses sont bien souvent entremêlées, tu devrais le savoir**Tais-toi, j'ai dit ! Tu n'as pas le droit de**te prévenir de serrer les dents, maintenant ?* Une pointe insupportable transperça son abdomen, et elle se raccrocha dans la déferlante de douleur à l'injonction extérieure à l'intérieure de sa tête. Ses dents lui faisaient mal sous la pression qu'elles leur imposait, les muscles de ses mâchoires lui donnaient l'impression de crisser, se tordre, formant des lignes brûlantes dans ses joues; c'en était même étrange. Mais la sensation qu'elle s'infligeait était comme une caresse en comparaison de ce qui explosait dans son ventre. C'était bien pire que ce que sa gorge avait subi. Inimaginablement pire. La chose, ici, était intérieure, pénétrante.*Tu sais comme quoi, non ?**Tais-toi ... Ne me parle pas* Sentir ses tripes fondre dans une fournaise de nerfs mis à vifs n'était pas propice à la discussion hallucinée, du point de vue d'Eva, apparemment.

La sensation s'arrêta d'un coup, si brusquement que le vide qu'elle laissa derrière fut vertigineux, mettant quelques instants à se combler. La rêveuse sentit son corps se ramollir, se laisser aller au soutien que lui procurait sa tortionnaire *Ne devient pas incontinente tout de même, ce serait inconvenant, non ? Ahaha~*. Elle la maintenait, mais sa main restait sur son ventre, dans son ventre. Elle ne pouvait que la sentir, écho de ce qu'elle lui avait infligé. Un malaise s'insinua en elle, répandu par la vague de souffrance, qui à présent germait, se déployait. Elle était impuissante, à la merci de ce *poison ?!**Garde ton calme, ma jolie, et ne desserre pas les dents, surtout*. La voix s'était faite plus sèche, impérative, et Eva plia à son injonction. C'était bien la seule chose qu'elle arrivait à faire, à moins de s'abandonner aux souvenirs que la peur inspirait. *N'y pense pas, non n'y pense**mais si, au contraire, tu ne peux pas ne pas y penser !* Elle se laissait molester par cette présence qui n'était peut-être qu'elle même, déjà épuisée par la force des sévices. Hypnotisée par l'horreur que distillait le doigt qui remontait lentement, tachant par ailleurs son beau pull de traînées sanglantes (après un trou en plein torse cependant, on n'était plus à ça près), avec une insistance qui avait un coté répugnant de douceur. Obscène. Et bien trop évocateur d'événements que jamais Eva n'aurait voulu faire remonter, et qui prenaient un malin plaisir à venir refaire surface, jamais très loin. Stimulus visuels et tactiles faisaient leur effet sur son mental. L'obsession d'évitement la prenait. *Tu as du mal à penser ?**Je ...**Tout cela fait partie de toi, pourtant. Tu as peur de ne pas avoir peur*

La question froide comme la mort força son attention, mais rencontra un mur d'incompréhension. Son esprit était accaparé par ce qu'il subissait, ce qu'il se faisait subir, et Eva ne desserrait pas les mâchoires, qui semblaient la seule partie qu'elle sentait encore vraiment. Elle était à vif, la brûlait, mais d'un feu différent de celui que répandait les mains de la femme aux yeux familiers *oui, c'est bien, c'est bien*, qui se nourrissait de lui-même, s'enracinait profondément dans sa chair, la faisait sienne. De plus en plus.
Levant son regard hébété, elle ne put que rester là, la bouche contractée, roidie par l'effort. Elle leva avec hésitation une main dont les doigts tremblaient quelque peu, et tenta de triturer ses lèvres. Tout ce qu'elle réussit  *presse-toi, tu n'as que trois secondes* fut de récolter un peu de sang de ses ongles, fouillant la fente de ses lèvres sans que celles-ci ne puissent s'ouvrir. La voix la narguait, elle le sentait à son ton. De la pulpe des doigts, elle appuya sur ses coins, puis attrapa plus fort sa mâchoire *deux secondes, prend garde*, la malaxa avec force. Il fallait qu'elle se détende, qu'elle s'ouvre ! Mais elle semblait inamovible ... La menace pesait sur sa tempe. *Ma tête ma tête ma tê**calme toi, et force là où tu dois; une seconde* Dans une poussée désespérée, Eva, sans vraiment saisir le sens, s'exécuta. Ses joues s'ouvrirent de fissures symétriques (approximativement), laissant quelques gouttes de sang frais s'échapper, de l'os du menton aux bas des pommettes en passant par la commissure des lèvres, qui elles s'ouvrirent enfin. *Oh, si partiel ...**Ça fait terriblement mal, alors tais-toi !* Assez brutalement, la rêveuse se sentait bien plus claire dans sa tête, alors que la douleur en gestation courait dans ses veines; son entendement reprenait son tranchant, et elle répondit d'une voix un peu fluctuante, mais sans hésitation, les yeux dans les yeux.

"En voilà une drôle de question. Des drôles de questions, plutôt. Quoi que je réponde, cela ne changera rien, non ? Que je dise m'appeler Bidule ou Eva, machin ou Natacha, on s'en fiche, n'est-ce pas ? Je vis je ne sais où, et ça n'importe pas, et dans la vie je papote avec des maniaques, à moins que je ne me cache d'une passion folle pour la peinture corporelle sur blaireaux, qui sait ? Pas vous, certainement."

Les sillons sur ses joues, elle s'en fichait éperdument, elles n'avaient pas plus de sens ou d'importance que le trou dans son ventre. Elle était folle de rage *très amusante, même* et aurait bien craché sur sa tortionnaire si son éducation eut été autre. Et si sa bouche lui faisait moins mal, aussi. Encore dans l'inconscience de songeuse, mais dans un état plus acerbe, au point de vue moins étroit. *J'en ai plus qu'assez de tout ça**on ne peut dire que cela ne me convient**tais-toi !*


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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyLun 7 Mar 2016 - 15:16


A sa façon, Megan tentait de gagner du temps avant de torturer la rêveuse. Pijn voulait qu'elle sache torturer les gens, qu'elle soit capable de soutirer des informations à qui elle le voulait. Donc jouer ce petit jeu dans le but d'épargner, quelques secondes voir minutes, sa victime, cela valait le coup. Enfin, c'est ce qu'elle avait pensé en posant des questions, jamais elle n'aurait imaginé que celle-ci réponde de manière si... Désinvolte? Pendant un instant, elle eut un sourire en se disant qu'elle aurait dit un truc similaire. Ok, avec surement quelques insultes biens placées en bonus ce qui lui aurait probablement valu quelques coups supplémentaire par son bourreau. Du coin de l’œil elle pouvait voir que Pijn n'était pas particulièrement satisfait. Évidemment, elle tentait de torturer et interroger quelqu'un, cela ne fonctionnait pas et en plus, elle osait affichait un air amusé.

Ainsi, la rêveuse avait répondu qu'elle se nommait Eva ou Natacha ou bidule encore. Qu'elle vivait on ne sait où et aimait parler à des maniaques. Une réponse, on ne peut plus: je me fous totalement de ta gueule. Le truc un peu con à faire quand on connait Megan. Déjà car la patience n'est pas sa première qualité, quoique ce n'est même pas dans son vocabulaire en fait. Et il parait qu'elle est un peu soupe au lait... Il parait. Elle ferma les yeux, poussa un long soupire. Son doigt glissa de la tempe de la rêveuse. Elle rouvrit les yeux, visa la gorge et perfora la peau comme une vulgaire feuille de papier. Juste sous le menton, à peine sur le coté, son doigt déchira la chaire pour arriver sous la langue de la rêveuse. Un petit trou fait avec précision afin de ne pas tuer ni endommager les cordes vocales. Pendant un instant, elle pensa machinalement à Fight Club, l'un de ses films préférés en se disant qu'elle avait plus ou moins fait pareil. D'accord, l'acteur se perfore le cou exactement au même endroit mais avec un flingue et surtout: c'est un film. Elle tourna la main, laissant le doigt à l'intérieur de sa victime et tira dessus pour rapprocher son visage du sien. Le sang ruisselant sur sa main et son avant bras, un petit filet s'échappait également des lèvres de l'inconnue.

"Ce n'est pas exactement la réponse que j'attendais. Sa voix était forte, sèche voir même froide. Mais elle changea rapidement en un murmure. J'essaie de gagner du temps, t'éviter les pires sévices en attendant ton réveil, alors joue le jeu ou l'autre là bas, il risque de s'en charger et ça sera bien moins plaisant... Elle retira d'un coup net son doigt de sa gorge. Je te laisse y réfléchir un peu."

Sans attendre de réponse, elle se tourna vers un autre rêveur pour le torturer en attendant que la première reprenne quelques couleurs. Peut-être se montrera-t-elle plus coopérative? Ou alors elle venait de réveiller son coté rebelle? Megan empoigna un rêveur, un adolescent qui avait observé la scène en silence. Son regard mélangé entre la crainte et l'incompréhension. Alors qu'elle allait lui coller une baffe magistrale, une voix résonna dans tout l'amphithéâtre.

"Tu penses en avoir terminé avec elle?"

De toute évidence, Pijn lui ne voulait pas laisser l'autre rêveuse souffler un peu. Il s'était levé de son trône et avançait dans la pièce en lançant un regard à Megan puis à la rêveuse. Sa main blanche, cadavérique, glissa en effleurant la peau de la rêveuse. Les veines de cette dernière gonflèrent comme quand Megan usait de son pouvoir, sauf que là, toutes les blessures de la rêveuse se dissipèrent comme un mauvais souvenir. Mais le seigneur de la douleur ne comptait pas en rester là, de ce que Megan en savait: il ne faisait jamais rien par gentillesse ou générosité.

"Tu pense qu'il suffit de la blesser un peu pour qu'ensuite elle te craigne?
-Je voulais la laisser mijoter, la faire souffrir puis souffler un peu afin qu'elle ait justement peur quand je retournerai vers elle...
-Ouais, mais il faut distiller la peur. Tes petits trous en elle suffisent tu crois?
-Je...
-La ferme!"

Il colla un revers de la main à Megan qui fit presque volt-face mais il l'attrapa pas le bras pour la tracter vers lui. Sa main percuta le ventre de la Voyageuse et elle sentit quelque chose lui transpercer le ventre. L'instant suivant, elle crut que tout son corps prenait feu de l'intérieur, la douleur était telle qu'elle ne parvenait même plus à respirer. Son regard était plongé dans celui de son seigneur, elle ne voyait strictement rien d'autre que ce vert émeraude froid et sadique. C'était comme si tout le reste avait sombré dans l'obscurité. Quand Megan comprit ce qu'il se passait: elle gisait déjà au sol, du sang couvrant tout son haut déchiré. Pijn s'éloignait déjà en ricanant.

"Bon, je reconnais que tu t'es améliorée. Mais tu manque toujours de respect à mon égard... Souviens toi, où es ta place. Maintenant... Il se laissa tomba dans son fauteuil digne d'un instrument de torture. Achève les. J'aimerai un peu de tranquillité et qu'on discute d'une mission que je voudrai te confier."

Megan se redressa tant bien que mal et lança un regard aux trois rêveurs encore en vie puis à son seigneur. Il était donc temps d'en finir avec eux? Reste qu'elle ne comprenait pas pourquoi il venait de faire se petit jeu. Juste pour le plaisir de la blesser? Ou pour effrayer d'avantage les rêveurs qui venaient de voir leur bourreau se faire malmener à son tour et montrer qu'ils ont eut de la chance car ils auraient put avoir bien pire? Qu'est-ce que Pijn voulait exactement de Megan et d'eux?
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptyMer 30 Mar 2016 - 16:57

Les sillons sur ses joues avaient déjà presque disparu, se refermant comme s'ils n'avaient jamais existé, mais elle les avait déjà oublié, ses mâchoires lui faisaient trop mal. Eva les sentait comme jamais elles ne les avaient senti, ayant l'impression que son visage allait se disloquer par le bas*très amusante, tu n'imagines sans doute pas à quel point**tais-toi ...*, explosant brutalement dans toute sa partie inférieure. Ses mâchoires l'élançaient en de lancinantes pulsations qui effaçaient presque la vague qui montait de son thorax. Presque. Mais aucun de ses deux nids de douleur ne parvenait à faire oublier l'autre. Passé le jaillissement de colère brûlante, la douleur reprenait son assise. Le peu de venin qu'elle avait à cracher était sorti, et la laissait plus vulnérable encore. Elle soutenait le regard de sa tortionnaire, ou tout du moins essayait. L'autre ne la regardait pas particulièrement. Ravalant une bave sanglante qui lui montait aux lèvres, la tentation de l'invectiver à nouveau fut grande *déjà si sauvage ! Tu ferais des merveilles**arrête de dire de la merde*, pas assez cependant pour transformer les pensées en acte. Eva ferma les yeux un instant alors que ses nerfs à vif recommençaient à crier à l'unisson. Si la limite de ce qu'elle pouvait supporter était déjà franchie, ce qu'elle pouvait endurer avant l'oblitération complète de sa conscience ne lui semblait plus très loin *mais il serait dommage de s'arrêter en si bon chemin, non ? Je suis sûre qu'il y a moyen de* Les commentaires dans sa tête se perdaient dans une sorte de murmure incompréhensible. Mais Eva avait autre chose à penser que des réprimandes pour cette voix qui s'incrustait dans son esprit.

*Mon dieu, qu'est-ce que ça fait**mal ? Ce n'est pourtant qu'un début, j'en ai peur, alors accro* Une nouvelle pointe, fulgurante, lui perça la gorge, coupant la rêveuse de toute perception autre que cette fracassante intrusion *alors accroche toi*. Pas que la décharge traumatisante qui avait démoli son torse soit à nouveau présente, non; mais ses chairs étaient à vif, maltraitées de l'intérieur, et son système se trouvait déjà saturé de sécrétions endocrines. Tout le sang qu'Eva avait ravalé remontait, mêlé d'un jaillissement plus neuf et d'un bile amère qui lui brûlait l’œsophage. Elle ferma les yeux, tentant de se concentrer pour ne pas tout lâcher. L'intrusive présence en elle, à ce moment, s'était faite froide, cassante.*Ne te laisse pas trop aller, ne lâche pas le morceau**que**resserre les dents, et fort !* Eva s'exécuta machinalement, alors qu'elle sentait confusément quelque chose se mouvoir en elle, près de sa bouche. Il était temps qu'elle close mieux sa bouche, des fluides commençaient déjà à en sortir. Un goût affreusement fade et amer, aux relents ferreux. La sensation de s'étouffer dedans lui vint très vite *doucement, doucement. Respire bien par le nez, concentre toi sur ce que je dis* La rêveuse obéissait, n'ayant sur le moment rien d'autre auquel se raccrocher. Plus encore lorsque le crochet la tira avec une insupportable lenteur, donnant une dimension supplémentaire à l'horreur de la situation.*Ouvre les yeux, écoute bien ce qu'elle te dit !*Ordre sec, qui ne laissait pas de place à la désobéissance.

Elle failli cependant désobéir, bien contre son gré, lorsque la brune retira brusquement son doigt. Le trou laissé lui fit l'effet d'un appel d'air subit dans sa gorge, et sa respiration se perdit dans un spasme subit. Tout ce qui s'écoulait ne demanda alors plus qu'à sortir, accompagné bien sûr par tout ce qu'elle retenait déjà à grand-peine.*Non, reprends-toi, et tout de suite !* Elle n'avait pas entrouvert la bouche que tous ses muscles, pourtant brûlant d'une souffrance sans nom, se recontractaient aussi sec, de même que sa gorge, qui se bloqua complètement. Le sang qui coulait de sa nouvelle plaie ouverte augmenta *je vais mourir à ce**rien du tout !* Incapable de plus d'efforts physique, les jambes d'Eva cédèrent, et elle se retrouva par terre, vomissant par le nez l'odieux mélange qu'elle avait dans les voies respiratoires. C'était ça ou s'étouffer.*Qu'est-ce que ...**Continue, respire; tu t'en sors très bien* Un dernier soubresaut, et elle put inspirer plus librement, et se reprit quelque peu. *Qu'est-ce qu'elle voulait dire ?**le pire reste à venir, je le crains* La position qu'elle avait sur le sol, à genoux, penchée en avant, n'ayant pas les mains comme appui, la gênait de plus en plus. Elle n'osait cependant pas bouger, ni lever le regard. Son cœur rata un battement quand elle vit la main blafarde qui allait vers son visage. Ses yeux se fixèrent inexorablement sur le bout de ces doigts blanc comme la craie, alors qu'ils allaient *ce n'est pas le moment de se perdre, ma jolie**mais il va me touch* toucher sa joue.

L'envie, le besoin d'attraper ce membre intrusif avec les dents la pris soudain, avec une violence rare, au moment où le contact se faisait. Pulsion folle qu'elle réprima avec horreur, tout son être se révulsant de ce que la main provoquait. L'impulsion était contraire à tout ce que son corps lui hurlait, maté par la puissance qui s'écoulait dans ses fibres. Cela ne dura qu'un instant, heureusement. La seconde d'après, tout le mal qu'elle avait subi sembla ne jamais avoir été. Refusant toujours de lever les yeux, Eva aurait voulu porter ses mains à son ventre, palper la peau où devait se trouver la blessure. *Plus rien, plus rien du tout ...**Tu comptes rester prostrée sur le sol ?**Tais-toi ...* Jamais la jeune femme ne s'était sentie plus perdue et misérable. Elle n'entendait plus rien de ce qui pouvait se passer autour.*Qu'est-ce qui se passe ... Pourquoi est-ce que**tu ne sens plus rien ?**Je ... oui, enfin non, mes**tu as encore mal à tes mâchoires ?* La dernière question de la voix, toujours si moqueuse dans sa soyeuse douceur de parole, fit craquer Eva. Elle poussa un cri entre ses dents, une expiration de pure frustration, en se crispant au delà du confortable. Son caractère n'était pas assez violent pour vraiment s'énerver physiquement, puis ses liens la retenaient de gigoter outre mesure. Sa dernière pique de colère (bien punie par ailleurs), elle l'avait complètement oubliée, mais ça n'avait pas grande importance.*Tu ne desserres pas les dents ?**Non, je ne dois pas* La rêveuse tenta de relever la tête comme elle pouvait, voir un peu ce qui se passait vraiment autour d'elle. Son attitude était farouche, un peu revigorée par l'absolution miraculeuse prodiguée par le démon qu'elle refusait toujours de regarder.
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MessageSujet: Re: Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] Douleur susurre moi tes mots à l'oreille! [PV: Nea] EmptySam 10 Sep 2016 - 21:49


Sans se soucier ouvertement des rêveurs présents, Pijn se leva de son trône, fit d'un claquement de ses doigts disparaitre cette assemblée pourtant là pour le divertir. Il s'avança vers Megan et la dévisagea. Apparemment, soucieux de lui dire quelque chose en particulier. L'atmosphère n'en était que plus déplaisant pour Megan qui ne savait à quoi s'attendre, allait-elle encore se faire torturer pour une raison qu'elle apprendrait ensuite? Mais il passa à coté d'elle sans piper mots. Il avança en silence, joignant ses mains dans son dos et fixant à tour de rôle le plafond puis le sol. Son silence en devenait presque en soi, une torture à laquelle Megan ne pouvait se soustraire. Elle voulu crier, l'insulter, lui dire ce qu'il attendait d'elle. Mais la sagesse, tout du moins l'expérience, lui rappelait que tenir sa langue était la meilleure chose à faire pour le moment. Il se retourna enfin pour la fixer droit dans les yeux.

"Tu travailles pour moi depuis combien de temps à présent Megan?
-Hein? Surprise de cette question ses yeux s'étaient écarquillés. Elle s'empourpra ensuite et se ravisa rapidement pour lui répondre. Et bien... Je dirais trois ou quatre ans déjà, maitre.
-Oui. Cela fait déjà des années. Et qu'as tu fais d'utile pour moi? Hormis quémander des nuits de liberté en venant me voir, en torturant quelques menus fretins?
-Je... Elle déglutit alors difficilement, comprenant là que des reproches ou pires arriveraient ensuite. Pas grand chose, j'en conviens... Maitre.
-Car je ne t'avais rien demandé. Jusque là, je t'ai laissé libre de tes mouvements. Jouant parfois avec toi. Mais à présent, il est grand temps que tu deviennes une Voyageuse active de mon royaume... Du moins celui du temple de la douleur.
-Très bien maitre. Elle nota que son égo était toujours le même, qu'il se voyait seigneur obscur et tout puissant mais n'en fit aucun commentaire. Et qu'attendez vous de moi?
-Tu vas rencontrer tes compagnons, les autres membres de mon armée de la douleur. Ensemble, vous aurez quelques missions à faire. Je sais que tu veux ta liberté, tu l'auras ne t'en fais pas. Tu devras juste joindre tes responsabilité à mon égard à ta pseudo liberté. D'accord?"

Sans attendre de réponse, d'autres personnes entrèrent dans l'amphithéâtre. Elle aperçu l'ancienne rêveuse qu'elle avait jadis transformé en Voyageuse sans le vouloir, la nuit où elle avait terminé crucifié au mur ici même. Megan ne se souvenait pas de son prénom mais elle le saurait rapidement. A coté se tenait un homme relativement maigrichon, le teint blâfard, les cheveux court et le corps couvert de cicatrices, il était torse nu. Son sourire carnassier avait quelque chose de dérangeant. Pijn les salua d'un geste de la main et les invita à avancer.

"Voici Xavier, indolore et l'un de mes plus fidèles Voyageurs. Avec lui, tu dois reconnaitre Sélène, invocatrice de douleur enfin... Son pouvoir est à mi chemin entre le contrôle et l'invocation plutôt. Tu verras pas toi même. Dit-il à l'intention de Megan. Et je vous présente donc Megan, contrôleuse de la douleur.
-Oui, j'ai vu pas mal de choses sur elle dans le DreamMag. La voix de Xavier était incroyablement froide et calme, semblable à celle de Pijn, Megan en frissonna.
-Enchantée de te revoir... Megan. Sa voix était timide et douce, presque rassurante en ce lieu.
-Très bien! Trêve de bavardages inutile! Passons à l'important! Il leva les bras au plafond en souriant. Je veux que vous vous rendiez dans l'ancien royaume de la douleur: Verdoemenis. Aussi appelé Suffoca mais je préfère le nom que mes ancêtres lui avaient donné. Suffoca étant le nom donné par vous autres Voyageurs. Là bas, vous chercherez des traces de l'ancien seigneur, il y a encore des créatures qui y vivent, utilisez les pour obtenir des informations. Normalement, vous devriez trouver une boite appartenant à l'ancien seigneur de la douleur, débrouillez vous pour mettre la main dessus, quitte à devoir ratisser tout Dreamland! Compris?"

Le trio de Voyageurs acquiesça d'un signe de tête...

-------------

Quelques heures plus tard, Megan se réveillait alors dans son lit, ressassant cette nouvelle mission qui allait être surement très compliquée et qui limiterait ses promenades dans le monde des rêves...
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