(JE HAIS MA PUTAIN DE CONNEXION QUI A COUPE PENDANT QUE J'ENVOYAIS MON MESSAGE, FAISANT DISPARAITRE TOUT MON POSTE !!!
Désolé si celui-ci est d'une moins bonne qualité ...)

Suite à ma victoire lors d'un duel de regard avec le prince des canards avant-hier, j'avais vaincu ma peur et m'étais retrouvé dans un monde étrange, sans en avoir conscience. Je m'étais réveillé tout de suite après. Le lendemain, je me retrouvais dans un monde dénué de tout, où seuls de vastes plaines ornées de rochers s'étendaient à perte de vue. Les rochers reproduisaient étrangement toutes mes pensées comme des écrans reliés à mon esprit. J'étais perdu. Un marchand passait par-là, et me prévint qu'il fallait être armé pour survivre dans ce monde, et me proposa d'acheter un gun. Cela m'avait coûté un bras, et je ne dis pas ça pour l'expression : j'avais véritablement perdu mon bras gauche lors de cette transaction, ne sachant pas que c'était la conséquence d'un achat lorsque l'on n'a pas assez d'EV.

Un lutin avec une tête de petit pois au-dessus duquel flottait un point d'interrogation fit son apparition alors que je pestais intérieurement après avoir perdu la piste du marchand qui savait très bien ce qu'il faisait. Il répondit à chacune de mes questions, vis-à-vis de ce monde, mais lors de mon réveil, j'en eu tout un tas d'autres qui envahirent mes pensées toute la journée.

Et voilà ma troisième nuit consciente à Dreamland. Encore cet endroit bizarre. Mais à peine étais-je arrivé qu'un étranger fit son apparition en sautant devant moi. Par réflexe, je mis la main sur mon arme, mais me résignai à dégainer lorsque je le vis effectuer une courbette. Les sourcils froncés, le visage fermé, j'attendais de lui qu'il clarifie la situation. Il s'exprima.

- Bonne nuit, je pense, jeune inconnu. Tu sembles être nouveau, aussi laisse moi me présenter. Je me nomme Jean-Baptiste, moi-même Voyageur depuis peu de temps. Cela fait cependant quelques semaines que j'arpente Dreamland en toute conscience, et en cette piètre mais indéniable qualité, je te proposes mon aide, tu me sembles toi-même plus que digne d'intérêt. Le suis-je ? A toi d'en décider.

"Voyageur" , "Dreamland" , il employait les mêmes termes que le lutin d'hier soir. Apparemment, j'avais été bien renseigné. Le type m'avait l'air costaud. Plus que moi en tout cas. Je fis un signe de la tête pour le saluer afin de gagner quelques secondes de réflexion avant de lui répondre sèchement :

- Bonne nuit, je m'appelle Sam, enchanté. Comme tu l'as dit je suis nouveau, ouais. Et de ce fait, je ne sais pas encore à quel genre de personnes je peux faire confiance ici. Qu'est ce qui me fait croire que tu n'as pas l'intention de me causer du tort ?

En fait, la réponse à cette question se trouvait sous mes yeux. Les doutes qu'il avait étaient semblables à ceux que j'avais et les siens comme les miens se mêlaient tout autour de nous sur les rochers farceurs qui dévoilaient aux personnes environnantes toutes les questions qu'on pouvait se poser. Je réalisais d'ailleurs que c'était grâce à ça que le marchand d'hier avait si bien pu me manipuler pour vendre ce foutu flingue.   De plus, je voyais dans son regard qu'il était dans la même situation que moi, c'est-à-dire perdu dans un monde dont il ne connaît pratiquement rien et où toute présence est une forme de danger potentiel. Avoir un allié dans cet enfer n'était pas de refus. Alors, afin d'éviter de perdre cette unique chance d'avoir un partenaire, je repris la parole avant même qu'il ne puisse répondre.

- Excuse-moi d'être aussi méfiant. C'est que le monde dans lequel on vit est empli d'enfoirés et j'ai déjà eu à faire avec un connard alors que ce n'était que ma deuxième nuit ici. Mais tu m'inspires confiance, peut-être que l'on devrait essayer de faire un bout de chemin ensemble. J'accepte ton aide, et tu peux désormais compter sur la mienne.

Je sortis mon bras de sous ma cape afin de lui présenter ma paume ouverte, lui proposant une poignée de main symbolisant le début d'une nouvelle alliance qui, je l'espérais déjà, allait marquer l'histoire de ce monde. ~

- Eh bien, si nous allons voyager ensemble, autant savoir ce que nous pouvons faire, n'est-ce pas ? Quel est ton pouvoir ? Que je puisse connaître tes possibilités et limites. Je ferai de même, pas d’inquiétudes.

Après cette poignée de mains bien franche, il était temps de passer au vif du sujet. Je fus surpris par l'aura qui apparut soudainement en enveloppant le corps de J-B, ce qui me valut un petit sursaut. Je me tenais le menton entre le pouce et l'index en scrutant le moindre détail, trouvant cela à la fois surnaturel et tout à fait normal à la fois. Cela ne semblait pas être un artifice, il possédait donc bel et bien un pouvoir. Le lutin que j'avais rencontré la veille m'avait dit que j'en possédais un également, comme tout Voyageur conventionnel (il n'avait pas mentionné l'existence d'exceptions). Mais c'était justement à cause de ça que je me retrouvais encore au royaume des doutes, puisque je m'étais demandé toute la journée quel était mon pouvoir. Je me mordillais la lèvre du bas tant la frustration m'envahissait. Comment avait-il découvert son pouvoir ? Contraint de lui annoncer la mauvaise nouvelle, je me raclais la gorge avant de prendre la parole.

- Pour tout t'dire, je n'ai pas encore découvert mon pouvoir. Mais en échange de mon bras droit, je me suis dégoté une arme en attendant de les découvrir. Bon, elle ne m'a encore jamais servi, mais ça reste un flingue, ça devrait faire mal non ? Même si on ne peut rien affirmer dans un monde comme celui-ci.

J'avais dégainé mon flingue pendant que je parlais, afin de lui permettre de le voir, puisque son colt était dissimulé derrière le poncho qui me couvrait. Je le rangeais ensuite. L'air désolé, je regardais mon interlocuteur en espérant qu'il ait quelque chose de plus intéressant à me montrer, bien que je ne puisse déterminer si un pouvoir est puissant ou non puisque je n'avais aucun outil de comparaison. J'espérais donc surtout qu'il allait nous permettre de survivre...

Alors si je comprends bien, mon pouvoir aurait un rapport avec ces foutus volatiles contre lequel je me suis battu pendant des années dans mes rêves les plus fous sans ne jamais pouvoir les vaincre jusqu'à cette fois-là où je devins voyageur ? Surpris, j'essayais donc d'imaginer quelle sorte de pouvoir les canards pouvaient bien m'accorder. Pis tout compte fait je n'avais plus trop envie d'imaginer. Putain mais c'est d'la merde ! J'avais la chance inimaginable de prendre conscience de l'existence de Dreamland et j'avais réussi à tout gâcher en ayant le pouvoir des canards ... !

Trop la honte. J'écoutais seulement d'une oreille son speech décrivant son pouvoir tout en me demandant comment j'allais faire pour sauver mon image. J'étais extrêmement gêné par sa dernière question, et je me répétais la même dans ma tête : d'où tirais-je ma peur ? Cette question se retranscrivait sur le décor. Cela allait me servir de couverture pour sauver mon image. Le sort m'aimait bien finalement. Totalement abasourdi je fis style de rien.

- Et bien écoute ... je n'ai pas le souvenir d'avoir eu une peur quelconque et il se pourrait que je n'ai pas du tout de pouvoir ...

Il devait bien y avoir des Voyageurs sans pouvoir, alors pourquoi pas moi ? L'important était que je reste crédible, je ne pouvais dévoiler au monde qu'une personne telle que moi était anatidaephobe, et donc avait peur d'être observé par des canards, ça serait la pire chose qui puisse m'arriver. Nous allions donc faire un bout de route avant que mes pouvoirs ne se manifestent d'eux-mêmes, et j'allais sûrement apprendre à me démerder sans d'ici là.

Comme le suggéra mon nouveau partenaire, nous nous mîmes en route. La main dans la poche, je me craquais la nuque en marchant, avant de faire de même pour les épaules. Je sautillais limite sur place et j'avais des spasmes nerveux. Je ne savais pas pourquoi, j'étais assez chaud. L'adrénaline m'envahissait petit à petit : les choses sérieuses allaient enfin commencer. Je n'avais plus aucun doute ; mon pouvoir allait se manifester tôt ou tard, j'avais un compagnon d'arme digne de confiance et je faisais face au monde titanesque sans trembler. Prêt à voler de mes propres ailes. Je n'avais donc plus rien à foutre dans ce foutu royaume. Alors que nous avions grignoté un bon tiers du chemin, je demandais à en savoir plus sur le Métro. J'obtins cette réponse tout à fait convenable :

- Pour faire court, le Métro est le moyen de transport inter-Royaumes, mais il est aussi assez dangereux, puisque les attaques y sont fréquentes, autant que les morts.
Les jeunes osent peu s'y aventurer; j'y suis déjà allé une fois, mais je me suis réveillé avant d'arriver à destination. A deux, nos chances de survies sont décuplées; aussi je compte sur toi pour ne pas me laisser capoter, comme tu peux compter sur moi.

- Cela m'a tout l'air intéressant. J'espère qu'on va bien s'amuser. Et surtout, qu'on aura le temps d'y mettre les pieds avant de se réveiller. Au fait, je suis Français, je viens donc tout juste de m'endormir dans le monde réel vu l'heure, alors je pense être là encore un bon bout de temps. Tu étais déjà là avant que je n'apparaisse à Dreamland, tu risquerais pas de te réveiller bien avant moi ?

C'était un sujet que nous n'avions pas abordé. Et si nous vivions dans un pays lointain l'un par rapport à l'autre ? Peut-être qu'il apparaîtrait longtemps avant moi, et que je devrais terminer mes nuits tout seul. Cela serait assez embêtant car notre progression dépend de notre temps passé ici en commun...

(Je suppose qu'on ouvrira un autre RP dans la partie métro après celui-ci, cependant avant cela, ça te dirait qu'on fight un PNJ ? Histoire de se castagner un petit peu avant les mésaventures dans le métro :p)

Me voilà rassuré, il y avait peu de chances que l'on se retrouve seul à cause du décalage horaire. Et une bonne nouvelle en accompagnant une autre, nous aperçûmes une étrange créature dans les environs. Elle semblait se diriger vers nous, comme je pouvais m'y attendre. Et si la peur semblait envahir l'esprit de mon partenaire, c'était simplement la joie de pouvoir en découdre qui me motivait. J'étais d'autant plus confiant lorsque je remarquais que la peur avait boosté J-B. Il aurait été dommage qu'elle lui fasse perdre ses moyens. Nous avions tous les deux un sentiment différent à l'approche du semblant de zombie, mais la même intention : lui faire sa fête.

- Hum ... Je ne sais pas ce que ce cadavre ambulant fait ici, mais il n'a aucun droit de rester, encore moins de nous attaquer. Sam, on va devoir tester notre coordination, on ne peut pas juste le fuir, il risquerait de causer du tort à ce royaume. A deux, nous devrions pouvoir le battre, non ? Prépare ton arme en soutien, je vais tester sa garde.

- Le battre est un bien piètre mot pour décrire ce que je compte lui faire. Il est tombé au mauvais endroit au mauvais moment.


Le zombie avançait dans notre direction en courant. J-B fit de même, alors que j'entamais une course curviligne, contournant par ma gauche les deux combattants qui se faisaient face pour me retrouver sur leur flanc lorsqu'ils engagèrent le corps à corps. Coups et esquives s'enchaînèrent, et lorsque mon partenaire frappa, je pointais mon flingue sur eux. J-B recula. Je tirai. Un laser aux couleurs arc-en-ciel en résultat. Il vint percuter de plein fouet l'ignoble zombie, qui ne bougea pas d'un pouce. J'avais réussi à viser dans le feu de l'action et de ma mauvaise main, il y avait de quoi être satisfait...

Sa peau devint bleue-ciel, ses quelques vêtements roses-bonbon, et sa coiffe emplumée qui retombait ressemblait soudainement à une queue de paon. Ses griffes étaient vernis, son visage maquillée ; il ressemblait presque à une brésilienne lors de la parade du carnaval. En fait, il avait été métamorphosé et était devenu presque joli. Mis à part cela, il ne subit aucun dégât. Ma satisfaction ne fut que de courte durée. J'étais littéralement bouche-bée. Mais je me devais d'être réactif. Je savais que ce foutu flingue, c'était trop beau pour être vrai. Maudit comme je l'étais, il fallait forcément qu'il pue la merde. Dégoûté, je courais en direction du zombie en pestant.

- Putain mais c'est d'la merde !

Arrivé à quelques pas du monstre, je voulus attirer son attention afin de laisser quelques instants de répit à mon partenaire qui était exagérément proche du mob. Rien qu'une fraction de seconde pouvait lui être utile pour s'éloigner assez afin d'être hors de danger. Je lançai donc mon flingue à la manière d'une pierre, et le toucha en pleine bouche. Continuant dans mon élan j'effectuai un grand saut en pliant les jambes et en me penchant sur ma gauche. Je détendis soudainement la jambe droite afin d'écraser mon talon contre l'épaule de la créature. Je sentis sa chair s'affaisser sous mon pied, mais j'obtins le résultat escompté : la bestiole fut renversée sur sa gauche. Je m'accroupis afin de ramasser mon arme, mais je n'eus pas le temps de la ranger que je me jetai sur le côté, me réceptionnant d'une roulade pour ensuite me relever. La bestiole était plus forte que nous physiquement et avait encaissé ce kick assez facilement puisqu'elle m'avait sauté dessus dès qu'elle avait pu se réceptionner.

J-B pouvait cependant profiter de l'ouverture qui fut créée lorsque je me faisais attaquer. L'avantage du nombre compensait notre faiblesse physique, il suffisait que l'un attaque pendant que l'autre est ciblé pour l'affaiblir. Un coup bien placé devrait finir par l'achever.

Comme je m'y attendais de la part de mon binôme, il me couvrit, attaquant le zombie pendant qu'il me chargeait, à l'instar de ce que j'avais fait précédemment. J'en profitai pour m'éclipser, rangeant mon gun dans son colt afin d'avoir les mains libres et analysant la situation. Je devais réagir le plus vite possible. J-B s'élança de nouveau. Il restait face au zombie nyan-nyantisé plutôt longtemps. Rester exposé au danger aussi longtemps pouvait lui coûter très cher et je me devais de trouver une attaque qui compense cette prise de risque. C'est pourquoi, pendant que mon partenaire atterrissait, alors que le zombie commençait à se diriger vers lui afin de le choper à la retombée, je vins exploser sur l'arrière du crâne de la bestiole une énorme caillasse de la taille d'un gros ballon que j'avais bien galéré à soulever pendant que J-B jouait sa vie contre le zombie. Il pouvait être rassuré, lui qui me cherchait désespérément, ne me voyant pas puisque j'étais dans le dos de ma cible. Il put m'apercevoir une fois que le mort-vivant se laissa tomber au sol une fois la cervelle totalement explosée par le petit rocher que je lui avais encastré dans la tête. Troublé d'avoir tué quelque chose qui n'existait pourtant pas vraiment mais qui avait l'air si réaliste, je restais immobile quelques secondes la tête baissée, au-dessus de ma proie gisant au sol. Quelle sensation étrange... Je sentais que la connaître dans la vraie vie me rendrait fou mais que j'allais adorer perpétuer cette sensation toutes les nuits... Après tout ce remue-ménage, j'étais un peu essoufflé.