Danny Butterman, de Hot Fuzz
Il y a des fois où votre principal allié dans cette histoire est l’exact opposé de vous : rêveur quand vous êtes sérieux, rigolo quand vous êtes sérieux, vraiment débile quand vous êtes sérieux, nuls quand vous êtes sérieux, etc, etc. Danny, c’est le type qui s’est gavé de films américains d’action et qui idéalise sa propre profession, la police, sans se rendre compte des véritables responsabilités qu’elle incombe. Sa gentillesse est toutefois sa qualité la plus précieuse, si vous supportez le genre pot-de-colle. Danny est le contraire total du héros, ce qui permet de créer un couple où chacun est valorisé par rapport à l’autre.

Les Pingouins, de Madagascar
Qu’on se le dise, je n’aime pas Madagascar, et la seule qualité de la suite est d’être encore plus insipide que le premier volet (seul le troisième s’en sort bien, ratant une mention de près). Et il y a pas mal de gens qui n’aiment pas Madagascar, mais il y a un point commun à toutes ces personnes haineuses : on aime tous les Pingouins. Ils sont la parfaite incarnation de pourquoi les personnages secondaires peuvent être plus intéressants que les héros : on peut les spécialiser dans un délire particulier (ici, des pingouins soldats) et leur fait faire ce qu’on veut sans briser la cohérence. Les pingouins sont vifs, font n’importe quoi, et sont les outils du scénario pour expliquer le whathefuckesque qui se passe à l’écran. On se souviendra de leur meilleure réplique, quand ils arrivent enfin à leur destination rêvée, l’Antarctique, et qu’ils se rendent compte que c’est totalement inintéressant.
« Mais c’est nul ici ! »
Mais comme le pense Terry Pratchett, certains personnages secondaires ne doivent pas être les héros d’une aventure ; le film qui va être fait sur eux prochainement me fait craindre le pire.

Mini-moi, d'Austin Powers
Et si au contraire, vous préféreriez que votre acolyte vous ressemble comme deux gouttes d’eau ? Mini-Moi ne parle jamais, mais il imite son chef avec un sérieux incroyable. Il est aussi tout petit, et tout le monde aime les nains. Au centre des enjeux familiaux entre le méchant et son fils, il adore aussi le chocolat et jouer sur un minuscule piano. Et peut se révéler très dangereux quand on l’attaque. Mini-moi, le grand personnage secondaire.

Le Chat Potté, de Shrek
Bon, évidemment, l’Ane est plus symbolique que le très mignon petit chat, qui dira le contraire ? Mais le problème, c’est que l’Ane est frappé du cliché du personnage secondaire qui est là pour faire rire et qui parle tout le temps, un classique dans les films d’animation, et même s’il reste intéressant, c’est un second personnage secondaire qui par sa simple présence, va transformer le duo de héros en groupe de héros, et apporter sa touche avec une aisance indiscutable. On ne fait pas de blague sur l’Ane en lui-même, sur sa condition d’âne, ce qui n’est pas le cas du Chat Potté, où il sort ses griffes, fait les yeux doux, se lèchent tout le temps. Il est d’ailleurs bien plus intéressant dans Shrek que dans le film qui lui a été pauvrement consacré. Voici un personnage secondaire extrêmement bien exploité, mais qui se fait battre d’une place par son parallèle humain.

Inigo Montoya, de Princess Bride
« Bonjour. Je m’appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir. »
Je n’ai rien à dire de plus sur cet escrimeur de renom swaggy au possible.

Timon et Pumba, du Roi Lion
Les personnages secondaires de Disney sont extrêmement réputés, jusqu’à rentrer dans la culture populaire. Timon et Pumba ont la particularité d’être deux, ce qui permet de les retenir et d’être inséparables dans nos têtes : ils ont les mêmes envies, restent collés l’un à l’autre, la différence vient du comportement, entre le penseur et le vrai penseur (si si, c’est Pumba le cerveau). Ils incarnent aussi parfaitement le personnage secondaire qui joue à la fois le rôle de comiques de service, mais aussi de pivot du scénario à un moment ou à un autre. Sans eux, ce n’est pas que l’œuvre serait moins drôle, c'est juste qu’elle n’existerait pas.

Alfred, de Batman
Alfred est tour à tour dans l’univers de Batman soit le personnage le plus comique de la série, soit le personnage le plus badass (il s’occuperait lui-même de la formation de Bruce étant lui-même un ex-militaire, et a eu une hypothèse tournée en histoire comme quoi il se déguiserait en Joker pour donner du sens à la vie de son maître). Alfred n’est pas tant un soutien pour le héros qu’un pilier majeur : il ne révèle jamais le secret, ne fait qu’aider Bruce dans toutes les circonstances possibles, et garde son côté anglais impassible avec une justesse incroyable. Alfred est à la fois le personnage le moins humain de la série, et le plus humain. Il se considère tout à fait comme un personnage secondaire et ne se montre jamais trop pour voler la vedette à son maître. Il n’est pas dans l’ombre de Batman, il est l’ombre de Batman en quelque sorte.

R2D2 et C3PO, de Star Wars
J’aurais pu mettre Han Solo, c’est sûr, mais Han est vraiment considéré comme un des héros de Star Wars dans « l’Empire contre-attaque », donc j’ai préféré plutôt viser les deux symboles de Star Wars, car oui, ils ne sont pas les personnages secondaires les plus intéressants, mais bon, ils sont présents dans tous les épisodes, aucun n’échappe aux bip bip du droïde et des lamentations du second. Toujours présents, formant un tandem irrésistible et bien plus charmeur que le malheureux Jar Jar, ils sont déjà annoncés pour la suite des films.

John Watson, de Sherlock Holmes
Il EST un personnage secondaire, il est né pour en être un. Et il tient son rôle avec brio. Cependant, je ne l’aurais pas certainement pas placé aussi haut si je n’avais pas vu les performances récentes de Jude Law et de Martin Freeman, le premier devenant le personnage le plus impliqué émotionnellement dans les films, et le second dévoilant un Watson très loin du gros docteur pantouflard tout juste bon à se faire siroter la popularité par Sherlock, non non, c’un excellent bras armé qui sait réfléchir et imposer des limites à son congénère. C’est peut-être le personnage secondaire le plus personnage secondaire de tout l’univers de la fiction. Il ne décroche pas la première place car son rôle est souvent d’une modestie à s’arracher les cheveux.

Le Génie, d'Aladdin
Plus ancré dans l’histoire que Timon et Pumba, plus drôle encore, et produisant deux chansons mythiques contre une seule pour les autres, doublé par un génie du doublage, Richard Darbois, le Génie de la lampe mélange aussi un caractère totalement absurde et un optimisme et une joie de vivre incroyables qui font étrangement écho avec sa captivité démoniaque. Mémorable, barge, pivot du film, sérieux lors de moments tragiques, impossible de ne pas tomber sous son charme. Il aurait pu être premier tant il est énorme, dans de nombreux sens du terme, mais il y a un personnage secondaire qui lui fait du gringue depuis la première place.

Sam Gamegie le Brave, du Seigneur des Anneaux
Sam Gamegie est un personnage secondaire qui veut être personnage secondaire, malgré toutes ses qualités. C’est un Alfred qui va sur le terrain avec son maître, c’est un Génie extrêmement sincère, c’est un narrateur qui n’a rien à envier aux autres personnages malgré la modestie dont il fait preuve, tout le temps, dans les trois trilogies. Il ne pense qu’à Frodon et à le soutenir comme il peut, le soutenir tant et si bien que personne ne peut le battre à ce petit jeu là. Il manque de se noyer pour lui, il le porte sur les derniers mètres, il lui sort des discours qui font pleurer les spectateurs, il brave tous les dangers pour le retrouver, des orques aux araignées géantes. Il n’est pas le héros car il se place en position de soutien. Mais il fait tellement bien son travail que Frodon serait pas mieux entouré même par cinq cent cavaliers et en calèche. Simple, mais pas simpliste, d’une sincérité larmoyante, Sam ne cherche pas à tirer Frodon, mais à le pousser. Il remporte le prix du meilleur personnage secondaire haut-la-main par son courage et sa confiance inébranlables, sa force de caractère infinie et son amitié indéfectible pour le héros. Il EST la véritable lumière d’espoir de la Terre du Milieu.

AUTO, dans Wall-E.

Voilà, c'est un petit frère que ce Auto, référence à un autre beaucoup plus grand en la matière. Pourtant, je dois l'avouer, je l'aime bien. Même s'il échoue au final et qu'il n'apparaît que dans la partie "sympa" du film et non dans la partie "géniale", c'est bien lui le méchant et il dispose d'un capitale de danger plutôt grand à bord de l'Axiome ! Il tue presque Wall-E quand même ! Et il séquestre le capitaine.
Alors oui, on pourrait objecter qu'il s'agissait de son mandat, néanmoins, la présence de la plante verte aurait dû clairement invalider l'ordre d'exil de l'humanité. Là, l'un de ses circuits a grillé et il s'obstine, quitte à faire du mal à ceux qu'il est censé protéger.
Néanmoins, pas de quoi casser trois pattes à un canard, une petite musique d'un Strauss ou d'un autre et le voilà vaincu ! Tous les mêmes ces robots...

VIKI, dans I, Robot.

Ce film est un condensé de l'oeuvre magistrale d'Isaac Asimov, celle qui, avec ses trois lois de la robotique, a révolutionné la SF et l'anticipation comme pas permis. ça aurait dû être un truc grandiose, un putain de chef d'oeuvre. Finalement, c'est un bon film d'action, sympathique à regarder, dommage. N'empêche, malgré les lacunes évidentes du long-métrage comparé au travail d'Asimov, on ne peut pas passer à côté de VIKI et de ses NS-5.
De fait, tout de même, tout le long du film, ils restent vraiment oppressants. Le truc, c'est qu'ils contrôlent finalement presque tout en ville et que, plus le héros les croisent, plus ça devient dangereux. Dès que les lumières rouges s'allume, c'est la merde. Et tout ça parce que VIKI vient d'inventer la loi zéro, celle qui transcende les trois autres et qu'elle estime que les humains sont incapables de se gouverner eux-mêmes et que certains doivent être éliminés pour le bien de tous (LE BIEN DE TOUS !). Bref, des robots qui vous étripent en vous rappelant que c'est pour votre bien, ça reste assez rigolo à voir, même si ça aurait pu être cent fois mieux ! Et un petit virus et hop ! Ils redeviennent gentils ! Non mais ! Vilains !

Oberoth, dans Stargate Atlantis.

Ah ! Stargate et ses annexes, un vrai trésor en matière de méchants qui risquent d'anéantir l'humanité à travers la galaxie. Ici, on a à faire aux Azurans et à leur chef : Oberoth. Que sont les Azurans ? C'est un peuple d'intelligences artificielles composé de nanites autoréplicatrices à la base conçu pour éliminer un autre ennemi, les Wraith. Seulement voilà, les robots ont leur propre logique. Puisque les Wraith se nourrissent exclusivement d'êtres humains, la solution toute trouver pour les détruire est de les affamer : du coup, tuons tous les humains ! Et à partir de là, c'est le drame...
Dans la série, les créateurs de ces machines ont cherché à les exterminer avant de finalement être eux-mêmes vaincus par les Wraith, qui ont désactivé le protocole d'attaque des nanites pour éviter qu'elles continuent à tuer leurs moissons. Lorsque les héros arrivent, dix mille ans plus tard, ils font la connerie de réactiver le code d'attaque et donne ainsi à des machines disposant de la technologie la plus avancées de la galaxie l'occasion d'aller détruire tout le monde, ennemis comme amis... Oups !
Mais ce qui fait surtout le charme des Azurans, c'est à la fois Oberoth et la rancoeur qu'ils éprouvent vis-à-vis de leurs créateurs. Oberoth est lui-même un ennemi froid, calculateur, implacable et persistant. Mais on sent qu'il a surtout très mal vécu la trahison de ses maîtres. Et celle-ci est double car les anciens se sont finalement élevé vers un plan d'existence supérieur tandis que les robots eux, semblent parfaitement incapables de faire de même. Imaginez la frustration tragique : ils sont parfaitement conscient qu'il existe un plan d'existence bien meilleur et que l'atteindre leur est parfaitement impossible. Sad.

Glados, dans Portal.

Bon là clairement, c'est le côté fun. En soi, l'une des IA les plus flippantes jamais créées, parce qu'elle est complètement folle. Sérieusement, elle passe tout le jeu à faire des commentaires mythiques et cynique, à tenter de vous faire croire qu'elle est gentille, mais que faut pas déconner. Et plus vous avancez, plus vous vous rendez compte qu'en réalité, Glados est plus que probablement à l'origine de la dévastation que vous traversez... Jusqu'à la chanson de fin, vous hésiterez entre le rire et une nervosité dérangeante. Bien que sûrement créée pour être comique, le personnage a néanmoins de quoi vous poser quelques sérieuses questions sur vos chances de survies, voire même sur votre volonté de le faire. Et n'oubliez pas, THE CAKE IS A LIE !

Skynet, dans Terminator.
Ah ! Il n'y a pas de schéma plus classique que celui-là ! Voilà que l'homme se met à essayer de concevoir une IA. Pourquoi ? Bah, pour le fun ! Pour la science ! Et je ne sais quoi. Et que pouf badaboum, le voilà qui réussit ! Incroyable, non ? Sauf que, le problème, c'est que c'était pas prévu et que dans un monde informatisé comme le nôtre, c'est vraiment un problème. En quelques instants, les scientifiques prennent peur et décident de la détruire avant qu'elle ne prenne le contrôle de la planète. Skynet, bien accrochée à la vie, réagit en balançant autant de bombes atomiques que possible et en prenant le contrôle des machines de guerre les plus pointues : les Terminators. Et bon, à partir de là, IA : 1, humanité : 0. S'il n'y avait pas eu ce John Connors, vraiment tout aurait été pour le mieux !
Et du coup, conclusion logique : on envoie des gens dans le passé pour détruire Mme Sarah Connors... Puis John Connors lui-même. Puis John Connors et sa copine dont j'ai oublié le nom. Si possible en s'assurant que Schwarzy soit dans les parages.
Le vrai problème de Skynet qui est l'archétype de l'IA rebelle ? Ben, l'est pas dans les films... Sérieusement, on l'a jamais vu. Il envoie des robots et tout hein ! Et des vraiment méchants même. Mais lui-même, niet, nada. Désolé les gars, mais les abonnés absent, ça monte pas plus haut dans le classement. (La preuve, j'ai pas de photo...)

Les Geths, dans Mass Effect.

Ah que voilà une super saga SF et un putain de peuple d'IA. Les Geths, c'est vraiment un truc swag, ils sont à la fois dangereux, complexes et très attachants finalement. Leur développement, tant sur le plan graphique que sur le plan psychologique est vraiment ouf et méga intriguant, je dis donc chapeau aux concepteurs du jeu, une sacrée réussite !
Alors les Geth, pour ceux qui ne savent pas. C'est un peuple qui n'est intelligent qu'en réseau. Et ça, c'est chouette. En plus, c'est un peuple qui connaît dissensions, des divergences d'opinions semblables à des virus informatiques. Et ça, c'est chouette. C'est aussi une race qui cherche sa voie, qui est curieuse, avide de connaissance et qui s'interroge beaucoup sur son existence. Et ça c'est chouette. C'est aussi eux qui ont bien failli exterminer les Quariens, leurs créateurs, mais qui ont préférer cesser le feu de peur des conséquences d'une telle prise de décision... et ça... c'est vraiment chouette ! C'est du jamais vu dans l'histoire des IA. On ne les a pas convaincu d'arrêter, elles l'ont faite d'eux-mêmes : que se passe-t-il si je tue mon créateur ?
Bref, on finit par s'attacher à Légion et même à ces gentils Geth Prime qui viennent faire la paix avec les Quariens à la fin et qui s'ajoutent à votre équipe une fois que vous avez cassé tous ces cubes. La guerre entre les Quariens et les Geth est l'une des histoires les plus touchantes que j'ai jamais vu en la matière, alors chapeau.
Mais bon, ils font la paix... Alors niveau IA rebelles, on fait mieux, non ?

Cinquième, dans Stargate SG-1.

Ce n'est pas une blague, il s'appelle vraiment comme ça. Et non, je ne l'ai pas placé là exprès, c'est juste bien tombé. Et oui, encore du Stargate, mais attention rien à voir avec Stargate Atlantis. Cette fois-ci on tape dans du lourd, dans le SG1 pur et dur et dans ce que je considère comme être la pire race de machine jamais inventée : les réplicateurs...
Les réplicateurs, c'est quoi ? Ben, c'est juste des espèces de petites araignées mécaniques, faites de "blocs électroniques" de la taille d'un pouce et qui n'ont qu'un seul et unique objectif : SE REPLIQUER. Et ça donne quoi en vrai ? ça donne des centaines et des centaines de petites araignées qui se mettent à bouffer toutes les technologies qu'ils peuvent croiser pour créer de nouveaux blocs. Et plus les alliages sont avancées, plus les technologies sont oufs, plus ils en raffolent. Et vous savez quoi ? Il suffit d'une seule de ces bestioles pour condamner votre vaisseau, une seule ! ça se glisse partout, ça prend le contrôle de vos systèmes et ça fait des trous dans la coque, sans moralité, sans qu'il n'existe aucun moyen pour les arrêter, sinon de les détruire et c'est franchement pas simple.
Et du coup, Fifth. Au bout d'un moment, ces machines qui ne sont pas des IA finissent par atteindre le stade des "blocs nanites" et évoluent en intelligences artificielles. Ils créent en tout 6 robots "androïdes", similaires aux Azurans, si ce n'est qu'ils ne sont que le fruit de leur propre création. Cinquième est leur cinquième création, tout bêtement. Mais il a une particularité, ils l'ont conçu pour comprendre les humains. Et résultat, il aide les héros plutôt que de les tuer... et les héros le trahissent. Et du coup, il est vraiment pas content et il va pour détruire deux galaxie. On apprend même plus tard qu'il est tombé amoureux de l'héroïne de la série et qu'il use de la méthode séquestration pour tenter de la convaincre de l'aimer aussi... Puis, il va même jusqu'à créer un autre androïde à l'image de celle-ci.
Le problème alors ? Pourquoi cette race un peu suprême dans le domaine des machines n'est pas plus haut... ben, à cause de Cinquième. Le personnage en lui-même est bien écrit, intéressant, oppressant et parfois très glauque... ça reste un peu un pleurnichard. Et qu'on l'a trahi, et que pourquoi tu m'aimes pas, et patati, et patata. Au bout d'un moment, il en devient lassant. Pire, il finit par être renversé par le robot qu'il a créé à l'image de l'héroïne, parce qu'il ne voulait pas mettre des codes contrôle chez elle de peur que son esprit si pur ne soit altéré. Crétin sentimental ! Tu avais l'univers à portée de main !

HAL, dans 2001, L'Odyssée de l'Espace.

Autant vous le dire tout de suite, j'aime pas, mais alors pas du tout ce film. Et ce pour tellement de raisons que je vais pas commencer à m'étaler sur la question. N'empêche, dedans, il y l'incontournable absolu en matière d'IA rebelle : HAL. C'est lui le grand frère dont AUTO n'est qu'une pâle copie.
J'ai beau reprocher tout ce que je peux au film, je reconnais que la partie avec HAL est en elle-même un chef d'oeuvre (si seulement le film n'était que sur ça !). HAL, c'est juste l'ordinateur qui s'occupe du vaisseau des explorateurs lancés vers Jupiter à la suite d'une conquête spatiale florissante. HAL, c'est cet oeil rouge oppressant qui vous fixe et vous parle avec sa voix neutre. HAL, c'est ce type qui, dès qu'on suggère qu'il a fait une erreur, décide de dézinguer tous les occupants du vaisseau. Parce que voyez-vous, HAL est susceptible.
La réalisation de Kubrick est juste absolument parfaite pour mettre en scène ce personnage. Lente, oppressante, anxiogène, on est vraiment accroché (dans ce passage là du film, le problème c'est qu'il y en a beaucoup d'autres...). Et HAL est juste parfait en tant que IA tueuse d'homme. A tel point qu'on en vient presque à pleurer lorsque le héros est forcé de la tuer et lorsqu'elle se met à chanter cette petite chanson avec la voix qui déraille au fur et à mesure... Et vous savez ce qui rend tout ça beaucoup plus génial que tous les autres films : HAL a l'air beaucoup plus réel que tous les autres... N'empêche, il est dans un mauvais film ><

Les Réplicants, dans Blade Runner.

Alors là, on entre dans une autre catégorie d'IA rebelles, vraiment. Une catégorie à part entière tellement elle est spéciale... Blade Runner est un putain de film et c'est notamment grâce à ces Réplicants. En fait, il n'y a pas tellement à dire : une entreprise a créé des IA qui ont finalement décidé de s'enfuir plutôt que d'être des esclaves... Et pour ça, on les traque. Mais leur sort, en définitive, est à ce point tragique qu'on ne peut que les plaindre et éprouver une compassion immense pour eux.
J'adore cette scène sur le toit, où finalement, le Réplicant explique au héros qu'il veut juste vivre libre. C'est tout ce qui l'intéresse. Et qu'il s'interroge sur sa propre humanité, sur son inexorable mise hors tension... Et... c'est beau, c'est grand. C'est génial. Ce film m'a touché, ces robots m'ont touché, énormément. Et ce sont de fait, des rebelles. Cependant, je ne pouvais leur accorder de meilleure place, car comparé aux autres, leur rébellion est minime. Je dirai même plus, ce sont les gentils du film...

Les Moissonneurs, dans Mass Effect.

Ah vous pensiez qu'après avoir sorti les Geth, ceux-là n'apparaîtraient pas ? Et bien détrompez-vous ! Bordel de merde, vous imaginiez sérieusement un top des IA rebelles sans eux ? Alors les enfants petit rappel : voilà une espèce de machine conçue à l'image de la race la plus évoluée de la galaxie afin de gérer les peuplades sous développées. Et voilà que les machins, qui font quand même la taille de gratte-ciels, finissent par trouver judicieux d'exterminer toute civilisation avancée dans la galaxie de façon implacable et méthodique, créateurs compris. Pourquoi ? Pour empêcher que les mécaniques ne finissent par détruire TOUS les organiques. (Oui, gros spoile et alors ? Vous y avez pas joué peut-être ?). Et bingo, c'est un succès. Ils remettent ça tous les 50 000 ans environ, avec panache je vous prie.
Bref, les moissonneurs ne sont même pas en guerre contre nous, ils moissonnent, c'est tout. Ils n'ont pas peur, il n'ont pas envie de vivre. Ils sont juste là pour faire des extermination régulière et rien ni personne ne les arrêtera. Sauf le commandant Shepard, c'est entendu, toutefois, si tel a été votre choix. Mais bref, parce qu'ils sont absolument trop puissants et parce qu'ils ont enculé si profondément leurs créateurs que j'en ri encore, je leur décerne cette seconde place sans hésiter. Mais pas plus, parce que soyons honnête, les réplicateurs les boufferaient un par un. Et puis parce qu'il y a bien une autre IA qui mérite la tête du podium.

L'Agent Smith, dans Matrix.

Et voilà la meilleure IA rebelle de tous les temps, l'incomparable monsieur Smith. Je ne vais pas vous mentir, plusieurs autres IA font pire que lui. Plusieurs autres IA sont plus classes et plus travaillées que lui. Mais aucune IA, AUCUNE, n'est aussi cinégénique que lui. J'entend par là que ce méchant crève l'écran par son swag de méchant. Vous avez vu cette scène finale avec tous les Smiths ? Vous avez vu ce combat dans la cour de l'Oracle avec tous les Smiths ? Vous avez écouté un peu ces discours ? Il est là, il est en colère et il n'a qu'un seul objectif : tout, tout, tout, tout transformer à son image car les autres sont tellement pathétiques et puant et méprisables.
C'est un méchant, une IA qui prend plaisir à faire ce qu'elle fait (la seule dans tout ce top, à l'exception notable de Glados). Et ça, ça fait peur. Mieux encore, c'est une IA qui a été conçue par des IA pour contrôler les humains. Et finalement, cette IA se double rebelle, contre les IA et les humains en même temps ! Il a un pouvoir d'IA trop stylé lorsqu'il transforme tout le monde en copie de lui-même parce qu'au final ce n'est qu'un sale petit virus informatique. Il pourrait bouffer les réplicateurs, les moissonneurs et tous les autres. Même nous !
Et il est tellement badass qu'il faut que humains et IA s'allient pour le détruire enfin. Le tout sur une musique tellement épique qu'elle crève l'écran. Car c'est finalement ça qui le rend plus remarquable et plus mieux que tous les autres : il est fait pour être vu en tant qu'antagoniste principal de l'histoire, il est "cinégénique".