La climatisation de mon appartement était tombée en panne. Enfin, elle m'avait lâché un mois après que je me sois installé dedans. Mais à l'époque, en Décembre, je ne m'étais pas trop inquiété de ça. Et là qu'on était fin Aout, début Septembre... Mon dieu que je regrettais de ne pas m'y être intéressé avant. Mon logement était au sixième étage, plein sud qu'importe la pièce où j'étais. Donc du soleil inondant l'endroit de son éclat et de sa chaleur surtout... J'étais vautré sur mon canapé, en caleçon seulement et je mangeais une glace à l'eau pour tenter de me rafraichir un peu. Une semaine déjà que j'étais en vacance et le temps alternait entre deux jours de pluie et deux jours de soleil étouffant. Mon humeur avait suivit et faisait du yo-yo pour au final tomber au plus bas possible. Oui, j'étais d'une humeur exécrable. Je ne supportais pas la chaleur et je préférais la pluie, la fine qui rafraichit un peu mais qui ne frigorifie pas.

Installé comme je l'étais, je n'avais rien à faire à part me planquer derrière la télé pour avoir un peu d'ombre. On va me dire: ferme le volet. Mais... Faudrait-il encore avoir des volets pour les fermer. Et mes rideaux peu épais s'avéraient tout aussi inutile. Le programme à la télévision était intéressant, sauf qu'il me rappelait encore cette chaleur. Je regardais un épisode de Breaking Bad, celui où l'on voit Walter traverser le désert à pied pour finir à poil dans un super marché afin de rentrer chez lui tout en se faisant passer pour fou. Mon dieu... Moi aussi j'irai bien dans un rayon de surgelé pour m'y mettre nu...

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Après avoir avalé plusieurs épisodes à la suite, mangé une pizza commandé par téléphone. Bu quelques bières. Je m'étais donc mis au lit en étant toujours aussi dégoulinant de sueur. Avec un peu de mal, je m'étais finalement endormi pour me réveiller dans notre charmant monde onirique. Ma première réaction fut de claquer des dents et de sentir un frisson traverser tout mon corps. J'ouvrais alors les yeux sur une étendue de neige et de glace. Comme quoi, à force de vouloir quelque chose, on l'avait. Sauf que là, c'était peut-être un peu trop, non? J'étais pas spécialement habillé pour l'endroit qui plus est. Je portais un débardeur à peine trop large pour moi et un jean délavé et déchiré. Ah! Pour combattre le froid, j'avais tout de même une écharpe autour du cou. Si on peut appeler ça de l'aide pour résister à la température... Avec tous les Breaking Bad que je m'étais envoyé dans la journée, j'avais eu peur de me retrouver en plein désert, dans ce camping car miteux où j'allais encore mourir de chaud. A croire que mon subconscient s'était surtout intéressé au cristal, à la méthamphétamine. Enfin je n'allais pas trop m'en plaindre même si passer d'un extrême à l'autre n'était pas si agréable.

J'étais sur le rebord d'une falaise et en contrebas, on pouvait apercevoir une cheminée dépasser de la glace, celle-ci fumait joyeusement. Seul et unique signe de vie dans cet environnement hostile et désertique. Je n'avais pas donc vraiment d'autre option que d'aller par là. Bondissant dans la neige, je me laissais glisser doucement vers le bas de cette pente escarpée. Après plusieurs minutes de descente et un corps qui tremblait de froid. Maudissant presque mon envie de fraicheur, j'arrivais devant la porte du bâtiment. On aurait dit une sorte de bunker enfoncé dans la montagne avec une grosse porte blindée. Allais-je pouvoir y entrer et me blottir au coin du feu? Je l'espérais... Des traces de pas m'indiquaient le passage récent de plusieurs personnes, ce qui était pour le moins encourageant. Ne voyant pas trop comment faire autrement, je frappas d'un coup de poing déterminé sur la porte pour annoncer ma venue.

"Hey!! Y a quelqu'un? C'est pas que je me les pelle mais un peu quand même!!"