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"Maître renard, par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage;" [PV Rin]

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Nedru Etol
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MessageSujet: Re: "Maître renard, par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage;" [PV Rin] "Maître renard, par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage;" [PV Rin] - Page 2 EmptyLun 29 Déc 2014 - 13:45
HRP:



La porte devant laquelle ils se trouvaient portait une petite plaque gravée de sobres initiales ; JRH. Infamie ! L'un des vigiles arracha l'appendice cancéreux avec rage. Des petites plaques poussaient parfois sur les portes pour indiquer ce qui se trouvait réellement derrière elles, rendant presque FACILE l'orientation d'un lieu à un autre. Une plaie !

Car dans ce Royaume, la logique architecturale n'avait pas grand chose à voir avec l'organisation du travail ; il était donc normal de trouver un Juge des Ressources Humaines (oui) dans son simulacre de tribunal au milieu de bureaux administratifs ou d'un cabinet médical. Non pas que cette localisation fut normale et logique de façon à ce qu'une créature locale profane puisse s'y rendre avec facilité ; la parfaite absurdité de la chose était entendue et avec elle, l'ordre et l'organisation de Relouland était parfaitement respecté. Vous deviez vous perdre, physiquement d'abord, puis mentalement.

Seuls les vigiles savaient en permanence comment se diriger d'un lieu à un autre lorsque cela leur permettait d'embêter quelqu'un (pour courir après quelqu'un qui venait de vous voler quelque chose, ils se perdaient naturellement) mais Nedru ignorait si la cause venait d'un pouvoir magique précis ou de leurs petites oreillettes. Son pouvoir, quant à lui, s'adaptait avec un brin d'efficacité en prévoyant le plus imprévisible pour permettre de localiser un lieu, avec un taux de réussite de 31,98% jusque là.

Toujours est-il qu'ils se trouvaient devant cette porte et que l'analyste ne savait exactement pourquoi ils étaient là.

Zèle ?

TYPO  L'équivalent d'une faute lourde immédiatement qualifiée sans qu'il soit nécessaire de prouver l'intention de désorganisation de l'entreprise. Entendons ici ; un délit si grave qu'il était probablement sanctionné comme un crime.

Mais encore ?

Tout en entrant dans la pièce disposée en deux rangées de bancs, une barre ainsi qu'un large bureau sur estrade, Nedru hurla mentalement pour faire taire son pouvoir et sélectionner les trois hypothèses d'accusations les plus pertinentes doublées des moyens de défense appropriés. Il ne pourrait sans doute pas demander à invoquer Germaine pour résoudre le problème la nuit suivante au risque de confirmer la faute de zèle.

Cerise sur la gâteau ; cet espèce de débile mental qui se traînait à côté de lui ! Il voulait utiliser son bras attaché comme si de rien n'était ce congénital ! en entraînant la main du brun avec la sienne sans la moindre considération, que ce soit pour se gratter la nuque ou l'entrejambe. Nedru était obligé de tirer constamment sur la chaîne pour éviter toute promiscuité indésirable, entamant sa patience autant que la chair de son poignet.


Ces trois là sont accusés et coupables de zèle.

Ca avait le mérite d'être clair. Et rapide pour une fois.

Un juge aussi ridiculement petit que chevelu posa sur eux, du haut de son estrade, un regard d'ennui profond qu'il tenta de dissimuler par une moue presque digne d'un père déçu par son enfant. Nedru ne s'y trompa pas. Lorsque le nain demanda ;
«  Des objections ?  » il répondit du tac-au-tac ;

- Oui, pour vice de forme, vice de procédure, accusation frauduleuses, diffamation, la défense demande des dommages et intérêt ainsi que de prendre toutes les mesures appropriées permettant de faire cesser la violation de leurs droits et libertés fondamentales.

Profond soupir du juge. Il soupira Tout ça ?... Bon...

Puis il fit tonner son marteau deux fois avant de prononcer ;
Faisons comme ça ! La séance est levée jusqu'à nouvel ordre. Vous vous chargez des détails.

Dit-il manifestement à l'adresse des molosses. A la suite de quoi il sauta de sa chaise (disparaissant du même coup à la vue de tous) avant de prendre une porte de derrière et de s'esquiver. (Sans autre forme de procès, c'est l'occasion ou jamais de le dire).

Nedru leva la tête puis les poignets vers les agents de sécurités indécis.


- Vous pouvez enlever ça ?
- Non. Réponse en cœur. Les deux vigiles se regardèrent du coin de l'oeil par dessus leurs lunettes de soleil et échangèrent une sorte de sourire, fiers d'eux.
- Et pourquoi donc  ? Ce monsieur le juge a pourtant dit « faisons comme ça » pour répondre à une requête claire ; « faire cesser la violation des droits et libertés fondamentales des accusés ». Nous sommes les accusés, ces menottes constituent une violation de nos droits et libertés et les ôter constitue un moyen permettant de faire cesser ladite violation. Probablement un détail.

Un silence. Ils n'étaient pas content. Généralement, leur travail était plus simple et cette fois, tout était plus compliqué. D'un seul zélé, ils étaient passé à trois. Et d'accusés et coupables, ils devenaient..?
Quelque chose d'étrange et indéfini.


- La séance est simplement levée. Nous enlèverons les menottes si vous...

Dans un petit bruit, le Voyageur aux corbeaux disparut, laissant tomber le bracelet qu'il portait pour encombrer Nedru d'un accessoire de mode supplémentaire, pendant au bout d'une chaîne.
Voilà qui réglait le problème des golems en costume.


- Ce maudit Voyageur s'est échappé !
-Réveillé.
- Peu importe. Smisson, une idée ?
-Pas encore Johnson.

Un temps s'écoula. Finalement, l'homme accroché à Nedru proposa ;

-Vous avez qu'à nous faire passer un test.

- Smisson ? J'ai une idée.
- Oui Johnson ?
- Faisons leur passer un test.
- C'est dans nos compétences ça ?
- C'est... un détail...

Ledit Johnson adressa à Nedru un sourire carré et carnassier, aussi lentement qu'il avait pesé sa réponse.

A peine cinq minutes plus tard, les deux accusés-presque-coupables se trouvaient assis devant un bureau chargé de piles impressionnantes de papiers contenus dans des petits dossiers.  Devant eux étaient posés six tampons, à six usages différents. A première vue l'un d'eux, pourvu d'une molette, permettait d'inscrire la date de son choix dans l'encre. La minuscule pièce sans fenêtre aux murs couverts d'alamach, de photos de paysages ou de chat (ou de caraciatures censées êtres désopilantes) peinait à contenir les quatre personnes présentes, aussi les agents ne tardèrent-ils pas à s'eclipser.


- Vous devez trier tout ça. Vous avez une heure et pas une minute de plus.

Ils sortirent en fermant délicatement la porte, non sans s'être auto-congratulé par une paire de très masculins hochements de tête.

Nedru ne perdit pas de temps. Sa main libre étala les dossiers devant lui pour tenter de comprendre ce que l'on attendait de lui et/ou la façon dont étaient triés les documents.
Il ne tarda pas à comprendre ce que l'on attendait de lui en identifiant trois tendances, trois espèces différentes ; étaient présents des documents comptables chargés de chiffres, des demandes administratives émanant de l'exterieur et enfin, des demandes administratives venant de services  internes.
Quant aux tampons, outre le marquage de la date, ils permettaient de valider, de décliner, de classer comme non avenu, d'identifier le dossier (ou document ?) comme « retard permis » ou encore comme « prioritaire ».

Et évidemment, absolument rien n'était rangé correctement, à première vue. L'autre imbécile ne l'aiderait pas beaucoup...


- Tu sais tamponner ?
-Oui.
- Bien. On va commencer par ces deux là. Cooomme ça. Il placa le tampon « non avenu » dans la main droite, et le « décliné » dans la gauche. Si je dis « gauche », tu tamponne le document que je te donne avec la main gauche. Si je dis droite, tu tamponne avec la droite. C'est entendu ?
-Oui. Je suis pas bête hein, ça va.

Osa-t-il dire de sa stupide voix bovine ! Malgré cela, Nedru se chargea de mettre un peu d'ordre dans les documents. Les erreurs comptables manifestes ne passaient plus inaperçues sous l'oeil expert de son pouvoir et les documents qui n'avaient rien à faire là étaient plus qu'aisés à identifier. Concernant les demandes administratives, Nedru les laissait sur le côté, prévoyant de les classer d'abord par ordre de priorité avant de juger de leur bien fondé.

Ce premier tri dura presque une demi heure. Du coin de l'oeil, le Gris s'assurait que Monsieur Crétin tamponnait de la bonne main et chargeait d'encre régulièrement.

Le second tri fut aussi bien plus rapide, puisque les demandes comptables valides s'étaient pour partie déjà identifiés. Puis vint le tour du tri par priorité, qui exigea de reprendre une bonne partie de l'ensemble des piles.
Enfin, accélérant la cadence, Nedru fit valider ou décliner ce qu'il avait laissé de côté, se servant désormais de sa main valide (gauche) pour tamponner lui même ce qui l'exigeait, à une vitesse surhumaine. Non pas que Monsieur Crétin ait fait des bêtises particulières notables ; se contentant de suivre les instructions, il faisait son travail comme il fallait. Lentement, au début, puis de plus en plus vite. Mais pas au rythme du brun.

Et il ne restait plus que dix minutes.

Il se chargea du tampon de la date lui même. Son pouvoir avait retenu chaque fiche et il savait exactement quoi inscrire où et à quel endroit.

Au bout d'une heure exactement, 9 piles de documents parfaitement rangés s'étalaient devant lui et Johnson, accompagné de son collègue, détaillaient chaque dossier avec intérêt.


- Tu en pense quoi ?
- Ca a l'air très bien fait à première vue...
- Oui mais...
- Oui...
- C'est n'importe quoi.

Les mots tombèrent avec une gravité qui plomba le brun en le collant au fond de sa chaise en même temps qu'une paire de lunette de soleil froide se braquait sur lui.

-On a bien tamponné !

Smisson sourit d'un air ravi et meurtrier.

- Oh oui.

Il jeta un dossier ouvert sur le bureau, juste devant Nedru. Sur chaque papier, l'encre de deux tampons se contradisant couvrait le sommet de la feuille.

- Ca a l'air bien fait, mais ça ne l'est pas.
- Je peux l'expliqu...
- C'est bon ! On a compris. Vous n'êtes pas vraiment coupables de zèle. Ca y ressemble, mais non. Je comprend mieux notre erreur. Le travail en retard va prendre encore plus de temps grâce à vous.

Nedru resta interdit.

- Smisson...
- Ouais... L'intéressé s'approcha des deux nouveaux bureaucrates et tira à lui les chaines des menottes, avant de les ouvrir délicatement. Vous êtes libres.


Pas de zèle. Le test consistait à savoir s'il était un employé qui mettait son cœur à l'ouvrage ou non. En manquant réussir, il avait failli échouer. Comment pouvait-il être si brillant et stupide à la fois ? Les mâchoires serrées, l'analyste passait en revue ses erreurs et le mécanisme mental qui l'avait poussé à les commettre.

Les deux membres de la sécurité s'en allèrent après un mot d'encouragement.

Puis ce fut au tour de Monsieur Crétin.


-Bon et bin... C'était chouette. Salut !

Nedru leva les yeux sur lui. Il lui devait sa liberté. Son bureau aussi, sans doute...
Alors même dans un Royaume qu'il connaissait parfaitement, dont il saisissait tous les mécanismes, il était encore capable de faire ce genre d'erreurs grotesques ? Il était encore inférieur à la simple stupidité ? Cette phrase lui résonnait sous le crâne, était mentalement contrée et confirmée par des dizaines d'arguments, une marée de mots répugnants.

L'analyste se vit se lever et crier  ;
«  Attends !  » , lui passer les main de part et d'autre du visage, comme pour l'embrasser. Tourner brutalement cette tête molle vers la droite. A l'instant précis une résistance musculaire se manifesterait, il suffirait de la faire pivoter sur la gauche avec une rage monstrueuse. Et la nuque brisée sur le coup, laissant sur le visage de Monsieur Crétin une expression de surprise éternelle...

Aaah...

Il aurait tellement aimé tuer cette créature, comme ça, laisser tomber le corps sur la moquette puante du petit bureau. Personne ne viendrait plus ici avant des semaines. Il n'y avait pas de caméra magique dans ce tout petit endroit.

Mais non.

Il fallait qu'il soit au dessus de ça. Contrairement à la plupart des Voyageurs qui se contentaient de se promener ici et là en agissant comme bon leur semblait, l'analyste avait beaucoup à perdre. La mort de ce type le calmerait momentanément, c'était certain, mais s'eût été ajouter encore plus de stupidité sur la note de cette nuit gâchée.

Monsieur Crétin sortit de la pièce en vie.

L'analyste emporta avec lui les quelques documents qu'il avait jugé intéressants et remonta sans hâte vers son bureau.
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