Ça y est, je les ais trouvé, depuis le temps que je les cherches. Le cahier est poussiéreux, la couverture en cuir tombe en miette, elle a connus les douloureuses épreuves de la pluie, du froid et de la chaleur, mais elle tiens toujours. C’est peut être pour ça que je l’ai choisit lui plus qu’un autre, il est comme ma raison, abimé, mais pourtant toujours debout… Toutefois le plus important dans ce cahier est son intérieur, complètement vierge, prêt a accueillir mes écrits, a recueillir mes délires, mes déviances, prêt a être mon dernier témoin, celui qui verra mon esprit s’envoler en lambeau et quitter la lumière de la raison pour les ténèbres de la folie.
Vous l’avez compris voici mon journal, écrit a l’aide d’une plume provenant de je ne sais quel oiseau et de mon sang. Non, c’est faux il s’agit d’une encre bon marché volée il y a deux jours dans un magasin du royaume des fruits.
Quand j’y repense je n’ai jamais eu de journal intime, c’était tellement futile, vide de sens et d’intérêt… Pourtant aujourd’hui je ressent au plus profond de mon être le besoin de me confier a quelqu’un, quelque chose… Peut être Est-ce simplement parce qu’au plus profond de moi je ressent la fin proche, non pas la fin de ma vie, bien que cela reviennent au même, mais plutôt la fin de ma raison, aux frontières de ma conscience je sens que celle-ci me guette et j’entends par moment sa voix me tenter, me dire de me donner corps et âme à elle. Et a ma grande honte je doit avouer que c’est très tentant… Je lui ais sans doute déjà donner plus que ce que je n’aurais voulu, ou dû… Je suis devenu un monstre je le sais… je le sent.
Enfin je me trompe peut être, l’esprit humain est la seule chose que j’ai du mal a diagnostiquer sereinement, je n’ai jamais considérer la psychiatrie comme une vrai médecine. Par conséquent, il ne m’a jamais semblé important de m’y intéresser, et aujourd’hui pour la première fois j’en éprouve du regret. Car si je savais de quoi je souffre réellement je saurais comment me soigner ou du moins dans quel voie chercher.
Je sais que je ne peut plus quitter ce nouveau monde, déramant, le pays onirique si j’ai bien compris, c’est une horreur pour moi, j’ai toujours craint d’un jour me retrouver dans un monde dont je ne saurais rien, et c’est aujourd’hui le cas et ne pas pouvoir en sortir ne pas me rappeler comment j’y suis arriver, c’est un mauvais rêve un cauchemar a n’en pas douter et c’est ça qui me tracasse. C’est sans doute a cause ça qui a semé dans mon esprit quelques graines de folies.
Je suis le prisonnier de Dreamland, le marionnettiste ou tout simplement Nora Cthullad, a vrai dire je n’en sais rien, je doute même de ce dernier point, suis-je bien Nora Cthullad ? Ou une partie de cet être égaré dans un autre monde ? Ais je un jour été chirurgien ? Ais je eu un fils que j’ai renié parce qu’il risquait de me freiner dans ma carrière ? Ais je tué ce même fils en ratant une opération ? J’en doute, et pourtant je me souvient de tout, de mes études, de la naissance de l’enfant, des journées passer avec lui lorsqu’il m’appelait « Tonton » plutôt que « Papa », de l’opération en question et de ma descentes aux enfers… D’ailleurs ne suis-je pas là a la dernière étape de cette descente aux enfers ? Ne serait ce pas une sorte d’épreuve pour me juger savoir si je mérite le paradis aux côtés de mon fils ? Ou l’enfer aux côtés des assassins ? Trop de question, trop de problèmes, ma tête s’embrouille, mon esprit coule…


~Nora Cthullad~