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30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy]

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Khildar Blacksilver
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MessageSujet: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyMar 25 Nov 2014 - 22:09
The Funeral

Les cloches résonnaient de tristesse en leur cœur meurtri. Le paysage désolé accompagnait leur solitude. La pénombre dissimulait presque leur visage, tel un voile funèbre. Aux alentours, nulle présence décelable. A perte de vue, des tombes peuplaient cette terre morte. Des pierres tombales, des mausolées, des pyramides, des cryptes, partout se dressaient ; ultimes demeures éternelles. Quelques arbres décharnés tentaient vainement d’égayer le lieu, peine perdue. Au loin, de sombres nuages annonçaient une tempête qui ne viendrait sans doute jamais, couvrant la Lune ronde d’atours funéraire.

Autour de la stèle portant le nom de la voyageuse, ses compagnons s’étaient réunis pour lui rendre hommage. Un homme aux longs cheveux blancs attachés par un nœud mauve et aux lunettes rondes prit la parole, d’un ton grave teinté de tristesse
:

"Tout d’abord, je vous remercie d’être présent en cette nuit de deuil."

Un souffle, et il reprit :

"Nous sommes réunis pour honorer la mémoire de … de Luna, voyageuse démoniaque. "

Ils tournèrent tous instinctivement la tête vers la pierre tombale.

L’homme à l’ample manteau noir orné d’épaulières en forme de croix poursuivit, trouvant la force des mots au fond de son être
:

"Luna est … restera dans nos cœurs comme la jeune voyageuse pleine de talents. Elle était … fera toujours parti de nous, notre royaume, notre groupe, mais plus qu’un groupe, elle était de notre famille. Nous l’avons accueilli avec bienveillance, nous l’avons guidé …"

De fugaces images de sa première rencontre avec Luna revinrent à l’esprit de l’orateur. Elle lui avait paru faible, timide mais il avait senti qu’elle avait avant tout besoin d’aide. Et il l’avait aidé. Il s’était senti envahi d’un sentiment de protection à son égard, comme un jardinier protège ses plus belles roses, ou comme une mère ses enfants. Il s’était fait un devoir de lui enseigner le monde onirique.
Une grimace peinée passa sur ses traits. Il continua néanmoins son discours, assurant sa voix :


"Luna nous a étonnés. Elle nous a ravis de ses exploits, de son esprit … Son esprit de famille l’avait engagé dans une fidélité envers le groupe … un noble esprit. Son honneur est exemplaire, ses actions aussi et seront gravées dans nos mémoires. Et malgré … malgré les conséquences, elle sut conserver ce noble esprit. Certes, elle s’éloigna … Mais elle répondait lorsqu’il le fallait, pour nous venir en aide. "

D’autres souvenirs s’imposèrent aux yeux d’un bleu presque transparent, derrière les lunettes rondes cerclées de fer. Des combats, des luttes, la rage … La silhouette de Luna, entièrement transformée, semant la destruction parmi les autres. Ses ailes imposantes, aux os se dessinant sous la peau de cuir, qui battaient furieusement. Le visage des ennemis, terrorisés … Le sang …
Lui mieux que quiconque avait compris le désir de Luna de se retirer. Il l’avait soutenu. Mais quand ses devoirs l’avait rappelé, elle était tout de même revenue. Un tel dévouement …
Il termina, un brin de fierté vibrant dans sa voix rongée par le chagrin :


"De rêveuse, elle est devenue voyageuse, et elle a vécu de formidables aventures, participé à des événements incroyables, rencontré des personnes extraordinaire, grâce à DreamLand. De voyageuse, elle redevient rêveuse, insouciante … Mais elle demeure la même Luna, la talentueuse Luna, à l’esprit noble … "

*Et à la mélancolie peinte sur son visage d’albâtre* compléta t il pour lui-même.

"Ce que DreamLand a offert, il l’a repris."

Ils baissèrent ensemble la tête en signe de respect, certains les mains jointes, priant silencieusement.

L’homme ayant fait l’office redressa la tête et porta son regard dur sur ses compagnons. Hormis lui, trois autres étaient présents. Il s’arrêta sur Elisabeth, qui retenait avec peine ses larmes. Il s’avança vers elle, signalant par ce même mouvement que le temps de la prière était terminé. Alors qu’il ouvrit les bras, la jeune femme se précipita sur lui et s’engouffra dans son étreinte. Une main délicate parcourue la chevelure de feu. Elle pleura, tout doucement, les poings serrés. Il lui caressa les cheveux, lentement, laissant le flot se déverser. De sa haute stature, il l’enveloppait presque entièrement dans son large manteau. Si seulement il pouvait ainsi réchauffer son cœur, pour que la tristesse fonde, mais qui était il pour le faire ? Le chagrin était douloureux, chercher à l’ignorer était plus douloureux encore. Il fallait qu’il passe, mais pas dans la solitude. Il serait … ils seraient là, les uns pour les autres.

Dan n’avait pas esquissé un geste. Le blond irlandais qui arborait habituellement un sourire carnassier et qui n’était jamais à court d’une remarque acerbe accusait d’un silence révélateur. Même si ses traits tentaient d’exprimer une indifférence, cette indifférence témoignait elle-même de l’affliction dans lequel il était plongé. Lui d’ordinaire expressif, aimant s’épancher sur tout et rien, souvent en criant et à renfort de gestes brusques, il se retrouvait avec gravité. Seuls ses poings et sa mâchoire serrés à l’extrême affichaient clairement son ressentiment. Il bouillait intérieurement.

Quant à Mary, elle ne cherchait même pas à dissimuler sa colère. Cette blonde aux yeux verts ne cherchait qu’une chose : venger la mort de sa camarade. A son annonce, elle avait littéralement explosé. Il avait fallu l’intervention d’Abel et d’Iliana pour la calmer, sans quoi une partie du désert du No Man’s Land se serait vu doté d’une formidable crevasse. Depuis, l’allemande réclamait vengeance, inondé d’une haine. Mais à y regarder de plus près, Abel savait que c’était la tristesse qui la dévastait. C’est pourquoi il l’invita d’un geste à le rejoindre, avec Elisabeth. Mais Mary était bien trop fière et têtue pour céder à la tentation, quand bien même l’envie de pleurer et de sentir des bras pour la rassurer la dévorait.

Une fois les rivières de larmes taries quelques instants, l’anglaise à la chevelure flamboyante remercia doucement Abel et elle s’écarta un peu, son fin visage et sa bouche menue conservant une teinte triste.
Etrangement, ce fut Dan qui prit la parole, son ton reprenant son acidité habituelle
:

"Bon, c’est quand qu’on le bute ? "

Alors que Mary avait fait montre de sa rancœur, le lieu et le discours parurent lui imposer la cruelle vérité, la rendant ainsi silencieuse et moins impulsive. Elle qui était la première à lancer un assaut, à entamer un combat, à jouer des coups, la mort lui avait retiré toute vivacité. Bien qu’elle eut démontré toute sa rage les jours précédents, se retrouver ici présente, face à la tombe … Comme si elle avait fui l’inévitable, se berçant d’illusions dans une colère dévastatrice et irraisonnée. Et maintenant que le voile des illusions s’était déchiré pour être remplacé par celui du deuil, ses forces l’avaient quitté. Mais pas son désir de vengeance. Et ce fou d’irlandais se chargeait de l’exprimer :

"On va pas rester les bras croisés alors qu’on se fait attaquer aussi clairement ? C’est impardonnable !"

Dan possédait un sens de la famille bien à lui. Tout comme son sens de la raison. Le français à la longue chevelure blanche tenta de répliquer :

"Dan, je sais que …"

"Ta gueule Abel ! Tu sais rien du tout. Et tu vas …"

"Je sais autant que toi." Le coupa sèchement l’homme aux yeux bleu clair, le transperçant de son regard durci par une sourde colère. "Et nous allons agir, ne t’inquiète pas."

Son sens de l’autorité prit rapidement le dessus. Il menait ce groupe depuis bien longtemps, presque vingt ans. Les membres avaient changé, mais pas l’esprit, ni l’objectif. Il avait rencontré plusieurs voyageurs démoniaques de talents, et d’autres voyageurs originaires d’autres royaumes. Même s’il n’avait pas parcouru tout DreamLand, il en connaissait suffisamment pour survivre seul dans les zones reculées. Il avait participé, organisé et même mené des opérations de grandes envergures pour son Seigneur, remportant plusieurs victoires. Diplomate avant tout, il possédait toutefois une formidable puissance, lui octroyant le droit d’utiliser un des plus effrayants Artefacts du Royaume infernal, témoin de la confiance que lui portait son Seigneur.
Pour l’heure, il devait calmer les esprits et préparer la suite.
C’est alors que Mary prit finalement la parole
:

"C’est vrai quoi ! Dan a raison, on va pas se laisser faire."

"C’est pourquoi j’ai dit que nous allons agir. "

Il jeta un dernier regard en direction de la tombe. Il la salua de la tête, ultime adieu.

*Je retrouverais ceux qui t’ont privé de ta vie onirique, Luna. Et ils seront punis, je le jure,* pensa t il.

Puis il s’éloigna, la marche aidant sa réflexion. Et elle incitera les autres à se détacher de la mort, pour se tourner vers l’avenir. Se miner le moral à ressasser le passé n’allait pas les aider, ni éclaircir leur jugement. Cela pouvait passer pour brutal, mais il le fallait.
Chacun salua une dernière fois la voyageuse, promettant, jurant, s’engageant, pour ensuite suivre celui qui les aiderait à tenir leurs promesses. Il avait ce poids sur ses épaules, il le savait et ressentait. Sa démarche fut lente, très légèrement voûté. Il foula le sol d’un pas décidé, pour montrer la voie. Elisabeth se porta à sa hauteur et demanda, comme une supplique
:

"Comment allons nous faire ? "

"Il faut dans un premier temps établir nos connaissances, afin d’avoir une base solide. Ensuite, si nécessaire, rechercher des informations. Bâtir des hypothèses, les vérifier, et ensuite nous agirons."

"Ça ne nous dit pas concrètement ce qu’il faut faire ! "Grogna Dan entre ses dents, mais suffisamment fort pour être entendu.

Alors qu’Abel allait lui répliquer, un bruit et du mouvement se produisirent sur leur droite. Ils s’immobilisèrent tous, prêts à combattre. Après tout, ils se trouvaient sur les terres du traître à leur Seigneur, ils n’étaient pas vraiment les bienvenus.


* * *

Spoiler:

* * *

London, November 20XX

Oscar regardait le plafond. Ou plutôt, il avait les yeux ouverts et ne pouvait que regarder le plafond. En effet, allongé sur son lit, couché sur le dos, les bras le long du corps et les jambes bien droites, seul le plafond s’offrait à sa vue (et il ne manquait plus que quelques planches pour l’enterrer dans cette position évocatrice).
Il réfléchissait. Loisir dont il disposait à foison mais dont l’activité venait à l’ennuyer lorsqu’elle devenait trop profonde, trop philosophique ; lorsqu’elle s’apparentait à une introspection. Il ne goûtait que fort peu l’exercice de la remise en question. Et pourtant, il lui prenait parfois la marotte de s’y adonner, histoire de se justifier l’existence d’une conscience qui ne serait pas multiple et qui ne prendrait pas la forme de démons seulement disponibles dans les rêves. Il avait prévenu son majordome. Il ne devait être dérangé sous aucun prétexte. Après les quelques années à son service, son majordome comprenait la situation et connaissait la marche à suivre. Ainsi, tandis qu’Oscar laissait ses yeux d’un bleu glacial se promener sur le plafond tristement blanc de son logement, Jasper, son majordome, préparait du thé et des scones.

La réflexion de l’aristocrate le porta aux premières nuits qui avaient suivi la fin de son exil dans ses monts vertigineux. Il y avait rencontré de nouvelles têtes. Bien que certaines nuits lui paraissaient fort confuse. Une éphémère odeur d’alcool flotta à ses narines. Un blond et un masque lui apparurent. Puis ils cédèrent la place à une pomme et un albinos un peu déjanté. Mais surtout, il se souvint de sa poursuite au royaume des chats pour rattraper le voyageur aux bâtons. C’était parmi le plus important des rappels de son objectif : retrouver ceux qui l’avaient marqué, ceux du drame de Décembre. Décembre … un mois maudit. Il y avait eu ce lézard, qui avait daigné cracher un nom, puis ce vampire et ce crétin de voyageur, mais il y avait eu surtout Audréa. Audréa … pourquoi le hantait elle encore ?
Il continua de dévider son histoire, ses souvenirs de ses nuits. Alors que des groupes de voyageurs avaient provoqué des luttes un peu partout dans DreamLand, tout en ayant commencé au royaume des Cow-Boys, il était parvenu à exploiter le nom obtenu à Carnaval Garbage, non sans mal. C’était au Village Hunter, lors d’un pique-nique épique, qu’il était parvenu à avancer un peu plus. Puis Londres le rappela. Accompagné de son ami Oliver, il rejoignit la capitale, abandonnant les maigres résultats qu’ils avaient obtenus lors de leur séjour en France. La piste de ces disparitions d’enfants et d’adolescents n’avait pas abouti.
Alors que les nuits défilaient, une formidable et mémorable soirée le fit sourire. Une Comédie Musicale de toute beauté. Il avait d’ailleurs rappelé un de ses anciens partenaires suite à cette nuit. Et un deuxième noël vint assombrir son visage. 25 ans … La soirée s’était horriblement déroulée. Un désastre dont il était l’origine. Il n’avait jamais aimé ce mois.
Ensuite, alors qu’un royaume de chevalier se faisait attaquer par une horde de voyageurs et de créatures, il avait réussi à s’approcher d’un peu plus près de ses ravisseurs, dans des ruines entourées d’une végétation exotique. Et cet indice lui avait aussi permis d’avancer dans ce monde ci, au prix de trames, de négociations et de l’établissement d’un réseau digne de ce nom. Cela lui avait pris un an. Au moins, il avait été occupé. Et un autre noël était arrivé. Curieusement mieux que les autres. Sûrement grâce à une bonne organisation, à la dose d’alcool et aux présences intimes, tant féminines que masculines. Un bien beau cadeau qu’il s’était fait … pour ses 26 ans.
Il avait 26 ans. Etait ce l’âge qui l’amenait à ces réflexions ? Ou bien le mois fatidique qui approchait ? Ce temps qui passe … Le Temps …


"JASPER !"

Le majordome toqua à la porte doucement, un plateau à la main, avec de quoi sustenter son maître. Maître qui lui ouvrit, un formidable sourire aux lèvres, une flambée créatrice dans les yeux.

"Jasper !" – le contenu du plateau subit une razzia – "prépare la cave !"

"Bien monsieur."

Oscar bouillonnait d’excitation. Il allait lui montrer, au Temps ! Ah, que c’était bon, cette exaltation d’artiste !

* * *

Il faisait nuit noire au dehors. L’artiste aristocrate était couché en travers de son lit, sans aucun vêtement. Un sourire d’enfant bienheureux sur les lèvres. Ses idées avaient été formulées, ce qu’il avait en tête se précisait. Ça allait être formidable ! Une merveille ! Le sommeil l’emporta à DreamLand dans un esprit plein de promesses et de créations pour finalement le déposer à … au Cimetière. Bon. Ben, logique de DreamLand, hein ?

Lorsqu’il ouvrit les yeux, peut lui importait le lieu. Il était fringant, prêt à tout. Sa tenue s’accordait comme de juste à son noble sang, son nœud papillon argenté siégeait sur son haut de forme rouge et sa longue veste mauve se mariait à merveille avec son gilet ocre aux boutons dorés.
Il découvrit un paysage désolé, une pénombre qui ne lui permettait qu’un champ de vision restreint, et une Lune bien pleine, bien que voilée de sombres nuages. Un décor assez lugubre, mais cela n’atteignit pas sa bonne humeur. Le monde était triste ? Il allait mettre un sourire à ce visage !

Et c’est dans cet esprit enchanteur qu’il se mit à gambader entre les tombes, sifflotant gaiement, ses démons ravis de son humeur.
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Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyVen 28 Nov 2014 - 22:41



Depuis quelques temps, Lithium était patraque.
Enfin, ça durait depuis bien plus longtemps que ça en fait.
Dès l'instant où Bis était entrée dans sa vie, tout avait littéralement dégénéré.
Après un passage à vide et de déprime profonde, la jeune femme en avait marre de se laisser aller. Ses quelques heures de cours et son boulot d'étudiant lui laissait un max de temps libre, ce qui l'incita à se prendre en main. Elle avait déjà vu ce psy pour améliorer ses relations avec son virus, vu qu'elle n'avait pas l'air décidé de dégager de sa tête, alors maintenant, il lui fallait des activités pour se défouler. A part le jeu vidéo, il lui fallait un sport. A Dreamland comme dans la vie, c'était sa rage qui la poussait à se battre sans raison. Maintenant, elle n'avait plus cette passion du combat. La demoiselle voulait donc changer cela et transformer sa rage en une simple soif d'exercice. Grâce aux revenus confortables de sa mère qui, pour se faire pardonner de n'être jamais là, lui envoyait régulièrement de quoi vivre et se nourrir, et à son petit boulot, elle avait les moyens de s'inscrire à différents cours.
Si elle voulait continuer à être au niveau à Dreamland, elle se devait de hausser la barre. Alors pour améliorer son agilité, elle signa pour la gymnastique pour effectuer tout un tas d'acrobaties. Pour le combat, elle avait le choix. Mais vu qu'elle préférait le combat rapproché, elle choisit le Close-Combat. Elle pratiquait le tout depuis quelques mois et franchement, elle allait nettement mieux dans sa tête et s'était grandement amélioré. Elle n'avait plus l'impression de se reposer sur les capacités violentes de Bis, la jeune femme pouvait de nouveau se défendre seule sans remords et se sentait rempli d'une légèreté impressionnante. Son allure et sa silhouette s'était affinées et son port de tête était nettement plus gracieux. La voyageuse se sentait comme neuve, prête à affronter ce que Dreamland, tout comme le monde dans lequel elle vivait, lui enverrait comme obstacles. Lithium ne se reposait plus sur ses acquis et elle envisageait presque de s'inscrire à une nouvelle activité comme la Boxe pour parfaire ses capacités. Maintenant, choisir quel type de boxe.. Mais peut-être que ce surplus réveillerait ses poussées violentes éteintes.

Un soir, en sortant d'un cours d'essai de Body-Attack, elle reçut un message de son "copain", comme quoi, ils pouvaient se voir demain car il avait réussit à se libérer de ses obligations de justicier à la con. Mais pourquoi ne le larguait-elle pas ? Toute cette histoire n'était qu'une vulgaire mascarade. Cela se sentait parfaitement que c'était à sens unique. Elle ne l'aimait plus, si seulement elle l'avait aimé un jour. Comment en était-elle arrivée là ? Ce gars n'était même pas son type. Quelle gonzesse à part elle, sortirait avec un type aux cheveux verts sérieusement ? Personne, sauf elle justement. Quelle connerie ! Bon, que doit-elle faire alors ? Après un instant d'hésitation, elle envoya un message positif, sans pour autant y croire. A chaque fois, une nouvelle lubie lui passait par la tête et il annulait leur rendez-vous pour combattre le crime sur Dreamland. Quel imbécile prétentieux. Mais si cela se faisait, ce serait une bonne occasion pour mettre fin à tout ça et continuer à aller de l'avant. Ou laisser pisser, ce qui équivaudrait à fuir de nouveau la confrontation. De toute manière, c'est pas comme si elle se considérait encore en couple avec cet idiot imbu de lui-même. Même Dreamland avait digéré cette information, à son grand bonheur. Et heureusement, elle n'y apparaissait pas souvent dans ce papelard, elle n'était pas franchement connue. D'ailleurs, pourquoi le serait-elle ? Elle n'envisageait pas de devenir la meilleure de Dreamland, trop de monde en lice pour cette place convoitée de tous. Tant qu'elle pouvait continuer à parcourir ces terres sans être inquiétée, tout irait pour le mieux. Il était temps qu'elle se prenne en main.

Lithium rentra donc chez elle, revigoré par tant d'exercice, fit quelques papouilles au grand monstre de la maison et fila sous la douche pour expier le tout. Pas que l'on transpire lorsque l'on fait du sport, mais un peu quand même. Rien de telle qu'une bonne claque d'eau dans la figure pour se sentir mieux. Après avoir savouré cet instant de plaisir bien mérité, elle s'installa tranquillement dans le canapé, une bonne assiette de blanc de poulet sur les cuisses et alluma la console. On va aller fermer quelques Brèches un peu.. Elle s'amusa donc à renvoyer sous terre des morts vivants au sein du Bourbier, sous la pluie, à l'aide de grands coups vicieux.

Ce qui expliquait peut-être son actuelle présence au sein du Cimetière de Dreamland. Punaise, pas encore cet endroit à la noix.. Elle avait combattu des zombies lors de la fête d'Halloween il y a plusieurs années, puis s'était retrouvée enfermée avec un contrôleur de feu qui avait bien vite disparu et une sadique du nom de Meg, qu'elle avait par ailleurs retrouvé lors de cette fameuse nuit à Luxuria. Sacré nuit en effet, soupira Bis. Ouais, nuit où elle avait librement profité de son corps pour faire je-ne-sais-quoi avec Nodox, un gars devenu gonzesse et qui s'en réjouissait ! Je suis sûre que tu aurais adoré. En tout cas, je me suis bien amusé. Ta gueule, elle ne voulait plus savoir. Elle se doutait de ce qu'ils avaient fait, et elle se sentait souillée et trahie. De suite les grands mots ! Pas à la limite du viol, mais pas loin. Ah non, faut pas déconner non plus ! Tu dormais, c'était moi aux commandes, j'étais consentant(e), alors ce n'est pas un viol. Non mais carrément quoi.. T'exagères. Juste ta gueule, qu'elle la laisse tranquille.
Elle erra donc sans but à travers les tombes, ne prêtant guère attention aux noms inscrits. Après tout, qu'est-ce qu'elle en avait à faire ? Mine de rien, ça faisait longtemps qu'elle n'était pas venue, tellement longtemps que ce royaume engage des voyageurs killer maintenant, super. L'histoire avec Megan et Alex datait quelque peu. D'ailleurs, depuis combien de temps arpentait-elle les terres oniriques maintenant ? A présent, elle avait 22ans, et ce depuis une quinzaine de jours. 22ans punaise, et sa vie était aussi trépidante que la reproduction des concombres de mer. Jeux vidéos, chien, cours, dessin, clients bourrés, sport, manger, glander, dormir, voir sa meilleure copine de temps en temps, se battre contre Bis, arpenter Dreamland, aider des gens en détresse, voir de nouveaux horizons dreamlandiens.. Voilà à quoi elle passait son temps. Elle nota d'ailleurs que les faits les plus intéressants parmi ce qu'elle avait énuméré, se déroulaient au sein de Dreamland. Etrange, hein ? En même temps, ici, elle était presque libre de faire tout se qu'elle désirait. Hormis la présence constante de Bis, tout était presque parfait. Une nouvelle aventure chaque nuit, même juste pour un instant de répit, elle était presque mieux ici que dans la vraie vie.

Bon, à part ce soir où elle se promenait dans un cimetière.
Un cimetière, oh ! C'est pas la plus guillerette des promenades quoi.
D'ailleurs, cet endroit, était-ce les créatures des rêves qui y étaient enterrés, ou les voyageurs ? Voire les deux ? Mais une créature, lorsqu'elle meurt, ne disparait-elle pas dans un nuage de fumée ? Prrrrt, aucune idée. Fait pas chaud quand même ici, il fait moche et tout est triste. J'avoue. On s'emmerde un peu en fait. D'accord pour une fois. Elle ne s'était d'ailleurs jamais posé la question de la présence d'une possible cité pas loin. Pouah, mais on voit pas plus loin qu'un mètre ! Et encore, elle était gentille. La jeune femme activa son tatouage pour voir ne serait-ce qu'un peu mieux et put déceler des silhouettes au loin, plusieurs. Amis, ennemis ? Franchement, elle avait pas vraiment envie de prendre le risque d'aller vérifier. Elle ressentait des présences inquiétantes, ça sentait pas bon. En même temps, un cadavre n'a jamais vraiment brillé pour son parfum. Et elle s'arrêta net. Quoi ? Une découverte ?


"Putain, mais j'ai 22ans en fait."

"Euh oui peut-être, bravo pour ta perspicacité.
C'était y'a plus de 2semaines tu sais ?"
, ricana Bis.

"Non mais oui je sais, mais je ne sais pas, je..
J'ai comme un gros coup de nostalgie en fait."


"Ah, et donc ?
Qu'est-ce que tu veux que j'en ai foutre ?
J'ai pas d'anniversaire moi, je te rappelle.
D'ailleurs, ça sert à quoi ?"


"On fête ta naissance en résumé
Des cadeaux, un gâteau, des amis, etc.."
, expliqua la jeune femme succinctement.

"Fêter sa naissance ?
Etrange coutume.. J'aimerais voir ça un jour."


"Plus le temps passe, et plus je remarque que tu me poses beaucoup de questions sur mon monde. Qu'est-ce qui t'y intéresses autant ? Tu ne pourras jamais y aller de toute manière.", fit Lithium qui décida de s'arrêter.

Elle s'accroupit, glissa au sol, puis posa son dos face à une stèle.
Bon, le mort pouvait bien lui prêter 5min, non ?


"Et puis, c'est quoi ce soudain changement de comportement ?"

"Hé, quand j'ai rien à tuer ou à dire, je suis plutôt calme tu sais."

"Ah, la blague !
Bon, sérieusement, qu'est-ce que tu veux au monde réel ?"


"Rien de particulier.
J'aimerais juste savoir ce que ça fait d'avoir une vie en fait.
Une vraie. Sortir, se battre dans la rue, taper sur des gens au quotidien, manger un bon gros steak bien saignant, ne pas faire ses devoirs.. J'ai vu des images dans ta tête, mais je ne ressens rien de tout ça. Je suis pas en train de devenir sympa, je suis pas une mauviette comme toi, je suis juste curieuse !"


"J'ai rien dit, mais crois-moi, ça n'a rien de bien folichon.
Le monde réel est ennuyant. Et puis, la baston dans la rue c'est marrant 5minutes, mais avoir un abonnement chez les flics, ça l'est beaucoup moins tu sais."


"ça à l'air fun !
J'aimerais bien voir ça une fois, même rien qu'une fois."


"Vaut mieux pas !
Tuer dans mon monde, c'est un crime, un très grave.
Tu finis en taule pour ça. Puis toi, tu finirais psychopathe là-bas."


"Quoi, c'est pas bien de se battre chez toi ?
Et on est enfermé pour ça ? AH ouais mais non, c'est nul ton pays en fait.
On est bien mieux là. Quelqu'un rouspète, pouf, on le zigouille ! Et tout le monde s'en fout tant que personne n'est au courant. C'est ça la vraie vie ! Même si quand t'es pas là, j'en ai pas. Rah putain, me faut un corps à moi !"


Lithium rigola doucement.
Bis était presque marrante en fait.
Elle n'était pas logique du tout, mais carrément pas.
Un coup elle frappait une personne pour exprimer ses remerciements, un autre elle s'intéressait à autre chose qu'à elle-même. Dans la vraie vie, sans ses excès de violences, elles auraient pu être amies. A moins qu'elle ne soit un mec, vu qu'elle avait grappillé cet objet magique à son oreille pour en devenir un selon ses désirs. Quelle idée saugrenue ! Bon, il était peut-être temps de bouger ses fesses. Elle avait suffisamment profité de l'hospitalité de son hôte. Il allait finir par sortir de sa tombe pour la virer si ça continuait.. C'était quoi ce bruit terreux ? La demoiselle se retourna et vit une créature répugnante sortir de terre. Oh putain, mais sans déconner, il la virait vraiment ! La voyageuse bafouilla quelques excuses maladroites.


"Euuuh, excusez-moi encore, je ne savais pas que c'était votre.. votre, euh, maison ? Je m'en vais de ce pas, et encore merci pour votre hospitalité hein !"

Et elle prit ses jambes à son cou, inventant par la même occasion, le saute-mouton avec des tombes. Ouais, fallait qu'elle se tire de ce trou.

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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyMer 3 Déc 2014 - 12:45
Nice to see you again

Les cimetières sont d’ordinaires des lieux de calme, de recueillements et de silence. Cependant, DreamLand ne s’accorde pas vraiment avec la norme. C’est pourquoi il n’était pas étonnant d’entendre des éclats de voix teintés de joie au milieu des tombes et autres dernières demeures.
L’humeur était chaleureuse, contrastant avec le froid sépulcral des environs. Autour d’un foyer dont les braises projetaient des ombres horriblement tordues discutaient d’un ton aimable un groupe de personnes composé d’un mort suffisamment vivant pour rire à s’en décrocher la mâchoire (ce qu’elle menaçait de faire à tout instant), d’un fantôme de rappeur assez bedonnant et prenant de la place malgré son immatérialité, de deux gorilles au faciès agressif (les yeux rouges jouant pour beaucoup) mais à l’humour simple et d’un aristocrate anglais invocateur de démons. Ce dernier enchaînait son histoire
:

"Et alors que la roue commençait à s’effondrer, je le remarquai posément d’un : « Diantre, nous tombons, damné soit Newton » "

Les occupants à plein du temps du Cimetière furent secoués de rires. Un des gorilles lança une bourrade, claquant virilement l’épaule du conteur qui manqua de choir. Le second gorille le rattrapa pour le repositionner fermement sur le banc en pierre. Le zombie faillit perdre sa mâchoire mais elle tint bon, par miracle.
Alors que Oscar allait poursuivre le récit de ses dernières aventures auprès de ces compagnons rencontrés au cours de sa promenade, une nouvelle arrivée surgit par la pratique d’un sport très en vogue en ce moment, à savoir sauter par-dessus les pierres tombales. Malheureusement pour elle, les compétitions s’étaient terminées la semaine dernière, alors qu’elle semblait avoir toutes ses chances, au vu de son agilité et rapidité.
Face à cette prestation inattendue, chacun se leva prestement et applaudit la performance, formant ainsi involontairement un barrage empêchant toute progression. Même le voyageur s’était dressé, mû par un mimétisme poli qui fut rattrapé par une véritable salutation de la performance.

Pourtant, l’interruption n’était pas achevée car un cadavre à la musculature travaillée surgit à son tour, exécutant au passage une pirouette maîtrisée qui lui valut une nouvelle salve d’applaudissements plus soutenu. Il fallait avouer qu’il avait plus de classe. Le jury leva chacun leur tour les pancartes pour donner leurs notes
:

Candidat numéro 1, la Blonde : 7 / 6 / 6 / 8 / 7 => 6,8

Candidat numéro 2, Raoul : 8 / 8 / 8 / 9 / 8 => 8,2

Après quelques applaudissements supplémentaires, la récupération de la main du zombie, des accolades pour féliciter les candidats, dont la force déployée par les gorilles manqua de réduire en purée Raoul et la tristesse du rappeur fantôme de passer à travers tout le monde, chacun put reprendre sa place, Oscar proposant un siège à la jeune femme blonde.
Les questions fusèrent :


"Alors Raoul, on s’entraîne pour les prochaines qualifications ?"

"M’en parle pas ! C’est cette nana, elle m’a dérangé alors que je regardais les infos. Je sors pour lui demander de respecter ma propriété privé et elle se barre ! Bien obligé de la suivre. Et c’est vrai que ça me fait l’occasion de m’entraîner."

Il sourit de toutes ces dents parfaitement visibles en l’absence de lèvres (et de peau sur tout le visage).

Tandis que les habitants du Cimetière se mirent à discuter de compétitions sportives et de politique, des bières subitement apparues dans leurs mains, Oscar se tourna vers l’origine de la venue de Raoul et la regarda avec intensité, posant ses yeux bleu un peu partout. Cette demoiselle lui inspirait quelque chose, mais il ne savait pas quoi. A sa décharge, sa mémoire des visages et encore plus des noms étaient à l’image de son mode de rangement : déléguée à un autre. A Londres, c’était Jasper ou la technologie qui l’aidait, à DreamLand, c’était Laënoris, dans la majorité des cas. Le démon majordome se fit d’ailleurs entendre à l’esprit de son maître, le voyant en difficulté
:

"Cette jeune femme n’est autre que Lithium Elfensen. Le royaume des fruits, une histoire de pêches et d’abricots, un mariage."

Les mots trouvèrent quelques échos dans les souvenirs de l’aristocrate qui avait arrêté son regard pour plonger dans les yeux de la demoiselle pendant que son nœud papillon aux ailes argentées virevoltait autour d'elle.
Laënoris soupira
:

"Roméo et Juliette …"

L’étincelle prit et enflamma les orbes bleutées qui fixaient Lithium. Tout lui revint subitement, avec clarté. Un sourire courtois prit et il s’exprima avec douceur :

"Lithium, quel ravissement que de vous revoir …"

Pour ensuite approcher la main de la demoiselle de ses lèvres qu’il effleura doucement. Il ne pouvait se détacher des yeux, une étrange impression le parcourant. Une sensation de familiarité avec le regard de la blonde voyageuse le tenait. Il poursuivit néanmoins, sans modifier son attitude :

"Vous me voyez heureux de votre bonne santé. Que devenez vous depuis cet amour d’abricots et de pêches ?"

Même si trois années s’étaient écoulées depuis leur dernière (et première) rencontre, le changement qui le turlupinait ne pouvait être imputé qu’à l’âge. Elle avait mûri, c’était indéniable. Mais il y avait un autre élément, et il résidait dans ses yeux, au-delà même du regard. Qu’avait elle donc vécu ? Elle lui avait paru pleine de ressources, prompte à se défendre (et même à attaquer) tout en étant habile de verbe. Et artiste, qui plus est ! Le souvenir d’échanges sur l’intérieur du palais lui était revenu. Hormis leur collaboration, il ne savait rien d’elle. Son train de vie pouvait avoir basculé, elle avait pu faire des rencontres bouleversantes ou vivre des moments intenses, il ne savait quoi, mais c’était certain. Sa curiosité était piquée et il était bien décidé à élucider ce mystère. Après tout, elle lui avait fait bonne impression et il l’appréciait pour ce qu’il avait vu d’elle.

Pendant ce temps, Raoul et ses comparses se plaignaient des récentes décisions prises par les autres royaumes concernant les voyageurs. Ils ne sentaient pas très impliqués, et même si en théorie leur royaume menait une politique contre les voyageurs, dans leur cas, ils préféraient purement et simplement ignorer. Ils laissaient ça aux patrouilles des districts. Sauf qu’ils appartenaient à des régions plutôt éloignées du centre, donc ils étaient plutôt tranquilles, en général.



~ ~ ~


Un peu plus loin dans le Cimetière …

L’origine de l’agitation sur leur droite se révéla enfin, surtout au niveau sonore. Une voix croassa vigoureusement
:

"Vous vaoyez Marjorie, quand je vous disais que le Raoyaume n’est plus ce qu’il était ! "

Des mines interloquées accueillirent le couple de corbeaux haut perché. Bien que la raison de leur présence s’expliquait aisément (ils étaient chez eux), il était toujours surprenant de voir apparaître de simples volatiles alors que la menace se présentait plus … menaçante.
Abel reprit rapidement une position plus amicale afin de ne point froisser les locaux et son visage s’éclaira d’un sourire de circonstance. Il demeurait cependant sur ses gardes. Il avait suffisamment d’expérience pour s’attendre à tout venant de DreamLand.
Elisabeth eut la même réaction et son adorable petite bouche exprima un sourire de gratitude après avoir poussé un soupir de soulagement. Elle n’avait aucune envie de se battre en cette nuit. La tristesse l’habitait encore. Elle savait que les voyageurs et encore plus les démoniaques n’étaient pas les bienvenues, mais elle espérait avec ferveur qu’on leur laisserait l’opportunité d’un deuil respectable.
Dan et Mary furent moins enclins à baisser leur garde aussi ouvertement et Mary attaqua directement, sèchement :


"Qu’est ce qu’ils veulent, les piafs ?"

Laissant un peu le choc s’afficher dans leurs yeux rouges et leur splendide bec noir entrouvert de surprise, le mâle répliqua avec verve :

"Ils veulent se proamener tranquillement ! La réponse convient elle aux vermisseaux de voayageurs ? Crôa !"

Avant que le fanatique religieux irlandais ou la fougueuse allemande ne ripostent de fort vilainement manière, Abel s’interposa et expliqua d’une voix douce en accompagnant de gestes apaisants :

"Nous sommes venus nous recueillir sur la tombe d’une amie … Elle est … Elle a disparu il y a quelques nuits de cela."

Tandis que Dan grommelait quelques insultes bien senties, les corbeaux se regardèrent pour scruter avec suspicion la troupe. Elisabeth prit la parole à son tour avec toute la douceur dont elle était capable, surmontant son chagrin :

"Je vous en prie, nous n’avons nullement l’intention de nuire. Nous sommes simplement ici pour dire adieu … Vous pouvez comprendre ?"

A ses yeux emplit d’une tristesse explicite, la femelle compatit et croassa :

"Oh, Georges ! Ils ne font rien de mal …"

"Croa ? Tu as bien entendu croamment ils nous ont parlé !" S’emporta son partenaire en se gonflant d'indignation.

"C’est l’affliction qui parle, nous vous prions de bien vouloir nous excuser …" Ajouta la rousse anglaise. Oui, elle voulait à tout prix éviter un conflit. Pas maintenant. Pas tout de suite … Lorsqu’ils seront prêts, ils pourront venger Luna, mais pour le moment, non. Mais avec ces deux là …

La tension était palpable. Les deux là rongeaient leurs freins, serraient les poings. Mais lorsque Abel plongea ses yeux dans les leur avec une telle intensité qu’il leur sembla être transpercé d’une aiguille chauffée à blanc, ils baissèrent la tête.

Le corbeau au torse bombé claqua du bec pour exprimer ses doutes. Sa fierté lui soufflait de ne pas se laisser faire. Pour l’aider à se décider, l’homme à la longue chevelure blanche prononça avec calme
:

"Nous allons nous retirer. Nous ne vous importunerons plus."

"C’est ça, allez vous en ! Ouste !"

Avant que la situation ne dégénère avec cette bravade, Abel entreprit leur déplacement avec autorité. Ils avaient autre chose de prévu et ne pouvaient se permettre de déclencher un conflit sur ses terres. Il entraîna le reste de la troupe et se retourna tout de même pour jeter un regard noir aux corbeaux.

"Du balai que diable !"

"Georges, vaoyons !" S’indigna sa compagne.

Pendant qu’une scène terminait de se répéter entre les deux sombres volatiles, les voyageurs démoniaques progressèrent entre les tombes. Leur meneur ne leur avait pas encore dévoilé l’autre raison de leur venu et il n’allait pas tarder à le faire. Il appréhendait cette mission. Tout comme il appréhendait la suite des événements liés à la mort de Luna. Si les informations qui leur étaient parvenues se confirmaient, alors un conflit se profilait à l’horizon. Et il n’aimait pas ça.


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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyDim 7 Déc 2014 - 14:04

Mon dieu, mais y'en avait encore combien à sauter de ces trucs ?
L'on aurait dit qu'elles avaient été placées ainsi intentionnellement, pas loin d'un saut de haies. N'était-elle pas si proche de la vérité.. Alors qu'elle continuait son marathon - punaise, mais je vais finir par me vautrer comme une belle bouse - elle osa un regard en arrière. Oh putain, mais c'est quoi ce monstre, un sprinteur professionnel ou quoi ?! Mais laisse-le moi, je vais te le renvoyer bouffer ses chrysanthèmes ! Ah mais que dalle ! Elle allait sûrement pas s'arrêter pour aller se friter avec un zombie. Non mais imaginez qu'il l'a morde et qu'elle se métamorphose en mort-vivante ? Beurk. Elle continua donc son concours face à un Carl Lewis vachement en forme vu son état, et accéléra même sur la fin, histoire de le semer.
Alors qu'elle espérait enfin trouver une fin à cette connerie, elle remarqua un petit groupe qui leur bloquait la route. Et merde, que pouvait-elle faire à présent ? Elle était encerclée. Une fois la dernière stèle enjambée, elle s'arrêta net pour faire face à.. Des pancartes ? Avec des.. notes ? Euh attendez.. Ils applaudissaient vivement, et leur enthousiasme redoubla d'effort lorsque son poursuivant fit son entrée, le tout ponctué d'une splendide pirouette. La jeune femme ne put s'empêcher d'applaudir également face à tant de maîtrise. Sérieusement ? La demoiselle obtint un modeste 6.8 alors que son adversaire explosa le compteur d'un 8.2 franchement mérité.

Lithium était à la ramasse.
Elle ne comprenait rien à cette situation pour le moins cocasse.
Deux gorilles aux yeux luisants, un zombie relativement moisi et un pseudo-Booba se tapaient des barres avec le Raoul. Raoul.. Vraiment. Raoul qu'elle avait dérangé lors des infos, Raoul qui est un athlète du saut de tombes. Elle avait même pas inventé le sport quoi, la loose totale. En même temps, c'est Dreamland. Tu ne devrais plus t'étonner de rien depuis. Les monstres lui tapaient dans le dos pour la féliciter de sa participation, elle serra des mains visqueuses, puis poilues, puis une qu'elle n'arriva même pas à attraper. Ah, ça c'est moche mec, désolée pour toi. La voyageuse était complètement perdue. Son regard passait d'un personnage à un autre, ne comprenant rien à ce qu'il se passait. Puis ses yeux étonnés finirent par atterrir sur un homme qui, contrairement aux autres, avait l'air en bon état. Pas de traces de moisissures, pas de membre arraché, pas trop de poils à part sur son menton.. Ouais, il avait l'air humain en tout cas.
Elle eut une étrange sensation en regardant cette personne, une impression de déjà-vu. Le connaissait-elle ? En tout cas, c'est pas un type que l'on a tué. Vu l'endroit, ça aurait pu être probable. Pas faux. Mais bon, elle ne se souvenait pas du tout des gens qu'elle avait renvoyé sous terre, et franchement, elle ne désirait pas s'en souvenir.

L'inconnu la détaillait de son regard bleu acier, ce qui ne manqua pas de rendre la blonde mal à l'aise. Elle n'aimait pas trop qu'on la regarde comme ça, surtout qu'elle était habillée correctement ce soir. Un tee-shirt un peu décolletée fallait l'avouer, légèrement ouvert dans le dos - laissant voir une toute petite partie de son tatouage - mais un jean et des converses oranges. D'ailleurs, depuis plusieurs nuits elle avait noté le fait que son carnet était dorénavant enchaîné à son pantalon via une petite chaînette, ainsi que son crayon. Utile. En plus il entrait dans ses poches, yeah ! Aucun bijou, à part des boucles d'oreilles triangulaires, deux à chaque oreille, sans oublier le mini grenat qui servait d'objet magique pour changer de sexe, obtenu par les soins de Bis. En revanche, elle avait une coiffure sympa pour une fois. Deux mèches virevoltaient sur les côtés et ses cheveux étaient en partie relevés en un chignon. En fait, c'était une demi-queue vu que le reste de sa tignasse flottait tranquille sur ses épaules.
Spoiler:

Il n'y avait aucune raison pour qu'il la détaille de la sorte ! Il te regarde chelou ce type, j'aime pas ça. Je peux lui faire avaler ses yeux si tu veux. Bis commençait à grogner. Déjà qu'elle n'avait pas une confiance immense dans les hommes s'approchant de Lithium, alors un qui ne détourne pas le regard de sa proprio, ça la rendait légèrement amère. Pourtant, cette manière de s'habiller lui rappelait vaguement des souvenirs. Un nœud papillon sur un haut de forme rouge, un bouc, un style vestimentaire aristocratique violet et ocre, Je trouve ça dégueu perso, mais ce n'est que mon avis, oui bon, elle s'habillerait pas comme ça mais bon, ça lui rappelait des souvenirs.

Mais punaise, il allait arrêter de la regarder ainsi !
Maintenant, il plongeait son regard dans le sien et elle fit un effort colossal pour ne pas détourner les yeux, ce qui la fit devenir pourpre d'embarras. Sa gêne fut d'autant plus grande lorsqu'elle comprit que son interlocuteur l'appela par son prénom. Merde, il la connaissait mais elle, elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur son prénom. Ouais bah en même temps, ça m'étonne pas que tu l'ai oublié celui là, il m'inspire pas confiance. J'ai l'impression qu'il est pas tout seul dans sa tête. Une impression comme ça.. Et puis, regarde-moi cette al.. NON MAIS IL ME FAIT QUOI C'CONNARD LA ?!" Lithium ne put que comprendre sa vulgaire surprise lorsque l'homme lui baisa la main. Passé l'effet de surprise, la jeune femme rencontra de nouveau son regard et eut la désagréable sensation d'être transpercée, comme si il "savait". La voyageuse eut un haut-le-cœur et retira brusquement sa main qu'elle ramena vers elle.
La demoiselle ne voulait pas que l'on sache qu'elle était brisée en deux, alors quand un type venu de nulle part donne l'impression de lire en vous comme dans un livre ouvert.. Autant dire que ça ne rassure pas des masses. L'étranger lui lança ensuite qu'il était ravi de la voir en bonne santé, et s'enquit de ce qu'elle était devenue. En bonne santé, la blague.. Hé, c'est bon hein. Je suis pas une maladie non plus.. Rah mais essuies-toi la main, c'est dégueulasse ! Lithium ne savait quoi répondre. Pêches, abricots.. De quoi parlait-il ? Puis soudain, une illumination. Roméo et Juliette, un mariage et un chaudron. Un voleur de culottes en peau de pêches aussi. Khildar, son prénom était Khildar ! Mais tu le connais ce guignol ? Son attitude changea du tout au tout. De la méfiance exagérée, son visage s'éclaira.

Spoiler:

"Khildar !
Désolée, je ne t'avais pas reconnu, ça fait si longtemps..
Mais.. Mais qu'est-ce que tu, enfin, vous, faites ici ?"


Elle esquiva la question à propos de sa personne.
Non pas qu'elle ne désirait pas répondre, enfin si, mais son talent d'improvisation à ce sujet était tari. Que dire à une personne que vous avez vu une seule fois dans toute votre vie qu'en l'espace de 3ans, votre vie réelle est toujours de la merde, voire pire, qu'elle voyait un psy pour corriger ses soucis dans Dreamland, qu'elle s'occupait davantage de ce monde onirique que de son existence véritable, que sa vie privée était chaotique, incapable de larguer un type qu'elle devait voir une fois par mois, et qui a des cheveux verts putain, qu'elle était devenue complètement schizophrène, au point d'héberger une autre entité, et que celle-ci n'avait aucun savoir vivre ? Bah non en fait, ça on le dit pas.
Elle n'assumait toujours pas de se balader avec Bis, même si ça allait déjà nettement mieux qu'avant. Elle ne pleurait plus dans son lit chaque nuit, au contraire, elle était presque sereine. Comment dire à un type que l'on connait à peine que l'on avait peur de disparaître au profit d'une autre ? Peur de sombrer aux côtés de cette autre personne ? De redevenir celle que l'on était avant ? Et non, on ne le dit toujours pas. Pourtant, son pouvoir à Khildar était d'avoir des démons, et il se portait très bien ! Et.. Et si elle lui demandait conseil pour apprendre à vivre avec Bis ? Tu ne vas quand même pas lui révéler ma présence ..? Et pourquoi pas ? Il pourrait l'aider. Alors que la demoiselle ouvrit la bouche pour commencer, sa voix se perdit dans sa gorge et aucun son ne sortit. Elle n'arrivait pas à parler. Je ne te laisserais pas faire ! Je ne lui fais pas encore confiance ! Putain, voilà qu'elle influe sur son corps, génial.. Lithium abandonna donc rapidement l'idée de tout dévoiler sur le coup et se contenta d'un bien malheureux;


"Tout va bien dans ma vie.
Tout n'est jamais allé aussi bien.
Et vous ?"


..qui sonna complètement faux.


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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyJeu 11 Déc 2014 - 21:58
The Mission

Les sombres nuages poursuivaient leur course, dissimulant parfois la Lune qui jetait ainsi quelques larges nappes blanches sur le décor lugubre. Par l’éclat de l’astre, les ombres des arbres décharnés s’étiraient pour tendre leurs griffes. Les tombes se dressaient pour imposer la mémoire des défunts. Et les corbeaux prenaient des airs de monstrueuses créatures, planant au dessus de tous, narguant le monde des morts enterrés par leur vie aérienne.
Un groupe passa au loin, en témoignaient leurs croassement s’apparentant à une moquerie cynique. Rire de la Mort … Ses pensées traversaient l’esprit sous pression d’Abel. Ses responsabilités envers le Royaume, auprès de l’équipe, son statut de meneur, lui imposaient des tâches qu’il n’appréciait guère. Cependant, il se devait de les mener à terme. Par devoir, certes. L’obéissance qu’il devait à son Seigneur ne le dérangeait en rien. Les actions qui en découlaient, par contre … Il lui était difficile de faire abstraction de ce qu’il se jouait autour de lui. Il savait que ses actes avaient un sens, que le but était honorable, il savait que sa mission était nécessaire pour lui, pour eux, pour le reste infernal. Et pourtant, la manière, ce que tout cela impliquait et qu’il ne pouvait éviter … Il n’aimait pas ça.
Ils étaient en territoire ennemi. Bien qu’ils représentaient à eux quatre la plus grande puissance du royaume, les informations glanées n’inspiraient guère à la promenade. Les mouvements au sein de ce damné Cimetière incitaient à la plus grande prudence ; des patrouilles renforcées, des chevaliers appelés, des généraux sollicités … Ils avaient eu de la chance de n’être tombé que sur un couple de corbeaux. A la place, de puissants guerriers auraient pu surgir, un combat se serait engagé, Dan aurait adoré, Mary se serait battue comme une Lionne, Ely aurait tenté d’éviter d’activer son pouvoir et lorsqu’elle l’aurait fait, le signal aurait été donné … Repérés, ils auraient dû fuir, compromettant la mission et … devenir un prétexte de plus pour la guerre.
Un voile de ténèbres passager assombrit d’avantage ses pensées. Ils auraient pu aussi périr … Réduisant à néant les efforts de leur Seigneur pour constituer un groupe d’élites, offrant le cou au Cimetière, au traître … La guerre … Le sang … Ces souvenirs de batailles … Il secoua la tête et tourna la tête vers Mary, qui lui avait posé une question
:

"Abel ? Dis, tu m’écoutes ? "

"Excuse moi, j’étais …"

"Je voulais savoir ce que tu comptais faire. Tu nous as présenté les grandes lignes, mais concrètement, on fait quoi ?"

Abel sourit tendrement derrières ses bésicles. Mary était toujours pleine de fougue, jamais en place. Du moins, l’était elle au début, lorsqu’il la prit en charge. Puis ses obligations les séparèrent et ce fut Iliana qui prit le relais. Pas le meilleur des pédagogues, le caractère revêche de l’allemande s’était cristallisé pour finir par exploser. D’une façade provocante pour repousser ceux qu’elle craignait ou tout simplement pour dissimuler ses faiblesses, elle était passée d’un naturel agressif et impulsif. Sa « Cour », comme elle l’appelait, n’aidait pas non plus. Toutefois, il était parvenu à lui inculquer un peu plus de réflexions, à être plus posée, à coups de frappes magistrales parfois, au cours de duels mémorables en de rares occasions.
Mais en cette nuit, ce naturel revenait, le chagrin brisant le calme. Il ne lui en voulait pas et c’est pourquoi il répondit d’une voix douce
:

"Pour le moment, vous me suivez. Nous avons une tâche à accomplir."

"De quoi tu parles enfin ?" S’indigna t elle légitimement.

"C’est quoi encore cette embrouille ?" S’énerva Dan.

"Nulle embrouille, ne vous inquiétez pas. Suivez moi, je vous explique tout en marchant."

Bon gré, mal gré, ils continuèrent leur route entre les tombes. Abel expliqua donc :

"Nous nous rendons au Manoir. "

Elisabeth, à sa hauteur, le regarda avec inquiétude :

"Celui du … Comte ?"

"En effet."

"Et on va faire quoi chez le Comte ? La fièvre du samedi soir ?" Commenta cyniquement l’irlandais.

"Nous allons discuter, tout simplement."

La réponse ne ravit pas toute la troupe et la plongea néanmoins dans un silence de réflexions. Dan cherchait une remarque cinglante à faire sur l’absurdité de leur destination. Mary se demandait pourquoi ils avaient besoin d’aller voir le Seigneur des Vampires. Quant à Elisabeth, elle appréhendait sa rencontre avec le Maître du Sang.
Abel lu dans les yeux de l’anglaise à ses côtés toute l’inquiétude liée à cette rencontre et se trouva attendrie, dans un élan paternel. Dire que cette voyageuse possédait un pouvoir immense, une puissance imposante … Et elle craignait une simple entrevue. Certes, le Seigneur du Sang n’était pas n’importe qui et il pouvait aisément les broyer. Mais elle n’était pas n’importe qui non plus. Juste que son pouvoir la rebutait. Avec une nature aussi douce que la sienne, c’était compréhensible. Il ne pouvait s’empêcher de vouloir la protéger. Et elle le réprimandait lorsqu’il était trop insistant. Pour l’heure, elle était angoissée. Il hésita à lui passer le bras, pour la rassurer. Finalement, il ne le fit pas. Elle n’aurait pas apprécié …
Ils progressèrent lentement, sur leurs gardes, à la clarté de la Lune.


Spoiler:

~ ~ ~

Un peu moins loin, dans le Cimetière …

Le feu flambait sans faiblir, entretenu par la magie de DreamLand. Autour, deux gorilles, deux zombies et un fantôme discutaient avec fièvre du dernier championnat de lancer de crânes, tandis que deux voyageurs se retrouvaient.

A l’aveu de Lithium, Oscar préféra ne pas en tenir compte, tout comme il occulta son propre manque de mémoire. Une égalité, en somme. A la place, il conserva son air bienveillant et son sourire. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de dévisager la blonde demoiselle qui l’intriguait dans son attitude. Il était … tolérable qu’elle ne se souvienne pas de lui immédiatement, cela faisait tout de même trois ans. Mais sa gêne était suspecte. Et son regard le perturbait, et elle le sentait, c’est pourquoi elle se détournait, de ses yeux et de sa question. Piètre tentative qu’il consentit par politesse. Mais il ne pouvait nier la présence qui semblait se dessiner derrière les fenêtres de l’âme de la voyageuse. Elle avait l’air troublé, et il n’en était pas l’unique raison. Sa curiosité et un brin d’empathie issu des bonnes manières l’amenèrent à vouloir en savoir d’avantage.
Toutefois, elle avait détournée la question et il ne pouvait l’ignorer à répondre, au risque de passer pour un goujat.


"On enfile des bambous et on joue saute moutons, ça se voit pas ?" Railla Saënoris, répondant mentalement.

"Mais elle t’a rien fait !" S’offusqua Luëst.

"J’aime pas son regard, on dirait qu’elle veut nous bouffer."

"Tu racontes n’importe quoi …" Répliqua Luëst en haussant les épaules.

"Il n’a pas entièrement tort." Confirma Khildar.

Finalement, Oscar répondit à Lithium d’un ton léger, balayant le Cimetière d’un large geste de la main
:

"La joie m’envahissait, ce lieu en manquait, ma venue comble le manque. "Il lui adressa un franc sourire. J’apporte mon humble contribution à ce monde onirique, tout comme nous l’avons fait."

Il tenait toujours son haut de forme d’une main, sur le genou, son papillon enchanté ouvrant ses ailes argentées doucement. Ses yeux se faisaient moins insistants mais il n’en demeurait pas moins attentif à l’attitude de la blonde créatrice. Il remarqua sa volonté de s’exprimer qui fut comme coupé dans son élan pour se reprendre et répondre au final à la question première. Il lui en fut gré, même si la véracité des propos n’aurait convaincu qu’un jury bourré jusqu’au nez. Il ne lui en tenait pas rigueur. Après tout, ils ne se connaissaient que d’une aventure vécue ensemble et n’avaient pas pris contact depuis. Elle n’allait pas se dévoiler tout de go, sans préliminaires. Il n’était pas dans l’intérêt de l’aristocrate de la brusquer et de précipiter les révélations. Pour l’instant, sa curiosité se cantonnerait à le ronger.

Une question lui avait été posée et il répondit en toute franchise, avec enthousiasme :


"La vie se déroule agréablement bien." Il plia les jambes, provoquant l’envol du papillon qui se mit à tournoyer autour de Lithium. "J’ai du quitter la France quelques mois après notre rencontre. Un pays intéressant, avec une architecture particulière, et une population … chaleureuse." Quelques souvenirs charnels lui revinrent et il laissa quelques suspensions pour les déguster.
"Mes projets avancent correctement, j’ai eu quelques pistes explorées qui se sont révélées fructueuses. En parlant de projets, ma joie provient d’une inspiration pour une nouvelle exposition." Il poursuivit avec chaleur, ses yeux brillant : "Oui, une idée qui m’est subitement apparu, alors que mon esprit dérivait. Cette exposition sera très prenante, et son thème est universel, touchant tout le monde. D’ailleurs, vous pouvez venir si vous le souhaitez, c’est avec plaisir que j’inviterais une artiste telle que vous."

Il était sincère. Sa présence lui ferait plaisir, car il se souvenait de sa vision d’artiste. Et elle avait un pouvoir lié au dessin, elle ne pouvait pas ne pas aimer l’art ! Par conséquent, il lui était naturel de l’inviter. Et ça serait l’occasion de faire plus ample connaissance …
C’est alors qu’ils furent interrompus par les rires du groupe. Le fantôme rappeur finit par demander
:

"Hey, Khildar, parles leur de la Grande Roue !"

"Ouais, Rock a raison," approuva un des deux singes en hochant la tête vigoureusement. "Raoul veut savoir ce qu’il s’est passé ensuite. Et la petite dame aussi, peut-être ?"

Les autres approuvèrent et proposèrent même de la bière. Parler, ça assèche la gorge, alors autant l’hydrater. Oscar prit une des bouteilles tendues, la décapsula sur une tombe qui passait par là, but une gorgée et recommença donc son histoire de cirques, de Clem, de Spiderman et de Grande Roue …
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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptySam 17 Jan 2015 - 18:16



ça fait toujours un choc de revoir quelqu'un après plusieurs années.
Surtout après tant d'aventures, tant d'épreuves. Elle était une nouvelle personne à présent.
Non pas que l'ancienne Lithium n'existait plus, bien au contraire, mais elle ne fonctionnait plus tout à fait comme avant. Son camarade macabre semblait ravi d'être en ces lieux, comme quoi, il était venu ici dans l'espoir d'apporter de la joie par sa simple venue. Il s'est pris pour qui ce type, pour un bisounours ou quoi ? Mais non, mais non, c'est tout à fait légitime de vouloir égayer un.. Cimetière oui. Complètement con. Puis c'est très bien comme ça, surtout pour cacher un cadavre. Personne ne viendra le chercher, et surtout, personne ne se plaindra d'en avoir un de plus, non ? Peut-être, mais elle n'avait pour le moment pas de corps à faire disparaître, alors la question ne se posait même pas. On ne s'entend même plus penser avec cette histoire. La demoiselle fut captivée comme une enfant quelques secondes par le papillon qui battait des ailes, puis reprenant ses esprits, elle reporta son regard sur Khildar.
C'est marrant mais sa vieille excuse de tout à l'heure ne semblait pas l'avoir convaincu le moins du monde. Et pourtant, il continuait de sourire comme si ce n'était pas grave. Il va tenter de te tirer les vers du nez plus tard, j'en suis certaine. Mais non, enfin.. Bref. Il semblait tellement ravi d'être ici que son enthousiasme en était presque contagieux.

Pour lui, tout allait à merveille.
Départ de la France - pourquoi - pour un autre endroit dont elle n'entendit pas le nom, puis le papillon se mit à virevolter autour d'elle. La demoiselle sourit d'un air malicieux et s'empêcha de lever les mains pour jouer avec l'insecte. Donc à part ce léger interlude, il disait avoir des projets en bonne voie de concrétisation et prononça quelques mots à propos d'une exposition. Oh, une expo de quoi ? Quel thème, combien d'œuvres, quel courant, quel style, quel.. Rah mais arrêtes de te poser des questions, ça me donne des migraines ! Ah oui pardon. Les yeux de Lithium trahissait son intérêt soudain pour le sujet de cette conversation, alors lorsqu'il proposa de l'inviter, elle trépigna intérieurement et s'empressa d'accepter.


"Avec joie !
Je ne sais pas où c'est, mais qu'importe, je viendrai sans hésiter !
Vous me donnerez plus amples informations plus tard."


Trop expansive, elle se brida dans les secondes qui suivirent.
Elle devait se calmer, elle allait passer pour une folle à force de changer de personnalité toutes les deux minutes top chrono. Heureusement, elle fut sauvé par le Booba de la tombe qui incita l'aristocrate à leur parler de la "Grande Roue". C'est quoi une Grande Roue ? Une roue en métal avec des nacelles, dans lesquelles tu grimpes pour voir depuis le ciel ce qu'il se trouve aux alentours, et accessoirement un engin romantique pour certains. Oh ! Et ça se détruit ? C'est faisable oui, mais non même pas en rêve. Tous les membres ici présents s'assirent en cercle autour du feu immortel et s'équipèrent d'une bière pour écouter l'histoire. Oh oui Père Castor, racontes-nous une histoire ! Mais c'est qui encore ce type-là ? La jeune femme se permit de s'en servir une également, imita Khildar et but une lampée, avant de finalement s'asseoir non loin du conteur du soir. Elle ramena un caillou sur lequel elle s'assit et maintint sa tête en l'air par une main.

La voyageuse écouta attentivement.
Ses aventures à elles n'étaient pas palpitantes pour un sou.
Elle ne faisait jamais rien d'extraordinaire, elle se contentait seulement de s'endormir et de s'occuper durant la nuit. Alors que ce que lui racontait le noble était juste saisissant à souhait. Mais nooon, on s'emmerde là ! Elle découvrit qu'un autre membre de la famille Free se baladait sur ces terres, non pas que cela l'ennuyait, mais la dernière fois qu'elle avait vu Ed, elle lui avait mis un poing en pleine poire, de la part de Bis. Pas sûr qu'il veuille la revoir après ça.. M'enfin. Au cours de cette nuit donc, il perdit son papillon - ah non pas le papillon - et rencontra le fameux Clem de cette manière ainsi qu'un nouveau fraîchement débarqué nommé Victor Sven. Hé hé comme le renne dans.. Bon ok bref. Il dut lui expliquer les lieux, avant d'aller à la Grande Roue. Il y eut une altercation avec des rêveurs à la verve forte intéressante, un petit combat où Sven découvrit son pouvoir et aussi la nécessité de rester concentré à n'importe quel instant, puis une entracte où Khildar et Clem finirent le travail chacun à leur manière. Finalement, j'aime bien cette histoire.
Le combat fut bien vite expédié, en même temps, leurs adversaires n'étaient que de simples rêveurs et ils virent la disparition de Sven. Bis adorait les détails que le conteur s'appliquait à mettre sur ses mots, elle l'écoutait avec avidité, prête à demander plus. Lithium, étrangement, approuvait. D'anciens souvenirs lui remontaient à la tête et elle ne tenta même pas de les chasser, ils étaient les résidus de ce qu'elle était auparavant et ce qu'incarnait Bis à présent, avec les intérêts.

Elle écouta le portrait de Ed et sourit à celui-ci.
En même temps, partout où il allait, un bâtiment tombait.
Mais au fond, il était sympa. Un peu particulier et moralisateur alors qu'il était mal placé pour ça, mais sympa. Les images du Royaume des Tropiques remontèrent à la surface pour illustrer ses propos, ainsi que ce soir-là au bar dans le monde réel, puis le pain au visage à nouveau. Punaise, elle avait pas géré sur ce coup-là ! Sur le moment, elle avait été blessé par ses paroles et avait approuvé le geste vulgaire et agressif de Bis, mais maintenant.. Elle regrettait. Pas moi. Et je recommencerai bien là tout de suite. Quel trou du cul ce type !
Ce n'était pas à proprement dit de son fait cet acte odieux, mais il avait été commis en son nom et corps. Il serait très dur de s'expliquer à ce sujet avec le tristement célèbre blondinet. Dois-je te rappeler qu'il nous a retourné la tête à ce Tournoi de merde ? Je crois que l'on est quitte. Mais il a tapé plus fort, donc j'ai le droit de recommencer. Il y avait une raison à ça ! Elle avait été sur le point de tuer Jakob, l'un des rares voyageurs avec qui elle aurait peut-être pu être amie putain ! Et à cause de toi, c'est mort. Littéralement. Boarf, il oubliera bien vite. C'était fun, non ? Tu n'es qu'un monstre et je hais. Fous-moi la paix. Elle découvrit par la même occasion une nouvelle race de pouvoir issu de l'agoraphobie. "Wormhole" ? Intéressant. Dangereux. Tu crois que j'aurai été Agoraphobe dans une autre vie ? Sûrement. Finalement, ils parvinrent à entrer dans la Grande Roue.


"Mais.. Et le papillon dans tout ça ?, dit tristement à haute voix la jeune femme.

"T'as parlé à voix haute, couillonne !", grommela Bis.

Ah merde !
Lithium s'excusa d'avoir interrompu de manière impromptue l'histoire, et l'encouragea à ne prêter aucune attention à cet interlude. C'est ainsi que Spiderman fit son apparition. Attends, what ? Spiderman, genre le vrai ? Aaaw la chance ! La blonde soupira d'envie, mais cessa lorsqu'elle apprit qu'il était du genre à ne cesser de se plaindre. Manquait plus que ça, un Parker dépressif.. Apparemment, il avait également failli faire exploser le genou du cadet Free. Puis il y eut une histoire de clowns qui déboulonnèrent l'attraction qui ne manqua pas de s'écraser au sol, mais au lieu de les laisser à une mort certaine, Spidey sauva in extremis ses joyeux compagnons. S'ensuivit une description d'un litige qui avait plus ou moins lieu d'être, mais devant la ferveur que mettait le Lord dans celle-ci, elle conclut qu'il avait eu bien du mal à conserver son calme. La dessinatrice fut dérangée dans sa tête par des grognements, ce qui l'empêcha de suivre une partie de l'histoire.


"Qu'est-ce qui va pas encore ?"

"Je le sens de moins en moins ton type.
Et pourtant, y'a quelque chose qui m'intrigue et m'intéresse à la fois."


"Je ne comprends pas tout à fait ce que tu essayes de me faire passer comme message, mais cesses de me déconcentrer. Je dois avoir l'air normale si tu veux pas te faire griller et me faire passer pour une tarée.. Punaise, maintenant je suis perdue dans son récit."

"Boarf ! Y'avait pas de combats ni de sang là, c'était pas intéressant de toute manière. Puis il parle bizarre aussi ton gars, comment veux-tu rester concentrée ?!"

"Il s'exprime correctement, contrairement à toi !
Laisse-moi écouter, je veux savoir où était le papillon durant tout ce temps."


"C'est tout ce qui t'intéresse ?
Et on se bat quand hein ? Je vais pas passer mon temps, le cul sur un putain de caillou gelé à écouter ces conneries, ah excuse-moi, INEPTIES très chère ! On se fait chier ok ?! ON S'EMMERDE ! Y'a même pas de barbe à papa. Juste des clowns, dégueulasses en plus, je déteste les clowns depuis.. Depuis la dernière fois. C'est laid et chiant ! En plus, ils.."


"Il a retrouvé son papillon !"

".. Tu m'écoutes absolument pas depuis tout à l'heure, c'est ça ?"

"Pardon, tu disais ?"

"Mais va crever.."

La jeune femme se mit à sourire sans raison.
Puis se rendant compte de la chose, cessa tout d'un coup.
Quand elle comprit que l'histoire était finie, elle applaudit légèrement.


"Hé bien dis donc, quelle aventure !
Bien que sachant votre papillon présent ici parmi nous, j'ai eu peur pour ce dernier.
C'est une bien magnifique créature, et la perdre aurait été d'une immense tristesse.
Vous avez un réel don de conteur, le saviez-vous ? Je n'ai jamais rien vu de tel. De plus, j'ai appris d'intéressants faits par le biais de votre histoire; comme la présence d'un second Free parmi nous. Heureusement que leurs personnalités diffèrent en tout point, ou presque. Deux Free pour le prix d'un, je n'ose imaginer les deux ensembles sur une seule et même mission. ça doit valoir le détour. Mais puis-je oser une question ? Que possède votre papillon pour que vous retourniez ciel et terre pour le retrouver ? Hormis sa beauté apparente et son évidente valeur sentimentale."


"Lèche-bottes.
Je te le bouffe son papillon à la con.."


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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyMer 21 Jan 2015 - 23:51
The Invitation

L’ambiance était bon enfant, contrastant avec le caractère lugubre des lieux. Autour d’un feu immortel, ils discutaient, phare de gaité éclairant l’océan funeste parsemé des récifs en pierres tombales. Les bières se vidaient au fil des conversations, alimentant les gosiers.
C’est alors que le voyageur démoniaque fut sollicité pour conter ses aventures. Il reprit donc du début, afin que les deux nouveaux venus ne soient point perdus. Le récit se fit avec chaleur, accompagné de gestes pour illustrer les propos. Le ton se modulait selon les situations décrites et même le visage habituellement si impassible de l’aristocrate exprima quantité de sentiments. La nuit passée à Circus Attraction fut racontée dans son ensemble, présentant le lieu, les personnages rencontrés et l’effroyable élément déclencheur : la perte du magnifique papillon. A partir de là, l’aventure se déroulait, avec ses embûches, ses aides, ses surprises, ses rebondissements et ses merveilles. Elle fut suivie avec attention, l’assistance réagissant aux éclats, aux doutes et aux combats. Il prit néanmoins soin de ne jamais évoquer ses démons, dans le but de dissimuler son appartenance au Royaume démoniaque et la nature de son pouvoir.
Rock se désola de l’attitude des rêveurs idiots qui représentaient le mauvais côté du rap. Raoul s’esclaffa de la chute de la Grande Roue. Son copain zombie aux orbites vides compatit au sort du Spiderman dépressif. Les deux gorilles se ravirent des retrouvailles avec le papillon. Quant à Lithium, elle semblait absorbée, buvant presque autant les paroles que la bière.

Tout en discourant, Oscar ne put s’empêcher de regarder la voyageuse, jetant des coups d’œil furtifs afin de capter une lueur qui expliquerait l’étrange sensation qui le parcourait depuis le début de leur entretien. Dès que ses yeux se tournaient vers lui, il tentait de percer la pupille pour trouver ce qu’il se cachait derrière et immédiatement après, détournait le regard, poursuivant son récit. Fort heureusement, son sublime papillon enchanté lui servait de distraction. Ainsi il put profiter de l’émerveillement qu’il procurait à la demoiselle pour l’observer tout à loisir. Bien que sa sensation première se confirmait, il n’était pas parvenu à en comprendre la source. Elle dégageait une sorte de malaise qui c’était d’ailleurs exprimé à travers ses premières réponses hésitantes.
Toutefois, il demeura gentleman et se contenta de ses observations discrètes. Sa curiosité se trouvera rassasiée au moment propice. Il n’allait pas la brusquer alors qu’ils venaient de se retrouver après tout ce temps. Et ce temps écoulé paraissait l’avoir transformé. En bien, en mal ? Question sans importance … Le bien ou le mal ne l’intéressait pas.
Finalement, le récit toucha à son dénouement, heureux. Lithium le complimenta sur ses talents d’orateur, qu’il salua la main sur le cœur. Les autres spectateurs applaudirent avec elle, les gorilles faisant vibrer l’air puissamment. Raoul et l’autre zombie furent plus timorés. Et Rock approuvait d’un "Cool, trop mortel !" Aussi ironique que sincère.

Oscar leur sourit franchement en remerciement. Il ne se considérait pas comme un grand conteur, il laissait cette tâche à Homère, Ronsard, Shakespeare, Poe et autres écrivains. Artiste, oui, poète parfois. Mais écrire ou relater des aventures, cela ne l’attirait pas.


"Peut-être devrais tu coucher par écrits nos aventures nocturnes ?" Proposa Luëst.

"A quoi diable cela lui servirait il ? Il n’a pas besoin de ça." Rétorqua Khildar.

"Oh, ça va, je proposais juste, c’est tout …"

Tandis que les démons débâtèrent sur l’utilité de raconter ses nuits à DreamLand, la dessinatrice l’informa qu’elle avait appris d’intéressants éléments, notamment concernant les frères Free. Il était vrai que cette fratrie donnait l’impression d’être doué pour faire des étincelles. Puis elle lui posa une question sur son nœud papillon chéri.
Il lui sourit et répondit d’un ton léger, ne la quittant pas du regard, plongeant à nouveau le sien
:

"Mais la réponse est dans votre question, ma chère. Une telle beauté …"

Il but une gorgée et reposa la bouteille à ses côtés, se rapprochant un brin de Lithium, sa main ne tenant pas son haut de forme se glissant non loin de la jambe féminine, tout en demeurant sur la masculine. Il avait d’ailleurs déplié ses longs fins membres. Il poursuivit avec douceur :

"Une telle beauté, il serait gâchis que de l’abandonner aux mains de rustres et d’incapables de l’apprécier. "

Il esquissa un geste, à la hauteur du visage de Lithium, mais suspendit son geste pour reprendre :

"Oui, magnifique … Et vous avez vu juste. Ce splendide ornement est un compagnon taciturne qui me suit depuis bien des nuits maintenant …"

Quelques souvenirs du Royaume des Chats, d’un jeune homme complètement barré ainsi que le fou rire des démons après, l’aristocrate à la mémoire sélective acheva, reposant sa main :

"Il m’est inconcevable d’abandonner un tel compagnon qui partage mes nuits depuis tant de temps. Vous sépareriez vous de vos outils de dessins ?"

Il demeura ainsi, à la regarder avec tendresse. Et brisa soudainement pour reprendre sur un tout autre thème, avec un enthousiasme renouvelé :

"En parlant de dessins ! L’exposition ! Je suis ravi que vous acceptiez. C’est un honneur que vous me faîtes. "

Ses gestes se firent plus grandiloquents, à la hauteur de son exubérance concernant un sujet qu’il chérissait.

"Cette exposition prendra place à Londres, dans l’une de mes galeries. Quant à la date, j’hésite encore. Il vous suffit de m’indiquer une adresse et je vous enverrai une invitation en bonne et due forme. "

Il souriait à pleines dents, oubliant momentanément son observation assidue. La joie créatrice l’envahissait et il adorait cela. Cette sensation grisante … Elle l’avait enivré lorsqu’avait paru l’idée. Il s’était couché avec elle. Et il en débordait tellement qu’il désirait la partager.

C’est alors que les autres se dressèrent. Raoul indiqua d’un ton moqueur
:

"Bon, les tourtereaux, y a plus de bières. Mais on sait où faire le plein, y a un bar pas loin, le patron est un pote. Vous venez ? Peut-être que la demoiselle pourra à son tour nous régaler de ces aventures."

Les deux gorilles déclinèrent, arguant qu’ils avaient une choré à réviser. Rock fit de même, il avait un texte de rap à écrire. Il ne restait donc plus que Raoul et le second zombie aux orbites vides et cheveux violets, prêts à partir. Oscar s’était levé, tendant une main gantée mais amicale vers Lithium. Un fin sourire ne quittait plus ses fines lèvres. Il pressentait une nuit forte agréable.


~ ~ ~


Pas si loin que cela, toujours dans le Cimetière …

L’ambiance était morose. Le groupe se déplaçait avec prudence, en silence. Les indications d’Abel étaient digérées par les autres voyageurs. Menant la troupe, il gardait ses sens en alerte. En cet instant, il craignait par-dessus tout la rencontre avec une patrouille du Cimetière. Une confrontation n’était vraiment pas envisageable. Surtout avec la tension due à l’enterrement. C’est pourquoi il ouvrait la marche avec une surveillance accrue, sensible à la moindre émanation d’aura. Derrière ses bésicles, son regard était dur. Son visage était fermé. Sa tendresse paternelle à l’égard d’Ely ou Mary avait cédé à une autorité inébranlable et une volonté inflexible. Ses longs cheveux blancs battaient dans son dos, traînée immaculée suivit de près.
Au bout d’un moment d’une marche aussi silencieuse qu’une veillée funèbre, Mary se porta à sa hauteur et demanda, presque en chuchotant, tant par respect que par précaution :


"Mais concrètement, que … on sait comment … par qui ?"

Abel poussa un soupir. Il savait que le sujet allait venir tôt ou tard. L’annonce de … la perte de Luna en tant que voyageuse avait été volontairement floue. Mais son … meurtre, lui, n’avait pas été voilé. Les circonstances avaient dû demeurer dissimulées afin d’éviter toute action individuelle. Mais maintenant qu’ils étaient en route pour venger ce meurtre, il ne lui paraissait pas opportun de poursuivre. Il répondit donc, assez fort pour que les deux autres partagent la confidence :

"D’après nos informations, une ombre serait responsable."

"Le royaume Obscur ?" étouffa Dan.

Ely se mordit les lèvres et Mary le regarda, interdite. Elle ne pouvait le croire.

"Donc on va tabasser ces planqués d’ombres ?" Ricana l’irlandais avide de massacres.

Le leader de l’élite démoniaque reprit la parole. Il ne pouvait pas s’arrêter là. Il devait leur donner un maximum de renseignements, afin qu’ils soient prêts. Il faisait confiance à ses homologues pour transmettre les données aux autres fuseaux horaires. Toutefois, il s’était réservé la journée pour accueillir les voyageurs asiatiques. Il poursuivit donc, avec gravité, marchant lentement et conservant ses sens en alerte
:

"Les circonstances même de sa … mort sont floues. Je me suis rendu sur place … Luna n’avait pas de mission en cours, mais son humeur mélancolique avait repris depuis quelque temps. Elle s’isolait … En l’apprenant, je me suis couché à un horaire particulier pour discuter avec elle."

Il fit une pause, la scène lui revenant. L’impression de tristesse s’était vue confirmée, mais elle lui avait affirmé que tout allait bien. Il l’avait invité contre lui, sachant qu’elle n’était pas friande de ces rapprochements. Pourtant, elle était venue. Ils étaient restés ainsi, enlacés dans une étreinte réconfortante, ses larges épaules la dominant. Il l’avait senti tressauté, comme si elle pleurait. Mais lorsqu’elle avait levé son visage, nulle trace de larme. Néanmoins, elle lui avait livré que sa vie n’était pas agréable ces derniers temps. Un problème qui venait de sa vie professionnelle, sentimentale, familiale, il n’avait pu aller plus loin. Mais elle s’était plainte de ne pas pouvoir dormir tranquillement pour se vider l’esprit. Il la comprenait. Il l’avait rassuré, l’invitant à trouver un royaume tranquille pour qu’elle parvienne à se reposer.

Après ce court récit, Mary s’insurgea
:

"Mais pourquoi aurait on voulu la tuer ? Si c’était une ombre, c’était une créature cauchemar, pas un voyageur … Pourtant, elle était assez forte pour se défendre !"

Un brin de colère se mêlait au chagrin. La rage de n’avoir pu agir, réagir. La colère de ne pas comprendre, aussi. Mary n’était pas du genre à se laisser faire. Son impuissance l’exaspérait, d’où sa détermination sans failles pour s’améliorer.

"Elle n’aurait pas dû être seule."Reprocha Dan.

Un reproche dur, mais qui dissimulait une auto critique profonde, qui ne viendrait jamais s’exprimer à la surface de ce visage aux angles vifs. Ce prêtre irlandais ne brillait pas par sa courtoisie ou son sens de la mesure. Il donnait l’impression de vouloir foncer dans le tas pour réfléchir ensuite, si c’était nécessaire. Possédant des avis très arrêtés et des principes étranges auxquels il se tenait avec une droiture monacale, il heurtait par sa franchise presque insultante. Pourtant, il n’était pas dénué de bon sens et semblait jouer sur l’apparence de fou qu’il dégageait. Seulement, ses décisions et actions pesaient contre lui, provoquant souvent son exaspération et justifiant des colères destructrices. Il aimait ce qu’il faisait et ce qu’il faisait de mieux était de semer les cadavres et les ravages.

Ely, la rousse anglaise, continua la pensée de son consœur allemande
:

"Quel être cauchemar aurait pu … Qu’est ce qui aurait été assez fort pour la vaincre ? Et si c’est une ombre, pourquoi vouloir la tuer ? Les démons et les ombres, ne nous sommes pas, si ce n’est allié, en bons termes ?"

La remarque était juste. Mais la réalité ne l’était pas. Abel le rappela :

"La situation n’est pas si bonne que ça. Elle se dégrade depuis l’alliance avec les Sorcières et la volonté de notre Seigneur d’engager une guerre contre …" Il balayait le Cimetière du regard. "L’ombre ne désire pas prendre part à cette guerre et s’est donc … éloigné. Apparemment, il aurait un autre conflit à gérer."

"Et donc on espère que le vampire nous aidera ?" Interrogea la voyageuse germanique.

L’affirmatif lui fut répondue. Et un ricanement accueillit cette certitude
:

"On est pas rendu !"

"Est-ce nécessaire ? Les Vampires ?" S’inquiéta Ely.

Abel se fit rassurant, tant pour les autres que pour lui-même
:

"Les Vampires sont le meilleur fer de lance. Les rapports entretenus … Le Comte n’est que toléré, il est reclus. Nous verrons lors de discussion comment le convaincre."

Son assurance le convainquit presque, et il espérait en avoir fait de même pour le reste du groupe. Quoi qu’il en fût, le silence retomba. Au loin, une nuée de corbeaux squelettiques s’arrachèrent d’un arbre pour crier à la Lune leur désarroi.

Spoiler:
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Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyDim 25 Jan 2015 - 14:28


"Je te jure, je vais lui crever les yeux à ce gars."

Bis n'avait cessé d'observer Khildar.
Ce dernier avait lancé plusieurs regards, bien trop à ces yeux, en direction de la jeune femme, d'étranges regards. Et lorsqu'il finit son histoire, et que sa petite conne de patronne eut posé sa question, elle voulut encore plus lui défoncer la gueule. Le pire dans tout ça, c'est qu'il jouait avec les mots, s'arrêtant au bon moment, comme si il faisait des avances, mais finalement non. Il se rapprochait à mesure qu'il répondait à la question de la demoiselle, et le virus était au bord de l'implosion, prête à mordre. Lithium n'était pas stupide, elle remarquait toute ces choses, ces gestes subtils, mais n'en avait pas grand chose à faire. Comme elle se plaisait à le penser, elle se faisait naïve intentionnellement. De cette manière, elle savait que les gens la prenait pour plus stupide qu'elle ne l'était en réalité. Elle aimait laisser se produire certaines choses pour en observer les conséquences. Que se passerait-il si il telle personne pousserait telle autre, qui ferait tomber ceci ? Cela déclencherait-il tel évènement ? C'était une forme de chaos qui la fascinait. Pousser le premier domino et observer le monde s'élever ou.. s'écrouler et brûler. Même pas une seconde elle ne remarqua l'étrangeté de ses dires.
En résumé, Lithium ne bougeait pas de sa place, se contentant d'obtenir la réponse qu'elle attendait, prenant parfois quelques gorgées de sa bière. Bis, elle, lorgnait sur les oreilles de l'aristocrate, se demandant comment les arracher de la manière la plus sanglante possible. Il continua donc sur sa lancée. Qu'est-ce qu'il fait avec sa main là ? Hé, hé, HEEEEEEEEE ! tu regardes ou quoi ?! Y'a sa main qui bouge là ! Trop près de ta cuisse je trouve..

Le voyageur avait cette théâtralité naturelle dans les gestes.
C'était plutôt fascinant à observer, comme si sa vie toute entière était une pièce de théâtre.
En même temps, c'était un noble. La jeune femme écoutait donc attentivement, alors que la seconde ruminait. Cependant lorsque Khildar leva la main en direction de son visage, le virus réagit au quart de tour. Elle envoya des signaux pour stimuler le bras et le soulever pour envoyer valser la main de ce malotru. Elle réussit presque son coup, mais fut stoppé en plein élan par Lithium elle-même. Concrètement, pour imaginer la scène, cela avait donné qu'elle avait levé le bras, et hop, il était reparti en arrière pour passer gracieusement une mèche derrière son oreille.
Tu m'as prise pour qui ? Je commence à connaître ton petit jeu. Viens pas me pleurer dans les bras si il se passe quelque chose contre ta volonté. Pas de soucis. De toute manière, regardes. La main repart. Il continue quand même à te sonder du regard, et c'est hyper malsain. Et je sais de quoi je parle ! Ah ça, pour sûr que tu sais de quoi tu parles ! Mais cesse de m'emmerder avec tes élucubrations, j'essaie de suivre la conversation et d'avoir des amis, merde !

Elle fit non de la tête à la question de se séparer de ses outils, bien qu'elle l'ait fait une fois lors du tournoi. Puis il l'observa à nouveau. C'est vrai que Bis n'avait pas tort sur ce point-là. Ah parce que tu m'écoutes maintenant ? A Londres ? Mais c'était génial ! Elle qui commençait à saturer, autant prendre l'air dans un tout autre pays. De plus, elle pourrait parfaire son anglais, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pratiqué, à part devant sa télé et avec quelques amis étrangers. Elle ne cacha donc aucunement son enthousiasme à l'idée de s'expatrier le temps d'un week-end.


"Je me ferai une joie de venir assister à votre exposition !
Pour l'adresse, physique ou mail, vous me direz plus tard, je vous écrirai le tout sur un petit papier qu'il faudra mémoriser bien entendu. En tout cas, j'ai hâte !"
, sourit Lithium.

"Tu donnes ton adresse à un inconnu toi ? Nature.
T'es encore plus conne que je le pensais ! Rah mais tu m'agaçes..
Je fais tout pour que ces mâles n'approchent pas, et toi tu entres en contact direct.
..Et toi là ! Le bouc qui pue oui, je te jure, je vais te retourner la tête vite fait bien fait, tu vas rien comprendre !!"


Mais pourquoi autant de violence ?
Lithium ne laissa rien paraître des vulgarités que crachait sa camarade, et se contenta seulement de continuer à sourire, ce qu'elle faisait de mieux.
Alors qu'elle s'apprêtait à lui demander si elle avait un truc sur le visage -faut dire que, il ne la quittait pas des yeux- les zombies intervinrent. LES TOURTEREAUX ?!! MAIS JE VAIS TE LA FAIRE BOUFFER MOI TA TOURTERELLE ! VIENS PAR LA QUE JE TE MASSACRE, TAS D'OS ! La jeune femme tiqua légèrement lorsque Bis se mit à hurler dans son crâne, et pour cacher la chose, elle prétexta un brusque mal de tête à son camarade et se massa la tempe. Ah mais y'a plus de bières ? Ah mais si c'est que pour ça, allons-y. C'est vrai qu'il fait grand soif. Et rien que pour ça, tu as éprouvé le besoin de m'exploser les neurones ? T'es malade toi. Ouais mais, il n'avait pas qu'à dire des trucs pas gentils aussi..
Le mort proposa donc une petite virée dans un bar du quoi. Un bar au cimetière ? Bizarre, qui l'eut crut. En même temps, c'était un royaume comme un autre, des gens vivaient ici, quoi de plus logique qu'ils aient également un toit sous lequel se retourner les os. Mais lorsque celui-ci soumit l'idée qu'elle pourrait également raconter ce qu'elle avait vécu, elle se braqua immédiatement et secoua vigoureusement la tête, s'empourprant et bafouillant.


"Euh, non mais ce n'est pas la peine.
Mes aventures sont pour la plupart très ennuyeuses, il ne se passe pas grand chose de très intéressant lors de mes nuits à Dreamland. Et je.. Je suis d'un ennui mortel !"


"Hé mais si tu leur parlais de la fois où tu as participé à une guerre sur des remparts, et que tu as littéralement massacré du reptile ?"

"Non. Ils n'ont pas besoin de savoir ça."

"Ah, et la fois où on s'est retrouvé enfermées dans un caveau avec pleins d'énigmes et que t'as dragué une porte ? En compagnie d'un type chelou et d'une sado-maso ?"

"Euh, nan.."

"Pas même le concours d'art ? Le défilé ? La plage ? l'Oniric tour ? La fois où t'as démantelé un petit trafic ? OH OUI, et la fois à Luxuria -la plus belle nuit de ma vie putain- où t'as changé de sexe et où j'ai.."

"J'AI DIT NON, OK ?!", hurla-t-elle intérieurement.

"Houlà c'est bon, calme ta oij toi !
Sinon, t'as le fait que t'es enfin libérée de l'autre vaseux des cheveux."


Le visage de Lithium se renfrogna légèrement, avant de se détendre à nouveau lorsque l'aristocrate lui tendit une main pour l'aider à se lever. Elle la prit avec joie, mais la lâcha dès l'instant où elle fut debout.

"Allons donc chercher ces bières.
Je ne parlerai pas tant que ma gorge brûlera de s'abreuver !"


Ils marchèrent donc à travers les tombes, amputés des autres morts restés derrière.
Ne sachant trop où ils allaient, la demoiselle se contenta de suivre la marche, observant les lieux qu'ils traversaient. Des corbeaux à plusieurs yeux, d'autres avec aucuns, que des plantes mortes, parfois une chauve-souris séparée de la meute. Ouais, c'était pas le genre d'endroit où passer des vacances.. Histoire de passer le temps sur le chemin jusqu'au bar, et surtout éviter d'aborder le sujet de ses aventures à elle, la demoiselle ouvrit une nouvelle conversation.


"Alors, des galeries à Londres vous avez ?
Mais pourquoi avoir choisi le sol britannique plutôt qu'un autre ?
De quel genre, courant, style sera votre exposition ? Est-elle déjà en court de démonstration ou y aura-t-il un vernissage ?"


"Mais.. ça t'intéresse vraiment ?
Tu comptes VRAIMENT y aller ?"
, fit une Bis horrifiée.

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Khildar Blacksilver
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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptySam 7 Fév 2015 - 21:20
Tensions …

Un éclat de rires résonna dans les mornes alentours du feu de camp improvisé, encore une fois. En effet, la blonde voyageuse avait argué être d’un ennui mortel, provoquant l’hilarité aimable des membres plus si vivant de l’assemblée. Le trait d’esprit avait été bien trouvé et Oscar l’avait salué d’un sourire poli.
Il préféra se concentrer sur la nature même de la réponse qui l’interloquait. Bien que la forme s’était révélée expressive par sa rougeur aux adorables joues et par une élocution hésitante, l’idée selon laquelle une femme aussi énergique que dans ses souvenirs ne côtoyait pas le danger et ne dansait pas avec les aventures truculentes le laissait perplexe. Il ne pouvait admettre le manque d’intérêt des pérégrinations nocturnes de la belle et se plongea dans la recherche des raisons d’une fausse modestie.

Tandis qu’il l’aidait à retrouver une position pleinement verticale (la bière n’avait eu qu’un impact dérisoire sur leur oreille interne, n’en déplaise) dans une galanterie automatique, assumée et assurée chaque jour et chaque nuit, ses pensées se contorsionnèrent dans le but de comprendre la déclinaison de la narration. Les propositions de ses démons allaient bon train, cheminant dans des voies chaotique, mues par une locomotive infernale. L’habitude des débats en son esprit et des réactions plus violentes lui permit de ne rien laisser paraître et d’afficher son plus courtois visage, alors que le groupe réduit entamait son périple à la destination de choix, approuvé par une Lithium soudainement enthousiaste.
L’alcool envisagé semblait avoir radoucit l’avis de la voyageuse, qui évoqua la possibilité de se mettre à table si un verre comptait dans le couvert. La perspective d’en apprendre davantage sur cette compagne de nuit enchantait sincèrement Oscar qui ne la regardait plus avec autant d’insistance, préférant laisser ses yeux d’un bleu glacial voguer sur les lugubres contrées, les vagues de terres remuées, les récifs des tombes et le phare de Séléné. De toute manière, l’agitation au fond de ses pupilles aurait pu mettre la puce à l’oreille quant à ses réflexions et celles de ses démons.
La curiosité ne cessait de s’accentuer. Les questions fusaient dans le ciel des pensées, explosaient pour retomber en une myriade d’autres interrogations.


*Dissimulait elle quelques sombres vérités ? Voulait elle l’en préserver ? Dans ce cas, à quel point ces nuits étaient noires ? Le prenait elle pour un si faible voyageur ?
N’avait elle réellement aucune histoire à conter ? Elle savait parler, avait du répondant, il s’en souvenait, face au Roi … Donc pas de timidité, à moins qu’elle n’ait autant changé en ces trois années ?
Qu’avait il pu se passer ? Avait elle trop vécu, qui expliquât cette réticence ? Mais si elle a survécu, alors elle est plus forte … ou brisée ?
Avait elle besoin d’aide ? Le craignait elle ? Elle se méfiait de lui, sûrement, ils ne se connaissaient que trop peu, partager une nuit ne signifie que peu, son expérience des colombes défraîchies lui parlait.
Avait il exprimé une animosité ? S’était il comporté indignement ? Trop cavalier, ne s’était il pas bien tenu ? Il avait été exemplaire, courtois, jovial, certes, mais de circonstance. Pas offensant … Ces regards auraient été remarqué, quand bien même ? Un homme admire une femme, c’est courant. Certains même admirent d’autres hommes. Voire les deux ! *

Quelles vérités cachait elle ? Pourquoi se comportait elle ainsi, il n’avait pas le souvenir de telles expressions sur son mignon visage …

Il jugeait Lithium comme une femme forte qui ne pouvait se passer d’actions. Par conséquent, le changement noté devait être de plus grande importance que soupçonné pour aboutir au résultat rétorqué. Aventures ennuyeuses ! Allons donc ! Cette hypothèse fut rapidement rejetée, au vu des regards qu’elle lui avait lancé. Des regards empreints d’une certaine violence … Il lui était incompatible d’avoir ces yeux et des nuits calmes. Du moins, pas toutes les nuits ! Certaines avaient dû être agitées ! A moins qu’elle ne soit enfermée dans un royaume, une cage, un refuge … Mais alors, que faisait elle ici ? S’était elle échappée ? Évadée de cette condition ?

Devant les deux voyageurs, les deux zombies ouvraient la marche et discutaient du Royaume des Morts, du programme TV et de musique. A ce sujet, le zombie aux deux incisives absentes apprit à Raoul que le rêveur qui s’était entiché de lui, de Rock, des gorilles aux yeux rouges et d’autres était revenu. Ça lui venait, par période. Il apparaissait en pensant à eux, ils faisaient une bringue d’enfer, buvaient, jouaient, discutaient, planaient et jouaient encore, de la musique souvent, puis il disparaissait. Cela faisait un certain temps qu’il n’était pas venu. La dernière fois, ils s’étaient perdus sur île de plastique …
Pendant que les deux créatures parlaient avec toute la chaleur dont les morts sont capables, Oscar répondait d’un ton volubile aux questions intéressées de Lithium, ravit que l’invitation lui plaise
:

"En effet, j’ai pu en ouvrir, pour mon plaisir et accueillir des artistes, ou mes œuvres.
Le choix du sol britannique réside dans l’une des composantes de l’exposition. Son thème est universel, mais l’un des éléments a pris naissance au sein du Royaume Uni. Un élément appartenant au média populaire qu’est la télévision, donc il touchera plus de personnes là bas. "


Il marchait tranquillement, son papillon les entourant de volutes argentées dans son ballet aérien. Ses chaussures foulaient le sol avec détermination, tout en donnait l’impression qu’il se déplaçait par petits sauts, la terre retenant l’artiste qui s’envolait, emporté par des élans voluptueux. Sa voix s’accordait avec son emphase gestuelle, tout en demeurant civilisé à l’endroit de la jeune femme :

"Plus qu’une exposition, l’événement sera un happening ! Ma préférence va à ce genre de démonstration artistique. Saisir dans l’instant l’œuvre pour l’apprécier, c’est faire honneur au caractère éphémère de l’homme. L’intemporalité de l’Art est appréciable, mais une œuvre a besoin d’un contexte. Alors autant donner tout son sens à ce contexte, en ne faisant vivre une œuvre qu’un temps donné, ne trouvez vous pas ?"

Il jouissait de cette fièvre créatrice. Il adorait cette grisante sensation, proche du divin. Donner vie, conférer un sens, exprimer un sentiment … Tout cela était si beau, si puissant, si … intensément plaisant. Et tout cela se ressentait à travers son discours, son intonation, ses gestes, son corps. Il poursuivit, modérant son ardeur par un sérieux d’académicien ridicule, forçant l’imitation d’un critique d’art par plaisanterie :

"Néanmoins, certaines œuvres composant le happening auront un caractère intemporel, de simples tableaux de ma composition. Un égoïsme de ma part, une volonté de laisser une trace … "

Mais le sérieux céda rapidement place à la fierté, qui débordait presque littéralement du créateur :

"Au sujet de ces tableaux, le surréalisme aura la dragée haute, ma préférence. Laisser libre court à son subconscient va de soi, lorsque nous sommes des voyageurs, non ? Nous évoluons dans un monde onirique, quel plus magnifique hommage que d’utiliser notre inconscient pour l’art ?"

Les questions étaient rhétorique et à l’intention de Lithium, tout à la fois. L’aristocrate appréciait le son de sa voix, l’artiste la pensée de son œuvre futur et le gentleman sollicitait l’avis de la jeune femme. Bien que sa diatribe dithyrambique occupât un temps de parole fort long et imposant, en aucun cas le Lord anglais ferait l’affront à la voyageuse de s’imposer et de lui occulter l’attention. Non, en aucun cas. Ce n’était pas du tout le style du bonhomme. Pas du tout … Hein ?
C’est donc attentif aux réactions de son interlocutrice qu’il poursuivit tout de même avec un grand sourire éclatant de blancheur :


"Comme énoncé plus tôt, l’idée a germé aujourd’hui. Par conséquent, vernissage il y aura. Je suis vraiment ravi de votre présence. Elle m’enchante au plus haut point."

Ils venaient de croiser une crypte aux allures de cathédrale avec ses gargouilles gardant un héros illustre d’une bataille oubliée. Oscar, dans un élan de sympathie, se retourna vivement vers Lithium pour se camper devant elle et s’apprêta à envelopper les mains de siennes gantés.
C’est alors que les deux zombies, qui n’avaient rien remarqué, trop absorbé par le taux du haricot rouge qui allait encore augmenter, se figèrent sur place et houspillèrent les deux autres, leur signifiant qu’il y avait quelque chose de pas net.

Soudain, un homme, voyageur, apparut au détour du carrefour, non loin. A cette distance, il n’était pas possible de discerner son visage, mais sa blanche et longue chevelure se reflétait à la lumière de la Lune, tout comme ses bésicles cerclées de fer. Il portait un long manteau aux larges épaulières, le reste de sa tenue restant dans l’ombre. Malgré son visage trop éloigné pour que son expression soit aperçue, Oscar tremblait. Il s’était retourné avec lenteur, une crainte non dissimulé dans ses yeux. Et lorsque sa crainte fut confirmée, il ne put contrôler la terreur qui le parcourut.
Son échine venait d’être tranchée par une fine lame, remontant jusqu’à la nuque, pour souffler un air glacial à ses oreilles, dressant ses cheveux. Si il subsistait quelques poils sur le corps imberbe de l’aristocrate, ils se seraient hérissés immédiatement. Instinctivement, il avait étendu un bras, pour protéger Lithium, la tenant en recul. Ses yeux roulaient, comme voulant sortir de leurs orbites. Sa gorge s’était asséchée, le serrait. Il tentait tant bien que mal de maintenir un masque d’impassibilité mais ses traits tirés le trahissaient, ses tremblements encore plus. Mais cela n’était rien à côté de la pression qui s’exerçait sur lui. Il ne l’avait pas ressenti avant, trop emporté dans ses emphases, son art, sa passion. Mais maintenant, la puissance des voyageurs l’écrasait.

Car ils étaient plusieurs, achevant le voyageur démoniaque dont les démons hurlaient la fuite à un invocateur paralysé d’effroi. Les autres membres s’étaient mis aux côtés du leader. Un autre homme, deux femmes. Il était ardu de les distinguer correctement, mais l’aura qu’ils dégageaient suffisait. Autant de puissance concentrée en un point …

Les zombies ne savaient pas quelle position adopter. Ils n’étaient pas des fanatiques, ni des patrouilleurs, et n’aspiraient qu’à une vie de mort paisible. Ils ne comprenaient pas la situation, interloqués de la peur qui se lisait sur leur nouveau compagnon.


^^^^^^^

L’élite démoniaque avait perçu leur présence peu de temps auparavant. Ils s’étaient disposés de façon à couvrir tous les angles, prêts à réagir. Dan n’attendait que le signal pour se jeter sur ses proies et assouvir la rage emplie d’une tristesse enfouie. Mary et Ely étaient plus circonspectes, préférant éviter les accros, histoire de ne pas rameuter tout le Royaume, foutant en l’air leur mission, maintenant qu’ils la connaissaient.
Alors que chacun patientait, Abel avait entendu un discours enthousiaste d’une voix noble qu’il reconnut sur le champ. Il s’était donc avancé, se révélant, à la surprise du reste du groupe. Il n’avait pas jugé les deux zombies dangereux. D’un signe de tête, il leur avait signifié que c’était bon, et ils s’étaient disposés de part et d’autre, jaugeant les promeneurs.

Oscar les avait reconnus. Chacun d’eux. Cela remontait à longtemps, mais les souvenirs étaient intacts. Comment oublier ses premières nuits à DremLand ? Et c’est bien pourquoi ses démons l’intimaient de prendre ses jambes à son cou, de décamper, de ne pas se retourner avant de se réveiller. Et c’est bien pourquoi il ne pouvait bouger. Ils étaient là. Eux. L’élite Démoniaque. Il ne pouvait rien faire. Il était déjà trop tard. Il n’osait même pas les quitter des yeux pour chercher une échappatoire, de peur de les retrouver face à lui, trop près … Il était perdu.

Mary cherchait toujours qui était ces guguss et pourquoi Abel était allé au devant. Les zombies, elle avait capté qu’ils appartenaient au Royaume et qu’ils étaient plus débiles que dangereux. Mais les deux voyageurs, là, elle pigeait pas. Y avait une blonde pas trop dégeux, mais qu’avait pas l’air net. Et l’autre, l’ampoulé … Trop enfariné pour plaire. Et il se pissait dessus que c’était ridicule. En même temps, vu la puissance qu’elle et le reste dégageait … C’était pas étonnant.

Dan se foutait royalement de qui étaient les voyageurs. Il se concentrait sur les zombies, les lâchant pas. Qu’ils essayent de fuir, et il les découpait en rondelles ! Bon sang, mais qu’est ce qui avait pris à Abel ? Toujours à faire l’intéressant, avec son air suffisant. Putain, mais c’est la merde, quoi. Pourquoi fallait se taper le Comte ? C’était pas possible de rendre tranquillement hommage à Luna (déjà que c’était hyper chaud vu l’endroit) et repartir ? Fallait aussi se balader ? Bordel …

Parmi les puissances, celle qui dégageait le moins d’hostilités émanait d’Ely. En effet, Abel transperçait presque littéralement Oscar d’un regard froid, dur et implacable. La rousse anglaise était plus mesurée. Elle avait été surprise de retrouver l’aristocrate, surtout dans ces circonstances. Une partie d’elle était soulagée qu’il ne lui soit rien arrivé de fâcheux à DreamLand. Concernant le monde réel, la presse l’informait de temps en temps des déboires du rejeton de la famille BlackSilver.
Toutefois, une autre partie ne pouvait s’empêcher de ressentir de la colère. Derrière son impression de bienveillance, un feu couvait, attisé par les larmes de la disparition d’une camarade.

La tension était palpable. Personne ne soufflait mot. Les corbeaux s’étaient suffisamment éloignés pour laisser le silence s’installer. L’immobilisme accompagna le silence. Chacun restait campé sur ses positions.
Un baril de poudres avait été jeté par chaque membre présent, il ne restait plus que l’allumette pour tout faire sauter.
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Lithium Elfensen
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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyVen 13 Fév 2015 - 10:04



Lithium était soudainement perdue dans ses pensées.
Se promenant à travers ses souvenirs, du commencement jusqu'à aujourd'hui.
Il était vrai qu'elle en avait traversé des choses, et cela ne résultait pas forcément en de belles histoires à raconter ! Dès le début de sa naissance de Voyageuse, elle s'était attirée les foudres d'un soldat de Statu quelque chose. Toujours un ennemi à proximité en gros.. Elle ne savait quel était l'événement le plus traumatisant qu'elle avait dû traverser. La naissance et la presque indépendance de Bis, c'était déjà pas mal. Ensuite, la découverte que son pouvoir coulait dans ses veines et non à travers un quelconque ustensile, c'était aussi plutôt perturbant. Dessiner sur un caillou avec une craie, c'est cool, gribouiller avec son sang sur son propre corps, ça c'est carrément dégueulasse et malsain.
Si Ed ne m'avait pas déboîté la tête, je lui aurai arraché les membres à ce porno ambulant.. Ne parle pas de Jakob comme ça ! T'as presque failli le tuer, t'es complètement tarée ! J'aurai pu faire copain avec lui, t'es vraiment insortable. Sans déconner, tu voulais être pote avec ce.. Euh, c'est quoi le mot déjà ? Hentaï? Hentaï, oui ! Ce Hentaï vivant ? Sans ses tentacules crados, il était plutôt pas mal. Mais dès que ça sortait.. Beuuaaah ! La jeune femme frissonna inconsciemment, retranscrivant la sensation de dégoût de Bis. Elle fit genre qu'elle avait froid et regarda ailleurs.

Elle reporta son attention sur son aristocrate de camarade et apprit ainsi donc que, il accueillait des artistes de tout bord, de tout style, ainsi que ses propres œuvres tout naturellement. Elle sourit à l'idée que l'exposition soit un happening. Cela promettait d'être fort intéressant, tant que cela n'était pas dans la veine de Marina Abramovic et son art corporel assez dérangeant par moment. Quelle idée de se graver à la lame de rasoir.. Ou encore ce type qui s'était nourri d'un fœtus en live. Lithium avait quelques appréhensions vis-à-vis de de l'Art corporel, alors elle fut rassurée par les paroles de Khildar. A chaque mot prononcé, on sentait qu'il était passionné. La jeune femme était plutôt ravi de voir un tel spectacle. Cela fait toujours plaisir de rencontrer des "collègues" aussi impliqué dans leur passion. Lorsqu'il lui demanda son avis, elle ne fit qu'acquiescer en souriant, ne souhaitant pas déranger sa fièvre ardente. Pourtant, il retrouva son sérieux quelques instants.
C'était marrant parce que, quand il parlait, on avait vraiment l'impression d'avoir affaire à un de ces artistes affublés de cette fameuse écharpe autour du cou, le bras en arrière et l'autre esquissant des gestes aériens. AH et n'oublions pas les lunettes sur le bout du nez ! La demoiselle avait toujours trouvé ça très drôle à regarder et à écouter. Car, contrairement à elle qui ne perdait pas son temps à faire de grandes phrases pour exprimer son ressenti, ils se perdaient dans la langue. Pourquoi s'ennuyer à enrober la chose alors que l'on pouvait juste utiliser quelques mots à peine pour décrire le tout ? Aller droit au but en soi. Mais d'un côté, ce qui faisait tout le charme du but atteint, était le chemin par lequel il fallait venir pour atteindre ce dernier. Alors elle ne lui en tint absolument pas rigueur. De plus, il avait l'air de maîtriser son sujet.

Aux yeux de la voyageuse, il était nécessaire de laisser des traces de son passage.
Une manière de ne pas oublier, un devoir de mémoire. C'était peut-être cette peur héritée des Grecs, la peur d'être oublié, d'être effacé de l'Histoire. Si le pouvoir de l'éphémère était indéniable, le matériel et le visuel permanent était tout aussi important. Lorsqu'elle entendit de quel style serait le tout -Surréalisme- ses pupilles s'écarquillèrent. Ah ça, c'était intéressant ! Le choix n'était absolument pas anodin selon ses dires, et il n'avait pas tort. Quoi de plus inspirant que le subconscient ? Lithium avait toujours été fasciné par ce thème. Combien de fois avait-elle désiré plonger au plus profond d'elle-même pour y découvrir -qui sait- les raisons de son dérèglement mental ? Les études du cerveau, tout ce qui pouvait bien se passer dans son crâne, ses pensées, tout, elle voulait tout comprendre. Une exposition en rapport avec l'onirisme et le subconscient, complètement qu'elle était dans le coup pour venir ! Et il conclut son monologue son ravissement quant à sa future présence.


"Et moi donc !
Le thème choisi est parfait, et l'exposition qui en découlera promet d'être fort intéressante. J'ai vraiment hâte de venir voir ça ! Et si vous parlez comme vous venez de le faire, je crois que vous aurez plusieurs mâchoires à remonter."
, dit-elle en riant.
"Quant à l'idée de mêler éphémère et perpétuel, ce n'est pas un problème, au contraire. On ne peut délier les deux, et il n'y a rien d'égoïste à vouloir laisser une trace de son passage, ce n'est qu'humain. En tout cas, vous savez tenir votre public, c'est indéniable."

"Tant que c'est pas sa tronche qu'il peint.."

Alors qu'ils passaient devant une crypte, T'imagines si y'avait Dracula ou la belle Lucy qui dormaient dedans ? -impossible- pas mal en passant, elle vit son camarade pivoter face à elle. Plaît-il ? Besoin de quelque chose ? Elle vit ses mains se mouvoir et s'arrêter en plein chemin, ce qui ne l'éclaira pas davantage sur la raison de ce soudain retournement. Jusqu'à ce que leurs potes zombies les apostrophèrent. Mais qu'est-ce qui se passe à la fin ? ça sent.. la puissance. J'aime ça ! Et pas moi.

La jeune femme vit le Lord se raidir et trembler, comme parcourut d'une impossible horreur. Tel Jonathan Harker lorsqu'il découvrit le Comte ramper sur les murs du château en Transylvanie. Lithium ressentit elle aussi cette imposante tension qui régnait soudainement dans l'air, étouffante puissance, inquiétante présence. Elle vit un homme apparaître non loin d'eux. Elle activa son tatouage pour mieux discerner son visage et ne put aucunement déterminer qui était cet homme, à part qu'il provoquait chez son ami une terreur déraisonnée. La voyageuse posa une main sur son bras comme pour le rassurer, malgré le fait que le malaise commençait également à s'emparer d'elle. En réponse, elle obtint le propre bras de l'aristocrate qui s'étendit devant elle, comme pour marquer un barrage, signe qu'elle ne devait surtout pas avancer.


"Khildar, qu'est-ce qu'il se passe ?"

"Non mais il se croit où lui ?
On n'est pas des dam'selles en détresse non plus, faut pas déconner !
'tain, me changerait bien en homme pour me marrer.. Voir la tête qu'il ferait."


Trois autres personnes rejoignirent le premier -un homme, deux femmes- ce qui sembla conforter davantage le noble dans son effarement. Lithium ressentait la puissance qu'ils dégageaient, et malgré le fait qu'elle ne les connaissait absolument pas, elle comprit qu'ils étaient bien dans la merde. D'où son camarade les connaissaient-ils ? D'anciens collègues, des ennemis ? Lithium, tatouage toujours activé, discernait aisément leurs visages, ce qui pourtant ne lui servait à rien, juste à l'effrayer davantage. Un homme aux cheveux clairs, au visage effrayant et à la trentaine minimum, une femme aux cheveux de feu, pas loin de la tranche d'âge du précédent, moins imposante que lui mais tout aussi puissante. La seconde femme, blonde, dégageait une puissance impressionnante. Que faire lorsque vous savez que vous ne pouvez pas gagner ? Qui a dit que l'on ne pouvait pas leur casser la gueule ?! Tu ne ressens pas leurs auras ? On tente quoi que ce soit, on se fait déchiqueter ! Je ne suis pas prête à mourir tout de suite. Ce serait une manière de te débarrasser de moi. Mais même dans la mort, je te poursuivrai encore et toujours. C'est comme ça, j'aime passionnément !
Passionnément, je n'en doute pas. Mortellement ? J'en suis certaine. J'refuse de m'carapater. J'suis pas une fiotte, t'es pas non plus une fiotte -pas toujours- l'autre complètement qu'si. Il y a de quoi flipper tu sais. T'imagines si on vivait nos derniers instants, là maintenant tout de suite ? Je ne sais pas trop quoi faire. Si on s'enfuit, ils nous tueront sûrement, si on bouge, ils nous tueront probablement aussi. Et si je leur dit qu'ils ont franchement une sale gueule ? Tu crois qu'ils nous zigouilleraient aussi ? Ah carrément. Qu'ils essaient. Je leur arracherai la peau avec les dents. Calmes-toi. Sinon, tu penses que l'on pourrait être potes ? 'Sont balèzes et ça m'intéresse. Jamais. J'pas besoin de ton approbation tu sais.

Pour l'instant, personne ne bougeait.
Mais tout n'était qu'une question de temps.
Lithium se contentait de se retenir de trembler, refusant de laisser transparaître la peur qui commençait à s'emparer d'elle. Stupide orgueil.. On ne se débine pas. A mesure qu'elle voyait Khildar se liquéfier littéralement sur place, elle stressait davantage. Il avait l'air si sûr de lui quelques instants auparavant, alors si il se trouvait à présent dans un tel état d'horreur, c'était qu'ils se trouvaient réellement dans une sale situation. Elle continua à dévisager les nouveaux venus, s'intimant de leur tenir tête. Ce qui était étrange, c'était la différence d'émotions traversant le visage de chacun des protagonistes. Le premier, le plus puissant, transperçait le Lord voyageur de part en part. Celui lài, assurément, lui en voulait personnellement. Le second homme était telle une bombe qui attendait d'exploser, l'insulter contribuerait à les faire tuer. Quant aux deux femmes, Lithium était assez perplexe. L'une d'entre elles avait juste l'air d'en avoir un peu rien à faire d'être là, et la seconde n'exultait pas particulièrement de rage, au contraire. A se demander si leur survie ne dépendait pas de sa "réserve". En attendant, rester forte et fière. De toute manière, tu ne les connais pas, donc pas de raison de leur donner ce qu'ils veulent, ni de leur montrer tes émotions. Mais que faire putain ?! Et avant même qu'elle puisse penser quoi que ce soit d'autre, des paroles sortirent de sa bouche sans son consentement.


"HE SALUT ! On allait boire un verre, ça vous dit de vous joindre à nous ?", fit une Bis étrangement enjouée et pas effrayée le moins du monde.

Oh putain, mais t'es conne !
T'as vu leurs têtes ? Ils vont nous massacrer !
Ouais, mais si j'faisais rien, on serait encore là demain. Et bordel, j'ai soif moi ! Alors là au moins, ça s'réveille un peu. ça dort un peu trop ici. Ton impertinence risque peut-être de nous tuer, abrutie ! Elle afficha un regard gêné et désolée à Khildar, haussant légèrement les épaules. Ravie de t'avoir connu hein.. En espérant qu'elle aurait d'autres phobies à vaincre pour revenir leur casser la gueule. Ah mais je veux pas crever comme ça moi ! Si ils veulent les buter, va d'abord falloir essayer ! Bien dit. Ouais, mais j'attends d'abord la suite des évènements.. Mauviette.


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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyLun 16 Fév 2015 - 10:51
Mortified

Le silence brisé par la proposition hors propos et incongrue fit sursauter Oscar qui jeta un regard mêlant l’incompréhension, le reproche et la terreur inhérente à la présence des élites démoniaques à proximité. En dépit de sa volonté subite d’étrangler celle qui avait osé les mettre en danger par son inconscience, il retourna rapidement la tête vers la véritable menace, appréhendant un mouvement de leur part qui profiterait de son inattention fortuite.
Cependant, il ne constata aucun changement dans l’attitude des voyageurs qui demeurèrent campés sur leurs positions. Il était vrai que les paroles proférées suscitèrent de la part de chaque membre des réactions à des divers degrés d’agressivité, mais aucun n’avait semblé sourciller. En effet, le leader avait intimé d’une simple inclinaison de tête l’absence de réaction face à cette provocation. De plus, ils avaient vécu des situations plus inextricables que celle-ci, où le sang-froid était devenu glace. Ils n’allaient donc pas s’abandonner à des réflexes démesurés, malgré le chagrin et la méfiance qui régnait. Ils valaient mieux que ça.

Entre les deux groupes de voyageurs, les deux pauvres zombies se regardaient, hésitant entre fausser compagnie à cette atmosphère bien trop tendue, même pour des morts comme eux, et rester auprès de leurs récents compagnons, assez rigolos il fallait l’avouer. Si la survie élémentaire leur intimait de ne pas faire de vieux os ici, une certaine amitié résultant du temps partagé ensemble les incitait à demeurer sur place. Finalement, la question se régla d’elle-même par l’insistance de Dan qui les fixait avec une expressive envie de les démembrer, ce qui les mit mal à l’aise. Ils se doutaient que s’ils étaient encore vivants (sic), ils devaient remercier leur immobilisme de pierre (tombale) et le chef de ces terrifiants voyageurs.

Ce dernier, ne quittant pas l’objet de son attention, prit alors la parole, posément, le ton mêlant mépris, colère et surprise
:

"Oscar … Cela faisait bien longtemps …"

Parlait il pour lui-même, pour son groupe, pour tout le monde ? Personne n’aurait su dire, tant sa voix portait faiblement, alors que ses yeux ne se détournait pas du terrorisé, qui avait à peine entendu, trop occupé à subir les hurlements stressés de ses démons.

"Maître, vous devez vous enfuir ! Il est évident qu’ils sont hostiles. Je vous en prie, laissez moi sortir, je ferais diversion." Suppliait le démon majordome, inquiet pour la suite.

"Je ne veux pas ! Ne les laisse pas me reprendre !" Implorait Luëst d’une voix étranglée. L’origine de cette peur se concentrait autour du personnage de Dan, qui ne s’intéressait pas à eux pour le moment, heureusement.

"Je vais la buter, vas-y, je vais me la faire ! Bouge j’te dis, et j’en fais du méchoui, de la viande rouge, un tartare ! Elle va regretter tout ce qu’elle a dit." S’énervait Saënoris, qui ne désirait que s’extraire pour pulvériser Mary, qu’il avait reconnu de suite. Sa rancœur s’expliquait par le jugement qu’avait continuellement énoncé à son encontre l’invocatrice : il était ridiculement faible et con.

Khildar demeurait silencieux, partageant la panique générale et celle, plus intime, de son créateur. Il cherchait un moyen de se sortir de cette situation précaire, mais il n’était pas en mesure de se concentrer. L’homme qui avait apostrophé l’invocateur le perturbait trop. Il plantait son regard si profondément qu’il donnait l’impression d’être en mesure de voir les démons s’agiter, et ses yeux transperçant semblaient scintiller d’une lueur sadique, savourant le désagrément et l’affolement qu’il inspirait. Il avait aussi une autre raison de satisfaction, et l’aristocrate luttait pour lui donner le plaisir d’afficher un air blessé suite à son interpellation.
Car si l’apostrophe avait été énoncé d’une voix faible et si les démons ne cessaient d’emplir le crâne d’Oscar, ce dernier avait distinctement entendu quel patronyme avait été utilisé à son encontre. Et cela le blessait. Dans d’autres circonstances, en présence d’autres interlocuteurs, il aurait cédé sans peine aux désirs sanglants de son démon sadique, rabattant le caquet de l’insolent qui osait lui rappeler un passé bien lointain désormais en usant de son véritable prénom. Mais dans le cas présent, il ne pouvait réagir. Il en était incapable, tant physiquement que mentalement; retenu par la puissance à laquelle il s’opposait. Alors il encaissa le coup finement porté à son amour propre. Il savait que c’était fait exprès. Et cela le touchait d’autant plus.
A peine l’aristocrate tétanisé entrouvrait il les lèvres pour répliquer, d’une manière qui ne les mettrait pas d’avantage en danger, afin de ne pas laisser Lithium seule face à eux et de démontrer qu’il ne fondait pas littéralement sous la puissance écrasante (même si c’était diablement faux), que Mary s’exprima, un peu plus fort, plus par agacement que par désir de se faire entendre de tous
:

"Mais c’est qui cet Oscar, putain ?"

Dan coupa Abel dans sa réponse, plus fort encore :

"On s’en tape ! On les bute ou quoi ?" Il ne désignait pas quelqu’un en particulier et paraissait vouloir faire un tarif de groupe, créatures et voyageurs, sans distinction.

La réponse se fit tranchante, sans même que le meneur prenne la peine de tourner la tête
:

"Non."

Et avant qu’un Dan ulcéré commençât à arguer qu’il le fallait, que c’était des témoins, pour le bien de la mission, et ainsi de suite, fort d’arguments valables justifiant un massacre dont il se délecterait, l’homme aux longs cheveux blancs justifia sa négation d’une voix faussement légère, accompagné d’un geste indiquant à qui il faisait référence et d’un sourire composé dissimulant des intentions inquiétantes :

"Cette charmante demoiselle nous a invité, il serait malséant de lui refuser."

"Parce que tu la connais aussi ?" Demanda d’une voix désabusée la blonde allemande.

Le sourire se transforma subtilement pour s’allonger et il répondit d’un ton entendu, comme une confidence qu’il n’adressait qu’à Lithium, quand bien même elle n’aurait pas été à portée d’oreilles
:

"Elle n’est pas si inconnue qu’elle le pense …"

Puis il s’adressa enfin directement à leurs interlocuteurs, haussant la voix :

"Approchez ! C’est idiot de se parler ainsi."

Le ton ne prêtait pas à l’alternative. Abel savait moduler les intonations de sa voix pour qu’une simple remarque devienne un fait, et qu’une invitation se mue en ordre, mais agréablement. Son poste d’enseignant contribuait à ce genre d’élocution, et il en usait maintenant inconsciemment.
Un réflexe conditionné, ou tout simplement la peur et la force du ton employé, tirèrent Oscar de sa léthargie. La clé avait été tourné, l’automate pouvait se mouvoir, répondant aux engrenages rouillés d’une éducation perdue et pourtant toujours présente. Ses pas étaient hésitant, presque désordonné, contribuant à l’image d’une marionnette mécanique qui vient d’être réveillé après avoir passé des années au placard. Il ne quittait pas des yeux le plus âgé des voyageurs, le principal responsable de sa panique et de ses blessures. Son nœud papillon enchanté s’était posé sur son haut de forme, toujours présent sur la tête aux cheveux blancs mais aux sourcils rouges.
Dans le mouvement, les zombies s’avancèrent aussi, craintivement, tout en demeurant à bonne distance de Dan qui les savourait déjà de ses yeux infernaux
.

"Vous allez me dire qui sont ces guignols, bordel ? On a pas que ça a foutre je vous signale !" S’impatientait Mary.

Sa fougue revenait au galop, et la tension subit, accumulée par les récents événements ne contribuaient pas à une réserve qu’elle s’était forgée. Les années d’entraînements et de pratiques cédaient au refoulement du chagrin et à la colère de l’incompréhension, ainsi qu’à la pression résultant du lieu où ils évoluaient. Comprenant cela, Abel ne la réprimanda pas, ou alors il le fit en ignorant volontairement l’insolence de ces paroles.
Les reproches taciturnes font aussi mal que ceux exprimés de vive voix.
Toutefois, le voyageur aux larges épaules répondit d’une manière détournée à la demande de Mary en invitant d’un ton sans équivoque, ses lèvres ponctuant l’amusement aux extrémités
:

"Laissons donc Oscar se présenter lui-même, puisqu’il affectionne cet exercice."

La pique se ficha dans la précédente, pour s’enfoncer d’avantage. Sur le coup, le voyageur touché stoppa net, comme s’il venait de prendre un carreau en plein cœur, ce qui était pratiquement le cas. Il reprit néanmoins sa route, un engrenage venant d’être réduit en miette dans le bon fonctionnement de sa réflexion. Il arriva à la hauteur de ces individus qui l’apeurait, revenants d’un passé enfoui pour le hanter et l’humilier dans le meilleur des cas. La mort n’était même pas la pire option.
A cette distance, l’échange verbal ne sollicitait aucun haussement de voix, et permettait à l’aura des voyageurs d’inonder complètement l’espace. C’était comme si un bouclier, un rempart translucide mais palpable, mou mais indestructible, les entourait. Il était possible d’en épouser la forme, mais pénétrer plus en avant cet espace relevait du suicide.
Un transpercement supplémentaire des pupilles intransigeantes rappela au voyageur démoniaque qu’il faisait patienter un supérieur. Il se contraint donc et sous la protestation silencieuse et outrée de ses démons, il se pencha respectueusement, une main sur le cœur tenant son haut de forme où siégeait encore son papillon enchanté, prononçant d’un ton monocorde, reflétant le vide qui s’était emparé de son âme
:

"Lord Khildar Oscar Allan Louis Alexander BlackSilver … pour … à votre service."

Ely avait trouvé la demande Abel cruelle, mais elle avait préféré se taire. Lorsqu’il était dans cet état, il ne valait pas mieux le provoquer. Les autres le savaient plus ou moins, mais ce n’était pas dans leur caractère. L’homme qu’elle considérait parfois comme un père onirique était capable d’endurer l’impertinence de ce frère et de cette sœur. Néanmoins, si elle osait s’ajouter aux réflexions … elle n’osa y penser. Elle préféra porter son attention aux deux voyageurs en face d’eux, essayant de figurer une compassion et une mine amicale. En dépit de ces bonnes attentions, la colère issue du passif d’Oscar ne contribuait pas à rendre toute la bienveillance qu’elle aurait voulu exprimer. Elle n’en demeura pas moins le plus avenante possible auprès des deux créatures du Cimetière dont elle ressentait toute la faiblesse et la peur. Il en allait de même envers Lithium, qu’elle tenta de rassurer d’un sourire. Mais il n’était pas possible d’ôter de ses pupilles la colère que l’invocateur démoniaque lui inspirait.

Dan réagit avec un irrespect caractéristique en s’esclaffant de la pléthore de noms présentés et se ravisa en se souvenant soudain de la situation dans laquelle ils étaient.
Quant à Mary, elle sembla enfin tiquer et la surprise remplaça l’agacement, pour au final faire apparaître sur son visage mutin une expression de mépris et de dédain ostensiblement insultante envers Oscar. Mais lorsque ses yeux se portaient sur Lithium, le mépris se changeait en intérêt, la voyageuse commençant à apprécier les arguments de son homologue blonde.

Passant d’Oscar à Lithium, sans se soucier d’ignorer celui qui venait de se présenter, Abel conseilla affectueusement, une pointe de moquerie sur le bout des lèvres
:

"Vous devriez surveiller vos fréquentations, vous n’avez pas là la plus noble des compagnies."

Encore une pique. Chacune le traversait de part en part plus douloureusement que des flèches empoisonnées. Oscar demeura penché, la mâchoire crispée, humilié mais tenant fièrement sa position, ne cillant point devant les assauts insultants. Il ravalait sa rage, alimentant le démon sadique qui ne désirait plus que sortir pour maraver la gueule de ces connards. Mais l’invocateur devait tenir son démon, ou c’était la fin. Qu’il esquisse une sortie, et le Cimetière ne serait pas assez grand pour ses membres éparpillés. Il n’avait osé croiser le regard d’Elisabeth, qu’il sentait plein de reproches. Il n’avait pas non plus réagit à l’attitude de Mary. Il devait se contenir. C’était une question de survie. Se maîtriser lui demandait des ressources qu’il s’était empressé de mettre à disposition. La peur est un moteur très efficace et peut adoucir les plus virulents. Il l’avait amplement expérimenté et suffisamment subi.
Alors qu’il perdurait dans sa posture, maintenu par un silence écrasant, des pensées grignotèrent la peur qui murait son esprit. Comme il n’était pas sollicité, l’inaction invitait la réflexion, et celle-ci s’installa, aidée par un Khildar qui avait eu le loisir de la pratiquer pendant les dérives de ses compagnons. Peu à peu, ce furent les engrenages du cerveau qui reprirent leur droit et la machinerie se mit en route.

Tandis qu’Oscar se mettait à réfléchir sur les raisons de la présence des Elites Démoniaques en terrain ennemi, Abel poursuivit l’introduction, ignorant superbement l’aristocrate :


"Quant à moi, je suis humblement Abel, meneur de cette charmante troupe. Et nous acceptons avec joie votre invitation."

Des protestations sonores surgirent dans les rangs, vivement éteintes par un regard courroucé.

*Que prenait il à Abel ? Il était tombé sur la tête ? Elle lui avait fait autant d’effet que ça, la blondasse ? Il est inconscient. Il a oublié la mission, ou il nous a mentit, ou il s’en fout. C’est quoi son délire ? Et les deux zombies, on leur dit aussi pourquoi on est là ?*

Toutes ses pensées fusèrent et s’exprimèrent sur les visages surpris, désabusés ou encore énervés des comparses de l’homme qui s’était prêté au jeu de Bis. Il souriait à la personne en face de lui, mais ses yeux acérés faisaient douter jusqu’à quel point il transperçait l’âme de la voyageuse : Souriait il à Lithium, ou à Bis ?
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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyMar 17 Fév 2015 - 17:45


Lithium ressentait le reproche dans le regard de Khildar, et se sentit très mal pour l'avoir enfoncé davantage dans son bourbier. Oui bon, je suis désolée, j'ai pas fait exprès ! Et dans le cas présent, elle y était vraiment pour rien. Mais punaise, qu'est-ce qui t'as pris Bis ? J'aime pas attendre. Et je te l'ai déjà dit, je crève la soif ! Etait-ce une raison pour les apostropher de la sorte, les agaçant peut-être davantage ? A trop chier dans votre froc, vous ne faites plus rien de vos vies ! Prends des risques, sème le chaos pour voir ce qu'il en découle. J'ai poussé l'arbre, j'attends de voir ce qu'il en tombe. Tu m'étonneras toujours franchement. Etrangement, il n'y eut absolument aucune réaction en face d'eux. Genre, ils s'en foutent ? Hé, t'as pas autant d'impact que tu le voudrais, dans tes dents. Elle n'eut aucune réponse à cette phrase dans son crâne, ok. La jeune femme jeta un œil inquiet à leurs camarades d'infortune. Pouvaient-on tuer des créatures déjà mortes ? Tout était possible à Dreamland, et c'est bien ce qui l'inquiétait.

L'imposant homme aux cheveux blancs apostropha Khildar par un Oscar.
C'est pas son second prénom ça ? Pourquoi l'appeler par un autre prénom situé plus bas dans la hiérarchie ? C'est débile ! Il devait y avoir une raison, mais là tout de suite, elle ne voyait pas laquelle. D'ailleurs, elle ne fut pas la seule à être intriguée par ce changement de pseudo. L'autre blonde de la soirée exprima son énervement face à ce nom inconnu. Déjà qu'je trouvais que Khildar ça craignait, alors Oscar.. Mais chut. Si ce n'était pas son véritable prénom, il y avait forcément une raison à tout ça. Le plus flippant physiquement du groupe s'énerva à son tour, exprimant son ardent souhait de mettre un terme à leurs existences. Tu crois qu'il aime les petits enfants ? Pourtant, celui qui semblait assurément être le chef leur opposa une négative sèche et froide. Alors, si il ne les voulaient pas morts, que diable attendait-il d'eux ?!

Le blanc inquiétant fit quelques gestes en direction de la demoiselle, lui souriant étrangement. Ok, ça pue grave là. Il répondit à l'affirmative à son invitation, enfin, à celle de Bis. Putain, t'es contente, maintenant ils vont nous accompagner jusqu'au bar. Et donc ? Je le leur ai demandé, alors c'est cool. J'ai pas l'impression que tu comprennes la situation.. Ce que rajouta Abel en murmurant, Lithium ne l'entendit pas. En revanche, ce qui suivit, oui. La voyageuse n'était pas stupide. Ce n'était pas une amicale invitation, c'était purement et simplement un ordre. Même si la dessinatrice refusait de bouger, la naturelle insolence de Bis la força à se mouvoir. Cette dernière, marchant aux côtés de l'invocateur terrifié, lui soupira quelques mots, accompagné d'un regard arrogant et un ton insolent.


"Tu la ramènes moins là, hein ?", suivit d'un rapide,
"Euh, je.. désolée, je t'expliquerai.", qu'elle bafouilla avant de lâcher sur un ton moqueur, "Tu vas adorer."

Sa gestuelle changeait à mesure que les deux personnalités prenaient la parole.
Il était intéressant de noter que lorsque Bis arrivait aux commandes, la jeune femme transpirait la condescendance, l'arrogance et la confiance en soi. Alors que dès que Lithium possédait son propre corps, elle irradiait de naturel et de sympathie. Les émotions qui traversaient ses yeux étaient tellement diverses et variées, que en discerner la logique était impossible. Tout ce qui s'y lisait était contradictoire. La pas-belle blonde s'impatientait encore davantage, et Lithium eut la clarté d'esprit de fermer sa bouche, empêchant ainsi une insulte peu flatteuse de sortir de la part de sa comparse. Tu en as assez fait comme ça, alors tu la fermes ! Je passe pour une tarée maintenant, pour changer.

Lorsque le supérieur demanda à Khildar de se présenter -un ordre donc- la dessinatrice eut un léger air scandalisée. Non mais déjà depuis tout à l'heure, ils le rabaissaient à leur manière, l'écrasaient de leurs présences -elle aussi mais largement moins- et maintenant IL lui exhortait de se présenter ? C'est plus un môme non plus. Lithium se tourna vers Khildar pour lui dire de ne pas se laisser faire, mais eut à peine le temps de pivoter qu'il s'exécutait déjà. Je te l'avais dit, une mauviette. Mais ta gueule. C'est triste ce qu'il se passe là ! C'est quoi c'te tête qu'elle nous fait la rousse ? C'est violent ! C'te tronche, on dirait qu'elle est constipée. La voyageuse dû faire un effort monstre pour ne pas pouffer, mais la situation actuelle la ramena bien vite à la réalité. Elle ne regarda Ely que quelques instants, davantage inquiétée par l'état dans lequel se trouvait son camarade que son hasardeuse présence dans cette.. réunion de famille. Elle voulut poser sa main sur le bras du Lord, pour lui rappeler qu'il n'était pas seul, mais arrêta son geste en plein milieu. Après le ton moqueur qu'avait employé Bis, elle n'était pas certaine qu'il veuille encore lui parler.
Ce que la jeune femme apprécia peu, ce fut l'éclat de rire méprisant qu'eut l'autre curé au fond après la présentation forcée. Connard va. La demoiselle prit un air pincé, agacée. Elle le fut encore plus lorsque l'autre blonde l'observa. Qu'est-ce qu'il y a encore ? Vous avez pas encore fini avec vos conneries ? Lithium sentait la colère monter en elle malgré tout. D'accord, ils avaient un passé commun, ok, ils étaient plus forts qu'eux -Largement- mais était-ce une raison pour venir leur casser les couilles là tout de suite maintenant ? Ah ça non ! Ce fut donc sur un ton légèrement glacial, qu'elle ne chercha même pas à rectifier, qu'elle répliqua à cet empaffé lorsqu'il lui conseilla de surveiller ses fréquentations;


"Il est vrai que votre noblesse est avérée."

Elle soutint le regard mystérieux de Abel, apprenant ainsi son prénom par la même occasion. Si seulement il y avait un Caïn ici présent.. Etrangement, à mesure que cette confrontation avançait, Lithium sentait monter la rage en elle. Pas besoin de Bis pour ça, qui au contraire, s'amusait de cette situation. Une rage indescriptible, celle d'être impuissante devant une injustice. Mais elle conserva un modeste calme quand il précisa qu'ils acceptaient la proposition de l'autre idiote. Ce à laquelle "l'idiote" ne manqua pas de répondre avec un enthousiasme non-feint, brisant cette "sereine" attitude.

"Alors qu'est-ce que l'on fout encore là ?", fit-elle d'un ton impatient.
"Allez, on dégage ! Et pour les grognards, vous pouvez toujours jouer au saut de pierres tombales, je boirais à votre place."

Ton impertinence va me coûter au moins trois côtes en moins, un bras cassé, une jambe arraché et un œil crevé. Youpi.. Si Bis souriait toujours de son air particulier empli d'arrogance et d'audace, sans oublier de pure défiance, Lithium ne manqua pas de soutenir le regard de Abel, l'accusant du plus profond de son être pour ce qu'il faisait endurer à Khildar. Elle eut un léger frisson de dégoût lorsqu'il lui sourit en retour. Quelle était cette étrange sensation, ce sentiment de faiblesse et de peur ? Elle crut défaillir mais tint bon grâce à l'orgueil de son autre. Son intruse se contenta de répondre par un simple sourire en coin. Quelque chose me dit qu'il va se passer des trucs intéressants. Et personnellement, je m'en abstiendrai bien. Maintenant, laisse-moi conduire, j'aime pas te savoir au volant. Néanmoins, la voyageuse attendit que quelqu'un bouge car.. Bah, elle ne savait pas où était ce fameux bar.

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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyDim 22 Fév 2015 - 23:40
Hit the ground …

A la réplique de Lithium qui retourna la remarque concernant ses fréquentations, Abel ne put s’empêcher de sourire, amusé. Elle avait du répondant, conformément aux rumeurs qui circulaient à son sujet. L’humble professeur français devait bien avouer que ses racines ne poussaient pas dans le même terreau que ce Lord anglais qui se gargarisait tant de son titre. Il n’avait jamais vraiment apprécié cette habitude et en général, les attitudes de fierté se rapportant à la noblesse l’indisposaient. Selon lui, le temps des rois et des aristocrates s’était éteint avec la Révolution et il était puéril de se bercer dans cette illusoire époque où des hommes, grâce à leur sang, pouvait librement disposer d’autres hommes. Cependant, il était bien conscient qu’actuellement, le droit de naissance avait cédé à un autre droit, justifiant l’ascendance d’une partie de la population sur une autre.
Le meneur des élites démoniaques perçut la haine qui se développait à son encontre, tout comme il percevait, depuis qu’il pouvait voir les yeux de la jeune femme, la nature étrange dissimulée. Il ne s’en formalisa point. Elle n’avait pas la capacité de le tuer d’un regard, mais il ne doutait pas que si elle le pouvait, elle le ferait. Il se doutait que la raison de cette antipathie tirait son origine dans le traitement réservé à l’aristocrate. Elle appréciait donc suffisamment ce voyageur peu scrupuleux pour vouloir le défendre. Elle ne devait pas le connaître si bien que cela, renforçant pour lui-même sa désapprobation concernant ses fréquentations. Si certains pouvaient trouver cet élan de générosité adorable, il le considérait comme stupide. Il lui était inconcevable d’offrir sa protection à quelqu’un dont peu de choses nous sont connus.

A la réplique de Lithium, l’appréciation de Mary à l’égard de cette voyageuse continua de grimper positivement. Elle avait du répondant, elle aimait ça ! Pas si mal foutu, l’allemande ne se gênait plus pour la détailler ostensiblement, signifiant son intérêt pour l’instant purement physique, le caractère commençant à venir. Apparemment, Abel la connaissait, mais elle ne voyait pas d’où. Elle était plus jeune, et n’était pas son style. Son style à lui, c’était plus dans le genre d’Ely, la sainte nitouche qui cache du sexy sous ses airs prude. Elle aimait pas cette hypocrisie. Pour elle, fallait afficher clairement la tendance, histoire d’éviter toute confusion. Sinon, bonjour le bordel. Et cette nana, les confusions, elles les envoyer se faire foutre. Et c’était cool.

A la réplique de Lithium, Oscar se demanda si elle ne voulait pas mourir. Être aussi inconsciente … Elle ne ressentait pas la puissance qui les entourait ? Inconsciente … ou autre conscience. Peut-être était-ce ce qu’il se cachait derrière ses comportements étranges et désordonnés. En prêtant attention aux attitudes et à la voix de la blonde demoiselle, une tendance se dessinait et l’hypothèse tendait à se confirmer. Pourtant, il ne lui semblait pas qu’elle possédât un pouvoir lié à des invocations de créatures. D’après ce qu’il avait retenu, son credo était plus axé sur le dessin. Avait elle subi quelques transformations ? Un artefact, peut-être, avec son lot de malédiction ? Il ne savait pas encore, mais c’était à creuser. Et c’est alors que l’étincelle alluma le feu aux poudres

L’apostrophe cavalière envoyant valser tout respect et toute convenance fit sortir Dan de la maîtrise dont il faisait preuve depuis que ces idiots avaient engagé la conversation pour parler de tout et de rien alors qu’ils avaient une mission à accomplir. N’en pouvant plus, et avec le prétexte du manque de respect en tête, il décida de frapper un grand coup, dans les deux sens du terme. Son intention était de faire fermer sa gueule à la grognasse (non mais, toi d’abord !) par un coup de poing bien senti dans le ventre. Rien de bien mortel, juste pour couper le souffle. Il arma son poing et l’envoya en se retenant un minimum, la sentant apte à recevoir la majorité de sa puissance.
C’était sans compter sur Oscar qui sentit le déplacement et dans un élan héroïque, complètement stupide, s’interposa. Puisqu’il se tenait toujours plus proche d’eux par rapport à Lithium, il intercepta le coup. Et il se prit de plein fouet. La douleur fut brutale, intense et l’envahit rapidement. Il lui sembla que ses boyaux venaient d’exploser et que son estomac remontait à ses lèvres. Il fut propulsé en arrière, à quelques mètres, sous la puissance du coup. Par un effort démesuré, il parvint à exécuter une roulade et se réceptionner, un genou à terre. D’un autre point de vue, il avait lamentablement roulé sur lui-même et avait adopté cette posture par réflexe, son maintien instable justifiant sa difficulté de tenir la position.
A cet envol, Ely se précipita pour rejoindre le voyageur malmené. Il se tenait le ventre des deux mains, et une saveur de bière au sang lui envahissait la bouche. Il craignait de vomir et se contenta de cracher, espérant retrouver au plus vite son souffle. Pour le moment, son cœur battait n’importe comment, ses tripes se trouvaient aux quatre coins de son corps et l’estomac se faisait une place dans la gorge. Quant au cerveau, il se faisait martelé par la douleur qui ne cessait de lui dire, en criant : t’as mal, t’as mal, t’as mal ! Par-dessus les hurlements de protestations et de rage poussés par les démons. Il trouva néanmoins la force d’étendre les lèvres dans un simulacre de sourire et après avoir rejeté quelques liquides orangés, il parvint à prononcer d’une voix faible
:

"Content de … heurg … de te revoir, Swee … hurm … Sweety Evil … Toujours aussi mignonne … argh"

Elle lui intima, le palpant afin d’identifier les blessures (après tout, elle était infirmière) :

"Idiot, ne parles pas."

Ce coup de poing avait eu le mérite d’être aussi un coup de pied au cul, réveillant Oscar, l’extirpant violemment de sa léthargie. Il s’était fait marché dessus, la peur l’écrasant. Mais l’attitude de Lithium et maintenant cette frappe venait de lui remettre les idées en place. Même si ces voyageurs réunis étaient bien plus puissants que lui, il restait Lord BlackSilver, et il ne se laissait pas marcher dessus. Un vent de mutinerie soufflait à nouveau et il se sentait prêt à rejoindre Lithium dans sa rébellion. Toutefois, son corps et le diagnostic d’Ely, dite Sweety Evil, coupèrent cette soudaine effervescence. Bien qu’aucun os ne soit brisé, il demeurait sacrément amoché et le sang qu’il crachait encore n’augurait rien de bon. La frappe semblait avoir fait éclater quelque chose.

Face à cette violente réaction, les deux zombies s’étaient enfuis, sans demander leur reste. Ils n’avaient pas eu besoin de se concerter, il leur était devenu évident que si ils moisissaient ici, ils ne feraient pas de vieux os. Abel, qui retenait Dan par l’épaule en la lui broyant en signe de mécontentement, ordonna à Mary de les rattraper et de les lui ramener.
Elle s’exécuta avec célérité, bien plus rapide qu’eux. Ils se débattirent mais ne purent rien faire, maintenus au collet d’une main de fer. Portés à la hauteur de l’homme au visage qui avait quitté toute bienveillance pour n’être plus qu’un sérieux implacable, il leur fut demandé (ordonné ?) le silence le plus total. Les deux secouèrent la tête en signe d’acceptation. De toute façon, ils n’avaient pas l’intention de dire quoique ce soit, trop effrayés qu’ils étaient. Malheureusement, Abel ne pouvait se contenter d’un simple hochement de tête. Pour s’assurer de la coopération, il prit la tête d’un des zombies entre ses mains et commença à y exercer une pression. Puis ses bras se transformèrent, révélant de puissants muscles démoniaques, d’un rouge sombre inquiétant. La manœuvre révéla aussi que le morpheur était torse nu sous son ample manteau, lui permettant ainsi de se transformer sans difficulté tout en dissimulant sa véritable nature. Sous la pression exercée, le crâne du zombie fut broyé, sous le regard horrifié de son ami. Il fut ensuite relâché et s’enfuit en courant, hanté par la vision de la mort de son ami.
Dan demanda pourquoi les deux n’avaient pas été tués. Abel répliqua, ses bras reprenant apparence humaine
:

"J’aime bien Gorillaz, je ne vais pas en tuer l’une des inspirations."

"Pfff, ta bonté te perdra. "


Ely revint avec Oscar, le portant par l’épaule, le voyageur se traînant plus que s’appuyant sur la voyageuse, se tenant toujours le ventre d’une main. Il n’avait pas l’air bien mais défia tout de même du regard celui qui l’avait humilié.
La voyageuse démoniaque expliqua que si la vie d’Oscar ne paraissait pas en danger, elle ne voulait pas prendre de risques. Il avait besoin de soin car s’il se réveillait trop tard, il risquait fort de mourir. Son éthique la poussait aussi à éviter à ce vieux compagnon des souffrances inutiles, mais ça, elle le garda pour elle.
En réaction à cette nouvelle, Abel se tourna vers Lithium et prit son ton le moins autoritaire, tout en insinuant fortement que toutes résistances risquaient de déboucher sur un résultat plus grave que le cas d’Oscar
:

"Vous allez nous suivre désormais, vous n’avez plus le choix. Si nous abandonnons Oscar ici, il va mourir, d’une manière ou d’une autre. L’hôte de notre destination a le pouvoir de soulager ses souffrances sans mettre en péril sa condition de voyageur. Nous y allons donc."

Il n’y avait pas d’alternatives. Pour lui, il était impensable qu’elle s’occupât de ce blessé, ne disposant pas du matériel nécessaire. Même s’ils étaient tombés par chance sur des créatures sympas jusqu’ici, rien ne prouvait que d’autres bien moins tendres n’allaient pas surgir. Et il ne voulait pas être responsable de leur mort. Il s’en voudrait. Il y avait déjà eu une mort de trop.
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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyMer 25 Fév 2015 - 20:04


"J'crois qu'elle m'kiffe la blondasse-là en fait.
Quand elle fait pas sa tête de chiure, elle est pas si dégueue. Je tenterais bien un truc.."
, fit une Bis soudainement intéressée.

"Je te rappelle que je suis toujours là et que c'est non.
C'est mon corps, tu l'as déjà bien sali en fourrant je-ne-sais-trop-quoi, je-ne-sais-trop-où, alors là ça suffit !"
, s'énerva Lithium.

"C'était ma bi.."

"Tu te tais."

Lithium se sentit gênée du regard appuyé de Mary, alors que l'intruse s'en délectait à présent. Ah mais continues de mater, y'a de la matière à voir ! Raaah, mais tais-toi ! La jeune femme ne savait plus trop où se mettre, jusqu'à ce que le curé sorte de ses gonds et se jette le poing en avant. Ah putain, je te l'avais dit, il va nous buter maintenant ! Ah ça sûrement pas, observe le maître. Le sourire satisfait de Bis s'inscrivit sur le visage de la blonde, ravie d'apercevoir enfin un semblant d'agressivité à son égard. Et bien on va se marrer, viens je t'attends ! Elle se mit immédiatement en position de riposte, prête à esquiver le poing et contre-attaquer dans la foulée par un beau pied-bouche. SAUF QUE !

"Ah mais putain mec, t'es pas sérieux là !", soupira de manière tout à fait audible, une Bis visiblement déçue.

Alors que le virus attendait patiemment l'arrivée de l'action -Lithium serrant les dents pour le probable choc- Khildar s'était jeté devant elle pour prendre le coup à sa place. Mais quel con. Regardes-le moi se tortiller comme un ver ! Quelle grosse merde.. La jeune femme quant à elle, complètement horrifiée, voulut courir voir son état. Malgré le fait qu'il s'était réceptionné plus ou moins bien -Non, non, comme un caca- il était aussi blanc que son teint lui permettait. Alors qu'elle se dirigeait vers lui, la rouquine plus ou moins sympa, eut exactement la même réaction. Sauf qu'elle arriva bien avant elle et qu'elle le prit carrément dans ses bras, le palpant et tout. Médecin ? Sûrement. Auparavant amis ? Fort probable. Ne pas s'interposer ? Grave. Il crachait un mélange étrange de sang et d'une autre substance -sûrement la bière- et semblait au bord de la syncope. Punaise, mais l'autre taré voulait lui mettre ça dans le bide ? Le malade va ! Ta tête lui revenait pas. Il lui faut un enfant pour le calmer. Mon dieu, mais comment il va ? Il ne faudrait pas qu'il meure par notre faute ! AH, la belle affaire ! .. Je pourrais récupérer son papillon ? Je me suis toujours demandé quel goût cela avait. La blonde nota le surnom étrange dont il affubla la rousse, mais n'y prêta guère davantage d'attention.

La jeune femme lança un regard assassin, et bien le sien cette fois-ci, à l'encontre de Dan. Tu te sens puissant maintenant, hein ? Vieux con ! Je te foutrai mon poing au cul si je ne trouvais pas ça complètement dégoûtant. Je suis volontaire ! Puis son regard glissa sur Abel, le chef insipide. Ce même chef insipide qui venait d'exploser le crâne d'un de leurs camarades zombies à l'aide de bras monstrueux. Lithium eut bien du mal à cacher sa colère face à cet acte de cruauté purement gratuit.


"Bah bravo, c'est vrai que c'était utile ça !"

Elle se tenait debout, le méprisant dorénavant du regard.
Ely portait à présent le pauvre Lord par l'épaule, toujours en aussi piteux état.
L'amie ou ennemie -au fil de la mélodie- expliqua qu'il avait un besoin urgent de soins, sinon il risquait tout bonnement de périr. Punaise, et tout ça à cause d'elle encore. Quelle conne.. Elle devait se calmer pour lui éviter de nouvelles blessures. Son impertinence risquait de lui causer sa perte, et ce n'était absolument pas ce qu'elle désirait pour lui. Abel les menaça clairement, ah bah oui, c'était une menace là, et un ordre en plus, imposant de les suivre à présent sans faire de chichis, pour éviter un autre malheureux incident. Bis se permit une nouvelle réplique, pour changer, alors que Lithium y mettait également du sien.


"Tant que votre bonhomme-là, a à boire, j'vous suis. Avons-nous vraiment le choix ? Qu'on se dépêche ! Vous avez intérêt à le soigner, et rapidement. C'est loin ? Oh et puis qu'est-ce que je m'en fous, qu'on en finisse."

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Khildar Blacksilver
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MessageSujet: Re: 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] 30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy] EmptyDim 1 Mar 2015 - 22:31
The Manor

La douleur était insoutenable. Le visage habituellement impassible de l’aristocrate se tordait sous les violentes sensations d’écrasement qui lui pesaient sur le ventre. Bien que ses jambes n’aient eu aucun dommage, marcher lui tirait des grimaces qui exprimaient sa difficulté à se mouvoir tranquillement. Le coup porté avait été suffisamment puissant pour l’envoyer valser et l’écart entre les deux voyageurs avait achevé de rendre le coup douloureux pour l’invocateur.
Son ventre lui semblait avoir été broyé, ses tripes nouées et ses poumons comprimés et même après l’impact, les impressions demeuraient, insupportables. Si régurgiter la bière qui lui encombrait l’estomac, mêlée au sang de ses blessures internes, l’avait un moment soulagé, il subissait encore l’envie de cracher ce qui lui restait de boyaux. Peut-être cela abrégerait il ses souffrances ? Il offrait un bien pathétique spectacle, ne tenant qu’avec peine, soutenu par la voyageuse qui lui avait lancé des regards pleins de reproches. Sa noblesse avait été jetée sur le sol boueux, rejoignant la bière et son sang pour former une immonde flaque. Ses efforts pour se maintenir droit et passer outre la douleur ne faisaient qu’empirer ses tourments et chaque redressement fier se trouvait balayé par un poids qui lui ravageait les tripes. Il souffrait le martyr et se montrer en si piteux état devant d’autres le mortifiait bien plus que le coup infligé. Bien que la fierté lui interdise la honte, il lui était ardu de paraître aussi haut dessus de la douleur qu’il le souhaitait. Une humiliation de plus qu’il subissait la rage au ventre, faute de ressentir autre chose, hormis l’éclatement de ses organes.

Témoin de ces affres, Sweet Evil, comme l’avait appelé Oscar, se mit au niveau du voyageur malmené, l’obligeant à se tenir à genoux pour ne pas choir. Elle le tint par les épaules et lui demanda d’une voix douce
:

"Oscar … regarde moi dans les yeux s’il te plaît."

Il obéit, faute de mieux et avant qu’il ne comprenne et puisse se détourner, il sombra dans une inconscience contrôlée. Elle l’avait plongé dans une illusion afin de lui épargner trop de supplices. A l’instant où l’illusion atteignit Oscar, le corps s’affaissa, l’esprit en ayant été déconnecté. Elle le soutint pour lui éviter de tomber pitoyablement par terre et le redressa, pour reprendre la position par l’épaule. Le regard vitreux de l’aristocrate pouvait inquiéter, mais Ely rassura Lithium qui pouvait ne pas comprendre :

"Je l’ai juste mis sous illusion. Il n’a plus conscience d’être là, il est dans … son manoir, avec ses démons."

Elle réaffirma sa prise, prête à se remettre en route.

Lorsque Oscar apparut devant son manoir, il eut envie de crier. Et comme il le pouvait, il le fit. Un cri de rage, mais aussi de désespoir. Une fois sa frustration passée, il constata que la contrôleuse avait eu la décence de ne pas lui effacer la mémoire, lui permettant ainsi d’avoir conscience de l’illusion. Cette illusion … Il avait déjà eu l’occasion de la parcourir, grâce (à cause ?) d’Ely, mais aussi d’autres maîtres dans l’art de l’illusion introspective.
Par conséquent, l’environnement dans lequel il se trouvait lui était familier. Le Lord anglais le connaissait d’autant plus qu’il ne portait pas le nom de manoir sans raison, car c’était le manoir dans lequel il avait passé son enfance. Une bâtisse imposante, comprenant plusieurs styles architecturaux ayant traversés les âges, mais toujours ostentatoires dans le but orgueilleux de prouver aux autres la grandeur de la famille BlackSilver. Le parc qui constituait le domaine était lui aussi présent, baigné dans une brume peu engageante. Il y faisait toujours nuit, comme si la représentation de son esprit ne pouvait être qu’obscure. L’essentiel de cette illusion se situait dans le manoir lui-même, dont l’agencement des pièces défiait les lois élémentaires de l’espace. Sans être plus grand à l’intérieur, le manoir possédait une géographie particulière qu’un non-initié aurait trouvé déroutante.
Après avoir soupiré de dépit, l’aristocrate s’avança pour se retrouver immédiatement projeté à l’intérieur, l’esprit permettant ce genre de raccourci. Il était désormais dans une des grandes salles, la cheminée flamboyante projetant sa chaleureuse lumière sur l’ameublement riche et finement ouvragé. Une longue table occupait la majorité de l’espace, mais il en restait suffisamment pour des fauteuils, disposés autour du foyer. Les fenêtres ne donnaient sur rien, comme si un voile les recouvrait. Le clair obscur occupait le tableau, les ombres des objets et des individus se perdant dans la pénombre. Quant aux individus, ils n’étaient autres que les démons d’Oscar.

Le majordome se trouvait non loin de la cheminée, préparant un plateau de gâteau, le thé fumant de sa récente préparation. La démonette était négligemment allongée sur la table, ne portant que des sous vêtements en cuir. Le démon sadique était recroquevillé dans un coin, le sourire mauvais, s’il est possible d’appeler ainsi l’étirement de lames faisant office de lèvres verticales. Quant au reflet, au démon originel, il se tenait dos à la cheminée, son visage envahit d’obscurité par le jeu de lumière.
A l’arrivée de leur invocateur, chacun eut une réaction différente. Laënoris sourit à son maître et conserva son maintien impeccable, Luëst sauta de la table pour se jeter au cou de l’être qu’elle chérissait le plus, Saënoris tourna à peine la tête et Khildar stoppa net l’élan affectueux de la démonette en interpellant durement Oscar
:

"Bordel Oscar, mais qu’est ce que tu fous ? "

"Hey, pourquoi ? Laisse le, il vient juste d’arriver, et il doit encore souffrir de …"

Khildar écarta avec rudesse Luëst pour se retrouver face à son créateur. Mais elle n’apprécia pas du tout le traitement :

"Mais ça va pas, qu’est ce qui te prend ?"

Il tourna la tête et attrapa la main qui lui était destiné, serrant le poignet :

"Hors de mon chemin, nous n’avons pas besoin de tes chaleurs."

"Arrêtes, aïe ! Tu me fais mal."

Elle se débattit, tenta d’attribuer d’autres frappes de sa main libre, mais elle fut brutalement repoussée contre la table, qu’elle percuta dans un cri. L’invocateur se précipita mais son invocation majeure lui barra le chemin, lui plantant un regard aussi froid que bouillonnait la colère à l’intérieur.

"Khildar, comment oses tu ?"

"J’ose, car ton comportement est pitoyable. Tu ne mérites pas mon respect, pas plus que tes démons."

L’insulte fut reçue de plein fouet, stupéfiant Oscar. Luëst n’en resta pas là et gémit :

"Mais enfin, il a été blessé." Elle s’adressa directement à celui qui la complétait le mieux : "Comment te sens tu ?"

"Incroyablement mieux. L’illusion d’Ely est toujours aussi surprenante. Je ne ressens quasiment plus la douleur."

"Peut-être ressentiras tu celle-ci"

Et Khildar envoya son poing dans la figure d’Oscar, le prenant de court. La surprise le fit chanceller et il s’appuya sur la table. Le démon majordome se précipita, bousculant volontairement Khildar pour signifier sa désapprobation.

"Maître ! " Il ausculta le visage et fit apparaître de la glace, qu’il appliqua consciencieusement. Il se retourna vivement vers l’attaquant : "Pourquoi cette violence ? Pourquoi dis tu qu’il ne mérite pas de respect ?"

La réponse fut donnée d’un ton hautain, le démon méprisant de son regard celui qui lui avait donné le jour :

"N’avons-nous pas assisté à la même scène ? Contemplant, incrédules, l’humiliation ? Et ressentis, dans notre chair, le résultat d’un élan héroïque pathétique ?"

"Espèce de connard, tu voulais qu’il laisse Lithy se faire frapper ?"

"Un tel comportement n’aurait pas été digne d’un gentleman."

"Je vous emmerde, avec vos manières ! C’était stupide, et regardez les conséquences. Ely a été obligé de le plonger dans une illusion pour lui éviter les douleurs. Délicate attention, mais qui sous-entendant qu’elle le considère bien faible, trop faible, pour supporter un simple coup."

"Pourtant …" répliqua sèchement l’origine de la dispute, "tu as reçu le coup, comme moi. "

"Et suis-je en train de me lamenter, de faire le martyr, pour apitoyer les donzelles en présence ? Non, car j’ai de la dignité, ce que tu sembles avoir foulé depuis la venue des Elites Démoniaques."

"Que devais je faire ?" Demanda Oscar avec ironie, un rictus sur la lèvre ouverte

"Te comporter en puissant, en noble, et non en trouillard qui chie dans son froc !"

"Mais tu as senti leur puissance, à eux, je n’aurais pas fait le poids."

"Quand bien même !" Khildar hurlait désormais. La rage déformait ses traits, leur conférant un aspect terrifiant. "Il aurait été plus digne de les affronter droit, que de ployer le genou sans combattre !"

"Et mourir ? C’est ça que tu voulais ?" Les deux hurlaient maintenant, les autres démons les regardaient, effarés. Sauf Saënoris, qui se délectait du spectacle.

"Bien sûr que non, pas mourir ! Mais ne pas être pathétique ! Tu as … Tu es …" Les mots manquaient, s’étranglant dans la gorge de l’accusateur submergé par l’émotion.

Ils s’affrontèrent du regard, droit et fier, devenant le parfait reflet de l’autre. Khildar frappa la table du poing et cria d’une rage mêlée à la frustration :


"Tu es Lord BlackSilver ! Lord Khildar Oscar Allan Louis Alexander BlackSilver ! Tu as un nom ! Tu as … Tu dois être digne ! Faire honneur !"

"On dirait mon père," ricana le porteur de l’illustre identité.

Il fut attrapé par le col et la proximité révéla le véritable sentiment qui animait le démon. Derrière la rage, par delà le reproche, c’était de la tristesse et du soulagement. Dès que ces sentiments furent mis à nus, les bras s’écartèrent pour enlacer celui qui avait failli trépasser, causant une incroyable frayeur.


"Ne refais jamais ça … Je ne veux pas qu’il t’arrive malheur …"

Tout d’abord surpris par l’effacement de la colère au profit de l’affection, Oscar répondit favorablement et serra contre lui cet autre lui. Il comprenait désormais les remontrances. Khildar ne pouvait supporter l’idée de perdre son créateur. Il ne pourrait se le pardonner. Les reproches visaient surtout le fait d’avoir été à l’origine d’une telle inquiétude. C’était le genre d’affection qui avait du mal à s’exprimer, à se formuler et qui sous le coup d’une émotion violente, se muait en rage.
L’invocateur rassura son double, lui caressa les cheveux, lui murmurant des mots simples, des mots apaisants. Luëst rejoignit le câlin, entraînant Laënoris qui se prêta bon gré mal gré à cet instant de communion tranquille. Tout le monde était soulagé, sauf le démon sadique qui pesta, son plaisir gâché par une dispute qui terminait en embrassades, pouah !
Une fois chacun détaché de l’étreinte, Oscar les observa en souriant. Il était conscient de ne pas s’être montré sous le meilleur jour et d’avoir causé de légitimes inquiétudes quant à son existence onirique. Il les remercia de leur sollicitude et passa à la suite, sans transition
:

"Et maintenant, que fait on ? Je ne sais combien de temps je serais sous l’illusion."

"Jusqu’à leur destination, je suppose".

"D’ailleurs, quel est cette destination ? Que viennent ils faire au Cimetière ?"

"Une mission pour le royaume, peut-être ?" Proposa Luëst.

"Satarmonia aurait enfin décidé de sortir de sa léthargie ?" S’interrogea Laënoris.

"C’est probable, il profiterait des agitations du moment". Admit Khildar.

"Une expédition en éclaireur, donc. Mais il reste un mystère, cette destination. Qui, au royaume des Morts, voudrait de la présence de Démons ?" Remarqua Oscar.

Les suppositions allèrent bon train et se poursuivirent le long du trajet, l’aristocrate ayant pris place dans l’un des fauteuils en face de la cheminée, Luëst sur ses genoux, Khildar ayant pris le fautueil à la symétrie, le démon majordome servant le thé. Une scène qui aurait presque paru innocente, s’il n’y avait le démon fait de lames dans un coin du tableau, et si tout cela n’était pas qu’une simple illusion.

Revenons au monde des morts, où Lithium semblait prendre plaisir à jouer l’impertinente. Grâce à une nouvelle intervention d’Abel, Dan réfréna son envie de faire mordre la poussière à cette sorcière qui n’avait aucun respect. Le prêtre fou préféré s’éloigner, autant pour surveiller les alentours que pour éviter de devoir se contrôler.
Quant à l’enseignant français, il renvoya le regard de la demoiselle pour lui en jeter un plus dur encore et répliqua d’une voix ferme, sans équivoque
:


"C’était nécessaire."

Il se rapprocha, dominant ce qu’il pouvait considérer comme une gamine et lui expliqua du même ton :

"Et vous … et je dis bien vous (sous entendant plusieurs personnes) devriez vous calmer. Je n’aimerais pas en venir à vous supprimer aussi. "

La menace n’était même pas dissimulée et il ne plaisantait pas. Voyant l’animosité qui se dressait, Mary s’interposa pour calmer le jeu, reculant Lithium en défiant d’un sourire son chef :

"Et moi donc ! ça serait pas cool d’abîmer une aussi belle gueule, non ?"

Elle éloigna un peu plus la voyageuse qui avait répondu favorablement à ses œillades, sans la toucher toutefois, même si l’envie y était. Elle lui adressait d’une voix enjouée, faisant valoir ses arguments :

"Vient, t’inquiète, y aura de quoi boire. Là, on a rien. Au fait, moi c’est Mary"

Puis elle lui souffla discrètement, tandis qu’Abel s’en était retourné vers Ely et Oscar :

"Évite vraiment de le mettre en colère, ça serait dommage … Et t’auras pas ton copain pour te protéger cette fois-ci."

Assuré de l’état de santé d’Oscar, Abel passa devant, ouvrant la marche, indiquant d’une voix neutre :

"Ce n’est plus très loin"

Les deux anglais le suivirent, l’une portant l’autre qui conservait son air absent, ses yeux vitreux. Ses jambes se déplaçaient comme par réflexe. Il était devenu une sorte de pantin désarticulé, sans fil pour le soutenir.
Derrière eux leur emboîtèrent le pas Mary avec à ses côtés Lithium. L’allemande, qui ne s’était pas gêné pour faire du gringue et se mettre en valeur, envoyant sourire et œil coquin, se fit plus sérieuse et expliqua à voix basse
:

"Faut comprendre aussi, on a perdu une amie … On était venu lui rendre hommage. On est tous un peu sur les nerfs, surtout Abel … il se sent responsable. T’aurais pas aussi les boules si un guignol venait foutre le bordel à l’enterrement d’un membre de ta famille ?"

Elle hésitait à prendre le bras de l’invocatrice, n’attendant qu’un signe. Mais elle demeurait respectueuse, pouvant comprendre le ressentiment qu’elle pouvait avoir à son égard. Ils ne s’étaient pas comportés comme des enfants de cœur, mais en même temps, ils appartenaient au royaume des Démons.
Derrière elles, Dan fermait la marche, surveillant les arrières. Son visage s’était scellé dans une froide rigueur, plus de sourire, plus de sadisme. Simplement du professionnalisme. Et au fond de ses yeux, au fond de son cœur, la tristesse de la perte d’une amie.

Après quelques minutes de marche, la destination se dessina au loin. Elle découpait l’horizon, tranchait les nuages, pointait vers la Lune ses tours gothiques. Si cela était possible, l’atmosphère autour du lieu était encore plus lugubre que le Cimetière. Il était imposant et siégeait au centre d’un domaine menaçant. C’était le Manoir du Comte, le Seigneur des Vampires et du Sang.
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30th Night : The Blond, the Mad and the Demons [pv Lithy]

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