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Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros)

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Tommy Fawl
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MessageSujet: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyJeu 3 Sep 2015 - 2:45
Cela fait quelques nuits que mon entraînement au pays des arts martiaux c'est terminé. Les gants du vieux maître m'accompagnent comme un cadeau d'adieu. Adieux que je ne pourrais jamais faire car le vieillard est mort la nuit du tournoi, emporté par un complice de celle que je pensais être ma partenaire. Quoi de mieux dans la vie que d'apprendre la loi de la jungle en admirant la mort de ses propres yeux ? Toujours est-il que depuis cette nuit je me tiens à l'écart des combats et des royaumes à risques. Je m'entraîne à utiliser Cloud et joue les touristes en traversant des royaumes plus ou moins paisible. Des discussions avec les créatures locales, m'en apprennent plus sûr des mythes, des légendes,  mais aussi l'histoire de Dreamland.  Et je savoure les anecdotes avec enthousiasme tout en empêchant ma paire de gant d'insulter mes interlocuteurs à tout va.

Cette nuit je suis arrivé au milieu de plaines que j'ai déjà foulés par le passé, souvent pour y admirer de belles choses. Se reposer dans les herbes hautes en écoutant galoper des chevaux de tous imaginaires ou bien entendre les cris de créatures minuscules qui ont le don de vous attendrir. Les paysages plats et verts y sont rassurant et calmes, un paradis de sérénité et de gaieté,  chose assez rare lorsque l'on part à la découverte de Dreamland. En particulier lorsqu'un enragé ou un poissard alvéolé font partie d'un certain nombre de ces nuits à courir des mondes inconnus.

Me voilà donc partie pour une nuit perdu au milieu des plaine de Dreamland, un endroit extrêmement vaste. Le genre de lieu où l'on s'imagine pouvoir être seul, ne voir âme qui vive sur cents mètres à la ronde… et bien non… Le havre de paix est animé de nombreux rêveurs qui passent des nuits à se promener et jouer avec les animaux ou tout simplement se reposer. Dormir alors même qu'on est déjà en train de dormir… Un concept intéressant, mais peu productif, il faut le dire. D'ailleurs… Le sommeil doit-il être productif ? Trop de calme… Mon cerveaux travaille trop.

Je suis assis sur une petite bute de terre en regardant les nuages traverser tranquillement le ciel onirique. Cloud tournoie lentement autour de moi, voulant s'incruster dans le tableau céleste en me passant régulièrement devant les yeux.
Ce royaume n'est pas trop chaud et malgré qu'il ne soit qu'une vaste surface plane, les vents sont rares et l'air est frais. Mon débardeur blanc aurait suffi, mais une veste en coton orange sans manches est apparu avec moi et me sert actuellement d'oreiller. Le tout enroulé dans la capuche de la veste est confortable et me laisserais presque m'endormir, sauf qu'il faut que je me secoue un peu. Et balance mes jambes vers l'arrière en les rapprochant de mon buste, les mains contre le sol, je pousse et étend les jambes. L'élan est bon et j'atterris sur mes deux jambes. C'est un petit étirement lambda avant de regarder ce qui se passe autour de moi.

Un troupeau de chevaux gambade tranquillement autour un pommier plutôt haut, accompagnés de quelques rêveurs qui les chevauchent ou les caressent. Un peu plus près de moi un groupe des créatures oniriques font un foot, humanoïdes contre des satyres. Les buts sont délimités par  des branches plus ou moins droites. Je les regardes jouer quelques minutes avant de me mettre à marcher dans le sens opposé des rêveurs et de leur montures.
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyMer 9 Sep 2015 - 13:16

Eva s'était endormie étrangement vite. Peut-être était-ce parce qu'elle était épuisée physiquement comme mentalement, que son esprit ne trouvait plus vraiment quoi penser. Elle était calme en se couchant, détendue comme elle ne l'était que très rarement. Elle en oubliait ses soucis immédiats et futurs, à tort ou a raison; une insouciance tranquille et douillette l'envahissait alors qu'elle se blottissait dans ses draps. Sensation qu'elle ne goûtait que sporadiquement, trop sporadiquement. Sans être dans une détresse et une angoisse constante, le manque de bien-être profond était chez elle une réalité délétère. Certes, elle appréciait certaines activités et personnes, n'était pas dépressive, avait une vie somme toute assez active et bien remplie. Sans trop s'y pencher, elle se vit comme libérée d'un poids qu'elle n'arrivait même plus à sentir, qui l'usait depuis un moment.

Bon, tout cela n'allait pas durer, surtout au vu de sa psyché toujours en quête d'inquiétudes, mais ce soir là, quand elle s'endormit, elle n'y songeait pas. Vraiment pas du tout. Le sommeil lui vint avec facilité, d'un naturel déconcertant. S'enroulant un peu plus dans ses draps (de la soie sauvage brodée d'arabesques, fait sur sa commande. Elle n'avait pas vraiment conscience de dormir dans une literie hors de prix), elle se laissa glisser dans la douceur de sa léthargie nocturne.


Son rêve prit forme dans un pré luxuriant, où les herbes s'agitaient doucement sous un vent frais. Eva était habillé comme elle l'avait été la journée qui venait de s'écouler. A savoir, une tunique pourpre, aux ourlets vert sombre, une jupe plissée à mi cuisse d'un vert un ton plus clair, des bas de laine anthracite, des docks assorties au haut, et un foulard lui aussi vert, imprimé de motifs de lierres. Il flottait doucement, relâché, se laissant porter par le vent, et formait une traînée légère derrière sa tête, s'accordant avec sa tresse. Elle avait commencé à courir, foulant avec une grande joie l'étendue végétale, dévalant la pente qui était devant elle. Trébuchant à moitié, elle rebondit comme une balle, ne ralentissant même pas son rythme de course. Elle ne pouvait pas se blesser, après tout, tant qu'elle n'y songeait pas: le privilège des inconscients.

En l'occurrence, Eva n'était pas du tout dans un état d'esprit négatif, et se sentait, sur le moment, complètement inatteignable, seule à gambader dans les prés. Alors qu'elle arrivait en bas de la pente, elle sauta, roula en riant, et s'étala finalement, les membres étendus. Quel bien être, quelle tranquillité. Un bien grand contraste avec ses derniers rêves, même si Eva ne pouvait pas vraiment se faire la réflexion. Elle avait cependant la grande satisfaction d'être seule, de profiter comme elle le voulait de ce gazon luxuriant. C'est en tout cas l'impression hautement satisfaisante jusqu'à ce que des bruits de sabots, discrets mais audible (surtout quand la tête de l'auditrice était collée au sol), lui parvinrent.

La jeune rêveuse se releva d'un bond furieux, se rata, retombant sur son derrière, et poussa un soupir de frustration. Elle leva les yeux, secouant sa tête pur éloigner quelques mèches de son champ de vision; juste à temps pour voir ce qui venait la déranger avant que cela n'arrive trop près d'elle. Un équidé de petite taille, le poil d'un blanc nacré, la crinière au vent, arborant avec suffisance une longue corne spiralée sur sa tête au galbe gracieux. Estomaquée, Eva le regarda s'avancer, ses yeux  furibonds se plantant dans les grandes prunelles de l'animal. Elle se releva lentement, le toisant sans aménité. Une idée germa dans son esprit déluré de rêveuse, et elle s'approcha de lui. La licorne lui fit ce qui ressemblait à un sourire, s'apprêta à lui parler joyeusement.

Elle fut cependant prise de court quand Eva lui cria dessus brutalement. Il se cabra, surprit et effrayé, mais elle n'en avait pas fini avec lui. Alors qu'il tournait les talons, elle se mit à courir sur lui, agitant les bras et l'invectivant avec virulence. La bonne créature n'avait pas, mais alors pas du tout l'habitude de ce genre de comportement chez les rêveurs. Elle était jeune, encore, sans grande expérience. Elle était venue à la jeune femme allongée dans l'herbe en toute innocence; mais ça, Eva ne pouvait rien en savoir. Elle ne voyait qu'un animal qui l'importunait, une intrusion dans son songe de confort. A présent elle n'était plus que colère, et se lança à la poursuite de la licorne terrorisé, alors qu'une hache d'armes énorme apparaissait dans ses mains. L'objet n'était physique que pour elle et les autres rêveurs, comme tous les songes de ceux qui n'étaient pas éveillés à Dreamland, mais ni elle, ni la pauvre créature qu'elle chassait ne le savaient.

Eva courait sans relâche, talonnant la jeune licorne qui, affolée, se précipitait vers ses congénères, qui jouaient avec de plus pacifiques rêveurs. D'un accès de rage, la jeune femme lança l'arme énorme qui était apparue dans ses mains, et l'engin passa en tournoyant au dessus de sa cible. Ce fut pour Eva un déclic, et elle s'arrêta brutalement. La licorne n'avait plus grande importance, elle n'était que le symbole d dérangement. Elle était en colère, parce que la vue de cette chose était stupide, ridicule, créature de petite fille, qui rendait son intrusion encore plus irritante.

Elle vit, plus loin devant elle, ce qui ressemblait à un homme, qui allait dans sa direction. Haut orange et cheveux rouges, avec quelque chose qui voletait autour de lui. Un autre intrus ? Elle était dans une optique binaire, sur le moment; tout ce qui marchait, qui se dirigeait vers elle qui plus est, constituait en soi un problème et une source de fureur. Elle se tint très droite, mis les mains sur ses hanches, se campant sur sa position comme un officier devant son drapeau. Pas question de laisser passer un affront de plus !
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyMer 9 Sep 2015 - 15:54

La vie de Mara avait été assez agitée ces derniers temps. Rien de bien grave, elle était plutôt devenue excitante à vrai dire, et pour une simple et bonne raison: la rentrée scolaire. Ça pouvait paraître banal comme ça, c'est un truc de jeunes qui arrive tous les ans après tout... Sauf que pour Mara, c'était la première fois. Depuis qu'elle avait surmonté sa phobie et qu'elle était rentrée au collège en milieu d'année, c'était la première fois qu'elle était là pour la rentrée, qu'elle allait rejoindre une classe où les liens n'étaient pas encore faits, où elle n'était pas la seule inconnue, la "nouvelle". Du coup, elle était assez excitée, et elle avait de quoi.

D'ailleurs, ne préférant pas savoir dans quel genre d'endroit elle risquait d'atterrir, elle avait bien pris garde à faire tout son possible pour ne pas penser au collège le soir, mais à un endroit tranquille. Du coup, ça faisait quelques jours qu'elle s'endormait pour arriver dans ces plaines, un endroit calme et assez amusant. Comme chaque fois, après avoir profité de l'ambiance détendue, jouant un peu avec les brins d'herbes qui lui passaient sous la main, elle partit à la recherche d'un troupeau.

Elle savait bien que les chevaux et autres bêtes du genre préféraient jouer avec les Rêveurs, mais avec son pouvoir, elle arrivait à convaincre les plus calmes de la rejoindre. Ainsi, après plusieurs minutes de marche, regardant les Rêveurs s'ébattre au loin, elle aperçut finalement un groupe à l'air paisible au loin, entouré d'un groupe d'une dizaine de silhouettes humaines. S'approchant, elle nota qu'un étalon plus impressionnant que les autres la gardait à l’œil, et elle leva les mains en signe d'innocence. S'éloignant malgré tout du grand mâle, elle remarqua un équidé un peu moins grand que les autres, comme un gros poney au poil gris et à la crinière pâle.

Utilisant une onde de confiance pour attirer son attention, elle s'approcha en souriant, une main tendue. La bête lui demanda, sans qu'elle ait besoin d'utiliser son pouvoir pour le comprendre:

"Tu es une Voyageuse, non? Qu'est-ce que tu fais là? L'Alpha t'as vu?"

Décidant de répondre à ses questions dans l'ordre, Mara dit tranquillement, déposant ses doigts sur le museau de l'animal qui se laissait faire:

"Alors "oui", "je me promène", et "oui"! En fait, je me sentais un peu seule, du coup... je peux jouer avec toi?"

"Je... Je suis pas sûr d'avoir le droit..."

"S'il te plait!" insista-t-elle, "Pourquoi simplement parce que je suis Voyageuse, j'aurais moins le droit qu'eux de jouer avec vous?"

Elle le regardait dans les yeux, la bouche un peu triste et les sourcils levés, tentant de provoquer sa compassion. Ce qui fonctionna, que ce soit à cause de sa tenue ou de son aura, puisque le poney renâcla et s'approcha d'elle, pliant une patte pour l'attirer sur son dos. Affichant un grand sourire, l'enfant le remercia et l'escalada laborieusement. Elle s'installa confortablement et la bête commença à courir, provoquant des cris de joie chez l'enfant.

Sa cape volait au vent et pour un Royaume aussi calme et banal, le vêtement s'était assortit, adoptant un gris clair et uni, bien que plus sombre que la créature qu'elle montait. Sa capuche rebondissait sur son dos au rythme du trot de sa monture, et sa chevelure blonde se décoiffait joyeusement, soumise au vent qui parcourait la plaine. Elle adorait ça, ces courses à dos de cheval, la vitesse l'excitait, même si ses montures n'étaient pas les plus rapides. Ça la changeait de ces aventures plus violentes les unes que les autres, elle avait enfin l'impression de passer des nuits vraiment reposantes.

Pourtant, elle avait le sentiment qu'une part d'elle s'y habituait, quand elle voyait ça comme un jeu vidéo. Elle se battait, et elle devenait plus forte. C'était vrai que sur le coup, c'était rarement agréable, mais ça la faisait gagner en assurance, et même dans la vraie vie. Du coup, c'était cool. Parfois.

Malheureusement, son instant de calme fut interrompu par une troupe de chevaux effrayés qui arrivaient en face, inquiétant son compagnon de la nuit. Tandis que ce dernier leur hennissait des questions, elle compris vaguement qu'une folle avait essayé de les attaquer. Se sentant outrée que quelqu'un brise comme ça la tranquillité de ce lieu, elle demanda à sa monture si elle voulait bien essayer de l’emmener là où était le problème, demande qu'elle accepta après une légère hésitation.

Le trajet ne fut d'ailleurs pas long, puisqu'en une vingtaine de secondes, plusieurs silhouettes se profilaient au loin. Deux personnes entourées par une troupe de Rêveurs qui avaient dû commencer à fuir mais ayant oublié leur peur, étaient revenus par curiosité. La fillette aperçut une femme à l'air énervée, tenant une grande hache, et qui faisait face à un garçon aux cheveux rouges accompagné par un curieux nuage. Mara tiqua légèrement face à cette couleur. Elle était sûre de l'avoir déjà vue quelque part, mais où...? Bah, elle devait confondre. Elle préférait rester en spectateur pour l'instant, ne voulant pas être impliquée dans un combat. Elle se contenta de rabattre sa capuche pour pouvoir voir ce qu'il se passait malgré le soleil.
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Tommy Fawl
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyLun 14 Sep 2015 - 9:29

Regarder les scènes diverses et variés de joies, de jeux et de petites bestioles toutes gentilles m'a fait perdre la notion de temps. Jusqu'à ce qu'une licorne m'accoste, une corne plus longue que ses congénères et une carrure supérieure elle aussi. Un mâle qui me regarde avec un regard sombre et sérieux, comme si il essayait de voir à l'intérieur de moi, une sensation peut agréable étant donné qu'il possède une arme capable de me traverser de part en part comme si j'étais du beurre. Son hennissement devient parole à mes oreilles, sous la forme d'une voix forte qui refoule l'assurance et la détermination, mais avec une touche de menthe sucré, on ne peut se permettre de sentir de la bouche en tant que gendarme des plaines.

-Les gardiens des plaines viennent vous rappeler que les voyageurs ne sont point les bienvenus sur leur territoire et qu'au moindre pas de travers nous serons dans l'obligation d'intervenir. C'est clair ?

Me vient alors une ribambelle de répliques diverses et variées, allant de l'humour au refus en passant par l'ironie, tant de pensé suicidaire au cours d'une telle conversation. Le seul choix qui s'offrait si je voulais passer une nuit paisible est de répondre de façon affirmative car l'instrument de torture sur le crane de mon interlocuteur ne me rassure pas. Au final je m'exécute en lui affirmant que déranger leur tranquillité n'était pas mon objectif et après que je me sois demandé si je devais faire des courbettes, il renâcle et tourne les sabots vers le troupeau.

Tout en le regardant s'éloigner, je me remet à profiter du soleil qui réchauffe tranquillement et du vent qui adoucit la température. Mais lorsque mon repasse sur le troupeau du shérif licorne, je me mets à tiquer... en effet, l'un de leurs membres s'est mis à courir, comme pourchassé par toutes les flammes de l'enfer. Puis c'est l'ensemble de la troupe qui se met à courir, les licornes emportant les rêveurs sur leur dos et en regardant bien, derrière eux je vois une silhouette svelte qui court et alors que la distance allait les séparer, c'est une hache massive qui apparaît entre ses mains tendus vers le ciel. L'arme d'acier fend l'air à plusieurs reprises avec pour objectif simple, trancher tout ce qui passerait à portée, heureusement, cela ne tourna pas au carnage. La lame fini par être projetés dans ma direction alors que les chevaux cornues bifurquent à 90° et prennent la fuite sûr encore vingt mètres avant de se rendre compte qu'elle s'est arrêtée. Elle me fait face, poing sur les hanches et semble déterminé à les mettre sur les "i".

Être attendu de pieds ferme par un regard d'acier encore plus tranchant que la hache sui volait dans ma direction il y a quelques instants, ce n'est ni habituelle ni agréable lorsque l'on a rien fait pour... Sa concentration tourné vers moi elle en oublie vraisemblablement sa hache qui s'évapore comme un tas de sable emporté par une bourrasque, c'est la première chose qui me fait tiquer et penser que ce n'est pas une voyageuse qui me fait face. Le second détail qui me confirme sa nature de rêveuse est l'attitude des deux ou trois gendarmes des plaines qui ne la regarde pas elle, mais moi, en attendant ma réaction et voir si ils pourront me botter le cul ce soir. Ça ainsi que la présence d'autres rêveurs me fait réagir vite, car si je transforme un seul rêve en cauchemars je ne verrais sûrement pas la nuit suivante.

Avant que la rêveuse ne prenne l'initiative je m'agenouille alors que nous sommes à une dizaine de mètres l'un de l'autre et prend la parole.

- Bonjour mademoiselle, je vous attendais. Que me vaut ce regard sombre ? Auriez-vous passé une mauvaise nuit ?

Jusqu'à aujourd'hui je n'avais jamais influé de moi-même sur les rêveurs, mais c'est justement l'occasion de comprendre véritablement leur fonctionnement et l'impact qu'ils ont sur Dreamland et les voyageurs. La seule chose de sûr qu'on m'ait dit c'est qu'ils peuvent agir sur les créatures oniriques et les autres rêveurs... Autant essayer de la calmer ou au moins de ne pas l'énerver, car vu qu'elle en a été à invoquer une hache, je me demande bien si elle pourrait faire pire... Mais de là à avoir envie de le vérifier, non merci. Sauf que c'est un nouveau possible qui ouvre ses portes et vient chambouler la scène. Un tire plus fort que les autres en provenance du match de foot quitte le terrain et après une cloche d'une grande envergure ainsi qu'un premier rebond la balle termine sa course sur le haut du crâne de la rêveuse.

Il y a comme un blanc, personne n'ose parler - un rire se fait entendre en fond de scène - seulement des échanges de regards.
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyMar 29 Sep 2015 - 15:51

Eva, toute à sa colère qui se muait en une farouche fierté offusquée, eut une sorte de décalage de compréhension, qui lui donna la sensation de se casser comme une vitre fragile. Elle était complètement prise au dépourvu, dans cette bulle déformante qui caractérisait les rêves non conscients. Elle en oublia instantanément tous ses sentiments négatifs, pour rester momentanément vide, hébétée. Un dialogue d'une série qu'elle appréciait pour son humour corrosif, bien que désespérément scatophile et américain (et pour une londonienne, ça voulait dire beaucoup), en surimpression auditive. "J'ai enfin capté que je n'avais rien capté !".

Quand le ballon lui heurta le coté de la tête, celle-ci partit sur le coté, et resta ainsi penchée, comme méditative. Elle ne réagit pas du tout sur l'instant, accaparée par le cheminement laborieux de ses idées confuses et sans suite. Le dialogue un peu absurde résonnait dans son crâne, se superposant au bruit sifflant de son oreille malmenée par la balle. Elle baissa les yeux, l'aperçut, se pencha brusquement avec un intérêt tout particulier. Que faisait cet objet à ses pieds ? C'est la seule chose qui lui vint, un étonnement pur et simple, un peu léger. S'accroupissant, elle fixa le globe bicolore, le voyant comme si c'était la toute première fois qu'une telle chose se présentait à sa perception. Son esprit mêla cela à ce qu'elle venait d'entendre et ce à quoi elle venait de penser. Elle la prit dans ses mains, la mettant en face de son visage. Quand elle se mis, elle crut tout d'abord que c'était quelqu'un d'autre qui parlait.

"Bonjour toi, je ne t'attendais pas. Que me vaut ton arrivée brutale ? Tu as passé un mauvais moment ?"

Sa voix, elle l'entendit comme celle d'une autre. C'était pourtant bien son ton moqueur, à la limite de la raillerie méchante, au timbre un peu sourd, et ses intonations pincées, si caractéristiques chez sa mère, qu'elle retrouvait invariablement chez elle, ce qu'elle détestait. Pourtant ici elle s'en fichait, simplement joyeusement surprise, de s'entendre sans s'y attendre. Elle lança gauchement la balle sur le coté, la laissant rouler plus ou moins vers les joueurs, et s'avança de quelques pas vers le jeune homme aux cheveux rouges. Elle l'avait plus ou moins assimilé à une figure tutélaire, sur le moment. Entendez par là qu'elle le percevait comme celui qui pourrait lui donner toutes les réponses aux questions qu'elle aurait. Celui autour duquel les choses tournaient. Lui intimant gaiement de se relever, elle l'observa plus en détail.

Il était jeune, aussi jeune qu'elle d'apparence voire plus, mais il ne faisait aucun doute pour Eva que son jeune âge n'était pas un frein à sa grande sagesse. Ses cheveux teints, en revanche, la laissait un peu plus perplexe. Elle et son sens de l'esthétique "chic épuré", qui appréciait tant le look "naturel", ce qui paraissait affiné sans être tarabiscoté, complexe mais pas surchargé, elle s'interrogeait sur l'étrange faute de goût qu'elle avait devant les yeux. Le hoodie sans manches, d'un orange criard, ne faisait que renforcer ce décalage très bizarre, décidément.

Elle ne cherchait certes pas à donner un sens à ce qu'elle ressentait à ce sujet (la raison, et les impressions étaient totalement détachées, dans l'état des rêveurs), mais cela la troublait, à peine lancée dans son nouveau délire. Elle n'osa cependant pas lui demander. Certaines questions étaient sacrilège, n'est-ce pas ? Elle tenta donc de répondre à la question qu'il lui avait posé. Elle pencha sa tête sur la gauche, posant l'index du même coté sur le coin de ses lèvres, triturant cette petite partie du bout du doigt. Elle avait tendance à faire cela quand elle fouillait dans sa tête.

"C'est ... Je ne sais plus. Je ne sais plus vraiment ce qu'est la "nuit". Mais tu vas me le dire, n'est-ce pas ? Tu es là pour ça, hein ? Hein ?"

Elle s'était encore rapprochée de lui, le regardant bien en face, les yeux grand ouvert. A dire vrai, elle le fixait très intensément, de peur qu'il ne s'efface si elle ne faisait pas assez attention. Elle était toujours un peu joyeuse, mais également préoccupée, à présent. D'un coup, elle en oublia ses bonnes résolutions de prudence, et se lança dans un flot de parole soutenu. Elle dériva rapidement sur son ton assez moqueur qui lui était coutumier.

"Tu es là pour ça, hein ? Mais pourquoi tu as des cheveux rouges comme ça, alors ? C'est une grosse faute de goût, tu sais ! C'est sûr que ça n'arrange pas grand chose, une telle teinture ... Puis tu ne fais pas assez attention à l'harmonie des couleurs, on dirait un enfant qui crayonne sur sa feuille au hasard. Tout ne va pas avec tout, tu sais ! C'est voulu, de ressembler à un crétin qui ne comprend pas les bases d’esthétique ? C'est pour passer incognito peut-être ? Drôle de sacrifice ! Ou alors c'est justement un parti-prix ? Monsieur joue la carte underground décalé ? C'est pour attirer l'attention des crétins sans goûts et de ceux qui en ont un peu ? Tu serais pas un peu égocentrique, dis-moi ?"

Décousu comme pas permis ...
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyJeu 8 Oct 2015 - 20:53
Mara était là, sur son poney, pinçant les lèvres en s'inquiétant un peu de ce qui allait se passer, mais ça lui tomba sur le coin du nez. Là comme ça, le type qui faisait face à la fille, alors que la tension montait et qu'un curieux silence s'installait, il posa un genou à terre. Et dit un truc qui ressemblait vaaaachement à une déclaration d'amour. Ouaip, comme ça. Juste... comme ça, là. Ouaip. Ouaip ouaip ouaip.

Du coup la fillette était là, complètement relâchée, la bouche un peu ouverte ce demandant juste ce qu'il venait de se passer. Au moins, le silence persista, un peu plus surpris que nerveux, la faisant d'autant plus sursauter quand une balle survola la foule pour rebondit pile sur la tête de la femme. Elle crut même entendre un ricanement au loin, noyé dans la foule.

Mais le plus curieux fut la réaction de l'inconnue, qui sembla complètement abasourdie, fixant le vide, semblant même ignorer la balle. Puis ce fut quand elle se tourna vers elle et la prit entre les mains, commençant à discuter avec, que Mara comprit: une Rêveuse. Elle avait pas deviné tout de suite, vu que les Rêveurs étaient rarement le centre de l'attention, surtout qu'elle avait une arme... Arme qui avait disparu, d'ailleurs. Suivant avec un peu plus d'attention la réaction de l'inconsciente, la fillette se surprit à s'intéresser à cette inconnue. Elle s'était déjà demandé comment les Rêveurs voyaient Dreamland, et maintenant elle se demandait si tous percevaient ce monde de la même manière. C'était drôle comme idée, quand même, à quoi tous ces gens pouvaient penser, là? Et puis elle, franchement, qu'est-ce qu'elle avait à parler à ce ballon?

Mais elle lâcha finalement l'objet, reprenant un air un peu plus normal en se tournant vers le garçon aux cheveux rouges. Mais ces cheveux, ce rouge... Ils lui faisaient penser à un truc, mais à quoi? Elle avait l'impression d'avoir un souvenir sur le bout de la langue (sisi), mais quoi? La femme brisa ses pensées en reprenant la parole, s'approchant de la figure familière en posant des questions dignes de son état. L'enfant se demanda si certains Voyageurs passaient toutes leurs nuits avec des Rêveurs, pour certaines raisons ou pour d'autres. Ça devait être vachement lourd à la longue.

Et puis, alors qu'elle avait quand même une apparence assez sérieuse, elle se lança dans un flot de questions qui surprirent Mara. Comment dire... en fait, c'était des questions assez pertinentes à ses yeux. Le genre de question qu'elle aurait facilement pu poser. Mais pas longtemps en fait, vu que les questions devinrent des critiques vachement méchantes. Elle se moquait de lui, le critiquant, et Mara se sentait vraiment mal pour lui. Elle aurait limite put craquer pour moins que ça.

Décidée à remettre cette méchante Rêveuse à sa place, elle demanda à sa monture si elle voulait bien avancer, et cette dernière s’exécuta d'un air hésitant. La fille poursuivait sa tirade tandis que la Créature s'approchait au pas, et alors qu'elle avait l'air de tirer sur la fin, Mara sauta de son dos et parcourut les derniers pas qui la séparaient de la dame, se plantant devant elle. Repoussant sa cape sur ses épaules, plantant ses mains contre ses hanches, elle tenta sans réel succès de lancer un regard inquisiteur à celle qui faisait facilement deux têtes de plus qu'elle. Quand elle fut plus ou moins vaguement sûre d'avoir capté son attention, elle dit d'une voix forte:

"Eh! Pourquoi vous dites ça? C'est pas gentil, il vous a rien fait, et il essayait juste de vous aider! Ça se fait pas d'agresser les gens comme ça. Et puis se moquer des habits des gens, c'est pas mature. Et puis c'est pas bien de s'attarder sur la tenue des gens, c'est complètement idiot de regarder que l'apparence!"

Levant bien haut sa mine boudeuse, elle n'eut pas le temps d'être fière de sa tirade qu'un bruit de cavalcade commença à retentir derrière elle. Cherchant l'origine du son, son regard parcourut l'horizon où gambadaient tranquillement les Rêveurs tandis que le bruit de course se rapprochait. Prise d'un pressentiment, elle leva enfin le nez pour voir avec incrédulité une troupe de chevaux à l'air parfaitement normaux en train de courir dans le ciel.

Enfin, "normaux" dans le sens de l'apparence. Car pour le coup, ils étaient juste à l'envers, tête vers le bas, lancés aux galop sur les nuages, sautant de l'un à l'autre comme si ceci était somme toute plutôt normal. Regardant le phénomène nouveau d'un air d'apparence blasé qui ne rendait pas du tout honneur à son cerveau en train de réclamer son indépendance, elle baissa le regard pour essayer de croiser celui de l'autre Voyageur, comme pour lui communiquer son désarroi. Sauf que que elle vit son visage de près, une seule pensée surgit, balayant toutes les autres pour s'imposer. Une pensée totalement absurde, mais elle était tellement... perdue, qu'elle la lâcha à voix haute:

"Dis, t'es pas une fille?"
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyDim 1 Nov 2015 - 18:24
Les réactions de la demoiselle à mes gestes et à la balle me font sourire de par sa grande perplexité et ses changements d'expression variés. Si on avait été dans une série b américaine chacun de ses arrêts aurait déclenché le fameux rire du public, habituel et répétitif. Mais ce n'est pas le cas et ces donc un silence légers qui se met en place à chacune de ses réactions alors que petits à petit les rêveurs repartent gambader librement. Mais alors que j'observe cette jeune femme récupérer la balle pour la tenir à bout de bras et lâcher une réplique sans me regarder, comme si elle conversait avec la sphère, mais finalement son attention me revient vers moi. La balle tombe au sol après qu'elle ait semblé s'en désintéresser. Avec son invitation je me redresse et n'ai pas le temps de la remercier, une première question fuse et me fait sourire, on aurait dis la phrase d'un nouveau voyageur qui est conscient de Dreamland et qui veut des explications. Mais elle ne me laisse pas le temps de lui répondre, enclenché comme un moteur elle se met à débiter questions et affirmations qui ont trait à mon accoutrement.

Plus elle m'invite à disparaître pour la gloire du bon goût, tout en me fixant férocement et de plus en plus près plus j'ai le sentiment d'être le chapelier fous. Un guide décalé aux goûts et aux idées variées et mélangés, un rôle qui me plaît. Lorsqu'elle stoppa son flux de parole j'allais répondre à ses questions et rentrer dans la peaux du personnage, mais une voix de jeune fille s'interpose. C'est une gamine qui doit à peine être au collège. Un poncho comique, un air de petite fille offensé et décidé sur le visage. Une chose me chiffonne... deux rêveurs peuvent-ils rentrer en contact. Alors qu'elle prend ma défense j'ai l'impression qu'elle est un enfant tout droit sorti d'un film. De ceux qui avec leur pureté et leur bienveillance viennent changer la vision du monde des adultes.

Comme une bipolaire sont expression aux traits plissés par le l'énervement disparaît soudain pour laisser place à de la perplexité alors qu'elle cherche la provenance du bruit des sabots qui retenti au-dessus de nos têtes. Un arc-en-ciel fait irruption au milieu des nuages vers le sol, comme un pont vers la terre ferme pour la police des plaines. Ceux-ci se dispersent et se dirige vers les rêveurs éparpillés çà et là. Je reprends la parole avant que l'un de ces étalons choisisse de venir nous voir.

- Pour répondre aux deux seules vraies questions que vous m'avez posés : Je pourrais effectivement vous expliquer ce qu'est la nuit, mais nous allons être dérangé il me semble.

En levant la tête j'aperçois l'un des chevaux prendre notre direction et se rapprocher rapidement.

- Et pour ta question à toi, non, je ne suis pas une fille, et ...

Un hennissement me stoppe et l'étalon blanc qui se rapprochait prend la parole.

- Excusez-nous du dérangement, mais nous vous prions de quitter la zone en direction de l'arc-en-ciel.

Il pointait du regard un ruban multicolore qui avait poussé au milieu des plaines à deux cents mètres de là . Il n'y a pas grand-chose à répondre à l'animal si ce n'est hocher la tête et obtempérer.

- Mesdemoiselles, après vous.

Je prenais mon plus beau sourire pour les inviter pas marcher avant de me retourner vers le mammifère et lui demander ce qui se passait ici, et proposer mon aide en cas de problème. Il me répond qu'une créature hors de contrôle prenait notre direction, sans préciser le pourquoi ou bien de ce qu'il s'agissait. Il en profita pour me rabaisser et refuser mon aide sans ménagement... Ils ne portent décidément pas les voyageurs dans leur cœurs. Prenant la direction de l'arc-en-ciel je me demande si une nuit avec deux rêveurs peut-être marrant.
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptySam 21 Nov 2015 - 10:42
Eva fut très troublée par la réponse du jeune homme. Ce n'était pas du tout ce qu'elle attendait. Ou plutôt c'était exactement ce à quoi une partie d'elle s'attendait, pensa-t-elle une fois l'instant de surprise. Elle le prévoyait tant que jamais elle ne l'aurait cru possible. Elle en oublia la présence impromptue et soudaine de la jeune fille à capuche, qui l'avait interpellé avec virulence. Que ... quoi. Qu'ais-je demandé ? C'était bien la seule chose qui lui venait. Elle ne savait quoi l'empêchait pourtant de faire part de son désarroi à haute voix. Un interdit latent, mais pourtant terriblement effectif, qui lui scellait les lèvres. Elle ne put que le regarder, pleine d'un malaise contenu. Mais c'était insupportable, et elle ne put soutenir cela longtemps, fixant ses pieds d'un air contrit.

Ah, que le monde était dur et incompréhensible, n'est-ce pas ? Sous ses apparences de facilité, l'impression de fluidité qu'il donnait aux sens, à l'observation peu minutieuse, l'attention réflexe, faillible, qui ne donnait finalement que si peu d'informations. Les abords lisses, interprétables, se révélaient tortueux, aux infimes variations, contradictions, sans logique ni suite. Indéchiffrable, inatteignable pour l'esprit qui intelligibilisait le monde en le conceptualisant, lui donnant les contours finis et reconnaissables qu'il maniait.
L'instant était dur à vivre pour Eva. Penaude, elle ne fis pas attention au cheval qui venait interpeller le petit groupe qu'ils formaient sur l'herbe, avec le jeune homme teint et la fille avec sa drôle de cape. Tout du moins, c'est l'impression qu'elle eut sur l'instant. Que tout autour d'elle n'était que tourbillon confus et complètement chaotique, sans queue ni tête. Pourtant lorsque monsieur faute-de-goût l'invita à faire ce que l'équidé avait dit, elle répondit un "Okay" automatique, et se dirigea derechef vers l'arche multicolore, qui s'élevait vers les cieux plus loin. Elle marchait comme un automate un peu cassé, et manqua de trébucher quand elle pris conscience (si l'on peut parler de conscience) de son à-propos si diablement spontané.

Comment savait-elle qu'elle devait faire cela ? Par quel miracle venait-elle d'acquérir une telle science infuse ? L'événement était bouleversant. Eva se retourna vivement, et son attention, avide, se porta sur ... la gamine ! C'était la gamine ! Grâce à elle, le savoir lui était passé, elle était l'élément déclencheur. Sa capuche à oreilles étaient pour la rêveuse une preuve manifeste et sans équivoque de cet état de fait. Tout cela s'était enchaîné très vite dans ses pensées, et à peine engagée pour aller jusqu'à l'arc-en-ciel qu'elle se retournait brusquement, et allait d'un bond vers la jeune fille. Se penchant un peu pour arriver à sa hauteur, un sourire qu'elle contenait à moitié sur les lèvres, et tenta de dire quelque chose.

"Je ... Tu ... Enfin, co ..."

Elle bafouilla un peu, ne sachant par quel mot commencer. Après l'incompréhension venait l'incapacité à la partager. Quelle impuissance ... Pourtant à aucun moment elle ne s'en sentie découragée. Elle se tut cependant, changeant de stratégie, et se contenta de lui sourire plus franchement, avant de tourner les talons en lui faisant signe de venir. Eva se sentait très guillerette, regonflée à bloc, même, par cet impromptu revirement. Revirement qu'elle oubliait déjà, d'ailleurs, l'instant présent prenait toute la place.


 
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyDim 22 Nov 2015 - 22:08
La réponse négative du Voyageur vint si naturellement que la petite en resta légèrement surprise. Oui, c'était pas une fille. Oui bien sûr, c'était évident. Pourquoi elle avait pensé ça d'un coup? C'était idiot... Mais il l'avait juste observé comme ça et il avait eut l'air perplexe avant même qu'elle ne pose sa question. Puis il avait répondu à la Rêveuse et à elle dans la même lancée, comme si...

...

Il la prenait pour une Rêveuse? Sérieusement? Son flot de pensés s'interrompit un instant tandis que l'un des chevaux atterrissait et s'adressait à lui, mais son soupçon se renforça quand il leur parla à toutes les deux en même temps. S'il s'était rendu compte qu'elle était Voyageuse, il lui aurait parlé différemment, non? Hum. Une expression très légèrement agacée se peignit sur le visage de l'enfant et elle ouvrit la bouche pour lui faire par de son état, mais son interlocuteur regardait déjà ailleurs. Elle se contenta donc de lui jeter un regard noir, la mine boudeuse.

La fillette lui emboîta malgré tout le pas, par réflexe, tandis qu'il suivait les indications du cheval. Jetant un regard à la troisième membre de leur étrange trio, elle fut surprise de la voir un peu dans la lune, sans doute plongée dans ses réflexions de... de Rêveuse. Et encore, s'il y avait réflexion. Le changement de comportement était quand même bizarre à voir. L'instant d'avant, elle insultait le garçon et là, d'un coup, elle regardait dans le vague, l'air totalement indifférente au monde qui l'entourait. C'était... nouveau. Mais un peu drôle aussi. La jeune fille en vient à se demander comment l'autre pouvait la confondre comme ça. Peut-être qu'il y avait plusieurs états de Rêveurs...

Puis une idée surgit dans la tête de Mara. Une idée un peu idiote, mais qui lui tira un sourire taquin. Et si elle jouait le jeu? Et si elle se faisait passer pour une Rêveuse? Mais devait-elle faire semblant de se comporter comme l'autre? Ou agir comme avant suffisait? Et n'était pas convaincue de son talent d'actrice, et elle avait peur que son jeu soit trop facile à déceler. Alors que si la normalité suffisait... Peut-être en ajoutant quelques comportements bizarres pour faire comme si? Mmh. Levant la tête vers son nouveau modèle, elle sursauta légèrement et arrêta de marcher en se rendant compte que cette dernière la fixait bizarrement. À moins de dix centimètres de son visage. Wow, elle avait pas remarqué sur le coup.

La cadette allait sortir un "heu" plein d'émotions pour exprimer son incertitude, mais le bafouillage hésitant de l'autre surgit en premier et elles se retrouvèrent toutes les deux, visiblement aussi perdue l'une que l'autre. Sauf peut-être que la grande avait l'air vachement contente et qu'elle reprit joyeusement sa route, laissant une Mara toujours aussi incrédule.

Voyant les deux adultes commencer à la distancer plus ou moins, l'enfant se reprit et s'élança pour les rejoindre. Elle n'arrivait pas du tout à comprendre le comportement de la femme et ce fut pour avoir des semblant d'explications qu'elle agrippa la manche de l'homme. Puis, alors même qu'elle ouvrait la bouche pour lui demander si c'était normal que l'autre réagisse si bizarrement, elle se figea en se rappelant qu'elle voulait se faire passer pour une Rêveuse.

Mais est-ce que c'était vraiment le moment de faire l'idiote? Elle était quand même vachement curieuse, là. Oui mais d'un autre côté, c'était pas non plus ultra important, non? Si ça se trouvait, lui non plus avait pas la réponse. Et puis elle aurait peut-être pas souvent l'occasion de se faire passer pour une Rêveuse, surtout que c'était très bien parti là, et qu'il n'y avait pas de danger imminent... Mais fallait qu'elle fasse quelque chose quand même, ça faisait déjà plusieurs secondes qu'elle avait la bouche ouverte comme une abrutie. Puis elle avait attiré son attention, elle pouvait pas juste continuer comme si de rien était... Mais est-ce qu'une Rêveuse le ferait?

Oh et puis zut, balance la première question qui te traverse la tête.

"Dis, pourquoi je t'ai pris pour une fille?"

... Parfois, Mara avait juste envie de se coller des baffes.
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyVen 6 Mai 2016 - 22:47
Eva trouva le nuage de vapeur blanche qui remplaça le jeune homme aux cheveux teints, si soudain, si éphémère mais également si esthétique. Elle leva la main, dans l'espoir impossible d'en attraper un peu entre ses doigts, en tâter l'exquise texture, mais tout se dissipait déjà. Vague déception de n'avoir pu au moins essayer de toucher, et sans plus. Oublié, le grand guide aux goûts douteux, il avait disparu de sa mémoire autant qu'il venait de s'évaporer devant elle. Les autochtones, bien qu'un peu surpris, ne changeaient manifestement pas leur plan; tout ce qui dérangeait potentiellement la tranquillité des rêveurs se devait d'être évité. Après un petit instant de flottement, la jeune femme se tourna vers l'enfant juste à coté, revenant à son état guilleret. Elle pris au vol la main vidée de la manche qu'elle tint, avant qu'elle ne retombe. Sa parole se libéra sans aucune difficulté.

"Tu viens ? Ce serait dommage de ne pas y aller.  Et encore merci."

En entraînant avec elle la petite encapuchonnée d'une poigne douce mais aussi énergique que possible, Eva commença à monter la pente douce de l'arc-en-ciel, qui s'enfonçait avec douceur sous ses semelles, comme un épais tapis. Derrière elles, les équidés oniriques refermèrent le passage de leur corps, certains emportant des dormeurs qui ne se séparaient en rien de leur mines enjouées. La relative imperméabilité des rêveurs à ce qui se déroulait factuellement autour d'eux était apparemment bien comprise des habitants ici, qui se débrouillaient pour ne pas perturber l'ambiance autour sans pour autant sacrifier l'action. Le voyageur avait eu droit à une toute petite explication avant de se réveiller, la tranquillité des Plaines était brisée par le passage d'une créature. Le sens de l'abnégation des licornes du royaume n'avait d'égal que leur rigueur et leur organisation lorsqu'il s'agissait de gérer une menace, semblait-il.

Insensible à tout cela, Eva trouvait l'air très vivifiant, en montant vers l'espèce de plateforme de nuages plus haut. Il lui mordait les joues, provoquant les petits picotements qui faisait partie des brèves sensations qu'elle pouvait, l'espace d'un instant, adorer, et détester l'instant d'après, surtout si elles s'intensifiaient. Ici, le vent n'était pas très fort, ni très frais, heureusement, aussi se permettait-elle le luxe de pleinement jouir de sa morsure sur son visage. Ces moments là restaient rare, dans sa vie, et donnaient une couleur particulièrement positive à son rêve. Elle lâcha la main de la jeune fille à la drôle de cape en se retournant vers elle, en se mettant à marcher à reculons.

"Tu devrais retirer ta capuche, le vent est absolument délicieux."

Quelques pas à l'envers plus tard et sa coordination se fit moins bonne, la faisant presque trébucher sur ses propres talons. Eva réussit cependant à se reprendre, non sans difficulté, puis se remis à marcher, toujours tournée vers celle qu'elle avait choisie comme interlocutrice. La regarder était bien trop intéressant, après tout. Surtout avec la capuche qui masquait en partie ses traits.

Distraitement, la rêveuse chassait les mèches qui lui barraient la vue à cause du vent, tout en concoctant de savantes hypothèses sur la raison de sa présence, tout de même un peu inédite, à une telle altitude. Non pas qu'elle ne comprenne pas le comment, mais bien le pourquoi; la question la prenait le plus naturellement et fluidement du monde, sans stress aucun, mais avec une certaine insistance tout de même. Si bien qu'elle commençait à ne plus vraiment faire attention à ce qui était devant et autour d'elle, tout en pensant à cet exact sujet. Amusant état tant qu'il ne menait pas Eva à faire n'importe quoi ...

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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyLun 30 Mai 2016 - 13:20
J'ouvre les yeux et me rattrape soudainement en posant la main au sol par pur réflexe instinctif. Je ne sais pas quelle heure il est mais ce, n'est surement pas le moment de se lever et j'entreprends donc de remonter et me rendormir. C'est Lucy à côté de moi qui vient de me faire tomber du lit... Elle est à  50cm du bord du lit et a dû me faire glisser petit à petit...

Je repense aux deux rêveuses du royaume des plaines et me dis que j'y serais bien resté. La première venue m'a bien fait rire et l'autre semblait  avec un petit air angélique. Puis je repense aux licornes de sécurités qui tentaient de nous évacuer... Je n'ai pas eu un le temps de demander de quoi il était question. Peut être n'auraient ils pas repondus au voyageur que je suis, cependant,  j'aimerais bien savoir ce qui peut venir briser le calme de ces lieux.

C'est avec ces idées en tête que je me rendors assez rapidement, après avoir repoussé Lucy à l'autre bout du lit pour prévenir de potentielles nouvelles chutes.

****************************

- Jeune homme, je vous invite à descendre avant que ce ne soit moi qui vous fasse reposer pied à terre.

Effectivement en cas de rodéo je n'ai sûrement que très peu de chance de pouvoir tenir la distance. Je descends donc rapidement du dos de la créature onirique chevaline et reste un peu à côté d'elle.

- Je sais que vous n'aimez pas trop les voyageurs mais puis-je vous demander ce qui se passe et peut être vous proposer mon aide ?

- Un troll, peut être plus, vient de pénétrer sur notre territoire depuis Chamipland. On vide la zone, et on tente de le réorienter vers son point de départ.  Merci de rester en dehors de ça. Reprenez le chemin de l'arc-en-ciel.

Rien à rejouter, aucune envie de prendre le risque de me faire empaler par une corne ou écraser par une masse, je préfère reprendre ma marche.

À plusieurs dizaines mètres de là je reconnais le cape de la petite rêveuse blonde. Je me prend à courir sans vraiment de raison et mes mouvements me font remarquer que je porte une veste de costard qui restreint mes mouvements. Un t-shirt blanc et une veste blanche aux coutures noires, légère mais contraignante. Arrivé à hauteurs des deux rêveuses, je la retire car il ne fait vraiment pas froid dans ce royaume et reprend la parole.

- Rebonsoir mesdemoiselles,  le voyage se passe bien ? Excusez mon départ inopiné.
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyLun 6 Juin 2016 - 23:45

Le garçon avait disparu à l'instant où elle lui avait posé la question fatidique, et la Rêveuse l'avait alors entraînée par la main dans la foulée. Bon, l'honneur était sauf. Au moins un peu. Par contre c'était bizarre qu'il se réveille maintenant, la nuit allait-elle être très courte? Ou alors c'était un étranger qui s'était couché plus tôt... Mara avait eut un peu de mal à assimiler cette notion, vue que tout le monde parlait français pour elle. Enfin, avec son pouvoir, en même temps... Ouais, peut-être que quelque part, c'était plus simple à comprendre pour elle que ce qu'elle entendait n'était pas ce que l'autre disait, non? Elle ne savait pas. Quelque part, elle avait mieux à faire: ne pas trébucher sur ses propres pieds en se faisant tirer par la Rêveuse.

La texture de l'arc-en-ciel sous ses pieds était marrante. À vue d’œil, elle se serait imaginé une surface en verre ou plus ou moins liquide, mais là... C'était moyennement définissable, à part que ça semblait un peu doux et mou. Se laissant tirer par sa compagne, sans vraiment réfléchir au fait qu'elle était menée par une personne à moitié consciente sur un chemin où le moindre pas de travers pouvait mener au vide (à peu près), elle jetait des regards fréquents au paysage. Scrutant l'horizon, elle tentait de percevoir la menace, mais à part des troupeaux qui courraient dans un sens ou dans l'autre, visiblement affolés, aucune grosse silhouette au loin. C'était pour de faux? Pourtant la menace semblait plutôt réelle...

Retirant sa capuche sans vraiment y penser, sous l'injonction de sa guide, elle continua à sa progression. Ouaip, c'était vrai que l'air était pas désagréable, peut-être un poil froid à son goût. À moins qu'elle ne se soit juste habituée à la chaleur de la capuche... Elle reporta finalement son attention sur la Rêveuse, qui faisait peser son regard sur elle. En marchant à reculons. Toujours sur l'arc-en-ciel en pente, qui ne s’embarrassait pas de barrières de sécurité. Cette vision fit jaillir une sorte de "Heu..." mi-hésitant mi-inquiet de ses lèvres. Elle se demandait ce qu'elle pouvait faire si elle tombait. Se jeter dans le vide pour la rattraper lui venait rapidement à l'esprit, mais un peu de bon sens lui signala que sacrifier sa vie de Voyageuse pour mourir avec une Rêveuse inconnue était peut-être pas la plus maligne des solutions. Mais du coup, elle s'inquiétait un peu de la réaction des cheveux, qui semblaient pas porter les Voyageurs dans leur cœur, et elle doutait pas mal de la capacité de son pouvoir à calmer toute une troupe en colère. Ouais, valait peut-être mieux se contenter de la garder à portée, ce qu'elle fit en saisissant l'une de ses mains.

Mais elle n'eut pas le temps de voir la réaction de l'inconnue aux cheveux pâles face à ce contact, puisqu'un appel retentit derrière eux, porté par une voix familière. Se retournant avec surprise, elle vit que l'homme au cheveux rouge était revenu. Car oui, c'était un homme. Wow, il s'était rendormi vite. Signe que ça devait être le milieu de la nuit sans doute... Mais une fois encore, sa réflexion précédente sur sa nationalité lui fit remarquer que ça servait à rien de savoir ça. Ou alors pas grand chose, vu qu'il s'était peut-être endormi avant elle mais zut. Bref, il était là, tout souriant, tout gentil, et alors que la petite se demandait à nouveau comment agir comme une Rêveuse, un cri strident retentit.

Une sorte de cri inhumain, comme triple, avec des échos à l'intérieur, le cri qu'on imaginait bien poussé par un insecte géant. D'un coup, tous les chevaux s'était affolés, courant encore plus dans tous les sens. Le trio était à mi-chemin du nuage où ils étaient sensés être en sécurité, le sol commençait à se faire assez distant, et elle apparut enfin.

Elle ressemblait à une étrange méduse au chapeau très large et aux tentacules assez courts, bien que nombreux, et avec une taille avoisinant celle d'un pachyderme. Légèrement translucide, dans une teinte tournée vers le gris-brun, elle volait paresseusement à peu près à leur niveau, lâchant une pluie constante de spores sur son chemin. La fillette n'arrivait pas à voir si ça avait un effet sur l'herbe, mais elle ne s'y intéressa pas particulièrement. L'entité était incroyable. Terriblement impressionnante, légèrement intimidante... Elle avançait lentement, comme lourdement, mais sa structure dégageait une légèreté aquatique. L'enfant était soufflée, elle avait vu des trucs incroyables à Dreamland, mais ça... L'entité fongique était complètement hors contexte, dans un endroit si vide et banal qu'elle était incroyablement mise en valeur. D'un coup, sans aucune raison, malgré le potentiel danger qui incitait la faune locale à faire s'enfuir les Rêveurs, Mara se dit qu'elle aimait Dreamland.

Les personnes qui l'entouraient la rappelèrent à la situation présente et l'a fillette pressa le pas, sans détacher son regard de la créature qui s'approchait. Même quand elle leva paresseusement l'un de ses tentacules, elle ne la quitta pas des yeux. Et elle distingua tout le détail du mouvement, la précision avec laquelle l'entité trancha l'unique obstacle sur son chemin: l'arc-en-ciel.
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyLun 8 Aoû 2016 - 18:40
Le temps c'est comme allongé avec les mouvement de cette gigantesque masse violacé. Des centaines de mètres cubes d'une gélatine animé qui flotte lentement à une dizaine de mètres du sol. J'avoue que je ne l'avais pas vue au départ, j'avais commencé l'ascension avec les autres rêveurs. Les deux rêveuses me regardent revenir, même si la blonde avec sa cape semble très attentive à son environnement. C'est d'ailleurs en suivant son regard que j'ai vu la méduse. Je n'ai pas eu le temps de les atteindre, trop occupé à observer avancer le bloc de gelé géant.

Les licornes et autre chevaux en dessous courent dans toutes les directions et d'autres s'envolent. Des sortes de blobs s'agglutinent à partir des choses violettes qui tombent au sol en douceur. Mais pas le temps de s'inquiéter de ce qu'ils sont entrain de faire ou ce qu'en pensent les habitants des lieux. Le flux de rêveurs continu d'avancer vers l'amont et je me laisse porter les yeux rivés sur la créature. Le temps semble au ralenti avec cette masse suspendue en l'air qui avance mollement vers la structure sur laquelle nous sommes.

Pour une raison que j'ignore je ne vois le battement aller de la tentacules, je ne vois que le retour qui fend l'air. Et l'arc-en-ciel par la même occasion. La rupture ne vient pas tout de suite. La structure se tord et rabat la partie la plus haute de l'arc-en-ciel de plusieurs mètres. Puis viens le moment fatidique. Le pont se brise. Il ne romps pas, mais se fissure de toutes parts en quelques secondes pour nous laisser en chute libre. Je n'ai entendu qu'un seul cri poussé par une centaine de rêveurs. J'en ai fait partie. La chute libre n'est pas mon activité favorite, loin de là, surtout avec tout autour de moi des fragments de d'arc-en-ciel. Ressemblant traits pour traits à des bouts de verre.

J'ai fermé les yeux avant d'entendre des "pouf" habituelles maintenant que je reconnais comme la disparition des rêveurs. La chute marche parfaitement pour réveiller nos esprits apeurés d'humain. Au moins les licornes ne se sentiront plus obligés de protéger personne. À peine cette pensée me traverse l'esprit je sens un contact contre mon corps. Le choc est amoindri à la fois par la matière et la vitesse de ce qui m'a rattrapé, et en ouvrant les yeux je passe mes mains de chaque côté de l'encolure d'une licorne aux aspects de poney au pelage bleu azur et aux ailes courtes (accessoires dont les autres chevaux du royaume se passent allègrement pour la plupart).

Si même les plaines deviennent un royaume dangereux on ne peut vraiment plus être en sécurité nulle part. C'est ce qui me traverse l'esprit lorsque ma monture se pose à terre sans pour autant me demander de descendre. Et j'en profite pour poser une question qui me brule les lèvres.

- C'est normal cette pieuvre ? Et tous les miasmes qu'elle laisse derrière elle ?

- Ce genre d'aeroméduse traverse parfois le ciel sans poser de problème… quand elles sont plus haut dans les airs… leur contact est dangereux. Et ce ne sont pas des miasmes, mais des bébés…

Deux informations ressortent du lot et ne sont pas là pour me faire plaisir : contact dangereux et multiplication. Tout ce qu'il faut pour poser problème. Qui plus ait derrière nous il y a le troll que les équidés nous ont fait fuir. Et face à nous une sorte de barrière de méduses commence à ce former, ce qui nous empêche de partir à l'opposé du premier danger.

On reste quelques secondes en l'air pendant que ma monture scrute tout autour de nous pour s'assurer que personne n'est en danger. Puis elle plonge. Sans prévenir. Je suis d'abord surpris, je me rabat à plat-ventre pour éviter de ralentir son avancé. Puis viens un cri que la vitesse fait passer au rang de souffle.

- Attrape le !

Cherchant n'importe quoi du regard je n'ai que le temps de tendre le bras en voyant un jeune garçon qui dégringole. Plus haut un cheval massif porte sur son dos quatre autres jeunes créatures des rêves qui se serrent pour ne pas tomber. Les yeux rivés sur leur camarade.

La vitesse et l'angle sont parfaits. Je peux passer mon bras sous l'aisselle et resserrer ma prise sur ses cotes en amortissant le choc. Je me recule sur le pelage de notre pro des grandes vitesses et place le garçon tétanisé en travers, jambes d'un côté et tête de l'autre. Notre poney ralenti et s'approche du sol en s'écartant du champs de méduses.

J'en profite pour demander à ma nouvelle amie comment elle s'appelle et j'ai donc l'honneur d'avoir fait équipe avec Mila. Autour de nous se posent les un après les autres ses congénères volants, rejoint par ceux qui sont cloués au sol. Nous sommes maintenant quinze humanoïdes et autant équidés, dont dix volants.
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Mara Leros
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptySam 13 Aoû 2016 - 18:09
Alors c'était comme ça qu'elle allait mourir? Au terme d'une chute d'au moins plusieurs dizaines de mètres au beau milieu des Plaines (notez le paradoxe)? Au beau milieu du Royaume le plus calme, paisible et protégé qui soit, où avaient débarqué deux monstres improbables, et ce en même temps? Elle allait tomber car elle était monté sur ce fichu arc-en-ciel, juste pour jouer à la Rêveuse devant un Voyageur lambda plus ou moins inconnu? Elle allait mourir simplement car par un jeu de synchronisation digne d'admiration, le second monstre improbable avait détruit le chemin qui devait protéger les gens du premier monstre improbable?

Nan mais on pouvait même plus qualifier ça de malchance, là.
C'était juste de l'Art.

L'Art de mourir de la manière la plus stupide et anonyme possible, après avoir évolué dans Dreamland en se battant pour sa vie et en se sortant toujours des pires situations. La mort, elle l'avait frôlé des dizaines de fois, de plus ou moins près, elle avait entraperçu autant de manières de décéder qu'elle n'avait passé de nuits ici, elle était sûr d'avoir perdu assez de litres de sang pour alimenter un gros hôpital pendant une semaine. Mais elle allait stupidement perdre son statut de Voyageuse là, contre le sol, avec un petit craquement sec synchronisé avec le "pof" du réveil. Si elle avait pu se permettre de prendre un peu de recul, peut-être aurait-elle rit jaune. Peut-être. Mais de toute façon, la question ne se posait même pas dans l'instant présent, puisqu'elle était en train de faire montre d'une capacité pulmonaire remarquable en jouant à "qui se casse les cordes vocales en premier".

Ce petit jeu prit heureusement fin, bien que de manière relativement brutale, quand un choc contre le ventre de Mara lui coupa la respiration tout en interrompant sa chute. Le cheval volant, qui avait constaté que le truc jaune et gris qui tombait restait trop longtemps pour être un Rêveur, eut même la délicatesse d'accompagner un peu la chute de la petite afin de ne pas lui défoncer bêtement la cage thoracique.

La Voyageuse mit bien quelques secondes à essayer d'inspirer de nouveau, avant de se rendre compte que Monsieur la Mort avait arrêté de faire le taquin en lui titillant la nuque. Elle fut d'ailleurs retenue par une poigne ferme quand en voulant se redresser, elle commença à glisser. S'aidant de cet appui, elle parvint à se mettre à califourchon sur la monture et souffla enfin un petit "Merci" plutôt rauque à l'attention de ses sauveurs. Jetant un regard derrière elle pour voir qui l'avait retenu, elle vit une Créature des rêves ressemblant physiquement assez à un humain plutôt costaud, le pagne et les sangles de cuir sur le torse en plus. Sa chevelure se soulevant bravement avec le vent, il lui adressa un sourire éclatant en croisant son regard, se présentant bravement sous le nom de Crônan. Bon, fallait croire qu'y en avait un qui s'amusait au moins.

Le vol ne dura pas plus longtemps, puisque l'équidé se posa aux côtés d'un troupeau au sol. Ces derniers transportaient quelques cavaliers, d'autres personnes avaient mis pieds à terre, et quand la conversation lui parvint, l'enfant comprit qu'il était question de repousser le troll. L'un des chevaux demanda ce qu'ils devaient faire contre les petits que semaient l'aeroméduse - c'était donc ça le nom du truc... attendez, c'étaient des petits les blobs qui tombaient? - et on lui répondit que ce n'était pas la priorité. En effet, elle était plus passive qu'agressive et ne riposterait qu'en cas d'attaque. Sa présence allait être gênante à gérer durant l'affrontement, mais ce n'était pas la peine de se faire deux ennemis aussi stupidement. Et concernant les petits, il suffirait de les guider après coup en direction du Royaume Champignon, y avait des procédures.

La fillette avait mis pied à terre en écoutant la conversation, gardant par réflexe une main sur le pelage de son premier sauveur. Le second sauveur était d'ailleurs aussi descendu et se tenait bien droit à côté d'elle, bras croisés, lui permettant de remarquer qu'elle lui arrivait à peu près à la taille. Tant pis pour l'ego mais bon, c'était pas comme si elle avait pas l'habitude.

Elle jeta un coup d’œil aux autres non-équidés qui se tenaient là, sur deux jambes pour la plupart. Elle vit que l'autre Voyageur aux cheveux rouges était sain et sauf et en fut un peu rassurée quand même, bien que cela ne tourna ses pensés vers la vraie Rêveuse qui, elle, avait dû se réveiller. Mais bon, c'était pas grave, c'était juste une Rêveuse. Enfin, il lui semblait. La discussion commença cependant à tourner en réunion stratégique. Les chevaux étaient des combattants émérites mais ils n'allaient pas cracher sur l'aide de Voyageurs ou d'autres Créatures de Rêves assez puissantes. Ce fut d'ailleurs dans cette optique qu'ils invitèrent une demi-douzaine d'enfants aux oreilles pointues et un homme aux oreilles rondes qu'ils devaient considérer comme trop faible à aller voir ailleurs, là où ils n'allaient pas se faire misérablement exécuter.

Cette formulation incita presque Mara à leur emboîter le pas pour aller elle aussi voir ailleurs, mais sa fierté et son ambition d'aider les autres lui insufflèrent le faible courage suffisant pour ne pas bouger. Ça, ou sa timidité qui faisait qu'elle ne voulait pas attirer l'attention, au choix. En tout cas, les combattants restants furent rapidement séparés en équipes d'une monteur pour une monture, et elle soupira de soulagement à l'idée de ne pas faire équipe avec Monsieur Muscles-primitif. Un coup d’œil l'informa que son compagnon de début de nuit était aussi arrivé avec une Créature, bien que celle-ci soit d'aspect un peu moins violente et un peu plus sympa, ce qui fit naître en elle une pointe de jalousie. Mais bon, on faisait avec les moyens du bord... Plus qu'à espérer pour la suite du combat que son barbare soit aussi puissant qu'il n'y paraissait, mais on pouvait jamais savoir avec Dreamland. Soit ce monde poussait les stéréotypes à l'extrême, avec toutes les composants nécessaires, soit il jouait de la blague en mettant une façade et un intérieur qui n'avaient rien à voir. Bon, bah pile ou face, hein, on verra bien.

Ses réflexions furent interrompues quand le cheval qui semblait être le leader expliqua le plan: un groupe sur chaque flanc, un derrière et un au dessus pour harceler le monstre. Les montures allaient attaquer en chargeant et les cavaliers étaient incités à taper au passage où à utiliser leurs pouvoirs s'ils étaient utiles - ah ah ah. Vu qu'ils n'étaient qu'une quinzaine de duo, la répartition allaient être plus ou moins simple mais quelque part, l'autophobe y croyait moyennement. Sans doute car le chef ne se faisait aucune illusion sur leur capacité à abattre le méchant et que le but était principalement de lui faire faire demi-tour. En même temps, elle-même ne pouvait pas vraiment se faire d'idée sur la question vu que pour l'instant, le troll n'était qu'une tache sombre au loin. Et vu la taille de ladite tache, s'il n'était pas trop loin ça passait crème, mais s'il était à l'horizon, ça risquait en effet de devenir plutôt sportif.

Cette simple idée, alors qu'elle escaladait cette fois plus proprement sur la croupe de sa monture, acheva de la convaincre qu'elle allait regretter absolument tous les choix qui l'avaient amenée à ce point précis de la nuit.
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Tommy Fawl
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MessageSujet: Re: Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros) EmptyMer 9 Nov 2016 - 0:53
Un conseil de guerre se tient au milieu de la plaine. Les rêveurs restants n'attendent pas qu'on leur en intime l'idée pour retourner profiter de leur nuit. Certains voyageurs ont dû en profiter pour se carapater eux aussi avec les créatures des rêves trop faibles ou trop jeunes pour se battre. Le plan n'est pas compliqué à expliquer car le but est en grande partie de détourner son attention pour lui faire faire demi tour.

Des chevaux de différentes tailles, des cavaliers eux aussi très hétéroclites et un nombre quelque peu dérisoire. Tout ce qu'il faut pour préparer au mieux une offensive sur une créature décrite comme gigantesque. Cette pensé me remet en mémoire différentes histoires et jeux-vidéos, non sans me faire parvenir une dose d'adrénaline qui me parcourt les vertèbres. Les délibérations sont faites, des binômes formés et ce n'est qu'une fois sur le dos de Mila, trop tard donc, qu'il aurait pu être bien de connaître les capacités de chacun, mais je préfère me tenir aux flancs de ma partenaire pour ne pas tomber. L'envole est magique, le vent me caresse le visage et le maintient est tel que la peur de tomber ne m'effleure pas l'esprit.

Difficile de s' imaginer une cavalcade céleste à dos de chevaux tant qu'on ne l'a pas réellement vécu. Surtout lorsque cela se fait en direction d'une masse qui grandit aussi vite que ça. Le problème des méduses volantes paraît déjà bien loin alors que l'ombre de la première menace s' impose devant nos yeux.

Littéralement un immeuble de plus de 70 mètres de haut qui avance à pas lent (et déjà très vite de notre point de vue). Une peau verte qui tire sur le bleu, une tignasse rousse trouée par endroit, un regard hagard regardant bêtement autour de lui en louchant parfois à la recherche de quelque chose à manger. Sa mâchoire donne l'impression de mastiquer de l'air avec envie alors qu'il salive en continue. Deux bras massifs aux muscles difformes se balancent de chaque côté de son corps. Des jambes plutôt fines pour un corps pareil maintiennent l'ensemble debout sans broncher.

Nous sommes arrivés assez prêt pour nous rendre compte de l'énormité qui se dresse devant nous.

- Le cavalier du chef de la sécurité ne peux pas communiquer avec les voyageurs mais avec nous oui. Il vient de rappeler à tous de rester hors de portée des bras du troll !

- Message reçu !

Avoir un télépathe avec nous est une bonne chose, même si nous sommes hors du circuit en tant que voyageurs. Mais pas le temps de se réjouir, le troll se fige en nous découvrant et se met à sourire. Ses bras s' activent soudain et commencent à battre l'air pour essayer de nous attraper. L'ordre est émis pour tous de passer derrière lui pour le faire se retourner. La formation de quatre groupes ne tient pas longtemps car le troll bondit en battant des bras dans tous les sens. Les premiers chevaux s'élancent à l'assaut en visant les genoux. Un poing qui fait trois fois ma tête s'abat et des griffes se figent dans la chaire. Les deux destriers volants s'éloignent alors que la créature griffue pend au bout de son propre bras sur la cuisse du colosse. Il n'aura pas fallut longtemps avant que le plan parte en vrille. Les autres chevaux piquent à leur tour alors que je dis à Mila de passer près du malheureux. Mais elle bifurque au dernier moment voyant venir un danger que je n'avais pu voir. Manquant de tomber je réussi à me rattraper à sa crinière du mieux que je peux et aussi délicatement que possible.

Le danger était une mains qui avait défendu la peau verdâtre du troll contre son assaillant, le transformant en proie, puis en déjeuné. Les attaques de nos alliés ne peuvent remonter l'aider sans se mettre en danger. La main parcourt la distance qui la sépare de la bouche du troll sans être plus gêné que cela. Mais si la distance parcourut est grande la vitesse de la bête est faible.

- Pique vers le haut !

Mon envie va à l'opposé de l'action de Mila ce qui parvient à me donner envie de vomir. Elle prend de la vitesse en descendant et remonte à toute allure. Je me cramponne du mieux que je le peux en me pliant sur sa crinière. Nous voilà rapidement au dessus du monstre en sécurité alors que les mains de se dernier sont occupés vers le bas ou sa propre tête. Ma camarade ayant compris mon idée se place en amont de la main qui retient prisonnier l'un des notres et je m'élance. L'appel du vide me fait vibrer le temps que j'atterisse sur le poignet en mouvement. Cloud se rapproche de mes poignets alors que j'arrive à hauteur de mon camarade aux oreilles pointues. Je lui attrape la mains et tente de le direr de là mais sans succès, ce qui n'est pas surprenant.

- Quand je le griffe il ne sent rien ! Barre toi on va se faire bouffer tous les deux !

Et il n'a pas tord, l'ouverture béante n'est plus qu'à quelques mètres. Pas de temps à perdre effectivement.

- Ça va te paraître bizarre, mais pour qu'on s'en sorte il faudrait que tu me frappes trois fois !

Tout en parlant je lui tend ma joue en me rapprochant. Et je reprend mon annonce sans lui laisser le temps de réfléchir. Cloud c'est déjà allongé au dessus de ma tête, la forme lenticularis est prête à encaisser.

- Allez ! Et pas des gifles de lopettes ! Des vraies patates ! Coups de griffes à la limite mais bou… !

Deux premiers coups s'enchaînent qui m'ouvrent l'intérieur de la joue dont je sent le sang me remplir la bouche. Je vacille pour cracher quand le dernier coups arrive à main ouverte, me laissant apprécier le contact de la kératine dans ma joue. Mais pas le temps de m'arrêter là-dessus. Je lève les bras en fermant les poings quand Cloud relâche deux puissants éclairs sur le dessus de mon crâne. En sentant le courant me parcourir les doigts je pivote sur moi même et saute dans le vide. J'abas mes poings entre la mâchoire et le cou en espérant électriser le nerf, le tendon ou je ne sais trop ce qui dirige la fermeture des mâchoires.

Les retours sont immediats après que la foudre ai quitté mes doigts. Un cri guttural m'explose les tympans alors que je tombe lourdement sur l'épaule du colosse. Les bras se plis et les poings s' ouvrent pour venir caresser sa joue tétanisé. Il me semble voir mon ami griffu plonger dans le vide alors que je regarde où se trouve Mila.
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Petite brise et tranquillité (avec Eva Beaumont & Mara Leros)

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