Fujiwara
Lyun

Personnage.

• Nom : Fujiwara • Prénom : Lyun • Surnom(s) : Serres gelées • Âge : 22 ans • Nationalité, origine(s) : Japonaise même si elle est partie étudier en France • Pouvoir et description : Aquilaphobie autrement traduit comme la peur des aigles : Grâce à cette phobie dont Lyun s'est libérée, elle a pu s'emparer du pouvoir de métamorphoser certains éléments de son anatomie en ceux des aigles (bec, ailes, serres). A son stade actuel, son pouvoir se concentre sur une seule partie, toutefois, elle souhaite acheminer celui à la transformation complète en aigle.

Description Physique.

Une silhouette dont la capuche dissimula le visage afin de s'abriter de l'astre solaire, avachi contre l'un des nombreux chênes composant cet espace dense et feuillu d'un parc où les humains de tout âge en profiter pour se promener et s'amuser. Il était au centre d'une petite assemblée, mimant des gestes tandis qu'un son mélodieux sortit de ses lèvres sèches et blafardes, les enfants en cercle autour de lui, ainsi que leurs parents écoutaient les paroles de l'inconnu. Soudain, les mouflets s'agitèrent criant tous en chœur qu'ils désiraient connaître une autre de ses histoires passionnantes et pleines de péripéties en tout genre, la personne voilée rit en levant ses mains en signe de reddition face à une vague de joie perçut telle une lueur logée au fond de leurs iris. Le conteur se racla la gorge bruyamment, sa respiration prenait une cadence posée et légère utile pour conter une nouvelle aventure, toutefois, son crâne riva vers un endroit occupé par aucun être-vivant, tendit la main au vide telle une invitation à partager ce moment avec l'homme invisible :

-  Ne soyez pas aussi timide voyons, approchez vous un peu de nous, vous pourrez entendre mon histoire. Je vous avertis avant de commencer, je vais prendre le temps de vous décrire dans les détails le héros de cette histoire enfin plutôt l’héroïne, vous appréhenderez mieux son vécu et son ressenti face aux différents instants de sa vie. Lançons-nous ensemble d'abord à la découverte du portrait de la demoiselle prénommée Lyun...

Qualifiée souvent par ses proches de « beauté froide » malgré les protestations de la jeune femme frôlant à peine les années de la vingtaine, qui ne s'estime pas faire partie des dames dont la vue envoûtait irrémédiablement la gente masculine. Pourtant, elle est à des kilomètres d'être si désagréable à admirer à la dérobée dans la rue, si l'on fait abstraction bien évidement de son expression faciale assez peu avenante envers quiconque, vous vous doutez pour quelle raison l'adjectif froid est employé. Contrairement à ce qu'elle s'imagine renvoyer, elle est perçue du haut de son 1m80 comme une femme à l'aspect délicat, rassurez-vous, elle ne prône pas toutes ces balivernes sur l'anorexie ou sur les régimes, son organisme lui permet juste de manger selon ses envies. Son gabarit est agréablement proportionné, possédant une poitrine assez généreuse et des hanches aux formes alléchantes se mariant à sa stature dont l'effet éveille l’intérêt de la plupart des mâles, quant à sa musculature, elle donne l'impression d'en être dépourvu au premier coup d’œil, mais ne vous y trompez pas ses bras et jambes ne sont point en restes. Son teint est d'une extrême blancheur, pas celle d'un corps froid et inerte comme la mort, cela se rapproche plus de la pâleur d'un épiderme éclatant et immaculé ressemblant aux glaces de la banquise des pôles. Cet attribut a été déterminant dans l'élaboration de son surnom.

Son faciès est dessiné par des traits fins l'affinant en un triangle, sachant se démarquer grâce à cette impression complexe rassemblant la légèreté de l'âme, et à l'inverse la rigueur et la neutralité de son caractère.  Penchons-nous désormais, sur ses yeux en amandes dont le mélange entre le bleu azuré et le blanc rappellent la beauté envoûtante de cette roche légendaire qu'est le lapis lazuli, glaçant d'un regard aussi perçant qu'instantané tout individu osant poser les yeux, ou défier sa personne. Son nez côtoie la perfection de celui de Cléopâtre, sans pour autant l'atteindre, l'architecture de son organe olfactif épouse de douces lignes aquilines. Ensuite descendons à sa large bouche aux contours affinés, dont les lèvres d'un rouge vermeil sont aussi pulpeuses qu'une orange pressée, esquissant qu'en très rare occasion un sourire sincère pour refléter inconsciemment sa joie ou dans le pire des cas, un rire carnassier saillant son plaisir à chasser ou se battre. Son abondante chevelure à la teinte givrée tombe en cascade jusqu'à ses reins, de texture soyeuse et lisse lui offrant un châle de satin, malgré cette gracieuse exhibition, certains de ses cheveux se rebellaient envers une quelconque entrave à leur liberté, détruisant tout effort de coiffure de la part de la demoiselle. En général, elle ne se peinturlure pas le minois, même s'il lui arrive parfois de se maquiller afin d'afficher un portrait gracieux ayant pour objectif de séduire avec une arrière pensée lucrative.

Finissons sa physionomie par son style vestimentaire des plus étranges, en effet, elle s'habille de manière sévère voire militaire s'alliant avec sa démarche mise à part quand elle s'amuse avec sa proie, bougeant de façon svelte et féline. La jeune femme porte un uniforme associant le blanc et le noir comme le symbole du ying et du yang, du bien et du mal, représentant les deux faces de sa personnalité bipolaire. Son habit s'assemble en une tunique militaire aussi laiteuse que sa peau, découvrant sa poitrine à travers un décolleté plongeant où est tatoué un symbole, dont l'origine vous sera dévoilée plus tard. Son vêtement principal s'arrête en haut des bras, et des manches noires reliées à celui-ci prennent le relais jusqu'aux poignets. Le bas de sa tenue se finit en une jupe courte, fendue de part et d'autres révélant un tissu noir recouvrant son immaculée épiderme, bouchant la vue des regards indiscrets. Certains éléments de son uniforme tels que le col ou le contour des manches sont teints de jais, apportant une nuance élégante à l'ensemble. Elle chausse de grandes bottes claires à talon aiguille  et aux bordures ténébreuses, attachées par des lacets, s'avérant très peu pratique pour marcher ou courir,cependant elle a su s’en accommoder. Elle revêt quelques accessoires à commencer par un couvre-chef de couleur crémeuse, mais dont le cache se révèle être sombre, ressemblant à ceux des hauts gradés de l'armée, où y est cousue une croix métallique, la même que celle sur le centre de son ceinturon quartz. Enfin, une sorte de collier de tissu longeant le dos pour se diviser en deux parties, dont le bout confectionné de fourrure, donnant l'illusion d'avoir affaire à une écharpe.

Il est temps de conclure par la particularité propre à Dreamland de la demoiselle, qui possède la faculté de métamorphoser tout son corps ou juste une partie de son anatomie, en aigle imperial au plumage aussi bleuté que sa crinière à l'exception de la tête jaune crème, ainsi que son bec et ses serres. En plus de cette transformation physique, ses sens, son instinct, et sa vision sont décuplés, heureusement pour elle, qui ne peut pour le moment déployer ses ailes pour s'envoler.

Caractère.

Le narrateur se mit à toussoter, interrompant le fil de sa présentation, la température n'avait cessé de croître depuis le début de ce nouveau conte. Un garçonnet bien élevé et animé d'un vif désir prêta une oreille attentive à la suite, lui apporta sa bouteille d'eau dans le but d'apaiser sa quinte de toux. Quelques minutes s'écoulèrent, où plana un silence religieux sur toutes les têtes, l'homme encapuchonné se délectait de la soif de curiosité des petits et grands, preuve qu'il n'avait pas perdu son talent pour relater mille et une aventures. L'orateur à la verbe enchanteresse voire délicate reprit son récit d'un air assuré malgré la chaleur étouffante:

-  A présent, je pense que pour réellement cerner qui est Lyun, attelons-nous sur sa personnalité de même que ses qualités autant que ses défauts et ses passe-temps, efforcez-vous à être consciencieux vis-à-vis de la kyrielle d’événements à suivre...

Précédemment, je vous ai décrit ce que son visage exprimait chez autrui, me croirez-vous si je vous disais que son comportement e s'y calque presque parfaitement. Lyun est une demoiselle qui n'est pas d'un naturel très sociable, bien au contraire, elle évite au maximum de se mêler avec ses congénères et cela depuis sa tendre enfance. La jeune femme dénonce le comportement humain dans sa globalité comme étant mesquin et hypocrite, la poussant très tôt à se détourner de ses petits camarades. Toutefois, elle n'est pas du genre à repousser toute personne, qui oserait s'approcher d'elle, disons que si vous souhaitez faire connaissance avec elle, faites le premier pas et soyez extrêmement patient. Attention, madame ne se crée pas des liens avec n'importe qui, elle est très exigeante sur ses relations, ses futurs «amis» doivent savoir que la côtoyer, c'est détenir la volonté de supporter son attitude plus que singulière et dominatrice. Elle est capable de faire ressortir lors de rares instants, des gestes et des paroles d'une douceur et d'une gentillesse à l'encontre des personnes, à qui elle tient ou des inconnus en situation de détresse même si elle n'admettra pas être venue en aide à quiconque.  

En-dehors de ces opportunités exceptionnelles, où mademoiselle Fujiwara dévoile une de ces facettes compatissantes, la tendance peut être renversée, elle n'hésitera pas à arborer son indifférence et sa part ténébreuse à l'encontre des hommes et femmes, qui le mériteront à ses yeux. A partir de là, ne vous bercez pas de veines illusions, elle mettra tout en œuvre pour arriver à ses desseins, elle appliquera sans remord l'adage «La fin justifie les moyens », sa cruauté ressort sous diverses formes, ajouté à cela un sadisme qui en ferait frémir plus d'un. Je vous rassure sur le fait qu'elle n'a jamais été jusqu'à l'assassinat, en revanche, concernant la torture, il est fort possible qu'elle s'y soit adonnée à de maintes reprises sans pour autant pousser à l'horreur. Elle se considère comme une donneuse de leçon, particulièrement lorsqu'il s'agit de faire comprendre à certains individus de ne pas enfreindre les règles, en effet, le respect des normes est un sujet très sensible sur lequel, il est prudent de ne pas la contredire. Sa férocité ressort plus rapidement lorsqu'il est question de l'atteinte à la vie d'autrui, malgré sa froideur, elle connaît depuis quelques années la valeur d'une existence quelques soit l'être vivant maltraité, elle trouve horrible de bafouer ce droit de vivre. Elle use d’animosité envers ces énergumènes, uniquement dans le monde des rêves même si cela lui cause quelques soucis avec l'autorité, elle estime que l'impact sur sa propre vie est moindre. Tandis que dans le monde réel, la demoiselle parvient à conserver son sang-froid face à ces abus humains, qu'elle se retient de corriger. A bien des égards, mes chers enfants , sachez que vous ne devez pas vous inspirer de cet état d'esprit impitoyable et strict, quand bien même vos intentions soient de nature louable, accomplir sa propre justice ne s’achève jamais de la plus belle des façons.

Cet univers farfelu et abstrait qu'est Dreamland, lui donne la chance de décompresser après une éreintante journée, ce n'est pas une mince affaire entre la gestion des cours et vivre indépendamment dans un pays étranger à des milliers kilomètres de sa patrie. Lyun relâche la pression et sa frustration grâce à une occupation, lors de ces nuits remplies d'aventures inconcevables, elle passe le plus clair de ses heures à chasser contre une petite rémunération. Oui, elle est devenue une chasseuse de prime  pour le compte de certains seigneurs obscurs ou d'autres employeurs anonymes, par le biais de son pouvoir, elle a su développer une personnalité plus agressive voire bestiale assortis d'un instinct et de sens exacerbés . Elle apprécie le divertissement, que lui procure le fait de jouer au prédateur et à la proie avec ses cibles, il n'est pas surprenant de l'apercevoir prendre un grand plaisir à oppresser sa victime et même de l'observer agoniser dans sa peur d'être capturée et d'en subir les conséquences. Elle choisit ses gibiers sans aucune distinction peu importe l'origine, qu'elle soit une créatures des rêves ou un voyageur enragé, elle ne s'attaque seulement qu'à des êtres ayant commis des actes répréhensibles ou dont l'attitude est néfaste. Cette part d'elle atteste que la voyageuse ne se ferme pas dans une neutralité bornée, elle s'évertue à prêter main forte sans désirer la moindre reconnaissance, ou au moins de quoi vivre lors de ces séjours dans le monde de rêves.

Sur le plan de sa vie d'étudiante à l'étranger, elle s'en sort convenablement malgré la persistance de certaines lacunes pour la langue française, elle a prit l'initiative de ce projet avec l'accord de ses parents vu qu'ils en sont les investisseurs. Son rêve d'enfant étant d'avoir un métier dans le droit et que la France ait créé un système de justice particulier au cours des siècles, influençant par la même occasion beaucoup de pays. Elle veut se donner les moyens de concrétiser un apprentissage minutieux, tandis qu'elle découvre une nouvelle culture. Le droit est un domaine dont elle a toujours voulu faire partie, motivant son esprit ordonné et concis, bien qu'elle se soit rendue compte que les choses n'étaient pas obligatoirement tout noir ou tout blanc. Cette prise de conscience lui a permit de se positionner dans le conflit majeur de Dreamland entre les voyageurs et les créatures des rêves. Elle prône au final comme à son habitude une opinion neutre ou pour être plus précis, elle est prête à suggérer des réponses indirectes pouvant atténuer les querelles. Elle ne cautionne point les offensives de ses comparses voyageurs pour revendiquer leurs droits, tout comme les injustices et la maltraitance, dont font preuve les créatures des rêves sur tout voyageur croisant leur route.

A ce qu'il paraît, elle possède une fascination pour toute entité ou objet dotés de la capacité d'être répertorié dans la catégorie « mignon ». En effet, à chaque fois que notre porte de prison sur patte tombe sur un chat, par exemple,  son air glacial fond en un clin d’œil sous le charme du « kawaïsme » pour se transformer en vrai groupie gaga.  Elle sauterait sans hésiter à son encontre pour l'attraper et le serrer très fort contre elle en tirant une tête rayonnante, autant dire que la scène en est déroutante et burlesque, si on ne se doute point de ce brusque virement de conduite lorsqu'on connaît la bête.

Le décor de notre histoire se plante progressivement devant nous, avant de vous plonger dans les fantaisies et les écueils de Dreamland à travers notre héroïne préférée. Je vais achever mon introduction par l'acheminement de son vécu dans le but de converger à l'événement, qui mettra en exergue ce qui fait d'elle un être si passionnant...

Histoire.

La brise froide du crépuscule aux couleurs chaleureuses s'amusait à faire virevolter les dernières feuilles résistantes d'automnes accrochées aux arbres, la rosée glissait délicatement le long des tiges végétales, pendant que les oiseaux au timbre de voix mélodieux annonçaient joyeusement une superbe journée. Un cri vint rompre cette magie naturelle, effrayant à proximité la faune encore somnolente, cet éclat de voix trouvait sa provenance dans une charmante et ancienne maisonnette de pierre aux édifices renforcés au fil des années. A l'intérieur, s'y déroulait plus ou moins douloureusement ceux que beaucoup surnomment le miracle de l'amour et de la vie, un nourrisson vit le jour après plusieurs heures de travail épuisant de la mère. Un joli brin de femme au teint cireux et à la respiration haletante et pourtant le visage rayonnant de joie, accueillit dans ses bras sa petite fille aussi légère qu'une plume, la demoiselle potelée fixait de ses yeux azurés quelques instants sa génitrice avant de s'endormir dans un sommeil bien mérité. Une main douce mais ferme se posa sur le crâne du poupon, celle-ci appartenait à son père, il s'était approché silencieusement de ses deux rayons de soleil pour ne pas réveiller la dormeuse. Rien ne dérangerait son sommeil, ses parents avaient veillé préalablement à préparer l'accouchement dans un environnement paisible, ils habitaient dans la demeure familiale provinciale du père. La jeune fillette était née dans une famille dont les ressources ne manquaient pas, au moins, elle pourrait grandir dans des conditions convenables surtout que ses parents ne recourraient à leur petite richesse que très peu, non pas par radinerie mais par désintérêt. Tous les deux se contentaient de se plaire mutuellement dans le métier qu'ils accomplissaient tous les jours et de fonder une famille auprès de l'être aimé, l'argent n'était qu'un moyen d'y parvenir.

Le poupon débuta sa vie d'enfant dans une atmosphère bienveillante et sereine, autant dire qu'elle était entourée lors de ses premières années de parents aimants, ainsi que d'une nourrisse sachant faire la différence entre doser entre sévérité et douceur avec le bébé turbulent qu'était Lyun. L'enfant se trouvait être dans l'incapacité de rester immobile plus de 30 secondes, elle tenait absolument à découvrir le monde du haut de ces trois pommes. Elle réussit à s'extirper de son parc deux ou trois fois, à peine le temps pour la nourrice de s'occuper de lui préparer le bain ou le repas, une fois retrouvée, les sermons bien saucés l'attendaient. Ceci dit, fait étonnant la gardienne d'enfant n'élevait jamais la voix. La fillette s'assagit à partir de son entrée dans son tout premier établissement scolaire, son attitude dont l'éclat se ternit la rendant plus réservée, sans pour autant être intimidée par ses camarades de classes ou ses enseignants. Elle fut touchée d'une soudaine prise de conscience sur la nature de l'homme, en remarquant certains marmots en groupe humilier d'autres plus faibles. Son réflexe immédiat était de venir au secours des oppressés en s'interposant ou en repoussant les assaillants, sans trahir la moindre expression sur le visage. Puis elle repartait silencieusement dans son coin après avoir examiné son ou sa protégé(e). On lui donna rapidement la réputation d'être aussi impassible qu'un juge et rare étaient les téméraires osant l'approcher, effrayés par l'idée d'être contaminés. La jeune fille ne se sentait pas plus offusqué par le comportement rabaissant de ces camarades, au contraire, elle les ignorait provoquant la colère et le mal l'aise de beaucoup d'entre eux.

A son grand dam, un garçon du nom de Rihito du même âge s'était pris d'une soudaine admiration pour sa pseudo sauveuse, qui n'était qu'apparue que par pur hasard, dans le champs de vision de ses futurs tortionnaires, qui déguerpirent sans demander leur reste. Dès lors, il la suivit partout en signe de reconnaissance et pour rembourser sa dette. Lyun dénotait chez lui une personnalité haute en couleurs presque agaçante, Rihito faisait partie de ces personnes toujours souriantes dans n'importe quelles circonstances et prêtes à divertir la galerie même lorsque la situation exige du sérieux. Cela avait le don d'irriter l'humeur de la jeune fille. Le temps passa et elle finit par s'habituer à la présence du garçon, avec qui elle avait une amitié si étrange, elle était silencieuse la plupart du temps, tandis que lui relatait sa journée dans les moindres détails. Un jour, pour donner une vraie raison au jeune homme de la suivre, elle lui lança un défi :  Rihito devait tout mettre en œuvre pour la faire rire au moins une fois dans sa vie. A partir de ce moment là, les journées devinrent un festival de farces en tout genre, envers leurs camarades ou Lyun elle-même, jusqu'à déranger le cours afin de lui décocher un sourire. La récompense étant un bisou sur la joue, une soudaine motivation s'était emparée du jeune insolent

Certains jeux aussi innocents soient-ils, peuvent devenir dangereux, celui-là eu des conséquences dramatiques pour nos protagonistes. L'école avait prévu une journée découverte dans les montagnes  pour la classe des deux phénomènes, pour étudier la faune et la flore, s'achevant par un spectacle. L'animation se déroulant sans bémols, le temps de la grande randonnée où la maîtresse dût néanmoins stimuler ses troupes éreintées après 5 bons kilomètres dans les jambes. Ils finirent par atterrir devant un modeste château de l'époque Sengoku, l’institutrice leur indiqua que la représentation se passerait ici, mais qu'avant ils pouvaient visiter la cour. Il n'en fallut pas plus pour que les garnements se précipitent dans un brouhaha de l'autre coté des remparts, oubliant la douleur de leurs guibolles. En franchissant les remparts, ils aperçurent des cages immenses, dans lesquelles se trouvaient de grands oiseaux au bec crochu et aux serres aussi acérées que la lame de rasoir de leur père. Le guide leur demanda de conserver leur calme, pour ne pas rendre anxieux ce qu'il appelait « des rapaces » et surtout de ne pas s'approcher trop prés des grilles, il les conduisit une cage après l'autre, leur décrivant en quelques phrases assez simplistes les caractéristiques des divers espèces.

Il les amena en fin de visite dans une grande surface pavée de caillas où étaient disposés en rectangle plusieurs rangés de banc, le guide les convia à s'y asseoir toujours dans le silence et leur donnant au passage quelques consignes de sécurité vis-à-vis du spectacle. Lyun talonnée de prés par de son fidèle ami au teint pâle et à la maigreur d'un spaghetti, alla s'installer confortablement au dernier rang, se mettant consciemment à l'écart pour être en possession d'un espace vital assez conséquent. Elle s'imagina pendant quelques secondes, dotée de majestueuses ailes d'aigle royal, traversant des contrées lointaines et inconnues ou survolant des îles paradisiaques. A son grand désarrois, elle fut tirée de sa rêverie par les interrogations incessantes de Rihito, qui lui étaient destinées mais auxquelles elle ne souffla mot, estimant cela comme une perte de temps. Un homme vêtu d'habits vétustes fait de cuir s'avança au milieu de l'assemblée, il expliqua la fascination de l'Homme pour ces chasseurs volants défiant toute supériorité, ainsi que leur utilité de les apprivoiser dans le domaine de la chasse et même dans l'envoi de message entre seigneurs. Accompagnant son monologue, il leva son bras couvert d'un gant en cuir et siffla en même temps, une ombre fondit aussitôt au-dessus des têtes ébahies des gamins pour atterrir de manière élégante sur le gant. Le maître flatta l'oiseau d'une caresse et d'un morceau de viande que l'animal avala goulûment, puis, il s'envola vers une femme plus en hauteur à son appel. Un cortège d'oiseaux aussi nobles que redoutables défila autour des spectateurs, même le fameux aigle botté, d'après les dires du dresseur, ne devait pas être sous-estimer dans sa hargne et ses talents de prédateur malgré sa petitesse. La fille à l'allure de glace absorbée par la répétition inoffensive de la danse mortelle de ces princes du ciel en pleine chasse, jusqu'à ce qu'un bruit disgracieux de paquet ouvert retentit à ses oreilles, elle se détourna pour contempler béa d'incrédulité Rihito. Ce dernier secoua son paquet de chips, le visage réjouit à sa futur idée :

- Tu vas voir Lyun, je vais apprivoiser un de ces gros poulets avec ceci, je vais t'en mettre plein....

- Arrête tes bêtises et range-moi vite ce sachet avant qu'un rapace l’aperçoit, tu nous mets en danger à ne pas écouter les conseils ! S'exclama la jeune fille excédée par l'impudence de son interlocuteur.

- Rooh décontracte-toi un peu du slip, que veux-tu qu'ils me fassent hein, m'arracher la main ou encore me tuer ?...Haha

- Sérieusement, ne prend pas cela à la légère, il y a bien une raison à ces règles de sécurité.

- Tu n'es vraiment qu'une....

Le jeune garçon ne put aller au bout de sa phrase, une grosse masse sombre l'avait percuté le bousculant à terre avec fracas sous le regard effaré de sa camarade. Cette dernière cligna des yeux pour y apercevoir un aigle assez imposant sur le torse de Rihito, il lacérait le haut de sa nouvelle proie bien que son intérêt n'était porté qu'envers le sachet de nourriture. L'enfant voulut le dégager en se débattant tel un forcené, malheureusement, l'effet engendra chez l'animal ses pulsions d'amusement et de domination, pour lui la partie de chasse était devenue réelle. L'oiseau posa une de ses serres sur le cou du jeune garçon et l'autre sur son visage afin de le perturber et lui plaquer le crâne au sol en une pierre de coup, y plantant ses griffes avec autant de force pour que du sang y coule  abondamment. Le corps de l'animal frémissait d'une ardeur retrouvée et d'une aura meurtrière envers son jouet voire son buffet garni.

Lyun vivait l'instant au ralenti, n'entendant plus les cris de ses camarades et la discussion des dresseurs pour dégoter une solution rapide à ce problème avant qu'il y ait mort d'homme, elle dut se claquer mentalement pour se ressaisir 

«Fais quelques choses mince, il va le tuer si cela continue, c'est juste une question de doigté et de patience.»

S'armant de courage, elle se pencha lentement vers Rihito et le rapace, ignorant les protestations de la maîtresse et s'adressa sans ironie au prédateur convaincue qu'il pouvait la comprendre :

- Ce n'est pas lui que tu veux, c'est la nourriture dans le plastique là juste à deux pas...Allez laisse le tranquille, il n'est pas digne de toi et il est avarié, faut surtout pas le manger, tu perdrais ta vigueur et ta puissance.

Le redoutable prédateur ne réagit pas immédiatement, trop occupé à jouer avec son gibier pleurnichant d'effroi, soudainement, il pivota sa tête massive vers la demoiselle sans crier gare. Ses prunelles teintées d'ambre, rétractées, dues à ce sentiment de plaisir et de liberté, qui lui avait été arraché pendant des années auprès de ses maîtres. Elles se firent perçantes d'une grande intensité, accompagnée d'une pointe de défi, détruisant la bravoure et même la résistance de la jeune Lyun. Elle avait l'impression qu'il avait plongé au plus profond de son âme, d'un simple regard menaçant, sa combativité prenait son envol, il avait terrassé ses défenses en une seconde, elle avait peur. Peur qu'il lui saute également à la gorge, lui tailladant le corps et enfin la regardait d'un air satisfait agonisée sous ses pattes. Son souffle s'accéléra tandis que son cœur palpitait anormalement vite, comme si elle se sentait oppressée, elle n'était plus maître de ses émotions. L'oiseau posa alors une patte dans sa direction puis une seconde, la situation, la panique et l'anxiété eurent finalement raison d'elle, la faisant perdre connaissance, sa dernière vision étant celle de l'aigle sur les jambes de Rihito.

La jeune fille se réveilla dans une chambre d'hôpital, ses parents à son chevet, ils lui racontèrent qu'ils avaient pu sauver son ami grâce à son intervention courageuse. Lyun ne le voyait pas ainsi, bien au contraire, lorsqu'elle se rappela la scène, un frisson lui longea l'échine et ses mains devinrent moites. Au moins rassurée sur le fait que Rihito était sain et sauf malgré une opération et plusieurs sutures à effectuer à divers endroits. Elle apprit également que l'animal avait été euthanasié sous la demande des parents du jeune garçon, elle était mitigée, était-ce vraiment nécessaire de le punir, l'origine de la cause provenant de la bêtise perpétuelle de son ami ? A ses yeux pas forcément, néanmoins,  cet incident avait entraîné des affaires plus graves auxquelles en tant que gamins, ils n'en prenaient pas conscience. Cette dure réalité renforça son idée sur le respect des règles, elles n'étaient pas dictées que pour faire joli ou satisfaire le désir de certains politiciens.

Les années s'écoulèrent depuis cet accident malheureux, Lyun s'était remise assez vite de son traumatisme enfin à première vue, reprenant la voie des études, désireuse d'intégrer une faculté de droit. La fin de sa scolarité se déroula sans encombre, fidèle à son habitude de bête solitaire, notamment depuis le départ de Rihito. Ses géniteurs de ce dernier avaient accusé la demoiselle du drame sans écouter un instant les plaintes de leur fils. Il était aisé de deviner qu'il leur fallait un bouc-émissaire pour les soulager et se mettre un peu pus d'argent dans les poches par la même occasion en portant plainte contre Lyun. Leur action n'avait pas aboutit, Rihito et ses parents déménagèrent peu de temps après sans que les deux amis puissent se dire au revoir. Elle ferma alors la dernière porte du peu de sociabilité qui lui restait, se sentant responsable de cet incident, elle aurait sans doute dû le surveiller, le connaissant, il était certain qu'il agirait bêtement.

Une fois son diplôme décrochée, elle prit un an sur l'accord de ses parents pour apprendre le français, sans efforts colossaux de patience, d'arguments ainsi qu'une assurance qu'elle mènerait à bien son projet. Il consistait à partir étudier dans le pays réputé où le droit avait eu une grande influence ces derniers siècles notamment à partir du XVIII siècle appelé le siècle des lumières. Elle prétexta qu'être dans un environnement plus propice, lui serait bénéfice à la réalisation de son rêve. A l'âge de 20 ans, elle s'envola pour la France déterminée à faire une carrière dans le droit, les débuts de son intégration furent difficiles mais grâce à cela, elle s'est démenée pour franchir les épreuves, qui la rendent plus forte chaque jour.

Post Rp.

L'astre solaire inondait une dernière fois les régions du monde les plus reculées de ses rayons tièdes, déclinant lentement pour laisser place à sa rivale. La température l'accompagna dans sa chute, un air frais se leva, faisant virevolter les quelques feuilles d'automnes résistantes accrocher à leur branche, sa force invisible et imperturbable traversait villes et campagnes du centre de la France. Une brise se glissa par le fenêtre entrouverte d'une jeune étudiante assise comme un piquet sur sa chaise, concentrée à la réécriture d'un cours, elle n'eut aucun mouvement lorsque le vent lui lécha avidement l'épiderme. La jeune femme amena aux commissures un mug ou était dessiné une tête de chat joyeuse ayant à la bouche un poisson, un liquide brunâtre s'extirpa pour abreuvoir sa gorge assoiffée. Elle posa le stylo après la retranscription d'une longue phrase que certaines personnes qualifieraient de ronflante voire barbante, elle s'étira tel un félin après une bonne sieste puis riva son regard de glace vers sa seule ouverture sur l'extérieur. On pouvait y voir la lune guider grâce à sa lumière bienveillance les égarés à reprendre leur chemin parmi les ténèbres. Cette vision inspirait plutôt de désarrois et de la colère chez la demoiselle, elle ferma les volets de façon brutale à la seule pensée, qui tournait en boucle tous les soirs depuis un certain moment. Elle n'était pas pressée de dormir, non loin de là, elle avait tout fait pour retarder son sommeil, jusqu'à même faire des nuits blanches, elle était prête à tout pour ne plus revivre cela....Ces cauchemars...

En effet, depuis son départ pour la France, pays à des milliers de kilomètre de sa terre natale, elle était souvent prise de rêves affreux, des rêves lui rappelant une époque, un jour, un après-midi qu'elle aimerait effacer de sa mémoire. Un cauchemar lui donnant des sueurs froides, l'empêchant d'avoir un repos réparateur, toutes les astuces pour l'aider n'avaient eu aucun effet probant, elle avait été même prête à faire venir un charlatan si cela lui permettait de dormir sereinement. Il s'était estompé au fil des mois à son grand soulagement, toutefois, ces dernières nuits, il revenait la hanter comme un fantôme du passé, ses muscles fatiguaient à force de lutter contre le sommeil, qui lui tendait les bras. Elle devait absolument faire quelques choses pour se débarrasser de ce désagrément avant les partiels, sinon elle pourrait directement demander d'aller aux rattrapages, ce qui semblait être pour la demoiselle fière qu'elle était, une humiliation voire un échec scolaire. Son esprit s'embruma d'idées peu claires, à contrecœur, elle s'allongea lacement sur son petit lit d'étudiante, ses yeux papillonnèrent sous la fatigue, cet état envoûtant et piégeux l'enveloppait dans un drap imperceptible afin de la bercer vers l'inconscience. Elle tournait mentalement en boucle une seule phrase « Un roupillon de 20 minutes....Juste 20 minutes », un laps de temps raisonnable pour somnoler et renouer avec le cours de ses pensées de manière limpide. L’épuisement fut pourtant le plus tenace face à une volonté branlante, la conscience de l'apprentie juriste profondément endormie fila vers un autre monde, celui des rêves mais à quel prix...

La jeune femme aux cheveux de glace fut transportée dans un décor familier, décor lui remémorant un mauvais passage de sa vie, qui l'avait conforté dans sa décision d'agir selon l’interprétation des différentes normes, que la société ratifiait dans l’intérêt général. Lyun revivait le même scénario que les nuits précédentes, elle, debout sur un sol parsemé de gravier, devant elle un jeune garçon agonissant sous les entailles  béantes et profondes  d'où le liquide de vie vermeille ruisselait le long de sa chaire éraflée. Un oiseau aux yeux d'or dont la stature n'était pas proportionnelle à ses souvenirs, plus grand par la hauteur, la contemplait fixement comme s'il la jaugeait dans son intégralité. Quelques instants plus tard, il prit son envol et commença à voler en rond au-dessus de la pauvre Lyun qui se trouvait de nouveau dans un état de pétrification provoqué par le regard intimidant de la bête, ayant le pouvoir à chaque fois de l'immobiliser de peur. Elle connaissait à force le petit numéro du rapace, il s'amuserait dans un premier temps avec sa proie, feintant de façon magistrale pour faire croire à celle-ci qu'elle pourrait s'enfuir ou que son heure n'était pas encore venue. Il prenait un malin plaisir à donner un espoir vain à son gibier, le terrorisant jusqu'à la destruction de sa résistance mentale avant de fondre sans pitié pour asséner le coup fatal. Cette cruelle manière de chasser faisait des rapaces, les prédateurs les plus terrifiants voire invulnérables grâce à leurs ailes, qui leur offraient l'avantage de déguerpir, si la situation finissait par tourner en leur défaveur et d'être imprévisible.

La jeune femme était totalement bloquée dans le moindre mouvement, même sa voix au timbre glacial n’émettait aucun son malgré toute la rage ressentie contre son impuissance, elle se croyait assez forte psychologiquement pour réagir. Ce rêve existait tout simplement pour lui balancer la vérité dans la figure, Lyun se considérait comme une personne mature capable de surmonter toutes les circonstances, néanmoins au fond, elle était restée une petite fille gâtée et de surcroît trouillarde comme pas deux. Une nouvelle fois, elle abandonna toute résolution, la logique ne lui avait pas été d'une grande aide jusqu'à présent et il semblerait que ce soit un entrave infranchissable, autant qu'elle...

« Autant rien du tout ! Pathétique ! Cela me fout en rogne de partager la même anatomie et je te parle pas de tes pensées. S'écria une voix rauque apparut soudainement dans son fort intérieur. Faudrait sans doute te bouger un peu l'arrière-train le stalactite et fais pas genre que tu m'entends pas.

- Pardon ! Qui es-tu et quel me vaut l'honneur? Répliqua la conscience de la demoiselle, démarrant une discussion spirituelle uniquement dans son esprit.

- Ton instinct de conservation pardi, qui soit dit en passant en a marre de se voir prendre une dérouillée car mon moi conscient préfère se faire bouffer que de lui rendre les coups.

- C'est facile de critiquer quand on joue le rôle du spectateur dans tout ce que j'entreprends.

- Minute papillon ! Tu estimes plus judicieux de faire appel à ta raison alors oui j'attends que cela se passe, le temps que tu te rendes compte que je puisse être utile à quelques choses, comme par exemple, à  te sauver les miches.

- Je n'ai pas besoin de ton aide, merci.

- Oui, tu sembles gérer à 200% la situation, tu projettes de lui chanter une berceuse pour endormir sa vigilance, je dois apporter mon oreiller ?

- Moque toi mais toi, tu songes à quoi ? Me battre à mains nues avec un aigle ?

- Le combat peut se terminer très vite si tu sais comment faire. Réfléchis un peu, ne me dis pas que tu n'as pas analysé ses faits et gestes toutes ces nuits, son petit rituel pour nous torturer allégrement au point d'instaurer cette vision d’infériorité et de terreur.  En effet, c'est un chasseur expérimenté et tutti quanti mais cela reste un bon gros pigeon que l'Homme a pu éduquer, battons le à son propre jeu en combinant l'intelligence et la ruse, afin de lui prouver qui est la créature la plus habille.

- Tu oublies un léger détail, je suis figée.

- Ce n'est qu'une illusion face à ta crainte Lyun mais je suis ton instinct et tes pulsions primaires, accorde moi dès à présent ta confiance et observe nous lui botter les fesses. »  

La jeune rêveuse se concentra pour resserrer discrètement son poing, sa capacité motrice paraissait être revenue, l'opposant n'avait pas encore manifesté son envie de charger effectuant d'amples cercles. Lyun en profita pour se repasser en mémoire toutes les informations utiles, qui lui serviraient à parer son offensive et qui sait même contre-attaquer bien qu'il lui était impossible de prévoir une stratégie viable. Soudain, le prédateur aérien changea de trajectoire piquant droit sur sa cible, cette dernière ressentit son avidité de tuer, elle devait faire front quoiqu'il arrive sans flancher. Elle fronça les sourcils dont l'énergie s'était ravivée, guettant le moment propice, presque à sa portée, le rapace ralentit quelques secondes afin d'allonger ses griffes tranchantes dans le but de capturer sa proie et d'y appliquer tout son poids. Sans perdre une miette, elle exploita ce faible ralentissement contre la bête, elle s'était écartée d'un pas sur le coté avec aisance tout en attrapant la serre la plus proche, suscitant le déséquilibre de l'animal. Elle le propulsa à terre sans ménagement, lui maîtrisa les pattes pour éviter qu'il la blesse et lui bloqua une aile, ainsi il serait cloué sur ce sol caillassé à la merci de la demoiselle. Satisfaite de ce brusque retournement d'événement, elle leva fièrement la tête en lui offrant un coup d’œil hautain, vengeur et dominateur, poussant le vice jusqu'à lui arracher une plume en signe de trophée. Lyun eut l'impression alors un poids se libérait dans son cœur, laissant ses angoisses relâchaient leurs étreintes, lui permettant d'enlacer un doux sentiment de soulagement et de liberté.

Le répit fut de courte durée, l'environnement se décomposa lentement par évaporation tout comme le rapace même la plume qu'elle aurait souhaité conserver jusqu'à temps qu'elle rouvre les yeux sur la réalité. Chose qui aurait due se produire d'après elle, à la suite de sa victoire sur son rêve cauchemardesque. Un espace verdoyant prit ses droits tout autour de la jeune femme tandis qu'un être bizarre à l'allure humaine mais à la tête de faucon, apparut à l'emplacement exact où avait été étendu le corps illusoire et oublié de Rihito une minute auparavant. Ce dernier silencieux examinant un court instant la nouvelle venue, marcha en direction de celle-ci, la demoiselle téméraire se positionna face à lui, adressant un regard marqué par l'absence de doutes, prête à combattre si sa vie était derechef en périls. Au lieu de cela, l'être ressemblant trait pour trait au dieu égyptien du nom d'Horus, applaudit joyeusement et éclatant de rire vis-à-vis de l'air menaçant de l'asiatique :

- Adoucit tes ardeurs petite voyageuse, je ne te veux aucun mal bien au contraire, je te félicite d'être arrivée jusqu'ici. Bienvenue dans le royaume des rapaces, territoire appartenant au vaste royaume du vide

- De quoi, vous parlez vous ? Sérieusement, il m'est impossible de dormir paisiblement et de manière insouciante.

- Oui sérieusement et je te le confirme, tes rêves ne seront plus de tout repos, tu garderas également dans ta cervelle chaque seconde passée dans cet univers onirique.

- Votre plaisanterie ne me fait même pas acquiescer un sourire, il faudra revenir une prochaine fois pour le numéro de cirque, je salue néanmoins votre effort vestimentaire.

- Bien, je présume que notre seigneur aura plus de chance à te convaincre que ce monde appelé Dreamland est tout ce qu'il y a de plus authentique. Allez suis moi sans broncher, par contre je te préviens, si tu tiens à ta misérable vie de voyageur, fait preuve de respect envers notre seigneur, il est extrêmement pointilleux.

Lyun ne voyant pas d'autres alternatives, accepta donc d'être conduite auprès de ce fameux noble, perdue dans ses pensées à cause de son guide. Devait-elle le croire, ce qui signifierait autoriser à s'épancher sur un monde pour lequel elle n'aurait pas d’intérêt particulier mise à part sa curiosité ou réfuter en bloc ce concept absurde. Peut être était-elle simplement en train de planer après s'être retournée le cerveau en fumant de la drogue, ceci dit c'était fort improbable sachant qu'elle n'en conservait aucune réminiscence et surtout qu'elle ne supportait pas l'odeur de ces horreurs.

Ils traversèrent une prairie, leur destination étant l'arbre immense à l'horizon, ils atteignirent sa base deux heures plus tard, temps excessivement long pour Lyun, s'imaginant qu'en rêve serait soi-disant plus rapide d'y accéder. A l'intérieur du végétal, il existait des pièces exiguës des couloirs sans fond et des escaliers construits en zigzag, un vrai labyrinthe où il serait aisé pour un novice de se perdre par inadvertance. Heureusement, elle talonnait l'hybride avec appréhension à chaque fois qu'elle croisait une autre créature à la forme fantasque, dans le grand hall à la teinte dorée, la porte de marbre au bout s'ouvrit automatiquement à leur approche. Ils pénétrèrent dans une salle presque vide, seuls deux clampins debout penchés sur une sorte de trône chuchotant à une troisièmes créatures qui y siégeait, la jeune femme ne put distinguer si la silhouette était humaine ou bestiale; L'homme faucon s'agenouilla devant eux tel un fantôme, appuyant sur le dos de Lyun de tout son poids afin qu'elle se courbe aussi. Les deux chuchoteurs s'éloignèrent vivement pour y dévoiler le seigneur du royaume des rapaces, le dit sire avait la carrure d'un grand aigle dont le plumage était d'un brun tendant sur l'ambre et coincé dans une armure brillante, lui donnant un certain charisme et une élégance aux yeux de la dame de glace.

- Tiens te voilà donc voyageuse, quel est ton nom ? Dit-il d'une voix neutre mais imposante en s'approchant de son invitée, ses mouvements reflétaient un comportement discipliné, guerrier et digne.

- Hm, je m'appelle Lyun, puis-je savoir ce que je fous ici à la fin ?

- Je peux te donner cette explication après ce sera à toi d'être seule juge de tes idéaux et tes ambitions. Au départ, les humains viennent dans notre Dreamland en tant que rêveur, ils rêvent de choses ou d'autre mais ces rêves s'effacent à leur réveil, cependant, vous pouvez évoluer autrement. Le rêve affreux que tu as vécu de manière consciente pendant des nuits entières, que tu as finalement vaincus, consistait en ta plus grande peur, tu devais la vaincre pour devenir ce qu'on appelle « les voyageurs », des êtres endormis dans la réalité mais éveillé dans notre dimension.

- Donc pour récapituler le principe du voyageur est qu'il rêve éveillé, les souvenirs liés à sa vie ici ne sont pas altérés lorsqu'il se réveille.

- Tout à fait.,,Sache dans un second temps, que ta bravoure face à ton adversaire qui a été ta peur, est récompensée par l'acquisition d'un pouvoir, je te conseille vivement de te l'utiliser, malgré la beauté de ce monde onirique, il est tout aussi dangereux notamment pour les voyageurs. Si tu souhaites être en bon termes avec ton royaume et y détenir un pied-à-terre, je te demande à ce que tu participes activement à l’expansion de celui-ci, ton courage et ton pouvoir nous seraient d'un énorme secours, nous sommes un peuple guerrier même si nous désirons n'engendrer aucune guerre pour le moment. Nous sommes réputés pour le combat et la chasse, je suppose que cela ne te surprend pas, nous louons donc nos services de chasseurs de primes à divers royaumes ou puissants anonymes, nos activités ne se cantonnent pas qu'à ce seul revenu bien entendu.

- Mouais j'imagine que le choix n'est pas optionnel mais pourrais-je me balader librement ailleurs ?

- Je suis magnanime, je te laisse un délais de 3 nuits de réflexion pour t'en faire une idée, ensuite Darian, qui t'a amené à ma personne, te formera à nos traditions et au combat. Quant à tes aventures, tu as le droit d'aller ou tu veux tant que tu attaches une certaine loyauté envers moi et ce royaume, sous peine d'en subir des conséquences fort regrettables.

- Je vous informerais de ma décision.

La voyageuse ferma alors les yeux quelques instants, une fois rouvert, elle se découvrit allongée sur son lit, la lumière du matin lui éblouissait le minois mais étrangement, elle ne ressentait plus la fatigue éreintante des dernières nuits. Au contraire, elle se sentait apaisée, elle en tombait presque dénue de la suite d'événements de cette soirée, il était certain qu'elle les avait véritablement vécus. Sa curiosité fut piquée au vif, à propos du blabla du seigneur volatile dont elle ne connaissait point le nom, il fallait qu'elle sache à tout prix, si Dreamland n'était pas une vaste blague créée de toute pièce par son imagination. Ce soir, à l'instant où elle laisserait ses pensées se disperser vers les songes, elle aurait sa réponse...

Autres.

(La première partie de cette section concerne votre personnage, et pas vous IRL)
• Aime : Sans avoir ce qu'on appelle l'oreille musicale, elle aime la musique et les domaines qui s'y affilient, la danse et le chant. Elle est fan de tout ce qui est mignon, pouvant parfois offrir des spectacles déroutants quand on connaît son caractère
• N'aime pas : Lyun n'est pas du genre à apprécier le désordre, ainsi que l’hypocrite et par-dessus tout les chatouilles.
• Particularités, autres :
• Niveau d'étude hors de Dreamland : 3ème année de Droit


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