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Présentation de l'ainé Duvalles

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Romuald Duvalles
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Romuald Duvalles
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MessageSujet: Présentation de l'ainé Duvalles Présentation de l'ainé Duvalles EmptyMer 17 Déc 2014 - 20:25


DUVALLES
Romuald

Personnage.

Présentation de l'ainé Duvalles 10050611


  • Nom : Duvalles
  • Prénom : Romuald
  • Surnom(s) : Romy (je déteste ça !)
  • Âge : 30 ans
  • Nationalité, origine(s) : Français
  • Pouvoir et description : Morpheur
    Fabio dit que je possède des pouvoirs maintenant que j’ai vaincu ma peur. C’est vrai que je me sens… différent. Même si je peux faire apparaître ou disparaître à volonté les manifestations physiques de ces pouvoirs je préfère les garder avec moi. On ne sait jamais, si on me prend par surprise. Il y a potentiellement des monstres cauchemardesques qui traînent dans les parages. Malgré ma carrure je suis plus agile qu’avant, mon sens de l’équilibre et mes réflexes beaucoup plus aiguisés. Des griffes acérées ont pris la place de mes ongles, j’ai des crocs, une fourrure brune couvre abondamment mes avants bras. Je vois moins bien les couleurs qu’éveillé mais je suis davantage sensible aux  mouvements et à la faible luminosité.



Description Physique.

Heu…. Là comme ça je dirais que j’ai la tête d’un jeune trentenaire on ne peut plus banal mais je suppose que c’est pas ça que vous voulez entendre. Bon, allons-y.

Ma gueule ? Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? Et bien, pour être franc je suis plutôt pas mal. Enfin, devant le miroir de ma salle de bain je suis capable de décocher un sourire à tomber. Bizarrement ça a l’air de beaucoup moins marcher le reste du temps mais bon… Mon visage est plutôt large avec une mâchoire carrée et des sourcils broussailleux. J’avais les cheveux longs il y a peu mais je leur préfère désormais une forme plus classique. J’ai un bouc bien taillé sur le menton, le reste de mon visage est impeccablement rasé.

Physiquement je suis pas très grand, tout juste 1m75. Etrangement je suis plus grand quand je me balade dans Dreamland mais il paraît que c’est lié à mon pouvoir. Je suis plutôt baraqué même si ces dernières années j’ai accumulé trois-quatre kilos dont je pourrais me débarrasser. Pas faute de faire du sport régulièrement mais je n’ai jamais trouvé la motivation pour brûler ça définitivement. De toute façon un peu de gras ça permet d’encaisser les coups au Rugby. Je suis plutôt velu à mon grand désarroi. J’ai un tatouage abstrait sur l’épaule gauche, représentant divers figures géométriques imbriquées.

Niveau fringue, depuis que je gagne ma vie j’ai des coudés franches. Quand je ne suis pas au boulot en costume je porte des jeans et des vestes en cuir. Dans Dreamland je ne sais pas pourquoi, j’apparais toujours sans godasse et avec un marcel gris. Notez, c’est toujours mieux que les tenues de carnaval de mon frère. Dommage qu’on puisse pas prendre de photos dans Dreamland.



Caractère.

Je crois pouvoir dire sans trop me tromper que ma principale qualité c’est d’être tranquille. Ça veut pas dire pour autant que j’ai pas de répondant, je suis parfaitement capable de montrer les dents si on me cherche des noises. En général je cherche pas les emmerdes, ce sont elles qui me trouvent. J’ai parfois l’impression d’être un vrai aimant à poisse… Je suis franc et direct, mon ex disait que je savais bien manier l’ironie mais pas très bien la métaphore.

Comme dis précédemment je fais du Rugby et un peu de piscine. Je visite beaucoup de galeries et de musées, rapport à mon travail. Depuis que mon frère est revenu dans ma vie je me suis remis aux jeux vidéos. Etrangement, j’ai repris goût assez vite. C’est qu’il m’a fait acheter des consoles ce con, faut que je les amortisse.

Dreamland me fout la trouille, je suis toujours sur mes gardes. J’ai déjà croisé un monstre une fois, qui me dit qu’il va pas me retomber sur le coin du nez quand je ferai pas gaffe. Et s’il n’y avait qu’un seul monstre… La perspective de passer l’intégralité de mes nuits éveillé dans un monde parallèle me met mal à l’aise. Même si je me réveille physiquement détendu ça me met les nerfs en pelote. Faudra trouver une solution à long terme, en attendant j’explore, je profite. Un monde où tout est possible ça se manque pas, tout flippant qu’il soit.



Histoire.

Vous vous attendez a une histoire tragique pleine de larmes et de tristesse ? Loupé ! L’histoire des Duvalles est très banale. Mes parents, Marc Duvalles et Agnès Girard (de son nom de jeune fille) se sont rencontré pendant leurs études de Sciences Po à Paris. Maman était la rejeton chérie du propriétaire des Fonderies Girard, autant dire que la famille a toujours nagé dans le pognon. Mes parents se sont mariés tôt, visant tous deux une carrière dans la diplomatie internationale c’était le meilleur moyen de rester ensemble. Je ne sais pas trop ce qui les a attiré vers ce milieu d’expatriés partouzards et blasés mais ils avaient déjà pas mal voyagé avant de m’engendrer. Je suis né à Berlin Ouest, ce qui m’a valu ce charmant « Romuald » comme patronyme. Non mais franchement, je sais que mes parents tiennent à nommer chacun de leurs gosses selon son pays de naissance mais « Romuald Duvalles » ça craint.

‘fin bref, j’ai beaucoup bougé dans mes jeunes années, frayant avec les fils d’ambassadeur sans savoir si je ne serais pas encore ailleurs dans quelques mois. J’étais trop petiot pour en souffrir vraiment, surtout que j’avais déjà commencé à développer un caractère assez placide.
Il y a qu’un  événement de cette époque qui mérite vraiment d’être raconté, un incident pendant nos vacances en Inde. Pendant qu’on visitait un zoo un tigre s’est échappé et a attaqué un gardien devant mes yeux. Le gars a été embarqué inconscient sur un brancard, je crois pas qu’il s’en est sorti. Ça a fait pas mal de bruit dans les médias locaux. J’étais gosse, ça m’a marqué à vie. J’ai développé une peur panique des félins en général. Ouais, même les chats. Ils pourraient parfaitement nous crever un œil ou nous perforer une jugulaire. Brrr… Je sais que j’ai supposément vaincu ma peur mais ils ne me mettent pas encore parfaitement à l’aise.

Les choses se sont pas mal tassé à la naissance de mon petit frère Fabio. Ça a coïncidé avec une certaine accalmie dans les mouvements familiaux et la découverte d’un nouveau type de sociabilisation : l’amitié sur le long terme. Bien sûr Fabio et moi avons 7 ans d’écart. Il babillait encore dans son berceau alors que j’apprenais à nager et à prendre plaisir au sport. J’ai joué au grand frère protecteur. D’une certaine manière il a eu la stabilité que je n’ai jamais eu.
Bon, en bon grand frère je lui jouais aussi quelques tours pendards. Des vannes auxquels il ne pouvait pas répondre, des histoires pour faire peur, des défis absurdes, rien de bien méchant. On a été vraiment complice pendant toute notre enfance et une bonne partie de mon adolescence.

Les choses se sont gâtées quand j’ai quitté le cocon familial pour suivre des études supérieures. Changer de pays régulièrement ça aide pas à tenir un cursus universitaire, aussi il a été décidé que j’apprendrais à voler de mes propres ailes en me fixant quelque part en France, seul. Fabio a pris ça comme une attaque personnelle et m’en a voulu pendant des années. C’est un peu ma faute, j’étais la solution de facilité. Tant que j’étais là il n’a jamais eu vraiment besoin de se faire des amis. C’était toute une partie de son monde qui s’effondrait. Je dis ça… Je n’en menais pas bien large non plus. Mes premiers mois en solo ont été très angoissants.

Je me suis inscrit en Histoire des Arts à l’Université Jean Jaurès de Toulouse. L’argent de grand papa Girard m’a permis d’obtenir un appartement sympa rue Pharaon, quelque chose de plus grand que ce que les étudiants peuvent se permettre d’habitude. Je cachais au maximum le métier de mes parents, histoire de pas passer pour un gros bourge. Globalement, tout s’est bien passé une fois la panique de la solitude surmontée. J’ai découvert la vie d’adulte, le travail, les responsabilités, l’amour. Je me suis inscrit à un club de Rugby où je me fais des supers copains. Il me fallut tout de même refaire mon année de licence. Une sombre histoire de copine à moitié cinglée qui m’a fait perdre le fil de mes études en me faisant croire qu’elle était en cloque. Je remercie le destin de l’avoir éloigné de ma vie !
Par la suite je suis entré en Master Patrimoine, pas du tout intéressé par la carrière de mes parents j’envisageais de bosser dans un musée. C’est au cours de cette formation que j’ai rencontré Caroline Faye. Caroline et moi ça a été une longue histoire qui a duré plusieurs années. Ça a mal fini, vers la fin on ne se comprenait plus, mais j’anticipe là.

J’ai décroché mon Master Patrimoine sans trop de difficulté. Pendant que Caroline se lançait dans un projet de thèse aussi passionnant que stressant je me suis mis à chercher du travail. J’ai trouvé un boulot assez cool au Musée des Abattoirs. C’était pas tout près de mon appart mais j’aimais trop mon petit chez moi pour vouloir bouger. J’ai essayé trois fois de passer mon permis, je me suis planté trois fois. Le bus et le vélo c’est  bien au final. Caroline vivait beaucoup moins avec moi que durant ses années de Master. Elle disait qu’elle avait besoin de calme et de solitude pour bosser. On partait régulièrement en vacance ensemble dans divers pays. Tout a commencé à foirer quand elle a proposé de prendre un chat, soit disant comme traitement thérapeutique à ma phobie. J’ai crisé sans crier garde. Je le regrette mais le sujet n’est plus jamais revenu sur le tapis. Ça a jeté un froid entre nous, surtout que bouffé par sa thèse et son stress elle était de moins en moins patiente à mon égard.
On a décliné lentement comme ça pendant un peu plus d’un an. Les derniers mois on ne faisait plus du tout l’amour. J’ai fini par rompre. Elle m’a traité d’égoïste, m’a détesté, m’a accusé de la poignarder dans le dos pendant qu’elle était faible. Elle a même cassé les affaires que j’avais laissé chez elle. Peut-être avait-elle raison, je suis passé à autre chose dans tous les cas.
Le rugby et mes copains, tant de sport qu’au boulot, m’ont beaucoup aidé à passer cette mauvaise passe. Je me suis réhabitué au célibat et à ne vivre qu’à mon propre rythme. Sans doute cette insouciance a du inquiété mes parents car ils ne tardèrent pas à m’envoyer Fabio dans les pattes.
Ce n’était pas la première fois que je le revoyais depuis notre séparation mais notre relation n’avait jamais été aussi fusionnelle qu’à l’époque. Fabio arriva chez moi comme une boule de bowling dans un jeu de quille. Vivre en couple c’est une chose, devoir gérer quelqu’un s’en est une autre. Les premiers temps furent difficiles, j’avais pris beaucoup d’habitude de célibataires et le jeune Fabio n’avait pas du tout le même rythme de vie que moi. Il me contamina avec ses jeux vidéos, hobby que j’avais abandonné depuis plusieurs années déjà. Je devais à la fois veiller à ce qu’il bosse, veiller à ce qu’il fasse sa part des tâches ménagères, veiller à renouer le lien et veiller à maintenir ma carrière à flot. Pas évident comme équilibre à trouver !

Malgré tout, tout ça m’a rappelé que j’adorais mon petit frère et que cette relation quasi fusionnelle m’avait beaucoup manqué.

Ah. Une ombre au tableau malgré tout, Fabio aime rendre service aux gens, souvent sans s’assurer au préalable qu’il avait les moyens de rendre service. Il ramena un chat chez moi… Enfin, chez nous. Instinctivement j’ai refait une crise, la même qui fissura mon couple quelques temps plus tôt. Les gens sont toujours surpris quand ils se retrouvent soudainement face à un cas de phobie soudaine. Fabio était au courant, mais  après toutes ces années je crois qu’il avait minimisé ce que je ressentais vis à vis de ces bêtes. Il ne comprenait pas à quel point cet animal me terrifiait. Le pire, au-delà de ma propre frayeur, c’est que mon propre frère avait peur de moi.
Même si on a réglé le sujet assez vite (j’étais prêt à passer la nuit barricadé dans la salle de bain il faut dire) cela reste un des plus mauvais souvenir de ma vie. Je m’en veux tellement, mais en même temps je ne sais pas faire autrement. C’est… viscéral…

Il n’a jamais recommencé, et après quelques mois de froid la situation est redevenue normale. Je crois que ça m’a quand même sacrément porté sur le cerveau, parce que ces derniers temps Fabio est devenu de plus en plus présents dans mes rêves.


Post Rp.


Et une journée de plus !

Je me dis cette phrase quasiment chaque soir lorsque ayant fermé la porte de ma chambre je me laisse tomber sur mon lit défait. Je ne sais pas pourquoi je sacrifie à ce rituel systématiquement, je crois que ça date de mes trente ans. Je croise tranquillement mes mains derrière ma nuque et j’enlève mes chaussettes en jouant  de mes pieds et de mes orteils. Je fixe inutilement le plafond blanc au-dessus de moi en écoutant mes muscles endoloris se plaindre. Le match d’aujourd’hui était particulièrement animé. La gamelle que je me suis prise valait clairement le détour. Au loin j’entends les bruits étouffés de la console dans le salon, Fabio ne se couchera pas avant un bout de temps. J’ai essayé pendant un temps de lui enseigner les vertus de se coucher de bonne heure mais non seulement il n’a pas compris la référence littéraire mais en plus j’ai constaté que je me couchais de plus en plus tard à son contact. Je ferme brièvement les yeux.

Sans beaucoup d’énergie j’enlève mes vêtements et je mets mon caleçon pour dormir. J’active mon antique lecteur de cassette et j’introduis une vieille bande du groupe Archive. En général je préfère le silence pour dormir mais occasionnellement j’aime bien écoute un vieux groupe des années 90 voir 80. Fabio dit que c’est le premier pas vers la ringardise et que je deviens gâteux. En général je riposte en mettant le son suffisamment fort pour qu’il l’entende depuis sa chambre. On va assez loin sur ce genre de délire, ça fait du bien d’avoir quelqu’un avec qui rigoler sans que ça soit nécessairement un conjoint.

Je me couche finalement, non sans avoir réglé mon réveil. Encore une fois, depuis quelques temps je me pose une question rituelle. Est-ce que Fabio sera là ?

Je ne sais pas pourquoi, je rêve tout le temps de mon frère en ce moment. Même quand le contexte de mes fantasmagories nocturnes ne s’y prête pas il est là, il me parle, il me vane. Je me demande si ce n’est pas une forme de culpabilité ou quoi que ce soit mais chaque jour quand je me lève le vrai Fabio a l’air d’aller parfaitement bien. Il ne m’en veut pas, il me sourit, il rigole. Je dois devenir parano car j’ai parfois presque l’impression qu’il sait qu’il est omniprésent dans mes songes. Comme un léger sourire en coin. C’est… perturbant. Il y a juste une fois où j’ai été tranquille. Je rêvais de mon ancienne vie de couple avec Caroline, nous étions tous les deux en train de faire l’amour et Fabio est arrivé. Il est reparti aussi sec le visage tout rouge. Je ne crois pas me souvenir l’avoir revu de la nuit… Je l’ai à peine vu de la journée non plus d’ailleurs, comme s’il m’évitait. Quand je dis que c’est bizarre…

Je ferme les yeux en soupirant. On verra bien. Depuis quelques temps le Fabio de mes rêves est devenu assez déplaisant. Non pas qu’il soit agressif ou quoi que ce soit, il ressemble à mon vrai frère, mais il ne cesse de parler de mes peurs, de chats, de me confronter à moi-même. Ça me rend assez nerveux. J’ai essayé de le repousser une fois où son discours est devenu trop oppressant mais il s’est changé en diamant et je n’ai réussi qu’à me couper sur ses arrêtes tranchantes. En diamant quoi. J’ai trop fantasmé sur Emma Frost pendant mon adolescence. J’imagine mon frère dans le mini-costume de la mutante et dans la solitude de ma chambre je rigole un coup.

Je ne me rappelle pas à quel moment mes réflexions ont basculé dans le sommeil. Je suis dans un parc. Je crois que c’est un parc, il y a beaucoup de verdures, des arbres, une puissante odeur d’humidité qui me rappelle quelque chose de lointain. Un souvenir exotique sur le bout de la langue. Paradoxalement quelque chose dont je n’ai pas envie de me souvenir.

-Yo !

Je tourne la tête pour voir Fabio arriver tranquillement vers moi, les mains dans les poches. Il porte un costume bizarre, comme sorti d’un de ses RPG japonais. Il me sourit chaleureusement en regardant le paysage autour de nous.

-L’harmonie des couleurs tu connais pas ?

Fabio s’arrête étonné. Il jette un rapide coup d’œil à son improbable panoplie de cosplayeur fou et fait la moue.

On verra bien comment tu seras sapé quand t’y seras.

De quoi tu parles ?

Il ne me répond pas, se contentant de me sourire à nouveau. Bon sang ce qu’il est agaçant quand il fait ça ! Il déambule autour de moi, visiblement très intéressé par l’environnement végétal qui nous entoure. Tout est flou, ondulant, comme à travers le reflet d’un bassin d’eau. Des connexions illogiques apparaissent par endroit, comme s’il manquait des détails ou des fragments à ce souvenir. Oui, je suis convaincu qu’il s’agit d’un souvenir maintenant. Un souvenir qui me fait peur au point de vouloir ne pas m’en rappeler.

C’est nouveau non ? Poursuit Fabio comme si de rien n’était. Je ne t’ai jamais vu là.

C’est un parc, répond-je en marmonnant. Quelque chose me met vraiment mal à l’aise ici, l’odeur se fait plus oppressante, comme si le souvenir commençait à forcer les portes de ma conscience. Mon instinct insiste d’autant plus : je n’ai pas envie de me souvenir. Je ne dois pas me rappeler quoi. Je dois penser à autre chose.

Fabio se tourne à nouveau vers moi, son regard est soudainement devenu beaucoup plus intense. Par défaut je pense à Toulouse, le stade où je joue avec mes copains, la grande toile de Picasso exposée à mon boulot au Musée des Abattoirs, les Colonnes Buren sur la Cour d’honneur du Palais-Royal. Par endroit les arbres semblent s’écarter fugacement et me laissent entrevoir ces lieux vers lesquels j’essaye de m’évader à tout prix. En vain, quelle que soit l’allée que je prend je me retrouve sans cesse au même endroit. Alors que je commence à paniquer Fabio pose doucement sa main sur mon épaule.

Non, ne lutte pas, ne fuit pas. Tu dois rester ici.

Tu déconne sec frangin, dis-je en écartant sèchement sa main, cet endroit craint. Il pue…

Le mot reste coincé dans ma gorge. J’ai mis le doigt sur quelque chose, quelque chose de décisif. Non, il ne faut pas…

Oui ? Insiste Fabio, cet endroit pue quoi ?

C’est… Je… S’il te plaît laisse-moi tranquille !

Où sommes nous Romy ?

J’explose finalement.

Merde ! Je sais très bien où nous sommes ! J’ai beau faire semblant, je m’en souviens très bien ! C’est le zoo de New Delhi, cet endroit pue la mort !

Alors que je prononce ces mots affolés tout devient plus net autour de nous. Comme si avoir nommé ce lieu le libérait des limbes du souvenir et lui redonnait corps. Des cages surgissent du sol le long des allées, masquant le contour indistinct d’animaux que je ne connais pas. Des panneaux que je ne comprends pas indiquent des lieux et des allées où je ne veux pas aller. Et au sol, au sol… Une tâche s’étend, rouge vive. Elle ne cesse de s’étendre, implacable, comme une onde que rien n’arrête. Une puissante odeur de sang s’empare de l’endroit alors que c’est sur moi que les barreaux ont l’air de se refermer.

Nous y voilà… Murmure Fabio alors que ses propres bottes pataugent dans le sang. Il recule doucement.

Fab’ ! Ne me laisse pas là ! Pas tout seul !

Je suis désolé Romy, mais tu dois affronter ça seul. Il continue de reculer, sa forme devient moins distincte. Son visage laisse apparaître une profonde détresse. Ça va devenir dangereux pour moi si je reste. Malgré tout… Malgré les apparences tu es bien plus en sécurité que moi ici. Je… Je suis désolé, sois fort, affronte ta peur.

Je veux lui crier quelque chose mais il est désormais hors de portée. Il disparaît finalement de mon champ de vision. Non, pas seulement de ma vue, il disparaît de mon rêve, de ma portée. Il ne pourra plus m’aider. Pétrifié de terreur je tombe à genoux dans le sang et je commence à sangloter.

Un grognement retenti devant moi, comme le grondement du tonnerre. Je n’ose pas relever les yeux, je sais ce qu’il y a devant moi. Il mastique non loin de moi, ivre de son œuvre de mort. Il me tourne le dos, il ne m’a pas encore remarqué. Si je ne bouge pas, si je ne le vois pas il ne me remarquera pas. Peut-être qu’il me laissera tranquille, peut-être qu’il va partir. Bon sang, je ne veux pas le voir, j’ai tellement peur.

« Sois fort. »

Malgré moi j’écarte les doigts qui me masquent la vue. La Bête… La Bête me regarde. Elle a tourné la tête au même moment où j’ai osé la voir. Sa gueule dégouline de sang, à ses pieds gît un homme brisé. La Bête… Elle est si grande… Si puissante, ses yeux me regardent avec une joie malsaine, comme si elle savourait l’agonie de ma terreur. Ce n’est plus un tigre, plus comme dans mes rêves. La Bête, les bêtes ? C’est un amalgame, un amalgame de félins entrelacés, des chats de toutes les couleurs qui forment collectivement un tigre monstrueux. Un patchwork de couleurs qui serait grotesque s’il ne faisait pas naître en moi un effroi aussi abject. Tous ces chats crient, pleurent, crachent, grognent. Certains sont enjôleurs, d’autres agressifs mais leur voix se confondent toutes pour former un seul tout. Mille voix différentes comme un chœur désynchronisé.

-Tu es à moi.

La Bête fait un pas vers moi. Je me recroqueville encore un peu plus.

-Ta peur est mon dû. Ta chair sera mon festin.

« Sois fort. »

Je suis Romuald Duvalles, une sacré masse de muscles et de force, les gens s’écartent quand je me fraye un chemin dans une foule. Et pourtant, me voilà roulé en boule sur moi-même, le visage inondé de larmes et hoquetant péniblement. La Bête ricane cruellement, elle fait un nouveau pas dans ma direction. Elle prend son temps.

-Ton frère ne peut pas t’aider. Il a pris des risques en venant jusqu’ici, les « Dames » le retrouveront. Elles sont en chemin. Toi…

Son dernier mot est prononcé en sifflant, langoureusement. Comme un prédateur monstrueux qui courtise amoureusement la proie qu’elle enserre entre ses griffes. Elle a raison, je suis à elle… Je ne suis rien… Je suis…

La Bête s’approche encore d’un pas, puis d’un autre. Le sol tremble à chaque fois qu’une de ses pattes composites s’écrase au sol, faisant bouillonner le sang sur son sillage. J’ai à nouveau fermé les yeux, incapable d’en soutenir plus. Je sens son souffle chaud sur ma nuque exposée. Avec une telle taille elle pourrait me gober tout rond mais ce n’est pas sa mâchoire que ma chair attire, ce sont les centaines de petites gueules aux dents pointues qui claquent et salivent d’impatience. Quelques gouttes de sang encore chaud viennent se perdre dans mes cheveux.

-S’il te plaît Fabio... Ne me laisse pas tout seul...

« Domine ta peur. »

-Ça suffit.

Je me redresse soudainement. Je n’ai rien dominé du tout, j’ai toujours autant la trouille mais j’en ai marre de ce petit jeu. Je regarde le tigre géant dans les yeux, il est tout près de moi, figé par une surprise qui sied mal à ses traits félins.

-Je ne crois pas que tu sois bien placé pour décider de quoi que ce soit petite proie.

-Il n’y a pas de jeu, je ne bouge même pas. Finissons-en.

Une lueur d’hésitation passe dans les yeux ardents de mon interlocuteur. Mon cœur bat à toute vitesse. Je crois que je vais vomir ou m’évanouir. Peut-être les deux. Je veux juste que ce cauchemar s’arrête. Elle grogne, un des chats qui compose la masse de la Bête pousse un long feulement qui déchire la nuit. Malgré la terreur qui me glace le sang je la regarde toujours en face.

-Je vais te déchirer en morceaux, susurre t-elle, j’enfoncerai mes griffes délicates dans tes yeux et la chair tendre de ta gorge. Tu vois l’homme au sol ? L’Indien mort qui hante tes rêves depuis si longtemps ? Ce n’est qu’un encas, ce n’a jamais été autre chose qu’une amuse bouche avant de passer au plat de résistance…

Là, je n’en mène vraiment pas large. L’option « chier dans mon froc » vient de rejoindre la liste des réactions envisageables. Pourtant je ne regarde pas le corps brisé qui gît un peu plus loin. Je fixe la terreur absolue.

Et visiblement ça la met dans une rage noire.

-REGARDE-LE !

Je la regarde en face, elle n’attaque pas. Elle ne peut pas attaquer. Elle fulmine littéralement, partout sa fourrure, ses fourrures s’hérissent. Elle ne peut pas attaquer, elle peut juste me regarder fixement.

Les yeux…

-Tu ne peux rien me faire c’est ça ?

Elle ne répond pas. Je comprends que ce n’est pas à cause de mon insolence qu’elle est en colère, mais parce qu’elle perd le contrôle. Elle pourrait me couper en deux d’un geste mais elle ne fait rien. Elle ne peut rien faire.

C’est comme ça que les chats fonctionnent c’est ça ? Lorsque deux chats s’affrontent ils se fixent en se défiant mutuellement. Au premier qui cèdera ou paniquera. Les grands félins aussi, ils…

-Tu n’es pas un chat ! Tu n’es qu’un bout de viande sur lequel faire ses griffes.

-Mais c’est pareil pour leurs proies non ? Ils n’attaquent jamais s’ils ont un contact visuel avec leur proie. Elle pourrait s’enfuir ou riposter si elle les voit venir. Mon père m’avait raconté ça il y a longtemps…

La Bête patience, elle tente le tout pour le tout, elle se jette sur moi de toute sa masse. Je vais pas m’évanouir ou quoi que ce soit, je vais tout simplement crever.

-JE VAIS TE BRISER L’ECHINE !

-Va te faire foutre.

Je n’ai pas la moindre idée d’où j’ai trouvé le courage pour lancer ça. Suspendu dans son élan la Bête se redresse, outragée, et me surplombe de toute sa hauteur. Sa présence est écrasante. Les mille petits visages félins qui parcourent son corps crachent à l’unisson. Un immense chœur furieux hurle sa rage.

-COMMENT OSES-TU ?!

-Va te faire foutre !

Bon sang, je joue avec le feu là. Je crois que ce que mon père m’avait raconté ne concerne que les chats, pas les lions ou la plupart des grands fauves. Au fil des années ma peur s’est cristallisé sur les petits félins. Je n’ai jamais rencontré de fauves après tout. Elle pourrait faire une exception à la tradition.

-Tu crois que tu as gagné ?

Elle retombe lourdement au sol. Une brume rouge s’échappe de sa gueule.

-Tu crois que tu es libre ?

Son visage monstrueux s’approche du mien, sa voix est douce, caressante.

-Tu ne perds rien pour attendre… Il n’y a pas un endroit en ce monde où tu pourras te cacher. Tu ne pourras pas éternellement m’avoir à l’œil, tu ne pourras pas éternellement surveiller les ténèbres. Nous te traquerons jusqu’au plus profond de tes pires cauchemars, nous surgirons de là où tu ne nous attends pas et nous dégusteront la moelle de ta frayeur.

Elle est tellement proche de moi que je sens le bout de ses poils contre ma peau. Une petite langue râpeuse surgie dont ne sait où lèche lentement les traces de larme sur ma joue. Ses derniers mots sonnent comme une promesse.

-Je te laisse partir car je sais que je prendrais un plaisir infini à te pourchasser…

Elle recule, de toute sa hauteur. Colossale, impitoyable mais domptée, la queue basse. Elle disparaît peu à peu dans les ombres. La dernière image qui me reste d’elle est un sourire féroce.

Je me réveille en sursaut.



Autres.




  • Aime : Le Rugby, la franche camaraderie, l’art sous toutes ses formes, la tranquillité. Son frère.
  • N'aime pas : Les chats ! Devoir lever son frère de force le matin. Qu’on le fasse chier parce qu’il dit « pain au chocolat ».
  • Particularités, autres : Tatouage abstrait sur l’épaule.
  • Niveau d'étude hors de Dreamland : Etudes terminées (bac+5), salarié dans la vie active.

  • Comment avez-vous découvert le forum ? Par Fabio, qui est ami avec Google (je n’ose pas lui dire que c’est pas quelqu’un de réel).
  • Première impression : Woaw, faut oser le vert pour les cheveux.
  • Pour les DC (double compte) ou TC (triple compte), qui a donné son accord Ma schizophrénie ne s’est pas encore déclarée mais c’est gentil d’y penser !
  • Avez-vous lu les règles et les respecterez-vous ? Oui.
  • Code de validation : Validé par Clem Free



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Clem Free
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MessageSujet: Re: Présentation de l'ainé Duvalles Présentation de l'ainé Duvalles EmptyMer 17 Déc 2014 - 22:42
Bienvenue sur le forum ! Ça fait toujours plaisir de recevoir un groupe d'ami (okay, un duo) surtout au vu de la qualité de vos fiches.

Pour toi comme pour ton camarade, il n'y a rien de méchant à signaler, bien au contraire. Le style est vivant et très agréable à lire. Aucune faute ne s'est signalé à mon attention (ladite attention n'est pas experte à ce jeu là, mais bon). Toutes les parties se valent mais mention spéciale à la confrontation avec l'amalgame félin/cauchemar ^^

Si on veut pinailler (et j'aime pinailler) je te ferais remarquer que, même s'il fallait moins d'une demi-seconde pour repérer les dialogues dans tes textes, des guillemets (ou mieux, des couleurs pour les personnages principaux) n'auraient pas été de trop afin de les repérer ; surtout lorsque des textes se cachaient dans des (petits) paragraphes.

Cela mis à part, le tout mérite facilement une validation en tant que Morpheur rang 3 ! Il n'y a plus qu'à attendre un avis corrélatif de la part d'un collègue et tu pourras allez faire ta fiche technique ^^
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Kala Kourou
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MessageSujet: Re: Présentation de l'ainé Duvalles Présentation de l'ainé Duvalles EmptyJeu 18 Déc 2014 - 2:51
C'est la première fois que je lis une présentation d'une seule traite O.O Bravo, j'ai beaucoup aimé ta présentation, surtout le post RP Very Happy

J'ai vu quelques fautes, mais elles sont très petites et ne gênent absolument pas la lecture de la présentation.

Clem t'a déjà fait la remarque concernant les dialogues donc je ne vais pas redire la même chose.

Le pouvoir est validé, et la présentation également, au rang 3 en tant que morpheur !

FELICITATIONS !

La présentation est classée Very Happy Tu peux aller faire ta Fiche Technique ^^
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https://www.youtube.com/channel/UCq05Z8FNAeW8AlRhlEq_vsQ
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MessageSujet: Re: Présentation de l'ainé Duvalles Présentation de l'ainé Duvalles Empty
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Présentation de l'ainé Duvalles

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