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[Quête solo] le psy malgré lui

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Alan Rin
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MessageSujet: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyDim 13 Oct 2013 - 21:10
Relouland. Royaume de Dreamland dans lequel se retrouvent inévitablement les rêveurs tracassés par la paperasserie de la vie réelle. Ce royaume aussi accueillant qu'un ours que l'on aurait sorti de son hibernation propose la fine fleur de ce que le progrès de la civilisation avait engendré : Les papiers, Les bureaux, les papiers à remplir, le retard, les papiers à remplir d'extrême urgence, les files d'attente, les papiers-à-aller-chercher-à-un-autre-guichet, les fonctionnaires, les papiers-perdus-repassez-demain, les emplois du temps trop chargés, et les toilettes sans papier.

Si jamais vous vous endormez sur une rédaction de français incompréhensible, ou après avoir rédigé un énième CV pour une entreprise dont vous connaissez à peine le nom, ou encore dans une geôle de prison en vous demandant quand viendra le procès qui permettra enfin à votre avocat de prouver votre innocence, prenez garde ! Vous risqueriez de vous retrouver dans cet enfer d'administration, de certificats et de courrier en retard.
Quand vous rouvrirez les yeux sur le monde réel après une terrible nuit, vous vous féliciterez d'avoir pu vous réveiller sans avoir dû effectuer les formalités d'usage.

Etant donné que ce royaume est le plus grand producteur de stress que tous les royaumes-cauchemar de la zone quatre réunis et d'irritation que le royaume des pingouins basketteurs lui même(Dans toute l'histoire de ce dernier, les pingouins n'ont jamais pu marquer un seul panier à cause de leur petite taille et de leurs ailes peu pratiques pour lancer un ballon),Relouland était la terre promise pour Hans Elmington, psychologue de renom, car la totalité de la population de la zone est pour lui un potentiel client. C'est pourquoi cet éminent personnage ne tarda pas à créer le premier et le plus influent cabinet de psychologie de Dreamland quand celle-ci devint populaire dans le monde réel, et y exerce depuis lors. On raconte que Freud lui même fut client du docteur Elmington, ce qui lui fit découvrir sa vocation.

...
Billevesées ...
Je vais vous raconter, moi, la vérité sur le docteur Hans Elmington !
Mais commençons par le commencement...

________________________________________________________________________


Quand j'apparus la première fois dans ce royaume en tant que voyageur, je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait. Non seulement je ne connaissais pas la zone, mais en plus j'étais un nouveau venu à Dreamland. Et donc, alors que je flanais naïvement entre les bureaux et pestais contre les deux corbeaux m'accompagnant qui contribuaient grandement à rendre ma nuit encore plus pénible, je ne pensais pas que les événements dégénéreraient à ce point là.


Cela faisait un moment que j'étais bloqué à Relouland, et je tournais en rond en cherchant vainement le chemin de la sortie. Dans ma recherche, mon attention fut attirée par un grand nombre de personnes et créatures diverses s'amassant devant une grande porte en bois. La foule semblait vouloir entrer dans le bâtiment, mais elle se trouvait obligée de patienter en attendant son ouverture.

Les cohues devant les guichets, ce n'était pas le genre de scène qui manquait dans le coin, mais celle que j'avais sous les yeux était particulièrement importante, du moins assez pour attirer mon attention.

Curieux et naïf, je m'approchais pour essayer d'en savoir plus. Et c'est là que je croisais le regard d'une jeune femme blonde qui portait un tailleur très strict et des chaussures hauts-talons. Elle avait vingt-cinq ans à vue de nez, se tenait un peu à l'écart de la masse, et observait les alentours depuis un moment, comme à la recherche de quelque chose.
Elle était plutôt jolie. Non. Je la refais.
Elle était carrément belle. Son corps, son visage, ses cheveux, je n'arrivais pas à trouver le moindre défaut. Si aphrodite avait décidé par caprice de revêtir un uniforme de bureau, ce serait à peu près ce à quoi elle ressemblerait. Du coup, je m'étais immobilisé entre deux pas, et la regardais bêtement, comme hypnotisé.

Cependant, quand mon regard croisa le sien et qu'elle commença à me fixer, je déchantais bien vite.

C'était les yeux d'un prédateur qui m'observaient, un prédateur cherchant une proie, et en y réfléchissant après coup, je suppose que j'en faisait une parfaite cette nuit là, à errer comme un idiot en espérant vainement trouver une échappatoire à ce royaume stupide.
Alors que la jeune femme m'observait depuis quelques secondes à peine, mon corps tout entier fut pris d'un tremblement incontrôlable, comme pour me prévenir du danger qui me menaçait. Si à ce moment là je m'étais enfui, peut être que j'aurais pu passer une nuit sans soucis. Ou peut être pas.

Avant que j'eu le temps de réagir, elle marchait déjà vers moi à grandes foulées. Un instinct bestial me submergea, m'ordonnant de fuir à toutes jambes le plus vite possible. Je me sentais comme une gazelle qui venait de débarquer par erreur au milieu d'une famille de lions affamés.

Plus par instinct qu'autre chose, je me retournai brusquement pour partir dans la direction opposée, mais une poigne de fer agrippa mon avant-bras.

"Salut, t'as une minute?"

La terrible emprise qui me maintenait prisonnier faisait contraste avec le magnifique sourire que me montrait la jeune femme. C'était un sourire éclatant, rayonnant, qui aurais fait instantanément fondre mon cœur de glace si je n'avais pas la désagréable impression que mon agresseuse était sur le point de me dévorer comme un vulgaire éclair au chocolat.

"Euh ... pas vraiment ..."

Ma déclaration n'eut pour effet que de renforcer le sourire de mon interlocutrice, ainsi que de sa prise sur mon avant-bras.

"Tu vois, je suis vraiment ennuyée, je suis dans une situation délicate. Mais je suis persuadé que tu pourras m'en sortir."

Eh bien non, vous vous êtes trompée. Je ne veux pas vous aider et j'ai l'impression que si je reste dix secondes de plus en votre présence, on va me retrouver noyé dans un bassin d'ennuis.

"On est pas tranquille ici, suis moi à l'intérieur d'accord ?"

C'était une question rhétorique bien sûr. Plutôt que de la suivre, je me fît traîner sur tout le chemin tandis que le terrible étau faisant pression sur mon bras m'empêchait de m'enfuir. La seule solution pour me libérer aurait été de me l'amputer, et je n'avais ni les moyens, ni le courage pour le faire.

Ma kidnappeuse traversa la foule qui avait attiré mon attention quelques minutes plus tôt, tout en me traînant comme un sac de pommes de terre. Elle parvînt devant la porte et sortit une clef de sa poche avec sa main restante, tandis que les badauds qui se massaient autour de nous poussaient des soupirs de soulagement. J'avais un très mauvais pressentiment.

Elle déverrouilla la porte et se retourna vers les visiteurs.

"Le cabinet va ouvrir dans dix minutes. Attendez jusque là d'accord ?"

Elle livra encore un de ses ravissants sourires pendant que les intéressés opinaient sagement comme des enfants de maternelle qui obéiraient à leur maîtresse.

Elle me traîna ensuite à l'intérieur d'une sorte de salle d'attente, puis se retourna vers moi sans me lâcher pour autant.

"Tu me sauves vraiment la vie tu sais, quelle chance j'aie que tu aies accepté !"

Hein ? Qu'est-ce que je suis censé avoir accepté ? Et si je te sauves la vie, qu'en est-il de la mienne ?

"Vois-tu, nous sommes dans le cabinet de psychologie de monsieur Hans Elmington, le meilleur psychologue de Dreamland !"

Impressionnant ! J'aimerais vraiment rencontrer un tel individu, mais avant ça, puis-je partir ?

"Malheureusement, il semble être en retard aujourd'hui, alors qu'il a une tonne de rendez-vous !"

Oh, comme c'est triste ! Je peux partir maintenant ?

"C'est pourquoi il faut que quelqu'un le remplace avant son retour !"

C'est vraiment interessant, mais l'heure tourne et je dois parti... Hein, Quoi ?!

Un terrible frisson me parcourut l'échine, et à mon regard incrédule la jeune femme me répondit par un de ses magnifiques sourires. Poser la question de l'identité de ce remplaçant aurait été idiot tellement la réponse était évidente.

"Je ne suis pas sûr d'être capable de ... je veux dire ... Je n'ai pas fait d'études ..."

Je retournais désespéremment pour chercher le soutien de mes deux compagnons ailés, qui étaient restés jusque là dans un profond mutisme tandis qu'ils me suivaient en sautillant. Munin me lança un regard compatissant, tandis que son compère sembla se foutre de ma gueule silencieusement.

Vous deux ... Vous allez me le payer, j'en fait le serment !

Je me retournais vers la magnifique blonde qui m'avait capturé et tentais vainement d'argumenter.

"Enfin ... je veux dire ... Je ne sais absolument pas comment faire ..."

"Ne t'inquiètes pas, c'est très simple ! Il te suffit de prendre un air profond et de parler aux clients en utilisant des mots compliqués. Si tu n'en connais pas, tu n'as qu'à en inventer, l'important c'est que ça aie l'air intelligent. Soignes ton regard d'ailleurs, là tu as juste l'air stupide." Me reprocha t'elle.

A qui la faute ?

Elle me fit un adorable clin d'oeil.
Aaaargh... Comment puis-je me défendre fasse à ça ? Ça devrait être criminel d'utiliser des méthodes pareilles !

"Rassures toi, tout va bien se passer, même un enfant pourrait le faire."

Permets moi d'en douter.

"Au fait, en public, appelles moi mademoiselle Loyal, mais entre nous, tu peux m’appeler Linda"

Un nouveau clin d’œil brisa ma détermination plus efficacement qu'une frappe de mortier, et je me fit pousser bon gré mal gré dans un couloir vers ce qui était censé être mon bureau. De nombreuses peintures de psychologues célèbres me jaugeaient d'un air sévère depuis les murs.

Nous arrivions dans un bureau d'un style très évidé. Il était doté d'un secrétaire, de quelques chaises et d'une plante en pot pour toute décoration, et une grande baie vitrée fournissait l'éclairage de la pièce.

Je me laissais faire gentillement quand Linda me força à m’asseoir dans le fauteuil capitonné se trouvant derrière la table de travail. Je grommelais une phrase de protestation auquel elle me répondit par un nouveau sourire.

clic !
Après qu'un déclic en dessous de mon siège se soit fait entendre, la jeune femme consentit enfin à me lâcher le bras. Pris d'un horrible doute, je regardais dans la direction de la source du bruit et je me décomposais.

Par un astucieux mécanisme ressemblant à une menotte, ma jambe droite avait été attachée au fauteuil, m’empêchant de m'échapper.

Je jetais un regard désespéré à la jolie blonde qui me répondit en me tirant la langue d'une façon adorable avant de quitter la pièce en fermant la porte derrière elle.

Je m'étais fait avoir d'une façon tellement stupide que tout mon arbre généalogique devait se retourner dans sa tombe. Alors que j'essayais vainement d'enlever le mécanisme coinçant ma jambe,j'avais l'impression que les quatre cavaliers de l'apocalypse me regardaient en ricanant.

Après avoir passé quelques minutes à m'apitoyer sur mon propre sort, une voix me tira de ma rêverie.

"Vous êtes bien installé ? Je peux vous envoyer les premiers clients ?"

Je regardais avec incrédulité ce qui m'avait adressé la parole. Une autenthique fougère. Avec la voix de Linda.

"Ne vous inquiétez pas, C'est moi. J'ai installé un petit engin qui me permettra de t'entendre et de te parler. Ca me permettra de vérifier que tout se passe bien."

Ça vous permettra de me surveiller, vous voulez dire !

"Euh ... Vous être vraiment sûre pour me laisser faire ça ? Je vous assure que je n'ai aucune connaissance en psy-"

"Tout ira bien, ne vous inquiétez pas !" Me coupa t'elle
"Bon, nous pouvons y aller ? Je vous envoie le-"

"Attendez !"

Cette fois-ci, c'était moi qui la coupais.

Je venais de remarquer que Hugin et Munin n'étaient plus en vue depuis un moment. Depuis que j'étais entré dans le bureau en fait. Je n'avais pas l'esprit très clair jusqu'alors, c'est pourquoi cela m'avait échappé jusque là.

"Vous ne sauriez pas ou sont ... Euh ... Les deux corbeaux qui m'accompagnaient ?"
"Vos oiseaux ? Oui bien sûr ! Je les ai mis dans une cage à l'accueil pour distraire les clients. Vous verriez comme ils amusent les enfants, c'est adorable !"
"Oh..."
"Un soucis ?"
"Non, c'est très bien."

La surprise laissa rapidement place à beaucoup d'amusement.
Imaginer les deux compères traités comme de vulgaires oiseaux de décoration me mettait assez en joie pour oublier en partie mon propre sort.
Les deux intéressés devaient probablement pester encore plus que moi à l'heure qu'il est. Ils n'avaient que ce qu'ils méritaient.
Après tout, ces lâcheurs m'avaient abandonné au sort de la magnifique créature qui m'avait kidnappé. Ils n'avaient pas levés la moindre plume pour me venir en aide. ils desservaient cette punition.

"Je vous envoie le premier client. Vous trouverez des lunettes dans le bureau, vous les mettrez pour avoir l'air plus intelligent. Il y a également un bloc note et un stylo. Faites en ce que vous voulez."

Après un coup d’œil dans l'unique tiroir du secrétaire en question, je trouvais le matériel susmentionné. Je le posais devant moi, excepté les lunettes à grosse monture que je plaçais sur mon nez.
Bon sang, je dois avoir l'air ridicule.

En entendant un bruit de pas se rapprochant de mon bureau, je me redressais et m’apprêtais à affronter mon destin.
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Alan Rin
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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyMer 22 Jan 2014 - 15:53
Trois légers coups frappés à la porte sonnèrent le glas des vains espoirs d'échappatoire que j'aurais pu entretenir. Je soupirais avec résignation et révisais une dernière fois ma posture dans une tentative désespérée de ressembler à autre chose qu'un sac de pommes de terre avec des lunettes.

« Entrez ! »

Après une seconde de flottement, la porte s'ouvrit lentement, et un inconnu apparut dans l'embrasure de celle-ci avec hésitation.
Et putain, quel mastodonte ! L'homme, auquel je donnais trente ans, faisait au moins deux bons mètres.  Son visage suffisamment carré pour faire partie du jeu Tetris portait une abondante chevelure rousse qui aurait pu abriter toute une colonie de singes arboricoles.  Ses avants bras, épais comme des tronc d'arbres, portaient d'impressionnantes cicatrices, comme si un bûcheron y avait donné de grands coups de hache. Pour finir, son torse dénudé affichait des tablettes de chocolat qui auraient pu assommer un groupe de trolls. Chacune.
Cependant, alors que je m'attendais presque à ce qu'un personnage de son envergure se mette à faire des pompes dans mon bureau en faisant des blagues macho, celui-ci restait dans l'encadrement de la porte sans trop savoir où se mettre. Il se balançait d'un pieds sur l'autre, et ses mains se serraient et se desserraient continuellement, montrant son hésitation. Son regard timide, voire peureux, parcourait la pièce en m'évitant soigneusement.
Je haussais légèrement les sourcils. Cet homme était à lui seul un magnifique contraste. Une attitude de chercheur d'emploi avant un entretien d'embauche dans un corps de brute épaisse. Je gageais que ce premier client ne serait pas le moins atypique. Si ma présence ici était due à l’œuvre d'une entité quelconque voulant rire un bon coup, elle avait probablement jugée bon de me compliquer la tâche en me faisant traiter les cas les plus difficiles qu'elle avait sous la main. Si je la croisais un jour, je lui projetterais du jus de citron dans les yeux jusqu'à avoir dépouillé de ses fruits tout le citronnier.

Je fis signe à l'individu de s'asseoir(je ne pouvais pas me lever pour l’accueillir à cause du mécanisme qui me bloquait la jambe), ce qu'il fît après un instant d'hésitation. Ce faisant, il me jeta un regard craintif, comme si je pouvais à tout moment me jeter sur lui pour le boulotter. Ha ! Si moi j'étais une menace pour qui que ce soit, cette personne ne serait pas beaucoup plus grosse qu'un moustique, et encore. Jamais je ne serais un risque pour le colosse me faisant face, qui aurait pu me décapsuler d'une pichenette.

Je lui tendis la main et lui demandai son prénom pour briser la glace. Il s'appelait Gregory et continua de me considérer avec des yeux de proie apeurée. Tant pis. Je remis mes lunettes en place(bon sang, je dois avoir l'air ridicule), et m'adressai au gaillard de la voix la plus accueillante possible :

« Alors, quel est ton problème ? »


N'était-ce pas un peu trop direct ? Bah, après tout, l'entretien n'avancerait pas avec un simple échange de politesses. Plus vite l'on mettrait le sujet sur le tapis, et plus vite l'on pourrait s'en occuper. Tant qu'à jouer les psychologues, autant le faire un minimum bien. Était-ce une sorte de conscience professionnelle que je sentais émerger ? Probablement pas. Je cherchais plutôt à en finir au plus vite avec cette vaste mascarade.

Le trentenaire hésita longuement avant de répondre à ma question. Il jouait avec ses mains dans un geste d'anxiété et choisissait ses mots avec circonspection. Ses yeux étaient rivés sur ses pieds.

« Je... Euh... Je n'ai plus goût à rien... » Me répondit-il avec de la déprime dans la voix.

Je lui jetais un regard interrogateur, et lui fis signe de développer d'un geste de la main, ce qu'il fit après avoir ouvert et refermé plusieurs fois sa bouche comme un poisson hors de l'eau.

« je ne trouve plus de... plaisir... dans ce que je fais. Je m'ennuie tout le temps. J'ai perdu toute confiance en moi. » Il me jeta un coup d’œil, puis son regard descendit de nouveau sur ses chaussures « J'avais... une activité. »
Je me penchais vers lui avec un regard encourageant. Ça devenait intéressant. A défaut de pouvoir l'aider ou d'avoir les diplômes pour avoir le droit de le faire, j'étais au moins capable d'écouter son histoire et de lui donner quelques conseils inutiles que je jugerais probablement stupides juste après les avoir prononcés.

« J'aimais beaucoup cette activité, j'en étais fier. C'était ma passion ! » Il s'enhardissait et perdait son attitude de chiot apeuré quand il me parlait de cette occupation. Elle était probablement la clé de son problème. Je redoublai d'attention quand il enchaîna :
« Mais... Ces temps-ci, elle ne me fait plus rien ressentir. Elle m'ennuie presque. J'ai aimé l'aimer, j'aurais aimé continuer à l'aimer, mais je ne l'aime plus. Ça me déprime. Vous pouvez faire quelque chose pour ça, docteur ?» Il me jeta un regard implorant auquel je répondis par mon meilleur sourire rassurant. Malgré ses airs de gros durs, ce gars m'était définitivement sympathique. J'avais une réelle envie de l'aider. Ce qui était dommage, c'est que je n'en était pas plus capable que le siège sur lequel j'étais assis.

« Bien sûr, c'est mon travail, non ? » Je grimaçais intérieurement à cette fausse déclaration. « Y a t'il une raison pour laquelle vous n'appréciez plus votre... Euh... Activité ? De la lassitude ?»
J'évitais volontairement de demander la nature de celle-ci. Même si connaître cette information aurait pu m'aider, ce n'était pas indispensable, et je ne voulais pas  forcer le gaillard. S'il décidait de me la révéler, tant mieux, sinon, tant pis. Je n'allais pas forcer son intimité au risque de l'effrayer.

« Eh bien... Il y a un peu de ça. Comment l'expliquer... Je pense que c'est le manque de difficulté. »
Je haussais un sourcil. De la difficulté ? Cette occupation serait elle un jeu ou un sport ? Peut être un genre de compétition ? Si c'était le cas, il était normal d'y chercher de la difficulté. Un loisir sans challenge est aussi fade que des pâtes sans sel. J'avais déjà joué à des jeux qui demandaient un niveau de jeu inexistant, et ils étaient généralement aussi ennuyants que la pluie. J'avais l'impression de jouer sans avoir de but, comme pour voir passer le temps plus vite. C'était presque comme si je me contentais de contempler mon écran, sans réelle interaction avec lui, tel une vache qui regarde passer un train. Un bonne activité se doit d'avoir un objectif, comme battre son propre record ou parvenir à un certain niveau. Sinon, autant rester au lit et regarder le plafond, ce n'est pas moins productif.

« Je pense cerner le problème. »
J'avais attiré son attention. Il me jeta un regard plein d'espoir.
« Et donc, que viens tu faire ici ? »
Il écarquilla les yeux.
« Euh, essayer de trouver une solution... je suppose... »
« Tu supposes ? » il hocha la tête sans comprendre. « Et tu supposes donc que je vais trouver une solution, c'est bien cela ? » Il opina de nouveau.
Je lui souriais.
« Eh bien, dans ce cas, tu peux sortir de ce bureau. »
Il me fixa avec des yeux ronds et la bouche grande ouverte.

Bon, d'accord. C'était méchant. Mais qu'est-ce que je pouvais bien faire d'autre ? Il était mignon à déprimer pour quelque chose d'aussi trivial que de la perte d'intérêt pour une activité quelconque, mais qu'avais-je à faire la dedans ? Je ne savais même pas en quoi celle-ci consistait ! La flamme de la passion ne se rallume pas avec une simple allumette. Essayer de forcer son cœur à apprécier quelque chose qui ne l'intéresse plus est aussi vain que de vouloir allumer un feu avec un arrosoir rempli d'eau.

« Tu m'as très bien entendu. Tu peux sortir de ce bureau. »

« Mais... Pourquoi ? » Demanda t'il.
« Parce que tu n'as rien à faire ici pardi ! »Il me regardait sans comprendre. «Ta passion doit être bien faible si tu dois te tourner vers quelqu'un d'autre pour te trouver des objectifs ! »

Il restait immobile, ses sourcils froncés dans un geste d'incompréhension. Bon sang, je dois vraiment tout expliquer ?

Je me penchais vers lui et lui expliquais d'une voix compréhensive.
« Tu as deux solutions. Soit tu te trouves une nouvelle occupation, soit tu te trouves de nouveaux objectifs dans l'actuelle. Ce n'est pourtant pas si compliqué ! Une passion qui ne vient pas d'elle même n'est pas une passion. Si celle-ci ne t'intéresses plus, tu ferais tout aussi bien de la laisser tomber.»

Le mastodonte rumina mes paroles en se grattant le front. Je remarquais la disparition de l'attitude craintive qu'il avait quand il était entré dans le bureau la première fois. Ce type était-il un genre de lunatique ? Quoi qu'il en soit, j'espérais que mes paroles remplies de sagesse le guideraient vers la voie de la raison. Son ancienne occupation n'était pas un hôte dont on mange la nourriture dégueulasse avec le sourire pour lui faire plaisir. S'efforcer à apprécier quelque chose n'apporterait rien de bon à mon client. C'était le meilleur conseil que je pouvais lui donner en tant que le psychologue que je n'étais définitivement pas. Le colosse frappa son poing dans le poing de sa main et s'exclama :

« C'est cela, de nouveaux objectifs ! »


Il se retourna vers moi avec les yeux brillants.

« Vous avez raison, évidemment ! J'ai été idiot de céder à la dépression alors que la solution était si simple ! Heureusement que vous étiez là ! De nouveaux objectifs pour raviver la passion, bien sûr ! »
« Euh... Oui, bien sûr ! » Dis-je après une seconde d'hésitation. Je soupirais. Bon, au moins, il était content, c'était déjà ça. Et tant pis si il avait compris de travers ce que j'avais essayé de lui expliquer.

Le mastodonte avait perdu toute réserve. Le comparer à l'homme qui était entré dans mon bureau quelques minutes plus tôt revenait à comparer le jour et la nuit. Désormais, chacun de ses gestes était empreint d'assurance. Il affichait un grand sourire qui m'était destiné. Il Engloutit mes mains dans les siennes avant de les secouer violemment.
« Vous êtes vraiment talentueux ! J'ai bien fait d'écouter les rumeurs. » Il prix une voix de présentateur télé et continua.
« Docteur Hans Elmington. Meilleur psychologue de tout Dreamland. Intelligent. Perspicace. Altruiste. »
Je détournais les yeux, gêné par cet enthousiasme et cet encensement que je ne méritais pas. Je dégageais mes mains du bain-Marie provoqué par la moiteur des siennes, et remis mes lunettes en place.
« Ne vous en faites pas, je ne fais que mon travail. » Ou pas.

Content de lui, l'homme frappa dans ses mains avec conviction, puis continua sur le ton de la plaisanterie.

« Pour ma défense, j'avais de quoi déprimer. Tenez, le dernier gars que j'ai buté ne s'est pas défendu du tout. Il se contentait d'implorer pour sa vie. C'était pathétique. De quoi vous dégoûter du métier. »


Hein ?

Remarquant mon regard interloqué, il enchaîna.
« Ah ! Ne vous inquiétez pas ! Je ne tue que des voyageurs. C'est mon job. Voyageur killer. Il n'y a pas de quoi avoir peur. »

Douche froide.

Pas de quoi avoir peur ? Qu'est-ce que ça signifiait ? Qui était le dégénéré mental qui m'avait envoyé un voyageur killer à la gueule ? Que faisaient les syndicats ? Je réprimais difficilement l'insoutenable envie de me toucher l'oreille pour vérifier que mes cheveux la cachaient convenablement. Le faire aurait irrémédiablement attiré son attention dessus et aurait revenu à lui dire « bonjour, je suis un voyageur, tues moi s'il te plait, hihi♥ ».

« Vous savez, mes débuts n'ont pas été faciles. Je gagnais mes combats à un poil de cul parfois. C'était vraiment excitant, surtout au moment d'achever l'adversaire. »il me parlait avec enthousiasme. « Mais plus le temps passait, et moins mes cibles se défendaient convenablement. Les affrontements devenaient trop facile. C'était vraiment déprimant. »

Je déglutis difficilement. J'avais de la chance dans ma malchance. Ce monstre ne s'était pas rendu compte, pour une raison inconnue, que j'étais moi même une cible potentielle de ses déboires sanguinaires. Cependant, si un rien lui mettait la puce à l'oreille, je me retrouverais dans une situation plus critique que celle d'un fan du PSG à Marseille. D'un revers de la main malencontreux, le titan aurait pu faire de moi une crêpe au sucre sans sucre. Alors si il apercevait qu'il s'était fait berner pendant tout se temps, j'allais me retrouver dans un tel état que je traumatiserais Saint Pierre en arrivant aux portes du paradis. Et il était inutile de songer à m'enfuir, avec l'étau qui m'immobilisait la jambe.

« Mais grâce à vos conseils, docteur, je me sens revigoré ! Mes objectifs étaient trop bas, vous aviez raison, il faut que je revoie tout à la hausse ! Pour commencer, je vais arrêter de cibler au hasard et je vais choisir mes victimes parmi les plus grands voyageurs de la ligue M, voire de la ligue S ! » Il déclamait cela passionnément, comme s'il cherchait à motiver ses troupes avant une bataille. « Bien sûr, rien ne m'empêchera de tuer un faiblard de temps à autres, en guise d'amuse-gueule. » Il me fît un clin d’œil. Je préférais ceux de Linda.

Il me prit une nouvelle fois mes mains les siennes.
« Tenez, le prochain voyageur que je croise, je l’étriperais en votre honneur ! »
« ne vous donnez pas... Cette peine... »
« Et j'écrirais l'adresse de votre cabinet avec son sang ! »
« C'est bien aimable à vous... »

Il me serra vigoureusement la main, me la lâchais et se dirigea enfin vers la porte de sortie. C'est ça, fais vite. Ne te retournes pas.

Il se retourna.

« Vous avez toute ma gratitude docteur ! Vous m'avez sauvé ! Vraiment ! »s'exclama t'il. « Promis, à chaque fois je débarrasserai Dreamland d'un voyageur, je penserai à vous ! Haha ! »
« haha... »

Le son de la porte se refermant derrière lui sonna pour moi comme les trompettes du paradis. Tous mes nerfs, tendus au maximum, relâchèrent tous ensemble la pression et je m'affalais sur mon siège comme une vieille guimauve qui serait restée trop longtemps au soleil. Mon long soupir de soulagement aurait pu gonfler un canot pneumatique à lui tout seul, et si j'avais porté des couches, je crois que je me serais laissé aller. J'ignorais le nombre de vies qui allaient être fauchées par la moissonneuse-batteuse que j'avais relâché dans la nature par erreur, mais j'avais conservé ma propre intégrité physique, ce qui était le plus important.

« Vous voyez que vous vous en êtes sorti ! »

Oh toi... Je jetais à la fougère d’où provenait la voix un regard injecté de haine, et lui répondit avec une voix d'un octave plus haut que d'habitude.

« Tu veux ma mort c'est ça ? Tu voulais me faire tuer ? »
« Comment ça ? »
« Tu es complètement folle de m'envoyer un voyageur killer ! J'ai failli y passer ! »
« mais non. Tu dis n'importe quoi. Il n'y avait aucun ris- »
« Aucun risque ?! Et puis quoi encore ? Si il avait su la vérité, il m'aurait essoré comme une serviette ! »
« Tu divagues complètement ! »me reprocha t'elle « De toute manière, traiter un client différemment parce qu'il a ce genre de loisirs est de la discrimination. C'est indigne de Hans Elmington ! »
« Je ne suis pas hans Elmington ! Je serais aussi raciste qu'il faut pour assurer ma propre survie ! Et pour finir, appeler son 'activité' un loisir revient à mettre les attentats terroristes dans la catégorie des troubles de l'ordre pu- »
« le client suivant arrive, tiens toi prêt. » répliqua t'elle. Elle me raccrocha au nez. La garce.
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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyLun 27 Jan 2014 - 14:03
Je m'épongeais le front en me lamentant sur mon sort. Qu'allait t'il m'arriver désormais ? Quels dangers insurmontables allaient se dresser devant moi avant que je ne voie le bout de la nuit ? Et surtout, quel genre de psychopathe sanguinaire se trouverait être la prochaine personne à franchir le seuil de cette foutue porte ? Après tout, l'entité crapuleuse qui tirait les fils de ma destinée avait fait fort en m'envoyant un voyageur killer en guise de premier client. Si elle jugeait ne pas s'être assez amusée, elle trouverait un moyen ou un autre de faire monter mon désespoir crescendo, je lui faisait complètement confiance pour cela.
Qui allait donc surgir devant moi ? Un androïde programmé pour m'abattre ? Un dragon enragé ? Un percepteur d'impôts ? La triste fatalité qui m'accablait me faisait penser à cette charmante histoire que j'avais entendu je ne savais plus où. C'était l'histoire d'un ogre mangeur d'homme se rendant chez un docteur humain pour se plaindre d'un mal de ventre. Le docteur, dont la peur de l'ogre est surpassée par sa conscience professionnelle, soigne le monstre. Ce dernier, tout heureux, retrouve l'appétit et dévore son sauveur en guise de remerciement. Était-ce là ma destinée ? Allais-je me faire engloutir goulûment par l'un de mes patients ?
C'est sur ces pensées positives que je me fit interrompre par une soudaine série de coups sur la porte, annonciateurs de l'arrivée de l'ennui suivant. Ou plutôt, des deux ennuis suivants.

D'une voix sans entrain, je demandais à l'intervenant d'entrer. Je relevais les yeux quand il s’exécuta pour découvrir non pas une, mais deux personnes. Je scrutais avec une grande surprise le duo de nouveaux arrivants. Ce n'était pas le fait qu'ils soient une paire qui me préoccupait, car il n'était pas rare que plus d'une personne participe avec un proche à une même thérapie qui les concerne tous les deux. Non, ce qui m'ébahissait était l'invraisemblable ressemblance entre les deux individus.
Ils étaient une sorte de parodie de l'image naïve que l'on pourrait se faire de deux jumeaux : La même coupe de cheveux noire tirée en arrière, le même nez fin, le même petit regard impérial, les mêmes sourcils froncés, les mêmes vêtements classieux,  la même moustache soignée, la même montre luxueuse... C'est comme si l'on avait pris l'un des deux et qu'on l'avait copié-collé un mètre à côté.
Et ça allait encore plus loin. Quand je leur fit signe de s'asseoir d'une voix troublée, ils adoptèrent la même démarche, prirent place sur leurs sièges respectifs d'un même mouvement altier, et s'adressèrent le même regard de dédain l'un à l'autre. Je ne sais pas qui était à l'origine de ce magnifique duplicata, mais il avait fait du très bon boulot. En revanche, ce petit coup d’œil qu'ils s'étaient lancés titillait ma curiosité.

« Comment vous appelez vous ? »

ils répondirent en cœur :

« Enchanté, je m'appelle Frank Verne »

Ils se jetèrent un regard furieux, puis se retournèrent vers moi d'un même mouvement.

« Ne l'écoutez pas, c'est moi, Franck Verne. »

Bon sang. Quelle est cette nouvelle mascarade ?

ils se considérèrent de nouveau avec un mélange d'indignation et de fureur dans les yeux, et ce fut le commencement d'une des disputes les plus stupides auquel il m'aie jamais été donné d'assister.

« Monsieur, vous m'indisposez ! » s'offusqua l'un.
« Non Monsieur, c'est vous ! » répliqua l'autre.
« Monsieur, je crois bien que j'étais Franck Verne avant vous... » repris l'un.
« Vous m'excuserez, Monsieur, mais je suis presque sur d'avoir été là en premier. » coupa l'autre.
« Monsieur, vous allez finir par vous faire tirer les oreilles ! » enchaîna l'un
« Monsieur, aucun imposteur ne m'a jamais tiré les oreilles, et vous ne serez pas le premier ! » tempéra l'autre
« Moi, un imposteur ! Monsieur, vous m'insultez... » menaça l'un
« C'était voulu, monsieur... » affirma l'autre.
« Vous m'en voyez navré, Monsieur, mais je pense que vous aventurez en terrain dange-»
« ASSEZ ! »
Excédé, j'avais frappé la table avec violence. En contemplant cet accrochage ridicule, mon agacement était monté croissant jusqu'à ce qu'il prenne l'ascendant sur mes bonnes manières. Je venais de risquer ma vie pendant l'entretien d'avant, et maintenant je devais risquer ma santé mentale ? Je ne crois pas, non. Ce rendez-vous allait se faire dans le calme et la sérénité, ou ne se ferait pas.
Les deux gentlemen me dévisagèrent avec des yeux ronds, probablement surpris de la grossièreté de mon intervention. Je doutais qu'un psy voulant garder son travail se permette de hausser la voix contre ses clients dans le monde réel. Mais voilà, on était à Dreamland, et en ce qui concernait l'envie de garder mon travail... Disons simplement qu'un congé aurait été bienvenu.

« Voudriez vous, messieurs, vous calmer ? » Demandais-je d'une voix bien plus posée que celle que j'avais pris plus tôt. « Vous que nous sommes des gens civilisés... »j'accentuais un peu le dernier mot « Nous allons faire un tour de table pour que chacun puisse m'expliquer sa version des faits sans être interrompu. »

L'idée sembla plaire au duo, et les deux hommes me répondirent par le même hochement de tête. Pour des soucis de narration évidents, je nommerais désormais les deux individus par 'Franck Verne gauche' et 'Franck Verne droite'. Je sous entends par là celui se trouvant à MA gauche et celui à MA droite, pas les leurs bien entendu, sinon ça change tout.

Je donnais la parole à Franck Verne gauche qui commença son histoire avec une voix dédaigneuse.
« Eh bien, en ce qui me concerne, ce charlatan a commencé à se faire passer pour moi quand- »
« Moi ?! Un charlatan ! » S'indigna l'autre.
« Sans. Être. Interrompu... »
je laissais planer le silence quelques instants tandis que je fixais l'inopportun. J'aurais quelques mots à dire à Linda. Non seulement elle m'avait forcé à faire le psychologue contre mon gré, et voilà que je devais faire l'assistante sociale ? 

Franck Verne gauche  reprit son récit.
« Ce n'est pas tant pour moi que pour l'individu à ma gauche que j'ai pris rendez vous avec vous, Monsieur. Ce collant gentilhomme me suit depuis mes débuts de voyageur, ce qui est pour le moins vulgaire. J'aimerais que vous lui fassiez abandonner son penchant pour l'imposture avant que je ne m'en charge moi même, par des moyens moins civilisés. »Cette dernière phrase ne m'était pas réellement adressée, mais je fis comme si elle l'était. D'un mouvement sans conviction, je donnais la parole à Franck Verne droite.
« Mon histoire ressemble étrangement à celle de cet escroc, monsieur. A la différence que c'est moi qui me retrouve contrarié toutes mes nuits par ce grossier personnage. C'est quelque peu fâcheux, car je suis, je vous l'avouerais, un tantinet soupe-au-lait, et que je finirais bien un jour ou l'autre par lui apprendre les bonnes manières. »

je me passais la main sur le visage en soupirant. Je me sentais d'humeur à repriser ces deux là comme des chaussettes, mais réussis néanmoins à garder mon calme. Je posais d'une voix morne une question adressée aux deux guignols. J'en connaissais déjà à peu près la réponse, mais ça ne me coûtait rien de la confirmer.

« Et... À tout hasard... Quelle était votre phobie ? »

« Je crois bien que c'était les copies, Monsieur. »
« Même chose, les duplicatas sont tellement grossiers ! »
« Ils dénaturent la beauté originelle ! »
« C'est honteux ! »
« C'est vulgaire ! »
« C'est bien la seule chose dont nous sommes tous les deux d'accord. »

Bon sang, utilisez vos cellules grises, votre cerveau n'est pas là pour équilibrer le reste du corps ! N'importe quelle gamin aurait compris que vous êtes la même personne ! Les ficelles de ce scénario sont bien trop ridicules. Si un romancier écrivait votre histoire, je parie qu'il serait sur la paille le lendemain !

Consterné par le volume de connerie humaine catalysée par cette paire de bons à rien, j'abandonnais toute tentative de leur faire comprendre quoi que ce soit de plus compliqué que de respirer. Je les parcourais d'un regard désabusé et pris parole d'une voix terne.

« Messieurs, il va falloir faire des compromis. » annonçais-je. « A partir de maintenant, vous allez devoir apprendre à vivre ensemble. »

Les deux gentilshommes me fixèrent avec des yeux ronds, se retournèrent l'un vers l'autre, se jaugèrent quelques secondes, puis se retournèrent vers moi.

« Impossible. »

Je grimaçais. Dans ma tête, je visualisais l'expression 'en prendre un pour taper sur l'autre' avec une très nette clarté. Dans cette image, impossible de savoir avec lequel des deux je battais l'autre, mais ça n'avait que bien peu d'importance. Ils n'étaient qu'une seule et même personne après tout. Une seule et même personne particulièrement contrariante.

Une petite partie de mon esprit se demanda qui était l'original parmi les deux et qui était la copie qui avait été créée par son pouvoir. Une autre répliqua que cela était futile, car à partir du moment ou le duplicata possédait exactement les mêmes souvenirs que son original, on pouvait le considérer comme la même personne. Une troisième partie conclut que copie comme original, les deux me faisaient chier tout autant, et qu'il serait temps que je les fasse partir d'une manière ou d'une autre. Le prétexte de la fin du rendez-vous était inutilisable. Ceux-ci duraient trente minutes et l'horloge goguenarde placée dans le dos des clients me renseigna que seules dix minutes s'étaient écoulées. Vingt minutes de plus en compagnie de cette paire d'imbéciles m'auraient plongé dans une abysse de souffrance et de désespoir, donc il me fallait trouver un moyen de me sortir de cette situation épineuse.

Après quelques minutes de réflexion intensive(durant lesquelles les deux idiots pensaient que je m’occupais de leur cas), je parvint à une solution. Avec un sourire intérieur, je frappais dans mes mains et pris parole avec le plus grand sérieux.

« Messieurs, j'ai bien peur que cet histoire ne soit pas dans le cadre de mes compétences. »

Surpris, les deux gentlemen m'interrogèrent du regard. Je ne me fis pas prier.

« Nous nous retrouvons, messieurs, face à un problème qui est manifestement d'ordre juridique, et non psychologique. C'est une affaire d'imposture que seul un tribunal sera en mesure de gérer, vous ne pensez pas ? »

Et bim ! Je souhaite bien du plaisir aux serviteurs de la justice. Moi, je m'en lave les mains ! Que ces deux trublions aillent agripper les roubignolles du juge ou celles de leurs avocats respectifs, cela me fera des vacances. Je ne veux plus les voir ici, et tant pis si je dois jouer pour cela au jeu de la patate chaude.



Il n'y avait pas grand chose à dire sur la suite des événements. Je convainquis rapidement les deux hommes de se diriger vers ''des institutions plus compétentes que la nôtre pour traiter leur problème'', et leur souhaitais bon courage et surtout bon vent ! Quand ils furent partis, je contemplais avec mélancolie la baie vitrée sur ma gauche, ultime rempart se dressant entre moi et le reste de Dreamland. Si ma jambe n'avait pas été prise dans un étau de métal, j'aurais pu tenter de la briser avec un objet quelconque, puis affronter le périlleux saut de deux mètre séparant le plancher de ce bureau à celui de cet étage de Relouland. Malheureusement, le mécanisme m'entravant la jambe m'immobilisait impitoyablement, et seul mon esprit pouvait se vanter d'être libre comme l'air. Soudain, un léger toussotement m'interrompis dans mes pensées d'évasions.

« Je n'approuves pas la façon dont tu t'es débarrassé de ton travail. » me reprocha la fougère.
« Je n'approuve pas la façon dont tu m'as enlevé et séquestré ici, puis forcé à faire ce même travail. » répliquais-je.

Un silence évocateur s'ensuivit pendant quelques secondes, puis je le brisais pour poser une question qui me taraudait.

« Dis moi... Ton collègue arrive quand ? Je commence à m'impatienter. »


« Mon collègue ? Quel collègue ?»

J'écarquillais les yeux. Elle se fichait de moi n'est-ce pas ?

« Hans Elmington enfin ! Tu sais, le vrai psychologue, celui qui avait du retard, et que j'étais censé remplacer temporairement. »

Linda garda le silence quelques instants comme si elle ne comprenait pas de quoi je parlais, puis sembla se rappeler de quoi il était question.

« Ah. Aaaaah ! Oui bien sûr ! Hans Elmington hein ? Oui, il arrive dans quinze minutes. »

Je grinçais des dents. D'accord, je serais en théorie libre après mon prochain entretien, mais quel était ce mauvais pressentiment ? Pourquoi Linda avait elle eu cette hésitation ? Pourquoi avais-je l'impression qu'une déité amusée me regardait depuis les cieux en ricanant, se frottant les mains de satisfaction, savourant par avance la suite des événements ?
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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyDim 2 Fév 2014 - 22:52

Hans Elmington.
Le soi-disant meilleur psy de dreamland.
Pourquoi l'avait-on envoyé chez un psy d'abord ?
Il allait parfaitement bien, rien ne clochait chez lui, absolument rien du tout, alors pourquoi devait-il aller voir cet individu, ce charlatan ? Putain. Accompagné d'un policier en uniforme, l'homme marchait dans la rue, le visage renfrogné. Il n'avait pas besoin de voir ce toubib du cerveau. Quelques minutes de grognements plus tard, et voilà qu'il était face à cette immense bâtisse puant la clinique. Quel ennui.

Enfin à l'intérieur du bâtiment, ce ne fut qu'une fois la porte du cabinet poussé que son gardien l'abandonna. C'est bon, c'est pas comme si il allait manger quelqu'un non plus. Il avait déjà pris son déjeuner de toute façon. Il fut accueilli par une jeune femme fort appétissante. Tellement, qu'il s'en lécha les babines. Il fut d'ailleurs  rappelé à l'ordre par cette dernière, lui montrant la porte de son futur enfer. Grognon, il traîna des pieds jusqu'à entrer dans la pièce. La porte se referma derrière lui, le laissant seul avec le-dit docteur.

C'était donc lui Elmington ?
Un gringalet avec la peau sur les os ?
Y'avait rien à manger dessus, déprimant.
Le patient soupira de dépit, et de ses yeux profondément noirs, dévisagea le gamin qu'il avait en face de lui. Il ne s'assit pas, et resta debout, insolent. Qu'avait-il à lui dire ? Il le toisa d'un air méprisant, puis passa la main dans ses cheveux de jais. Il eut peu à faire étant donné sa coupe de militaire, l'homme décida donc de se gratter l'épaule droite, histoire de. Cette dernière tressaillait légèrement, comme prise de légers spasmes, mais à heure constante. C'était une caractéristique qui le poursuivait depuis un certain temps déjà, mais qu'importe. A noter qu'il était vêtu d'un pull gris bien trop grand pour lui, et que les manches pendaient, ne laissant voir aucun membre supérieur.


Spoiler:

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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyLun 3 Fév 2014 - 15:04
Alors que je réfléchissais vainement à un éventuel début de plan d'évasion, le bruit de la porte me tira brutalement hors de mes pensées. Un homme, manifestement ignorant des règles de savoir vivre les plus élémentaires, entra dans le cabinet sans demander mon avis, se posta en face de moi, puis me toisa d'un air légèrement méprisant. Un nouveau client ? Pourquoi n'a t'il pas frappé à la porte ? Il croit se rendre aux cabinets ? Et que signifie ce regard ? Décidément, toute l'éducation de cette énergumène était à revoir. Il n'avait probablement pas atteint son quota de fessées pendant son enfance, et j'étais malheureusement bien incapable de combler ce manque dans l'état actuel des choses.

Je me retins de soupirer. Dans la vie réelle, les clients des psychologues étaient en général des enfants trop dissipés à l'école ou bien des femmes dépressives. Le genre de personnes normales avec des problèmes normaux qui ne mettaient pas directement en danger l'intégrité mentale ou physique de leur interlocuteur. Pourquoi cette règle accommodante ne pouvait elle pas s'appliquer à moi ? Pourquoi monsieur tout-le-monde négligeait t' il mon bureau à ce point, laissant sa place aux plus grands tarés de Dreamland qui prenaient un malin plaisir à sauter sur mon bien-être à pieds joints ? Quelle plaie.



Alors que j'indiquais le siège à la personne en face de moi, celle-ci m'ignora avec insolence. Je réussis néanmoins à garder mon calme avec un sang froid exemplaire. Si il voulait rester debout, il resterait debout. Je m'évertuerais à rendre cet entretien aussi long que chiant, et il finira par implorer cette chaise. Rira bien qui rira le dernier.

Je détaillais l'homme avec un peu plus d'attention. Mis à part son attitude exaspérante, la seule chose digne d'intérêt le concernant était sa légère nervosité, son incapacité à se saper correctement ainsi que... Était-ce un spasme ? Bon sang, espérons que ce ne soit rien de dangereux, j'en ai plus qu'assez de servir de sac de frappe à tous les ennuis qui passent dans le coin.

Rajustant sur mon nez les lunettes à grosses montures qui étaient définitivement trop grandes pour moi(Bon sang, je dois avoir l'air ridicule), je pris la parole d'une voix exaspérée que j'espérais ferme.


''Si nous pouvons rentrer dans le vif du sujet, puis-je savoir ce qui vous amène par ici, monsieur..?''
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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyMar 25 Fév 2014 - 22:16

Rien qu'à le voir, François sentait monter la colère en lui.
Que foutait-il là ? Il devrait être chez lui, auprès de sa femme.
A cette heure-ci, il devrait être en train de dorloter sa tendre épouse, s'en occuper, et de plus, elle l'attendait sûrement. Seule à la maison, sans lui.. Le docteur de pacotille lui montra la chaise, il le toisa d'un air mauvais. S'asseoir ? Aha, la bonne blague ! Non, il ne s'assiérait que lorsqu'il l'aura lui-même décidé, pas sur l'indication d'un sale toubib de Dreamland. Le bras toujours tremblant, il se gratta le cou avant de cracher par terre. Il ferait tout pour être libre, et ce, le plus tôt possible. C'était l'heure du repas, et sa femme ne mangerait pas sans lui. Comment le pourrait-elle ? Elle ne pouvait vivre sans lui, il ne pouvait vivre sans elle, ils étaient faits pour être ensemble, et rien ne pouvait les séparer, pas même la mort. Sans lui, elle était incapable de faire quoi que ce soit, elle ne pouvait se débrouiller seule. C'est pour ça qu'il devait s'en aller, et vite. Lorsque le psy lui adressa finalement la parole, ce fut pour proférer une question complètement stupide. François prit un ton agressif et méprisant lorsqu'il commença à s'adresser à son interlocuteur, à son geôlier.


"A ton avis ? Je suis pas là parce que j'en ai envie.
Signez mon autorisation de sortie, et laissez-moi rejoindre ma femme.
Vous pouvez pas comprendre, vous n'avez rien pour plaire à ces dames."


Il le regarda d'un air moqueur, et finalement s'assit sur la chaise d'une bien étrange manière. Il monta d'abord dessus, debout, puis s'accroupit avant de glisser une jambe sous son derrière, et garder la seconde replié contre lui, l'agrippant avec ses mains. François renifla bruyamment, et gratta son nez avec sa manche d'une manière fort peu élégante, avant que son bras soit parcouru d'un énième spasme inquiétant.

"Bon, vous attendez quoi là ?
Je vais pas y passer la nuit non plus.
Signez, et laissez-moi partir."


Si il continuait à être insolent et à lui taper sur les nerfs, il devrait être sorti en moins de deux. Le client malgré lui se mit à sourire à cette simple idée, et se gratta à nouveau le cou d'un air absent.

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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyJeu 27 Mar 2014 - 15:01


Mon dieu, ce qu'il m'agaçait.


Tout dans son attitude semblait fait pour m'offenser personnellement. Il m'avait pertinemment ignoré quand je lui avait demandé son nom poliment, il m'avait carrément insulté à plusieurs reprises, et ce sans même faire d'effort pour rendre l'affront un peu plus subtil, il avait même craché par terre, et voilà qu'il... Qu'est-ce qu'il faisait, au juste ?

Je l'observais sans mot dire avec une incrédulité justifiée quand il entreprit d'exécuter une bien trop étrange manœuvre pour que je ne puisse en comprendre le sens. À première vue, j'avais l'impression qu'il essayait de reproduire du Picasso avec son corps, avec la chaise en guise de chevalet. Je n'étais pas même certain que la définition de ''position'' du dictionnaire puisse englober cet espèce d'enchevêtrement de membres que cet énergumène me présentait. Je n'avais pas non plus la moindre idée du but recherché par ce numéro de contorsionniste. Qu'étais-je censé faire ? Rire ? Applaudir ? Lui jeter des cacahuètes ? Peut être que ce mouvement absurde n'était qu'une provocation habile. Peut être qu'après avoir refusé de s’asseoir, il s'était mis à regretter le siège mais, ne voulant pas revenir sur sa parole, s'était placé dessus dans une position que l'on ne pouvant décemment pas appeler « être assis », pour agir ensuite comme si tout était parfaitement normal.



Comme pour contribuer un peu plus au chaos ambiant, il m'exhortait maintenant de signer un papier dont je n'avais jamais entendu parler afin qu'il puisse partir. Un genre d'autorisation de sortie. Mais de sortie de quoi ? De qui ? De quand ? De comment ? S'il voulait juste sortir du bureau, il n'avait clairement pas besoin d'autorisation, mais je doutais que ce qu'il veuille soit aussi simple et aussi plaisant. Mais alors, qu'étais-je supposé faire au juste ? Pourquoi étais-je toujours le dernier au courant des choses me concernant ?

Je me retînt de soupirer. Je ne savais absolument pas ce qu'il attendait de moi, mais je ne parvenais pas non plus à le lui demander. Il m'énervait prodigieusement et cela aurait été me mettre dans une position de faiblesse par rapport à lui, ce qu'un soudain accès de fierté intempestif me refusait. J'hésitais sur l'attitude à tenir, puis une idée intéressante me vînt. Une idée un peu stupide aussi, car son seul objectif était de m'amuser aux dépends de mon agaçant client. J'avais un peu plus tôt repéré dans mon bureau plusieurs questionnaires sur lesquels je ne m'était pas appesanti alors, mais qui attiraient maintenant toute mon attention. J'en sortis une liasse puis feuilletais rapidement les documents sans pour autant lire les questions. J'en cherchais seulement un qui aie l'air ''cool''.

Et je le trouvais. En fait, j'avais seulement entraperçu le mot ''narval'' sur la feuille en question, mais ce détail était suffisamment surprenant pour que celle-ci aie le mérite d'être répondue. Avec un sourire parfaitement maîtrisé, je tendis le feuillet ainsi qu'un stylo au client improbable, puis pris la parole d'une voix que j'espérais agréable.


« Pouvez seulement répondre à un ou deux questionnaires de routine ? Ça ne devrait pas être très long, et plus tôt vous aurez fini, plus tôt je signerais votre document et vous pourrez repartir. »

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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyMer 7 Mai 2014 - 17:02


Mais il allait se décider à lui signer son autorisation ?
Il attendait quoi, qu'il lui lèche les pieds pour l'implorer ?
Fallait pas rêver son plus. Ce gamin avait même pas la moitié de son âge, il n'avait pas d'ordres à recevoir d'un môme comme lui. Un docteur, sérieusement, laissez-moi rire ! Même à sa tronche tout le monde pouvait savoir qu'il n'était qu'un petit imbécile sans cervelle. Toujours assis d'une manière peu orthodoxe sur sa chaise, il finit par se tortiller sur place. Punaise, mais on était pas bien dessus ! C'était quoi ces chaises de pacotille ? Même ses meubles ne valaient pas un clou ! Et ça se dit docteur.. Tsss.
Malgré son insolence, le brun ne bronchait pas. Il allait pas signer son papier, c'est ça ? Que fallait-il qu'il fasse pour dégager d'ici ? Remplir.. un questionnaire ? Sans déconner. Et c'était tout ? François regarda le minus d'un air légèrement interloqué. Mais pour quoi faire, à quoi ça allait bien l'avancer d'écrire des inepties sur une vulgaire feuille ? Agacé, l'homme arracha le formulaire des mains de son hôte, et lui vola un stylo dans son gobelet au lieu de celui qu'il lui tendait.

Il écrivit sans même réfléchir.
Dans l'espace nécessitant son prénom, il y inscrivit celui du Pape.
A celui de son âge, il choisit d'être immortel et il décida d'être transsexuel pour son sexe.
Bah ouais, il allait pas répondre sérieusement à cette merde, tant que ça lui permettait de sortir.. Il commença donc par la première question et rien que celle là était déjà idiote. "Si vous aviez la possibilité de vous mariez à un clown, où le feriez vous ?".. C'était une mauvaise blague, non ? Il manqua de s'énerver et de prendre la porte, mais il choisit de répondre. "Dans ton cul", tellement culte. La seconde question, il ne l'a lut point, et écrivit qu'il avait des cornes sur les pieds. Ensuite, il choisit de dévoiler qu'il s'était déjà masturbé en regardant de la gelée bouger, qu'il avait un poil recourbé dans son anus, qu'il avait fait exploser un chien en le fourrant de dynamite et qu'il aimait beaucoup regarder Titanic avec sa femme, en mangeant de la salade. Puis quand vint la question, "Vous êtes un preux chevalier chevauchant un noble Narval, que feriez-vous en premier ?" Il se mit à rire jusqu'aux larmes et il lui fallut bien 10 bonnes minutes pour pouvoir s'arrêter. Après s'être essuyé les yeux avec la feuille du second questionnaire qu'il jeta au hasard dans la pièce, il acheva le premier en écrivant qu'il choisirait de planter la tête de son docteur sur la pointe de la corne de sa monture, avant de manger cette dernière en sushi avec du wasabi. Une fois terminé, il dessina une salade, puis glissa la feuille sur le bureau.


"C'est bon, je suis sain d'esprit, je peux y aller ?
Ma femme m'attend là. Sur sa chaise, elle ne peut rien faire.
Et la salade refroidit."



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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyVen 1 Aoû 2014 - 23:01


Pendant que le client remplissait le questionnaire que je lui avait imposé, j'essayais de réprimer la curiosité que j'avais à l'égard de ses réponses et laissais traîner mon regard ailleurs pour ne pas lui mettre la pression. Cependant, de temps à autres, je surprenais une de ses mimiques rigolotes et je m'empressais de cacher un sourire naissant avec ma main, tout en faisant semblant de me caresser le menton.

Après plusieurs minutes d'attentes et l'affichage de quelques expressions que je n'avais encore jamais vu, l'homme me jeta sa feuille remplie avec dédain. Je remarquai du premier coup d’œil que celui-ci avait répondu aux questions n'importe comment, mais me rendit rapidement compte que les questions elles-même étaient pour la plupart du même acabit, pour ne pas dire encore plus haut placées sur l'échelle de la loufoquerie : ''Combien de petits pois faut-il vendre pour acheter un petit potiron, et quel part du petit potiron pèse autant qu' autant de petit pois ? Calculez ce poids''.
Eh beh. En voilà une question ! Ce genre de truc est considéré comme faisant partie de la norme à Dreamland ? Tous les formulaires sont comme ça ? À t'on précisé au type qui les a écrit que ces bouts de papiers sont censé servir à quelque chose ?

Je fis néanmoins un point d'honneur à lire toutes les réponses que mon client avait écrites, aussi farfelues soient elles. Quelque part, il avait répondu à ce questionnaire avec beaucoup de sérieux, bien qu'uniquement dans le but de faire chier. C'était honorable. Donner le meilleur de soi, même quand c'est pour faire chier, est honorable, il faut en convenir. Eh ! Il m'avait même fait un dessin ! Un genre de nuage mal fait, je crois.

Une fois que j'eus terminé de tout lire, je rangeais distraitement la feuille de papier dans un tiroir de mon bureau puis réajustais mes lunettes. Je posais mes coudes sur la table et croisais mes mains que je plaçais sous mon menton. Eh ! Je dois avoir l'ai d'un intellectuel ! Ou d'un con, je sais pas...

Mon regard se porta de nouveau sur l'homme mûr situé en face de moi. Bien que je n'avais aucune idée de leur nature, il avait probablement des problèmes psychologiques. Du moins, c'était l'avis de ceux qui me l'avaient envoyé. Qui étaient les fumistes qui m'avaient refourgué ce type, d'ailleurs ?L'homme n'était clairement pas ici de son plein gré, et avait apparemment besoin d'un genre d'autorisation pour repartir. Il était sans doute venu ici sous la contrainte d'une organisation quelconque, si ce n'était de sa femme dont il se vantait depuis tout à l'heure.

Cette organisation devait porter une haute estime au diagnostic de ce Hans Elmington, pour lui faire confiance à ce point là. Dommage ! Il est absent aujourd'hui, et je ne compte pas faire son travail sérieusement ! Vous ferez avec, les gars ! Si même le client ne fait aucun effort pour résoudre ses problèmes, on ne va pas demander d'y mettre du mien, non plus ! En plus de cela, j'aime pas sa gueule. Allez, ma décision est prise.

Je frappais deux fois dans mes mains pour me secouer et me raclais la gorge. Je sortis ensuite au hasard un papier à peu près blanc de mon tiroir et en déchirais un bout. Je farfouillais une bonne minute sans parvenir à retrouver ce foutu stylo, le retrouvai, et me mis à écrire.




« 
Moi, Hans Elmington(lol), déclare solennellement, sur mon honneur, de bonne foi, et pas du tout sous la contrainte, que j'autorise le type en face de moi (qui ne m'a toujours pas donné ni nom ni prénom) à sortir de mon bureau, et ceci le plus vite possible, s'il vous plaît.

PS : Je l'encourage également à prendre des cours de dessin. Même moi je suis capable de mieux dessiner les nuages.
 »



Fier de mon travail, je plaçais mon œuvre dans une enveloppe, que je plaçais dans une autre enveloppe, elle même placée dans une autre enveloppe, et m’emparai du sceau officiel de Hans Elmington, avec lequel je scellai celle-ci d'un mouvement décidé.(dieu, j'avais toujours voulu faire ça!)

J'offris le carré de papier à mon ex-client avec un sourire sincère, et lui indiquais la porte.


« Tous les tracas officiels sont réglés, Monsieur. Vous donnerez cette enveloppe à celui qui s'occupe de vous, celui qui vous a demandé une autorisation de sortie. Bonne journée ! »

Et voilà. La psychologie c'est facile, en fait.

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MessageSujet: Re: [Quête solo] le psy malgré lui [Quête solo] le psy malgré lui EmptyDim 10 Aoû 2014 - 20:27


Comment un psy pouvait-il avoir l'air aussi débile ?
Il pensait quoi, que ses lunettes lui donnait un petit air de je-sais-tout ?
Juste d'un bouché du cul qui ne mangeait pas assez de salade. En parlant de salade, il devait partir, sa femme devait s'impatienter. Lui aussi d'ailleurs. Il sautillait sur sa chaise, se grattant impulsivement l'épaule. Ce pull était trop grand et il grattait. Elle devait lui en faire un autre, mais quand ? Puis, il avait faim. Non mais quand allait-il le laisser tranquille et le libérer ? Quand cet imbécile de docteur frappa dans ses mains, il eut un élan d'espoir. Il l'observa de sa chaise chercher dans ses tiroirs, déchirer des feuilles et griffonner sur l'une d'entre elles. Etait-ce son autorisation de sortie ? Lorsqu'il enferma ce papier dans une enveloppe, puis une autre et encore une autre - jamais il ne s'arrête celui là - il cracha au sol d'impatience. Finalement, cette lettre fut entre ses mains.

Enfin libre.
Il allait enfin pouvoir revoir sa femme.
La pauvre.. Cela faisait tellement longtemps qu'elle attendait son retour.
Il ne fallait pas qu'il oublie de lui donner sa douche, depuis le temps. La coquine, incapable de faire quoi que ce soit sans lui. Quelle femme. Il se leva sans demander son reste, et sans se retourner, il sortit de la pièce. Il n'allait pas remercier un homme qui lui avait fait perdre autant de temps. Pourtant, il eut un élan de lucidité et fit demi-tour.


"Vous savez, ma femme disait que j'étais fou.
Mais finalement, ce n'est pas vrai. Et grâce à votre papier, je peux lui prouver.
Elle n'aura plus jamais rien à redire sur ma stabilité mentale à présent."


Vite, le repas ! L'homme partit en courant, n'attendant que de voir sa femme.
Linda entra comme une furie dans la pièce, les traits défigurés par la stupéfaction et la rage.


"Vous rendez-vous compte que vous venez de relâcher un psychopathe ?
Ce type a tué sa femme il y a 6mois, et elle est toujours assise sur sa chaise !
Chaque jour, il recommence son manège. Il met la table, sert la salade et lui parle tout seul. Il ne fallait pas céder à ses caprices, ce type est complètement fou ! Mais qu'est-ce qui vous a pris ?! Quel incapable. Je n'arrive pas à y croire. Il faut que je me calme. Je vous laisse méditer sur votre erreur avant de vous envoyer le prochain patient. Mais n'importe quoi.."


La jeune femme sortit immédiatement, complètement désœuvrée.
Elle ne comprendrait décidément jamais cet homme..


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[Quête solo] le psy malgré lui

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