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Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain!

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Noah Alighieri
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MessageSujet: Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! EmptyLun 2 Sep 2013 - 16:13
Spoiler:

"Déambulant entre les différents jets de vapeur d'eau, Noah cheminait depuis quelques heures à la surface de Vapeur-Punk. Pour se mettre dans le ton de l'endroit, en plus d'avoir mis sa capuche, il avait ramassé un masque a gaz qui traînait sur une caisse et a présent, plus une once de son visage ni du reste de son corps n'était visible à part les deux fentes réservées à ses yeux. Dans les rues des dizaines de personnes de tailles et de corpulence différente travaillaient à la maintenance des engrenages, des "cheminées a vapeur" et toute autre chose de genre."

A vrai dire, je ne n'avais aucune idée du pourquoi j'étais arrivé ici. Mes pas m'avaient porté dans cette ville, c'est tout ce que je savais et j'espérais rendre mon petit voyage ici le plus intéressant possible. Ce fut ces mêmes pas qui me firent descendre cet escalier qui me mena devant une petite porte que je poussais pour arriver dans la partie basse de Vapeur-Punk. Ici, tout était nettement plus propre et rutilant, la poussière de l'extérieur n'atteignant pas cette antre, les rouages n'avaient pas besoin des services de quelconques personnes, à part peut-être une hypothétique révision annuelle.

La superficie de cette ville basse était largement supérieure à celle de la partie haute que des dizaines de mécanismes et autre permettaient d'aller et venir entre les différents niveaux. Ce fut sans plus de surprise qu'avant que je pris un ascenseur dont les plateformes étaient fixées sur un rouage chromé, avec quelques légères dorures par-ci par là, restant tout de même en adéquation avec le style global de la ville, qui ne respirait pas la nouveauté par rapport à certaines villes oniriques.

C'est donc à travers ce dédale que j'évoluais, pour me retrouver devant un bâtiment légèrement plus petit que les autres, a la devanture terne et légèrement cuivrée. Sur la porte dans laquelle fourmillaient des rouages apparents de couleurs différentes, passant du cuivré au chromé sans oublier les quelques rouages légèrement dorés, une petite affiche était placardée, ornée d'une écriture légère et alambiquées à l'encre rouge:


Cherche personnes pour un travail.
Récuperez mes plans.
Entrez a l’intérieur pour en savoir plus
Bien payé
J. Rufus Aaron Chuffey


Alors que je lisais la pancarte qui avait retenu mon attention, une jeune femme elfe, reconnaissable à ses oreilles encore plus grandes qu'une créature des rêves standard, s'était approchée de moi, voyant que je lisais avec attention l'annonce. Elle portait de longues bottes noires lacées, Recouvrant de longues chaussettes remontants jusqu'en haut du genou, et se terminaient avec un ruban doré. Elle portait un corset a motif de vagues et une jupe courte elle aussi dorée:

“-Je serais vous, je ne prêterais pas attention aux mensonges de ce fou, me dit-elle d’une voix qui semblait largement trop masculine pour son corps frêle.
-Ah bon, et pourquoi? lui répondis-je , la voix largement modifiée par le port du masque a gaz.
-Ca fait bien une semaine qu’il clame qu’il a fait une découverte historique au niveau des greffes, mais le jour ou il a du présenter le plan a tout le monde, ses plans ont mystérieusement disparus.
-Ah merci pour le conseil!
-Pas de quoi, au revoir!”

Et l'elfe parti, me laissant seul devant la pancarte. "Alors il avait peut-être menti? Mais pourquoi aurait-il passé une annonce? Bah après tout, ça coute rien d'aller le voir...". Et c'est ainsi que je choisis d'ignorer le conseil qui venait de m'être donné et de m'engager dans la petite maison de deux étages, dont la porte n'était pas verrouillée.

Une odeur de renfermé me saisit les narines lorsque je rentrais dans la maison. Les rideaux étaient tirés et les seules sources de lumières étaient de lampes semée par-ci par-la dans les pièces, entre les différentes piles de livres et de documents quelconque qui reposaient dans diverses bibliothèques et bureaux, exclusivement faits de bois. Lorsque la porte se referma automatiquement, un léger bruit fut émis pour prévenir la personne vivant ici que quelqu'un s'était introduit dans sa maison, et presque ,instantanément, j'entendis une voix venant du deuxième étage m'interpeller:


“-Vous êtes ici pour l’annonce?
-Oui!
-Alors montez a l’étage!”

Naviguant entre les piles de livres certaines à même le sol, j'eus vite fait d'arriver à l'escalier menant au second étage qui en fait n'était qu'un bureau gigantesque, prenant tout l'étage, dans lequel se pressait des rangs entiers d'étagères qui étaient pleines de livres, comme au premier étage. Émergeant de cette mer de livre, un lutin, portant un long trench coat noir et des lunettes d'aviateur sur le front de la même couleur avec quelques dorures me fixa quelques secondes avec un air inquisiteur, faisant bouger son petit nez à droite a gauche:


“-C’est vous J. Rufus Aaron Chuffey?
-Oui, c’est moi, mais tu peux m’appeller Rufus si tu veux.
-Bon, je vais être direct, vous a t’on réellement volé vos plans?
-Oui, bien sûr que penses-tu, que je suis un vulgaire menteur?
-Non, mais sait-on jamais… En tout cas je suis votre homme.”

Le petit Lutin me tendit une chaise et s'assit sur une autre chaise plus petite et voulu commencer son histoire, lorsqu'un jeune homme fit irruption dans la pièce.
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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! EmptyDim 8 Sep 2013 - 1:05
A exactement dix-neuf heure, trente-deux minutes et treize secondes, Alan Kesey - un jeune homme bien sous ton rapport - poussa avec emportement la porte de son appartement. A quelques détails prêts, c'était un domicile plutôt banal. Représentatif de la période entre l'adolescence et l'âge adulte. Rien de plus surprenant en sommes. Des reliques de pizzeria posés sur un four flambant neuf ou encore une belle nappe imperméable recouvrant une vieille table en bois achetée à Emaüs. Un équilibre précaire illustré par deux phrases issues des Nouveaux Contes de la Folie Ordinaire - un chef-d'oeuvre de Bukowksi qu'Alan ne se lassait pas de lire et relire - écrite sur l'armoire de la cuisine. Lorsqu'il était tombé dessus en parcourant le livre au hasard alors qu'il « travaillait », cette vérité générale s'était imposée à lui d'elle-même :

« Trouvez-moi un homme qui vit seul et dont la cuisine est propre en permanence, et neuf fois sur dix je vous montrerai un homme tout à fait détestable. »

« Trouvez-moi un homme qui vit seul et dont la cuisine est sale en permanence, et six fois sur dix je vous montrerai un homme exceptionnel. »

Dans un ordre chronologique, minuté et répété mille fois, Alan ôta alors ses chaussures - d'abord la droite, puis la gauche comme toujours -, il se débarrassa de son casque en le posant à gauche de son ordinateur qu'il alluma ensuite, il accrocha aussi ses clefs au deuxième crochet prévu à cet effet et enfin, comme chaque lundi, il rangea les courses qu'il venait d'acheter à l'épicerie au coin de la rue. Du saucisson, des chips, du fromage, l'immanquable litre de coca cola et bien sûr la demi-douzaine de boites de cookies.. Une liste fidèlement suivie, avec la ferveur d'un individu si parfaitement équilibré qu'il en perds la raison. Chaque article devait rejoindre la place qui lui était dédiée : les produits frais qu'il fallait ranger en premier n'opposèrent pas de résistance. Le jeune homme s'autorisa même une lampée de soda qui pétilla dans son gosier. Alan rota et c'était comme le gong qui annonçait le début des hostilités lors d'une rencontre opposant deux sumos. Les événements dégénérèrent. Comme pour lui faire payer sa psychorigidité - quasi cadavérique - la seconde partie du rangement se heurta à un problème de taille. D'espace même.

Il était précisément dix-neufs heure et quarante et une minute, environs. A cet instant, Alan n'était plus sûr de rien. Ses convictions s'évaporèrent en ne laissant qu'une condensation d'incertitude, des centaines de milliers de gouttelettes le renvoyant à sa propre fragilité. Là où cookies, boites de conserves et autres produits auraient dû être rangés s'étalait la plus vaste collection de rouleaux de papiers essuie-tout au monde.

Plusieurs centaines de ces tubes en cartons occupaient l'espace sans partage. Une véritable invasion remontant bien plus loin que vous ne pouvez l'imaginer : sept ans auparavant alors qu'Alan conservait le premier rouleau d'une longue série. Pas un seul ne lui échappait après cela. Cette érotomanie pris rapidement une ampleur considérable. Alan les conservait sous son lit. En secret. Bientôt par contre, la place manqua et il réquisitionna les bacs en plastiques. Puis les armoires dont le contenu était délogé sans trêve hivernale. Ni remords. Ce curieux manège dura étonnement longtemps. L'étrange colonisation connaissait son apogée. Rien ne pouvait l'arrêter. Rien sauf Maman qui, armée d'un simple briquet, expédia ad vitam eternam dans un panache de fumée près de quatre-vingt-dix pour cent de la collection. Les seuls qui avaient échappé à l'autodafé étaient cachés à l'extérieur. Dans son casier au collège, dans celui d'un ami puis d'un illustre inconnu. La passion d'Alan ne connaissait nulle frontière. Impuissant devant l'incendie qui consumait des années de travail acharnés, le petit garçon de l'époque jura de faire tomber celle qui osa s'en prendre à tant d'innocents. Oh bien sûr il n'en fut rien ! Et quand Maman décéda, Alan n'y était presque pour rien. Vraiment ! Et il ne ressentit pas trop la satisfaction d'une vengeance enfin accomplie.

Avec du recul, la raison qui l'avait poussé à le garder lui échappait totalement. Ça n'avait guère d'importance car de toute façon, il avait sombré. Nous sommes tous susceptibles de suivre cette route démente menant à l'obsession. Parfois, il s'agit de collection de timbres et aujourd'hui certains philatélistes sont respectables. Parfois, quelqu'un préférera détenir précieusement des figures trouvées dans des boules en plastiques ou tous les objets ayant un rapport de près ou de loin avec son idole. Ce qu'il faut savoir et sachez que votre compulsif Narrateur parle en connaissance de cause : la folie est la même pour chacun. Même s'il est vrai que garder des années de rouleaux de sopalin est particulièrement stupide. Surtout quand ça part complètement en vrille...

Il était plus ou moins précisément entre dix-neuf heure quarante-trois et dix-neuf heure cinquante. Le jeune homme céda totalement à la panique. Ces dernières années repassant en boucles et comme s'il était manipulé depuis le début. Tout lui apparaissait sous un nouveau jour alors qu'il se lançait frénétiquement en quête d'une place pour y ranger ses vivres. Là encore, son obsession le conduisit à sa perte. Pas un endroit n'était épargné. Il faut rester calme, psalmodiait Alan, ce ne sont que des rouleaux de sopalin après tout ! Ne suffit-il pas simplement de les déplacer ? Sinon, les jeter ? Une manière comme une autre se sevrer d'une drogue, de ce petit délire qui n'avait que trop duré.

Il doit être près de vingt-trois heure, la lune est perdue dans les nuages. L'estomac vide d'Alan suggère qu'il est plus tard encore. Il n'a pas bougé de sa chaise. Les sacs sont encore à ses pieds, attendent que quelqu'un s'occupe d'eux. C'est vain. Même s'il le voulait, Alan n'avait aucun endroit où stocker les preuves de sa folie. Pas plus qu'il n'avait suffisamment de sacs poubelles pour s'en débarrasser.

Une demi-heure, une heure, deux heures... Alan ne compte plus. C'est sans importance. Sur la table, à portée de la main, une petite boite en carton semble vomir une centaine d'allumette, plus ou moins consumées. Il y a des cendres tout autour. Son index et son pouce ont brûlé aux extrémités d'avoir attendu la flamme entre les doigts. Certaines allumettes ont à peine griller, d'autres brûlèrent jusqu'à la moitié. Pas une fois il ne trouva le courage de reproduire les actes de sa mère. Il était dans une impasse. Ce genre de ruelle, vous savez, où l'odeur vous prend au nez. Elle ressemble à ces coupes gorges dans les films noirs français, ça pue la pisse et la mauvaise bière. C'est facilement identifiable. Alan ne semble pas s'en rendre compte, il respire la fumée qui s'échappe encore de quelques brindilles de bois et s'en enivre.

Était-ce jeudi ou bien vendredi ? Dehors, le chien recommençait à aboyer après les chats de gouttières qui venaient le narguer, se devait être un spectacle de choix de voir ce cabot tourmenté par ses éternels rivaux. Mais... cet animal ne dormait donc jamais ? Alan pour sa part, ne quittait pas les sacs des yeux. Peut-être qu'à force ils finiraient par disparaître comme les chats se lassant de leur jeu sadique. En attendant, ses paupières étaient devenues lourdes comme le plomb. Son dos lui faisait mal, ses fesses aussi à force d'être assis sur cette chaise en bois ancestrale. Bercé par le ronronnement mécanique d'un non moins antique frigidaire, Alan s'endormit face contre la table, le bras comme oreiller. Le spot lumineux du plafond ne le gêna même pas... quelques secondes.



Le sifflement d'une soupape acheva de réveiller Alan alors qu'il débarquait tout juste à Dreamland. A la fois à des années de lumières et tout proche de son gros problème, le paradoxe aida le jeune Voyageur de la douleur à compartimenter. A relativiser. D'une certaine manière. D'instinct il s'était tourné vers l'origine du vacarme prêt à l'exploser histoire de faire dans la demi-mesure et de dédramatiser justement les petits soucis du quotidien. Seulement, le sifflement repris de plus belle mais cette fois venait de plus loin dans son dos. Et c'était ainsi toutes les deux à trois minutes. Comme autant des geysers artificiels, de nombreuses valves rejetaient dans l'atmosphère une fumée noire et crasseuse. Sur chacun de ses instruments, cinq hommes en bleus de travail s'affairaient de diverses façons. Ça ressemblait surtout à de l'entretien et ça n'avait pas l'air d'être un job très enrichissant. Au sens propre comme au figuré d'ailleurs.

- Salut, je peux vous demander ce que vous faites ?
- Nous ? On permet aux p'tits bourges de Vapeur Punk de glandouiller en toute tranquillité pendant qu'on trime jusqu'à en crever ! Sur ses mots, l'homme qui avait répondu se mit à tousser sèchement jusqu'à finir par cracher au sol.
- Ouais, j'connais ça. Amusez-vous bien !

Comme mus par un rituel étranges, les autres hommes se raclèrent eux aussi la gorge et crachèrent au sol avec un rictus de mépris. Rien de tel pour lustrer mes chouettes pompes, pensait le Voyageur. Bizarrement peu enclin à fréquenter la « racaille et la lie », il marcha un moment jusqu'à tomber sur un poste de contrôle. Deux gardes aux oreilles démesurément longues en régulaient l'accès en fixant d'un air méfiant les travailleurs. En comparaison, Alan était vraiment élégant. Il portait pour l'occasion un pantalon à carreaux retenu par une fine ceinture, des chaussures de villes ainsi qu'une chemise pourpre et une veste trois-quart noire. Cerise sur le gâteau - même si la métaphore est osée - Alan s'offrait le luxe d'un petit haut-de-forme. Déguisé ainsi le pantin de chair ne fut pas arrêté quand il pénétra dans l'enceinte de la douane, à son grand étonnement. Il s'imaginait déjà devoir se battre - encore - et prendre chère - encore - mais même pas. Presque décevant, presque trop facile... Au fond, Alan tomba sur plusieurs ascenseurs aux aspects aussi désuets que son accoutrement. Un grillage sécurisait le transport des passagers et tous les mécanismes étaient visibles dans l'habitacle. A l'intérieur, le jeune homme constata aussi qu'ils ne proposaient qu'une descente sur sept niveaux. Optant par commencer par le bas, Alan appuya et sursauta quand la machinerie opéra. D'énormes engrenages entamèrent une lente révolution alors que la cabine tremblait de toute part. Pas rassuré pour un sous, Alan ne respira pas jusqu'à ce qu'il atteigne son objectif, beaucoup plus profondément qu'il ne l'avait en fait envisagé. A travers le grillage et pendant le long voyage, il eut tout loisir d'admirer ce qui devait être Vapeur Punk. Assez rapidement, Alan mit en relation l'importance des mécanismes basés sur des engrenages et les machines à vapeur et la surface de la ville où l'ont entretenais le matériel. Les deux mondes décidément n'avaient rien en commun.

La cabine finit par s'arrêter et Alan s'en éjecta dans la seconde. Il y avait une foule importante qui déambulaient dans les rues, sans prêter attention à sa présence. Tant mieux. N'ayant pas spécialement de plan, le Voyageur suivis le mouvement et visita le quartier. Chaque endroit où ses yeux pouvaient se poser - jusque dans la tenue des passants ! - évoquait la technologie Steam-punk, maintes et maintes fois évoquée dans la fantasy, remarqua alors Alan. Glissant ses mains dans ses poches, le jeune homme rencontra un objet métallique qu'il n'avait pas remarqué. Fixée à sa ceinture par une chaîne en acier, une montre à gousset n'attendait qu'à se découvrir. Seulement, impossible d'y parvenir ! Forçant dessus mais anxieux à l'idée de casquer le bijoux, Alan finit par renoncer. Peut-être n'était-ce qu'un accessoire de mode, comme une corbeille à fruits en plastiques... En soupirant, le Voyageur aperçu par terre un message publicitaire. Le papier était déchiré à plusieurs endroits, il n'y avait guère qu'un nom et la notion d'un travail bien payé encore visibles. Alan interpella quelqu'un dans la rue et s'enquit des détails, à tout hasard.

- Bouarf, perdez-pas votre temps avec ce vieux fou. Il collectionne les inventions ratés, c'est un maboule si vous voulez mon avis ! Enfin, si vous êtes tant que ça à court d'argent, c'est dans une maison rouge à trois rues d'ici. Vous devriez la reconnaître rapidement, elle... dénote si vous voyez ce que j'veux dire !
- Disons simplement que je suis curieux. Et à défaut d'avoir de l'argent à gagner, j'ai du temps à perdre...

Ne suivant malheureusement pas les renseignements qu'on lui avait fournis, faute d'en être capable, Alan s'égara – notez qu'un précédent jeu de mot (minable vous vous en doutez maintenant) ne connu point de récidive - rapidement et n'atteint son but que par une succession de hasards et d'interrogations de passants, lui donnant l'allure d'un névrosé pris dans une chasse d'un trésor légendaire. Tout le monde s'entendaient sur la « grande indépendance intellectuelle » qui caractérisait ce fameux J. Rufus Aaron Chuffey. Si certains évoquaient quelques belles trouvailles, le mot échec finissait invariablement par tomber. En temps normal, Alan serait passé à autre chose, des hurluberlus il en avait eu sa dose à Delirium, mais une petite voix au fond de lui l'incitait à poursuivre.

Par réflexe, Alan avait saisis l'énorme loquet pour le frapper contre le bois de la porte, mais cette dernière pivota sur ses gonds dans un grincement presque morbide. La maison était l'archétype de l'atelier d'un savant fou : passionné et globalement inoffensif... Entre les étagères, les tables et les breloques suspendus au plafond, il relevait d'une mission à la Sam Fisher de traverser l'endroit sans faire tomber quoi que ce soit, ou a contrario, sans se blesser. Particulièrement mauvais à Splinter Cell, Alan brisa quelques bibelots aux fonctions inconnues et se coupa à plusieurs reprises. Après cet interminable parcours du combattant qui aurait fait rebrousser chemin n'importe qui de censé, le libraire arriva au pied d'un escalier. Méfiant quant à sa solidité, il grimpa doucement les quelques marches et, alors que son front ruisselait de sueur, il arriva enfin au premier étage. Sensiblement identique au rez-de-chaussée à ceci près qu'une grande partie de la place avait été dégagée pour accueillir une grande table. Et autour de cette dernière, un petit homme tout ratatiné et un autre plus grand avec une allure nettement plus effrayante.

- Dans quoi suis-je en train de mettre les pieds... ? Se lamenta rapidement et silencieusement notre joyeux ami. Bonjour. J'ai entendu parler de votre petit soucis, me demandez surtout pas pourquoi mais... me voilà.

Chuffey invita ses deux ôtes à s'asseoir, seulement c'était sans compter sur la petitesse du mobilier qui n'était pas adapté ni sur le bazars qui avait envahi les lieux. Un véritable capharnaüm sans aucun sens et qui gangrenait toute la maison. Alan tiqua et s'efforça de se concentrer sur Rufus. Malheureusement ce dernier, tout en expliquant la situation, n'avait de cesse de remonter le crayon qu'il avait glissé derrière son oreille et menaçait de choir toutes les deux secondes et demies. Ce qui agaça très fortement Alan, bien sûr. Sans cesser de sourire, il attrapa vivement le crayon, le brisa en deux et le replaça dans la paume d'Aaron qui n'eut même pas le temps de réagir. Il hocha la tête, jeta les morceaux du crayon et trifouilla dans un des tiroirs d'où il en sorti un neuf. Satisfait, Alan constata que J. avait compris le message. Semblait-il... Il déchanta très très vite quand ce dernier se mit à en mâchonner l'embout, frénétiquement, et sans cesser de parler.
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Lulei O'Malley
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MessageSujet: Re: Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! EmptyLun 27 Jan 2014 - 5:02
La borne avait à peine avalé son ticket que déjà elle poussait un râle en le lui recrachant. Lulei l'agita quelques secondes devant ses yeux pour en faire sécher l'encre avant de le fourrer sans plus de ménagement dans sa poche. Prendre le train la rebutait. Comme tous les transports, mais celui-ci était un as en la matière. Il faut dire que dans son cas, il ne s'agissait pas de prendre l'air quelques instants avant d'atterrir sur les quais. Non. Il s'agissait de survivre à la cacophonie du chantier qui longeait son trottoir. Il s'agissait d'endurer à la fois la conduite saccadée du chauffeur de bus et les gloussements insupportables d'une bouche rosie par un gloss à la fraise prématurément déposé sur les lèvres d'une prépubère désireuse de précipiter son incroyable situation d'actrice adulée de quelques années, ignorant qu'aux yeux des autres passagers sa mini-jupe et son tee-shirt à paillettes lui donnaient avant tout l'allure d'une belle de jour dont le seul client aurait été le plus désespéré des pédophiles. Il s'agissait de courir sous la pluie pour finalement se retrouver chancelante, entourée par les chiens de jeunes marginaux dont les poils humides dégageaient de pestilentiels effluves qui violaient sans vergogne ses narines. Il s'agissait de s'extraire de la masse informe au sein de laquelle substituait toujours au moins un paumé qui ne daignait pas se ranger sur la droite de l'escalator. Et il s'agissait de parvenir jusqu'aux guichets automatiques ou un éternel quinquagénaire tentait en vain de s'adapter à cette technologie si complexe. Mais elle y était parvenue. Elle avait augmenté le volume de sa musique en passant à côté des ouvriers, encore plus pour ignorer le rire strident de la gamine de 11 ans, n'étais pas tombée malgré les soubresauts du métro, avait patiemment attendu derrière l'homme de gauche et s'était enfin emparée de son billet.

Un coup d'œil sur le panneau d'affichage lui suffit pour connaître la direction à prendre et lui laissa juste le temps de courir jusqu'à la porte de son wagon. Parce que oui, elle avait son wagon. Ce n'était pas un tic ou une habitude prise face à la répétition morne et excessive d'une situation banale, après tout l'angoissée évitait de prendre le train autant que possible, mais simplement d'un caprice sans fondements si ce n'était le besoins d'avoir quelque chose de régulier dans son monde où absolument tout se confondait. Le sifflet retentit et les rames se mirent en marche. Alors qu'elles longeaient les murs gris ornés de graphitis, la passagère observait ces derniers. Contrairement à la représentation de héron qui s'élevait derrière son arrêt de bus, ceux-ci manquaient de technique et de grâce. Il ne s'agissait que de quelques mots, parfois de phrases, qui avaient été apposés là par des inconnus pour des raisons obscures. Mais c'était justement le mystère qui entourait ces curiosités qui faisait leur charme. De par leurs couleurs et leur position stratégique, on les repérait assez facilement, si bien que, à chacun de ses trajets, la jeune fille s'amusait à retracer leur histoire. Ainsi ce « caca » devenait la muse d'un artiste incompris qui, par le choix d'un vocabulaire simple, accessible à tous, et par son utilisation hors contexte où il prenait une allure burlesque, exprimait son désarroi face à la pudeur exagérée de la société en réaction à des actes naturels, tout en mettant en avant la faiblesse de cette dernière, soulignant à quel point un simple mot pouvait mettre en émoi ceux qui la composaient. Ensuite venait l'histoire du créateur en lui-même, son âge, son sexe, ce qui l'avait poussé à se retrancher dans la dégradation de biens publics... Et, bien entendu, il y avait les souvenirs que l'on avait appliqués à un repère. Comme cette phrase, désormais recouverte par quelques sigles malhabiles, qu'elle avait entendu pour la première fois dans la bouche d'un ami la lisant à voix haute alors que tous deux s'étaient retrouvés totalement par hasard.

Les façades bétonnées de la cité persistèrent jusqu'au second arrêt. Après quoi s'ensuivit l'apparition progressive de la verdure, débutant par de timides buissons avant de s'ouvrir totalement sur la beauté des champs bretons. Alors que le paysage s'étalait devant ses yeux, de la musique s'écoulait au creux de ses oreilles. C'était l'une des rares occasions où elle pouvait réellement se concentrer une mélodie. Lorsque l'on a 19 ans et que l'on vit en ville, le bruit est perpétuel, le temps toujours trop court et le stress constant. Bref, on va rarement à l'opéra et il est difficile de pouvoir percevoir le pianissimo des violons de Vivaldi quand on brave la cacophonie d'un carrefour peuplé.

Il avait cessé de pleuvoir, mais des gouttes glissaient tout de même le long de sa fenêtre. Avec la vitesse, leur trajectoire était à la fois biaisée et irrégulière. C'est ce dernier point qui absorbait l'adolescente dans leur contemplation. Quel enfant n'a jamais admiré le labyrinthe complexe formé par des trainées d'eau sur les vitres de sa voiture tandis que ses parents se murent dans un silence religieux, leur attention entièrement reportée sur l'artère de goudron qui les conduits vers leur demeure ? Ce n'était certainement pas son cas et la simple observation de ces perles translucides la plongeait dans ses souvenirs, lors de ces nuits où, en pleine digestion d'un happy-meal, elle appuyait sa tête contre le plexiglas et suivait leur parcours des yeux. À partir du moment où leur capacité de divertissement n'était pas expulsée par celle de la lune. Cette dernière l'envoutait. En croissant, sa beauté était éblouissante alors que pleine, l'expression du visage que l'on pouvait lui deviner la plongeait dans un tel état empathique qu'elle n'avait pas assez de mouchoirs pour essuyer ses larmes. Mais il faisait encore jour, même si son regard hagard et sa mimique de carpe étaient toujours là, sa fascination ne s'offrait non pas à un ciel étoilé, mais aux pleurs de la Terre qui ruisselaient le long du train. C'est donc avec une pointe de regret envers la physique qui tuait son âme d'enfant et freinait son imagination que celle qui était exténuée succomba à sa léthargie.

C'était un long boyau poussiéreux aux murs badigeonnés de brun avec la laideur sévère et l'odeur vineuse d'un entrepôt. Lulei s'enfonça dans la lumière jaune, elle était plus triste et plus angoissante encore que le lieu qui l'abritait. Il lui fallut effectuer un effort de volonté pour étouffer sa panique naissante et s'avancer vers le rayon que la clarté du jour projetait sur une porte. Elle hésita. Il y avait cette ambiance pesante qui lui intimait de ne plus bouger, d'attendre de se réveiller. Dans les livres d'aventures, le protagoniste aurait suivit son instinct, trouvé un quelconque subterfuge pour vérifier la véracité de ses soupçons et contrecarrer, si le besoin s'en faisait, un hypothétique piège. Mais la curiosité est un vilain défaut qui, couplé à une pincée d'orgueil et une bonne dose de stupidité, conduit bien souvent à l'insouciance. Heureusement, il ne s'agissait que de quelques planches de bois et il n'y eut ni fléchettes empoisonnées, ni effondrement pour venir l'assassiner.

Une cave. Dreamland l'avait fait se réveiller dans, ou presque, une cave. Un rapide examen de sa mémoire ne lui suffit pas à écarter l'affreux doute qui s'était emparé de sa sérénité et des tremblements commencèrent à parcourir son corps. Pourquoi ici ? Salva lui avait expliqué que la destination des voyageurs se faisait en fonction de leurs dernières pensées dans le monde réel. Pourtant, la jeune fille ne se souvenait pas avoir songé à un sous-sol ou quoi que ce soit s'y rapportant avant de s'abandonner aux bras de Morphée. Ce pouvait-il que d'autres paramètres rentrent en compte dans le choix du lieu de réapparition ? Peut-être son inconscient avait-il pris en considération le décor l'entourant pendant son sommeil. Mais elle n'avait pas souvenir de l'endroit où son corps se trouvait actuellement. Depuis sa plus tendre enfance, ses parents s'étaient appliqués à lui rappeler des consignes de sécurité ou l'attitude à adopter face à un inconnu. Seulement, éduquée à la campagne ou dans de petites bourgades, la gamine n'y avait jamais réellement prêté attention, considérant à tort que cela n'arrivait que dans les grandes villes. Néanmoins, quelques années plus tard, alors que sa vie se déroulait au sein de l'une de ces dernières, une nouvelle excuse s'était subtilisée à la première : tant qu'à commettre un crime, les scélérats s'en prendraient à une riche et jolie fille. Elle n'avait donc jamais pris de réelles précautions et à présent, s'imaginait séquestrée par un malade dans un cellier sous un sex-shop, un bâillon entre les dents, endormie, pendant que son kidnappeur préparait son matériel de torture afin de mener à bien un interrogatoire pour obtenir les réponses à des questions que son esprit perverti aurait dégoté. Cette idée l'obsédait. Le pire dans tout ça, c'était son incapacité à vérifier sa situation. Pour éviter de se réveiller avec des draps mouillés, l'égarée passa un instant à se convaincre mentalement que non, tout allait bien et que personne n'aurait jamais osé s'approcher de ses cheveux fourchus à moins d'un mètre.

Une fois rassurée, elle se lança dans l'observation de la pièce. Relativement grande, plusieurs caissons étaient alignés le long du mur tandis qu'au centre avait été disposée une table sur laquelle siégeait une machine à écrire encadrée par deux bougies, la lumière que laissait rentrer l'unique ouverture obstruée par des barreaux étant atténuée par la fumée inodore mais légèrement humide, qui prenait ses aises en envahissant la salle. Il y avait également cette immense console tout droit issue d'un film de science fiction, agrémentée d'ampoules de différentes couleurs qui clignotaient ponctuellement en produisant de petits « bip » tout à fait insupportables. Naturellement, la demoiselle commença par examiner cette dernière, réfrénant sa curiosité par la crainte de l'inconnu, se contentant d'observer ses différents boutons avant de reporter son attention sur le vieil appareil. Les cierges devaient être là pour éclairer un peu mieux l'objet, mais ils rajoutaient surtout de l'épaisseur et une petite odeur de soufre, que la brûlure de la mèche dégageait, au brouillard déjà présent. Quelques caractères avaient déjà été frappés sur la feuille jaunâtre. Leur auteur ne devait pas s'être absenté depuis longtemps puisque l'encre luisait encore et qu'il avait laissé des flammes vaciller en toute impunité. N'ayant rien d'autre à faire et étant doté d'une vue suffisamment bonne pour déchiffrer les phrases, elle se lança dans la lecture de la page. Celle-ci était rédigée comme une lettre et dans un langage correct, si ce n'était relativement soutenu. Ce n'était pas très clair, aucun nom ne figurait et ça parlait de plans, de pavillon, de greffes, de vol et autre, sans plus de précisions, comme si le destinataire savait déjà parfaitement de quoi il s'agissait. Des bruits de pas troublèrent sa lecture et, instinctivement, la curieuse alla se cacher derrière l'une des boites qui parsemaient la pièce. Moins de 10 secondes plus tard, un inconnu faisait à son tour son entrée. Contrairement à elle, il ne marqua pas la moindre hésitation et se dirigea d'un pas sûr vers un mur pour finalement appuyer sur un interrupteur. La lumière d'un néon, dont les contours avaient été rendus invisibles par la vapeur, palpita un instant avant de se stabiliser définitivement. Il ôta son chapeau, son manteau et les déposa tout deux sur la caisse derrière laquelle la voyageuse s'était dissimulée. À ce moment-là, elle aurait pu se manifester, expliquer sa situation et s'en aller comme si de rien n'était. Mais au lieu de ça, elle préféra se mordre la lèvre, fermer les yeux et prier pour qu'il ne l'aperçoive pas. L'étudiante se félicita intérieurement de son silence quand il plaça son revolver sur une table alors que le nouvel éclairage dévoilait ses oreilles pointues et une paire de cornes sur le sommet de son crâne rasé. Elle ignorait pourtant que les elfes eussent des cornes. Car oui, malgré son manque de cheveux, son pantalon de cuir et la multitude de piercings qui constellaient son visage, c'était un elfe. Celui ci poussa un grognement et se mit à marmonner tout en tapant quelques mots supplémentaires sur la machine avant d'en saisir le produit et de repartir aussi rapidement qu'il était venu. Après, bien entendu, avoir soufflé sur les bougies, éteint la lumière et fermé la porte à clés.


- Et merde.

Deux mots. Un pâle reflet de son désarroi. Sa première réaction fut de se relever pour partir à la recherche du petit bouton qui lui épargnerait de poursuivre les suivantes à tâtons. Ensuite, une fois cette tache effectuée, de coller son oreille contre les planches de bois pour vérifier qu'elle était de nouveau seule, avant de secouer la poignée comme une forcenée. Mais sa piètre tentative se solda sur un échec et, en l'absence de nougat pour noyer son ennui dans la gourmandise, elle choisit de soigner ses maux en fouillant la salle de fond en comble. La prisonnière remarqua alors une sublime peinture sur l'une des façades. Enfin, sublime, mais effrayante. Véritable œuvre d'art, un immense chimpanzé patibulaire scrutait la cave d'un regard mauvais tandis que ses mains s'ouvraient sur une multitude d'insectes plus repoussants les uns que les autres. Le portrait la perturbait et elle choisit d'aller voir ce que contenaient les cageots. Malheureusement, chacun d'eux avait été soigneusement scellé et l'adolescente ne put rien en tirer. Alors, faute de pouvoir les ouvrir, elle s'avachit sur l'un deux avec la ferme intention de laisser ses grosses fesses se reposer jusqu'à son réveil. Mais la représentation du singe l'indisposait et comme il ne lui était pas possible de l'effacer, Lulei choisit de lui tourner le dos et d'essayer de voir si la petite ouverture d'où lui parvenait des sons similaires aux vrombissements de tacots ou aux pas d'un soldat, ne constituait pas une porte de sortie convenable. Bon, les outils à sa disposition étaient : des caissons impossibles à ouvrir, deux cierges éteints, une table, une machine à écrire, sa ceinture, ses vêtements et une paire de chaussures. Cool.
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Noah Alighieri
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MessageSujet: Re: Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! EmptyLun 3 Mar 2014 - 0:50
"Bonjour. J'ai entendu parler de votre petit souci, me demandez surtout pas pourquoi mais... me voilà."

Et un allié. Manque plus que le problème à régler. Commençant à expliquer le problème qui mettait en scène une greffe révolutionnaire, un vol, et bien evidement une quête dont le but était de retrouver les plans de ladite greffe avant que le grand méchant ne la construise et ne l’utiliser pour faire tout ce qu’on aurait pu faire avec de l’électricité et un talent pour la mécanique: a peu près tout en fait. Mais bon, jusqu’ici, rien qui ne tranchait avec le quotidien fou de Dreamland: Un objectif, des obstacles, et un idiot qui doit les franchir. Ici, l’idiot, c’était moi, enfin nous vu que celui que j’avait identifié comme un voyageur avait l’air de vouloir se joindre à nous.

Absorbé par mes pensées, je n’avais pas remarqué le spectacle qui s’était passé sous mes yeux, ne sortant de ma reverie que lorsque mon futur compagnon d’infortune rendit les restes d'un crayon cassé au maitre des lieux pour repartir se rassoir. En rien choqué, Chuffey sortit un stylo d'un des tiroirs environants pour commencer à macher celui-ci indifférent à ce qui venait de se passer, comme si ce n'était qu'une routine qu'il subissait tout les jours, un peu rater son bus tout les matins.

Alors, seriez-vous d’accord pour m’aider? reprit-il plein d’espoir après le silence qui avait suivi son histoire. Ici, plus personne ne me crois voyez-vous, personne ne me prends au sérieux, ajouta-t-il avant de se relever de son siège, se rapprochant de quelques pas de nous, hésitant entre l’homme à l’allure étrange et le casseur de crayon. Bien évidement, vous toucherez une récompense…


Bon point, il savait ou frapper. Une récompense, pour quelqu’un qui arpentait Dreamland dans mon genre, cela pouvait représenter beaucoup. Enfin, j’avais déjà pris ma décision depuis le début. Ne laissant pas à mon interlocuteur le temps d’osciller entre espoir et annéantissement total ni celui à mon voisin de s’exprimer, je lui transmettais le fait que j’allais participer:

“-Oui, je vais t’aider… Me relevant, je regardais celui qui était assis à côté de moi quelques secondes auparavant au travers des verres de mon masque à gaz. Et vous?

Ma voix résonnant dans le masque à gaz semblait plus grave que d’habitude et quelque peu lugubre. Mais je ne tint compte de cela, la seule chose qui compait pour l’instant était le jeune homme qui se tenait devant moi. Il avait émis le souhait d’aider Aaron, mais cela était avant que celui-ci conte son histoire. Avait-il changé d’avis?
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Alan Kesey
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MessageSujet: Re: Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! EmptyJeu 6 Mar 2014 - 23:03

Aristote, se souvint le libraire en écoutant d'une oreille distraite le récit de l'inventeur, disait qu'il n'y avait point de géniesans un grain de folie. L’Histoire nous le prouva régulièrement, les plus grands savants étaient toujours des êtres à part, en dehors du système et en dehors du temps. Des anachronismes vivants dans un monde cruel qui n'était pas encore prêt. Prêt à accepter le changement, prêt à admettre ses tords, prêt pourtant à tout pour éliminer toutes idées subversives. Pour faire de Galilée, de Copernic ou d'Archimède, des martyrs de la science. Pour l'anecdote, Aristote est mort à 62 ans, paisiblement. Pour le fondateur du raisonnement syllogistique, cette phrase qui est restée dans la mémoire d'Alan jusque là n'était peut-être qu'un prétexte. Si Hitler avait bien une moustache, que les chats eux aussi ont une moustache, il n'est pourtant pas tout à fait exact d'en conclure qu'Hitler était un chat. Absurde. Le syllogisme est peut-être donc ce grain auquel le grec faisait allusion. Et pour en revenir à Chuffey, il était incontestablement et cliniquement fou. Donc génial ? Alan se massa la mâchoire en méditant sur la question.

Seulement, s'il n'était pas convaincu de la sagesse du vieillard, d'autres voyaient en lui la parcelle de génie dans sa folie. Quelqu'un qui croyait suffisamment en lui pour voler son idée. Qui le connaissait. Quelqu'un qui en avait vu le potentiel. Même si le doute était permis, même si la probabilité que cette machine fonctionne réellement, la chance aussi infime soit-elle que cette théorie se vérifie, était une raison suffisante pour arrêter le voleur. En vertu de sa folie évidente, Alan se targuait d'être un génie et c'est pourquoi lui aussi avait compris comme cet appareil pouvait se révéler précieux. C'est là le discours qu'il tenu aux deux hommes quand ils se tournèrent vers lui. L'inconnu avait accepté d'aider Chuffey. Alan aussi. En vérité, il n'avait guère compris que la notion de récompense...  

-Je suis Alan, contrôleur de la douleur, poursuivit-il en s'avançant main tendue vers son partenaire de la nuit. Maintenant que les présentations d'usages sont faites, je suggère qu'on prépare un genre de plan. Et je suggère aussi qu'on se tutoie.

- Merci, merci à vous ! Mais avant que vous ne partiez, j'aimerais vous confier deux prototypes d'armes que la Garde m'avait commandé à l'époque où le Conseil me faisait encore confiance. Elles vous serrons plus utiles qu'à moi et qui sais qui se cache derrière cet odieux forfait ! Chuffey frappa la table avec colère, réussi à surprendre la poussière qu'il s'y était accumulée. Hm, n'oubliez pas, ceux ne sont que des béta, ajouta Chuffey dans un murmure presque inaudible.

L'algophobe ne l'avait pas remarqué, mais Chuffey avait sauté de son tabouret sous l'effet de la colère et il le voyait désormais, de sa démarche comique, s'enfoncer dans les alcôves de son atelier. Il disparu plusieurs minutes, ne prouvant qu'il était encore en vie que par des petits cris et des effondrements aléatoires. A son retour, il ressemblait davantage à un soldat de la première Guerre Mondiale qu'à un savant ermite, mu par un réflexe idiot – pardonnez le pléonasme – Alan gratta les coupures qu'il avait lui même subies en s'aventurant jusqu'ici. Rufus tenait fièrement deux bibelots aux allures de jouets. Ses yeux étaient encore humides de larmes qu'Alan estima être de bonheur en notant le sourire béat de l'inventeur.

- Messieurs, ce que je tient devant vos yeux ébahis sont de véritables armes, je vous demanderez donc d'en user avec la plus extrême prudence !

A cet instant, Rufus J. Chuffey n'avait plus rien à voir avec l'homme qui tenait devant eux quelques minutes auparavant. L'excitation qu'il ressentait à présenter ses créations était telle qu'elle le métamorphosait et si l'on oubliait le vieillard chétif et impotent, rien qu'une seconde, alors il pourrait convaincre n'importe qui de l'intérêt de ses œuvres. Sans omettre aucun détails techniques, sans épargner ses ôtes une seule seconde de son charabia scientifique, sans trembler et sans le moindre doute, il présenta à la manière d'un Q onirique ses gadgets étonnants et étonnement efficaces. Ainsi, Alan se vit offrir un étrange bâton dont les propriétés semblaient similaires à celle d'un taser qu'une manivelle permettait de charger en énergie. De son côté, son camarade inspectait un genre de revolver disproportionnés. Selon Rufus, en appuyant sur la gâchette on était sûr de mettre son adversaire KO. L'algophobe fixa son jouet d'un air dépité... depuis son séjour à Luxuria et le trauma qui s'en suivit, son cerveau malade, tout autour de lui semblait évoquer le sexe. Son bâton phallique avait quant à lui tout d'un godemiché nouvelle génération...  Il se pinça la joue, mais bien sûr ne ressentit rien. Maudit intérieurement Dreamland et remercia Chuffey d'une poignée de main ferme. En se tournant vers son partenaire, Alan remarqua alors qu'il ne voyait pas son visage, dissimulé derrière un masque à gaz ridiculement grand. Hm... songea-t-il sans plus de précision.

- Bon... pour dérober les plans de Chuffey, le voleur devait connaître les lieux, ça me semble évident... Et pour savoir sur quoi il travaillait en ce moment, il devait aussi le connaître personnellement... Je pense qu'on devrait chercher parmi les proches, si le voleur n'est pas l'un d'eux, il sait forcément quelque chose...
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Noah Alighieri
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MessageSujet: Re: Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! EmptyDim 5 Oct 2014 - 14:49
L'inconnu qui n'en était plus un aux yeux de Noah se présenta comme un certain Alan. Bien que dénué de nom de famille, celui-ci était assez aimable pour oter le supplice du vouvoyement. Lui serrant la main, Noah nota mentalement le pouvoir de son équipier de la nuit "même si ça ne me donnes pas vraiment d'infos."

"- Merci, merci à vous ! Mais avant que vous ne partiez, j'aimerais vous confier deux prototypes d'armes que la Garde m'avait commandé à l'époque où le Conseil me faisait encore confiance. Elles vous serrons plus utiles qu'à moi et qui sais qui se cache derrière cet odieux forfait !
"

Dans un excès de colère, celui-ci frappa le meuble de sa petite main. Un nuage de poussière s'éleva alors qu'il se levait de son siège en allant chercher lesdites armes. Le fait que ce soit des béta n'arriva pas à Noah qui attrapa avec confiance son arme. Un espèce de troublon beaucoup plus gros que d'habitude. Mais la mention K.O garanti le rassura. Alors qu'il expliquait avec force de détail le fonctionnement de celui-ci, Noah fit de son mieux pour comprendre le sens des paroles d'Aaron, même si la moitié sonnait comme une langue inconnue à ses oreilles. Mais il compris quand meme le plus simple: viser, appuyer sur la gachette et ne pas se trouver trop loin. Par chance, Chuffey l'avait fourni avec une sangle qui permit à Noah de l'attacher a sa hanche, débarassant ses mains. Craquant ses phalanges, il se retourna vers son équipier qui prit la parole:

"- Bon... pour dérober les plans de Chuffey, le voleur devait connaître les lieux, ça me semble évident... Et pour savoir sur quoi il travaillait en ce moment, il devait aussi le connaître personnellement... Je pense qu'on devrait chercher parmi les proches, si le voleur n'est pas l'un d'eux, il sait forcément quelque chose.."

"Au moins quelqu'un avec du bon sens." Décidant que le nom de famille dudit Alan serait Holmes tant qu'il ne le connaitrais pas, il se tourna vers Chuffey qui était occupé à griffoner quelque chose sur un papier. La pointe du crayon répandait sa couleur grisatre sur le papier jauni. "Excusez-moi, y'a-t-il quelqu'un qui aurait pu avoir accès a votre appartement et qui savait que vous travailliez sur ce projet?". Celui-ci continua de griffoner, comme si tout ce qui comptait était ce qu'il écrivait sur son papier. "Non, non..." Chuffey fit signe aux deux compères de s'approcher et de lire ce qu'il écrivait. "Ne faites aucun bruit, lisez juste. Peut-etre qu'elle a mis des micros. Il y a quelques temps, j'ai eu une aventure avec une collègue, Lyz. C'est la seule personne qui puisse rentrer chez moi quand je n'y suis pas. Mais il n'y a aucune raison qu'elle me déteste au point de faire ça... " Au dos du papier était griffoné un petit plan pour accéder à son domicile à partir de celui de Chuffey. Tendant le papier à son co-équipier de la nuit pour qu'il puisse le lire, il salua Chuffey avant de sortir de chez lui.


"Lyz..." C'était la seule piste qu'ils avaient. Lorsqu 'Alan descendit du domicile de Chuffey, il retira son masque à gaz, décidant que cela serait plus respectueux pour discuter avec lui. "Bon, je suppose que t'es d'accord avec moi sur le fait qu'on ferait mieux d'aller la voir... Il a beau dire qu'il n'y a aucune raison qu'elle le déteste, l'amour rends aveugle comme on dit...". 
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! EmptyMar 11 Nov 2014 - 3:59
Quand J. Rufus Aaron Chuffey revint des méandres de son laboratoire, les bras chargés de deux engins à l'apparence grotesque, une révélation frappa Alan de plein fouet, quelque chose de si évident qu'il se demanda l'espace d'un instant comment cela avait pu lui échapper ! Comme lorsque vous êtes incapable de vous souvenir du titre de cette chanson et qu'à l'instant où il vous est révélé, vous vous frappez du plat de la main en exprimant votre abattement devant votre propre décadence. Alan souffrait-il donc d'une nouvelle forme de démence après celle qu'il avait éprouvées à Luxuria ? Ce n'était pas tout à fait impossible et comme lorsqu'on écoute son propre coeur battre avec un stéthoscope, la panique s'empara du jeune homme alors que, déjà, s'imaginait-il isolé dans une pièce blanche aux murs capitonnés, piégé dans une camisole. Il se souvint des pages de Vol au-dessus d'un nid de coucou, des électrodes qui brisèrent McMurphy et des lobotomies qui laissaient les patients au stade de légumes. Ainsi à la merci des pervers qui profiteraient de son coma pour le violer, comme dans le film Kill Bill... Ah ! C'était ça !

- Vous ressemblez à Desmond Llewelyn ! hurla enfin Alan en pointant Chuffey d'un doigt salvateur, mais pas trop tout de même car n'étant pas tout à fait sûr de son sens.

Les paroles d'une chanson de Benabar firent échos dans l'esprit chaotique du libraire qui pouffa de rire devant cette double référence d'un film mythique, véritable pilier du cinéma contemporain. Toutefois, les deux individus le regardèrent comme un extra-terrestre, ce qui était d'ailleurs légèrement vexant. N'étaient-ils point sensible aux charmes de l'agent secret ? Avec la dignité qui ne fait jamais défaut aux hommes sujets au ridicule, Alan saisis ce que Chuffey lui tendait toujours, un étrange bâton métallique qui ressemblait vaguement à la base d'une canne à pêche. En l'inspectant, le libraire senti ses joues rosirent sous le regard atterré du vieil inventeur... Ce dernier expliqua avec moult détails le fonctionnement des armes. Souhaitons à nos deux compères qu'ils fussent suffisamment clairs.

- La J-RAC Corporation décline toutes responsabilités en cas de blessures ou décès lors de l'utilisation des produits en phase de test, laissa échapper ce dernier, embarqué dans la routine de présentation.
-
- Ce n'est qu'une formalité, n'ayez craintes, messieurs.  

Dans l'un des tiroirs, des centaines de formulaires prouvaient que ce n'était pas qu'une simple formalité. Un paquet de veuves et d'orphelins adoreraient voir la tête de Rufus plantée au sommet d'un piquet. Sans se douter du nombre de suspects potentiels, Alan songea que la vengeance était sommes toutes un mobile des plus probables, mais l'étranger le pris de vitesse.

- Excusez-moi, y a-t-il quelqu'un qui aurait pu avoir accès à votre appartement et qui savait que vous travailliez sur ce projet ?

Le vieil homme se figea et marmonna dans sa barbe et fit signes aux enquêteurs en herbe de s'approcher pour lire les quelques lignes qu'il avait griffonné sur une feuille. Quand il était au collège, se souvint Alan, son professeur de physique chimie écrivait à peu près aussi mal que l'ingénieur et c'est uniquement grâce à cet entraînement qu'il parvint à déchiffrer le message. Alan saisit le crayon et demanda à Chuffey de répondre à voix haute pour tromper les éventuels micros. Il barra éventuels pour ne pas le froisser.

- Non, personnes... mais de nombreuses personnes convoitent mon génie, vous savez ?!

- Merci quand même, nous allons visiter le voisinage, quelqu'un aura peut-être vu quelque chose...

- Merci messieurs... et bonne chance !

- Une dernière chose, si vous le permettez...

A la dernière minute, le souvenir de cette montre qui s'était refusée à s'ouvrir lui revint. Ça ne coûtait rien de demander.. Il sorti l'objet de son gousset et la présenta à l'ingénieur dont les pupilles se mirent à briller comme celles des enfants un matin de Noël. Sans éprouver la moindre difficulté, Rufus fit sauter le clapet et admira le travail d'horlogerie et d'orfèvre qu'avait nécessité la conception d'une telle montre. Elle était selon-lui en parfait état de marche, mais quand Alan tenta une seconde fois de l'ouvrir, le bouton résista et, définitivement vexé, il rangea l'objet pour ne plus y penser.

Une fois dans la rue, l'inconnu se tourna vers Alan et exposa sa théorie. Ce n'était pas idiot, mais quelque chose ne collait pas... Si Chuffey était si sûr que Liz ne le détestait pas, l'idée ne lui aurait même pas effleuré l'esprit. Il fit par de ses doutes à son camarade, mais dans tous les cas,  en l'absence de piste, il fallait bien commencer quelque part. Aussi capable de lire le plan de Chuffey que de planer dans les airs, le jeune homme laissa son camarade le guider à travers la ville. Si l'on faisait abstraction des créatures aux longues oreilles et de quelques autres menus détails, on jurerait se promener dans une version sous scellée de Londres telle qu'elle était à l'époque Victorienne. Néanmoins, ils fréquentaient clairement le quartier bourge de la cité et les immenses toits de styles Tudor ne parvenaient pas tout à fait à masquer le sommet de la bulle où, l'avait compris Alan, Poulbot aurait trouvé l'inspiration pour ses tableaux.

Le jeune libraire, toujours ravis à l'idée de partager son savoir, tenta tout au long du trajet d'enseigner à son camarade les principales caractéristiques du style rustique propre à « l'arc » Tudor ou l'implication de Poulbot pendant l'Occupation, pas tout à fait sûr néanmoins de l'intérêt que lui portait son unique auditoire. Alan n'était pas offusqué, il avait pour ainsi dire l'habitude. Quand ils arrivèrent enfin au domicile de la fameuse Liz, ils trouvèrent porte close. Sur la route, le Voyageur s'était demandé de quoi pouvait avoir l'air cette Liz... C'était sans doute cynique, mais cette aventure qu'elle aurait entretenue avec Rufus n'était peut-être pas complètement désintéressée. A défaut d'être beau, ou même riche, on reconnaissait à Rufus un talent certain pour mettre au point d'étonnantes machines et il suffirait d'une trouvaille pour s'offrir une paire de Louboutin. Oui, en plus d'être cynique, Alan se montre également régulièrement macho, n'en voulez pas à votre Narrateur qui ne fait que rapporter les faits. De fait, à travers l'une des fenêtres, le Contrôleur aperçu une armoire de Louboutins. Bien qu'il fusse tout à fait incapable de faire la différence entre une paire d'escarpins et de bottes, il sentait d'ici la superficialité de leur cible.

Naturellement, ils n'obtinrent aucune réponse en frappant à la porte. Ce qui pouvait signifier que Liz n'était pas là, qu'elle ne voulait pas ouvrir ou bien même qu'elle était morte. Si la théorie de son étrange acolyte s'avérait exact, le cerveau de l'affaire aurait tout intérêt à la faire taire de manière définitive. Toutefois, il était encore trop tôt pour tirer des conclusions, aussi Alan décida de pénétrer la demeure. Ils fracassèrent la porte de bois qui n'avait rien demandé et se séparèrent silencieusement pour couvrir la petite maison, agissants tels des agents spéciaux. Spéciaux, étant le mot clef. Dans les séries, tous les flics gueulent RAS, même quand ils tombent sur un cadavre, pensa Alan. En plus, c'est le meilleur moyen d'alerter le suspect qui pourrait encore être sur place... Bande de cons, pesta silencieusement le jeune homme en s'abstenant de commenter ce qu'il voyait ou ne voyait pas.
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MessageSujet: Re: Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain! EmptyLun 8 Déc 2014 - 21:04
Il y eu d'abord la colère, des coups de pieds lancés dans des caissons, des cris poussés en l'espoir que quelqu'un lui vienne en aide, du piétinement, des paroles prononcées en l'air simplement pour s'exprimer. Puis l'abandon, un long soupir expiré, des bras se balançant mollement, une tête légèrement penchée sur le côté qui ne s'attend même pas à apercevoir quoi que ce soit à travers les barreaux de la fenêtre qui lui font face. Et finalement l'ennui, des pensées vagabondantes, une attention portée sur tout ce qu'il y a de nouveau et, quand il n'y a pas de matière inédite, à l'examen approfondis de ce que l'on a déjà observé, senti, touché. Bref, on s'occupe. Sa manière à elle de s'occuper, fut de graver des dessins sur les cierges à l'aide de sa ceinture, d'enlever et remettre ses chaussures, de classer les meilleurs dessins animés de son enfance, de se faire une multitude de tresses, les défaire, les recommencer, taper n'importe quoi sur la machine à écrire dans le vide en se prenant pour la secrétaire d'un super-détective, d'essayer d'apprendre le moon-walk, et de se souvenir des cours de la veille. C'est après avoir attendu une bonne vingtaine de minutes que la jeune femme réalisa qu'au lieu de dessiner sur les bougies, elle pouvait écrire un message et le déposer dans la rue. Pour cela, il lui fallut tout d'abord effacer ses gravures précédentes et laisser de la place aux quelques mots qui lui seraient peut-être d'un grand secours. La question du dialecte ne se posa pas, les lettres sur la machine à écrire lui étaient connues et elle ne se rappelait pas avoir un jour échoué à comprendre son interlocuteur à dreamland pour des soucis de langue. Aussi, comme il n'y avait pas beaucoup de place, seuls trois caractères furent gravés, à savoir  « SOS » accompagnés d'une flèche qu'elle s'appliqua à tourner en direction de la petite ouverture par laquelle elle allait le déposer. Ceci fait, il ne lui restait plus qu'à, une nouvelle fois, attendre. La rue devait être plus populaire qu'elle ne le pensait puis qu’à peine une demi-pause plus tard, un jeune lutin pointait le bout de son long nez entre les barreaux pour l'apostropher.

- Hey ! C'est vous qui avez mis ça dehors ? Vous avez besoin d'aide ?


C'était rassurant car, sans qu'il n'y ait de réelles motivations à cela, les enfants lui inspiraient toujours plus de confiance que la plupart des inconnus. Ravie et admettant d'ores et déjà que son emprisonnement prenait fin, elle s'accorda un sourire avant de lui répondre.

- Oui, je suis enfermée dans cette pièce depuis un bout de temps et je dois avouer que ça commence à me peser.

- Comment avez-vous atterri ici ? Non, laissez tomber, je suis trop curieux. Bougez pas.

- Je vais faire de mon mieux.

Le garçon partit chercher de l'aide et revint accompagné d'un elfe apathique qui se pencha devant les morceaux de métal pour les tordre comme s'ils avaient été de guimauve. Ceci fait, il ne lui restait plus qu'à escalader les cageots pour se glisser dans l'ouverture formée. Puis, aussi vite qu'il était venu, son libérateur les laissa tous les deux. Le malaise typique de ce genre de situation commençait à s'installer et pour le briser, aussi par politesse et parce que c'est l'usage, Lulei remercia le garçon qui marmonna à son tour un timide « de rien ». Aucun des deux protagonistes ne semblait vouloir partir ou débuter une conversation si bien que le silence commençait à se faire pesant. Pour le briser, il lui parut opportun de chercher comment le remercier. La réponse lui apparut alors qu'elle l'interrogeait sur ses journées et elle décida de l'aider dans son travail.


• Penché au-dessus d'un immense vide, Ilünberg respirait les derniers soupirs de ce qui avait été sa plus grande fierté. Sa pile mourrait. De l'immense volume d'énergie liquide que lui et son équipe avaient mis un temps fou à obtenir, il ne restait qu'une médiocre flaque melon. Perdus dans l'air, les contemplations et les boyaux tortueux des machines rocambolesques de Vapeur-Punk, ses espoirs, son avenir s'étaient volatilisés. Ouvrir la cuve n'était pas bon pour la santé fragile de ce qu'elle abritait, mais il ne pouvait s'en passer. Ne se souciant plus de ce qui était égoïste ou raisonnable, se remémorant simplement combien on l'avait utilisé et si peu remercié, l'ingénieur faisait ses adieux à sa reine. Les mains crispées sur le rebord, les vertèbres courbées, la nuque allongée, les paupières ouvertes et ses yeux fixes, il tentait tant bien que mal de s'imprégner au maximum des dernières vapeurs idylliques en faisant de son mieux pour ne pas tomber. La chute lui serait fatale. Le crépitement d'un haut-parleur le tira de sa contemplation et, tandis qu'une voie gutturale ponctuée d'interférences s'élevait difficilement dans l'usine, il entama sa longue descente jusqu'au rez-de-chaussée du bâtiment.

Les autres employés ne relevèrent pas la tête à son passage et de son côté, il ne les saluait pas, se contentant d'arpenter les allées jusqu'à son plan de travail. Autrefois l'ambiance était bonne et des voix enjouées s'élevaient constamment vers la tôle du plafond. Mais c'était avant. Avant qu'ils ne décident de se prendre en main, avant qu'ils ne s'impliquent vraiment. Il saisit délicatement la trottinette que son fils lui avait fabriquée et la décala légèrement pour pouvoir s'asseoir.

Le bureau qu'on lui avait attribué était exactement le même que pour tous ceux qui l'entouraient. Seule une petite étoile rouge sur le rebord droit indiquait sa place dans la hiérarchie. C'était l'un des nombreux changements que leur meneuse avait proposé. Réduire la distinction entres les classes pour renforcer l'unité de leur mouvement, créer une cohésion d'équipe ainsi qu'une bonne entente entre les travailleurs. Ilünberg faisait partit des rares à avoir eu le privilège de la rencontrer, sa notoriété de l'époque avait sans doute joué en sa faveur. Ils n'avaient pas beaucoup parlé. Lui se contentant de répondre à ses questions, et elle de lui en poser, ponctuant minutieusement chacune de ses phrases d'un propos enjôleur et qui ne manquait l'occasion de lui rappeler le poids de leurs actions sur l'avenir de chacun. Il l'avait tout de suite apprécié, son style vestimentaire contrastait fortement avec la « mode » du royaume, mais elle était exceptionnelle.Une chaise grinça au fond du hangar et il se replongea dans les plans sur lesquels il travaillait actuellement.

L'elfe tentait de réguler théoriquement des problèmes de pression quand la voix fluette de Werner perturba sa concentration. Sans rancune, il releva calmement la tête pour regarder le jeune lutin. Celui-ci arborait un sourire ravit et était accompagné d'une mijaurée qu'il identifia instantanément comme voyageuse. Avec l'habitude, il avait appris à masquer son dégoût derrière des formules de politesse, ce qu'il s'appliqua immédiatement à faire avant d'exposer à la nouvelle recrue de quoi il en retournait.


- C'est très aimable à vous d'accepter de rejoindre notre compagnie. L'augmentation des effectifs n'est plus un luxe, mais une nécessité. Ne vous en faites pas pour votre inexpérience, appliquez-vous et il n'y aura pas de retour de bâton. Pour les clauses du contrat, les détails vous seront envoyés sous peu (Lulei n'avait pas la moindre idée de comment fonctionnait le réseau postal de Dreamland, mais elle faisait totalement confiance à son employeur et, à vrai dire, ça ne lui importait pas vraiment), tout ce que vous devez savoir, c'est que vos résultats, interrogations, remarques, doivent m'être rapportées, et uniquement à moi. N'étant ni machiniste ni vaporiste, vous n'avez pas à toucher le matériel technique. Contentez-vous de faire ce pour quoi vous êtes payés.

La jeune femme acquiesça et enchaîna sur des questions auxquelles Ilünberg répondait machinalement, l'esprit occupé à imaginer l'instant où il annoncerait la bonne nouvelle à la pile. Avec celle-là, ça leur en faisait quatre, elle allait être ravie.
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Pour votre maison, choisissez l'énergie propre! Utilisez un humain!

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