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We have to go deeper [avec Lucien ]

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Calvin Thomas
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MessageSujet: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyJeu 25 Juil 2013 - 0:28

Cette nuit là fut... particulière et je suis content d'avoir pris la décision d'écrire mes aventures sur ce carnet pour être sûr de pouvoir la relire encore et encore, dans les moindres détails !  

D'abord, papi m'avait laissé carte blanche, parce qu'il avait des choses importantes à faire dans des endroits trop dangereux pour moi. Une première depuis mon arrivée dans le monde des rêves ! Je ne serais pas ingrat au point de dire que j'avais l'impression d'avaler ma première goulée d'air pur, mais je pense pouvoir me risquer à dire que j'eus la même sensation que l'on a la première fois qu'on va à la plage sans ses parents. On peut finalement se comporter comme ceux qu'ils critiquent, laisser traîner les yeux où on veut sans crainte d'un jugement expéditif... Le pied, quand même, qu'on se le cache pas.

Malgré tout, j'étais pas allé n'importe où non plus et j'avais un peu tâté le terrain avant de me décider de rêver d'un environnement futuriste... C'est con à dire mais c'est comme ça ici hein ; faut toujours faire gaffe, notamment aux forêts ; on a vite fait de se réveiller dans un bon gros guet-apens  ! Mais Jacques m'avait mis à l'aise ; Mirage Space le royaume futuriste, était plutôt hospitalier, tant qu'on rêvait pas de guerres futuristes. Voilà du rêve comme j'en rêvais ! (ouais, je sais...) J'allais tâter du sabre laser, de l'overboard, me téléporter à droite et à gauche ou rencontrer des droïds bordel ! Encore une fois hein, je crache pas sur les enseignements de papi.... Mais là, c'était du délire.

Je n'ai pas été déçu, mais tellement pas ! Je « me réveillais » (faute d'autre mot) dans un couloir de vaisseau spatial immaculé, stylisé juste ce qu'il fallait, avec un fin bandeau luminescent sur le mur à une dizaine de centimètre du plafond, d'un violet apaisant. Quelques pas plus loin et ce fut la baie vitrée.... Le choc.



J'étais dans l'espace ! Rien que d'y repenser, mon cœur fait le mariole ! Dans l'espace ! Je voyais s'étaler devant moi une partie du vaisseau sur lequel j'étais et au vu de la taille et la distance, je pense qu'on aurait pu placer quelques stades de foot rien que sur ce que je voyais là bas, à... un kilomètre plus loin ? Je me collais à la vitre pour tenter d'en voir plus, me retournant sur l'intérieur. Mon vaisseau s'étendait jusqu'à « l'excroissance » plus loin, et s'étendait à la fois en hauteur et longueur. Mais c'est en me retournant pour regarder vers le bas que je constatais que je m'étais encore trompé sur les dimensions de l'appareil. Une ville, vraiment ! s'étalait là. Je n'aurais pas eu assez d'une vie pour visiter cet endroit. J'étais comme un gosse de cinq ans lâché dans un toy's R us (quel que soit l'orthographe de ce mot) ! Comme je parvenais un peu à ma calmer, respirant à pleins poumons l'air artificiel parfaitement sain diffusé par je ne sais quel conduit de ventilation invisible, je constatais que je portais même une combinaison supra stylée digne des meilleurs jeux vidéos de science fiction ! Je précise jamais ce genre de truc d'habitude, mais là voilà ; tout était super.

C'est peut être ce qui m'a poussé à accepter l'invitation qu'on allait me faire, pour peu alléchante qu'elle était... Je me sentais comme reconnaissant d'être ici. J'y reviendrai très longuement après.

Quoiqu'il en soit, j'ai passé un premier sas, au bout du couloir, pour me retrouver dans une vaste salle où différentes créatures discutaient et s'ébattaient avec pacifisme, au milieu d'hologrammes publicitaires et des vitres-écrans flottantes sur lesquelles apparaissaient des messages rédigés dans des caractères illisibles (parce que extraterrestres !). J'ai suivi un robot très épuré sans être humanoïde-flippant pendant un moment, jusqu'à ce qu'il me dise de m'arrêter parce qu'il trouvait ça effrayant (mais il a paru très content quand je lui ai dit qu'il était le robot le plus cool que j'ai jamais vu -ce qui sans être faux n'était pas forcément super objectif). Oui, comme un gamin, mais j'étais aux anges, véritablement.

Ensuite et bien... Je me suis un peu perdu sans trop oser me perdre ; revenant sur mes pas sans arrêt pour voir ce que j'avais entrevu derrière une porte quelques minutes plus tôt, pour tomber sur quelques débits de boisson, des vendeurs de poissons exotiques, des vendeurs de cartes galactiques et j'en passe et des meilleures ! J'ai même vu une armurerie du futur à travers une vitre, mais la porte s'est pas ouverte quand j'ai voulu y aller, elle a fait « vous n'avez pas le permis (ou l'accréditation, ou je-ne-sais-quoi) pour entrer ». De toute façon, j'allais pas faire mumuse avec un blaster ici ; je me suis contenté de regarder ça, totalement indifférent à l'idée de passer pour un demeuré... Contrairement au monde réel, ici, personne ne semblait me juger plus mal que ça. Des rêveurs avaient le même comportement que moi et je pense qu'on se comprenaient très bien ; on avait les mêmes étoiles dans les yeux.

Au bout d'un moment, j'ai fait le tour de la zone. Parce que c'était pas si immense que ça, en fait ? Si le vaisseau était gigantesque ; mais il fallait prendre des taxis, ou des ascenseurs, pour rallier d'autres endroits. Sauf que voilà... Les autres endroits, j'allais pas tous les faire au pif...  Donc après avoir compris que l'un des hologrammes à forme humaine que j'avais vu avant servait de guide, j'ai décidé que j'irais voir la zone dont le nom m'a paru le plus alléchant ; « Nouvelles Technologies, Environnements de Jeux. » A côté de « Quartier Résidentiel » « Quartier Industriel » « Ambassade Extra Humaine », j'ai pas cherché beaucoup plus loin. Jeux et nouvelles technologies, il m'en fallait pas plus. L'hologramme m'a ensuite indiqué la route à suivre aimablement, si bien que j'ai rejoint une nouvelle salle centrale après m'être... téléporté ?! Une salle relativement semblable à celle que j'avais quitté, encore que la hauteur de plafond y était trois fois plus haute et que la population y était différente. Plus jeune, entre autre. Je me sentais de plus en plus chez moi.

Une grosse partie des boutiques semblait vendre des jeux et des disquettes sur support virtuel tout ce qu'il y avait de plus barbant ; pas d'overboard ou autre joyeusetés bien physiques à se mettre sous la patte ici. Cela dit, je n'ai pas cherché très longtemps, peut être qu'ils ont ça ailleurs ?... Enfin bref, j'ai été distrait quand un type m'a soudainement agrippé l'épaule pour me fixer droit dans les yeux, caresser mes oreilles d'un air extasié (ça à l'air glauque mais en fait c'était assez drôle) et de me demander ;


-Voyageur ? Oui, non ? Oui, je le vois ! Aha, c'est votre jour de chance ! Suivez moi !

J'ai appris récemment le sens du mot extatique et je suppose que ce type correspondait parfaitement à la définition. A égalité avec « surexcité ». Bref. Un type bleu, oreilles pointues, pupilles fendues et le sourire aussi, jusqu'aux oreilles. Ma foi, le genre honnête. D'autres extraterrestres (parce que parler de créatures des rêves ici, ça fait trop décalé)  le regardaient en souriant et m’encourageaient même ; ça avait pas l'air d'un piège dont je ne puisse me sortir. J'ai suivi.

Il m'a mené à travers un couloir, sans arrêter de me parler, comme si cesser me ferait fuir. C'était de l'ordre de ;


-Voyageur, donc vous connaissez le monde réel hein ? Vous aimez les jeux vidéos, non ? Comme les jeunes Voyageurs allons je le sais je le sais ! Je sais un peu tout sur les post adolescent, je suis comme qui dirait expert ! Klostyn'erd, c'est mon nom ! Je fais des jeux, moi même ! Vous êtes post-adolescent hein ?

Il a fallu que je hoche la tête pour qu'il se rassure et reparte sur le même ton et tempo. Un gentil dingue. Quelques personnes nous suivaient encore, j'avais l'impression d'être une célébrité. Et puis il m'a amené dans une autre salle choisie dans le long couloir et l'impression s'est accentuée. La salle était pleine de monde qui nous fixait comme des messies à notre arrivée. Pour d'autres détails sur cet endroit, je crois que j'y arriverais pas ; j'étais un peu rouge de honte et vachement perplexe). Quelques rires aussi ; « il est allé en chercher un lui même ! Quel boute-en-train ! ». Bon. La célébrité, c'était lui. Je déchiffrais sur une « banderole-holo-vitrée » les mots « MONDE REEL BETA 1.0 !! » et déglutis péniblement. Jusqu'à ce qu'il m'annonce ;

- Bon, je vous explique. Je fabrique des jeux, en réalité augmentée, et j'ai besoin d'un expert du monde réel.

Je crois qu'il a dit ça. La suite, je pense pas l'avoir entendue. Un jeu en réalité augmentée ?  Sérieusement ? Moi en tant qu'expert béta testeur ? C'était quoi le truc ? Je l'ai coupé, quand même, pour rester honnête ;

-En fait je suis pas un expert vous savez, je suis juste là par...
-Jeeee saiiiiiiis je sais je sais je sais ! Ne vous inquiétez pas,puisque vous venez du monde réel, donc vous êtes un expert ! Nous n'avions pas d'autres experts sous la main. Les autres sont ces « rêveurs » instables et inutiles pour faire des comptes rendus. Nous n'avions qu'un autre Voyageur... Mais vous êtes l'homme qu'il nous fallait ! Ah, un bel adolescent du MONDE REEL !  

Des vivats dans la foule vers laquelle il venait de se retourner, et une assistante m'a guidé dans une autre pièce, plus vide.  En tout, trois autres créatures étaient dans la pièce. Ils avaient l'air un peu nerveux bien qu'il fissent tout pour se maîtriser, et ne purent s'empêcher de sourire à mon arrivée. D'autres testeurs. Pour eux, le monde réel était un exotisme improbable, et je faisais parti de cet univers. Ils étaient à peu près aussi excités que moi, en fait.

Raison pour laquelle, comme je le disais plus haut, je décidais de renvoyer l'ascenseur. Pas simplement pour jouer et me faire plaisir, non ! Quelle idée.


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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyDim 28 Juil 2013 - 17:05
L'annonce n'avait pas vraiment été publiée dans le DreamMag et si elle l'avait été, Lucien n'était pas sûr que qui que ce soit aurait répondu. Lui-même ne l'avait vu que par hasard en traînant dans les quartiers d'une ville super développée, semblable à une station spatiale ou autre. Cela avait peut-être quelque chose à voir avec la série qu'il regardait juste à avant de se coucher. De fait, Sandman n'aimait pas spécialement avoir de plan définit et préférait toujours s'endormir sans penser à quoi que ce soit de particulier. C'était une question de principe, puisqu'il ne cherchait jamais à faire quelque chose de construit sur la durée. Il n'avait pas de plan particulier sur le long terme et Dreamland était pour lui un terrain de jeu exceptionnel, pourquoi le gâcher en y mettant des règles et en s'astreignant à un rythme particulier ? Certes, il évitait tout de même de visiter trop de fois les mêmes royaumes. La raison était simple : ceux qu'i lavait déjà visité voulaient en général sa peau, alors se laisser aller à découvrir de nouveaux univers chaque nuit était une bonne façon d'échapper au drame. Et comme il était tombé sur une chaîne rediffusant les épisodes de Stargate Atlantis, qui se passait dans une station spatiale, il avait atterri à Mirage Space. Inutile que qui que ce soit ne lui ait donné cette information, il en avait trop entendu parler pour ne pas savoir de quoi il s'agissait dès qu'il avait observé son environnement. Cette nuit-là, d'ailleurs, il avait abordé une tenue plutôt sobre - du moins comparé à d'autres - avec une combinaison ressemblant à celle des astronautes, un énorme scaphandre ultra moderne, mais sans le casque, ce qui lui donnait un air bouffant parfaitement ridicule. Cela aurait presque pu passer inaperçu dans un tel environnement si ce déguisement n'avait pas été vert et n'avait pas comporté le grand stylisé de la fameuse chaîne de restauration rapide, sous lequel on avait ajouté "À votre service. Livraison à domicile." Il découvrit d'ailleurs que cette combinaison le ralentissait dans le moindre de ses gestes, ce qui l'agaça un peu, avant qu'il ne décide de l'ignorer.

Et donc, il avait fini, en se ballandant au milieu d'une foule d'extraterrestres, de robots, d'astronautes et de rêveurs excités, par trouver l'annonce. Elle était assez simplement présentée sur une forme de tableau d'information... Certes, Lucien avait passé une bonne demi-heure à le triturer dans tous les sens et à surfer dessus tant jouer avec cet appareil était amusant. Mais il avait fini par ouvrir une page de petites annonces et en avait lu quelques unes, dont celle-ci. Il était dit qu'une petite entreprise créatrice de jeux vidéos oniriques cherchait des voyageurs pour tester un jeu de type MMORPG qui tentait de retranscrire le monde réel, afin que des créatures des rêves puissent en profiter. Aussitôt, le contrôleur du chaos avait tiqué, c'était une grave violation de tous les principes qui formaient sa moralité. Tout d'abord, parler du monde réel et de Dreamland lui paraissait être une aberration : pour lui Dreamland était le monde réel et l'autre n'était qu'une façon de l'entretenir. Mais le problème était plus grave encore, cette interface que proposaient ces programmeurs transgressaient tout l'intérêt de Dreamland ET des jeux vidéos en général, car le principe était quasiment le même lorsque l'on y réfléchissait. Pour Lucien, la vie non onirique n'avait absolument aucun intérêt en elle-même et n'était pas que pour permettre à la vie onirique d'exister. Elle n'était faite que pour stimuler la création de rêves et pour permettre à des personnes comme lui d'aller jouir des plaisirs oniriques. Suivre cette logique revenait à dire que Dreamland était un plan d'existence supérieure, fait de liberté, de plaisir et d'aventures, tandis que le monde réel n'était qu'une plate prison dont on ne pouvait s'évader que par la pensée : c'est-à-dire par les jeux, les histoires lues ou vues sur des écrans, ou par les rêves. Alors vouloir recréer le monde réel depuis les rêves revenait à faire la plus ignoble des choses : à recréer la prison quotidienne.

Aussitôt, Lucien avait sut qu'il devait répondre à cette annonce et se rendre immédiatement dans la partie de la station où l'on avait besoin de ses services. Cela ne lui avait pas pris tant de temps que cela, car un téléporteur y menait en un clin d'oeil et malgré sa combinaison, il avait pu ne perdre qu'une petite dizaine de minutes sur le trajet. Aussitôt qu'il était arrivé devant le laboratoire expérimental que l'annonce indiquait, il s'était présenté devant l'accueil. Là une jeune extraterrestre difficile descriptible l'avait accueillie.


"Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous ?"
"Euh... je viens pour l'annonce." avait-il déclaré en essayant de cacher son jeu, bien que sa nervosité soit apparente.
"Vous êtes un voyageur ?"
"Oui, évidemment !" assura-t-il, heureux que pour l'instant, il n'ait pas eu à mentir.
"Attendez ici, je vous prie." fit-elle avant d'appuyer sur une tonne de boutons dont la plupart ne devaient pas servir à grand chose en réalité.

Quelques instants plus tard, une créature avec une petit corps et un cou disproportionné se présenta à lui, tendant une main pour le saluer et lui faisant un grand sourire. Le voyageur eut un peu de mal à concevoir que la tête du personnage avait beau arriver un peu plus haut que lui, il devait tout de même se pencher pour lui serrer la main. Malgré tout, le personnage disposait de lunette genre premier de la classe et informaticien qui ne pouvaient tromper sur sa fonction ici, c'était l'un des deux auteurs de l'annonce. Un certain Min'ion, qui lui expliqua à quel point il était ravi de le voir. De fait, Lucien était un peu trop âgé pour le public qu'ils visaient, mais son expérience plus grande dans le monde réel faisait de lui un expert d'autant plus qualifié. Min'ion ne s'arrêtait jamais et semblait ignorer toutes les interventions de Lucien qui montrait quelques réserves. En réalité, la mémoire incroyable de l'extraterrestre lui permettait d'agencer son discours au fur et à mesure pour répondre à toutes les questions posées, sans jamais s'arrêter. Tout en parlant, la créature des rêves mena alors le voyageur jusqu'à une salle où un autre voyageur se tenait déjà, l'air un peu perdu. Lucien lui lança un petit sourire pour le saluer et l'encourager et revint à la créature, dont il avait décroché le discours quelques minutes auparavant.


"... pour cette raison que votre avis nous importe beaucoup et que vous devrez nous faire part de toutes les dissemblances que vous trouverez dans l'interface. Vous comprenez, nous voulons que ce soit parfait."

Il y eut alors un étrange silence. Min'hion s'était arrêté de parler assez brutalement et personne n'avait sentit, dans l'intonation de sa voix qu'il s'agissait de la fin de son interminable discours sur son superbe projet. Lucien, conscient que c'était peut-être à lui de parler, acquiesça comme s'il avait tout entendu et tout intégré. Ravi, l'extraterrestre commença à donner des ordres pour mettre en place le lancement du jeu. Mais Lucien n'avait pas besoin de savoir ce qu'on attendait de lui, il n'était pas là pour aider ces deux nerds oniriques. Son but était précisément l'inverse : il allait saper tout leur travail. Il ne savait pas encore comment, mais il trouverait, il en était sûr.
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyMer 31 Juil 2013 - 16:59

Un autre extraterrestre du même genre que celui qui était venu me chercher est entré dans la pièce avec ce qui m'avait tout l'air d'être un autre Voyageur, qui m'a fait une sorte de sourire auquel j'ai répondu, sans me méfier... Pourquoi me serais-je méfié ? Enfin, je reviendrai là dessus plus tard. Pour le moment, j'étais simplement impatient de commencer. La femme qui s'était déjà approchée de moi pour me guider dans la salle s'est désignée-proposée pour être mon assistante pendant toute la durée du jeu « sauf si je souhaitais quelqu'un d'autre», ce qui n'avait évidemment aucune raison d'être le cas. Un choix qui, si j'avais su ce qui m'attendait, aurait demandé une plus grande réflexion...

-Vous allez maintenant commencer, veuillez ne pas échanger d'informations entre vous avant le début de la béta, pour une immersion dans MONDE REEL encore plus grande ! Puisque votre progression sera suivie et rediffusée, toute ou partiellement, veuillez signer ce petit bout de papier insignifiant avant de commencer ; pour nous donner le droit.


Ce type, Kloclonerd, a ensuite tendu un « bout de papier » sur lequel une bonne partie de mes cours du premier semestre auraient tenu. J'ai fait mine de le parcourir des yeux rapidement, avant de signer, tout à la fin. Je crois qu'il y avait surtout beaucoup de traductions dans beaucoup de langues de toute façon. Mais passons ! Comme il l'avait dit, on nous a emmenés séparément dans des petites  pièces individuelles, où trônait, presque unique objet de la pièce, ce que j'ai d'abord pris pour un lit extraterrestre (et en présence de mon « assistante », inutile de préciser qu'une vague de confusion et de chaleur est venue m'agresser) ainsi qu'un bureau chargé de consoles et d'écrans. Je vais tenter de retranscrire au mieux ce qu'elle m'a dit ensuite ; [/i]

-Les explications ont été très succinctes volontairement pour éviter de vous perturber pendant les tests. Cependant, je me dois de vous expliquer quelques petites choses, au cas où. Vous ressentez la douleur normalement, mais en cas de mort vous perdrez uniquement vos possessions et une partie de votre expérience.

Elle a marqué un temps, comme si elle hésitait à me dire quelque chose d'autre, puis a repris sa contenance. J'aurais du m'attarder là dessus, encore une fois, mais j'ai pas vraiment fait attention, sur le coup ; j'avais simplement envie d'essayer, et basta ! Je me disais ; un jeu, on y joue quoi ? Quatre , cinq heures de suite, max  ? Il faut bien faire des pauses de temps en temps et dans cette situation précise, j'en profiterai pour ne pas perdre l'intégralité de ma nuit à Dreamland. Toujours est-il qu'elle n'avait pas fini ses explications, et a poursuivi ;

-Pour quitter le jeu, il vous faut vous endormir. Pour cela ; fermez les yeux, allongez vous et placez vos mains jointes sous votre joue. Attention ; vous personnage ne disparaît pas quand il dort, comme dans votre monde. Enfin, en tant que testeurs, vous aurez accès à un interface, vous permettant de communiquer avec moi, qui corrigerai alors les bugs ou erreurs rencontrées en temps réel.

Et bien, ils avaient poussé ça loin ! Et ce dernier point relevait d'une performance impressionnante ! Si les jeux pouvaient se faire comme ça chez nous, il y aurait beaucoup moins d'insatisfaits, je pense ! J'ai hoché la tête d'un air admiratif, ce qui a semblé lui faire vaguement plaisir. Mais elle a tout de même continué ;

-Pour afficher l'interface et entrer en communication avec moi, demandez « Interface, Ashtrii ». Des questions ?
-Non, je crois que ça va, merci.
-Alors nous allons commencer ! Pouvez vous enlever le surplus de tissu, je vous prie ?  

J'ai mis un temps avant de réaliser qu'elle me demandait de me mettre, à peu de choses près, à poil.  »Pour les capteurs » A-t-elle précisé en ouvrant ce que j'avais pris pour un lit mais s'avéra être un genre de cercueil luminescent, fidèle réplique de ce que l'on trouvait dans un film-remake de Pocahontas. En boxer, je me suis mis là dedans et le fond était couvert d'une gelée répugnante. Elle a refermé le couvercle et m'a souhaité Bon jeu ! dans un sourire très professionnel.

…........

Jusqu'ici, ça avait l'air vraiment super bien fait. Je sortait du lit dans lequel j'étais et trouvais dans une penderie une panoplie de vêtements tous plus miteux les uns que les autres. De l'ordre de la bure de moine, en toile de jute rapiécée.


Interface, heu... Ashtrii. Une voix résonna dans ma tête.
-Oh, si tôt ? Le contenu de la garde robe n'est pas adéquat? J'avais presque de la peine d'entendre sa voix déçue, mais soyons sérieux cinq minutes...
-Heuu, non. Si j'ai un appart', ce qui semble être le cas, je peux me payer mieux que ça. Et c'est une priorité. Des jeans et des t-shirts feront l'affaire. Avec des baskets.
-Très bien. Je vous donne directement la gamme 4 alors... Ceci sera répercuté sur tous les autres joueurs, par souci d'égalité. Autre chose ?

Dans mon armoire, tous les vêtements venaient de disparaître, remplacés par une garde robe impressionnante, toute serrée, de vêtements de toutes sortes, aux couleurs plutôt criardes.

-Une écharpe ?

Ce fut la première fois que « j'abusais » de l'interface, bien que modestement. Ashtrii était dévouée ; une petite pile d'écharpes vint s'ajouter à ma collection de vêtements et je trouvais donc là de quoi m'habiller convenablement. Un blue jean et un t-shirt potable, ainsi qu'une fine écharpe à rayures noires et blanches. Jusqu'où pouvait-je modifier ce monde ? Une seule impression ; j'étais dans un remake de matrix et j'étais l'Elu ! Dans le genre, on faisait presque mieux que Dreamland ! Mais je n'avais pas envie de faire autre chose que la tâche que l'on m'avait confié, pour grisante qu'était cette sensation de toute-puissance. Aussi, en parcourant le deux pièce dans lequel j'étais censé vivre ici, j'ai expliqué pas-à-pas pourquoi la déco était trop sobre, trop clichée (les posters et les cadres de famille générée automatiquement ; une horreur) et surtout, quelque chose qui m'a dérangé un moment sans que j'arrive à mettre la main dessus ; la poussière. Les environnements étaient bien trop épurés.

C'est donc après trente bonnes minutes de jeu, dans un appartement plus classique et légèrement plus délabré, que je décidais de quitter mon cadre de vie pour découvrir le « monde réel virtuel ». Ashtrii semblait extraordinairement fascinée par toutes les choses que j'expliquais, des banalités comme mettre de la poussière sous le lit ou remonter la cuvette dans un appartement pour homme et j'étais encore plus grisé par cette voix télépathique, aimable et féminine, qui exauçait mes souhaits avec diligence.

Ailleurs dans le jeu, les autres avaient peut être constatés la modification progressive de leur appartement (son délabrement, mea culpa) et je m'étonnais de ne pas noter, de mon côté, de modification de l'environnement. L'autre Voyageur n'avait pas envie de prendre les tests au sérieux ? Ou bien avait-il quitté son logement sitôt trouvé de quoi s'habiller ? A cette idée, réalisant le temps que je venais de passer sur des détails, je n'avais plus qu'une seule envie ; sortir. Elle avait parlé de points d'expérience et ça, ça, c'est un truc qui m'attire.

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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyLun 5 Aoû 2013 - 0:20
Ça y était ! Il était en plein dans le jeu. On lui avait rapidement expliqué comment ça allait se passer et il avait vaguement écouté. Tout ce qu'il fallait retenir avec précision, c'était comment parler à l'interface, histoire de modifier des machins. Il avait aussi plus ou moins retenu qu'il pouvait mourir dans le jeu, sans que cela ne soit réellement dommageable. Il y avait ensuite des histoires d'expérience et d'objets, mais là, son esprit s'en était allé ailleurs. Il verrait bien au fur et à mesure, c'était toujours ainsi que les choses se passaient. Il n'avait joué à beaucoup de jeux vidéos, mais il ne s'était jamais embêté à lire le mode d'emploi avant de se lancer. On apprenait mieux par ses erreurs et tant pis si on avait pas la patience de mourir cinquante-sept fois avant d'y arriver. Il y était enfin et il allait pouvoir accomplir son plan. Mais le problème, c'était qu'il n'était pas tout à fait sûr de la façon dont il allait s'y prendre pour saper le jeu. Il n'y avait pas réfléchit du tout en venant se porter volontaire jusqu'ici. Il avait été sûr de sa fin, mais pas des moyens qu'il devrait employer. Saper le jeu était une chose, mais encore fallait-il savoir quelle était la meilleure façon de le faire. Est-ce que son but était qu'un tel jeu ne voit jamais le jour ? Ou qu'il ne se vende pas ? Il tenta de donner une réponse à ce premier dilemme et avisa que la première solution était la plus souhaitable, mais que la seconde était déjà pas mal. Mais alors, comment faire pour compliquer les choses aux programmeurs à un tel point qu'ils ne pourraient pas continuer ? Et même s'il se contentait de saper les ventes, fallait-il pousser le réalisme ou au contraire plutôt tendre vers la corruption de celui-ci ? Lui-même aurait eut tendance à dire qu'en accentuant le réalisme à son maximum, la monotonie lassante du jeu suffirait à rebuter les joueurs. Hélas, il fallait aussi qu'il commence à penser comme une créature des rêves ? Là, le réalisme le plus poussé risquait de devenir un élément exotique appréciable. Et en même temps, même les transgressions risquaient de leur plaire. Alors, que faire ? Par quel bout commencer ?

Il n'eut pas vraiment le temps de s'y attarder plus que cela, car déjà, sa journée de jeu commençait et lui annonçait immédiatement la couleur. Il s'était plus ou moins éveillé dans la position couchée qu'ils avaient décrite un peu plus tôt et à laquelle il n'avait pas fait attention - ce qui signifiait concrètement qu'il n'avait pas la moindre idée de la façon dont on quittait le jeu et qu'il ne s'en était pas soucié une seule seconde. Il s'était assis presque mécaniquement et avait commencé à observer l'endroit dans lequel il se trouvait. C'était une chambre d'appartement assez banale, somme toute, avec une décoration qui lui rappelait hélas bien trop facilement la maison de ses parents, même si ce n'était évidemment pas la même. Tout était presque trop propre, mais il ne s'en inquiéta pas. Ce qui l'inquiéta surtout, ce fut ce message qui s'afficha devant ses yeux, sortit de nulle part, comme un panneau d'information en blanc sur fond bleu. Il y avait même un petit personnage, sur le côté du cadre, qui faisait mine d'être l'auteur de la tirade. Le tout fut amené par un petit son que certains auraient pu mettre comme sonnerie de téléphone portable. Intrigué par cette soudaine apparition, Lucien lut le message.


"Bienvenue dans le jeu !
Vous allez à présent découvrir les plaisirs et les aventures des humains dans le monde réel ! Et pour cela, veuillez tout d'abord suivre ces quelques instructions afin de vous familiariser avec votre environnement et les tâches que vous aurez à accomplir tout au long du jeu. Pour commencer, nous allons voir comment les humains commencent leur journée !"

Immédiatement, une phrase qu'avait dire l'assistant lorsqu'il l'avait branché et à laquelle il n'avait pas fait attention, lui revint en mémoire. Il lui semblait qu'on lui avait parlé d'un didacticiel destiné aux créatures des rêves. Ils voulaient qu'il corrige les erreurs concernant celui-ci. Il aurait immédiatement pu trouver un premier problème dans ce didacticiel : l'apparition du message en lui-même. C'était agressif et ça coupait le fil de l'action, il s'en rendait compte alors même que celle-ci n'avait pas commencé. Mais ce n'était pas grave. Il ne dit rien pour l'instant, tout simplement parce qu'il ne savait pas si cette erreur était une bonne chose ou non.

"Tout d'abord, vous devez commencer votre journée par vous habiller ! Pour cela, dirigez-vous vers votre armoire."

Et aussitôt, l'armoire en question s'alluma, histoire de montrer son emplacement, au cas où on l'ait manqué ou qu'on ne sache pas de quoi il s'agit. De fait, il n'y avait qu'une seule armoire dans la pièce et il était difficile de la manquer. Mais après tout, pourquoi pas. C'était un didacticiel et tout le monde savait que plus débile, plus c'était à la portée de tout un chacun. Une fois cette épreuve de nullité explicative passée, les joueurs savaient que l'aventure commençait vraiment et qu'ils avaient pris en mains les modalités du jeu. Le problème était que dans le cas présent, Lucien connaissait tout cela, puisque le jeu consistait à intégrer un corps dans la vie réelle, ce qu'il faisait hélas quotidiennement. La tâche de s'habiller fut expliquer en détail, accompagnée des diverses raisons pour lesquelles telle ou telle action anodine était essentielle à la société humaine. Par exemple, comment fermer sa braguette et pourquoi prenait quatre panneaux indicateurs et plusieurs petites fenêtres préventive pour qu'on n'oublie pas de le faire. Lucien approuva tout cela sans le moindre problème. Et il fit ses lacets, comme indiqué sur la notice, en tirant la langue s'il vous plait, ce qui rajoutait de la fluidité dans le geste selon les concepteurs. Une fois cela fait et qu'il portât un T-shirt blanc et un pantalon de la même couleur, si ce n'était qu'il avait des pattes d'éléphant. On lui demanda alors d'aller manger, car il avait faim, ce qui le surpris étrangement.

"En effet, les humains sont obligés de manger régulièrement pour garder leur forme physique, dirigez-vous vers la cuisine... À présent, regardez dans le réfrigérateur (l'appareil s'alluma comme l'armoire) et prenez des céréales..."

En voyant le paquet de céréales trôner dans le frigo, Lucien ne put se retenir. Il fallait vraiment tout expliquer, il ne pouvait pas accepter une telle erreur. Dans la vie réelle, il aurait pu piquer une crise pour un détail comme celui-ci et hélas, le graphisme était trop bon pour qu'il ne s'y trompe pas, au moins un peu.

"Ah non ! Interface Fastice ?" interpella-t-il en mettant ses poings sur les hanches. "Ça ne va PAS DU TOUT"
"Euh, oui ?" répondit alors une voix dont la provenance était trop étrange pour qu'il y réfléchisse.
"Les céréales ne vont pas au réfrigérateur." expliqua-t-il alors, avec un air de maman en colère. "C'est un aliment qui se conserve à température ambiante. Il doit donc se trouver dans le PLACARD !" Il désigna la porte qu'il estimait être la bonne. "D'ailleurs, ça vaut aussi bien pour la semoule, le riz et les boites de conserves que je vois là. Enfin, sauf si elles sont déjà ouvertes, dans ce cas, il faut les conserver au réfrigérateur. Ensuite, le lait ne se range SURTOUT PAS dans le bac à légume. Il dans dans la porte, là. Voilà. Vous avez aussi mis le poisson dans le frigidaire. Non ! Cet aliment doit être CONGELÉ. Et en parlant de l'huile d'olive, je dois..."

Cinq bonnes minutes plus tard, toutes les modifications possibles concernant les divers emplacements de la nourriture au sein d'une cuisine furent expliquée et la complexité de cette diversité dans les aliments laissa le fameux assistant un peu sans voix. Il remercia, gêné, Lucien pour ses précisions et celui-ci compris alors exactement ce qu'il devait faire pour saper ce jeu dans les grandes largeurs : il fallait qu'il le rende impossible à jouer, beaucoup trop difficile et rébarbatif pour être intéressant, de quelque manière que ce soit. Il fallait que chaque joueur qui s'y essaie se heurte au mur d'une réalité où chaque accomplissement demandait trop d'effort, trop de concentration. Et cela devait commencer par ce didacticiel : il fallait le rendre absolument impossible à retenir dans son ensemble, en multipliant les points de détail et en accentuant drastiquement leur importance. Ainsi, il en était sûr, il perdrait tout nouveau joueur réellement novice, qui ne pourrait évidemment pas tout retenir. Le didacticiel était censé présenter la matinée normale d'un individu lambda. Lucien prit donc la peine d'expliquer pourquoi chaque geste qu'il imposait aux prochains joueurs était absolument primordial, sans quoi, divers malus devaient s'appliquer, comme de la fatigue, de la soif, ou un esprit embrumé.

Lorsqu'il en arriva à la partie ménage de l'appartement, il s'en donna à coeur joie. De fait, c'était une opportunité absolument unique. Lui-même maniaque dans la vie réelle, il pouvait passer des heures à nettoyer les différentes surfaces. Il commença par imposer, parce qu'il le faisait lui-même, certains outils pour certaines surfaces et pas d'autre. Exemple, la brosse à dent de ménage devint rapidement la seule, dans le jeu, à pouvoir effacer les traces noires sur le lino. Mieux encore, il découvrit que toute tâche de ménage accomplie lui valait de l'expérience. Il les rendit bien plus difficiles qu'elles n'auraient du l'être. Lorsqu'il s'agissait de faire la vaisselle une bonne vingtaine d'étapes étaient à respecter impérativement pour gagner ses points d'expérience et dans un ordre précis je vous prie. Une seule erreur et tout était refaire. Rapidement, les instructions ménagèrent des petits messages qui apparaissaient et disparaissaient au fur et à mesure que les choses avançaient commencèrent à lui plaire et il se félicita du résultat. Pour un non initié, le didacticiel seul devait prendre plus de deux heures de trop, sans interruption. Lui-même, qui connaissait tout cela sur le bout des doigts ne mis pas plus d'une quarantaine de minutes à achever l'ensemble, gagnant ainsi presque assez de points d'expérience pour gagner un niveau (il avait à dessin dévaloriser les récompenses afin de faire répéter plusieurs fois les différentes tâches ménagères à ceux qui voudraient gagner de l'expérience de cette façon). Alors qu'il s'apprêtait à sortir pour aller découvrir la map, un petit message s'afficha alors, le dernier du didacticiel :


"Bravo ! Vous avez enfin accompli toutes les tâches ordinaires d'un être humain dans la vie réelle, avant qu'il ne parte à l'aventure ! Vous serez maintenant parfaitement apte à remplir toutes les missions qui vous seront confiées !"

Ô Dieu, comme ils se trompaient !
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptySam 12 Oct 2013 - 16:04


J'ai vite déchanté, sur les points d'expérience, parce que l'interface est venue me préciser un petit truc pas marrant du tout ;

« Les humains doivent trouver rapidement du travail car sans travail, vous n'aurez pas assez d'argent pour vivre et mourrez rapidement. Pour trouver du travail, il vous faut sortir de l'habitat et aller en ville.»

Tu parles d'un objectif en carton ! Sérieusement, la vie du monde réel se résume à ça d'un point de vue extérieur ? Le truc déprimant...

Bon, objectif en cours : sortir de « l'habitat ». Un immeuble rudimentaire mon habitat, pas trop mal fait étant donné que sa sobriété correspondait plutôt aux critères du monde réel et des petits budgets... Rien à redire là dessus. Il y avait même un extincteur, détail que je n'aurais jamais pensé à incorporer. Ca s'annonçait plutôt bien ! L'ascenseur marchait, il y avait un miroir au fond et je constatais que mes canines avaient retrouvées une taille normale. Ils humanisaient les gens, quoi de plus normal ? Vu le peu d'emprise que j'avais sur mon pouvoir, difficile de tester s'ils étaient réellement bridés ou pas. M'enfin, j'étais dans un truc virtuel donc je vois pas comment ça aurait pu marcher... D'un autre côté, c'était vraiment, vraiment bien foutu. Dans cet ascenseur, en apesanteur (blague de merde) , on se serait cru dans le monde réel.


- C'est vraiment bien foutu, chapeau.

*Ding !* arrivé en bas. A ce moment là, j'étais peut être un peu trop sérieux ; j'ai fait le tour du hall pour être sûr que pas trop de conneries s'y étaient glissées. Et à priori tout allait bien ; du vieux carrelage au sol, un vieux mur en crépi et une vitre sans teint annonçant le présence de la loge du gardien. Du beau boulot.

Je poussais avec joie la porte d'entrée vitrée qui me laissait voir un autre immeuble similaire au miens en face d'une petite rue assez déserte. Quand la porte se referma derrière moi, une angoisse similaire à celle du monde réel m'envahit (c'est dire s'ils avaient bien réussi leur coup!). Merde, et mes clefs ? Je sonnais pour avoir le gardien, qui m'ouvrit lorsque je lui expliquais le problème. Je pouvais facilement imaginer celle qui regardait derrière son écran jubiler tandis que je constatais que ce problème avait été prévu.
-Bien joué.. Une fois l'aller-retour effectué, assez perdu de temps, je crevais d'impatience et me jetai dans la rue avec joie.

J'informai aussitôt Ashtii que le goudron de la rue était beaucoup trop pourri, mais cette fois-ci elle émit une réticence à en changer l'aspect.


-Les textures des rues correspondent à des critères formellement établis ; nous sommes sûrs de nos informations à ce sujet. Ce quartier correspond au style « ghetto » des villes du monde réel.

Ah, ba si c'était ghetto... Pas étonnant qu'aucune voiture ne circulait. Je crois que la DDE de Montréal aurait refusé de réparer les cratères qui décoraient la chaussée, mais après tout, ils avaient sans doute prévu des quartiers plus normaux et je n'allais pas leur faire tout changer. Ils auraient sans doute refusé en bloc, de toute façon. Alors comme ça, on ne pouvait pas leur faire faire n'importe quoi ? Rassurant et dommage à la fois...

Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre l'intérêt du quartier ; il y avait du grabuge dans l'air, des voix aisément reconnaissables. Des cris et rires de voyous en train d'embêter d'honnêtes gens. Dans le monde réel, je ne suis pas le genre à baisser les yeux, alors dans un jeu... j'ai foncé. Sans me vanter hein.

Apparemment, des PNJs étaient en train de s'en prendre à certains de mes camarades du jeu. Faciles à identifier les collègues ; l'agencement de leurs vêtements ne ressemblaient à rien tandis que les crapules portaient l'uniforme de la profession ; baggies et vestes trop large, casquettes et grosses chaînes en faux or.

Un nouveau message apparut devant moi ;


«Il est possible de gagner de l'argent en accomplissant toute sorte de travail. Etre un bandit est dangereux mais peu rapporter gros, pour un style de vie oisif. Le MONDE REEL n'est pas toujours reluisant ! »

Ou un truc dans ce goût là... J'ai eu envie de faire une remarque, mais après tout... Ce n'était pas si faux que ça. Et puis, la criminalité existe aussi dans Dreamland, j'allais rien leur apprendre... Sous mes yeux, quelqu'un avait apparemment franchi le pas. L'un des joueurs (facilement identifiable pour le moment vu ses fringues, mais je doute que j'aurais réussi sans ça) avait accepté de tabasser un autre joueur pour entrer dans la bande des loubards. C'est ce type là, qui prenait des coups de savate, qui a proposé de me tabasser dès qu'il a posé le regard sur moi, histoire d'entrer dans leur bande. Les coups ont subitement arrêté de pleuvoir.

Je me suis barré sans demander mon reste, me réfugiant dans le hall de mon immeuble, quelques mètres plus loin. Eux, ils n'auraient sans doute pas pensé à prendre leurs clefs... Cet éclair de génie fut récompensé par leurs faces s'écrasant contre la vitre de la porte que je refermais derrière moi. Une belle brochette de connards ! C'est pas parce que c'est un jeu qu'on doit oublier toute moralité putain ! Je récompensais leur initiative par un gros doigt d'honneur, avant de me retourner sur le hall en quête d'une sortie de secours.

C'est comme ça que j'ai fait la connaissance d'un autre joueur. Tout ceux qui sortaient de cet immeuble devaient être les joueurs. Celui là m'évoquait un truc et sans être vraiment sûr, j'ai fait ;


-T'es l'autre Voyageur ?

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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyDim 5 Jan 2014 - 0:40
Le jeune homme qu’il trouva dans le hall de l’immeuble lui parut anormalement familier. Non pas parce qu’il l’avait déjà croisé mais précisément parce qu’il détonnait un peu sur l’univers ambiant. Il ne faisait pas partie du décor, il n’était pas un personnage non joueur, ni-même un donneur de quête ou quelque chose dans ce goût là. En témoignait la bande d’abrutis qui se trouvait coincée à l’extérieure telle une horde de zombis affamés. C’était un autre joueur, un camarade participant lui aussi au test. Et cela fut confirmé par l’intervention sonore qu’il produisit et qui tira Lucien de son froncement de sourcil. Etait-il si évident de son côté aussi qu’il soit un voyageur engagé pour l’occasion ? Peut-être bien après tout, notamment lorsque l’on considérait l’état du quartier au dehors.

De fait, Lucien s’était d’abord arrêté dans sa marche pour cette raison. La vision du monde extérieur lui avait laissé un gout étrangement amer dans la bouche. Il avait l’impression de se retrouver dans la banlieue d’un monde un peu trop réaliste à son goût et, pour quelqu’un qui n’en avait jamais vu que des images derrière un écran de télévision, c’était quelque chose que de se retrouver ainsi confronté à une dure fatalité : la pauvreté. Certes, on l’avait averti que pour gagner des points d’expérience et monter de niveau, il devrait trouver un travail. Mais il n’avait pas exactement imaginé qu’on irait jusqu’à faire de lui un enfant des quartiers cherchant à s’en tirer pour atteindre les hautes strates de la société financière. C’était à la foi cliché, cruel et effrayant. Jamais il n’avait eu à affronter une telle situation dans la vie réelle. Jamais il n’avait songé qu’on rendrait le jeu aussi fastidieux et lourd psychologiquement, ni qu’on tenterait d’en faire une espèce d’introduction au Néo-libéralisme dans toute sa splendeur en insistant sur les valeurs méritocratiques, l’ascension sociale et la nécessaire compétition avec ses camarades de jeu – en témoignait les autres joueurs qui s’étaient joints aux malfrats à l’extérieur. C’était presque à vomir que de songer que ce jeu ne constituerait finalement, dans son idée de base même, qu’en une triste répétition des erreurs du monde réel. Certes, Sandman était un habitué des hautes strates de la société, certes il connaissait surtout le bon revers de la médaille. Mais ce qui le gênait plus que tout était de réaliser à quel point ce jeu était contraignant et pouvait briser les espoirs que l’on mettait parfois dans le monde réel. Et de fil en aiguille, il en arriva à cette conclusion aussi atroce que véridique : le monde réel était contraignant, précisément de cette manière. Même s’il ne l’avait pas toujours vu, c’était maintenant une triste évidence. Les humains, dans cet univers faux et plat, étaient emprisonnés par la société. Plus que jamais, l’idée de saper ce jeu lui parut primordial. Dès lors qu’il fit cette constatation, il se sentit investit d’une mission divine pour sauver l’humanité et Dreamland de cette tyrannie affligeante. Ce jeu n’avait pas lieu d’être.

Revenant à la réalité (ou du moins à sa retranscription onirique et vidéo-ludique), le voyageur accorda enfin toute l’attention nécessaire à cet autre que lui.


« Euh.. Oui, oui, tout à fait. C’est moi. » fit-il en approchant de son camarade. « Lucien. »

Il tendit une main polie vers ce nouvel inconnu lorsque soudain, une voix intervint dans le hall, brisant l’instant quotidien : « Bravo ! Vous venez de réussir une interaction sociale ! » félicita alors la voix off du jeu, et elle fut suivie d’une musique victorieuse très proche d’une montée de niveau dans Mass Effect. Lucien, sans trop comprendre ce qui lui arrivait resta un peu planté là, main tendue, alors qu’au dehors, les PNJs ayant rencontré leur limite de mouvement prédéfinie, revenaient à leurs activités ordinaires et cessaient de s’occuper du fuyard. Les deux autres joueurs, un peu déconcertés, suivirent néanmoins le mouvement, histoire de poursuivre leur quête de points d’expérience en se lançant corps et âmes dans une carrière de bandits. Bien que l’événement fut parfaitement contradictoire avec la réalité, à savoir que jamais une bande de jeune un peu énervée n’aurait lâchée l’affaire aussi facilement, Lucien ne fit pas le moindre commentaire. Après tout, s’il existait des « safes zones » où se réfugier, pourquoi ne pas en abuser ?

« Je crois qu’on doit trouver du travail, non ? » lança-t-il sans trop réfléchir, ayant des difficultés à s’adapter à son environnement à la fois très réel et très décalé.
« Oui, c’est effectivement la première mission du jeu. » confirma l’interface Fastice avec une sincère volonté de l’aider. « Nous avons mis en place plusieurs dispositifs pour trouver des offres d’emploi et créés une liste d’entreprises ‘type’ cherchant de nouvelles recrues aux échelons les plus bas de leurs hiérarchies respectives. Voulez-vous une liste des endroits où trouver ces annonces dans le jeu ? »
« Euh… non, merci, ça ira. »
trancha Sandman, agacé que cette idiote lui ait répondu alors qu’il s’adressait à l’autre voyageur. « Je suppose qu’on va commencer par aller sur Internet, à pôle emploi ou en lisant des journaux… T’en dis quoi ? »

La question était à nouveau posée à l’autre voyageur. En réalité, le contrôleur du chaos essayait là de lui refiler la direction des opérations, afin de pouvoir suivre le mouvement tout en réfléchissant à son problème majeur : comment saper ce jeu ? Comment le rendre le plus inattractif possible ? Certes, en appuyant le côté contraignant et lassant de la chose, mais il avait à présent l’impression qu’il s’agissait précisément du but recherché par les concepteurs. Non, il fallait qu’il ait une autre idée, quelque chose qui rende impossible la création même d’un tel jeu dans le monde des rêves…
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyMar 7 Jan 2014 - 10:46

Et donc ce type s'est présenté. Lucien. Je lui ai serré la main gravement, façon western ; on était deux Voyageurs, deux cowboys engagés dans une mission sans se connaître, unis dans l'adversité, prêts à l...

D'un coup, une espèce de voix artificielle a coupé mon élan lyrique. La première fois que je faisais équipe avec un inconnu sur Dreamland, et voilà ! De mémoire, je dirais que je me suis permis de faire remarquer à voix haute que c'était n'importe quoi et qu'il fallait virer cette voix off, parce que bon...  faut avouer que c'était n'importe quoi hein (et qu'il fallait virer cette voix off) ...On fait pas un jeu qui se veut réaliste avec un commentateur qui vient te faire chier dès tu sers la main du premier type venu, c'est débile...

J'en était à ce stade de mes réflexions, regardant les types qui m'avaient agressé rebrousser chemin, quand mon partenaire a émit l'idée de chercher un travail. Je lâchait un « humm » pensif pour me laisser le temps de réfléchir... Il me semble bien que c'est le premier truc qu'on doit faire dans les jeux, en général, et je me souvenais d'avoir déjà entendu ce conseil quelque part. Mais bon, chercher du travail, déjà ?! Faut avouer que ça me faisait un peu chier, je me voyais pas déjà vissé le cul sur une chaise pour l'amour d'un test de jeux vidéo. Les « farm simulator » et compagnie, ça a jamais été ma tasse de thé, le plus tard serait le mieux. Comme je hochais finalement la tête en signe de dénégation, le fameux Lucien a fait quelque chose du genre
« non merci ça ira »

Je crois que j'ai interrogé un instant sa santé mentale, je l'avoue ! C'est indigne d'un peut être un jour futur médecin, oui ! Mais bon, comment me jeter la pierre ? On ne savait pas encore à ce moment là qu'il était impossible d'entendre l'interface de l'autre et jusqu'à présent « non merci ça ira » n'est pas une réponse appropriée à un « hum » pensif... Après être resté un moment indécis, j'ai fini par comprendre. Alors son interface lui parlait comme ça, sans qu'il ne lui demande de s'ouvrir ? S'ils commençaient à ne plus suivre leurs propres procédures... Peut être qu'il faisait trop de bêtises et qu'il fallait l'assister ?

Sa question suivante me donna un peu plus de grain à moudre sur cette hypothèse. Aller chercher du boulot dans les journaux ? Bon, je ne lis pas vraiment les journaux c'est sûr, mais je me demande s'il existe encore des gens pour y placer des annonces... Peut être des journaux spécialisés d'annonces ? Bof, j'en savais rien. Ce qui était sûr, c'est que ma décision était prise et que je n'étais pas encore pressé de trouver du travail.


- Heuu, ouais attends, on pourrait pas heu... je sais pas, visiter la ville avant ? On sait pas si c'est portuaire, ou heu.. genre rural. Ca change tout pour le boulot. Je pense qu'il vaut faire un tour avant, non ?

Je me tournais vers la porte hyper double-vitrée et observais les environs. Plus aucune trace des sales types. Je commentais à voix basse, pour appuyer ma proposition ;

-Je suis sûr que la ville regorge d'opportunités...

Bouton du hall poussé, porte ouverte (et tenue pour laisser Lucien passer parce que les bonnes manières, tout ça..) je m'engouffrais dans la rue et prenait la direction opposée à celle des racailles et PNJs. En fait, j'avais déjà ma petite idée en tête. Les jeux vidéos, ça me connaît, et le Bien n'est jamais aussi facile à faire que dans un jeu vidéo ! L'occasion rêvée pour une graine de héros. Bref.

On avait déjà traversé deux carrefours et je notais que les rues étaient vaguement peuplées d'individus plutôt réalistes quand l'occasion que je cherchais se présenta sous mes yeux, là, aussi visible qu'un point d'exclamation au dessus de la tête d'un aubergiste.

Une petite vieille était bloquée sur le trottoir, mettait son pied sur la chaussée mais le retirait ensuite, hésitante, encore et encore... Son vieux corps tremblotait sur sa canne au passage de chaque nouvelle voiture délabrée. Je me tournais vers Lucien en entamant une foulée plus rapide ;


-Tiens, suis moi !

Je m'approchais de la vieille d'un air engageant et lui proposais mon aide dans le même temps. Elle m'accueillit comme je m'y attendais ; en sauveur, en héros ! Ah, voilà pourquoi j'aime les jeux vidéos... Personne n'est plus reconnaissant qu'un PNJ de jeu-vidéo, je pense pas exagérer en disant ça...

Lui prendre le bras et l'aider à traverser en tendant un bras pour que les voitures s'arrêtent, ça m'a pris quoi ? 30 secondes ? Et bien la petite vieille m'a tendu, juste après ça, un billet de 100 en me disant que j'étais vraiment un bon garçon ! Je regardais le billet d'un air de triomphe ; c'étaient des dollars.

Et puis, forcément, le dilemme. Merde, 100 dollars quand même. Je pouvais vite devenir Bruce Wayne à ce train là... Mais d'un autre côté, j'étais pas venu là pour m'amuser. Du vrai, du beau héroïsme au final ; grand pouvoir, grandes responsabilités et tout le tralala ;


-Ashtii, interface. C'est beaucoup trop 100 dollars... Je pense pas qu'une vieille se promène avec ce genre de billets sur elle dans ces quartiers là... En fait non, j'en suis sûr. Une fourchette entre 1 et 10, c'est suffisant.
-Mais c'est une bonne action, je lis ici qu'elle doivent être récompensées et que les vieilles femmes sont généreuses ; il n'y a donc rien d'anormal là dedans.
-Oui mais pas à ce point, loin de là. Je suis désolé mais tu peux me croire sur parole. Je ne dis pas ça parce que ça m'arrange, hein...

Je regardais mon billet se transformer en un billet de 10 avec une pointe d'amertume, tandis que la voix d'Ashtii commentait d'un ton sec ; -Ca risque de modifier l'équilibre du jeu.

A qui le dis tu... Malheureusement, le crime paye, ouais ! Ca me faisait un peu mal de reproduire les schémas les plus tristes que mon Marseille natal avait à offrir, mais après tout, j'avais fait ce qu'il fallait.

Sans aucun doute. Un héros vous dis-je !

Je cherchais des yeux Lucien et ponctuait ma question d'un léger coup de menton ;


-On continue ?


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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyJeu 6 Fév 2014 - 10:47
Lucien, jusqu’à présent, n’avait jamais été franchement fan des jeux vidéos. Il n’avait pas la patience nécessaire pour recommencer quinze fois le même niveau en attendant que la chance ou le talent se révèle et n’avait jamais eu le tic de fouiller chaque map dans son ensemble. Qu’il s’agisse des jeux aux niveaux linéaires, ou des jeux des courses et de sport en général, ou même des jeux de stratégie ultra-élaborés, il s’ennuyait trop vite ou manifestait sa désapprobation à chaque difficulté rencontrée et abandonnait aussitôt la partie. Cela faisait de lui le propriétaire d’une longue liste de jeux jamais achevés et rarement recommencés. La lecture ou les films devenaient finalement des divertissements beaucoup plus adaptés à sa mentalité quelque peu dérangée, du moins lorsqu’il s’accordait de tels divertissements. Pourtant, Lucien n’était pas de ceux qui n’aimaient pas jouer. Au contraire, avant de hurler contre l’injustice des programmeurs, il était souvent très attiré par l’idée de commencer une nouvelle aventure de ce type. Juste qu’il s’en lassait un peu trop vite. Aussi, lorsqu’il était venu jouer à ce jeu vidéo onirique, il n’avait pas conçu une seule seconde que cela pourrait lui poser quelques problèmes d’ennui ou qu’il y rencontrerait des difficultés qui l’énerveraient.

Et, de fait, rien de tout cela n’était encore arrivé. En revanche, dès qu’il entendit la proposition du jeune homme qui l’accompagnait, Sandman compris qu’il avait à faire à un habitué des jeux. Seul un tel énergumène, dans un jeu aussi réaliste que celui-ci irait proposer d’aller découvrir la map. Qu’y avait-il donc de s’y intéressant à découvrir dans un monde qui se voulait aussi plat et ennuyeux que le monde éveillé ? Pourquoi faire le tour d’une ville entière ? Que cherchait-il à trouver exactement ? Voulait-il sérieusement s’assurer de toutes les options proposées par le jeu avant de se lancer ou avait-il un besoin compulsif de pouvoir quitter la partie avec la possibilité de dire qu’il avait tout vu, tout entendu et tout fait dans ce jeu ? Lucien ne partageait pas cet état d’esprit. Il adorait explorer Dreamland, mais se lassait vite de simples promenades. Il lui fallait de l’action, voir les choses bouger et s’entrechoquer pour trouver un endroit réellement intéressant. Pourtant, il ne fit pas le moindre commentaire et accepta de suivre l’individu dans son exploration.

Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que finalement, quelque chose d’inhabituel et d’intéressant se passait de son point de vue. Il était venu ici dans l’espoir de donner de très mauvais conseils qui feraient du jeu un enfer pour les joueurs et les dégoûterait d’y revenir. Or, deux choses importantes venaient d’entrer en considération. Déjà, le compagnon qu’il avait était un gamer, de toute évidence : le public type de ceux qui viendraient s’essayer à jouer à cette ignominie. En suivant ses faits et gestes, ce qui l’intéressait et l’intriguait dans le jeu, ce qui pouvait lui faire plaisir et ce qui pouvait l’enchanter, il pourrait facilement concevoir la façon de le désabuser du jeu ! Mais, plus encore, si l’autre était très intéressé par la découverte de chaque recoin de la carte – qui s’annonçait, selon toute probabilité immense – peut-être aurait-il plus d’occasions de trouver à redire au jeu. Et tout cela, en somme, formait assez de bonne nouvelles en perspectives pour que Lucien oublie quelques instants ses réticences quand à cette façon de jouer. Sans le moindre commentaire, il suivit donc son compagnon et l’observa rendre service à une vieille femme à la gratitude exacerbée.

Heureusement, son camarade rectifia immédiatement l’erreur de jugement des programmeurs, erreur de jugement qui aurait probablement rendu le jeu très attirant pour sa simplicité. Là non plus, le contrôleur n’intervint pas et se contenta de laisser couler. Lui-même n’aurait jamais aidé cette dame, l’eût-il croisée dans la vie réelle. D’un autre côté, il se souciait peu du monde qui l’entourait dans la vie réelle. Néanmoins, il nota que le jeu devait être truffé de ces missions aussi inutiles que simples dont raffolaient usuellement les programmeurs. De fil en aiguille, il se rappela de ces rpgs – jamais terminés – où l’on gagnait plus ou moins des points sur une échelle de bonté en fonction des actions que l’on accomplissait. Ensuite, le fait d’être gentil ou méchant devait plus ou moins apporter des choses en matière de gameplay. Il se demanda si une telle jauge existait ici et ce que cela lui apporterait.


« Interface Fastice ? » lança-t-il, une fois que la grand-mère se fut éloignée d’eux. « J’ai une question. Outre l’argent et l’expérience, ce genre d’action nous rapporte-t-il d’autres points, genre réputation, lumineux/obscur, tout ça quoi ? »

« Mmh… a priori, non. » fit la créature des rêves, de l’autre côté, un peu songeuse tout à coup. « Ce genre de considération a-t-il des conséquences dans le monde réel ? »

Un instant, Lucien réfléchit à ce qu’il allait répondre. Peut-être existait-il une bonne ou une mauvaise manière d’exploiter ce trait en fonction de ses objectifs et il fallait qu’il en ait le cœur net. Mais très rapidement, il sut où il voulait en venir avec cette affaire.

« Eh bien, oui. » expliqua-t-il alors en prenant une pose professorale ridicule au milieu de cette rue ou tout le monde se contrefichait de ce qu’il pouvait bien faire ou raconter à haute voix et où une foule de PNJs passaient sans même faire attention à lui. « Nous sommes jugés selon nos actions, nos faits et gestes. Socialement, quelqu’un de gentil et d’attentionné envers les autres sera mieux considéré qu’une personne qui est cruelle avec son prochain. De même, un criminel, ancien ou non, aura beaucoup de mal à s’intégrer à une vie normale, car tout le monde le suspectera toujours de vouloir faire un mauvais coup. Et puis, il faut aussi noter que quelqu’un de trop gentil est jugé naïf et stupide par la société, ce qui lui vaut généralement un manque de respect et beaucoup chercheront à tirer profit de sa générosité à des fins égoïstes. Donc oui, instaurer une telle jauge pourrait avoir un grand intérêt ! »

« Très bien, nous allons donc procéder aux modifications. » répondit l’interface, satisfaite par l’explication. « Cela prendra cependant un certain temps avant d’être mis en place. »

Lucien eut alors un grand sourire et poursuivit sa route avec l’autre joueur. L’invitant à continuer de le guider à travers cet univers d’immeubles et de passants sans âme. Il était très content de lui. Avec sa supercherie, il venait de tuer l’un des intérêts du jeu. De fait, il venait de rendre le fait d’être gentil ou méchant dans sa façon de jouer parfaitement négatif. Il venait de faire en sorte qu’une bonne action attire autant d’ennuis que les mauvaises. Et ça, c’était fort ! Que penseraient les joueurs lorsqu’ils se rendraient compte que l’inaction était le moyen le plus facile de finir le jeu ?
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyMer 5 Mar 2014 - 14:41
hrp:


Bien ! Les choses continuaient de se passer comme prévu. Ma petite somme d'argent me servirait à m'acheter une carte, et ainsi à obtenir l'item d'exploration de base de tout jeu qui se respecte !

A côté de moi, le Lucien se remit à parler tout seul -à son interface en fait. Je ne sais pas trop si c'était autorisé mais, dans le doute, je pouvais pas m'empêcher d'écouter ce qu'il disait et je crois même que, malgré moi, je le suis mis à hocher la tête d'un air affirmatif. C'était pas bête son idée ! M'enfin je crois quand même qu'il surestimait un peu la tâche d'un bêta testeur...

Okay, moi j'avais demandé de changer des textures, j'étais pas trop d'accord avec le stuff de base, mais de là à intégrer tout un mécanisme de Bien/ Mal ! A priori, on était venu tester le truc pendant la promotion, donc c'était quand même plutôt la phase finale... Et voilà le truc compliqué ; ajouter tout un pan de gameplay d'un coup !.. Et puis bon, porter l'étiquette « gentil » ou « méchant » sur son front, c'est pas vraiment très très réaliste, donc à la réflexion, c'était peut être pas si pas bête. ( pour ne pas dire que c'était con, parce que quand même ce type avait l'air sympa et faut pas insulter les gens si hâtivement).

Je décidais d'en toucher deux mots à mon interface quand il se serait éloigné, juste histoire de... C'est pas parce qu'on est Voyageur qu'on est capable de faire un bon jeu vidéo après tout ! Il était plein de bonne volonté, mais risquait de gâcher l'expérience du truc. Et puisque je m'étais engagé à donner mon cachet moi, et j'avais pas trop envie de me faire associer à un jeu de merde...

Enfin bref, en attendant, il fallait que je me trouve un supermarché.  On s'est mis à errer un peu dans les rues et rapidement d'autres événements de « mini quête » se sont déclenchés. « Oh, mon chaton est coincé dans un arbre » ! « Oh j'ai fait tomber mon dossier ! » (une fille plutôt pas mal d'ailleurs, même si ça me gêne de dire que je trouve pas mal un programme informatique... Je suis pas un dégénéré mental hein ! c'était juste très bien fait c'est tout, je précise par soucis du détail). J'aidais l'un et l'autre, avec le soutien plus ou moins actif de mon camarade et continuait ma route fièrement, avec deux nouvelles récompenses en poches (un tract pour un job et un bon de réduction).

Après quelques questions et panneaux de signalisation, je trouvais finalement la première grande surface du jeu. On aurait dit... Un peu ce machin dans Les Simpsons, le genre petite supérette au milieu d'un grand parking vide. C'est pas le genre de trucs que je croise souvent par chez moi mais bon, on peut pas reprocher au jeu d'avoir des influences d'autres pays, donc j'ai pas relevé. Ca donnait au jeu un petit côté dépaysant à vrai dire, plutôt chouette.

Quoiqu'il en soit, la partie « intéressante » vient maintenant. Le dilemme, ce truc qui par la suite me poursuivrai jusqu'à la fin de cette nuit (mais sous une autre forme, j'en parlerai plus tard)

Bref ; j'entre dans le magasin. Truc classique, des boîtes de haricots, des piles, des surgelés, un boui-boui avec un vendeur en surpoids ; rien de super fou. Je parcours les rangées en quête d'une carte, en me rendant compte à mesure du fait que cette entreprise semble vouée à l'échec (qui vend des cartes de sa ville, sérieux ? ) et là, BIM, d'un coup, mon œil reste fixé sur l'objet présenté en bout de galerie. Posé là plutôt que présenté à vrai dire, en travers de sa petite cage en fer ouverte sur le dessus pour en laisser dépasser le nez.

Un skateboard.

Sans roues.

Et en acier. Bref ; un overboard. Impossible de se tromper ; c'est ce qu'indiquait l'étiquette juste dessous. Un OVERBOARD ! Retour vers le futur quoi, l'an 2014 tel qu'il était censé l'être !

Moi évidemment, je me suis demandé si ce truc est un faux, une blague, donc je le prends en main, j'appuie sur le déclencheur, je le pose par terre et... boum. Ca vole. C'est UN VRAI PUTAIN !

Et donc ; le dilemme ! Les overboards, ça n'existe pas encore en vrai, pas la peine de le préciser. Si je dis au jeu « vire moi ça », bin je pourrais pas m'amuser avec. Et c'est quand même hors de question dans ma tête à ce moment là. Dreamland à beau être le monde des rêves... ils ont pas oublié d'inventer les lois du marchés dans le monde des rêves ! Avoir ce truc, ça me coûterai un rein onirique. Du coup, je me suis dit que et puis merde hein, faut pas pousser. C'est vrai quoi !

Restait deux problèmes et le premier était le suivant ; Lucien était là. Ce type pouvait tout faire capoter ! Du coup, j'ai teinté une feinte de sioux (mais je suis pas très à l'aise à l'oral, alors je sais pas si j'ai été très très crédible) ;


– Oh, ils ont déjà ça ?! Mais ça vient d'arriver au Japon, incroyable !

Et là nan, je me rends compte que je suis pas crédible du tout. Autre ruse qui m'est venue d'un coup ;

– Ah non en fait c'est un jouet aha ! Bon je vais le prendre quand même ça me rappelle des souvenirs.

Ouais, là ça passe ! Super malin quand j'y repense, parce que du coup, ça me permet une bidouille de plus. Car deuxième problème ; truc trop cher. J'avais beau avoir un bon de réduction de 50% justement applicable à toute cette chaîne de magasin, les quelques sous de la grand mère ne suffisaient pas. Alors bon, j'ai menti voilà. C'est pas bien, mais après tout, où était le mal, pour un overboard ?

-Ashtii, interface. Tu es sûre du prix de ce truc ? Ces jouets valent rien par chez nous et là, c'est hors de prix
-Hum ? Ah bon ? Ces modèles d'overboard sont pour les jeunes ados branchés ici, et sont bien plus chers que ce qu'ils valent.
-Oui, chez nous aussi mais, mais les supérettes ne vendent que la gamme en dessous, et pour une bouchée de pain. Enfin c'est un détail hein, mais je comptais l'acheter pour voir si ça fonctionne bien.
-Très bien ! Bon et bien pour cette fois, considère que tu n'auras pas à le payer, et garde ce modèle là. Pour le bien du test.
Merci !

Je rêvais ou je pouvais lire un sourire de complicité dans sa voix ? J'ai rarement entendu ce genre d'intonation ailleurs qu'au cinéma, alors ça m'a plutôt fait plaisir ! (et oui, les créatures des rêves ont une vie, pas comme les programmes informatiques, alors j'ai pas honte).

C'est ainsi que je quittais le magasin, sans carte (j'ai demandé au type quand même, il en avait pas) mais fier comme un roi. Je contemplais la ville autour de moi avec l'oeil d'un expert urbain, avant de résumer pour Lucien ;


-Ce magasin a l'air d'être entre le quartier « pourri » de la ville et les bureaux. Je suppose que le centre ville est par là je pointais le doigt dans la direction suspectée et qu'on y trouvera plus de choses à faire. Le quartier pourri, ça doit être pour les objectifs de voyous surtout...

J'ajoutais cette remarque plus bas en réalisant que ce n'est pas bien de faire du métagame, ou de l'amalgame social.
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyMar 11 Mar 2014 - 13:24
A présent, Lucien se contentait d’être un attentif observateur de son compagnon de marche, ce qui lui semblait être la meilleure manière d’atteindre ses secrets objectifs. Il avait bien essayé d’en rajouté une nouvelle couche aux différents instants qui avaient ponctués leur marche concernant les aides apportées aux passants. Tentant d’indiquer par exemple qu’il fallait un diplôme de pompier pour être en mesure d’aider les pauvres chatons coincés dans les arbres et que ramasser un dossier aurait dû être beaucoup plus amusant en ajoutant que le vent faisait inexplicablement voler les feuilles qui le composaient jusqu’à l’autre bout de la rue et qu’il fallait toutes les retrouver et les pourchasser pour pouvoir passer à la mission suivante. Mais dans les deux cas, ses interventions furent assez mal accueillies. L’interface Fastice lui avait clairement fait comprendre que toutes ces altérations du jeu n’étaient pas nécessaires et qu’il était bien placé pour faire tous ces commentaires alors que lui-même n’en faisait pas une rame. Elle lui rappela une ou deux fois que l’idée de sa participation était de tester les différentes possibilités du jeu et non de rester en arrière pour regarder les autres jouer. Lui-même devrait, le temps venu, trouver le moyen de s’impliquer. En secret, il maudissait son interface et se promettait de la mettre au chômage sous peu. Néanmoins, pour lors, ses desseins étaient trop informes pour être réalisés et il devait faire preuve de patience.

De fil en aiguille, son compagnon, maître Calvin finit par les emmener jusqu’à un supermarché afin de tester l’efficacité des sous qu’il avait emmagasinés au long de ses petites aventures précédentes. L’endroit ressemblait à une supérette lambda, perdue au milieu de nulle part. Le genre que l’on pouvait trouver dans les villages reculés du fin fond de la région Bourgogne, avec beaucoup de places de parking, beaucoup d’espace et peu de clients pour les remplir. Cela ne correspondait pas du tout à la ville qui entourait l’endroit et il voulut se faire un plaisir de le faire remarquer lorsque la petite voix de son interface se moqua de lui parce qu’il était arrivé jusqu’à ce point du jeu sans avoir rien fait et que, par conséquent, il ne pourrait rien s’acheter une fois à l’intérieur. Il grommela que ça n’était pas son idée à la base et qu’il trouverait bien un moyen, il pourrait voler quelque chose au pire. Ainsi pénétrèrent-ils dans l’antre du consumérisme et commencèrent-ils à arpenter les allées.

Toujours sur les talons de l’autre voyageur, Lucien flânait en regardant çà et là toutes les choses que les oniriciens avaient reproduites pour le plaisir du jeu. Entre les différentes marques de céréales luttant lors d’une guerre des prix et les rayons de conserves capables de soutenir un siège pendant des mois, il fallait reconnaître que le réalisme des lieux était formidable. La gamme de prix n’était pas exactement la bonne, mais on ne pouvait pas tout corriger non plus et puis, la liberté du marché voulait que le gérant de cet établissement soit le seul décisionnaire des prix de vente affichés. Libre à lui de maintenir certaines choses trop élevées et d’autres trop basses. Bientôt, Sandman trouva un rayon outil et s’empara d’un marteau dont seule la tête était emballée, puis commença à jouer avec en le faisait rouler et tourner avec agilité entre ses doigts experts. Il ne pouvait bien entendu en changer la taille ou le poids, mais la sensation lui fit du bien. Il estima que ce serait un bon moyen de passer le temps jusqu’à ce que son camarade se décide à prendre quelque chose, puisque lui-même, techniquement, ne pouvait rien de procurer légalement. Néanmoins, autre chose se produisit. Calvin trouva bin l’objet de son choix, hélas, celui-ci était complètement hors de propos : il n’existait pas dans le monde éveillé. Du moins, pas à la connaissance de Lucien qui était persuadé qu’un tel objet n’existait que dans les films de science-fiction.

Il fronça les sourcils lorsque l’autre commença à lui parler du Japon, puis de se raviser. Quelque chose ne collait pas. Et cela s’aggrava lorsqu’il commença à s’adresser à sa propre interface pour faire baisser le prix d’une pièce de technologie de pointe qui aurait dû être réservé à une élite sociale de gamins pourris gâtés. Il comprit aussitôt que son compagnon n’était pas aussi honnête qu’il y paraissait. Il se servait de l’interface pour servir ses propres intérêts. Il ne jouait pas vraiment le jeu – à savoir trimer pendant de nombreuses heures de travail afin de pouvoir se procurer l’objet de son choix dans les règles –, il se contentait de réaliser son rêve, de transformer la réalité pour qu’elle soit plus à son goût et plus plaisante. Il le faisait assez subtilement cependant, sans chercher à casser des briques et des fondements du jeu comme lui-même avait tenté de le faire. C’est à cet instant que Lucien réalisa qu’il avait la possibilité de faire ce jeu en trichant et donc de le modifier pas à pas pour en faire un cauchemar pour les autres joueurs. Ici, malgré toute la bonne volonté de réalisme imposée par les concepteurs, il était libre de faire tout ce qu’il ne pouvait pas faire dans le monde réel, du fait des diverses interdictions physiques, biologiques, technologiques et légales. Mais il avait en main la clé du monde pour outrepasser certaines barrières : l’interface Fastice.


« Interface Fastice ? » lança-t-il à nouveau avec un grand sourire aux lèvres et en regardant avec une certaine cruauté l’autre voyageur et sa trouvaille.

« Quoi, vous allez me dire que l’équilibre de ce marteau n’est pas bon ? » railla l’interface. « Vous savez que nos programmeurs n’ont toujours pas achevé la transformation que vous avez demandé. Laissez-les souffler un peu et commencez à accomplir les quelques quêtes proposées afin de donner un avis constructif… pour une fois. »

« Euh… » Il était un peu déstabilisé par cette réponse et perdit son sourire, il mit un temps avant de se reconcentrer et de retrouver la raison de son intervention. « Non, non, j’avais juste une question… Ce jeu est en réseau n’est-ce pas ? »

« Pardon ? »

« Je veux dire, tous les joueurs sont rassemblés dans une seule et même partie, n’est-ce pas ? »

« Oui, tout à fait. » confirma l’interface, suspicieuse face à cette soudaine curiosité.

« Et donc, toute modification apportée par un joueur lors de ses actions et enregistrés et peut avoir des conséquences sur tous les autres joueurs, en théorie… je me trompe ? »

« Non, non, vous avez raison… » accorda Fastice d’une voix songeuse. « Bien entendu, certaines quêtes aléatoires, comme l’épisode du chat, sont amenées à se répéter. Mais elles n’apparaissent pas toutes systématiquement. Une fois qu’un joueur l’a accomplie, il faut attendre un certain temps avant qu’elle réapparaisse. Pour les quêtes plus importantes en revanche, comme celle de trouver un emploi, chacune est unique. Nous nous efforçons d’en créer suffisamment pour que chaque joueur puisse en accomplir quelques-unes au cours de sa partie. Néanmoins, comme vous l’avez fait remarqué, l’accomplissement d’une quête entraîne d’envergure entraîne d’irréversibles modifications sur le jeu auxquelles sont confrontés tous les autres joueurs. Pourquoi ? »

« Non, non, juste pour savoir. » éluda le voyageur en retrouvant son sourire quelque peu carnassier.

Puis, d’un pas décidé, il revint au rayon outil, rangea le marteau bien à sa place et suivit l’autre voyageur à l’extérieur, muni de son overboard. Il commençait à croire qu’il y avait peut-être une possibilité de gâcher ce jeu en rendant la vie des autres testeurs impossible et en les dégoûtant de la vie non-onirique en modifiant ce qu’il pouvait par une implication plus active. Néanmoins l’autre lui fit alors remarquer quelque chose d’intéressant sur la configuration de la ville. En observant un peu davantage à son tour, il se rendit compte qu’il n’avait pas tort. Mais justement, inutile d’aller plus loin pour lui, c’était là qu’il devait être, il le sentait dans ses tripes. Juste entre les deux univers. Il réserverait l’exploration pour plus tard.


« Attends, j’ai encore quelque chose à faire par ici. » expliqua-t-il à Calvin. « Si tu veux, va explorer, je te rejoindrai plus tard. »

Et sans atteindre, il fila jusqu’à l’employé obèse qui tenait la caisse du magasin.

« Bonjour monsieur, bienvenue chez Girendal’s, le magasin pour toute la famille, que puis-je faire pour vous ? » lança le PNJ avec un entrain tout à fait sincère.


« Bonjour. Je voudrais voir le responsable de la boutique. »

« Bien sûr, c’est à quel sujet ? » répliqua l’employé, tout à fait ravi d’être là.

« Je voudrais être employé ici. » expliqua alors le testeur tout simplement.

« Désolé, mais Girendal’s ne recrute pas pour l’instant. » lui répondit-on avec une compassion quelque peu agaçante.


« Pourtant, je vois que le ménage doit être fait dans votre magasin et qu’il y a de quoi réorganiser l’agencement des produits pour améliorer votre productivité. » protesta Lucien en croisant les bras.

« Désolé, mais Girendal’s ne recrute pas pour l’instant. » répéta le PNJ aux répliques limitées.

Bien, apparemment, aucune quête n’était disponible pour l’instant concernant ce supermarché. D’ordinaire, il aurait fallu passer à l’entreprise suivante et proposer ses services jusqu’à trouver la bonne. Néanmoins, Sandman avait l’intuition que c’était ici qu’il fallait être. Ici qu’il faudrait se trouver pour accomplir ses terribles desseins. Et heureusement, il avait peut-être la clé de ce problème.


« Mmh, interface Fastice ? »

« Quoi, encore ? » se plaignit la pauvre interface, fatiguée par toutes ces interventions.
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyLun 14 Avr 2014 - 12:44

Ce point étant réglé... Je jetais au sol ma nouvelle acquisition (après avoir appuyé sur le déclencheur des deux bidules qui faisaient office d'aéroglisseurs) et l'enfourchait avec précaution. Il s'agissait de ne pas paraître totalement stupide ici... Soit ce gadget s'utilisait comme un skateboard, et je pourrais tenter de sauver les meubles -bien que n'étant pas adepte de la discipline- soit il y avait un coup de main particulier à prendre et...

Non, ça allait. Après avoir posé mon pied gauche sur cette petite merveille, j'en éprouvais l'équilibre et après une légère impulsion, j'étais lancé. Et mieux ! Avec le recul je vais me risquer à une interprétation scientifique même si sur le coup, je n'ai pas pris la peine de décortiquer le système ; en l'absence de résistance au niveau des roues contre le bitume, le mouvement semblait ne jamais perdre de sa vigueur. Un truc comme ça... Quoiqu'il en soit, une impulsion me permettait de voyager sur cents mètres sans la moindre difficulté !

Un très bon investissement qui me fit rapidement arriver au centre ville. Les rues s'espacèrent, les trottoirs se remplirent et le soleil jusque là plutôt radieux fut obscurci par des façades de plus en plus hautes, de plus en plus composées de fer, de verre et de tous ces matériaux qui indiquent qu'on s'approche des quartiers administratifs. Un petit déclic m'informa du fait que mon opératrice ouvrait son micro ;


-L'architecture est-elle convenable ?
-Un tout peu futuriste parfois... On utilise pas autant de blanc dans nos constructions, c'est... Comment dire ? Plus terne, en général. Mais ça ne choque pas, ça va.
-Très bien.

Fin de transmission. Je m'arrêtais pour vérifier si le building très « squelette de baleine vitré  » que j'avais sous les yeux allait se transformer en cube métallisé, mais non. Impossible de savoir comment l'information avait été retransmise. Peut être qu'ils commençaient à ne plus prendre en compte mes avis ?

Je repensais à l'autre Voyageur tout en sortant de ma poche le tract qu'on m'avait fourni un peu plus tôt ;


PIZZY EXPRESS CHERCHE LIVREUR.

Cool. Je me suis dit que c'était un petit boulot qui pouvait être relativement marrant, qui pourrait me faire visiter la ville, gagner de l'argent en pourboires... Et puis c'est le genre de job qui t'amène à pleins de situations différentes et pousse vers l'héroïsme. Du coup j'y suis allé pour finir.

Je passe ici sur le chemin pour m'y rendre ; disons juste que je ne me suis pas perdu et que les occasions de faire des « quêtes annexes basées sur des événements aléatoires » ne se sont présentée autant qu'on aurait pu le craindre. Comme si le tout début n'avait été qu'un subtil didacticiel. Et pourquoi pas ?

Le gérant du «Pizzy» m'a accueilli à bras ouverts. Je ne crois pas avoir jamais eu un entretiens d'embauche aussi rapide, ni une feuille de contrat à signer si petite. Ils payaient en liquide et non pas au quotidien, mais par course, pour plus de simplicité. Après tout...

Cela ne commença à me choquer que lorsqu'il me présenta le scooter qui était censé accompagner mes déplacements et livraisons. Je n'avais pas de permis scooter, je n'étais pas sûr de savoir démarrer ce truc. Et mon patron me laissait les clefs de l'engin comme s'il eut s'agit de la chose la plus naturelle qui soit. Non, décidément, ça n'allait pas. J'informais héroïquement mon interface, prêt à perdre mes privilèges au nom du respect de l'Ordre.


-Nous avons simplifié la procédure pour les deux roues. Les autres véhicules doivent suivre des didacticiels. De plus, étant donné qu'il n'a pas été possible d'exclure la variable « mort » du jeu, qui ne peut être aussi punitive que dans votre réalité, nous avons considéré que l'impact immersion/amusement nécessitait un tel ajustement.

Oui, bon, ça faisait sens, en quelque sorte.

-Heu... d'accord. Et bin.. cool.

Mon interface me remercia pour mon implication et honnêteté, avec dans la voix un je-ne-sais-quoi de moqueur, ou d'attendri et je sortais de cet échange à la fois rassuré et satisfait d'avoir accompli mon devoir en m'attirant les compliments de la jeune femme...ou extraterrestre créature des rêves, certes, qu'importe !..

Sur ce... Je pouvais aller gagner mon premier salaire !
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyMar 29 Avr 2014 - 2:41
Pour la sixième ou septième nuit, Lucien entra à nouveau dans le jeu vidéo onirique sur le monde réel et se réveilla dans ce petit appartement minable qui avait été le sien dès le tout début de l’aventure. Celui-ci n’avait pratiquement pas changé d’un iota ; il n’avait fait absolument aucun effort pour l’habiller d’une quelconque manière et s’en fichait complètement. Comme chaque fois, il fit toutes les étapes nécessaires au ménage et revalorisa son taux d’expérience. Les gestes lui venaient mécaniquement et pendant qu’il s’affairait, il pensait à ce qu’il allait faire dans la « journée » qui allait suivre. Le seul ajustement que le contrôleur du chaos s’était permis, c’était d’acheter un costume de ville impeccable qui lui donnait un air d’homme d’affaire très sérieux, malgré son jeune âge, sa composition physique minable et son air complètement fêlé. Ce jour-là, il le savait, serait le jour où tout commencerait. Il était fin prêt pour commencer à faire ce qu’il avait longuement et lentement prévu depuis qu’il avait accepté – ou plutôt qu’il avait pris de force – ce poste à Girendal’s. Et l’interface Fastice le savait tout aussi bien que lui, comme elle aimait le rappeler dans ses commentaires spiritueux.

« Alors, ça y est ? » fit-elle sur un ton moqueur dans son oreille. « Vous allez enfin commencer à profiter du jeu sans faire de commentaire stupide ? »

« Ne dites pas des choses comme ça, Fastice. » rétorqua Lucien en s’observant tout habillé dans la glace de la salle de bain. « Je sais que, dans le fond, vous aussi vous n’attendez que ça. »

« Votre optimisme m’étonnera toujours. Rappelez-moi, quand est-ce que les développeurs ont arrêté de suivre vos indications mensongères ? »

« Vous savez bien que c’est faux, ils continuent de m’écouter, même si ça vous tue de l’admettre. » ricana-t-il en sachant très bien que c’était faux.

De fait, après ses nombreux abus et ses directives plutôt ajustées à ses préférences et ses besoins du moment, et le fait qu’il ignorait sciemment tous les défauts qui l’arrangeaient bien, les concepteurs qui l’avaient recrutés à la base avaient complètement cessé de lui obéir au doigt et à l’œil, en prétextant qu’ils devaient sacrifier une partie du réalisme au nom de la jouabilité. Ils n’avaient pas accepté, par exemple, qu’il puisse dévaliser une banque par un simple transfert numérique, ce qui, pourtant, dans monde avec une monnaie presque entièrement numérisée et fiduciaire, était parfaitement possible pour un informaticien suffisamment doué. Mais qu’importait, puisqu’il était parvenu à faire accepter l’essentiel. Plus encore, les développeurs continuaient au moins d’écouter ses avis, à défaut de les accepter de but en blanc. Enfin, une fois ou deux, il était parvenu à convaincre Fastice de commettre une transgression ou deux pour « découvrir d’autres aspects du jeu un peu plus simplement ». Il la soupçonnait d’ailleurs clairement d’apprécier ce qu’il faisait et sa façon de jouer, voire même d’avoir modifier un ou deux détail pour l’aider dans ses pérégrinations. De fait, le plan diabolique qu’il avait en tête l’intriguait sûrement et elle souhaitait connaître le fin mot de l’histoire. Peut-être même agir en digne supporter de son équipe fétiche.

Ce qui permettait à Lucien de pouvoir enfin passer à la phase rigolote du plan qu’il s’était fixé quelques temps plus tôt, c’était le succès qu’il avait eu en jouant « normalement ». Bien entendu, il avait fait un maximum de choses copieusement énervantes pour les concepteurs, cherchant au passage à tester toutes les possibilités, y compris les plus absurdes, du jeu. Par exemple, en introduisant cette notion de bonne et de mauvaises actions, il avait pu s’amuser dans les quêtes secondaires. Entre voler les clochards qui lui demandaient de l’aide, faire les courses pour une voisine handicapée et en profiter pour utiliser sa carte de crédit, s’acheter un snow-board avec, le donner à un enfant sans jouer d’une autre quête. Récidiver en aidant une grand-mère à faire ses comptes, lui soutirer de l’argent afin qu’elle paye sans le savoir la construction d’une nouvelle balançoire dans la cour de l’orphelinat Saint Marcelin. En liant ainsi les quêtes secondaires et sans conséquences du jeu, il avait aussi réussi à retrouver un chien perdu par une petite fille toute triste, pour le prêter à un laboratoire de recherche vétérinaire qui lui avait fait tout une série de tests bizarres (mais parfaitement inutiles, ces expériences s’avéraient toujours inutiles, avait-il précisé), puis s’était servi de l’animal même pas mutant pour aider des policiers dans une enquête des stups avant d’aller le rendre à sa légitime propriétaire. Même Fastice avait apprécié la manœuvre. Elle continuait de le critiquer, bien entendu, mais au moins, il s’impliquait. Le pire dans tout ça ? C’était que ces missions étaient parfaitement ordinaires et normale et qu’il suffisait d’un peu d’imagination pour tenter le coup dans le monde réel. Bien entendu, tous les chiens n’étaient pas entraînés à flairer la cocaïne et Bumble ne serait probablement pas sorti indemne de ces expériences. Mais c’était un jeu vidéo qui laissait suffisamment de liberté et surtout, qui ne cherchait pas à donner à ces actions la moindre conséquence, si ce n’était le gain d’expérience. Alors, autant en profiter pour faire tout un tas de choses qu’il n’aurait pas fait dans la réalité.

Mais, s’il ne s’était jamais servi de ces missions secondaires pour gagner de l’argent ou pour son profit personnel, même lorsqu’il trichait un peu. Ce qui lui avait permis d’être aussi rapidement riche et capable de se lancer, c’était un fait et un seul, qu’il avait lui-même plus ou moins adapté à partir d’un fait plus ou moins déjà existant du jeu : le gain d’expérience équivalait à l’expérience professionnelle que dont on pouvait faire preuve. Ce qu’il avait rajouté, c’était que cette expérience soit valorisée lorsque l’on embauchait quelqu’un. Par conséquent, en s’impliquant comme il l’avait fait, il avait pu gagner beaucoup d’expérience et en avait profité pour monter en grade rapidement chez Girendal’s, jusqu’à ce que le patron lui-même décide de céder sa place. Rapide ? Simple ? Oui, mais il avait eu un peu d’aide, avait alors ajusté le jeu à sa sauce. Puis, une fois à la tête de l’entreprise, il l’avait vendue, car montante, contre une grosse somme d’argent. Il était de toute manière très sincèrement persuadé que le patron d’une entreprise était son propriétaire et comme les concepteurs savaient que c’était le cas au Royaume de la Main Invisible, ils n’avaient pas spécialement cherchés à le contredire. D’autant qu’il s’agissait d’une petite entreprise. Ensuite, il lui avait suffi d’entrer dans le jeu du chaos ultime du monde réel : la spéculation financière. Bien entendu, rien n’était plus difficile dans le monde réel que de jouer à ce jeu, néanmoins, avec quelques coups de pouce des créatures oniriques, il avait pu gagner assez d’argent être considéré comme riche. Et puis, on était fils de directeur de banque ou on ne l’était pas.

Lucien n’avait alors plus aucun scrupule. Tricher ne l’avait pas dérangé une seule seconde, mais il n’avait plus besoin de le faire à présent. Il avait de l’argent, il avait le pouvoir sur ce petit univers numérique. Maintenant, son but était simple, user de cette fortune pour détruire les efforts de tous les autres joueurs présent dans cette partie. Les dégoûter du jeu, afin qu’ils décident d’invalider celui-ci d’un commun accord. Comment faire cela ? C’était simple. En démantelant les entreprises qui embauchait par exemple, en les forçant à tout recommencer depuis le début, car le jeu avait beau prendre en compte l’expérience pour les prises de poste, il imposait de repartir à zéro dans chaque nouvelle entreprise et il n’aurait changé cela pour rien au monde. Mais en réalité, il y avait plein d’autres choses qu’il pouvait faire, comme engager des gens pour prendre les places des autres et les forcer à continuer à chercher par exemple. Ou envoyant des gangs les poursuivre sous des prétextes étranges, les forçant à accomplir des quêtes déplaisantes… qui lui rapporterait même plus d’argent d’ailleurs. Il n’avait pas encore décidé, mais une chose était sûre, il allait faire quelque chose et cela n’allait pas plaire aux autres.

Sauf peut-être, à l’interface Fastice.
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyDim 18 Mai 2014 - 21:41


C'est qu'on s'habitue aux bonnes choses ! Et puis un geek ne se refait pas ; quand on commence un jeu, on le fini. Si en plus ça permettait d'aider quelqu'un à Dreamland, j'avais aucune raison de me plaindre. En sécurité dans le jeu, papi n'avait pas besoin de m'accompagner ; il avait tenu à venir une fois pour s'assurer qu'aucune organisation démoniaque ne voulerait l'âme de son petit fils chéri, puis était reparti en grommelant en comprenant son erreur. Il y a quand même mieux à faire dans tes rêves que jouer à un stupide jeu... On croit rêver ! (Aha, jeu de mot, j'ai même pas fait exprès). Bref. Il a fini par entendre raison quand je lui ai dit, justement, que je m'amusais et que merde, mes rêves étaient fait pour ça.

Des vacances tout seul donc ! J'ai pas eu le temps de raconter ce qui s'est passé depuis quelques soirs donc un résumé des précédents s'impose.

Disons, que je suis devenu inspecteur de police. Et ouais, ça pète ! C'est dû aux bonnes actions que j'ai fait un peu tout le temps dans le jeu, je me suis dit que c'était un choix de carrière sympa. J'ai eu le déclic quand, en livrant une pizza, je suis intervenu pour régler une dispute entre trois types. J'ai même arrêté des mecs avec un des couteaux, ou armés ! Mais bon, déjà que sans me vanter, je suis pas une pédale dans le monde réel, alors dans une simulation de jeu vidéo du monde des rêves... Et puis bon, de fil en aiguille, inspecteur.

C'est parfois un peu glauque, je dois dire ! Je résouds des crimes à la « L.A. NOIRE » et c'est ... bien fait. S'en est presque dérangeant. Ashtii voulait que je m'assure que tout était « comme il faut » mais bon, elle a compris quand je lui ai dit que j'étais pas un expert. En tout cas, ça fait très vrai. D'ailleurs, on ne peut pas vomir dans ce jeu.

En revanche, on peut perdre une main. Ca m'est tombé dessus pendant une mission... Un peu n'importe comment, je dois dire ! Mon interface m'a avoué qu'ils ont un peu forcé la main (décidemment, je suis en forme ce matin) du jeu, histoire que je puisse tester et donner mon aval pour les... greffes cybernétiques ! Elle a été aussi horrifiée que désolée quand je lui ai annoncé que ça n'existait pas encore vraiment chez nous. Du coup, bon, j'ai une sorte de fausse main robot qui fonctionne mal, et j'ai eu une promotion dans mon boulot. D'ailleurs, j'ai le syndrôme du « membre fantôme » puissance dix mille ! Enfin bref.

Sinon, ma situation et réputation m'a permis de faire un emprunt à la banque, de quoi me payer un appartement moins miteux que celui que j'avais au début (que je n'ai pas eu le droit de revendre). Et Ashtii m'apprécie de plus en plus, je crois. Pas que ça m'intéresse particulièrement hein ! Mais ça fait plaisir quoi, c'est tout.


Bon, attaquons les choses sérieuses ; l'autre Voyageur. Lucien. Ce type fait n'importe quoi, à priori. Le deuxième jour, j'ai été obligé d'effectuer des tâches de « routine » complètement absurdes, et il a fallu que je m'énerve pour dire que personne ne faisait ça. J'ignore s'ils l'ont désactivé dans mon jeu ou dans les parties de tout le monde, mais depuis, je n'ai plus de problème.

Le truc, c'est que... Si seulement Lucien en était resté là ! Mais non, tout ce qu'il conseille de faire est complètement con ! Le premier jour, je croyais qu'il était juste pas doué pour donner des conseils dans les jeux vidéos, mais c'est bien pire que ça... Ce type est un grosbill, qui fait modifier le jeu quand ça l'arrange, pour devenir le plus fort le plus vite possible. Je comprend pas qu'on le laisse encore jouer et donner des conseils ! Quasiment à chaque fois que je me retrouve confronté à un paramètre qu'il a modifié, je m'arrache les cheveux ! J'avais voulu aller lui parler en dehors du jeu, dans les couloirs de Mirage Space, mais on m'a interdit. « Pas de méta-game ». Mon cul !

Et donc, la nuit dernière, dans le jeu, c'était jeudi et à ce qu'il paraît le jeudi, je ne travaille pas. Voilà donc ce que j'avais décidé de faire ;


J'étais apparu dans la chambre de mon appartement, et m'habillais sans me presser. J'avais perdu contact avec Lucien depuis le premier soir où l'on s'était quittés mais j'étais sûr d'arriver à quelque chose en me rendant directement chez lui, ou à son ancien appartement. Je suis un enquêteur après tout, le retrouver ne devrait pas poser trop de problème ! Et une fois fait, on pourrait avoir une petite discussion.

Je fermai à clef, descendait l'escalier de service pour gagner des points de « bonne santé » puis décidait dans la foulée de me rendre à pied chez mon nouveau rival. Au pas de course inspecteur ! J'avais un nouvel objectif, un objectif qui n'était inscrit nulle part, n'avait joué aucune petite musique pour se manifester et ne rapporterait pas de point d'expérience ; découvrir ce que Lucien avait modifié d'autre et l'empêcher de poursuivre ses âneries.

Au bout d'une dizaine de minute, j'étais en bas de mon ancien immeuble, et sonnait sur l'interphone.
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyLun 19 Mai 2014 - 20:18
Lorsque Lucien descendit les marches de l’immeuble, l’ascenseur n’était toujours pas réparé, c’était une mission secondaire qui ne l’intéressait pas du tout, il fut assez surpris de retrouver, de l’autre côté des portes vitrées qui menaient à l’extérieur, un visage familier. Il eut tout d’abord un certain mal à savoir où est-ce que cette tête lui était apparue, car naturellement, Calvin, comme lui, avait changé sa tenue vestimentaire. De plus, depuis qu’ils s’étaient séparés, Lucien avait fait tant et tant de choses qu’il en avait presque oublié que lors de son premier jour ici, il était accompagné d’un autre testeur. Quand bien même celui-ci lui avait donné l’idée de tricher en se servant de l’interface, ce fait lui était simplement sorti de l’esprit. Néanmoins, lorsqu’il eut recollé les morceaux concernant la personne qui venait lui rendre visite, il eut un grand sourire ravi. Bien sûr, il était hors de question de lui dire quoi que ce soit à propos de ses améliorations et de ce qu’il comptait faire à compter de ce jour ci. Dans son souvenir, Calvin avait plutôt apprécié l’idée même du jeu et avait tenté de faire son travail de façon un peu trop intègre à son avis. S’il apprenait que Lucien allait tenter de faire de ce jeu un épouvantable calvaire ennuyeux, il pourrait tenter de l’en empêcher. Pourtant, il était ravi de le voir et très curieux de savoir la façon dont il s’en était sorti de son côté.

Calvin avait bien changé dans cet univers synthétique. Il n’était plus le même jeune homme sympathique qui l’avait accompagné pour aider les grands-mères à traverser la rue et récupérer les petits chats coincés dans les arbres. Il se présentait maintenant comme un homme respectable. D’ailleurs, lui avait changé d’immeuble, probablement pour rejoindre un quartier plus chic. Mais, à ce qu’il comprenait ce changement d’adresse lui avait couté un bras, littéralement. Une prothèse remplaçait l’un des membres de son ancien compagnon, ce qui fit hausser un sourcil à Lucien. Dans quel genre de mission le jeu autorisait-il la perte de membres de façon aussi radicale ? Vraiment, tout le concept était d’une absurdité dangereuse, sa volonté de mettre un terme à cette mascarade n’en fut que renouvelée. Mais pour lors, avant d’aller batailler contre le jeu, ses concepteurs et une horde d’autres participants mécontents, Lucien voulait tout connaître des détails qui avaient rythmé la vie de son « partenaire » de test. Après tout, il pourrait bien avoir quelques nouvelles idées pour ses machinations diaboliques lorsqu’il entendrait cette histoire.

Sans attendre trop longtemps, le jeune gringalet blond en costume de ville se précipita pour ouvrir à l’autre, un air tout à fait joyeux sur le visage.


« Oh ! Calvin ! » fit-il en serrant un peu trop franchement la main de l’intéressé, à la manière d’un politicien en pleine campagne. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Je croyais que tu avais changé de quartier ! Ah, ça fait plaisir ! Qu’est-ce que tu deviens alors, dans le jeu, je veux dire ! Moi, je suis un homme d’affaire respectable, un genre de trader, tu vois ? Et toi ? Et ta main ? »

Il avait tellement de questions qui lui venaient en tête qu’il ne laissait à Calvin le temps de se poser pour y répondre. Au moment où il avait enfin enregistré une demande, qu’une autre venait s’ajouter à la liste. Il aurait fallu qu’un secrétaire fasse la liste des interrogations pour qu’ensuite l’interpelé en donne les solutions dans l’ordre et sans en oublier une seule. On aurait presque dit que Calvin participait soudain à ce fameux jeu qui faisait autrefois intervenir des célébrités de la scène humoristique dans des équipes menés par des téléspectateurs sélectionnés et qui tournait autour de hamburgers, de ketchup et de mayonnaise. A la fin de l’émission, le participant de l’équipe gagnante, pour gagner le gros lot, devait répondre à dix questions, dans l’ordre et sans en oublier une seule, après que celles-ci aient toutes été posées. L’épreuve était extrêmement difficile et il était très rare de voir un candidat réussir, surtout lorsque les questions étaient soit complètement absurdes, soit beaucoup trop simples, soit des énigmes qui demandaient un petit temps de réflexion. Ayant l’impression de plonger son interlocuteur dans cette même situation, Lucien décida de changer de tactique.

« Tu es là pour une mission ou quelque chose ? » demanda-t-il, ne sachant pas que c’était sur sa sonnette que le joueur venait d’appuyer. « Sinon, on peut aller boire un café quelque part pour se raconter comment ça se passe ! T’en dis quoi ? »
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MessageSujet: Re: We have to go deeper [avec Lucien ] We have to go deeper [avec Lucien ] EmptyVen 30 Mai 2014 - 18:15

Je dois dire qu'il avait plutôt l'air sympa, le Lucien. Quelque chose en moi se mit à douter. S'était pas un sale con, juste un mec qui faisait mal ce qu'il faisait. Enfin, sans doute. J'étais pas trop sûr. Il y avait quand même cette façon de parler, que j'aimais pas trop. Je suis pas hyper à l'aise avec les gens, j'avoue. Quand on vient me parler en me serrant la pince avec un grand sourire que je suis pas sûr de mériter, je me braque un peu. Mais bon. Là, je faisais un effort. Il se souvenait de mon nom, déjà, c'est quand même pas rien. J'ai jamais été hyper doué pour sourire, mais je crois que je redressais quand même un coin de ma bouche en baissant un peu les yeux. Ouais, bon. Je préfère les interactions sociales dans un jeu vidéo.

Je lui racontais tout de même qu'on avait dû m'amputer la main à cause d'une sale blessure qui s'était infectée presque immédiatement et menaçait ma santé -mais ça va bien maintenant je te remercie. Puis, que j'étais flic. Je tentais de lancer une phrase sympa avant de passer aux choses contrariantes ;


Toi un homme d'affaire, moi un inspecteur de police. L'évolution est plutôt rapide hein ? Enfin bon, on est pas parti de zéro non plus. Et toi...

J'hésitais à lui balancer dans la tronche que « hey, faudrait que tu arrêtes de jouer s'il te plait, tu fais n'importe quoi ». D'autant qu'à ce moment là, j'ignorais encore à quel point ce type et son interface faisaient n'importe quoi. Ashtii, pourtant, ne tarda pas à faire son apparition, éructant en sifflant ;

Il est encore là ?!
Ba.. Oui ? Non ?
Non ! Fastice a été virée il y a deux jours !
C'est qui ça  ?
Son interface ! Ses deux là faisaient n'importe quoi ! On soupçonne Fastice d'avoir reçu un dessous de table de la compagnie HyperViolentGames pour foutre en l'air notre jeu !
Ah ? Pourtant il y a encore des modifications chiantes qui sont apparues toute la journée d'hier.
Et tu ne POUVAIS PAS LE DIRE ? Tu n'as pas compris que c'est ton ROLE ?

Là, j'étais déjà un peu plus emmerdé. Lucien m'écoutait parler dans le vide depuis une poignée de seconde et j'étais encore indécis. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'Ashtii me parle comme ça. C'est vrai quoi, on s'entendant bien... C'est pas ma faute si je préférais jouer au jeu que de critiquer systématiquement tout ce qu'ils y faisaient... D'autant que je pensais que c'était normal. Si on me dit rien, comment voulez-vous que je devine, hein ?

Mais bon, plus important dans l'immédiat ; Lucien était là et les concepteurs n'étaient plus au courant. C'était donc... Une sorte d'irrégulier. Et il foutait le boxon, à cause de l'employée d'une firme rivale. L'arrêter était devenu autre chose qu'une quête annexe. C'était mon rôle à moi, en tant que Voyageur débauché pour régler les problèmes de la bêta du jeu. Mon erreur fut, je crois, de tenter d'abord la diplomatie. C'est pas vraiment mon truc. Mais plutôt que de me jeter sur le gars en face de moi et de l'aider à mâcher le trottoir avec la semelle de ma chaussure, j'y ai été comme un con ;


Lucien, il y a un problème. Ton interface n'a pas le droit d'être là. Tu ne dois plus continuer à jouer, tu créés trop de problèmes dans le jeu. Tu comprends ? Arrêtes de jouer jusqu'à ton réveil. Et si tu croise ton interface hors du monde numérique, je crois que tu devrais heu... l'arrêter, aussi.

Un con je vous dit. [/color]
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