La précarité de l’emploi, et tout et tout…
Non, j’avais fait une connerie…
Non. Pas une connerie. Du zèle. Voilà.
Un peu de mascara sur ma stupidité.

J’étais lové sur le canapé de la loge des arbitres, une sorte de couverture étalée sur moi. Je somnolais. Je ne m’étais presque pas réveillé pour le monde réel depuis les quarts-de-finale, la cause à un somnifère dont j’aurais pris quelques cachets en trop. Dans le souci de bien faire.

En fait, l’année dernière, j’avais failli louper mon arbitrage à cause (de Lou ? Pas que…) d’une veillée un peu tardive le soir. Depuis, je m’étais dit que je ne me louperais pas pour cette année, et j’avais donc décidé de prendre un petit somnifère pour m’aider à trouver le sommeil. Voilà, j’en avais pris peut-être un peu trop. Je m’étais réveillé plusieurs fois pendant la journée, mais je n’étais resté éveillé que cinq minutes, et Dreamland, ne devant pas trouver ça très drôle, ne m’avait pas donné à chaque fois un corps débordant d’énergie comme à chaque début de nuit. Cela faisait donc environ une trentaine d’heures que j’étais sur Dreamland, sans parvenir à trouver le sommeil, et évidemment, aucun stock de café à l’horizon. Je survivais avec des bières en canette, mais je ne pouvais pas dire que j’étais en pleine forme.

Je fus content de retrouver Matthieu, et je lui fis un petit signe de la main un peu fatigué. Il suffisait d’un miroir pour constater que j’avais véritablement une triste mine, à faire peur à ma mère. Un semblant de barbe me poussait même sur les joues, et mes cheveux étaient décoiffés comme des merdes. Et j’étais tellement dans les vapes que je m’en foutais complètement. Pas besoin d’être ultra-sensible pour deviner que partout aux alentours, les gens se remettaient à se poster devant les fenêtres en attente des demi-finales ; quel bel arbitre ils allaient avoir droit. D’ailleurs, un des organisateurs du tournoi nous informa que le « show » devrait commencer dans un quart d’heure. Afin d’être certain que nous tenions cette prérogative (enfin, plus Matthieu que moi), ils nous amenèrent dans notre loge la face baveuse de Germaine. Hey, génial, merci du cadeau. Je n’avais pas envie d’avoir un décompte de l’argent que j’engloutissais à chaque fois que je me servais au bar, sans vouloir reprendre un sketch connu.

Bon, il ne me restait plus qu’à entrer dans la Zone, dans l’arène artificielle, où m’attendraient, certainement avec une boule de stress, Gray et Riku. Ils le sentaient comment, ce combat ? La mort contre la vie, toute une symbolique derrière. Même si pour la plupart des gens, à commencer par moi, je continuerais à voir ça comme une simple coïncidence ne servant que de punch-line quelconque. Je rejoignis les deux combattants… mais pas exactement de façon hyper fière. Plutôt comme un zombie, traînant des pieds, les épaules en avant, avançant lentement, grattant son début de barbe, ses épis, baillant ostensiblement. Il ne me manquerait plus qu’un doudou avec moi que je traînerais sur le sol. Un doudou… Ah ouais, le micro… C’est bon, je l’avais bien dans les mains. Je me suis fait peur.

« Hello. Bonsoir à tous… » Un nouveau bâillement brisa ma tirade. Je tentais de parler plus fort, sans succès. Le résultat était à peine audible : « Ouais alors, c’est les demi-finales. Le premier combat. Youhooouuu… On a Riku et Gray, qui vont s’affronter... Y a des chances pour que ça soit cool, vu qu’ils sont plutôt un bon niveau, si je me souviens bien… Y en a un qu’est la mort, et l’autre, qu’est la vie et… et bah, ça fait… une sorte de punch-line quelconque… Vous deux, là, vous allez vous combattre dans le terrain favori des amateurs de steam-punk… Bonne chance à vous deux, et vous serez sur le terrain après les salutations au public, ainsi que les poignées de main. Bonne chance. » Ah merde, je l’avais déjà dit. Je regagnais ma loge pété. Il me fallait de l’alcool pour me réveiller…

Le terrain en question, c’était un peu de la bombe. L’intérieur d’une horloge gigantesque, ou de n’importe quoi contenant des gros rouages en pagaille, soit verticaux, soit horizontaux. Evidemment, fallait éviter de se faire écraser par d’autres rouages si on se trouvait aux mauvais endroits, le terrain, où qu’on soit, était toujours en mouvement. Il n’y avait pas de murs, pas tant de lumière que ça non plus, il n’y avait pas de sol, ni de plafond. Il y avait toujours un rouage prêt à vous réceptionner dans votre chute (ce qui ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas être mortelle). On pouvait tenter de prendre de la hauteur par rapport à son adversaire, se cacher, le bloquer contre des rouages prêts à l’exploser (dans ce cas, ce n’était pas considéré comme une mort, mais comme une élimination de la pauvre victime, et pas du bourreau). Les possibilités étaient infinies. A eux de gérer, car le terrain n’était pas aussi douillet que d’autres.



[HRP : Riku, tu n’es qu’au niveau 3, évidemment. Ne faîtes pas de GB, sur votre personnage, sur celui de l’adversaire, ou sur le terrain. Utiliser le terrain contre son adversaire est très bien vu, ce qui fait qu’un acte considéré comme mortel (une tête écrasée entre deux rouages) ne tuera pas le personnage, mais entraînera la victoire de son adversaire. Voici une aide à l’appréhension du terrain.
Voyez ça, en mille fois plus grand, avec des centaines d’étage de rouage, et évidemment plus de rouages horizontaux que sur la photo.
Bonne chance à vous.]

Apparemment, notre immortel avait choisi de se préoccuper dans un premier temps des attaques de Riku. Un choix peu judicieux, notamment parce qu’avec le sang qu’il avait perdu à cause de son bras tranché et de la douleur qu’il avait bien du sentir passer, ses coups étaient plus mous. S’il parvint à surprendre le necromancer en écrasant le pied sur lequel il avait pris appui, le tour qu’il fit sur lui-meme laissa le temps à l’invocateur de reculer et de repousser la jambe attaquante, laissant le coup de poing venir s’écraser contre sa tempe alors qu’il plongeait en avant pour limiter les dégats encaissés et s’empressa de sauter pour éviter la faux de Gaïa alors qu’elle plaçait un formidable balayage de son arme à hauteur des genoux de l’adversaire du dead maker. La puissance amplifiée de l'attaque par les flammes lui brûla tout de même sévèrement la joue, infligeant une douleur cuisante au jeune home, qui dans un réflexe de survie invoqua à nouveau Zeel - il avait rappelé la contrôleuse - pour se projeter en l’air d’un seul coup pour éviter une potentielle explosion. Il se laissa retomber sur une plate-forme légèrement en hauteur, et jaugea narquoisement l’albinos depuis son perchoir, avant de prendre la parole :

«Hey le zombie, montes donc pour me rejoindre avec ta technique ! Elle te tue peu à peu n’est-ce pas hein ? Tu dois avoir la tete qui tourne après avoir pris ces coups et perdu tout ce sang, tu dois te sentir faible. Meurs donc à petit feu pendant que je récupère mon petit !»

Voilà, ça c’était dit. Le necromancer doutait de l’impact de ses mots, mais l’emporter sur le plan mental était tout aussi important qu’au niveau physique, surtout dans ce genre de combat où seul le plus endurant pourrait l’emporter. Les conditions n’étaient pas les memes que contre Tenkensu, où la stratégie primait. Ici, il fallait frapper fort, jouer sur les faiblesses de l’autre, et le soumettre au moment où il devient vulnérable. Ce combat prenait finalement des allures de chasse à l’homme que d’un véritable duel, mais l’invocateur n’en avait que faire. Pour lui, seule la victoire comptait, et cette victoire nécessitait de définitivement mettre à genoux l’immortel qu’il avait pour adversaire, et le plus vite possible. Car il savait que si le combat durait trop longtemps il s retrouverait à court d’énergie devant un Gray frais et dispo. Ce pouvoir était une injustice en soi dans ce genre de tournoi, mais Riku comptait bien lutter jusqu’au bout, pousser son adversaire dans ses derniers retranchements, lui briser ses vies l’une après l’autre. Il en avait déjà eu une première, il prendrait la seconde, puis la troisième et toutes celles qui viendraient tenter de le mettre à terre. Il n’était pas dit qu’il y parvienne, car il était certain d’etre inférieur à l’albinos sur le plan de la force physique - les circonstances du combat lui avait évité de faire l’expérience de l’un de ses coups à pleine puissance - cet écart serait encore plus grand sur le plan de l’endurance; déjà marqué sur la première ressurrection de Gray, il deviendrait plus important encore sur la seconde : Riku aurait alors moins d’énergie, plus de blessures, et surtout moins de subterfuges pour éviter le combat direct au maximum et pousser l’albinos à la mort sans etre entrainé avec lui. Dans cette optique, il devait réfléchir aux tactiques lui permettant de minimiser les mouvements gourmands en énergie, et trouver rapidement le moyen de déstabiliser le controleur et le rendre impuissant. Le cercueil de pierre, ou encore le bras tranché par la faux de Gaïa avaient tous deux porté leurs fruits, et réduit l’albinos à l’immobilisme (qui restait encore à prouver pour la seconde idée, mais le necromancer était confiant), puis il n’avait eu ensuite qu’à attendre passivement la mort de son adversaire. C’était d’ailleurs plus judicieux que de tenter vainement de l’achever, meme si le public, comblé lors de la partie hémoglobine et punches, n’apprécierait pas avec autant de ferveur ce moment d’attente presque sadique. Il allait pouvoir se rassurer, le sang coulerait bientot à nouveau. Et Riku comptait bien mener son jeu de massacre à l’abinos jusqu’à son terme....




(HRP : pour précision, le coup de pied en l'air de Gray était esquivable pour la raison suivante : dans le cas présent, il était incapable de réaliser un coup de pied en l'air aussi précis.

1 -Il venait d'utiliser sa technique qui accélère ses capacités et le rend plus rapide, provoquant à la désactivation une grande fatigue
2- Il vient de se faire couper le bras, subit donc une douleur très importante, de même pour la perte de sang, qui, même limitée par les flammes, est suffisamment importante pour provoquer des vertiges
3- Il tourne sur lui-même ainsi
4- il regarde en l'air

essayez de faire la même chose et vous verrez que la tête vous tournera tellement que vous serez à la limite de tourner de l'oeil. Voilà pourquoi mon esquive est réaliste ^^)

[Vous avez jusqu'au 26 pour terminer l'affrontement !]