Surnom : Le Ed Free Messages : 2785 Date d'inscription : 27/05/2010 Age du personnage : 34
Ed Free Voyageur d'élite
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Sujet: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Ven 22 Avr 2011 - 16:51
La période des examens n'était pas stressante. Non pas que chaque élève de l'école de journalisme considérait les évaluations simples, mais puisque la faculté n'avait jamais réussi à faire décoller l'intérêt des étudiants au-delà de leur siège, que le semestre avait offert la pratique en pâture à la théorie, ce n'était pas une foule de questions insipides et mollassonnes qui allait titiller l'esprit des jeunes adultes. A fortiori le cerveau alcoolisé d'un pauvre gus en mal de bouteilles. C'était ainsi, au comptoir, que je vidais peu à peu ma réflexion pour la remplacer par un sceau de 1664 allégée à la vodka pomme. Il n'était pas minuit, les examens n'étaient pas dans une semaine, et j'étais en train de me soûler comme pas deux, abêti par la puissance que pouvait conférer un billet de cinquante euros sorti de la banque. J'avais commencé à me prendre un seul verre mousseux avec mes potes, puis je me rendis compte que je détestais garder de la monnaie dans ma poche. La bière avait invité ses amies à se reposer dans mon estomac, et mes facultés sensorielles commençaient à vomir sans moi. Je n'étais pas déchiré ; seulement un peu évasif. Ma bouche n'attendait qu'une parole pour se mettre à mourir de rire, et mes mains essayaient de se retenir mutuellement pour éviter de toucher la bière posée devant elles. Je n'avais aucune excuse pour cette soirée, la journée avait été bonne. Mais l'avenir promettait le pire, car un examen balayait sans peine les étudiants sans motivation, et il semblait cette année que la récolte serait bonne.
Pour ne pas vous abreuver de sottises comme je me suis abreuvé de liqueurs, j'ose jeter une ellipse à cette période, qui se lève soudainement au moment où je dois me souvenir dans un périlleux exercice de mon organe mémoriel l'étage de mon immeuble. Soutenu par deux potes qui étaient incapables de m'aider et qui discutaient sans tenir compte de mon avis si ils devaient m'abandonner sur le palier ou bien s'ils osaient gâcher leur crédit illimité pour demander la solution à quelqu'un qui connaîtrait la réponse. Mon cerveau s'évanouit une seconde fois et j'étais devant mon palier en train d'essayer d'enfoncer des clefs dans la poignée de la porte, qui manifestement, ne marchaient pas. Ce ne fut qu'au dixième essai, avec cinq clés, que je parvins à faire pivoter la porte sur ses gonds en m'appuyant entièrement dessus. Je n'avais pas envie de vomir, mon esprit était un poil serein. Je pouvais sans peine considérer le chat qui me quémandait la nourriture qu'il n'avait pas eu ce soir. Je considérais les options qui s'offraient à moi : épuiser mes dernières ressources physiques et mentales, sacrifier les miettes de mon être pour les donner à mon chat, soit me conserver tout entier à mon lit et sa douce étreinte, tandis que Burritos serait en train de m'énucléer avec ses griffes.
Dès que le fauve fut repus, mes chaussures enlevées, la vessie soulagée, mes lunettes posées et les yeux révulsés, je m'effondrai de toute ma masse sur mon lit. Le choc que mon crâne reçut quand il s'écrasa contre le mur derrière l'oreiller se transforma en douleur intense qui se termina en long écho de souffrance. Je réussis à me dégriser un peu, et rangeai mes pieds qui dépassait de sous la couette. Les filles des Private allaient encore m'engueuler cette nuit-là : j'étais bien parti pour terminer direct à Delirium City, et en caleçon seulement. Sur la tête. Mon gros chat orange sauta à la limite de la grossièreté sur mon lit afin de se lover quelque part dans mes couettes, couché contre mon ventre. Il émit un ronronnement sonore pour expliquer qu'il s'auto-satisfaisait de m'empêcher de dormir, avant de s'éteindre dans le sommeil dix minutes plus tard. Immobilisé par mon chat, je n'osais plus faire un geste tandis que mon cou me faisait regarder un plafond sale, qu'un réverbère éclairait par-delà les volets de ma seule fenêtre. Je n'arrivais pas à dormir dans le sens où tout mon corps me hurlait ma fatigue tout en m'interdisant le coucher. On aurait dit un bourreau sadiquement cruel qui riait de ne pas me laisser dormir en me fouettant dès que mes paupières faisaient mine d'être trop lourdes. J'avais entendu que des gens pouvaient mourir de ne pas dormir. J'avais aussi appris qu'une expérience sur les animaux consistant à ne pas les laisser se reposer les avait rendu complètement dingues. Par sagesse et parce que l'exténuement était plus fort que n'importe quel verre, mon corps se coucha. Et mon esprit s'envola.
Dès que je me réveillai dans le monde onirique, une chose me frappa. J'étais assis à un comptoir avec de la bière en face de moi. Je me saisis de la hanse avec une acceptation totale de la situation. Dreamland m'avait placé devant de l'alcool, j'allais jouer le jeu. Je pris une gorgée en essayant de vérifier du regard si le verre n'appartenait à personne d'autre. Normalement, le monde m'avait foutu un compagnon horripilant, m'avait dressé contre des dangers terrifiants comme une organisation des ténèbres, des adversaires effrayants et démoniaques ainsi qu'un phoque psychopathe. Alors s'il me mettait cette nuit-là face à un terrifiant verre d'alcool, il était de mon devoir de lui apprendre qui avait un gosier solide. Un autre regard inquiet pour savoir si la chope n'appartenait pas au gros baraqué à machettes qui venaient de sortir des toilettes avec l'air d'avoir renfilé quelques produits dont personne n'aurait eu l'idée de les mettre en poudre avant d'y installer une paille par dessus. Mais personne ne semblait se préoccuper de moi. On était dans un bar, mais on n'était pas à Delirium City. Dans cette dernière, on se jouait des bourrés et des drogués en phase terminale. Il n'y avait aucun bar là-bas (je dirais même plus, aucun bar qui pouvait se pérenniser de façon constante, régulière, et sûre), juste des foutages de gueule. Donc j'étais dans un bar et j'étais bien à même de savoir où j'étais. Super, j'étais en terrain pas connu et on me ferait la morale d'un SMS le lendemain matin. Parce que évidemment, il n'y avait aucun visage de mon groupe derrière moi. Même pas cette folle d'Héléna qui devait rager. Ça aurait été trop facile. Alors quitte à se faire dérouiller, autant profiter de mon écart spatial. Il n'y avait personne sur les tabourets à-côté de moi. Par contre, je profitais du barman devant moi pour l'accoster :
« Eyh, salut gars ! Je viens d'arriver et j'aimerais savoir dans quel Royaume je suis. _ La bière fait dix EV. _ C'est très bien, je vous félicite. Sinon, c'est quel Royaume ? _ Un Royaume où tous les vices sont permis, à commencer par démembrer les mauvais payeurs d'un coup de tromblon. »
Un type très charmant, qui maniait la poésie comme un voyou qui utilisait une batte de base-ball pour agresser des victimes plutôt que pour frapper dans une balle. Bon, j'avais largement plus de dix EV, je pouvais me permettre de payer. Restait à savoir si j'allais laisser un pourboire à cet homme si sympathique. Je profitais de ce moment de détente improvisé pour savoir comment j'étais vêtu. En plus du panneau de signalisation et des lunettes de soleil à montures argentées, je portais des chaussures de chantier, un pantalon sombre maintenu par trois ceintures argents qui se croisaient, ainsi qu'un débardeur noir dont des motifs bordeaux imitaient une carte mère. Je pris une autre gorgée de bière, puis une autre avant de reposer la chope. Plus que le fond. J'allais porter les dernières gouttes à mes lèvres quand un courant d'air frigorifia la fête et laissa entrevoir les lumières multicolores de la ville. Je tournai la tête ainsi que tous les autres clients. Le nouveau venu qui ressemblait à un gobelin sur échasses cachées sous un grand imper tourna la tête (et les yeux par la même occasion). Puis, dès qu'il me vit, il lâcha un stupéfiant :
« Le Sublime ! »Je regardais autour de moi si ce type venait d'acclamer une autre personne. Mais son regard me fixait et ne voulait plus me lâcher, comme un assoiffé qui venait de trouver un oasis en plein Gobi. Je lui fis un sourire ainsi qu'un geste de la main hésitants. Il prit cela comme une invitation et s'invita au tabouret à ma gauche. Il reprit rapidement en direction du serveur : « Une autre bière pour le grand Ed Free. _ Merci mec. Sympa de savoir... qu'il n'y a pas que des détracteurs dans la vie. _ Je vous en prie, je vous en prie, c'est le moins que je puisse faire pour le grand Ed Free. Je suis un fan, un grand fan. Je lis tous vos exploits sans retenue, tenez-le pour dit. »Il s'exclamait comme un enfant tandis que le serveur m'apporta une chope, jumelle à la première qui disparut. L'espèce de lézard sous acide prit ma hanse, huma l'air avant de me la rendre, lâchant un sourire d'extase : "Que mon argent ne serve pas à vous acheter des cochonneries, simple précaution,"me balança-t-il souriant. Un autre sourire gêné de ma part avant de prendre cinq gorgées de plus et de lâcher ma bière. Je le remerciai de nouveau et il me répondit : "Comment vous avez combattu Clane, c'est fantastique ! J'ai toujours dit que vous aviez bien plus de valeurs que Jacob Hume."
Ma tête réalisa un black-out complet. Ok, qui était ce connard de merde ? D'où venait-il ? Et pourquoi me cherchait-il ? Personne ne m'avait jamais dit que je valais mieux que Jacob, tout simplement parce qu'il était plus beau gosse, ténébreux et parce que le journal relayait une image très exacerbée de moi-même. Quand quelqu'un me sortait une énormité pareille, elle cherchait à endormir ma méfiance. Tombé dans le piège. La bière n'avait pas changé de goût, mais la langue n'avait pas reconnu la saveur habituelle. Je lâchai un peu pâteux :
« Par les naseaux ? _ Exactement. Drogue en poudre. Faîtes de beaux rêves. _ Tu connais la réincarnation en sac-à-main ? Parce que je vais te... vais te... vais te... Ohoh. »
Le somnifère fit son effet. Je sentis ma tête cogner douloureusement contre le comptoir avant de se renverser en arrière. Le monde venait de fermer les rideaux de sa fenêtre, me laissant dans le vide total, ainsi qu'une odeur de vomi.
Un réveil douloureux. Tête engourdie, paupières qui dorment. Cage en bois ? Elle bouge la cage en bois ? Où je suis ? Où qu'on m'emmène... ? Très sommeil, trop sommeil. Mes yeux se referment. Mon corps ne bouge plus. Et mon esprit est évanescent.
Plus cage, monde toujours aussi noir, mais avec des formes. On me porte. Plusieurs personnes. Quel con j'ai été. Plusieurs personne qui me foutent en cellule. Enfin, cellule ? Barreaux en quoi ? Barreaux. Tout disparaît comme par enchantement. Je n'ai pas faim. Et quelqu'un essaie de m'étouffer avec un bonbon. Mon corps veut recracher, car il n'est pas abruti. Mais c'est avaler ou le néant. J'avale de force, avec l'aide d'une main couverte d'écailles. Je veux vomir. Je n'y arrive pas. Rideau de ténèbres, papillons de nuit qui dressent une voile tâchée de rien. Assommant.
Puis tous mes sens explosèrent progressivement, comme si une bombe avait explosé près de moi et que j'étais devenu sourd pendant quelques instants. Ma pupille s'élargit, mes oreilles bourdonnèrent. Le monde entier hurlait dans mes oreilles. J'étais ankylosé de partout. J'avais l'impression de m'être transformé en planche de bois. Voyant que je me repris, un homme plus large que haut beugla que j'étais réveillé. Mais ferme-là gros porc, j'ai l'impression que j'ai réappris comment écouter en deux secondes. On lui répondit un truc incompréhensible, et ce type me souleva comme si je pesais moitié moins. Sans force, je le suivis, traîné, manquant de tomber à chaque pas. Quelque chose hurlait quelque part. J'étais dans un bâtiment éclairé d'une lumière marron et pâle. Mes pieds bougent tout seul. Depuis combien de temps vais-je devoir supporter les caprices de mon corps ? On traversa ensemble un immense couloir de pierre, qui menait à une petite herse. A-côté, il y avait des hommes qui commencèrent à tirer des chaines pour soulever les barreaux. Oh putain de merde, une foutue arène, j'en étais sûr ! Étonnamment, je repris des forces rapidement, mais pas assez pour me tirer de l'étreinte musclé du salopard. Il me balança à travers la porte avant que la herse ne s'abaissa dans un claquement fatal. Bande de cons, je pouvais me téléporter comme je voulais ! Pis ils m'avaient même laissés mon panneau de signalisation, qui m'annonçait un rond point.
Et c'était effectivement une arène. De taille circulaire, plus petite que le Colisée majestueux des Chevaliers de la Table Pentagonale. Mais terriblement impressionnante. Les gradins étaient en hauteur et s'élevaient jusqu'à une trentaine de mètre, presque à la perpendiculaire. C'étaient les spectateurs qui hurlaient. Et ces cris reprirent de plus belle quand ils me virent m'avancer dans l'arène, le pas titubant. Le sol n'était que du sable marron tâché d'hémoglobine séchée. L'arène devait faire en gros une centaine de mètres de diamètre. Et tous ces gens qui s'extasiaient jusqu'à en cracher du sang... Ils étaient malsains ; contrairement à leurs homologues de l'autre Royaume, ils demandaient ouvertement du sang. Ils en devenaient dingues. Il y avait peu d'humains dans les tribunes. Je ne voyais que des faces hideuses, des corps décharnés de beauté qui hurlaient. Des écailles puantes, des plumes arrachées, des faces grotesques. Et le tout jouait une cacophonie assourdissante qui me donnait envie de vomir. Je sus de suite que les matchs seraient à mort, et pas en ma faveur. Ils étaient là pour voir une exécution publique chorégraphiée. Et dans cet abattement moral naissant de la surprise, la honte et la peur, je pus voir deux choses : l'une était un espacement privé de spectateurs cachés derrière des rideaux. A tous les coups, les organisateurs qui me voyaient tout de même. La seconde fut cet espèce de connard de lézard que je reconnus qui s'avançait parmi les spectateurs avec un porte-voix et qui hurlait d'un ton où la folie avait la part belle, ainsi que la soif de sang stupide et assumée :
« C'est le massacre ! Il arrive, il pue le sang ! Nos invités de cette semaine sont Remi Soral et Ed Free, des Voyageurs totalement imprévisibles ! Parviendront-ils à surclasser nos trois rounds ? Tu m'entends Ed Free ? Pas d'embrouille, on te laisse trois rounds et on te libère si tu gagnes. Nous sommes des gens d'honneur ! Trois rounds. Et pas question de sortir de l'arène, tu imagines qu'on a pris nos précautions. Je veux que tout le monde crie ! Plus fort ! PLUS FORT !!! Comptez avec moi ! On ouvre le rideau dans une centaine de secondes ! Cent ! Quatre-vingt dix-neuf ! Quatre-vingt dix-huit ! »
Dans la merde Emile. Où était ce fameux Remi ? Qui allait combattre avec moi sur cette arène ensanglantée, dans la joie de mourir ? Les mauvais moments à passer étaient toujours moins sinistres avec un compagnon, car vous saviez que vous ne seriez pas le seul à subir la peine. J'espérais pour moi que Remi était un ours de deux mètres de haut et un de large, et qu'il s'amusait à foutre ses propres bagnoles en panne juste pour voir le plaisir de les pousser jusqu'au garage le plus proche.
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Rémi Soral Voyageur Expérimenté
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Dim 24 Avr 2011 - 2:43
Purée, que c'était horriblement chiant les TP matériaux ! Avec la mauvaise organisation que le prof avait fait et le retard de livraison, on avait prit du retard sur les planning, ce qui faisait qu'en plus qu'on se retrouvait a 5 groupes a faire les TP au lieu de 2, dans une salle où l'on ne pouvait même pas tous rentrer ! Ajouter a cela devoir porter des blouses par les 28°C que l'on avait en ce début de printemps, et vous comprendrez l'horreur ! Et tout ca pour quoi ? Pour synthétiser un putain de photochrome. Alors oui c'était jolie, ca change de couleur a la lumière puisque les photons le font s'oxyder, mais purée... ca me fait une belle jambes ! Vivement que ces TP soient finis, je pourrais profiter pendant 4 heures du soleil et de mon pote, plutôt que de rester la a rien faire. Et en plus, avec ce bon a rien de camarade de TP, c'est moi qui doit tout faire ! Mais pourquoi il a fallut que ce soit moi qui tombe dans le seul groupe où on est deux, alors que les autres sont trois ? Putain de malchance ! Mais le pire dans tout ca, l'horriblement pire, c'est qu'il avait fallut qu'ils foutent un TP a la fin des examens, a la toute fin. Genre pour dire « Et bah non, vous avez trimé pendant une semaine, mais c'est pas encore fini ! » Et putain, pourquoi pendant la semaine des vacances scolaires !? Juste au moment ou il y a pas de bus. Déjà qu'il n'y en a pas beaucoup en temps normal, en ce moment c'était a s'en arracher les cheveux. Et le pire, c'était que la RTM, la société qui s'occupe des transport a Marseille, souffrait d'une greve pile a ce moment la. Ca me rappellait une loi de Murphy tient, « La probabilité qu'il y ait une greve dans les transport en commun augmente sensiblement en période d'examens ». Et bien sur, le pire, c'est que nous, dans notre école, on faisait tout en décalé ! Non, jamais les dirigeants auraient pensé a nous mettre les vacances en meme temps que celle des autres écoles, mais juste une semaine plus tard, histoire qu'on puisse bien ne rien faire avec nos amis. A s'en arracher les cheveux je vous dis. Bref, j'aimais pas ce vendredi après- midi.
Il y avait pourtant une chose, une simple chose, qui rendait tout de meme cette journée agréable. Maintenant, j'étais en vacances !!! Ah purée, elles étaient bien méritées ! De plus, la perspective de savoir qu'il restait désormais presque trois heures de soleil a la sortie des cours, et celle que j'allais pouvoir aller voir mon meilleur pote, réussissait a me redonner le sourire. Ah purée, que cette saison était belle. En plus, fallait dire que mon école était super bien situé, sur le campus de Luminy. En gros, a l'extérieur de Marseille, complètement paumé dans les collines et la foret provençale, a 30 minutes a pieds des calanques, vu sur la montagne et le ciel azur, que pouvait on rêver de mieux comme cadre d'étude ? Bon, c'était une zone sinistré niveau moyens d'accès en transport en commun, mais, en un sens, c'était cet isolement qui faisait son charme, non ? Juste le campus, les collines et le ciel. Rien d'autre. Et c'était ca qui était beau. Enfin, je pu mettre les pieds dehors. Je fus encore une fois frappé et émerveiller par la chaleur qu'on avait en cette fin de mois d'avril, et ce même a 18h. Le mercure devait bien flirter avec les 27°C. Cela faisait des années qu'on avait pas connut ca. Il était temps que je me mette en route pour rentrer chez moi. Ou plus exactement, pour rentrer chez mon pote, puisque par message sms succin, nous nous étions, comme d'habitude les jours où je n'avais pas entrainement, donné rendez vous. Sa copine ne rentrait pas avant 20h30, ca nous laissait de quoi faire quelques parties. A ma sortie de l'école, je bifurquait vers la gauche, afin de rejoindre la route principale. Comment décrire la chance et la plénitude qui m'envahissait a chaque fois qu'il me fallait descendre la route principale ? Cette dernière était bordée d'arbre en fleurs, et au loin, mes yeux ne pouvait se porter que sur la pinède d'où émergeait une haute colline escarpée se découpant dans l'azur parfait du ciel. Alentour, aucune trace de ville, aucune silhouette d'immeuble, juste les études et la nature. Que rêver de mieux ? Filant vers les arrêts des bus, je réussit a attraper le premiers qui partait, un Jetbus en plus, la chance, celui qui met le moins de temps car il fait le trajet direct. Ça me fera gagner du temps. Finalement, même si ils m'avaient fait chier pour venir, les bus eurent la bontée de faire preuve de diligence pour me ramener. Mais, en y repensant... j'avais finis ma période d'examen. Ca validait la loi de Murphy citée plus haut... Montant dans le bus, je m'installa a la place la plus en avant, celle qui donne vue sur l'avant du bus et la route, j'aimais bien, et sans prendre la peine de valider ma carte. Je paye déjà assez cher pour l'avoir a l'année cette foutue carte, alors je vais pas en plus me faire chier a la valider !
Et me voilà partie pour 15 minutes de bus. Petit a petit, nous délaissâmes la foret et les collines les C'était tout de meme avec un petit plaisir mesquin que je regardais mon bus depasser par la droite la longue file de voitures bloquées dans les embouteillages du boulevard Michelet, et ce grace a la voie réservée aux bus. Vous savez, quand on vit a Marseille, on devient rapidement si dégouté de tout ce qui est transport dans la ville qu'on est toujours content d'enc**er les gens sur la route a la hauteur de ce qu'il t'enc**e eux meme. Ici, dans la cité phocéenne, le code de la route n'existe pas, meme chez les policiers. Fallait savoir faire avec, mais surtout faire sans. Mais bon, pour le moment, tranquillement assis dans mon bus, j'attendais de voir le metro du prado s'approcher. Et ca arriva, comme ca devait arriver. Tournant a droite pour prendre le parking réservé aux bus, le véhicule finit par s'immobiliser pour ouvrir ses portes, et déverser son flot d'étudiants suants de la chaleur qui régnait en son sein. Tandis que je descendais les marches, je retrouvais la douce brise que le verre des vitres m'avais fait quitter, cette douce brise qui rendait la vie possible ici. Devant moi se dressais le parc vélodrome, endroit qui suscitait chez les marseillais une fierté virile que je trouvais absurde, inutile, fausse et déplacée. Mais du pain et des jeux, c'était bien ce que demandait le peuple, non ? Détournant les yeux, je repris ma marche vers la bouche de métro. Le métro marseillais n'était pas ce que l'on pouvait appeler du plus efficace. Loin de la. Seulement deux lignes, une foule de monde bondant ce transport, étouffant en été, étouffant en hivers, un service tout sauf régulier et bien sur une forte proportion a être sujet aux grèves, comme tout ce qui se trouvait a Marseille d'ailleurs. Enfin bon, au moins, j'avais développer quelques techniques pour etre sur de trouver une place assise dedans. Venant me placer a un endroit stratégique dont j'avais le secret, j'attendais le métro, qui ne tarda pas a arriver, enfin, dans les 7 minutes, ce qui était une moyenne. Ce dernier rentra donc en gare, et, comme je l'avais si soigneusement calculé au fil du temps, vint se placer de tel façon a ce qu'une porte s'arrette pile en face de moi, et la poigné pile en face de ma main tendu, sans que j'ai a bouger. C'était au moins une qualité que l'on pouvait reconnaître aux chauffeurs : ils étaient des monstres de régularité quand a la position de leurs arrets. Poussant le loquet vers le haut d'un simple mouvement de poignet, la porte s'ouvrit, et hop, je pris place sur le premiers siege a ma gauche, comme d'habitude. Il donnait vu direct sur tout ce qui se passait dans la wagon, ne laissait aucun angle mort. Non pas que je craignais une attaque terroriste a tout bout de champs, mais rester constamment sur mes garde était une de mes devise. Enfin, le métro ferma ses portes et se mit en branle. Perrier, Castellane, Notre Dame du Mont, Noaille, Gare saint Charles. Les stations défilèrent devant mes yeux aux rythmes des arrêts successifs, jusqu'à ce qu'arrive la mienne, Jules Guesde. ouverture de porte, montée de quelques marches puis de l'escalator, et enfin je retrouvais mon soleil, puis un nuage qui le voilà un moment et pour lequel je ne pus me retenir d'avoir la pensée suivant : « Ôte toi de mon soleil ! » J'aimais bien cette phrase, c'était un mec dans un tonneau qui me l'avait apprise. Bref. C'est ainsi que je me retrouva a la porte d'Aix, ce magnifique Arc de Triomphe qui trônait au milieu de son parc, au beau milieu de Marseille, Arc qui avait donné son nom a ce quartier, le quartier de la porte d'Aix. Simple non ? Mais aussi sale, très sale. Un des quartiers les plus sale de la ville. Il faut dire que la population qui y habitait, des braves gens pas méchant pour deux sous, étaient malheureusement d'un naturel salle, et détritus, crachat, reste de repas tombé par terre, incrusté dans le goudron tandis qu'il tournait au soleil, offrant un odeur des moins subtile, compensé par le doux arômes des poubelles remplis a rats bord dans lesquelles les rats festoyaient la nuit, étaient monnaie courant dans ce quartier. Mais que voulez vous, c'était ici que se trouvait la résidence étudiante la moins cher de Marseille, mais qui ne lésinait pas sur la qualité, et c'était la seule chose que je pouvais m'offrir, alors je n'allais pas me plaindre. De plus, j'étais pressé. Deux petite minutes de marche me permirent de rentrer chez moi, et je ne pris le temps que de poser mon sac, attraper 3 pommes, et filer pour retrouver mon amis. C'était d'ailleurs ce point qui faisait tout le charme de mon appartement : il se trouvait a 2 minutes a pieds du siens, ce qui était fort pratique et fort agréable. Et c'est ce temps la que je mis, remontant les rues, bifurquant a gauche, évitant les poubelles et les traces de pisse de chien, ou pas, déversant leurs arômes dans les ruelles, avant d'arriver et de sonner. Puis retentit ce grésillement si familier, si adoré, qui marquait l'ouverture de la porte de l'immeuble. Un escalier a descendre, deux petit toc a la porte, et hop, je l'ouvrais et je fut chez lui. L'endroit que je préférais au monde, avec la personne que je préférais. Quelques parties m'attendais, ainsi que surement deux ou trois petites choses plus ou moins illicites. Tout s'annonçait bien. Mais passons sur ce qui se passa.
C'est comme ca que se passa ma fin d'après-midi. Puis arriva l'heure de devoir rentrer. Vous ais-je déjà parlé de ce qui se passait en moi a ce moment fatidique ? Oui, il me semble, même si ca a dut se perdre dans les méandres de l'histoire. Bref, il ne me resta plus qu'a faire le chemin en sens inverse, recroiser les même poubelles et pisses d'hommes, ou pas, puis rentrer dans mon appartement. C'est ainsi que débutant ma soirée. Elle se passa d'ailleurs tranquillement, un peu de télé, un peu d'ordi, un steak de 500g de cuit puis les trois steaks hachés préparés pour le lendemain midi, et tout était prêt. Je me préparait en effet tout les soirs mon repas pour le lendemain midi, car mon régime alimentaire pour mon entrainement nécessitait a ce que je le prépare moi même. C'était emmerdant, ca prenait du temps, mais ca donnait des résultat, alors... Et puis, vous l'attendiez tous (pas la peine de mentir !) vint enfin l'heure de se coucher. J'aimais bien l'heure de se coucher. C'était l'heure où généralement je me demandais : « que vais-je faire ce soir » ? Dreamland. C'était vraiment une merveilleuse chose qui m'étais arrivée, une chose qui avait changé ma vie. Une terre de tout les possibles, où l'on pouvait tout faire. Voilà pourquoi, je me demandais toujours... que vais-je faire à Dreamland ce soir ? Posant la tête sur mon oreiller, il ne me fallut que peu de temps pour m'endormir...
Le sol que je foulais était boueux, souillé, comme tout les paysages qui m'entouraient. Tout ce qui se trouvait autours de moi semblé torturé, tourmenté, mais quelques chose dans ce décors me faisait pensé que ca alternait entre la douleurs et la joie, l'ivresse... comme lorsque l'on était stone... C'était vraiment un paysage bizarre. Le ciel était d'un gris maussade, ce qui renforçait le sentiment d'ennui et de... dégout que m'inspirait instinctivement ce royaume. Je ne l'aimais pas. Mais je savais que pour une raison qui m'étais inconnue, Dreamland s'amusait a me faire faire le tour du propriétaire en me faisant visiter chaque soir un royaume diffèrent, royaume ou le plus souvent je trouvais l'aventure. Alors... acceptons ceci comme un fait et avançons. Ce soir, j'avais retrouvé ma tenue de tout les soir a Dreamland, composée de mon pantalon ample et blanc, serré aux chevilles par des bandes blanches de combat, mon débardeurs d'un blanc gris lui aussi qui me moulait le torse, le tout surmonté de mon manteau qu'on aurait décrire comme un manteau gothique, mais étrangement de couleur grise. Autant vous dire qu'accoutré ainsi, j'attirai rapidement les regards dans la petite ville que je ne tarda pas a atteindre. Cette ville ressemblait a un ghetto plus qu'a autre chose. Non pas que les bâtiments étaient si délabrés que ca, mais c'était surtout l'ambiance qui y régnait. Ici et la des drogués jonchait le sol, leur seringue dans la main quand ils étaient conscient, trônant par terre quand ils ne l'étaient plus. Ci et la, des petites frappes éraient, parfois rêveurs, parfois créatures de Dreamland, mais il semblait que ma stature les intimidait assez pour qu'ils ne tente rien envers moi. Décidément, c'était pile le genre d'endroit où je n'avais pas envie de rêver. Bon, j'allais rapidement trouver des infos sur où j'étais, dans quel royaume, et si il y avait des truc a faire ici, et si il n'y avait rien, cassos, j'avais autre chose a faire non mais ! Me voilà donc partit dans ma quête d'info. Et le meilleurs endroit pour trouver des infos, c'était encore un bar. Et ca tombait bien, il y en avait un juste a coté. La façade de l'endroit ne donnait pas envie d'y rentrer. Les vitres était salle, la devanture délabré, et même l'enseigne qui trônait autre fois fièrement au dessus de la porte était désormais branlante. Mais bon, vu la population du coin, le patron devait tout de même se faire pas mal de bénéfice. J'entrai. La première chose qui m'assaillis fut l'atmosphère étouffante et enfumée du bar. Eux, ils avaient pas du entendre parlé de la loi non-fumeurs. Et puis autre chose me surpris, c'était le fait que malgré que je soit rentré, j'avais au final suscité que peu de curiosité, et pas d'animosité. Ils étaient bien les bar a Dreamland. M'avançant de quelques pas, je trouvai le comptoir sur ma droite, ainsi que sont fidèle Barman. Ce barman était en tout point égale a l'idée que je me faisait d'un barman, et que j'introduisais souvent durant les parties de jeux de rôles que je maitrisait : un homme, plutôt robuste, avec une moustache fournie et une toison voyante de poils, habillé d'une chemise blanche et d'un tablier marron en cuir, stoïque derrière son comptoir avec a la main un verre qu'il essuyait d'un éternel torchon. La seule différence notable était les oreilles pointu qu'il possédait, signe qu'il était un habitant de Dreamland. Retrouvant ainsi cette image familière, je m'avançai de quelques pas avant d'engager la conversation :
« Bonsoir Monsieur. Pourriez vous me dire dans quel royaume nous somme ? »
Oui, je n'avais pas beaucoup d'inspiration.
« On est au royaume du vice ici. Je vous sert quoi ? »
Au royaume du vice alors. Je ne le connaissais pas, mais il ce nom ne m'inspirais rien de bon. Pourquoi donc m'étais-je retrouver ici ce soir ? Sans doute ne le saurais-je jamais. J'allais répondre au Barman quand une voie m'interpella derrière moi :
« Hé ! Mais vous êtes Rémi Soral ! »
Intrigué, je me retournai et me retrouva face a une créature singulière, puisque l'on aurait put décrire comme un mélange d'homme et de poisson. Dreamland décidément regorgeait de surprise. Mais le plus intrigant, c'était que cette « personne » me connaissais...
« C'est vous qui avez sauvé le royaume des fruits, en compagnie d'un autre voyageur ! »
Tout de suite, ca fit tilt. Où en tout cas, c'était le nom de Nodox qui était apparu dans le Dreamland 3 rédigé par un certain Khildar, et non le miens. Comment se faisait il qu'un homme poisson d'un royaume pourris et désœuvré comme celui la connaisse l'aboutissement de cette histoire ? C'en était plus que suspect.
« Je suis un grand fan ! S'il vous plait, laissez moi vous offrir un verre ! »
Alors la, c'était le pompon. Il comptait m'offrir un verre. C'était d'un flagrant ! Mais je ne pouvais refuser. Je me trouvait en royaume inconnu, entouré d'inconnu. Un inconnu souhaitait m'offrir un verre, et il semblait en connaître beaucoup plus sur moi qu'il n'aurais du. En plus, désormais, il m'offrait un verre. Ça ne pouvais d'ailleurs avoir qu'une explication : il y avait quelqu'un dans ce royaume qui me cherchait. Ou en tout cas, qui me connaissait, et vu qu'il était la, il comptait bien me mettre la main dessus !
… Et c'était excitant ! Il était sur que je ne pouvait laisser quelqu'un me cherchant courir en toute liberté, surtout si il me voulait du mal. Plus je retarderais le confrontation, plus ca pourrais devenir dangereux. Non. J'allais jouer son jeux... Oh oui j'allais le jouer.
« Bien sur, ca serais avec grand plaisir. Un whisky serait parfais. On trinque ensemble un ? Et cul sec ! » « Avec plaisir ! »
Parfaitement ce qui me fallait, un petit verre remplis avec peu de liquide. Rapidement, le barman servit donc deux whisky d'une main de maitre. Je m'en allait tendre mon bras pour attraper mon verre, mais, comme je m'y attendais quelque part, l'homme poisson attrapa mon verre et le sentit. Sans doute se croyait il rapide, sans doute pensait il être discret, il n'en fut rien. Malgré son mouvement d'une vitesse qui l'aurait rendu flou pour le commun des mortel, je put parfaitement voir tout ce qui se passa. Et même si elle aurait semblé invisible pour les yeux de gens normaux, la petite poudre qui tomba du nez du poisson avant de se mélanger a mon liquide ne m'échappa pas. Rapidement, le poisson reposa mon verre sur le comptoir avant de prendre le siens et de faire pareil, mais sans la poudre. J'avais ma confirmation.
« Je ne veux pas qu'ils vous mettent des choses dans votre verre, il vaux mieux etre prudent par ici ! » « Ah... et bien merci » dis-je avec un grand sourire. « Et bien maintenant, cul sec ! » « Oui ! » répondit le poisson.
Alors il effectua un magistral cul sec, en levant la tête a la verticale, sans se douter que je sortait de son champs de vision. Dans le même instant, je fit de même. Mais mon verre passa sur le coté de ma tête, du coté opposé a celui du poisson, et le whisky contenu dedans vola un petit peu derrière moi avant de s'écraser sur le sol, le bruit recouvert par le boucan qui régnait dans ce bar. Personne n'avait rien vu, c'était tant mieux. Alors que l'on redescendait la tete, le poisson commençait a me fixer. Je su que c'était le signal. Je m'effondra mollement par terre.
« Soral Ougi : Zen no shikara ! »
Cette technique que j'avais inventé m'avais été inspiré par un exercice de détente que ma toute première prof de karate nous faisait parfois effectuer : il fallait imaginer que nos muscle crispés étaient en fait composé de milliers de petits cubes structuré entre eux. Ensuite, on visualisait l'effondrement de toute cette structure muscle par muscle tandis que la détente s'installait, en ciblant un pour l'imaginer s'effondrer puis un autre. Le corps suivant toujours l'esprit, le relâchement des muscles devenait total, absolument total, bien supérieur a celui que l'on pouvait trouver durant le sommeil, mais l'on restait conscient. C'était une des meilleurs techniques de récupération. Mais la, elle allais surtout me permettre de réaliser ma petite pièce de théâtre. Je m'effondrais donc par terre, aussi mou et détendu que j'aurais du l'être après une prise de drogue somnifère. Pres de moi, j'entendis le poisson se féliciter a voie basse. Puis il m'agrippa, me souleva difficilement et me traina, sans que personne ne réagisse. Grâce a l'image mentale que je m'étais fait du bar en y rentrant, je déduisis qu'il m'emmenait vers extérieure. Était-ce vers un groupe de malfrats qui me tueraient dans mon sommeil ? Non, j'en doutais, pourquoi se serait il donné tant de mal sinon ? Il ne m'était donc pas nécessaire d'ouvrir les yeux pour l'instant. Bientôt je sentit qu'on me mit a l'arrière d'un véhicule, sans doute un Pick-up. Des que ce dernier se mit en branle, je me permit d'ouvrir les yeux pour jeter un regard furtif. J'étais en effet a l'arrière d'un tel véhicule, a l'intérieur de ce qui semblait être une cage en bois. Bois ? Parfait, je pourrais la casser si le besoin s'en faisait sentir. Furtivement, je refermai les yeux. Environs une heure s'écoula tandis que je me trouvait toujours dans le 4x4 en mouvement. Mais bientôt ce dernier s'immobilisa, et l'on vint encore une fois me chercher, avec de l'aide apparemment. Une autre personne aida le premiers poisson a me soulever, et il m'entainerent a l'intérieur d'un nouveau bâtiment. Jouant toujours le jeux, j'étais aussi mou qu'une lavette pleine d'huile, mais ca ne veux pas dire que cela leur facilitait grandement la tache. On tourna a gauche, encore a gauche, on descendit, on allait tout droit pendant un bon moment puis enfin a droite. La, on ouvrit une porte, puis le poisson prit la parole.
« Bon, je te le laisse maintenant. Met le dans une cellule et réveille le, on en a besoin dans pas longtemps. »
La seconde personne, dont je ne connaissait toujours pas l'apparence, acquiesça, puis me traina tandis que que le poisson disparaissait. Nous étions désormais seul, car je ne percevais la respiration que d'un seul autre être a part moi. Il devait me réveiller ? Il allait être servit ! Soudain, j'ouvris les yeux en le faisant presque mourir de peur. C'était un homme, cette fois, ou tout de moins il y ressemblait, mais les oreilles toujours pointues indiquait qu'il ne foulait pas la terre le jour. En un éclair, je posa la mains droite sur sa bouche, réprimant ainsi tout cri de surprise. Ma seconde main vint se placer directement sur l'arrière de son crane, et dans un mouvement de torsion violent et cruel, je l'envoyai rejoindre ses ancêtres avant qu'il ne réalise ce qui se passait. En un éclair, je me releva tandis que je déposait doucement le corps au sol, sans un bruit. J'étais dans ce qui ressemblait a une prison, avec quatre cellules sur chaque coté. Bon, maintenant commençait la mission, essayer de trouver qui et pourquoi on m'en voulais. Mais tout d'abord... un changement de tenue s'imposait. Même si j'adorais la mienne, il fallait savoir sacrifier le beau a l'utile. Je défis alors le bouton qui retenait l'ouverture de mon sac, mon si cher sac, et plongea la main a l'intérieur. Me concentrant sur ce que je voulais obtenir, j'eus alors le plaisir de sentir une étoffe, apparaître dans mes doigts. Ça avait marché, ma requête avait été validée ! Dans mouvement ample mais décidé, je sortit alors la nouvelle tenue de mon sac. Une superbe combinaison furtive.
Il ne me fallut même pas cinq minutes pour entièrement me changer. Désormais, j'étais prêt. Je sortit dans le couloir, marchant a pas de loups, faisant encore moins de bruit que les ombres elles mêmes. Vers la gauche, je savais que je retournais vers la sortie, mais peut être aussi vers d'autres endroit du bâtiment. Néanmoins, ce n'était pas ce que je désirais, alors je m'engouffra vers la droite. Des bruit de pas m'arrêtèrent au bout de quelques dizaines de mètres de ce couloir qui semblait incurvé.
« Hé, dis moi, tu pense qu'il a une chance ? » « Mais non, aucune ! Comment veux tu qu'il y arrive ? »
Les sbires passèrent sans remarquer ma présence. Collé au plafond, les pieds et les mains sur chaque murs, j'étais resté aussi immobile que la pierre elle même, caché dans les ombres du plafond. D'un mouvement souple, je me réceptionna au sol quand je me fut assuré qu'ils était loin, aussi silencieux qu'un chat. Je continua tout droit. J'arrivai bientôt a un croisement a 4 choix. Mais le temps ne me fut pas donné de réfléchir. En arrivant a cet endroit, mon pied déclencha sans que je le sache un système d'alarme a infra rouge, et une sonnerie se mit a retentir dans tout le bâtiment. Soudain, des bruits de course retentir de la gauche, de devant et de derrière. Il ne me restait plus qu'un option, la droite. Je m'y engouffrait avec diligence.
« Mais bordel, c'est quoi ca ? »
Un coups d'œil derrière moi m'appris que j'avais des sbires sur les talons, et qu'ils furent étonner de mon apparence. Je devais me dépêcher ! Je couru alors a toute vitesse, distançant presque les gardes, mais d'autre arrivaient, encore et encore. La, soudain, je sentit un petit courant d'air frais. Ça devait venir de l'extérieur ! Je m'engouffrais alors dans le couloir d''où venait cette brise, courant vers ma seule option. Qui se réveilla concluante, car une sortie sur l'extérieure apparu devant moi. Sans plus attendre, je m'y jetai. Ce n'est qu'après que je compris mon erreur. Derrière moi, une grille tomba, me bloquant la sortie. Et devant moi, ou plutôt tout autour de moi, se dressait une arène, splendide, grandiose, macabre. Une foule était rassemblée et hurla a mon arrivée. C'est alors que retentit une voie semblant être amplifiée par un haut parleur.
« Et voici le second challengeur... Rémi Soral !!!! Et maintenant veuiller acceuillir nos champion...Krrrriiiiiikuuuuuus l'immmmmooooooorteeeeeel et Arrrrrrrcheeeeeeeeooooooooos reeeeeeeedeeeeeeeyeeee !!! »
La foule, tout autours, hurlait, hurlait, réclamant du sang et des tripes. C'est alors que devant moi, je remarqua un jeune homme. Il était habillé d'un débardeur noir arborant des motifs bordeau représentant un circuit électronique, surplombant un pantalon sombre retenu par trois ceintures. Ses yeux étaient surmontés de lunettes aux montures argentées, tandis que dans son dos, fait étrange, était accroché un... panneau de signalisation indiquant un rond point ? Étrange. Il n'avait pas l'air d'un guerrier, mais plutôt d'un jeune normal, qui aurait du faire dans son froc en ces circonstances. Pourtant, on pouvait lire sur son corps un calme impénétrable et dans ses yeux une grande détermination. Qui était il ? Immédiatement, je me mis sur la défensive, pensant que c'était mon adversaire. Ce n'est qu'alors qu'une autre grille s'ouvrit, et les deux méchant entrèrent. On ne pouvait les catégoriser que comme cela, vu leur apparence. Tout deux portaient de lourdes armures style harnois complet, le tout agrémenté d'arme de corps a corps qui aurait fait pâlir tout les chevalier. L'un d'eux avait un visage qui ressemblait presque a une tête de mort, ou plutôt celui d'une momie, complètement desséché, tandis que l'autre avait les yeux qui luisaient sous son casque. D'un pas résolus, ils entrèrent tout les deux dans l'arène par la grille se trouvant du coté opposé. Je me tourna immédiatement, me focalisant vers eux.
« Je ne sait pas qui tu est, » dis-je au jeune homme. « Mais on est littéralement du même coté. Alors, faisons équipe ! »
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Dim 24 Avr 2011 - 17:11
« Vingt-deux ! Vingt-et-un ! VINGT !!! »
Par lassitude et pour la crânerie, je m'étais mis moi aussi à tambouriner le compte à rebours d'une voix provocatrice. J'étais dans la meilleure position pour faire le malin, c'est-à-dire, juste avant de me faire pourrir la gueule. Il fallait que je profite de mes derniers instants au moins en leur témoignant une ironique sympathie. Je ne pouvais pas dire que je n'aimais pas me battre. Je cherchais l'affrontement en dévoilant un trop-plein de testostérones assumé. Non, ce que je n'aimais pas, c'était qu'on me privait de mon libre-arbitre en se foutant de ma gueule, en m'empoisonnant et en me balançant dans l'arène pour des combats à mort, assisté par un public certainement plus violent que les champions qu'il allait m'envoyer. Mais c'était ce genre de nuits qui rappelait que loin des contrées paradisiaques promises dans la publicité, Dreamland était juste un monde où le bien et le mal étaient exacerbés jusqu'à l'extrême. Si des fois, on pouvait passer sa soirée dans une boîte de nuit à l'ambiance terrible et crescendo, il y avait d'autres nuits où l'on se retrouvait comme esclave. Et personne ne cherchait à s'écarter de ce manichéisme afin de faciliter la vie de tous. Les gradins qui me surplombaient ne se remettaient pas en question car ils avaient décidé de jouer le jeu à fond. Ils étaient des méchants, et pas un ne se souciait des sentiments de qui on envoyait dans l'arène. On dirait moi qui libellait mon intelligence pour mieux profiter de Dreamland. Ne pas se poser de questions. Il fallait croire que ça réussissait mieux à certaines personnes qu'à d'autres.
« DIX ! NEUF ! HUIT ! SEPT ! »
Le lézard au micro prenait son temps en balayant les spectateurs de ses pupilles jaunes, me dardant de folie. Il avait réussi à canaliser l'énergie de la foule sur de l'arithmétique ; chaque nombre qu'elle hurlait mettait trois secondes à se perdre dans le bâtiment, soulignant subtilement le chiffre suivant. Pour les dix derniers nombres, un gros bonhomme écailleux frappait sur ses tambours pour imposer le rythme, comme pour des rameurs esclaves à la solde de la douleur et de la fatigue. L'effet rendu était si ignoble que mon sang n'arrivait pas à se chauffer ; je n'étais pas pris dans cette tourmente incroyable, ce tourbillon d'adrénaline. J'étais juste paumé au milieu d'une arène qui sentait le rat, et à chaque fois que je criais le même chiffre qu'eux, il me semblait que je le faisais seul tandis qu'au-dessus de ma tête sonnait un orchestre fou et terriblement soigné. On aurait dit un majordome à la tête couverte de sang et de crasse, mais dont la tenue était impeccable. Et ce majordome venait de m'avaler et ne tarderait pas à diriger le misérable caillot que j'étais. Il était inutile de chercher une sortie, les gens de cet établissement étaient trop fous pour en laisser une. Les herses étaient solides, et derrière elles se tenaient des gardes lourdement armés, prêts à défier quiconque de passer à-côté. J'étais piégé comme un rat, mais n'arrivais pas à me faire à l'idée de combattre.
« QUAAAATRE !!! TROIIIIS !!! DEUUUUX !!! »
Une porte s'était ouverte derrière moi, mais je n'avais ni le temps ni la bêtise de m'y jeter. Un autre gars la traversa comme si elle représentait une arrivée d'un marathon polaire. Puis la herse s'abaissa dans un grincement mortel. Ce type était certainement le Voyageur qui devait combattre avec moi. Un dénommé Rémi que j'avais cherché dans toute l'arène pendant les deux minutes qu'on m'avait laissé, et qui ne se pointait qu'au dernier moment. Couvert d'une tenue noire et bien rodée, cheveux blanc en bataille, muscles bien rôdé, sa simple apparition permit de m'apaiser. Je ne serai pas seul dans cette foutue arène que je dégueulais du plus profond de mon être. Mon esprit guerrier se ressaisit, et s'empara de mon panneau qu'il tint à deux mains. Je n'étais pas encore en position de combat, vu que je ne savais pas d'où mes ennemis allaient sortir. Un autre commentateur avec un porte-voix acclama aussitôt l'arrivée de Remi, ainsi que les premiers adversaires. L'Immortel ? Redeye ? Les pauvres n'avaient pas eu un coach très imaginatif au niveau des prénoms... Soudainement, avec la lenteur coutumière de drogués devant leur herbe, une grosse herse se leva doucement. On dirait que même les chaînes de fer prenaient un malin plaisir à faire du bruit et à s'enrouler doucement autour de leur rouleau originel.
Puis vinrent les deux ennemis, qui constituaient le premier round. Ils n'avaient pas une gueule d'ange, voire pas de gueule du tout. Le premier était un squelette de géant qui dépassait les deux mètres cinquante sans forcer, pourvu d'une claymore qui faisait la taille de mon panneau. Tout de noir vêtu, son bouclier long lui arrivait aux chevilles. La peau ridée qui était restée collée sur son visage entourait le sourire de la Faucheuse. Son armure stylisée faisait de lui un titan redoutable. Son compagnon était plus petit, mais plus trapu. Son armure était plus épaisse, et des nombreuses rondeurs de son casque sortaient deux petits yeux rouges qui vous fixaient avec la bestialité du taureau. Sa main portait une massue hérissée de pointes, graisseuse de sang. Alors, vous vouliez être écrasés par un camion ou bien chuter de dix étages ? A vous de choisir, vous avez cinq secondes. Chacun de leur pas faisait vibrer l'arène, et les percussions accompagnaient leur avancée pour la rendre féroce et épique. Le public ne scandait pas leurs noms, mais il acclamait le massacre futur. Je compris vite que quelque soit l'issue du combat, ça serait grandiose. Je tentais d'analyser les vibrations de leur pas ainsi que leur mouvement. Ça me permettait de ne pas trop penser à ce qu'il se passerait si je venais à ne pas me défendre contre un coup d'épée, et de savoir la vitesse à laquelle ils pouvaient aller. Bon, ils devaient pouvoir se mouvoir rapidement, mais moins qu'un Voyageur lambda. Par contre, le poids que pesaient leurs armes était significatif : ils devaient avoir une force cyclopéenne pour soulever une telle masse sans faire pencher leur corps. C'était très simple : le gros en armure noir, l'Immortel, semblait être le plus puissant. Tout simplement parce qu'il portait une arme plus grosse que son partenaire avec une seule main, l'autre étant occupée par le bouclier. Mon égo et mon souci de l'autre (deux rivaux d'habitude) se mirent d'accord pour s'attaquer au plus puissant. Ainsi, en cas de victoire, j'en sortirais grandi. En cas de défaite, je ne verrai pas la différence.
Oui, j'étais parti dans un trip à la un contre un. Tout simplement parce que je connaissais pas mon partenaire, je ne connaissais rien de ses capacités alors que les deux terreurs devaient au moins s'être déjà combattus l'un l'autre. Ils avaient donc bien plus d'affinités que deux inconnus. Combattre en deux par deux était trop risqué. L'albinos s'avança vers moi (effectivement bien musclé, le regard avisé et sûr de lui ; tout le contraire d'une certaine personne dont le nom ne sera pas cité et qui est le titre d'une bande-dessinée pour filles). Lui aussi était dans la mouise, et je ne soupçonnais pas de piège. Les spectateurs seraient peut-être très heureux d'une victoire de notre côté. C'était le jeu et ses frissons découlant de probabilités que les experts maîtrisaient. Un sentiment de terreur m'envahit quand je considérai nos deux adversaires : si le premier round nous mettait face à de tels créatures, imaginez un peu la tension lors des deux prochains combats. Le Voyageur m'invita au partenariat. C'était juste pour la forme, on était obligés de coopérer. L'inverse aurait des conséquences dramatiques et serait tout simplement stupide. Je lui répondis d'un ton faussement neutre :
« Évidemment qu'on va devoir coopérer. Je te souhaite bonne chance, vaut mieux qu'on se sépare. Je m'occupe du gros. »
Des paroles pas recherchées, mais qui avaient le mérite de ne pas comporter de fioritures inutiles. Parce que les salopards en armure n'allaient pas attendre que nous finissions notre tasse de thé avant d'attaquer. Fidèle à mes paroles, je commençais à souffler longuement avant de me jeter vers mon adversaire en armure noire. Le public hurla de plus belle quand il comprit que l'action allait commencer. Pas de subtilités, pas d'échanges verbaux, juste épée monstrueuse contre panneau de signalisation. Je fis un pas de côté pour éviter le coup grossier de Redeye et continua ma lancée vers l'Immortel. Bon, qu'avais-dit Fino déjà ? Être excessif. Le squelette envoya lourdement son arme derrière lui pour l'abattre dans un arc sanglant et vertical. Je tournai sur moi-même tout en tenant mon panneau à bout de mains. Grâce à mes pas de danse et à la force centrifuge du panneau, je pus esquiver l'attaque tout en finesse et envoyer sur le crâne de mon adversaire un coup chargé d'élan. La frappe de mon arme contre son casque fut fracassant : un bruit de tonnerre envahit l'arène tandis que mes bras reçurent le contre-coup du choc. Le squelette dû poser une main à terre pour ne pas tomber. Je lui envoyais une autre attaque horizontale mais il para avec son bouclier, et se dégagea de la tige de fer sans forcer. Mes bras furent repoussés au loin, et mon adversaire en profita pour se remettre debout et me lancer une attaque violente. Je réussis à placer mon panneau entre mon corps et sa lame, mais je fus éjecté à deux mètres derrière sous le choc. Je réussis à ne pas tomber, et pouvais attendre patiemment que le monstre se jeta sur moi avec un râle guerrier. Je pus esquiver son coup d'épée, mais son bouclier me percuta au niveau du visage. Ma douleur fut accentuée par les vivats que déclencha cette attaque. Mon corps se souleva doucement avec la finesse d'une poupée de chiffon. Puis je m'écrasai sur le sable, dos au sol. Mon nez n'avait pas été brisé car c'était mon front qui avait tout pris. Une large entaille, peu profonde néanmoins, se mit à saigner et à imprégner mes cheveux. Bordel, je détestais les attaques à la tête : elles brouillaient systématiquement le champ de vision car c'était un afflux sanguin que ne pouvait seulement rivaliser le bout des doigt et des orteils.
Mon regard se troubla, une larme m'obstruait la vue. Puis soudainement, je vis dans mon champ de vision une immense épée se diriger vers moi pour me tailler dans le sens de la longueur. Je fis une roulade sur le côté, et me relevai rapidement en agrippant mon panneau. Juste le temps de recevoir un autre coup qui me fit reculer dangereusement. Le choc ébranla tout mes avant-bras, et mes mains me faisaient déjà mal de serrer le panneau. C'était comme affronter Héléna en gros. Sauf que ce bouseux était moins fort, et surtout, beaucoup moins rapide. Par contre, il possédait une armure très résistante qui m'empêchait de porter des coups normaux, ainsi qu'une stature à son avantage. Mon adversaire fit tourner son épée au-dessus de sa tête et chercha à me faucher au niveau de la hanche. Je fis un saut en hauteur pour éviter l'attaque, prit appui sur une de ses mains puis lui envoya un coup de pied dans le visage. L'attaque l'ébranla à peine. Je passai ainsi dans son dos grâce à ses épaulières spacieuses, m'accroupissant derrière lui pour éviter que ma tête ne fut balancée au loin par un bouclier fendoir, et lui envoya un coup de panneau en plein dans l'arrière du genou. Sa jambe s'arqua, lui interdisant de pouvoir éviter le prochain coup qui l'atteignit dans la tempe renforcée. Skeletor tombe une nouvelle fois à terre mais riposta d'un coup de pied dans l'estomac qui me fit reculer, plié en deux. D'accord, je ne lui avais quasiment rien fait, et chacun de ses coups était une catastrophe naturelle.
Il tenta une autre attaque de front. Je fis tournoyer mon panneau avec mon poignet et fracassa mon arme contre la sienne. Grâce à l'élan, son épée aussi fut envoyée au loin. Mais il eut le réflexe immédiat de se protéger derrière son bouclier. Je reculai de trois pas. La situation était simple, mais les problèmes pour la résoudre ne l'étaient pas. Il me surpassait largement au corps-à-corps. Il avait plus d'allonge que moi (ce qui était rare, je n'étais pas dans mon bain), et si je voulais m'approcher, il m'attaquait avec son bouclier. Seule sa tête était vulnérable, dans le sens où c'était le seul endroit où je pouvais frapper qui lui faisait de l'effet. Sinon, autant détruire un mur de briques armé d'une plume. Bon, la bonne nouvelle était qu'il ne semblait pas avoir de pouvoir particulier. Dommage pour toi, car moi, j'avais encore des cartes dans ma manche. Juste qu'utiliser des portails alors qu'il restait deux rounds derrière n'était pas très intelligent. Je détestais les combats à rallonge, qui ne me donnaient pas gagnant. Il ne restait plus que mon cerveau, et Dieu savait le foutoir que c'était dedans. Bref, je ne devais que viser sa tête. Hummm. Ok, j'avais un semblant de plan en tête. Oups, j'avais oublié ma phrase habituelle que je sortais à mes adversaires, et qui me faisait perdre toute crédibilité à la seconde d'après :
« Immortel ? Nous verrons si tu mérites ton nom. »
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Rémi Soral Voyageur Expérimenté
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Sam 11 Juin 2011 - 10:14
Petit flashback...
Durant le temps que mit a monter la nacelle amenant nos adversaires, je me rendit compte que pour ce qui serait peut être mon dernier combat, je ne pouvais rester comme ca. « Je veux que mon corps soit propre au cas ou je meurs au combat », disait Masutatsu Oyama. Je comprenait maintenant sa parole. J'avais une apparence que je m'étais choisit, une qui me distinguait des autres et faisait mon unicité. Mourir sans y être référer, sans la posséder pour que tout le monde puisse la voir, reviendrait au même qu'être enterré sous un épitaphe avec un autre nom. Je savais que j'avais peu de temps, mais il fallait que je le prenne. Les batailles ne prennent pas toujours la forme à laquelle on pense. Sans attendre, j'empoignai un pli de la combinaison que je portais, puis d'un mouvement large du bras fit partir le haut de dessus mon corps. De mon autre bras, j'avais déjà empoigné dans mon sac ma chemise traditionnelle, et il ne me fallut qu'un instant pour l'enfiler. La moitié était faite, mais il restait le plus difficile. D'un bond, je me retrouvai dans les airs. Sans attendre, je fit sauter le bas de la combinaison, l'envoyant au loin, en me préparant pour enfiler mon pantalon gris, seconde partie des trois composant ma tenue. D'un geste leste, je l'enfilai en retombant. Puis, accompagné d'un tour sur moi même, je sortis le dernier accessoire, mon manteau, de la petite sacoche accroché a ma ceinture, qu'un œil avertit aura remarqué comme étant bien trop petite pour contenir un tel volume. Un bras passa dans l'encolure, puis un autre, et enfin, la tenue fut enfilée en entier. Il ne me resta plus qu'a ajuster les protège avant bras en tissus. Voilà, j'étais enfin prêt. Prêt a tout.
Spoiler:
« QUAAAATRE !!! TROIIIIS !!! DEUUUUX !!! »
Et en plus, j'étais dans les temps. A la fin du décompte, un sourd bruit métallique se fit entendre. La nacelle contenant les ennemis venait d'arriver, et de s'amarrer...
Fin du flashback...
« Évidemment qu'on va devoir coopérer. Je te souhaite bonne chance, vaut mieux qu'on se sépare. Je m'occupe du gros. »
Au moins c'était déjà ca de gagner, j'avais un compagnons d'infortune. De plus, en le regardant, j'avais le sentiment qu'il était plus que... capable. Ça allait être du deux contre deux. Enfin, si on pouvait appeler les deux autres « deux ». Rien que le premier devait facilement dépasser le 2,50m, il comptait presque double. Et puis l'autre, même son sans armure, devait sans doute avoir la même carrure que moi. Mais bon pas le choix, il fallait faire avec. De plus, c'était... excitant. Mon compagnons avait choisit le plus grand des deux, l'espèce de momie. Il est vrai que son arme, si bizarre soit elle : un panneau de signalisation, vous voyez, allait lui permettre de rattraper son retard d'allonge, ce qui lui donnerait sûrement un avantages que je n'aurais pas. Bref, c'était certainement finement joué, si on voulait maximiser nos chances de survie en tout cas. Après une profonde inspiration, il s'élança a toute vitesse vers son adversaire sans aucune autre forme de procès. « Jolie accélération », ne puis-je m'empêcher de penser, au vu de la belle performance dont il avait fait preuve. Rien qu'a cela, je me dis que je pouvais lui faire confiance. La suite me donna encore plus raison, car avec une facilité inattendue, il esquiva une attaque que le plus petit voulait lui porter en passant, tout en continuant sa course vers l'immortel. Le début du combat avait sonné, la foule était en délire, désormais ce serait le sable et le sang. Ave Ceasar, morituri te salutante !
Il ne me fallut que deux seconde après ce signal pour m'élancer a mon tour. Ma cible était Redeyes. Et quel cible ! Épée tranchante comme un rasoir, armure et casque en acier trempé, cotte de maille recouvrant chacune des articulations. Cet adversaire représentait le challenge ultime pour tout Artiste Martial, le test suprême. Mais aussi la finalité ultime de mon entrainement, ce pourquoi les arts que je chérissaient tant avaient été inventés : permettre à un combattant désarmé de défaire un ennemi armé. Dreamland, si sinistre champs de bataille, mais en même temps monde si épique, je t'aime !! Car tu m'offre une chance a nulle autre pareille : celle de pouvoir suivre les traces des maitres anciens, et de passer une des épreuves qui me rapprocherons d'eux ! Maitres qui m'avez pris sous votre tutelle, maitres anciens qui m'avez transmit votre savoir au travers des écrits qui me passionnent, et vos maitres avant vous, vous tous, qui m'avez donné ce niveau. Ainsi qu'a toi, entrainement, mon plus fidèle ami. Je ne vous décevrais pas ! C'est gonflé a bloc que je m'élançais vers mon ennemi. Son armure était certes encombrante, mais au vu de l'attaque d'opportunité qu'il avait réaliser a l'encontre d'Ed quand ce dernier était passé a coté, je ne ferais pas l'erreur de le sous-estimer. Le visage et les paroles d'un de mes maitre me revenaient en mémoire.
« Souviens toi toujours, Rémi. Ta chair, aussi forte soit elle, ne gagnera pas contre l'acier d'une lame. Respecte toujours ce morceau de métal, souviens toi toujours qu'il a la priorité, ne cherche jamais a bloquer son flux, mais esquive le ou détourne le. Crains le, garde ta peur au fond de toi et utilise la pour t'améliorer. Souviens toi avec justesse de tes techniques, et aiguise ton corps. Ainsi, tu vaincra... … Moi ? Ahaha, certaine chose diffère quand on gagne de l'expérience. Continue a grandir en temps qu'artiste martial, et un jour, tu comprendra. Ah... la jeunesse. Bon maintenant fait moi 2000 pompes ! »
D'un coup de pied au sol, je stoppait nette ma course. L'instant d'après, l'air où j'aurais du me trouver se fit découper en deux par l'acier froid de la lame de Redeyes. Très bien, c'était donc ca, ca porté maximum. Désormais, j'étais capable de voir sa sphère de porté, son seikuken tout autour de lui.
Spoiler:
Et bien sur, elle était bien plus grande que pour un combattant désarmé. De plus, pour un combattant qui tenait une arme a deux mains, comme un katana, il y avait un défaut dans le seikuken, qui se trouvait être l'espace le plus prêt du corps de l'ennemi. En effet, avec ses deux main prises, il ne pouvait défendre l'espace entre la garde de son arme et son propre corps. Mais Redeyes lui avait une arme à une main, et qui plus est, un bouclier. Son seikuken était parfait, complété en plus par son armure. Purée, ca allait être un combat difficile. Redeyes mit rapidement un terme a cette analyse, puisque avec une rapidité déconcertante pour un tel encombrement, il avança d'un pas et effectua un puissant coups de tranche horizontal, qui devait m'atteindre au niveau de la poitrine. N'écoutant que mes réflexes, je me baissa et passa sous son attaque. Mais je n'eus que le temps de mettre mes bras en protection pour me protéger du coups de bouclier qui suivit. Accusant le coups, ne cherchant pas a m'y opposer mais plutôt a surfer sur la force pour en réduire la puissance, je me laissa projeter en arrière, ce qui me fit sortir du seikuken de mon ennemi. Quelle force incroyable ! Et en plus, le premier échange de coups venait de finir, et il était en ma défaveur.
« Maitre, mais comment peu on combattre un adversaire armée d'une épée quand on est a mains nues ? » « C'est une bonne question que tu pose, Rémi. Le plus important, tout d'abord, c'est de comprendre toute erreur te sera fatale. C'est le summum de l'art, mais il faut aussi que tu respecte ton adversaire, ce qu'il peux faire. Ensuite, pour les points plus techniques, première chose : lors de ta position de combat, tasse toi le plus possible. Baisse les épaules, diminue l'espace que prend ton corps. De cette façon, tu protègera mieux tes points vitaux, et tu pourra mieux esquiver. Mais aussi contre-attaquer. Second point, tu dois toujours rester hors du seikuken de ton adversaire, et n'y rentrer qu'a l'instant précis ou il viens de finir une attaque, en usant de toute ta vitesse dont tu est capable. Pénètre sa zone, délivre ta technique et ressort, tu recommencera par la suite. C'est le seul moyens de ne pas te faire blesser. » « Mais maitre, comment faire pour le blesser si il porte une armure ? » « Souviens toi de tes arts, Rémi. D'un des deux auxquels tu as été formé, le Ju-jutsu. Souviens toi que cet art à été crée sur les champs de batailles du Japon, afin de contrer des adversaires en armure. Souviens toi que frapper sur une armure ne te servira a rien tant que tu n'aura pas atteint le niveau de maitre, mais que projeter, luxer, immobiliser, tout cela fonctionne, et de cette façon, tu utilisera l'armure de ton adversaire contre lui. »
Bien sur, maitre. La réponse est déjà dans les souvenirs. Quel formidable enseignement que celui que vous m'avez donnez ! Je pliais mon abdomen, je collai mes coudes contre mes flans, me tassant sur moi même, baissant les épaules, essayant de paraître le plus petit possible. La foule cru a un abandon après ce coups de bouclier, croyant que je me rendait compte que je ne pouvait rien faire. Mais je n'en avais que faire. D'un coups, je m'élançais vers mon ennemi, bien décider a prendre les choses en mains, et a provoquer l'attaque que je voulais. Redeyes, qui ne semblait pas avoir compris, lança son attaque au moment ou je m'y attendais, un large coups de taille. Je stoppai net mon avancé à la bordure de son seikuken laissant ainsi son attaque me frôler sans me blesser. Puis une fois celle ci passé, de plus belle, je pénétrai dans sa sphère de portée. Un bouclier vint s'interposer, pensant que j'allais l'attaquer au corps. Mais il se trompais. C'était son bras, mon véritable objectif. D'un mouvement, j'attrapai son bras laissé vulnérable par l'attaque. Malgré la peau de métal qui le recouvrai, les jointures et l'articulation du bras fonctionnaient toujours de la même façon. Frappant sur l'intérieur du coude de façon a le faire plier, je le tordis violemment dans le sens contraire du naturel, puis verrouilla ma prise en plaquant son bras tordu contre mon épaule. Alors, j'utilisai un des mouvements les plus horrible du Ju-jutsu, je le projetai sur le coté à l'aide de son bras, suivant le mouvement en tout point contraire a la pliure naturel du membre, mouvement qui n'avait pour but que de faire sauter l'articulation de l'épaule et déchirer les tissus environnant.
Spoiler:
Mais aussi incroyable que cela pouvait paraître, Redeyes suivit son instinct et sauta pour suivre ma projection, ce qui lui valu un horrible râle de douleur mais aussi de préserver son épaule. Il s'effondra alors lourdement sur le sol, sa chute accentuée par son armure. La foule en resta un moment médusé devant ce spectacle. Puis bientôt, les clameurs d'un contentement générale montèrent des gradins, les spectateurs trouvant cela injuste que j'ai une chance de gagner. Galvaniser par ces clameurs, et par le fait qu'il ressente ce qui venait de se passer comme un échec, Redeyes se repris bientôt. Du sol, il m'envoya un coups d'épée. Déstabiliser par le poids que je venait de projeter, je ne put l'esquiver qu'a moitié. La morsure glacée de la lame entailla ma chaire au niveau de la cuisse, et me valut une belle estafilade a cette endroit.
Accusant le coup, je trouvait néanmoins encore la force dans mes jambes nécessaire pour me propulser hors du seikuken de Redeyes. Ce dernier, en un rien de temps, se mit debout. Mais bien qu'il ne le montrait pas, je voyait bien qu'il avait accusé le coups de son épaule. Son bras semblait avoir perdu beaucoup de vigueur, et il tenait son arme de façon bien plus faible qu'avant. Je cru que c'était le moment d'en profiter. Je m'élançai en avant, voulant réaliser la même technique que tout a l'heure, amis Redeyes était malgré tout un guerrier accompli, il ne se laissa pas avoir une deuxième fois. Il avança d'un pas au dernier moment, brouillant ainsi mon estimation de son seikuken, et ce fut par un bouclier que je fus accueilli a la fin de ma course, qui me stoppa net, me coupant le souffle. Ce n'est qu'après que vint la lame. Elle arriva droit vers moi, suivant une trajectoire diagonale descendante, avec l'espoir de me trancher de la clavicule aux cotes opposées. Il fallait que je bouge... A tout prix ! Sous l'impulsion d'un élan de volonté farouche, mon corps se tordis, la lame passa, ils se retrouvèrent tout deux parallèles, et moi entier. Prenant appuis sur son bouclier, je me projetais en arrière, loin de Redeyes, car il fallait a tout pris que je sorte de son seikuken. Reprenant mon souffle, je jaugeait mon adversaire d'un œil nouveau. Mais en réalité, c'était terrible excitant.
« Maitre, maitre ! Mais comment puis-je faire, si jamais mon adversaire s'adapte, et que le Ju-jutsu ne marche plus. » « C'est ce que j'aime chez toi, Rémi. Tu ne t'arrête jamais a un seul enseignement, tu cherche a aller plus loin. Garde ca précieusement. » « Heu... bah merci. Mais... pour ma question ? » « Il existe bien une technique... »
Un large sourire venait de se dessiner sur mon visage. Je sentait désormais mon énergie palpiter a l'intérieur de mon être, comme une bouilloire dont l'eau venait d'arriver a ébullition. Mon coté Dou venait de refaire surface, il m'appelait tel le sifflement aigu de la bouilloire, et, sans hésiter, j'en retirai le bouchon. L'énergie féroce se déversa en moins, telle une rage aiguë, mais la ramener a seulement ca serait insulter la voie du Dou. Elle inonda mes canaux, dilatant mes vaisseau sanguins, gonflant mes muscles, exacerbant mes sens et mon physique. Je fit appel alors a mon long entrainement psychique afin de ne pas me laisser submerger par elle, en perdre la tête, commettre des erreurs. Non, j'en gardai le contrôle. Le mode Dou était activé. Je n'allais pas le laisser s'en tirer comme ca.
Spoiler:
Une seconde plus tard, j'avais foncé et comblé la distance me séparant des deux yeux rouges de Redeyes. Ce dernier, stupéfait par cette vitesse, tenta de renouveler sa défense au bouclier. Mais les choses s'inversèrent. Armant mon coup, je délivrai un magistral coup de pied en puissance directement dans le bouclier de Redeyes, ce qui le fit voler et retomber quelques mètres plus loin, en plus déstabiliser son ancien porteur. Redeyes, ayant perdu son équilibre, tenta tout de même de me lancer un coup de son épée. Me laissant porter par agressivité du Dou, la où avant j'aurais esquiver, j'envoyai mon bras intercepter celui de Redeyes dans un grand fracas de cote de maille. Je le bloquai nette, et je ne perdit pas de temps pour l'attraper. Je pris même le luxe d'envoyer un solide testui dans la pliure du coude de Redeyes, histoire de brutalement forcer sa pliure, puis envoya le même atemi sur le coté du casque. Le but n'était non pas d'infliger des dégâts de percussion, mais plutôt de jouer ce cette force pour faire pencher brutalement la tête de Redeyes sur le coté, afin d'étendre et ainsi luxer le plus fort possible les cervicales de ce dernier. Ce dernier faillit s'écrouler par terre sous le choc, mais réussit a se rattraper au dernier moment. Puis, en relevant son buste, tout en se retournant, il fit décrire a son épée un cercle verticale, devant me trancher de haut en bas.
Mais c'était parfaitement ce genre de chose que j'attendais.
« Écoute, Rémi. Quand tu combat un adversaire armé alors que tu n'a que tes poings, tu n'aura dans la plupart des cas pas le temps de te défendre et ensuite d'attaquer, il te tranchera avant. Alors, utilise cette technique ! »
Premièrement, tourner le poing paume vers le visage, puis venir le placer juste sur le coté de la lame. Pour tout les spectateur, non avertit, je semblai avoir perdu la raison, envoyant mon poing se faire trancher en deux.
Spoiler:
Ensuite, contracter les muscles le plus solidement possible tout en retournant le bras, afin que durant le mouvement, le bras fasse dévier la lame sur le coté, la parant ainsi. Et enfin, diriger le poing directement sur le visage de l'adversaire, pour ainsi parer, et attaquer en même temps ! Bien sur, le poing était ce que mon maitre m'avais appris. Mais désormais, je créais mon propre art martial. Alors, ca ne sera pas le poing... mais le doigt !
« Shiraha Nagashi !!! »
Spoiler:
Mon doigt vint s'écraser dans la petite lueur rouge qui constituai l'œil de Redeyes, passant a travers l'orifice qui lui permettait de voir. Je ne pu m'empêcher de retenir un rire guttural quand je sentit son sang dégouliner le long de ma main.
Spoiler:
Désormais, il s'appelait Redeye.
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Dim 12 Juin 2011 - 0:33
J'eus deux secondes d'inattention tandis que Skeletor et moi nous regardions en face, comme deux chiens de faïence se disputant un vieil os rongé couvert de terre. Ces deux secondes, je réussis à tout faire pour ne pas les mettre à disposition contre mon adversaire. Ce qui pourrait allégrement me coûter la vie. Mais je n'avais pas le cerveau d'Enstein. Même ce dernier aurait approuvé en abandonnant toute forme de fausse modestie. Je pus scruter exactement deux stimulus extérieurs qui réussirent à me désespérer de ma situation. Les vivats du public déjà. J'avais déjà fait un exposé méprisant là-dessus. Mais le combat avait réussi à m'enfermer dans une petite bulle où ne subsistaient que moi et cet affreux combattant. Redécouvrir ce tintamarre ahurissant de médiocrité gratuite vous percer les oreilles tandis que vous saviez que le gars en face était non seulement plus fort que vous, plus malsain, et surtout certainement sourd à toute cette cohue sanglante. Il y avait encore deux autres rounds comme celui-ci, et je connaissais bien l'esprit de chaque être vivant doué de pensées et pouvant résister au matraquage d'incohérence d'un film pop corn : les deux autres rounds seraient bien plus impitoyables que celui-là. Réserver le meilleur combat en première position était une aberration que personne ne voulait entendre. Alors qu'une difficulté graduelle possédait tous les avantages possibles (hormis évidemment pour les victimes). Les gradins pouvaient hurler comme ils le voulaient, puisqu'ils savaient que leur hargne allait pouvoir survivre aux autres combats. Si autres combats il y avait. Rien qu'en reniflant, je pouvais sentir l'odeur de sang séché et la rouille qui occupaient l'espace. Je grinçais des dents en essayant de me concentrer sur mon allié.
Malheureusement, je n'en étais pas au stade où je pouvais admirer les prouesses de mon partenaire qu'on m'avait affligé. Mais une photo du combat en disait long. Parce que l'un était quasiment torse nu sans aucune autres armes que ses poings, et l'autre disposait d'une armure qu'on avait forgé avec le bunker de la Maison Blanche. Sans compter son équipement aussi imposant que dangereux. Et elles étaient... très imposantes. Au premier degré de mon esprit, je voulais absolument qu'il ne crève pas pour ne pas avoir à me coltiner deux géants en même temps. Au second degré, je ne pensais qu'à une chose : pouvoir me défaire vide fait bien fait de la momie et de son sarcophage amovible pour aller aider mon compagnon. Puis au tout au fond de mon esprit, je ne rêvais que d'une utopie qui semblait crever d'elle-même rien qu'à l'ambiance de l'arène : que ça soit le Remi qui vienne se défaire de son adversaire pour me filer un petit coup de main. Deux bras ne seraient pas de trop face à un être qui me toisaient de haut à l'unique condition de tordre sa nuque. Je voulus lui faire un doigt d'honneur honteusement puéril mais j'avais peur que si une main ne vienne à se retirer du poids de mon arme, cette dernière s'effondra morte de fatigue. Et que malgré toute ma force, jamais plus je ne parviendrai à soulever mon panneau. Des réflexions stupides, mais quand le cerveau n'était pas entièrement tournées vers ses propres pensées, il laissait échapper des idioties qu'on avait peur à croire.
Il serait temps d'utiliser mes portails. Mais comment ? Aucune idée. Je voulais à tout prix que le surnom qu'on lui ait donné ne fasse référence qu'à sa longévité hors-norme ou bien un patronyme pour faire fureur dans l'arène qu'à une véritable capacité latente qui l'empêcherait de tomber au combat. Sinon, il serait bien brave de vouloir affronter un monstre pareil. Bon, à tous les coups, il ne ressentait pas la fatigue cet enfoiré. Il était stupide de vouloir essayer de jouer sur lui le poids de son équipement. Bon, comment qu'il fallait faire quand on croisait des hideuses personnes dans son genre, protégées comme des dragons et armées comme l'armée américaine ? Si je repassais mes combats précédents contre ce qui ressemblaient le plus à cet incapable (pour tout dire, des monstres), je pouvais penser aux yeux. Dans le Royaume Cristal, j'avais fait comprendre à un monstre qu'il avait un point vital en lui enfonçant un bâton dans les yeux. Dans Doppel City, je m'étais même trouvé face à un monstre dont on avait tout fait pour renforcer la défense des globes oculaires (en les multipliant par exemple). Mais contre un type aux yeux blanc morve, je doutais que l'efficacité soit la même. Mais il avait une armure. Et contre un ennemi qui disposait d'une armure comme mon compagnon Jacob, il suffisait de la traverser avec mon pouvoir. Mais l'espace qu'on me laissait était malheureusement trop étroit pour espérer y faire quelque chose. Non pas que je ne pouvais pas ! Mais mes attaques ne feraient rien contre un tel adversaire. Un panneau de signalisation trouvait son efficacité dans ses frappes puissantes. Je me remémorais sans peine l'émission de télévision qui stipulait que l'arme la plus efficace du Moyen-Âge était sans conteste un gros marteau. Frappez de toutes vos forces sur un bonhomme : il n'aura qu'un hématome à l'extérieur, mais tous ses organes seront en compote. Donc je voulais bien m'attaquer au ventre de ce salopard, mais est-ce que par hasard, il y avait un seul organe en état de marche dans ce corps zombifié ? Je n'avais pas beaucoup de portails, donc partons du principe que oui, il n'y avait pas de cœur sous cette immonde carapace.
Quand le prochain coup vertical du monstre vint, je pus me rendre compte que sa taille disposait d'un autre avantage majeur que je n'avais pas réussi à analyser. Contre des adversaires disposant d'une trop grande puissance physique, il y avait une parade très simple et risquée : avorter le coup avant qu'il ne porte. En gros, empêcher que l'attaque ne prenne assez d'élan pour vous pulvériser. Mon problème était que ce gars était immense : il était bien plus dur de stopper une attaque dans l'œuf alors que cette attaque était provoquée par une épaule qui vous dépassait la tête. L'attaque était grossière, et je n'eus aucun mal à me déporter d'un pas sur le côté (côté contraire au bouclier) pour éviter que l'épée ne me tranche en deux comme une tranche de salami. Par contre, si le but était de stopper l'attaque alors que celle-ci n'était pas enclenchée, on pouvait le faire sans mal quand celle-ci avait abouti. Je passai mon bras autour du poignet de Skeletor en y mettant toutes mes forces pour qu'il ne puisse plus soulever son épée. Et avec mon autre bras, je lui flanquai un coup d'estoc vertical en direction de son menton. Ce dernier fut soulevé, mais sans être démonté. Sûr qu'avec une seule main et un angle aussi peu évident, je ne pouvais pas faire de miracles. Il se dégagea de mon étreinte en faisant rouler son bras. La gifle qu'il chercha à m'infliger avec le pommeau de sa lame siffla devant mon nez un air menaçant. Il se mit à effectuer des attaques enchaînées qui tracèrent dans le ciel une arabesque sanglante. Je fis de mon mieux pour reculer devant chaque coup, cédant du terrain petit à petit sans chercher à parer. Je ne réussirais qu'à me détruire le poignet. Il faudrait des stratégies beaucoup moins conventionnelles pour en arriver là. Devant sa masse imposante, j'avais une attaque toute désignée mais je n'avais pas envie d'autant gaspiller mon pouvoir pour le premier tour. Un piège pour le faire valdinguer ? Je ne savais pas si ça lui ferait de l'effet, compte tenu de l'enceinte magique que je ne pourrais pas dépasser en hauteur. Une épée dans le bide, ça lui ferait quelque chose ?
Je voyais divers moyens de l'immobiliser, mais je devrais me sacrifier de mon panneau pour en arriver à un tel résultat. Et avec mes poings, j'en avais peur, je ne pourrais pas lui faire plus grand mal que ça. En tout cas, j'avais réussi à m'approcher suffisamment des murs pour pouvoir jouer mon andouille. Une grosse épée n'était utile que dans un espace aussi ouvert qu'une arène. Dressez quatre murs rapprochés, et sa lame ne serait même pas convenable pour servir de lampadaire. Un mur derrière moi était une défense très, très efficace. Pour prouver mon idée, le géant me lança une longue attaque que le mur para à moitié. Il suffit d'envoyer un coup de panneau sur l'épée pour faire échouer l'offensive. Le Magicien d'Os comprit vite à quel point le même mur qui coupait ma retraite allait gêner ses attaques. Il lança une nouvelle offense du bout de la lame. Mais je pus facilement l'envoyer au loin vu que je n'avais à faire qu'avec une partie de l'arme, aussi lourde soit-elle. Pour lui faire comprendre à quel point je me fichais de lui adossé à mon enceinte, je lui renvoyais une contre-attaque qui le mit de forte méchante humeur. Il testa une nouvelle sorte d'attaque : l'estocade. Anticipant avec plaisir l'attaque, j'attendis le tout dernier moment. La lame se planta dans la pierre comme dans du beurre. Mais elle fut un peu plus difficile à retirer. Je fis un trois-cent soixante degrés pour écraser la gueule de mon adversaire avec mon panneau. Son casque vola au loin et s'écrasa mollement sur le sable déconfit de l'arène.
Je repartis au milieu de l'arène, dans les grands espaces où les deux autres combattants s'en donnaient à cœur joie. Voyons voir. Il était certain que mon adversaire était trop coriace pour un gars comme moi qui ne pouvait pas dépasser les limites de sa force physique. Un type qui pourrait lui balancer des boules enflammées pourraient créer un feu de joie à l'intérieur de son armure. Moi, je disposait juste d'une abolition totale des distances. Il n'y avait qu'une solution qui me venait à l'esprit, et qui aurait le mérite de ne pas me gâcher de portails si la chance jouait. Parce que ce gars avait une énorme faiblesse finalement. Moi qui avais cru l'inverse. Il me lança quelques coups mal ajustés tout en continuant à avancer, fort de sa stature de titan testostéroné. Il savait parfaitement qu'une tactique (ou non-tactique) à la bulldozer était la plus efficace. Il était aussi résistant qu'endurant et n'avait pas peur de recevoir des coups. Sa gueule n'affichait aucune autre expression que celle d'un crâne couvert de peau de morte et quelques fils lissés par la graisse censés représenter des résidus capillaires. Principale faiblesse de ce gars, autre sa variété pathétique de coups en répertoire : aucune stratégie avec son coéquipier, là où je croyais l'inverse deux minutes plus tôt. Donc, même si on ne se connaissait pas, avec un panel de coups que seuls pouvaient avoir accès deux Voyageurs, moi et Remi devrions avoir plus de synergie. Donc pour ouvrir le bal au deux contre deux, j'attendis le bon moment pour esquiver le coup de mon propre assaillant en premier lieu, puis tourner sur moi-même, prendre l'élan nécessaire et envoyer un coup très puissant sur la tête de Redeye. Le choc fut brutal et mes bras souffrirent.
« Surprise ! »
Un mot, de mon côté stupidement excessif. Le pauvre Redeye eut sa nuque contorsionnée avant de se faire jeter au sol comme la plus minable des éponges qui retournait dans son lavabo après sa tâche salissante effectuée. Même son collègue noir avait eu du mal face à un coup pareil, alors ce nabot (tout était relatif, il faisait trois fois ma largeur d'épaule) allait bien aimer. Je parai en décollant du sol sous le coup de l'Immortel, avant de retomber à trois mètres de l'autre Voyageur. Fini de jouer, ils avaient l'air trop cons pour pouvoir se défendre face à une manœuvre conjointe dite et faite à l'arrache :
« Je créé des portails conjoints dans l'espace, comme le système des pots magiques. Une idée ? »
Une phrase rapide, mais je n'avais pas le temps de lui faire une démonstration. Redeye repartait déjà à l'assaut et l'Immortel semblait vouloir se demander si nous pouvions aussi bien porter son nom que lui.
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Rémi Soral Voyageur Expérimenté
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Lun 20 Juin 2011 - 1:31
Ce fut avec un hurlement de douleur guttural que Redeye encaissa le coups. Accusant le choc, il recula de trois pas en portant sa main sur l'ouverture de son casque, tâtant avec désespoir son orbite désormais vide. Et puis son hurlement de douleur se mua en hurlement de rage. D'un coups, je pouvais sentir toute son énergie agressive, son intention meurtrière, son Saki, envahir mon corps, mes canaux, mes récepteur de peur. Son intimidation me submergea, tentant de me faire fléchir de l'intérieur, de réduire a néant mon assurance, de souffler ma flamme combative.
Mais que croyait il ?
Tel un raz de marée gigantesque, j'ordonnai a mon énergie de submerger mes canaux, repoussant l'énergie adverse de mon corps, annihilant toute l'intimidation de mon adversaire. Mais jamais je ne m'arrêterai la ! Sans un bruit hormis le faire de ma respiration fluctuant sous les remous de ma rage contrôlé, je vins planter mon regard dans le dernier œil valide de Redeye. Établissant ainsi cette connexion tant recherché, je laissai l'ouragan de mon énergie déferler en lui. Elle le submergea, envahit ses canaux non entrainé, balaya ses défenses mentales bien faible. Le cri de Redeye cessa immédiatement, mourra dans sa gorge tandis qu'il s'étouffait en un râle inaudible. Immédiatement, il se remit en garde et sur la défensive. Peut être avais-je fait une erreur en ne profitant pas de l'aveuglement que sa rage lui aurait apporté, mais une partie de moi, Dou, ne pouvait se retenir de le remettre en place de la sorte. Ce fut après cet échange que se passa une chose que je n'avais pas prévu du tout.
BANG !!!
Un panneau de signalisation venait de s'abattre sur le casque de Redeye, lequel, se remettant tout juste de mon intimidation et n'étant pas encore totalement stable, fut projeté au sol à deux mètres de la.
« Surprise ! »
C'était mon compagnon qui venait de porter le coups. Avait il déjà fini ? Un coups d'œil de son coté m'appris que non, vu que son adversaire venait au pas de course dans notre direction.
« Je créé des portails conjoints dans l'espace, comme le système des pots magiques. Une idée ? »
Je ne put prendre le temps de répondra, vu qu'il partit immédiatement rejoindre son adversaire. Mais je compris la nature de sa demande : il me demandait un travail en équipe pour vaincre son adversaire, et venait de me livrer le nature de son pouvoir. A moi d'y réfléchir et de trouver un moyens de l'aider. Mais malheureusement... j'avais moi aussi un problème bien lourd sur les bras. Et ce dernier venait de se relever. Redeye était de nouveau prêt au combat, et, profitant de ma déconcentration a cause de la demande d'Ed, il prit le devant et lança ses attaques. Il commença par un coups de tranche verticale, qui m'obligea a esquiver en me déplacement sur le coté, puis enchaina directement avec un coups remontant sur la verticale en ma direction. Afin de l'esquiver, je du réaliser un petit bon défensif sur l'arrière, déplaçant ainsi tout mon poids sur mon dos durant l'esquive. Redeye, pas dupe, en profita immédiatement en rentra sur moi, profitant de ma position défensive afin de pouvoir enchainer plusieurs attaques en étant sur de mon incapacité a contre-attaquer. Coup de taille, tranche diagonale, estoc. Bond vers l'arrière, pas sur le coté, décalage. Ce n'était résolument pas bon. Il avançait sur moi en me poussait continuellement en déséquilibre sur la défense, m'obligeant a esquiver sans avoir la place de placer une contre attaque. Ce fut alors que surgit le bouclier. Une nouvelle fois, je fut percuté par ce dernier, perdant ainsi mon équilibre pendant une fraction de seconde. Fraction qui n'échappa pas a Redeye, car il y imprima un solide coups de tranche. Dans une tentative d'esquiver cette épée, je pris appuis sur le bouclier et me projeta sur le sol a l'aide de mes jambes. Mais l'épée cruelle mordit mon épaule en une belle estafilade avant que je ne touche ce dernier en ma belle cavalcade. Glissant dans la poussière, je réalisa alors une roulade arrière qui me remit sur pied, a bonne distance de mon adversaire.
Je pris le temps d'examiner ma blessure. Elle était large, mais peu profonde. Son saignement devrais s'arrêter rapidement, et il sera éponger par le tissus de mon manteau. Elle ne devrait donc pas entraver mes capacités de combat. Mon regard passa alors sur Redeye, qui semblait assez content de lui. Mais sa joie disparu comme par enchantement quand il se rendit compte de mon regard meurtrier. Il était temps de mettre un terme a ce combat. Il n'avait que trop durer. J'avais appris a respecter mon adversaire, et je lui avais imposé de respecter mes capacités. Désormais, le combat devait se finir, sur la victoire de l'un ou l'autre. Il était temps. Temps que je lui montre les véritables arts du combat a mains nues. Contractant puissamment mon diaphragme, je fit rentrer l'air dans mes poumons en une longue inspiration.
Spoiler:
Fermant mes poings, je fit décrire un arc de cercle a mon poing droit jusqu'à ce qu'il se retrouve au dessus de mon front, mon avant bras parallèle au sol. Puis, d'un mouvement ferme, je tournais le poing pour me retrouver les phalanges vers le ciel. Le poing gauche lui se dirigea vers le sol et s'arrêta au niveau de ma cuisse, mon bras et mon avant bras couvrant ainsi tout mon coté de part ma position légèrement désaxée. Libérant l'air contenu dans mes poumons, je contractait violement mes muscles afin de jouer au mieux de ce volume en moins dans mon corps, et réaliser ma technique.
« Muso-Gamae, the Matchless Stance »
Spoiler:
« Approche ! »
Ma voix était forte, sans aucune once de peur, tandis que j'aiguisai ma résolution pour le final qui allait venir. Redeye devait penser la même chose, dans le sens inverse, quelque chose comme « je vais lui montrer que mon équipement est supérieur a sa technique », car il réagit a cette demande, acceptant l'heure du grand final. Et ce dernier commença... maintenant ! Redeye prit appuis sur sa jambe arrière pour réaliser une formidable impulsion vers l'avant, malgré tout le poids que pouvait représenter son armure. La foule dans les gradins était en délire tandis qu'il comblait, penché vers l'avant, les derniers mètres le séparant de moi. Il arma son épée, prêt a délivrer le coups de grâce. Redeye était un combattant expérimenté, il savait que le coups qui serait le plus efficace dans ce genre de situation serait un coups d'estoc visant a me transpercer le part en part. Mais il avait aussi appris a respecter mes capacités, et en temps que tel, se tenait prêt a user de son expérience pour changer de coups au dernier moment en fonction de ma réaction. Sur de lui, confiant en ses innombrable victoire dans cette arène, Redeye s'élançait, courait vers la victoire. De mon coté, je savais qu'il était nécessaire que je ne bouge pas d'un millimètre. Contenant ma peur, mon anxiété face a cette charge et ce morceau de métal acéré, je raffermis ma volonté et gaina mes muscles. Encore un mètre cinquante. Plus qu'un mètre. Plus de 90 centimètres... 60 centimètres... C'était le moment ! Redeye, ne me voyant pas bougé, jugea qu'il était désormais trop tard pour que je réalise quoi que ce soit, et lança son coups d'estoc. C'est alors, contre tout ses attentes, que je réalisa ma technique. D'un coup d'une rapidité amplifié par ma position préalable, conçue depuis des millénaire en ce but, mes mains vinrent se poser paume contre paume sur l'acier froid de la lame de Redeye, bloquant ainsi cette dernière. La pointe me transperça la peau, mais l'œil de Redeye s'écarquilla quand il compris le « vide » qui se trouvait en moi.
Spoiler:
Dans un mouvement rapide mais précis, je fis glisser une de mes mains, ma main droite, le long de la lame de Redeye, profitant de sa confusion.
Spoiler:
Depuis le début de ma position, j'accumulais de la puissance a l'intérieur de ma jambe droite, dans l'unique but de réaliser la technique suivante. Mes mains, disposées en levier sur la lame, étaient parfaitement placées. Levant le pied du sol, le plaquant contre mon ischio, je déplaçai ma jambe, puis déplia cette dernière afin de réaliser mon puissance coups de pieds... directement sur la lame.
« Shirahaorumi-Kadzukigeri – le coups de pied brise-lame !!! »
Spoiler:
Sous l'effet conjugué du leviers de mes mains, imposant une force de pliure en un point, plus de la force pénétrante de mon coups de pieds appliqué en ce point, la lame se brisa nette. Le morceau brisé retomba au sol, s'y plantant, tandis que Redeye fut projeté vers l'arrière. Son épée était brisé, il n'avait plus aucun espoir de pouvoir vaincre. Il retomba lourdement sur le dos, et je ne m'abaissa pas a l'achever quand il se trouva désarmer au sol. Comprenant cela, il prit son temps pour se relever. Et puis, pour la première fois du combat... il prit la parole :
« Comment... comment as tu fait ? Pourquoi n'y avait il aucun organe en toi ? Pourquoi n'y avait il que du vide ? »
« Car c'est la technique secrète du karate... Naizoubgé ! »
Spoiler:
Ce combat était fini. Le coups de Redeye n'avait eu d'autre effet que de m'entailler la peau. Son épée était brisée. Il ne lui restait plus aucun espoir de vaincre. Désormais, tout dépendait de Redeye. S'il abandonnait, s'il se rendait, il ne lui arriverait rien. Je ne tuais pas ceux qui se rendent. Il lui suffirait juste de regagner sa loge... mais un début de cris m'indiqua qu'il n'en serait malheureusement rien. Ce cris s'amplifia, jusqu'à devenir un véritable rire de démence.
« Tu crois avoir gagné ! Mais tu te trompe !! Il me reste encore ce bout d'épée... et surtout, il me reste cette armure !! Rien ne peux la transpercer !! Même pas une balle ! »
Une nouvelle fois, il s'élança vers moi, brandissant pathétiquement le reste de son épée. Il avait même daigné jeter son bouclier, se concentrant uniquement sur me tuer avec le bout d'acier qui lui restait. Il ne me restait plus qu'une chose a faire. Une dernière chose.
« Tu te trompe. Il y a une chose qui peux transpercer ton armure ! Parce que... »
Spoiler:
Ma mains droite frappa en premier le coté de son casque, lui impliquant de sévère vibrations. Puis, immédiatement après, ma main gauche frappa le coté gauche, créant des vibrations inverse, qui, loin d'annuler les premières, se couplèrent a celles-ci et se renforcèrent. Ainsi, la tête de Redeye devait désormais se trouver prit dans un ouragan de vibrations. La bouche de Redeye s'entrouvrit pour laisser s'échapper un cracha de sang. Les vibrations s'insinuèrent partout dans sa tête, remontant jusqu'à son cerveau et en fissurant la structure même. Un nombre incalculable d'hématomes apparurent dans sa boite crânienne, faisant augmenter la pression exponentiellement. L'œil de Redeye perdit sa dernière lueur rouge tandis qu'il se voilà, la terrible pression a l'intérieur de son crane ayant provoqué son inconscience, puis sa mort. Dans un dernier bruit sourd, l'armure désormais sans vie de Redeye s'écroula au sol, amplifié par le silence complet de la foule.
« Tu fut un formidable adversaire. Merci de m'avoir permit de découvrir les champs de batailles d'antan. »
Désormais, il me restait à aider Ed tel qu'il me l'avais demandé. Il m'avais fait une description succincte de son pouvoir, reposant sur le principe des pots magiques. Il devait surement s'agir d'un moyens de transporter quelque chose immédiatement d'un point A a un point B, comme de la téléportation. De plus je devais l'aider grâce a ca contre son ennemi... je devais donc réussir a balancer quelque chose de puissant qu'il télétransporterait directement sur son ennemi. Le problème de ce dernier, c'était qu'il possédait une armure lui aussi, et pas des moindres. En premier j'avais pensé a de l'acide, mais ce dernier rongerais l'armure pendant longtemps avant d'infliger des dégâts. Le feu aurait pu aussi être une bonne solution, seulement je ne voyait pas de moyens de produire des flammes assez puissante pour surpasser cette barrière... C'est alors qu'a force d'énumération, la bonne idée me vint a l'esprit. Le froid ! Oui, je possédait les moyens de créer un froid assez intense pour l'aider. Cela allait être compliqué, mais c'était possible !
Sans attendre, je me mit en action. La première chose que je sortit fu la bouteille d'azote liquide. Créer en série par des société comme Air Liquide, elle fut sortable de mon sac. Afin de protéger mes mains, je sortit aussi des gants spéciaux utilisé par les ouvriers de ces entreprises pour réaliser les vidanges et branchement de ces circuit extrêmement froid, des gants en caoutchouc ultra résistant au froid doublé par plusieurs épaisseurs de tissus isolants. Après m'en être équipé, je sortit le dernier morceau de mon attirail, soit un morceau de tuyaux de d'élastomère utilisé pour la distribution de ces gaz extrêmement froid, que je brancha a la sortit de la bouteille. Main sur la valve d'ouverture de la bouteille, j'étais fin prêt a aider Ed.
« Vas y, envois moi un de tes pots magiques par ici !! »
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Lun 20 Juin 2011 - 14:51
Je fis une pirouette tellement stupide que même les acrobates les plus chevronnés dénigreraient jusqu'à son existence, pour éviter le tranchant de la lame de l'Immortel qui trancha l'air tel un couperet sur la tête d'un Roi de France. Son autre attaque arriva aussitôt et je décalai sa lame d'un moulinet du panneau pour éviter qu'elle ne me transforma en chair à saucisses. Je réitérai cette moitié de parade trois fois tandis que le mastodonte avançait pas par pas sans me laisser le temps que de réaliser autre chose que de subir ses décharges offensives. Le bon point pour moi était que je me fatiguais peu vu que je passais mon temps à dévier ses coups et à marcher à reculons pour ne pas réduire la distance qu'il y avait entre nous. Son bouclier me faisait la sombre promesse d'un douloureux baiser si j'entrais trop dans la sphère du grand chevalier. Je me refusais toujours à utiliser mon pouvoir. Car plus je les préservais, et bien plus grandes seraient mes chances de survie par la suite. Rémi n'avait pas su me répondre, pour une technique combo. Et merde. Je pensais qu'on pourrait facilement leur faire mordre la poussière si on passait de deux duels à une mêlée générale. Mais le pauvre Rémi devait pas mal ramer contre son adversaire. Il serait peut-être temps que je passe au mode supérieur pour le bretteur gargantuesque, histoire de lui apprendre les bonnes manières. Car pour le moment, l'avantage était dans son camp. Il me dominait au corps-à-corps, mais je préférais user de patience.
Tout simplement parce qu'à force de reculer sans chercher à contourner mon adversaire, j'avais une bonne vision du combat entre mon allié et son adversaire. Et je devais dire que le premier était en train de mener ce combat. Un bruit sec et vibrant retentit dans l'arène tandis que l'arme du Redeye n'était maintenant bon qu'à servir de cure-dents. Une superbe idée de Rémi. Je sentais l'assurance sortir de sa peau comme un nuage de vapeur ; il suffisait que je maintienne mon adversaire loin de l'autre duel (je faisais en sorte que sa petite tête soit tournée vers moi). Dans quelques instants, avec de la chance, on se mettrait à deux contre cet énergumène et les choses seraient bien simples. Rémi avait intérêt à avoir un pouvoir qui lui permettrait de compenser son manque flagrant de matériel : il était le seul du stade à ne pas posséder d'armes (et peut-être même que je pouvais compter le public dans mon calcul. Je lui souhaitais bonne chance tout en maintenant trois bon mètres d'écart avec mon ami le squelette.
Celui-ci comprenant que je ne faisais qu'esquiver ses coups, rendant toutes ses feintes et autres bottes inutilisables, chercha à rallonger sa distance de frappe en s'avançant d'un pas rapide. Je réussis à me faire craquer le dos vers l'arrière, subissant les gémissement de ma colonne vertébrale tandis que la lame trancha devant mon nez. Je fis une roulade arrière et me redressai aussi sec. Mais l'Immortel avait profité de mon acrobatie pour s'avancer plus rapidement qu'il ne l'avait fait auparavant. Son épée avait disparu au-dessus de ma tête et je comprenais avec aisance qu'elle allait bientôt me retomber sur le crâne, explicitant à merveille l'expression de l'épée de Damoclès. Je pris mon panneau à deux mains en barre horizontale et avança ma parade pour bloquer non pas son épée mais son poignet. Le coup fut arrêté avant même de prendre de l'élan. Allez Rémi, je n'allais pas demander à Skelettor de prendre un petit cocktail en attendant que tu daignes achever ton adversaire. Je me mis soudainement à attaquer : en deux coups, je parviens à dégager sa défense surprise, puis à lui lancer une estocade en pleine tête d'un revers de main. Il tenta de me frapper avec son bouclier mais je parai cette défense offensive avec la tige de mon arme. De l'autre bout, je bloquai son attaque grossière avec son pommeau d'épée et réussis à lui ressortir un autre uppercut qui lui fit souder ses deux mâchoires. Je profitai de son égarement sous la douleur pour lui resservir une autre frappe en plein dans la tempe. Je fis une pirouette autour de lui et lui frappai les genoux pour qu'il s'écrasa au sol. Il tenta un coup précis pour protéger son réveil soudain mais j'étais déjà loin. Je cherchais plus à faire perdre du temps à ce combattant plutôt qu'à vraiment le blesser. Je ne savais même pas si mes anciens coups avaient eu un impact sur cette chair cadavérique.
Et par la très sainte magie de Noël, Redeye s'effondra à l'autre bout de l'arène. Ce fut le public qui par son silence indiqua à l'Immortel que son adversaire venait de rendre l'âme. Il retourna sa tête une demi-seconde, et j'en profitai pour lui envoyer une belle trempe dans la gueule. L'attaque fit mouche dans un bruit spongieux et je refis un trois-cent soixante degrés pour asséner à mon adversaire une autre patate. Il leva son bouclier rapidement et se protégea de l'attaque sans trop de soucis. Mon épaule grimaça sous le choc et je repartis en arrière pour esquiver la contrattaque du Chevalier en Noir. Il reprit se technique préférée : s'avancer en agitant son épée jusqu'à ce que la personne en face décède d'une décapitation quelconque. Merde, il faudrait d'abord l'immobiliser. J'aurais beaucoup de mal à esquiver son épée et à créer des portails en même temps. Donc première idée, l'immobiliser. Derrière, Rémi était en train de sortir d'une besace des bouteilles que je ne parvenais pas à identifier, ainsi qu'une sorte de lance-flammes. Bon, je verrais après. Si un type sans armes comme lui avait réussi à se défaire d'un gros chevalier en armure, c'était qu'il possédait un sens du combat redoutable. Je devais faire confiance à cet inconnu. J'attendais juste le bon moment. Qui arriva sous la forme d'une découpe verticale. Je fis un pas de côté (là où je ne risquais pas de me prendre un coup de bouclier dans la gueule) et dès que son épée toucha le sol, je me mis en action. Je plantai mon panneau de signalisation dans le sol grâce à la capacité de celui-ci et l'enfonçai jusqu'à ce que la pointe de son épée soit bloquée entre le panneau et le sol. Il ne mettrait pas plus de deux secondes à se défaire de mon attaque, mais c'était suffisant pour moi. Mon pouvoir s'activa : mes yeux se foncèrent derrière mes lunettes et mes cheveux dansèrent sans le couvert du vent.
Premier portail : Juste devant la bouche du tuyau de Rémi, tourné vers celui-ci. Second portail : Devant la gueule de l'Immortel, juste devant celui-ci aussi. Effet provoqué : Je hurlai un gigantesque Go pour signifier à Rémi qu'il pouvait balancer la sauce. Je ne le vis pas actionner son magnifique engin. Mais je compris d'un coup d'œil ce qu'il avait préparé : de l'azote liquide. Une quantité phénoménale de fumée blanche s'envola par magie devant la face de l'Immortel, le submergeant totalement. Cette fumée semblait vouloir fuir le monde tandis que ses vapeurs impressionnantes s'enfuyaient dans l'arène en disparaissant dans un spectacle magique. Je crus que le chevalier avait hurlé. Il tenta de bouger mais mon portail l'accompagna docilement par ma simple volonté.
J'attendis un petit instant que le gaz ne fasse effet. Puis je repris mon portail qui coinçait toujours l'épée du Démon et la ressortit du sol plus facilement que si c'était un certain Arthur qui s'en était chargé. Je fis un bond deux mètres pour me retrouver à sa hauteur. Sa tête était toujours dans la fumée qu'arrêtait de cracher la machine de mon poto Voyageur. Mon panneau était bien levé au-dessus de ma tête. En une seconde, mon arme disparut dans les cieux pour écraser la tête de l'Immortel. La tête explosa dans une gerbe de glace. Le corps eut un tressaillement, s'avança d'un pas hésitant avant de s'abattre sur l'arène dans un gong infernal. Je calai mon panneau sur mon épaule et derrière la tête. Le public avait soudain trouvé une bonne raison de se taire. Les crétins dans les gradins étaient peut-être venus assister à un massacre mais ils avaient quand même leur camp préféré. Et leur camp préféré était personnifié par les deux armures qui siégeaient sur le sol de l'arène comme si les déménageurs avaient placé des armoires de chambre au beau milieu du salon. Je prenais certes une attitude frimeuse mais il fallait avouer que c'était Rémi qui avait tout fait. Si les deux chevaliers étaient aussi forts l'un que l'autre, alors je devais avouer que le gars était plus fort que moi. Tant mieux... Je préférais confier ma vie à quelqu'un de compétent. Je tournais mes yeux vers l'arbitre qui sortit une grimace. Mais le foutu lézard se reprit très vite :
« Et bien, c'est fantastique ! On applaudit nos jeunes poussins ! »La foule se remit vite de cette première défaite et se remit à hurler de joie, même si elle-même ne savait pas pourquoi. Le lézard se remit à gueuler :« Grâce à nos deux héros, nous allons pouvoir continuer le massacre ! La grande majorité qui avait parié sur l'Immortel et Redeye peuvent déjà venir rendre des comptes. Le spectacle n'est pas terminé ! Voyons voir comment ils se débrouillent face à... Garm ! »Tout le monde se tut une seconde fois comme pour réfléchir s'ils avaient bien entendu le prochain adversaire. Puis les cris retentirent de plus belle, et bientôt, tous les bancs se mirent à crier le nom de leur nouveau héros. Certains allèrent jusqu'à se lever pour hurler plus fort encore. J'espérais pour moi que la foule avait juste des réactions excessives et qu'elle ne pensait pas sérieusement à m'opposer avec un grand gaillard qui me transformerait en pâté pour chats.« Oui, GARM !!! Vous l'adorez tous, car vous savez que le spectacle sera présent avec lui ! Il est actuellement notre candidat qui a fait le plus couler de sang durant ses combats à l'arène. Attention aux premiers rangs, vous risquez d'être éclaboussés... »
Je sentais bien qu'il venait d'improviser son bagou, un peu surpris que les deux premiers adversaires n'aient pas offert plus de challenge que ça. Les deux Voyageurs étaient à peine blessés et ils venaient de présenter des capacités de dernière minute qui donneraient un second round plus serré que ce à quoi aurait pu s'attendre ce salopard. En attendant qu'on sortit Garm de sa petite cellule douillette, quelques serviteurs serviles s'avancèrent dans l'arène pour retirer les cadavres (surtout celui en pièces détachées) de la place. Je ne leur jetai pas un regard. Je ne savais pas s'ils approuvaient aussi ce massacre ou si c'étaient des esclaves qu'on employait dans le seul but de donner le sale boulot à autrui. Les petits gobelins en pagne se dépêchèrent de soulever à cinq les deux ex-champions de l'arène avant de repartir vers les grillages qui s'abaissèrent sous leur chemin. Je suivis le public du regard : ils fixaient une grande herse à ma droite. Bon, Rémi et Ed, un. Les crétins, zéro. Le problème résidait dans le fait que la première équipe devait marquer trois buts pour réussir, et que les autres ne devaient que remporter une victoire. Je préférais ne pas trop me poser de questions sur la force de Garm.
La herse se souleva doucement, accompagnant les débordements sonores du public. Discrètement, sans se presser et sans chercher à se démarquer, une quinzaine d'êtres à la peau pâle et aux vêtements déchirés s'avançaient, nous fixant de yeux morbides à provoquer une crise cardiaque chez une vieille grand-mère. Oulà, ce n'était jamais évident de combattre un tel nombre, surtout s'ils étaient forts. J'étais largement meilleur contre un seul et unique adversaire, et s'il le fallait, contre deux. Mais plus d'une dizaine, je devais m'en remettre à mon panneau de signalisation. Pour le moment, rien d'intéressant. Puis un séisme d'une seconde. Oups, quelqu'un avait marché trop fort. Les bonshommes libérèrent la place devant le grillage. Je supposai que le dénommé Garm n'allait pas tarder à se montrer. Cette scène me faisait directement penser à l'apparition mythique du T-Rex dans le premier des Jurassic Park. Un autre pas fit trembler le monde, puis un autre, un autre et encore un autre. Même le public s'était fait silence pour mieux écouter cette mélodie de percussions enrhumés. Je ne savais pas ce qui allait débarquer, mais ça allait être énorme. Un autre pas encore fit secouer le sol dans une démesure totale.
Le dénommé Garm se montra enfin. Il dû se baisser pour passer à travers le grillage (enfin, j'avais l'impression qu'il l'avait fait). Comment le définir sans réutiliser le film précédemment cité ? Il dépassait d'une bonne tête l'Immortel-qui-ne-l'était-plus et devait faire son gabarit au niveau des épaules armure comprise alors que les siennes étaient nues. Mais ce qui me frappait le plus, c'était son gigantesque marteau dont le bout faisait ma taille. Je regardai dans mes mains le très fin panneau de signalisation. La vie était parfois injuste... Il portait une sorte de tablier de boucher et sa tête disparaissait sous un chapeau de paille. Je comprenais mieux d'où lui venait son record de litres d'hémoglobines coulées lors des combats. Le dilemme était simple : un coup de marteau et c'était terminé. S'il nous touchait avec, il n'y avait plus aucun espoir de vaincre. Holy Shit, ça allait être compliqué. Lui faire le coup de l'azote serait beaucoup plus dangereux, notamment à cause des petits fumeux qui nous observaient. Je fis tourner mes poignets pour les chauffer à nouveau. Je fis de même à mes chevilles avant de lancer à Rémi d'une voix neutre :
« Une bonne idée avant qu'on puisse potentiellement rentrer dans un pot de confiture de fraises ? Il est évident qu'on doit se débarrasser de ces merdes rapidement avant de s'attaquer à la montagne. »
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Dim 24 Juil 2011 - 1:08
« GOOOOOOOOOOOOOO »
Mes doigts bougèrent instinctivement des que le son de ce signal me parvins aux oreilles. Le robinet fut ouvert, libérant le liquide infernal dans le tuyaux et son étreinte glacée, que je pouvais sentir jusque dans les moindre recoin de mes doigts. Et ce, même a travers les gants que je portais. Autant dire que ca allait faire mal. Suivant les soubresaut du liquide avançant sous pression dans le tuyaux apparu une magnifique gerbe blanche a l'extrémité de ce dernier, gerbe aussi froide que la mort elle même, voire plus. C'est alors que je pu assister a un des miracles des pouvoirs de Dreamland. Cette gerbe blanche, qui cherchait désespérément a fuir l'existence sur notre pauvre terre onirique, tel un fantôme cherchant le repos, disparue directement dans un trou littéralement noir qui s'était formé dans l'air juste devant. Mes yeux ne purent que fouiller les environs autour de moi avant qu'il ne découvre le jumeau de ce portail, placé juste devant la tête de l'immortel. Et de ce portail s'échappait l'azote que je relâchais ici, a plusieurs mètres de distance. Quel pouvoir incroyable ! Toute la puissance que je sentais couler sous mes doigts, tout l'enfer glacé qui s'échappait du tuyaux se retrouvait télé-transporter pour une seule et unique destination finale... la tête de l'immortel Pas un son, pas le moindre arg de douleur ne s'échappa de la gorge desséché de notre adversaire lorsque le liquide vaporisé aux environs des -180°C aspergea sa tête, pour la simple et bonne raison qu'il fut cryogénisé avant même de pouvoir le faire. Sous l'effet du froid, le peu d'eau qui restait a l'intérieur de ses cellules tripla de volume, faisant exploser cette dernières avant de se figer dans un cristal de glace. Sa peau, ses neurones, toute ses cellules virent leur vie leur échapper en l'espace d'un instant rédempteur, et tout se figea tel un édifice cristallin fragile. Qui ne tarda pas a a être jeter au sol. Ed, retirant son arme du sol a la vitesse de l'éclair, usa de la puissance de ses jambes afin de bondir dans les airs d'une impulsion phénoménale. Comblant les deux mètres qui le séparaient de la tête de l'immortel, il éleva dans le même mouvement son panneau vers les cieux. Celui-ci fini son arc de cercle meurtrier sur le sommet du crane de l'immortel. Toute la matière s'étant transformer en glace, en un seul gros cristal de glace, cette dernière explosa dans un myriade de flocons ensanglanté qui libéra une gerbe rouge scintillante dans les airs. L'immortel venait de perdre son surnom. Le corps décapité, tituba, oscillant lentement en dehors de sa position d'équilibre. Puis, il finit par s'effondrer de tout son long sur le sol. L'armure sonna le gong de fin quand elle heurta le sol, dans le silence le plus totale du public. De longues secondes de silence s'écoulèrent.
Puis, le présentateur repris enfin la paroles, lui même remit du choc qu'il avait reçu en nous voyant survivre, et tentant désespérément de faire continuer le spectacle. Sortant un baratin improvisé, il commença par nous féliciter d'un discours qui puaient plus que les fromages de mon pays. Et il fit retourna rapidement la situation en la décrivant comme une bénédiction : on allait pouvoir continuer le massacres. A ces mots la, mes oreilles tiltèrent, friand comme j'étais de toute informations qui me permettraient d'estimer le futur. Et c'est alors que le présentateur en appela à Garm, notre prochain adversaire. Je ne pouvais rien savoir sur ce qui allait arriver rien que par son nom, mes le présentateur livre une autre information, celle selon laquelle les premiers rang allaient être éclabousser. Un bourrin alors, très certainement. Et vu les deux morceau qu'ils nous avaient envoyer précédemment... j'osais meme pas imaginer celui qu'ils appelaient bourrin. Toutes les paires d'yeux composant le public se tournèrent alors vers la herse, la fameuse grille d'où allait sortir notre prochain adversaire. Pendant un temps, je me laissa aller a imaginer que peut etre avec une infini chance cela se passerait comme dans les dessin animés, ou la lourde herse allait s'ouvrir en tremblant et que ce qui en sortirait... ne serait qu'au final qu'un minuscule petit truc, histoire de faire de l'humour. Mais je me repris bien vite. Aucune chance. On était dans un des pires coins de Dreamland après tout. Finalement, on pu entendre le bruit caractéristique du monte charge retentir dans l'arène, qui signait l'arrivé du combat. Puis le bruit cessa dans un clic de verrouillage de l'ascenseur, et c'est alors qu'un bruit sourd retentit, tandis que je pouvais sentir des vibrations heurter mes orteils. Quelqu'un jouait au tambour avec le sol. Un pas, puis un second. Puis un troisième. Et finalement, avec son grincement caractéristiques des années de bon et loyaux services dans la contemplation de milliers de morts, la herse s'ouvrit. Un ombre gigantesque apparue dans l'encadrure, avant de se dévoiler. Garm était une véritable montagne. Une montagne oui...mais qu'il nous faudra gravir. Il était tout simplement gigantesque, d'une carrure immense et d'un emboit point prononcé. Un vrai tank de chair, de muscle et de graisse. Et les petites oreilles pointues qui encadraient sa tête ne laissaient aucun doute quand a sa nature. Mais le plus impressionnant restait son marteau. J'aurais beau déployer toute la technique dont j'étais capable... je n'avais pas encore le niveau pour même espérer pouvoir bloquer la force brute de cette arme. Restait plus qu'a espérer qu'il serait assez lent pour être esquivable. Mais c'est alors que d'autres silhouettes apparurent dans l'encadrement de la porte. La foule de disciple de Garm apparue, 15 au totale. Alors que je pensais que le match serait presque équitable, voilà qu'on devait combattre Garm... et 15 autres ! 'Fucking night !
Une bonne idée avant qu'on puisse potentiellement rentrer dans un pot de confiture de fraises ? Il est évident qu'on doit se débarrasser de ces merdes rapidement avant de s'attaquer à la montagne.
En effet, Ed avait raison, il faudra se débarrasser des sbires avant de s'attaquer au boss. Le problème c'est que la, c'était un effectif de guérilla qu'on avait en face de nous, et pas de duel. Ça allait radicalement changer la donne, du tout au tout. Et c'est avec un sourire que je remercia les long moments de réflexion que j'avais pu avoir In et Or Dreamland afin de maximiser le potentiel de mon sac. Il se trouvait que j'avais trouver un moyens de pouvoir faire jeux égal même a 15 contre deux. Plongeant la mains dans mon sac, je pensai a ce que je voulais avoir et la Sacoche Des Merveilles, telle une vieille amie, me l'offris sur le champs.
« Oui, j'ai une technique pour ça. Tiens, attrape ! »
La paire de lunette vola dans les airs avant d'atterrir dans les mains de Ed. Mais ce n'était pas n'importe quelle lunettes. Grâce a un subtile jeux de matériaux à énergie de gap plus ou moins grande, couplé à divers balayage de champs électromagnétique, ces lunettes sont capable de capter un rayonnement électromagnétique de la même nature que la lumière visible par l'œil humain, mais d'un longueur d'onde beaucoup plus grande que cette dernière, j'ai nommé : les infrarouges ! Et bien sur, vu que chaque corps qui possède de l'énergie produit un rayonnement électromagnétique dont la longueur d'onde varie inversement a l'intensité de son énergie, le corps humain n'en fait pas exception. Mais quelle est l'énergie qu'abrite le corps humain ? Et bien... on est chaud ! En effet, la chaleur est la seule énergie du corps, mais c'est une énergie de faible intensité, qui produit donc un rayonnement de grande longueur d'onde, et ce dernier est... les infrarouges ! Des lunettes de vision thermique. Voilà ce que c'était. Capable de donner une images en se basant sur l'émission de chaleur d'un corps, et ce même dans le noir le plus absolue. Dernière génération militaire, made in SDM. Je ne tarda pas a les enfiler, et incita vivement Ed a en faire de même avant que le combat commence, sous les regard éberlués du public. L'image qui me parvint aux yeux était moche, vraiment moche. Des espèces de cercles dont les couleurs variaient du bleu au rouge, mais qui reproduisaient parfaitement la silhouettes des adversaires en face de moi. Mais ce n'était pas fini ! Plongeant la main dans mon sac une nouvelle fois, j''attrapai six formes rondes et les disposaient en trio dans chacune de mes mains.
« J'ai toujours rêvé de faire ca ! Grenade AXZB13 modèle Smoke Green... KAI !!! »
Libérant la pression de mes doigts sur les molettes, je jetais toute mes grenades au devant des pieds de mes adversaires, qui pour les plus rapides eurent un mouvement de recul. Puis c'est alors qu'un nuage de fumé vert, impénétrable et d'un volume considérable envahi l'arène. La foule hurla de surprise, puis de rage et d'indignation, mais aucun n'eut le cran de descendre protester. Le noir le plus totale s'abattit sur les profondeur de l'arène. Au départ, la sensations de respirer dans ce nuage était quelques peu bizarre, mais rapidement elle disparaissait, ces grenades ayant été conçues pour être utiliser sans masque a gaz. Bientôt, tout les ennemis se retrouvèrent privé de leur vision... mais nous, nous voyions parfaitement. Le gaz ne bloquaient pas les émission infrarouges ! Sans attendre Ed, je me mit tout de suite en mouvement; Je comptais bien profiter de l'effet de surprise qui avait été crée par l'apparition du nuages, et la perte de la vue. Les ennemis étaient totalement désorientés, j'allais pouvoir frapper fort et vite. Rapidement, j'arrivai au abords du premiers, qui ne s'était rendu compte de rien. Un tetsui, un coups de la mains en marteau, suffit a lui briser les cervicales. Dans un râle, il s'effondra par terre. Pour le second, ce fut tout aussi facile, vu qu'il était prêt de moi, son dos me faisant face. Plaçant une main sur son menton et une autre sur le coté de son crane, j'imprimais un vif mouvement de rotation que ses vertèbres ne purent suivre. Il s'effondra lui aussi sur le sol. Je tournai la tête sur le coté pour voir un autre individu tentant désespérément de battre le nuage avec ses biens maigres armes, criant comme un forcené en sentant l'odeur de la mort s'abattre sur lui. Le crane fracturé par un de mes shuto, il s'effondra bientôt lui aussi. La peur venait de changer de rang. Les sbires étaient maintenant terrifiés car suffisamment de seconde venait de s'écouler pour qu'ils puissent tous comprendre que le nuage allait signifier une mort inéluctable pour chacun d'entre eux sans qu'ils aient la moindre chances de pouvoir tenter quelque chose. A l'extérieur, le public acclama le premier cris, croyant que c'était un des membres du duos qui venait de la lâché. Il acclama aussi le second, d'une teneur différente. Puis ne compris pas le troisième, et encore moins la mélopée qui suivit, poussée en cœur par les sbires. C'était le monde a l'envers.
Non loin de moi, un groupe important de sbire s'était réunit et plaqué leurs dos contre un des murs de l'arène. Voyant que Ed partait s'occuper de l'autre coté, je me décida a m'en occuper. J'avais d'ailleurs une idée très précise de ce qui allais se passer. Vif comme le l'éclair, je fonçai vers eux. D'une roulade, je me retrouvais entre eux, en plein milieu, encerclé, le dos moi aussi posé contre le mur. Oui, je vous vois bien vous demander pourquoi me suis-je mis dans une situations pareille, en pleine position d'infériorité. Pour vous l'expliquer, laissé moi vous raconter une petite histoire.
Il y a fort fort longtemps, sur une petite ile des mers orientale du sud, se trouvait deux royaumes encore plus minuscule. Cette ile s'appelait Okinawa, et ces royaumes, Naha et Shuri. Naha était un royaume de plaine et de rizière, tandis que Shuri était le royaume dans la partie la plus montagneuse de l'ile. C'est dans cette ile qu'est né un art du combat qui est très cher a mon cœur, l'Okinawa-te, qui sera renommé plus tard le Karate, l'art de la main nue. Et dans le royaume de Shuri, il y avait la ville de Shuri, et bien sur le château de Shuri. Mais les guerres étaient toujours fréquente entre les deux royaumes, et bien sur un jour, le château de Shuri fut assiégé. Les gardes du château mourraient par dizaine au pieds des remparts fait de pierres et de bois. Mais un courageux garde, lui, ne fuya pas. Il se battit avec hargne et témérité, armé de sa seule lance, mais du céder du terrain face a l'ennemi, si bien qu'il fini par avoir le dos coller contre la porte fermée du château. C'est alors que sa lance se brisa, et il se retrouva sans arme face a des ennemis parfois armé, parfois désarmés par faute de moyen. C'est alors qu'une étincelle vitale explosa en lui. Il pensa a sa famille réfugiée dans le château, et a l'honneur de son royaume. Il eu l'inspiration divine. Tout en gardant le dos coller contre la porte, il fit un pas de coté, et évita le coups de pieds bas qu'on lui donna en relevant la jambe et en venant caler son pied contre son autre genoux; Puis en redescendant sa jambe, il donna un coups de poing latérale a l'agresseur qui se trouvait sur son coté. Puis, l'attrapant derrière la tête, il se servit de cet appuis pour renforcer le coup de coude qu'il lui donna de son autre bras, avant de le saisir des deux mains et de l'envoyer rouler de l'autre coté. Puis il se déplaça latéralement de l'autre coté. Un coups arriva en face, il le bloqua et délivra un coups a la gorge de cet ennemi. Un coups arriva du coté ou il venait de se déplacer, il le bloqua grâce a un blocage latérale, et fit de même avec un coups arrivant de l'autre coté. Puis il délivra un coups latérale de la même façon que précédemment, et exécuta la même technique. La légende dit qu'il battit une dizaine d'agresseur de cette façon, permettant de gagner du temps pour les renfort, et sauvant ainsi son château. Bien plus tard, a l'époque ou le karate fut crée a partir de l'okinawa-te, des maitre entendirent parler de cette légende, et firent le voyage jusqu'à Shuri. La bas, il reconstituèrent les mouvement du héros, et en firent un Kata. Ce dernier se transmis de génération en génération, si bien que désormais ce dernier représente le dernier Kata appris lors de la formation de base d'un étudiant, et ce dans tout les style de karate. Le maitriser, chacun le doit. Et ce Kata s'appelle :
Spoiler:
Reproduisant les mouvements des milliards de fois exécutés, je lançait des coups, esquivait, évité, balançait et explosait la tronche aux sbires a coté de moi en un instant. Ils volèrent, puis retombèrent lourdement au sol, hors d'état de nuire. De mon coté, le problème des sbires étaient résolu. J'espérais qu'Ed en ferait de même de son coté. Il ne nous resterait plus qu'a battre Garm a deux après cela... et il sera sans aucun doute le plus gros morceau.
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Ven 29 Juil 2011 - 13:55
Une seconde d'observation permettait de pouvoir stocker une heure d'informations. Parce que ma conscience se relâchait et battait maintenant au même titre que mon cœur, je collectai quelques données sur l'arène. Il n'y avait aucun moyen de s'échapper. Notre seule solution pourrait être de nous faufiler dans la grille de notre adversaire pour le troisième round mais nous devions alors nous attaquer à deux problèmes majeurs : le premier était qu'on ne savait pas qui ou quoi on allait nous envoyer dans la face ; la seconde variante était notre survie à ce deuxième round qui allait se passer de façon beaucoup moins classique que la première. Les ennemis étaient bien plus nombreux, et Miss Garm semblait pouvoir balayer nos deux amis en armure d'un brutal coup de marteau. Il faudrait utiliser la stratégie. C'était la seule solution pour s'en tirer. Et avec Rémi, nous disposions de tous les accessoires qu'il nous faudrait pour nous débarrasser de cette immonde raclure. Et pourquoi pas pour les gnomes qui l'accompagnaient ? Je voulais être clair, ils n'étaient pas aussi effrayants que leur maman. Mais en eux résidait une étincelle de vide. Pas comme des zombies, plus comme des gens à qui on aurait bouffé le cerveau avant de les maquiller avec. Des adeptes avec les pensées à l'envers ; on leur a grillé les neurones. Si je repartais du principe des morts-vivants, leur description pourrait se caractériser par des « zombies qui ne seraient pas morts ». Les membres étaient jetés en avant, le cou ne supportait pas la tête. Mais ils avaient une allure d'affamé. Ils allaient certainement à une vitesse normale, sans aucune mesure avec le raclement de pieds des zombies. Ceux-si semblaient dangereux dans le sens où ils ne donnaient pas l'impression qu'ils pourraient survivre à la liberté. Pas assez intelligents. C'étaient des créatures uniquement vouées à la destruction de son prochain. Tous leurs yeux étaient rivés sur nous, oblitérant avec un mépris absolu le public qui scandait le nom de l'encagoulé. Je me demandais même pourquoi ils n'attaquaient pas tout de suite. Ils savouraient l'instant (inconsciemment) ? Ou ils attendaient le départ de l'arbitre ? Ou celui de la montagne de muscle inhumaine ? Cette dernière aussi semblait être entièrement dévouée aux combats. Je voulais dire, si on lâchait Gram dans la nature, que ferait-il ? Son instinct naturel le pousserait-il à chercher à se loger et à comprendre le monde qui l'entourait ? Ou bien aplatirait-il chacune de ses rencontres parce qu'il n'avait que ça pour lui ? Je me demandais même si Garm pouvait parler. Et même s'il le pouvait, s'il y voyait un intérêt. Jusqu'où ses expériences du combat allaient ? On ne le saura que quand il attaquera.
Rémi m'envoya une paire de lunettes étrange. Au lieu de spéculer inutilement, je les enfilai directement sous les ordres de mon coéquipier. Je mis moins de temps qu'il n'en fallut pour comprendre que je pouvais distinguer les émissions des corps humains. Je voyais Rémi, un poil plus chaud que les sbires qui nous faisaient face. Je tentais d'imprimer en moi la stature du guerrier : ça serait con de le percuter en pleine gueule en croyant toucher un ennemi. Bon, il avait quand même les épaules un poil plus larges que les adeptes de Gram. Puis, je pourrais le distinguer à ses mouvements. Et devant nous se tenait la montagne Gram. Avec les infrarouges, la vision de la simple montagne s'estompa pour laisser place à l'image d'un volcan qui allait se réveiller une minute à l'autre. Je compris le plan de Rémi avant même qu'il sorte ses grenades de sa besace magique. Okay, il devait utiliser un artefact magique. Avait-il un vrai pouvoir en dehors de cela ? J'espérais bien. Je serrai mon arme dont le bout était collé contre le sol, coincé par un panonceau. Le public rugissait mais mes tympans avaient réussi à s'habituer à son charme bruyant. Leur chaleur était confuse. Je ne voyais plus les gens individuellement, juste plusieurs rubans oranges et rouges qui glapissaient dans une confusion abasourdissante. Ils allaient être servis. Évidemment, j'avais rangé mes lunettes de soleil dans ma poche, espérant pour elles qu'on ne vienne pas me frapper à cet endroit. Je sentis une des branches trembler. Ah non, ça devait être ma cuisse... Une seule jambe tremblante, comme d'habitude. J'étais beaucoup moins sûr de ce combat, déjà. Parce que Gram semblait inaltérable. Tout en muscles... Rien en finesse...
Les grenades fumigènes furent lancées vers les adversaires. Le combat avait commencé, nous venions d'ouvrir les hostilités d'une curieuse façon. Je remontai mes lunettes pour apercevoir des jets de fumée s'échapper des projectiles. De la fumée verte, poisseuse, et gênante. Parfaite pour nous deux. Je ne voyais pas les sbires nous attaquer avec leur flair, ça serait le comble du ridicule. Voyant Rémi s'élancer aussitôt, je me dépêchai de l'imiter après avoir rabattu mes lunettes dans un grognement surpris. Le public autour de nous se mit à hurler. Ce n'était pas véritablement de la triche, mais ils étaient ici pour voir un combat, pas de la fumée se faire emporter paresseusement par le vent. Je me demandais soudain si les protections magiques qui nous empêchaient de fuir allaient aussi retenir la fumée. Elle stagnerait ainsi sur le terrain au lieu de se perdre dans le ciel. Mais l'air allait vite devenir irrespirable. Je ne disais pas qu'elle allait nous tuer : mais les fumigènes polluaient tout de même l'environnement. Bah, j'étais prêt à parier que les barrières invisibles ne repoussaient pas l'air, histoire de ne pas nous étouffer sous notre propre acide carbonique. Il serait idiot de crever de cette manière. Et plus que de d'étouffer, je préférais couvrir ma peau le plus possible même si ça serait dur : les fumigènes n'avaient jamais été faites pour qu'on se batte dans la fumée qu'elles dégageaient. Elles ne servaient en effet qu'à obstruer la vision des ennemis. Parce que certaines grenades fumigènes pouvaient causer des brûlures à la peau des personnes non protégées. Je rejoindrais ainsi l'avis du public qui était pour l'hémoglobine. Mais je savais que les administrateurs de ce jeu ferait tout pour ne pas gâcher le combat comme Rémi s'efforçait à le faire. De plus, si je pouvais traverser cette brume sans me couvrir le visage (car elles peuvent avoir un effet nocif sur le système respiratoire), j'étais en bonne marge pour penser que la fumée ne sévirait aucune lésion sur ma peau. Mais je ne me plaignais pas : j'avais connu pire. Mon beau-père s'était amusé il y avait trois ans à me faire réciter la Marseillaise sans masque, dans une petite salle confinée alors qu'il y avait jeté une grenade lacrymogène. « Pour faire comme les vrais soldats ». Je n'avais tenu qu'une courageuse minute. Et sans compter la fois où il m'avait réveillé mon frère et moi en lançant du bromure dans la pièce (qui avait pour réaction chimique le même effet qu'une grenade lacrymo, mais en dix fois plus concentré).
Et tandis que je rentrais dans cette purée de pois, tandis que je voyais Rémi qui fonçait pour achever ses adversaires d'un côté et qui y mettait une rage terrifiante, tandis que Gram tentait de dégager la fumée avec un ample mouvement de bras qui faillit m'assommer, je compris les deux points faibles de ce plan. Certes, il nous permettait d'absoudre la quantité ennemie en un clin d'œil et même prendre son ascendant. Certes, on était cachés, on étais protégés et on pouvait s'attaquer à tous les adversaires sans se soucier de savoir qui on frappait vu que nous n'étions que deux et nous avions des yeux en état de marche, alors qu'eux avaient bien plus de chances de s'attaquer à nos adversaires. Certes, c'était certainement la meilleure solution pour affronter autant de types avec une efficacité sans pareille. Mais même la meilleure solution ne pouvait atteindre la perfection. Le premier désavantage flagrant était l'utilisation de mon panneau de signalisation, qui n'émettait qu'une faible lueur là où je le tenais. Sinon, je n'avais aucune idée de sa portée et mes attaques s'en retrouveraient diminuées si la précision ou la puissance venait à manquer à cause d'une erreur d'estimation. Pour se faire, je me hâtai de tâter mon arme afin de déterminer à peu près sa longueur et de placer ma main en plein milieu. J'aurais moins de problèmes à frapper comme ça, les distances seraint plus faciles à évaluer et j'aurais plus de forces de frappe sur les attaques courtes. Problème majeur : la portée allait s'en retrouver quasiment réduite de moitié et j'allais devoir frapper proche de mes assaillants. Je me consolai en pensant que Rémi devait affronter ses propres adversaires directement au corps-à-corps. Cette pensée, étrangement, me fit sourire. Y avait une différence certaine entre celui qui était habitué à laisser ses ennemis sur le carreau à deux mètres de lui et celui qui se combattait depuis toujours à mains nues, mais je prenais moins de risques tout de même que ce brave Rémi. Dans le même ordre d'idée, il serait fou de vouloir utiliser mes portails. Ils étaient durs à placer même quand je voyais à loisir. Alors dans ce brouillard où la notion de distance disparaissait, où seuls des corps rouges me permettaient de me situer, il serait totalement stupide d'utiliser mes capacités. Je n'en avais qu'une quantité limitée, je n'allais pas les gâcher pour des minables pareils avec des chances conséquentes d'échec. Et une paire de portes mal placée suffirait à me blesser gravement. Une épée à double tranchant pouvait se manier aisément, mais une erreur et c'était terminé. Donc premier inconvénient : j'étais drastiquement diminué. Heureusement pour moi, les sbires ne semblaient pas aussi dangereux que les chevaliers. Voire quasiment minables. Ils semblaient se déplacer vite, ils réagissaient rapidement. Mais même le plus faible des Voyageurs pouvait se défaire d'un en utilisant à bon escient ses pouvoirs. Alors qu'ils étaient en nombre s'ils le voulaient, j'étais plus expérimenté qu'un novice. La partie ne serait guère risquée pour le moment, malgré mes blessures que j'avais récolté contre l'ex-Immortel. Mais ce qui me poussait à dire « guère risqué » plutôt que « pas risqué du tout » se situait en deux points différents. Déjà, premièrement, la théorie du chaos simplifiée. La seconde, c'était le second inconvénient de la stratégie de mon compagnon d'armes.
Le désavantage était le suivant : Gram ne s'amusait plus à balloter lentement ses bras et commençait à bouger. Et mon petit doigt me disait qu'il ne ferait pas attention à ses braves s'il fauchait la moitié de l'arène d'un coup de marteau. Effectivement, comme moi je ne pouvais voir mon panneau de signalisation, je ne pourrais pas voir le marteau du volcan m'aplatir contre le mur. Et ça, c'était un gros problème. Je préférais m'éloigner de son champ d'action, même si j'avais oublié la longueur précise de son arme. Il suffisait que Miss Garm décida d'attaquer qu'il pourrait facilement toucher un de nous deux. Certes, dans un sens, les ennemis ne voyaient pas mon panneau de signalisation et Garm ne pouvait pas jauger les distances de sa propre arme ; les inconvénients et les avantages pouvaient s'inverser. Mais le tout était bien plus favorable pour la montagne de muscles plutôt que pour ma misérable personne. Parce que son marteau pouvait frapper n'importe qui sur l'arène, et qu'il semblerait que ça soit précisément son objectif. Si on se retrouvait dans son rayon au moment même où il décidait de s'attaquer à nous, on serait foutus. Surtout qu'il était un vétéran dans l'arène : il devait à peu près savoir d'instinct combien mesurait son arme, comme moi je voyais approximativement les proportions de la mienne. Je ne savais pas qui était le plus aguerri et je m'en tapais un poil. L'astuce ici, ça allait être de détruire tous les sbires avant que la fumée ne se dissipa. D'ailleurs, ça mettait combien de temps avant de disparaître ? A ciel ouvert, ça devait mettre très peu de minutes. Mais confiné comme ça, même si les arbitres tentaient de la chasser, on avait largement le temps de se débarrasser de toutes ces ordures qui inondaient le terrain de leur présence néfaste. Let's Go, c'est parti.
Avant même que je ne puisse frôler mon premier adepte, je sentis le souffle d'air d'un marteau aussi haut que moi qui faucha une partie de l'arène, dégageant un peu de fumée. Il faillit me heurter l'épaule, et la peur me fit arrêter mon mouvement dans un glapissement furieux. Un adepte releva la tête et fonça dans la direction où le bruit se fit entendre. Ni une ni deux, j'effectuai une rotation et lui envoyai un coup de panneau de signalisation chargé en plein dans sa nuque. Il tomba par terre dans un râle dégénéré et je pris un plaisir malsain à écraser sa tête contre le sable puant de rouille de l'arène. Éberlués par un choc non loin d'eux, trois autres adeptes vinrent venir me dire bonjour. Vérifiant la position de Garm et des chances que j'avais de me faire percuter par son arme, je me plaçai à deux mètres sur ma gauche afin d'accueillir mes nouveaux amis. Mon déplacement perturba le premier qui continua à foncer sur mon ancienne position dans un grognement sorti d'outre tombe. Je ne lui accordai aucune intention pour mieux me concentrer sur ses potes qui avaient entendu mes pieds se déplacer. J'optai pour une défense sûre : je mis le panneau horizontalement afin de contrer les bras de mon assaillant. Dès que nous fûmes bloqués, je lui répliquai d'un coup pied rageur dans l'estomac. Grâce à ma puissance de Voyageur, il s'effondra mollement trois mètres plus loin. Le troisième des compères ne chercha pas non plus la subtilité : il courrait vers moi, les bras presque tendus afin de me saisir. D'un coup de panneau, je massacrai ses deux bras ce qui fit partiellement pivoter le zombie. Je lui envoyai une faible estocade en plein dans l'estomac pour le déstabiliser à nouveau puis lui envoyai une longue beigne en plein dans la gueule. La mâchoire fut fracturée et le corps fit quelques tonneaux avant de s'éteindre définitivement. Ce fut à cet instant précis que le premier zombie me percuta dans le dos. Nous roulâmes tous les deux, mais j'avais toujours mon panneau de signalisation serré entre mon poing. Je lui décochai une frappe de la paume sur le menton (habitude de close-combat), un coup de pied dans le nez puis je me relevai. J'allais frapper d'un magnifique swing mon adversaire mais le second zombie que j'avais juste touché sans couler me mordit au bras sauvagement. Je hurlai, mais lui envoyai un coup de boule en arrière. Le zombie défit sa mâchoire un quart de seconde sous le choc (mon crâne avait toujours été très solide ; même Clem le reconnaissait) ; je dégageai mon bras d'une bousculade, et puis envoyai une frappe du coude en arrière du même bras. Mon attaquant se recula d'un bon pas ; je lui envoyai une frappe latérale à moins d'un mètre. Je l'achevai d'une attaque verticale qui lui écrasa la tête. Le premier zombie était toujours au sol. Sans perdre plus de temps, j'effectuai une attaque montante. Mon panneau de signalisation avait ce pouvoir particulier de pouvoir ignorer les surfaces si je le désirais, et même de s'y « planter ». J'en avais déjà fait mention, j'en étais certain. Donc mon panneau de signalisation plongea sous terre dans un arc de cercle invisible et se souleva à la hauteur de l'adepte rampant. Malheureusement, il ne frappa pas la tête comme je l'avais espéré, mais le torse. Le corps se souleva juste un peu avant de retomber. Le zombie cracha un jet de salive dégueulasse et un coup de talon la lui fit ravaler. Quatre en moins. C'était long à raconter ; mais en gros, la bagarre n'avait pas duré une vingtaine de secondes.
Il y avait un autre groupe de trois fêlés au fond, intrigués par les bruits que je faisais avec le crâne de ses petits camarades. Ce fut moi qui prit l'initiative en fonçant vers eux sans autre prérogatives. Gram était déjà plus loin et je ne le craignais plus. Qu'il me laissa le temps de dégager les sbires, ça serait parfait. Au fond, je voyais Rémi se battre comme un diable, acculé par les adeptes. Il faudrait vite que je vienne l'aider dès que cette petite histoire entre moi et les trois autres énergumènes seraient réglée. Le premier ne vit pas le coup arriver. Il s'écrasa contre le mur après un vol de dix mètres. Assez impressionnant je devais l'avouer. Ses comparses me prirent d'assaut en même temps. Je bloquai cinq attaques de la suite en faisant tournoyer mon panneau de signalisation comme un fier Jedi et son sabre laser à double lames. Je réussis à riposter en explosant une nouvelle fois la mâchoire d'un de mes adversaires. Mais apparemment, il fallait plus que la mort pour l'arrêter : il se jeta une nouvelle fois sur moi, ses ongles m'arrachant trois lambeaux de peau de mon coude jusqu'au poignet. J'espérais juste pour moi que leurs griffes n'étaient pas empoisonnées ou un truc stupide du genre : j'aurais l'air fin après. Au loin, les gradins s'étaient tus. Ils avaient compris que huer la fumée ne la ferait pas déguerpir plus vite. Et ils avaient aussi compris que Gram était en train de frapper au hasard et qu'un truc amusant comme un corps désarticulé surgissant de la fumée pourrait éventuellement se produire. J'entendis le sol trembler quand il écrasa celui-ci avec son marteau. Pas plus con qu'un autre, la bête féroce s'était enfuie en bordure du rayon d'action des fumigènes afin de gagner en visibilité. Et il n'hésitait pas à balancer son arme pour amuser la foule et les différentes personnes qui passeraient à portée. Chacun de ses coups faisait voltiger la fumée au loin. Il me faisait penser à un bûcheron fou qui tenterait de couper tous les arbres d'une forêt en une seule frappe et le plus rapidement possible.
Mes deux assaillants commençaient légèrement à m'agacer. Je fis un pas en arrière pour les déstabiliser (franchement, ses cons se servaient à moitié de mes défenses pour se tenir debout) et leur envoyai une puissante frappe latérale qui les envoyai tous les deux au tapis. Celui qui avait eu la chance d'avoir son pote comme bouclier se remit sur pieds rapidement. Mais son attaque fut distraite par mon panneau de signalisation. Je fis un pas en avant et envoyai un uppercut avec ma main gauche sous le menton de mon adversaire. Sa tête vola en arrière mais il réussit à garder son équilibre après quelques pas hésitants. Sans chercher à le ménager, je fis tournoyer mon panneau et lui enfonçai la pointe de la tige en plein dans le cou légèrement relevé. Je faillis déchirer la peau sous la puissance. Et c'en fut terminé du gentil zombie. Je n'en voyais plus dans l'immédiat, sauf un entre moi et Garm. J'eus l'impression qu'il me vit car il fonça vers moi. Non, foncer n'était pas le bon verbe. Il allait bien trop vite pour un de ses foutus adeptes. Rémi ? Non, ce n'était pas Rémi qui avalait les distances. En moins d'une seconde après que je l'ai vu à une vingtaine de mètres de moi, je vis le corps d'un adepte me frôler avant de s'écraser sur le mur. Le bruit était facilement explicite : Gram l'avait touché et l'avait expulsé à l'autre bout du terrain. J'imaginais bien l'état du pauvre hère, aplati contre le mur, collé par la puissance. Mon dieu, c'était un putain de monstre ! C'était quoi ce marteau dément ? Et justement, je vis le marteau dément foncer vers moi. Sa face aplatie était couverte de sang. Malgré la brume verte et mes lunettes à infrarouges, je parvins à deviner que j'étais la prochaine victime. Je n'avais pas le temps de me défendre, je n'avais pas le temps d'esquiver. Mais j'avais le temps d'utiliser mon pouvoir :
Premier Portail : Me protégeant de la face du marteau, tourné vers celui-ci. Mais même mes portes ne pouvaient pas englober dans sa totalité l'arme de mon adversaire. C'était juste effrayant. Second Portail : Exactement comme le premier. Exactement. La position, la direction. Ils étaient superposés. Effet Provoqué : C'était mon Seigneur Cauchemar même qui m'avait soufflé l'idée de cette technique. Un bouclier imparable. Car c'était le marteau qui allait pénétrer dans le portail pour s'arrêter lui-même. Un concept paradoxal très difficile à analyser.
Le marteau ainsi, s'arrêta lui-même. Il y eut un bruit terrible et je sentis même les bras de Garm trembler tant sa propre attaque était forte et tant sa propre défense (qui était sa propre attaque) était forte. Je me dépêchai de fuir vers Rémi, la seule forme chaude encore en vie et de taille normale. Nous étions encore protégés par le nuage de brume que Garm parvenait peu à peu à dissiper. J'avais l'impression qu'il arrachait du tissu. Rémi était parvenu à résister à l'assaut de ses adversaires sans aucun problème. Et en plus de cela, il était collé contre le mur. Mais de la part d'un gars qui était parvenu à battre un adversaire armé d'une défense en acier et d'une arme incroyablement dangereuse, vaincre ses nombreux adversaires sans une marge de manœuvre devait être du gâteau. Spèce de monstre, oui.
Nous avions deux bonnes nouvelles et une mauvaise. La première était que tous les sbires étaient étalés par terre, sans un geste. On n'aurait plus à s'occuper de ces petits merdeux, et je n'avais reçu de que blessures mineures (tout devant le marteau de Garm semblait être des blessures mineures de toutes façons). Mon épaule me faisait souffrir à cause de la morsure non loin mais elle ne parvenait pas à réduire mes mouvements. Juste que pour des gestes amples, il me fallait endurer une douleur sourde en retour. La mauvaise nouvelle, c'était que Garm était toujours là, et que... ben... il dépotait quoi. L'imaginer et le voir en action, c'était autre chose. J'avais pensé qu'avec un seul de ses coups, il pourrait me réduire en purée. Grâce à lui, j'en avais maintenant la confirmation. Même si je parvenais à bloquer avec mon panneau de signalisation, je m'écraserais contre le mur à moitié mort. Sa puissance de frappe était exceptionnelle. Même en pleine possession de mes moyens, je ne pourrais pas le vaincre. Heureusement, j'avais un Rémi Soral avec moi, chargé de bonnes idées. Mais tout de même, mes portails ne pourraient pas englober toute son arme (enfin, ça dépendait de sa position) ce qui me poserait de sérieuses difficultés à la contrer. Mais ce serait sans compter comment avancera mon adversaire après un coup, comment il bougera sa tête, etc. C'était difficile d'utiliser mes portails pour arrêter un gros objet comme ça, plus large qu'eux. La seconde bonne nouvelle, c'était que j'avais une idée du tonnerre pour en finir avec cette enflure. J'en fis part rapidement à Rémi Soral, alors que le marteau s'agita à moins de trois mètres de nous :
« Bon, j'ai peut-être une idée. Mais pour ça, j'aurais besoin que tu le colles contre un mur. De dos de préférence mais je ne veux pas trop t'en demander. Et le Jackpot, ça serait qu'on parvienne à lui enlever cette foutue masse. »
Je préférais ne pas en dire plus, parce que je n'étais pas certain de pouvoir réussir ce que j'espérais et parce que c'était assez ridicule. Et en plus, il me le fallait effectivement contre le mur, une condition difficile. Mais je parlais à un faiseur de miracles, je ne me faisais pas trop de soucis.
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Lun 4 Mar 2013 - 15:01
La fumée verte qui avait encrassé l’arène le temps qu’on se débarrasse des adeptes prenait une drôle de direction. De loin, on pouvait entendre des pâles de ventilateur balayer l’immense pièce fermée. Hin hin, le spectacle était moins amusant pour les spectateurs quand ils ne pouvaient pas voir les carnages de l’arène. Même Gram, le colosse avec son arme impitoyable, s’était arrêté de bouger le temps que les ventilateurs gigantesques fassent leur effet. Peu à peu, la fumée déployée par mon compagnon se fit de moins en moins dense, et en quelques secondes, les spectateurs déments purent nous voir à nouveau. Ils émirent des petits hoquets de plaisir quand ils constatèrent que même si le spectacle leur avait échappé pendant deux bonnes minutes, voir le résultat – tous les adeptes à terre, était très plaisant. Gram pouvait aussi voir le massacre, et si on ne pouvait pas voir l’expression de son certainement magnifique visage, on pouvait être tenté de croire qu’il entrait dans une colère quelconque : ses épaules s’avançaient, son marteau gigantesque s’agitait, et il posa un pied en avant. Pour le soutenir, l’arbitre aux airs reptiliens commenta agressivement :
« GARM ! Le faiseur de cascades de sang contre deux Voyageurs talentueux ! Vous êtes gâtés ce soir mes mignons, et tous ceux qui resteraient encore dubitatifs changeront d’avis devant le carnage qui se prépare ! »
Si ce type me tombait sous la main, je l’étouffais en arrachant ses deux boules et les lui foutant dans les naseaux. Il était plus qu’antipathique, il rendait les autres antipathiques, et il devait être persuadé que commenter des boucheries dans un Royaume de merde dans un Colisée de merde était une place prestigieuse que devait lui envier la moitié de tout Dreamland. Je le remercierai à ma manière de m’avoir fait participer contre mon gré dans des combats à mort afin de ravir toute la famille. Il n’apprécierait certainement pas ; je devrais demander plus de conseils à Fino, il savait comment remercier les gens en faisant en sorte qu’ils n’aient plus jamais envie d’approcher de quelqu’un après de peur d’être frôlé. Mais bon, à nous deux Garm. Et après, on s’occuperait de ton successeur, on clôturerait ainsi les trois manches promises, et on nous laisserait partir. Si les gens d’ici étaient du genre à placer un tant soit peu d’importance dans le terme « promesse ».
Ce fut Garm qui chargea en premier : il en secouait presque tout l’arène, et il n’était pas aussi lent que sa stature voulait faire croire. Je tapai quand même sur le dos musculeux de Remi pour l’encourager avant de m’éloigner de la trajectoire prise par le mastodonte. Malheureusement, Garm avait une énorme arme qu’il tenait de mon côté. Il fouetta une partie de l’arène en cherchant à me toucher, et seule une roulade me permit de rester sur Dreamland quelques secondes de plus. La puissance du coup vit voler mes vêtements derrière moi. Je me relevai, secouai la tête pour enlever les grains de sable (poussière?) qui en avaient profité pour s’y fourrer, et fonçai déjà à l’assaut de Garm. Soit on visait ses couilles, soit on visait sa tête. Malheureusement, impossible de connaître la longueur de ses jambes à cause de son espèce de tablier/jupe cradingue, et on ne pouvait pas savoir si son étrange couvre-chef servait à quelque protection pour sa tête. Visons tout de même la tête, et on improviserait après. Malheureusement, Garm était rapide, et même si on ne voyait pas ses yeux, lui devait bien voir tout de même. Une de ses mains lâcha son arme et vint me frapper aussi sec. Seul mon panneau en défense me permit de m’en sortir sans trop de dégât. Le coup était tout de même mastoc et je fus envoyé à trois mètres en arrière avant de réatterrir en laissant deux traînées sur le sol. Mes bras étaient paralysés par le choc du coup. Ouh merde, il fallait vite le mettre hors-combat. Mes bras étaient déjà fatigués de manier le panneau lourd contre des adversaires possédant une force et une résistance peu propices aux longs affrontements.
De son côté, Remi n’avait pas le temps de faire quoique ce soit et de sortir un objet magique de sa petite besace ensorcelée : il était harcelé par Garm qui cherchait à le coincer contre la paroi du terrain. Il était presque en position pour que je fasse mon coup spécial. Je fonçai aider mon partenaire, panneau à la main. Rémi Soral réussit à esquiver un bras massif du gros bourrin. Il tenta une contre-attaque sur ledit bras, mais ça n’eut presque aucun effet, de ce que je pus voir. Rémi s’avança encore et envoya un coup d’une puissance étonnante sur la jambe du titan. Celui-ci eut enfin une réaction et il se laissa tomber presque en avant, sur un pied et un genou, mais sa revanche fut terrible. Il balaya de son avant-bras le Voyageur adepte des arts martiaux, ce qui fit s’envoler Rémi comme un fétu de paille. Le temps que Garm ne se relève après son coup salué par un public déchaîné, j’étais déjà dessus : j’avais effectué un bond sur sa jambe pliée, sur son dos, sur son épaule, et je lui envoyai un magnifique swing du panneau à la hauteur de sa tête. Il y eut un choc extrêmement grave, et je sentis que malgré la musculature du géant, celui-ci avait bien reçu la patate dans la gueule. Il n’en tomba pas à terre pour autant mais il fut assez sonné pour me louper quand il me tenta de me faire déguerpir. J’atterris près de mon partenaire et lui dis :
« Rien de cassé ? _ Pas plus que lui. _ Comme tu dis. _ Ton plan marche toujours ? _ Ouais. Faut le coller contre le mur ou le sol. Il me faut sa nuque. »
Je comptais sur ma force pour le mettre à terre, en espérant que sa peau solide comme du roc ne m’empêcherait pas de donner le coup de grâce. Garm était debout à nouveau, son arme prête à frapper, n’attendant plus que des moustiques pour s’y faire empaler. Le public scandait le nom de leur héros, et sautait quasiment debout en poussant à certains moments des cris hystériques. Plus malsaine comme ambiance... La dernière fois que je m’étais senti aussi mal rien qu’en me tenant debout, j’étais dans les recoins sombres de Relouland, où les comptables dépressifs étaient prêts à vous tuer si vous aviez le moindre stylo qui pourrait leur servir, et qui vous faisait écrouler sur vos têtes tous les documents administratifs qui vous concernaient.
Garm chargea une nouvelle fois. Mais au lieu de se contenter à faire le bœuf et attendre tranquillement que nous nous retirions de sa route, sa masse terrible frappa déjà, cette fois-ci du côté de la lame affûtée pleine de rouille et de sang séché. Elle frappa très vive, dans un élan vertical, aidée par la gravité, et il s’en fallut de peu pour que Rémi fut explosé/tranché en deux/etc. Le choc retentit encore une fois dans toute l’arène, des gerbes de sable et de roc furent éjectés des côtés où la lame avait frappé, et nous deux foncions vers le géant, pleins d’énergie. Il se dépêcha de récupérer son arme, et de frapper d’un poing pour se défendre en attendant qu’il eut retrouvé une position confortable et mortelle pour ses adversaires. Maintenant préparé, j’esquivai le poing et lui envoyai une bonne patate du panneau dans les genoux. Déséquilibré, il fut parfait pour se recevoir le coup de poing de Rémi en plein dans le ventre après que celui-ci eut sauté. Le géant recula quelque peu sous l’impact de l’attaque combinée (et en quoi était fait ce fou furieux de Rémi?!), mais il se ressaisit bien vite. Bien trop vite. Malgré la vitesse et les réflexes de Rémi, celui-ci ne put rien faire quand des énormes doigts dégueulasses l’agrippèrent au poignet, et le jetèrent rapidement avec une force incontestable à l’autre bout de l’arène. Là, il avait dû morfler. Ce fut à mon tour de me jeter sur le géant, sauter et lui administrer un coup de panneau dans la gueule. L’attaque fut moins puissante que la dernière fois, elle fit quand même de l’effet. Je sautai par-dessus un bref coup de pied et recula. Garm n’était pas un adversaire facile. L’arbitre déjà saluait la puissance de leur champion, sa résistance à toute épreuve, et les têtes qu’ils feraient sauter comme un bouchon de champagne secoué.
Je me retrouvai une nouvelle fois avec un Remi qui saignait de la tête. Je lui demandai s’il allait toujours bien, et il me répondit que non. Je constatai en même temps qu’il m’avertit qu’il venait de perdre l’usage de son bras droit. Une blessure pareille, pour un adepte du corps-à-corps, était cruelle. Le poignet de Rémi était boursouflé, rouge, et certainement douloureuse. Et évidemment, plus qu’handicapante. Malheureusement, on n’avait pas le choix : il fallait se battre ou c’était la mort. L’illusion du choix selon les coins dangereux de Dreamland. Mon idée pouvait encore se faire, et il ne resterait plus qu’un seul round, un petit combat à faire et les dangers étaient écartés. Normalement. Il fallait juste croire aux paroles d’un arbitre devant gérer un public déchaîné, et croire que le dernier combat ne serait pas encore plus difficile que celui de Garm. Bon, il fallait à tout prix le coincer contre le mur. Et le coco y était presque. Il était du genre à charger ses adversaires, à ne pas se mettre en position défensive. Rémi et moi reculions sans se parler, par instinct. Le mastos allait arriver vers nous sans même l’inciter, et il ne soupçonnerait aucun piège. Il devait nous voir comme des rats coincés, incapables de faire autre chose que mordiller sa chair. En cela, il n’avait pas tout à fait tort. Mais le but, c’était de mordre au bon endroit.
Une nouvelle course de Garm accompagnée par les chahuts de la foule. Il n’y avait pas besoin d’y mettre du sien pour imaginer une onde de choc de poussière se soulever à chacun de ses pas. Une nouvelle fois, nous évitions son attaque qui explosa le mur derrière nous. Et comme une paire de jumeaux, nous nous retournâmes en même temps. Remi y alla au coude après un mouvement particulier. Garm n’eut pas le temps de se retourner lui aussi qu’il se reçut en plein dans le bide une puissante attaque de l’albinos karatéka. Le mastodonte ne semblait pas avoir été blessé d’aucune manière, mais il recula encore d’un pas sous le choc, et il était maintenant contre le mur. C’était à moi de jouer maintenant.
Je courrais vers le monstre, et surtout, fit tourner mon arme entre les doigts, pour qu’au lieu de présenter le panneau arrondi, je fonçai avec la tige en avant. Je ressemblais maintenant à un spartiate qui s’apprêtait à crever un géant. Une magnifique vision. Pour les observateurs tiers, évidemment, j’étais loin de posséder l’esprit guerrier, et aucun courage épique ne me caractérisait. Je m’étais fait emprisonner comme une merde par une sorte de reptile, et j’étais obligé de me plier à ses règles pour ne pas crever. Les fous furieux virils pouvaient encore crier que ça avait une certaine classe, que ça renvoyait à un Maximus intemporel. Et bien eux, je les envoyais aussi se faire foutre. Garm pouvait faire gicler ma cervelle en appuyant sur mes deux oreilles très fort, ou me faire rentrer dans le mur même si je n’avais pas le pouvoir adéquat. Et je n’avais aucunement choisi d’être ici ; je voulais juste passer une soirée tranquille, et je servais de divertissement pour des tarés.
Cela ne m’empêcha pas de sauter vers Garm avec une sorte de hurlement épuisé, comme un tennisman blessé. Je fis alors un coup d’estoc avec la tige de mon panneau de toutes les forces qui me restaient, en plein dans le cou de Garm. Pas sa tête, pas ses couilles, juste son cou, pour le noyer dans son sang. Et avec un mur dans son dos, je pourrais le coincer avec le pouvoir de mon arme afin de l’épingler contre l’arène, et dévaster encore plus son cou dès qu’il tenterait de s’échapper. Malheureusement, l’attaque ne fut pas assez forte, et entailla à peine la gorge. L’attaque eut de l’effet, c’était certain, car Garm se plia presque en deux sous le choc de l’air qui manquait soudainement. On le serait pour moins que ça, vous me direz. Mais j’y avais presque été. J’avais presque réussi. De suite, j’ordonnai à Rémi :
« FAIS-LE TOMBER, MERDE !!! »
Rémi se ne fit pas prier et se dépêcha de faire tomber le titan en s’attaquant derrière les genoux de Gram. Je retombai sur le sol tandis que mon compagnon effectuait un enchaînement de coups violents sur un Garm étourdi. Je créai de suite une paire de portails, tandis que notre adversaire commun tombait enfin contre le sol, sur le ventre. Je passai par une des portes et me trouvai soudainement à trente mètres de haut. Je réalisai soudainement une chute, mon panneau prêt, et j’effectuai le même coup avec pour élan supplémentaire la gravité qui m’attirait contre le sol. Mes jambes n’allaient pas aimer, mais c’était un sacrifice nécessaire. La nuque de Garm m’attendait, elle était là, bien visible. En tirant sur mes hanches, je mis en bonne position. J’approchai très vite, je ne savais pas si je réussirais à contrôler ma force et…
Il y eut un bruit dégueulasse, un beuglement monstrueux sortant de la gorge de Garm qui se noyait déjà dans son sang. Mon panneau avait traversé par deux fois la peau du titan, et était fortement planté dans le sol. Rémi et moi attendions une trentaine de secondes, le temps que Garm gigote sur le sol, tente de s’arracher de mon panneau bien accroché, y parvenir en puisant dans ses ultimes forces, mais pour mieux retomber juste après, dans un râle profond qui me fit froid dans le dos. Le corps s’affaissa dans un grondement lourd. T’es mort, Garm. Et ça m’arrache même pas une pinte de tristesse.
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Surnom : Le Ed Free Messages : 2785 Date d'inscription : 27/05/2010 Age du personnage : 34
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.] Lun 4 Mar 2013 - 15:04
Je récupérai mon panneau, et s’éleva dans l’arène une ambiance encore plus sombre et plus délétère qu’avant. Bien plus bruyante aussi, et je ne croyais pas ça possible. Les spectateurs étaient debout, ils hurlaient, aussi fascinés par la mort de l’un de leur champion que par la résistance des deux Voyageurs. Même l’arbitre ne semblait pas croire ce qu’il voyait et méditait tranquillement sur la perte terrible de Garm qui devrait lui faire quelques tournées d’embauche de troll monstrueux de sa carrure pour le remplacer. Ses yeux révulsés ne laissaient pas de place à la joie ; le show continuait, mais il devenait cher. Garm n’était pas n’importe qui ; même s’il n’était pas le plus puissant de tous les compétiteurs, il avait une réputation terrible qui assurait salle comble à chaque fois qu’on le promettait. De voir un tel symbole déchiré par deux Voyageurs rendait fou tous les spectateurs, que seule la promesse d’un combat violent pour conclure empêchait de sauter par-dessus la barrière pour venir se joindre au massacre. Il leur semblait de plus en plus intolérable de rester simple spectateur alors que leur sang bouillait dans leur veine. Je me tenais prêt à les recevoir sur le champ, alors que les plus intelligents d’entre eux entamaient des slogans de mort à notre égard.
« LEUR TÊTE ! LEUR TÊTE ! LEUR TÊTE ! LEUR TÊTE ! LEUR TÊTE ! _ A MORT, LES VOYAGEURS !!! QU’ILS CREVENT !!! _ OUAIS, LEUR TÊTE !!! _ ON VEUT QU’ILS TOMBENT !!! LEUR TÊTE !!! _ A MORT !!! A MOOOORT !!! »
Quelle ambiance charmante. L’arbitre cherchait un moment où les cris se feraient plus calmes afin e prendre l’initiative, mais il sous-estimait la rage qui habitait leur corps, transformant l’arène en chaudron survolté d’intentions meurtrières. Et moi, j’étais évidemment au milieu de la cible. Je supposai qu’à chaque fois que je partais quelque part, en mission, c’était exactement ce genre de scène que Shana s’imaginait et lui faisait craindre le pire. Pour une fois, elle avait raison de s’y faire. Le seul avantage à ce brouhaha gigantesque et désireux de tuer quelqu’un d’innocent était de stopper la venue du dernier combattant, et ainsi de nous permettre à nous autres, pauvres crétins de Voyageurs, de souffler quelque peu dans ce sarcophage de tension. Et évidemment, il fallut que le lézard y mette du sien en imposant lui-même sa voix par micro qui jaillit à toute puissance dans toute la salle :
« FERMEZ-VOS GUEULES, BORDEL DE MERDE !!! » Les enceintes surchargées émirent une plainte sonore et aiguée qui achevèrent de faire naître un silence quasi-respecté.« Vous les haïssez, hein ? Vous voulez les voir étripés ? J’ai une bonne nouvelle pour vous, le patron a vu le combat et il a décidé que son héraut irait lui-même s’occuper du troisième tour ! »Il laissa planer un suspense vu que personne n’avait compris ce que voulait dire « héraut », ce qui laissa un silence trouble qui enflait doucement et qui n’attendait plus qu’à être éclaté :« JAROOOOOOOOOOTTHHH !!! »Ce fut l’explosion. Tous les gradins eurent la même réaction : un hurlement qui en disait long, où l’on pouvait trouver du respect, de la joie sans borne, ainsi qu’une certaine frayeur. L’arbitre, encouragé par un public plus qu’enthousiaste, continua d’une voix en plein délire :« Le seul Voyageur de notre Colysée, assez puissant pour rivaliser avec des membres de la Ligue S, d’une puissance incommensurable, impitoyable, le bras droit du grand patron ! Il ne descend que pour les grandes occasions, et personne n’a jamais réussi à le toucher ! C’est l’Archi-Diable qui rentre ! »
Je regardai Rémi du coin de l’œil, voir s’il était à son aise. Parce que mon moral venait de chuter. Tu m’étonnais qu’il me promettait de survivre à trois rounds. Le dernier était impossible, c’était tout simple. On allait se battre contre le plus grand guerrier de l’arène, et il devait flirter avec le très haut de la Major. Bien loin de mon niveau ou de celui de Rémi. Mon cœur s’alourdit dans ma poitrine, et espérais que l’autre blaguait, que e type en face n’était pas aussi fort, que ce n’était qu’une esbroufe quelconque afin de rendre euphorique un public facile. Mais la folie qui s’échappait de la voix ne semblait pas mentir, et se servait au contraire des hauts-fait du Jaroth comme argument marketing imparable. Je soufflai à Rémi de faire attention. Mais il n’allait pas bien, et moi non plus. Fatigués, épuisés. On avait encore de la réserve, mais je parierais pas sur nous. Deux Voyageurs de force lambda face à un type surpuissant. Comment n’avais-je pas soupçonné que le dernier combat serait insurmontable ? Quel petit con, dire que j’avais de l’espoir contre Garm. Je dis rapidement à mon partenaire qu’on ne pouvait plus rester là, qu’il fallait fuir, qu’on ne pourrait pas rivaliser avec la brute en face. Mais où trouver un moyen de s’échapper ? Les murs étaient imperméables à mes portails, il n’y avait aucune autre sortie que les herses qui laisseraient échapper un nouveau monstre d’une force phénoménale. Où est-ce que je pourrais sortir ? Où était cette issue divine ? Existait-elle ? La réponse était non. Les types de ce Colysée avaient de sacrés gars à balancer dans l’arène, ils étaient expérimentés, et ils ne feraient aucune erreur idiote. Je fouillai tout l’arène, le plafond, à la recherche d’une issue introuvable. Et malgré mon envie de m’échapper, la terreur qui me prenait aux tripes m’empêchait de considérer avec réflexion les différents éléments qu’il y avait autour de moi.
Et soudain, une herse, à une trentaine de mètres, s’ouvrit doucement tandis que des centaines de spectateurs tambourinaient chaque seconde qui passait, chaque centimètre de chaîne qui soulevait la lourde porte. Le manque d’éclairage flagrant nous empêcha tout bonnement de distinguer l’adversaire. On ne nous aurait pas prévenus qu’on n’aurait pas devinés qu’il y en avait un de caché, dans la pénombre du couloir. Je me tins sur mes gardes, ravalant ma salive, prêt à défendre chèrement ma vie si je pouvais proposer un prix qui embêterait le portefeuille métaphorique de ce Jaroth. Je sentais tout de même qu’on était mal. Rémi n’était pas au top de sa forme, moi non plus, et une petite voix agaçante me bourra le fion en me soufflant que le fait d’être fatigués ou non ne changerait rien pour le monstre en face. Notre nombre aussi d’ailleurs : qu’on fut cinq, dix, vingt, de la même puissance que la mienne, et on serait soufflés d’une seule attaque.
Ce ne fut qu’une fraction d’aura, une sorte d’éclair rapide, un mouvement vif déjà vestige, et je me souvenais d’un habit rouge comme le sang qui flottait derrière la vitesse. La seconde d’après, j’étais encastré dans un mur de l’arène, à cause d’un coup si puissant que je ne m’étais pas senti volé, et que quelques organes intérieurs rendirent l’âme et me firent cracher du sang. Derrière le masque de la surprise, des côtes brisées, de la douleur ahurissante et des espoirs de survie qui s’envolaient, je pouvais voir que le même sort avait été réservé à Rémi, qui tombait sur le sol après avoir reçu un coup qui l’avait envoyé valdinguer contre le mur et y avait laissé quelques fissures. Il n’en fallut pas plus pour que la foule acclame comme des déments, et que l’arbitre surenchérit férocement, sautant de joie en pointant d’un doigt accusateur les deux victimes de spectacle ignoble. Au centre de l’arène, sans qu’on ne puisse distinguer ses traits, une sorte de Voyageur démon occupait l’espace. Je ne voyais pas son visage, et je ne désirais pas. J’avais juste compris en un échange de coups qu’il était beaucoup trop fort, beaucoup trop puissant. Le lézard (qu’on lui arrache son micro), commentait d’une voix presque enrouée :
« Et là, l’Archi-Diable ne faisait que s’amuser ! Il va jouer, mes chatons ! Regardez tous ! Une puissance proprement insurmontable ! Qui veut encore parier sur les deux Voyageurs, hein ?! Il a suffi d’une moitié de seconde pour les voir à terre, rendant l’âme ! »
Et beh, tout ce que j’avais envie d’entendre. Je réussis à me remettre en position, et je vérifiais que Rémi fasse de même de l’autre côté. Je ne pouvais rien faire avec mes portails : il était beaucoup trop rapide. Le seul qui pouvait encore abattre des cartes était Rémi, mais il était en pire état que moi. Il avait certainement des foules d’objet qu’il pourrait sortir de sa besace magique, mais qu’est-ce qui pourrait être utile face à un être si supérieur physiquement ? Le fou furieux au centre du stade ne faisait aucun signe d’avoir remarqué que nous nous étions tous les deux relevés. Effectivement, il jouait. S’il avait voulu, il nous aurait explosés tous les deux en un rien de temps. Il occupait le public, son maître, il jouait un rôle. Il ne serait pas le bourreau lambda, puisqu’il n’était pas sur n’importe quel échafaud. D’ailleurs, regardez juste comment il portait cette cape rouge, comm…
Il avait suffi d’un clignement d’yeux pour que le diable disparaisse. Je me préparais déjà à recevoir un coup (sans préparer ma défense, c’était ridicule au vu des circonstances, je n’avais pas le temps). Rémi reçut une autre offense, proprement invisible, qui le fit valser sur quinze mètres. Par réflexe, j’actionnai des portails pour me défendre, un devant, un à gauche, au hasard. Jaroth attaqua sur la droite. Ce fut à mon tour de m’écraser sur le sol en sentant le coup de poing si rapide que j’avais l’impression de sentir le sol sous mon ventre avant la douleur écrasante. Beaucoup trop puissant.
Je respirais très mal ; des bulles de sang se formaient au niveau de ma bouche. J’avais l’impression que mon ventre était enfoncé à deux endroits différents, que ma colonne vertébrale était proprement brisée. Plus un geste de possible. Rémi… je ne savais pas où il était. Jaroth, encore moins, et j’espérais que je ne le reverrais plus. Il me restait trois paires de porte à utiliser, pensais-je dans un souffle. Mais où s’enfuir ? Comment faire ? C’était la mort, là, tout simplement. J’avais souvent frôlé la fin de ma vie de Voyageurs, mais jamais elle n’avait parue aussi proche, ou plutôt, jamais, face à un danger plus que terrifiant, je n’avais eu aussi peu de marge de manœuvre. Normalement, je pouvais fuir. Mais ici, c’était plus qu’un luxe : quelque chose d’aussi rare que précieux. Et presque légendaire. Voilà Ed Free, tes limites sur un plateau d’argent et de rouille. Ma vie ne valait pas tant de choses que ça, finalement, vu l’OPA que Jaroth effectuait.
Je me relevais tout de même une nouvelle fois. Jaroth était à peine à quinze mètres. Je ne voyais toujours pas sa gueule. Sur ma droite, Rémi ne donnait déjà plus de signe de vie : sur le ventre, contre le sol, la gueule en sang, il était vanné. Terrassé sans rien n’avoir pu faire. Il n’y avait plus que moi contre Jaroth. Autant dire, rien du tout. Je n’attendis pas qu’il se déplace avant d’agir. Je tentais une solution désespérée à laquelle je ne prêtais pas tant de foi que ça : je créai un portail sous la terre, ainsi qu’un autre sous mes pieds. En gros, je me créai une petite plateforme que je fis voler à dix mètres de hauteur. J’étais maintenant hors d’atteinte, en l’air, dans l’arène, reposant sur du vide, ou plutôt, sur de la terre… Enfin, c’est ce qu’un optimiste penserait. Je le sentis arriver, je sentis le coup, l’éjection de ma plateforme artificielle, et enfin la douleur. Puis le sol. Et la douleur, à nouveau. Et cette fois-ci, je n’avais plus les forces de me relever. L’impact avait été si puissant qu’il résonnait encore dans mes oreilles, tel un claquement de fouet. Deux dents se ballotaient dans ma mâchoire.
Non content de m’avoir esquinté comme jamais, ses coups avaient fini par m’épuiser. Je respirai comme un bœuf, mon ventre était en ébullition, et je ne voyais presque plus rien. Si Jaroth ne paradait pas devant ses deux victimes à terre, le flot d’éloges venant de l’arbitre le fit pour lui. Mais si j’entendais ce qu’il disait, je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus. La peur commença à m’envahir à nouveau, face à cet adversaire immortel, qui aurait pris Goliath pour taper sur David. Pas la possibilité de s’enfuir. Ou alors, en fait, si. Tout puait dans cette arène. Tout. L’air était renfermé dans une immense coupole. Ça sentait la sueur, le sable pourri, le sang, bien entendu. Et un soupçon de fumigène, déployée par Rémi. Mais la fumée qui piquait les yeux n’était plus là depuis longtemps. Pourquoi, déjà ?
« Rémi ! Une fumigène ! »
La brièveté de ma phrase était à mettre en parallèle de la détresse de ma situation. Je ne sus pas si celui-ci avait eu la même idée, car toujours allongé au sol, avait déjà la grenade dans la main et s’apprêtait à la balancer. Il avait des réflexes de dingue, ce mec quand même. Avant que Jaroth n’ait l’idée de nous achever, ce fut le retour de la fumée verte si pratique qui s’élevait tranquillement vers le plafond. Le Voyageur musclé eut même l’heureuse idée de donner un coup dans la grenade afin que Jaroth ne s’en empare pas avant qu’elle n’ait rempli son office et ne la lance quelque part où elle ne ferait pas de mal. Cependant, ce fut Rémi qui se reçut un tel coup de pied dans les côtes qu’il en cria presque, tandis que ma paranoïa me dit qu’elle avait entendu des os de cassés dans le processus. Je la fis taire d’un claquement de langue, car je voulais être concentré, dans cette fumée qui commençait à me faire mal aux yeux et à m’irriter la peau, sur des bruits de ventilation. Des bruits de pales qui tournaient afin d’aspirer la fumée, exactement comme elle l’avait fait précédemment contre Garm.
Et miracle, je l’entendis. L’arbitre, ou d’autres organisateurs quelconques, n’avaient pas attendu longtemps afin de remettre la ventilation en fonctionnement afin de déjouer les tours de Rémi qui empêchaient tout bonnement d’apprécier le spectacle. J’entendis de grands bruits d’air qu’on aspirait, un bruit de fond grave et ténu, et je voyais aussitôt où la fumée se dirigeait, vers que conduit caché. Je tentais de créer une paire de portails entre moi et derrière cette grille. Je crus pleurer quand je me rendis compte que oui, je pouvais. Toute l’enceinte était magique et imperméable, chaque mur…Mais pas une petite grille bien cachée. Je me dépêchai de courir vers la dernière position connue de Rémi, tandis que la fumée se densifiait encore et me faisait cracher quelques larmes. J’entendais tout proche de moi un Archi-Diable qui fouettait dans le vide tellement fort qu’il faisait disparaître des mètres cube de fumée en quelques secondes. Mais avant qu’il ne réussisse à me trouver, j’étais prêt du corps de Rémi, et je nous faisais plonger dans le portail salvateur, tous les deux à moitiés morts. Et nous voilà dans des conduits d’aération, et j’effaçai déjà les portails d’un Jaroth qui semblait pouvoir les déceler. Nous étions en vie. Esquintés, mais en vie. Mais pas forcément tirés d’affaire pour autant.
C’était un énorme conduit, il fallait le dire : je n’avais pas besoin de ramper pour le traverser. Je tentai de dire à Rémi s’il pouvait avancer, et après quelques râles, il puisait dans des dernières réserves afin de progresser de lui-même. Nous pouvions tous les deux entendre depuis notre position les spectateurs enragés, attendant que la fumée se dissipe (fumée qui venait vers nous, évidemment), et qui pourraient bientôt goûter à une fourberie qu’ils n’attendaient pas : une fuite, toute bête. Et ils penseraient certainement aux tuyaux d’aération rapidement, d’où la nécessité de prendre la poudre d’escampette rapidement, et d’attendre par miracle la fin de cette nuit atroce. Il y avait deux couloirs métalliques qui nous attendaient, et entendant le bruit des pâles, nous décidions d’avancer vers elle., puisqu’elle menait logiquement vers la sortie.
Le ventilateur était de belle taille, presque un mètre cinquante, et tournait si vite que ses pâles ne laissaient qu’une traînée uniforme et grise. On ne voyait presque rien, et les seules lumières provenaient de grilles quelconques qui éclairaient faiblement les conduits où l’on avançait. Sans attendre que les organisateurs n’arrêtent les pâles dès que la fumée serait dissipée dans l’arène, je créai une paire de portails, la toute dernière, afin de traverser cet obstacle. Je n’avais plus les forces pour faire autre chose de toute façon ; s’ils nous retrouvaient, ils pouvaient nous achever sans aucun problème. Et puis, qui savait ? Peut-être qu’ils trouveraient l’endroit où nous étions cachés avant même d’arrêter la ventilation, et dans un souci de nous coincer, continuerait à faire tourner le ventilo pour nous bloquer le passage. De toute façon, nous étions quasiment sortis : je n’avais pas utilisé mes dernières portes pour seulement avancer de deux mètres, de quoi éviter les pâles : nous avions considérablement avancés en même temps, proche du mur extérieur, et Rémi défonçait déjà la grille de son poing. Par contre, mon pouvoir était à sec, ce qui me terrifiait encore plus. Je détestais ne plus pouvoir utiliser mes portes, nan, je haïssais ça.
Nous sautions tous les deux dans la rue, et je respirai à nouveau un air soi-disant pur ; comparé à celui de l’arène, tout était parfaitement sain, même les grands boulevards parisiens ou tokyoïtes. Il faisait frais, en fait. Mais rester près du bâtiment qui nous avait piégés n’était pas une excellente idée. Tous deux, marchant clopin-clopant, les bras sur les épaules de l’autre tant nous étions défoncés, nous nous dépêchions de traverser des rues, et de rentrer dans un bâtiment quelconque pour s’y cacher. C’était un restaurant « Hoobs », où les yeux dessinés du hibou en symbole de la chaîne ne laissait aucune place à l’imagination face à la politique marketing de l’établissement, surtout quand on connaissait Luxuria : les serveuses avaient ce qu’il fallait là où il fallait, et la carte des desserts prévoyait plus qu’une glace deux boules ou un banana split. En tout cas, nous mangeâmes tranquillement, la gueule en sang, attendant un réveil qui ne vint en ce qui me concernait qu’une heure et demi plus tard.
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Sujet: Re: Blood And Sand [Quête en duo avec Remi S.]