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Sujet: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Lun 26 Nov 2012 - 0:04
Elle poussa doucement la porte en bois. Ses doigts glissèrent le long des motifs floraux et animaliers ciselés au creux de la matière, traçant dans l'épaisse poussière blanche de longues marques sombres. De ses lèvres tremblantes s'échappa un soupir. Ses yeux se fermèrent doucement, tandis qu'elle prenait une profonde inspiration. L'endroit sentait la poussière, le soleil et le passé ; le sien, entre autre. La lumière matinale éclairait les vitrines rendues translucide par le temps, donnant à la pièce un aspect fantomatique et enchanteur. Le simple mouvement de la porte avait envoyé valser sous le soleil une multitude d'étoiles légères, dansant en un tourbillon fantastique. Son pied se posa dans la couche duveteuse et grise qui recouvrait le sol. C'était doux, chaud, ça lui chatouillait le pied et un frisson parcourut son corps alors qu'elle lançait sa seconde jambe dans la salle. Elle se tenait désormais debout, face aux fenêtres lumineuse, les bras le long du corps, immobile et silencieuse, dans ce qui fut un jour la boutique qu'elle chérissait tant. Etagères, comptoir et même quelques articles entreposés ici sous quelques draps, tout était là tel qu'elle l'avait laissé deux ans auparavant, la poussière en plus. Elle se laissa tomber sur le sol, soulevant une myriade de nouvelles particules lumineuse dans les airs. Elle toussota, la main devant la bouche, secouant la deuxième devant ses yeux. Avant toute chose, avant la moindre décision, elle devait d'abord nettoyer tout ça, ou elle allait mourir étouffée.
L'odeur était fraiche, l'air doux. Où avait-elle encore atterri ? Elle ouvrit prudemment les yeux, méfiante, pour découvrir une myriade de troncs en face d'elle. Des arbres, encore des arbres. Des arbres absolument partout. Encore une fois, elle se retrouvait dans une forêt, mais cette dernière était très différente de celle du Royaume des Fruits. Des branches hautes, du feuillage sombre et des troncs massifs, ils se dégageaient ici une sorte de majesté, de puissance qui imposait le silence à la jeune Voyageuse. Elle resta debout, les yeux levés vers ce ciel qu'elle ne voyait pas, caché par la le feuillage dense. Les pieds dans la mousse épaisse recouvrant le sol humide, immobile, silencieuse elle respira profondément. L'air était frais et la tranquillité du lieu était telle qu'elle pouvait entendre la vie grouillait dans les branches, vaguement inquiétante. Finalement, elle s'étira dans un gémissement et commença à avancer parmi les immenses végétaux. Dreamland, demeure infinie des songes, le monde qui accueillait chacune de ses nuits, lui tendait à nouveau ses bras de merveilles et d'horreurs. Elle ne savait pas encore très bien quel rôle elle jouait ici, où était sa place et où elle devait aller, mais elle avait choisi de suivre son instinct. Chaque fois qu'elle atterrissait ici, il guidait ses pas vers une destination inconnu, un lieu dont elle ne savait rien, mais qui l'appelait silencieusement. C'était complètement fou, cet endroit était complètement fou et allait probablement la rendre folle. Le pire, dans tout ça, c'est qu'elle commençait à apprécier l'idée de perdre l'esprit, si c'était pour mieux savourer pleinement la folie délirante de ce monde. Elle soupira profondément : si elle avait su qu'un jour elle en arriverait là... D'ailleurs, comment était-elle arrivée là ? Dans son dernier souvenir, avant la forêt, elle s'était adossée un instant contre le mur de la boutique, un balais en main, contemplant le travail d'une journée passée à nettoyer tout, du sol au plafond. Elle croyait d'ailleurs se rappeler qu'elle n'avait pas tout à fait fini... Et elle s'était endormi debout, comme une cruche. Elle grommela avant d'avancer d'un pas décidé. De toute façon, elle ne pouvait pas sortir de là avant son réveil, qui, compte tenu de sa fatigue, n'arriverait pas avant un moment, à moins que la poussière restante ne s'en charge via éternuement.
Ses pieds s'enfonçaient à chaque pas dans la mousse épaisse du bois, la sensation était délicieuse et l'atmosphère du lieu était vraiment très agréable, douce comme une caresse. Elle se prit à sourire, le nez en l'air, les yeux perdus dans les frondaisons murmurantes, contemplant les tâches de lumière bougeant dans les branchages. Quelque soit cet endroit, il était magnifique. Elle était arrivée ici depuis peu, mais elle avait déjà eu l'occasion de voir maints et maints paysages fantasmagoriques, mais aucun n'avait jamais été aussi beau que celui-ci. Elle aurait pu y passer sa vie entière, à ne pas en douter, si la pensée du danger potentiel n'était pas toujours là, traînant à l'arrière de sa tête. Derrière ses lunettes et malgré leurs airs parfaitement sereins, ses yeux scrutaient chaque ombre, chaque fourré. Le danger à Dreamland pouvait venir de n'importe où et surtout, surtout, de l'endroit où on ne l'attendait pas. Alice se connaissait suffisamment bien et avait déjà eu l'occasion de mesurer ses réflexe dans le monde onirique, pour savoir que sa vitesse et son agilité n'était clairement pas au niveau des créatures du milieu. Pour avoir une chance, elle devait anticiper. Et un léger, très léger changement dans l'air, l'avertit que quelque chose était là, dans les ombres. Elle s'arrêta, immobile, les sens en alertes. Quoique ce soit, ça approchait et elle n'allait pas tarder à voir de quoi il s'agissait.
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Sujet: Re: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Lun 26 Nov 2012 - 1:16
La merde. Encore une fois, Lena avait trouvé le moyen de se retrouver dans une situation pas possible, et en y intégrant une parfaite inconnue s'il vous plaît ! Ben quoi, où était le problème dans le fait de raser à moitié le territoire des bestioles qui la tenaient en joue de leurs lances simplement pour retrouver quelques feuilles à la con ? Rien d'égoïste là dedans, je vous le jure monsieur l'autochtone. Vous pouvez bien accepter quelques hectares en moins... Pis ce serait quand même plus simple si elle poussait partout et pas seulement autour de votre campement, ça m'aurait évité de brûler vos tentes pour chercher ! Vous êtes à fond dans les reproches quand même... Assumez vos responsabilités les gars ! A peu près le même argumentaire depuis une demie heure. Accrochée comme une vulgaire poids à des pieux avec des cordes qui lui détruisaient les poignets, elle commençait à avoir le sang qui lui montait à la tête à force de l'avoir penchée vers le sol, tandis que les monstres qui les avaient capturées, elle et son alliée de fortune – si on pouvait l'appeler ainsi, car à cet instant, elle était celle qui s'en prenait le plus à la violoniste en l'engueulant pour l'avoir amenée dans cette galère, alors qu'elle n'en était en rien responsable. Une colère en soi compréhensible, mais que la voyageuse aurait bien aimé éviter, car à cause de cela elle se mangeait dans la tronches les manifestations réelles des mots de la jeune femme. Elle avait évité qu'une merde lui tombe dessus, mais n'avait pas pu pour le reste. Couverte de bleus, en sueur, exténuée, la violoniste demeurait pourtant impassible, à la recherche d'une providentielle solution pour les sortir de là. De toute manière, elle n'avait pas le choix, c'était se barrer ou finir en casse-croûte. Et Lena n'avait pas du tout l'intention d'expérimenter la sensation d'être dévoré...
***
Tout avait commencé plusieurs jours auparavant à Discoland. Ce jour-là, le célèbre royaume boîte de nuit accueillait dans ses locaux deux voyageurs qui avaient – d'après ce que lui avait expliqué Nezumi, ce qu'elle avait écouté à moitié – remporté une célèbre compétition de chant et sauvé tous les concurrents qui y participaient d'un complot, et … C'était tout ce dont elle se souvenait. Ce jour là, elle avait gardé ses lunettes au verres orangés, et avait enfilé un simple débardeur noir, un pantalon avec des chaînes pendues à la ceinture et des trous aux genoux de la même couleur, et une veste pour recouvrir ses bras. Lorsque les deux invités de marque arrivèrent, elle les salua rapidement en les observant un instant. L'un était de taille moyenne, aux cheveux châtains clairs, et s'appelait Riku Kaisuki, l'autre était une jeune femme aux cheveux bruns, plus petite que son partenaire, mais qui paraissait plutôt forte dans son caractère, ce qui fit sourire la violoniste. Elle s'appelait Hikari Nikaido. Deux noms que la jeune femme retiendrait, car elle avait décelé en eux une flamme qui ne brillait pas dans les yeux de ses camarades tous plus timbrés les uns que les autres. Protestant comme elle put, elle n'obtint pas que l'on confie sa mission à un autre voyageur du royaume et dût se rendre dès la nuit suivante dans la forêt qui bordait la zone 1 et marquait l'entrée vers la deuxième zone, là où la plupart des voyageurs se trouvaient à l'heure actuelle.
Pour cette mission, on ne lui avait pas attribué de camarades, Ethan était confiné à la garde personnelle de Nezumi, Matt avait été envoyé botter quelques culs de voleurs dans un royaume pacifique – des ennuis en perspective -, Ciara avait été appelée par son seigneur, et bien que la violoniste ne supporte pas la blonde italienne, au fond, elle aurait été rassurée de se trouver avec une alliée de sa force pour l'épauler. Enfin, William, le deuxième voyageur du royaume, avait été nommé organisateur du festival de concerts qui avait lieu au royaume discothèque. Bref, elle était seule, dans une forêt gigantesque dont elle ignorait tout. Et son calvaire n'en était qu'à ses débuts... En effet, elle avait été envoyée ici à la recherche d'une plante extrêmement particulière qui ne poussait que dans un coin précis de la forêt. Mais en dehors de l'aspect de la plante et de cet indice ridicule elle n'en savait pas plus. Ah ! Si. Elle avait appris qu'il s'agissait d'une plante dont les feuilles, une fois broyées, peuvent être mises dans une lampe et elles auront alors la propriétés de changer de couleur aléatoirement en diffusant leur parfum très particulier et agréable dans tout le bâtiment, offrant aux clients une ambiance des plus agréables. Elle était donc lancée sur cette base. Sa première nuit sur les lieux la conduisit dans la partie nord de la zone 1, non loin d'un royaume appelé le royaume des fruits, et qui, de ce qu'elle avait pu en apercevoir, portait bien son nom. La zone environnante en tout cas était couverte d'arbres fruitiers aux formes délirantes, certains conférant des capacités surprenantes, notamment une espèce de baie qui donnait à celui qui en mangeait la possibilité de voler quelques instants dans le ciel... Mais aucune trace de la plante. Bref, une nuit pour rien, si ce n'est qu'elle avait dû se fritter avec plusieurs créatures locales qui refusaient de la laisser goûter leur noble production, ce à quoi elle répondit en leur explosant la tronche. Une course poursuite, quelques dégâts, la méthode habituelle somme toute.
La seconde nuit, elle explora l'ouest de la forêt, une zone plus sombre. Dans ce coin, les arbres paraissaient avoir des yeux constamment sur les marcheurs, ce qui s'expliquait peut être par la présence réelle de globes oculaires sur leur troncs ; Elle passa la nuit à se promener dans cet endroit sordide en se demandant qui pourrait apprécier de se retrouver là, tua plusieurs monstres géants semblables à des araignées, brûla leurs toiles pour faire bonne mesure, et s'éloigna en laissant derrière elle un brasier et des cris de souffrance. Elle n'avait rien de diabolique, mais cette mission l'exaspérait déjà au bout de deux jours, et elle n'avait pas mis la main sur le moindre indice, jusqu'à ce qu'elle croise deux créatures des rêves en fuite. Elles avaient dans une petite bourse une poudre étrangement multicolore, et parlaient d'un campement au sud, priant pour avoir semé les indigènes. Ce qui en soi, même si c'était un indice capital, n'avait rien de rassurant. Parce que maintenant elle savait que le coin bien particulier où poussait la plante qu'elle était sensée trouver se trouvait au beau milieu d'un camp de sauvages sanguinaires.... Nezumi avait vraiment le don pour la foutre dans la merde ! Un peu comme un autre avec ses appels anonymes là.... Depuis qu'elle avait accepté leur proposition, elle recevait constamment des ordres de mr anonyme. En plus de se faire exploiter par le royaume onirique auquel elle appartenait elle avait trouvé le moyen de s'acoquiner avec un nouvel esclavagiste ; il semblait que Ciara et ses penchants aient quelque peu atteint la personnalité pourtant si impassible et réfléchie de la violoniste, qui avait tout d'une vraie maso avec ce travail qu'elle s'était imposée.... Finalement, la deuxième nuit de recherches s'acheva comme la première, bredouille physiquement parlant. Néanmoins, elle savait où se rendre la nuit suivante, c'était déjà ça.
***
Elle se réveilla ce matin là avec une envie de meurtre. Non seulement elle n'avait rien à rapporter à son seigneur et serait donc forcée de retourner encore une fois dans cette forêt, elle avait été réveillée par un sms de justice qui lui indiquait que Thomas Wolff avait été « recadré » après ses conneries dans le métro qui avaient obligé le groupe de Lena à intervenir ; malgré le caractère particulièrement détestable du jeune adolescent, elle espéra qu'ils ne lui avaient pas fait de mal et qu'il reviendrait intact de son séjour en détention dans le centre de l'organisation indépendante. Elle n'avait cependant pas trop de doutes, car elle savait que Justice tenait trop à ses précieux « sept » pour les abîmer.... Elle répondit qu'elle approuvait la procédure, et ensuite apprit que Tyra l'accompagnerait cette nuit là. La jeune femme eut un petit sourire. Depuis son arrivée à Dreamland, Tyra était probablement la seule personne avec qui elle avait réellement réussi à s'entendre... Il y avait eu Victor Sven à la tour des arts qu'elle avait trouvé fort sympathique, Gray Azoth l'homme aux plusieurs vies dont elle avait particulièrement apprécié la réaction à l'égard de Ciara, et enfin Nyxia Von Nachtreich, un nom des plus difficiles à retenir, mais dont elle avait eu une forte impression en découvrant sa capacité, la seule qui était parvenu à déstabiliser leur ennemi commun. Son contact avec Justice, la jeune femme blonde avait ce goût en commun avec Lena de discuter de choses sérieuses avec un décalage total... Parler politique en détournant aussitôt chaque idée dans un sens tout autre, se moquer de telle ou telle personnalité, parler d'enquêtes... Ce genre de personnes étaient rares, mais en plus, la jeune femme était elle aussi l'un des « sept », elle avait reçu un formidable don d'empathie qui lui permettait de comprendre absolument toute émotion et d'en trouver la faille. Particulièrement efficace pour les interrogatoires, c'était surtout un don formidable en amitié. Elle était donc plutôt ravie de savoir qu'elle ne serait pour une fois pas seule dans cette forêt qui commençait sérieusement à lui prendre la tête ; elle répondit qu'elle était d'accord et ensuite alla suivre ses cours de la journée. Il n'y eut pas d'évènement majeur par la suite dans le « monde réel », du moins pas dans la vie de la violoniste, et elle s'endormit le soir en pensant au royaume le plus proche de la partie australe de la forêt.
***
Lorsqu'elle ouvrit les yeux sur le monde onirique, elle se trouvait dans un petit village, qui se trouvait non loin de la zone où elle devait se rendre cette nuit là. Elle observa autour d'elle, aucune trace de Tyra, optant pour la pensée qu'elle la rejoindrait plus tard, elle s'avança dans la forêt après avoir demandé aux habitants la direction à prendre pour se rendre au campement de la tribu des plantes vertes, le clan qui gardait jalousement pour lui l'emplacement des lumino feuilles que recherchait la voyageuse. Suivant les indications d'un petit vieux qu'elle remercia d'un hochement de tête, elle s'engagea sur un chemin boueux, passant difficilement entre les arbres, jusqu'à atteindre une sorte de falaise, qui donnait sur une grande clairière, d'où s'échappait les bruits significatifs d'un lieu de vie. Se couchant au sol, elle rampa jusqu'à atteindre le rebord du monticule rocheux pour observer l'endroit. Là, en bas, un campement comptant plusieurs dizaines de tentes en peau de bêtes dont la jeune femme ignorait le nom où l'aspect d'origine, mais dont elle put néanmoins appréhender l'odeur des plus atroces. Se promenant entre les tentes, vaquant à diverses occupations quotidiennes, des créatures semblables aux trolls de « trolls de troy » à la peau laineuse et orangée et dotée de cornes sur leur front vivaient tranquillement. Une sorte de communauté de wookies du voyage quoi... Elle aperçut soudain dans un recoin du village l'un de ces être qui portait autout de son cou une sphère brillante dans laquelle on pouvait distinguer des vieilles feuilles jaunies. Et à l'instant où la bestiole se retrouva face au soleil, le reflet qui en découla était un rai de lumière multicolore... Les plantes étaient là ! Du moins le moyen de les obtenir....
Elle avait eu son lot de batailles ces derniers temps, elle se laissa donc retomber jusqu'en bas du monticule et s'approcha du camp sous le regard médusé des autochtones qui la dépassaient tous de bien un mètre au moins, et qui semblaient tous prêts à lui sauter dessus pour la dévorer au moindre geste suspect – ses pas vers le village entrant dans cette catégorie, au grand dam de la voyageuse -. Elle s'approcha de l'espèce de shaman qui jouait avec son collier qui aurait fait des ravages à Discoland, et posa un genou en terre pour la jouer respectueuse ambassadrice, en s'adressant à lui d'une voix simple, douce, tout ça pour l'amadouer :
« Bonjour à toi.... Truc. Euh, dis-moi, j'aime bien les feuilles que t'as autour du cou, j'pourrais pas avoir les mêmes ? Je t'en emprunte juste une tonne ou deux et je m'en vais pacifiquement d'accord ? Ce serait stupide d'en arriver à me dévorer ainsi sans raison... »
Le troll sembla hésiter un instant. Peut-être n'avait-il absolument rien compris au discours de la voyageuse, qui avait fait au plus mielleux possible – c'était dire son manque total de politesse -, ce qu'elle redoutait, car dans ce cas, la seule raison de son trouble aurait été de déterminer par quel moyen il allait la tuer pour la ramener chez lui et en faire son déjeuner. Mais celui-ci leva la main pour calmer l'un de ses hommes, et répondit à Lena d'une voix particulièrement grave et bestiale :
« Tu parles beaucoup voyageuse. Nous n'ignorons pas que tes congénères sont toujours intéressés par les propriétés de nous lumino feuilles, mais jamais nous ne vous en révèlerons l'emplacement, car seuls les membres de la tribu ont le privilège de pouvoir approcher le cadeau de notre dieu. En revanche, tu m'as rappelé que c'était l'heure du repas.... A table les gars ! »
Et merde... Non seulement y avait une histoire de divinité en jeu, mais en plus ils étaient immédiatement passés à l'étape « je te bouffe ». Comme quoi éviter la baston dans le monde onirique était bien pire que de la provoquer... Anticipant tout de suite l'attaque intentée par deux monstres, elle sauta en arrière et sortit son violon appelant Alto pour jouer un volcano partition. La technique était encore peu efficace, mais elle lui donnerait le temps suffisant pour s'enfuir. Jouant la mélodie, elle projeta plusieurs notes de couleur rouge sang droit sur les tentes et le sol sous les pieds de ses assaillants, provoquant plusieurs petites explosions, sans faire d'énormes dégâts, mais suffisamment pour mettre le feu au campement et lui donner le temps de partir en courant au hasard des chemins. Le temps de réaction des plus minables des trolls lui permit de prendre une bonne centaine de mètres d'avance, mais elle le savait, avec leurs grandes jambes et leur musculature, ils auraient tôt fait de la rejoindre. Cela ne l'empêcha pas de courir à toutes jambes, jusqu'à atterrir dans une nouvelle clairière où une jeune femme vêtue d'une robe blanche et de petite taille semblait perdue dans ses pensées, occupée à profiter de la beauté certes envoûtante des lieux, mais là, c'était pas le moment. Elle hurla donc à pleins poumons en embarquant l'inconnue avec elle pour échapper aux créatures :
« Désolée de te sortir de ta rêverie, mais c'était le kidnapping où le barbecue pour trolls où tu joues le rôle de la viande ! Je pense que le choix est vite fait non ? »
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Sujet: Re: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Lun 26 Nov 2012 - 1:20
Elle sentit peu à peu la terre se mettre à trembler sous ses pieds. Elle s'accroupit, posant la paume de sa main contre l'herbe verte. Elle ne savait pas exactement ce qui arrivait, mais ça se dirigeait vers elle à très grande vitesse et ce devait être lourd. Elle se releva lentement, au loin, un bruit de tonnerre commençait à rugir. "Je ferais bien de m'éloigner de ma position actuelle", pensa-t-elle, alors qu'elle tournait les talons pour s'écarter de l'endroit. Mais ce fut alors qu'elle commençait à s'éloigner, que soudain, elle entendit une voix hurlait quelque chose, et bientôt, une fille aux cheveux verts apparut sur son chemin, lui fonçant dessus. Alice n'eut même pas le temps de faire un pas en arrière pour éviter cette furie, que cette dernière l'attrapa par la taille pour la jeter sur son dos dans un bruit mou, coupant la respiration de la voyageuse et lui arrachant un soupir étranglé.
"Désolée de te sortir de ta rêverie, mais c'était le kidnapping où le barbecue pour trolls où tu joues le rôle de la viande ! Je pense que le choix est vite fait non ?"
Entendit-elle prononcer dans son dos par la femme fusée aux cheveux verts. Ignorant ses mots, la Voyageuse de la douleur secoua la tête, tentant avec peine de remettre ses idées en place et ce, malgré le fait qu'une folle furieuse la trimballait en tout sens sur son épaule, comme un vulgaire sac à patate. Elle s'apprêtait à lui hurler de la poser au sol sur le champ, quand elle aperçut au loin un nuage de poussière. Plissant ses yeux pâles, elle aperçut bientôt de sombres silhouettes, immenses, poilus et oranges. Il ne lui fallut guère plus de temps pour apercevoir avec horreur les longues dents effilées dépassant de la bouche (ou gueule, à ce niveau elle ne savait plus trop) de ce qu'elle pouvait désormais identifier comme des trolls. Elle retint un juron fort peu délicat et se contenta d'émettre un grondement furieux. Elle venait enfin de comprendre les mots de la jeune femme qui la portait et, dans le même temps, la très probable responsabilité de cette dernière dans la situation actuelle. Situation des plus désagréable s'il en est et à laquelle elle ferait mieux de réfléchir si, comme elle disait, elle ne voulait pas finir en barbecue (non, descendre de l'épaule qui la portait n'était pas dans ses priorités, non).
Soudain, alors qu'elle se trouvait en pleine réflexion. elle sentit le corps qui la soutenait se dérobait sous elle, chutant dans le vide. La dernière chose dont elle se rappela après ça, fut un choc violent à l'arrière de sa tête, puis l'obscurité totale. Comment pouvait-on tomber dans les pommes en dormant déjà ? Sérieusement ? Mais ce ne fut pas cette question qui la frappa à son réveil, mais plutôt la douleur lancinante dans ses bras et dans son crâne, ainsi que le terrible mal de cœur agitant ses trippes. L'incessant ballotement qui agitait régulièrement son corps de gauche à droite, n'arrangeait absolument rien à son malaise. La lumière l'éblouit lorsqu'elle ouvrit enfin les yeux. Se découvrant pieds et mains liés à une épaisse branche, elle-même tenue à l'horizontale par deux des créatures qui, juste avant, les poursuivaient. Ces derniers marchaient gaiement entre les arbres, avec toute leur famille devant et derrière eux, chacun ayant l'air ravi. Effectivement, le Voyageur ne devait pas être tous les jours au menu. Néanmoins, une chose la réconfortait en cet instant de galère : elle n'était pas seule dans son malheur, car devant elle, dans la même position cruellement ridicule et inconfortable, se trouvait celle qui l'avait mise dans le pétrin. Mais Alice était furieuse, justement furieuse. Enragée contre ce monde, qui avait l'art d'amener les situations débilement dangereuse sans que rien ne soit fait pour et enragée contre cette illustre inconnue, qui avait attiré sur elle l'appétit de toute une tribu de troll. Cette rage bouillonante devait sortir et même si ça devait être sa dernière action en tant que Voyageuse, elle éjecterait toute cette colère. D'autant plus qu'elle avait une cible toute choisie pour extérioriser l'irritation grandissante qu'elle ressentait.
"Bien... C'est fabuleux... Je ne sais pas qui tu es, oui toi, là, devant. Mais tu sais quoi ? Tu m'emmerdes déjà !" un seau de matière fécale sembla se déverser non loin de l'épaule de sa cible, alors qu'Alice la fixait d'un regard furieux, ignorant totalement la progression des trolls à travers leur village "C'est pas possible d'avoir la paix ? Non ? NON ? Bien sûr que non ! Il faut toujours qu'il y'est une armée de cons pour venir me pourrir la vie dés que j'arrive ici ! Toujours ! Toujours là à faire chier, à me foutre dans la merde et à m'y enfoncer jusqu'au cou ! C'est chiant ! Chiant ! Chiant !"
Chaque mot fut ponctué par l'atterrissage de plus en plus précis de sachet en papier brun, puis de bocaux en plastique, chacun rempli d'une matière visqueuse, nauséabonde et à la couleur particulièrement répugnante. Alice ne s'arrêta que lorsqu'elle sentit un choc la secouer. Les deux trolls qui les portaient venaient de les poser brutalement entre deux poteaux, les maintenant au dessus de ce qui semblait être un foyer pour le feu. Avec un calme morbide, la jeune femme considéra les pierres noircies par les flammes et les restes d'un précédent repas jonchant le sol au milieu de morceau de bois carbonisé. C'en était trop. Sa compagne de fortune avait pris assez cher, c'était leur tour désormais. Elle remplit d'un coup ses poumons d'air, inspirant pleinement, avant de relâcher à plein volume, sur la tronche de ces fumiers, les seaux de laves de la vérités... Version très insultantes. Le tout de façon presque littérale, puisque ce furent de lourds seaux remplis de fumiers et autre réjouissantes matières à couper l'appétit à n'importe qui. Cela aurait pu durer encore des heures, si un troll a l'esprit plus vif que ses congénères, ne lui avait pas enfoncé dans le becque un fruit ressemblant plus ou moins à une poire jaune à pois bleus.
La situation était plus désespérée que jamais.
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Sujet: Re: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Mer 28 Nov 2012 - 18:48
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Sujet: Re: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Mar 4 Déc 2012 - 1:09
Elle avait une furieuse envie de tous leur arracher la tête. Tous, tous les êtres vivants dans un rayon de cent mètres autour de sa position (au demeurant très inconfortable) actuelle. Elle aurait voulu les voir périr dans d'atroces souffrances. Bien sûr, ne pas être pieds et poings liés, une poire (ou une pomme ?) bizarre dans le bec, l'aurait considérablement assistée dans cette lourde tâche. Le fait, aussi, que la majorité écrasante des espèces animales dans ledit rayon, soit haute de deux mètres, orange, velue et dotée d'une bouche garnie de dents pointues, toute prête à servir les intérêt d'un estomac gigantesque, n'était pas non plus là pour l'aider dans sa quête de violence et de sang. De rage, elle se débâtait vigoureusement dans ses liens, ignorant royalement la gourdasse d'à côté qui tentait de parlementer avec le vieux chef des trolls. Elle aussi elle allait lui éclater la tronche, dés qu'elle se serait sortie de ce mauvais pas, elle allait lui faire regretter le jour de sa naissance. La question était tout de même de savoir si elle arriverait à sauver sa peau avant de finir en ragout de Voyageuse, et ça, c'était pas gagné. Malgré sa rage intérieure, elle finit par se calmer, épuisée par sa propre hargne et par les grosses cordes qui lui labouraient les membres. Cet apaisement momentané fut l'occasion pour elle de constater qu'ils avaient détaché sa compagne de malheur, visiblement pour un match pas très loyal vu d'ici. Le vieux troll s'empara de sa massue, la jeune femme de son violon. Massue contre violon. Au jeu de la bagarre, dans le monde réel, n'importe qui aurait parié sur le gourdin. Mais Dreamland est un monde où les apparences ne peuvent jamais être prises pour ce qu'elles sont, jamais. Alice avait très bien compris que la jeune femme savait pertinemment ce qu'elle faisait et elle ne fut même pas surprise (ou si peu), lorsque cette dernière fit jaillir des notes explosives de son instrument. Avec ce que venait de ce prendre le troll, le coup de pied dans la tête qu'elle lui asséna juste après était presque de trop. Un sourire sadique passa sur les lèvres d'Alice, malgré le fruit dans sa bouche. Finalement elle l'aimait bien et même si, maintenant, elles allaient mourir deux fois plus vite au vu de la furie de la meute face à la défaite de leur chef, au moins elles partiraient l'âme en paix, après leur avoir cramé la tronche et les avoir couverts de matières innommables. Bien fait !
Mais ce n'était pas ce sort là qui les attendait ! La mort, dans son infinie mansuétude, leur accordait encore un moment de vie, en la personne d'une voyageuse inconnue s'interposant entre elles et la horde de trolls enragés, soudainement arrêtée par son étrange aura. Elle s'approcha ensuite d'elle et commença à défaire ses liens à sa plus grande joie. Une chose l'étonnait en revanche, elle aurait du être bien plus énervée après un tel coup, mais la présence de cette nouvelle venue, apparemment nommée Tyra, avait sur ceux qui l'entouraient un effet étrangement apaisant, limite soporifique. Une fois les cordages défaits, Alice en profita pour retirer l'étrange fruit de sa bouche, le jetant par dessus son épaule avant de frotter ses poignets endoloris. Elle fixait avec attention les deux Voyageuses qui discutaient. Apparemment, elles se connaissaient et on leur avait attribué une mission : trouver une plante. C'était naze comme mission, il fallait bien le dire, mais plus périlleux qu'il n'y paraissait, au vu des récents évènements. Une fois que la blonde eut fini d'expliquer ce qu'elle savait, la demoiselle à la chevelure verte la remercia et se tourna finalement vers elle.
" Désolée encore de t'avoir entraînée là dedans. Moi c'est Lena Skye. Et elle c'est Tyra Deveaux. On va s'occuper du reste de ces bestioles, alors t'as le choix, tu peux repartir toute seule ou bien nous suivre. "
Puis elle s'élança à la suite de sa comparse. La Voyageuse de la douleur lui emboita simplement le pas, sans se poser d'avantage de question. En effet, l'endroit était terriblement hostile et, pour le moment, sa survie aller devoir dépendre du travail d'équipe. Bien que cela ne lui plaise pas, il fallait qu'elle l'accepte et fasse avec le temps d'une nuit qui s'annonçait très longue.
"Alice" se contenta-t-elle de dire, une fois à la hauteur des deux autres
Elle n'ajouta rien, elle n'avait plus rien à dire et une seule chose à faire : trouver cette plante au plus vite afin d'être débarrassée une bonne fois pour toute de cette corvée. C'est ainsi qu'elle suivit ses partenaires de fortune dans les bois, une partie plus sombre, plus dense encore et peut-être encore plus belle. Les arbres étaient immenses et majestueux, leurs branches se joignaient et s'entremêlaient si haut au dessus du sol qu'il donnait à l'endroit des airs de cathédrale. L'effet était encore accentué par les trouées de lumière traversant régulièrement le feuillage, éclaboussant d'une clarté diffuse le sol verdoyant, à la manière de somptueux vitraux. Leurs pas s'enfonçaient dans l'épaisse mousse recouvrant le sol, pas un bruit ne venait troubler l'atmosphère du lieu. Pas un seul. C'était sans doute, la caractéristique la plus monastique de ce bois : son silence totale. Cela le rendait étrangement oppressant et plus elles avançaient, plus les voix de la vie s'étouffaient. Lentement, à chacun de leur pas. Les animaux, d'abord, semblèrent disparaitre, pas un mouvement dans les fourrés, pas un cri d'oiseau. Puis, ce furent les insectes qui s'évanouir dans l'air, leurs chants réguliers s'éloignant, avant de s'évaporer. Et soudainement, le vent devint muet et les arbres se turent. Un silence de mort régnait et ce qui ressemblait plus tôt à une majestueuse cathédrale leur apparut tombeau. Alice déglutit lentement, il y'avait vraiment quelque chose de louche. Même le son de leur respiration semblait offusquer le lieu et elle n'avait jamais noté à quel point la vie était d'ordinaire bruyante face au silence que rien n'osait troubler. Elles avançaient tout de même, imperturbable. La Voyageuse de la douleur n'avait pas la moindre idée de ce que penser les autres de cet endroit, mais elle, elle ne l'aimait vraiment pas du tout. Le temps y semblait suspendu et désespérément long, elle ne savait même plus si elles avançaient ou si elles reculaient et l'angoisse qui lui serrait la gorge eut tôt fait de lui faire imaginer un sombre craquement... Un sombre craquement ?
Soudain, elle fut parcourut d'un frisson terrible. D'un bond, elle se retourna. Dans l'ombre des lieux se dressaient une sombre forme serpentine. Un cri s'étouffa dans sa gorge, à la place, un seul mot s'échappa, déchirant le silence :
"Bonjour !"
Immédiatement, deux pistolets de belles tailles apparurent dans ses mains alors qu'elle levait ses deux bras vers la forme fonçant vers son groupe. Trois détonation éclatèrent dans l'air étouffant des bois, alors que trois gant de box rouges fusèrent vers l'agresseur. Les deux projectiles de Bonjour endommagèrent sérieusement la base reposant au sol du "tentacule", le dernier, signé Au Revoir, sectionna directement le milieu de ce dernier dans une explosion d'échardes de bois. Du bois ? Elle se serait quand même attendu à quelque chose de plus sanglant. Mais elle n'eut guère le temps de s'éterniser sur la question. Le moignon restant de ce qu'elle aurait pu désormais appeler racine, avait poursuivi sa course jusqu'à la source des "balles" et s'enroula avec force et rapidité autour de la taille et des bras d'Alice, la soulevant brutalement du sol.
"J'ai pas rêvé de séance de bondage ! MEEERDE !" hurla-t-elle, provoquant une déferlante vengeuse de liquide nauséabond sur le végétal remuant.
Il fallait avouer que c'était quand même la deuxième fois en une nuit qu'elle se retrouvait ligotée. A bout de nerf, vaguement malade à force d'être secouée comme un shaker à cocktail, Alice hurla à l'adresse de Lena.
"Crame-le ! Crame-moi ce truc ! LE TRUC ! Pas moi ! GAAAAH ! J'ai pas signé pour du hentai ! MEEERDE ! Merde ! Merde !"
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Sujet: Re: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Mer 5 Déc 2012 - 17:00
Mines... WTF ??
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Elle sentit confusément la chaleur des flammes autour d'elle, puis le choc de sa rencontre avec le sol. Cela dit, la mousse avait largement amorti sa chute et elle s'en sortit sans mal. Elle se relava lentement, en position assise, gémissement et retenant avec peine une grosse envie de vomir. Suite à l'agitation dont elle avait été l'innocente victime, c'était plutôt dans l'ordre des choses. Sa tête lui tournait, les arbres semblaient se mouvoir et onduler désormais. Elle détestait ces arbres et elle commençait à regretter son choix dans l'affaire. Finalement, la mort était peut-être préférable à tout ce qu'elle subissait depuis qu'elle avait rencontré la Voyageuse. Elle crut voir Tyra s'approchait d'elle et saisir sa main pour l'aider à se relever. Le geste retourna son estomac, mais elle se contenta de pousser un glapissement de douleur et de surprise. Elle suivit la blonde en titubant, déboussolée par la chute et, de manière générale, par tout ce qui se passait autour d'elle depuis le début de la nuit. C'est donc dans cet état des plus vaseux qu'elle tenta d'écouter les propos échangés par les deux femmes. Elle en tira la conclusion suivante : elle ne se poserait plus de question, elle suivrait sans un mot en priant pour des circonstances favorables et des situations ne menant pas à une mort presque certaine et douloureuse, comme finir bouillie ou écrasée par un végétal belliqueux. Bon programme !
Elle avançait sur les talons des deux autres, tentant vainement d'alléger les tambours dans sa tête en ne pensant à rien. Le problème étant que tout envahissait sa tête, la simple idée qu'elle allait probablement mourir ce soir d'une manière affreuse était pour le moins encombrante et d'un poids plus que conséquent. Elle soupira, massant ses tempes du bout des doigts, quand elle aperçut une sorte de temple, de mausolée en fait, se dresser devant les trois voyageuses. C'était donc là leur prochaine étape. Alice serra les dents, elle avait un mauvais pressentiment ainsi que la très nette impression que les choses allaient mal tourner. Tyra les devança et entra dans le monument, les laissant attendre le signal à l'extérieur. Alice compta lentement dans sa tête. Il ne fallut que quinze petites secondes pour que leur coéquipière achève son œuvre. Lena l'invita à la suivre d'un petit mouvement de tête et elle pénétrèrent dans le temple, retrouvant la blonde entourées de trolls endormis. Elle leur indiqua la porte menant à une pièce adjacente, dans laquelle elles s'engouffrèrent, pour trouver un sacré désordre d'écorces diverses gravées ou marquées au charbon. L'invocatrice soupira longuement avant de fouiller dans la petite pièce et ce jusqu'à ce qu'elle mette enfin la main sur ce qui ressemblait à une carte dessinée par un enfant. Elle lança le bout de bois à la manieuse et toutes deux sortirent de la pièce pour mieux se faire accueillir par un éternuement. Éternuement qui provoqua le réveil des trolls et, par conséquent, une nouvelle course poursuite effrénée à travers les bois.
Bientôt et à la surprise de la jeune fille, les troncs firent place aux pieds de champignon géant et les branches aux larges chapeaux blancs, leur taille humaine la troubla à peine. Elle était à Dreamland, il y'avait bien plus surprenant en ces lieux qu'un quelconque végétal surdimensionné. Cependant, la réalité de cet univers déjanté la rattrapa bien vite, quand elle entendit une détonation plus loin derrière elle. Elle entendit Lena grognait, avant d'apercevoir elle-même le symbole précurseur de danger au sommet des champignons. Une nouvelle explosion retentit, cette fois un peu plus proche, une seconde et une troisième suivirent. A la manière de mine, ils réagissaient aux chocs et à la pression, et compte tenu de leur disposition rapprochée, ces premières déflagrations étaient annonciatrices de centaines d'autres de plus en plus violentes. Elles s'élancèrent toutes trois dans une course à en perdre haleine. Alice était déjà essoufflée et elle traînait en arrière. Sa tête l'élançait comme jamais et le vacarme explosif juste dans son dos faisait vibrer les parois de son crâne. Soudain, derrière elle, un fracas de tonnerre assourdissant. Elle sentit son corps soulevé du sol et les flammes lécher son dos, mais en un instant, elle n'entendit plus rien, ne vit plus rien, elle sentit juste le sol dur et froid sous elle. Pour la deuxième fois dans la nuit, elle sombrait dans l’inconscience.
Elle sentit doucement ses pensées lui revenir lentement, en un rythme régulier et berçant, comme les vague qui vont et viennent sur les rivages. Son corps la faisait terriblement souffrir, mais la peur lui hurler de se relever. Elle était en vie, mais elle ne parvenait pas à se redresser, elle ne le serait pas longtemps. Péniblement et au prix de cris de douleur à peine étouffés, elle parvint à se tenir à quatre patte, puis finalement à repousser le sol boueux loin de son visage. Désormais à genou, la tête penchée en arrière, elle contemplait le ciel à travers ses lunettes brisées. Des branches décharnées griffaient un ciel qu'on ne saurait devinait au travers de la brume qui dominait les lieux. Elle se releva finalement, chancelante, regardant tout autour d'elle, méfiante. L'endroit était silencieux, aucun bruit, une vague odeur de brulé parvenait à peine à couvrir celle de la boue et de l'eau. Elle frissonna d'effroi. Les champignons drainaient sans doute le marais qu'elle avait sous les yeux, la zone qu'ils occupaient formant une frontière parfaite avec ce lieu sinistre.
"Lena ! Tyra !"lança-t-elle à travers le silence.
Seul son écho répondit à son appel. Elle frotta ses bras et ses jambes endolories, luttant pour avancer. Ce genre d'endroit n'était pas particulièrement réputé pour ses qualités accueillantes dans le monde réel, elle n'osait alors imaginer ce qu'un monde parvenant à rendre une coccinelle mortellement dangereuse, pourrait faire de ce qui l'était par nature même.
Alors qu'elle avançait, la brume s'épaissit, elle ne vit bientôt plus à cinq mètres devant elle, les ombres des arbres noires devinrent de plus en plus sinistres, agressives et curieusement menaçantes, tordus en silhouettes torturées et grotesques. Cet endroit était si glauque qu'il commençait à gagner son esprit, lui suggérant la peur et l'angoisse. Tout d'un coup, elle capta un son. Il était si faible que malgré l'absence totale de bruit, elle crut d'abord à sa propre respiration. Elle s'arrêta net, immobile, les yeux grands ouverts. Scrutant le brouillard et le silence. A nouveau, le son atteint ses oreilles. Cela ressemblait à un murmure. Un chuchotement rauque et morbide. un rythme à peine susurré à son oreille. Des mots qu'elle comprenait sans entendre : une chant si ténue, si infime, guère plus qu'une brise. Un requiem aux accents de tombeau s'élevait dans l'air asphyxiant des marécages, lieu d'oubli éternel et de vie bien trop courte. La peur la piqua comme un taon pique un animal. Sa mort était là, invisible, impalpable, mais proche, elle le savait, elle sentait son souffle putréfié dans son cou. D'un bond elle s'élança à travers le paysage. Son cœur battait à tout rompre au creux de sa poitrine, la terreur arrachait à ses yeux des larmes d'angoisses, alors que le murmure maudit la poursuivait parmi les ombres. Dans sa course pour sa survie elle perdit chaussures et lunettes, sans jamais se retourner, elle galopa pieds nus entre les branches lui griffant les épaules, les bras et le visage, tombant parfois dans des creux remplis de vase lui arrivant jusqu'à la taille, tordant ses pieds entre les racines tortueuses et les débris. Jamais elle ne regarda en arrière, jamais elle ne s'arrêta jusqu'à ce que le silence revient. Haletante, les yeux exorbités par ses frayeurs, elle se retourna enfin. Derrière elle, dans la brume, elle crut bien voir deux yeux guettant son retour...
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Sujet: Re: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Mer 12 Déc 2012 - 22:15
Où est-ce que j'suis ?
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Elle fixait la brume, tremblante et trempée, cherchant dans ces nuées lugubres quelques réponses à son inquiétude. C'est ainsi qu'elle n'eut ni le temps, ni la présence d'esprit de protester immédiatement après que Lena ait décidé soudainement de la porter sur son dos à nouveau. Un grondement agacé fit trembler sa gorge, intimant à la violoniste de la reposer immédiatement sur la terre ferme. Ce n'était pas en étant transbahuté tel un fardeau qu'elle allait retrouver ses esprits. La manieuse laissa glisser au sol sans se faire plus priée et lui proposa de continuer. Alice hocha doucement la tête sans un mot, elle ne désirait pas rester une seconde de plus dans cet endroit. Mais alors qu'elles quittaient les lieux, l'invocatrice se retourna, contemplant une dernière fois les volutes de brume dansant entre arbres tordus et racines tortueuses. Le murmure chantant des marécage résonnait encore au fond de son crâne. Une sensation diffuse s'agrippait à son cœur, les doigts de la brume avait saisi son âme et un jour, elle savait qu'il lui faudrait revenir en ces lieux pour vivre l'épilogue de cette histoire. Vivement, elle se détourna des marais et rejoignit son groupe de la nuit, poursuivant leur mission, bien que dans son cas, ce ne soit pas la sienne. Elle n'était pas concernée, mais bien obligée de continuer sous peine de voir ses chances de survie diminuée drastiquement.
Leurs pas les menèrent finalement face à une rivière d'eau claire et cristalline. L'onde délicieusement fraiche chantait d'une voix claire les plaisirs d'un bain. Après toute la galère qu'elles venaient de traverser, franchement, ce n'était pas de refus. Lentement, dans un soupir d'extase, elle se laissa glisser sous la surface ondulante, laissant le liquide chatouillait son cou. Elle adorait l'élément liquide avec passion et cette rivière était un délice pour tous ses sens. L'endroit était magnifique et les reflets des ondes renvoyaient partout ailleurs leurs vagues de lumière colorées, caressant les pétales délicates des lotus poussant ici et là. Ces derniers embaumaient l'air de fragrance discrète, laissant sur la langue comme un gout doux et sucré se mêlant à l'étrange saveur étonnamment pure de l'eau dans laquelle elle nageait désormais avec aisance, laissant les flots caresser son corps avec volupté. C'était comme passer de l'enfer au paradis en quelques seconde et c'était merveilleux. L'ivresse était telle qu'Alice ne remarqua pas la profondeur accrue de la rivière, pas plus que le nombre ahurissant de lotus dépassant des eaux et c'est à ce moment qu'elle entendit le cri de Lena derrière elle.
Une décharge d'adrénaline partit dans tout son corps, elle ne remit même pas en question une seule seconde l'avertissement de sa partenaire. Elle plongea rapidement, nageant avec adresse et agilité, son seul salut était la fuite. Du moins, elle aurait bien aimé, car au moment où elle refaisait surface, elle fut accueillie par une gueule pointue garnie de dents tranchantes.
"Au revoir !"
Son cri provoqua l'apparition des deux armes aux creux de ses mains, sans plus attendre, elle tira droit dans le gosier de la créature, la faisant littéralement exploser. D'accord, c'était crade, mais tellement efficace. Deux autres reptiles trouvèrent intelligent de se jeter sur elle pour venger leur copain, pensant qu'en l'attaquant par dessous, elle serait une proie plus facile. Pas de chance pour eux, les pistolets semblaient n'avoir aucun souci avec l'élément liquide. Cependant, dans la panique, elle ne vit pas le corps massif d'un dernier monstre qui l'envoya valser hors de l'eau d'un grand coup de queue. Elle atterrit en une explosion de milliers de gouttelettes brillantes et avec un bruit de tonnerre elle creva la surface cristalline. Sur la terre ferme, elle aurait probablement était sonnée, mais dans la rivière, elle put rapidement reprendre ses esprits et grimpa prestement à un rocher dépassant de l'onde mortelle. Trempée, haletante, elle regardait la scène les yeux écarquillés. Des dizaines de crocodiles affamés arrivaient sur les lieux, désireux, eux aussi, de gouter à la chair de voyageur. Elle mordit sa lèvre, puis pris une grande inspiration. Depuis qu'elle avait ce pouvoir, elle avait toujours rêvé de le dire :
"Say hello to my little friend !" hurla-t-elle aux monstres écailleux.
Elle n'avait absolument pas honte d'avoir fait une référence aussi plate, mais la jouissance de l'avoir enfin casé, le tout en envoyant une pétarade exploser les dents de tous ces dinosaures d'opérette, était telle qu'elle ne regrettait rien. Finalement, après une minute de fusillade explosive, elle releva ses armes fumante, elle haletait doucement. Dans la frénésie, elle espérait vaguement ne pas avoir touché les deux autres voyageuses. Sans doute s'étaient-elles aussi défendues, impossible à dire, avec le bruit des détonations et des sifflements furieux des reptiles. Finalement, et avec soulagement, elle les aperçut non loin du bord. D'un bond, elle replongea dans l'eau pour regagner la berge et ses camarades de bataille, un grand sourire satisfait (et peut-être un peu sadique) en travers du visage. Tout en fredonnant, elle s'extirpa hors de l'eau, s'ébroua vigoureusement et tenta vainement d'essorer sa robe. Elle laissa très rapidement tomber, elles avaient encore du chemin à parcourir et une nouvelle rangée d'arbre s'étalaient devant elles. Dépassant des plus hautes branches, elles pouvaient apercevoir une montagne fumante : leur destination finale.
Alors qu'elles avançaient parmi la végétation, elles remarquèrent rapidement qu'au fur et à mesure de leur progression, les plantes se faisaient de plus en plus éparses et menues. Le feuillage diminuait clairement en épaisseur, et bientôt, elle se retrouvèrent face à une plaine rocheuse et humide, couverte de lichen et d'arbuste rachitique. La pierre composant le sol était immaculée et lisse, comme polie. Elle brillait sous la lumière et entre les failles que parcouraient sa surface, coulait dans un murmure, de fins ruisseaux fumants. Plus elles avançaient et plus la roche revêtait une apparence uniforme, la chaleur augmentait peu à peu et bientôt, la vapeur d'eau troubla leur vision. Il était évident que ce volcan n'accueillait pas de lave ni de feu, mais de nombreuses sources d'eau chaude, plus elles se rapprocheraient et plus ces dernières se feraient bouillantes. Aucun ennemi sur ces pentes désertiques et glissantes, mais des geysers de flots ravageurs prêt à vous transformer en rôti à tout instant. Aucun moyen de deviner où et quand l'eau allait s'échapper de la montagne. Impossible d'escalader, impossible de continuer.
Mais Tyra s'approcha d'elles et exposa simplement son plan à l'aide d'une carte. Grimper les pentes étaient impossible, certes, mais l'eau qui s'écoulait du sommet avait creusé de nombreux tunnels et galeries à travers la montagne et l'un d'entre eux semblait praticable. D'autant plus que les trolls ne l'utilisaient jamais, du fait de ses dimensions modestes. De concert, elles approuvèrent et commencèrent à avancer vers l'entrée sombre et obscure située juste au dessus d'elles, contre la paroi rocheuse et lisse. L'étroit accès était cachée par un ruisseau et un énorme rocher. Le passage était si fin et si petit, que malgré sa carrure fort menue, même Alice eut du mal à se glisser à l'intérieur et se brula la main avec l'eau bouillante. C'est donc en suçant doucement ses doigts meurtris qu'elle observa les deux autres voyageuses galérer encore plus qu'elle auparavant, se tortillant dans tous les sens en poussant des glapissements de surprise et de douleur, à chaque fois que le ruisseau brulant touchait leur peau. Elle se retourna finalement et sans retirer sa main endolorie de la bouche, elle contempla la galerie qui filait devant elle. Le lieu était sombre, humide et il y régnait une chaleur étouffante du fait de la rivière thermale qui y circulait. Le boyau était étroit, bas de plafond et malgré sa petite taille, Alice pouvait à peine se tenir debout. Avec la rivière, l'espace pour circuler sans s'ébouillanter se réduisait à une peau de chagrin, il faudrait avancer avec prudence et dans le noir, ça n'allait pas être triste. Finalement, et dans un léger fracas, chacune finir par rentrer. La marche finale pouvait commencer.
Très vite, Tyra du allumer une lanterne pour qu'elles puissent voir ou mettre les pieds sans finir en kebab. Aucune lumière ne parvenait jusqu'ici et ce, malgré les paroi blanches et brillantes du tunnel. Seul les bruits d'eau résonnaient jusqu'à leurs oreilles et le silence, encore une foi, était pesant. A cela s'ajoutait une certaine difficulté à respirer du à la vapeur d'eau qui envahissait les lieux, rendant leur progression plus hasardeuse encore. Chaque pas devait être parfaitement mesuré et réfléchi. Il ne fallait pas mettre le pied dans la rivière fumante et il ne fallait pas non plus glissée sur la pierre humide et polie comme du verre. Pourtant, elles aperçurent rapidement la fin du tunnel. Alice voulut s'élancer vers cette sortie, bien qu'étrangement sombre, mais Lena la retint fermement par l'épaule. Sous ses pieds, le vide. Elle déglutit et recula prudemment en tremblotant.
"C'est une des chambres souterraine." prononça doucement Tyra "Nous devons la traverser. Regardez, il y'a un sentier contre la paroi."
De sa torche, la blonde éclaira le mur de pierre. Effectivement, suivant ce dernier, un petit relief plat se distinguait vaguement dans l'obscurité. C'était une corniche étroite et si le mur permettait un appui sûr d'un côté, l'autre était bordé de vide. La manieuse, par curiosité, donna un coup de pied dans un caillou juste à côté d'elle, l'envoyant dans les abysses. De longues et silencieuses secondes passèrent, avant que ce dernier n'atteigne le fond dans un bruit d'eau. L'invocatrice déglutit doucement, même Tyra avait une ombre d'inquiétude dans le regard.
"Attachons-nous les unes aux autres." dit-elle "Je passe devant, ensuite Lena, puis Alice."
Elle tendit à chacune la corde pour que toutes s'attachent, et une fois cela fait, elle s'engagea en premier, la lanterne entre les dents. Sans avoir jamais eu peur du vide d'aucune façon, Alice n'était vraiment pas ravie de la situation et absolument pas rassurée. Quand soudain, une lueur attira son regard. Dans l'obscurité totale de la grotte, une petite lumière rouge se dirigeait vers elles assez rapidement. Peu à peu, Alice parvint à discerner le son caractéristique d'un battement d'aile. Leur camarade la plus expérimentée s'arrêta et leva leur lampe en l'air pour y voir. Soudainement, ce qui n'était qu'une lueur rougeoyante se changea en chauve souris de braise. Alice sursauta, Lena recula d'un bond et Tyra poussa un cri de surprise, alors que la créature volante griffait sa main, faisant chuter leur seul source de lumière loin en dessous d'elles. L'étrange animal s'éloigna rapidement en poussant de petits cris aigus. Désormais, le noir total les enveloppait. C'était fini.
Auprès d'elle, Alice entendait la respiration lourde de la femme aux cheveux verts et un peu plus loin Tyra qui pestait. Dans son dos, elle sentait la roche chaude et lisse avec précision. Etrangement, elle se sentait calme. Elle n'avait pas peur. Elle pouvait très bien attendre de se réveiller ici. S'il n'y avait que des chauve-souris, même de braise, comme danger, ça devrait aller. Pas de problème, aucun problème. Après tout ce n'était pas sa mission. Mais très rapidement, elle sentit la corde la tirer doucement en avant. Elle protesta immédiatement :
"Il n'est pas question qu'on continue dans le noir ! On va juste se..."
Alice fixait l'obscurité, les yeux écarquillés. Elle voyait des étoiles, des paillettes, éclairer le lieu peu à peu, couvrant progressivement ce qui apparaissait comme un pilier central, puis des sortes de veine le long de la paroi. Non ! C'était un arbre, un arbre gigantesque et ses racines courant sur la roche blanche.
"C'est du lichen bioluminescent !" prononça Tyra "C'est cet arbre Lena, c'est lui qui a les feuilles qu'on cherche !"
Alice se dit en son fort intérieur que le lichen aurait du suffire. Mais non, il fallait toujours faire plus compliqué. Toujours, sinon, c'était pas drôle, quelle évidence ! Elle aurait pu bougonner intérieurement encore longtemps, mais Tyra leur indiqua du doigt une sorte de pont, une vieille racine épaisse qui reliait la corniche au tronc gigantesque. Prudemment elles progressèrent jusque là et traversèrent à quatre patte, lentement. Elles finirent par atteindre le milieu des racines, l'étrange mousse y brillait tellement qu'elles y voyaient parfaitement. Alice soupira de soulagement, ici, elles avaient l'air en relative sécurité. Mais soudain, elle entendit un crissement rocheux puis un craquement, le sol sous ses pieds se déroba et elle chuta, avant d'atterrir lourdement au sol, entraînant ses deux collaboratrices derrière elle, puisqu'elles n'avaient pas pris le temps de se détacher.
Lentement, Alice ouvrit les yeux. La vue qui s'offrit alors à elle lui coupa le souffle. Ce n'était pas un arbre, ce n'était plus un être vivant, pour être exact. L'immense végétal avait été pétrifié, c'était un gigantesque fossile et l'intérieur était parfaitement creux. Il traversait le cratère du volcan jusqu'au ciel, l'invocatrice voyait sans mal la lumière perler depuis le sommet. Il leur restait encore une ascension à faire, mais celle-là ne poserait plus beaucoup de problème, surtout comparée à la précédente. Elles y voyaient clairement et la pierre ici n'était pas de même nature que dans le reste du volcan : plus rugueuse, moins humide, les prises étaient nombreuses et faciles. Finalement, ce serait peut-être plus facile que prévu.
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Sujet: Re: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Mar 18 Déc 2012 - 21:54
Alice eut au moins le mérite de réagir immédiatement aux invectives de Lena. Plongeant aussitôt pour fuir les reptiles, elle se mit à nager à toute vitesse vers la rive, tentant d’échapper à leurs assaillants. Lena fit de même, poussant de toutes ses forces sur ses jambes déjà à bout, qui la tiraillaient à un tel point qu’elle doutât même de pouvoir s’en servir de nouveau après cela ; un crocodile la poussa hors de l’eau d’un coup de gueule puissant, et s’élança dans sa direction toutes dents sorties. La violoniste ne se fit pas prier et dégaina son violon pour lancer une note explosive dans la gueule de la bête qui poussa un râle de douleur avant de retomber inerte dans la rivière. Mais le sursis ne fut que de courte durée, car un banc de ces sales bêtes s’assura très rapidement que la fuite de leur proie soit impossible en l’encerclant de toutes parts. Tyra intervint aussitôt pour sauver son amie en repoussant les bestioles à coups de pied après les avoir passablement affaiblis, et ordonna sans attendre à son amie de reprendre sa fuite, tandis que de nouveaux reptiles surgissaient derrière elles.
Alice, pendant ce temps, semblait au top de sa forme. Elle repoussait inlassablement les hordes de crocodiles à l’aide de ses pistolets dans un accès de rage nerveuse. Elle fût repoussée par la queue de l’un des prédateurs, et grimpa ensuite à un rocher pour achever sa fusillade frénétique qui balaya toute la surface de la rivière, mettant hors d’état de nuire les derniers assaillants, et éclaboussant fortement les deux autres voyageuses. Une fois son œuvre achevée, la jeune femme releva ses armes fumantes et reprit son souffle, qui se faisait haletant. Lena se surprit à sourire devant la force de leur alliée ; quand elle s’y mettait, elle pouvait faire preuve d’une force des plus surprenantes, et elle n’en trouvait son pouvoir que plus intéressant. Elle complimenta d’ailleurs l’invocatrice sur sa prestation une fois à son niveau :
« Et ben, y a pas à dire, t’es pas n’importe qui toi. Bien joué pour le fumage de ces crocos de merde. »
Elle n’en dit pas plus. Elle avait remarqué le sourire qui s’était dessiné sur les lèvres de son interlocutrice. Elle était joyeuse, fière d’elle, une pointe de sadisme se dénotait dans son air enjoué. Et elle n’améliora pas cette impression lorsqu’elle se mit à fredonner… Mais elle n’émit aucun commentaire, désirant avant tout en finir avec cette mission qui lui avait valu bien assez de galères pour la nuit. Elles s’essorèrent un instant à la sortie de l’eau afin de s’assurer un minimum de confort, la température locale n’étant pas des plus fraîches, éviter le choc hypothermique paraissait essentiel. Une fois satisfaites de leur état, elles s’avancèrent dans le dernier pan de jungle avant leur destination. Les arbres y étaient moins nombreux, plus espacés… Et au loin, surplombant les hauts branchages, on pouvait distinguer le faîte d’une montagne, non, d’un volcan. Un volcan dont les pentes rocheuses rougissaient à la lueur du soleil, et dont le sommet convexe laissait sortir des volutes de fumée qui n'avaient rien de rassurant. Au fond d'elle, la violoniste souhaita que cela ne soit pas synonyme de la présence de lave, mais la suite n'allait pas non plus être des plus plaisantes ; elles sortirent de la forêt pour déboucher sur une plaine singulière, dont la terre n'était que crevasses fumantes et sources d'eau qui, au vu de la fumée qu'elle dégageaient, ne devaient pas être des plus agréables à la baignade, et la jeune femme n'était pas prête à tenter le plongeon bouillant.
Tyra sortit alors un plan qu'elle avait préparé – ô combien la manieuse adorait cette précieuse amie – et leur expliqua comment contourner cette fournaise de geysers géants impossibles à anticiper, leur désignant une galerie située en contrebas de leur position et qui leur éviterait un bain qui aurait toutes les chances d'être le dernier. Autre élément en faveur de cette sente, les trolls ne s'y aventuraient pas, pour cause, le chemin était très étroit, et même elles auraient du mal à s'y glisser. Néanmoins, c'était mieux que de rester plantées là à réfléchir à un potentiel moyen de traverser un champ de mines en perpétuel déplacement. Lena hocha la tête aux consignes de la blonde, et Alice fit de même. La voyageuse au manteau noir prit la tête de la marche et les amena devant le passage qu'elle avait repéré, et s'y engouffra lentement, poussant sur ses bras et ses jambes en retenant des cris de douleur : l'eau qui suintait des parois du tunnel était aussi bouillante qu'ailleurs, de quoi finir avec la peau ravagée. Le passage étant légèrement obstrué par un rocher et un petit ruisseau de cette eau dévastatrice, même l'invocatrice allait avoir du mal à y progresser malgré sa carrure qui était de loin inférieure à celles de ses collègues voyageuses.... La violoniste soupira avant de poser ses mains sur les parois du passage, entrant aussitôt en contact avec des filets de liquide brûlant. Fermant un œil, se mordant la lèvre inférieure pour retenir un cri de surprise, elle courba le dos et commença à glisser son corps à l'intérieur de leur unique chemin vers l'objectif tant poursuivi de la nuit : ces putains de plantes. Une fois qu'elle fût entièrement entrée dans le tunnel, elle commença à y ramper en poussant sur ses membres comme elle pouvait, se frottant aux rebords couverts d'eau, sa peau la faisant horriblement souffrir, son corps lui clamant de s'arrêter et de s'enfuir de là. Mais coincée entre deux personnes tout autant dans la galère qu'elle, cela serait difficile de faire demi-tour... D'autant plus qu'elle avait vécu trop d'emmerdes pour sa mission, et rien que pour ça, elle allait faire la route jusqu'au bout coûte que coûte.
Finalement, elles sortirent de l'étroit tunnel et arrivèrent dans une galerie si basse de plafond que seule Alice pouvait s'y tenir debout, les deux autres voyageuses se retrouvant forcées à leur grand déplaisir de courber le dos pour progresser. L'obscurité était totale, et seul le bruit de ruissellement du ruisseau brûlant venait troubler le silence des lieux. La chaleur était étouffante, la respiration des trois jeunes femmes se faisait saccadée. Lena se sentit presque partir à un moment après plusieurs vertiges, mais parvint à se redresser, se tenant à la paroi polie, essayant de ne pas glisser, à raison, car elle le savait, toute erreur la ferait tomber dans la rivière bouillante, et ce n'était pas le genre de mort qu'elle voudrait connaître. Dernier élément ajoutant encore plus de charme à leur balade de santé, leur espace vital – celui dans lequel elles pouvaient se déplacer – était si réduit que la violoniste devait se plier dans tous les sens, souffrant de crampes au dos et aux hanches qui se faisaient de plus en plus douloureuses. Mais tout espoir n'était pas perdu : Tyra alluma une torche qui eut le mérite de leur permettre de voir un peu autour d'elles et de voir un peu plus loin la sortie de ce tunnel infernal – du moins l'espéraient-elles -. Sans attendre, Alice s'élança dans cette direction, mais la blonde réagit aussitôt en la stoppant dans sa course à la grande surprise de la manieuse, qui comprit aussitôt son geste : si l'invocatrice n'avait fait ne serait-ce que quelques pas, elle aurait connu les joies du vol plané précédant la chute vers la mort. Bref, la voyageuse au manteau venait de la sauver. Elle aida ensuite leur alliée à revenir vers le bord, et leur indiqua un rebord qui allait leur servir de chemin pour rejoindre l'autre côté, traverser ce vide. Encore une grande joie en perspective... Lena voulut tout de même s'assurer que la chute ne serait pas trop longue si sa vie de voyageuse devait prendre fin à cet instant. Elle shoota dans un caillou et l'envoya dans le vide, attendant d'entendre le bruit caractéristique de sa rencontre avec le sol, qui arriva bien trop tard à son goût. Même Tyra, d'habitude imperturbable, laissait voir une légère inquiétude dans son regard. La violoniste déglutit alors que son amie s'engageait le long de la paroi en se tenant comme elle pouvait à la roche, après qu'elles se soient attachées ensemble par mesure de sécurité – ou peut être un élan de folie, mais ça paraissait être un bon plan sur le coup – et se lança à sa suite, faisant preuve d'un effort inhumain pour ne pas fixer le vide, tandis que la blonde éclairait comme elle pouvait le chemin en tenant la torche entre ses dents.
Pendant quelques minutes, elles progressèrent en silence, et finalement, l'objectif parût atteignable. Mais, c'était une nuit de merde, une succession de catastrophes, il ne fallait pas l'oublier, et Dreamland se chargea de faire la piqûre de rappel aux trois voyageuses, lorsqu'une énorme chauve-souris dont la peau était semblable aux braises des cheminées arriva à leur niveau en poussant un cri strident et d'un coup de patte griffa la main de leur guide qui lâcha la torche. Elles venaient de perdre leur seule source de lumière. Saloperie de bestiole de merde. Tyra poussa un juron, et Lena soupira un grand coup, la respiration haletante. Elles allaient devoir avancer coûte que coûte, même dans le noir, pas question de s'arrêter en plein milieu. Et d'ailleurs la blonde ne tarda pas à relancer la marche au grand déplaisir d'Alice qui s'apprêtait à protester lorsque d'un seul homme les deux alliées de la blonde constatèrent ce qui avait attiré son regard : de l'autre côté, dans l'obscurité de la caverne, elles virent des sortes de petites paillettes luire le long d'un gigantesque pilier dont elles ne pouvaient discerner l'origine ni la nature, mais très vite, la violoniste comprit. Et la blonde appuya son hypothèse ; elles avaient trouvé du lichen bio-luminescent ! Leur objectif n'était plus très loin. Alice parut déçue de voir que les deux jeunes femmes ne se contenteraient pas de ce champignon, mais Nezumi avait été claire, il lui fallait des feuilles pures, issues de l'arbre lui-même. Pas une pâle moisissure. Probable que les effets étaient moindres avec ça, mais la femme aux cheveux verts ne s'en préoccupa pas, et opina lorsque la blonde lui indiqua une sorte de racine épaisse qui allait leur servir de pont pour rejoindre le pilier. Elles parvinrent à se dégager de la paroi et à traverser à quatre pattes avec la plus grande prudence le pont de fortune, et s'arrêtèrent un instant devant cet élément qui les rapprochait de la fin de leur mission. Le lichen leur offrait une source de lumière rassurante, et la plate-forme rocheuse était suffisamment spacieuse pour leur permettre de se reposer un instant. Mais, vous l'aurez compris, la nuit était loin d'être finie, et la galère suivante leur tomba dessus lorsque le sol se déroba sous leurs pieds, les entraînant vers le sol inexorablement, attachées qu'elles étaient.
*Putain de nuit de meeeeeeeeeeeeeeerde....
Lorsque Lena rouvrit les yeux, elle constata d'abord qu'elles étaient encore toutes les trois en vie, ce qui, en soi, constituait un élément rassurant. Tout son corps la tiraillait, et refusait d'accomplir un autre effort, mais la violoniste refusa de lui obéir en se relevant avec difficulté, se balançant de droite à gauche en titubant avant que ses membres ne veuillent bien reprendre leurs fonctions. Ce fut à cet instant que la jeune femme comprit, tout comme ses collègues, que le pilier n'était pas un simple caillou : c'était un arbre fossilisé ! Dire depuis combien de temps il était là aurait été impossible, et la manieuse se demanda s'il ne s'agissait pas là de la divinité tant évoquée par les trolls. Ainsi ils vénéraient un putain d'arbre mort ? Ils devaient être sacrément perchés... Observant le paysage autour d'elle, Lena remarqua des formes non loin du sommet, accrochées à la paroi du volcan. Des tentes ! Là était leur destination, le camp principal de ces bestioles orangées ; il était situé à l'écart du cratère pour ne pas subir les affres des vapeur d'eau, mais suffisamment près pour jouir de sa chaleur, et de nombreuses branches aux dimensions incroyables leur permettaient d'accéder à l'arbre sur lequel la jeune femme put voir une énorme quantité de feuilles qui luisaient dans la lumière du soleil couchant. Il fallait donc grimper, et la bonne nouvelle, c'était que les parois de la roche qui les entouraient allaient être bien plus praticables que leur consœurs, car non couvertes d'eau bouillante, et comportant de nombreuses prises.
Ce fut Lena qui s'engagea la première, suivie de Tyra et d'Alice. La violoniste posa l'une de ses mains dans le creux d'une prise située au dessus d'elle et tira dessus pour entraîner son corps, progressant ainsi sur plusieurs mètres, ce qui assura à ses alliées la sécurité de leur escalade. Certes, il allait falloir grimper ainsi jusqu'à une hauteur importante, mais c'était toujours mieux que ce qu'elles avaient traversé. Elles progressèrent donc ainsi dans un silence total perturbé uniquement par le son de leurs respirations, laissant la force de leur volonté éprouvée maintes fois et déterminée à aller au bout pour continuer malgré la fatigue et la douleur de leur corps. La manieuse n'y pensait que maintenant, mais qu'allaient-elles faire en cas de combat ? Elles seraient à bout de force ! Mais Sheena pouvait les aider. Sa mélodie pouvait calmer un peu la fatigue en plus d'apporter des soins modérés. Ce serait peu, mais déjà un grand bien pour les trois voyageuses. Lena chercha donc une corniche où s'arrêter pour sortir son violon et utilisa la mélodie de la terre qui diffusa sa douce lumière bleutée ; aussitôt la fatigue de la violoniste s'estompa, et les visages de ses alliées reprirent des couleurs. S'autorisant un sourire satisfait, elle reprit son escalade sans se soucier des remerciements. Ce n'était pas le moment.
Leurs efforts furent finalement récompensés après un temps qui leur parut interminable ; elles finirent par atteindre la corniche qui débouchait sur le campement des trolls. Le soleil achevait de se coucher au loin, et les monstres oranges avaient allumé des feux pour dévorer en famille et dans de grands craquements d'os des carcasses dévorées, des hurlements de joie, des rots, des bruits de succion, bref une orgie ragoûtante. La violoniste serait très contente d'y mettre fin. Un sourire sadique se dessina sur ses lèvres alors qu'elle sortait son violon et s'avançait à pas feutrés vers les tentes en peaux de bêtes, mais fut stoppée dans son élan par la blonde qui mit un doigt sur sa bouche et murmura à l'attention de ses deux alliées :
« - Toi et Alice, dirigez-vous vers la branche là bas. Elle conduit à l'autel qu'ont construit ces bestioles à la gloire de leur « dieu ». Il y a une échelle qui permet de rejoindre les branches de l'arbre où poussent les luminos-feuilles, je vais faire diversion pendant que vous les volerez.
- T'es chié, laisse-moi en bastonner quelques uns quand même ! Et pis tu vas faire quoi avec une cinquantaine de trolls au cul ?
- Ca, c'est mon affaire. Toi, fais ce que je te dis et vas accomplir ta mission, ne t'inquiètes pas pour moi. Et puis je crois que la pauvre Alice en a vu assez pour cette nuit...
- Tss.... Bon. Mais t'as pas intérêt à crever, sinon je te fais la peau dans le monde réel ! »
La blonde se mit à rire à cette remarque avant de s'élancer vers le camp à genoux. Lena ne l'avait pas remarqué, mais elle avait lancé un clin d'oeil dans le vide, adressé à celui qui allait les aider à conclure cette affaire. Elle soupira, et indiqua à Alice de la suivre, se dirigeant à pas de loup vers la branche qui représentait leur ultime objectif. Tous les trolls étaient occupés à manger et à festoyer, et aucun d'entre eux ne surveillait leur objectif, c'était l'occasion rêvée... Sans se préoccuper des cris de rage qui résonnèrent soudain, probablement dûs à l'intervention de Tyra, la violoniste et son alliée s'élancèrent le long de la ramification aussi épaisse qu'un tronçon d'autoroute, et après quelques minutes de courses, débouchèrent sur une grande cavité qui avait été taillée dans le bois fossilisé par le temps. A l'intérieur, comme l'avait avancé la blonde, une sorte d'autel y avait été grossièrement fabriqué à partir de la roche fossile du végétal, et sur celui-ci reposaient de nombreuses offrandes, telles que les têtes de créatures aux diverses origines, sûrement des intrus malheureux, ou des voleurs de feuilles. Lena déglutit en espérant ne pas subir le même sort, et s'engagea sur la droite, posant les mains sur l'échelle en os qui avait été installée là, et au sommet de laquelle on pouvait apercevoir un autre creux qui laissait entrevoir le ciel étoilé. La nuit tombait, leur aventure avait-elle duré si longtemps ? Le réveil des trois voyageuses était proche, elles pressèrent le pas et grimpèrent comme elles purent jusqu'à la plate-forme arboricole, leur dernière destination. Et le spectacle qui les y attendait était de tout beauté : Tout autour d'elle, elles pouvaient voir toute la vallée, la forêt et ses différentes sections pleines de plantes étranges et redoutables, les différents camps de locaux que l'on pouvait identifier à la lueur des feux qui y crépitaient, et enfin, le plus beau, dans la noirceur de la nuit, le feuillage entier de l'arbre millénaire s'était éclairé, toutes ses feuilles se mirent à diffuser leur lumière de toutes les couleurs. Une poésie chromatique, une vision enchanteresse, le tout aurait pu coûter la vie aux deux voyageuses si Lena n'avait pas réagi suffisamment vite pour éviter l'énorme massue qui s'écrasa là où quelques instants auparavant Alice se tenait, en transe devant le paysage. Elle releva les yeux sur le plus horrible des derniers gardiens, le putain de dernier boss. Un énorme troll, à la peau grisâtre, au visage déformé tel un elephantman, digne de la bestiole de la Moria dans La communauté de l'anneau. Mesurant cinq mètres de haut, armé d'une massue qui devait bien faire le triple de la taille des deux jeunes femmes, il grommela des phrases incompréhensibles avant de lâcher :
« Vous... Pas toucher... Arbre !! »
Et merde. Là, on était dans un combat digne des final fantasy. Une putain de créature surarmée avec sûrement un bon nombre de points de vie, et en face deux « héroïnes » qui avait leur petits poings et des pouvoirs qui n'aurait pas énormément d'effet. Pourquoi qu'il fallait toujours qu'il y ait une merde de ce genre sur le chemin de la femme aux cheveux verts quand tout allait bien ? Merde à la fin ! Elle poussa un hurlement de rage, et se saisit de son instrument, consommant à fond son énergie pour balancer une mitraille de notes explosives dans les jambes du monstre qui eurent autant d'effet que si elle avait soufflé sur un poteau. Il se contenta d'observer son assaillante avec son air bêta et la repoussa d'un coup de massue qui lui brisa plusieurs côtes et lui coupa le souffle en l'expédiant contre l'une des branches – très solides – de l'arbre fossile. Alice attaquait comme elle pouvait, déchaînant elle aussi toute sa rage accumulé, mais rien n'y faisait, leurs attaques étaient inefficaces. L'invocatrice subit le même sort et le souffle d'un coup de gourdin l'envoya valser à l'autre bout de la plate-forme. Tout semblait perdu... A moins que.... Lena rassembla son courage, souffla un grand coup, et hurla à l'attention de sa camarade :
« Prépare-toi à tirer dans l'arrière de ses jambes ! Vise derrière ses genoux!! »
Elle ne prit même pas le temps de vérifier si la jeune femme avait compris, et utilisa la mélodie du vent pour se projeter en l'air au moment où la bête lançait un coup de masse circulaire qui fit gagner en ampleur la bourrasque de le manieuse. Elle attendit d'être au niveau du visage du monstre, et poussa un cri de rage en visant ses yeux avec ses notes de feu qui firent exploser les deux globes oculaires de leur adversaire. Ce dernier poussa un hurlement de douleur en se tenant ses orbites désormais vides d'où s'écoulait une grande quantité de sang, et l'offensive qui s'ensuivit de l'invocatrice qui avait parfaitement compris le plan de son alliée – du moins de ce que pensait la violoniste – et visé au bon endroit, déstabilisant suffisamment le troll énorme qui perdit l'équilibre juste au bord de la plate-forme, et tomba dans le vide, chutant vers le centre du volcan, et sa mort.
Lena ne comprit d'abord pas tout. Elle venait de battre cette horrible bestiole ? Son plan avait marché ? Putain c'était bon ça ! Elle laissa sortir toute sa joie dans un rire dément, tombant au sol d'épuisement. Alice était dans le même état qu'elle, il serait difficile d'en faire plus cette nuit. Mais putain battre un troll de cette taille, c'était pas rien ! La joie fut cependant de courte durée, car des hurlements de colère résonnèrent dans le trou d'où venaient les deux voyageuses, hurlement dont l'origine fut vite dévoilée lorsqu'une dizaine de trolls surgirent, prêts à massacrer les assassins de leur gardien et probable voleuses... Merde, tout était fini là, la violoniste n'avait plus la force de se relever. Les monstres orangés se rapprochèrent... Et puis le silence se fit d'un coup. Surprise, la manieuse leva les yeux devant elle, et vit alors un jeune homme, et devant lui, toute la troupe étalée. Dans ses bras, il portait une Tyra à bout de forces. Blond, portant un chapeau, il s'agenouilla devant la violoniste et lui offrit un sourire :
« Tu t'es bien battue Lena Skye. Tu as mérité ta victoire cette nuit, et ma mission est accomplie puisque tu es toujours en vie... Je dois dire qu'au vu de ton physique des plus agréables, c'est une satisfaction. Tiens au fait, je t'ai préparé un sac de ces feuilles, plutôt jolies d'ailleurs. »
La jeune femme rougit. Elle comprit alors que c'était lui qu'elle avait vu apparaître dans les flammes et qui l'avait sauvé. Elle avait reconnu sa voix. Secouant la tête, elle se releva doucement et s'adossa contre une branche en murmurant un « merci » rapide, mais sincère, et soupira, c'était enfin fini...
« Ah, tiens au fait, le patron m'a dit de te filer ça. C'est un flyer pour un tournoi qui est réservé au nouveaux voyageurs, il pense que ce serait une bonne expérience pour toi. »
Lena se saisit du papier et le parcourut rapidement avant de ramper jusqu'à son alliée de la nuit, et de lui tendre avec un sourire sincère.
« Tiens, j'en veux pas de leur truc, ça m'intéresse pas en fait. Désolée encore de t'avoir entraînée dans cette histoire Alice, c'était sympa de se battre à tes côtés. J'espère que notre prochaine rencontre ne sera pas aussi galère.... »
Et elle éclata de rire avant de disparaître dans un nuage de fumée. La nuit venait de se terminer sur une note plus que positive, elle espérait juste que l'invocatrice ne lui tiendrait pas rigueur des événements ….
- END -
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Messages : 188 Date d'inscription : 02/10/2012
Alice Sauvebois Maraudeur des rêves
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Sujet: Re: Mission Salade ! [PV : Lena Skye] Mer 26 Déc 2012 - 18:04
Alice se sentait comme une arapède désespérément accrochée à son rocher. Mais une arapède vraiment très fatiguée. Elle avait beau disposé de plus de force et d'endurance à Dreamland, elle sentait bien que son corps commençait à la trahir. Ses jambes lui faisaient mal, ses doigts lui faisaient mal, ses bras, ses pieds, sa tête, tout n'était que douleurs atroces et conspirations odieuses de cette enveloppe charnelle contre elle-même. Elle se détestait pour sa faiblesse, celle-là même qui finirait par lui coûter la vie. Elle n'atteindrait jamais le sommet de l'arbre fossile, à cette allure. Dans le meilleur des cas, elle se réveillerait et sous de moins bonnes augures, elle finirait tôt ou tard par craquer et chuter quelques dizaines de mètre plus bas, pour mieux finir à l'état de bouillie informe. Elle soupira doucement, un reflet de désespoir dans le regard. Il y avait bien pire comme mort, pensait-elle, tentant vaguement de se consoler, ou de s'enfoncer un peu plus, elle ne savait plus trop. Elle fixait le vide avec tristesse, sentant bien qu'elle le rejoindrait tôt ou tard. Mais, soudain, elle entendit la mélodie du violon de Lena, une lueur bleue l'enveloppa et ce fut comme si son corps s'allégeait. La douleur était partie et, avec elle, la fatigue accumulée pendant la nuit. La jeune femme sourit, elles allaient pouvoir continuer et se hisser jusqu'en haut. Là où les attendait une nouvelle séance tactique où elles convinrent de se séparer en deux équipes. Enfin, en un duo et une âme solitaire courageuse, qui tenterait vaille que vaille de tenir une armée de troll en colère à distance. Alice partit sans se faire plus prier, en direction de l'autel qu'elles devaient atteindre, elle n'avait aucune envie de se battre, pas plus que de finir les os rongés par les créatures velues.
Lena et elles grimpèrent finalement aux plus hautes branches de l'arbre fossile, l'accès était simple et personne n'eut à se plaindre d'une nouvelle séance d'escalade mortelle. Une fois là-haut, le spectacle qu'elles purent contempler était sublime. Danse de lumières et de couleurs chatoyantes sur fond de paysage nocturne. Les luminofeuilles portaient vraiment bien leur nom. Soudain, elle sentit qu'on la poussait brutalement sur le côté, elle trébucha sur l'écorce et chuta entre les branches. Son atterrissage forcée fut suivi par un énorme bruit de choc qui fit trembler tout le végétal. Ses yeux s'écarquillèrent quand elle vit devant elle l'immense et hideuse créature armée de son gourdin. Elle déglutit lentement, paralysée. Elle se releva pourtant rapidement en voyant Lena envoyée dans le décor par un coup de l'immonde chose. Elle se redressa et invoqua ses deux armes, tirant droit dans la tête du titanesque adversaire. Ce dernier n'en fit rien et répliqua d'un coup de masse, dont le simple souffle l'envoya rouler quelques mètres plus loin. Sa tête heurta violemment une branche, l'assommant à moitié et provoquant une vague de douleur dans tout son corps. La manieuse l'avait bien aidée avec sa mélodie apaisante, mais à présent elle se sentait encore plus misérable. Elle toussota, espérant se réveiller au plus vite, tant pis pour la mission, elle s'en fichait, elles ne pouvaient pas passer cet immense gardien, encore moins le vaincre. Ses paupières se baissèrent lentement, couvrant ses yeux d'un voile d'ombre. Elle sourit, dans l'attente.
La voix de Lena résonna dans son crâne, au prix d'un gros effort, elle tendit l'oreille à ses mots. Elle devait tirer dans les genoux. Une blague idiote passa un instant dans sa tête, à propos d'une flèche et d'un petit RPG peu connu. Un hurlement de rage et de douleur la réveilla soudainement. Dans un sursaut et un regain de force, elle leva son bras et Au revoir tira un gant de box directement dans la rotule de la monstruosité qui s'écroula, tombant dans le vide juste derrière. Alice soupira et ferma les yeux, ignorant ce qui se passait autour d'elle. C'est à peine si elle vit le nouvel arrivé, elle s'en fichait. Elle était tellement fatiguée, elle voulait dormir... Elle ouvrit cependant les yeux quand Lena tapota sa tête avec une sorte de bout de papier qu'elle lui tendait. Elle le prit dans sa main et le parcourut rapidement du regard. C'était un flyer annonçant les débuts prochains d'un tournoi pour les jeunes voyageurs à Mirage Space, la cité de la modernité et autres délires de science fiction. Elle soupira. Elle y réfléchirait plus tard...
La lumière matinale effleurait doucement sa joue, les rideaux blancs volaient dans le soleil. Elle se releva et s'étira. Ses yeux hagards parcoururent les murs blancs de sa chambre, elle se sentait fatiguée. Elle venait de passer la pire nuit de sa vie, la pire de toute. Si seulement elle pouvait se douter que les horreurs, les vraies, n'étaient pas encore venues frapper à sa porte, elle n'aurait sans doute pas penser ainsi. Alice, chère petite Alice, tu as encore bien des choses à apprendre...